Chapitre 1
Chapitre 1
Chapitre 1
INTRODUCTION
On admet actuellement que le monde vivant comprend cinq (5) règnes : les
Procaryotes, organismes dépourvus de noyau (ex. : Bactéries et Cyanobactéries – ces
dernières anciennement appelées Algues Bleues) ; les Protistes, organismes eucaryotes (la
cellule possède un noyau), unicellulaires, parfois pluricellulaires mais ne présentant alors
aucun phénomène de différenciation cellulaire (ex. : Paramécie, Amibe) ; les Végétaux,
eucaryotes pluricellulaires réalisant la photosynthèse ; les Animaux, eucaryotes
pluricellulaires hétérotrophes qui ingèrent des substances organiques ; les Champignons ou
Fungi, eucaryotes pluricellulaires hétérotrophes qui décomposent des substances organiques.
Chaque règne possède ses caractéristiques propres.
Cette conception n’est pas encore admise par tous les auteurs.
REMARQUES IMPORTANTES
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a) Il faut retenir que les caractères prédominants sont en majorité des caractères des
organes reproducteurs (fleurs, fruits, graines), d’où l’importance de l’appareil reproducteur
pour l’établissement de la classification.
b) Le choix des caractères qui doivent intervenir dans la classification varie selon les
auteurs ; d’où une première source de divergence entre les systématiciens.
c) La qualité de prédominance à donner à un caractère pour constituer une famille, un
ordre ou une classe, varie avec les auteurs ; d’où une autre source de divergence. Ainsi, pour
certains systématiciens, les LEGUMINEUSES (Haricot, Arachide, Flamboyant, Orgueil de
Chine,) constituent un sous-ordre des ROSALES (lorsqu’on considère les rapports entre
les carpelles et la position du gynécée) alors que pour d’autres, c’est une famille (quand on
prend en compte le nombre de carpelles et le type de fruit). Dans la Flore Analytique du
Bénin, les LEGUMINEUSES forment une famille.
d) La TAXONOMIE (ou Taxinomie) est la science des lois de la classification. C’est
l’étude des principes et méthodes de la classification. La Taxonomie étudie et énonce les
règles ou lois relatives à la définition, à la nomenclature et à la coordination des taxons
(espèce, genre, famille, etc). C’est une science plus récente que la Systématique (elle est née
en 1842 alors que la Systématique était déjà connue en 1753).
e) A l’origine, Taxonomie et Systématique n’étaient pas synonymes. Mais actuellement,
l’usage tend à confondre les deux.
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N. B. Actuellement, grâce aux ordinateurs, la Taxonomie est entrée dans une phase
numérique qui s’avère particulièrement féconde appelée Taxonomie numérique.
3 - Quelques définitions
a) Caractère taxonomique
Un caractère taxonomique est l’ensemble ou une partie des traits ou
propriétés d’un végétal susceptibles d’être mesurés ou qualifiés, ce qui rend possibles les
comparaisons avec les mêmes traits ou propriétés d’un autre végétal ; la qualification ou
la mesure du caractère ainsi défini permet d’en indiquer les états ou les valeurs. Par
exemple, si on considère les grains de pollen d’une plante, le diamètre, la forme, la couleur,
etc, sont des caractères taxonomiques. Le caractère "diamètre" présente une valeur qu’on peut
mesurer alors que la "forme" et la « couleur » s’observent sous des états particuliers qu’on
peut qualifier.
b) Caractères individuels et caractères spécifiques
* Caractères individuels : ils varient d’un individu à l’autre en dehors de toute loi.
Ex. : taille de la plante, nombre de ramifications, nombre de feuilles, longueur des pétioles
ou des pédoncules floraux, poils épidermiques des Poacées ou Graminées.
c) Caractères fluctuants
A l’intérieur d’un groupe, ces caractères varient d’un individu à l’autre mais dans
une certaine limite et ils semblent indépendants des conditions extérieures. Ex. :
nombre de stigmates, d’étamines, de pièces florales d’un verticille, de nervures
latérales d’une feuille, nombre de fleurs d’un capitule d’Astéracées.
