Bonjour,

voilà je vous présente un travail de pré-analyse des trois premières parties du texte ; je vous ai
préparé également une carte mentale du texte –mais qui n’est pas tout à fait complète. Je n’ai pas
suivi la structure construite par l’auteur, c’est-à-dire les différentes parties de l’article mais j’ai tenté
une synthèse globale de ce qui a été rapporté.

Alors, le conseil que je peux vous donner est de ne pas vous affoler. Chacun de vous peut avoir sa
propre lecture. En effet, le contexte extra-textuel dans lequel vous évoluez est propice à la
compréhension des textes que je vous ai présenté. Votre univers de référence, à savoir votre
domaine, l’architecture, vous aidera beaucoup à interpréter cet écrit, donc vos arrière-plans
scientifique et culturel vous simplifieront le déchiffrage du texte, et il est probable que beaucoup
d’entre vous apporteront de meilleures interprétations que ce que je vous propose.

Vous pouvez, c’est une suggestion, travailler vos textes par groupe de deux ou trois pour partager les
tâches et les informations. Mais le travail final sera individuel. Le travail collaboratif est un bon
moyen d’avancer plus rapidement et un enrichissement pour chacun ; le partage contribuera à
accroître vos connaissances et votre niveau.

Remarqque : le tableau peut être complété ou retouché. En même temps, essayez de faire des petits
paragraphes à chaque fois que vous déchiffrez les points forts des différentes parties. Cela vous
permettra d’avoir de la substance déjà rédigée pour préparer votre synthèse finale. Essayez
parallèlement d’accroître vos connaissances sur Pouillon, cela vous facilitera la compréhension de
son œuvre, sa philosophie et ses techniques d’appréhender l’architecture. Tout ce que vous pourrez
lire à son propos vous aidera à mieux cerner et à englober son travail.

PS : Pour vous informer, la 2ème EMD est prévu entre le 07 et 11 mars, alors travaillez bien.

INTRODUCTION
interprétation Texte
Pouillon a une renommée internationale : §1 Production énorme, réalisée en grande partie en
France, Algérie, Iran, Côte d’Ivoire Algérie2, entre 1953 et 1984 ;
Œuvre architecturale immense Fernand Pouillon a construit en France, en Algérie mais
Algérie : 1953 et 1984  aussi en Iran (dans les années 50) et en Côte d’Ivoire.
Pendant et après la colonisation
§2
1953 colonisation (Algérie-Française). 1953, à la veille de la Guerre de libération, Jacques
1953 bientôt la guerre d’Algérie. Chevallier, alors maire d’Alger, fait appel à Fernand
Autochtone  Algérien musulman (vrai Pouillon pour mettre en œuvre des projets d’habitat de
Algérien) grande envergure ; il s’agissait de construire du
logement de masse pour les autochtones afin de
Construire du logement de masse pour les désamorcer la crise sociopolitique ambiante. 
Algériens et apaiser leu révolte. (Logement ALGERIE
de masse = grand ensemble)

Célèbre par ses compositions en France juste §3

après la Seconde Guerre Mondiales (2GM) – Notoriété : les nouvelles façades du Vieux Port et la cité
de la Tourette, à Marseille
Exemples : façades du Vieux Port+ la cité de –(Après 1945) ;
la Tourette- à Marseille - détruites pendant
la deuxième guerre mondiale (1939-1945) construction des logements sociaux de La Tourette
Marseille. .
Après 2GM Europe détruite, il faut France
reconstruire vite dans l’urgence et en grande
quantité.

§3
l’après-guerre  2GM dans l’après-guerre, [la question] n’était plus de suivre
Pouillon est pragmatique : construire le débat de l’avant-garde, mais celle de la réalisation du
beaucoup, vite et bien.  Réalisation du logement de masse : le grand projet du Mouvement
logement de masse moderne

ALGERIE §4 les années 50 (Diar Es Saada, Diar El Mahçoul,

Pouillon a beaucoup construit, pendant puis Climat de France, la Cité Lescure, la cité El Kerma…)
après la colonisation. les années 80 (la Cité Bordj El Bahri et la cité des 500
Il a bénéficié d’aides et de facilités logements à Boufarik)
administratives et financières du pouvoir ALGERIE
colonial en Algérie (1953) et de l’Algérie
indépendante (+1962).
Nous  l’auteure §4 §4 Nous essayerons de montrer comment Fernand
Nous essayerons de montrer quoi ??? Pouillon a répondu au problème du logement de masse
en proposant des compositions qui intègrent autant des
Problématique : « logements de préoccupations urbaines, que des idées nouvelles en
masse », « grands ensembles » ou « matière d’urbanité et de confort pour les habitants,
logements sociaux » chez Pouillon : contrairement à la politique de « grands ensembles »
comment faire des constructions de de l’époque ou aux ZHUN d’aujourd’hui.
qualité ??? §4 répond au problème du logement de masse en
Proposition/hypothèse : proposant des compositions qui intègrent autant des
-préoccupations urbaines préoccupations urbaines, que des idées nouvelles en
-innovations en matière d’urbanité et de matière d’urbanité et de confort6 pour les habitants,
confort contrairement à la politique de « grands ensembles »
Vs ≠ la politique de « grands ensembles » de l’époque ou aux ZHUN d’aujourd’hui. 6 Les
logements sociaux étaient livrés équipés : avec
de l’époque ou aux ZHUN d’aujourd’hui.
cuisinière, réfrigérateur…

