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Cours Introduction À L'économie 2019 - 2020

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UNIVERSITE DES SCIENCES SOCIALES

ET DE GESTION DE BAMAKO (USSGB)


Faculté des Sciences économiques et de gestion (FSEG)

Cours d’introduction à l’économie


PLAN DU COURS
Introduction
Chapitre1 : Notions de science économique

I) Définitions et objet de la Science Economique


II) Les besoins
III) Les biens et services
IV) Les deux grandes approches de l’analyse économique

Chapitre2 : L’activité économique

I) Les agents économiques (marchés et circuit)


II) Les fonctions économiques principales
III) Les systèmes économiques
PLAN DU COURS (suite)

Chapitre3 : Les grands courants de la pensée économique

I) Les précurseurs : les mercantilistes et les physiocrates


II) Le courant Liberal : les classiques et les néoclassiques
III) Le courant Marxiste : Le socialisme
IV) Le courant Keynésien : L’interventionnisme étatique
BIBLIOGRAPHIE

EUZEBY Alain, « Introduction à l'économie politique – 1. Concepts et


mécanismes », Ed Presses Universitaires de Grenoble, Grenoble, 2000

GUERRIEN Bernard, « Dictionnaire d’Analyse Economique » édition


Repères, la Découverte, Paris 1998

MANKIW Gregory N & TAYLOR Mark P, « Les principes de


l’Economie, 2eme Edition européenne, Nouveaux Horizons, 2011

STIGLITZ Joseph E, « Principes d’Economie Moderne », Nouveaux


Horizons, De Boeck Université, Paris, Bruxelles, 2000
INTRODUCTION
La science économique fait partie des sciences humaines et s’intéresse
donc au comportement des hommes.
En tant que science relativement nouvelle, elle est une préoccupation
pour :

l'homme qui aspire à l'amélioration de son bien-être matériel et


moral.

les chefs d'entreprise dont l'objectif c'est la production, la vente et


surtout le profit.

les gouvernants qui doivent définir une politique économique


susceptible de répondre aux préoccupations des administrés, et donc
de gérer au mieux le patrimoine de la société.
Chapitre1 : Notions de science économique
I) Définitions et objet de la Science Economique

Le mot « économie » tire ses origines des mots grecs « oikos » qui veut dire la
maison ou la cité et « nomos » qui signifie les normes ou les règles.

Donc étymologiquement parlant, l’économie signifierait l’ensemble des


règles ou des normes qui régissent l’administration du patrimoine de la
maison ou de la cité.

Depuis cette définition, la conception de l’économie a évolué en passant par


trois phases.
Les trois phases d’évolution dans la conception de l’économie
l'économie est d’abord comprise comme la science qui étudie les
phénomènes par lesquels les hommes tendent à satisfaire leurs besoins à
l'aide des ressources rares (notion de coût d’opportunité).

Ensuite l’économie s’attèlera à décrire le système qui gouverne les rapports


qui naissent entre les hommes dans la recherche de satisfactions à leurs
besoins (notion d’échanges onéreux).

Enfin l’économie cesse d’être neutre et adopte une posture proactive.


Désormais elle sert d’instrument pour fixer des objectifs, définir les moyens
et mesurer les résultats en ce qui concerne l’amélioration du bien-être des
individus (notion d’instrument de développement).
Quelques définitions données à l’économie

Alfred Marshall : « l’économie est la science qui étudie le comportement


humain dans l'aménagement des ressources rares ».

 Jean Baptiste SAY : « l'économie est une simple exposition de la manière


dont se forment, se distribuent et se consomment les richesses ».

François Perroux : « l’économie est la science de l’aménagement onéreux


du monde extérieur ».

Chaque définition correspond à une phase donnée de l’évolution de


l’économie.
NB : Antoine de Montchrestien est le 1er à avoir évoquer l’expression
« science économique » en 1615.
II) Les besoins

Le besoin est le désir de la possession d’un bien, pour palier à un


sentiment de manque.

Les individus et les sociétés se trouvent confrontés à des besoins divers c'est-
à-dire une volonté de prévenir ou de faire cesser une sensation désagréable,
voire de provoquer une sensation agréable.

Sans besoins, il n’y a donc aucun sens à l’activité économique.


2.1. Les types de besoins

Il existe deux grandes catégories de besoins :

les besoins primaires


et les besoins secondaires
 Les besoins primaires ou besoins physiologiques

Ce sont des besoins touchant à l'alimentation, à l'habillement et au


logement.

Leur satisfaction est indispensable pour l’homme et sa survie.

Ils sont indispensables à la reproduction de l’espèce.

Ils peuvent se traduire en nombre de calories dont l'homme a besoin par jour
pour vivre par exemple.
 Les besoins secondaires

Il s’agit de tous les autres types de besoins autres que primaires.

Ce sont les besoins dont la satisfaction n’est pas vitale.

Il s’agit par exemple du besoin de mobilité, d’aller au cinéma, d’étudier.


2.2. Quelques caractéristiques des besoins

• La multiplicité : ils semblent illimités dans leur quantité et dans les


sociétés modernes, le progrès technique contribue à faire naître
constamment de nouveaux besoins.

• La saturabilité : l'intensité du besoin diminue au fur et à mesure qu'il


reçoit satisfaction. Au-delà d'un certain seuil de satisfaction le besoin est
saturé.

• La complémentarité vient de ce que l'utilisation d'un bien pour satisfaire


un besoin nécessite l’utilisation d’un autre bien. Exemple : Le besoin de
déplacement à l’aide d’un engin motorisé entraîne le besoin de carburant.
2.2. Quelques caractéristiques des besoins (suite)

• La substituabilité vient de ce qu'un besoin peut être remplacé par un


autre pour des raisons multiples (âges, revenus, résidence).
Statistiquement, la part relative de l'alimentation dans les dépenses des
ménages décroît alors que d'autres consommations (loisirs, hygiène-beauté-
santé) croissent.

