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Comment enseigner l’expression orale 

:  

Il s’agit d’un cours sur la didactique de l’expression orale, afin de se sentir


plus à l’aise dans l’enseignement de cette compétence, et d’acquérir certains
savoir-faire en classe de français langue étrangère, relatifs à l’apprentissage
de la production orale chez nos étudiants arabophones.

Plan du cours:

1. Définition et objectifs de l’expression orale en approche communicative


2. La démarche générale à suivre en expression orale
3. Les caractéristiques de l’expression orale
4. La démarche pédagogique dans un cours d’expression orale
5. Des exemples de sujets d’expression orale
6. L'évaluation

1. Définition et objectifs de l’expression orale en approche


communicative

L’acquisition de la compétence de communication orale est tout à fait


déroutante pour ceux qui apprennent une langue étrangère. Il s’agit
probablement des 4 compétences, celle qui met le moins à l’aise, dans le
sens où elle est également liée à des savoir-être et savoir-faire qu’il faut
posséder dans sa propre langue maternelle.

L’expression orale, rebaptisée production orale depuis les textes du cadre


commun de référence, est une compétence que les apprenants doivent
progressivement acquérir, qui consiste à s’exprimer dans les situations les
plus diverses, en français. Il s’agit d’un rapport interactif entre un émetteur et
un destinataire, qui fait appel également à la capacité de comprendre l’autre.
L’objectif se résume en la production d’énoncés à l’oral dans toute situation
communicative.

Les difficultés ne sont pas insurmontables, mais il s’agit d’une compétence


qu’il faut travailler avec rigueur, et qui demande à surmonter des problèmes
liés à la prononciation, au rythme et à l’intonation (voir unité sur la correction
phonétique), mais également des problèmes liés à la compréhension (en
situation interactive), à la grammaire de l’oral…

. La démarche générale à suivre en expression orale 

Les premiers mots dans une langue étrangère sortent confusément de la


bouche des apprenants, et il est aisé de se remémorer nos premiers essais.
Cela se résume souvent à de sons, auxquels il va associer une signification
incertaine. Il ne fait que répéter des expressions idiomatiques, sans bien
délimiter encore les mots, la structure… N’oublions pas la difficulté des
syriens pour qui certaines voyelles ou consonnes n’existent pas. Le [ p ], le [ y
], les nasales [ D ] », [ G ], [ B ], sont des sons inconnus par exemple pour les
apprenants arabes.

Progressivement, il va reproduire de mieux en mieux, de mémoire, les


sonorités entendues. Encore plus tard, il va s’intéresser à ce qui touche au
phonème/graphème, c’est-à-dire au passage de l’oral vers l’écrit, ce qui peut
l’aider dans les deux compétences de production, et notamment dans
l’organisation des phrases. Très vite, on ne sollicitera pour qu’il produise des
énoncés dont le sens devra correspondre à la situation dans laquelle il est
amené à parler.

Au début, on le fera utiliser le « je » simulé et le « je » authentique dans des


situations simples, puis de plus en plus complexes, pour passer à l’expression
du « vrai je » dans les échanges à l’intérieur du groupe classe. Petit à petit se
développent des savoir-faire au niveau linguistique (lexical, syntaxique et
phonologique…), au niveau socioculturel et discursif, qui formeront la
compétence d’expression orale.

Les caractéristiques de l’expression orale

De quoi se compose cette compétence orale si difficile à faire acquérir


aux apprenants ?

L’expression orale commence par :

 Des idées  : des informations, quelles qu’elles soient, de


l’argumentation que l’on choisit, des opinions diverses et des
sentiments que l’on exprime. Il faut avoir un objectif clair de ce
que l’on veut exprimer. Il est important d’adapter le contenu aux
destinataires du message selon l’âge, le rôle, le statut social.
 De la structuration  : la manière dont on présente ses idées. Les
idées vont s’enchaîner de façon logique avec des transitions bien
choisies. On peut d’abord préciser ce dont on va parler et
pourquoi. On illustrera les idées avec des exemples concrets, des
notes d’humour. On terminera de façon claire et brève.
 Du langage  : de la correction linguistique et de l’adéquation
socioculturelle. Dans une communication courante, l’important est
de se faire comprendre et d’exprimer ce que l’on a réellement
l’intention de dire, plutôt que de produire, au détriment de la
communication, des énoncés neutres mais parfaits. Un mot qui
manque peut être demandé à l’interlocuteur, qui sera ravi de le
donner.

