Les Serments de Strasbourg (Plus Vieux Texte Francais)
Les Serments de Strasbourg (Plus Vieux Texte Francais)
Les Serments de Strasbourg (Plus Vieux Texte Francais)
SERMENTS
DE STRÀSBOTIRG
mm
Armand GASTÉ
L'flOFESEtI11 A LA rc(;ITi DES 1.TTflES DE CAEN
PARIS
1888
-
flLIQ1HÈQUE))
Document
LES
mourir
Louis le Débonnaire venait de de chagrin à Ingeiheitu
(O juin 840, dans une lie du Rhin, près Mayence, et, comme
le (lit Michelet L'unité di' l'emplir mourait avec lui, >
t. Louis et Charles.
-6-
(i juin 811), à Fonterioi près d'Aiixerr : « Ils offrirent en
don, dit NiIh;ird, toril ce qu'ils avaint dans leur armée, à l'ex-
ception (les chevaux et (les armes sil ne voulait pas, ils t'im-
sentaient à lui céder chacun une portion (lu royaumes Fun jus-
qu'aux Ardennes, l'autre jusqu'au ithin ; s'il refusait encore, ils
diviseraient toute la Fiance en portions égales, el. lui laisse-
raient le choix. Loi haire répondit, selon sa coutume, qu'il leur
ferait savon par ses tnessagei's ('e qu'il lui plairait et, envoyant
alors l)r g m , Hu!. ires et] Téri] net il leur manda
nd n qu'al r para va lit
ils ne lui avaient rien proposé de tel, et qu'il voulait avoir du
temps pour réfléchir. Mais is au lait Pépin n'était pis arri é, r t
Lothaire voulait l'attendre. »
Le lendemain, au jour et à 1 loure qu'ils avaient eux-mêmes
indiqués à Lothiaire, les deux frères l'attaquèrent et le tiéfiiciil..
Si l'on en croyait les historiens, lu bataille aurait été acharnée
et sanilani e... Mais, poursuit Michelet, la bataille l'ut si peu
décisive que les vainqueurs ne purent poursuivit' Lothaire ce
fut lui, au contraire, qui, à la campagne suivante., serra (le 1)i'iS
Charles le Chauve. Charles et Louis, toujours en péril, formè-
rent, Une nouvelle alliance à Strasbour g, et essayèrent d)- inté-
resser les peuples en leur parlant, non la langue (le l'1giise,
seule en usage jusque-là clans les traités et les conciles, mais le
langage populaire usité en Gaule et en Gernianio Le roi (les
Allemands 1 lit serinent e.jm lan lgue romane ou française celui
des Fiançais (nous pouvons dès lors emplo y er ce nom: jura
en langue germanique. Ces paroles solennelles prononcées au
houri (lu Rhin, su!' la limite des deux puples, sont le piciirier
monument de leur nationalité . »
Louis, comme lainé, jura h.' premier. Lodhuvicus, dit Ni-
thard, qui major nalu crut prior hiec deiride se serval urunt
testatiis est P110 1)E0 AMUH , etc.
Lorsque Louis ciii lait ce serment, Charles jura la mémo
chose cii langui' ahhitiande : Il Quod cum Lodhuvicus explesset,
Kai'olus teudisca liiigua sic liac eale.iii verNi testatus est IN
GODES M1NÇA, etc. »
L Louis.
2. Charles I» Chauve.
:i, MICIIEIET, I[t. de France, liv. Vil. 'h. iii.
-7
A leur tour, les deux peuples ' prononcèrent le serment sui-
vant, chacun (laits sapropre langue. e Sacrarnenluin autem,
quod utroruriique populus quique IiI'JpI'ia lingea testalus est,
Homana lingua sic se liahel : SI LOl)IIUVIGS SAGRAMlN'J',
etc. teuchsra ;iuteui linua : OltA KARL TFIEN EID, etc.
Voilà donc dans quelles circonstances furent prononcés ces
fameux Serments que l ' on considère (ceux qui furent prononcés
romane un jua, bien entendu) comme les premiers monuments
de la langue fra n aise.
Ces Serments eut été recueillis par un historien tout .à fait
digne de foi, par Nilliard, fils d'Angilbert, gouverneur de toutes
les côtes de la Fiance maritime, premier chapelain (lit
abbé de Sainl-fliquicr, cl. de Berthe, fille (le Charhinagne.