Les caractères fluctuants sont étudiés par la Biométrie (science qui s’occupe de
mesurer les organes des êtres vivants et d’en tirer des renseignements statistiques très
utiles en Génétique).
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Grandes dénominations Composantes
THALLOPHYTES Algues, Lichens
CRYPTOGAMES Thallophytes, Bryophytes, Ptéridophytes
CRYPTOGAMES CELLULAIRES Algues, Lichens
Bryophytes
CRYPTOGAMES VASCULAIRES PTERIDOPHYTES
CORMOPHYTES Bryophytes, Ptéridophytes, Phanérogames
RHIZOPHYTES ou Ptéridophytes, Phanérogames
TRACHEOPHYTES ou Plantes
vasculaires
ARCHEGONIATES Bryophytes, Ptéridophytes, Phanérogames
PHANEROGAMES Préspermaphytes ou Plantes à ovules, Spermaphytes
ou plantes à graines
Spermaphytes ou Plantes à graines Gymnospermes (graines nues), Chlamydospermes
(graines demi-nues), Angiospermes (graines à
l’intérieur d’un fruit)
Fig. 1 : - Tableau des grandes divisions du Règne Végétal selon les conceptions
actuelles
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Dans la pratique courante, on ne se sert que d’un petit nombre de ces unités et qui sont
soulignées ci-dessous.
Règne Regnum
Sous-règne Subregnum
Division ou Embranchement Divisio
Sous-division ou Sous-Embranchement Subdivisio
Classe Classis
Sous-Classe Subclassis
Ordre Ordo
Sous-Ordre Subordo
Famille Familia
Sous-Famille Subfamilia
Tribu Tribus
Sous-Tribu Subtribus
Genre Genus
Sous-Genre Subgenus
Section Sectio
Sous-Section Subsectio
Série Series
Sous-Série Subseries
Espèce Species
Sous-Espèce ou race Subspecies
Variété Varietas
Sous-Variété Subvarietas
Forme Forma
Sous-Forme Subforma
1) L’espèce
C’est l’unité de base, élémentaire, fondamentale pour le systématicien. Elle est
définie à partir du critère de ressemblance morphologique, du critère d’interfécondité,
des critères physiologique et écologique.
Définition : "L’espèce est une collection d’individus qui se ressemblent plus entre
eux qu’à n’importe quels autres et qui se reproduisent identiques à eux-mêmes ; elle se
sépare des autres par un isolement sexuel plus ou moins marqué".
Dans la pratique courante, la notion concrète de l’espèce est basée essentiellement
sur les caractères morphologiques visibles ; c’est une notion empirique : ex. : Manguier,
Rônier, Palmier à huile, Papayer.
2) La race ou la sous-espèce
Elle désigne des plantes très voisines, isolées dans l’espace ou dans le temps et se
distinguant par un (ou quelques caractères) que ne possèdent pas les autres représentants
de l’espèce. Ex. : Annona senegalensis ssp. senegalensis et Annona senegalensis ssp.
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oulotricha (cette dernière est plus velue et est récoltée à Birni, entre Djougou et
Natitingou)
3) Le genre
Il groupe un certain nombre d’espèces qui se ressemblent. Il est défini par des caractères
plus généraux que ceux qui servent à identifier l’espèce. Le genre est en principe une unité
naturelle ; ex. : le genre Allium comprend entre autres, les espèces cepa (Oignon), sativum
(Ail) et ampeloprasum (Poireau). Le genre Elaeis inclut les espèces guineensis (Afrique)
et melanococca (Brésil). Certains genres ne comportent qu’une seule espèce. Ex. : Cocos
pour seule espèce : nucifera ; Ginkyo a pour seule espèce : biloba.
