Mieux Connaitre La Bible 4
Mieux Connaitre La Bible 4
Mieux Connaitre La Bible 4
MIEUX CONNAITRE
LA BIBLE
Le texte que nous proposons n’est constitué que de simples notes d’étude. Ce canevas a fait l’objet
d’un long développement dans le cadre de l’Assemblée locale d’Orléans. Il est donc important de le
considérer seulement comme une simple base de travail.
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PANORAMA DE L'A.T.
€ "Testament veut dire "Alliance" (En Grec diateke) « Tu sera mon peuple, je serai ton Dieu »
(Ex 19.5, Ex 6.7…
€ Certains disent "premier Testament et deuxième Testament".
€ Autres réponses possibles : La Bible des Juifs ; l'histoire d'Israël.
€ La présence de Dieu dans l'histoire d'un peuple.
€ Le commencement de la révélation.
€ la préparation du NT : l'AT prépare en fait la venue du Seigneur.
€ Les racines de notre foi… L'histoire d'une libération dans laquelle Dieu est engagé.
€ L’histoire de la manifestation de Dieu à l’humanité. (La liste n'est pas exhaustive)
€ Mais attention : cette « histoire » n’est pas exactement une histoire au sens moderne du
mot.
€ IL s’agit en fait d’un peuple qui écrit son histoire à la lumière de sa foi.
Les récits bibliques ne sont pas des reportages en direct, mais une relecture théologique
(religieuse) de l'histoire faite en général longtemps après les faits. L'auteur repense les
évènements, sous le regard de Dieu et avec son aide… Il découvre que Dieu intervient, que,
de manière cachée, Dieu est mêlé intimement à cette histoire d'hommes. (Ex 13.17-18)
Les auteurs bibliques font de l’histoire… mais en théologiens.
€ Exactement 39 livres. Ces livres sont très variés et très divers ; tant au niveau des auteurs
que des écrits.
€ Le mot « Bible » vient du grec biblos qui veut dire « les livres ». On pourrait parler en fait
d’une bibliothèque et non d’un livre unique.
€ De nombreux genres littéraires sont utilisés (Poésie, paraboles, récits, textes historiques
ou législatifs etc.) Il est très important de les discerner pour bien comprendre les textes. (
Nous en reparlerons)
€ On ne lit pas le début de la Genèse, les Psaumes ou le Cantique des Cantiques… comme on
lit la vie de David ou les lettres de Paul !
Comment sont classés les divers livres dans nos Bibles ? ( Segond, Semeur, P.V…)
Il y a deux classements différents qui se retrouvent dans nos Bibles :
1°classement :
€ Le Pentateuque (5 livres)
€ Les livres historiques (12 livres)
€ Les livres poétiques (5 livres)
€ Les livres prophétiques (17 livres)
€ Notons que ce classement est celui de la Septente , la Bible en Grec. Sept livres (Judith,
Tobie, 1 et 2 Maccabées, Sagesse, Siracide, Baruch) dits deutérocanoniques ou parfois
apocryphes qui appartiennent pourtant à la Septente ne sont pas retenus dans les éditions
« protestantes » de la Bible (Dans certaines éditions, ils sont parfois publiés en fin de
volume).
€ Un mot d'explication sur la LXX (Septente) : Il s’agit d’une traduction grecque de la Bible
faites vers 250 avant J.C. par des Rabbins Juifs. Elle était destinée aux Juifs qui vivaient
nombreux alors en Egypte, à Alexandrie notamment, où on ne parlait plus l’Hébreu mais
seulement le Grec.
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€ La Septente, utilisée par l’apôtre Paul qui la cite largement, fut la Bible des premiers
chrétiens.
2° classement :
Dans la Bible hébraïque les livres sont classés différemment. (En Français : TOB, F.C,
Jérusalem…)
€ La Loi (Thora) (Pentateuque ou les 5 livres de Moïse)
€ Les Prophètes (Nébiim) ( Josué, Juges, Sam, Rois…)
€ Les Ecrits (Kétubim) Ps, Pr, Jb, Chr, Ruth, Esdras…
Quelles sont les grandes étapes de l'histoire du peuple d'Israël ? (10 grandes étapes)
€ 1.Les patriarches
€ 2.Le séjour en Egypte
€ 3.L'Exode et les 40 ans au désert
€ 4.L'installation en Canaan (Josué, Juges Samuel)
€ 5. Les grands rois : Saül, David Salomon
€ 6.Le schisme (Juda et Israël)
€ 7.La fin de royaume d'Israël
€ 8.La fin de Juda
€ 9.L'Exil
€ 10.La reconstruction et la vie sous l'occupation (Perses, Grecs, Romains)
Et la chronologie ?
€ On peut situer très approximativement ces grandes étapes sur une ligne droite … par
tranche de 500 ans : Abraham….. Moïse….. David…..Exil…. Jésus. Entre chaque personnage
compter 500 ans.
€ Les rois et les prophètes dans leur temps (voir diagramme dans la plupart des Bibles)
€ Il existe différentes théories… des libéraux aux fondamentalistes. Les uns privilégient
l’aspect l’humain, les autres ont tendance à sacraliser le texte biblique.…La vérité est sans
doute au centre. La connaissance de plus en plus pointue de l’histoire ancienne et les
apports de l’archéologie moderne, éclairent cet aspect des choses.
€ D'abord une très longue tradition orale (près de mille ans !) Un contexte que nous avons
aujourd’hui beaucoup de mal à imaginer. (Sauf quelques écrits législatifs de Moïse)
€ C'est au temps de Salomon (pensent les historiens) que l'on a commencé à écrire et à
recueillir l'histoire du peuple… puis en remontant vers le passé, à évoquer ses débuts.
Quand un peuple écrit son histoire : il lui faut parler des ancêtres, des origines. Le seul
document écrit qui existait alors était la Thora (Le livre de Moïse, limité à l’essentiel) et
certainement de nombreuses traditions orales. Transmises de village en villages par des
hommes de Dieu, prêtres, prophètes et conteurs, comme cela se fait encore plus ou moins
en terre Africaine.
€ La transmission orale de la tradition surprend en général dans notre culture de l’écrit. Elle
est cependant étonnement fiable. Des étude sérieuses ont été faite sur ce sujet qui
passionne les ethnologues et les linguistes.
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€ Il y eut aussi de longues périodes médiocrité spirituelle pendant lesquelles les prophètes
parlaient de la part de Dieu, cherchant à réveiller le peuple.