les années 50 §5 §5
(Diar Es Saada, Diar El Mahçoul, Climat de -les cités d’habitation de Diar es Saada, Diar el Mahçoul
France, la Cité Lescure, la cité El Kerma…). et Climat de France furent des succès comme en
cités construites en Agérie  succès décrit témoignent les quotidiens de l’époque.
par la presse de l’époque (les années 50). -haine du milieu professionnel et le boycott de la presse
spécialisée7 .
-haine de ses confrères architectes et -l’Algérie des années cinquante, contrairement à la
boycott de la presse spécialisée.  cause : France, était un véritable laboratoire de recherche en
Corruption : Il semble avoir bénéficié d’aides matière d’architecture et d’urbanisme… facilités
et de facilités administratives et financières exceptionnelles d’ordre administratif et financier, offertes aux
du pouvoir colonial d’Alger. Séjour en prison constructeurs, facilités qui ont permis de très courts délais
d’exécution », in AA n°60-juin 1955 ou lire l’article de B.B. Taylor
dans AMC n°11-avril 1986.
-l’Algérie (française) des années cinquante :
selon l’auteure, malgré les implications de Ainsi, non seulement Fernand Pouillon prônait des
Pouillon dans les malversions et la idées nouvelles mais surtout, il a réussi grâce à son
corruption, il a fait de l’Algérie un véritable talent et surtout grâce à une conjoncture politique très
laboratoire de recherche en matière favorable8 , le maire d’Alger en personne, Jacques Chevallier fit
d’architecture et d’urbanisme… appel à lui, par l’intermédiaire de Blachette, homme d’affaires très
influent, à l’époque sur la place d’Alger

Après l’indépendance : §6 §6 après l’indépendance, revient sur le sol algérien ; Il

 Architecture moins conventionnelle (+ s’éloigne peu à peu du rationalisme et devient plus
pittoresque) où il va mêler « l’ironie » et pittoresque. Emploi de références architecturales
« l’humour ». « Pouillon s’amuse avec pleines d’humour, voire d’ironie9 . Fernand Pouillon
l’architecture ». s’amuse

Des compositions urbaines originales

Comment améliorer la qualité des logements de masse ou de grands ensembles ?

s’intéresse à la ville entière dans toutes ses §1
composantes. Il prend en compte les il revendique le rapport à l’histoire, s’intéresse à la ville
monuments mais aussi de l’architecture entière dans toutes ses parties (relevé des monuments
mineure (ou bâtit courant) . mais aussi l’architecture mineure (ou bâtit courant ou
traditionnel) .
Il considère le paysage comme une « toile de §2
fond » de ses projets (comme un peintre) ; Diar Es Saada, Diar El Mahçoul et Climat de France ont
la composition doit se fondre été conçues aussi par rapport au paysage.
harmonieusement au paysage. Il y a souvent une façade avant, une façade arrière et
Artiste  une « toile de fond » qui est le paysage.
Il se considère comme un « sculpteur ». il §2
fait sortir de la terre des constructions qu’il un sculpteur, il « ancre » littéralement ses trois cités
va sculpter au fur et à mesure ; le projet ne dans leur site, comme s’il voulait leur donner des
doivent faire qu’un avec le site, le projet racines. Alberto Ferlenga parle de « mythe fondateur »1
s’inscrit dans l’esprit du lieu.