4) La famille
Elle rassemble des genres qui sont proches. La famille est en principe naturelle ; ex. :
Palmacées ou Arécacées comprenant les genres Elaeis, Borassus, Raphia, Cocos,
Phoenix, Hyphaene, Calamus, Roystonea, Areca, etc. Il existe des familles homogènes,
très faciles à reconnaître, (Poacées, Légumineuses, Astéracées, Orchidées, Arécacées,
etc ) ; elles sont dites monotypes ( la fleur est organisée sur un seul plan ) . Pour les
familles hétérogènes qui sont dites familles par enchaînement, les auteurs actuels
cherchent à les rendre plus homogènes. Ex. : Euphorbiacées, Rosacées, Papavéracées.
5) L’ordre
Il réunissait un certain nombre de familles proches. En principe, il devrait être, lui aussi
naturel mais souvent, il ne l’était pas. Les affinités (parentés) de beaucoup de familles
étant encore mal connues, les familles étaient de ce fait, plus ou moins groupées par des
caractères de convergence* plutôt que par des liens de parenté réelle.
* On appelle convergence, la ressemblance fondée sur des caractères
morphologiques, anatomiques, physiologiques ou écologiques entre des végétaux
distants au plan de la Systématique et d’origine phylétique (parentale) différente.
Ex. : convergence entre Poacées et Cypéracées.
Il existe cependant des ordres très naturels comme les ZINGIBERALES, les
MALVALES.
Les auteurs actuels cherchent à rendre ces ordres plus homogènes en se fondant
de plus en plus sur des liens de parenté réelle (cf. infra).
REMARQUES :
a – Toutes les unités citées plus haut (espèce, genre, famille, ordre…), sont des
abstractions, des vues de l’esprit humain qui cherche à classer, à ordonner ; seul l’individu,
l’échantillon observé est une réalité concrète. Un échantillon de référence est souvent déposé
et conservé dans un Herbarium (Herbier) ; c’est l’holotype ou spécimen représentatif du
nom.
b – On appelle Taxon (pluriel latin : taxa ; pluriel français : taxons) un groupe ou
une unité systématique de rang non précisé, inférieur ou supérieur à l’espèce.
c – Il existe des relations de subordination entre les taxons (cf. p. 4, fig. 6).
d - Les unités systématiques (familles, espèces, races…) qui se remplacent
mutuellement dans des régions géographiques ou des conditions écologiques distinctes sont
dites vicariantes ; ex. : Parkia biglobosa (savane) et Parkia bicolor (forêt) ; Lophira alata
(forêt) et Lophira lanceolata ( savane ) sont 4 espèces vicariantes.
F – La Nomenclature Botanique
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1) Généralités
La nomenclature est l’ensemble des termes techniques d’une science ou d’un art.
Il est nécessaire d’attribuer un nom aux taxons si l’on veut transmettre ou avoir accès à
l’information concernant leur identité, leurs relations phylogénétiques, ou tout autre aspect de
leur biologie. Les noms vulgaires ou vernaculaires présentent de nombreux inconvénients ;
par ex. : ils sont limités à une seule langue et n’ont souvent qu’un usage géographiquement
limité ; le même nom peut être attribué à plusieurs plantes différentes, d’où des confusions ;
les espèces rares ou sans intérêt n’ont pas de noms, etc.
L’usage des noms scientifiques est par conséquent une nécessité si l’on veut
communiquer de manière efficace des informations concernant les plantes à l’échelle
mondiale.
L’attribution des noms scientifiques aux plantes est l’objet de la Nomenclature
Botanique.
La Nomenclature Botanique a été codifiée au cours de plusieurs congrès internationaux de
Botanique qui se sont succédé depuis 1901. Ses principes et ses règles sont consignés dans le
Code International de Nomenclature Botanique (C. I. N. B). L’objectif principal du
CINB est de fournir à chaque groupe taxonomique (ou à chaque taxon) un nom correct
dans un système nomenclatural permanent.
