Texier Partie 1 Sur 2
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Discipline ou spécialité :
Sciences et génie des matériaux –CO034
Unité de recherche :
CIRIMAT – UMR 5085 (équipe MEMO)
Directeur(s) de Thèse :
M. Eric ANDRIEU – Professeur, INP-Toulouse
M. Daniel MONCEAU – Directeur de recherche CNRS, INP-Toulouse
Jury :
Mme. Muriel VERON – Professeur, INP-Grenoble – Présidente du Jury
M. Pierre CARON – Maître de recherche, ONERA – Rapporteur
M. Jérôme FAVERGEON – Maître de conférences, UTC – Rapporteur
M. Kévin J. HEMKER, Professeur, Johns Hopkins University – Examinateur
M. Georges CAILLETAUD – Professeur, ENSMP – Examinateur
M. Joël DOUIN – Directeur de recherche CNRS, CEMES – Examinateur
A ma sœur,
à mes parents,
à mes grands-parents,
à Anaïs.
Remerciements :
Lors de ces longs moments de promiscuité avec mon ordinateur pour la rédaction de
ce manuscrit, j’ai pensé aux différentes personnes qui, à leur manière, ont contribué à
l’aboutissement de ce travail. La liste est longue et je tiens à m’excuser par avance auprès de
ceux que j’aurais oubliés.
Ces travaux de thèse ont été réalisés au sein de l’équipe MEMO (Mécanique-
Microstructure-Oxydation-Corrosion) du Centre Inter-universitaire de Recherche et
d’Ingénierie des Matériaux (CIRIMAT-UMR5085, INP/UPS/CNRS) à l’ENSIACET.
Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à Madame le Professeur Muriel
Veron de l’Institut National Polytechnique de Grenoble pour avoir assuré la présidence de
mon jury de thèse. Mes plus sincères remerciements vont également à Messieurs Jérôme
Favergeon, Maître de conférences à l’Université Technologique de Compiègne, et Pierre
Caron, Maître de recherche à l’ONERA, qui ont accepté d’être rapporteurs de ces travaux.
Je remercie également Georges Cailletaud, Professeur à l’Ecole National Supérieure
des Mines de Paris (ENSMP), Kévin J. Hemker, Professeur à l’Université Johns Hopkins à
Baltimore et Joël Douin, Directeur de recherche CNRS au CEMES pour avoir accepté de faire
partie de ce jury. Une pensée particulière au Professeur Kévin J. Hemker pour s’être déplacé
de si loin.
Je suis très reconnaissant envers Zéline Hervier, Ingénieur à Turbomeca-SAFRAN,
Jonathan Cormier, Maître de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et
Aérotechnique (ENSMA), et Vincent Maurel, Chargé de recherche à l’ENSMP pour leur
présence dans le jury et au-delà, leur gentillesse, leur regard attentif sur mes travaux et leur
implication. Vos présences dans le jury furent pour moi un grand plaisir. Merci en particulier
à Zéline pour ta disponibilité, ta confiance, ta bonne humeur et ton soutien permanent au fil
de ces années. Jonathan, merci pour nos discussions et ton aide. Merci.
Le travail présenté dans ce mémoire a été encadré par Eric Andrieu, Professeur à
l’ENSIACET et Daniel Monceau, Directeur de recherche au CNRS. Je voudrais leur exprimer
toute ma reconnaissance pour la confiance qu’ils m’ont accordée aussi bien dans
l’autonomie conférée que dans le suivi de mes travaux. Daniel, il y a quelques années, tu as
su me donner l’envie de découvrir le monde des matériaux et d’entrer à l’ENSIACET ; Eric, tu
as été le guide passionné de ce safari éducatif et m’as contaminé par le virus « Matériaux ».
Merci à vous deux pour la complémentarité de votre enseignement. J’ai énormément appris
à vos côtés d’un point de vue scientifique comme pédagogique. Vos conseils précieux, votre
disponibilité et vos encouragements m’ont permis de ne jamais baisser les bras, notamment
dans le développement expérimental de cette étude. Je ne vous remercierai jamais assez
pour m’avoir donné les rênes de ce challenge captivant qu’était cette thèse. Merci à vous
deux pour la dimension humaine de cette relation doctorant – directeurs de thèse. Mes
amitiés !
La dynamique collective de l’équipe MEMO a été très stimulante et a fortement
contribué à mon désir de poursuivre dans le domaine de la recherche. Je tiens à remercier
plus particulièrement Christine Blanc, Bernard Viguier, Dominique Poquillon, Jacques Lacaze,
Aurélie Van de Put-Rouaix et Julitte Huez pour nos échanges réguliers et enrichissants. Vous
i
avez tous su me conseiller et m’aiguiller savamment. Christine et Dominique, merci pour
votre présence dans certains moments de doute, pour m’avoir aidé à clarifier mes pensées.
Le développement expérimental de cette étude est le fruit de la participation
technique de nombreuses personnes. Je tiens ainsi à témoigner de ma gratitude à Jean-
Claude Salabura pour son aide à la conception des bancs d’essais mécaniques. Ronan
Mainguy, je te remercie énormément pour ton appui aux (montage – démontage)N de TEX-
MEX ainsi qu’à la mise au point de la programmation Labview. Merci beaucoup pour ton
aide. Je tiens également à remercier Cédric Charvillat et Alexandre Freulon pour les
caractérisations DRX, Jérôme Esvan pour les analyses XPS, Philippe de Parseval pour les
caractérisations chimiques à la microsonde de Castaing, Marie-Christine pour les analyses en
microscopie en transmission mais aussi Joël Alexis (ENIT) pour les différents essais de nano-
indentation instrumentée et les cartographies EBSD. Joël, merci pour ta patience, ta rapidité
et ton implication dans ce travail. Je tiens également à remercier les différents stagiaires que
j’ai pu encadrer, Aniss, Ananth, Mathieu, Alexandre et Daniel pour leur contribution.
Cette étude a été réalisée dans le cadre d’un programme de recherche concerté sur
les structures chaudes des turbines aéronautique. Je tiens donc à remercier l’ensemble des
partenaires du programme pour leur contribution et l’ambiance au sein du groupe. Je
remercie en particulier Elisabeth Ostoja-Kuczynski de Turbomeca-SAFRAN, Pascale Kanouté
de l’ONERA et Arnaud Longuet de Snecma SAFRAN. Merci aux différents interlocuteurs de
Turbomeca-SAFRAN à qui j’ai pu exposer mes travaux. Je suis ainsi très reconnaissant envers
Camille Castaing, Elodie Hourcastagné, Fabrice Crabos, Antoine Organista et Sandrine
Lesterlin.
Je remercie très sincèrement les doctorants, stagiaires et amis du laboratoire que
j’ai côtoyés pendant ces trois ans dans une ambiance très chaleureuse. Merci pour ces bons
moments passés au laboratoire mais aussi en dehors. Je tiens à saluer Vincent, allias
« Pepito » (pour ces moments de galère partagés, pour ces parties de Pala endiablées, pour
ton amitié…), « Martin Surand », fidèle taquineur de pelote basque et de la balle jaune,
Pauline, pour ta joie de vivre permanente et pour nous avoir présenté Seb, Flog, pour ces
mois géniaux de collocation et ton amitié, Jonnhy B good, pour ton partage quotidien,
Koony, pour cette passion commune envers les instruments à 6 cordes, Guilhaume, Mathilde
et B-Max. Merci également aux plus anciens qui comptent tout autant : Z’lezneff, Boidot,
Thomas, Chips, Chti’stophe, Martin R., Aliou…Merci à vous tous.
Merci à mes amis qui ont su m’attendre, me distraire et me soutenir pendant ces
trois ans. Merci Pierrot, Jérôme&Marion, Ju&Carole, Gweg&Anne-Lauwe, Walou et
Cédric&Leslie.
Une pensée forte à l’ensemble de mes proches, qui m’ont accompagné et
encouragé tout au long de ce travail (et bien avant aussi), ce sont intéressés. Merci à mes
parents, ma sœur, loulou et ma poupette, mes grands parents. Je remercie aussi l’ensemble
des membres de ma future belle-famille: Daniel, Emilie, Cathy de Pau (PoG), JB et Jean-
Michel.
Pour finir, merci à celle qui m’a épaulé, motivé, encouragé, celle qui tous les jours
m’écartait de cette thématique scientifique et me ramenait à la vie. Merci pour ta patience
et de m’avoir supporté malgré les moments parfois difficiles. Anaïs, merci!
ii
iii
iv
Table des matières :
INTRODUCTION : .............................................................................................................................................. 1
v
CHAPITRE 2: LE SYSTEME A GRADIENT DE MICROSTRUCTURE ETUDIE « SUPERALLIAGE MONOCRISTALLIN
REVETU » ....................................................................................................................................................... 37
Introduction ........................................................................................................................................ 39
1. Elaboration du système et gradient de microstructure initial (superalliage revêtu) ......................... 40
1.1. Les superalliages monocristallins .............................................................................................. 40
1.1.a ) Du polycristal au monocristal .......................................................................................... 40
1.1.b ) Elaboration des superalliages monocristallins.................................................................. 42
1.1.b.i ) Solidification dirigée ................................................................................................ 42
1.1.b.ii ) Traitements thermiques ......................................................................................... 43
1.1.b.iii ) Microstructure et composition chimique : une vision multi-échelle ........................ 44
1.2. Le revêtement.......................................................................................................................... 49
1.2.a ) Les revêtements pour pales ............................................................................................ 50
1.2.b ) Elaboration du revêtement ............................................................................................. 51
1.2.b.i ) Le co-dépôt électrolytique de MCrAlY ...................................................................... 51
1.2.b.ii ) Microstructure et composition chimique « état de réception » ............................... 51
1.3. La zone d’interdiffusion ............................................................................................................ 53
2. Evolutions microstructurales lors de sollicitations à haute température ......................................... 55
2.1. Le superalliage ......................................................................................................................... 55
2.1.a ) Evolutions dans le volume............................................................................................... 55
2.1.a.i ) Evolution du paramètre de maille et désaccord paramétrique.................................. 55
2.1.a.ii ) Dissolution des précipités γ’ à haute température ................................................... 55
2.1.a.iii ) Réduction du degré d’ordre dans la phase ’ .......................................................... 57
2.1.a.iv ) Germination et croissance de nouvelles phases : les TCP ........................................ 57
2.1.a.v ) Processus de fluage et évolutions morphologiques de la microstructure / ’ ........... 58
2.1.b ) Evolutions surfaciques .................................................................................................... 62
2.1.b.i ) Oxydation à haute température : effet du cyclage thermique................................... 62
2.1.b.ii ) Zone affectée par l’oxydation.................................................................................. 64
2.2. Le revêtement.......................................................................................................................... 64
2.2.a ) Evolutions microstructurales : oxydation et interdiffusion ............................................... 64
2.2.b ) Oxydation à haute température ...................................................................................... 65
2.3. La zone d’interdiffusion ............................................................................................................ 66
3. Comportement mécanique des différentes strates du système ....................................................... 70
3.1. Comportement en traction ....................................................................................................... 71
3.1.a ) Le superalliage ................................................................................................................ 71
3.1.b ) Le revêtement ................................................................................................................ 72
3.2. Comportement en fluage ......................................................................................................... 73
3.2.a ) Généralités ..................................................................................................................... 73
3.2.b ) Le superalliage ................................................................................................................ 74
3.2.c ) Le revêtement................................................................................................................. 74
3.2.d ) Le système MC2 revêtu NiCoCrAlYTa............................................................................... 75
3.3. Dilatation thermique ................................................................................................................ 75
4. Echelles microstructurales des différentes strates du système et impact microstructural et
comportemental ............................................................................................................................................ 77
4.1. Le superalliage ......................................................................................................................... 77
4.2. Le revêtement.......................................................................................................................... 79
4.2.a ) Particules de CrAlYTa ...................................................................................................... 79
4.2.b ) Porosité .......................................................................................................................... 79
4.2.c ) L’alumine de sablage ....................................................................................................... 79
4.3. La zone d’interdiffusion ............................................................................................................ 80
vi
CHAPITRE 3: MATERIAUX ET METHODES EXPERIMENTALES ........................................................................... 83
Introduction ........................................................................................................................................ 85
1. Le système MC2 revêtu NiCoCrAlYTa par co-dépôt électrolytique dans son « état de réception »... 85
1.1. Distinction des différentes zones : Substrat, Revêtement et Zone d’interdiffusion..................... 85
1.2. Réception de la matière, traitements thermiques et thermo-mécaniques ................................. 86
1.3. Composition chimique.............................................................................................................. 86
1.4. Microstructure des différentes zones du système ..................................................................... 89
1.4.a ) Le substrat : MC2 ............................................................................................................ 89
1.4.b ) Le revêtement NiCoCrAlYTa ............................................................................................ 90
1.4.c ) La zone d’interdiffusion MC2/NiCoCrAlYTa ...................................................................... 91
2. Développements expérimentaux et méthodes de caractérisation ................................................... 92
2.1. Introduction ............................................................................................................................. 92
2.2. Essais de vieillissement sous contrainte du système MC2/NiCoCrAlYTa ..................................... 94
2.2.a ) Géométrie des macro-éprouvettes.................................................................................. 94
2.2.b ) Bancs d’essais ................................................................................................................. 95
2.2.b.i ) Banc de fluage vertical ............................................................................................. 95
2.2.b.ii ) Banc de fluage horizontal........................................................................................ 96
2.2.c ) Procédure d’essai ............................................................................................................ 96
2.3. Essais de vieillissement sans contrainte du système MC2/NiCoCrAlYTa ..................................... 97
2.3.a ) Géométrie des coupons .................................................................................................. 97
2.3.b ) Moyen et Procédure d’essai ............................................................................................ 97
2.4. Préparation des éprouvettes d’épaisseur micrométrique : les « micro-éprouvettes »................ 98
2.4.a ) Découpe des macro-éprouvettes et préparation des tranches ......................................... 98
2.4.b ) Amincissement ............................................................................................................... 98