• La comparabilité : Tout individu est capable d’établir une hiérarchie dans


l’intensité de ses besoins et d’établir des priorités.
III) Les biens et services

Pour satisfaire ses besoins illimités et solvables, l'homme doit disposer des
ressources nécessaires.

Ces ressources ou ces biens sont limités car ils sont rares, parfois trop rares,
ou mal répartis dans l'espace, ou hors de portée financière.

Les biens sont soient des objets matériels tangibles (biens proprement
dits), soient des biens immatériels intangibles (les prestations de
services).
3.1. Les types de biens

On peut distinguer deux grandes catégories de biens et services :

Les biens et services durables

Et les biens et services non durables


 Les biens durables

Ce sont des biens dont l’utilité économique est détruite de manière


progressive et lente sur une période plus ou moins longue dans la
satisfaction des besoins.

Dans cette catégorie on retrouve les éléments immobilisés du patrimoine


comme les habitations, les immeubles, les machines, l’électroménager, les
meubles, l’habillement, etc.

Leur utilisation s’étale de manière plus ou moins longue dans le temps.


 Les biens non durables

Ce sont des biens dont le transfert d’utilité dans la satisfaction des


besoins s’effectue de manière relativement courte dans le temps.

Très souvent ils disparaissent dès leurs premières utilisations.

Cette catégorie de biens comprend les produits alimentaires, l’énergie, etc.

On les appelle aussi des biens fongibles ou biens périssables.


3.2. Quelques caractéristiques des biens

Les biens, qu’ils soient de consommation durable ou non durable, ont trois
caractéristiques principales :
l’utilité,
la complémentarité,
et la substituabilité.
 L’utilité économique d’un bien est sa capacité à satisfaire un besoin.
Dans la satisfaction des besoins, cette utilité est soit progressivement
transférée (cas des biens durables), soit transférée en une seule prise (cas
des biens non durables).

La complémentarité est la caractéristique des biens dont l’association est


nécessaire pour la satisfaction d’un même besoin. Ainsi, deux biens sont
dits complémentaires s’ils ne peuvent être dissociés pour la satisfaction
d’un même besoin. Par exemple la voiture et le carburant, le tableau et la
craie sont des compléments ou des biens complémentaires.

La substituabilité est le caractère d’un bien qui peut remplacer un autre
bien dans la satisfaction d’un même besoin. Ainsi, deux biens sont dits
substituables s’ils peuvent être dissociés pour satisfaire un même besoin
(café et thé, poisson et viande, etc.). Un bien substitut est un bien qui peut
être utilisé à la place d’un autre. Par exemple vous pouvez prendre
l’autobus plutôt que le train.
IV) Les deux grandes approches de l’analyse
1) La microéconomie

La microéconomie s’intéresse au comportement des consommateurs, des


entreprises, des marchés particuliers ainsi qu’à la répartition des revenus.
En micro éco, le point de départ est l’analyse à l’échelle d’un agent
économique.

Le consommateur possède ainsi une fonction d’utilité et le producteur une


fonction de production.
Le programme du consommateur est de maximiser son utilité sous contrainte
de son revenu.
Celui du producteur est de maximiser son profit sous contrainte de coût de la
production.
2) La macroéconomie

Dans le cadre de la macroéconomie, l’économie est saisie dans sa globalité.

Le point de départ de l’analyse macro économique se situe à l’échelle de tous


les agents économiques.

La macroéconomie s’intéresse à la performance globale d’un pays; celle-ci est


associée à des variables comme le chômage et l’inflation.
Questions de compréhension et discussion

1) Selon vous, pourquoi dit-on que les autres sciences sont-elles au


service de l’économie?

2) Pourquoi l’homme est souvent qualifié d’être insatiable?

3) Quand le revenu des ménages augmente, la part relative des dépenses


d’alimentation a tendance à diminuer: Pourquoi?

4) En tant qu’expert, quelle orientation économique stratégique


donneriez vous aux gouvernants de votre pays pour son développement?
Chapitre2: L’activité économique

I) Les agents économiques

Un agent économique est une cellule élémentaire, un centre autonome


d’action et de décision.

Il peut s’agir d’une personne physique (commerçant, paysan,


consommateur, etc.) ou d’une personne morale (Entreprise, Administration,
etc.).

Donc il y a différentes catégories d’acteurs ou agents économiques qui tissent


entre eux des rapports d’échanges multiples moyennant des transferts
monétaires dans le cadre d'un circuit économique encore appelé
« diagramme de flux circulaires ».
Exemple de circuit économique simplifié
Interprétation et discussion

Le schéma de flux circulaires est un instrument pédagogique permettant


de décrire l’interdépendance des différents agents économiques.

Les relations entre agents sont matérialisés par des transferts de propriétés
physiques ou réelles (flux physiques ou réels) en contrepartie des transferts
monétaires et financiers (flux financiers) sur les différents types de
marchés.

Le marché représente le lieu, souvent abstrait, où se rencontrent une offre et


une demande pour aboutir à des échanges caractérisés par la formation des
prix .
Les principales catégories d’agents économiques

La multiplicité des agents économiques et la variété des opérations qu’ils


effectuent, rendent impossible le suivi individuel de leurs opérations.

Ainsi, les agents économiques sont regroupés au sein des groupes


homogènes suivant certains critères comme par exemple :

la fonction économique principale (consommation, production de biens et


services, opérations financières, distribution, etc.),

la nature et l’origine de leurs ressources.


Le système de comptabilité nationale français défini chaque agent économique
comme étant une unité institutionnelle et les regroupements d’agents comme des
secteurs institutionnels et en distingue 05 principaux.

Les ménages
Un ménage se défini comme une personne seule établit à son propre
compte ou un ensemble de personne vivant sous un même toit.

