DM8 - Correction
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18
2017-2018
Devoir à la maison n◦ 8
CORRECTION
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Exercice 1
On note D l’application de dérivation de R[X] dans lui-même (D : P 7→ P 0 ) et S l’ensemble des
polynômes scindés de R[X].
r
Y
1. On peut supposer que P s’écrivent (X − xi )αi , où x1 < x2 < · · · < xr et αi > 1.
i=1
Piste de recherche. . .
On notera que P est de degré ri=1 αi .
P
Le principe est de montrer que chaque xi est de racine d’ordre αi − 1 (si ce terme est positif), ce qui donne
Pr Pr
i=1 (αi − 1) = i=1 αi − r. Il reste r − 1 racines à trouver ; elles se trouvent dans chaque intervalle de la
form ]xi , xi+1 [.
Soit i ∈ Nr . Y
On note Ti = (X − xj )αj de sorte que P = (X − xi )α
i Ti .
j6=i
Donc P 0 = (X − xi )αi −1 [αi Ti + (X − αi )Ti0 ].
Donc xi est racine d’ordre au moins αi − 1.
Par ailleurs, la fonction p : x 7→ P (x) s’annule en xi et xi+1 (on suppose i < n)
D’après le théorème de Rolle ∃ yi ∈]xi , xi+1 [ tel que p0 (yi ) = 0 = P 0 (yi ).
Cela donne donc r − 1 nouvelles racines pour P 0 .
X r Xr
On a trouvé (au moins) : (αi − 1) + (r − 1) = αi − r + r − 1 = deg P − 1 = deg P 0 racines.
i=1 i=1
Si P ∈ S, il en est de même de P 0
Remarques !
Deux remarques :
— Pour montrer que xi est racine d’ordre αi − 1 de P 0 ,
on aurait pu tout simplement utiliser le fait que (P 0 )(h) (xi ) = P (h+1) (xi ) = 0 si h + 1 < αi , donc
h < αi − 1,
alors que (P 0 )(h) (xi ) = P (h+1) (xi ) 6= 0 si h + 1 = αi donc h = αi − 1.
— On notera aussi que pour les racines yi , elles existent indépendamment du fait que p soit polynômiale.
Seul le fait d’être de classe C 1 pour p compte réellement.
n
X
pour tout n ∈ N, P2 = P (D)(P ) = [P ]i P (i) (X) est élément de S
i=0
Exercice 2
On se propose de détemriner les triplets (P, Q, R) de C[X] vérifiant :
P 3 + Q3 + R3 = 0 (1)
1. On note j = e2iπ/3 .
(P + Q)(P + jQ)(P + j 2 Q) = P 3 + (1 + j + j 2 )P 2 Q + (j + j 2 + j 3 )P Q2 + j 3 Q
Comme j 3 = 1 et 1 + j + j 2 = 0,
(P + Q)(P + jQ)(P + j 2 Q) = P 3 + Q3
Si un des polynômes est nul, les autres sont ω-colinéaire avec ω ∈ {−1, −j, −j 2 }
Donc l’équation (1) est vérifier pour P1 , Q1 et R1 premiers dans leur ensemble.
(b) On suppose que P , Q et R sont premiers dans leur ensemble.
Soit D = P GCD(P, Q), alors D|P 3 , D|Q3 , donc D|R3 .
Soit D1 , un facteur irréductible de D, il divise nécessairement R, mais aussi P et Q.
Donc leur PGCD qui vaut 1, donc D1 = 1, il en est de même de D.
b(1 − j 2 ) + a(j 2 − j) −k
P + j2Q = = b(1 + j) − ja =
1−j ab
5. On suppose maintenant qu’aucun des polynômes n’est constant et pour fixer les idées : deg R =
min(deg P, deg Q, deg R). Comme précédemment : −R3 = (P + Q)(P + jQ)(P + j 2 Q).
Yh Yh
Décomposons R en produit en facteurs premiers : R = Rjαh . donc R3 = Rj3αh .
j=1 j=1
Ainsi chaque Rj est un facteur d’au moins un des termes (P + Q) ou (P + jQ) ou (P + j 2 Q)
Or P, Q sont premiers entre eux, donc P + Q, P + jQ également.
Sinon, si D divise P + Q et P + jQ, il divise (P + Q) − (P + jQ) = (1 − j)Q
et D divise également j(P + Q) − (P + jQ) = (j − 1)P ,
et donc D divise Q et P , donc D divise 1 et D = 1.
De même P + Q, P + j 2 Q et P + jQ, P + j 2 Q sont premiers entre eux.
Ainsi Rj ne peut être facteur que d’un seul (P + Q) ou (P + jQ) ou (P + j 2 Q).
Finalement, on peut écrire
R = R1 × R2 × R3
où R13 = P + Q, R23 = P + jQ et R33 = P + j 2 Q, avec R1 , R2 et R3 premiers deux à deux.
Puis, on note que
On a construit un triplet (P1 , Q1 , R1 ) solution de (1) et vérifiant deg R > min(deg P1 , deg Q1 , deg R1 ).
6. On fait une sorte de descente infinie (en montrant qu’un certain minorant n’existe pas).
Soit
A = {min(deg P, deg Q, deg R) | P GCD(P, Q, R) = 1, P 3 +Q3 +R3 = 0, deg P > 0, deg Q > 0, deg R > 0}
1
On peut alors faire un développement limité de x 7→ au voisinage de b.
(x − a)p
On pose alors u = x − b ; au voisinage de u = 0 :
−p
1 1 1 1 1 u
p
= p
= p
p = 1+
(x − a) (u + (b − a)) (b − a) 1 + u (b − a)p b−a
b−a
r
!
1 X −p(−p − 1) . . . (−p − k + 1) uk
= 1+ + o(ur )
(b − a)p k! (b − a)k
k=1
p
X αi
Par unicité du développement limité et comme (x − b)q −→ 0 pour x → b,
i=1
(x − a)i
on peut identifier le coefficient devant uk = (x − b)k :
1 k (p + k − 1)! 1 k p+k−1 1
βq−k = p
× (−1) k
= (−1)
(b − a) k!(p − 1)! (b − a) p−1 (b − a)p+k
Donc
q−j p+q−j−1 1
βj = (−1)
p−1 (b − a)p+q−j
Et de même par symétrie :
p−i q+p−i−1 1
αi = (−1)
q−1 (a − b)q+p−i
1
2. Pour F (X) = , on trouve a = 1, b = −1, p = q = n et donc
(X 2 − 1)n
j
2n − i − 1 1 n−j 2n − j − 1 (−1)
αi = (−1)n−i 2n−i
β j = (−1) 2n−j
n−1 2 n−1 2
n
(−1)i
1 n
X 2n − i − 1 1 1
= (−1) +
(X 2 − 1)n i=1
n−1 22n−i (X − 1)i (X + 1)i