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Communication D'une Université Gabonaise

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FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES

DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE,

DE L’INFORMATION ET LA COMMUNICATION

Master Parcours Recherche en Communication

« La communication d'un établissement


public d‘enseignement supérieur
d’Afrique noire francophone :
Le cas de l’Université Omar BONGO
du Gabon de 2011 à 2016 »

Présenté par :
Alain Roger PAMBOU

Dirigé par :
Pr. Patrick MOUGUIAMA-DAOUDA
Enseignant au DSLIC - UOB
Codirigé par :
Emmanuel Thierry KOUMBA
Dr Nr en Sciences de l’Information et de la Communication
Enseignant au DSLIC - UOB

1
Année académique : 2017 - 2018

2
FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DES SCIENCES DU LANGAGE,

DE L’INFORMATION ET LA COMMUNICATION

Master Parcours Recherche en Communication

« La communication d'un établissement


public d‘enseignement supérieur
d’Afrique noire francophone :
Le cas de l’Université Omar BONGO
du Gabon de 2011 à 2016 »

Présenté par :
Alain Roger PAMBOU

Dirigé par :
Pr. Patrick MOUGUIAMA-DAOUDA
Enseignant au DSLIC - UOB
Codirigé par :
Emmanuel Thierry KOUMBA
Dr Nr en Sciences de l’Information et de la Communication
Enseignant au DSLIC - UOB

Année académique : 2017 - 2018


3
4
« Mais aussi bruyante soit-elle, une communication effective est préférable à une
absence totale de communication ».
Jean-Louis LE MOIGNE, La théorie du système général théorie de la modélisation Publication
de l’édition 1994. Nouvelle présentation, 2006

« N’importe qui ne fait, ne pense et ne dit pas n’importe quoi, n’importe


comment, à n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, dans n’importe
quelle situation, à n’importe quelle fin, avec n’importe quel effet ».
Windisch (1989 : 175)

5
DEDICACE

A Celui qui a été l'Aîné, le Père, le Confident et qui est passé trop tôt à l'Orient Éternel.

A Celui qui a permis, pendant vingt-six (26) ans – par ses interventions inespérées dans notre vie et
celle de notre famille - que soit rendue possible la rédaction et la soutenance du présent travail de
recherche.

A feu Jean de Saint-Facond KONDJA EPOUTA


(12 juin 1946 – 22 juin 2016)

6
REMERCIEMENTS

Le présent mémoire résulte d’un cheminement émotif et académique. Son aboutissement tient au
soutien et la confiance de nombreuses personnes. Nous nous acquittons ici de l’agréable devoir de
marquer notre créance à leur égard.

Soulignons d’abord la dette de reconnaissance due à nos directeur et co-directeur de recherche. Le


Professeur Patrick MOUGUIAMA-DAOUDA, en aîné rigoureux, a traqué tout laxisme
méthodologique dans notre démarche et nous a recadrés par des conseils parfois sévères mais
toujours bienveillants. Gratitude sans borne au Docteur Emmanuel Thierry KOUMBA (''ETK''
comme nous le désignons affectueusement) pour sa compétence à conduire notre mémoire et ses
qualités personnelles. Il a permis de démythifier et démystifier la démarche de recherche
scientifique, pour nous faire avancer comme chercheur et insuffler un certain réalisme, ainsi qu'une
forme de rigueur franchement salutaire à notre travail.

Notre regard se tourne ensuite vers le Département des Sciences de l'Information et de la


Communication (DSIC) de l’Université Omar BONGO, son corps professoral, son personnel
administratif et aux camarades étudiants.

Par devoir de mémoire, nos remerciements posthumes vont à feu Professeur Jacques
ZYLBERBERG (1939 – 2010 ; ''Zyl'' pour les intimes), notre directeur de recherche en Master de
Science Politique à l'Université Laval du Québec (1996-1998). Il nous a introduits à la recherche
scientifique, tout en canalisant notre fougue de jeunesse sans la brider. Gratitude infinie également
au Professeur Nicole DUPLE, notre co-directrice de recherche dans le même contexte, dont la
rigueur scientifique, la gentillesse et la patience ont contribué à forger notre esprit et notre
méthodologie juridique.