La forme de l’expression orale se compose :

 Du non verbal  : gestes, sourires, signes divers…On se fera


mieux comprendre en étant détendu et décontracté, en illustrant
ce que l’on dit avec des gestes naturellement adaptés.
 De la voix  : de son volume, de l’articulation, du débit, de
l’intonation. Le volume doit être adapté à la distance. En français,
vos apprenants devront plus soigner leur articulation et le débit.
L’intonation doit être expressive et significative.
 Des pauses, des silences, des regards . En effet, c’est par le
regard par exemple que l’on pourra vérifier si l’on a été compris.
Les pauses et les silences sont aussi significatifs, et il est
important de leur apprendre aussi à en user.

 La démarche pédagogique dans un cours d’expression orale 

Vous allez probablement relier l’expression orale aux dialogues déjà exploités
dans la compréhension orale, puisque l’objectif sera de les aider à réemployer
les structures et le lexique déjà acquis. Vous pouvez aussi développer
l’imagination et la créativité des apprenants. N’oubliez pas qu’un dialogue
entre le professeur et l’apprenant sous forme de questions/réponses est
limité. Ce type d’échanges, exclusivement scolaire, ne place pas les
interlocuteurs dans une situation de communication de la vie quotidienne. Il
convient plutôt de développer entre les élèves des dialogues en contexte, et
ce dès le début de l’apprentissage. L’organisation spatiale dans la classe doit
permettre aussi de tels échanges : disposition des tables en U, afin que les
élèves puissent se faire face, et aménagement d’un espace libre, espace
scénique, destinés aux simulations. Le rôle du professeur est alors celui d’un
animateur, absent de la conversation, mais vigilant face aux problèmes
linguistiques et communicatifs des élèves auxquels il remédiera
ultérieurement.

Au fur et à mesure de l’apprentissage, l’expression orale mettra en jeu un


« je » de l’apprenant plus personnel. D’activités de simulations initiales, sous
forme de jeux de rôles, dans lesquels les apprenants revêtent l’identité de
personnages fictifs, on passera à l’expression de l’opinion dans laquelle la
personnalité de l’apprenant sera de plus en plus impliquée (exposé, débat).
Cependant, la simulation ne doit pas être abandonnée pour autant car elle est
la mieux adaptée pour travailler avec souplesse les différents objectifs de la
formation. La situation proposée aux apprenants sera de plus en plus
complexe et dramatisée, de façon à réutiliser les acquis antérieurs.

 Le « je » en pleine simulation

Prenons le cas de nos apprenants débutants à l’université d’Alep, à l’institut des langues.
L’approche de l’expression orale par le « je » simulé permettra à l’élève débutant de ne pas
s’impliquer dans sa production tout en réemployant des structures et du lexique qu’il connaît.

Cette activité consiste à rechercher des énoncés plausibles que peuvent produire des
personnages représentés sur des images fixes, dans une situation de communication précise.

Prenons l’acte de parole « se présenter », se trouvant dans tous les manuels de FLE au début
de l’apprentissage. Les illustrations proposent des situation de communication réelles (à table,
lors d’une réunion, d’un cocktail, dans un train, à l’université…) où les personnages sont en train
de faire connaissance.

On demande à l’apprenant de répondre à des questions de situation : qui parle ? A qui ? Où ?
Qu’est-ce qu’ils font ? Puis, on lui demande de se mettre à la place de tel personnage et de créer
les énoncés possibles, en respectant la situation de communication. Ce n’est donc pas son
propre « je », mais le « je » d’un autre qu’il va utiliser.

La même activité peut être organisée avec la vidéo, en coupant le son, et les apprenants devront
se mettre à la place des personnages, après avoir analysé la situation de communication
précisément.

Le « je » simulé va permettre à l’apprenant de s’exprimer, toujours au nom d’un autre, qu’il a
construit de toute pièces.

