Noviciat. Essai de Formation Religieuse - Louis Colin
Noviciat. Essai de Formation Religieuse - Louis Colin
Noviciat. Essai de Formation Religieuse - Louis Colin
NOVICIAT
Essai de Formation Religieuse
ÉCOLE DE FORMATION
AGENTS DE FORMATION
PROGRAMME DE FORMATION
IMPRIMATUR :
ÉCOLE DE FORMATION
Chapitre I : VOCATION
Chapitre II : NOVICIAT
Chapitre III : PROFESSION
INTRODUCTION
LA VOCATION
APPEL DE DIEU
même sur quoi s’appuie tout l’édifice fait défaut » (Pie XII,
Const. Apost. « Sedes Sapientiae », 31 mai 1956).
Dans la Const. Apost. « Provida Mater », sur les Instituts
séculiers, le même Souverain Pontife rappelle que les âmes
ne peuvent s’y engager que « grâce à un appel spécial de Dieu
et avec son aide ».
A L’ÉCOUTE
RÉPONSE DE L’AME
Qui oserait prétendre que l’on peut à son gré, sans nulle
angoisse de conscience et en toute tranquillité d’âme, opposer
aux sollicitations divines une fin de non-recevoir ? En deux
endroits, l’Evangile semble bien insinuer le contraire.
C’est le cas du jeune homme riche qui, déclinant les avances
de Jésus, s’en retourne tout triste, alors que le Maître dit à
ses disciples : « Combien malaisément ceux qui ont des richesses
entrent-ils dans le royaume de Dieu ! » (Marc, X, 17-27).
Même conclusion à tirer de la parabole du festin, où les
invités se sont dérobés, et dont la conduite est sévèrement
jugée par le Maître de la maison : « Je vous affirme qu’aucun
de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon
dîner » (Luc, XIV, 15-24).
Instances réitérées d’un Jean Climaque et d’un saint Augustin
auprès des hésitants, objurgations véhémentes d’un Jérôme,
d’un Bernard à l’égard des récalcitrants, héroïsme des saints,
ayant tout sacrifié pour suivre le Christ, lourdes responsabi
lités encourues par les opposants à la vie religieuse : ne serait-ce
point là autant de signes, voire de preuves, que dans un débat
aussi grave, la conscience se trouve plus ou moins en cause,
directement ou indirectement ?
CONTRE-APPEL DE L’ORDRE
I. NOUVELLE EXPERTISE
IL APPEL-ADMISSION
LE NOVICIAT
5e LEÇON : POSTULAT.
6e LEÇON :: VÊTURE.
POSTULAT
I. PRESCRIPTIONS CANONIQUES
Cours préparatoire au Noviciat, le Postulat est soumis,
dans sa constitution et ses principaux éléments, à une régle
mentation tout à la fois succincte et précise.
i. Admission au Postulat. La plupart des Constitutions
désignent l’autorité qui peut admettre légitimement les can
didats à la vie religieuse. Règle générale, ce droit appartient
aux Supérieurs Majeurs, Général ou Provincial. Avant l’admis
sion, sans doute serait-il sage de se procurer les documents
et lettres testimoniales exigés par le Droit pour l’entrée au
Noviciat. Les empêchements énumérés par le canon 542 —
que nous rappellerons plus tard — rendant invalide ou illicite
l’entrée au Noviciat, valent aussi pour le Postulat. Précaution
qui, pour l’avenir, écarterait certaines surprises désagréables,
et d’avance couperait court à des essais voués à l’échec.
A moins d’un commun accord, ou de dispositions contraires
des Constitutions, rien ne peut être exigé du Postulant à titre
de pension pour frais de vêtement et de nourriture (Canon 570, § 1).
Encore faudrait-il n’accepter que des candidats offrant des
signes de vocation et comptant — le temps du Postulat achevé
— au moins quinze ans accomplis : âge requis pour entrer
au Noviciat. A conseiller aussi de ne .pas admettre des préten
dants trop jeunes, peu aptes à recevoir une formation sérieuse,
au Postulat d’abord, et ensuite au Noviciat.
Une certaine maturité physique, intellectuelle et morale
est de mise pour faire ses premiers essais de vie religieuse.
Il serait même à souhaiter, dans les Congrégations Ensei
gnantes, Hospitalières, Sociales, que les jeunes filles ne se
présentent que dotées d’une certaine culture intellectuelle ou
professionnelle, et nanties — dans la mesure du possible —
des premiers brevets ou diplômes, requis plus tard pour l’exer
cice de leur apostolat. Ce serait tout avantage et pour elles
et pour l’institut.