 Artiste : construire est un art

-identifie le tracé viaire et les éléments bâtis §2

et non bâtis. l’analyse morphologique des projets nous permet
-fait apparaître rapport entre habitat et d’identifier le tracé viaire et les éléments bâtis et non
espaces urbains bâtis. Elle fait apparaître ce nouveau rapport créé entre
organisation des accès, le passage d’un habitat et espaces urbains, témoin de l’originalité des
niveau à un autre, d’un espace à un autre. compositions
Organisation rationnelle du site, selon trois §2
principes : les plans de Diar El Mahçoul ou celui de Climat de
1-l’implantation des bâtiments suivant une France, on remarque une organisation rationnelle du
trame orthogonale, site, que trois principes régissent : l’implantation des
2-le remodelage de la pente en terrasses bâtiments suivant une trame orthogonale, le
superposées et remodelage de la pente en terrasses superposées et la
3-la séparation des circulations. séparation des circulations.
, l’influence de ses maîtres est présente
Influence des maîtres (Auguste Choisy, §3
Eugène Beaudoin, Auguste Perret) malgré des terrains parfois très accidentés, le maître de
l’œuvre, dessine souvent une trame orthogonale pour
mais surtout influence de la casbah, avec sa implanter ses bâtiments, qu’il articule à l’équerre
consonance avec la nature, son inscription d’Alger (28° 30’ nord-est), dans un souci de continuité.
dans le site, son étagement et sa De plus, la plupart des bâtiments, des rues, des
configuration qui permettent une circulation placettes et des espaces horizontaux sont parallèles aux
aisée ainsi qu’une vue panoramique sur la courbes de niveaux tandis que les espaces verticaux, les
mer et les paysages environnants. La casbah escaliers et les espaces verts occupent les pentes. Ce
répond à tous les critères d’une architecture principe à l’échelle urbaine qui régit aussi la Casbah
naturelle, directement en rapport avec le permet de bénéficier d’un maximum de vues sur la mer .
bien-être humain.
§4
-clins d’œil espiègles, surprise Souvent dans les compositions « pouilloniennes », des
-composition « par touche », maîtrise du surprises, comme des clins d’œil espiègles apparaissent,
détail, goût. parfois là on l’on s’y attend le moins
Besoin Esthétique, anticonformisme,
émerveillement

-Choix des matériaux décoratifs singuliers, §4couronnement d’un bâtiment à Diar es Saada est
----choix de figurines et de représentations travaillé avec des carreaux de céramique et des poutres
ainsi de leurs dispositions les unes par qui ressemblent à du bois, mais qui sont en béton ! De
rapport aux autres même en croyant voir une symétrie dans la façade qui
-Pouillon prise l’asymétrie par goût du encadre la porte de la mer (Diar El Mahçoul), Pouillon
contraste, il aime surprendre, dépayser les s’arrange en rajoutant ou en retirant un élément pour
gens peut-être par anticonformisme. justement casser cette apparente symétrie. En fait,
cette manière de composer « par touche » prouve son
goût et sa maîtrise du détail.
§5 §5
-référence la Casbah d’Alger et la ville Sur le plan typologique, c’est la Casbah d’Alger ou la
traditionnelle ville traditionnelle d’une façon générale, qui sont la
Variation typologique du bâti référence.[…] Quant à la typologie du bâti, Fernand
-variations dans ses projets (compositions) Pouillon propose dans la plupart de ses projets les
-variété typologique du bâtit -des volumes variations suivantes (volumes pleins) : des bâtiments en
pleins (les bâtiments ), mais surtout par la forme de barres, de plots, de tours, de U, de T, de L…,
maîtrise accordée aux volumes vides : les des formes uniques dont le célèbre « S » sur le
places, les passages, les portes, les mails, les boulevard Ahcène Askri à Climat de France.
perspectives

-variété typologique des volumes pleins (les Fernand Pouillon fabrique de la ville non seulement
bâtiments), mais surtout par la maîtrise grâce à une variété typologique des volumes pleins (les
accordée aux volumes vides : les places, les bâtiments), mais surtout par la maîtrise accordée aux
passages, les portes, les mails, les volumes vides : les places, les passages, les portes, les
perspectives mails, les perspectives, …

Le pari de Pouillon : « construire plus, dans le moindre temps... »

Ce n’est pas seulement la conjoncture qui a §1
façonné Pouillon, mais c’est avant tout son la réussite de certaines opérations est due certes à une
« savoir-faire »  méthode Pouillon conjoncture politique favorable, au talent de
l’architecte, mais aussi au savoir-faire de l’architecte,
grâce àla « méthode Pouillon » : construire plus, dans
le moindre temps, au moindre coût.
C’est un homme de terrain, se trimballant §1 Faire de promotion immobilière :
sur le chantier, contrôlant tout et mobilisant relever tous les défis : économiques, techniques,
chaque métier, chaque artisan, chaque esthétiques.
artiste pour habiller les espaces, les décorer il aime le chantier , contrôle, encourage, conçoit,
et faire d’eux des œuvres originales, des implique divers corps de métier : artisans, tailleurs de
espaces de plaisir et de beauté. pierre, céramistes, sculpteurs, jardiniers…Les frères
 Construire est un art Sourdive ont habillé de carreaux de céramique les
Exemples  : Les frères Sourdive (céramiste), façades, les passages… dans les cités Diar es Saada et
Georges Amado (sculpteur), Mohamed Diar el Mahçoul ; Georges Amado ponctuait les
Boumehdi (céramiste et peintre) parcours dans les cités avec ses sculptures, sans oublier
la fameuse « tour totem ». […]
Utilisation de la pierre banchée, meilleur §1
matériau à moindre coût, et pose rapide. On a beaucoup critiqué Pouillon sur l’économie réelle
de ses projets, surtout quand des cités entières étaient
Transition construites en pierre de taille en provenance de
Hiérarchie Fontvieille dans les Bouches du Rhône ! Il répondait à la
controverse en expliquant que malgré les frais de
transport, la pierre demeurait le matériau le plus
économique et le plus rapide à mettre en œuvre (pierre
banchée, mise en œuvre industrielle).