Dans une simulation, l’apprenant va choisir d’être, durant quelques minutes, qu’un d’autre. Ceci
fait appel aussi à son imagination, à sa créativité. De même, ça ne le met pas autant en danger
que s’il s’agissait de lui-même. L’intérêt dans la simulation, c’est qu’elle rend tout son pouvoir
d’expressivité au corps. En effet, il ne faut pas oublier que l’apprenant va pouvoir aussi intégrer
le non verbal dans ce type de communication comme dans la vie.

Pratiquer l’expression orale à l’aide de canevas

Un canevas est une sorte de guide pour les apprenants qu’ils vont suivre afin
de les aider dans leur travail de production à l’oral. Il s’agit d’activités de
production orale qui sont courantes notamment avec des niveaux débutants
ou faux débutants, pour les habituer à la prise de parole.

La démarche que l’on propose est simple, mais elle peut être modifiable selon
le niveau de vos apprenants.
Les canevas que vous proposerez doivent évidemment être en relation avec
les dialogues que vous avez exploités en compréhension orale, ce qui va
permettre aux apprenants de réutiliser les structures et le lexique vus en
classe.

Le travail revient à leur faire élaborer des micro-conversations au début (2 ou


3 répliques), en réutilisant certaines structures mais pas toutes les structures
du dialogue.

Situation de communication  : Farid et Ahmad sont amis. Ils rencontrent


Wael, qui est le copain de Farid.

Canevas à suivre  :

 Farid et Wael se saluent.


 Farid présente Wael à son ami Ahmad
 Wael et Ahmad se saluent et se posent quelques questions (âge,
habitat…)

Vous établirez des canevas de ce type en fonction de votre objectif langagier.

On peut résumer le déroulement de ce type d’activité sous cette forme :

 Explication de la tâche demandée aux apprenants : vous


expliquerez ce qu’il faut faire clairement, et vous pouvez utiliser
l’arabe dans ce cas, puisqu’il s’agit d’une consigne à expliciter.
 Préparation des conversations : les apprenants vont préparer en
tandem ou bien en petits groupes, en fonction du nombre de
personnages dont on a besoin. Vous passerez parmi les groupes
pour les aider si besoin est, mais jamais pour faire le travail à leur
place. Vous pouvez aussi en tant qu’enseignant prendre un des
rôles, et vous préparez le micro-dialogue avec eux, sans toutefois
els corriger au moment de la création.
 Dramatisation des micro-conversations produites par les
apprenants : Attention, ils jouent sans aucun papier, sans aucune
note. En tant qu’enseignant, vous ne corrigez pas pendant la
phase de dramatisation, mais après. Vous écoutez les
apprenants et vous notez les fautes de prononciation, de syntaxe,
de morphologie… Vous indiquez ensuite à l’apprenant quelles
fautes il a commises, et vous lui laissez le temps de
s’autocorriger. De même, vous pouvez demander à des tandems
de noter les fautes commises et ils corrigeront si l’élève n’a pas
pu se corriger seul. Quant à vous, vous devez repérer les erreurs
les plus fréquentes chez les apprenants, pour préparer ensuite
des activités de remédiation que vous proposerez lors d’autres
périodes.
L’expression orale est une compétence qu’il vaut mieux traiter juste après la
compréhension orale. Cela permet aux apprenants de se rappeler aisément
de ce qu’ils viennent d’entendre et de le réutiliser.

 Le jeu de rôle

Les jeux de rôle consistent en l’animation de scènes, réalisées par deux ou


trois apprenants, qui vont créer des personnages plus spontanés, plus
fantaisistes, plus caricaturaux que dans les situations sans canevas
prédéterminés, sans documentation ni préparation particulières autre que le
cours de langue lui-même, et sans consignes autres que l’indispensable
nécessaire pour le point de départ. Attention, le jeu de rôle n’est pas la
récitation d’un dialogue mémorisé, mais une expression orale improvisée
selon un scénario auquel les apprenants ont brièvement pensé. Cette
absence de texte écrit présente deux avantages : éviter l’automatisme de la
réplique mécanique et contraindre les apprenants à s’écouter pour
communiquer, en usant des stratégies de compensation nécessaires en cas
d’incompréhension comme : Pardon ? Vous pouvez répéter, s’il vous plait ?
Qu’est-ce que tu as dit ? Hein ? Comment ? …

Exemple de consignes :

 Ahmad, ouvrier chez Total à Damas, demande une augmentation


à son patron, qui refuse, en lui exposant toutes ses raisons.
 Faten explique à ses parents, qu’elle a décidé de partir rejoindre
son ami à Beyrouth et d’arrêter ses études. Ses parents lui
expriment leur inquiétude.
 Une vieille dame à Aziziyé vous demande son chemin e vous le
lui indiquez.