€ Le réveil spirituel sous le roi Josias, vers 630, est déterminant .Ce fut une riche période
littéraire. (2 R 22)
€ Puis après l'exil dans le cercle des prêtres et des scribes on s’intéresse à la littérature et
on rassemble les livres de sagesse (Ps, Pr, Ct, Qo, Jb et probablement Dt ) ; tandis qu'on
institue la Synagogue. En gros dans les 500 dernières années avant Jésus-Christ. C’est à
cette période que s’élabore le véritable judaïsme… et la Bible, telle que nous la connaissons
(AT)
€ Les auteurs de la Bible sont "inspirés" c'est à dire sous influence divine. Lit. : Marqués du
souffle de Dieu. Dernière les hommes et à travers leurs écrits, Dieu entre dans l’histoire de
l’humanité.
€ C’est que l’inspiration n'est pas une dictée divine. Elle est de l’ordre du spirituel. Elle ne
nous offre pas un texte hiératique, sacré, intouchable… tombé du ciel ; mais un esprit
vivant, un courant de vie. C’est comme une lumière que reçoit l’écrivain sacré et qu’il va
transmettre dans son propre langage qui reste tributaire de sa personnalité et de sa
culture. Il va produire un texte à travers lequel, Dieu va parler à tous les hommes.
€ Dans la Bible il y a tout de Dieu et tout de l'homme ! Comme en Jésus-Christ qui est
"Parole vivante de Dieu". La Bible c’est en un sens, le produit de la rencontre de deux
libertés : Celle de Dieu et celle de l'homme. On a pu dire : La Bible est plus humaine et plus
divine qu’on ne l’imagine.
€ Dieu parle toujours aux hommes dans leur contexte humain. Il se fait tout à tous.( lire 2 P
1.19-21 et 2 P 3.16) (Attention au risque de « tordre le sens des Ecritures ! ») Dieu en
quelque sorte, livre ses pensées à notre initiative. La Bible est en quelque sorte, la
transcription humaine d’une pensée divine ( ?) L’écrivain exprime quelque chose qui vient
de lui… mais qui le dépasse, qui vient en fait de plus haut que lui. C’est ainsi cependant que
Dieu à choisi de nous parler. (Dieu aime choisir les « choses folles pour confondre les
fortes »
Le Dieu de l'AT ressemble-t-il au Dieu de l'Evangile … Qui nous dit d'aimer nos ennemis et de
toujours pardonner… même à ceux qui nous font du mal ! (Jésus pardonne à ses bourreaux) ?
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€ Dieu est unique. Ce n'est pas Dieu qui est différent, c'est la mentalité des hommes et leurs
façons de concevoir leur Dieu qui doivent évoluer. Dieu respecte totalement la liberté
humaine. L'homme n'est jamais une marionnette ou un robot devant Dieu.
€ Dieu laisse le temps aux hommes pour SE découvrir et pour LE découvrir. Pour découvrir
son amour.
€ Jésus parlera de la "dureté de vos cœurs " (Mt 19.8) A propos du divorce. (Mc 4.33 : Jésus
parlait en paraboles en s'adaptant à ce que ses auditeurs pouvaient comprendre. Cela en
dit long sur la pédagogie divine. La révélation est progressive et adaptée.
€ Dieu sera tjrs pour nous tel que nous le concevons dans notre esprit ! Le sommet de la
révélation, c'est l'amour et la tendresse. Si nous croyons avec l’homme de Mt 25.24 : Que
le maître ( Dieu) est un maître dur… il nous sera fait selon notre foi ! Cela est capital.
€ Bien sûr Dieu est Dieu au-delà de ce que nous pensons de lui, mais notre relation avec lui
sera toujours déterminée par la façon dont nous le percevons dans notre pensée et dans
notre cœur. Il est essentiel de s'attacher à la révélation du Dieu d'amour de l'Evangile.
€ Ainsi s'expliquent les passages ou Dieu semble approuver les violences les massacres etc.
€ Ces passages nous en disent plus sur les hommes que sur Dieu ! Un Père ne parle pas de
la même façon à son fils, si celui-ci à cinq ans, quinze ans ou trente ans ! Pourtant c’es
ttoujours la parole du père !
€ Noter qu'il y a aussi dans l'AT des passages extraordinaires de tendresse (exemple : Es
49.15)… qui font pressentir l'amour infini de Dieu.(Es 43.3 ; Es 54.10 ; Es 62.4-6…Rm
5.20 ; Jn 3.16…)
€ En les situant dans leur contexte historique et socioculturel (Mentalités différentes ) Dieu
parle aux homme dans leur contexte humain. Il se fait "Tout à tous" !
€ En se souvenant que les textes sont avant tout pédagogiques, catéchétiques et non
historiques au sens moderne. Ils veulent d'abord transmettre la foi d'Israël. (Jn 20.31) Ils
veulent éveiller la foi et nous aider à grandir dans notre relation avec Dieu.
€ En les spiritualisant. (Nous devons exterminer le mal… pas les hommes !) En réalisant que la
pédagogie divine est progressive… Les textes sont avant tout catéchétiques. J’insiste car
cela est essentiel.
€ La question à se poser n'est pas qu'est-ce qui s'est passé… mais qu'est ce Dieu veut me
dire ? Une question incontournable pour celui qui veut grandir dans la foi.
€ Les textes durs apparaissent aussi dans l'Ecriture comme un jugement contre l'idolâtrie
avec le risque d'assimilation et de corruption du peuple élu. (Dt 9.5) Ces textes sont
toujours valables mais dans un contexte spirituel éclaire par le NT.
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€ Le légalisme : On est pur… si on obéit ! C’est l’attitude des pharisiens. Ce qui importe c’est
d’être en règle avec Dieu… Jésus combat cette caricature de Dieu qu’il ne peut accepter.
€ Cela peut nous conduire à une certaine idée de Dieu : Un Dieu dur, sévère, sans amour
véritable, qui conditionne notre vie spirituelle… notre relation personnelle avec le Seigneur
€ On entre alors dans une logique de devoir et non une logique d'amour et de gratuité. Si
vous dites : « j’obéis à Dieu de peur qu’il me punisse », vous êtes dans l’AT (sous la loi) Peut-
on imaginer Jésus parlant ainsi à son Père ? Ce n’est plus une logique d’amour, donc de
liberté… mais une logique de devoir, une logique de servitude. C’est pourquoi le mot
« obéissance » si courant dans le langage chrétien est souvent piégé !
€ On pourra remarquer qu’il y a aussi des passage assez durs dans le Nouveau
Testament.