La fonction économique principale des ménages est la consommation et leurs


revenus proviennent essentiellement des rémunérations obtenues de leur
travail et des capitaux qu’ils détiennent.

Le secteur compte aussi les entreprises individuelles (agriculteurs, petits


industriels, artisans, commerçants, professions libérales), qui vendent des
biens et des services non financiers.
 Les entreprises ou les institutions non financières

La fonction principale des entreprises est la production des biens et services


dans un but lucratif.

A cet effet, elles combinent des moyens de production acquis sur les
différents marchés.

Les ressources des entreprises proviennent des bénéfices réalisés


(autofinancement) ou auprès des autres secteurs en capacité de financement
(endettement).
 Les institutions financières

La fonction principale des institutions financières est la production et la


vente des biens et services financiers.

Elles financent l’activité économique en collectant les disponibilités


financières auprès des agents à capacité de financement, pour les mettre
ensuite à la disposition des agents à besoin de financement.

Elles jouent donc un rôle d’intermédiation financière.


 Les institutions financières (suite)

Les ressources des institutions financières sont constituées par des fonds
qu'elles collectent :
 dépôt à vue ou à terme,
 vente de titres,
 emprunt...

Elles regroupent aussi les sociétés d’assurance (y compris les mutuelles) et


ont pour fonction principale la transformation des risques individuels en
risques collectifs, en garantissant le paiement d'une indemnité en cas de
réalisation d'un risque.

Leurs ressources proviennent des primes payées par les assurés en vertu de
contrats librement consentis.
 Les administrations

Les administrations produisent des services non marchands.

Il existe deux types d’administrations :

 Les administrations publiques. Leurs recettes proviennent des taxes,


impôts, cotisations sociales ; et sont reversées aux collectivités ou aux
structures de l’état.

 Les administrations privées (les associations, les syndicats, les partis


politiques les organisations religieuses, etc.).
Leurs ressources proviennent des cotisations des membres, des dons et legs
qu’elles utilisent pour produire des services non marchands destinés aux
ménages.
 L’extérieur

L’extérieur désigne tous les échanges ayant lieu entre l’économie nationale
(agents résidents) et le reste du monde (agents non-résidents).

Ce n’est donc pas un véritable secteur institutionnel.

Le reste du monde représente par exemple l’ensemble des opérations


effectuées entre le Mali et tous les autres pays et institutions du monde.

Ces opérations sont comptabilisées dans la Balance des paiements.


II) Les fonctions économiques

Les fonctions économiques principales sont :

 la production,
 la consommation,
 l’échange,
 la répartition,
 l’investissement et l’épargne.

Nos développement porteront essentiellement sur les concepts de production


et de consommation.
2.1. Le concept de la production

La production désigne l’activité socialement organisée destinée à crée


des biens et services. Elle est surtout le fait des entreprises.

La richesse d'un pays est évaluée à partir du niveau de sa production de


biens et de services, et le bien-être de ses populations en dépend.

Pour produire, l’entreprise combine des facteurs de production. Ces facteurs


sont, entre autres :
 Le travail,
 Le capital,
 Les ressources naturelles,
 Le progrès technique et l’information.
Les facteurs de production
L’analyse classique retient la production comme étant la résultante de la
combinaison de deux facteurs : le capital et le travail.

P = f(K,L), cela signifie que la production P est obtenue à partir de K unités


de capital et L unités de travail.

Pour varier le niveau de sa production, l’entreprise peut faire varier la


quantité de l’un des facteurs de production (généralement le travail), l’autre
restant constant; ou faire varier les deux facteurs simultanément.

Dans le premier cas (sur le court terme) on parle de rendements non


proportionnels. Le second cas (sur le long terme) correspond aux
rendements dits d’échelle.
Les facteurs de production (suite)

A partir de la formule générale, on peut calculer une productivité moyenne


par facteur : PL= Qté B&S/Qté L ; PK= Qté B&S/Qté K
Les facteurs de production (suite)

L’amélioration de la productivité dépend d’un certain nombre d’éléments :

 La performance des équipements utilisés. Par exemple, la charrue est


plus performante que la houe ; mais le tracteur est encore plus performant.

 La qualification des travailleurs c'est-à-dire leur formation


professionnelle.

 Les progrès de la science et des techniques permettent une forte


progression de la productivité.
La loi des rendements non proportionnels

Cette loi démontre qu’il existe des limites aux rendements des facteurs et
quelque soit le type de combinaison proposé.

La loi des rendements non proportionnels s’énonce comme suit :

« Si une production quelconque réclame l'emploi de deux ou plusieurs


facteurs de production et si l'on augmente progressivement, de la même
dose la quantité employée d'un facteur, tandis que la quantité de l'autre
ou des autres facteurs reste inchangée, le produit marginal du facteur
variable (c'est-à-dire le rendement apporté par l'unité additionnelle de
facteur variable employée) s'élève jusqu'à un certain point, puis
décroît ».
La loi des rendements non proportionnels (suite)

Pour bien noter que les rendements décroissants ne concernent pas le


produit total, mais le produit marginal du facteur variable, ou appelle parfois
la loi des rendements non proportionnels, loi de décroissance du produit
marginal.

En réalité, toute activité humaine commence d'abord par une phase de


rendements croissants et de coûts décroissants, puis un rendement
maximum pour une combinaison optimale des facteurs de production, enfin
une phase de rendements décroissants et de coûts croissants.
Caractéristiques des facteurs de production

La production est le résultat de la combinaison des différents facteurs.

Par souci de simplification, l’analyse économique classique retient deux


facteurs :
le travail
et le capital.
Le travail

Le travail est toute activité qui produit des objets ou des services qui ont
une valeur d'usage. Ainsi, la valeur d’un bien est déterminée par la quantité
de travail qui lui est socialement incorporé.