Pour les jeux de rôle, il est préférable de partir de situations de la vie


courante, problématiques ou pas. Vous leur exposez brièvement la situation,
et vous leur laissez le temps de réfléchir individuellement une fois que vous
avez distribué ou qu’ils ont choisi les rôles.

Déroulement  :

Dès qu’ils sont prêts, les apprenants exécutent le jeu de rôle. Ils s’arrêtent
quand ils veulent, quand ils estiment être arrivés à une solution, à un
compromis ou une impasse. Soulignons l’importance des applaudissements,
quelle que soit la qualité de la représentation : ils valorisent l’effort fourni.

Chaque jeu de rôle est suivi d’une discussion au cours de laquelle le reste de
la classe donne son opinion, positive et négative, sur la façon dont le jeu de
rôle s’est déroulé et propose des variantes de comportements et de réactions
qui peuvent donner lieu à un autre jeu de rôle exécuté par ceux qui ont
proposé des variantes.
Exemples de situation de jeu de rôle  : cette situation a l’avantage d’être
pratiquée, même avec des débutants, et de faire participer davantage
d’apprenants :

Le compartiment de train.

Consigne  : vous leur demandez qui veut être le premier et le second


voyageur. Plus tard, vous pouvez leur annoncer les arrêts dans les gares pour
que d’autres voyageurs puissent monter ou descendre.

Vous pouvez suggérer d’autres rôles à vos apprenants : celui du contrôleur,


du marchand ambulant, du militaire en permission,d e l’étranger en
vacances….

Vous pouvez aussi proposer des situations similaires, comme dans un


ascenseur, dans un commissariat de police, dans la salle d’attente d’un
médecin ou d’un dentiste, dans une file d’attente….

Le but est de prévoir des situations possibles, auxquelles on pourrait croire


facilement, et qu’ils pourraient être amenés à rencontrer dans la vie courante.
Le jeu de rôle est possible d’ailleurs à tout niveau, et permet, outre le réemploi
de formes déjà vues, de laisser libre court à la créativité des apprenants et
d’instaurer un autre climat dans la classe.

Les avantages du jeu de rôle sont clairs : en effet, il évite la passivité en


classe, rend la pédagogie active. Il facilite la mémorisation et l’intégration des
structures et du lexique car il est employé en situation. L’élève a aussi le
sentiment de prendre part à son apprentissage, car il est encouragé à
s’exprimer.

En règle générale, une heure de jeu de rôle par semaine est suffisante. Cela
ne peut pas être une activité très régulière. Il s’agit avant tout d’une méthode
d’animation pédagogique parmi d’autres.

Débats et exposés

Pour des apprenants qui ont un niveau avancé, on peut introduire d’autres
formes de prise de parole en classe. Il s’agit d’exprimer, devant un public, une
opinion personnelle justifiée, de façon cohérente et structurée, sur une
question posée.

Exemple  : Faut-il interdire la circulation automobile dans les centres-villes ?

Les débats entre les apprenants sur un problème commun, ajoute au discours
argumentatif la capacité à contredire, à exprimer l’accord ou le désaccord, à
exprimer la concession. Ces activités interviendront donc progressivement,
une fois étudiés les outils nécessaires.
Vous pouvez aussi leur demander d’intervenir sur un sujet devant leurs
collègues, un sujet qui leur tient à cœur, sur lequel ils veulent nous tenir
informés. Ce sera le moyen de voir la technique de l’exposé, la manière dont
on doit structuré son discours : l’introduction, la structure du plan, la
conclusion...