€ Ces passages sont sans doute une concession à ceux dont la mentalité à du mal à évoluer.
Il faut toujours tendre vers une relation d’amour ! Pour ceux qui « tardent » la loi reste un
garde-fou… mais c’est dommage d’en rester là !
€ Une application littérale à conduit aux Guerres de religion, à l'inquisition, aux croisades, à
l'esclavage, au racisme, à la misogynie, etc. Les risques de contre sens sont énormes !
€ Dieu nous parle dans un langage particulier. Le langage du cœur va au-delà des mots, au-
delà de la forme. La lettre tue mais l'esprit vivifie dira Paul.
€ L'expression "Parole de Dieu", quand elle est mal comprise, peut-être ambiguë. Un texte
n'est pas mécaniquement parole de Dieu pour moi ! Quand Satan cite l'Ecriture à Jésus… La
parole de Dieu est vidée de son contenu spirituel. Même si les phrases sont exactes, Dieu
ne les habite plus ! Il manque l’Esprit. Cette parole ne rayonne pas la vie.
€ Oui. Il y a d'autres lectures possibles : une lecture Juive par exemple - A partir du Talmud et
les traditions et commentaires plus que volumineux des Rabbins -
€ Se souvenir qu'il ne s'agit jamais d'un reportage "en direct" mais d'une relecture théologique
de l'histoire à des fin catéchétiques. Par lecture théologique, nous entendons une histoire
où Dieu intervient et en détermine le sens.
€ Il faut lire en "remontant" c'est à dire à partir du NT et surtout à partir de l’Esprit de Christ
IMPORTANT
Il est évident que l’approche de la Bible qui est présentée ici ne cherche, ni ne veut absolument pas
dévaluer l’importance primordiale de l’Ecriture comme support de la parole de Dieu dans la vie du
croyant. Bien au contraire ! Cette démarche vise essentiellement, on l’aura compris, à mieux saisir
le sens du texte pour mieux en recevoir le vivant message.
Dieu nous parle réellement par Le Livre… tel qu’il est. Nous le croyons profondément.
Une saine exégèse, redisons-le, n’est pas réductrice Au contraire. Indispensable elle va
essentiellement dans le sens d’une meilleure compréhension du texte, pour bâtir une relation
personnelle plus fructueuse avec la Parole de Vie. Il était peut-être utile de redire cela une fois
encore.
« Comment la Bible est venue jusqu'à nous" (Claude Parizet – Viens et Vois)
"Comment étudier et enseigner la parole de Dieu" (Carlson – Vida)
"Herméneutique" (Lund et Nelson) chez Vida
"Dix Clés pour comprendre la Bible" (Valérie Poujol)
« La Bible n’est pas tombée du ciel » (Bernard Gilliéron) Ed. du Moulin
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Panorama du N.T
Ce sujet important sera traitée en deux soirées
Ce soir nous parlerons de l’aspect matériel du livre (ce qu’il est comme il se présente etc.)
La prochaine fois nous parlerons de son aspect structurel, (comment il fonctionne)
En termes médicaux on parlerait d’anatomie et de physiologie.
(Petit moyen Mnémotechnique pour retenir dans l'ordre les épîtres de Paul :
RO.CO.CO – GA.E.PHI – COL.THE.THE – TIM.TIM – TI.PHIL.HE
€ Tout commence par la parole de Jésus qui n'a RIEN écrit ! (Tout est oral)
€ La croix, la résurrection et la Pentecôte.
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€ Puis se constituèrent des communautés chrétiennes.
€ La prédication est toujours essentiellement orale. Elle sera la base des évangiles. Papias,
un « père de l’Eglise » dit que Marc écoutait l’apôtre Pierre et transcrivit plus tard ses
enseignements… mais pas dans l’ordre !
€ Il y aura aussi beaucoup de paroles de Jésus non transcrites, appelées agrapha .On en
retrouve dans des écrits des "pères" ou dans les « apocryphes » ( Evangile selon Thomas
par exemple) Elles n’apportent en général rien d’exceptionnel, bien que certaines soient
riches de vérité.
€ Il existe aussi à l’époque des logia , sorte d’aide-mémoire ou carnets de notes… du mot
grec logion, dans lesquels sont consignés des récits de miracles, des paraboles, des
discours ou les grands faits de la vie de Jésus.
€ Les premiers écrits de circonstance (Paul) qui veulent encourager les premiers chrétiens
ou éclairer certains problèmes particuliers. Par exemple le rôle des femmes dans le
contexte de l’époque, le mariage, la Cène, la pratique des charismes, les rapports des
croyants avec les païens, les viandes sacrifiées aux idoles etc.
€ Les Evangiles qui sont des écrits fondateurs apparaissent avec la disparition des premiers
apôtres et le besoin de fixer les enseignements de Christ pour les générations futures. Il est
remarquable de réaliser que l’Esprit à conduit les auteurs à écrire avec le recul
indispensable pour une bonne assimilation du « message ».
€ L'Apocalypse enfin est une vision reçue par l’apôtre Jean. Il s’agissait essentiellement
d’encourager les premiers chrétiens alors persécutés.(Sans doute sous Domitien)
€ La dynastie Hérodienne domina en ce temps là, la vie civile et politique de palestine. Ces
« rois » Installés par Rome étaient portés à bout de bras par l’Empire qu’ils flattaient
ostensiblement avec plus ou moins de réussite !
€ Hérode le Grand (-40 à +4)et Archélaüs (son fils) 4 à +6, Hérode Antipas le Tétrarque,
régna sur la Galilée. C’est lui qui fit décapiter Jean Baptiste. En 39, dénoncé à Rome pour
complot, il fut destitué et termina ses jours en exil. On trouve aussi Hérode Agrippa dont
Luc raconte la mort soudaine en Ac 12) Tous furent marqués par l’orgueil, l’immoralité et
une cruauté jusqu’à l’impensable. (Hérode le Grand fit, entre autres, assassiner sa femme
et deux de ses fils)
€ Le Temple concentre la vie civile et religieuse. C’est là seulement que se déroulent les
sacrifices.
€ Le Sanhédrin ou grand conseil assure l’administration civile et religieuse ; avec des limites
imposées par les Romains.
€ Et, redisons-le, pour répondre aux besoins spirituels des premières communautés
chrétiennes.
Pourquoi il y a t-il quatre évangiles… dont trois dits synoptiques, c’est à dire que l’on peut lire
sur trois colonnes parallèles ?
