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FR Parole Eternelle Rouge1 Jeremie Lamentations

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LA PAROLE ÉTERNELLE

SERIE ROUGE, LIVRE UN

JÉRÉMIE
ET
LAMENTATIONS

Treize leçons bibliques non datées

Éditions Foi et Sainteté


Lenexa, Kansas (États-Unis)
Éditions Foi et Sainteté
Lenexa, Kansas (États-Unis)
978-1-56344-181-3

Rédacteur : Roberto Manoly

Enduring Word : Jeremiah and Lamentations


Copyright © 1965
Published by Nazarene Publishing House
Kansas City, Missouri 64109 USA

This edition published by arrangement


With Nazarene Publishing House.
All rights reserved.

Ces leçons sont basées sur les esquisses préparées pour la série anglaise Enduring Word Series, et
sont publiées avec permission du Beacon Hill Press of Kansas City, Kansas City, Missouri 64141,
E.U.A.

Numérisation par Global Nazarene Publications, S. Stargel, R. Edouard, A. Crofford.

Sauf indication contraire, les citations bibliques renvoient à la version Segond, édition de 1910. Les
italiques et les parenthèses que l’on rencontrera dans les textes bibliques sont du rédacteur.
INTRODUCTION AU TRIMESTRE
Le prophète Jérémie est l’auteur de deux livres de l’Ancien Testament : le livre
prophétique qui porte son nom et les Lamentations. Ce dernier livre décrit les
complaintes du prophète sur Jérusalem, à son retour d’exil.
La ville était dans une complète désolation après avoir été saccagée par les armées
babyloniennes. Ces complaintes du prophète ont été à l’origine du mot jérémiades, terme
qui désigne péjorativement les plaintes interminables et importunes de certaines
personnes. Mais les lamentations du prophète étaient des plus justifiées, puisqu’elles
exprimaient sa profonde compassion pour ceux qui ont été amenés en captivité.
Le nom de Jérémie peut signifier L’Éternel élève. Mais le prophète n’a pas toujours eu
la vie facile. En fait, il a connu pas mal de persécutions de la part de ceux-là même qu’il
cherchait à avertir du danger qui les menaçait. Veuillez lire le texte intitulé La vie et
l’époque de Jérémie pour une idée détaillée de la situation du prophète et de son époque.
Jérémie est apparu sur la scène quelque cent ans après la mort d’Ésaïe, et prophétisa
durant plus de quatre décades et sous les règnes d’au moins cinq rois de Juda. Il fut
finalement amené en exil en Egypte, et certains érudits pensent qu’il y mourut.
Le message de Jérémie s’est développé en fonction de thèmes très familiers aux
habitants du royaume de Juda : péché et jugement, repentance et pardon. Ce sont là des
thèmes qui affectent les hommes de tous les temps. C’est pourquoi le livre de Jérémie est
d’une grande importance pour nous, à une époque où l’iniquité des hommes s’accroît et
leur endurcissement s’approfondit.
Les onze premières leçons de ce livret étudient le livre de Jérémie, tandis que les deux
dernières sont consacrées au livre des Lamentations.
Notre intérêt dans les écrits de Jérémie n’est pas simplement d’étudier de l’histoire
ancienne, mais surtout d’en tirer les éléments essentiels à notre salut. Car, « toute Écriture
est inspirée de Dieu et utile pour enseigner la vérité, réfuter l’erreur, corriger les fautes et
former à une juste manière de vivre, afin que l’homme de Dieu soit parfaitement préparé
et équipé pour accomplir toute œuvre bonne » (2 Timothée 3.16, La Bible en français
courant).
À travers les accents de détresse et d’amertume véhiculés par Jérémie, nous
retrouvons des notes pleines d’espoir et d’assurance, comme celles-ci par exemple :

3
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

« Le Seigneur est bon pour qui compte sur lui, pour qui se tourne vers lui. Il est bon
d’espérer en silence la délivrance que le Seigneur enverra » (Lamentations 3.25-26).
Puissions-nous faire nous une telle assurance et puissions-nous la répandre autour de
nous !
—Roberto Manoly

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LA VIE ET L’ÉPOQUE DE JÉRÉMIE
Jérémie était le fils d’un sacrificateur. son père Hilkija descendait d’une famille de
sacrificateurs servant à Anathoth, ville située à environ cinq kilomètres au nord-ouest de
Jérusalem et l’une des 48 cités lévitiques établies dans la Terre Promise.
Il semble surprenant qu’une bonne partie de l’opposition rencontrée par Jérémie
provenait de sa ville natale. Les habitants du lieu ont même menacé de le tuer (Jérémie
11.21). Pourquoi les gens du terroir se tourneraient-ils contre un fils du pays qui a réussi ?
Cela reflète-t-il l’attitude dont parle Jésus quand Il dit qu’un prophète n’est jamais honoré
dans son propre pays ? Ou bien, le message de Jérémie contenait-il quelque chose qui
irritait tout particulièrement les résidents d’Anathoth ?
Je tends à croire la deuxième alternative. Je pense que Jérémie eut mailles à partir
avec les gens de sa ville natale, à cause de l’appui qu’il donna aux réformes du roi Josias. Je
me réfère particulièrement à l’ordre donné par Josias de fermer les hauts lieux en dehors
de Jérusalem, ce qui coûta à certains habitants d’Anathoth leur emploi (2 Rois 23.19-20).
Les versets d’introduction du livre de Jérémie nous permettent d’avoir une certaine
vision de la vie et de l’époque du prophète. Jérémie 1.2-3 nous apprend qu’il a été appelé
au ministère au cours de la treizième année du roi Josias, et, qu’il poursuivit ce ministère
jusqu’à la onzième année du roi Sédécias (587 av. J.-C.). Son ministère dura donc 41 ans.
Il y a tout un monde de différence entre le climat spirituel du début du ministère de
Jérémie et celui de la fin de son ministère. Il commença à prêcher lorsque le jeune et pieux
roi Josias était sur le trône. Ainsi, le ministère du prophète commença durant une époque
de réveil et de réforme. Les gens revenaient petit à petit à Dieu et à sa Parole.
Mais, combien la différence est grande vers la fin de son ministère ! Le roi impie,
Sédécias, occupait le trône en tant qu’homme de paille nommé par Nebucadnetsar,
Sédécias finit par se rebeller contre la puissance étrangère, mais il perdit son royaume.
Jérémie fut amené captif en Egypte, et il laissa derrière lui la ville de Jérusalem qui a été
livrée aux flammes par les Babyloniens, et un Temple qui a été complètement détruit il y
a eu une perte considérable de vies humaines et la déportation de l’élite dirigeante à
Babylone.
En moins de quarante années, Jérémie vit un mouvement de l’Esprit de Dieu pour le
réveil se transformer en mouvement de l’Esprit de Dieu pour le jugement.

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La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Il y a quelque chose de particulièrement intéressant au sujet des dates données en


Jérémie 1.2-3. Comme nous l’avons vu, Jérémie reçut son appel au ministère prophétique
durant la treizième année du règne de Josias, soit en 627 av. J.-C. Selon 2 Rois 22.3 et 2
Chroniques 34.8, la grande réforme sous Josias commença au cours de la dix-huitième
année du règne, soit en 622. Une simple arithmétique montre que Jérémie avait
commencé à prêcher cinq années avant le début de la réforme. Et pourtant lorsque les
hommes de Josias trouvèrent le dernier livre de la loi, Josias ne consulta pas Jérémie pour
son interprétation. Il l’envoya plutôt à Hilda, une prophétesse relativement inconnue Cela
Indique simplement que cinq ans après le début de son ministère, Jérémie était encore
une figure obscure, inconnue des poids lourds politiques et religieux.
Un autre fait également intéressant est l’omission par Jérémie de rapporter d’une
manière claire la réforme de Josias de 622 av. J.-C. Jérémie mentionne d’une façon
positive Josias et sa façon de vivre (voir Jérémie 22.15-16), mais ne dit rien au sujet des
réformes. Pourquoi le silence ?
J’ai l’impression — sans être toutefois dogmatique — que Jérémie était très favorable
à la réforme, au début Mais il devint sceptique dans la suite, lorsqu’il se rendit compte
que les réformes externes ne purent provoquer une vraie repentance et porter les gens à se
tourner vers Dieu dans les larmes et la contrition.
Plus qu’aucun autre prophète, Jérémie émerge clairement dans ses écrits et ses
sermons. Après avoir lu tous les 52 chapitres du livre, le lecteur connaît non seulement
Jérémie le prophète mais aussi Jérémie la personne — un être très humain.
Mous savons qu’il a été appelé au ministère alors qu’il était encore un « enfant »
(1.6). Cela suggère qu’il était né vers 645 av. J.-C. ou vers la fin du règne de Manassé
l’impie, ce qui n’était pas du tout l’une des périodes de noblesse de l’histoire du royaume
de Juda. Le prophète Jérémie exerça son ministère durant les règnes de Josias (640-609 av.
J.-C.), Johachaz (609 av. J.-C.), Jojakim (609-597 av. J.-C.), Jojakin (597 av. J.-C.) et
Sédécias (597-587 av. J.-C.), Le deuxième et le quatrième de ces rois — Johachaz et
Jojakin — ne sont pas mentionnés dans les informations contenues dans Jérémie 1.2-3,
car chacun d’eux n’a régné que trois mois.
Jérémie devait exercer son ministère dans des circonstances à la fois extraordinaires et
pénibles. Il fut, par exemple, le seul prophète de l’Ancien Testament à être appelé à une
vie de célibat (voir 16.1-4). Nous savons que d’autres prophètes étaient mariés et qu’ils

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La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

ont en fait, souvent utilisé leur mariage et leurs enfants comme des symboles pour
communiquer le message de Dieu. Considérons Ésaïe, par exemple, dont les deux fils
portaient des noms qui paraissent étranges tant pour les hébreux que pour nous : Schear-
Jaschub et Maher-Schalal-Chasch-Baz. Considérons aussi Osée et sa femme Gomer ; ou
Ezéchiel à qui il fut dit de ne pas prendre le deuil pour la mort de son épouse.
Par ailleurs, au temps de l’Ancien Testament, un homme continuait à vivre à travers
ses enfants. Sans un enfant mâle pour perpétuer la famille, le nom périt. Ajouter à tout
cela la triste scène du prophète qui n’a personne à qui parler,- lorsqu’il revient chez lui le
soir, personne avec qui il peut partager le fardeau de son âme, sauf son secrétaire Baruc.
Dieu recommanda à Jérémie d’avoir un style de vie tout à fait hors de l’ordinaire. Par
décret divin, il devait non seulement demeurer célibataire, mais il lui était aussi défendu
d’entrer dans les maisons de deuil ou de fête (voir 16.5, 8). Imaginez un pasteur à qui il
est défendu de s’associer à ses amis dans les deuils ou les mariages. Ces prohibitions
n’étaient pas pour faire de Jérémie un drôle de personnage ou un isolationniste, mais elles
faisaient fonction de paraboles et de signes, avertissant les contemporains du prophète de
la ruine imminente d’Israël.
Son message ne lui fit gagner aucun concours de popularité. II ne fut jamais nommé
« prédicateur de l’année ». À l’instar de la plupart des autres prophètes, il condamna le
peuple de Dieu â cause de ses péchés. Mais ce qui rendit son message intolérable c’était ses
avertissements répétés que même le Temple du Seigneur serait détruit, et que toute
tentative de résister aux envahisseurs babyloniens serait une folie, puisque leur roi
Nebucadnetsar était te « serviteur de Dieu » en cette occasion. Un tel message provoquait
une violente réaction.
À cause de cela, Jérémie eut constamment mailles à partir avec les autorités. Au cours
du règne de Josias, tout semblait aller pour le mieux, mais durant les règnes de Jojakim et
de Sédécias, le prophète dut faire face à une persécution très acerbe. Jérémie était à leurs
yeux, un traître qui conseillait à la nation .de capituler.
Le prophète devait toutefois, faire face â une opposition encore plus musclée de la
part des autorités religieuses, spécialement des faux prophètes. L’un d’eux, du nom
d’Hanania, engagea avec Jérémie des débats orageux au cours desquels il l’accusa de
fourvoyer le peuple, en prophétisant une captivité de 70 ans (voir chap. 28). Après tout,
affirmait ce faux prophète, n’étaient-ils pas le peuple de Dieu, et Dieu n’avait-il pas

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La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

promis cent ans auparavant au prophète Ésaïe que Sion demeurerait pour toujours ?
Jérémie était- il donc contre Ésaïe ?
À la lumière des persécutions répétées pour ses prises de position, Jérémie adressa à
Dieu, en plus d’une occasion, ses inquiétudes dans un langage très dur que certains
pourraient qualifié de blasphématoire. Considérons les passages suivants : (1) 11.18—
12.5 ; (2) 15.10-21 ; (3) 17.14-18 ; (4) 18.19-23 ; (5) 20.7-18. Ce sont là les
« lamentations » ou « confessions » de Jérémie. Il se plaint de ce que Dieu a planté les
impies (12.2), de ce qu’il agit « comme une eau dont on n’est pas sur » (15.18), de ce qu’il
l’a trompé (20.7).
Ces éclats sont uniques à Jérémie. Ésaïe et Ezéchiel ne parlent pas de cette manière. Il
est intéressant de noter qu’aucun rédacteur n’a censuré ce genre de parler en l’éliminant
du texte.
Notre appréciation de la grande spiritualité et de la profonde consécration de Jérémie
ne diminuerait-elle pas en prenant connaissance de ses luttes avec Dieu ? Il semble évident
que personne n’a cru à cela. Car l’une des caractéristiques de la personne de Jérémie,
décrite dans son livre, est son humanité.
Le prophète n’est pas constamment pessimiste dans sa prédication. Feu de passages
de la littérature prophétique sont aussi pleines d’inspiration que les chapitres 30 à 33.
Dieu va faire quelque chose de nouveau en Israël. C’est quelque chose de si nouveau qu’il
est comparable à une femme qui fait la cour à un homme (voir 31.22), On doit se
rappeler qu’il s’agit d’une culture qui met en relief la passivité de la femme. Cette chose
nouvelle est une nouvelle alliance écrite dans les cœurs. Mais, même une telle promesse
résonnait comme une hérésie aux oreilles de ses auditeurs qui demandaient probablement.
Qu’y a-t-il de mal dans l’ancienne alliance ? Ils se demandaient aussi si Jérémie était non
seulement contre Ésaïe mais aussi contre Moïse.
Et pour illustrer la promesse de la restauration et d’une nouvelle alliance. Dieu dit à
Jérémie d’acheter le champ de son cousin, alors même que les Babyloniens sont sur le
point d’envahir le pays. Pourquoi ? Quelqu’un acquiert-il des actions dans une
compagnie, s’il sait que la compagnie est sur le point de faire faillite ? Mais Dieu sait qu’
« on achètera encore des maisons, des champs et des vignes dans ce pays » (32.15). Le
futur de Dieu pour son peuple c’est la rédemption et la restauration.

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La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi certains au temps de Jésus pensaient


qu’il était une réincarnation de Jérémie, ils ont tous deux œuvré dans les circonstances les
plus pénibles. Ils étaient tous deux célibataires. Ils ont tous deux attaqué des « vaches
sacrées » spécialement le Temple dont ils ont annoncé la destruction. Ils étaient tous deux
des prophètes de larmes et de lamentations, et tous deux étaient capables de s’écrier
« Mon Dieu, pourquoi. » Tous deux ont parlé à propos de la nouvelle alliance. Jérémie l’a
prédite et Jésus l’a annoncée — « ceci est le sang de la nouvelle alliance ». À cause de cela,
Jérémie a préparé la voie au Messie, longtemps avant la naissance de Jean-Baptiste.
—Victor P. Hamilton

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Leçon 1

LE PORTE-PAROLE DE DIEU

PASSAGE BIBLIQUE SUR LA LEÇON


Jérémie 1.4-19

VERSET À RETENIR
« Puis l’Eternel étendit sa main, et toucha ma bouche ; et l’Eternel me dit : Voici, je mets
mes paroles dans ta bouche » (Jérémie 1.9).

BUT DE LA LEÇON
Aider chaque croyant à se rendre compte que dans la mesure où une personne obéit à
l’appel de Dieu, il recevra du Seigneur l’encouragement et la force nécessaires pour
atteindre tout son potentiel dans la vie.

INTRODUCTION
Lorsque Moïse reçut l’appel de Dieu de conduire son peuple hors d’Égypte, il tenta
de se dérober à la tâche. Jérémie essaya d’agir de la même façon, car il redoutait les
conséquences dès- lourdes responsabilités auxquelles il allait faire face. Mais le Seigneur
maintint son appel et assura son jeune serviteur qu’il serait avec lui tout le long de son
pèlerinage.
Dans le passage de la leçon d’aujourd’hui, Jérémie nous ouvre une fenêtre éclairait
son âme et nous invite à y plonger nos regards. Les quatre points de notre esquisse
correspondent aux quatre étapes par lesquelles le prophète a passé avant de répondre
finalement à cet appel spécial.
I. L’appel—1.4-5
II. L’alliance — 1.6-9
III. Les conséquences — 1.10, 14-16

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La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

IV. La confirmation — 1.11-13, 17-19

I. L’APPEL
Jérémie 1.4-5

A. Les réformes de Josias


Dans la dix-huitième année de son règne (622 av. J.-C.), le roi Josias entama des
réformes qui devaient projeter son administration au premier plan dans l’histoire du
royaume méridional de Juda. Ces réformes étaient rendues nécessaires par la découverte
du livre de la Loi dans le Temple (probablement le livre du Deutéronome). Le texte
découvert fut lu au peuple tout entier.
Le roi fut saisi de conviction et ordonna une réforme qui avait pour but de mettre fin
à l’idolâtrie et de ramener le peuple à Dieu, Les hauts lieux païens furent détruits et leurs
prêtres bannis ou mis à mort. La première Pâque depuis le temps de Samuel fut célébrée
et le Temple du Seigneur fut réparé.
Malheureusement, les réformes de Josias ne purent provoquer un changement
spirituel intérieur. À la mort du roi, le peuple reprit ses pratiques idolâtres.

B. Un choix prédestiné — Jérémie 1. 4-5


Il est intéressant de noter que Jérémie reçut son appel cinq ans avant le début des
réformes du roi Josias (Jérémie 1.2). Mais Dieu avait choisi Jérémie longtemps avant cette
date.
David, au Psaume 139.16, dit que Dieu a une connaissance approfondie de nous-
mêmes et de notre existence sur la terre bien avant notre naissance. Jérémie apprend, pour
sa part, que Dieu avait décidé qu’il serait prophète, bien avant sa conception.
Dieu pouvait voir bien au-delà des réformes entreprises par Josias. Il savait qu’une
voix prophétique serait nécessaire dans les jours qui suivraient. C’est pourquoi. Il adressa
l’appel à son serviteur plusieurs années avant le début des susdites réformes.
L’appel de Jérémie n’était pas en vue de nouvelles réformes superficielles et
passagères, mais pour annoncer une aurore nouvelle dans l’histoire de la rédemption, une
rédemption qui résulte d’un changement profond du cœur de l’homme.

11
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Question à discuter :
• Chaque chrétien doit-il s’attendre à recevoir un appel semblable à celui
de Jérémie ?