2. Direction. L’importance du Postulat, au principe même
de la vie religieuse, requiert une direction éclairée, prudente
et maternelle. De sa qualité, en effet, dépend en partie la valeur
du Noviciat. Dès qu’il s’agit de formation, surtout religieuse,
un choix s’impose d’éducateurs instruits, vertueux, expéri
mentés, « compétents » (Canon 540, § 1). Poste délicat qu’il
importe de ne point confier à quiconque, au risque d’ébranler
et de perdre certaines vocations chancelantes.
POSTULAT 59
VÊTURE
I. PRÉPARATION A LA VÊTURE
INSTITUTION ECCLÉSIALE
I. RECRUTEMENT
Le Noviciat est une Ecole officielle et professionnelle de
futurs religieux. Sévère doit être son recrutement. Le nombre
a bien son importance, alors que la plupart des Instituts
souffrent d’une crise de vocations. Mais, ce qui importe avant
tout, au jugement de l’Eglise, c’est moins la quantité que la
qualité. Après examen, un tri s’impose, afin d’écarter dès l’abord
les inaptes, les indignes, les fausses vocations, ou celles qui
offrent peu de garanties et nul espoir d’aboutir. Aussi, des
conditions d’entrée sont-elles strictement exigées, avec présen
tation de pièces justificatives et, s’il y a lieu, un supplément
d’enquête.
I. Conditions d’entrée, sous peine d’invalidité ou de licéité,
sont fixées par le Can. 542. Le Saint-Siège s’en est réservé
la dispense, et tout Supérieur qui n’en tiendrait point compte
devrait être puni selon la gravité de sa faute, voire, être privé
de sa charge (Can. 2411). A ces empêchements communs,
Règles et Constitutions peuvent en ajouter d’autres, en confor
mité avec l’esprit de l’Ordre et son genre spécial d’apostolat.
INSTITUTION ECCLÉSIALE
71
2. Pièces justificatives.
a) Certificats. Un certificat de baptême et de confirmation
est exigé de tout postulant (Can. 544, § 1) et, si on le juge
opportun, un certificat médical.
b) Lettres testimoniales (Can. 545, § 1), gratuites, scellées,
confidentielles, sous la foi du serment et portant sur la nais
sance du candidat, sa conduite, son caractère, sa vie, sa répu
tation, sa situation, sa famille, son éducation, devront être
fournies, selon la diversité des cas, par les Directeurs de Sémi
naire ou Collège religieux, par le Supérieur Général d’un Institut
où l’on aurait séjourné à titre de postulant, Novice, Profès ; par
l’Ordinaire du lieu d’origine ou les Ordinaires de tous les dio
cèses où l’on aurait, après 14 ans révolus, passé plus d’une
année moralement continue (Can. 544).
Les clercs devront aussi présenter leurs lettres d’ordination,
et les lettres testimoniales des Ordinaires dans les diocèses des
quels ils auraient séjourné plus d’une année (Can. 544, § 4).
II. ORGANISATION
HI. DIRECTION
La direction du Noviciat présente un caractère marqué de
centralisation et ne compte qu’un personnel formateur extrê
mement réduit : Supérieurs Majeurs, Père-Maître, quelques
rares collaborateurs, socius, aumônier, confesseurs, professeurs.
i. Les Supérieurs Majeurs ont seuls le droit d’admission
au Noviciat, avec le consentement de leur Conseil ou Chapitre,
dont le vote est, au gré des Constitutions, consultatif ou déli
bératif (Can. 543).
Leur appartient aussi, de même qu’au Visiteur, un certain
droit de directive générale, de surveillance et de contrôle sur
la bonne marche du Noviciat et la conduite individuelle des
Novices (Can. 561, § 1).
2. Le P. Maître, dans le but de favoriser l’unité de sa direc
tion et la valeur de sa formation, jouit dans l’exercice de ses
fonctions d’une autorité immédiate, plénière et indépendante.
dans les limites évidemment fixées par le Droit, les Consti
tutions, et en conformité avec la doctrine et l’esprit de l’ins
titut. De son gouvernement et de son action personnelle
dépendent, en effet, et presque exclusivement la bonne tenue,
la régularité, la ferveur, l’union, le bon esprit du Noviciat,
comme aussi l’heureuse formation de chaque Novice en parti
culier (Can. 561, 562).