2.4.b.i ) Dispositif employé ................................................................................................... 99
2.4.b.ii ) Protocole d’amincissement ................................................................................... 100
2.4.b.iii ) Adaptation du protocole d’amincissement aux différentes zones à prélever ......... 101
2.4.c ) Tolérance acceptée sur les « micro-éprouvettes » ......................................................... 102
2.5. Essais mécaniques à température ambiante sur éprouvettes d’épaisseur micrométrique ....... 104
2.5.a ) Géométrie des éprouvettes .......................................................................................... 104
2.5.b ) Bancs d’essais MTS ....................................................................................................... 104
2.5.c ) Protocole d’essais ......................................................................................................... 105
2.6. Essais mécaniques à haute température sur éprouvettes d’épaisseur micrométrique ............. 106
2.6.a ) Géométrie des éprouvettes .......................................................................................... 106
2.6.b ) Bancs d’essais ............................................................................................................... 107
2.6.b.i ) Le choix d’une atmosphère contrôlée : une enceinte ultra-vide.............................. 107
2.6.b.ii ) Le bâti des machines et l’application de la charge ................................................. 109
2.6.b.iii ) La ligne de traction .............................................................................................. 110
2.6.b.iv ) Différentes solutions d’amarrage ......................................................................... 113
2.6.b.v ) Le four, la mesure de la température et la régulation thermique ........................... 114
2.6.b.vi ) Mesure de l’allongement ..................................................................................... 117
2.6.c ) Le choix de l’atmosphère de travail ............................................................................... 118
2.6.d ) Protocole d’essais ......................................................................................................... 118
2.7. Observations et analyses ........................................................................................................ 121
2.7.a ) Préparation métallographique ...................................................................................... 121
2.7.b ) Observations microstructurales et analyses chimiques du système étudié ..................... 122
2.7.b.i ) Microscopie........................................................................................................... 122
2.7.b.ii ) Microsonde .......................................................................................................... 122
2.7.c ) Analyse chimique après essais sur micro-éprouvettes.................................................... 123
2.7.c.i ) DRX........................................................................................................................ 123
2.7.c.ii ) Raman et infrarouge ............................................................................................. 123
2.7.c.iii ) XPS ...................................................................................................................... 123
2.7.d ) Analyse topographique et estimation des contraintes résiduelles .................................. 124
2.7.d.i ) Interférométrie optique......................................................................................... 124
2.7.d.ii ) AFM ..................................................................................................................... 124
2.7.d.iii ) Nanoindentation instrumentée pour la mesure de contraintes internes ............... 124
2.7.e ) Analyse d’images .......................................................................................................... 125
vii
2.7.e.i ) Mesure de la taille de précipités ’ et de la fraction surfacique ............................... 125
2.7.e.ii ) Occurrence de pores et taille ................................................................................ 126
2.7.e.iii ) Occurrence de phases TCP et taille des précipités................................................. 126
2.7.e.iv ) Régularité d’une épaisseur d’éprouvette .............................................................. 126
2.7.e.v ) Croissance des strates distinctes constitutives du système à gradient de
microstructure ................................................................................................................................ 127
viii
CHAPITRE 5: CARACTERISATION DU COMPORTEMENT MECANIQUE A HAUTE TEMPERATURE DES
DIFFERENTES ZONES DU SYSTEME MC2/NICOCRALYTA................................................................................ 173
Introduction ...................................................................................................................................... 175
1. Préparation des éprouvettes ultraminces ...................................................................................... 175
1.1. Gamme d’épaisseur atteignable et extraction localisée........................................................... 175
1.2. Optimisation de la procédure d’amincissement intégrant les tolérances sur les épaisseurs
d’éprouvette ............................................................................................................................................ 177
1.3. Etat de surface ....................................................................................................................... 180
1.4. Ecrouissage induit par le procédé ........................................................................................... 180
1.5. Difficultés rencontrées ........................................................................................................... 180
2. Caractérisation mécanique à haute température du gradient de propriétés sur éprouvettes
d’épaisseur micrométrique .......................................................................................................................... 182
2.1. Essais sous différentes atmosphères contrôlées ..................................................................... 182
2.1.a ) Essais sous vide............................................................................................................. 183
2.1.b ) Essais sous argon .......................................................................................................... 185
2.1.c ) Essais sous « argon amélioré » ...................................................................................... 186
2.1.d ) Effet de l’atmosphère pour un essai de fluage à 950°C-240MPa .................................... 188
2.2. Essais de traction sur substrat ................................................................................................ 189
2.3. Essais de traction sur revêtement ........................................................................................... 193
2.4. Essais de traction sur zone d’interdiffusion ............................................................................. 199
2.5. Synthèse des essais de traction : Estimation du gradient de propriétés ................................... 202
2.6. Gradient de propriétés physiques : Coefficient de dilatation thermique .................................. 203
ANNEXE 4 : CARACTERISATION D’UN ECHANTILLON EN MC2 APRES UN MAINTIEN SOUS VIDE A 950°C ET
ESTIMATION DES REPERCUTIONS SUR LA REPONSE EN FLUAGE ................................................................... 235
ix
x
Figures et tableaux :
xi
b) Renforcement de l’aluminium haute pureté pour des tailles de grains inférieures à 60nm
[121] .....................................................................................................................................24
Figure 1-16 : Courbes de traction pour de l'aluminium pur à 99,99% : Comparaison
entre comportement nanocristallin et grains grossiers [9] ....................................................25
Figure 1-17 : Distinctions entre croissance anionique et cationique : a) et b)
Identification par suivi de marqueurs respectivement pour un mécanisme cationique et
anionique, c) Schématisation des mécanismes en a) et b), d) Devenir d’une section de métal
circulaire [134] .....................................................................................................................28
Figure 1-18 : Effet de la croissance d’une couche d’alumine sur produit mince [140]:
a) Cavités interfaciales sur FeCrAlY oxydé, b) Schéma de principe de différentes
morphologies (a : Marche, b : Ondulations, c : Cavités d’interface, d : Condensation de
lacunes sur défaut, e : Cavité réoxydée, f : Carburation de joint de grains) ...........................29
Figure 1-19 : Modélisation en champ de phase de l’évolution microstructurale + /
d’un couple de diffusion Ni-Cr-Al pour différents temps de maintien : a) t=1h, b) t=4h,
c) t=25h [163] .......................................................................................................................32
Figure 2-1 : Illustration de l'effet de la corrosion sur une pale nue (gauche) et sur
une pale revêtue (droite) après 2500h de vol en zone marine à basse altitude [186] ............39
Figure 2-2: Evolutions microstructurales des aubes HP. a) Polycristalline à grains
équiaxes, b) Polycristalline à grains colonnaires, c) Monocristalline [200].............................41
Figure 2-3 : a) Principe de solidification monocristalline de type BRIDGMAN [208],
b) Visualisation des dendrites à l'échelle d'une section d'aube PWA1484 [209], c) Réseau de
dendrites obtenu par décantation lors de la solidification [210] ...........................................43
Figure 2-4 : Observation au microscope optique de l’effet d’un traitement
thermique d’homogénéisation sur la microstructure dendritique d’un superalliage
monocristallin CMSX-2 : a) Avant et b) Après un traitement thermique de 3h à 1300°C [216]
.............................................................................................................................................43
Figure 2-5 : a) Microstructure R1/R2 du MC2 à l’échelle du précipité *217+,
b) Représentation cristallographique des phases et ', et de leur cohérence dans le
superalliage ..........................................................................................................................44
Figure 2-6 : Répartition d'éléments d'alliage à l'échelle dendritique d'un superalliage
René N5 brut de solidification [241]. a) Cartographie EPMA du W et du Re. b) Mesure locale
EPMA sur différentes dendrites ............................................................................................47
Figure 2-7 : Schéma de principe du fonctionnement du co-dépôt électrolytique [283]
.............................................................................................................................................51
Figure 2-8 : Microstructure du NiCoCrAlYTa à l'état de réception R1-R2.
a) Vue d'ensemble du revêtement. b) Répartition des différentes phases constitutives .......52
Figure 2-9 : Microstructure typique de la zone d'interdiffusion MC2/NiCoCrAlYTa co-
dépôt révélée par attaque « positive » [1] ............................................................................54
xii
Figure 2-10 : Dissolution de la phase ' dans le MC2 : a) Fraction d'équilibre,
b) Cinétique de dissolution [208] ..........................................................................................56
Figure 2-11 : Contraction d'une éprouvette MC2 lors d’un maintien sans charge à
1150°C [318] .........................................................................................................................56
Figure 2-12 : Evolution de la fraction volumique de précipités ' et de la phase
ordonnée dans l’AM1 *322+ ..................................................................................................57
Figure 2-13 : Phase µ-TCP dans le MC2 : a) Prévision à l'élaboration [217],
b) Diagramme TTT [244], c) Localisation dendritique [325], d) Morphologies plaquettes et
globulaire [1] ........................................................................................................................58
Figure 2-14 : Déformation viscoplastique et évolution microstructurale associée au
cours d’un essai de fluage à 1050°C-150MPa sur de l’AM1 (tiré de *235+ adapté de *307+) ...59
Figure 2-15 : Reconstitution 3D de la microstructure / ’ par analyse d’images au
MEB sur aube sollicitée en service durant plusieurs centaines d’heures *343+ ......................62
Figure 2-16 : Comparaison des cinétiques d'oxydation du MC2 nu et revêtu :
a) Condition isotherme, b) Condition de cyclage thermique [193] ........................................63
Figure 2-17 : Microstructure d'une zone de déplétion associée à l'oxydation lors
d’un essai de fluage à 1150°C et 80MPa de 7h *1+ ................................................................64
Figure 2-18 : Microstructure stratifiée d’un NiCoCrAlYTa de 70 µm oxydé 900h à
950°C [193]...........................................................................................................................65
Figure 2-19 : Diagramme d'occurrence de phases d’un revêtement
NiCoCrAlYTa (70 µm) co-déposé sur MC2 [193] ....................................................................65
Figure 2-20 : Comparaison de zones d'interdiffusion MC2/NiCoCrAlYTa:
a) et b) 1050°C (337h), c) et d) 1150°C (50h) .........................................................................66
Figure 2-21 : Schématisation des microstructures d'interdiffusion observées pour
des maintiens à différentes températures [193] ...................................................................67
Figure 2-22 : Progression du front de zone de déplétion en fonction de la racine du
temps due à l’interdiffusion entre un revêtement NiCoCrAlYTa co-dépôsé sur MC2 à 1100°C
[193] .....................................................................................................................................67
Figure 2-23 : Section transverse de zones d'interdiffusion obtenues avec différent
traitement de surface après 100 cycles d'1h à 1100°C (TMS-138 aluminisé) :
a) sablage SRZ, b) poli électrolytique cavités de Kirkendall [364] ............68
ème
Figure 2-24 : SRZ. a) SRZ dans un alliage de 4 génération [367], b) Occurrence de
SRZ en fonction de la localisation du motif dendritique [365] ...............................................68
Figure 2-25 : Comportement en traction de superalliages monocristallins en
température : a) Limite d’élasticité pour différents alliage *200+, b) Rm et Rp0,2% du MC2
[208, 373 ] ............................................................................................................................71
Figure 2-26 : Définition des domaines élastiques, viscoplastiques et plastiques
« contrainte-température » pour le superalliage CMSX-4 [200] ............................................71
Figure 2-27 : Comportement en traction du NiCoCrAlYTa co-dépôt électrolytique
massif en fonction de la température [190] : a) Module d’Young dynamique, b) Limite
d’élasticité, contrainte et allongement à rupture ..................................................................73
Figure 2-28 : Coefficient de dilatation du MC2 [382] et du NiCoCrAlYTa co-dépôt
massif [190] ..........................................................................................................................75
xiii
Figure 2-29 : Microstructure "état de réception" pour différentes valeurs de
désaccord paramétrique [220] .............................................................................................78
Figure 2-30 : Différentes familles de pores : a) S-pores [402], b) H-pores [180],
c) D-pores [394] ....................................................................................................................79
Figure 2-31 : Défauts d'élaboration du dépôt électrolytique [278] :
a) Oxydation des particules de CrAlYTa, b) Morphologie des particules employées pour le
sablage .................................................................................................................................80
xiv
Figure 3-11 : Banc de fluage vertical : a) Vue d'ensemble, b) Four à lampe et
extensométrie laser, c) Macro-éprouvette préparée ............................................................95
Figure 3-12 : Banc de fluage horizontal : a) Vue d'ensemble, b) Macro-éprouvette et
extensométrie laser ..............................................................................................................96
Figure 3-13 : De la macro-éprouvette à la micro-éprouvette ..................................98
Figure 3-14 : a) Observation de la tranche d'une éprouvette en MC2 rectifiée
(ép. zone utile = 125 µm). Technique qui a ensuite été abandonnée.
b) Photographie du montage d’éprouvette de type ruban (ép. zone utile = 33 µm).
