MACRO Chapitre 1 PDF
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Par exemple, s’il est rationnel pour une seule entreprise de baisser le
salaire des ouvriers pour vendre ses produits moins chers, si toutes le
font, le revenu de tous les ouvriers baissent et les ventes de toutes les
entreprises chutent. Des solutions qui peuvent apparaître rationnels
au niveau individuel ne le sont plus forcément au niveau collectif.
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L’idée est que les grands ensembles ont leur logique et leur lois
propres, qui peuvent être différentes de celles qu’on observe au
niveau individuel. Typiquement, c’est la démarche que l’on observe en
sociologie, ou l’on étudie les lois au niveau de la société, ou de groupe
dans la société.
Exemples :
Production d’une firme/ production du pays.
Choix d’un consommateur/ consommation globale.
Prix d’un produit / inflation.
Choix d’un métier/ chômage.
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s’est que progressivement imposé comme science, en se détachant du
politique, du droit, de la philosophie.
Aujourd’hui, les économistes essaient d’aborder leur sujet de réflexion
avec la même objectivité que le physicien la matière ou le biologiste la
vie.
Définition des classiques (XVIIIe et XIXe siècles) par Edmond
Malinvaud :
L’économie est la science qui étudie comment les ressources rares
sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant
en société ; elle s’intéresse, d’une part, aux opérations essentielles
que sont la production, la distribution et la consommation des biens,
d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de
faciliter ces opérations.
Définition de Lionel Robbins (1932) :
L’économie est la science qui étudie le comportement humain en
tant que relation entre des fins et des moyens rares à usages
alternatifs.
Ce qui fait d’une science une science, ce sont ses méthodes. Comme
les autres sciences, elle repose sur une méthode hypothético-
déductive.
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Formation d’hypothèses
réfutables
Élaboration de la théorie /
d'un modèle
Par inductive, on veut dire que l’on part des faits observés pour
construire une théorie.
La démarche déductive par elle aux contraires d’une théorie, pour en
recherche les effets dans la nature.
Les deux approches se complètent souvent, et vont de pair.
L’induction permet de faire des hypothèses, d’élaborer une théorie,
puis par déduction, on en tire des conséquences dont on peut vérifier
qu’elles sont vraies !
Il faut faire aussi une grande différence entre les variables exogènes et
les variables endogènes. Les variables exogènes sont celles que nous
observons, celles qui nous sont données, pas celle que recherchons.
Leur valeur est déterminée en dehors du modèle. Le modèle, à partir
des variables exogènes, va prédire les valeurs des paramètres que
nous recherchons. Les variables endogènes sont celles déterminé par
le modèle.
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tourner les modèles sur des ordinateurs, et donner des prévisions pour
demain (variables endogènes, que l’on prédit).
Le meilleur « modèle » est celui qui fait les meilleures prévisions.
1“High” Achievers? Cannabis Access and Academic Performance Olivier Marie, Ulf ZölitzThe
Review of Economic Studies, Volume 84, Issue 3, 1 July 2017, Pages 1210–1237,
https://doi.org/10.1093/restud/rdx020
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Voir par exemple, le site de l’association française d’économie expérimentale
http://www.asfee.fr/
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Quand l’économiste essaie d’expliquer le monde, il est dans une
démarche de scientifique. Quand on lui demande quels remèdes il
préconise, il est dans une démarche de conseiller politique.
Anecdote : Sarkozy/Lagarde.
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- La classe stérile, c'est-à-dire tout le reste (fonctionnaires,
artisans, clergé, etc.)
B) Les classiques.
Les premiers classiques se situent dans le siècle des lumières, et sont
inspirés par les idées philosophiques de l’époque. Beaucoup sont
autant philosophes qu’économistes.
Ils se situent dans le courant de la philosophie libérale et utilitariste
du 18ième siècle. Ce qui fait la valeur d’une chose, c’est l’utilité que
chacun en retire, (courant utilitariste) et la poursuite librement par
chacun de son intérêt personnel conduit à assurer l’intérêt général.