Cependant la théorie économique ne considère comme productives que les


activités recourant à l’utilisation d’un travail rémunéré.

La force de travail, est "l'ensemble des facultés physiques et intellectuelles


qui existent dans le corps de l'homme, dans sa personnalité vivante, et qu'il
doit mettre en œuvre pour produire des choses utiles« (Marx). Celle-ci est
une marchandise.
Le capital

Produire exige du travail, mais le travail seul est d'une efficacité limitée.

L'homme a besoin d'outils pour accroître l'efficacité de son travail, pour


augmenter l'échelle de la production. Il lui faut des moyens de production ou
encore du capital (capital technique).

Le capital apparaît comme un ensemble de ressources hétérogènes et


reproductibles dont l'emploi permet, par un détour de production,
d'accroître la productivité du travail humain.
Le capital peut être classé en deux catégories selon la durée d’intervention
dans le processus productif : le capital fixe et le capital circulant.

Le capital fixe désigne l’ensemble des biens de production qui peuvent


intervenir dans plusieurs cycles de production sans subir de transformations
autre que l’usure.

Le capital circulant inclut l’autre partie du capital technique, à savoir


l’ensemble des moyens de production qui sont transformés ou détruits au
cours du processus de production.
Application sur les rendements non proportionnels

Complétez le tableau ci-dessus en calculant le produit physique marginal Qm


et le produit physique moyen QM, représentez les graphiquement.

Nombre d'ouvriers (L) Produit physique Produit physique Produit physique


Total (Q) Marginal (Qm) Moyen (QM)
0 0

1 5

2 15

3 27

4 36

5 40

6 42

7 42

8 40
Application sur les coûts de production
Quantités produites (en tonnes) Coûts fixes (en milliers de francs) Coûts variables (en milliers de
francs)
1 120 160
2 120 340
3 120 460
4 120 550
5 120 620
6 120 680
7 120 750
8 120 840
9 120 960
10 120 1150
11 120 1410
12 120 1750
Application sur les coûts de production (Questions)

1°) Calculer les coûts totaux; moyens et marginaux

2°) Représenter les graphiquement et en commenter l’évolution.


2.2. Le concept de la Consommation

La consommation se définie comme toute diminution ou toute destruction de


l’utilité économique d’un bien.

C’est l'utilisation des biens et services en vue de satisfaire les différents besoins.

Etymologiquement, le mot « Consommer » vient de l’expression latine « cum


summa » qui signifie achever (faire la somme totale).

Exemple : La cigarette est consommée lorsque le fumeur écrase le mégot, une


chemise (bien de consommation semi durable) est consommée lorsque son
utilisateur estime qu’elle ne répond plus à ses besoins d’habillement et cesse de la
porter.
Les types de consommation

Il existe deux principaux types de consommation :

la consommation finale,

et la consommation intermédiaire.


La consommation finale

C’est l’utilisation de biens et services par le consommateur final


(satisfaction finale) sans que ces biens ne soient incluent dans une
combinaison productive et ne concourt à l’accroissement du niveau de
la production. Elle est surtout le fait des ménages et de l’Etat.

Il convient de distinguer :

Les biens de consommation fongibles ou périssables, qui disparaissent


dès leurs premiers usages (pain, autres produits alimentaires…) ;

Les biens de consommation durables qui peuvent être utilisés plusieurs


fois sur une période plus ou moins longue (vêtement, réfrigérateur…) et qui
ne sont cependant pas des biens de productions.
La consommation intermédiaire

C’est l’utilisation de biens et services pour produire d’autres biens et


services plus finis servant à la satisfaction finale des besoins.

Elle est surtout le fait des entreprises.

Exemple : le coton, le cuivre, toutes les matières premières…


Nature et structure de la consommation des ménages

Le budget d’un ménage (revenu) est généralement consacré à un certain


nombre de poste de dépenses :

 L’alimentation
 Le logement
 L’Eau et l’électricité
 La santé et l’hygiène
 Le transport et les télécommunications
 L’éducation, la culture et les loisirs, etc.

Le coefficient budgétaire mesure la part d’un type particulier de dépense


par rapport à l’ensemble du revenu.
Nature et structure de la consommation des ménages (suite)

La priorité est souvent donnée à la satisfaction des besoins primaires,


ensuite viennent les besoins secondaires puis les besoins de loisirs et de
culture sont les derniers à être satisfaits.

Cela ne signifie toutefois pas que la part du revenu affectée aux besoins
primaires est plus grande.

En effet, Ernst Engel consacrait dans sa loi : « plus le revenu augmente


plus la part consacrée aux dépenses alimentaires diminue ».
Les facteurs qui influencent la consommation des ménages

Plusieurs facteurs peuvent jouer positivement ou négativement sur la


consommation des ménages, les plus significatifs étant :

 le revenu
et le niveau des prix.
Le revenu

Le volume des biens et services accessibles à un ménage dépend tout d’abord


de son revenu. C = f(R)

John M Keynes est le 1er à avoir retracer la relation entre le revenu et la


consommation : Revenu = Consommation + Epargne

La partie du revenu non consommée est l’épargne qui constitue une


disponibilité financière pouvant être affectée à l’investissement.

Epargne = Revenu – Consommation, donc Epargne = Investissement


Le revenu (suite)

L’élasticité revenu de la consommation indique en pourcentage, de


combien varie la demande de consommation d’un type de bien quand le
revenu varie de 1%.

Si nous désignons par ∆R/R le pourcentage de variation du revenu, ∆C/C, le


pourcentage de variation de la consommation; le coefficient d’élasticité
revenu de cette consommation se calcule par :

Er/c= ∆C /C : ∆R /R.
Le revenu (suite)

A partir de la valeur de Er, on distingue :

Les biens inférieurs dont la consommation diminue en valeur absolue


quand le revenu s’accroit. Er<0.