La Nomenclature Botanique est très précise et ses règles sont très rigoureuses. Ces
règles mentionnent que les noms scientifiques doivent être latins ou latinisés quelle que
soit leur appellation d’origine ; ces noms doivent être écrits en italique (écriture
penchée) ou à défaut être soulignés . Par ailleurs, chaque espèce, chaque genre… doit en
principe porter un seul nom. Ce dernier est attribué après une courte description
scientifique en latin appelée diagnose ; celle-ci permet de distinguer l’espèce décrite des
espèces voisines.
Il est à noter que l’adoption du latin a permis de nombreux échanges d’informations entre
botanistes du monde entier.
2) L’espèce
Depuis LINNE (1707-1778) , le nom de l’espèce est une combinaison binaire,
formée d’un nom générique suivi d’une seule épithète spécifique. Ce nom est suivi, le plus
souvent en abrégé du nom de celui qui a le premier reconnu et décrit l’espèce.
Ex. : Mangifera indica L. = le Manguier (par analogie à la dénomination des personnes sur
les pièces d’identité - la carte d’identité ou le passeport).
Dans cet exemple, L. est l’abréviation de LINNE. Cette nomenclature dite binominale ou
binaire est l’un des grands mérites de LINNE car elle a été une source d’immenses progrès.
En effet, comme chaque espèce ne porte qu’un seul nom, son identification est facile pour les
chercheurs de différents pays qui peuvent s’échanger aisément entre eux parce que parlant le
même langage.
Dans la nomenclature binaire, le premier mot est un substantif c’est-à-dire un nom ; il
commence toujours par une majuscule ; c’est le nom du genre auquel appartient l’espèce.
Le second mot est souvent un adjectif ; il s’accorde avec le nom du genre selon les
règles du Latin. C’est le mot qui désigne véritablement l’espèce ; depuis le congrès de
1952, il convient de l’écrire toujours avec une minuscule.
L’épithète spécifique fait le plus souvent allusion à un caractère organographique
(morphologique), écologique ou chimique de la plante comme par exemple :
- à la tige ; Cyperus articulatus L.
- à la feuille : Euphorbia glaucophylla Poir.
- à l’inflorescence : Cenchrus biflorus Roxb. (à 2 fleurs ou à fleurs disposées 2 à 2)
- à la fleur : Combretum micranthum G. DON
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- au calice : Hydrolea macrosepala A. W. BENN.
- à la corolle : Canavalia rosea (Sw.) DC.
- au pétiole : Rytigynia gracilipetiolata (De Wild.) Robyns
- à l’androcée : Ceiba pentandra (L.) Gaert. (à 5 étamines)
- au gynécée : Cleome gynandra L. syn. Gynandropsis gynandra (L.) Briq.
- au fruit : Cocos nucifera L. (qui porte, qui produit des noix)
- à la graine : Moringa oleifera Lam.
- à la racine : Alocasia macrorrhiza (L.) Schott
- à l’époque de la floraison : Colchicum autumnale L.
- à la station : Ipomoea aquatica Forsk.
- à l’origine géographique : Mangifera indica L. ; Elaeis guineensis L.
- à l’odeur ( essences ) qu’émet la plante : Hyptis suaveolens Poit., (à odeur agréable)
Cananga odorata (Lam.) Hook. (parfumé, odorant)
- aux propriétés, à l’emploi : Hibiscus esculentus L., (bon à manger) Saccharum
officinarum L. (des usines, pharmacies).
- à des noms de personnes : Acacia adansonii G. et Perr., Dioscorea mangenotiana
Miège.
- à des noms indigènes ( autochtones ) : Nicotiana tabacum L., Carica papaya L.,
Terminalia catappa L.
- etc…
Remarques :
1- Comprendre la signification des épithètes spécifiques constitue un aide-mémoire pour
se souvenir des noms scientifiques des plantes.