€ Parce que Jésus était un homme de son temps , totalement immergé dans son milieu socio
culturel. Beaucoup de paraboles juives de l'époque sont très proches de celle de Jésus.
€ Parce que la parabole imagée et souvent pittoresque, se mémorise facilement. L'oralité
était encore importante en ce temps là. C’était même la règle. (peu de gens du peuple
savaient lire)
€ Parce que la parabole oblige à réfléchir pour se sentir concerné (Mc 12.12)
€ Parce qu'il s'adaptait à la capacité de compréhension de ses auditeurs (Mc 4.33)
€ Nous savons par la littérature ancienne, que les « faiseurs de miracles » était relativement
nombreux à cette époque. Certains sont restés célèbres. Notamment un certain Apollonius
de Thyane dont on a dit qu’il accomplissait des guérisons extraordinaires. Des Juifs aussi
faisaient des exorcismes (Mt 12.27)
€ Le premier but des miracles – de Jésus en tout cas - est de soulager ceux qui souffrent.
(Mt 9.36) Ils expriment la compassion de Dieu.
€ Les miracles sont aussi des signes pour la foi et surtout pas une forme de pub. pour
l'Evangile (Mt 8.17) (Mc 16.17-18). Dieu n’est pas non plus un « distributeur automatique »
€ Exige beaucoup de discernement (Ap 13.3) (Le Malin fait aussi des miracles !)
€ Les miracles ont toujours, au delà du premier geste, une portée spirituelle fondamentale.
Par exemple, quand Jésus guérit un aveugle… il veut nous montrer sont désir de nous
guérir tous de nos aveuglements spirituels. Il guérit un paralytique (un homme qui ne peut
plus marcher) pour nous dire qu’il vient pour tous nous remettre en chemin vers la vie
abondante, etc.
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€ La réelle portée du miracle est toujours au-delà du simple fait.
Les anciens avaient une vision « holistique » de l’homme (du grec holos qui veut dire entier, total,
global) L’homme est inséparablement corps et esprit. La maladie du corps est liée à une
perturbation de l’esprit (le péché par exemple). En soulageant l’esprit on soulage le corps.
La guérison (miraculeuse) rend le malade à la vie… pas seulement à la santé (Lc 2.1-12)
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€ Nous abordons ,un point délicat : Certains différencient la Bible de la Parole de Dieu (Je lis
la Bible pour entendre Dieu qui me parle) La Parole de Dieu est une réalité divine et
spirituelle. La Bible, comme objet, n’en est que sa représentation graphique. Elle est
humaine et matérielle. Dieu nous parle aussi au-delà de la Bible. Par exemple il parle
directement dans nos cœurs, dans la prière ou dans la méditation, prophétiquement… Il
nous parle encore à travers la rencontre d’une personne, à travers un fait, par tel ou tel
événement etc.
€ Une parole est faite pour être entendue. En l’écrivant on la fige (c’est de la conserve) l’écrit
à besoin d’être revivifiée par le Saint-Esprit
€ Cette démarche mérite réflexion. Identifier sans discernement Bible et Parole de Dieu est
un raccourci qui, à la limite, pourrait être source de confusion. En cas de mauvaise
interprétation de ce qui est écrit par exemple. Il y a aussi le risque du fondamentalisme et
du fanatisme qui n’ en est jamais loin !
€ J’ai souvent entendu des chrétiens proclamer : «La Parole de Dieu dit » alors qu’ils
confondaient la Parole avec leur propre interprétation !
Toute lecture doit se faire dans l'Esprit de Christ. (Même la lecture du NT)
€ Importance de distinguer la forme et le fond. (on le redira souvent) Ce qui va dans le sens
de l'amour passe avant la règle… c’est même la seule règle ! « Le sabbat est fait pour
l’homme, non l’homme pour le sabbat » dira Jésus.
€ Quand on ouvre la Bible il faut toujours se poser la question : « Qu’est-ce que ça veut
dire ? » ou « Qu’est-ce que Dieu veut me dire… pour aujourd’hui ? »Dieu nous parle à travers
et au-delà du texte.
€ L'exactitude des détails n'est donc pas la préoccupation des évangélistes. Il ne font ni du
reportage ni un procès verbal de gendarmerie. Priorité au message et au besoin
d'enseignement des communautés (Différence de culture avec nous) Cela peut nous
déranger. (Nous sommes ni sémites, ni orientaux ni nés à cette époque) Il faut accepter ce
fait. (Des faussaires se seraient au moins mis d'accord, a-t-on fait remarquer !)
€ Les évangélistes sont des prédicateurs ; non des journalistes ou des historiens. La grande
liberté avec laquelle ils décrivent les scènes, particulièrement au niveau des détails, ou
même citent les Ecriture (AT) est conforme à la culture de leur temps… Encore une
fois…même si cela nous surprend. Cet une réalité qu’il nous faut intégrer.
On trouve parfois des paroles excessives dans les Evangiles ! (par exemple Mt 5.27-30) ou Jn
21.25)
€ Dieu sait que tous n’accèdent pas au sommet d’amour (pas tout de suite au moins)
€ Un avertissement sévère peut engendrer une crainte salutaire. (Prov 1.7) (Les exhortations
prophétiques ou certains passages de la Loi de Moïse)
€ C’est une « issue de secours » (garde-fou) (Ex Mt 25.41)
€ Mais c’est aussi un stade à dépasser (1 Jn 4.18) (L’amour bannit la peur du jugement)
(Christ ne vit pas dans la peur de Dieu !) (Nous avons déjà esquissé ce point)
Evoquer éventuellement la vie chrétienne positive. (Voir mon livret « Ce que je crois » )
L'interprétation de la Bible
Quand vous lisez votre Bible, avez-vous l'impression que vous l'interprétez ?
€ Certains la lisent comme un journal, comme si elle avait écrite à notre époque par et pour
des gens de notre culture.
€ En fait c’est très loin d’être si simple. Par exemple : Mt 16.18 « Tu es Pierre »… est si
différemment interprété ! (Les catho y voient l’institution de la papauté)
€ Jésus se fait interprète auprès des hommes d'Emmaüs (Lc 24.27) ou quand il explique les
paraboles.