Une dette de reconnaissance s'ajoute envers le Professeur James Duplessis EMEJULU et le


Docteur Anatole Christian ENGUENG qui nous font l'honneur de leur amitié, nous gratifiant
d'échanges importants pour notre parcours de chercheur. Par leur pertinence intellectuelle et leur
apport psychologique, leurs précieux conseils et encouragements nous serviront au-delà de la thèse.

7
Hors le corps professoral, d’autres personnes nous ont encouragées, à reprendre nos études, puis à
finir ce travail par des gestes d'amitié et des conseils. Ce dont nous leur sommes reconnaissants :
 ''Fraise'' Marthe MUADI EKOLE ;
 ''La Petite Sœur Ma Betty'' Audrey Betty KASSA, ''La Petite Sœur Jumelle'' Macy
ILEMA, ''La Sœur'' Eugénie SOUNO-BERRE ;
 Nos ''Fils'' Brice NTEME NZE et Bertrand LIMESSE NIANGALA...
Gratitude infinie pour avoir crus en nous et nous avoir incités à revenir au monde académique que
nous n’avons jamais choisi de quitter et réellement résolu à abandonner. C'est un amer goût
d'inachevé qu'ils nous permettent de dissiper.

Merci aux ''Combis'' : Abel OBILI, Ahmed BIGNOUMBA, Anicet Claude ANDJOUAT,
Barbara EYONE, Carine NZAOU ép. ANSAH, Chrysos MADABA, Dove BINGO, Fidèle
NZE OSSIMA, Krysler MEGNE, Priscille NDJAMEN, Rodrigue Esthel GOMAS, Serge
Robert ASSEMAN, Sheila NDZENG, Sylvain Didier PAMBOU (« Dina »), sans oublier les
oubliés, pour les moments exaltants passés à édifier le projet CRIR/UOB. Nous n'avons pas failli...

Le climat de réflexion et de rédaction impacte le résultat final d'un travail. Nous devons alors une
dette incalculable de reconnaissance à notre famille :
 Feue Mamie ILOTI Emilienne (1924 – 2018), notre Mère de substitution, qui nous à
couvée d’un indéfectible amour, avec dévouement et compréhension sans faille ;
 Nos enfants Kondja, Haskia, Oumma, Shétime, Wally et Jeanne-Paule, pour leur amour
et leur patience. Ce mémoire leur est dédié pour les inspirer et les amener à ne jamais céder
à la facilité. Que le désir et le plaisir d’aller au bout de leur conviction les habitent toujours ;
 Pour ''Guimbatsi Gui Rangue'' qui nous endure depuis plus d’une vingtaine d'années avec
compréhension, patience et affection, dans un contexte où concilier travail, étude et vie
personnelle est un sacerdoce. Cette correctrice, impitoyable critique – même si c'est pour
notre bien - nous fait parfois dire affectueusement qu'elle est le leader de notre opposition
intellectuelle.

Aux termes d'une étape académique, avec émotion nous remercions les professeurs, collègues, amis
et connaissances qui voudront bien nous pardonner leur omission. Ils reconnaîtront leur apport, en
considérant que le pas franchi par la réalisation de ce mémoire a été rendu possible avec la
conjugaison de leurs contributions.

