142 Malvaceae
142 Malvaceae
142 Malvaceae
Le nom de cette famille est emprunté à un des genres les plus représentatifs, celui des mauves (Malva spp.).
Il vient du grec malakos se traduisant par mou, moelleux, doux car ces plantes, riches en mucilages*, sont
souvent utilisées pour leurs propriétés émollientes*.
Cosmopolite, cette famille est représentée plus particulièrement dans les régions tropicales d’Amérique du
Sud. On compte :
-- Dans le monde : plus de 260 genres comprenant 4200 espèces.
-- En France : 25 espèces seulement sont présentes à l’état spontané1-3.
La classification actuelle regroupe 3 autres familles qui ont été intégrées pour ne faire qu’une seule et même
famille, la famille des Malvaceae :
• La famille des Tiliaceae représentée en France par des arbres appartenant au genre Tilia comme les
tilleuls (Tilia spp.).
• 2 familles d’arbres et arbustes tropicaux : les Bombacaceae (famille du baobab) et les Sterculiaceae
(famille du cacao).
Les Malvaceae se divisent aujourd’hui en trois sous-familles dont 2 sont présentes en France : les Tilioideae
et les Malvoïdeae au sein desquelles on rencontre notamment les mauves (Malva spp.), la rose trémière
(Alcea rosea L.), la guimauve (Althaea officinalis L.) et les tilleuls (Tilia spp.).
• Cette famille comprend des plantes herbacées*, des arbres et des arbustes*.
• La fleur est actinomorphe* et hermaphrodite*. Elle peut être parfois accompagnée d’une bractée*
inflorescentielle* comme chez les tilleuls (Tilia spp.).
-- Le calice*, est le plus souvent doublé extérieurement d’un calicule* à 3 sépalules*, est
généralement constitué de 5 sépales* libres ou soudés à la base, sur lesquels sont groupés des
nectaires* formés de poils glanduleux*.
-- La corolle* possède 5 pétales libres à préfloraison tordue* (sous-famille des Malvoïdeae) ou
préfloraison valvaire* (sous-famille des Tilioideae).
-- Les étamines* sont nombreuses (minimum 5 jusqu’à un grand nombre multiple de 5), soudées par
leurs filets* et formant un tube autour du style* appelé tube staminal* (caractéristique de la sous-
famille des Malvoïdeae) et libres chez Tilia spp (sous-famille des Tilioideae).
-- Les carpelles* sont nombreux (entre 2 et 5 carpelles voire un plus grand nombre), soudés en un
ovaire* supère*.
-- L’ensemble androcée* et gynécée* est porté par un axe en forme de colonne qui les place au-
dessus du périanthe*.
• Le fruit est de nature variable, il peut s’agir de polyakènes* (Malva spp., Althaea spp., Alcea spp.),
d’un akène* (Tilia spp.), d’une capsule* loculicide* (Hibiscus spp.).
Parmi celles-ci, les tilleuls (Tilia spp.), appartenant à la sous-famille des Tilioideae, qui possèdent :
• Des feuilles cordiformes* stipulées*, dentées et à long pétiole*,
• Une inflorescence* en cyme bipare corymbiforme* dont le pédoncule est soudé à une longue
bractée* membraneuse de forme oblongue*,
• Un calice* à 5 sépales libres sans calicule*,
• Un androcée* à nombreuses étamines* libres réunies à leur base en 5 faisceaux (pas de tube
staminal*),
• Un gynécée* à 5 carpelles*,
• Le fruit est un akène*.
Pour résumer, les critères clés pour l’identification de cette famille sont :
• Fleurs pentamériques* à préfloraison tordue* (ou à préfloraison
valvaire* chez Tilia spp.).
• Présence d’un calicule* (sauf chez Tilia spp.).
• Étamines* nombreuses soudées par leurs filets formant un tube
staminal* (sauf chez Tilia spp.).
• Feuilles alternes*, stipulées* (stipules* caduques*) souvent
palmatilobées* ou composées*-palmées* (ou cordiforme chez
Tilia spp.).
• Fruit : akène*, polyakène* ou capsule*.
Attention, il faut rassembler un maximum de critères pour l’identification. Plus on rassemble de critères et
plus on a de certitudes d’identifier une plante appartenant à la famille des Malvaceae.
• Les feuilles, les jeunes tiges, les boutons floraux, les fleurs, les jeunes fruits et la racine (avant que la tige ne
sorte) de la rose trémière (Alcea rosea L.) peuvent être consommés crus ou cuits.
• La guimauve (Althaea officinalis L.), dont on peut consommer la racine cuite ou confite, les feuilles en
potages ou crues avec d’autres légumes et les fruits et boutons floraux cuits, crus ou conservés dans du
vinaigre.
A NOTER :
La guimauve est une espèces protégée en région Nord-Pas-de-Calais, sa cueillette y est donc interdite6.
• Toutes les espèces de mauves comme la mauve des bois (Malva sylvestris L.), la mauve alcée (Malva
alcea L.) et la mauve musquée (Malva moschata L.) dont on consomme les jeunes racines et les jeunes
pousses ainsi que les feuilles qui représentent un excellent légume sauvage cru ou cuit. Les boutons floraux,
les fleurs et les jeunes fruits peuvent également être consommés crus, cuits ou conservés dans du vinaigre.
• Les jeunes feuilles de tilleul (Tilia spp.) peuvent être ajoutées crues aux salades. Lorsqu’elles sont plus
matures, elles peuvent être broyées et ajoutées à des farines ou cuites comme des légumes. Les fleurs et
boutons floraux, munis de leur bractée*, peuvent être utilisés pour aromatiser des desserts en réalisant
une infusion ou agrémenter une salade. Les jeunes fruits peuvent être conservés dans le vinaigre ou
lactofermentés et les graines ont un bon goût de noisette.