3. Les Collaborateurs du P. Maître dans la direction du
Noviciat : Socius, Sous-Maîtresse, professeurs, seront sous son
entière dépendance.
Quant à l’Aumônier et au Confesseur qui, dans l’exercice
de leurs fonctions propres, ne relèvent que de leur conscience,
du Droit Canon, des Statuts diocésains et des Règlements du
Noviciat, ils s’efforceront de maintenir avec le P. Maître ou
Maîtresse des Novices une cordiale entente, faite de discrétion
et serviabilité.
IV. DES NOVICES
Les Novices sont tenus à certaines obligations morales et
juridiques et jouissent de certains privilèges.
1. Obligations propres aux Novices. Tous doivent se sou
mettre aux Supérieurs, au P. Maître ; observer la Règle, les
Constitutions, le Règlement du Noviciat ; éviter de troubler la
discipline générale ou de scandaliser leurs frères (Can. 561, § 2).
74 LE NOVICIAT
Codex J. C., Lib. Il, Titulus XI, cap. II. — Enchiridion de Statibus
perfectionis, pp. 98, 329, 396. Index, « Noviciatus », pp. 646-647. —
Schaefer, De Religiosis, Pars VIII, cap. n. — Choupin, Nature et
Obligations de l’Etat religieux, IIe Partie, ch. 11. — Vermebrsch, Creusen,
Epitome Juris Canonici, Lib. II, Pars II, cap. 11. — P. Colin, Culte
des Vœux, ch. m. — Carpentier, Témoins de la Cité de Dieu, ch. xi.
— Acta et Documenta Congressus Generalis de Statibus Perfectionis,
Romae 1950, t. III, 87, 95, 107, m, 117 ; t. IV, Index, « Noviciatus,
Novicii », p. 382.
R. C. R. 1935, 85, 195 ; 1936, 21 ; 1937, 117, 187 ; 1939, 21, 127 ;
1945, 180; 1946, 25; 1949, 195; 1950, 118 ; 1952, 200. — Forma
Gregis, décembre 1954, p. 16, « La Vertu Cardinale de Justice dans
la vie de la Mère-Maîtresse », P. Motte, O. P. — La Vie Spirituelle,
Supplément, 48, Ier trimestre, 1958, l. c.
HUITIÈME LEÇON
FORMATION RELIGIEUSE
IMPORTANCE
DE LA FORMATION RELIGIEUSE
Pib XI, Lettre aux Supérieurs Généraux, 19 mars 1921. — Pie XII,
Allocution aux Pères de la Compagnie de Jésus, 17 sept. 1946 ; Cons
titution Apostolique Sedes Sapientiae, 31 mai 1956. — Enchiridion
de Statibus Perfectionis. Index, « Educatio », 644. — S. Vincent de
Paul, Oeuv. compl., t. IX, 686 ; X, 737. — GaüTRELET, Traité de
l’Etat religieux, Iie Partie, ch. in, Appendice, Art. 11, § 13. — Colin,
Culte des Vœux, ch. IV. — CORMIER, L’Instruction des Novices, Ite Par
tie, ch. I, art 3. — Acta et Documenta Congressus Generalis de Statibus
Perfectionis, 1950, Index « Formatio », p. 374 ; « Educatio », p. 372.
B. C. R. 1948, 99, « Fidélité ».
DIXIÈME LEÇON
ÉCOLE PROFESSIONNELLE
but du noviciat
I. TEST DE LA VOCATION
TEMPS D’ÉPREUVES
I. ÉPREUVES DU NOVICIAT
« Vous qui entrez au service de Dieu, préparez votre âme
à l’épreuve » (Eccliq., II, 1). Le Noviciat est un temps d'épreuves,
multiples dans leur origine et variées dans leur forme. Les
signaler à la vigilance du Novice, ne serait-ce point faire acte
de prudence et, en même temps, l’aider à les surmonter, mieux
encore, à les utiliser, au plus grand profit de sa vie spirituelle.
1. Probations divines. Une des fins du Noviciat est de
permettre au candidat et à l’Ordre d’authentiquer une vocation
et d’éprouver sa valeur.
