FicheTox Ether Diethylique
FicheTox Ether Diethylique
FicheTox Ether Diethylique
Oxyde de diéthyle
Fiche toxicologique n°10
Généralités
Edition 2007
Formule :
C 2 H 5 -O-C 2 H 5
Substance(s)
C 4 H 10 O
Nom Oxyde de diéthyle
Numéro CE 200-467-2
Etiquette
Oxyde de diéthyle
Danger
H224 - Liquide et vapeurs extrêmement inflammables
Les conseils de prudence P sont sélectionnés selon les critères de l'annexe 1 du réglement CE n° 1272/2008.
200-467-2
Caractéristiques
Utilisations
Fabrication des poudres sans fumée, du collodion.
Solvant des graisses, huiles, gommes, nitrocellulose...
Milieu réactionnel et agent d'extraction dans l'industrie chimique.
Anesthésique pour animaux, antiseptique.
Fluide de démarrage des moteurs diesel.
Propriétés physiques
[I à 8]
L'oxyde de diéthyle est un liquide incolore, de très faible viscosité, d'odeur pénétrante (sucrée et piquante), laissant une sensation de froid intense (par évaporation)
sur la peau.
Il est modérément soluble dans l'eau (6,9 % en poids à 20 °C) mais miscible à la plupart des solvants organiques.
Oxyde de diéthyle
Formule C 4 H 10 O
N° CAS 60-29-7
Densité 0,714
Propriétés chimiques
[1 à 9]
Dans les conditions normales de température et de pression, l’oxyde de diéthyle est un produit stable.
Toutefois, sous l’action de la lumière et au contact de l’oxygène de l’air, il s’oxyde lentement en donnant naissance à des peroxydes, composés instables. Des
explosions violentes peuvent alors se produire par concentration (évap oration ou distillation de l’oxyde de diéthyle) ou sous l’effet de la chaleur, d’un choc ou d’une
friction.
La formation de peroxydes explosifs peut être empêchée par l’addition d’inhibiteurs tels que naphtols, aminophénols..., di-tert-butyl-p-crésol (BHT) à des
concentrations de 0,0005 à 0,001 %.
Le produit réagit, souvent brutalement, avec les composés soufrés, halogénés, interhalogénés (BrF 3 , IF 7 ) et les oxyd ants forts : oxygène, air liquide, acides nitrique et
sulfur ique, perchlorates, ozone (qui donne naissance au peroxyde de diéthyle, susceptible d’exploser sous l’action de la chaleur).
L’oxyde de diéthyle attaque les matières plastiques et le caoutchouc mais il ne corrode pas les métaux.
Le stockage de l’oxyde de diéthyle peut s’effectuer dans des récipients en fer, en acier ou en aluminium (dont les fonds et les côtés seront recouverts de cuivre pour
une utilisation en anesthésie).
Le verre est également utilisable pour de petites quantités ; dans ce cas, les bonbonnes seront protégées par une enveloppe métallique plus résistante,
convenablement ajustée.
VLEP et mesurages
Substance Pays VLEP 8h (ppm) VLEP 8h (mg/m³) VLEP CT (ppm) VLEP CT (mg/m³)
Oxyde de diéthyle France (VLEP réglementaire contraignante) 100 308 200 616
Oxyde de diéthyle France (VLEP réglementaire contraignante) 100 308 200 616
Incendie - Explosion
[1 à 4, 6 à 8]
L’oxyde de diéthyle est un liquide extrêmement inflammable (point d’éclair en coupelle fermée : - 45 °C), dont les vapeurs peuvent former des mélanges explosifs avec l’air
dans les limites de 1,7 à 48 % en volume.
Il est susceptible de provoquer des incendies par accumulation de charges électrostatiques.
En cas d’incendie, les agents d’extinction préconisés sont le dioxyde de carbone, les poudres chimiques et les mousses spéciales, à condition de pouvoir stopper toute fuite
de produit. Dans le cas contraire, il est préférable d’éloigner de la flamme tout autre élément combustible et de laisser brûler.
Refroidir à l’aide d’eau pulvérisée les fûts exposés ou ayant été exposés au feu.
Pathologie - Toxicologie
Toxicocinétique - Métabolisme
[8]
Bien absorbé par voie respiratoire, l'oxyde de diéthyle diffuse rapidement dans l'organisme et notamment le cerveau et les tissus adipeux. Contrairement à ce qui se
passe chez l'animal, il est peu métabolisé chez l'homme et excrété sous forme inchangée dans l'air exhalé et en moindre mesure sous forme de CO2 et d'acétaldéhyde.