II. L’ALLIANCE
Jérémie 1.6-9
Jérémie, surpris par l’appel solennel de Dieu, répondit : « Ah ! Seigneur, Eternel !
Voici, je ne sais point parler, car je suis un enfant » (1.6). Le futur prophète ne veut pas
dire simplement qu’il n’a pas l’art de s’exprimer en public, mais pense surtout à la tâche
écrasante qui l’attend. Proclamer la Parole de Dieu est un travail redoutable.

A. La réponse divine — Jérémie 1.7


La répugnance de Jérémie fut balayée par la force de la réponse divine : « Ne dis pas :
Je suis un enfant. Car tu iras vers tous ceux auprès de qui je t’enverrai, et tu diras tout ce
que je t’ordonnerai » (Jérémie 1.7).
Plus d’un jeune prédicateur, frais émoulu de l’école biblique ou du séminaire, s’est
senti inconfortable et plein d’appréhension au début de son ministère. Mais, poussé par
l’Esprit, il se met à parler de la part de Dieu, et prend petit à petit de l’assurance (2 Pi.
1.21).
B. L’appel divin est toujours marqué au coin d’une alliance — Jérémie 1.8
Dieu n’adresse jamais un appel au hasard. Il assure toujours de sa présence celui ou
celle qu’il appelle à son service. « Je suis avec toi pour te délivrer, dit l’Eternel » (Jérémie
1.8).
Après leur avoir donné l’ordre d’aller dans le monde, Jésus adressa à ses disciples la
promesse de la nouvelle alliance : « Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin
du monde » (Matt. 28.20).

Question à discuter :
• Lesquelles des raisons suivantes pourriez-vous invoquer comme une
excuse pour résister à l’appel de Dieu ? :
(a) crainte de ce que les autres penseront ou diront de nous,

12
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

(b) sentiments d’infériorité,


(c) crainte d’échouer.

III. LES CONSÉQUENCES


Jérémie 1.10, 14-16
La tâche de Jérémie ne se limite pas simplement à servir de porte-parole passif de
Dieu. Il est plutôt appelé à être un agent de changement.

A. Un agent de changement — Jérémie 1.10


Les mots peuvent être de puissants moyens de création ou de destruction.
Remarquez ; le langage descriptif de verset 10 « Regardé, je l’établis aujourd’hui ; pour
que tu ruines et que tu’ détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes. »
Le projet de renouvellement selon Dieu exige que les mauvaises plantes soient
déracinées et détruites avant qu’aucune construction ne puisse être entreprise ou
qu’aucune nouvelle plante ne puisse être mise en terre.

B. Le ministère de Jérémie — 1.14-16


Il y a peu d’endroits dans la Bible où le pouvoir des paroles d’un prophète est
démontré d’une manière plus graphique que dans le cas du prophète Jérémie. La
malédiction qu’il a prononcée au nom de Dieu sur le pays de Juda, qui demeurait
impénitent, devint une tragique réalité avec la conquête par les Babyloniens. De même, sa
promesse du retour des Juifs de l’exil fut accomplie, d’une manière glorieuse, en l’an 586
av. J.-C.
Les mots font une grande différence lorsqu’ils sont prononcés sous l’inspiration et par
la puissance du Dieu. Ce que nous faisons de l’appel de Dieu peut avoir des conséquences
aux dimensions historiques et éternelles. Ce n’est donc pas sans raison que Jérémie refusa
tout d’abord d’accepter la commission du Seigneur,
Certains aspects spécifiques du ministère essentiel de Jérémie méritent d’être
considérés :
1. Jérémie n’était pas un expert en démolition, mais il était un annonceur.

13
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Dieu ne prend pas plaisir à détruire le méchant, mais II cherche plutôt à l’avertir du
jugement à venir par l’entremise de son porte-parole. Le choix d’un annonceur indique à
la fois la sagesse et la patience divines.
2. Jérémie n’était pas un cultivateur, mais il devait annoncer le plan de Dieu de
déraciner et de planter.
Si une mauvaise plante n’est pas déracinée, elle continuera à repousser par ses racines.
L’œuvre de jugement et de rédemption de Dieu va toujours à la racine du problème.
Si nous appliquons la méthode divine à la conversion dans l’expérience chrétienne,
nous découvrons que la vieille nature meurt tandis que la nouvelle nature en Christ croît
dans la grâce (Éphésiens 4.22-24).

Question à discuter :
• Vos parents et amis non chrétiens peuvent-ils arriver à connaître Christ
grâce à votre exemple seulement, ou bien est-il nécessaire que vous leur
fassiez connaître votre foi par un témoignage personnel et verbal ?
Pourquoi ou pourquoi pas ?

IV. LA CONFIRMATION
Jérémie 1.11-13, 17-19
Jérémie reçoit deux visions qui confirment son appel. Dans la première, il voit « une
branche d’amandier » (1.11). Il existe, dans ta langue hébraïque, un jeu de mots entre
l’amandier et le fait de veiller (1.12). Tout comme l’amandier était le premier à se réveiller
au retour du printemps, Dieu se réveille —pour ainsi dire — pour le jugement et la
miséricorde en faveur de son peuple.

A. Le message de la « chaudière bouillante » — Jérémie 1.13


Ce message a le même sens, aujourd’hui comme hier. L’appel de Dieu ne s’accomplit
pas dans des palais splendides sur des îles romantiques, mais dans le tourbillon des
tempêtes qui balaient la vie des gens.
Jérémie et le peuple de Juda allaient faire face à des jours difficiles. Jésus lui-même fut
appelé à boire la coupe amère de la souffrance, lorsqu’il s’identifia à nous et se sacrifia
volontairement sur la Croix.

14
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

B. Obéissance et approbation
Là où l’appel de Dieu est entendu et obéi, il y aura toujours des signes d’approbation
de la part de Dieu. Parfois, ces signes se manifesteront au moyen de visions surnaturelles
ou d’événements miraculeux dans notre vie. Ils seront perçus, le plus souvent, au moyen
de quelque chose d’aussi ordinaire qu’une branche d’amandier, ou d’aussi personnel que
le soutien de quelques bons amis.
La confirmation ultime de l’appel de Dieu vient dans la joie du service et le fruit de
notre travail lorsque nous apprenons à ne pas résister « à la vision céleste » (Ac. 26.19).
C. L’appel est toujours d’actualité
Le même Dieu qui a appelé Jérémie à son service, continue d’appeler les hommes et
les femmes de tous les horizons pour qu’ils servent comme ses porte-paroles, en diverses
circonstances, Il appelle « les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres
comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des
saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ » (Eph. 4.11-
12).

D. Vous aussi, pouvez être un Jérémie moderne


La joie de servir Dieu est pour vous aussi. Posez-vous les questions suivantes et
méditez sur elles :
—Dieu veut que vous fassiez quelque chose. De quoi s’agit-il ?
—Dieu veut que vous soyez son porte-parole auprès de quelqu’un. De qui s’agit-il ?
—Dieu veut que vous disiez quelque chose à cette personne. Quoi ?

15
Leçon 2

LES TROMPETTES DE LA VÉRITÉ

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 2.1—6.17

VERSET À RETENIR
« Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-la retentir sur ma montagne sainte ! Que tous les
habitants du pays tremblent ! Car le jour de I Eternel vient, car il est proche » (Joël 2.1).

BUT DE LA LEÇON
Aider chaque croyant à comprendre que l’appel de Dieu à la repentance est un message
d’espérance, et d’intégrer cette espérance dans sa vie quotidienne.

INTRODUCTION
La trompette est un instrument très spécial. Elle fait tressauter le cœur et soulève les
émotions. Le son clair qu’il fait retentir est difficile à confondre et impossible à ignorer.
Dans les temps anciens, la trompette était utilisée pour envoyer des messages aux
troupes en campagne.
Quand la trompette sonnait l’alarme, tout le monde se rassemblait. Par ailleurs, tes
Israélites avaient reçu des instructions spécifiques concernant la fabrication des trompettes
(Nom. 10.2).
Jérémie sonnait en quelque sorte de la trompette, lorsqu’il annonçait les messages de
jugement et d’espoir au peuple de Juda. Suivons-le à travers les cinq étapes suivantes qui
constituent l’esquisse de notre leçon ;
I. La trompette rappelle la grâce de Dieu — Jérémie 2.1-8, 20
II. La trompette sonne l’alarme —Jérémie 3.21, 4.5, 19 ; 6.1, 17
III. La trompette pleure avec un amour blessé — Jérémie 3.11-13, 22 ; 4.14, 19

16
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

IV. La trompette invite à la repentance — Jérémie 3.23-25 ; 4.1- 4a ; Marc 1.1-8


V. La trompette proclame le futur selon Dieu — Jérémie 3.14-19 ; 5.18 ; 6.14

I. LA TROMPETTE RAPPELLE LA GRÂCE DE DIEU JEREMIE 2.1-8,


20
Les Israélites connurent l’esclavage, au cours de leur séjour en Egypte. Ce pays, qui
les avait reçus avec grand honneur et leur avait accordé droit de séjour au temps de
Joseph, s’était retourné contre eux.

A. Le secours divin
Mais un jour Dieu répondit à leurs cris d’agonie. De sa main puissante, Il les délivra
de l’oppression égyptienne (2.6). Il établit une relation spéciale avec eux, une sainte
alliance d’amour (2.2-3). Il pourvut miraculeusement à tous leurs besoins pendant les
quarante années de leur séjour dans le désert. Finalement, Il les fit entrer en Palestine, la
Terre Promise (2.6-7).

B. Le miracle de fa grâce de Dieu ;


Le miracle incroyable delà grâce de Dieu, c’est qu’il, appelle à lui un peuple qui ne
pouvait s’enorgueillir de rien. Mais puisqu’ils étaient choisis par Dieu, ces esclaves
désespérés étaient transformés dans la glorieuse liberté d’être enfants de Dieu.
C. Privilège et responsabilité
Mais tout privilège entraîne des responsabilités. Le premier commandement dit :
« Tu n’auras pas d’autres dieux, devant ma face » (Ex. 20.3). Hélas, les Israélites
n’obéirent pas toujours à ce commandement (Jérémie 2.20).

Question à discuter :
• De quelle manière Dieu vous rappelle-t-il ses grâces quand vous vous
relâchez spirituellement ?

17
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

II. LA TROMPETTE SONNE L’ALARME


Jérémie 3.21 ; 4.5, 19 ; 6.1, 17
Un cri de désolation retentit aux oreilles du prophète Jérémie ; « ce sont les pleurs, les
supplications des enfants d’Israël » (3.216). Le pays de la promesse est sur le point d’être
dévasté.
A. Le péché d’idolâtrie
La cause principale de la destruction du pays est l’idolâtrie du peuple. Cette idolâtrie
date du temps où les Hébreux, après leur libération du joug des Egyptiens, se firent un
veau d’or et se prosternèrent devant lui (Ex. 32.4).
Les textes suivants du livre de Jérémie (2.11-13 ; 28 ; 3.6-10) nous donnent une idée
de l’ampleur de la perversion du peuple. Ayant abandonné Dieu pour se soumettre aux
idoles, le peuple allait se plonger à corps perdu dans là méchanceté, l’immoralité et les
iniquités de toutes sortes (Jérémie 5.1-31).

B. Un cri d’alarme moderne


Le même scénario du temps de Jérémie semble se répéter à notre époque. En effet, les
peuples modernes, « semblables à des chevaux bien nourris qui courent çà et là » (Jérémie
5.8a), se livrent à une poursuite effrénée du lucre et du plaisir Devant une telle situation,
il est important que des avertissements judicieux soient donnés par ceux qui ont l’œil
ouvert. Mais qui écoutera ? (Jérémie 6.17).

C. Pour un avertissement effectif


Deux conditions doivent prévaloir pour qu’un avertissement soit effectif : (1)
l’avertissement doit être clair, et (2) l’avertissement doit être pris au sérieux. L’alarme
sonnée par Noé, en son temps, était claire et précise ; malheureusement, les gens n’y
prêtèrent pas une attention sérieuse. Et le déluge les emporta ! (Mat. 24.39 ; 2 Pi. 2.5).

Question à discuter :
• Quels avertissements donneriez- vous aux gens de votre localité ?

18
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

III. LA TROMPETTE PLEURE AVEC UN AMOUR BLESSÉ


Jérémie 3.11-13, 22 ; 4.14, 19
Dieu, dans son grand amour, appelle ses créatures dévoyées à lui. À ses enfants, au
temps de Jérémie, Il dit : « Reviens, infidèle… Je ne jetterai pas sur vous un regard sévère ;
car je suis miséricordieux, dit l’Éternel, je ne garde pas ma colère à toujours »‘ (Jérémie
3.12).
À la lumière de l’amour, le péché n’est pas tant le fait d’enfreindre la loi que celui de
briser le cœur de Dieu. L’idolâtrie est beaucoup plus grave que l’apostasie, car elle
implique une violation caractéristique du premier commandement.

A. Cri de douleur et d’avertissement


Dieu souffre dans son amour, lorsque nous lui désobéissons. Mais 11 nous avertit
aussi, à plusieurs reprises et de manière précise, du danger de demeurer dans l’impiété. Il
invite donc les hommes à réformer leurs voies, « de peur », dit-il, « que ma colère n’éclate
comme un feu, et ne s’enflamme, sans qu’on puisse l’éteindre » (Jérémie 4.4c).
Sont-ce là des paroles d’une divinité vengeresse ou d’un tyran qui exige l’obéissance
sous peine de châtiments terribles ? Pas du tout ! Mais le feu de la colère divine ne peut
tolérer le péché à toujours (voyez Jérémie 5.25 ; Romains 3.23 ; Hébreux 10.27-29).
B. Un exemple à suivre — Jérémie 4.19
Ceux qui sont appelés à proclamer le message de Dieu et à exhorter, doivent le faire
dans l’esprit manifesté par Jérémie, c’est-à-dire avec amour et compassion (Jérémie 4.19).
Notre attitude générale devrait être conforme aux recommandations de l’apôtre,
sachant que notre tâche ne fait que commencer après la proclamation du message divin
(Jude vs. 21-23).
Question à discuter :
• Comment concilier les concepts bibliques d’amour de Dieu et de colère
divine (Notons que l’amour n’exclut pas la punition.)

19
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

IV. LA TROMPETTE INVITE À LA REPENTANCE


Jérémie 3.23-25 ; 4.1-4a ; Marc 1.1-8
Il y a une assez grande différence entre la repentance et le remords, entre la
repentance et le regret. La repentance implique une volte-face complète, un changement
de pensée, un mode de vie tout à fait nouveau en conformité à la sainteté de Dieu.
A. Un appel au retour — Jérémie 3.23
Les Israélites pensaient qu’ils pouvaient simplement se réfugier dans les montagnes,
quand ils étaient assiégés par l’ennemi. Jérémie les avertit de la futilité d’une telle action
(Jérémie 3.23).
L’esprit repentant sait qu’essayer d’échapper aux conséquences du péché, tout en le
pratiquant, est illusoire (Hébreux 2.3).
B. Un appel à l’obéissance — Jérémie 3.25
La repentance est un appel à l’obéissance qui doit s’exprimer par un abandon de
l’idolâtrie avec toutes ses pratiques de débauche (4.1-4).
L’obéissance implique aussi le fait de vivre « avec vérité, avec droiture et avec justice »
(4.2). Une telle obéissance est de nature à rétablir la bénédiction attachée à l’alliance faite
à Abraham (Genèse 12.1-4).
C. Un appel à l’intégrité spirituelle — Jérémie 4.3-4a
La circoncision était le signe distinctif des Israélites comme un peuple séparé pour
Dieu. Mais l’appel divin va au-delà des signes extérieurs ; il concerne une honnêteté, une
ouverture, une transparence totale. Le cœur du problème demeure, après tout, le
problème du cœur.

D. Un appel à participer à une nouvelle alliance — Marc 1.1-8


La repentance est un appel à aller de l’avant, à participer à l’alliance du Nouveau
Testament et à entrer dans le royaume de Dieu. Alors que la repentance implique « la
rémission des péchés » (Marc 1.4), la prédication de Jean-Baptiste attire l’attention sur,
dit- il, « celui qui est plus puissant que moi… ; lui, il vous baptisera du Saint- Esprit »
(Marc 1.7-8).
Malgré tous ses préceptes et toute sa gloire, l’ancienne alliance n’était pas suffisante
pour rendre possible la « circoncision du cœur » au sujet de laquelle Jérémie a prophétisé.

20
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Seule la venue du Christ, qui baptise du Saint- Esprit, pouvait rendre possible cette totale
transformation du cœur nécessaire pour amener les pécheurs de la rébellion à la justice.
Malheureusement, le peuple du temps de Jérémie ne s’est pas repenti. En 587 av.
J.-C., Jérusalem fut détruite en cendres et le peuple amené en captivité à Babylone, où il y
demeura 70 ans. Tout semblait être perdu. Et pourtant…
Question à discuter :
• Posez-vous la question suivante : Le Saint-Esprit me fait-il sentir que je
dois me défaire de certaines habitudes ou attitudes. (Notons que la
repentance n’est pas seulement pour les inconvertis.)

V. LA TROMPETTE PROCLAME LE FUTUR SELON DIEU


Jérémie 3.14-19 ; 5.18 ; 6.14
A. Le « reste »
La première parole de Dieu à son peuple est une parole de grâce, et sa dernière parole
est une parole d’espoir. « Mais en ces jours, dit l’Eternel, je ne vous détruirai pas
entièrement » (Jérémie -5.18). Dieu se réserve un « teste » à travers qui son plan ultime
de-salut prévaudra. C’est de ce « reste » que sera issu Jean, le Baptiseur ; et Jésus, le Christ
dans sa mort à la Croix,
Jésus portera un coup mortel à toutes les puissances ténébreuses du péché, et par sa
résurrection, Il triomphera puissamment sur la mort et le séjour des morts.

B. Une bonne nouvelle


Le mal détruit, mais pas complètement. La méchanceté fait obstacle aux desseins de
Dieu, mais pas totalement. Les ténèbres obscurcissent, mais pas complètement.
Pour ceux qui répondent à l’appel de Dieu en Jésus-Christ, et par l’obéissance de la
foi, ce qui semble être la fin n’est pas du tout la vraie fin. Au- delà de chaque fin est un
nouveau commencement. Le dernier mot appartient toujours à Dieu, et sa Parole
annonce toujours la victoire finale (1 Corinthiens 15.54-55). Alléluia !

21
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

C. Un message d’espoir
L’Évangile est proclamé. Les gens continuent à accepter Christ comme leur Sauveur,
en dépit de ces temps troublés que nous vivions. La bonne nouvelle est réelle. En ces
temps troublés que nous vivions, le message de repentance demeure un message d’espoir.

Question à discuter :
• Posez-vous la question suivante : Que puis-je faire pour répandre le
message de repentance dans mon voisinage?

22
Leçon 3

UN DÉFI À CEUX QUI VONT A L’ÉGLISE

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 7.1-11, 23 ; 26.1-16 ; Luc 2.25-32

VERSET À RETENIR
« Mais voici l’ordre que je leur ai donné : Ecoutez ma voix, et je serai votre Dieu, et vous
serez mon peuple ; marchez dans toutes les voies que je vous prescris, afin que vous soyez
heureux » (Jérémie 7.23).