Dieu, à son tour, se réserve de mettre le Novice à l’épreuve,
TEMPS D’ÉPREUVES I07
ULTIME DÉCISION
I. ÉLECTION ET POSTULATION
Au Novice d’abord de répondre en toute loyauté, à la ques
tion qu’il s’est posée. Le Noviciat lui fournira les meilleurs
éléments de solution. Durant de longs mois, il a eu tout le
temps d’étudier le bien-fondé de sa vocation, d’analyser ses
états d’âme, de connaître l’institut, sa Règle, son esprit, son
apostolat. Son essai de vie religieuse a dû lui révéler son plus
ou moins d’idonéité ; il a réfléchi, prié, consulté. Maintenant,
il lui est demandé de fixer son choix, en pleine liberté, face à
sa conscience et en présence de Dieu. Que sa décision repose
sur des motifs surnaturels, en dehors de toute influence étran
gère : sollicitation, pression, menace, respect humain. Nul
autre souci que de se conformer à la volonté de Dieu et d’entrer
dans les desseins de la Providence. Peut-être pourrait-il encore,
une dernière fois, pour assurer et renforcer son élection, recourir
ULTIME DÉCISION II3
LA PROFESSION
PROFESSION CANONIQUE
AU SERVICE DE DIEU
HOLOCAUSTE SPIRITUEL
I. OBLATION
II. CONSÉCRATION
III. IMMOLATION
IV. CONSOMMATION
Offerte, consacrée, immolée, la victime doit être finalement
consommée, détruite et comme anéantie. Dans la Profession-
Sacrifice, elle le sera d’une double façon, par la charité et dans
la mort.
Pie XII, Const. Apost. Provida Mater, 2 février 1947 ; Sacra Virgi
nitas, 25 mars 1954 ; Allocution à la Congrégation générale de la
Compagnie de Jésus, 17 sept. 1957.
S. François de Sales, Les Vrays Entretiens Spirituels, XX. —
Giraud, De l’Esprit et de la Vie de sacrifice dans l’Etat religieux. —
Saint-Juré, L’Homme religieux, liv. I, ch. IV. — Bourdaloue, De
l’Etat religieux. — Lallemant, La Doctrine Spirituelle, II « Prin
cipe », ch. 1, art. 2. — Gay, De la Vie et des Vertus Chrétiennes, t. I,
« L’Etat Religieux ». — Cormier, L’Instruction des Novices, Ire Partie,
ch. 1, art. 4. — P. Colin, Culte des Vœux, ch. 1. — Carpentier, Témoins
de la Cité de Dieu, ch. IV, VI.
R. C. R. 1957, 201. — Forma Gregis, mai 1952, « La Vocation
religieuse dans le plan de la Rédemption », P. Motte.
DIX-SEPTIÈME LEÇON
MARIAGE MYSTIQUE
I. ÉPOUSE DU CHRIST
TENDANCE A LA PERFECTION
I. OBLIGATION FONDAMENTALE
L’idée de perfection est indissolublement unie à celle de
« vie religieuse ». Elle lui est essentielle. Après le Sauveur et
avec l’Eglise, toute la Tradition a vu dans l’Etat religieux un
156 LA PROFESSION
II. DE LA TENDANCE
CONTRAT BILATÉRAL
I. DROITS CONTRACTUELS
IL DEVOIRS CONTRACTUELS
AGENTS DE FORMATION
PREMIERS ARTISANS
ŒUVRE TRINITAIRE
PATERNITÉ DE DIEU
LE GRAND ARTISTE
I. HOTE DIVIN
Le Saint-Esprit est envoyé par le Père et le Fils, pour remplir
dans les âmes une mission de rénovation et de transformation
(Joan, XIV, 16-21). Cette mission implique un « mode nou
veau et très spécial de la présence de la personne envoyée »
(Masson, Vie Chrétienne et Spirituelle, IIe Partie, ch. IV, p. 173).
Et non seulement il est envoyé, mais il nous est donné
(Joan., VII, 39 -, XVI, 7 ; Rom. V, 5). Il est par excellence
le Don de Dieu : « Donum Dei ». Ce mot de « donation suppose
aussi une possession très particulière dans les âmes qui
l’acceptent » (1. c.).
Envoyé, donné, il entre dans l’âme et il y reste; il en fait
sa demeure permanente. Le voilà devenu VHôte divin de notre
temple intérieur.
1. Présence active de l’Esprit-Saint. L’inhabitation de
l’Esprit-Saint dans l’âme des justes est une doctrine de foi,
trop peu connue et trop peu exploitée au point de vue ascé
tique et mystique.
Présence active, vivificatrice, sanctificatrice, semblable à celle
du levain dans la pâte. Elle complète, parachève l’œuvre des
deux premières Personnes de la Trinité, et lui donne son cou
ronnement. Elle actualise, renforce, universalise toute l’action
divine.