Ils sont aussi fortement influencés par le triomphe de la physique
avec les lois de la gravitation de Newton, et pensent que comme la
physique, la société est gérée par des lois naturelles immuables. Dans
ces lois, ils incluent la défense du marché, et les lois du marché.
Le plus célèbre est bien sur Adam Smith (1723-1790). Son premier
ouvrage, La théorie des sentiments moraux date de 1759, un ouvrage
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philosophique sur l’émergence de la morale et l’empathie entre les
membres d’une même société.
Le second ouvrage, Recherche sur la nature et les causes de la
richesse des nations (1776, est considéré comme le texte fondateur
de l’économie moderne.
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millions d’acteurs économiques, rien ne dit que ce soit le meilleur
moyen de maximiser le bien être, ou de minimiser les inégalités.
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considéré comme faisant dans sa journée quatre mille huit cents épingles. Mais s'ils avaient tous
travaillé à part et indépendamment les uns des autres, et s'ils n'avaient pas été façonnés à cette besogne
particulière, chacun d'eux assurément n'eût pas fait vingt épingles, peut-être pas une seule, dans sa,
journée, c'est-à-dire pas, à coup sûr, la deux cent quarantième partie, et pas peut-être la quatre mille
huit centième partie de ce qu'ils sont maintenant en état de faire, en conséquence d'une division et d'une
combinaison convenables de leurs différentes opérations.
Dans tout autre art et manufacture, les effets de la division du travail sont les mêmes que ceux que
nous venons d'observer dans la fabrique d'une épingle, quoiqu'en un grand nombre le travail ne puisse
pas être aussi subdivisé ni réduit à des opérations d'une aussi grande simplicité. Toutefois, dans chaque
art, la division du travail, aussi loin qu'elle peut y être portée, donne lieu à un accroissement
proportionnel dans la puissance productive du travail. C'est cet avantage qui parait avoir donné
naissance à la séparation des divers emplois et métiers."
Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations, 1776, Édition
Folio Essais, 1976, p. 38-39.
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fondamentalement vers un état stationnaire où il n’y aura plus de
croissance.
Les seules solutions sont soit augmenter la productivité agricole
grâce au progrès technique, soit faire chuter le prix du blé en
autorisant les importations (et donc, favoriser le commerce
international).
Ricardo est aussi célèbre pour la loi des avantages comparatifs, qui
stipule que comme les ouvriers, les états ont intérêt à ce spécialisé
dans la production des biens pour lesquels ils sont les plus
compétitifs.
Thomas Robert Malthus (1766-1834) partage cette vision pessimiste
de la croissance économique, qui inévitablement se termine par un
état stationnaire. Dans Essai sur le principe des populations (1798), il
avance que les populations croissent plus vite que les ressources
agricoles, condamnant une partie de plus en plus grande à la
pauvreté et à la misère. La seule solution pour Malthus est de limiter
la croissance de la population par le contrôle de la naissance. (D’où
l’adjectif malthusien, qui s’applique à toute politique visant à
contrôler la croissance.
Du coté des français, l’auteur principal est Jean Baptiste Say (1767-
1832), qui publie sont Traité d’économie politique en 1817.
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Il ne peut donc y avoir de crise durable de surproduction, les
déséquilibres (trop de biens d’un type produit ou pas assez) ne sont
que temporaires, car la flexibilité des prix va rééquilibrer le marché,
garantissant un retour à l’équilibre entre offre et demande.
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Dans un certain sens, la pensée marxiste est le point culminant du
courant pessimiste des classiques, qui voient le système capitalisme in
fine s’effondrer sous ses contradictions.
Les néo classiques opèrent plusieurs ruptures avec les classiques. Ils
ne s’intéressent pas au fonctionnement du système en entiers comme
les classiques ou les marxistes. Ils se concentrent sur le comportement
de l’individu. C’est l’acte fondateur de la micro-économie. Pour eux
l’individu fait des calculs rationnels, c’est un homo eoconomicus. Il fait
constamment des calculs à la marge, pour décider s’il doit consommer
une unité de plus de chaque bien, ou produire une unité de plus de
chaque bien. Méthodologiquement, les néo classiques utilisent
massivement les mathématiques : les compétemment des individus
sont décrits par des fonctions et la dérivé de ces fonctions décrit le
comportement à la marge !