 Des exemples de sujets d’expression orale :

5.1. Exemples de jeux de rôles

Ces exemples sont à mettre en relation avec un objectif travaillé en cours.


N’oubliez jamais pourquoi vous faites telle ou telle activité. Vous pouvez
téléchargez ici des exemples de jeux de rôles que vous pourrez travailler en
classe avec vos apprenants. Il est important d’adapter le lieu à ce type
d’exercice. En effet, au département de français, il est important qu’un espace
scénique soit aménagé dans les classes avant de travailler ce type d’activités.

Pour téléchargez les exemples : Cliquez ici

5.2. Exemples de sujets de débats

Les sujets de débats sont de type argumentatif et vous en pourrez organiser


des débats en classe qu’avec des étudiants de niveau avancé, car ils doivent
maîtriser le vocabulaire de l’argumentation, savoir se justifier…Ne passez pas
plus de deux séances d’une heure sur un débat. Faites les réfléchir avant à la
maison sur tel ou tel sujet, ou bien mettez les en groupes, et ils en discutent
pendant quelques minutes entre eux avant de constituer deux groupes et
d’organiser des « joutes » orales.

Pour télécharger des exemples de sujet argumentatif, matières à


débattre :Cliquez ici

BIBLIOGRAFIE :

http://www.lb.refer.org/fle/cours/cours1_CO/exp_or/cours1_eo07.htm
Entraîner les élèves à l'expression orale et, le
moment venu, à l'expression écrite
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Pratiques de classe
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les langues vivantes.
 
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Durée : 00:18:43    Date : 08/10/14

L'oral est naturellement premier dans l'apprentissage d'une langue. Pour autant, il
est indispensable de l'articuler progressivement avec l'apprentissage de l'écrit et de
prendre appui sur des supports visuels et textuels ainsi que sur des situations de
classe qui justifient le recours à l'écrit.

S'il convient, au fil du temps, d'initier les élèves à tous les types de discours, le récit
est particulièrement indiqué tout au long du cursus et ce dès les débuts de
l'apprentissage. Sa maîtrise progressive permet de faciliter le passage de l'école au
collège. La narration est un bon support de la construction du discours en continu
grâce, notamment, à l'exercice de la reformulation ou de la paraphrase.

S'exprimer à l'oral
Conditions préalables :

Importance de l'éveil à la musique de la langue et de l'exposition régulière à


une langue authentique

Pour sensibiliser à la musicalité et à la prosodie de la langue, il est essentiel dès les


premiers apprentissages mais aussi tout au long du cursus, de favoriser la mise en
voix à partir de répétitions de textes (rimes, comptines, poésies, chansons, ...). Cette
sensibilisation aux schémas rythmiques via la gestuelle ou les supports nomades
par exemple n'est bien entendu pas à dissocier de l'accès au sens des textes. Il est
en effet important de toujours rattacher les formes sonores au sens en présentant
les éléments de langue en contexte.

Posture de l'enseignant
Quel que soit l'âge des élèves, l'enseignant sera amené à :

 mettre en confiance l'élève et encourager la prise de risque ;


 accorder de l'importance aux propos de l'élève, s'intéresser à ce qu'il veut dire
et encourager l'initiative de la parole au sein de la classe ;
 accepter le silence utile pour la réflexion et pour mobiliser les acquis ;
 accepter des énoncés plus ou moins argumentés et nuancés en fonction du
niveau de chacun ;
 ne pas stigmatiser le recours à un terme ou expression erronée ;
 encourager l'inter-correction, la reformulation, la paraphrase, recourir à de
fréquentes répétitions individuelles ou collectives une fois les structures
corrigées ou enrichies... ;
 étayer les prises de parole des élèves par des apports lexicaux et
grammaticaux ; se montrer attentif à la qualité de la prononciation et veiller à
l'étoffement progressif de ces prises de parole ;
 aider les élèves à véritablement construire le discours en faisant appel à des
stratégies appropriées plutôt que de restreindre l'apprentissage de
l'expression orale à la simple participation en classe ;
 calibrer les attentes, tant en entraînement qu'en évaluation, en prenant en
compte de façon explicite les descripteurs et les niveaux de compétences du
Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL).