BUT DE LA LEÇON
Inciter chaque étudiant à trouver dans cette leçon au moins un principe pour la vie
chrétienne qui peut être mis en pratique au cours de cette semaine.

INTRODUCTION
La société indienne des années 30 était divisée en castes très rigides. Au dernier
échelon de la société se trouvait la caste des « intouchables », les parias de la société en
Inde.
Mahatma Gandhi, le fameux leader de la non-violence, décida de jeûner —jusqu’à la
mort même — afin de porter les dirigeants politiques et religieux à changer leur attitude
immorale envers 50 millions de personnes. Son jeune épique commença le 20 septembre
1932. Six jours plus tard, le miracle se produisit ! Les dirigeants, craignant la mort du sage
de l’Inde, signèrent un acte d’émancipation disant que « personne ne sera regardée comme
un intouchable en raison de sa naissance ».
Cet acte d’émancipation ne mit pas fin automatiquement à cette pratique ancestrale
humiliante, mais il ouvrit la voie à des réformes en ce sens.
Tout comme Gandhi, le prophète Jérémie mit sa vie en danger dans un effort pour
porter les Israelites à changer d’attitude. Toutefois, il n’eut pas le loisir de constater un

23
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

réveil religieux ou une transformation sociale en six jours. Au contraire, ce n’est que
quelque six cent ans après sa mort, c’est-à-dire à la venue de Jésus, que le vrai culte serait
rétabli.
Dans la leçon précédente, nous avons vu Jérémie sonner la trompette de la vérité.
Nous allons considérer aujourd’hui un cas particulier où le prophète devait sonner
l’alarme et constater tristement les résultats de l’incrédulité du peuple. Notre esquisse se
présente donc comme suit :
I. Courage prophétique – Jérémie 7.1-2 ; 26.1-16
II. Confrontation explicite – Jérémie 7.3-11
III. Requête pour la consécration – Jérémie 7.23 ; Luc 2.25-32

COURAGE PROPHÉTIQUE
Jérémie 7 ; 1-2 ; 26.1-16
Le vertueux roi Josias venait d’être tué à la bataille de Meguiddo contre le Pharaon
Néco, en l’an 606 av. J.-C. Une telle perte entraîna la destruction d’un rêve, celui d’un
royaume aussi fort que ceux de David et de Salomon. Il fallait que quelqu’un remontât le
courage du peuple.

A. Confrontation et accusation
Le peuple de Juda s’était rendu au Temple pour rechercher la protection du Seigneur
et entendre s parole. Le prophète les surprit avec des paroles de confrontation et
d’accusation, alors qu’ils s’attendaient à des paroles de réconfort et de guérison. Il fallait
du courage au prophète pour annoncer la parole de l’Eternel, telle qu’elle lui a été révélée
(Jérémie 7.1 ; 26.2).

B. La réaction du peuple
Lorsque Jérémie eut fini de parler, le peuple se saisit de lui et menaça de le tuer
(Jérémie 26.8), Pas seulement le peuple, mais aussi des membres du clergé. La mission du
porte-parole de Dieu faisait de lui un solitaire.

24
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

C. L’exemple de Jésus et d’Etienne


Le Seigneur Jésus lui-même provoqua en son temps la même réaction que connut
Jérémie, Après avoir prêché à Nazareth, la ville de son enfance, la population se mit en
colère contre lui et tenta de le mettre à mort (voyez Luc 4.16-30).
Nous avons aussi l’exemple d’Étienne dont le témoignage retentissant provoqua la
colère du peuple qui le lapida à l’endroit même où Jérémie prêcha six siècles auparavant
(Actes 7).

D. Mauvaise nouvelle et bonne nouvelle


Le message de Dieu apporte souvent une mauvaise nouvelle avant la bonne nouvelle.
C’est cette caractéristique de la prédication prophétique qui provoque des réactions
hostiles. Les gens aiment entendre des discours qui les bercent d’illusions au lieu de
messages qui mettent à nu leurs iniquités et leur en fait entrevoir les conséquences.

Question à discuter :
• Quel genre de message désirez- vous en fendre lorsque vous allez à
l’Église ?

CONFRONTATION EXPLICITE
Jérémie 7.3-11
Les gens du temps de Jérémie pensaient qu’ils pouvaient apaiser Dieu par leurs
offrandes. Le message du prophète se chargea de les en dissuader :

« Ne vous livrez pas à des espérances trompeuses, en disant : C’est ici le temple de
l’Eternel, le temple de l’Eternel, le temple de l’Eternel ! » (7.4).
C’est comme s’il y avait une sorte de magie attachée à la simple répétition de
l’expression « temple de l’Eternel », une magie qui pourrait préserver le peuple du danger.
Si cela était vrai, on pourrait croire de même que le seul fait de porter une Bible
constamment sur soi vous protégerait de tout accident et de toute maladie.

A. Rituels religieux ou vie de justice


Jérémie combat énergiquement cette conception païenne et naïve de l’adoration.
Pour éviter toute confusion, il pose les conditions de la vraie adoration (Jérémie 7.5-7).

25
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Les enfants d’Israël, ayant connu l’esclavage en Egypte, devaient être particulièrement
sensibles au sort des démunis et des affligés. Moïse leur en fit la recommandation de la
part de Dieu, d’une manière claire (Exode 22.21-22). Les pratiques de discrimination et
d’injustice sociale non seulement violent les idéaux sacrés d’Israël mais trahissent aussi son
héritage de rédemption. ‘
Lorsque Jérémie mentionne ces recommandations, il semble indiquer qu’Israël s’est
détourné de ses racines sociales et religieuses. C’est pourquoi il les accuse d’arrogance
hypocrite (Jérémie 7.9-10).
B. Un exemple à ne pas suivre
L’Église doit se garder de confondre les appâts extérieurs du culte formel avec la vraie
adoration. Sans quoi, elle court le risque de se retrouver dans la même situation que les
contemporains de Jérémie : « ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la
force » (2 Tim. 3.5).

Question à discuter :
L’inscription suivante est gravée dans la cathédrale de Lubeck, en Allemagne :

Ainsi nous parle Christ, le Seigneur :

Vous m’appelez maître, et vous ne m’obéissez pas ;


Vous m’appelez lumière, et vous ne me cherchez pas ;

Vous m’appelez le chemin, et vous n’y marchez pas ;

Vous m’appelez la vie, et vous ne me désirez pas ;

Vous m’appelez sage, et vous ne me suivez pas ;

Vous m’appelez admirable, et vous ne m’aimez pas ;

Vous m’appelez riche, et vous ne me demandez rien ;

Vous m’appelez Eternel, et vous ne me cherchez pas ;

Vous m’appelez bienveillant, et vous ne me faites pas confiance ;

Vous m’appelez noble, et vous ne me servez pas ;


Vous m’appelez puissant, et vous ne m’honorez pas ;

26
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Vous m’appelez juste, et vous ne me craignez pas ;

Si je vous condamne, ne me blâmez pas.


• Que dit Christ à son Église dans ce poème ?

REQUÊTE POUR LA CONSÉCRATION


Jérémie 7.23 ; Luc 2.25-32
A. Obéissance requise
Bien avant (Institution du système du sacerdoce, le Seigneur a exigé l’obéissance de
son peuple. Longtemps avant l’érection du Temple, à Jérusalem, le peuple était lié à Dieu
par une alliance de vie sainte. C’est dans cette perspective que la vraie adoration devait
avoir lieu.
Des choses merveilleuses peuvent se passer lorsque le peuple adore avec un cœur pur
et vit dans l’intégrité. Un exemple patent, au temps de Jésus, fut celui de Zacharie et de
son épouse. Le récit sacré nous apprend que « tous deux étaient justes devant Dieu,
observant d’une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances
du Seigneur » (Luc 1.6). Ils devinrent les parents de Jean-Baptiste dont le message
prophétique entraînerait un réveil national et un retour à Dieu, tout en annonçant le
ministère de Jésus.
B. Un exemple à suivre — Luc 2.25-32
Siméon, le vieillard qui attendait la délivrance d’Israël, est un exemple inspirateur de
l’adoration qui mérite la bénédiction de Dieu. Nous apprenons qu’il était « juste et
pieux », saint dans sa conduite et fervent d’esprit. Il croyait dans les promesses de Dieu, et
espérait en lui. De plus, il est dit que « l’Esprit Saint était sur lui ».
Lorsqu’une personne possédant ces qualités se rend au Temple, « poussé par
l’Esprit », quelque chose de spécial va se produire. Et ce « quelque chose de spécial » fut,
pour Siméon, la présence de l’enfant Jésus.
Emerveillé, le vieillard s’exclame :
Maintenant, Seigneur, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car
mes yeux ont vu ton salut, salut que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour
éclairer les nations, et gloire d’Israël, ton peuple. (Luc 2.29-32).

27
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Ce que Jésus fit une fois, Il continue de le faire. Il se révèle avec certitude à tous ceux
qui adorent Dieu en esprit et en vérité.
Question à discuter :
• Quel élément dans votre perspective d’adoration fait défaut ou mérite
d’être renforcé ?

(Lecture supplémentaire pour la leçon 3)

CHRONOLOGIE DES ÉVÉNEMENTS


La destruction du royaume méridional de Juda était liée au mouvement des
événements mondiaux. Nous donnons ci-après un résumé des dernières années du
royaume en rapport avec les événements mondiaux importants de l’époque.
631 av. J.-C. — Mort d’Assurbanipal, le dernier des rois forts d’Assyrie. Cet
événement marque le début de la fin de l’Empire assyrien.
626 av. J.-C. — Nabopolassar proclame Babylone indépendante. Cette décision
provoqua une série d’événements qui libéra Juda du joug babylonien et lui donna un faux
sentiment de sécurité.
609 av. J.-C. — Le Pharaon Néco II marcha avec ses armées vers le nord pour aider
les Assyriens. Le roi Josias essaya vainement de l’arrêter à Meguiddo, et fut tué (2
Chroniques 35.20-24).
609-598 av. J.-C. — Johachaz, le fils cadet de Josias, monta sur le trône. Néco le
déposa et l’amena captif en Egypte. Jehojakim devint roi. Une rivalité acerbe se développa
entre les factions égyptiennes et les factions babyloniennes dans le pays de Juda.
605 av. J.-C. — Bataille de Karkemish entre la Chaldée et l’Egypte, l’une des
batailles les plus décisives de l’histoire. La Chaldée connue aussi sous le nom de Babylone
gagna la bataille sous la direction de Nebucadnetsar. Cette victoire donna à la Chaldée te
contrôle de tout le Proche Orient.
602 av. J.-C. — Jojakim refusa de payer le tribut à Babylone.
598 av. J.-C. — Les Chaldéens (Babyloniens) détruisirent plusieurs villes juives et
assiégèrent Jérusalem. Jojakim mourut ou fut tué. Jojakin, son fils, s’empara du pouvoir et

28
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

y demeura trois mois. Puis, lui, la plupart des membres de la famille royale et 10 000
parmi les personnes les plus capables du pays furent amenés captifs à Babylone.
597 av. J.-C. — Sédécias, âgée de 21 ans, devint roi. Lorsqu’il se révolta, Babylone
réagit rapidement, en détruisant systématiquement les villes de Juda.
588 av. J.-C. — L’armée chaldéenne assiégea Jérusalem au mois de janvier. Dix-huit
mois plus tard, en juillet 587 av. J.-C., Jérusalem tomba. Jérusalem était si dévastée que le
siège du gouvernement fut transféré à Mitspa, à quelques kilomètres au nord.
Guedalia est nommé gouverneur. Après une courte période, il fut assassiné, Ceux qui
vivaient encore à Jérusalem, craignant des représailles de la part de Babylone, s’enfuirent
en Egypte et prirent Jérémie avec eux.
À ce point des événements, Jérémie disparut dans les brumes de l’histoire.

29
Leçon 4

LA PROMESSE TENUE

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 30.21-24 ; Luc 1.67-79

VERSET À RETENIR
« Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, de ce qu’il a visité et racheté son peuple » (Luc
1.68).

BUT DE LA LEÇON
Aider chaque croyant à comprendre que la croyance en Christ en tant
qu’accomplissement de la prophétie est le moyen de sortir des ténèbres du péché et
d’entrer dans la lumière du salut et de la joie.

INTRODUCTION
Les Juifs du premier siècle vivaient dans l’expectative de la venue imminente du
Rédempteur. Ils étaient certains que son apparition amènerait une ère de paix et de
prospérité. Ce serait une époque de liberté et de joie.
Mais tous les juifs ne partageaient pas cet espoir. Les sadducéens, par exemple, étaient
assez sceptiques quant à l’idée d’un Messie qui viendrait du ciel résoudre les problèmes sur
la terre. Cette attitude est facile à comprendre, lorsqu’on se rappelle que les sadducéens ne
croyaient ni dans l’existence des anges, ni dans la résurrection des morts (Actes 23.8).
Mais Zacharie, père de Jean- Baptiste, vivait quotidiennement dans cette attente,
tout comme ceux qui ont demandé un jour à Jésus : « Jusques à quand tiendras-tu notre
esprit en suspens ? Si tu es le Christ, dis-le- nous franchement ? » (Jean 10.24).
Notre esquisse se présente donc comme suit :
I. La promesse — Jérémie 30.21¬22

30
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

II. La promesse accomplie — Luc 1.67-70


III. La promesse accomplie en nous — Luc 1.71-79

LA PROMESSE
Jérémie 30.21-22
La nature est telle que nous reconnaissons rarement ce à quoi nous ne nous attendons
pas. L’un des buts de la prophétie est d’attirer notre attention sur certains événements à
venir et de nous tenir en alerte quant à ce qui est sur le point d’arriver.

A. Les promesses du passé


À travers l’Ancien Testament, Dieu fit beaucoup de promesses. L’une d’entre elles
concernait la venue d’un Sauveur qui viendrait libérer le peuple choisi de l’esclavage du
péché et lui accorder la sécurité.
Chaque fois que Dieu faisait une promesse, Il l’accomplissait en son temps. Abraham
reçut la promesse que ses descendants deviendraient une grande nation. Bien plus, il fut
dit au patriarche que toutes les nations de la terre seront bénies en lui (Genèse 22.18).
Une telle promesse était assortie a la venue d’un Sauveur. Pourtant, lorsque Jésus vint sur
la terre, les gens de son pays ne l’ont point reconnu (Jean 1.11). Quelle ironie !

B. La venue du Messie prophétisée


Dieu annonce toujours d’avance ce qui va arriver. Il instruit son messager pour qu’il
tienne ses enfants au courant des événements à venir. C’est ainsi que Jérémie a annoncé :
« son chef sera tiré de son sein, son dominateur sortira du milieu de lui… Vous serez mon
peuple, et je serai votre Dieu » (Jérémie 30.21-22).
Le « chef » et le « dominateur » dont il est question ici est Jésus-Christ, Il est le bon
berger qui nous conduit dans les verts pâturages et près des eaux paisibles (Ps. 23).
Questions à discuter :
• Quelle promesse dans la Bible accomplie par Dieu a attiré votre
attention ? Pourquoi ?
• Pourquoi la promesse de la venue du Messie a-t-elle fait partie très tôt
de la tradition juive ?

31
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

LA PROMESSE ACCOMPLIE
Luc 1.67-70
Puisque ce sentiment d’attente s’affirmait parmi les Juifs depuis le temps de Moïse
jusqu’à l’époque de Malachie, il y eut des gens en Judée qui étaient prêts à reconnaître la
venue du Messie et à se réjouir de sa naissance. Le vieux Siméon et le sacrificateur
Zacharie étaient du nombre.

A. Le cantique de Zacharie
Lorsque Zacharie eut recouvré l’usage de la parole, il ne put s’empêcher d’exalter le
Seigneur et de prophétiser à propos des choses que le Messie ferait. L’Évangile de Luc
rapporte que le Messie délivrerait son peuple de la servitude (Luc 1.68), susciterait le salut
(1.69-71), les délivrerait de leurs ennemis (1.74), leur permettrait de vivre dans la sainteté
(1.75), et les remplirait d’espoir pour le futur (1.77-79).

B. Une promesse annoncée depuis longtemps — Luc 1.70


Notons que la promesse de la venue d’un libérateur était une tradition longtemps
entretenue, et qui était transmise de génération en génération. C’est dans ce sens que
Jérémie avait écrit : « En son temps, Juda sera sauvé, Israël aura la sécurité dans sa
demeure » (Jérémie 23.6a),
Mais, l’attente pouvait parfois être assez longue et l’on pouvait facilement perdre
patience, après un certain temps. C’est pourquoi il est dit : « C’est une prophétie dont le
temps est déjà fixé, elle marche vers son terme, et elle ne mentira pas ; si elle tarde,
attends-la, car elle s’accomplira, elle s’accomplira certainement » (Habacuc 2.3).

C. Promesse et accomplissement
L’accomplissement d’une promesse entraîne la confiance. Une promesse non tenue
entraîne la frustration et la suspicion. Que de fois nous sommes déçus dans notre attente,
par des parents ou des amis qui, pour une raison ou pour une autre, manque à leur
promesse.
Mais les promesses divines sont très différentes des promesses humaines. Puisque
Dieu a gardé ses promesses dans le passé, nous savons que nous pouvons lui faire
confiance et nous attendre à lui pour le présent et pour l’avenir. L’écrivain (Je l’épître aux
Hébreux nous encourage à retenir « fermement la profession de notre espérance, car celui
qui a fait la promesse est fidèle » (Hébreux 10.23).

32
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

La plus grande promesse de Dieu a l’homme est celle de le rétablir à son image, c’est-
à-dire dans la sainteté et dans la vie éternelle (1 Thess. 5.23-24 ; 1 Jean 2.25). Une telle
promesse est certaine et véritable. Par la foi, nous attendons patiemment son
accomplissement.

Questions à discuter :
• Pourquoi tes parents doivent-ils s’efforcer de tenir les promesses qu’ils
font à leurs enfants ?
• Pourquoi devons-nous être très sincères dans les promesses que nous
faisons à autrui ?

LA PROMESSE ACCOMPLIE EN NOUS


Luc 1.71-79
Ce que Dieu a fait en envoyant son fils, selon sa promesse, Il continue de le faire.
Jésus-Christ est présent en nous par l’intermédiaire du Saint- Esprit de Dieu, cet autre
consolateur promis. Le Christ vivant en nous, nous délivre de nos ennemis mortels — le
péché et ta mort — et nous rend libres.

A. Jésus nous libère de notre passé — Luc 1.71-78


Il ne nous traite pas selon une justice stricte, mais selon sa miséricorde. Il accorde « à
son peuple…le pardon de ses péchés, grâce aux entrailles de la miséricorde de notre
Dieu » (Luc 1.77-78).

B. Jésus nous libère maintenant — Luc 1.68, 74


La puissance de Jésus sur le péché peut se manifester dans notre vie personnelle, et
nous pouvons participer pleinement à sa vie de victoire.
Jésus est venu précisément pour nous libérer de la tyrannie du péché intérieur et de
ses conséquences funestes sur notre existence. « Si donc le Christ vous affranchit, vous
serez réellement libres » (Jean 8.36).
La possibilité de pécher demeure, mais nous n’aurons plus la compulsion de pécher.
Une telle situation résulte de la présence du Seigneur en nous.