Extrait du Ps 23- version Olivetan 16°
€ Il y a un immense décalage entre le texte siècle :
biblique et nous ! Socioculturel, littéraire, " Il me fait reposer es pasquiers herbeux, il me
meine auprès des eaux quoyes, il réfectionne
historique etc. Un bel exemple : Lire Ps 23 mon âme…. Tu appareilles la table devant
en français du 16° siècle ! moy, présent ceulx qui me tormentent , tu
engraisse mon chef de oignement et ma
coupe est a comble"
€ Tout le monde interprète (même à son
insu) car chacun lit avec sa propre culture, ses présupposés, sa mentalité, les lunettes de
son groupe ( de son église) etc. (Au Canada, on dit à un pasteur après son message : C'est
écœurant ce que vous venez de dire là ! - ça vient du cœur -
€ A.Kuen dit « Nous lisons tous la Bible avec des tas d'idée préconçues ! »
€ Par une lecture non éclairée, on peut fausser tout le sens d'un texte. Ex : Lc 14.23 (Force-
les à entrer = obliger au baptême sous la menace voire la torture !) Lc 14.26 Renoncer à
son père, sa mère (ou haïr) etc.) Mt 16.18 : Tu es Pierre et sur cette pierre… Selon 1 Co
3.15, les Inquisiteurs brûlaient les « hérétiques » pour leur salut ! Honorer son père et sa
mère, en hébreux c’est « évaluer leur poids ». Hb 10.25 dit (Semeur) ne prenez pas
l’habitude de délaisser vos réunions. Un exemple typique de traduction théologiquement
orientée . Le texte original devrait être traduit : Ne perdons pas de vie notre
rassemblement avec Lui (le Srg) c’est à dire l’enlèvement de l’Eglise… le texte poursuit
d’autant plus que nous voyons s’approcher le jour …
€ Nous avons aussi nos expressions ! Par exemple : Chanter comme une casserole ou se
faire sonner les cloches. Quand il pleut : Il tombe des cordes ; casser du sucre sur le dos de
quelqu’un ; Il va se faire remonter les bretelles… Jeter le bébé avec l’eau du bain… Filer un
mauvais coton… se faire du mauvais sang…
Pourquoi une démarche "studieuse" est-elle finalement nécessaire pour bien comprendre la Bible ?
€ Un minimum de connaissances est indispensable pour éviter les contresens… les bavures,
parfois anecdotiques mais aussi parfois catastrophiques (les Croisades, l'Inquisition, La
Papauté, les guerres de religion, l'esclavage… et encore actuellement l'attitude des hommes
par rapport aux femmes … ou le racisme, la ségrégation …
€ Quand nous avons un problème avec la Bible, ce n'est jamais la Bible qui est en cause, mais
tjrs notre interprétation (Exemple : le pseudo conflit entre la Bible et la science)
€ Une approche priante : la méditation (lectio, ruminatio) prière pour nourrir notre vie
spirituelle (Nous consacrerons une étude particulière à la méditation de la Bible)
€ Ces deux lectures différentes sont inséparables et incontournables, pour une actualisation
et une compréhension correcte de la Parole de Dieu (La bougie et la flamme)
€ Notons bien qu’une approche « studieuse » n’a absolument rien de réducteur pour la foi et
la piété. Au contraire. Il est indispensable de bien comprendre le sens du texte. (Satan
cherchera tjrs à nous suggérer de fausse interprétations)
€ L'Etude c'est la recherche d'une parole sur Dieu. La méditation c'est l'écoute de la parole
de Dieu.
€ Chercher attentivement le sens des mots et des phrases. On appelle cela de la sémantique.
Le sens d'un mot peut beaucoup changer selon le contexte.
€ Par exemple le mot salut peut avoir un sens eschatologique (salut éternel) ou un sens
courant c'est à dire signifié simplement guérir (sozo) (Ex la femme à la perte de sang)
€ Le mot monde est employé dans des sens divers : Haïr le monde… et Dieu a tant aimé le
monde.
€ Le mot chair (sarx) peut avoir le sens de personne ou de nature humaine. La résurrection
de la chair n’est pas résurrection de « la viande ! » (du composé biologique)
€ Le mot péché à souvent une connotation morale, alors qu’il signifie manquer la cible, ce qui
lui donne spirituellement un tout autre sens : Une erreur de direction, un mal que l’on
s’inflige à soi-même. Le péché est tjrs un refus d’aimer. etc.
€ Le temps des verbes est aussi très important. (Ne pas confondre le passé avec le futur :
savoir si Dieu à fait ou si Dieu fera n’est pas la même chose)
€ Etre attentifs aux différents langages utilisé dans la Bible (images, paraboles, allégories,
poésie, textes législatifs etc. (Nous consacrerons un cours aux "genres littéraires")
€ Le paradoxe : la logique de Dieu n’est pas la nôtre (Ex : Sauvés et pas encore sauvés… Tous
guéris… mais il y a encore des malades… Nous sommes totalement libres, mais Dieu nous
conduit… etc.)
Comment s'y reconnaître ? En général le bon sens suffit. (et nos remarquables traductions
actuelles et leurs précieux commentaires et notes diverses) Ex : Quand Jésus dit "Je suis la porte"
personne ne le confond avec une vraie porte… mais ce n’est pas tjrs si évident !
La Bible a-t-elle été écrite dans un langage courant et populaire ou dans un langage rigoureux
de type scientifique ? (Ce point déjà soulevé est capital)
€ Le langage courant est dans le style : "Le soleil se lève ou le soleil se couche" C'est celui
qu'on parle tous les jours. En choisissant le grec Koïne, c'est à l’évidence ce type de
langage que Dieu adopte pour nous parler et pour dialoguer avec nous.
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€ Le langage courant (ou le langage poétique) est parfaitement adapté aux relations
interpersonnelles (entre hommes et entre Dieu et l'homme) Il est toujours plus simple, plus
chaud, plus imagé… et plus ouvert.
€ Le langage abstrait, scientifique ou juridique est rigide et froid. Il est en tout cas étranger
aux hommes de la Bible.
€ Et un langage qui sert à communiquer entre nous, un langage qui transmet des émotions,
qui éveille des sentiments… un langage qui vise le cœur : La carte postale d’un ami, une
lettre d‘amour, une page d’Evangile !
€ La Bible appartient à la seconde catégorie. Elle ne vise pas à nous transmettre un savoir
(sur Dieu) mais à créer en nous des relations vivantes avec Dieu.
€ Un langage de ce type appelle des réponses. C’est le langage des relations
interpersonnelles
€ Le langage pour la tête est forcément strict, puriste, précis, mais aussi froid, loin de tous
sentiments.
Les mots sont pris dans leur sens premier, dans le sens littéral.
