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36936-Sp-Discours Zlecaf Final Delivre 7 Juil 2019

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AFRICAN UNION

UNION AFRICAINE

UNIÃO AFRICANA

Addis Ababa, ETHIOPIA P. O. Box 3243 Telephone : 517 700 Fax : 517844/512622

DISCOURS DE SON EXCELLENCE M. MOUSSA FAKI MAHAMAT,


PRÉSIDENT DE LA COMMISSION DE L’UNION AFRICAINE

PRONONCÉ AU 12EME
SOMMET EXTRAORDINAIRE POUR LE LANCEMENT DE LA PHASE
OPERATIONNELLE DE LA ZONE DE LIBRE-ECHANGE CONTINENTALE
AFRICAINE (ZLECAf)

7 JUILLET 2019, NIAMEY, NIGER


Excellence Monsieur Abdel Fattah Al Sissi, Président de la
République Arabe d’Egypte, Président en exercice de l’Union
africaine,

Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, Président de la


République du Niger et Champion de la Zone de Libre Echange
Continentale Africaine,

Majestés, Excellences Mesdames Messieurs les Chefs d’Etat et de


Gouvernement,

Mme Amina Mohammed, Vice-Secrétaire Général des Nations Unies,

Monsieur Roberto Azevedo, Directeur général de l’OMC,

Distingues Invites,

Mesdames Messieurs,

Un rêve, un vieux rêve se réalise. Envisagé dès le sommet inaugural de


l’OUA en mai 1963, la Zone de Libre Echange Continentale Africaine
que nous lançons aujourd’hui est l’un des projets les plus
emblématiques de l’Agenda africain. Les Pères Fondateurs doivent en
être certainement fiers. Kwame Nkrumah, Jamal Abdel Nasser, Haile
Selassie, Hamani Diori et les autres doivent se dire enfin !

Aussi, permettez-moi, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de


Gouvernement, de vous exprimer nos remerciements pour votre
soutien et engagement personnel qui ont permis cette inestimable
réalisation.

Une mention particulière à S.E. Issoufou Mahamadou, Président de la


République du Niger et champion de la ZLECAf, pour son leadership et

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son engagement à conduire avec succès l’exaltante mission que vous
lui aviez confiée.
En effet, j’en étais témoin, il a piloté de main de maître, avec foi,
passion et détermination, tout le processus qui a abouti à cette
rencontre historique d’aujourd’hui.

C’est également l’occasion de saluer le remarquable travail de la


Commission notamment le Département du Commerce et de
l’Industrie, sous la direction du Commissaire Albert Muchanga, les
Ministres et Experts Africains ainsi que nos partenaires, la CEA, la BAD,
l’OMC, pour leur contribution.

Adopté et ouvert à la signature le 21 mars 2018 à Kigali, l’Accord sur


la ZLECAF a enregistré à sa naissance 44 signatures, chiffre record
dans les annales de l’architecture juridique de notre Union. Et une
année à peine, le nombre de signature est passé à 52 et, avec la
signature du Benin et du Nigeria, nous sommes à 54 (la presque totalité
des membres de l’UA) et 27 ratifications déposées.

Entré en vigueur le 30 mai 2019, la ZLECAf devient ainsi le plus grand


espace d’échange commercial au monde. L’Afrique, avec une
population estimée à 1,27 milliard de personnes, devrait atteindre 1,7
milliard d'ici à 2030 et 2,5 milliards d'ici à 2050, soit 26 % de la
population mondiale en âge de travailler, et près de 70% de de cette
population a moins de 30 ans et plus de la moitié est constituée des
femmes.

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La croissance de l’économie africaine devrait être deux fois plus rapide
que celle du monde développé. L'Afrique est le deuxième continent le
plus grand et le deuxième plus peuplé du monde.

Ces ordres de grandeur témoignent du gigantesque potentiel dont


recèle l’Afrique. Sachons en tirer les bénéfices, les dividendes en faveur
de nos populations majoritairement constituée de jeunesse.