33
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

C. Jésus nous libère pour le futur — Luc 1.78-79


Nous touchons à la fin de notre vingtième siècle , et beaucoup de gens pensent que
les choses vont de mal en pis comme si tout s’approchait vers une fin. Les armes
nucléaires fabriquées par l’homme ne sont pas fait pour nous rendre tranquilles.
Nous sommes comme des gens « assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort ».
Toutefois, la bonne nouvelle c’est que Jésus est le « soleil levant [qui] nous a visités d’en
haut », et Il nous délivrera.
Pour ceux qui sont en Christ, la fin du monde n’est qu’un commencement. Chaque
fin entraîne un nouveau commencement. Par-delà la mort ; il y a la résurrection. Par-delà
l’ère présente, il y a la vie éternelle. Alléluia !

CONCLUSION
Le moniteur voudra, en terminant la leçon, se concentrer sur le thème des promesses.
Demandez aux membres de la classe de méditer sur les questions suivantes :

—Quelle promesse de Dieu dois-je réclamer au cours de cette semaine ?

—Quelle promesse ai-je fait à Dieu que je dois honorer cette sema/ne ? —Quelle
promesse ai-je fait à une autre personne (mari, femme, enfant, ami) et que je peux
honorer cette semaine.

—Au cours de cette semaine, qui puis-je aider à développer une plus grande confiance
dans les promesses de Dieu ? Comment ?

34
Leçon 5

LA TRAGEDIE DE LA RECHUTE

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 8.4-7 ; 8.8—9.3 ; 1 Corinthiens 16.13

VERSET À RETENIR
« Pourquoi donc ce peuple de Jérusalem s’abandonne-t- il A de perpétuels égarements ? Ils
persistent dans la tromperie, Ils refusent de se convertir » (Jérémie 8.5).

BUT DE LA LEÇON
Rendre chaque croyant conscient de l’insidieuse nature de la rechute, et l’encourager à
prêter une soigneuse atten¬tion à la fidélité de Dieu.

INTRODUCTION
Karl Marx, le père spirituel du mouvement communiste, était un juif allemand élevé
dans une famille chrétienne. Durant sa jeunesse il avait même écrit un essai sur « L’union
des croyants avec Christ selon Jean 15.1-14 ».
Cependant, le jeune Marx ne demeura pas fidèle à l’intense idéalisme de sa jeunesse.
Au cours de ses études universitaires, il abandonna les principes moraux de sa profession
de foi chrétienne et finit par embrasser l’athéisme.
Rétrograder est un mal très grave dont les conséquences sont incalculables. Le roi
Manassé, fils d’Ezéchias, était mort depuis plusieurs années lorsque Jérémie arriva sur la
scène. Mais les conséquences des actes d’idolâtrie du roi demeuraient comme une ombre
funeste sur le pays de Juda.
Un examen de soi est important pour éviter la rechute. Nous étudierons notre leçon
en fonction de l’esquisse suivante :
I. Une déviation critique — Jérémie 8.4-5

35
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

II. Une dérive accumulée — Jérémie 8.6-7


III. Une mort lente — Jérémie 8.8-17
IV. Un amour contraignant — Jérémie 8.18 — 9.3
V. Une réponse ingénieuse — 1 Corinthiens 16.13

I. UNE DÉVIATION CRITIQUE


Jérémie 8.4-5
Le problème de la rétrogradation ou de la rechute n’apparaît pas instantanément
dans la vie du croyant. Il ne se manifeste pas, dans la plupart des cas, par un acte
monstrueux de méchanceté ou un péché grave, mais par un changement intérieur de
priorité.
Esaü, par exemple, ne vendit pas son droit d’aînesse pour un plat de lentilles à cause
d’un esprit de rébellion. Il s’abandonna simplement à ses désirs physiques intenses et
abandonna, par là même, son appel d’accomplir la destinée spéciale de Dieu pour son
peuple.
A. Un pas dans la mauvaise direction
Selon l’apôtre Paul, la plongée dans l’abîme du péché commence par une déviation
subtile dans la direction suivie par notre cœur (Romains 1.21). Mais cette déviation a eu
des conséquences graves pour toute la création.
L’automobiliste sur la route qui se laisse distraire même pour un instant, court le
risque d’un accident qui peut causer des pertes en vies humaines. La rétrogradation
commence toujours par une déviation critique, un relâchement dans notre obéissance à
Jésus-Christ, notre Seigneur.

B. Une concentration totale


Participer à une course exige une concentration totale et un effort maximum. Toute
l’énergie du coureur doit se concentrer sur le but à atteindre.
Vivre la vie chrétienne exige aussi une concentration totale et un effort maximum.
Tout ce qui brise la concentration du chrétien ou diminue son effort, l’éloigne du but de
la maturité chrétienne. Quand nous détournons nos yeux de Christ, nous sommes
certainement en danger.

36
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

C. Quelques obstacles à signaler


Considérons quelques situations qui peuvent faire obstacle à notre concentration sur
Christ :
1) Les biens matériaux. Ils sont importants, mais nous devons nous en servir avec une
mesure de peur qu’ils ne nous asservissent.
2) Profession. Il n’y a rien de mal à choisir une profession lucrative, mais il faut veiller
à ce qu’elle n’empiète pas sur notre vie spirituelle.
3) Légalisme. On peut être religieux sans être réellement spirituel. On peut être si
occupé à servir l’Église que l’on négligé de servir Christ.
4) Les convoitises mondaines. L’apôtre Jean nous sonne l’alarme à ce sujet dans sa
première épître (1 Jean 2.15-17).
Question à discuter :
• Quel est le meilleur moment de corriger une tendance à rétrogra¬der ?

II. UNE DÉRIVE ACCUMULÉE


Jérémie 8.6-7

A. Un avertissement
Le prophète Jérémie observe que certains oiseaux migratoires de l’hémisphère nord
volent vers le sud en automne pour échapper à l’hiver rigoureux, et retournent vers le
nord au printemps, pour éviter l’ardeur de la chaleur d’été.
Mais le prophète note aussi que les hommes n’obéissent pas toujours aux signaux
spirituels, et ils se laissent entraîner passivement vers la mort au lieu de choisir les chemins
de la vie.

B. Agir à temps
La désobéissance commence à partir du moment où nous nous laissons distraire de
notre obéissance totale à Jésus-Christ. L’apôtre Jacques nous avertit : « Celui donc qui sait
faire ce qui est bien, et qui ne le fait pas, commet un péché » (Jacques 4.17).
Lorsqu’on se baigne dans une rivière, on doit faire attention à ne pas se laisser
entraîner par le courant. Souvent, l’eau semble si tranquille que le baigneur inexpérimenté
ou inattentif s’aventure trop loin, jusqu’au moment où il découvre que le courant est en

37
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

train de l’emporter et qu’il ne peut revenir en arrière. Il en est de même lorsque l’on
ignore les signaux d’avertissement sur le plan spirituel.
« Goutte à goutte l’eau use la pierre », dit le proverbe. Une inattention entraîne une
autre, et bientôt il est trop tard.

Question à discuter :
• Quels sont les signes qui devraient nous indiquer que nous nous
éloignons de la voie royale ?

III. UNE MORT LENTE


Jérémie 8.8-17
Pourquoi est-il si difficile de remonter le courant quand on va à la dérive
spirituellement ? Jérémie nous en donne quelques indications.
A. Rationalisation
« Comment pouvez-vous dire : Nous sommes sages, la loi de l’Eternel est avec
nous ? », demande Jérémie en face de la désobéissance du peuple. Pourtant, les
sacrificateurs rationalisaient la Loi de Dieu, au point que l’injustice était assimilée à la
justice.
La rationalisation est une maladie spirituelle particulièrement mortelle, parce qu’elle
détruit la sensibilité morale.

B. La cupidité
Jérémie nous donne une autre indication, en disant : « Car depuis le plus petit
jusqu’au plus grand, tous sont avides de gain » (Jérémie 8.10c). L’apôtre Paul, du reste,
nous avertit des conséquences funestes de l’amour de l’argent (1 Timothée 6.10).
Plus d’un se sont fourvoyés loin de la foi, après avoir succombés à la cupidité.
C. Fausse confiance
Le prophète nous met aussi en garde contre la fausse confiance. « Ils pansent à la
légère la plaie de la fille de mon peuple : paix, paix, disent-ils. Et il n’y a point de paix »
(Jérémie 8.11).

38
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Dans l’une de ses épîtres, l’apôtre Paul avertit qu’il viendra un temps où les hommes
se donneront des conducteurs qui leur enseigneront des messages mielleux qui n’ont
aucun rapport avec la parole de Dieu (2 Tim. 4.3).
Hélas, nous vivons à l’heure de « l’instantanée » — tout y passe, même la religion.
Beaucoup de gens sont à la recherche d’une religion à bon marché qui promet tout et
n’exige presque rien.

Question à discuter:
• Pourquoi rationalisons-nous au lieu d’obéir aux injonctions de la Parole
de Dieu ?

IV. UN AMOUR CONTRAIGNANT


Jérémie 8.18—9.13
Peu après avoir obtenu son indépendance, en 1948, l’Inde fut déchirée par une
sanglante guerre civile entre les hindous et les musulmans. Au cours de cette période, un
musulman décida d’aller visiter un ami hindou dans la zone hindoue de la capitale. Une
foule de voisins s’attroupa rapidement, exigeant que le musulman leur fût livré. L’hindou
refusa, ferma la porte bruyamment et la verrouilla. La populace se déchaîna, brisa la porte
et mit en pièces les deux amis qui moururent littéralement dans les bras l’un de l’autre.
A. L’amour de Jérémie pour le peuple
Jérémie aurait pu s’en aller avant la ruine du royaume de Juda, mais il décida de
partager la souffrance du peuple et son sort. ses avertissements prophétiques n’étaient pas
comme des éclairs de tonnerre venant d’une montagne éloignée, mais plutôt les
supplications d’un cœur brisé (voir 8.18, 21 ; 9.1).

B. La compassion de Jésus
La solidarité totale de Jérémie avec le peuple rétrograde durant leur période de
calamité anticipe en quelque sorte l’amour de Jésus qui a jeté les regards sur la ville de
Jérusalem et a pleuré sur elle (Luc 19.41-44). Bien plus, la solidarité du prophète
préfigure le sacrifice sanglant du Seigneur dont l’âme a été brisée « par la douleur de la
fille de mon peuple » (Jérémie 8.21). Seul l’amour de Dieu manifesté dans le sacrifice du
Calvaire a le pouvoir de ramener le rétrograde sur la voie de l’obéissance par la repentance.

39
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Question à discuter :
• Comment pouvons-nous aider un rétrograde d’une manière
rédemptrice ?

V. UNE RÉPONSE POSITIVE


1 Corinthiens 16.13
La bonne nouvelle c’est qu’avec Dieu il y a toujours moyen d’avoir un nouveau
commencement (2 Corinthiens 5.17). Il est le Dieu qui souhaite la bienvenue à l’enfant
prodigue et qui ressuscite les morts. « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste
pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1.9).
Tout comme Karl Marx, Alexandre Soljenitsyne a été élevé dans une famille
chrétienne. Au cours de son enfance, sa foi était vivante. Toutefois, la vie universitaire et
la pression des copains poussèrent le jeune Soljenitsyne vers le marxisme et l’athéisme.
Alors qu’il servait comme officier dans l’armée russe, pendant la Seconde Guerre
mondiale, il fut arrêté et envoyé en Sibérie où il fut exposé au froid intense, et faillit en
mourir. Se débattant contre un cancer de l’estomac. Il fut opéré par un certain Dr
Kornfeid qui lui fit le récit de sa conversion du judaïsme au christianisme. Les paroles du
médecin percèrent l’âme du jeune Soljenitsyne.
La même nuit, le médecin fut battu à mort par les prisonniers du camp de
concentration. Mais ses paroles opérèrent un changement dans l’esprit de Soljenitsyne qui
embrassa à nouveau la foi de son enfance.
Question à discuter
• Connaissez-vous quelqu’un qui a rétrogradé ? Que pouvez-vous faire
pour le ramener sur la bonne voie ?

CONCLUSION
Avant notre conversion, nous étions tous d’une façon ou d’une autre rebelles à Dieu.
Mais quelqu’un nous a aidé à faire la paix avec Dieu. Nous devons être, à notre tour, un
témoignage pour Dieu et envers notre prochain.
Pensons à la recommandation de l’apôtre : « Mes frères, si quelqu’un parmi vous s’est
égaré loin de la vérité, et qu’un autre l’y ramène, qu’il sache que celui qui ramènera un

40
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

pécheur de la voie où il s’était égaré sauvera une âme de la mort et couvrira une multitude
de péchés » (Jacques 5.19-20).

41
Leçon 6

LA REPONSE DE DIEU AUX LAMENTATIONS


D’UN PROPHÈTE

PASSAGE BIBLIQUE SUR LA LEÇON


Jérémie 15.10-21

VERSET À RETENIR
« Ne crains rien, car je suis avec toi ; ne promène pas des regards inquiets, car je suis ton
Dieu ; je te fortifie, je viens à ton secours, je te soutiens de ma droite triomphante » (Ésaïe
41.10).

BUT DE LA LEÇON
Aider le croyant à se rendre compte qu’il existe des découragements inévitables dans le
service chrétien, mais que la toute-puissance de Dieu et sa réassurance est toujours
disponible.

INTRODUCTION
Dans l’un de ses puissants sermons, le Seigneur Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir
après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me
suive » (Luc 9.23). Ce sont des paroles sur lesquelles chaque croyant devrait méditer
profondément.
La voix de Jérémie se fait entendre aujourd’hui, à une époque où un christianisme,
superficiel promet santé, richesse et succès continus à ceux qui suivent Jésus-Christ. Le
prophète entend nous rappeler qu’on ne peut être un vrai chrétien sans une croix à porter,
un vrai disciple sans un prix à payer, un vrai serviteur sans des souffrances à endurer.
Le chemin du disciple est parfois plein de frustrations. Jérémie en a eu pas mal, et il
nous en parle candidement dans ses lamentations. Notre esquisse est assez simple.

42
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

I. La nuit sombre de l’âme — Jérémie 15.10-18


II. La gracieuse promesse de Dieu — Jérémie 15.19-21 ; Ésaïe 41.10

I. LA NUIT SOMBRE DE L’AME


Jérémie 15.10-18
Dans ce passage le prophète fait ses confessions, et ne va pas par quatre chemins pour
exprimer son amertume.

A. Service dévoué — Jérémie 15.11, 16-17


Le prophète rappelle au Seigneur combien il avait embrassé avec dévouement la
mission qui lui était confiée : « Tes paroles ont fait la joie et l’allégresse de mon cœur ; car
ton nom est invoqué sur moi, Eternel, Dieu des armées ! » (Jérémie 15.166). Il ajoute
qu’il a évité la compagnie des moqueurs et est demeuré solitaire à cause de sa vocation
(15.17).
Le verset 11 indique que Jérémie aurait du succès, mais en ce moment il considère
qu’il a échoué dans sa mission. N’avons-nous pas, chacun de nous, de tels moments ?
B. Une réponse inattendue — Jérémie 15.10, 12, 15 -
La passion de Jérémie était de voir le peuple revenir à Dieu et être heureux. Il fut
donc choqué de la réaction du peuple à l’égard de son message.
Jérémie a évité de contacter des dettes pour que son ministère fût plus effectif, mais
cela ne lui a attiré que la haine du peuple (Jérémie 15.10c). Il avait les meilleurs intérêts
du peuple à cœur, pourtant il était devenu l’ennemi (15.15, in fine).
C. Un cri de désespoir — Jérémie 15.10, 17-18
Au cours de son agonie sur la croix, Jésus, au fort de sa douleur, poussa le cri
solennel : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné » (Mat. 27.46b). Jérémie
fit face à des circonstances si graves, qu’il crut que Dieu l’avait abandonné.
Jérémie nous fait penser à Job, lorsqu’il s’écrie : « Malheur à moi, ma mère, de ce que
tu m’as fait naître » (Jérémie 15.10a ; voir aussi Job 3.1). C’est là une exclamation bien
humaine, et chacun de nous à un moment ou à un autre s’est senti aussi frustré que
Jérémie l’était : rejeté par les hommes et abandonné par Dieu.

43
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

D. Désespoir et compassion — Jérémie 15.18-21


Il s’agit du désespoir de Jérémie et de la compassion de Dieu. Pensant qu’il est
abandonné par Dieu, le prophète exhale sa douleur.
1. L’accusation de Jérémie — Jérémie 15.18
Après avoir fait état de sa souffrance, Jérémie lance une accusation : « Serais-tu pour
moi comme une source trompeuse, comme une eau dont on n’est pas sûr ? » (15.18c).
Que veut dire ce verset ?
Les montagnes de Juda étaient parsemées de plusieurs courants d’eau qui se
remplissaient après une forte averse orageuse, mais qui peu après étaient asséchés. Quand
on espérait y trouver de l’eau, il n’y en avait pas. Dans son amertume, le prophète ose
comparer Dieu à « une source trompeuse », comme si Dieu n’avait pas tenu sa promesse.
2. La compassion de Dieu — Jérémie 15.19-21
Les versets 19-21 du quinzième chapitre de Jérémie parlent avec éloquence de la
compassion divine pour son serviteur brisé par la souffrance. « Je serai avec toi pour te
sauver et te délivrer, dit l’Eternel. Je te délivrerai de la main des méchants, je te sauverai
de la main des violents » (15.20c-21).
Dieu connaît nos douleurs et nos peines, ainsi que les tentations auxquelles nous
faisons face. sa promesse de nous en délivrer est certaine (1 Corinthiens 10.13).
3. Luttons contre la dépression spirituelle
La dépression spirituelle a un effet très négatif sur notre perception des choses de la
vie. Elle obscurcit l’horizon des réalités et nous porte à nous apitoyer sur nous-mêmes
comme si nous étions les seuls à souffrir.
Chacun de nous connaît des moments noirs où tout semble se liguer contre nous. Les
déboires des saints du passé peuvent nous être utiles dans la mesure où nous pouvons en
tirer des leçons salutaires (voir Romains 15.4 ; 1 Corinthiens 10.11).

Question à discuter :
• Comment la communauté chrétienne peut-elle venir en aide à ses
membres qui sont spirituellement déprimés ?

44
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

LA GRACIEUSE PROMESSE DE DIEU


Jérémie 15.19-21 ; Ésaïe 41.10
Tant que nous nous apitoyons sur nous-mêmes, il nous est assez difficile de croire
dans les promesses divines et de nous appuyer sur Dieu. Jérémie, à un moment donné,
s’est trouvé dans cette situation.
A. Un appel à la repentance
Le Seigneur adresse à son serviteur un appel à la repentance : « C’est pourquoi ainsi
parle l’Eternel : ‘Situ reviens, je te reprendrai à mon service ; et si tu sépares ce qui est
précieux de ce qui est sans valeur, tu seras mon interprété’ » (Jérémie 15.19, Synodale).
Un tel appel s’adresse à chacun de nous, puisque nous sommes appelés à être des
messagers de la nouvelle al¬liance, des ambassadeurs pour Christ (2 Corinthiens 5.20).
B. Dieu délivrera
Il ne promet pas au prophète de le retirer de la lutte, mais lui assure plutôt de sa
protection. « Ils te feront la guerre, mais ils ne te vaincront pas ; car je serai avec toi pour
te sauver et te délivrer, dit l’Éternel » (Jérémie 15.20b).
L’apôtre Paul, pour sa part, affirme dans le même ordre d’idées : « Nous sommes
pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse mais non dans le
désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus ;…sachant que
celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera
paraître avec vous en sa présence" (2 Corinthiens 4.8-9, 14).
C. Nul besoin de marcher seul — Ésaïe 41.10
Ésaïe a prophétisé la venue de Jésus comme le Serviteur souffrant, mais Jérémie est
devenu, par ses souffrances ses afflictions et le rejet dont il a été l’objet, le prototype de
Jésus.
À l’instar de Jérémie, Jésus « est venu chez les siens, et les siens ne l’ont point reçue »
(Jean 1.11). Il a connu, lui aussi, la douleur de l’abandon lorsqu’à la Croix II s’est écrié :
« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mat. 27.46). Jérémie a appris
et Jésus a démontré que « le soir arrivent les pleurs et le matin l’allégresse » (Ps. 30.6).