Les biens normaux dont la consommation croit avec le revenu,


l’augmentation de la consommation étant proportionnellement plus faible
que celle du revenu. 0<Er<1.

Les biens neutres dont la consommation croit au même rythme que le


revenu. Er=1.

Les biens supérieurs dont la consommation augmente relativement plus


que le revenu. Er>1.
Le prix

L’influence des prix sur le comportement du consommateur sera analysée


sous 2 aspects :

Il faut d’abord établir la relation fondamentale entre le prix d’un bien et la
demande de consommation de ce bien, on détermine alors la fonction de la
demande.

Il faut ensuite analyser les répercussions d’une modification du prix d’un
bien sur la demande de consommation. On le fera à l’aide des élasticités
prix de la demande.
La fonction de la demande

La relation générale entre le prix et les quantités demandées de biens


détermine la fonction de demande. C = f(P)

Selon cette relation, les quantités demandées de biens varient en sens


inverse de l’évolution des prix.

Les biens qui obéissent à cette loi sont dits biens normaux.
Les élasticités prix de la demande

Le coefficient d’élasticité prix Ep est le rapport de la variation relative de la


consommation à la variation relative du prix de ce même bien.

Ep/C=∆C/C : ∆P/P

Dans le cas d’une demande normale une variation du prix entraine une
variation de la consommation en sens opposé.

Ainsi en général, Ep<0 mais plusieurs cas peuvent être distingués suivant
l’intensité de la réaction face au changement de prix :
Les élasticités prix de la demande (suite)

Si -1< Ep <0, la demande est dite inélastique ou faiblement élastique. C’est
le cas de certains produits alimentaires.

Si Ep = -1, alors prix et demande varient proportionnellement en sens


opposé. Une hausse des prix de 5% se traduit alors par une diminution de
la consommation de 5%.

Si Ep < -1, la demande du bien considérée est dite élastique.

Si Ep = -2 signifie que lorsque le prix varie de 1% la demande varie (baisse)


de 2%.
La fonction de consommation

La fonction de consommation est fondée sur les relations entre le revenu et


les dépenses de consommation.

On peut apprécier ces relations par les propensions à consommer. Elles sont
de deux types :

la propension moyenne


et la propension marginale.
La propension moyenne à consommer
La propension marginale à consommer

C’ est le rapport entre l’accroissement du revenu et l’accroissement de


la consommation, les deux quantités étant mesurées en unités de
salaires :
ΔC/ΔR
La consommation est un indicateur du niveau de développement des forces
productives.

Plus son niveau est élevé, plus les revenus sont d’un niveau appréciable et
mieux est assuré le bien-être des populations.

Par contre, un bas niveau de consommation est le résultat d’un niveau


dérisoire des revenus.
Application sur la consommation

La rémunération d’un salarié s’élève à 7200$ par mois. Il dépense ce revenu


selon la clé de répartition suivante :

- Alimentation:---------40%
- Logement:-------------20%
- Habillement:----------10%
- Loisirs:-----------------20%

Les élasticités revenu de chacune de ces demandes sont respectivement: 0,5 -


0 - 0,7 - 1,2.
Durant la période écoulée , il a enregistré une augmentation de revenu de
12%.
Application sur la consommation (suite)
TAF:
1°) Elaborez un tableau fournissant les indications suivantes :
- les diverses dépenses avant augmentation du revenu
- les taux de variation de ces dépenses
- les variations absolues de ces dépenses.
- les dépenses après augmentation du revenu.

2°) Calculer l’élasticité- revenu de la dépense totale.

3°) Commenter l’évolution du taux d’épargne.


III) Les systèmes économiques

Un système économique se défini comme le cadre juridique, politique et


organisationnel qui régie les rapports des forces productives entre elles
et dans lequel se déploie l’activité économique toute entière.

Les systèmes économiques se distinguent à travers les caractéristiques


suivantes :

Le mode de propriété des moyens de production, qui peut être soit
public, soit privé ;

Le mode de régulation de l’activité économique, qui peut s’effectuer soit


par le marché, soit par la planification dirigiste.
 Le mode de gouvernance politique du pays qui peut être soit
démocratique (élections libres entre plusieurs partis), soit totalitaire
(absence d’élections multipartites, parti unique ).

Deux grands systèmes économiques ont longtemps coexisté :

le capitalisme

et le socialisme.
3.1. Le système capitaliste ou l’économie de marché

Le capitalisme peut être défini comme un système socio-économique


caractérisé par la propriété privée des moyens de production et la
régulation de l’activité économique par le marché.

On y distingue deux classes sociales :

 les capitalistes détenteurs des moyens de production


 et les ouvriers pourvoyeurs de travail.

Dans ce système, les entreprises sont motivées uniquement par la recherche


du profit et il prévaut une totale liberté des initiatives individuelles.
Les origines du capitalisme

Le terme de capitalisme est apparu dès le milieu du 19e siècle, et il semble


avoir été utilisé pour la première fois par l'école historique allemande.

Ainsi, selon :

BUCHER (industrial evolution) et SCHMOLLER (Principes d'économie


politique) il y’a capitalisme dès qu'il y a organisation de la production en
fonction d'un marché éloigné du lieu de production.

Ils font donc remonter l'origine du capitalisme au moment où le "marchand


s'interpose entre l'artisan producteur et le consommateur, et ce, dès la fin du
moyen âge ».
Werner SOMBART (l'apogée du capitalisme, Paris, Payot, 1932), l'essence du
capitalisme réside dans l'esprit qui se caractérise par :

 L’esprit d’entreprise

 L’esprit d’acquisition

 L’esprit bourgeois (calcul, rationalité)


F. PERROUX se fondant sur l'enseignement de SCHUMPETER, caractérise le
système capitaliste par : son esprit, sa forme et ses techniques.