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On peut s’interroger sur le modèle de l’Homo Oeconomicus.
L’hypothèse selon laquelle les humains agissent de façon rationnelle
ignore des aspects importants du comportement humain. L’«homme
économique» (homo economicus) peut être considéré comme
notablement différent des hommes réels dans le monde réel. Quelle
que soit sa définition exacte, l’« homme économique » est-il :
- Une première approximation vers un modèle plus réaliste ?
- Un modèle dont la validité est limitée à certaines sphères de
l’activité humaine ?
- Ou un principe méthodologique général applicable à
l’économie ?
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Un bien très utile, l’air, mais qui n’est pas rare, n’a pas de prix non plus.
La micro-économie, s’intéresse à des marchés particuliers, dont elle
décrit comme chacun s’équilibre : quelles sont les quantités échangées
et à quels prix, en fonction de l’offre et de la demande.
D) La Révolution Keynésienne.
John Meynard Keynes (1883-1946) révolutionne la pensée
économique en 1936 avec son livre Théorie Générale de l’emploi, de
l’intérêt et de la monnaie. Le contexte est celui de la crise de 1929, et
de l’échec des politiques libérales classiques à résoudre cette crise.
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Il critique la figure de l’homo oeconomicus, et soulignent que si tous
les individus ont le même comportement rationnel, cela peut aggraver
une crise et non la résoudre. Si toutes les entreprises baissent les
salaires ou licencient quand la demande chute, celle si va encore plus
chuter !
Il privilégie donc un raisonnement macro-économique pour saisir
certains phénomènes.
Il revisite aussi le rôle de la monnaie et de l’épargne, qui à court terme
joue un rôle fondamental dans l’économie.
Il rejette la loi de Say selon laquelle il ne peut y avoir de déséquilibre
entre offre et demande. Pour lui, il peut y avoir déséquilibre si trop de
revenus sont épargnés, et ne sont pas dépensés. L’épargne est une
fuite dans le circuit économique, c’est-à-dire une possibilité pour créer
des déséquilibres. Pour rechercher l’équilibre, Keynes adopte une
nouvelle représentation macro-économique, celle du circuit
économique, et abandonne la représentation en termes d’équilibre
général.
Pour Keynes, ce n’est pas l’offre qui crée la demande, mais l’inverse !
Si la demande baisse (chute de la consommation des ménages, chute
de l’investissement des entreprises, etc…) et menace de créer du
chômage et une crise économique, l’état est en droit d’intervenir pour
soutenir la demande. Il peut augmenter la demande en investissant
plus dans l’économie. L’Etat gendarme/régalien du 19ième devient au
20ième un Etat providence impliqué dans la régulation fine de
l’économie.
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(dans la lignée de Keynes) avec des ponts et des oppositions entre ces
deux pôles.
Dans les années 1950, on voit se construire une synthèse des deux,
avec la modèles IS/LM (Investment-Saving/Liquidity-Monnaie) sous
l’égide de John Hicks (1904-1989). Il sera à la base des politiques
d’intervention de l’état jusqu’au milieu des années 1970 (et même
maintenant, les politiques des banques centrales et des états peuvent
être vu comme du IS/LM amélioré). Vous verrez le modèle IS-LM à la
fin du cours de macro économie cette année.
Face à ce modèle canonique, des courants libéraux ont tentés de
remettre au centre de l’analyse la régulation par les marchés seuls, en
contestant le rôle de l’intervention de l’état.
On citera Friedmann (1905-1977) et le courant monétariste, ou
Alexandre Laffer (1941-) et sa critique des taux d’imposition trop
élevés.
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Conclusion :
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Figure 1 : Le tableau économique simplifié de François Quesnay
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