Technique qui a été utilisée dans cette étude .......................................................................99
Figure 3-15 : Dispositif d’amincissement : a) Polisseuse CL50 LOGITECH et son Jig
PP5GT, b) Jig PP5GT et support d’éprouvettes de traction ..................................................100
Figure 3-16 : Evolution du facteur d'impact en fonction de la variation
d’épaisseur e ....................................................................................................................103
Figure 3-17 : Domaine de tolérance d'usinage en vue d'essai de fluage sur
éprouvette d’épaisseur micrométrique ..............................................................................103
Figure 3-18 : Géométrie des éprouvettes de traction en alliage 718
obtenue après découpe laser puis rectification ..................................................................104
Figure 3-19 : Vue d'ensemble de la machine de fluage poids mort externe ...........106
Figure 3-20 : Vue d'ensemble de la machine de fluage en configuration poids mort
externe ............................................................................................................................... 108
Figure 3-21 : Optimisations de l'atmosphère : a) Trous oblongs pour favoriser le
pompage, b) Arrivée d’Ar et getter pour la pression statique .............................................109
Figure 3-22 : Application de la force : a) Machine de traction, b) Machine de fluage
charge externe, c) Machine de fluage charge interne. ........................................................110
Figure 3-23 : Détail de la ligne de traction "partie chaude" ...................................111
Figure 3-24 : Détail de la ligne de traction "partie froide" : a) Ecran thermique +
dérivation thermique, b) Rupture de pont thermique .........................................................112
Figure 3-25 : Effet de l'incertitude de la force appliquée sur la mesure de la vitesse
de déformation : a) Banc de fluage, b) Machine de traction ...............................................112
Figure 3-26 : Différentes solutions d'amarrage : a) Collage céramique (solution non
retenue), b) Mors serrant par retour élastique (solution non retenue), c) Mors auto-serrant
avec coins (solution retenue pour le fluage) .......................................................................114
Figure 3-27 : Four à lampes : a) Vue générale, b) Schéma de principe (Vue de dessus)
...........................................................................................................................................116
Figure 3-28 : Mesure de la température et de l'allongement.................................116
Figure 3-29 : Illustration de la régulation thermique en différents domaines de
température .......................................................................................................................117
Figure 3-30 : Mesure de l'allongement de l'éprouvette .........................................118
Figure 3-31 : Procédure thermique et atmosphérique pour la mise en place d'un
essai de fluage ....................................................................................................................121
Figure 3-32 : Illustration de la mesure de contraintes résiduelles par essais de
nanoindentation .................................................................................................................125
Figure 3-33 : Différentes strates constitutives de la zone d'interdiffusion 950°C-
240MPa-150h : a) Cliché MEB-SE sur échantillon attaqué, b et c) Délimitation des zones ...127
xv
Tableau 3-1 : Composition nominale (% at.) du superalliage MC2 et du revêtement
NiCoCrAlYta ..........................................................................................................................87
xvi
Figure 4-18 : Microstructure du revêtement à 1050°C-140MPa pour différents
temps de maintiens (Plan L-TC) : a) 50h, b) 100h, c) 150h, d) 240h .....................................156
Figure 4-19 : Quantification des épaisseurs de strates homogènes en microstructure
au cours du temps dans un revêtement NiCoCrAlYTa à 1050°C sous 140MPa .....................157
Figure 4-20 : Microstructure de la zone d’interdiffusion à 950°C-240MPa pour
différents temps de maintiens (Plan L-TC) : a) 41h, b) 100h, c) 150h, d) 240h .....................160
Figure 4-21 : Quantification des épaisseurs de strates homogènes en microstructure
au cours du temps dans la zone d’interdiffusion à 950°C sous 240MPa ..............................161
Figure 4-22 : Effet du chargement mécanique sur la microstructure après 240h de
vieillissement à 950°C (Plan L-TC) : a) Avec contrainte (240MPa), b) Sans contrainte ..........161
Figure 4-23 : Quantification des épaisseurs de strates homogènes en microstructure
au cours du temps dans la zone d’interdiffusion à 950°C sans contrainte appliquée ...........162
Figure 4-24 : Microstructure de la zone d’interdiffusion à 1050°C-140MPa pour
différents temps de maintien, observée au MEB en électrons rétrodiffusés (Plan L-TC): a)
50h, b) 240h .......................................................................................................................163
Figure 4-25 : Microstructure de la zone d’interdiffusion à 1050°C-140MPa pour
différents temps de maintien (Plan L-TC) : a) 50h, b) 100h, c) 150h, d) 240h ......................164
Figure 4-26 : Quantification des épaisseurs de strates homogènes en microstructure
au cours du temps dans la zone d’interdiffusion à 1050°C sous 140MPa ............................165
Figure 4-27 : Effet du chargement mécanique sur la microstructure après 240h de
vieillissement à 1050°C (Plan L-TC) : a) Avec contrainte (140MPa), b) Sans contrainte ........166
Figure 4-28 : Quantification des épaisseurs de strates homogènes en microstructure
au cours du temps dans la zone d’interdiffusion à 1050°C sans contrainte appliquée .........166
Figure 4-29 : Microstructure de la zone d’interdiffusion à 1100°C-100MPa pour
différents temps de maintien (Plan L-TC) : a) 50h, b) 100h, c) 150h, d) 300h ......................167
Figure 4-30 : Quantification des épaisseurs de strates homogènes en microstructure
au cours du temps dans la zone d’interdiffusion à 1100°C sous 100MPa ............................168
Figure 4-31 : Effet du chargement mécanique sur la microstructure après 100h de
vieillissement à 1100°C (Plan L-TC) : a) Avec contrainte (100MPa), b) Sans contrainte ........169
Figure 4-32 : Progression de la zone de déplétion en ’ liée à l’interdiffusion entre le
MC2 et le MCrAlY ou à l’oxydation du MC2 nu ...................................................................170
xvii
Chapitre 5 : Evolutions microstructurales du système MC2 revêtu NiCoCrAlYTa
xviii
Figure 5-19 : Comportement mécanique du NiCoCrAlYTa à température
intermédiaire et comparaison avec résultats existants (Rp0,2% et Rm) ..............................197
Figure 5-20 : Faciès de rupture des éprouvettes de type Z.R. pour différentes
températures d'essais.........................................................................................................198
Figure 5-21 : Grandissement des faciès de rupture des éprouvettes de type Z.R. :
a) 700°C, b) 950°C ...............................................................................................................198
Figure 5-22 : Cartographies de l'interface revêtement substrat suite à la préparation
des éprouvettes de type Z.I. ............................................................................................... 199
Figure 5-23 : Courbes de traction à hautes températures sur éprouvettes de type
zone d’interdiffusion extraites sur système complet MC2/NiCoCrAlYTa .............................200
Figure 5-24 : Comparaison entre le comportement mécanique à haute température
du superalliage et celui de la zone affectée par l'interdiffusion...........................................201
Figure 5-25 : Schématisation du système : MC2 + Z.I. ............................................201
Figure 5-26 : Mise en évidence du gradient de propriétés mécaniques du système
MC2 revêtu NiCoCrAlYTa ....................................................................................................202
Figure 5-27 : Déformation de chacune des microstructures lors de la montée en
température sous une précharge de 2N .............................................................................203
xix
Figure A2-6 : Hétérogénéité de déformation observe sur un échantillon après fluage
(microscope optique) .........................................................................................................221
Figure A2-7 : Analyse en interférométrie optique .................................................222
Figure A2-8 : Précipitation à l'échelle dendritique de phases TCP à la suite d'essais
de fluage 1100°C-100MPa : a) Vue mésoscopique de la surface après 13h d’essais,
b) Grandissement dans un bras secondaire de dendrite émergent en surface (13h),
c) Coupe transverse d’une éprouvette après 35h d’essais ..................................................223
xx
Introduction :
1
Introduction
2
Introduction
3
Chapitre 1: Matériaux à gradient de microstructure et/ou de
propriétés
Introduction .......................................................................................................................................... 7
1. Exemples de systèmes à gradient de propriétés ................................................................................ 7
1.1. Matériaux à gradient de propriétés avec gradient de microstructure .......................................... 8
1.2. Matériaux à gradient de propriétés sans gradient de microstructure ........................................ 10
1.3. Système stationnaire................................................................................................................ 11
1.4. Système non stationnaire ......................................................................................................... 11
2. Moyens de caractérisations mécaniques locales actuels .................................................................. 12
2.1. Reconstitution microstructurale ............................................................................................... 13
2.2. Essais de cisaillement ............................................................................................................... 13
2.3. Essais de compression .............................................................................................................. 14
2.4. Essais de dureté ....................................................................................................................... 14
2.5. Essais de flexion ou résonance ................................................................................................. 15
2.6. Essais de traction ..................................................................................................................... 16
3. De la caractérisation de produits minces aux propriétés de volume ................................................ 20
3.1. Effet Hall-Petch : Surface libre, interface et transition d’échelle ................................................ 20
3.1.a ) Taille de grains................................................................................................................ 20
3.1.b ) Surface et interface : conditions limites........................................................................... 21
3.1.b.i ) Surface libre ............................................................................................................ 21
3.1.b.ii ) Transition d’échelles dans un polycristal avec surface libre...................................... 22
3.1.b.iii ) Interface et répercutions sur la réponse mécanique ............................................... 23
3.2. Matériaux nanostructurés : Hall-Petch remis en question ......................................................... 23
3.2.a ) Un adoucissement pour des grains nanométriques : Hall-Petch inverse ........................... 23
3.2.b ) Un renforcement extrême : trop petit pour être plastique ? ............................................ 24
3.3. Propriétés de volumes et produits ultraminces ......................................................................... 25
3.3.a ) Un effet statistique ......................................................................................................... 25
3.3.b ) Un effet cinétique ........................................................................................................... 26
3.4. Un ratio surface/volume important .......................................................................................... 26
3.5. Dégradations surfaciques : Oxydation à haute température...................................................... 27
3.5.a ) Conséquences mécaniques liées à l’oxydation................................................................. 27
3.5.a.i ) Croissance anionique : récession métallique ............................................................ 28
3.5.a.ii ) Croissance cationique : injection de lacunes et cavités ............................................ 28
3.5.a.iii ) Adhérence de la couche d’oxyde et reprise d’effort ................................................ 30
3.5.b ) Conséquences mécaniques liées à la sublimation ............................................................ 30
3.6. Effets paroi mince sur les propriétés viscoplastiques ................................................................ 30
4. La modélisation au recours des matériaux à gradient de propriétés ................................................ 32
4.1. Composition chimique et gradient de microstructure ............................................................... 32
4.2. De la microstructure aux propriétés mécaniques ...................................................................... 33
4.2.a ) Lois de mélange .............................................................................................................. 33
4.2.b ) Modélisation numérique................................................................................................. 34
4.3. Modélisation d’un matériau ou système à gradient de propriétés ............................................. 34
4.3.a ) La modélisation du comportement du système en service............................................... 34
4.3.b ) La modélisation de l’intégrité du système ....................................................................... 34
5
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
6
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Introduction
Ce premier chapitre a pour objectif de situer le contexte technique et scientifique
de cette étude. Cette dernière dépasse l’analyse spécifique du système étudié, à savoir un
superalliage monocristallin à base de nickel revêtu d’un co-dépôt MCrAlY. Ce système servira
de support. En effet, bien d’autres systèmes auraient pu constituer le support de cette
étude. Un état de l’art de différents systèmes à gradient de propriétés sera présenté.
Les matériaux à gradient de propriétés sont prisés dans de nombreux domaines
industriels du fait de leurs fonctionnalités cumulées. Certains matériaux sont soumis à des
conditions environnementales sévères qui peuvent conduire à des dégradations surfaciques
(atmosphère, température, tribologie, etc.). Ces conditions environnementales génèrent des
modifications progressives des propriétés du matériau de base (électroniques, magnétiques,
thermiques, mécaniques). C’est pourquoi, les modèles de comportement des matériaux et
de durabilité des structures requièrent une quantification des propriétés mécaniques
locales. Dans le cadre de cette thèse, ces analyses locales seront réalisées grâce à des essais
de traction et de fluage uniaxiaux. La légitimité de ce choix fera l’objet de discussion suite à
une revue de différentes techniques d’analyses mécaniques locales existantes.
7
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-1: Microstructures de matériaux revêtus: a) Revêtement NiCoCrAlYTa déposé sur MC2 [1],
b) Système barrière thermique [2]
8
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-2 : Simulation Forge d’un traitement thermomécanique sur un alliage 718 :
a) Croissance de grains lors du maintien en température de la billette,
b) Recristallisation dynamique après déformation [3]
Figure 1-3 : Gradient de phases / ' lié à l'oxydation d'un superalliage monocristallin M247LC 100h
à 980°C et gradient de comportement en fluage associé [4, 5]
9
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-4 : Gradient de propriétés mécaniques observé sur un plat laminé d'alliage 718 [6] :
a) Profil chimique (analyses GDMS), b) Gradient de propriétés mécaniques (micro-indentations)
10
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Synthèse
Les systèmes à gradient de propriétés sont nombreux et touchent divers secteurs industriels.
Un gradient de propriétés mécaniques n’est pas nécessairement lié à un gradient de
microstructure. Les modifications peuvent être en deçà des échelles microstructurales
quotidiennement prises en compte dans l’industrie.
Souvent, les propriétés de surfaces d’une pièce sont déterminantes quant à sa durée de vie
(initiation de fissures en sollicitations mécaniques, oxydation/corrosion, etc.). Les traitements
de surface, les revêtements protecteurs sont des solutions à ce problème. Cependant, elles
influencent localement les propriétés du matériau massif et peuvent parfois évoluer avec le
temps. La modélisation de cette modification localisée de comportement requiert une base
de données nouvelle. Pour ce faire, l’emploi et le développement d’outils de caractérisation
adaptés sont nécessaires.
11
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
12
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
13
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-6 : Micropiliers pour compression : a) Imagerie avant et après compression [42],
b) Positionnement de micropiliers par rapport au motif dendritique [17]
14
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
15
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Eskner [57] a réalisé des essais de flexion à haute température sur des pastilles d’un
revêtement aluminure de diffusion. Il avait pour but de déterminer ses propriétés
mécaniques ainsi que sa température de transition ductile-fragile. Les essais ont été réalisés
jusqu’à 860°C dans une atmosphère non mentionnée.
Le champ de contraintes d’un essai de flexion est plus complexe que pour un essai
de traction uniaxiale. Si le matériau considéré présente un gradient de comportement dans
l’épaisseur, la grandeur mesurée est dépendante du sens de l’échantillon.
Figure 1-8 : Banc d'essai de traction sur micro-éprouvettes : a) Essais sur filaments [8],
b) Essais sur micro-éprouvettes plates ou Dog-bone [14]
16
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
- Essais in-situ au MEB [69-71], au MET, au FIB [69, 72]. Certaines platines
incluent un micro capteur de force usinée par lithographie ou au FIB [69, 71].
Gravier [16] a utilisé comme actionneur mécanique la contrainte résiduelle d’un
dépôt. L’ablation du substrat par voie lithographique permet l’application de la
charge.
Figure 1-10 : Essais de traction in situ : a) Platine de traction pour microscope électronique à
balayage [70], b) Eprouvette de traction avec support servant de jauge de force [71],
c) Traction d’une éprouvette usinée au FIB [72]
- Essai sur un poil de gastrophysa viridula (setae) à l’aide d’un cantilever d’AFM.
La préparation et l’essai mécanique ont été réalisés in situ au FIB [73].
- Essai sous diffraction de rayons X. L’application de la force se fait
manuellement à l’aide d’un micromètre [74].
Le banc développé par Sharpe a subi quelques évolutions permettant la réalisation
d’essais micro-mécaniques de traction uniaxiale à haute température [19-21, 68, 75, 76].
L’éprouvette est chauffée par effet Joule. La mesure pyrométrique de la température a été
calibrée à l’aide de thermocouples [19]. Le gradient thermique sur la zone utile a été estimé
à moins de 3°C sur la zone de mesure d’allongement. Une photographie du dispositif
complet figure dans la publication de Oh et Sharpe [75]. La Figure 1-11 montre le système
d’accroche de l’éprouvette. La plupart des essais réalisés sur ce banc ne mentionne pas de
soin particulier apporté sur le contrôle de l’atmosphère au niveau de l’éprouvette,
notamment pour les essais de fluage. Une seule publication mentionne une atmosphère
17
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
« inerte » d’argon [76]. Ce dispositif peut cependant fonctionner sous atmosphère d’argon
ou sous vide secondaire.