8
SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………….10

PREMIERE PARTIE – FONDEMENTS DE L'UOB…………………………………………...12


Chapitre I - Éléments de méthodologie…………………………………………………………..13
Section 1. Contexte de la recherche………………………………………………………………...13
Section 2. Cadre théorique de la recherche…………………………………………………………16
Section 3. Méthodes d'enquête……………………………………………………………………...17
Chapitre II – Une histoire de l'UOB basée sur quoi ?...................................................................22
Section 1. Un cadre théorique général des universités……………………………………………...22
Section 2. Une histoire générale des universités africaines francophones………………………….25
Section 3. Une histoire singulière de l'UOB………………………………………………………...25
Chapitre III – Un modèle organisationnel de quel ordre………………………………………..28
Section 1. Les théories des organisations…………………………………………………………...28
Section 2. Discussion et résultats du diagnostic stratégique…………………………..……………32
Section 3. Les « gabonitudes »……………………………………………………………………...33

DEUXIEME PARTIE – UNE UNIVERSITE CONFRONTEE AUX MUTATIONS DU


MONDE ACTUEL……………………………………………………………………...…………35
Chapitre I – Les influences externes…………………………………………………..………….37
Section 1. La mondialisation………………………………………………………..………………37
Section 2. Le mouvement de Bologne………………………………………………………………42
Section 3. Le cadre national…………………………………………………………..…………….46
Chapitre II – Les bouleversements du cadre ancien………………………………….................48
Section 1. La remise en cause du cadre spirituel……………………………………………………49
Section 2. La remise en cause du cadre structurel…………………………………………………..52
Section 3. La remise en cause du cadre procédural…………………………………………………54
Chapitre III – Les bienfaits de la conversion à la communication…………………….……….58
Section 1. Affirmer l'identité de l'université………………………………………...………………58
Section 2. Conforter la légitimité de l'université……… .…………………………………………..62
Section 3. Redorer l'image de l'université……………………………………………….………….66

9
TROISIEME PARTIE – ORGANISATION ET STRUCTURATION D'UN CHAMPS DE
COMMUNICATION ORIGINAL POUR L'UOB………………………………………………71
Chapitre I – Des définitions générales de la communication universitaire…………………….73
Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ?..................................................................................73
Section 2. Quelle est l’utilité d'un réseau de campus ?.......................................................................77
Section 3. Comment pourrait se présenter le réseau de campus de l'UOB ?......................................80
Chapitre II – La professionnalisation de la communication de l'UOB………………………...83
Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème numérique de l'UOB ?...........................................................83
Section 2. Comment se présente l'écosystème numérique de l'UOB ?..............................................84
Section 3. Qui peut définir l'écosystème numérique de l'UOB ? ......................................................84
Chapitre III – Le tournant avec les nouveaux acteurs..................................................................86
Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL..................................................................................86
Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL............................................................................87
Section 3. Compétences requises pour la promotion de l'ENT et du DINAL....................................88

CONCLUSION.................................................................................................................................89
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………….112

10
INTRODUCTION GENERALE

11
Le monde bouge, connaît des changements et les établissements publics d’enseignement supérieur
participent à ce mouvement. Trois facteurs en sont principalement la cause : la mondialisation, le
processus de Bologne et les politiques nationales. Dans le rôle fondateur et majeur de ce
mouvement, les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) tiennent une place de
choix ; d'où, le choix du sujet : « La communication d'un établissement public d‘enseignement supérieur
d’Afrique noire francophone : Le cas de l’Université Omar BONGO du Gabon de 2011 à 2016 ».

C'est un sujet important, dans la mesure où, logiquement, ces trois phénomènes doivent inciter les
acteurs de l’enseignement supérieur public à s'exprimer à outrance pour réformer le système,
informer et faire adhérer les populations à leur projet de changement. Il paraît paradoxal de nos
jours que les établissements publics d’enseignement supérieur en Afrique noire francophone
semblent aphones et l’Université Omar Bongo (UOB) du Gabon en est une illustration.

Le paradigme dominant de développement a changé, pour passer à l’émergence qui semblerait plus
opérationnel et instrumental. Soucieuses de canaliser le flux d’immigrants sur leur sol, la France et
la Belgique favorisent l’enseignement sur le sol des pays africains. Ces derniers s’y sont résolus.
Depuis 2009, les autorités politiques gabonaises, ambitionnent de créer « une destination de
prestation de services universitaires ». L’UOB a pris acte de cette volonté politique.