Les étapes du cours

Respecter le temps de réactivation (reprise en début de séance)

Ce moment de vérification des acquis suppose de préciser et d'organiser le travail


personnel de l'élève en amont qui peut s'appuyer sur une trace écrite structurée. La
mise en place d'automatismes langagiers associés à la mémorisation permet de
faciliter le travail de restitution et les opérations de transfert. Cette restitution de
début de séance est essentielle :

 pour l'enseignant qui peut ainsi évaluer l'efficience de ses préparations et le


travail des élèves ;
 pour les élèves eux-mêmes qui peuvent se sentir plus confiants en
s'exprimant à partir du connu et peuvent ainsi prendre conscience du chemin
parcouru et des axes de progrès.
Proposer des situations d'apprentissage motivant la prise de parole et
fédérant les composantes linguistiques, culturelles et pragmatiques de la
communication

 diversifier les situations de communication mettant en jeu des supports variés,


riches au plan culturel et plaçant les élèves en position de s'approprier les
différents types de discours ainsi que la posture adaptée ;
 accompagner l'élève : de la simple reproduction à l'appropriation guidée
jusqu'à la réutilisation plus libre dans diverses situations ;
 encourager l'usage de la périphrase afin d'entraîner les élèves à mobiliser
toutes leurs connaissances pour faire face aux besoins de la communication ;
 gérer l'hétérogénéité en donnant aux élèves le temps nécessaire pour
construire des réponses en donnant des tâches différenciées, si besoin est ;
 varier les schémas de communication dans la classe (interaction entre élèves,
élèves et professeur...) et créer des situations de parole variées (interaction,
expression orale en continu) qui donnent à chacun l'occasion de s'exprimer ;
 développer l'expression de points de vue de plus en plus argumentés et
nuancés et de travailler, dans le même temps, sur la correction et la richesse
linguistique ;
 distinguer par les situations de parole créées l'expression orale en continu
(exposé, bilan d'une recherche ou d'un travail en groupe, etc.) et en
interaction ;
 introduire des phases de bilans intermédiaires :

Pour l'enseignant, c'est l'occasion de vérifier la compréhension et de valider la


production.

Pour l'élève, c'est l'occasion de s'assurer de sa bonne compréhension, de consolider


les expressions indispensables à la situation de communication et de commencer à
les mémoriser.

Terminer la séance sur une phase de synthèse

Elle permet de récapituler et formaliser les acquis culturels, interculturels,


linguistiques qui feront l'objet d'un travail personnel et d'un rappel individuel ou
collectif à la séance suivante. Il est en effet essentiel de fixer et de mémoriser ce qui
a été co-construit pendant la séance : les acquis culturels en lien avec les
programmes et les moyens langagiers mobilisés en classe.
À la charnière entre l'expression écrite et l'expression orale, la mise en voix d'un
document est intéressante car elle atteste d'une bonne compréhension du texte.

S'exprimer à l'écrit
Il s'agit d'une compétence à construire au fil du temps. Elle suppose un
entraînement spécifique et régulier et ne se limite pas à la copie ou à l'évaluation de
fin de séquence.
A l'école élémentaire, on l'introduit très progressivement, dans le contexte concret
des situations de classe ou en lien direct avec l'imaginaire.

L'expression écrite se construit en articulation avec l'oral, notamment dans le rapport


phonie/graphie, et requiert connaissances et compétences lexicales, grammaticales
et culturelles. La démarche est celle d'une complexification progressive et d'un
enrichissement culturel et formel constant.

Elle se nourrit aussi d'habitudes de lecture de genres divers pour en saisir les codes
formels et linguistiques. Il est donc important d'entraîner les élèves à produire divers
types d'écrits avec un objectif défini et connu d'eux (courte carte postale, courriel,
court poème, description, narration, argumentation, etc ...).

Les situations d'expression écrite peuvent être diverses :

 on peut y avoir recours pour faire la synthèse de moments d'échanges ;


 l'expression écrite peut être collaborative notamment grâce au traitement de
texte vidéoprojeté. Il est alors possible de prendre en compte les apports de
chacun, de les ordonner et de travailler sur la morphosyntaxe et
l'enrichissement linguistique ;
 en partant d'une trame connue, l'expression écrite peut faciliter les transferts
et donner la possibilité de s'approprier des styles divers en écrivant « à la
manière de ». Elle favorise également la créativité.