Figure 1-11 : Dispositif d'accroche du banc de micro-traction haute température développé à Johns
Hopkins University [68]
18
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Synthèse
En particulier, on peut noter que les premiers dispositifs ont tout d’abord été développés pour
fonctionner à température ambiante. Le besoin d’étendre les caractérisations mécaniques à
plus haute température a conduit à l’adaptation de ces outils. Le contrôle de l’atmosphère
pour ne pas influer sur les résultats mécaniques, le mode de chauffage permettant de limiter
les gradients de température dans les zones utiles des éprouvettes, les techniques de mesures
dimensionnelles et thermiques sont des points délicats à prendre en compte lors de la
conception de tels outils.
Dans le cadre de cette étude, les micro-éprouvettes employées dans les essais de
traction/fluage uniaxial sont des éprouvettes ultrafines. Elles présentent des dimensions
macroscopiques (L=35 mm et l=2 mm) mais une épaisseur représentative des échelles
microstructurales à étudier.
19
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
20
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-12 : Limite de validité du modèle de Hall-Petch. Effet géométrique sur la limite d'élasticité
d’un nickel de haute pureté en fonction de la taille de grains à iso-épaisseur [88].
21
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
[101, 102] ont permis de retrouver cet adoucissement par des modélisations numériques DD
(Dynamique des Dislocations) et de le quantifier à 10-15%.
Cet adoucissement en surface peut être attribué à la combinaison de différents
effets [77]. Tout d’abord, une dislocation proche d’une surface libre est soumise à une force
image. Cette force est induite par le champ de contrainte nul en condition de limite : la
surface libre. Cette force tend à attirer les dislocations situées à une distance inférieure au
libre parcours moyen vers cette surface. Il est important de regarder le niveau de contrainte
local appliqué par rapport à cette force image avant de la négliger. L’ordre de grandeur de
ces forces est sensiblement celui vu par les dislocations mobiles. C’est pourquoi, la prise en
compte de cet effet est triviale dans l’étude de produits minces. Ainsi, des dislocations
parallèles à la surface peuvent être éliminées en surface, diminuant la densité de
dislocations. L’émergence de ces dislocations [103] empêche la formation de dipôle de
dislocations et donc l’écrouissage lié au glissement multiple et à la formation d’un réseau
dense de dislocations.
22
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-14 : Plasticité dans un dépôt nanostructuré induite par à la « canalisation » des
dislocations. Conditions aux limites : a) Dépôt passivé, b) Dépôt à surface libre [83]
23
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
par la présence des joints de grains n’est plus négligeable devant le volume intragranulaire.
De ce fait, le glissement intergranulaire peut ne plus être négligeable. Les échantillons
peuvent fluer à température ambiante et les mécanismes de déformation à plus haute
température peuvent être gouvernés par le glissement aux joints de grains. Un écart à la loi
d’Hall-Petch est ainsi constaté. Il en résulte un adoucissement des propriétés mécaniques
pour des tailles de grains de quelques dizaines de nanomètres : la loi Hall-Petch inverse [83,
114-116]. Ces phénomènes ont été observés sur des microstructures nanocristallines
instables vis-à-vis d’une contrainte appliquée. Les nanocristaux vont croitre dans un champ
de contrainte [117-120]. La Figure 1-15.a) témoigne d’une transition de comportement pour
le cuivre à une taille de grains de 25 nm [116]. Néanmoins, il est important de garder en tête
que la limite d’élasticité d’une microstructure nanocristalline reste tout de même plus
importante que pour une microstructure à grains micrométriques ou grossiers.
24
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-16 : Courbes de traction pour de l'aluminium pur à 99,99% : Comparaison entre
comportement nanocristallin et grains grossiers [9]
25
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
apporté sur ce phénomène pour répondre à la théorie d’échelle déterministe dédiée aux
applications nucléaires.
Un défaut donné est d’autant plus impactant que le volume est petit [129].
Différentes théories ont utilisé cette notion d’endommagement tel que Griffith [126] ou
Rabotnov-Kachanov notamment. Une première loi d’endommagement a été proposée par
Kachanov [130] de manière à modéliser le fluage uniaxial. Rabotnov [131] a par la suite
modifié l’équation de Kachanov pour établir une loi d’endommagement en fluage pur :
26
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
27
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-17 : Distinctions entre croissance anionique et cationique : a) et b) Identification par suivi
de marqueurs respectivement pour un mécanisme cationique et anionique, c) Schématisation des
mécanismes en a) et b), d) Devenir d’une section de métal circulaire [134]
28
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Figure 1-18 : Effet de la croissance d’une couche d’alumine sur produit mince [140]: a) Cavités
interfaciales sur FeCrAlY oxydé, b) Schéma de principe de différentes morphologies (a : Marche,
b : Ondulations, c : Cavités d’interface, d : Condensation de lacunes sur défaut, e : Cavité réoxydée,
f : Carburation de joint de grains)
29
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
30
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Synthèse
Sur échantillon de très faibles dimensions (quelques micromètres et moins), la fuite des
dislocations par les surfaces peut engendrer une carence en dislocations. La déformation
induit ainsi la germination de nouvelles dislocations, ce qui retarde la plasticité.
L’oxydation d’un échantillon est une dégradation superficielle. Cependant, des répercussions
volumiques peuvent être constatées et impactantes sur la tenue mécanique. La sélectivité
chimique de ce phénomène peut modifier en proche surface la microstructure du matériau
alors que l’injection de lacunes peut quant à elle affecter le comportement à cœur du fait de
la mobilité élevée des lacunes.
La caractérisation de produit mince semble donc délicate, surtout à haute température. Elle
nécessite la détermination d’une épaisseur limite répondant à la thématique de volume
élémentaire représentatif minimal. Des aspects microstructuraux (taille de grains, phases,
etc.) mais aussi d’oxydation ou d’évaporation doivent être pris en compte.
31
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
32
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
33
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
34
Chapitre 1 : Matériaux à gradient de microstructure et/ou de propriétés
Synthèse
35
Chapitre 2: Le système à gradient de microstructure étudié
« superalliage monocristallin revêtu »
Introduction ........................................................................................................................................ 39
1. Elaboration du système et gradient de microstructure initial (superalliage revêtu) ......................... 40
1.1. Les superalliages monocristallins .............................................................................................. 40
1.1.a ) Du polycristal au monocristal .......................................................................................... 40
1.1.b ) Elaboration des superalliages monocristallins.................................................................. 42
1.1.b.i ) Solidification dirigée ................................................................................................ 42
1.1.b.ii ) Traitements thermiques ......................................................................................... 43
1.1.b.iii ) Microstructure et composition chimique : une vision multi-échelle ........................ 44
1.2. Le revêtement.......................................................................................................................... 49
1.2.a ) Les revêtements pour pales ............................................................................................ 50
1.2.b ) Elaboration du revêtement ............................................................................................. 51
1.2.b.i ) Le co-dépôt électrolytique de MCrAlY ...................................................................... 51
1.2.b.ii ) Microstructure et composition chimique « état de réception » ............................... 51
1.3. La zone d’interdiffusion ............................................................................................................ 53
2. Evolutions microstructurales lors de sollicitations à haute température ......................................... 55
2.1. Le superalliage ......................................................................................................................... 55
2.1.a ) Evolutions dans le volume............................................................................................... 55
2.1.a.i ) Evolution du paramètre de maille et désaccord paramétrique.................................. 55
2.1.a.ii ) Dissolution des précipités γ’ à haute température ................................................... 55
2.1.a.iii ) Réduction du degré d’ordre dans la phase ’ .......................................................... 57
2.1.a.iv ) Germination et croissance de nouvelles phases : les TCP ........................................ 57
2.1.a.v ) Processus de fluage et évolutions morphologiques de la microstructure / ’ ........... 58
2.1.b ) Evolutions surfaciques .................................................................................................... 62
2.1.b.i ) Oxydation à haute température : effet du cyclage thermique................................... 62
2.1.b.ii ) Zone affectée par l’oxydation.................................................................................. 64
2.2. Le revêtement.......................................................................................................................... 64
2.2.a ) Evolutions microstructurales : oxydation et interdiffusion ............................................... 64
2.2.b ) Oxydation à haute température ...................................................................................... 65
2.3. La zone d’interdiffusion ............................................................................................................ 66
3. Comportement mécanique des différentes strates du système ....................................................... 70
3.1. Comportement en traction ....................................................................................................... 71
3.1.a ) Le superalliage ................................................................................................................ 71
3.1.b ) Le revêtement ................................................................................................................ 72
3.2. Comportement en fluage ......................................................................................................... 73
3.2.a ) Généralités ..................................................................................................................... 73
3.2.b ) Le superalliage ................................................................................................................ 74
3.2.c ) Le revêtement................................................................................................................. 74
3.2.d ) Le système MC2 revêtu NiCoCrAlYTa............................................................................... 75
3.3. Dilatation thermique ................................................................................................................ 75
4. Echelles microstructurales des différentes strates du système et impact microstructural et
comportemental ............................................................................................................................................ 77
4.1. Le superalliage ......................................................................................................................... 77
4.2. Le revêtement.......................................................................................................................... 79
4.2.a ) Particules de CrAlYTa ...................................................................................................... 79
4.2.b ) Porosité .......................................................................................................................... 79
4.2.c ) L’alumine de sablage ....................................................................................................... 79
4.3. La zone d’interdiffusion ............................................................................................................ 80
37
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
38
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Introduction
L’un des objectifs de cette thèse est de statuer sur la faisabilité de caractériser
mécaniquement un système à gradient de propriétés à partir d’essais réalisés
indépendamment sur les différentes strates constitutives de ce système. Le système support
à notre étude est un superalliage monocristallin, sur lequel est déposé un revêtement
métallique de protection. Plus précisément, nous avons étudié le superalliage MC2 revêtu
d’une couche d’alliage NiCoCrAlYTa par co-dépôt électrolytique. Ce système est couramment
employé dans les turbines à gaz aéronautiques ou terrestres. Il est notamment utilisé par
Turbomeca-SAFRAN pour les aubes de turbines haute pression (HP) des moteurs
d’hélicoptères.
Le superalliage MC2 a été développé par l’ONERA [181, 182] dans le but de
répondre aux attentes de Turbomeca-SAFRAN quant aux propriétés de résistance au fluage
et à la fatigue, à des températures comprises entre 600 et 1100°C. Les aubes de turbines se
composent de deux parties : une partie en forme de pied de sapin1 par laquelle elles sont
assemblées au disque de turbines et un profil d’aube2. Ces aubes sont soumises à deux types
de sollicitations mécaniques critiques. Les pieds de sapin sont soumis à de la fatigue alors
que les profils d’aubes sont plutôt sollicités en fluage. Dans notre cas, nous allons nous
intéresser au profil d’aube. Celui-ci subit principalement un effort constant de traction
suivant l’axe principal de l’aube, dû à la force centrifuge, provoquant le fluage de la pièce. La
pièce est également soumise à des températures élevées, qui, combinées au caractère
oxydant (O2) et corrosif (NaCl, SO2) de son environnement, entraînent une dégradation du
système. Cette dégradation peut être sévère (Figure 2-1) en service et engendrer une
diminution de ses propriétés mécaniques [4, 5, 34-37, 40, 183-185].
Figure 2-1 : Illustration de l'effet de la corrosion sur une pale nue (gauche) et sur une pale revêtue
(droite) après 2500h de vol en zone marine à basse altitude [186]
1
Le pied de sapin correspond à la partie basse de l’aube. De par sa forme, il assure la fixation de
l’aube au disque de turbine
2
Le profil d’aube correspond à la partie supérieure de l’aube. Elle assure la conversion énergétique
de la poussée des gaz de combustion en rotation du rotor
39
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
40
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
et de titane dans des aciers riches en nickel entrainait la précipitation de la phase ’-Ni3Al, et
que celle-ci avait un pouvoir renforçant plus important que la martensite. L’excellent
comportement mécanique de ces alliages dans une gamme de température de 600 à 1100°C
est le fruit aussi bien d’une optimisation de leur composition chimique que de leur
microstructure [195-199]. Les performances mécaniques des superalliages monocristallins à
base de nickel résultent de leur microstructure biphasée particulière. Celle-ci est constituée
d’une matrice -Ni (solution solide à base de nickel de structure CFC) renforcée par des
précipités cuboïdaux ’-Ni3(Al,Ti) (phase intermétallique ordonnée de structure L12).
Les fabricants et les utilisateurs de turbines à gaz (pour l’aéronautique et la
production d’électricité) ont participé au développement des superalliages. Les compositions
chimiques ont été optimisées pour conserver de bonnes propriétés mécaniques malgré des
températures de fonctionnement de plusieurs dizaines de degrés Celsius supérieures. Des
procédés d’élaboration novateurs ont été mis au point, comme la solidification dirigée. En
effet, face à des conditions de service (thermiques comme mécaniques) de plus en plus
sévères, les aubes polycristallines à grains équiaxes ont été dans un premiers temps (années
60) remplacées par des aubes à grains orientés colonnaires, pour finalement aboutir aux
aubes monocristallines (années 70) d’orientation cristalline <001> (Figure 2-2).
Figure 2-2: Evolutions microstructurales des aubes HP. a) Polycristalline à grains équiaxes,
b) Polycristalline à grains colonnaires, c) Monocristalline [200]
41
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
sont, par exemple, dépourvus de rhénium. Celui-ci a été introduit dans les alliages de
seconde génération, avec des teneurs ne dépassant pas 3% massique (soit 1% atomique).
Les alliages de troisième génération possèdent entre 3 et 6% massique de rhénium (soit 2%
atomique). L’ajout de ruthénium concerne les alliages de quatrième génération [204-206].
Tableau 2-1 : Composition chimique (% mass.) de différents superalliages
répertoriés par génération
Génération TMS-138 3,2 5,8 2,8 5,9 5 3,6 5,9 - 5,6 0,1 Hf
42
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
43
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Microstructure
La microstructure cuboïdale du superalliage MC2 est observable sur la Figure 2-5.a)
en microscopie électronique en transmission en champ sombre en sélectionnant une tache
de surstructure de la phase ’. Les précipités ’, cohérents avec la matrice (Figure 2-5.b))
sont parfaitement alignés les uns par rapport aux autres, créant un réseau de couloirs de
phase orientés suivant les directions <001>. L’étroitesse des couloirs de la matrice entrave
le mouvement des dislocations, et limite ainsi la déformation plastique. Suite aux
traitements R1/R2, la fraction volumique de la phase ’ est proche de 70% [181]. La
morphologie cubique des précipités est due au champ de contraintes induit par la
cohabitation des deux phases en épitaxie (Figure 2-5.b)).