45
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Il y a une gravure d’une scène de la Deuxième Guerre mondiale qui souligne le fait
de n’être pas seul. Un ciel chargé de nuages et de fumée. Çà et là des tanks et des véhicules
militaires endommagés, des éclats d’obus jonchant le sol défoncé.
Au premier plan de la gravure se tient un soldat. son uniforme est en lambeaux ; son
bras droit est en écharpe ; il a une béquille sous le bras gauche. son visage est ensanglanté,
sa tête est bandée et son casque est posé de travers. Malgré tout, son visage rayonne d’un
sourire et ses yeux brillent de fierté. Le contraste entre sa posture et la dévastation qui
l’entoure est frappant.
Quel est le secret de la joie de ce soldat estropié ? C’est qu’à côté de lui se trouve le
commandant en chef de toutes les forces alliées en Europe, le général Dwight D.
Eisenhower. Tout sentier devient une autoroute de gloire lorsque la grandeur nous
accompagne.

Question à discuter :
• Quel est le meilleur moyen de lutter contre nos frustrations et nos
craintes ?

(Lecture supplémentaire à la 6º leçon)

FER ET BRONZE
Au verset 12 du chapitre 15, le prophète Jérémie demande : « Peut-on caser du fer,
du fer qui vient du nord, ou du bronze ? » (La Bible en français courant).
À partir de l’an 4000 av. J.-C., au moins, le fer a été utilisé pour les outils et les
armes. À un certain moment, encore inconnu des archéologues, les chaudronniers en
cuivre se mirent à mélanger de l’étain au cuivre pour le rendre plus dur, ce qui donna
naissance au bronze.
Le fer apparut peu après 1200 av. J.-C. Avant l’an 1000 av. J,-C„ le fer avait à peu
près la même valeur que l’argent et l’or en Asie occidentale. Il y avait beaucoup de
gisements d’or, mais le processus de fusion pour le réduire en métal était un secret
soigneusement gardé par les Hittites — une nation située au nord d’Israël.
Les Philistins introduisirent apparemment le métal aux Hébreux, mais ils
contrôlèrent son usage. Les fermiers, avant l’époque de David, étaient forcés d’aller vers

46
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

les Philistins pour pouvoir aiguiser leurs outils (1 Samuel 13.19-22). Ils ne voulaient pas
que les Hébreux apprissent comment faire des armes en fer. Le fer apparut fréquemment
dans les tombes des Philistins. Le premier objet en fer trouvé dans le pays habité par les
Israélites est un soc de charrue qu’on déterra dans la forteresse de Saül à Guibea. Il date
d’environ 1010 av. J.-C.
Une révolution économique majeure prit place lorsque Saül et David brisèrent le
pouvoir des Philistins, et le fer devint disponible à l’homme de la rue dans tout le pays
d’Israël.

47
SILENCE ! TAIS-TOI !
La mer est déchaînée et la tempête gronde !
Les flots s’enflent et font une effroyable ronde.
Courroucé, le ciel noir s’abaisse, menaçant,
Et prête aux grandes eaux son effort mugissant !

Dans ce désert houleux, seuls hurlent leur colère


La vague qui bondit, le vent qui l’accélère !
On n’entend que rumeurs, éclats mystérieux
Sortant de ce chaos obscur et furieux !

Parmi ce tourbillon que l’éclair illumine,


Que le déchirement du tonnerre domine,
Tout à coup, d’un abîme, un cri faible, craintif,
Plein d’angoisse a surgi d’un misérable esquif !

« Oh ! Maître », dit la voix à peine perceptible,


« Maître ! parle à ces flots, si cela T’est possible !
Notre barque s’enfonce et nous allons mourir !
Ah ! Sauve nous, Seigneur !,..Daigne nous secourir !… »
Un grand calme se fait à cette humble prière :
La mer se tait, le vent, la foudre meurtrière.
Tout s’apaise et l’esquif flotte paisiblement
Sur l’onde où le soleil met son scintillement.

Car, cet appel, ce cri d’angoisse et de détresse,


Dans le cœur du Sauveur, toujours plein de tendresse,
Avait trouvé l’écho qui répond à la foi
Et le Maître avait dit tout simplement : « Tais-toi !… »

Oh ! Chrétien éprouvé, si ta barque chancelle,


Saisis donc cette foi dont la moindre parcelle
Peut déplacer les monts ! Crie à Dieu ton émoi !…
Et Lui se lèvera pour dire au flot : « Tais-toi !… »

48
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

— Pierre-Henri Junod

49
Leçon 7

DIAGNOSTIC ET GUÉRISON DU CŒUR

PASSAGE BIBLIQUE SUR LA LEÇON


Jérémie 17.1-14

VERSETS À RETENIR
« Le cœur est tortueux par-dessus tout, et il est méchant : qui peut le connaître ? Moi,
l’Eternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon
le fruit de ses œuvres » (Jérémie 17.9-10)

BUT DE LA LEÇON
Aider le croyant à apprendre ce que la Bible enseigne au sujet de la dépravation du cœur,
et à comprendre que la guérison rédemptrice est disponible à tous ceux qui cher¬chent
Dieu de tout leur cœur.

INTRODUCTION
Être perdu dans les ténèbres est une situation très désagréable. À moins d’avoir une
bonne lanterne, retrouver son chemin peut se révéler une entre* prise très difficile.
Sur le plan spirituel, le problème est analogue. La Bible abonde en exemples de ceux
qui ont été plongés dans les ténèbres de l’obscurité morale et qui n’ont pu retrouver leur
chemin. Le prophète Jérémie nous parle de l’état du cœur de l’homme en général (17.9).
Mais sa description va un peu plus loin. Il dirige les gens perdus vers la lumière de la grâce
de Dieu (17.12) dont la présence peut apporter la guérison du cœur (17.14).
L’esquisse de notre leçon est la suivante :
I. Un sombre diagnostic — Jérémie 17.1-11
II. Une vision de guérison — Jérémie 17.12-14
III. Conclusion

50
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

I. UN SOMBRE DIAGNOSTIC
Jérémie 17.1-11
Devançant son temps de plusieurs siècles, le prophète Jérémie décrit la situation
humaine avec précision en allant à la source du problème : le cœur.

A. Le cœur est insensible — Jérémie 17.1-4


Le cœur du peuple de Juda est devenu si insensible que son péché ne peut y être
gravé qu’avec un burin de fer muni d’une pointe de diamant. La séduction des idoles les a
éloignés de l’adoration du vrai Dieu.
Le prophète se lamente sur le fait que le peuple s’est enlisé dans le bourbier de la
désobéissance. Hélas, rien ne pourra briser le cœur de pierre, si ce n’est le terrible
jugement de la captivité et de l’exil (17.3-4).
B. C’est un cœur dévoyé et corrompu — Jérémie 17.5-6, 11
Un déplacement fatal survient dans le cœur de celui qui « se confie dans l’homme,
qui prend la chair pour son appui, et qui détourne son cœur de l’Éternel » (17.5).
Comme une fleur coupée, il s’est détaché de sa seule source de vraie vie et vitalité.
Maintenant, il est condamné à dépérir comme un buisson dans le désert. La fortune qu’il
a cherchée injustement l’abandonnera.
C. C’est un cœur trompeur et désespérément mauvais — Jérémie 17.9
Jérémie veut nous faire comprendre qu’on ne peut pas faire confiance au cœur
humain non régénéré. S’étant éloigné des directives divines, l’homme est à la merci de son
être impulsif et illogique. Il est balloté par les courants divers. Comme le dit l’apôtre
Jacques, « c’est un homme irrésolu, in-constant dans toutes ses voies » (Jacques 1.8)
La profonde analyse de Jérémie révèle ce qu’un tel cœur peut faire pour miner les
efforts les plus nobles de l’homme. Comme le dit le prophète Ésaïe, « toute notre justice
est comme un vêtement souillé » (Esa. 64.5).
Ce diagnostic dépeint la situation de l’homme en général, quelle que soient son
origine, son éducation et sa position sociale. Et les hommes de partout peuvent s’identifier
avec ce cri de l’apôtre Paul concernant l’homme non régénéré par la grâce divine :
« Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps de cette mort ? » (Romains 7.24).

51
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Questions à discuter :
• Quelles sont les conséquences de l’indifférence à l’égard de Dieu ? (voir
Jérémie 17.3-4).
• Qu’est-ce que l’effort humain seul ne peut accomplir ? (Voir Romains
7.24).

II. UNE VISION DE GUÉRISON


Jérémie 17.12-14
Après un violent orage, le ciel s’éclaircit peu à peu, et la nature redonne aux êtres et
aux choses l’espoir d’un jour meilleur.
Après avoir dépeint la sombre condition de l’âme humaine, Jérémie nous laisse
entrevoir la possibilité de la guérison. Voici ce qu’il nous dit : « Il est un trône de gloire,
élevé dès le commencement, c’est le lieu de notre sanctuaire. Toi qui es l’espérance
d’Israël, ô Éternel ! » (Jérémie 17.12-13a).
Nous avons là une vision exaltante de Dieu et c’est lui qui peut apporter la guérison
et nous redonner la joie du salut.

A. La vision de Dieu et la guérison du cœur — Jérémie 17.14


La guérison spirituelle du prophète Ésaïe, par exemple, commence avec une puissante
révélation de la gloire de Dieu. Il raconte tout d’abord sa tristesse, à la suite de la mort du
roi, puis sa vision dans le Temple — la présence éclatante de l’Éternel et le puissant
chœur des anges à son service. Ecrasé par l’éclat de la sainteté divine, Ésaïe s’écrie :
« Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures,
j’habile au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi,
l’Eternel des armées » (Ésaïe 6.5).
Mais là ne s’arrête pas la vision du prophète. La confession de son indignité lui
apporte la délivrance. Il nous parle de l’ange qui vient toucher ses lèvres avec le charbon
ardent, et ce geste lui indique qu’il est pardonné et purifié (Ésaïe 6.6-7)
Une seule rencontre avec le Dieu saint et tout-puissant peut accorder à l’âme
humaine tourmentée ce que des sessions interminables chez le psychiatre ne peuvent
jamais accomplir. Dieu seul peut changer le cœur de pierre en cœur de chair ; Lui seul

52
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

peut opérer en nous cette transformation radicale dont nous avons tant besoin (Jérémie
31.33).
B. La direction de l’âme fixée sur Dieu
« Moi, l’Eternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins… » (Jérémie 17.10a). Cela
semble un peu menaçant à première vue. Toutefois, il est bon de lire ce verset à la lumière
des paroles suivantes de l’apôtre Paul : « Celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la
pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints »
(Romains 8.27).
Dieu sonde le cœur parce qu’il veut y enlever les motifs et les impulsions contraires à
sa volonté, afin que l’homme libéré puisse choisir de faire ce qui est bien. En nous
éprouvant dans notre être intérieur, Dieu nous permet de rechercher « la pensée de
l’Esprit » et de vivre selon la volonté de Dieu. La motivation intérieure et notre façon de
vivre sont alors en harmonie.

C. Le cœur obéissant et ses avantages


Paul Tournier, médecin et psychiatre suisse, rapporte dans un de ses livres une vision
transformatrice dont sa femme avait fait l’expérience, à la veille d’une fête de Noël, ce qui
l’avait portée à s’exclamer : « Je me suis rendu compte soudainement de la grandeur de
Dieu. » Le médecin suisse explique alors comment Dieu les avait amenés, d’expérience en
expérience, à un renouvellement de toute leur vie professionnelle et personnelle, les a
appelant de l’activité ecclésiastique au ministère spirituel.
La guérison est disponible au cœur souffrant. Il y a une direction pour la vie
désorientée. Il y a la possibilité de la plénitude pour l’esprit solitaire, dans une vision
captivante de Dieu. Le psalmiste l’exprime bien, lorsqu’il témoigne.
« Mon cœur est affermi, ô Dieu ! Mon cœur est affermi ; je chanterai, je ferai retentir
mes instruments. Réveille-toi, mon âme ! Réveillez- vous mon luth et ma harpe ! Je
réveillerai l’aurore… Car ta bonté atteint jusqu’aux deux, Et ta fidélité jusqu’aux
nues, Elève-toi sur les deux, ô Dieu ! Que ta gloire soit sur toute la terre ! » (Psaume
57.8-9, 11-12).

Question à discuter :
• Quels résultats bénéfiques produit l’obéissance à Dieu ?

53
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

III. CONCLUSION
Cette leçon est des plus importantes, car elle nous parle d’un problème grave et de sa
solution : le problème du cœur humain.
1. La description de la condition humaine par Jérémie est réaliste. Depuis la
désobéissance en Eden, l’homme s’est corrompu au point de ne pouvoir retrouver la voie
droite par ses propres efforts. « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu »
(Romains 3.23).
2. Le prophète, en décrivant la condition humaine parle du cœur « tortueux » et
« mauvais ». Mais le contexte nous fait penser aussi au cœur malade, puisque Jérémie parle
aussi de guérison. Or, qui a besoin de guérison si ce n’est celui qui est malade.
3. Dieu est celui qui guérit. Le psalmiste confirme cela en disant : « Mon âme bénit
l’Eternel… C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies » (Ps.
103.2-3). Et le prophète Ésaïe ajoute pour sa part, en se référant au sacrifice de Jésus :
« Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous
donne la paix est tombée sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris »
(Esa. 53.5).
4. Pour avoir la guérison du cœur, l’on doit d’abord reconnaître sa maladie, comme
l’a fait Ésaïe dans te temple (Esa. 6.5). Il est vrai que c’est Dieu seul qui peut nous guérir
de la maladie de notre cœur, mais II lui faut notre coopération. La phrase lapidaire
d’Augustin (354-430) nous vient à l’esprit : « Celui qui vous a créé sans vous, ne vous
sauvera pas sans vous. »
« Examinons nos voies ; sondons-les, et retournons à l’Éternel. Elevons nos cœurs et
nos mains vers le Dieu du ciel » (Lamentations 3.40-41, Synodale).

54
Leçon 8

LES SYMBOLES DE L’ACTIVITÉ DIVINE

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 13.1-11 ; 18.1-11 ; 27.1—28.17 ; 32.6-18

VERSET À RETENIR
« Ah ! Seigneur Éternel, Voici, tu as fait les deux et la terre par ta grande puissance et par
ton bras étendu. Rien n’est étonnant de ta part » (Jérémie 32.17).

BUT DE LA LEÇON
Aider l’étudiant à se rendre compte que Dieu veut com¬muniquer, par tous les moyens
possibles, son message de jugement et d’espoir, et le rendre capable de se reposer dans sa
miséricorde.

INTRODUCTION
Dans le but d’attirer notre attention sur certaines vérités importantes, Dieu emploie
souvent des symboles et des images. Il nous arrive de nous rappeler un sermon prêché
longtemps dans le passé à cause d’une illustration qui a attiré notre attention.
Dans la leçon d’aujourd’hui, Dieu demande à Jérémie d’utiliser quatre symboles afin
de lui enseigner certaines choses qu’il devait, à son tour, annoncer au peuple. Ces
symboles sont valables pour nous aussi. Nous allons les considérer en fonction de
l’esquisse suivante :
I. La ceinture gâtée — Jérémie 13.1-11
II. Le vase d’argile dans la main du potier Jérémie 18.1-11
III. Le joug brisé — Jérémie 27.1 — 28.17
IV. Une transaction immobilière in¬sensée — Jérémie 32.6-18

55
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

I. LA CEINTURE GÂTÉE
Jérémie 13.1-11
Le Seigneur demanda à Jérémie d’acheter une ceinture de lin, de la mettre autour de
ses reins et de se rendre vers le fleuve Euphrate. Arrivé là, il devait cacher la ceinture dans
le creux d’une roche. Quelque temps après, il devait revenir sur les lieux pour reprendre la
ceinture qui était alors gâtée. Il devait la mettre à nou¬veau autour de ses reins,
particulière¬ment lorsqu’il annonçait le message de Dieu au peuple.

A. Les longs voyages prolongent l’attente


Le voyage de Jérusalem à l’Euphrate était long d’environ 650 kilomètres. Le
prophète, en cours de route, pouvait se faire une idée des souffrances que le peuple de
Juda endurerait quand il serait amené en captivité à Babylone. Ils devaient emprunter
pratiquement le même chemin.
Lorsque Jérémie revint à Jérusalem de son second voyage près de l’Euphrate, le
peuple vit la ceinture gâtée qui ceignait ses reins, et on s’approcha de lui avec curiosité
pour entendre ce qu’il avait à dire.

B. Un message simple et direct


Comme ce tablier de lin que portaient les prêtres, les enfants d’Israël étaient
considérés comme purs, à un moment donné. « Je m’étais attaché toute la maison d’Israël
et toute la maison de Juda, dit l’Eternel, afin qu’elles fussent mon peuple, mon nom, ma
louange et ma gloire. Mais ils ne m’ont point écouté » (Jérémie 13.11). Puisqu’ils n’ont
pas écouté, et qu’ils sont plutôt allés après les faux dieux pour les servir et se prosterner
devant eux, l’Eternel déclare que le peuple deviendra à ses yeux « comme cette ceinture,
qui n’est plus bonne à rien ! » (Jérémie 13.10).
La prophétie de Jérémie trouva son accomplissement tragique, lorsque l’armée de
Juda fut vaincue ; et le peuple fut alors amené en captivité.

Question à discuter :
• Pourquoi Dieu demande-t-il parfois à ses serviteurs d’utiliser des
symboles et des images dans la proclamation de leurs messages ?

56
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

II. LE VASE D’ARGILE DANS LA MAIN DU POTIER


Jérémie 18.1-11
Une deuxième image est celle de l’argile et du potier. Dieu demanda à Jérémie d’aller
dans la maison où le potier travaillait pour l’observer à l’œuvre. Le prophète remarqua que
le vase d’argile que le potier façonnait avait mal tourné. Il le brisa et en refit un autre
(Jérémie 18.4).
Cette simple illustration est pleine de signification. Elle nous permet de découvrir
quatre aspects du rapport entre Dieu et le peuple de Juda. Et ce qui vaut pour Juda, vaut
pour nous aujourd’hui.