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Comment enseigner l’expression orale :


06:02    No comments

Il s’agit d’un cours sur la didactique de l’expression orale, afin de se sentir plus à
l’aise dans l’enseignement de cette compétence, et d’acquérir certains savoir-faire
en classe de français langue étrangère, relatifs à l’apprentissage de la production
orale chez nos étudiants arabophones. 
Plan du cours:

1. Définition et objectifs de l’expression orale en approche communicative


2. La démarche générale à suivre en expression orale
3. Les caractéristiques de l’expression orale
4. La démarche pédagogique dans un cours d’expression orale
5. Des exemples de sujets d’expression orale
6. L'évaluation.

1. Définition et objectifs de l’expression orale en approche communicative 


L’acquisition de la compétence de communication orale est tout à fait déroutante
pour ceux qui apprennent une langue étrangère. Il s’agit probablement des 4
compétences, celle qui met le moins à l’aise, dans le sens où elle est également liée
à des savoir-être et savoir-faire qu’il faut posséder dans sa propre langue
maternelle.L’expression orale, rebaptisée production orale depuis les textes du
cadre commun de référence, est une compétence que les apprenants doivent
progressivement acquérir, qui consiste à s’exprimer dans les situations les plus
diverses, en français. Il s’agit d’un rapport interactif entre un émetteur et un
destinataire, qui fait appel également à la capacité de comprendre l’autre. L’objectif
se résume en la production d’énoncés à l’oral dans toute situation
communicative.Les difficultés ne sont pas insurmontables, mais il s’agit d’une
compétence qu’il faut travailler avec rigueur, et qui demande à surmonter des
problèmes liés à la prononciation, au rythme et à l’intonation (voir unité sur la
correction phonétique), mais également des problèmes liés à la compréhension (en
situation interactive), à la grammaire de l’oral… 

2. La démarche générale à suivre en expression orale 


Les premiers mots dans une langue étrangère sortent confusément de la bouche
des apprenants, et il est aisé de se remémorer nos premiers essais. Cela se résume
souvent à de sons, auxquels il va associer une signification incertaine. Il ne fait que
répéter des expressions idiomatiques, sans bien délimiter encore les mots, la
structure… N’oublions pas la difficulté des syriens pour qui certaines voyelles ou
consonnes n’existent pas. Le [ p ], le [ y ], les nasales [ D ] », [ G ], [ B ], sont des
sons inconnus par exemple pour les apprenants arabes. 
Progressivement, il va reproduire de mieux en mieux, de mémoire, les sonorités
entendues. Encore plus tard, il va s’intéresser à ce qui touche au
phonème/graphème, c’est-à-dire au passage de l’oral vers l’écrit, ce qui peut l’aider
dans les deux compétences de production, et notamment dans l’organisation des
phrases. Très vite, on ne sollicitera pour qu’il produise des énoncés dont le sens
devra correspondre à la situation dans laquelle il est amené à parler. 
Au début, on le fera utiliser le « je » simulé et le « je » authentique dans des
situations simples, puis de plus en plus complexes, pour passer à l’expression du
« vrai je » dans les échanges à l’intérieur du groupe classe. Petit à petit se
développent des savoir-faire au niveau linguistique (lexical, syntaxique et
phonologique…), au niveau socioculturel et discursif, qui formeront la compétence
d’expression orale. 

3. Les caractéristiques de l’expression orale 


De quoi se compose cette compétence orale si difficile à faire acquérir aux
apprenants ? 
L’expression orale commence par : 
 Des idées  : des informations, quelles qu’elles soient, de l’argumentation que l’on
choisit, des opinions diverses et des sentiments que l’on exprime. Il faut avoir un
objectif clair de ce que l’on veut exprimer. Il est important d’adapter le contenu
aux destinataires du message selon l’âge, le rôle, le statut social.
 De la structuration  : la manière dont on présente ses idées. Les idées vont
s’enchaîner de façon logique avec des transitions bien choisies. On peut d’abord
préciser ce dont on va parler et pourquoi. On illustrera les idées avec des
exemples concrets, des notes d’humour. On terminera de façon claire et brève.
 Du langage  : de la correction linguistique et de l’adéquation socioculturelle. Dans
une communication courante, l’important est de se faire comprendre et
d’exprimer ce que l’on a réellement l’intention de dire, plutôt que de produire, au
détriment de la communication, des énoncés neutres mais parfaits. Un mot qui
manque peut être demandé à l’interlocuteur, qui sera ravi de le donner.