Composition chimique
La composition chimique moyenne du MC2 est présentée dans le Tableau 2-2. Les
éléments chimiques constituants le superalliage se répartissent entre les phases et ’ afin
44
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
éléments Ni Cr Co Mo W* Al Ti Ta
xMC2 (at%) 66,5 9,3 5,1 1,3 2,6 11,2 1,9 2,0
x -MC2 (at%) 55,4 25,9 9,1 2,75 4,1 2,9 0,3 0,3
x ’-MC2 (at%) 70,9 1,8 3,5 0,6 3,1 14,8 3,1 2,2
- 0,07 0,38 0,22 0,76 5,1 10 7,3
*teneur en W dans et ’ certainement mesurées dans une zone enrichie en W (dendrites).
45
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
46
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-6 : Répartition d'éléments d'alliage à l'échelle dendritique d'un superalliage René N5 brut
de solidification [241]. a) Cartographie EPMA du W et du Re.
b) Mesure locale EPMA sur différentes dendrites
Eléments Ni Cr Co Mo W Al Ti Ta Re
1,05- 1,03- 1,13- 1,28- 0,81- 0,67- 1,23-
- -
1,17 1,13 1,46 1,58 0,95 0,80 1,60
47
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
[245] observe par sonde atomique tomographique et démontre par le calcul du premier
principe d’énergies de formation par substitution, que W est ’-gène dans le ternaire
Ni-Cr-W ( ). L’ajout de Ta tend à rejeter W dans la phase
. Ceci peut avoir des répercutions fortes à l’échelle dendritique
quant à la distribution des éléments par phase, et donc au paramètre de maille respectif de
chaque phase (ségrégation de W en cœur de dendrite et déplétion en Ta). D’autres
techniques telles que l’extraction de précipités [246], peuvent être employées pour
déterminer les compositions chimiques des deux phases.
La composition chimique locale différente entre dendrites et région
interdendritique donne lieu à des différences de paramètres de maille des phases et ’. Des
valeurs différentes de désaccord paramétrique ont été constatées entre dendrite et espace
interdendritique [225-227, 229, 236, 247]. Le désaccord paramétrique s’avère être plus
marqué en cœur de dendrite qu’en sillon interdendritique, du fait notamment de la
ségrégation du tungstène et du rhénium. La contrainte élastique d’accommodation de
réseau cristallin entre et ’ est donc différente dans les deux régions dendritiques [248] et
laisse présager une différence de comportement entre elles à haute température. Les
répercussions de cette ségrégation sont présentées en Annexe 2.
48
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
solvus. La variation de la teneur en cobalt entre 0 et 10% massique présente peu d’effet sur
la fraction volumique de précipités, sur les coefficients de partage des autres éléments
d’alliage, ou encore sur le désaccord paramétrique, contrairement au tungstène et au
tantale [246]. Khan montre que l’ajout de cobalt (jusqu’à 7,5%) est néfaste pour les
propriétés mécaniques entre 750 et 1050°C [253]. A contrario, l’ajout d’une quantité plus
importante en cobalt (>10 % massique) est bénéfique pour le comportement en fluage des
superalliages à base de nickel polycristallins [254, 255] et ralentit la coalescence des
précipités ’ [1].
Le chrome, fortement -gène, favorise le comportement vis-à-vis de la corrosion et
de l’oxydation par la formation d’oxydes protecteurs. Il participe cependant à la formation
de phases topologiquement compactes (TCP : Topologically Close Packed). Ces phases sont
néfastes sous certaines conditions de sollicitation du fait de leur caractère fragile (Partie
2.1.a.iv ) ).
Le molybdène apporte un durcissement de la solution solide essentiellement,
alors que le tungstène participe au renforcement des deux phases. Ces deux éléments, à
même titre que le chrome et le tantale, contribuent à la formation de phases µ-TCP en
conditions de service.
D’autres formes de durcissement existent, en plus du durcissement en solution
solide et du durcissement par formation de précipités entravant le chemin des dislocations.
En effet, la composition chimique impacte directement le paramètre de maille de chacune
des phases et peut donc entraîner une augmentation de l’énergie de paroi d’antiphase.
De plus, à haute température, la diffusion des éléments est à prendre en compte
pour certains mécanismes thermiquement activés, tels que la coalescence et la déformation
viscoplastique. Des valeurs de coefficients de diffusion des différents éléments d’alliage dans
le nickel ont été mesurées par interdiffusion [256-258] ou calculées [155, 259]. La faible
mobilité du tungstène, d’un ordre de grandeur inférieure aux autres éléments dans le nickel
cubique à faces centrées ( ), a donc un impact
aussi bien sur l’homogénéisation du monocristal que sur les hétérogénéités de
comportement qui en découle.
1.2. Le revêtement
Les aubes de turbines haute pression sont des pièces soumises à des conditions de
services extrêmes (mécaniques, thermiques et environnementales), et ce pour des durées
de vie de plusieurs milliers d’heures. La composition chimique et la microstructure des
superalliages monocristallins ont été optimisées surtout pour le comportement mécanique.
Il s’en suit des faiblesses des alliages du point de vue de la résistance à la corrosion et
l’oxydation à haute température. L’ajout d’un revêtement protecteur est devenu une étape
nécessaire lors de la conception des pièces. Dissocier les fonctions de tenue mécanique et de
tenue à la corrosion a permis de continuer dans un premier temps à dimensionner les pièces
d’après leur comportement mécanique. Mais la question de l’interaction entre le
revêtement et le comportement mécanique de la pièce est vite apparue comme une source
de dégradation à la fois de la tenue mécanique du superalliage [191] et de la tenue à la
corrosion du revêtement [260].
49
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
50
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Le revêtement NiCoCrAlYTa (de type MCrAlY) répond aux exigences spécifiques des
moteurs d’hélicoptère TURBOMECA pour la protection des pales haute pression [283].
51
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Eléments Ni Co Cr Al Y Ta
xmin (at%) Base 15,8 17,8 14,1 0,2 1,2
xmax(at%) Base 28,2 21,6 17,8 0,3 1,5
52
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
53
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Synthèse
Différentes familles de revêtements existent, dont les principaux sont les aluminures de
diffusion et les dépôts de MCrAlY (M=Ni,Co). Ces revêtements sont conçus pour protéger le
substrat des agressions environnementales (oxydation et corrosion). Dans cette étude, nous
travaillerons avec un revêtement déposé. La microstructure de ce type de dépôt à l’« état de
réception » est indépendante du superalliage qu’il protège.
Néanmoins, l’interdiffusion entre ces deux matériaux génère une zone à microstructure très
dépendante de leurs compositions chimiques et de la procédure de dépôt. La macrostructure
dendritique du substrat peut également entraîner des variations de microstructure dans cette
zone d’interdiffusion.
54
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
2.1. Le superalliage
55
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-11 : Contraction d'une éprouvette MC2 lors d’un maintien sans charge à 1150°C [318]
56
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Une autre technique, NewPHACOMP, basée sur la prise en compte des électrons de
la couche d, a permis d’établir la relation empirique suivante [304 , 324].
doit, dans ce cas présent, être inférieur ou égal à 0,991. Un indice a été introduit,
calculé à partir de la composition de la matrice et non de la concentration de l’alliage. Ceci
amène à un domaine de faible probabilité de formation de phases TCP valable pour les
57
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
alliages de 2ème à 4ème génération (Figure 2-13.a) [217]). La précipitation de la phase µ est
favorisée à 1050°C. Elle s’avère également possible à d’autres températures à partir d’un
temps de maintien défini par le diagramme TTT établi par Pessah (Figure 2-13.b) [244]). A
l’aide de modélisation de type CALPHAD, l’apparition et la proportion de ces phases peuvent
être prédites aussi bien sur un alliage nu que revêtu [157, 161].
Figure 2-13 : Phase µ-TCP dans le MC2 : a) Prévision à l'élaboration [217], b) Diagramme TTT [244],
c) Localisation dendritique [325], d) Morphologies plaquettes et globulaire [1]
58
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-14 : Déformation viscoplastique et évolution microstructurale associée au cours d’un essai
de fluage à 1050°C-150MPa sur de l’AM1 (tiré de [235] adapté de [307])
Le fluage primaire
Le fluage primaire est un régime transitoire pouvant avoir différentes allures selon
les mécanismes engagés : allure de type sigmoïdal ou logarithmique. Dans le premier cas,
une « période d’incubation » sans déformation macroscopique voire même de contraction
peut précéder durant quelques heures la déformation viscoplastique [248, 306, 327]. Cette
allure sigmoïdale est attribuée à la percolation des dislocations ou encore à la dissolution de
la phase ’ pendant les premiers stades de fluage. La mise en radeaux sous contrainte
(rafting) a été mise en évidence sur les superalliages monocristallins par Tien et Copley
[328]. La mise en radeaux est tributaire de deux paramètres : le signe du désaccord
paramétrique et le signe de la contrainte. La coalescence peut être parallèle (type P) ou
normale (N) à l’axe de sollicitation. Comme indiqué en partie 2.1.a.i ) , le désaccord
paramétrique est négatif à haute température pour la plupart des superalliages
monocristallins commercialisés. Un effort de traction ou compression va respectivement
59
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Le fluage secondaire
Durant le régime de fluage secondaire, la vitesse de déformation est minimale,
voire parfois presque nulle. La rapidité de la déformation du régime primaire est liée à la
création et au mouvement des dislocations dans les couloirs . Durant le stade de fluage
secondaire, le réseau de dislocations est parfaitement formé et la mise en radeaux
progresse. L’étroitesse des couloirs et la finesse du réseau de dislocations rend de plus en
plus difficile la genèse de nouvelles dislocations, ce qui induit une vitesse de fluage
minimale. De par les très longues distances à parcourir par les dislocations le long des
interfaces, la microstructure en radeaux est une barrière forte face à la mobilité des
dislocations par montée. Le glissement des dislocations entre les précipités est corrélé à la
contrainte d’Orowan, dépendante de la tension de ligne de dislocation et de la largeur de
couloir. Des déplacements de dislocations par glissement dévié de leur partie vis sont
également envisageables lorsque celles-ci se déplacent entre les précipités. La dislocation va
60
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
avec
Le fluage tertiaire
Le fluage tertiaire est quant à lui attribué à l’endommagement localisé du matériau.
La vitesse de fluage augmente considérablement lors de ce stade, et ce jusqu’à la rupture de
l’éprouvette. La localisation de la déformation est importante. Dans le cas des superalliages
monocristallins à base de nickel, ce stade s’accompagne également d’une déstabilisation
microstructurale, nommée « inversion de connexité » [309]. La déstabilisation
microstructurale peut être attribuée au cisaillement des précipités ’ (accumulation de
dislocations aux interfaces parallèles à l’axe de sollicitation et inversion des propriétés de
connexité). Ce stade de fluage n’est généralement pas modélisé pour le dimensionnement
de pièces. En effet, ce stade de fin de vie n’est pas escompté en service. Les tests de
qualifications des moteurs d’hélicoptère sont relativement sévères et les aubes sont ainsi
sollicitées à des couples température/contrainte impliquant un fluage tertiaire de certaines
zones. Ce cas n’est rencontré que sur pièces destinées aux turbines d’hélicoptère.
61
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-15 : Reconstitution 3D de la microstructure / ’ par analyse d’images au MEB sur aube
sollicitée en service durant plusieurs centaines d’heures [343]
62
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
63
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-17 : Microstructure d'une zone de déplétion associée à l'oxydation lors d’un essai de
fluage à 1150°C et 80MPa de 7h [1]
2.2. Le revêtement
64
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-18 : Microstructure stratifiée d’un NiCoCrAlYTa de 70 µm oxydé 900h à 950°C [193]
65
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
66
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-21 : Schématisation des microstructures d'interdiffusion observées pour des maintiens à
différentes températures [193]
Figure 2-22 : Progression du front de zone de déplétion en fonction de la racine du temps due à
l’interdiffusion entre un revêtement NiCoCrAlYTa co-dépôsé sur MC2 à 1100°C [193]
67
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-23 : Section transverse de zones d'interdiffusion obtenues avec différent traitement de
surface après 100 cycles d'1h à 1100°C (TMS-138 aluminisé) :
a) sablage SRZ, b) poli électrolytique cavités de Kirkendall [364]
Figure 2-24 : SRZ. a) SRZ dans un alliage de 4ème génération [367], b) Occurrence de SRZ en fonction
de la localisation du motif dendritique [365]
68
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Synthèse
Côté substrat, des couloirs plus larges se développent, ce qui facilite la genèse et le
glissement des dislocations. Les précipités cuboïdaux coalescent pour former des radeaux lors
des essais de fluage à haute température et basse contrainte. L’inversion de connexité
marque la dégradation microstructurale du substrat en fluage tertiaire. Selon leur
composition chimique, certains superalliages MC2 peuvent être sensibles à la précipitation de
phases µ-TCP considérées comme fragiles. Ces évolutions volumiques s’accompagnent de
dégradations surfaciques et sous la surface du fait de l’oxydation haute température. En
particulier, la formation d’une couche d’oxyde riche en aluminium ou la formation d’alumine
vient puiser l’aluminium présent dans l’alliage. Une zone de déplétion en Al et une zone
affectée sous-jacente (fraction volumique et taille de précipités) sont la conséquence de cette
oxydation.
Le revêtement est sollicité aussi bien par l’environnement (oxydation / corrosion) que par son
interdiffusion avec le substrat. La microstructure stratifiée du revêtement est la conséquence
de ces deux fronts de diffusion. La consommation de l’aluminium va progressivement
consommer la phase , puis ’ et le revêtement va tendre finalement vers une microstructure
69
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
70
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
3.1.a ) Le superalliage
Les superalliages à base de nickel peuvent présenter un durcissement avec la
température jusqu’à 800°C. Leurs propriétés mécaniques chutent au delà de cette
température (Figure 2-25.a) [200]). Ce constat est propre aux superalliages / ’. Piearcey
[372] attribue le renforcement du biphasé (MAR-M200) à celui de la phase ’ jusqu’à 800°C.