Le deuxième est libre, évocateur, chaleureux, poétique. Il suggère plus qu’il ne décrit. Quand on dit
que dans telle famille « les enfants sont rois », ou d’un personnage « qu’il est toujours dans la lune »
on comprend tout de suite. C’est le langage courant, populaire : on dit le soleil se lève… On est sur
un tout autre registre.
€ Attention aux recettes toutes faites, faciles, mais dangereuses, aux applications rapides
sans soucis du sens originel ou du contexte.
€ Le texte devient alors prétexte à prêcher nos propres idées (A l’exemple des TJ !)
Livres de références :
Introduction
Nous avons déjà dit largement que la Bible n’est pas un livre d’histoire ou de science écrit à la
manière de nos manuels scolaires actuels. C’est un livre dont le seul but est de nous mettre en
relation avec Dieu et de transmettre la foi. Ce que nous avons dit de son « humanité » ne doit en
rien nous troubler dans notre foi car du point de vie spirituel, c’est le texte tel qu’il est entre nos
mains qui est inspiré et par lequel Dieu nous parle.
Il reste que ce texte est très marqué par l’époque où il a été écrit, qu’il est rédigé dans un ou des
styles divers et particuliers, et qu’il est essentiel de bien comprendre et de ne pas confondre … si on
ne veut pas faire dire à la Bible n’importe quoi !
€ La Bible est inspirée… mais écrite dans le langage des hommes. Jésus lui-même est un
homme marqué par son temps. Il parle comme on parlait alors
€ Les évangélistes sont aussi imprégnés de la culture des premières communautés
Ex Luc 5, Luc écrit pour des grecs, parle de « tuiles sur le toit » Alors qu’on en utilisait pas
en Palestine.
€ La parole de Dieu est donc liée à une époque donnée et en porte les marques évidentes.
€ Les auteurs bibliques utilisent les divers registres de l’expression humaine
Qu’elle incidence cela peut-il avoir sur la lecture et l’interprétation des textes ?
€ On n’aurait pas l’idée de confondre une fable de La Fontaine avec un traité de zoologie.
J’insiste sur cette comparaison évidente.
€ Mais ne demandons pas à la zoologie, la délicieuse finesse du grand fabuliste !
€ On ne confond pas le code civil ou pénal et Victor Hugo !
€ Selon le genre littéraire, les mots n’ont pas forcément le même sens ! Le mot berger n’a
pas le même sens dans Luc 2.8 ou dans Ps 23.
€ Quand Jos 11.4 dit que les ennemis étaient aussi nombreux que les grains de sable au
bord de la mer ! Ou que Jn 21 dit que la terre ne pourrait contenir les livres… ou la paille
et la poutre etc.
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€ Imaginez qu’on considère les soins donnés par le bon Samaritain au blessé comme un
traité d’urgence pour le Samu !
Il ne fait donc pas (redisons-le une fois encore) confondre la forme et le fond, l’esprit et la lettre.
Ce qu’il fat absolument dégager c’est la question : Qu’est ce que le Seigneur veut me dire par ce
texte ? Quel enseignement pour la foi… pour la vie chrétienne…
Quelques exemples ?
€ Pr 1.20 La Sagesse crie dans les rues, sa voix résonne sur les places…
€ Gn 2.9 : Dieu planta au milieu du jardin l’arbre de vie, et l’arbre de la connaissance du bien
et du mal ………
€ Es 34.5 Dans le ciel mon épée est ivre, la voici qui s’abat sur Edom. L’épée de l’Eternel est
saturée de sang et couverte de la graisse des boucs…
€ Ap 9.7 : Les sauterelles ressemblaient à des chevaux harnachés pour la bataille. Elles
avaient sur la tête des couronnes d’or… »
Le Midrash
Dans le cadre de l’étude sur les genre littéraire dans la Bible, on ne peut ignorer le midrash.
Midrash (midrashim au pluriel) est un mot hébreu qui peut avoir le sens global de « rechercher un
enseignement »
€ A la base du récit, il y a certainement un fait, un événement, qui peut être banal, très
simple… puis on le raconte avec une intention pédagogique…
€ Eventuellement en le « fleurissant » en le développant, en l’habillant, en l’amplifiant…
éventuellement avec lyrisme (type le passage de la mer rouge) ; pour donner de
l’importance à l’événement… et une orientation spirituelle.
€ Bref on le raconte « à l’orientale ».
Inspirés de Dieu
€ Pour les Juifs ( et pour les chrétiens) ces contes populaires ou ces écrits sont inspirés de
Dieu au même titre que n’importe quel autre texte de la Bible !
€ Ils sont regardés comme d’authentiques méthodes de Dieu pour enseigner la foi.
€ Certains sont insérés dans la Bible : Marie gardant Moïse bébé déposé dans le Nil (Ce n’est
ni du reportage ni de la fiction, mais une façon de raconter l’histoire)
€ D’autres midrashim ne sont pas dans la Bible : Le jeune Abraham brisant les idoles de
terres que fabriquait son père à Ur en Chaldée. (il y à dans le Talmud (la Bible orale des
Juifs) de très nombreux Midrashim souvent fort intéressants. Et riches de valeurs
spirituelles et d’enseignements) Les Midrashim sont parfois tirés du folklore du proche
Orient ( Gn 1 à 11 sont très proches des récits Sumériens) Le paradis terrestre, le déluge
la tour de Babel…
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Les rédacteurs du NT ne sont pas étrangers à cette pensée.
La pensée midrashique à certainement eut une influence sur eux. Elle était liée à leur culture, à leur
mentalité. On comprend mieux pourquoi ils ne sont pas intéressés, comme nous aujourd’hui, par
l’exactitude des détails. L’unique intérêt c’est l’enseignement spirituel même s’il faut un peu
bousculer les faits. Je dis cela d’une façon peut-être un peu brutale, mais c’est pour qu’on
comprenne bien l’esprit dans lequel ont été rédigés les textes de notre Bible et même ceux du NT.