A. La souveraineté de Dieu — Jérémie 18.6


Le symbolisme du potier et de l’argile est employé en plusieurs endroits des Saintes
Écritures pour définir la souveraineté de Dieu sur toute sa création.
De même que le potier peut façonner l’argile à sa guise, de même Dieu décide selon
son dessein de façonner ses créatures pour sa gloire et pour leur bonheur. Voir, par
exemple, Ésaïe 29.16,

B. La liberté de l’homme — Jérémie 18.7-8


Alors que l’argile est passive et in¬forme dans la main du potier, la ré¬ponse de
l’homme par contre affecte la manière dont la souveraineté de Dieu est exprimée. Dieu
respecte la liberté de l’homme, même si cette liberté va parfois dans le sens contraire à sa
volonté.
L’argile humaine est invitée à participer avec son divin Potier au genre de vase qu’il
veut façonner. La coopération de l’homme peut faire émerger un vase pour l’utilité et la
gloire ; son refus de collaborer peut donner un vase qui n’est propre qu’au rejet et à la
destruction.

C. La miséricorde de Dieu — Jérémie 18.4


La bonne nouvelle qui illumine la pensée de Jérémie, tandis qu’il observe le potier,
c’est qu’avec Dieu nous avons une seconde occasion. La glaise qui a mal tourné peut
encore devenir soumise dans la main du potier qui peut alors la façonner en un vase de
beauté et d’honneur. Par-delà le vase brisé, il y a le vase remodelé. Par-delà le péché, il y a
le pardon. Par-delà l’aliénation, il y a la réconciliation. Par-delà la mort, il y a la

57
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

résurrection en nouveauté de vie pour ceux qui s’abandonnent dans les mains du Maître
Potier.
D. La responsabilité de Dieu — Jérémie 18.9-11
L’homme n’ose pas présumer de la grâce de Dieu. Le manque de se repentir signifie
que le péché entraînera des conséquences dévastatrices. L’appel à la décision se fait donc
entendre d’une manière claire : « Revenez chacun de votre mauvaise voie, réformez vos
voies et vos œuvres » (Jérémie 18.11, in fine).

Question à discuter :
• Quelle image évoque à votre esprit le rapport entre l’argile et le potier ?

III. LE JOUG BRISÉ


Jérémie 27.1—28.17
Dieu demanda ensuite à Jérémie de mettre un joug sur ses épaules, comme s’il était
un animal de labour. Jérémie devait marcher dans les rues de Jérusalem avec le joug sur les
épaules. Pourquoi ?
« Pliez votre cou sous le joug du roi de Babylone, soumettez-vous à lui et à son
peuple, et vous vivrez » (Jérémie 27.12b). Un tel message apparemment défaitiste ne
plaisait pas aux enfants de Judas durant le règne de Sédécias. Hier comme aujourd’hui,
aucun peuple n’aime être dominé par un autre.
Jérémie se trouvait dans une position minoritaire. Le peuple et les au¬tres prophètes
étaient mécontents de son attitude de soumission. En fait, Hanania, l’un des prophètes,
était tellement fâché qu’il enleva le joug du cou de Jérémie et le brisa (Jérémie 28.10-11).
Cette attitude provoqua deux réactions de la part de Jérémie.

A. Le symbolisme du joug
Selon Jérémie, le joug en bois re¬présentait la main de fer du roi de Babylone qui
sera autorisé par Dieu pour envahir le royaume de Juda et l’assujettir. L’épée de Babylone
devait en quelque sorte briser le cou de Juda (Jérémie 28.13).
B. Sentence contre Hanania
Jérémie prophétisa contre Hanania, déclarant qu’il mourrait au cours de l’année. Et
cela arriva comme prévu (Jérémie 28.15-17).

58
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Questions à discuter :
• Quelle différence existe-t-il entre un dictateur humain et un Dieu
souverain ?
• Pourquoi vaut-il mieux accepter un châtiment mérité au lieu de se
rebeller ? (voir Proverbes 29.1).

IV. UNE TRANSACTION IMMOBILIÈRE INSENSÉE


Jérémie 32.6-18
Sédécias était le dernier roi de Juda, un roi de paille. Lorsqu’il se décida de se rebeller
contre le roi de Babylone, ce dernier envoya son armée pour assiéger Jérusalem.
Alors que l’armée ennemie assié¬geait la capitale, le prophète reçoit l’ordre divin
d’aller acheter une propriété. Cela semble être ironique, étant donné la gravité de la
situation, et pourtant, l’achat de la propriété dans la ville natale du prophète revêt une
certaine signification.

A. L’ironie du contrat d’achat


Anathoth était pratiquement sous contrôle babylonien. La monnaie employée allait
être bientôt remplacée par une nouvelle monnaie. Et le prophète n’aurait sans doute pas
l’occasion de vivre assez longtemps pour pouvoir jouir de la propriété.
Et pourtant, le prophète demande de conserver le document dans un vase de terre.
Pourquoi ?

B. La raison de l’attitude du prophète


« Car ainsi parle l’Eternel des armées, le Dieu d’Israël : On achètera encore des
maisons, des champs et des vignes, dans ce pays » (Jérémie 32.15). L’attitude de Jérémie
indique que par-delà la destruction, il y a la restauration ; par-delà la dévastation, il y a le
renouveau ; par-delà le désespoir d’aujourd’hui, il y a la victoire totale de Dieu.

C. Des trésors dans des vases de terre


Nous servons une génération qui est en grande partie peu habituée à certains
sacrifices. Beaucoup de chrétiens donnent une bonne partie de leur argent et de leur
effort, pour contribuer à l’expansion de l’Évangile sans savoir ce que l’avenir apportera.

59
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Jérémie avait fait sceller le document dans un vase de terre. C’était l’usage, dans les
temps anciens, de conserver des documents importants dans des jarres en terre cuite. Les
manuscrits des livres de la Bible, par exemple, ont été conservés de la même manière. Ces
manuscrits ont été recopiés à plusieurs reprises, et grâce à cela nous avons aujourd’hui le
texte de la Bible, notre guide et notre boussole. Il s’agit là d’un trésor plus important que
le document que Jérémie désirait conserver.
Considérant ce trésor qui nous a été transmis à travers les générations, nous pouvons
nous écrier avec Jérémie : « Ah ! Seigneur Eternel, voici tu as fait les deux et la terre par ta
grande puissance et par ton bras étendu : rien n’est étonnant de ta part » (Jérémie 32.17).
Œuvrons avec courage et fidélité, laissant les résultats entre les mains, de Dieu, même si
nous n’aurons pas l’oc¬casion de les voir au cours de notre existence (voir 1 Corinthiens
15.58 ; Hébreux 11.13). .

Questions à discuter :
• Participerez-vous à l’élaboration d’un programme, si vous saviez que
vous n’auriez pas l’occasion d’en voir les résultats

60
Leçon 9

L’APPEL À UNE NOUVELLE ALLIANCE

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 31.1-14, 27-34

VERSET À RETENIR
« De loin l’Eternel se montre à moi : Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi je te
conserve ma bonté » (Jérémie 31.3).

BUT DE LA LEÇON
Encourager chaque étudiant à apprécier et accepter la pleine bénédiction de la nouvelle
alliance offerte par Dieu.

INTRODUCTION
Le plus haut point du développement de la vision du prophète Jérémie se retrouve
dans la leçon d’aujourd’hui. Il s’agit de l’idée d’alliance.
Les accords entre les peuples et les traités entre les nations sont parfois appelés
alliances. Les alliances ne sont pas toujours signées entre personnes ou groupes traitant sur
un pied d’égalité. Lorsque Jacob, à un moment donné, essaya de faire une alliance avec
Esaü, il avait un peu de crainte dans le cœur.
Les alliances entre Dieu et l’homme ne pouvaient aucunement être considérées
comme étant conclues entre personnes de même rang. C’est Dieu qui établit les règles de
l’alliance avec l’homme. L’attitude de l’homme par rapport aux termes de l’alliance
détermine s’il reçoit ou non les privilèges que Dieu promet de lui accorder.
Notre esquisse est la suivante :
I. Une célébration spéciale — Jérémie 31.1-14
II. L’anticipation de l’alliance — Jérémie 31.27-34

61
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

III. Conclusion

I. UNE CÉLÉBRATION SPÉCIALE


Jérémie 31.1-14
Le retour au foyer ou au pays natal donne lieu à de grandes réjouissances. Les Juifs en
captivité à Babylone devaient sans doute soupirer ardemment après le retour au pays
natal.

A. Le retour et la restauration
L’homme est créé de la poussière de la terre. Il tire sa subsistance du sol. Il s’attache à
la terre où il fait sa demeure, sa langue, ses coutumes, sa façon de s’habiller et son identité
sont définies en grande partie par sa situation géographique. C’est pourquoi l’homme
entend toujours défendre la terre natale.
En revanche, l’exil est l’une des expériences humaines les plus terrifiantes. C’est plus
qu’être amené dans un autre lieu. C’est comme si on enlevait une partie de notre cœur. Le
sol sur lequel on se tenait s’effondre soudain sous les pieds. L’exilé est dépaysé, et rien
d’autre que le retour au pays natal ne peut lui enlever la tristesse et te chagrin.
Il n’est pas surprenant de constater la grande émotion dont font montre ceux qui
reviennent au pays natal :
« Ils viennent en pleurant, et je les conduis au milieu de leurs supplications ; je les
mène vers des torrents d’eau, par un chemin uni où ils ne chancellent pas… Ils viendront,
et pousseront des cris de joie sur les hauteurs de Sion ; Ils accourront vers les biens de
l’Éternel » Jérémie 31.9, 12).
Il en est ainsi pour ceux qui reviennent de l’exil ou de la captivité.

B. Le retour au pays et le rétablissement d’une relation


Deux images se retrouvent dans ce passage. La première : « Vierge d’Israël ! » (Jérémie
31.4), est en contraste avec l’Israël apostat et adultère qui a joué le rôle de prostituée en
allant après d’autres dieux, avant la période de l’exil.
Il n’est pas possible de rétablir une femme adultère, même repentante, au statut de
vierge. Jérémie parle donc d’une nouvelle création, d’une génération chaste et non souillée
d’enfants de Dieu s’élevant sur les ruines de la vieille génération. Une telle vision a

62
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

anticipé la fameuse déclaration de Paul : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle
créature. Les choses anciennes sont passées ; voici toutes choses sont devenues nouvelles »
(2 Corinthiens 5.17).
Une deuxième image exprime l’initiative que Dieu lui-même prendra pour ramener
ses enfants à lui : « Nations, écoutez la parole de l’Eternel, et publiez-la dans les iles
lointaines ! Dites : Celui qui a dispersé Israël la rassemblera, Et il le gardera comme le
berger garde son troupeau » (Jérémie 31.10).
Le texte de Jérémie fait écho aux paroles de Jésus à ses disciples, peu avant son
arrestation et sa crucifixion : « Vous serez tous scandalisés ; car il est écrit : Je frapperai le
berger, et les brebis seront dispersés. Mais après que je serai ressuscité, je vous précéderai
en Galilée » (Marc 14.27-28). À ce moment-là, le Seigneur avait uni ses disciples à lui
dans une relation que ni la mort ni l’enfer ne pouvaient briser.

C. Le retour et la célébration
Le retour au pays natal ou au foyer donne toujours lieu à des réjouissances, à une
célébration. Pensez à la parabole de l’enfant prodigue (Luc 15.11-32).
L’Eternel, par la bouche de son prophète, annonce aussi une grande célébration :
« Alors les jeunes filles se réjouiront à la danse. Les jeunes hommes et les vieillards se
réjouiront aussi ; je changerai leur deuil en allégresse, et je tes consolerai ; je leur donnerai
de la joie après leurs chagrins » (Jérémie 31.13).

Question à discuter :
• Que pouvons-nous faire pour aider ceux qui se sentent isolés ou
« exilés » par rapport au reste de la communauté ?

II. L’ANTICIPATION DE L’ALLIANCE


Jérémie 31.27-34
Ce n’est pas le simple retour au pays natal qui apporte le vrai bonheur. Il faut en plus
un changement d’attitude. Autrement, tout demeurerait comme auparavant.
Le prophète Jérémie parle d’une « nouvelle alliance » que Dieu traiterait avec les
enfants d’Israël et de Juda (Jérémie 31.31). Cette prophétie de la « nouvelle alliance »

63
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

constitue le fondement même de notre foi chrétienne. Les paroles de Jérémie sont répétées
textuellement en Hébreux 8.8-12, et partiellement en Hébreux 10.16-17.
A. Le caractère essentiel de la nouvelle alliance
Cette nouveauté se retrouve dans la manière dont la nouvelle alliance est mise en
application. La nouvelle alliance n’implique pas la promulgation d’une nouvelle loi, mais
rend plutôt la loi morale personnelle, c’est-à-dire l’inscrit dans le cœur de chaque humain
(Jérémie 31.33). Ce qui était considéré comme externe devient interne. Ce qui était
considéré auparavant comme une relation formelle en raison de la naissance de quelqu’un
en tant que Juif ou Israélite, devient maintenant une relation personnelle par la nouvelle
naissance dans la famille spirituelle de Dieu.

B. La possibilité d’une nouvelle intimité


La nouvelle alliance ouvre la possibilité d’une nouvelle intimité dans les relations de
l’homme avec Dieu. Les Israélites, dans l’ancienne alliance, ne pouvaient s’approcher de
Dieu que par l’intermédiaire des sacrificateurs et par les mérites d’un système sacrificiel
très élaboré. De plus, entre l’homme et Dieu semblait toujours se dresser la Loi qui
exigeait une parfaite observance.
Mais tout cela est balayé par la nouvelle alliance, « …car tous me connaîtront, depuis
le plus petit jusqu’au plus grand, dit l’Éternel ; car je pardonnerai leur iniquité, et je ne
me souviendrai plus de leur péché » (Jérémie 31.34).
Par un trait magistral de la grâce rédemptrice de Dieu, exprimée complètement et
finalement en Christ, toutes les barrières sont renversées. Diéu et l’homme se retrouvent
dans la sainte intimité d’une relation personnelle.
« Vous serez mon peuple, et je serai votre Dieu », dit l’Eternel (Jérémie 30.22).
Question à discuter :
• Comment pouvons-nous bénéficier pleinement de la nouvelle alliance ?

III. CONCLUSION
Au cours de la Sainte Cène mémorable que Jésus eut avec ses disciples, Il leur dit
solennellement : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang » (1 Corinthiens
11.25).

64
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Cette déclaration annonçait une ère nouvelle. Le sacrifice de Jésus à la Croix allait
mettre fin à la nécessité de sacrifices répétés d’animaux pour le pardon des péchés. « Il est
entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs et des veaux,
mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle » (Hébreux 9.12).
À notre époque si troublée de menaces constantes d’attaques nucléaires, il est bon de
savoir que par-delà l’imminence d’une telle catastrophe aux conséquences incalculables, le
destin final du monde est entre les mains de Dieu. Le sacrifice de son Fils à la Croix et sa
résurrection consti-tuent les garanties de la survie de notre humanité et de l’entrée des
saints dans la gloire.
« Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, travaillant de mieux en
mieux à l’œuvre du Seigneur, sachant que votre travail ne sera pas vain dans le Seigneur »
(1 Corinthiens 15.58).

65
NE VOUS INQUIETEZ PAS !
Pourquoi t’alarmes-tu ? Toi que le Seigneur aime ?
Pourrais-tu reprocher à son amour suprême
La moindre négligence ou quelque instant d’oubli ?
Est-il un seul serment qu’il n’ait pas accompli ?

Pourquoi t’alarmes-tu ? Quand ton passé se dresse


Pour proclamer de Dieu la constante tendresse.
Quel jour as-tu souffert du froid ou de la faim ?
Et le danger vint-il sans le secours divin ?…

Pourquoi t’alarmes-tu ?…Tu sais bien que ton âme


Put rachetée un jour, quand la terrible flamme
Du Dieu saint et jaloux jaillit du haut des cieux
Sur l’Homme de Douleur, ton Sauveur glorieux !…

Pourquoi t’alarmes-tu dans ses bras qui te pressent ?


Sur son cœur attendri par les maux qui t’oppressent ?
Jésus, compatissant et souverain Berger,
N’a-t-Il pas pris ta main sur ce sol étranger !,..
Pourquoi t’alarmes-tu quand la gloire est si proche ?
Quand le But est atteint ? Quand le grand Jour s’approche ?
Que fais-tu de gémir ? de te mettre en souci ?…
Lève plutôt la tête et dis à Dieu : Merci !…
— Pierre-Henri Junod

66
Leçon 10

L’AMI SINCÈRE DE JÉRÉMIE

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 36.1-32, 27-28, 32 ; 45.1-5 ; Philémon vs. 8-21

VERSET À RETENIR
« L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère » (Proverbes 17.17).

BUT DE LA LEÇON
Inspirer tous les membres de la classe à développer, en raison de la grâce de Dieu, des
unités d’association pour le service.

INTRODUCTION
Avez-vous jamais connu la solitude ? Comment vous sentez-vous dans les moments
de solitude, et que faites- vous pour la surmonter ? -
« L’ami aime en tout temps, et dans le malheur il se montre un frère » (Proverbes
17.17). Chacun a besoin d’un ami pour partager ses joies et ses peines. Le prophète
Jérémie ne faisait point exception à cette règle. Dans cette leçon, nous allons considérer
l’amitié entre Jérémie et Baruc, son secrétaire, ainsi que l’amitié qui a uni Paul à Onésime.
Notre esquisse est la suivante :
I. Jérémie avait besoin d’un ami — Jérémie 36.1-32
II. Baruc avait besoin d’un ami — Jérémie 45.1-5
III. L’exemple de Paul et d’Onésime — Philémon vs. 8-21

67
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

JÉRÉMIE AVAIT BESOIN D’UN AMI


Jérémie 36.1-32
Jérémie a connu la solitude. Il en a bu la coupe amère comme personne d’autre. Il y
avait tout d’abord sa position de prophète qui l’isolait ; et puis, le genre de messages qu’il
était porté à délivrer provoquait non seulement son isolement par rapport au peuple, mais
ce dernier se montrait nettement hostile à son égard.
Nous trouvons rarement en littérature de telles expressions d’agonie, comme celles
décrites en Jérémie 20.7-10.
Jérémie avait grand besoin d’un ami, et Dieu lui en donna un de vrai en la personne
de Baruc. Le texte ne nous donne pas beaucoup de détails sur Baruc lui-même, mais il
semble qu’il était issu d’une famille distinguée, et qu’il était digne de confiance (Jérémie
32.12-16). Le chapitre 36 nous présente plusieurs caractéristiques de cette amitié.

A. Baruc croyait en Jérémie


Baruc croyait tant dans l’intégrité personnelle de Jérémie que dans l’authenticité de
son message. Autrement, il n’aurait pas tant risqué pour s’identifier avec une personnalité
si impopulaire.
Jésus avait provoqué, parfois, l’hostilité de ses auditeurs par ses enseignements, et
même certains de ses disciples l’avaient abandonné. Même Jésus avait besoin d’amis qui
demeureraient avec lui jusqu’à la fin. C’est pourquoi II a dit une fois aux Douze : « Et
vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ? » (Jean 6.67). Il voulait savoir jusqu’à quel
point ils lui seraient fidèles.