Pour ce faire, Piearcey a élaboré un monocristal avec la composition chimique de la phase ’
du biphasé MAR-M200. Cette anomalie de comportement mécanique tire son origine d’une
paroi d’antiphase séparant deux dislocations partielles ½<110>. Cette paroi d’antiphase,
moins énergétique dans le plan (001), va induire des verrous de Kear-Wilsdorf vu que les
dislocations veulent glisser et se dissocier dans un plan de type {111}. Au-delà de 800°C, le
glissement selon les plans cubiques, phénomène thermo-activé, est responsable de
l’adoucissement. Des données de Cormier [208] et Pessah [373] sur MC2 ont été reportées
sur la (Figure 2-25.b)). Les valeurs de Cormier correspondent à des essais à différentes
vitesses de déformation (entre 10-3 et 10-5s-1). Le renforcement observé avec l’augmentation
de la température n’exclue pas pour autant une composante viscoplastique pour des
charges mécaniques plus faibles (Figure 2-26).
71
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
3.1.b ) Le revêtement
La caractérisation mécanique statique d’un revêtement est relativement délicate à
mettre en œuvre. Même si la composition chimique du revêtement est un facteur important
vis-à-vis des propriétés mécaniques, la microstructure propre à l’élaboration n’est pas sans
effet. Un revêtement correspond à un second matériau déposé ou obtenu par diffusion
d’éléments protecteurs à travers un premier matériau. Il est plus facile de constater l’impact
d’un revêtement sur le système global que d’en connaître ses propriétés intrinsèques. En
effet pour étudier ses propriétés intrinsèques, il est nécessaire de le dissocier de son
support. Cette étape est bien plus facile à exécuter sur les revêtements déposés que sur les
revêtements de diffusion par l’emploi de substrats factices.
Un revêtement peut s’avérer néfaste du fait de sa transition ductile/fragile (DBTT)
[25, 80, 184, 187, 283, 289, 374, 375]. La température de transition ductile/fragile d’un
revêtement doit d’être la plus faible possible. Elle est plus faible pour les MCrAlY (650°C
d’après [190]) que pour les aluminures (~750°C [2]) du fait du caractère plus ductile de la
phase vis-à-vis de . Cette transition peut être quantifiée par différente techniques, à
savoir :
Sur un système complet :
- Des essais de traction interrompus à 1% de déformation et observation des
fissures [184, 190] ;
- Des essais de traction avec un effet sur les paramètres statiques (forte
augmentation de A%, chute de E, Rp0,2% et Rm) [184] ;
- Des essais de traction couplés à de l’émission acoustique [376] ;
- Des essais de traction avec suivi de la résistance électrique [184] ;
- Des essais de relaxation [377].
Sur un revêtement seul :
- Des essais de traction conventionnels effectués sur un revêtement massif
élaboré par son procédé usuel [190, 363, 369] ;
- Des essais de micro-traction sur un revêtement extrait par polissage mécanique
[21, 25, 80, 371]. Par essai de micro-flexion sur des pastilles de revêtement
[57] ;
- Des essais de micro-indentations à haute température. L’ONERA, et plus
particulièrement Passilly [50], a mis au point deux micro-indenteurs
fonctionnant à haute température (jusqu’à 1200°C) sous atmosphère contrôlée
destinés aux essais mécaniques sur barrière thermique. Villemiane [2] s’est servi
de cet outil dans le cadre de sa thèse pour caractériser des couches de liaison
pour systèmes barrières thermiques ;
- Des essais de traction sur un matériau de composition chimique identique à
celle du revêtement mais élaboré avec un procédé différent. Les défauts
d’élaboration, tels que la porosité, sont ensuite pris en compte via différents
modèles (modèle de Sprigg, d’Hashin-Hasselman, de Zhao, d’Eshelby) [363].
Veys note que le revêtement n’altère pas les propriétés statiques du superalliage
au-delà de 850°C [184]. Les résultats de Boudot sur des éprouvettes massives de
NiCoCrAlYTa massif co-déposé sont présentés sur la Figure 2-27. Ces résultats montrent
72
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Boudot a également réalisé des essais de traction évanescente sur des revêtements
massifs. Cet essai revient à mesurer la température de rupture lors d’une montée en
température à charge constante (900°C à 10 et 20MPa).
3.2.a ) Généralités
La mesure des propriétés en fluage est très sensible aux conditions expérimentales.
Dryepondt a quantifié pour le superalliage étudié, l’incertitude de mesure obtenue sur des
bancs d’essais conventionnels [1]. Siret a mentionné la dispersion des essais de fluage à
1050°C-200MPa sur MC2 provenant de différentes sources expérimentales ( = 35+/-10h et
= 24,6+/-8,8 10-8.s-1) [318]. Cette remarque est importante pour les essais de fluage
interrompus en temps.
73
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
3.2.b ) Le superalliage
Les essais de fluage isotherme du MC2 massif et du MC2 sous forme de paroi mince
ont fait l’objet de nombreuses études. La base de données est gardée confidentielle et a
permis l’identification des différentes constantes de l’équation de Norton-Bailey pour les
différentes températures de l’étude. Ainsi, ces résultats ont permis l’estimation de l’impact
de nos incertitudes expérimentales (variation d’épaisseur sur éprouvettes ultraminces
notamment) sur la réponse mécanique en fluage. L’emploi d’éprouvettes minces sur
superalliages nus met en évidence un abattement de la durée de vie et une augmentation de
la vitesse de déformation. Ceci est dû à l’oxydation et l’apparition d’une zone modifiée [1, 4,
5, 26, 27, 34-36, 185, 193, 378]. Cet effet est d’autant plus marqué pour les essais à faible
charge.
3.2.c ) Le revêtement
Tout comme pour les essais de traction sur revêtement, la caractérisation
mécanique du revêtement en fluage nécessite la dissociation du substrat qu’il protège. Très
peu d’essais ont été réalisés du fait de la faible tenue mécanique des revêtements par
rapport au substrat. Néanmoins, connaître les propriétés mécaniques de ces matériaux dans
les gammes de températures d’usage permettrait d’apporter des éléments de réponse à la
modélisation du phénomène de « rumpling » (Chapitre 1 : partie 4.3.b)), du fluage éventuel
du revêtement en bout d’aube avec la force centrifuge, et de l’écaillage de la couche d’oxyde
protectrice. Les essais de fluage peuvent être réalisés sur matériaux massifs, comme Hebsur
[369], Boudot [190] ou Saeidi [363] ont pu le proposer, ou sur système complet par micro-
indentation [50].
D’autres essais ont permis d’identifier sur système complet le comportement en fluage de
différents types de dépôt MCrAlY par diverses méthodes (
Tableau 2-7):
- Dépôt HIP testé en relaxation [379] ;
- Dépôt LPPS massif testé en fluage [369] ;
- Dépôt VPS testé en cisaillement [22].
A0 Q N n
(MPa-ns-1) (kJ.mol-1) (850°C) (1050°C)
74
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Figure 2-28 : Coefficient de dilatation du MC2 [382] et du NiCoCrAlYTa co-dépôt massif [190]
75
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Synthèse
Bien que la caractérisation des superalliages soit directe et réalisable avec des machines
d’essais mécaniques conventionnelles, l’étude du gradient de propriétés induit par le
revêtement est plus délicate à mettre en œuvre. Peu d’études portent sur la caractérisation
intrinsèque des propriétés du revêtement et encore moins de la zone d’interdiffusion.
Certains auteurs se sont aventurés à élaborer des revêtements massifs ou encore à les
extraire de systèmes barrière thermique pour les tester indépendamment. La comparaison
entre superalliage nu et revêtu reste tout de même le moyen le plus facile pour constater
l’impact du revêtement sur les propriétés mécaniques (abattement de l’allongement à
rupture, notamment à des températures inférieures à 800°C, pas d’effet sur les propriétés en
traction au-delà de 850°C, etc.). Certaines analyses complémentaires de diffraction des
rayons X ont permis de mettre en avant la relaxation du revêtement à haute température.
Des essais complémentaires de fluage sur système complet permettent également
d’identifier le comportement en fluage des différentes strates.
76
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
4.1. Le superalliage
Le motif dendritique est marqué par une ségrégation chimique de certains éléments
(W, Ta, Ti) qui a été présentée dans la partie 1.1.b.iii ) . L’homogénéité chimique du
monocristal a un impact fort sur ses propriétés mécaniques [198 , 384]. Des différences de
microstructures ont été constatées dans les deux régions, à savoir :
- Une différence de valeur de désaccord paramétrique [225-227, 229, 236, 247].
Les écarts de désaccord paramétrique peuvent jouer aussi bien sur la
morphologie que sur la taille des précipités suite aux traitements thermiques
standards (Figure 2-29) ;
- Une coalescence différente des précipités dans les deux régions [331, 343, 388,
389]. Chronologiquement, la coalescence des précipités va affecter dans un
premier temps le cœur de dendrite, pour ensuite toucher l’espace
interdendritique. L’inversion topologique / ’ va s’initier dans le sillon
interdendritique [389] ;
77
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Les propriétés en fluage sont connues pour être affectées par les conditions de
solidification [393]. Les dendrites croissent simultanément et une certaine compétition
rentre en jeu quant à l’espace occupé par chacune. La croissance des bras secondaires tend
à repousser les axes primaires. C’est pourquoi la distance entre axes primaires de dendrites
est fortement tributaire de la vitesse de solidification [203]. Pollock montre que la distance
entre axes primaires peut varier de 166 à 686 µm pour des vitesses de refroidissement
(Gradient thermique x vitesse de tirage) respectives de 0,77 à 0,01°C.s-1 sur un alliage
modèle. Les bras secondaire sont quant à eux espacés de 35 à 85 µm. Les conditions de
solidification usuellement employées sont un gradient thermique entre 20 et 60°C.cm -1, pour
une vitesse de solidification la plus rapide possible dans le domaine de croissance
dendritique [216]. Raffaitin précise les conditions à un gradient thermique de 40°C.cm-1 et
une vitesse de tirage de 10cm.h-1, ce qui correspond à une vitesse de solidification de
0,11°C.s-1 [193]. De plus, ces contraintes de solidification peuvent provoquer de faibles
désorientations entre dendrites de l’ordre du degré : la mosaïcité. Dans un même barreau,
les dendrites peuvent avoir un écart de quelques degrés avec la direction de solidification
(tolérance de 10°). Des réseaux de dislocations entourent les dendrites pour accommoder la
mosaïcité. Ces réseaux conditionnent les premières étapes de fluage [241]. Cette
macrostructure dendritique est à considérer du fait des faibles épaisseurs visées lors de
l’étude. Selon la désorientation du monocristal par rapport à l’usinage, les dendrites peuvent
être contenues dans la section porteuse, ou être émergentes en surface.
Lors du procédé de solidification, le sillon interdendritique solidifie en dernier. En ce
lieu siège une population de pores dont le taux et la taille dépendent des conditions de
solidification. Pour des raisons de remplissage de la phase liquide par capillarité, une
structure dendritique fine engendre un faible taux de pores mais une perte de charge
importante pour l’écoulement. Ceci amène à une morphologie de pores irrégulière, dite de
solidification (S-pores : Figure 2-30.a)) [394]. Un optimum de macrostructure dendritique
amène à une faible porosité, et des pores relativement fines [216, 395 ]. Suite au traitement
d’homogénéisation, une porosité sphérique (H-pores : Figure 2-30.b)) apparaît dans les
sillons interdendritiques selon l’effet Kirkendall-Frenkel et vient donc augmenter le taux de
pores [396 , 397]. Dans les conditions de solidification préalablement décrites, le taux de
pores avoisine 0,05 à 0,4% avec des tailles de pores réparties selon une loi normale
asymétrique dont le pic est situé entre 6 et 10 µm. Les plus gros pores peuvent atteindre
plusieurs dizaines de micromètres [398]. Ces valeurs sont en accord avec celles trouvées par
Link en tomographie X au synchrotron [394] ou par Roskosz [399]. Lors d’essais mécaniques
à haute température, la porosité croit, notamment lors du stade de fluage tertiaire [394,
78
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
400]. La morphologie géométrique de ces pores (D-pores : Figure 2-30.c)) est en épitaxie
avec les plans de glissement activés lors de la déformation. L’ensemble de ces pores a un
impact considérable sur le comportement en fluage des superalliages monocristallins [180,
401], et d’autant plus pour les éprouvettes minces. Le-Graverend montre par analyse
d’images et par modélisation que la zone affectée par un pore, a un diamètre 3 fois plus
important que le diamètre du pore concerné.
Figure 2-30 : Différentes familles de pores : a) S-pores [402], b) H-pores [180], c) D-pores [394]
4.2. Le revêtement
4.2.b ) Porosité
Sur ce genre de dépôt, une porosité d’élaboration [190] va affecter les propriétés
mécaniques du revêtement. En effet, un pore engendre des concentrations de contraintes
lorsque le matériau est soumis à un champ de contraintes. Il va également limiter la
diffusion entre particules et matrice lors des traitements de diffusion.
79
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
80
Chapitre 2 : Le système à gradient de microstructure : « superalliage monocristallin revêtu »
Synthèse
Cette partie a montré la taille de ces différents « défauts » en regard des épaisseurs visées
pour les éprouvettes ultraminces (20-200 µm).
Le substrat est marqué par une périodicité dendritique de période de 350 µm environ et par
une porosité pouvant atteindre la vingtaine de micromètres.
Le revêtement est quant à lui polyparticulaire ou polygrain, pour ne pas employer le mot
polycristallin. La cohésion des particules de CrAlYTa originelles de quelques micromètres de
diamètre est dépendante de l’interdiffusion avec la matrice qui l’entoure. La porosité ou
encore l’oxydation des particules peut nuire à cet ancrage chimique. L’alumine de sablage
nous servira de marqueur pour différencier le revêtement du substrat affecté par
l’interdiffusion.