€ Si c’est un scientifique qui n’est pas chrétien, il peut penser que c’est littérairement très
beau… mais que c’est simplement du folklore (mythe ou légende). (Je m’en tiens aux
témoignages entendus) Rien à voir avec la science
€ S’il est chrétien (littéraliste,), il peut tenter de faire du « concordisme » c’est à dire tenter de
trouver un équilibre entre sa foi et les acquis scientifiques (Ce pas forcément facile)… enfin
je ne juge pas et toutes les positions sont respectables)
€ Un chrétien peut aussi opter pour une lecture théologique, c’est à dire considérer les
différents genres littéraires de la Bible et voir ce que Dieu a voulu nous dire en nous
donnant ce texte. Pas forcément nous décrire l’origine scientifique du monde, mais nous
enseigner ce qu’est l’homme, ce qu’est Dieu, quelles relations il veut établir avec nous, le
sens du péché, la promesse du salut, etc. (voir le livre d’A. Kuen Le labyrinthe des origines )
o Pourquoi le sens littéral serait-il plus vrai que le sens symbolique ou poétique ?
o Prendre littéralement un texte figuré conduit à l’erreur tant doctrinale qu’éthique
o Ex. Nicodème : « Faut il renter dans le ventre de sa mère pour naître de nouveau »!
o Si ton œil est cause de ta chute, arrache-le !
o En comparant avec les textes tirés du folklore Babyloniens sur les origines, on
perçoit l’immense sagesse de l’auteur inspiré par Dieu ! Rien de délirant dans la
Genèse. Ni combat des dieux rivaux, ni rien d’extravagant. Des scientifiques
remarquent même que l’ordre de la Création (dans la Bible) rappelle assezce que la
science découvre sur l’origine des choses.
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€ Je ne vois donc pas dans Gn 1 un traité de science mais une page de théologie, un
langage de Dieu pour ma vie. Nous ne pouvons pas séparer ce qui est dit, de la manière
dont cela est dit c‘est à dire de la forme littéraire que l’auteur a donné à la pensée que Dieu
lui a inspirée. (Cela est vrai en particulier pour les 12 premiers chapitres de la Bible. A
partir d’Abraham, on entre dans l’histoire). Bien des textes bibliques sont à lire dans cette
optique.
21 Il est dit dans l'Ecriture: Je parlerai à ce peuple dans une langue étrangère par des lèvres
d'étrangers, et même alors, ils ne m'écouteront pas, dit le Seigneur (Es 28.11-12).
22 Ainsi, les paroles en langues inconnues sont un signe du jugement de Dieu; elles concernent,
non pas les croyants, mais ceux qui ne croient pas; les prophéties, elles, sont un signe de la faveur
de Dieu: ils s'adressent non pas aux incroyants, mais à ceux qui croient.
C’est difficile à suivre ! (Seul le contexte (en Esaïe) peut éclairer le passage : Dieu châtie son peuple
pour ses infidélités… et comme cela ne change rien, il va de nouveau les châtier en leur envoyant un
terrible envahisseur (les Assyriens) qui ne parlent « même pas » leur langue (l’hébreu) L’argument
très rabbinique de Paul peut surprendre des gens (comme nous) qui n’ont pas cette culture !
« Vous voyez bien que les langues étrangères, ne peuvent pas aider les auditeurs croyants à la
grandir dans la foi (Paul parle ici avec une certaine ironie) Par contre, si quelqu’un prophétise en
langue claire… alors tous comprendront… tant les croyants que les incroyants… et les incroyant
viendront à la foi »
Il faut préciser que Semeur met en bas de page une note assez explicite.
€ Un langage qui évoque mais qui ne décrit pas formellement. (Ps 23, Cant, Job…)
€ Les paraboles et les Psaumes appartiennent à ce langage
€ Les textes poétiques étaient tous chantés (Mme Kaïk Ventura… reconstitue les
mélodies )
€ Remarquer le style souvent poétique des prophéties (Es ou Ez par exemple)
La Loi
€ Un style composite très particulier (en fait un mélange de divers style)
€ A remarquer la grande diversité des lois :
€ Lois morales
€ Lois religieuses (cérémonielles, sabbat jubilé, jeûnes etc)
€ Lois sociales (Lv 19.18 « Tu aimeras ton prochain »
€ Lois alimentaires et hygiéniques
€ Lois… qui nous intriguent ! Dt 22.11 : Pas d’habits tissés avec divers fils… Pas de semences
dans les vignes. Interdiction de raser les coin de la barbe…
€ Un but didactique… souvent inapplicable aujourd’hui, mais qui nous pousse à chercher le
« principe universel » caché derrière. Paul cite Dt 25.4 Tu n’emmuseleras pas le bœuf
quand il foule le grain
Les Evangiles
€ Ils constituent une forme littéraire à part qui procède selon les passages, de l’ensemble des
divers styles. (Ni biographie, ni littérature didactique, ni narratif pur…) Ils obéissent à des
règles d’interprétation propres.
Eventuellement il sera possible de développer quelques thèmes (Kuen comment lire… page 118)
On pourra encore étudier un chapitre prophétique ( page 94 Ez 47.1-12 ) ou un passage des
épîtres (page 29)
Ce ne sont là que quelques exemples. La lecture d’un livre comme celui d’Alfred Kuen « Comment
interpréter la Bible » (Editions Emmaüs), répondra plus amplement à nos questions et éclairera
sérieusement notre approche de l’Ecriture. (Un résumé de ce livre est publié par la Ligue pour la
lecture de la Bible dans la série : « A la découverte de la Bible » . Cahier d’introduction N° I
« Comment lire la Bible » et cahier N° 2 « Comment étudier la Bible »
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Voir également : « Herméneutique » de Lund et Nelson chez Vida et « Comment étudier et
enseigner la parole de Dieu » de Raymond Carlson chez Vida
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MEDITER SA BIBLE
Après l’étude de la Bible comme texte et après avoir dit clairement ce qu’il faut connaître de la
réalité de ce texte, on aborde maintenant l’ approche spirituelle, la lecture priante, de la Bible, dans
laquelle on écoute Dieu qui nous parle. La Bible doit alors réellement devenir « nourriture
spirituelle » c’est à dire édifier notre vie. Il ne s’agit plus de remplir sa tête, mais de vivifier son cœur.
L'étude est incontournable (Si on veut résumer ce qui a déjà été dit)
€ Elle est indispensable pour ne pas faire dire n'importe quoi à la Bible !
€ Pour que le texte ne devienne pas un prétexte !
€ Pour comprendre le sens des mots (Sémantique)
€ Pour définir les genres littéraires (sans cela risques de confusion)
€ Pour saisir le contexte culturel
€ Pour pouvoir en faire une actualisation correcte
€ Pour éviter les recettes toutes faites, voire fantaisistes au gré de l’imagination, faciles mais
parfois dangereuses.( Applications sans connaissance du sens véritable rester finalement
hors de ce que Dieu veut pour nous, à notre époque)
€ Un exemple : La parole de Jésus : Laissez venir à moi les petits enfants, à souvent servi de
prétexte pour baptiser les nouveaux nés ! Ou à partir de Lc 14.33, on a converti par la
force et la contrainte, voire la violence . On traduit souvent Hb 10.25 « n’abandonnez pas
votre assemblée… tandis qu’il s’agit de notre rassemblement au Srg (retour du Sr) !