  
La forme de l’expression orale se compose : 

 Du non verbal  : gestes, sourires, signes divers…On se fera mieux comprendre


en étant détendu et décontracté, en illustrant ce que l’on dit avec des gestes
naturellement adaptés.
 De la voix  : de son volume, de l’articulation, du débit, de l’intonation. Le volume
doit être adapté à la distance. En français, vos apprenants devront plus soigner
leur articulation et le débit. L’intonation doit être expressive et significative.
 Des pauses, des silences, des regards . En effet, c’est par le regard par exemple que
l’on pourra vérifier si l’on a été compris. Les pauses et les silences sont aussi
significatifs, et il est important de leur apprendre aussi à en user. 

4. La démarche pédagogique dans un cours d’expression orale  


  
Vous allez probablement relier l’expression orale aux dialogues déjà exploités dans
la compréhension orale, puisque l’objectif sera de les aider à réemployer les
structures et le lexique déjà acquis. Vous pouvez aussi développer l’imagination et la
créativité des apprenants. N’oubliez pas qu’un dialogue entre le professeur et
l’apprenant sous forme de questions/réponses est limité. Ce type d’échanges,
exclusivement scolaire, ne place pas les interlocuteurs dans une situation de
communication de la vie quotidienne. Il convient plutôt de développer entre les
élèves des dialogues en contexte, et ce dès le début de l’apprentissage.
L’organisation spatiale dans la classe doit permettre aussi de tels échanges :
disposition des tables en U, afin que les élèves puissent se faire face, et
aménagement d’un espace libre, espace scénique, destinés aux simulations. Le rôle
du professeur est alors celui d’un animateur, absent de la conversation, mais vigilant
face aux problèmes linguistiques et communicatifs des élèves auxquels il remédiera
ultérieurement.
Au fur et à mesure de l’apprentissage, l’expression orale mettra en jeu un « je » de
l’apprenant plus personnel. D’activités de simulations initiales, sous forme de jeux de
rôles, dans lesquels les apprenants revêtent l’identité de personnages fictifs, on
passera à l’expression de l’opinion dans laquelle la personnalité de l’apprenant sera
de plus en plus impliquée (exposé, débat). Cependant, la simulation ne doit pas être
abandonnée pour autant car elle est la mieux adaptée pour travailler avec souplesse
les différents objectifs de la formation. La situation proposée aux apprenants sera de
plus en plus complexe et dramatisée, de façon à réutiliser les acquis antérieurs.

5. Des exemples de sujets d’expression orale : 


5.1. Exemples de jeux de rôles 
 
Ces exemples sont à mettre en relation avec un objectif travaillé en cours. N’oubliez
jamais pourquoi vous faites telle ou telle activité. Vous pouvez téléchargez ici des
exemples de jeux de rôles que vous pourrez travailler en classe avec vos
apprenants. Il est important d’adapter le lieu à ce type d’exercice. En effet, au
département de français, il est important qu’un espace scénique soit aménagé dans
les classes avant de travailler ce type d’activités. 
Pour téléchargez les exemples : Cliquez ici

5.2. Exemples de sujets de débats 


Les sujets de débats sont de type argumentatif et vous en pourrez organiser des
débats en classe qu’avec des étudiants de niveau avancé, car ils doivent maîtriser le
vocabulaire de l’argumentation, savoir se justifier…Ne passez pas plus de deux
séances d’une heure sur un débat. Faites les réfléchir avant à la maison sur tel ou
tel sujet, ou bien mettez les en groupes, et ils en discutent pendant quelques
minutes entre eux avant de constituer deux groupes et d’organiser des « joutes »
orales. 
Pour télécharger des exemples de sujet argumentatif, matières à débattre :Cliquez
ici 
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