Nitharci, après avoir servi Charles le Chauve dans ses diverses
entreprises, et essayé. mais en vain, (le le réconcilier avec ses
frères Lothaii'e et Louis, quitta la cour et se eonfiui;i dans la
reiraite, probablement à Saint-B iquiel'. dont il devint abbé,
comme lavait été son pète. Suivant Petau, il mourut en 853 2,
L'utivr;um auquel Nithard doit Sa unemmée est son Histoire,
en quatre livres Des dissensions des fils de L(knis le J'ieux
(De dissensioniôns filiot'um Ludovici Pu). Publiée pour la
première fois par Pierre Pithriu Anivaliurn et /iislori,'c Fan-
coroni nô amw ('lu isti 708 ad ana ion OPO, scrptores eo;eta-
nei VII... Pat',sos, 1588, cette histoire se trouve dans le
tome VII du I?eeueii des /Ostoriens des Gaules de Dom Bouquet,
et clans le 1 un II des ilenumeiite Ger7nanàe historien, de
Pertz.
t. Si l'on vent savoir comment Ce lUS, était venu entre les mains
de Christine de Suède, nous répondrons, en nous servant des rensei-
gne itients fournis par le M étit tire de M. G. Paris, et tic eux q u'il 'ii bien
voulu nous envoyer notre savant compatriote, M. Siut'iii Lue', de
l'institut
« Dans la première aimée du quinzième siècle, ce mu e . appart ennt t
l'abbaye de Sni ut-Magloi ri, ii laquelle Peu! Petau suppose qu'il avait
é té donu é par Hugues le (rau d, fondateur du cette uli] cive. En 1 572,
les religieux de Sai ut-Magluire furent transférés tIans un couvent situé
près de Saint-J icques-du- li t ii! -Pas. Les Religieux de Saint-Magloire
vendirent-ils alors leurs manuscrits et leurs livres? C'est. probable. Le
uts. de Ni tliar'd fut y raise :idl ablement acheté par Claude Fauchet; eu r
lbxltti, celui qui publia le premier ') le texte des Serments, nous dit
que le Président Fauchet les lin tivtut montrés. On retrouve ensuite le
uts, de Niiliard dutis la hiblioti:èqite du savant antiquaire, Paul l'etau
qui mourut eu 1614. En 160, le. \Voss acquit une grande Partie des
livres de Petau pour la reinee de Suède, Cli ri cl iii i '. Cln'ictitie eut porta
avec elle tous Sas livres à ltonae, où l'on suit qu'elle mourut en 1689.
C'est l'aimée
(te su ivail te que le pape Alex in d re VIII acheta les manuscrits
de la reine de Suède.
I........................Si Lodhu -
2. - uigs sagrament qua' son fradre Rarlo
3. iurat conseruat . Et Karlus tneos sendra
4. de son part non lostauuit :?) - si io returnar non
5. 1 lut pois ne io ne neuls cul C() returnar
6. int pois . in nulla aiudha contra Lodhu -
7. - wig nunli (?) mer (?
III
Mais, d'abord, parlons (les savants ou des érudits qui ont cité,
avec plus ou moins (le bonheur, ces deux Serments, ou qui lis
ont commentés.
Le premier en date. Ji'.t Btrnix, dans ses Six Livres de la
Ilépnl' lique, Paris, 1577livre V, p. (i33(, n donné le texte (le
ces deux serments, texte bien fautif, oit ion voit, par exemple,
dans le ter Serinent ligne 1, comwn; - ligne 3, sanir par
di... si salverio; - ligne 4, pa,'le (au lieu (le Ko.rle) -
ligne 5, por dreit; - ligne 6, dis/ ino qui id en alire; -
ligue 7, si litre-1; - ligne 8, WIC')O vol ris!; - ligne 9, in d'ina
si!.
Et, dans le 2 1 Serinent, on voit ligne 3, meosender; - ligne 4,
de sno par non si Io retonrnar; - ligne 5, luit... ne
L e Les formules des Serments des deux rois et de leurs fidèles ont
cci'tainenie,,t été écrites avant dètre pron o ucies.... ilhar(1 dut avoir
les originaux ini'uncs entre les IlIains... 11 les inséra tels quels dans
son texte. On pourrail aile,' plus loin, et se demander s'il ne tut pas
lui-même chargé de la rédaction des formules, et si l'intérèt qu'il
leur a trouvé ne vient pas en partie de ce qu'il en est l'auteur, e
(c. Pnis.)