2. Modalité de l’action du Saint-Esprit. L’emprise
vitale du Saint-Esprit dans la vie spirituelle s’opère de deux
façons, l’une indirecte, l’autre directe, sans intermédiaire.
a) Action indirecte. Le Saint-Esprit agit sur les âmes et
les travaille de concert avec l’Eglise et par la hiérarchie :
sacrements, liturgie, législation, prédication, communion des
saints.
LE GRAND ARTISTE 211
m. INSPIRATIONS
Le Saint-Esprit agit enfin sur les âmes par ses divines
inspirations. Que sont-elles? Quels sont leurs signes caracté
ristiques? Quelle ligne de conduite à tenir à leur égard ?
LE GRAND ARTISTE 215
NOTRE-DAME ÉDUCATRICE
I. NOTRE MÈRE
15
VINGT-SIXIÈME LEÇON
I. MAGISTÈRE DOCTRINAL
MAITRES-OUVRIERS
ATTITUDE D’AME
I. EN ÉTAT DE DISPONIBILITÉ
Saint Ignace demande aux retraitants de commencer les
« Exercices » avec grande ferveur. « Celui qui reçoit les exer
cices gagnera beaucoup à y entrer avec un grand courage et
une grande libéralité envers son Créateur et son Seigneur,
lui offrant toute sa volonté et toute sa liberté, afin que sa divine
246 MAITRES-OUVRIERS
2. Exercice de la confiance.
a) Assurance que, quoi qu’il arrive, nous sommes parés. A
notre confiance, Dieu répondra toujours par sa disponibilité.
Lui aussi est toujours prêt : prêt à nous éclairer, guider, consoler,
fortifier, relever, pardonner. Le Christ lui-même ne s’est-il pas
fait notre serviteur volontaire ?
b) Certitude — car la confiance est une certitude — que,
dans toutes les épreuves du Noviciat, il sera là, près de nous,
avec nous et que, si nous le voulons, tout ira bien et finira
pour le mieux.
c) Conviction que la mesure de notre confiance sera la
■ mesure des grâces reçues.
V. VIE INTÉRIEURE
Restera enfin à l’apprenti religieux de s'initier progressi
vement à la vie intérieure : prière vocale et mentale, pureté
d’intention, exercice fréquent des trois vertus théologales ; de
se faire une belle vie d’amour, espèce de communion spirituelle
avec la Trinité ou chacune des Personnes divines. En contact
fréquent avec Dieu, l’âme y puisera, à longueur de journée,
toutes grâces requises à son développement spirituel et à sa
formation religieuse.
MENTALITÉ RELIGIEUSE
UN IDÉAL
UL IDÉAL ET SAINTETÉ
ESPRIT DE GÉNÉROSITÉ
I. NOBLESSE ET SERVITUDE
D’office, le P. Maître est, jour et nuit, au service de ses
Novices. Il ne s’appartient plus. Lourde charge, mais non
exempte de grandeur morale, quel que soit l’aspect sous lequel
on l’envisage : dans son origine, son exercice ou sa fin.
IL IMPORTANCE DE SA MISSION
AUTORITÉ PERSONNELLE
I. VALEUR INTELLECTUELLE
MÉTHODE DE FORMATION
I. PRINCIPES DE BASE
« Il faut que l’éducation et la formation des jeunes religieux
soient pleinement assurées, éclairées, solides, complètes,, adaptées
sagement et avec confiance aux besoins d’aujourd’hui, soit
intérieurs, soit extérieurs, cultivées assidûment et attentivement
suivies, non seulement en ce qui concerne la perfection de la
vie religieuse, mais encore de la vie sacerdotale et apostolique »
(Pie XII, Constit. Apost. « Sedes Sapientiae », 31 mai 1956).
Toutes qualités qui supposent certains principes fondamen
taux, en dehors desquels on ne peut que construire à faux
et bâtir sur le sable. « Comme un sage architecte, j’ai posé
le fondement » (I Cor., III, 10).
1. Formation religieuse, œuvre essentiellement sur
naturelle. De cette vérité — pierre d’angle de l’édifice —
Maître et Maîtresse du Noviciat seront tout d’abord profon
dément convaincus. Surnaturelle en elle-même, dans son prin
cipe, ses moyens, son terme, cette formation ne tend à rien
de moins qu’à l’épanouissement de la vie divine, dans un cadre
religieux. Elle relève donc avant tout et de toutes façons de
Dieu et de sa grâce; éducateur et disciples n’étant au service
de la Cause première que des agents secondaires, subordonnés,
encore que nécessaires.