Excellences,
Mesdames Messieurs,

Grace au travail remarquable de nos ministres et experts, la ZLECAf


sera dès son lancement soutenue par des règles d'origine bien
définies, des listes de concessions tarifaires dans le commerce de
biens, d’un mécanisme en ligne de surveillance et d'élimination des
barrières non tarifaires continentaux, d’une plate-forme panafricaine
de paiements et de règlements numériques, une application Web et
mobile pour les entreprises, ainsi qu'un portail de l'Observatoire
africain du commerce.

Les rapports soumis à votre Conférence comporte plusieurs


instruments juridiques accompagnant l’Accord lui-même dont 3
Protocoles, des mécanismes et des modalités de sa mise en œuvre qui,
sans nul doute, nous permettrons de surmonter tous les obstacles au
commerce.

Excellences,
Mesdames Messieurs,

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L’entrée en vigueur relativement rapide est une fierté pour nous tous.
L’une des caractéristiques de la ZLECAF est qu’elle renferme une
diversité de situations économiques, géographiques,
démographiques, allant des plus petites aux plus grandes, avec un PIB
de un à 350 milliards de dollars américains.

Plus qu’une zone de libre-échange, la ZLECAF est l’un des outils par
excellence pour la réalisation de l’intégration en droite ligne des
objectifs du Traité d’Abuja et des aspirations de l’Agenda 2063.

Il est évident que l’opérationnalisation de la ZLECAF est de nature à


favoriser l’entreprenariat, l’emploi de la jeunesse et l’émancipation des
femmes, cette jeunesse africaine en proie à toutes les tentations
(exode rural, migration, trafic, criminalité transfrontalières).

Nous sommes au Niger, pays de transit. Nous sommes à la frontière


de la Libye ou des centaines de milliers de migrants africains vivent
l’horreur de la mort et de l’humiliation. Nous sommes interpellés. Il
nous faut agir et agir maintenant.

La ZLECAF ne pourra être effective si l’on n’ouvre pas les frontières aux
africains. Je voudrais mettre l’accent sur l’impérieuse nécessité de
ratifier le Protocole sur la libre circulation qui est une condition à la
liberté du commerce.

Il est en effet paradoxal et inexplicable que les Africains se sentent,


encore aujourd’hui, étrangers chez eux, subissent un régime de visas
moins favorable par rapport aux autres citoyens du monde, comme
cela apparait dans certains de nos États. De même les États membres
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doivent commencer à vulgariser la distribution du passeport
panafricain qui est un merveilleux outil pour la promotion de l’identité
africaine.

L’autre prérequis de l’intégration commerciale est la réalisation des


infrastructures qui permettront l’interconnexion des pays et des
régions (routes, chemin de fer, ponts, aéroports, énergie,
télécommunication).

Excellences,
Mesdames Messieurs,

Je ne saurai terminer mon propos sans mettre en exergue le rôle


central de la consolidation de la paix et de la sécurité sur notre
continent.
Il serait illusoire de parler de commerce ou de développement sans la
paix et la sécurité. Le Niger (parce que nous y sommes) le Tchad, le
Cameroun, pays à vocation agropastorale et dont le marché est le
Nigeria, le vivent au quotidien depuis plusieurs années. La filière bétail
est par exemple, pratiquement arrêtée à cause de Boko Haram. Les
pays du Sahel consacrent par ailleurs près d’un tiers de leur budget à
la sécurité au détriment des secteurs sociaux, véritables moteurs de
développement. Pareilles situations s’observent aussi dans la Corne de
l’Afrique et la région des Grands Lacs.

Dans ce contexte, notre défi majeur est de réaliser de manière concrète


l’autre projet-phare de l’Agenda 2063, celui de «faire taire les armes
à l’horizon 2020», retenu d’ailleurs comme thème de l’année 2020.

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Je reste persuadé que Niamey marquera à jamais l’histoire
contemporaine de l’Afrique en ouvrant une ère nouvelle qu’il faille
absolument consolidée.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

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