 L'esprit, c'est-à-dire le mobile dominant de l'activité économique est la


recherche du plus grand profit.

 La forme, soit le cadre social, juridique, institutionnel de l'activité


économique et des relations entre agents, se caractérise par quatre traits :
la propriété privée des moyens de production, la libre disposition du
travailleur de sa force de travail, le rôle central du marché et de
l’entrepreneur, la non participation de l’Etat à l’activité économique.

 La technique, qui repose essentiellement sur l’usage massif de la machine


et du progrès technique.
3.2. Le système socialiste

Le socialisme se distingue par deux caractéristiques essentielles :

 la propriété collective des moyens de production et d’échange,


 et la planification centralisée de l’économie.

Les fondements idéologiques du système socialiste (intérêt collectif et


socialisation de la production) sont radicalement opposés à ceux de
l’économie de marché (responsabilité et libre concurrence).
Dans le système socialiste, l’initiative de produire les biens et services relève
des prérogatives de l’Etat.

C’est l’Etat qui décide d’utiliser les facteurs de production, de les répartir, de
les rémunérer selon les règles qu’il défini.

Les problèmes que produire, comment produire et pour qui produire


sont résolus par les pouvoirs publics, en fonction de l’intérêt général.
3.3. Evolution des systèmes économiques

Les systèmes économiques sont les résultats des évolutions sociopolitiques.


Ils ont des références spatiales et temporelles. Ce sont des phénomènes
soumis à la dialectique de l’histoire et sont, par conséquent, voués au
changement.

Des corrections peuvent se faire par des reformes, sinon par des
modifications profondes ou radicales de la structure de base pouvant
conduire au changement du système économique lui-même.

Ainsi, pour Marx, cinq systèmes socio-économique majeures ou modes de


production se sont succédés dans l’histoire : le système ou mode de
production primitif, le mode de production esclavagiste, le mode de
production féodal, le mode de production capitaliste et le mode de
production socialiste .
Questions de compréhension et discussion

1) Après avoir rappeler les fonctions des différentes catégories d’agents


économiques, dites laquelle vous parait la plus importante pour
l’économie nationale.

2) Selon vous, l’amélioration de la productivité d’un travailleur peut


dépendre de quels facteurs?

3) Expliquez les raisons de la faiblesse de l’investissement dans un pays


en développement comme le Mali.
Chapitre3: Les grands courants de la pensée économique

La pensée économique, en tant que raisonnement cohérent, structuré et


autonome est relativement jeune; surtout lorsqu’on la compare à celles de
certaines sciences.

Elle est constituée d'un ensemble d'approches, de grands courants qui sont à
l’origine des discussions et des débats relatifs à la vie économique et sociale
des individus.

Au cours du temps, l’économie a connu plusieurs courants de pensée qui ont


respectivement influencé les attitudes des gouvernants : le courant
mercantiliste, le courant physiocrate, le courant classique, le courant
marxiste et le courant néoclassique, le courant keynésien.
I) Le mercantilisme : Protéger pour développer

Dans un contexte de capitalisme commercial marqué par la multiplication


des moyens de transport, les grandes découvertes et les monarchies absolues
en Europe, se développe le courant mercantiliste, qui dominera la pensée
économique entre le 15e siècle et le milieu du 18e siècle.

Jusqu’au moyen-âge, les questions économiques étaient traitées sous le


prisme de la religion et de la philosophie. Les philosophes et les théologiens
étaient les principaux penseurs sur les questions économiques.

Le mercantilisme marque la fin de la prééminence des doctrines de l’église


dans l’organisation sociale.
Les principes fondamentaux du mercantilisme

Le mot « mercantilisme » vient de l’italien « mercante » qui signifie


« marchand ».

Cette doctrine économique prône le développement économique par


l’enrichissement des Etats-nations au moyen de l’or d’abord, puis du
commerce, mais aussi de l’industrialisation. En effet, elle a pour objectif le
renforcement de la puissance de l’Etat, représenté par le monarque absolu.

Le mercantilisme se base sur le protectionnisme et l’interventionnisme


étatique. Les mercantilistes encouragent la conquête des marchés
extérieurs, mais recommandent la préservation du marché intérieur.
Les différentes écoles mercantilistes

De la fin du moyen-âge au milieu du 18e siècle, le mercantilisme se répandra


dans la plupart des nations européennes en s’adaptant aux spécificités
nationales.

Il existe donc plusieurs écoles mercantilistes qui se différencient


principalement sur la façon de procéder pour accumuler la richesse.

On distingue parmi les écoles mercantilistes : le mercantilisme espagnol ou


le bullionisme, le mercantilisme français ou le colbertisme, le
mercantilisme anglais ou le commercialisme, etc.
Les différentes écoles mercantilistes (suite)

le bullionisme espagnol qui consistait au pillage des mines d’or des riches
colonies d’Amérique centrale et latine.

le mercantilisme commercial anglais qui devait rentabiliser la flotte


maritime de l’Angleterre .

le mercantilisme manufacturier français ou colbertisme qui consistait à


acheter au prix les plus faibles les matières premières, à les transformer
dans les manufactures françaises et à les réexporter avec une forte valeur
ajoutée.
Les différentes écoles mercantilistes (suite)

Les mercantilistes n’étaient pas des théoriciens mais des commerçants, des
hommes d’Etat capables de poser des actes comme : William Petty, Thomas
Mun, Jean B Colbert, Richard de Cantillon, etc.
II) La physiocratie : Laisser faire – Laisser passer

Le terme de physiocrate, développé par Pierre Samuel Dupont de


Nemours, signifie littéralement « gouvernement de la nature » (du grec
Phusis = nature et Kratos = pouvoir).

L'école des physiocrates est originaire de France et a eu son apogée au cours


de la seconde moitié du 18ème siècle.