Chez l'animal
L’oxyde de diéthyle est un anesthésique ; il est immédiatement absorbé de l’air inhalé dans le flux sanguin où 49 % de la dose absorbée se fixe aux globules rouges
[10]. Il est transporté rapidement au cerveau, au tissu adipeux et à un moindre degré vers les muscles et les organes. Pendant la période d’anesthésie, une
concentration importante a été mesurée dans les glandes surrénales.
À l’arrêt de l’exposition, la concentration dans les graisses reste à un niveau élevé ; une faible concentration d’oxyde de diéthyle y est encore détectable après 24
heures alors que la concentration sanguine diminue rapidement.
Après l’exposition de rats pendant 6 minutes, la quantité totale de cytochrome P-450, hépatique et rénal, est diminuée de 70 à 75 % ; elle revient à la normale après 2
heures. In vitro, l’oxyde de diéthyle est métabolisé, par les microsomes hépatiques de rat exposé, en éthanol et acétaldéhyde ; l’enzyme responsable de la dégradation
est une mono-oxygénase à cytochrome P-450 et, en particulier le cytochrome P-450 IIE1. In vivo, l’acétaldéhyde entrer ait dans le pool métabolique commun, serait
transformé en acides gras, cholestérol et mono-, di- et triglycérides, et, par la suite, dégradé en CO 2 [12].
Chez l’animal, environ 87 % de la dose absorbée par les poumons sont éliminés par l’air expiré dont 1 à 5 % sous forme de CO 2 (chez le rat) [8], et le reste dans l’urine
(2 % chez le rat, le chien et le lapin et 3,6 % chez la souris) [13]. La concentration urinaire n’excède pas celle du sang trav ersant les reins au moment de la filtration [8].
Un faible pourcentage est éliminé par la sueur [14].
Chez l'homme
Chez l’homme, l’oxyde de diéthyle est peu ou pas métab olisé ; il est excrété par les poumons sous forme inchangée, le CO 2 et l’acétaldéhyde sont des métabolites
mineurs [14].
L’oxyde de diéthyle interfère avec le métabolisme d’autres substances chimiques et en particulier l’éthanol ; le taux de disparition de l’éthanol est diminué de 50 %
chez le rat après une anesthésie induite par l’oxyde de diéthyle [15].
Mode d'action
[14]
L’oxyde de diéthyle agit en diminuant l’amplitude et la fréq uence des ondes cérébrales pendant l’anesthésie, en réduisant ou en bloquant les impulsions conduites
par le système multisynaptique du cerveau moyen, en déprimant les événements corticaux locaux, et en éliminant l’influence du système cérébral central sur le
cortex et le diencéphale. Dans la moelle épinière, il déprime les arcs réflexes à deux ou plusieurs neurones [14].
Toxicité expérimentale
Toxicité aiguë
[8, 15]
La toxicité aiguë se traduit par une narcose, une anesthésie et une dépression du système nerveux central. Les contacts cutanés ou oculaires provoquent une
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La toxicité aiguë se traduit par une narcose, une anesthésie et une dépression du système nerveux central. Les contacts cutanés ou oculaires provoquent une
irritation légère et réversible.
L’organe cible de l’oxyde de diéthyle est le système nerv eux central ; ses effets majeurs sont une narcose, une anesthésie et une dépression du système nerveux
central. Après une excitation initiale, la dépression se met en place rapidement et, aux concentrations létales, l’animal meurt par paralysie respiratoire.
La DL50 orale est de 1,7 ml/kg (env. 1210 mg/kg) chez le rat adulte. La DL50 cutanée est supérieure à 20 ml/kg chez le lapin (env. 1430 mg/kg).
La CL50 est de 42 000 ppm (127,4 mg/l) pour une exposition de 3 heures chez la souris, et 32 000 ppm (env. 97 mg/l) pour une exposition de 4 heures chez le rat.
Chez la souris, une concentration d’environ 32 000 ppm provoque une excitation légère ; à 64 000 ppm, l’anesthésie est profonde ; et à 128 000 ppm, il se produit un
arrêt respiratoire. Si l’atmosphère est renouvelée, la respiration reprend spontanément et continue de façon normale. La concentration nécessaire pour provoquer
l’arrêt respiratoire est inversement proportionnelle à la durée de l’anesthésie.
La sensibilité à l’action de l’oxyde de diéthyle est liée à l’âge : la DL50 orale est de 2,2 ml/kg (env. 1570 mg/kg) chez le rat de 14 jours et 1,7 ml/kg (env. 1210 mg/kg) chez
l’adulte ; les nouveau-nés résistent 5 à 6 fois plus longtemps à une concentration létale que les adultes et leur concentration sanguine en oxyde de diéthyle est 2,5 à 3
fois supérieure.