B. Baruc, un ami sincère


Baruc, agissant comme secrétaire de Jérémie, transcrivit ses prophéties annonçant le
jugement de Dieu sur la nation. Bien plus, il a lu le message de Jérémie dans le Temple
pour tous les princes et tout le peuple de Juda, parce que Jérémie ne pouvait pas y aller.

C. Baruc, un ami intime


Alarmés par la proclamation prophétique de Jérémie concernant le jugement de Dieu
contre la nation, les officiers de la cour insistèrent pour que le rouleau fût lu devant le roi
Jojakim. Ce dernier montra son dédain pour la parole de l’Eternel en déchirant chaque
page du texte lu devant lui et le jeta au feu. Il ordonna l’arrestation de Jérémie et de
Baruc.

68
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Seul un ami intime peut prendre le risque de parler en public à la place d’un autre,
surtout quand cet autre est recherché par les autorités.
Question à discuter :
• Quelles sont pour vous les caractéristiques d’un vrai ami ?

II. BARUC AVAIT BESOIN D’UN AMI


Jérémie 45.1-5

A. Une voie à deux sens


Une amitié vraie entre deux personnes est comme une rue à deux sens. Tout comme
Jérémie, Baruc a eu ses moments de détresse. Nous pouvons bien comprendre pourquoi à
un moment donné il s’est écrié : « Malheur à moi ! car l’Eternel ajouté le chagrin à ma
douleur ; je m’épuise en soupirant, et je ne trouve point de repos » (Jérémie 45.3).
B. Un vrai ami ne craint pas d’être honnête et sincère
Baruc était désappointé à cause de la mauvaise réception donnée au message du
prophète. Il avait collaboré un bon bout de temps avec Jérémie, et il lui semblait qu’ils
avaient travaillé en vain.
Jérémie assure tout d’abord son collaborateur et ami que Dieu accomplirait son
dessein malgré les apparences. Puis, il le met en garde contre la recherche de la gloire
personnelle. « Et toi, tu réclamerais pour toi de grandes faveurs ? Ne les recherche pas… »
(Jérémie 45.5, Synodale).
Chacun de nous a besoin d’un ami qui, en certaines circonstances, a le courage de
nous ramener à la réalité. Les paroles de Jérémie encouragèrent Baruc à persévérer dans
son travail de secrétaire. Sans la collaboration intelligente de Baruc, le livre de Jérémie ne
nous serait peut-être pas parvenu (Jérémie 36.4, 18).
C. Les implications de l’honnêteté entre amis
On peut faire du mal à un ami tant en évitant de lui dire la vérité qu’en la lui disant
d’une manière trop sévère. Les Ecritures nous font certaines recommandations très utiles
sur le sujet.
1. Parlez dans un esprit de prière (Marc 11.24).
2. Exprimez la vérité dans l’amour (Ephésiens 4.15).

69
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

3. Confrontez votre ami avec douceur (Luc 6.31).


4. Soyez prompt à écouter, mais lent à parler (Jacques 1.19).
5. Essayez de démontrer et d’accepter le pardon d’une manière sincère (Luc 17.3-
4).

Question à discuter :
• Quel genre d’ami êtes-vous ?

L’EXEMPLE DE PAUL ET D’ONÉSIME


Philémon vs. 8-21
Le Nouveau Testament nous donne un bel exemple d’amitié marquée au coin de la
sincérité, il s’agit de la relation unique qui s’est établie entre l’apôtre Paul, emprisonné à
Rome, et un jeune fugitif du nom d’Onésime. Une partie de cette intéressante histoire est
racontée par Paul dans sa let-tre à Philémon.

A. Les circonstances entourant cette amitié


Onésime, un esclave grec, s’était enfui de la maison de son maître — un chrétien
nommé Philémon. Au moment de sa fuite, il vola un peu d’argent, probablement pour
couvrir ses frais de voyage. Il trouva moyen de se rendre jusqu’à Rome où il chercha
vraisemblablement à se mettre en contact avec l’apôtre. Paul lui fit connaître Christ
comme son Sauveur. Bien plus, il développa pour le jeune fugitif une telle affection qu’il
parlait de lui comme « mon enfant », et même comme ‘ »mes propres entrailles »
(Philémon vs. 10-12).
Une rencontre providentielle, une influence positive, un changement radical : voilà
trois éléments qui ont caractérisé la relation entre Paul et Onésime.

B. La lettre de Paul à Philémon


Le moment vint lorsque Paul sentit la nécessité pour Onésime de réparer le
dommage causé et de se réconcilier avec Philémon, son ancien maître. Il ne le renvoya
toutefois pas les mains vides. Il écrivit à Philémon une lettre d’amour ayant deux objectifs
clairs. Tout d’abord, Paul demanda à Philémon de recevoir Onésime « non plus comme
un esclave, mais comme supérieur à un esclave, comme un frère bien-aimé » (Philémon v.

70
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

16). Ensuite, il supplia Philémon d’accorder la liberté à Onésime, « pour qu’il me servît à
ta place, pendant que je suis dans les chaînes pour l’Evangile »‘ (Philémon v. 13).
Notons la façon dont Paul s’est arrangée pour communiquer ses désirs à Philémon,
son ami et son compagnon de combat. Il évite de lui donner des ordres, en tant qu’apôtre
— ce qui serait d’ailleurs malséant entre amis — mais fait surtout appel à son sens de
solidarité chrétienne (voir Philémon vs.8-9).
Les vrais amis doivent se traiter avec déférence, quel que soit leur différence de rang
ou de position.
C. La suite de l’histoire
Des études récentes ont fait comprendre que Philémon affranchit Onésime, à la suite
de la requête de l’apôtre Paul. Ces études montrent qu’au début du deuxième siècle
Onésime était devenu l’évêque des Églises d’Ephèse, ville qui, à l’époque, était considérée
comme le centre dynamique des Églises chrétiennes à travers toute la zone de la
Méditerranée. L’Église, durant cette période, était décimée par la persécution et divisée
par l’hérésie. Onésime se révéla un dirigeant capable d’aider l’Église non seulement à
survivre mais aussi à grandir en dépit des obstacles.

Question à discuter :
• Quels sont quelques-uns des facteurs qui servent à réparer certaines
amitiés brisées ? (N.B. Nous suggérons les facteurs suivants : tolérance,
patience, temps, désir de pardonner, admission d’une responsabilité
personnelle. Mais il y a sans doute d’autres facteurs que les membres
de la classe peuvent citer.)

71
Leçon 11

JUGEMENT ET MISERICORDE

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Jérémie 33.6-9 ; 38.1-13 ; 39.1-5, 11-18

VERSET À RETENIR
« Cependant je vais panser ses blessures et lui rendre la santé ; je guérirai ses habitants ; je
leur ferai voir le bonheur et la sécurité sans mesure, je ramènerai les captifs de Juda et les
captifs d’Israël ; et je les rétablirai dans l’état où ils étaient auparavant » (Jérémie 33.6-7,
Synodale).

BUT DE LA LEÇON
Rendre chaque membre de la classe capable d’accepter et de révérer la vérité que Dieu est
fidèle tant dans le châtiment que dans la miséricorde.

INTRODUCTION
La révélation biblique nous dévoile que Dieu est amour, un amour saint qui
s’exprime souvent en jugement et en miséricorde. Ces idées apparemment contradictoires
sont en réalité deux images différentes de Dieu en action. La leçon d’aujourd’hui va nous
aider à comprendre comment ces idées opposées —jugement et miséricorde peuvent se
retrouver d’une manière rédemptrice dans notre vie.
Nous utiliserons l’esquisse suivante :
I. Le jugement comme un signe de miséricorde — Jérémie 39.1-5, 11-12, 16-18
II. La miséricorde au milieu du jugement
III. La miséricorde triomphe par-delà le jugement — Jérémie 33.6-9

72
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

LE JUGEMENT COMME UN SIGNE DE MISÉRICORDE


Jérémie 39.1-5, 11-12, 16-18
Comment comprendre le jugement de Dieu comme un signe de sa miséricorde ?
Considérons quelques principes.

A. Le jugement rend témoignage aux lois naturelles


La loi de la gravité, par exemple, nous permet d’aller et venir sur la terre sans avoir
peur de flotter dans l’air. Cependant, si nous violons cette loi, en sautant du haut d’un
immeuble, alors nous subissons les effets de la gravité.
D’un côté ou de l’autre, la gravité est à l’œuvre pour nous protéger ou nous rappeler
à la réalité. Hélas, parfois les conséquences peuvent être très désastreuses pour nous. Nous
devons admettre toutefois que la loi naturelle sert plus à nous protéger qu’à nous punir.
B. Le jugement proclame la fidélité de Dieu
Le texte nous montre comment le roi de Babylone est venu assiéger Jérusalem, et
comment les Juifs — y compris le roi Sédécias — furent amenés en captivité. Une telle
situation était le résultat de l’iniquité du peuple rebelle à l’appel réitéré de Dieu par
l’intermédiaire de son prophète. Dans un certain sens, la colère de Dieu c’est son amour
qui s’enflamme.
Mais, dans le même texte nous apprenons que le roi de Babylone a donné l’ordre de
protéger le prophète Jérémie. « Prends-le, et veille sur lui ; ne lui fais aucun mal, mais agis
à son égard comme il te dira » (Jérémie 39.12). Dieu est fidèle, et au milieu des plus
grands dangers II apporte sa protection.
« Quand l’Eternel approuve les voies d’un homme, il dispose favorablement à son
égard même ses ennemis » (Proverbes 16.7). Dieu s’est donc servi de Nebucadnetsar, un
roi païen, pour châtrer Sédécias et le peuple, d’une part, et pour protéger son serviteur
Jérémie, au milieu de la destruction dont il était le témoin.

C. Le jugement limite le règne du péché


Sans le jugement, le péché poursuivrait sa course cancéreuse jusqu’à la fin, c’est-à-dire
jusqu’à l’annihilation totale de l’humanité. Le jugement brise l’esclavage du péché et
permet la possibilité de renouvellement, de restauration et de résurrection.

73
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

De ce fait, Nebucadnetsar fut l’instrument par lequel Dieu exerce son jugement et sa
miséricorde, empêchant le peuple de plonger dans l’apostasie la plus totale.
Question à discuter :
• Le jugement de Dieu peut-il être considéré comme l’expression de son
amour ? Si oui, dans quel sens ?

II. LA MISÉRICORDE AU MILIEU DU JUGEMENT


Le jugement est modéré par la patience de Dieu. Le jugement ne suit pas
immédiatement tout acte de péché. Dans sa grâce merveilleuse, Dieu défère le jugement
pour un temps. Il est beaucoup plus intéressé à nous pardonner si nous nous repentons
qu’à nous punir.
La patience de Dieu s’est révélée d’une façon spéciale à l’égard des Israélites dans
l’Ancien Testament. Quatre siècles s’étaient écoulés depuis le temps du règne de Salomon
— lorsque le peuple commença à se livrer à l’idolâtrie sur une grande échelle — jusqu’au
moment de l’invasion par Babylone.
Durant toute cette période, Dieu suscita prophète après prophète pour avertir le
peuple et le ramener à lui. Lorsqu’ils se repentaient, comme au temps de la réforme du roi
Josias, le déclin était momentanément arrêté et la nation se mettait à prospérer.
Malheureusement, ces réformes ne duraient pas beaucoup. Même la patience de Dieu ne
pouvait pas empêcher le peuple rebelle de sombrer définitivement dans la destruction.

A. Pas une destruction totale


Le jugement détruit, mais pas totalement. Jérémie et Ebed-Mélec, l’Ethiopien qui
délivra Jérémie de la citerne où on l’avait jeté (Jérémie 38.1-13), furent épargnés grâce à la
protection spéciale de Dieu (Jérémie 39.11-18). Une grande partie de la population fut
amenée en captivité, mais dans la suite certains d’entre eux revinrent avec leurs enfants.
Ainsi, depuis l’époque de Noé, Dieu a toujours permis à un reste de survivre, un reste
avec qui II poursuivrait son œuvre de rédemption.
B. Le jugement est un feu qui purifie
D’une façon ironique, la captivité à Babylone purifia le peuple de l’adoration des
idoles et provoqua à leur retour un réveil national sous la direction d’Esdras. L’exil

74
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

provoqua une plus grande appréciation pour la Loi de Dieu qu’ils cherchaient à observer
d’une manière plus stricte.
Question à discuter :
• Pourquoi l’exil a-t-il eu un effet spirituel bénéfique sur le peuple ?

LA MISÉRICORDE TRIOMPHE PAR DELÀ LE JUGEMENT


Jérémie 33.6-8
Le jugement ne dure pas pour toujours. Le péché et la mort n’ont pas le dernier mot.
Dieu écrit le dernier chapitre, et c’est toujours une proclamation de résurrection, de
renouveau et de restauration.

A. Les conséquences du péché


Un auteur raconte l’histoire d’une maîtresse d’école qui, en se rendant à l’école, a
brûlé un feu rouge. Elle fut arrêtée par un agent de la circulation, et plus tard devait se
présenter devant le juge. Ce dernier lui dit :
—Madame, avez-vous brûlé un feu rouge, en conduisant ?
—Oui, répliqua la maîtresse d’école ; je pensais à autre chose.
—Eh bien ! répliqua le juge, j’ai l’occasion de réaliser une longue ambition. C’est
pour la première fois que j’ai une maîtresse d’école devant moi. Veuillez-vous asseoir à
cette table et écrivez 500 fois : « J’ai brûlé un feu rouge. »
Cette histoire nous fait penser au fait que nous subissons les conséquences de nos
choix bons ou mauvais.
B. Le jugement absorbé par la miséricorde
Le péché détruit, mais Dieu délivre. Le péché tue, mais Dieu ressuscite les morts. Le
péché entraîne l’exil, mais Dieu promet : « Je ramènerai les captifs de Juda et les captifs
d’Israël, et je les rétablirai comme autrefois » (Jérémie 33.7).
Le dernier mot n’est pas au péché, mais à la miséricorde qui triomphe du jugement
(Jacques 2.13).

75
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

C. Jugement, repentance et pardon


Dieu n’est ni un tortionnaire, ni un meurtrier, ni un tyran. Dieu est incapable de
faire ce qui est mal afin de produire le bien.
Un fait est certain : après que le péché a réalisé son œuvre de destruction, c’est Dieu
qui, dans sa miséricorde, guérit, restaure, reconstruit, purifie, pardonne et donne aux
rachetés « un sujet de joie, de louange et de gloire auprès de toutes les nations de la terre,
qui apprendront tout le bien que je vais leur faire » (Jérémie 33.9, Synodale).

Question à discuter :
• Dans quel sens la miséricorde triomphe-t-elle du jugement ?

76
LES LAMENTATIONS DE JÉRÉMIE
Chant funèbre pour la désolation de Jérusalem
C’est l’expression de la douleur qu’éprouve Jérémie pour la ville que, de son mieux, il
avait essayé de sauver, en proclamant toutefois sa foi dans le fait qu’elle se relèverait un
jour de ses ruines (Lamentations 3.21, 31 et 32). Jérusalem s’est effectivement relevée et a
donné son nom à la capitale d’un monde racheté de gloire éternelle (Hébreux 12.22 ;
Apocalypse 21.2).
Un appendice au livre de Jérémie
Le dernier chapitre de Jérémie devrait être lu comme une introduction à ce livre. La
version des Septante l’introduit ainsi : « Et il advint, après qu’Israël fut emmené en
captivité et Jérusalem ravagée, que Jérémie s’assit et pleura, et lamenta cette lamentation
sur Jérusalem… »
Cependant, dans l’Ancien Testament hébreu, ce livre ne vient pas après Jérémie,
comme dans notre Bible, mais se trouve dans un groupe de livres appelés « Hagiographes
» ou « Ecrits » : Cantique des Cantiques, Ruth, Lamentations, Ecclésiaste, Esther. Ces
livres étaient sur un rouleau séparé, parce qu’on les lisait lors de différentes fêtes. Ce livre
des Lamentations est encore lu de nos jours dans les synagogues du monde entier, partout
où il y a des Juifs, le 9° jour du 4° mois (Jérémie 52.6).
« La grotte de Jérémie »
C’est le nom d’un lieu, juste à l’extérieur du mur nord de Jérusalem, où, selon la
tradition, Jérémie versa des larmes amères et composa ce triste chant funèbre. Cette grotte
se trouve sous la butte qu’on appelle aujourd’hui « Golgotha », l’endroit où se dressa la
croix de Jésus. Ainsi le prophète souffrant pleura au même endroit où plus tard mourut le
Sauveur souffrant.
Un acrostiche alphabétique
Le livre est composé de cinq poèmes, dont quatre sont acrostiches, c’est-à-dire que
chaque vers commence par une lettre de l’alphabet hébreu en ordre alphabétique. C’est
l’une des formes préférées de la poésie hébraïque, utilisée pour aider la mémoire. Aux
chapitres 1, 2,4, il y a 33 vers chacun, 1 vers par lettre. Au chapitre 3, il y a 3 vers pour

77
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

chaque lettre, donnant un total de 66 vers. Le chapitre 5 a 22 vers, mais pas en ordre
alphabétique.
Son usage immédiat
Le livre a dû être composé pendant les trois mois qui séparèrent l’incendie de
Jérusalem et le départ du reste pour l’Egypte (Jérémie 39.2 ; 41.1, 18 ; 43.7), pendant
lesquels le siège du gouvernement fut à Mitspa (Jérémie 40.8). On en fit probablement un
certain nombre de copies, certaines destinées à être emportées en Egypte, d’autres
envoyées à Babylone, afin que les captifs puissent l’apprendre par cœur et le chanter.
Chapitre 1, La désolation de Sion
Il n’est pas facile de donner un sujet pour chaque chapitre. Les mêmes idées, avec des
expressions différentes, se retrouvent dans tous les chapitres : les horreurs du siège ; la
désolation des ruines ; le péché de Sion étant la cause de tout cela. Jérémie, moralement
assommé, le cœur brisé, pleure avec une douleur inconsolable. L’accent particulier de ce
chapitre est que le peuple lui- même a attiré sur lui cette catastrophe par ses péchés (5, 8,
9, 14, 18, 20 et 22).
Chapitre 2, La colère de Dieu
La dévastation de Jérusalem est attribuée à la colère de Dieu (1, 2, 3, 4, 6, 21 et 22).
Jérusalem, située sur une colline, entourée de montagnes était, du point de vue de son
site, la plus belle des villes d’alors, « une beauté parfaite » (15), même comparée à
Babylone, Ninive, Thèbes et Memphis, qui étaient bâties dans des plaines fluviales. De
plus, la ville était l’objet des soins particuliers de Dieu, choisie par lui pour une mission
sans pareil. C’était le canal principal pour les relations de Dieu avec les hommes, la ville la
plus favorisée et privilégiée du inonde entier, aimée de Dieu d’une manière toute
particulière et placée sous sa protection spéciale. De plus, elle était si bien fortifiée qu’on
la considérait généralement comme imprenable (4.12). Mais cette cité de Dieu était
devenue pire que Sodome (4.6). Que le Dieu d’amour soit aussi un Dieu de colère est un
enseignement qui est affirmé et illustré à maintes reprises dans toute la Bible.
Chapitre 3, Le chagrin de Jérémie
Dans ce chapitre, on a l’impression que Jérémie se plaint de ce que Dieu l’ait ignoré,
lui et ses prières (8) ; Dieu s’était comme enveloppé d’une nuée, pour que la prière ne lui
parvienne pas (44). Tout en se lamentant, il rend justice à Dieu en reconnaissant qu’ils
méritaient pire (22). Le point fort de ce livre se trouve aux versets 21-39.