Les feuilles et les fleurs des mauves (Malva spp.) ainsi que les feuilles, les fleurs et les racines de guimauve (Althaea
officinalis L.) sont particulièrement utilisées pour leur richesse en mucilages*. Ces deux plantes sont indiquées :
• Dans le traitement de l’inflammation des muqueuses* des voies respiratoires supérieures (maux de
gorge, toux sèches) et du tractus gastro-intestinal (reflux gastrique, brûlures d’estomac) sous la forme
d’infusions ou de macérations.
• En usage externe, dans le cas d’affections dermatologiques comme les crevasses, les gerçures ou les
piqûres d’insectes, sous la forme de cataplasmes en écrasant la plante et en l’appliquant directement sur
la peau à traiter.
Les fleurs de tilleul (Tilia spp.) sont utilisées, en infusion, en cas d’inflammation locale des voies respiratoires
par la présence de mucilages mais aussi en cas de troubles du sommeil par la présence de principes
aromatiques aux propriétés légèrement sédatives*.
V/ Toxicité
Les Malvaceae autochtones de France métropolitaine ne posent pas de problème de toxicité.
> La famille des Malvaceae doit son nom à celui d’un des genres principaux, celui des
mauves (Malva spp.). Ce nom vient du grec malakos se traduisant par mou, moelleux,
doux car ces plantes sont riches en mucilages*.
Ces plantes sont cosmopolites mais apprécient plus particulièrement les régions
tropicales.
> Les 8 critères d’identification doivent être tous réunis pour identifier une plante
appartenant à la famille des Malvaceae à l’exception des tilleuls (Tilia spp.) qui
regroupent 7 critères qui leur sont bien spécifiques.
CRITÈRE 6 5 carpelles*
> La présence de mucilages* aux propriétés adoucissantes est à l’origine de leurs usages
culinaires et thérapeutiques :
• En interne : dans le traitement de l’inflammation des muqueuses* des voies
respiratoires supérieures (maux de gorge, toux sèches) et du tractus gastro-intestinal
(reflux gastrique, brûlures d’estomac).
• En externe : dans le cas d’affections dermatologiques comme les crevasses, les
gerçures ou les piqûres d’insectes.
> Les Malvaceae autochtones de France métropolitaine ne posent pas de problème de
toxicité.
Arbuste — Végétal ligneux à tronc unique et qui Capsule — Fruit sec déhiscent, issu de plusieurs
mesure au maximum 7 m à l’âge adulte. Ce sont carpelles , s’ouvrant par des fentes (chez les
des arbres miniatures. Il est à noter que suivant les primevères - genre Primula), des dents ou des
conditions environnementales, certaines espèces pores (chez les campanules - genre Campanula),
peuvent être arbre ou arbuste comme l’aubépine contenant plusieurs graines. Selon leur mode
(Crataegus monogyna Jacq.) et arbuste ou arbrisseau d’ouverture, certaines capsules portent un nom
comme le sureau noir (Sambucus nigra L.). particulier, comme la pyxide (capsule s’ouvrant par
fente circulaire comme un couvercle) du plantain
Bractée — Organe qui accompagne la fleur ou lancéolé (Plantago lanceolata L.).
l’inflorescence, généralement différent par sa taille,
sa forme ou sa couleur, d’une feuille ordinaire. Il Carpelle — Élément de base du gynécée ou du pistil
peut s’agir d’une petite feuille, une membrane, (partie femelle de la fleur). Une fleur peut comporter
une écaille ou encore une pièce florale. Elle est un ou plusieurs carpelles. Il comprend en principe
ainsi positionnée à la base d’un pédicelle floral, trois parties :
d’une inflorescence ou sur le pédoncule de celle-ci. - Un ovaire, une cavité fermée située à sa base et
Les bractées sont parfois réunies en une collerette contenant un ou plusieurs ovules,
appelée involucre. Chez certaines ptéridophytes - Un style, partie surmontant l’ovaire et qui est effilé,
(fougères et prêles principalement), on utilise aussi - Un stigmate pouvant être poilu, rugueux ou collant
ce terme pour désigner des feuilles plus ou moins et dont le rôle est de recevoir les grains de pollen.
transformées portant chacune un sporange (sorte de De la soudure des carpelles entre eux peut résulter
sac qui contient les spores) et groupées en épi. un ovaire, un style et un stigmate unique.
1. Tison, J.-M. & de Foucault, B. Flora gallica - Flore de France. Biotope editions (2014).
2. Thomas, R., Busti, D. & Maillart, M. Petite flore de France, Belgique, Luxembourg, Suisse. Belin (2016).
3. Michel Botineau. Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs. Editions TEC & DOC
Lavoisier (2010).
4. P. Martin. Les familles des plantes à fleurs d’Europe. Presses Universitaires de Namur (2014).
5. R.E. Spichiger, V.V. Savolainen, M. Figeat, D. Jeanmonod. Botanique Systématique des Plantes à Fleurs.
Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (2002).
6. Légifrance. Arrêté du 1er avril 1991 relatif à la liste des espèces végétales protégées en région Nord-Pas-
de-Calais complétant la liste nationale / Article 1- Désignation dans le texte : Althaea officinalis L. espèce
protégée au niveau régional. Disponible sur :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000871938
7. Wichtl, M. & Anton, R. Plantes thérapeutiques : Tradition, pratique officinale, science et thérapeutique.
Lavoisier (2003).