En dehors de son action dépressive sur le système nerveux central, l’oxyde de diéthyle provoque :
une stimulation du système sympathique se traduisant par une tachycardie, une hypertension et une atonie intestinale. En cas d’anesthésie légère, la fréquence
card iaque augmente de 20 % pour maintenir la pression sanguine ; en cas d’anesthésie profonde, il y a une chute progressive de pression sanguine comme
résultat de la baisse de contraction cardiaque, de la dépression progressive des centres vasomoteurs et de la vasodilatation périphérique. Le sang restant dans les
vaisseaux périphériques, le myocarde sous oxygéné cesse de battre, la mort survient par hypoxie et asphyxie ;
une acidose pendant l’anesthésie et une alcalose comp ensatoire pendant la récupération ;
une albuminurie, une oligurie et souvent une anurie, surtout chez le chien, comme résultat de l’irritation rénale et de la libération de l’hormone antidiurétique
hypophysaire ;
une relaxation musculaire profonde par effet dépresseur sur les voies pyramidales et extra pyramidales du système nerveux central ; il a aussi un effet bloquant
curariforme sur la plaque motrice du muscle ;
une libération plasmatique, fonction du temps et de la concentration, de corticotrophine (ACTH) et de corticostérone ; une exposition de 30 min à 30 000 ppm chez
la sour is multiplie par 4 le taux d’ACTH et par 6 celui de corticostérone, cet effet serait dû au stress ;
une irritation du tractus respiratoire, accompagnée d’une stimulation de la sécrétion muqueuse.
L’oxyde de diéthyle n’a pas d’effet irritant sur la peau si le contact est de courte durée. Une exposition prolongée ou répétée provoque le craquèlement et le
dessèchement de la peau par extraction des lipides cutanés. Des lésions oculaires légères et réversibles sont induites lors du contact avec l’oxyde de diéthyle sous
forme liquide ou vapeur.
Effets génotoxiques
Les tests réalisés in vitro sont négatifs. On ne dispose pas d'élément sur la cancérogenèse de cette substance.
L’oxyde de diéthyle donne des résultats négatifs, avec et sans activation métabolique, dans les tests in vitro (Ames sur S. Typhimurium, réparation de l’ADN sur E. Coli
et échange entre chromatides-sœurs sur cellules ovariennes de hamster chinois (CHO)) [8].
Il n’y a pas de test effectué in vivo.
Toxicité aiguë
[8, 15, 21, 22]
L’oxyde de diéthyle a été largement utilisé comme anesthésique chez l’homme avec une assez grande sécurité. Les concentrations nécessaires pour produire une
anesthésie sont comprises entre 10 et 15 % (150 000 ppm) [22].
En milieu professionnel, on décrit toutefois quelques cas d’intoxications mortelles par inhalation de concentrations élevées ; dans un cas le sujet a présenté d’abord
une phase de délire maniaque (agitation) puis une insuffisance rénale accompagnée de convulsions rapidement fatales.
De façon beaucoup plus fréquente, on observe des cas de narcose sans conséquence. Les premiers signes d’intoxication comprennent une excitation ou une
De façon beaucoup plus fréquente, on observe des cas de narcose sans conséquence. Les premiers signes d’intoxication comprennent une excitation ou une
somnolence, des vomissements et une pâleur du visage. Ils s’accompagnent ensuite d’une réduction de la fréquence cardiaque et de la température, d’une
irrégularité respiratoire, de relaxation musculaire et d’une hypersialorrhée. Les effets secondaires d’une intoxication par inhalation associent des vomissements, de la
salivation, des céphalées accompagnés d’un état d’excitation ou de dépression et d’une irritation des voies respiratoires.
Après des anesthésies, on a pu observer quelques rares cas réversibles d’atteintes rénales (néphrite) ou hépatiques (élévation des ALAT).
L’oxyde de diéthyle est un irritant moyen des voies respiratoires, cet effet se manifeste à partir de 200 ppm. Des projections cutanées accidentelles, induisant un
contact court, n’entraînent pas d’irritation locale notable.
L’ingestion accidentelle provoque des signes similaires à ceux de l’alcool éthylique ; leur apparition est plus rapide et leur durée plus brève. En cas d’absorption
importante, des morts sont signalés.
Les taux sanguins nécessaires à l’obtention d’une anesthésie sont de 1000 µg/ml ; des morts surviennent pour des taux de l’ordre de 1 500 µg/mI.