81
Chapitre 3: Matériaux et méthodes expérimentales
Introduction ........................................................................................................................................ 85
1. Le système MC2 revêtu NiCoCrAlYTa par codépôt électrolytique dans son « état de réception » .... 85
1.1. Distinction des différentes zones : Substrat, Revêtement et Zone d’interdiffusion..................... 85
1.2. Réception de la matière, traitements thermiques et thermo-mécaniques ................................. 86
1.3. Composition chimique.............................................................................................................. 86
1.4. Microstructure des différentes zones du système ..................................................................... 89
1.4.a ) Le substrat : MC2 ............................................................................................................ 89
1.4.b ) Le revêtement NiCoCrAlYTa ............................................................................................ 90
1.4.c ) La zone d’interdiffusion MC2/NiCoCrAlYTa ...................................................................... 91
2. Développements expérimentaux et méthodes de caractérisation ................................................... 92
2.1. Introduction ............................................................................................................................. 92
2.2. Essais de vieillissement sous contrainte du système MC2/NiCoCrAlYTa ..................................... 94
2.2.a ) Géométrie des macro-éprouvettes.................................................................................. 94
2.2.b ) Bancs d’essais ................................................................................................................. 95
2.2.b.i ) Banc de fluage vertical ............................................................................................. 95
2.2.b.ii ) Banc de fluage horizontal........................................................................................ 96
2.2.c ) Procédure d’essai ............................................................................................................ 96
2.3. Essais de vieillissement sans contrainte du système MC2/NiCoCrAlYTa ..................................... 97
2.3.a ) Géométrie des coupons .................................................................................................. 97
2.3.b ) Moyen et Procédure d’essai ............................................................................................ 97
2.4. Préparation des éprouvettes d’épaisseur micrométrique : les « micro-éprouvettes »................ 98
2.4.a ) Découpe des macro-éprouvettes et préparation des tranches ......................................... 98
2.4.b ) Amincissement ............................................................................................................... 98
2.4.b.i ) Dispositif employé ................................................................................................... 99
2.4.b.ii ) Protocole d’amincissement ................................................................................... 100
2.4.b.iii ) Adaptation du protocole d’amincissement aux différentes zones à prélever ......... 101
2.4.c ) Tolérance acceptée sur les « micro-éprouvettes » ......................................................... 102
2.5. Essais mécaniques à température ambiante sur éprouvettes d’épaisseur micrométrique ....... 104
2.5.a ) Géométrie des éprouvettes .......................................................................................... 104
2.5.b ) Bancs d’essais MTS ....................................................................................................... 104
2.5.c ) Protocole d’essais ......................................................................................................... 105
2.6. Essais mécaniques à haute température sur éprouvettes d’épaisseur micrométrique ............. 106
2.6.a ) Géométrie des éprouvettes .......................................................................................... 106
2.6.b ) Bancs d’essais ............................................................................................................... 107
2.6.b.i ) Le choix d’une atmosphère contrôlée : une enceinte ultra-vide.............................. 107
2.6.b.ii ) Le bâti des machines et l’application de la charge ................................................. 109
2.6.b.iii ) La ligne de traction .............................................................................................. 110
2.6.b.iv ) Différentes solutions d’amarrage ......................................................................... 113
2.6.b.v ) Le four, la mesure de la température et la régulation thermique ........................... 114
2.6.b.vi ) Mesure de l’allongement ..................................................................................... 117
2.6.c ) Le choix de l’atmosphère de travail ............................................................................... 118
2.6.d ) Protocole d’essais ......................................................................................................... 118
2.7. Observations et analyses ........................................................................................................ 121
2.7.a ) Préparation métallographique ...................................................................................... 121
2.7.b ) Observations microstructurales et analyses chimiques du système étudié ..................... 122
2.7.b.i ) Microscopie........................................................................................................... 122
2.7.b.ii ) Microsonde .......................................................................................................... 122
2.7.c ) Analyse chimique après essais sur micro-éprouvettes.................................................... 123
2.7.c.i ) DRX........................................................................................................................ 123
2.7.c.ii ) Raman et infrarouge ............................................................................................. 123
2.7.c.iii ) XPS ...................................................................................................................... 123
2.7.d ) Analyse topographique et estimation des contraintes résiduelles .................................. 124
83
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
84
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Introduction
Ce chapitre présente le système à gradient de propriétés qui est l’objet de cette
étude. Il est constitué du superalliage monocristallin, d’un revêtement de protection et
d’une zone d’interdiffusion. Il est caractérisé à son état initial dit « état de réception », puis
après l’avoir « vieilli » dans des conditions simulant celles rencontrées en service. Les
techniques utilisées pour effectuer le vieillissement ainsi que les moyens de caractérisation
nécessaires à la quantification des gradients de propriétés et de microstructure sont
également présentés. Ces derniers incluent des développements expérimentaux réalisés lors
de cette thèse, afin de prélever des éprouvettes de quelques dizaines de micromètres
d’épaisseur dans le système à gradients de microstructure et propriétés et de tester le
comportement mécanique de ces éprouvettes à haute température.
85
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
- La zone substrat (Z.S.), dite aussi « MC2 à cœur » : Cette zone est considérée
comme étant la partie centrale de l’éprouvette, celle dont la microstructure et
la composition chimique n’est ni affectée par l’interdiffusion avec le
revêtement, ni par l’oxydation. Elle peut cependant être affectée par la
présence de lacunes du fait de l’oxydation et de l’interdiffusion. La zone de
coupure sur la Figure 3-1 indique que la zone Z.S. se situe plus en profondeur, à
environ 500 +/- 50 µm de la surface initiale du superalliage.
Suite aux traitements d’homogénéisation « T », R1 et R2, le système est dit à l’« état
de réception ». Ces traitements ont fait l’objet d’une présentation plus détaillée dans la
partie bibliographique dédiée au système étudié, le MC2 revêtu NiCoCrAlYTa (Chapitre 2,
Partie 1.1.b.ii)).
3
La dénomination « macro-éprouvette » s’oppose à celle de « micro-éprouvette » du fait de leur
objectif respectif. Les micro-éprouvettes seront prélevées dans les « macro-éprouvettes » et serviront aux
caractérisations mécaniques sur les différentes strates constitutives du gradient de propriétés.
86
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
La composition chimique du MC2 donnée par le fournisseur a été comparée à celle que nous
avons mesurée par analyse à la microsonde de Castaing (EPMA). Des ségrégations chimiques
ont été mises en évidence à l’échelle dendritique à travers ces analyses (Figure 3-2). Le
tungstène (kW=1,25) ségrége préférentiellement en cœur de dendrite alors que le tantale
(kTa=0,88) et le titane (kTi=0,91) ségrégent en espace interdendritique.
Tableau 3-1 : Composition nominale (% at.) du superalliage MC2 et du revêtement NiCoCrAlYta
Eléments Ni Cr Co Mo W Al Ti Ta Y
xMC2HOWMET Base 9,31 5,14 1,26 2,56 11,2 1,91 2,05 -
xMC2Microsonde Base 8,93 5,07 1,27 2,48 10,67 1,83 2,00 -
xNiCoCrAlyTaEDX (moy) Base 19,81 17,23 0,17 0,47 17,19 0,1 1,28 0,79
xNiCoCrAlyTaEDX (écart) Base 1,15 1,11 0,08 0,36 1,13 0,01 0,45 0,24
Figure 3-2 : Ségrégations chimiques à l'échelle dendritique dans le MC2 à l’état de réception
(analyses EPMA)
87
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
88
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-4 : Profils de composition chimique dans le revêtement et le substrat à l'état de réception
89
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Certains pores de plus grande taille peuvent atteindre jusqu’à 25 µm. Leur géométrie
relativement allongée laisse supposer qu’ils appartiennent à la famille des pores de
solidification. La densité de pores a également été mesurée et compte 26,3 pores par
millimètres carrés.
90
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
91
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
4
Les éprouvettes sont considérées comme « paroi mince » lorsque leur épaisseur est comprise entre
0,5 et 1,5mm.
92
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
L’excédant de lacunes peut être à son tour injecté dans le métal et modifier ainsi le
comportement mécanique du superalliage. Dryepondt a montré une réduction de la durée
de vie en fluage (1150°C-80MPa) sous air par rapport au même essai réalisé sous argon
hydrogéné (2,5 fois plus faible) et une hausse de la vitesse de fluage en stade secondaire
(6 fois plus élevée). De même, lors d’un essai de fluage initié sous air, le passage à une
atmosphère d’argon hydrogéné permet de réduire par 2,5 la vitesse de déformation en
stade secondaire. A l’inverse, le passage de Ar/H2 à l’air n’a que très peu d’impact sur le
comportement mécanique de l’alliage. L’injection de lacunes contribue donc à
l’endommagement dynamique du matériau.
L’amélioration des modèles précédemment décrits passe par l’identification et la
caractérisation mécanique de ce gradient de microstructure et de propriétés. Pour ce faire,
des essais de fluage isotherme interrompus sur géométrie « paroi mince » ont permis le
vieillissement sous contrainte du système MC2 revêtu NiCoCrAlYTa. Les essais de
vieillissement ont été définis dans le but de balayer différents couples
contrainte/température subis par des éléments de volume de l’aube de turbines en service
(Figure 3-9). L’objectif de l’étude portant sur l’impact de l’interdiffusion et de l’oxydation sur
la réponse mécanique du substrat dans le temps, nous avons décidé d’interrompre les
vieillissements à des durées prédéfinies et non pas à des déformations données. La
dispersion des résultats des essais de fluage est relativement importante sur les éprouvettes
massives [1, 318], elle est d’autant plus grande sur des éprouvettes minces qui sont plus
sensibles à la présence de défauts ou d’hétérogénéités. Les taux de déformation initiaux que
nous obtenons sur les systèmes vieillis diffèrent donc pour des temps de vieillissement
identiques.
Figure 3-9 : Courbes de fluages représentatives d'éprouvettes "paroi mince" nues (ép.=0,8mm)
pour les trois couples température/contrainte étudiés
Des essais de maintien sans charge ont été menés en parallèle de manière à
quantifier l’effet de la contrainte sur la microstructure lors du vieillissement thermique. Les
échantillons ont été observés et analysés de manière à identifier et quantifier le gradient de
microstructure, qui évolue lors des vieillissements.
93
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
94
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-11 : Banc de fluage vertical : a) Vue d'ensemble, b) Four à lampe et extensométrie laser,
c) Macro-éprouvette préparée
95
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
96
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
durant la mise en température. Une vitesse de chauffe de 15°C par minute est imposée pour
les deux bancs. Une fois la température atteinte, un palier de 30 minutes est effectué avant
d’appliquer la charge. La mise en charge s’effectue manuellement.
Comme nous l’avons précisé dans l’introduction de la partie « Développements
expérimentaux et méthodes de caractérisation » (partie 2.1. ), nous avons décidé
d’interrompre les essais à des durées prédéfinies et non après l’obtention de déformations
choisies. En effet, le temps et la température sont des paramètres déterminants pour
l’interdiffusion d’un système sous gradient de potentiel chimique. Cependant, la
composante mécanique a un impact important vis-à-vis du taux de déformation
viscoplastique introduit dans le système. Dryepondt a quantifié durant sa thèse le manque
de reproductibilité d’un essai de fluage d’un superalliage dans la gamme de température de
dissolution des précipités ’. Un faible écart de contrainte appliquée ou de température peut
avoir des répercussions importantes sur la vitesse de déformation secondaire ou encore le
temps à rupture de l’essai . Une technique comparable (partie 2.4.c ) ) à celle de
Dryepondt [1] a permis de quantifier l’impact des tolérances d’usinage sur la variation de
contrainte le long de la zone utile et sur les constantes de fluage ( et ). L’étude de la
rupture n’étant pas un objectif de notre étude pour les éprouvettes ultraminces, seul le
facteur d’impact a été étudié.
Du fait de la dissymétrie des macro-éprouvettes, certains essais, spécialement à
950°C-240MPa, ont eu une durée de vie écourtée. Les éprouvettes ont rompu dans les
congés de raccordement à cause de la légère flexion entre les têtes et le fut de l’éprouvette.
La rupture n’a pu être évitée malgré une température plus faible dans cette zone durant les
essais de fluage. Ceci n’a pas perturbé la zone utile de 40 mm consacrée au prélèvement des
futures micro-éprouvettes.
97
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
2.4.b ) Amincissement
Le système d’amincissement employé dans le cadre de la thèse n’a pas été celui
initialement prévu. Suite à des essais de faisabilité en utilisant une rectifieuse spécialement
conçue dans le laboratoire pour la thèse de Brucelle [410], nous nous sommes orientés vers
un autre dispositif de préparation. Ce premier dispositif permettait l’obtention
d’éprouvettes de type ruban à têtes épaisses (Figure 3-14), ce qui facilite considérablement
le maintien de l’éprouvette. Mais la variation d’épaisseur le long du fut n’était pas
98
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
reproductible et pouvait atteindre 50 µm. Nous nous sommes donc réorienté vers une
technique proche de celle de Gourgues [411], à savoir un polissage mécanique sur papier
abrasif à l’aide d’un tripod automatique appelé « Jig ». Les éprouvettes obtenues sont alors
des rubans avec des variations d’épaisseurs maximales de 5 µm.
99
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-15 : Dispositif d’amincissement : a) Polisseuse CL50 LOGITECH et son Jig PP5GT,
b) Jig PP5GT et support d’éprouvettes de traction
100
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
conditions d’abrasion (vitesse de rotation de 50-60 tr.min-1 et charge minimale) ont été
réduites de manière à atteindre une vitesse d’abrasion de 20 μm.h-1.
Une finition manuelle sur drap imprégné de pâte diamantée 3 µm puis 1 µm
(Tegrapol 21 de STRUERS) permet d’avoir un état de surface suffisant (Ra = 0,005µm) et
reproductible. De plus, un soin particulier est apporté à l’orientation des éprouvettes lors de
ce polissage de manière à ne générer que des sillons d’une courbure proche de la direction
de traction. Une fois la surface polie, les échantillons sont nettoyés à l’éthanol puis séchés.
Le décollage des éprouvettes se fait par chauffage (170°C). Un nettoyage de 15 minutes en
bain ultrason dans une solution d’acétone permet de dissoudre la cire résiduelle. Cette
étape est suivie d’un nettoyage à l’éthanol.
101
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
102
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-17 : Domaine de tolérance d'usinage en vue d'essai de fluage sur éprouvette d’épaisseur
micrométrique
103
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
104
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
105
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
- L’amarrage de l’éprouvette,
Figure 3-19 : Vue d'ensemble de la machine de
fluage poids mort externe - La mesure et l’homogénéité
de la température
106
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
718 (Annexe 3). Après amincissement, les têtes ont cependant été débitées de manière à
« miniaturiser » l’accroche. Une section de 3 mm de large et de 4 mm de long a été
conservée pour l’accroche. Ce genre de géométrie nécessite un apport plus conséquent de
matière initiale mais assure une plus faible variation d’épaisseur lors de l’amincissement et
une plus grande facilité d’accroche de l’éprouvette en vue d’un essai mécanique.
107
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-20 : Vue d'ensemble de la machine de fluage en configuration poids mort externe
108
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
fait à l’aide d’une jauge à vide « full range » Pirani/magnetron inverse FRG-700 située au
niveau de la partie froide.