La qualité des espaces urbains

Problématique du projet doit se faire à La ville, comme lieu d’émergence de l’espace public,
l’échelle de la ville, dans sa relation à la ville, sera au cœur de la problématique de l’architecture de
à travers ses accès et ses passages dans Pouillon.
l’espace public qu’est la ville
les cités d’habitation réalisées par Fernand Pouillon ne
L’architecture pouillonienne privilégie le non sont pas la somme de volumes posés plus ou moins
bâtit au bâtit. Elle va de l’extérieur vers savamment ; mais bien au contraire, ce sont les espaces
l’intérieur, dans le scrupule des détails. vides, « le cristal » comme il se plaisait à dire
Pouillon travaille sa composition Ainsi, le non bâti : cour, patio, jardin, mail, esplanade…
méticuleusement dans les moindres détails. est travaillé avant le bâti. « C’est l’espace public qu’il
conçoit d’abord, par l’enchaînement de séquences
articulées autour desquelles il dispose ses volumes »
explique Bernard Huet14. Fernand Pouillon va de
l’extérieur vers l’intérieur.
Fidèle à une composition urbaine soignée, où les « vides
» et les « pleins » s’équilibrent. La qualité des espaces
obtenus réside dans sa maîtrise du détail.
Les détails et les accessoires Dans les cités d’habitation de Diar el Mahçoul : des
sculptures, des fontaines ponctuent la composition. A
Diar es Saada, l’architecte réalise un jardin, en plantant
des palmiers adultes sur la toiture terrasse d’un
bâtiment, des passages urbains traversent les
bâtiments, leurs murs sont agrémentés de céramiques
colorées.
Les perspectives et les parcours sont calculés, les
entrées sont rarement frontales, les seuils marquent les
limites et hiérarchisent les espaces.
Et si ses réalisations des années cinquante, sont
plutôt empreintes d’un classicisme monumental par
l’ordonnancement des façades, l’emploi de la pierre de
taille et son système constructif, le monumentalisme
des composants (la place de Climat de France), elles
présentent aussi une certaine urbanité, inexistante dans
les HLM de l’époque. Celle-ci se traduit, par la création
d’équipements intégrés à l’habitat : une école, des
commerces autour d’une place à Diar es Saada, un
marché, une mosquée, un téléphérique à Diar el
Mahçoul... « Fernand Pouillon donne une dimension
sociale à ses logements en offrant plus de mètres
carrés, plus de confort, mais surtout plus de plaisir,
notion nouvelle et presque immorale dans les années
cinquante »15 ;
de même, le souci du traitement des espaces extérieurs
n’est pas que parole vaine. Les places sont
plantées(Diar es Saada), d’autres pavées (Diar el
Mahçoul), agrémentées de portiques, de voûtes, de
bassins, de fontaines… « Je ne pense pas la ville comme
un aviateur, mais comme un piéton » disait-il.
Cette architecture faite de rues, ruelles, places, portes,
perspectives, surprises, traitements de sols, façades…
est une nouvelle vision qui s’appellera plus tard «
l’architecture urbaine » ; hélas seule l’Ecole italienne à
travers la « Tendenza »16 reconnaîtra en lui un
précurseur.
Tous les projets présentent des espaces extérieurs forts
: la place des 200 colonnes à Climat de France, la
sculpture géante sur la tour totem à Diar Es Saada,
l’esplanade et la marina de Sidi Fredj, la rue-escalier de
l’hôtel El Mountazah à Séraïdi. Quand il s’agit de bâti,
les éléments d’articulation peuvent être une tour (Diar
Es Saada, hôtel El Riadh), un portique ou un passage
(hôtel Mekther). Quant aux espaces extérieurs pensés
comme des articulations, ils sont là pour reprendre, par
exemple, les contradictions entre les contours
irréguliers d’un projet et le tissu urbain. C’est le cas
pour les hôtels Zianides (Tlemcen) et Mekther (Aïn
Sefra).