Toxicité chronique
[8, 15]
Au début du XX e siècle, des intoxications chroniques sont décrites après des expositions répétées à des concentrations d’oxyde de diéthyle largement supérieures
aux valeurs limites actuellement admises. Les signes les plus fréquents étaient une perte d’appétit, une fatigabilité, une ébriété, une excitation et des troubles
psychiques. Dans quelques cas, une polynucléose et une hyperalbuminémie y sont associées.
De façon plus habituelle, l’intoxication chronique induit peu d’effets, il s’agit essentiellement de troubles digestifs (nausées, vomissements), de céphalées et de
polypnée. Dans certains cas, on note une perte d’appétit et de poids. L’oxyde de diéthyle provoque, chez certains sujets, une conduite toxicomaniaque par inhalation
ou ingestion ; cette toxicomanie peut conduire à un état confusionnel.
Le contact cutané répété entraîne un assèchement de la peau qui peut prendre un aspect fissuré.
Effets cancérogènes
En 1987, le CIRC (IARC) classe l’ensemble des anesthésiques volatils dans le groupe 3. Ces substances ne peuv ent effectivement être précisément évaluées, du fait de
l’absence d’études chez l’animal et de données pertinentes chez l’homme [24].
Il n’existe pas d’étude directe mettant en évidence un effet tératogène de l’oxyde de diéthyle chez l’homme. Toutefois une donnée récente confirme l’existence d’une
augmentation de fausses couches et de petits poids de naissance chez des femmes exposées à divers solvants organiques dont l’oxyde de diéthyle. Dans cette étude,
il n’est pas retrouvé d’anomalie chez les enfants des femmes qui sont exposées à des concentrations suffisamment faibles pour leur éviter des symptômes cliniques.
Réglementation
Rappel : La réglementation citée est celle en vigueur à la date d'édition de cette fiche : 2007
Les textes cités se rapportent essentiellement à le prévention du risque en milieu professionnel et sont issus du Code du travail et du Code de la sécurité sociale. Les
rubriques "Protection de la population" , "Protection de l'environnement" et "Transport" ne sont que très partiellement renseignées.
Maladies professionnelles
Article L. 461-4 du Code de la sécurité sociale : déclaration obligatoire d’emploi à la Caisse primaire d’assurance maladie et à l’inspection du travail ; tableau n° 84.
Entreprises extérieures
Article R. 4512-7 du Code du travail et arrêté du 19 mars 1993 ( JO du 27 mars 1993) fixant la liste des travaux dangereux pour lesquels il est établi par écrit un plan de
prévention.
Classification et étiquetage
a) Substance oxyde de diéthyle :
Le règlement CLP (règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 ( JOU E L 353 du 31 décembre 2008)) introduit dans l’Union
européenne le système général harmonisé de classification et d’étiquetage ou SGH. La classification et l’étiquetage de l'oxyde de diéthyle, harmonisés selon les deux
systèmes (règlement CLP et directive 67/548/CEE), figurent dans l’annexe VI du règlement CLP. La classification est :
selon le règlement (CE) n° 1272/2008 modifié
Liquides inflammables, catégorie 1 ; H224
Toxicité aiguë (par voie orale), catégorie 4 (*) ; H302
Toxicité spécifique pour certains organes cibles – Exposition unique, catégorie 3 : Effets narcotiques ; H336
Peut former des peroxydes explosifs ; EUH019
L'exposition répétée peut provoquer dessèchement ou gerçures de la peau ; EUH066
(*) Cette classification est considérée comme une classification minimale ; La classification dans une catégorie plus sévère doit être appliquée si des données accessibles le
justifient.
selon la directive 67/548/CE
Extrêmement inflammable, R 12
R 19
Nocif, R 22
R 66 - R 67
b) des mélanges (préparations) contenant de l’oxyde de diéthyle :
Règlement (CE) n° 1272/2008 modifié
Les lots de mélanges classés, étiquetés et emballés selon la directive 1999/45/CE peuvent continuer à circuler sur le marché jusqu'au 1er juin 2017 sans réétiquetage ni
réemballage conforme au CLP.
Protection de la population
Se reporter aux règlements modifiés (CE) 1907/2006 (REACH) et (CE) 1272/2008 (CLP). Pour plus d’information, consulter les services du ministère chargé de la santé.
Protection de l'environnement
Installations classées pour la protection de l'environnement : les installations ayant des activités, ou utilisant des substances, présentant un risque pour
l'environnement peuvent être soumises au régime ICPE.