2 - Lorsque le nom d’une espèce est suivi de deux noms d’auteurs, le nom de l’auteur de
l’épithète originale est placé entre parenthèses ; il est suivi par le nom de l’auteur de la
nouvelle combinaison. Ex. : Alocasia macrorrhiza (L.) Schott .
3 - Les noms d’auteurs séparés par la préposition ex signifient que le second auteur a
publié valablement un nom proposé (mais non publié) par le premier ; ex. : Gossypium
tomentosum Nutt. ex Seem .
4 - Lorsque pour une même espèce, deux noms sont publiés à des dates différentes, le nom
le plus ancien est celui qui est correct ; le second est appelé synonyme (ex. : Cleome
gynandra L. syn. Gynandropsis gynandra (L.) Briq..
5 - Lorsqu’un nom de genre est suivi de l’abréviation spp. ( = species plura), cela signifie
que ce genre comporte plusieurs espèces qu’on n’a pas voulu préciser ; ex. Andropogon spp.
4) Le genre
Le nom du genre est un substantif (c’est-à-dire grammaticalement un nom ) au
singulier ou un mot traité comme tel. Il peut avoir une origine quelconque et même être
constitué de façon tout à fait arbitraire. L’orthographe du nom de genre commence
toujours par une majuscule.
Ex. : Arachis L., Erythrophleum Afz. (à écorce rouge)
• Pour les genres anciens, il s’agit souvent d’une dénomination vernaculaire latine
conservée ; ex. : Pavot = Papaver
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• Pour les genres nouveaux, on choisit arbitrairement un nom :
- faisant allusion à un caractère saillant (très visible ) de la plante : Pterocarpus = fruit
ailé ; Acanthospermum = fruit épineux ; Artocarpus = fruit servant de pain ( arbre à pain ) ;
Rhizophora = qui porte des racines aériennes développées ;
- dédié à un botaniste ou un grand personnage : Linnaea, Caesalpinia, Adansonia,
Aubrevillea, Mangenotia…
…etc
5) Autres taxons
Pour permettre de se repérer plus aisément au sein de la classification, des suffixes
particuliers ont été créés; cf. tableau ci-dessous :
REMARQUES :
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1 - Les règles de codification des unités supérieures à l’ordre ne sont pas encore suivies
par tous les auteurs. Néanmoins voici les désinences ou terminaisons ou suffixes pour
quelques autres taxons :
Règne => - bionta ; super-ordre => - anae ; super-famille => - ariae .
1 - Notion d’évolution
L’évolution est le changement génétique subi par les organismes au cours du
temps. L’espèce varie, c’est presque un de ses caractères essentiels. Des preuves sont données
par la Paléobotanique (ex. les espèces de l’ère primaire sont différentes de celles de l’ère
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secondaire). Les espèces sont apparues peu à peu au cours des âges, les plus primitives
précédant les plus perfectionnées ; c’est la notion d’évolution. La théorie de l’évolution
des êtres vivants affirme que toutes les unités systématiques (taxons) existantes sont
issues d’unités plus anciennes par transformations successives, suivant certaines lignées
divergentes (phylums). Cette théorie est unanimement admise aujourd’hui ; les
découvertes paléontologiques, les travaux d’anatomie comparée en ont apporté les
preuves définitives mais le mécanisme de cette évolution ne fait pas encore l’unanimité
au sein des Biologistes. Un élément essentiel de l’évolution est la variation naturelle parmi
les individus. La mutation et la recombinaison génétique sont les principales sources de
variation au sein des populations et des espèces végétales.
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qui a présidé à l’enchaînement des groupes dans le temps. Ainsi, les classifications
phylogénétiques se présentent comme l’arbre généalogique du monde végétal. Pour établir ces
classifications, on fait appel à la Paléobotanique ; deux conceptions sont à la base de ces
classifications.