- Le choix du chargement pour le banc d’essai de fluage est un poids mort, soit
par application externe (Figure 3-22.b)), soit par application interne (Figure
109
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
L’ensemble de la ligne de traction est pesé à plus ou moins 5g pour les deux
machines. Cette faible précision de mesure est liée à la tresse en cuivre nécessaire à la
dérivation thermique (Figure 3-24.a)). Les essais en poids morts interne ont permis de
mettre en évidence la variation de mesure du capteur de force associée à son échauffement
(-0,5N pour un passage de 23 à 31°C). Cette évolution de charge est à prendre en compte
lors d’essais de fluage avec application externe du poids.
Figure 3-22 : Application de la force : a) Machine de traction, b) Machine de fluage charge externe,
c) Machine de fluage charge interne.
110
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
304L (Figure 3-24). La souplesse des éprouvettes ultraminces et les jeux de la ligne nous
permettent de négliger le cisaillement de l’éprouvette lors d’un essai.
D’autres pièces ont pour objectif de protéger le capteur de force des températures
élevées. Le capteur de force ne doit pas être porté à une température supérieure à 65°C. Il
est situé à 25 cm de l’éprouvette. Sous vide ou à très haute température, les déperditions de
chaleur se font essentiellement par conduction et par rayonnement. A basse température, la
conduction l’emporte. La convection dans le gaz assure une partie du transfert thermique à
basse température lorsque les expériences se font à pression atmosphérique. Des rondelles
en alumine jouant le rôle d’écran thermique (Figure 3-24.a)) ont été placées sur la ligne de
traction après le passage de la boite à eau pour éviter le rayonnement direct de la ligne
chaude vers le capteur. Un montage constitué de rondelles d’alumine isolantes (Figure
3-24.b)) permettent de limiter la conduction. De plus, un puits thermique a été réalisé à
l’aide d’une tresse en cuivre (Figure 3-24.a)) reliée à un point froid de l’enceinte (une des
branches de la croix). L’emploi de ce système a permis de passer de 65°C à 31°C sur la pièce
maintenant le capteur de force.
111
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-24 : Détail de la ligne de traction "partie froide" : a) Ecran thermique + dérivation
thermique, b) Rupture de pont thermique
Les capteurs de force choisis pour équiper la machine de fluage et celle de traction
sont respectivement des capteurs SCAIME K1563 de capacité 0,5KN et 1 KN. Leur précision
est de 0,15% de la charge nominale et leur répétabilité est de +/-0,02%. Leur choix a été
motivé par leur petite taille qui permet de les loger facilement dans la croix de
raccordement. L’usage de ces capteurs est possible aussi bien sous pression atmosphérique
que sous vide. La Figure 3-25 met en évidence l’influence de l’incertitude sur la mesure de la
force, dans chaque machine, sur la vitesse de déformation lors d’un essai de fluage. Si nous
choisissons le rapport =1,35, un essai de fluage réalisé sur la machine de traction doit être
fait avec une éprouvette 7,65 (ΔFtraction/ΔFfluage) fois plus épaisse que sur le banc de fluage.
Figure 3-25 : Effet de l'incertitude de la force appliquée sur la mesure de la vitesse de déformation :
a) Banc de fluage, b) Machine de traction
112
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
113
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
- Des triangles en AM1. Ils ont pour fonction d’adhérer au ruban mais de glisser
dans la goutte. C’est pourquoi, des stries normales à l’axe de traction sont
réalisées à l’aide de papier SiC de grade P180 côté ruban. Côté goutte, la face
est polie au grade P1200 pour le premier usage ou laissée légèrement oxydée
lors des emplois ultérieurs. Le coefficient de frottement céramique/métal est en
effet plus faible que celui métal/métal, surtout à haute température.
Figure 3-26 : Différentes solutions d'amarrage : a) Collage céramique (solution non retenue),
b) Mors serrant par retour élastique (solution non retenue),
c) Mors auto-serrant avec coins (solution retenue pour le fluage)
114
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
quatre ellipses réflectrices (Figure 3-27.b) points bleus et rouges). La taille des ellipses est
choisie de manière à obtenir un rayonnement défocalisé vis-à-vis de l’éprouvette (Figure
3-27.b) rayonnement réfléchi en rouge). Les points de focalisation des quatre ellipses sont
distribués sur un rayon de 10mm autour de l’éprouvette. Ceci évite la surchauffe de
l’éprouvette ultramince par l’image des filaments [140]. Quatre lampes halogènes PHILIPS de
1000W équipent chacun des fours. Une brasure à l’argent permet le contact électrique entre
la lampe et un fil gainé, prévu pour résister à des températures inférieures à 500°C. Des
gaines d’alumines permettent le positionnement et le maintien vertical des lampes mais
aussi de protéger thermiquement les brasures. Un système de ventilation des têtes de
lampes situées au centre du four (Figure 3-27.a)) permet d’augmenter leur durée de vie (au
moins 500h).
Du fait de leur faible inertie thermique, ces fours ont une grande réactivité. Ils
permettent des vitesses de chauffage et de refroidissement rapides. Le four est refroidi par
une circulation d’eau en circuit fermé. La taille du four est limitée par la distance de travail
des émetteurs/récepteurs constitutifs du micromètre optique KEYENCE, soit 160mm. De
plus, des trous oblongs (Figure 3-27.a)) laissent passer le faisceau permettant la mesure
optique du déplacement des mors.
La mesure de la température comme celle de l’allongement ne peuvent pas être
effectuées par contact avec des éprouvettes aussi minces. En effet, selon la thermique de
l’enceinte, un thermocouple peut s’avérer être un point de fuite thermique ou inversement.
Il en est de même pour l’emploi d’extensomètre à contact. Afin de ne pas altérer la qualité
thermique dans la zone utile de l’éprouvette, différents positionnements de thermocouples
ont été testés. La solution retenue consiste en deux thermocouples S (un par zone) soudés
sur des rubans de platine. Ces rubans, épais de 100 µm, sont situés le long de la zone utile
(Figure 3-28) parallèlement à l’éprouvette de sorte que ces rubans et l’éprouvette soient en
équilibre thermique. Cette technique peut être comparée à l’usage d’éprouvette factice
employé dans différentes thèses [318].
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-27 : Four à lampes : a) Vue générale, b) Schéma de principe (Vue de dessus)
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
La régulation thermique est établie sur deux zones par l’intermédiaire d’un
régulateur EUROTHERM thyristor stack. Les paramètres de régulation « P.I.D. » sont
optimisés pour une vitesse de montée lente de l’ordre de à 0,5°C.s -1 et pour une bonne
stabilité thermique (<0,2°C) pour des paliers à des températures comprises entre 500 et
1100°C. La Figure 3-29 illustre une montée typique en température. La régulation thermique
à très basse température est de ce fait moins bonne. Néanmoins, du fait de la faible vitesse
de chauffe, les premières réponses impulsionnelles en dessous de 100°C laissent place à une
montée avec un faible écart de température entre les deux zones (<1°C). La régulation
thermique n’entraîne pas de dépassement de la température de consigne à l’arrivée du
plateau. Au contraire, l’arrivée à la consigne de palier se fait progressivement sur 2 minutes
pour compenser 1,5°C. Le cycle thermique est défini segment par segment à l’aide d’iTools,
un logiciel de dialogue avec les produits Eurotherm.
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Figure 3-31 : Procédure thermique et atmosphérique pour la mise en place d'un essai de fluage
- Après amincissement
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Les échantillons sont ensuite rincés aux ultrasons pendant 15minutes dans un bain
d’eau distillée puis d’éthanol.
2.7.b.i ) Microscopie
Selon le grandissement nécessaire ou les contrastes topographiques à mettre en
évidence, les techniques d’observations sont différentes. Les observations en microscopie
optique (MO) ont été réalisées sur un microscope OLYMPUS PMG3. Un appareil
photographique numérique Canon5D permet l’acquisition d’images de grandissements
compris entre X5 et X100. Cet appareil a permis la quantification de la porosité de fonderie
du superalliage, la mesure d’épaisseur d’éprouvettes ultraminces, l’observation de la
déformation de surface à l’issue d’essais mécaniques.
Pour observer des échelles plus fines, telles que la microstructure / ’ du
superalliage, ou des contrastes chimiques marqués, des observations en microscopie
électronique à balayage (MEB) ont été réalisées pour la plupart sur un microscope
conventionnel LEO 435 VP (électrons secondaires et rétrodiffusés). Les observations ont été
réalisées principalement selon des coupes longitudinales parallèles à l’axe de sollicitation
mécanique. Un microscope JEOL JSM6400 a été utilisé dans le cadre de cartographies EDX ou
de profils chimiques à l’aide d’un détecteur EDX plus récent avec une fréquence
d’acquisition plus élevée. Les tensions employées pour les deux appareils sont de 15 kV.
L’emploi d’un microscope électronique à balayage de haute résolution (MEB FEG JEOL JSM
6700 F) a été utilisé pour la mise en évidence de précipités ’ secondaires fins suite à des
trempes depuis le domaine de température 950-1100°C.
Lors d’analyses quantitatives EDX, une cage de Faraday permet de mesurer le
courant de 1500pA nécessaire. Les raies choisies pour la déconvolution des pics du spectre
EDX à partir de standards réels sont la raie K pour l’aluminium, le titane, le chrome, le cobalt
et le nickel, la raie L pour l’yttrium et le molybdène, et enfin la raie M pour le tantale et le
tungstène.
2.7.b.ii ) Microsonde
La résolution des analyses EDX n’est pas suffisante parfois pour mettre en évidence
de faibles contrastes chimiques. Les ségrégations chimiques à l’échelle dendritique ont pu
être analysées par microsonde de Castaing. L’appareil CAMECA SX-50 est équipé de trois
spectromètres dispersifs en longueur d'onde (WDS - Wavelengh Dispersive Spectrometer).
La tension d’accélération employée est de 15kV associée à un courant de 20nA pour une
analyse quantitative précise à 300ppm par élément chimique. Une calibration a
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
préalablement été effectuée sur chaque élément constitutif de l’alliage à partir de standards
réels. Les interactions entre le tungstène et le tantale ont été prises en compte lors de
l’analyse quantitative. Un arrangement périodique de points de mesure permet de quadriller
un motif dendritique. Un volume de 8 µm3 est analysé en chaque pointé. Ce volume,
comprenant environ une centaine de précipités ’ de superalliage est statistiquement
représentatif de la fraction volumique des deux phases.
2.7.c.i ) DRX
Un diffractomètre sur poudres de type SEIFERT-3000TT a été utilisé en
configuration rasante (incidence fixe à 2 et 4°) pour limiter la réponse dans le volume.
L’anticathode est en cuivre (K 1 = 1,54056A et K 2 = 1,54439A). La raie K est filtrée.
L’analyse spectrale est bornée entre 20 et 110°, avec un pas angulaire de 0,02° et un temps
de comptage de 2 secondes par pas. Ces analyses ont été uniquement effectuées sur les
éprouvettes de type MC2 monocristallines. La réponse DRX du métal de base dépend donc
de son plan de prélèvement.
2.7.c.iii ) XPS
L’analyse XPS, la spectroscopie de photoélectrons X, permet d'obtenir la
composition chimique d'un matériau avec une poire d’interaction de 10 nm maximum,
variable suivant les raies analysées. Cette technique non destructive est donc une analyse de
surface. Au-delà de l’identification des éléments chimiques, elle permet également de
déterminer leur degré d’oxydation. L’appareil utilisé est un XPS K alpha de la marque
ThermoScientific. Cet appareil est couplé à de l’abrasion ionique afin de tracer des profils de
composition chimique sur une profondeur d’environ 1 µm.
123
Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
2.7.d.ii ) AFM
La microscopie à force atomique (AFM) permet une mesure plus locale et plus
précise en z (2 nm). L’appareil utilisé est un microscope AFM 5500 de la marque SCIENTEC. Il
a été employé en mode Tapping, avec contact intermittent. Cette technique est plus rapide
mais moins précise que la méthode sans contact, n’utilisant que le principe de l’interaction
entre les atomes de l’apex nanométrique de la pointe et ceux de la surface observée. La
surface maximale observable est de 80 par 80 µm par cliché.
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
d’une image à l’autre. Selon le plan d’observation, des « flaques » de phase sont
observables. Elles sont le résultat de la découpe le long d’un couloir par polissage. Ces
artéfacts de mesure sont déduits de la surface analysée lors de l’estimation du pourcentage
surfacique de phase ’. Une fois les précipités discrétisés et donc l’image binarisée, ceux-ci
sont noirs, tout comme les « flaques ». La surface totale d’analyse (en pixel²) est définie
comme le nombre de pixels de l’image retranché par le nombre de pixels attribués aux
flaques. La fraction surfacique des précipités correspond au pourcentage de pixels noirs par
rapport à la surface totale d’analyse. En considérant les précipités comme cubiques à l’état
« R1-R2 », l’arrête, considérée comme taille de précipités, est ensuite calculé à partir des
différentes surfaces mesurées.
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
- Côté revêtement, les clichés ont été effectués avec la même distance de travail
(15 mm) en MEB en électrons rétrodiffusés sur des échantillons fraichement
polis. Les conditions de tensions d’accélération (15kV) et de courant (2,1nA et
2,5nA) ont été utilisées pour les différents échantillons vieillis à 950°C et 1050°C.
Le grandissement employé est x750 ce qui impose une incertitude sur la mesure
d’épaisseur de 1,2 µm.
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Chapitre 3 : Matériaux et méthodes expérimentales
Synthèse
Le système à gradient de propriétés étudié est un système qui évolue avec le temps et la
température de service. L’utilisation de bancs d’essais mécaniques de fluage mais aussi de
fours ont permis le vieillissement avec ou sans charge de ce système.
La caractérisation des gradients de composition et de microstructure induits par
l’interdiffusion entre revêtement et substrat, mais aussi par l’environnement, a nécessité
l’utilisation de techniques d’analyses telles que la microscopie optique, la microscopie
électronique à balayage ou encore la microsonde de Castaing.
En interrompant des essais de fluage, il a été possible d’accéder aux cinétiques d’évolution
microstructurale des différentes zones étudiées, à savoir le revêtement, la zone
d’interdiffusion et le substrat MC2, sous charge.
L’objectif de cette étude étant la caractérisation mécanique locale de ce gradient de
propriétés, une procédure de prélèvement de matière et deux bancs d’essais mécaniques
dédiés aux éprouvettes ultraminces ont été développés.
Des analyses chimiques de surface et des caractérisations topographiques ont permis
d’évaluer la qualité des essais menés (maîtrise de l’effet de l’oxydation) et ont permis de
mettre en évidence des incompatibilités de déformations.
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Lire
la seconde partie
de la thèse