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6 - Chine 1945-1990

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CLASSES DE TERMINALES Année scolaire 2015/2016

LA CHINE : DE 1945 AUX ANNÉES 1990

Doc 1 : Repère chronologique


1945-49 Guerre civile entre les communistes et les 1977 Retour au premier plan de Deng Xiaoping
nationalistes 1978 Début des quatre modernisations
1949 Victoire des communistes 1979 Premier « Printemps de Pékin » en faveur de la
Mao proclame la République populaire de Chine démocratisation. Ouvertures des premières Zones
1950 Élimination des grands propriétaires et économiques spéciales (ZES)
redistribution des terres 1984 Décollectivatisation des campagnes
1958 « Grand bond en avant » Disparition des communes populaires rurales
1960 Rupture entre Moscou et Pékin 1989 Deuxième « Printemps de Pékin ». Répression des
1961 Mao est écarté du pouvoir après l’échec manifestations étudiantes de la place Tienanmen
du Grand bond en avant 1992 Deng Xiaoping confirme la politique d’ouverture et
1961-64 Deng Xiaoping inspire la « Nep chinoise » l’orientation vers le « socialisme de marché »
1965-69 Mao reprend le pouvoir grâce à la « Révolution 1997 Mort de Deng Xiaoping
Culturelle » Le Royaume-Uni rétrocède Hong Kong à la Chine
1969 Violents incidents frontaliers avec l’URSS
1976 Mort de Mao Zedong et de Zhou En Laï

Doc 2 : Les causes de la victoire communiste


Supérieur au Kuomintang dans les domaines de la centralisation, de l’organisation, de la propagande, des cadres, le Parti
communiste l’emportait aussi tant sur les principes que dans l’application, dans les domaines majeurs de la politique
agraire et de l’armée.
À partir de 1937 surtout, des mesures agraires intelligentes et modérées, orientées vers l’allègement des charges
paysannes et vers l’encouragement à la petite production, aideront à l’implantation initiale de l’autorité du Parti
communiste, assureront son autorité, excuseront son despotisme […].
Les paysans chinois une fois « éveillés » […] soutiendront le Parti par gratitude et surtout parce que leur sort est
désormais attaché à celui de la « révolution ». Les plus jeunes défendront la terre ou les droits nouvellement acquis en
servant volontiers dans l’Armée rouge.
Précisément, c’est en matière militaire que va s’affirmer avec éclat la supériorité communiste, qu’il s’agisse de la valeur
combative du soldat, de la flexibilité de l’organisation, de l’emploi tactique des unités, de la conduite générale des
opérations […].
En dernière analyse et malgré la disproportion initiale des forces, des ressources et des territoires, les communistes
l’ont emporté aisément parce qu’ils ont su faire la synthèse de tous les éléments politiques, militaires, psychologiques qui
leur étaient favorables.
Jacques Guillermez, « Histoire du Parti communiste chinois », Tome II, Payot, 1975

Doc 3 : La critique du Grand bond en avant


Dans le mouvement de mobilisation des masses pour la fabrication de l’acier, la multiplication des petits hauts-fourneaux
improvisés a entraîné un gaspillage des ressources (matières premières, investissements et main d’œuvre) et ceci
naturellement représente une perte assez considérable. Toutefois, on a obtenu d’étendre une expérience sur l’échelle du
pays entier, on a formé bon nombre de techniciens, la grande majorité des cadres a été trempée et aguerrie par ce
mouvement, bien entendu, cet engagement nous est revenu fort cher (deux milliards de yuan) mais en un sens il n’aura pas
été entièrement utile. […]
On a désavoué prématurément le principe d’échange à parité égale, on a promu prématurément la notion de nourriture
gratuite ; dans les régions où la récolte paraissait bonne, on délaissa un temps les voies normales d’écoulement et l’on
commença à se goberger à ventre déboutonné ; certaines techniques furent imprudemment généralisées sans avoir été
préalablement éprouvées, on rejeta à la légère des lois économiques et des principes scientifiques : voilà autant de
manifestations de cette tendance gauchiste. […]

* Le Maréchal Peng Dehuai, auteur de ces critiques formulées en 1959 à la conférence du PCC, sera contraint de faire des excuses à
Mao Zedong et de se retirer de la vie politique.
Extrait de : Le monde de 1939 à nos jours,
Histoire classes de terminales L, S, ES, Bréal, 1998, p. 143

Mr GUÈYE 1
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Doc 4 : Les objectifs de la Révolution culturelle