De ce dogme se dégage une double conclusion pratique.
à) Souci chez le Maître et le Novice de provoquer un
afflux constant et puissant de grâces divines, par la prière,
l’oraison, les Sacrements, une vie intérieure intense de foi, de
confiance et d’amour.
b) Chez l’un et chez l’autre, coopération généreuse et perma
nente à l’action de Dieu ; le premier, en exerçant au mieux
ses fonctions de gouvernement, d’enseignement et de direction;
le second, en s’efforçant de s’initier, sous la conduite de son
guide, à la perfection de la vie religieuse.
2. Union du Naturel et du Surnaturel. Pour être essen
tiellement surnaturelle, la formation religieuse n’exclut point
pour autant Y élément naturel. Au contraire, elle le suppose et
le postule à titre de préparation, de soubassement et d’agent
auxiliaire. Dons d’intelligence, de volonté, de caractère, d’apti
tudes artistiques et sociales ; vertus humaines acquises et déve
loppées : toutes ces forces doivent trouver leur place et s’inté
grer heureusement dans une éducation religieuse. Un vrai
formateur n’aura garde de l’oublier.
MÉTHODE DE FORMATION 305
salut des âmes — se faire une belle vie d'amour, où tout est
amour, parce que tout vient de l’amour et tout va à l’amour.
Cet envahissement progressif de la charité dans une vie
religieuse va lui conférer tout à la fois simplicité, unité, gran
deur, fécondité et surtout une puissance admirable de résis
tance et d'action. Semez le Christ, a-t-on dit, dans une âme,
et vous récolterez l’héroïsme. « L’amour est cette chaîne d’or
qui unit les âmes à Dieu, les affermit dans l’habitude de
repousser les tentations et de pratiquer les vertus » (S. Alphonse,
Avertissement au prédicateur, t. XIII, p. 439). — « La divine
charité triomphe de tout et décuple les forces de l’âme »
(Jmit., Lib. III, ch. 9, n° 3). — « Le Christ est notre armure »
(S. Jérôme, lit. ad Aug. Migne, XXI, col. 916).
IL ATTITUDE DU NOVICE
21
322 MAITRES-OUVRIERS
RELATIONS PROFESSIONNELLES
I. RELATIONS OFFICIELLES
Les relations du P.-Maître avec les Supérieurs Majeurs,
Provinciaux, Visiteurs, doivent s’inspirer d’un grand esprit de
foi et être tout imprégnées de respect, d’humilité, de sou
mission, de confiance, de loyauté et d’affection réciproque.
De sa part, aucune difficulté ou opposition à ce que ï’Auto
324 MAITRES-OUVRIERS
AGENTS AUXILIAIRES
Pour être secondaire, leur rôle n’en reste pas moins important
et, sur certains points, capital. Collaborateurs appréciés, qui
allégeront la tâche si lourde du Formateur et l’aideront effica
cement dans l’exercice de ses fonctions : gouvernement, enseigne
ment et direction spirituelle.
SOCIUS ET SOUS-MAITRESSE
I. PRESCRIPTIONS CANONIQUES
22
33§ AGENTS-AUXILIAIRES
LE CONFESSEUR
I. LÉGISLATION CANONIQUE
L’Eglise est un des principaux agents de formation religieuse
(Leçon 26). Par son enseignement et sa législation, les sacre
ments et la liturgie, elle s’est toujours efforcée de maintenir
l’état religieux dans son intégrité, et de favoriser la vie spiri
tuelle de tous les consacrés. En ces derniers temps, elle s’est
particulièrement intéressée à la réception du sacrement de
Pénitence dans les Ordres et Instituts religieux. Preuve de
Yimportance qu’elle attache à la confession; et preuve nouvelle
de sa prudence, sagesse et bonté maternelle à l’égard de ses
fils de prédilection.
Toute sa législation actuelle lui a été inspirée et dictée
par le triple souci de revaloriser cette institution sacramentelle,
d’en faciliter l’accès, de lui assurer de dignes ministres et, par
là, d’offrir à tous les religieux une source plus abondante de
purification intérieure et aux Novices un instrument plus parfait
de formation morale.
1. Choix du Confesseur. Le confesseur ordinaire ou
extraordinaire des religieuses doit avoir quarante ans d’âge,
se distinguer par la dignité de sa vie, sa prudence, et n’exercer
au for externe aucune juridiction sur les Novices (Can. 524, § 1).