* Conception ancienne
Pour connaître l’ancienneté ou la jeunesse relative des familles ainsi que les étapes
de l’évolution dans un groupe, les anciens auteurs se fondaient sur des caractères désignés
sous le nom d’Indicateurs morphologiques de phylogénie formulés par BESSEY puis par
HUTCHINSON. Les principaux figurent sur le tableau ci-après (p. 12 infra ). L’utilisation
pratique de ces indicateurs ne se fait pas sans quelques difficultés. Les anciennes
classifications phylogénétiques figurent aux pages 2 et 4 ; lire le commentaire de la page 5.
* Conception actuelle
Les techniques moléculaires actuelles ont offert des outils efficaces pour l’étude de
l’évolution et de la phylogénie. La plupart des données concernant les relations au rang
spécifique et aux rangs supérieurs proviennent du génome chloroplastique et des
séquences de l’ARN ribosomique. Ces données ont permis de définir des groupes
monophylétiques c’est-à-dire des groupes composés d’un ancêtre et de tous ses
descendants et de tracer des cladogrammes ou arbres généalogiques (cf. p. 6).
Cependant, quelle que soit la valeur des données moléculaires, les observations
morphologiques restent essentielles pour les travaux phylogénétiques.
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CONCLUSION
La Systématique botanique est essentielle pour comprendre la nature et pour en parler.
Nous dépendons de nombreuses espèces pour notre nourriture, notre protection, pour les
fibres nécessaires aux vêtements et au papier, les médicaments, les outils, les colorants, et une
multitude d’autres usages, et c’est en partie grâce à notre connaissance systématique que nous
pouvons utiliser ces espèces.
La Systématique est importante dans l’amélioration des plantes cultivées, la biologie de la
conservation, l’Ecologie et l’ethnobotanique.
La Systématique est une science dynamique ; elle reflète les vicissitudes de toutes les
sciences dont le concours lui est nécessaire pour son évolution.
ANNEXES
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Disposition spiralée Disposition verticillée
Périanthe homogène (Tépales) Périanthe différencié en calice et
corolle
Fleur complète Fleur incomplète (évolution
régressive)
Disposition spiralée des étamines et Disposition verticillée ou
des carpelles cyclique
Etamines nombreuses Un petit nombre d’étamines
Carpelles nombreux Un petit nombre de carpelles
Placentation axile Placentation pariétale ou
ORGANES SEXUELS centrale
Ovaire supère (Hypogynie) Ovaire infère (Epigynie)
Pièces florales libres (Dialy-) Pièces florales soudées (Gamo-)
- L’évolution n’atteint pas nécessairement tous les organes d’une plante au même
moment.
- L’évolution a généralement été logique lorsqu’elle commence dans un sens, elle se
poursuit dans le même sens jusqu’à la fin du phylum.
- Dans certains groupes, les arbres et buissons sont probablement plus primitifs que
les herbes.
- Les plantes vivaces sont plus anciennes que les herbes bisannuelles dont dérivent
les annuelles.
- Les feuilles alternes précèdent les feuilles opposées et verticillées.
- Les feuilles simples précèdent les feuilles composées.
- Les fleurs bisexuées précèdent les fleurs unisexuées et la diécie est plus récente que
la monoécie.
- Les inflorescences compactes sont les plus évoluées.
- Les fleurs à nombreux éléments précèdent les fleurs à peu d’éléments.
- Les fleurs apétales proviennent de la réduction des fleurs pétalifères.
- Les fleurs à pièces libres (dialypétales, dialystémones, dialycarpellées ) sont plus
primitives que les fleurs à pièces soudées ( gamopétales, gamostémones,
gamocarpellées ).
- L’actinomorphie est moins récente que la zygomorphie.
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- L’hypogynie (pièces florales sous le gynécée, donc ovaire supère) est la structure
primitive d’où dérive la périgynie et plus tard l’épigynie (pièces florales au-dessus
du gynécée, donc ovaire infère).
- Les graines à albumen développé et petit embryon sont primitives.
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