La Grande Révolution culturelle prolétarienne en cours est une grande évolution qui touche l’homme dans ce qu’il a de plus
profond. Elle représente une nouvelle étape, marquée par une plus grande profondeur et une plus grande ampleur, du
développement de la révolution socialiste de notre pays […].
Le camarade Mao Tsé-Toung a dit : pour renverser un régime, on doit nécessairement et en premier lieu préparer l’opinion
et travailler dans le domaine idéologique. Cela est vrai aussi bien pour les classes révolutionnaires que pour les classes
contre-révolutionnaires […].
Bien que renversée, la bourgeoisie tente de corrompre les masses et de conquérir leur cœur au moyen de la pensée, de la
culture, des mœurs et des coutumes anciennes des classes exploiteuses en vue de sa restauration. Le prolétariat doit
faire le contraire : opposer une riposte de front à chaque défi lancé par la bourgeoisie dans le domaine idéologique et
transformer la physionomie morale de toute la société avec la pensée, la culture et les mœurs et coutumes nouvelles qui
sont propres au prolétariat. À l’heure actuelle, nous avons pour but de combattre et d’écraser ceux qui détiennent des
postes de direction mais se sont engagés dans la voie capitaliste, de critiquer les « autorités » académiques
réactionnaires de la bourgeoisie et de toutes les autres classes exploiteuses, et de réformer le système pédagogique, la
littérature, l’art et toutes les autres branches de la superstructure qui ne correspondent pas à la base économique
socialiste, afin de contribuer à la consolidation et au développement du système socialiste […].
Décision du Comité central du PCC, adoptée le 8 août 1966, citée dans Jean Daubier,
« Histoire de la Révolution culturelle prolétarienne en Chine », Maspero, 1971

Doc 5 : La démaoïsation
Le dogme de l'infaillibilité de Mao n'a plus cours. Les principaux responsables des gardes rouges sont sanctionnés, et
nombre de leurs victimes réhabilitées. Bien que les relations complexes entre le président Hua Kuo-jeng et M. Teng
Hsiao-ping expriment en fait un vieux conflit de tendances, les grandes orientations de la politique chinoise s'en trouvent
clarifiées.
À la fois sur le plan intérieur et sur le plan international. C'est, bien entendu, dans l'ordre économique que les
changements apparaissent le plus nettement : pour atteindre des objectifs très ambitieux (voir l'article d'Alain Bouc
dans le Monde diplomatique de mars 1978), la Chine, sous l'impulsion de M. Teng Hsiao-ping, bouleverse ses structures
internes de production et, désormais, mise largement sur le commerce extérieur pour stimuler son essor. Importations de
technologie, développement des secteurs tournés vers l'exportation, recours au crédit international
Jean Daubier, Le monde diplomatique, Décembre 1978

Doc 6 : La politique de réformes confirmée par Deng Xiaoping en 1992


Ce qui est à craindre, c’est de classer toute chose par la famille, la famille C. (comme capitalisme) ou la famille S. (comme
socialisme). Mieux vaut, pour critère de jugement, se demander si ce qui est en cause est bénéfique ou non au
développement des forces productives de la société socialiste, si l’État socialiste s’en trouve globalement renforcé et le
niveau de vie élevé. Quant aux zones économiques spéciales, les avis ont, dès le départ, divergé. On s’inquiétait :
s’agissait-il de capitalisme ? Le succès qu’est Shenzhen a fourni une réponse claire à ces interrogations de toutes sortes.
Les Zones économiques spéciales appartiennent à la famille socialiste et non à la famille capitaliste, comme on le constate
à Shenzhen. La propriété publique y est prépondérante, les investissements étrangers ne sont que d’un quart. Nous
sommes avantagés puisque nous détenons les grandes et moyennes entreprises publiques, les entreprises rurales, et
surtout du fait que le pouvoir est entre nos mains.
Document n° 2 du Comité central, 1992

 Communes populaires : fondées à partir de la fusion des coopératives, les communes populaires (au nombre de 26 000) sont des
unités administratives, économiques et sociales regroupant 2000 à 7000 familles. Chargées de développer au maximum la vie
communautaire, elles comprennent des équipes de travail, des garderies, des blanchisseries, des ateliers de réparation, des salles de
culture et de loisir, ainsi que des écoles et des « maisons de bonheur » pour vieillards. Elles doivent gommer les différences entre la ville
et la campagne.
 Campagne des « Cent fleurs » : hostile à la condamnation des crimes de Staline par les nouveaux dirigeants soviétiques, en 1956,
Mao commença à faire connaître sa propre politique. Lors de la campagne des « Cent fleurs », en 1957, il tenta de se concilier les
intellectuels en leur permettant de critiquer la bureaucratie. Son discours sur « les dix grandes relations » rejetait l’industrialisation
soviétique à outrance, affirmant que la clé d’un développement socialiste rapide résidait dans l’augmentation du pouvoir d’achat des
paysans. Dans son discours de 1957 sur « la meilleur façon de régler les contradictions parmi le peuple », Mao affirma l’existence de
contradictions dans la société socialiste, en totale opposition avec le point de vue soviétique.
 Bande des Quatre : cercle informel de radicaux groupé autour de Jiang Qing, l'épouse du dirigeant chinois Mao Zedong. Le terme
de « Bande des quatre » fut forgé par les adversaires du groupe qui comprit essentiellement Yao Wenyuan, Wang Hongwen et Zhang
Chunqiao. Jiang Qing est l’instigatrice en tant que conseillère culturelle auprès de l’Armée rouge de la politique anti-intellectuelle qui
caractérise la période. La mort de Mao, le 9 septembre 1976, prive les Quatre de leur principale source de légitimité. Au terme d’une
campagne de violentes critiques, ils sont arrêtés et jugés pour des motifs divers dont la trahison et la falsification des instructions de
Mao.

Mr GUÈYE 2

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