Pour consulter des informations thématiques sur les installations classées, veuillez consulter le site ( https://aida.ineris.fr) ou le ministère chargé de l'environnement
et ses services (DREAL (Directions Régionales de l’Environnement, de l’Aménagement et duogement) ou les CCI (Chambres de Commerce et d’Industrie)).
Transport
Se reporter entre autre à l’Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (dit " Accord ADR ") en vigueur (
https://unece.org/fr/about-adr). Pour plus d’information, consulter les services du ministère chargé du transport.
Recommandations
Stockage
Stocker l’oxyde de diéthyle dans des locaux frais et bien ventilés, à l’abri des rayonnements solaires et de toute source de chaleur ou d’ignition (flammes,
étincelles...) et à l’écart des produits oxydants, des bases et des acides forts.
Le sol des locaux sera incombustible, imperméable et formera cuvette de rétention, afin qu’en cas de déversement accidentel, le liquide ne puisse se répandre au-
dehors.
Interdire de fumer.
Mettre le matériel électrique, y compris l’éclairage, en conformité avec la réglementation en vigueur.
Fermer soigneusement les récipients et les étiqueter correctement. Reproduire l’étiquetage en cas de fractionn ement des emballages.
Prendre toutes dispositions pour éviter l’accumulation d’électricité statique.
Surveiller la concentration en inhibiteur ou vérifier l’absence de cristaux (ou gel) de peroxydes dans le liquide ou autour du système de fermeture du récipient.
Manipulation
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Manipulation
Les prescriptions relatives aux zones de stockage sont applicables aux ateliers où est utilisé l’oxyde de diéthyle. En outre :
Instruire le personnel des risques présentés par le produit (en particulier sa très grande inflammabilité et sa tendance à former des peroxydes explosifs), des pré‐
cautions à observer et des mesures à prendre en cas d’accident.
Vérifier préalablement à toute manipulation et particulièrement avant les distillations, la présence éventuelle de peroxydes par une méthode appropriée (on peut
effectuer cette vérification en agitant 10 cm 3 d’oxyde de diéthyle avec 1 cm 3 d’une solution aqueuse fraîchement préparée à 10 % d’iodure de potassium dans 1
mg d’acide acétique glacial ou en utilisant des papiers tests - bandelettes - plus spécifiques et plus sensibles).
S’il y a lieu, éliminer les peroxydes par traitement avec un agent réducteur (chlorure stanneux, sulfate ferreux, alumine activée). Ne jamais distiller à sec.
Entreposer dans les ateliers des quantités de produit relativement faibles et de toute manière ne dépassant pas celles nécessaires au travail d’une journée.
Prévenir toute inhalation de vapeurs. Effectuer en appar eil clos toute opération industrielle qui s’y prête. Prévoir une aspiration des vapeurs à leur source
d’émission ainsi qu’une ventilation générale des locaux. Prévoir également des appareils de protection respiratoire pour certains trav aux de courte durée, à
caractère exceptionnel ou pour des interventions d’urgence.
Contrôler régulièrement la teneur de l’atmosphère en oxyde de diéthyle.
Éviter tout contact du produit avec la peau et les yeux. Mettre à la disposition du personnel des équipements de protection individuelle : vêtements de travail,
gants imperméables (en polyalcool de vinyle ou en laminé de polyéthylène ; pour un contact peu fréquent avec de l’oxyde de diéthyle, certaines qualités de gants
en caoutchouc nitrile offrent une résistance acceptable ; dégradation avec le caoutchouc naturel et le polychlorure de vinyle [30]) et lunettes de sécurité. Ces effets
seront maintenus en bon état et nettoyés après chaque usage.
Interdire l’emploi d’air ou d’oxygène comprimé pour effectuer le transvasement ou la circulation du produit.
Ne pas fumer, boire ou manger dans les ateliers.
Ne jamais procéder à des travaux sur ou dans des cuves et réservoirs contenant ou ayant contenu de l’oxyde de diéthyle sans prendre les précautions d’usage
[29].
Ne pas rejeter à l’égout ou dans le milieu naturel les eaux polluées par l’oxyde de diéthyle.
En cas de fuite ou de déversement accidentel, récupérer immédiatement le produit après l’avoir recouvert de matériau absorbant inerte (sable, vermiculite...).
Laver ensuite à grande eau la surface ayant été souillée.
Si le déversement est important, supprimer toute source potentielle d’ignition, aérer la zone, évacuer le personnel en ne faisant intervenir que des opérateurs
entraînés munis d’un équipement de protection approprié.
Conserver les déchets dans des récipients spécialement prévus à cet effet et les éliminer dans les conditions autorisées par la réglementation (incinération
contrôlée, par exemple).
Bibliographie
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