Comme le Noviciat se renouvelle tous les ans ou tous les
deux ans, le changement périodique du confesseur ordinaire
prescrit par le droit (Can. 526) ne s’impose pas, et le même
prêtre peut remplir indéfiniment cet office, sans limite de
temps.
2. Nombre des Confesseurs. Afin d’assurer aux péni
tents toute liberté de conscience et toute facilité, pour obvier
à certains dangers ou abus, l’Eglise met à la disposition de
tous les religieux un certain nombre de confesseurs, attitrés
ou non.
a) Dans les Ordres et Congrégations de femmes, les Novices
pourront s’adresser à l’un ou l’autre des confesseurs suivants :
1. Confesseur ordinaire, un ou plusieurs, selon le nombre
plus ou moins grand des Novices (Can. 566, § I, n° 1; voir
Can. 520-527).
2. Confesseur extraordinaire qui, au moins quatre fois l’an,
se rendra à la maison du Noviciat, et devant lequel toutes
les Novices devront se présenter, sinon pour se confesser, du
moins pour recevoir sa bénédiction (Can. 521).
LE CONFESSEUR 341
3. Confesseur spécial. Si une Novice, pour la paix de son
âme ou son avancement spirituel, demande un confesseur spécial,
l’Ordinaire le lui accordera volontiers, tout en veillant à écarter
abus ou désordre (Can. 520, § 2).
4. Confesseurs suppléants. L’Ordinaire pourra aussi, pour
les différentes communautés, désigner quelques prêtres, aux
quels il sera permis de recourir pour les cas particuliers
(Can. 521, § 2).
« La Novice a toujours le droit de s’adresser aux confesseurs
ci-dessus indiqués et sans que l’Autorité puisse lui en demander
raison, témoigner le moindre mécontentement ou s’opposer à
sa démarche (Can. 521, § 3). Tout Supérieur agissant autre
ment pourrait encourir des sanctions, voire être privé de sa
charge » (Can. 2414).
5. Confesseur occasionnel. De même, pour la tranquillité de
sa conscience, toute Novice peut, dans une église, oratoire
public ou semi-public, se confesser à n’importe quel prêtre
approuvé pour les femmes, et sa confession est valide et licite :
cela, sans être obligée d’en rendre compte à sa Supérieure,
laquelle n’a le droit ni de le lui défendre, ni de l’interroger
(Can. 522).
6. Confesseur en cas de maladie grave. Durant tout ce temps,
et sans qu’il y ait pour autant danger de mort, une Novice peut
— et sans que la Supérieure puisse l’en empêcher directement
ou indirectement — s’adresser à tout confesseur simplement
approuvé pour les femmes (Can. 523).
è) En toute Congrégation d’hommes, le Noviciat aura lui
aussi un — ou plusieurs en cas de nécessité — confesseur ordi
naire, lequel, dans les Instituts de clercs, devra nécessairement
résider à la maison même du Noviciat, ou — s’il s’agit de
Frères laïcs — s’y rendre fréquemment, pour être à la disposition
de tous et de chacun (Can. 566, § 2, n° 2).
Lui seront adjoints un confesseur extraordinaire, quelques
confesseurs suppléants, pour des cas particuliers (Can. 566,
§ 2, nos 3 et 4). Dans les Instituts laïcs, tout religieux, sur sa
demande, pourra obtenir de l’Autorité — qui l’accordera
volontiers — un confesseur spécial (Can. 528).
A l’occasion d’une sortie légitime du couvent, ou en cas
de maladie grave, tout Novice peut toujours se confesser à
n’importe quel prêtre approuvé.
Pour entrer dans l’esprit de l’Eglise, Maître et Maîtresse
du Noviciat favoriseront le plus possible la liberté de conscience,
342 AGENTS-AUXILIAIRES
L’AUMONIER
I. AU SERVICE DE LA COMMUNAUTÉ
Depuis que le Verbe s’est incarné pour « servir et non pour
être servi » (Matth., XX, 28), du jour où Notre-Dame, Mère
de Dieu et Reine du monde, s’est appelée « servante », Ecce
352 AGENTS-AUXILIAIRES
III. ENSEIGNEMENT-PRÉDICATION
Assurer au mieux, dans une communauté, tout ce qui
regarde le culte religieux, conformément aux règles de la
liturgie et selon les directives des Constitutions ou coutumes
légitimes : il n’y a point là toujours de quoi occuper les loisirs
et absorber toutes les activités intellectuelles et morales d’un
aumônier. Quelques autres débouchés vont donc s’offrir à son
zèle et à son dévouement, en particulier l’enseignement et la
prédication.