-- 15 -
vetils: - ligne 6, me pois: - ligne 7, mon li mer sont sup-
primés.
Nous sommes assez loin du texte; Badin n'en donne pas
moins une traduction (les deux serments. La voici, à titre de
curiosité. i 0n pouvait s'attendre h pis.
I. - Pour ]amour de Dieu et du peuple chrétien et de nostre
salut commun, de ce joui' en avant, cii tant que Dieu savoir et
pouvoir me (loint , si sauverai-je co mien lème Charle et en
Son ado et en chacune chose ainsi comme homme par droit
son frère sauver doit, et flou pas comme un autre se firoil . Et à
liiv naurnv querelle que mon vouloir soit. Si mon frère Gitane
ne Inc fait tort.
li. - Si Loûvs garde le serment fait à son frère et Clianle
mon seigneur de sa part ne le tient, si détourner je ne le puis,
je ne veux pas avec mv retourner en paix ne lu-, , prester aucune
obeyssance.
Après Bodin, viennent, par ordre de date je cite, d 'après de
Mourcm, en faisant un c!ioix, et après vérification'
1588 P. PITIIOU. l nnal,uiii et fJxtmi'e Francnium eh. ana.
Cltristi 7(18 ed. ana. 990, scriplores e'wt'fam', Xl!: ex
ljibJio(b. P. I'i(/wei. Paiisiis, 1588. [P. Pititoim donne
les deux textes sans traduction. j
1597 VULCÂNICS. De liVeris cf liugua Gelaruin. Lugd. Rat.,
15M7. (Textes sans tradiict
1599 JusTi: LilsF:, Opera Wania. Antverpie, 1637. ('l'orne J!,
p. 49'. Epis1olaarn sf'lec (arum ad l?I,qas centurie lirlia,
ep. XLIV, IIeioir e/,o/Ih. - Juste Lipse ne donne que
le premier, serinent. Texte assez exact, sauf, ligne 3 : pro
driit, nui lieu de per d,e,, et, ligne 8. riss meon fradre, au
lieu du eisf, etc.
1610 CLtunc FAUCIIET. LeS (Encres..., Paris, 1610. Des Anti-
quitcz fiai aises, livre IX, f0 330, y0 . - Les textes, donnés
par Fauchet, sont très incorrects.
Ex. : l° SERMENT.— 2° sehuari (au lieu de sairarnent);
dra; 60 il va (au lieu de il mi): 70 fai'eI • que meon volcisi.
Il' SERMENT. - 2 0 frode Carlo; 30 uneossender; 40 fli j 13 .rtanit,
refornar no ; 50 neio supprimé... ne nuls coi.; 6 0 ni pois...
14111fF ,.
70 udi uer.
1. \'ov. ft lA ppendiee.
- 19 -
Iv
Nous étudierons, autant (JIIC possible, mot cu' iriut, les Ser-
ments, en nous aidant (le tous les travaux antérieurs que nous
avons pu nous procurer.
D;. - It faut lire deo; et deo = deum. Les textes bas latins
(les périodes mérovingiennes notent habituellement par o Fac-
cusatif mn. Ceux qui ont lu l'intéressant ouvrage de M. d'Ar-
latine en Gaule à l'époque
bois de Juhainville (la IFelinaison
mérovingienne, Paris, J. B. l)uinoulin, 1871 ne seront nulle-
ment surpris de voir Deo, qui semble un datif ou un ablatif, mais
qui est, en réalité, un accusatif (deum = dcii, = deo:, rempla-
cer Dci (génitif:. - Ne trouve-t-on pas : In causa cenerabile
vira (pour vencrabils vin) Sub Christo cultui (pour sub
- 22 -
Christi cultu); Signum domno illo rege (pour signwn domni
illius regis.) ('Voy. D'ARBOIs DE JUBAINVILLE, la Déci. lai., etc.,
p. 41.) - Voy. aussi la Vie de saio(e Euphrosyne (Ms. 35 de
la Bibliothèque de FÉc.o]e de Médecine (le Montpellier, publié
par M. Boucherie). Au § 10, on trouve pro couslanhia Isinaraydo
au lieu (le pro cons fanim I.smaragdi. - L'ordre analytique,
dans l'expression pro L)eo amur, serait pro amur Deo, comme
dans celle-ci
(Li' Ca,'toiemen( 10e /i ph's e;?aif/ite à s'en fils, conte 11, y. 86, fahl. B,
tome Il.)