€ Il faut donc avant toute méditation, avant toute recherche spirituelle, avoir une bonne
approche et connaissance du texte.
La méditation
€ Elle est de l'ordre du spirituel. On y approche le mystère divin.
€ Il ne s'agit plus d'essayer de comprendre… mais d'écouter Dieu qui nous parle.
€ Méditer c'est s'imprégner de la Parole de Dieu… c’est s'en nourrir, la laisser vivre en nous.
Les anciens parlaient de lectio divina et de ruminatio … expressions très expressives.
But de la méditation
€ Nous faire entrer dans l'intimité du Seigneur (un miracle en soi !)
€ Nous faire vivre avec Lui
€ Faire vivre Sa Parole en nous.
€ Transformer notre vie (mettre en pratique ensuite les lumières reçues)
€ Plus on découvre le Seigneur plus on désire aller plus loin avec Lui
€ La Bible ne nous parle pas de Dieu sans nous le faire rencontrer
La méditation conduit à la contemplation. La contemplation n'est pas le fruit de nos efforts mais
un don, une grâce de Dieu ; elle débouche sur l'adoration.
€ La parabole du fils prodigue nous donne de contempler Dieu (le père) dans son amour
infini !
€ Dans Lc 22.61 « Jésus s’étant retourné » Une phrase extraordinaire (Trahison de Pierre)
€ Mc 1.9-11 (le baptême de Jésus) … prodigieux regard sur la trinité…
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€ Voici par exemple ce que conseillait Ignace de Loyola (I6° siècle) à ses compagnons.
Ces exercices sont encre pratiqués très largement de nos jours
€ Servez-vous de votre imagination. Quand vous méditer par exemple, une scène de l'Evangile,
voyez en esprit les lieux, les personnages( les disciples, la foule…) ou le Temple, le lac…
€ Imaginez-vous en Esprit présent sur ces lieux. Au milieu de la foule par exemple.
€ Rendez-vous présents à la scène ; vivez là en Esprit.
€ Ecoutez les paroles du Seigneur, Observez ses gestes…
€ Parlez-lui, demandez lui conseil, dites lui votre joie de le rencontrer…
€ Essayez d'être très réalistes.
€ Faites jouer votre sensibilité (percevez les bruits, les odeurs…)
€ Une méditation doit être vivante. Imaginer c’est « vivre en esprit » Il n’y a pas de vie sans
imagination. Lorsqu’elle est consacrée au Srg, elle devient très féconde. On ne peut pas
vivre dans la seule abstraction !
€ Apocalypse. 3.20 pour imaginer une rencontre personnelle avec le Seigneur…
Matthieu 6.9-14, Notre Père… Vivre les paroles de Jésus comme une prière personnelle…
€ Lire très lentement et entrer dans le texte en parlant au Seigneur.
€ De très nombreux textes bibliques peuvent ainsi guider notre méditation.
Questionner le texte
€ J’ai déjà donné mon avis sur le questionnement de l’Ecriture (J’y suis très largement
favorable avec bien d’autres auteurs spirituels.) Un remarquable moyen de faire vivre le
texte et d’en découvrir les richesses. Soyons curieux !
C’est une incontournable "méthode" de méditation et de lecture priante de la Bible
Ne jamais oublier :
€ Qu'est-ce que le Seigneur veut me dire ? (Et non qu'est-ce qui s'est passé !)
€ Qu'est-ce que cela va changer dans ma vie ?
Livres conseillés.
Ma plaquette : Des questions pour méditer la Bible
La méditation de la Bible (Daniel Bourguet) Olivetan Editeur.
Quand la Bible inspire la prière (Evan Howard) Editions Vida
L’intention de donner un sens à la grande aventure humaine émerge de toute la Bible. Aller
à sa découverte en posant des questions au texte, transforme sa lecture en une sorte de
dialogue.
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Les questions qui vous sont proposées permettent d’entrer dans ce dialogue. Vous pourrez
l’enrichir de vos propres questions.
Comprendre, c’est à dire s’efforcer de saisir ce qu’il voulait dire à ses premiers
destinataires
Réfléchir à la manière dont le texte doit être appliqué. Comment il peut devenir une parole
pour moi, aujourd’hui.
Répondre à la parole que Dieu nous a adressée, c’est pourquoi, méditer c’est aussi prier…
et agir.
Observation
De qui ou de quoi me parle ce texte ?
2. S’il s’agit d’un récit, ai-je bien identifié tous les personnages et observé le déroulement
de l’action ?
3. S’il s’agit d’un écrit prophétique ou de sagesse, d’un psaume ou d’une épître, est-ce que
je peux dire en une phrase de quel sujet Il est question ?
Y a-t-il dans ce passage quelque chose que je n’ai trouvé nulle part ailleurs dans la Bible ?
Explication
7 Ce passage n’enseigne-t-il quelque choses sur Dieu : le Père le Fils le Saint Esprit ?
Application
M’aide-t-il à comprendre une situation qui se déroule ou qui se vit dans mon entourage ?
13. Y a-t-il dans ce texte quelque chose qui me choque ou que j’ai de la peine à accepter ?
14. Y a-t-il un ordre auquel je devrais obéir ou une invitation à changer ma façon de penser
ou d’agir ?
15. Est-ce que je peux puiser dans ce passage un encouragement ou une promesse ?
16. Y a-t-il une parole dont je puisse faire un mot d’ordre pour aujourd’hui ?
Y a t-il lieu de distinguer entre ce qui relève des habitudes de la pensée de l’époque et ce qui
constitue un message permanent ?
Est-ce que le texte que je viens de lire nourrit ma foi personnelle ? la corrige ? l’éveille ?
l’interpelle ?
€ Qu’apprend-il au lecteur sur la manière dont Dieu agit au milieu des hommes ? Sur
Jésus-Christ ? Sur la vie en société et en communauté en général ?
€ En quoi est-il une bonne nouvelle pour le monde qui m’entoure ? Pour moi ?
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€ Quelle prière puis-je formuler ? Qu’elles décisions prendre pour aujourd’hui ? Pour
moi… pour les autres ?
Les trois stades d’une bonne étude sont : observation interprétation (Comprendre) et application.
(A. Kuen). Pour mener à bien l’observation, pensons aux six questions traditionnelles : Qui, quoi, où,
quand, comment, pourquoi