1.0 La Bio en 10 Questions
1.0 La Bio en 10 Questions
1.0 La Bio en 10 Questions
L’agriculture biologique
en 10 questions
1/
1/LLE
E MARCHÉ
MARCHEDU DU EST-IL
BIOBIO PORTEUR
EST-IL ?
PORTEUR ?
De la production à la consommation, le et 2016, le marché alimentaire des
développement du Bio n’a jamais atteint produits bio a progressé de plus de
un tel niveau. La progression récente des +82 % pour une valeur de+3,2 milliards
filières bio françaises et leur structuration d’euros. Le secteur bio demeure le facteur
répond, non seulement, à la demande de croissance majeur du secteur alimen-
croissante de produits bio, mais aussi à la taire.
sensibilité accrue des consommateurs
La meilleure diffusion des produits bio
concernant l’origine des produits biolo-
explique majoritairement cette crois-
giques (85 % des Français se déclarent
sance : meilleure présence dans les com-
intéressés par des produits bio et locaux).
merces de proximité, le drive, élargisse-
Entre 2011 et 2016, le nombre de ment des gammes dans les hyper et su-
producteurs bio a progressé de 40%, permarchés et de nombreuses ouvertures
les transformateurs et distributeurs de magasins spécialisés.
de 22,3%. Sur la même période, les
De plus, 71 % des produits bio con-
surfaces biologiques engagées en bio ont
sommés en France sont produits en
gagné 563 000 ha, soit une croissance de
France (81 % lorsque l’on exclut les pro-
+60 %. La part de la surface agricole utile
duits exotiques). Et 50% des importations
des exploitations françaises conduite en
proviennent des pays de l’Union euro-
bio est passée de 3,6 % à 6,5 %.
péenne.
Ces excellents chiffres sont portés par une
http://www.agencebio.org/communiques-
consommation des produits biologiques
et-dossiers-de-presse
qui ne cesse de se renforcer. Entre 2011
2017
2/ Y A-T-IL DES DÉBOUCHÉS EN ALSACE ?
En grandes cultures, les producteurs bio met de proposer un débouché bio sur une
731 25090 ha 7,2 % historiques, équipés pour le stockage et bonne partie du territoire alsacien.
* triage à la ferme, travaillent souvent en
Pour la viande, une coopérative nationale
direct avec les moulins et fabricants d’ali-
* certifiées et en conversion
UNEBIO valorise la viande de bovin, veau,
ments. Depuis peu, les organismes stock-
agneau, porc (et volaille hors Alsace). En
eurs se positionnent sur le bio (ex. En
2018 Alsace, c’est CLOE qui assure la logistique.
Estimations au 31/12/2018 2016, Armbruster dédie un silo au bio. En
D’autres circuits de vente existent par le
2017, la CAC s’associe à Probiolor et le
839 fermes 27190 ha Comptoir Agricole s’affiche plus clairement
biais des maquignons pour les groupes
engagées en bio conduits en bio Charal et Bigard. Des débouchés directe-
sur ce créneau). Les filières céréalières
ment auprès des bouchers se développent
98 nouvelles fermes 8% de la SAU sont également portées par la demande
en AB, ainsi que la vente directe.
locale : orge et houblon pour des bières
100% Alsace, blés meuniers d’Alsace. Des En fruits et légumes, en lien avec
fabricants de bretzels et pâtes d’Alsace l’OPABA et l’IFLA, les producteurs alsaciens
sont à la recherche de matière première s’ouvrent à la GMS, en créant la marque
bio et locale. Une filière sarrasin bio d’Al- Fruits et légumes bio d’Alsace et ses outils
sace est également en projet. Enfin, la de communication. La majorité des vo-
demande en légumes secs (lentilles, pois lumes reste cependant écoulée en vente
chiches, pois cassés) ouvre de nouvelles directe, paniers, etc.
perspectives en plus des cultures tradition-
En viticulture, le label bio est un plus
nelles (maïs, soja, blé, triticale,
pour se démarquer notamment sur les
épeautre…).
marchés à l’export.
En lait, le débouché existe depuis plus de
Des fiches filières, réalisées par l’OPABA,
vingt ans pour les producteurs d’Alsace
donnent les principaux chiffres et opéra-
Bossue et de la vallée de Kaysersberg,
teurs économiques impliqués en Alsace et
collectés par Lactalis. Mais depuis 2015,
le schéma de filière.
Source : Observatoire régional de l’agriculture l’arrivée du GIE Biolait et le positionne-
biologique en Alsace—OPABA ment des laiteries Sodiaal et Eurial, per-
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3/ L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE EST-ELLE MEILLEURE
POUR L’ENVIRONNEMENT ?
RMT DEV’AB
Le Réseau Mixte Technologique
D’après les travaux du RMT Dév’AB (voir ci-contre), les performances environnemen-
«Développement de l’Agriculture
tales de l’agriculture biologique (AB) sont globalement meilleures que celles de l’agri-
Biologique» est un réseau de
culture conventionnelle (AC).
compétences spécifiques à l’AB,
piloté par l’ACTA, qui associait des
partenaires de la recherche, de la
formation et du développement
agricole (11 instituts techniques
agricoles, 18 chambres d’agricul-
ture, l’INRA, 7 structures de dé-
veloppement de l’AB, 9 lycées
agricoles et 2 écoles d’ingé-
nieurs).