Le plus célèbre d'entre eux est François QUESNAY, auteur du 1er « Tableau
Economique d’Ensemble » en 1758, première représentation globale de
économie nationale sous formes de circuit.
Le tableau économique des physiocrates

Dans ce tableau, Quesnay se propose de montrer la circulation des biens


dans le corps social.

La société de QUESNAY comprend trois classes sociales :

 classe productive (agriculteurs),


 classe des propriétaires terriens,
 classe stérile (artisans, professions libérales…).
Les idées essentielles

Les idées essentielles qui ressortent de l’école physiocrate sont :

- La terre est présentée comme la seule créatrice de richesses. Les autres


activités comme l'artisanat ou la manufacture n'étant que transformatrices
(« tout vient de la terre »).

- La croyance en des « lois naturelles » : Contrairement aux mercantilistes,


les physiocrates s'opposent à l'intervention de l'État.

-Les Physiocrates sont partisans du libéralisme économique (liberté


d'entreprendre, de faire du commerce). L'individu sait à priori mieux que
l'Etat ce qui est bon pour lui.
Quelques auteurs physiocrates
- Vincent, marquis de GOURNAY (1712-1759) : C’est à lui que l’on doit la
célèbre formule « Laissez faire, laissez passer, le monde va de lui-même »

- Victor de Riqueti, marquis de MIRABEAU (1715-1789) : « L’ami des


hommes » et la « Théorie de l’impôt », il développe l’idée d’un retour aux
valeurs de la terre et la nécessité d’une plus grande liberté laissée par l’Etat
aux agents économiques.

- Paul Pierre, le mercier de la rivière, (1720-1794) : « L'ordre naturel et


essentiel des sociétés politiques », 1767.

- Anne Robert Jacques TURGOT (1727–1781) : « Réflexions sur la formation


et la distribution des richesses ». Il constitue un trait d’union entre la
physiocratie et l’économie politique classique et partage l’idée selon laquelle
le sol est la seule source de richesse.
III) Le courant classique

La pensée classique accompagne les révolutions industrielles en occident.


Elle marque l'avènement de l'économie moderne.

La période classique commence avec le traité d’Adam Smith sur la Richesse


des nations en 1776 et se termine avec la publication en 1848 des «Principes
d’économie politique » de John Stuart Mill.

C'est Karl MARX qui inventera le terme classique en opposant les


économistes classiques aux économistes « vulgaires ».

Pour Keynes, tous les économistes qui adhèrent à la loi de SAY font partie de
l'école classique.
Les idées essentielles

Les idées essentielles qui ressortent de l'école classique sont :

- La croyance en des « lois naturelles », comme les physiocrates, c'est-à-


dire un marché autorégulé par la concurrence. L'équilibre économique se
réalise spontanément (notamment par les prix qui s'ajustent à la hausse ou
à la baisse).

- La liberté économique, le libre échange « laisser faire, laisser passer »


et la théorie de « l'Etat Gendarme » (l'État se contente d'assumer les
fonctions régaliennes : la police, la défense nationale, l'Éducation nationale,
la justice).
Quelques auteurs classiques

- Adam SMITH (1723-1790) : « Recherche sur la nature et les causes de la


richesse des nations », 1776

- David RICARDO (1772-1823) : « Principes de l'économie politique et de


l'impôt », 1817

- Jean Batiste SAY (1767-1832) : « La loi des débouchés », 1803

- Thomas Robert MALTHUS (1766-1834) : « Essaie sur le principe des


populations », 1798

- John Stuart MILL (1806-1873) : « Principes de l'économie politique »,


1848
IV) Le courant marxiste : Le socialisme

Le socialisme moderne, souvent appelé « socialisme scientifique » commence


avec les travaux de Karl MARX et de Friedrich ENGELS.

Avant lui, des théories du socialisme ont été formulées, les unes plus
réalistes que les autres. On les qualifie souvent de « socialisme utopique ». Il
s’agit, entre autres, des théoriciens suivants :

 Jean Léonard de SISMONDI (1773-1842)


 Charles FOURIER (1772-1837)
 Saint-SIMON (1760-1825)
 Pierre J PROUDHON (1802-1864)
Karl MARX et le socialisme scientifique

Karl Marx (1818-1883), théoricien et révolutionnaire socialiste allemand, a


profondément marqué la pensée économique et sociale au 19ème et 20ème
siècles.

Le socialisme de MARX est beaucoup plus systématique. Il est l’initiateur du


mouvement ouvrier international et a, en particulier, développé le concept de
classes sociales.

Pour lui, l’« histoire de la société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de la
lutte des classes ». Son œuvre réside dans une analyse critique du
capitalisme, qu'il condamne résolument.
Karl MARX et le socialisme scientifique (suite)

Selon Marx, il y a deux (02) catégories fondamentales de personnes :


 les capitalistes (détenteurs des moyens de production)
 et les prolétaires (ouvriers).

Les capitalistes achètent la force de travail des ouvriers le moins cher


possible, juste ce qu'il faut pour entretenir leur santé et assurer la survie
avec leur famille.

Naturellement, les ouvriers rapportent beaucoup plus que ce qu'ils coûtent :


la différence, c'est la plus-value, que les capitalistes s'approprient.
Karl MARX et le socialisme scientifique (suite)

Des contradictions fondamentales s’imposent au sein du capitalisme :

 L'objectif des capitalistes : accumuler toujours davantage de plus-value («


exploitation de l'homme par l'homme »). Ainsi petit à petit, le système se
concentre et le capital est aux mains d'un nombre limité de capitalistes.

 Le prolétariat prend conscience de son exploitation.

 La baisse tendancielle du taux de profit en raison de la mécanisation.