78
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Chapitres 4 et 5, Les souffrances du siège


Elles sont énumérées et résumées. Jérémie ne parvenait pas à sortir de sa tête-les
horreurs du siège, les cris des enfants affamés (2.11, 12, 19 ; 4.4), les femmes faisant cuire
leurs bébés pour se nourrir (2.20 ; 4.10).
Cependant, malgré toutes ses horribles souffrances, Jérusalem n’avait pas encore
appris sa leçon. Après la captivité, elle fut reconstruite ; à l’époque de Jésus, elle était à
nouveau devenue une ville grande et puissante, mais elle porta son péché au point
culminant en crucifiant le Fils de Dieu. Il s’ensuivit sa destruction par les armées
romaines (70 de notre ère ; voir Hébreux 13).
(Tiré de Manuel biblique de Hailey)

79
Leçon 12

TRISTESSE À CAUSE DE LA DÉBÂCLE D’UNE


NATION

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Lamentations 1.3-8, 12-18

VERSET À RETENIR
« L’Eternel est juste ; car j’ai été rebelle à sa voix. Ecoutez tous, ô peuples, et voyez ma
douleur ! Mes jeunes filles et mes jeunes gens sont allés en captivité » (Jérémie 1.18,
Synodale).

BUT DE LA LEÇON
Aider l’étudiant à avoir un sens de la souveraineté de Dieu dans toutes les circonstances de
la vie et de s’arc- bouter à la foi, la prière, et la louange dans chaque situation adverse.

INTRODUCTION
Le livre des Lamentations a été traditionnellement attribué à Jérémie. La version
grecque des Septante — achevée environ deux siècles avant la naissance de Jésus — avait
adopté cette position. Plus tard, la version latine de la Vulgate — au quatrième siècle de
notre ère — prit une position similaire.
Certains érudits modernes ont une opinion différente. Toutefois, le contenu, l’esprit
et le ton des Lamentations accusent une grande similarité avec le livre du prophète.
En dépit de son titre un peu triste, le livre des Lamentations contient des leçons
importantes et salutaires.
Notre esquisse est la suivante :
I. La grâce au milieu de la souffrance — Lamentations 1.3-8
II. Le don de la compassion — Lamentations 1.12-16

80
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

III. Le fondement de la confiance — Lamentations 1.17-18

I. LA GRÂCE AU MILIEU DE LA SOUFFRANCE


Lamentations 1.3-8
Le livre des Lamentations est le livre de la « lumière dans la nuit »‘. Il nous enseigne
comment reconnaître le doux rayonnement que seuls perçoivent ceux qui sont dans la
peine. Ce livre nous invite à faire l’expérience d’une illumination qu’on ne rencontre que
sur le chemin de la Croix.

A. Les lamentations du prophète en face du jugement


Le prophète pleure sur les malheurs de la ville de Jérusalem dévastée. « Eh quoi ! Elle
est assise solitaire, cette ville si peuplée ! Elle est semblable à une veuve !… Elle est réduite
à la servitude ! » (Jérémie 1.1).
Jérémie est conscient du fait que la ville mérite son châtiment, puisqu’il avait averti
les habitants de ce qui arriverait s’ils ne se repentaient pas. Mais, au lieu de se réjouir, il
verse plutôt des larmes amères sur le tragique destin de cette ville autrefois magnifique.
Les complaintes du prophète nous font penser à celles de Jésus sur la même ville :
Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés,
combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses
poussins sous ses ailes, et vous ne l’avez pas voulu" (Matthieu 23.37).

B. La désolation frappe les coupables et les innocents


Lorsque le méchant est frappé de destruction et se trouve dans la désolation, il est
normal de dire qu’il reçoit ce qu’il mérite. Malheureusement, il arrive à l’innocent de
pâtir des conséquences des mauvaises actions du méchant. Cela se voit spécialement dans
le cas de la destruction de toute une nation.
Jérémie parle des « sacrificateurs [qui] gémissent » et des « vierges [qui] sont affligées
» (Jérémie 1.4). Lorsque le jour du malheur frappe une nation, beaucoup d’âmes
innocentes souffrent. Cela arrive en raison de cette solidarité qui enveloppe les êtres
humains dans les souffrances aux di-mensions nationales.
Lorsque la bombe atomique a explosé sur les villes japonaises d’Hiroshima et de
Nagasaki, elle a détruit les gens —innocents ou capables — sans aucune discrimination. Il
en a été de même des hécatombes au cours des guerres innombrables que les hommes ont

81
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

connu. Et le spectre d’une guerre nucléaire nous concerne tous, quant aux conséquences
horribles qu’elle engendrerait pour tous les humains.
C. La bonne attitude
Le prophète Jérémie s’est lamenté en face des cruels effets de la destruction sur les
innocents. Jésus a pleuré sur Jérusalem (Luc 19.41). Nous devons, nous aussi, laisser
parler notre cœur devant le mystère de l’iniquité qui déchire notre monde.

Question à discuter :
• Si une guerre éclatait dans votre pays, quelle serait votre attitude
générale ?

II. LE DON DE LA COMPASSION


Lamentations 1.12-16
A. Les souffrances personnelles du prophète
Un changement remarquable se produit dans le caractère de la complainte du
prophète, dans ce passage, il ne parle pas ici de la désolation du peuple, mais de sa propre
douleur. « Je m’adresse à vous, à vous tous qui passez, ici ! Regardez et voyez s’il est une
douleur pareille à ma douleur, à celle dont j’ai été frappée… »‘ (Lamentations 1.12).
Lorsque le malheur nous frappe personnellement, nous pouvons souvent penser que
nous sommes les seuls à souffrir. À la vérité, nous devrions nous rappeler, à ce moment-là,
que nous avons part aux souffrances humaines.

B. Les souffrances de Dieu


Nous sommes créés à l’image de Dieu. Il nous connaît intimement, et nos
souffrances ne lui sont pas étrangères. Il souffre de nos souffrances ; Il ne prend point
plaisir à nos peines.
« Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique… » (Jean 3.16). Ce verset
bien connu exprime la profondeur de la compassion divine. L’apôtre Paul exprime cette
idée sublime en disant : « Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui- même,
en n’imputant point aux hommes leurs offenses… » (2 Corinthiens 5.19).
Pensons à Jésus crucifié à Golgotha. À un moment de sa souffrance indicible, Il
s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matt. 27.46).

82
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Pouvons-nous concevoir une douleur plus terrible que celle-là ? Pouvons-nous imaginer
une scène plus déchirante ?
La laideur de Jésus, portant nos péchés, était telle que Dieu lui-même s’est voilé un
instant la face ! Mais, l’abandon n’était qu’apparente ; Dieu souffrait autant que son Fils
unique. Les dernières paroles de Jésus à la Croix — « Père, je remets mon esprit entre tes
mains »‘ (Luc 23.46) — indiquent que l’harmonie entre le Père et le Fils, qui semblait
être rompue, a été rétablie. Jésus a pu donc accomplir son œuvre de rédemption jusqu’au
bout.
Question à discuter :
• Dieu prend-il part vraiment aux souffrances humaines ?

LE FONDEMENT DE LA CONFIANCE
Lamentations 1.17-18
Il y a toujours une sorte d’étoile polaire qui luit dans « la nuit noire de l’âme ». Il y a
un point de référence, une lumière qui nous guidera à travers les ténèbres.
Malgré la désolation qui l’entoure, Jérémie ne peut s’empêcher de s’écrier. « L’Éternel
est juste » Lamentations 1.18).

A. Dieu est le Rocher des siècles


Dieu est l’abri quand la tempête fait rage. Il est l’ancre de l’âme. Il est le point fixe de
certitude dans un monde fou et parfois diabolique. sa justice provoque non seulement le
jugement, mais garantit aussi la miséricorde.
Le Seigneur Dieu triomphera de la dévastation causée par le péché et accordera
pleinement justice à ceux qui se confient en lui.

B. Dieu est à l’œuvre en notre faveur


« Nous savons que Dieu travaille en tout pour le bien de ceux qui l’aiment, de ceux
qu’il a appelés selon son plan » (Romains 8.28, La Bible en français courant). Dans nos
moments de détresse et de douleur, nous avons de la difficulté à percevoir la véracité
d’une telle déclaration, mais Dieu n’en demeure pas moins à l’œuvre.
L’apôtre Paul avait connu pas mal de tribulations, au cours de son ministère. Mais en
dépit de tout, il a manifesté sa confiance dans le Dieu vivant. Au terme de son pèlerinage,

83
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

il a pu dire : « J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi.
Désormais la couronne de vie m’est réservée ; le Seigneur, le juste juge, me la donnera
dans ce jour-là, et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son
avènement » (2 Tim. 4.7-8).
Oui, Dieu est juste. Et nous pouvons nous écrier à la suite du Psalmiste : «
[Seigneur], ta justice est une justice éternelle, et ta loi est la vérité » (Ps. 119.142).

Question à discuter :
• Sur quelle vérité biblique est fondée votre confiance dans le Dieu vivant
?

84
Leçon 13

LA FOI DANS LES JOURS SOMBRES

PASSAGES BIBLIQUES SUR LA LEÇON


Lamentations 3.22-27, 31-33 ; 5.19-22

VERSET À RETENIR
« Les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées ; ses com-passions ne sont pas à leur terme ;
elles se renouvellent cha-que matin. Oh ! que ta fidélité est grande ! » (Lamentations 3.22-
23).

BUT DE LA LEÇON
Inspirer l’étudiant à démontrer une foi qui triomphe au milieu des sombres expériences
de la vie.

INTRODUCTION
Jérusalem, capitale du royaume de Juda, fut détruit en 587 av. J. C. Les habitants du
pays furent déportés à Babylone, et l’exil dura 70 ans. Cyrus, roi de Perse, vainqueur des
Chaldéens, permit aux Juifs de retourner dans leur pays.
L’exil a eu un profond impact sur les juifs exilés et sur leurs enfants, il a, d’une part,
ranimé leur foi et encouragé leur intérêt renouvelé dans la Loi de Dieu. À leur retour, ils
purent reconstruire une communauté spirituelle solide.
Les prophéties de Jérémie et le contenu du livre des Lamentations montrent qu’il y a
une lumière qui luit dans la nuit la plus noire.
Non, les compassions de l’Éternel ne sont pas épuisées — « elles se renouvellent
chaque matin ». Nous allons donc considérer trois dimensions de la foi du prophète dans
cette dernière leçon :
I. La foi dans l’amour de Dieu — Lamentations 3.22-24, 31-33

85
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

II. La foi dans le temps choisi par Dieu — Lamentations 3.25-27


III. La foi dans la souveraineté de Dieu — Lamentations 5.19-22

I. LA FOI DANS L’AMOUR DE DIEU


Lamentations 3.22-24, 31-33

A. Une apparente contradiction


Au chapitre 3 du livre des Lamentations, le prophète exprime deux sentiments
apparemment contradictoires. D’une part, il exhale son amertume, parce qu’il se sent, à
un moment donné, abandonné par Dieu, Mais d’autre part, il exprime sa gratitude à
cause des compassions divines (Lamentations 3.22-24). Que faut-il penser de cette
apparente contradiction ?
Le prophète reconnaît que les jugements de Dieu sont vrais, même si le châtiment
fait souffrir. Il reconnaît aussi que, par-delà le châtiment, Dieu renouvelle ses promesses
de miséricorde.

B. Amour, indignation et indifférence


L’opposé de l’amour n’est pas de l’indignation, mais de l’indifférence. Le juste
jugement de Dieu prouve qu’il se soucie de nous. Il n’a pas permis que son peuple tombât
dans l’abîme de l’apostasie totale. Il ne veut pas non plus passer simplement l’éponge sur
les conséquences du péché. La fidélité de Dieu s’exprime dans le fait même qu’il ne
laissera pas le péché indéfiniment impuni.

C. Changer de conduite ou changer de nom — une illustration


Au cours de l’une des batailles les plus violentes que l’armée d’Alexandre le Grand
livra, un jeune soldat fut pris de panique et s’enfuit du champ de bataille. Quelques
heures plus tard, il fut capturé et amené devant le généralissime. L’air était chargé de
tension, tandis qu’Alexandre le Grand demanda :
— Soldat, quel est votre nom ?
— Alexandre, répondit le soldat d’une voix à peine audible.
— Soldat, quel est votre nom, tonna le généralissime.
Tremblant de peur, le soldat répondit en bégayant : « Alexandre, sire. »

86
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

Un nuage de colère et d’incrédulité passa sur le visage du général qui demanda, une
fois de plus :
— Quel est donc votre nom ?
— Alexandre, Alexandre, répondit le soldat atterré.
Alexandre le Grand se leva de son siège, s’approcha du soldat, le saisit fortement par
les épaules et le secoua en disant :
— Soldat, changez de conduite ou changez de nom !

D. Une bonne nouvelle


La colère de Dieu châtie afin que son peuple soit sauvé. « Car ce n’est pas volontiers
qu’il humilie et qu’il afflige les enfants des hommes » (Lamentations 3.33).
La bonne nouvelle, c’est que Dieu « ne rejette pas à toujours, mais lorsqu’il afflige, il
a compassion selon sa grande miséricorde » (Lamentations 3.31-32).

Question à discuter :
• Comment pouvons-nous nous rendre compte de l’amour de Dieu au
milieu de nos afflictions ?

LA FOI DANS LE TEMPS CHOISI PAR DIEU


Lamentations 3.25-27
« Il est bon d’attendre en silence le secours de l’Eternel » (Lamentations 3.26). C’est
là une affirmation très importante du prophète.

A. Le « dernier chapitre »
Vous est-il jamais arrivé, en lisant un livre d’aventures, de vouloir connaître la fin de
l’histoire tandis que vous êtes au beau milieu du livre ? Il peut vous arriver d’aller
rapidement au dernier chapitre pour voir si le héros a pu se libérer d’une situation
difficile. Alors, lorsque vous vous êtes assuré de sa victoire, vous revenez au milieu du
roman pour poursuivre votre lecture. Maintenant que vous savez comment se termine
l’histoire, vous n’avez plus aucune peur pour votre héros, quelles que soient les
circonstances dans lesquelles il va se trouver.
Jérémie, en tant que prophète, avait annoncé la destruction de Jérusalem. Mais il
savait aussi que tout n’allait pas s’arrêter là. Il avait en quelque sorte lu le dernier chapitre.

87
La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

C’est pourquoi il a affirmé : « L’Eternel est mon partage, dit mon âme ; c’est pourquoi je
veux espérer en lui » (Lamentations 3.24).
B. La question de temps
L’avenir n’est pas à nous. Nous ne savons pas ce que demain va apporter, mais nous
aimerions bien voir les choses s’arranger…le plus vite possible. Nous sommes souvent
bien impatients.
Le prophète nous fait remarquer qu’ « il est bon d’attendre en silence le secours de
l’Éternel » (Lamentations 3.26). Il dit cela parce qu’il a l’assurance que Dieu accomplira
ses promesses en son temps. Nous pouvons bien attendre le dénouement de certaines
circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, dans la mesure où nous savons
comment le récit va se terminer. « Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Éternel l’en
délivre toujours » dit le psalmiste (Ps. 34.20). C’est là notre assurance.
L’exercice de la patience peut bien être difficile, mais le résultat qu’il produit est tout
à fait positif. La patience est amère mais son fruit est doux. Jésus avait bien dit à ses
disciples, au moment de son ascension, de ne pas s’inquiéter du temps que le Père avait
fixé « de sa propre autorité » pour l’accomplissement de certaines choses, mais d’accomplir
avec assurance la tâche qui leur était confiée (Actes 1.7-8). Une telle déclaration est
valable pour nous aussi aujourd’hui.

Question à discuter :
• Comment la patience peut-elle nous rendre victorieux dans des
situations apparemment impossibles ?

III. LA FOI DANS LA SOUVERAINETÉ DE DIEU


Lamentations 5.19-22
Lorsque notre univers se désagrège, lorsque nos assurances terrestres s’effritent,
lorsqu’une sorte de « trou noir » au centre de notre âme absorbe toute lumière, il est bon
d’entendre la prière de confiance de Jérémie :
« Toi, Eternel, tu règnes à jamais ; Ton trône subsiste de génération en génération »
(Lamentations 5.19).

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La Parole Éternelle — Jérémie et Lamentations

A. Une perspective plus large


Dieu est souverain et éternel ; Il est le Rocher des siècles. Le dernier mot est à lui, et
Jérémie le reconnaît humblement. Dans une telle perspective, la douleur du prophète face
à la destruction du royaume de Juda sembla s’être atténuée. sa requête est gonflée de sa
confiance dans les promesses divines : « Fais-nous revenir vers toi, ô Éternel, et nous
reviendrons. Donne-nous encore des jours comme ceux d’autrefois » (Lamentations 5.21).

B. Grâce suffisante
Le Dieu souverain est aussi un Dieu de miséricorde. Les souverains de la terre
commandent le plus souvent notre crainte, sans prêter toutefois trop d’attention à nos
besoins. Mais le Seigneur nous donne sa grâce pour nous permettre de supporter les
situations difficiles de cette vie.
L’apôtre Paul avait fait l’expérience de cette grâce lorsqu’il se sentait presque
découragé à cause d’un problème physique qui l’affectait. Trois fois, il pria Dieu pour en
être débarrassé, et chaque fois il reçut la même réponse : « Ma grâce te suffit, car ma
puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12.9a).
Ayant accepté la réponse du Seigneur, Paul ajoute : « Je me glorifierai donc bien plus
volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi…car quand je
suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Corinthiens 12.9-10).

CONCLUSION
Dieu est souverain, mais II est aussi miséricordieux. Les difficultés de l’existence ne
vont pas disparaître parce que nous sommes en harmonie avec Dieu, mais nous pouvons
avoir confiance en l’Éternel en dépit de tout.
Le prophète Jérémie a terminé ses complaintes sur une note d’espoir. Et l’apôtre Paul
nous assure que la grâce du Seigneur est suffisante en toutes circonstances. À notre époque
de maladies graves qui constituent un vrai défi à ta médecine moderne, et qui affligent les
bons comme tes méchants, il est bon de savoir que notre confiance en Dieu ne diminuera
point, quelles que soient les circonstances.
Regardez autour de vous ; quelqu’un est peut-être dans la peine et a besoin d’un mot
d’assurance. Partagez donc avec ceux qui souffrent votre expérience personnelle de la grâce
de Dieu.

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SOMMAIRE
1° Leçon : Le porte-parole de Dieu
2° Leçon : Les trompettes de la vérité
3° Leçon : Un défi à ceux qui vont à l’église
4° Leçon : La promesse tenue
5° Leçon : La tragédie de la rechute
6° Leçon : La réponse de Dieu aux lamentations d’un prophète
7° Leçon : Diagnostic et guérison du cœur
8° Leçon : Les symboles de l’activité divine
9° Leçon : L’appel à une nouvelle alliance
10° Leçon : L’ami sincère de Jérémie
11° Leçon : Jugement et miséricorde
12° Leçon : Tristesse à cause de la débâcle d’une nation
13° Leçon : La foi dans les jours sombres

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