- Di est resté dans les mots Lundi, Mardi, etc. - in. Latin
in, qui devait se prononcer en. - Nous avons vu que le copiste
avait d'abord mis en, puis barré l'e pour en faire un i. - Voici
les intéressantes remarques que ce changement «e en i suggère
à M. Gaston Paris
« Celle correction est fort intéressante : elle montre que le
copiste, mal g ré des distractions, s'efforçait decopwr exactement
L qu'il avait sous les yeux. Elle nous fait voir, en outre, mm-
4. Dans une note insérée dans ta Revue des langues romanes, 1883,
p. 309, M. L. Clédat propose de lire Jer S., 1. 4) et in aiwih(l Kil
caditira causa. i En = ero), c'est-à-dire : u et eu aide lei ceci en chaque
chose. D'jit de Mourcin (p. 23' avait ,i guuitlr la difficulté du passage.,
et, après avoir donné les raisins qui lui font rejeter C,. il pense qu'il
faut conserver le texte nu Me., et traduire casa par le mot moyen. La
phrase signifierait Je défendrai mon frr'ne Charles, que voici, et par
mon aide, et pci' les moyens, a jn.çi qu'on doit, selon l'équité, defcndre
son free. 'n - Vov., A ce sujet, ]a Roinaniq . 188. 471 et 633. M. P. 3Pver
(471) dit que lie rreci ion prop ocre par M. Cl édat.. et, bien avant liii,
par Iiouauu (t. XXVI. Mcm. de lAc, des Jase.), est acceptable, mais ne
siniposui pas n. - M. Sttirzinger (lOnm., 633 n'acu.eple pis la correction
de Bu)nantv, pripuisée de nouveau jur y M. Clédat, et s'en tirait au texte
du Me, - M. Clédat (lIeu.'. des langues romanes), niais 1887, p. 138, main-
et
tient sa correctioq in «fada cm'
-- -
pourquoi, ligne 4, fradra? « Pour cet a, ainsi qu'ail mot sui-
vant, salcar, dit M. G. Paris :I?omaniu, \'II, p. l :, il faut
admettre, avec quelques restrictions, l'opinion (le M. Storm, et
ne voir dans cet fi qu'une expression graphique (fUll son qui
n'est plus a. ), Voy . la remarque de M. A. D. au mot nostro,
ligne 1. - Salvar. Latin sairare. Voy. la note précédente,
cl. le mot salcm'ai, ligne 3. - Dis! (?). Faut-il lire dis!, avec
MM, de Mourcin, Koschwilz, Si en gel, etc. faut-il lite dif! avec
M.M. P. Mever, Cornu, G. Paris, Lticking, etc? Voy. ce que nous
avons dit, à propos de la lecture de ce miiol, page 11. Ce qu'il y
a de certain, c'est que le mot en question (dff ou disi) doit su
traduire par debe!. Ou retrouve la même phrase dans bon
nouiihre (le formules de. serment (le la même époque. Voy. BA-
LUZE, t. I, p. 377 : « Sicut per driclum l)EItET esse homo domino
suo. » T. II, p. 71: « Sicut francus homo, per rectum, esse DEBET
suo regi. e Du reste, dans le serment en langue allemande : SOSO
niait tait te/l!o sinon breodiier SCAL signifient en mot à mot
comme on, avec droit son frère(sauver, s.-ent.) DOIT. Diez
(Spac/tdenkmiklet', 9), qui admet dis!. dit que l's, lequel ne
peut venir de debet, est mine, lettre intercalée, analogue à l's dans
les présents, ris!, (le ridi'! list de teji!, qu'on trouve dans (les
monuments du xuu siècle. - Selon lui, fi n'est pas une combi-
naison de lettres française. Bnrguy pm'élenil jime le copiste s'est
pé et a mis disi, pour dif't, lequel par l'intermédiaire de
trom pé
dive(, devet se rattache naturellement à debet. Storm n'admet
pas le rapprochement que fiez établit entre disi et les formes
visi et lis!, 11 n'admet pas non plus difi. ('t explique dist par
dcci'!. (J)reci, aurait donné dis!, comme deri'nt a donné dis =
dix.) Mais Sloi'in oublie que dist a un sujet : I.m. et M. Meyer
pense, avec, raison, qu'on ne peut, pour sauver la conjecture de
Storm, admettre que dis! = deeet a perdu sa construction
latine.