La théorie de la valeur-travail de Ricardo (travail : source unique de la valeur)


conduira Karl Marx, à considérer le profit des capitalistes comme étant un
résultat de l'exploitation de la force de travail des prolétaires.
V) Les écoles néoclassiques

Les néoclassiques approfondissent et rénovent la pensée classique dans une


approche résolument microéconomique.
La différence essentielle avec l’école classique est :

- Pour les classiques, la valeur des biens est fondée sur leur coût de
production, notamment le coût du travail (Ricardo).

- Pour les néo-classiques, la valeur des biens est essentiellement fondée


sur leur utilité. Cette école est à la base du concept du marginalisme.
Le terme marginalisme vient du fait que cette école a été la première à utiliser
la notion d‘utilité marginale comme déterminant de la valeur des biens.
V) Les écoles néoclassiques (suite)

Le courant néoclassique se caractérise par une extrême mathématisation et


utilise, en particulier, le calcul différentiel comme instrument principal de
raisonnement.

Ces principales écoles sont :

 l'école de Lausanne ;
 l'école de Cambridge ;
 l'école de vienne.
L’école de Lausanne

Représentée par le français Léon Walras (1834-1910) et l'Italien Vilfredo


Pareto (1848-1923), cette école se caractérise par les thèmes centraux
suivants :

La théorie de l'équilibre générale (de WALRAS), c'est à dire de l'équilibre


simultanée sur l'ensemble des marchés. Tous les marchés sont
interdépendants. Un seul système de prix permet d’assurer simultanément
leur équilibre.

L’optimum de Pareto, appelée « théorie des états efficaces » est une


situation où il n’est plus possible d’améliorer la situation d’un agent
économique sans détériorer la situation d’au moins un autre agent
économique.
L’école de Lausanne (suite)

La théorie de l'équilibre générale restera relativement ignorée jusque dans les


années trente, où elle sera tirée de l'oubli par le Britannique John HICKS
(prix Nobel 1972).

Elle connaîtra ensuite d'importants développements avec les contributions de


l‘américain Kenneth ARROW (prix Nobel 1983) et du Français Maurice
ALLAIS (prix Nobel 1988).
L’école de Cambridge

Dominée par la personnalité d'Alfred MARSHALL (1842-1924), cette école


se présente comme moins mathématique et plus concrète que l'école de
Lausanne.

Elle cherche à se débarrasser des complications nées de l’interdépendance


des différents marchés en développant la méthode de l'équilibre partiel, qui
consiste à étudier un marché sous l'hypothèse "toute choses égales par
ailleurs".

En effet, il suppose que les différents marchés n’interfèrent pas de façon


significative les uns avec les autres.

On lui doit également la distinction entre les notions de courte et de longue


périodes dans l’analyse économique.
L’école de Vienne
Fondée par Carl Menger, la branche autrichienne de l'école néoclassique a
comme principaux représentants :

Friedrich Von WIESER (1851-1926), Eugen Von BOHM-BAWERK (1851-


1914), et plus tard Ludwig Von MISES (1881-1973) et Friedrich Von
HAYEK (1899-1992), prix Nobel en 1974.

Les néoclassiques autrichiens sont des adeptes rigoureux de l'individualisme


méthodologique (qui amènera HAYEK à rejeter toute forme de
macroéconomie).

Ils mettent l'accent sur la dimension psychologique de leur doctrine et


refusent d'utiliser les mathématiques, en soutenant les positions libérales
intransigeantes.
VI) John Maynard KEYNES et le Keynésianisme

John Maynard Keynes (1883-1946) de Cambridge a comme œuvre


principale : « Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie »
(1936).

Il écrit dans le contexte de la crise économique des années trente (années qui
ont suivi la crise de 1929) et tente d'apporter les moyens de compréhension
et un schéma d'action pour lutter contre la crise (crise marquée par la
déflation, la surproduction, les faillites d’entreprises, le chômage, …).

Son analyse, strictement macroéconomique est menée en terme de circuit.


VI) John Maynard KEYNES et le Keynésianisme (suite)

Pour Keynes la demande est fondamentale, et surtout la « demande


effective », c'est à dire la demande anticipée par les producteurs.
L'intervention de l'Etat dans l'économie est nécessaire pour soutenir cette
demande.

C'est elle qui détermine les autres éléments du circuit : production, revenu,
emploi...

Le libre fonctionnement des marchés ne conduit pas forcement à l'équilibre.


Des déséquilibres durables sont possibles, en particulier sur le marché du
travail où la demande des entreprises s'ajuste en fonction de la demande
effective même si cela ne correspond pas au plein emploi.
VI) John Maynard KEYNES et le Keynésianisme (suite)
L’intervention de l'Etat consistera (par une politique : monétaire, budgétaire)
à relancer la consommation et l'investissement de façon à amener la
demande globale à un niveau compatible avec le plein emploi.

En somme, Keynes reste profondément libéral. Il ne remet pas en cause, sur


le plan des principes, la liberté d'entreprise. Il s’oppose alors, aux
économistes classiques et néoclassiques en particulier sur le fait que pour lui
l’économie de marché laissée à elle-même ne permet pas d’assurer
automatiquement l’équilibre sur l’ensemble des marchés.

La pensée et les travaux de Keynes ont profondément marqué plusieurs


générations d’économistes qui ont contribué à les propager jusqu’à
aujourd’hui; donnant ainsi naissance à une véritable doctrine : le
keynésianisme
Questions de compréhension et discussion
1) Pensez vous que dans un système capitaliste, l’Etat n’a aucune
participation à l’activité économique?

2) En matière d’élaboration de politique budgétaire, dites si votre pays


adopte certains concepts keynésiens et expliquez les.

3) Pourquoi, dans la construction de la pensée économique, Karl MARX est


considéré par certains comme l’un sinon le plus grand économiste?

4) Qu’est-ce qui différencie les physiocrates des classiques?

5) Selon vous qu’est-ce qui peut expliquer la chute du socialisme?

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