A lire
L’agriculture biologique a tendance à mieux conserver la fertilité physique et
biologique des sols que les systèmes conventionnels. Synthèse « Agriculture biologique
et qualité de l’eau » - 4 pages—
En effet, les teneurs en matière organique et la biomasse microbienne des sols sont
2013— ISARA Lyon
souvent plus importantes, ce qui implique une réduction de la sensibilité des sols au
tassement et à l’érosion. Cependant l’action répétée d’outils mécaniques liés au désher-
bage parfois observée en AB, peut, en conditions humides, altérer la porosité du sol.
Synthèse « Agriculture Biologique
Les bénéfices de l’AB sur la qualité des ressources en eau sont principalement et environnement des enjeux
dus à l’absence de l’utilisation des engrais et produits phytosanitaires de syn- convergents » 8 pages - Août
thèse, interdits en AB. 2010—RMT Dév’AB
La protection des cultures biologiques est, avant tout, assurée par l’alternance des
cultures, le choix de variétés résistantes et l’usage ponctuel de produits phytosanitaires
naturels (principalement cuivre, soufre et extraits de végétaux).
En ce qui concerne les nitrates, l’AB induit, en général, moins de risques de pollution de
l’eau que l’agriculture conventionnelle du fait de l’absence d’engrais minéraux azotés et
du prix élevé des engrais organiques ce qui en réduit l’usage. Par ailleurs, les systèmes
biologiques laissent une place plus importante aux légumineuses. On observe fréquem-
ment des teneurs en nitrates dans les eaux de lessivage inférieures de moitié à celles
de l’AC. Cependant des pertes peuvent survenir à certains moments (retournement des
prairies, présence de sol nu) ou dans certaines exploitations utilisant des effluents or-
ganiques en excédent (maraîchage).
Quant aux émissions de gaz à effet de serre (GES), celles de l’AB sont plus faibles
que celles de l’AC si l’on calcule par unité de surface. Mais quand on raisonne par unité
de produit (tonne de lait ou de viande), les performances sont équivalentes ou parfois
moins bonnes pour l’AB. Ceci s’explique par des rendements ou un chargement à l’hec-
tare généralement inférieurs. Il existe donc des marges de progrès pour améliorer les
performances de l’AB en matière de contribution au réchauffement climatique.
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DÉROGATIONS ET EX- 4/ DU CONTRÔLE À LA CERTIFICATION BIO : QUELLES
CEPTIONS SONT LES GARANTIES ?
Des dérogations à la réglemen-
tation existent pour faire face à Pour commercialiser leurs produits comme jugés conformes à la réglementation euro-
des situations d’indisponibilité. étant issus de l’agriculture biologique, péenne et française en vigueur. L’étique-
agriculteurs et entreprises de collecte, de tage est la traduction concrète de cette
Dérogations ponctuelles :
transformation et de distribution doivent certification. Il permet au consommateur
par exemple dans le cas
obligatoirement faire contrôler et certifier ou au destinataire de s’assurer de la con-
de perte de production
leur activité par un organisme certificateur formité du produit.
fourragère après séche-
(OC).
resse, La certification des exploitations agri-
Les contrôles ont donc lieu à tous les coles
Dérogations structurelles,
stades des filières. En moyenne, les opéra-
vouées à disparaitre Un contrôle approfondi a lieu une fois par
teurs ont été contrôlés 1,5 fois en 2017
quand l’offre sera suffi- an sur l’ensemble du système de produc-
(source INAO).
sante. Exemple : achat de tion (parcelles, troupeaux, pratiques de
semences convention- L’organisme certificateur est accrédité et culture et d’élevage, lieux de stockage,
nelles non traitées*, de agréé par les Pouvoirs publics, pour sa transformation, étiquetage, comptabilité
poussins non bio (< 3 compétence, son indépendance et son matière, garanties données par les fournis-
jours), de poulettes éle- impartialité. seurs…). En fonction des risques, des con-
trôles complémentaires sont effectués,
vées en AB… En France, 10 organismes sont agréés pour
inopinés dans la plupart des cas.
le contrôle des produits biologiques dont 5
D’autres dérogations existent
présents en Alsace : Ecocert, Certipaq bio, Des prélèvements pour analyses peuvent
pour l’achat d’animaux non bio,
Bureau Veritas, Qualisud et Biotek. également être effectués afin de vérifier la
certaines mutilations
non utilisation de produits interdits
(écornage, castration, coupe Un certificat est délivré pour les produits
(pesticides, OGM…).
de queue…) ou encore l’attache
des animaux. Les dérogations
sont à demander par le produc-
teur à son organisme certifica-
teur (ou à l’INAO pour la déro-
gation fourrage). Il s’agit de
cas précis et encadrés (détail).
tion, sont susceptibles de contribuer matériel d’entretien mécanique des sols 0,2 UGB/ha)
aux différences observées. » notamment pour la gestion du cavaillon. (2) Cultures annuelles et prairies artificielles, semées à plus
Ainsi, on a estimé que la conduite bio en- de 50% de légumineuses et mise en culture au moins
6 trainait un surcoût 23 % en main d’œuvre une fois sur les 5 années.
8/ COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL POUR PASSER EN BIO ?
Définition de la conversion
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