Mais, dira-t-on, si ont était un cas oblique? On pourrait alors
construire : sic ,1ruouwdo IIOMINEM... sua'm fi'ali'em saivw'e decet.
Malheureusement, on ne peut fournir d'autre exemple (le ont,
employ é comme cas oblique indéfini. Oroher pense que disi
dcl»'! est une erreur de lecture du copiste, pont' dii!. Selon lui,
diil semait pour dit!, div!, die!. Cette explication n'est pas suf-
fisamment appuyée l)oul' être définitivement admise. J . Cornu
- 28 -
(Ilornania, IV, 454) lit dift et fait venir ce mot de debet. » I, dit -
il, est (dans le manuscrit) ],a constante de e long. » Di
représente, selon lui, dé (bel). Pour fi, sans recourir à l'alle-
mand qifi de qebel, on sait, dit Cornu, que t' final s'endurcit en
f... brief de nREvem; nef tic rivçcm, etc., etc. » Malheureuse-
ment, nous avons déjà vu lue I)iez remarque jtie fi n'est pas
une combinaison (le lettres française, et qu'elle n'est pas d;ivaii-
tage latine, italienne ou espagnole . « Il aurait pu ajouter aussi
pinvençale, o dit Kosiliwitz. (Extraits de Kosehwitz et de la
Il mania.) - A son tour. M. Ch. Joret (Bec. cr11., 5 septeml)rc
1887, p. 1G dira, à ce sujet : « A l'époque des Serments, le b,
précédé de la tonique, n'était pas encore tombé ; il s'était seu-
lement affaibli en e; mais devant t, cette sono re V est devenue
nécessairement sourde, (le là défi, pour dévt, et, par suite,
d'une transcription particulière au scribe des Serments, dift.
Après avoir produit tous cesarguments pour et contre dist
OU difi, nous ajouterons comme conclusion : Le mot du manus-
I.. u On peut aussi bien y voit des mots français, en damne. (A. D.)
L. Nous n'admettons, pour cette traduction, que, uv cas, le nomi-
natif, cas sujet, et l'aceiisatii' cas régime (direct ou indirect).
- 30 -
4. Pro Deum I)ei) amorein et pro cIiristiaiium popiilum (chris-
tiani populi) et nostrum commune
2. sa1 almutuin (sahutem, de istum divin in ah + anti, in
quantum Deus
3. savirurn (mi s;ipie) M potére nie (mihi) &lonat, sic salvare
+ liaheo ego
4. ecce -F istum meum fratrem Karium, et in aiudlm (ad-
j unie n t uin)
5. et in XŒ .-'-- una causa, Sic quomodo homo per driclum
(directum) suum
G. fi'atrern salvare DnBET, in hoc quod 111e rnihi aiterum -j-
7. sic faciat, et ah Lotharium nhIllLm) placitum nunquam
8. prendere -J- habeo qui (qiiod) ineuin voile (velle) ci-ce + is-
turn (isti) meum (meo) fratrem (fratri)
9. liarinin (Karlo) in daninuin su.
§ 2.
.......i Lofiho-
2. virus sacramentum quem (quiod) suum fratrem Karlum
(silo fratri Karlo)
3. juravit conservat, et Karlus, meus senior,
4. de suam partem non ILLUrI TENET (??), si ego retornare non
5. ilium inde possum, nec ego nec nullus cui (quemn) ego reor-
nare
6. judo possum, in nullam aiudham (in nuflo adjumento) contra
Lodho-
7. vicum non illuj (illi) ero.
Si Lou-
2. is [le] scrunuol que [à] son frère Charles
3. [il] a juré, conserve, et [que] Charles, mon seigneur,
4. de sa part ne le tient pas, si moi retourner ne
5. l'en puis, ni moi, ni aucun que je retourner
6. en puis, en aucune aide contre Lou-
7. is [je] ne lui serai [pas].
TABLE
Pages.
I. Dan s quelles circonstances les Serinent ,;, dits dc Strasbourg,
furent prononcés ..........................................5
II. Etuile du Me. où sont conserves 1cc Sc,iiuntc de Strasbourg. 8
lu. Les principaui auteurs qui se sont OCCU1)S des Serments. 14
IV. Etude du texte iles Serments de Strasbourg ...............21
§ P r . Scrmenl de Louis le Germanique ....................... -" 1
§2. Serment de lar,nèe de Charles..........................
Ai'i'si>ict ....................................................