356 AGENTS-AUXILIAIRES
LE MILIEU
I. UN « MILIEU » RELIGIEUX
« Le milieu, au sens pédagogique du mot, est l’ensemble
des facteurs exogènes, extérieurs qui influent sur le sujet »
(Forma Gregis, juillet 1950. Education des Vertus chrétiennes,
p. 19. Abbé Bessonnier).
L’homme n’est pas un solitaire, égaré dans le désert. Dieu
l’a créé sociable, destiné à vivre en communauté avec ses
semblables.
360 AGENTS-AUXILIAIRES
CLIMAT FAMILIAL
I. ESPRIT DE FAMILLE
IL OASIS DE PAIX
L’esprit de famille, perfection de la charité, engendre dans
les cloîtres la paix et la joie : deux sentiments qui, à leur tour,
vont intervenir efficacement dans la formation religieuse du
Novice.
Au portail de quelques abbayes bénédictines, se lit, comme
un témoignage et un appel : « Pax ». Ce petit mot, on aimerait
à le voir écrit sur la porte de tous les Noviciats : « Pax » : ici
règne la paix.
Cette paix divine, que les Anges chantèrent sur le berceau
du Roi pacifique, « Rex pacificus », que Jésus apporta au monde
et qu’il laissa en héritage à ses Apôtres, en remontant au ciel ;
cette paix, fruit du Saint-Esprit, que saint Paul souhaitait si
souvent aux jeunes chrétientés, et que saint François d’Assise
ne cessa de prêcher toute sa vie.
1. Nature et Variétés. De la paix, saint Augustin a donné
une dizaine de définitions : preuve de la richesse de ses éléments.
Retenons-en une.
« La paix est la tranquillité de l’Ordre : Tranquillitas ordinis ».
(De Civit. Dei, 1. XIX, cap. XIII). Sommes-nous bien à notre
place, dans l’ordre moral, là où Dieu nous veut, sans que rien
ni personne ne vienne nous troubler ? Nous avons la paix.
Rectitude de vie dans le calme extérieur et la sérénité intérieure.
Paix avec Dieu, que nous aimons et servons, par la confor
mité parfaite à son adorable Volonté.
Paix avec nous-même, par la maîtrise de nos passions, la
pureté de notre conscience et l’accomplissement amoureux de
notre devoir.
Paix avec nos frères dans la charité : union des esprits,
des cœurs et des volontés. C’est de cette dernière que nous
parlons.
2. Paix communautaire. Cette paix, apanage des commu
nautés religieuses, et surtout des maisons de Noviciat, ne peut
être que le résultat àiune parfaite et immuable charité fraternelle.
N’est-ce point elle, en effet, qui écarte toute cause de trouble
37° AGENTS-AUXILIAIRES
Introduction...................................................................... 13
Première Partie
Ecole de formation
CHAPITRE II : NOVICIAT
leçon 5. Postulat................................................ 57
— 6. Vêture................................................. 63
— 7. Institution ecclésiale......................... 69
— 8. Formation religieuse.......................... 76
— 9. Importance de la Formation .... 85
— 10. Ecole professionnelle......................... 92
— 11. But du Noviciat................................. 99
— 12. Temps d’épreuves.............................. 106
— 13. Ultime décision.................................. 112
Agents de formation
CHAPITRE V : MAITRES-OUVRIERS
leçon 27. Formation, Œuvre personnelle . . . 237
— 28. Attitude d’âme............................. 247
— 29. Mentalité religieuse..................... 253
— 30. Un Idéal......................................... 261
— 31. Esprit de Générosité..................... 270
— 32. Charge de P. Maître..................... 277
— 33. Autorité Personnelle..................... 285
— 34. Fonctions du P. Maître.............. 294
— 35. Méthode de Formation................. 303
— 36. Equipe, Père Maître - Novices... 313
— 37. Relations professionnelles............. 323
CHAPITRE VI : AGENTS-AUXILIAIRES
leçon 38. Socius et Sous-Maîtresse...... 331
— 39. Confesseur..................................... 339
— 40. Aumônier......................................... 351
— 41. Le Milieu..................................... 359
— 42. Climat Familial............................... 367
Imprimé en France