La communication de l’UOB dans la période 2011-2016 représente ainsi une étude de cas pour
répondre à ce questionnement.

Deux concepts tissent la trame de la présente recherche : « l'université » et « communication ». La


comparaison semble la méthode d'appréhension la plus pertinente des deux concepts. A ce titre, de
façon générale et théorique, la signification individuelle et l'historicité singulière des concepts «
l'université » et « communication » les démarquent de prime abord. Par contre, au plan
méthodologique, les deux concepts s'envisagent comme :

- Objet d'étude polysémique, vaste, mouvant, multidisciplinaire et transversal ;


- Artefact, c'est-à-dire, construction humaine et organisation sociale.

Le problème de recherche qui peut être appréhendé comme : « l’écart qui existe entre ce que nous
savons et ce que nous voudrions savoir à propos d’un phénomène donné » (Raymond Robert
TREMBLAY, Yvan PERRIER, 2006) se décline alors en une interrogation : « Comment bâtir une
stratégie de communication au bénéfice de l'UOB afin de lui donner efficacité et visibilité ? »
L’objectif ici, de façon pratique, consiste à :

12
- Explorer la culture communicationnelle (normes, valeurs, histoire ; etc.) de l’UOB ;
- Analyser le système de communication en vigueur à l'UOB ; c’est-à-dire, l’architecture et le
fonctionnement des canaux de communication ;
- Construire un état des lieux des sujets de satisfaction et des sujets d’inquiétude relatifs à la
communication de l'UOB.
Les hypothèses sont que face aux mutations en cours et pour cause d'efficacité :

- D'une part la communication est une valeur ajoutée pour l'UOB ;


- D'autre part, que ce contexte impose une communication spécifique.

Le défi principal de la présente méthodologie d'enquête est de circonscrire un objet d'étude


complexe et relevant de plusieurs théories. La présente étude se situant en communication
institutionnelle ; notamment en gestion des institutions, face à la difficulté de l'objet d'étude et
compte tenu du contexte de déroulement de l'étude, l'outil d'analyse stratégique SWOT, semble le
mieux indiqué pour traiter le sujet.

L’intérêt de la recherche est scientifique et professionnel ; dans la mesure où il résulte du travail


d'un étudiant-salarié. Il veut ainsi participer à l'avancement de la science, tout en proposant des
outils pratiques de gestion aux Managers universitaires. Sa pertinence résulte du fait que la
communication reste toujours lettre morte dans la gouvernance universitaire actuelle, à ses dépens ;
alors qu’elle peut constituer une valeur ajoutée pour sa visibilité, la lisibilité de sa notoriété, son
image et son taux de satisfaction. Cette étude propose une stratégie de communication.

Les messages de cette stratégie visent à donner à l’UOB l’image d’une institution dotée des
capacités requises, des moyens appropriés et du leadership nécessaire pour participer au
développement du Gabon et faire entendre sa voix en matière de prestation de service universitaire.

Cette présentation justifie que le plan se décline en trois parties ; dont :

- Les fondements de l'UOB (première partie) qui inscrit le présent travail dans un cadre
méthodologique, historique et organisationnel ;
- Puis une université confrontée aux mutations du monde actuel (deuxième partie) qui expose
les perturbations du cadre d'étude ;
- Enfin l'organisation et la structuration d'un champ de communication original de l’UOB
(troisième partie) qui représente la réponse aux perturbations du cadre d'étude,
conformément aux références précédemment indiquées.

13
PREMIERE PARTIE

FONDEMENTS DE l'UNIVERSITE OMAR BONGO

14
Les questionnements sur les fondements de l'UOB sont à la fois théoriques et personnels. La
présente partie vise en fait à présenter le cadre théorique et épistémologique de la recherche. Elle se
rapporte donc aux éléments de méthodologie (chapitre I), à l'histoire de l'UOB (chapitre II) et son
modèle organisationnel (chapitre III).

15
Chapitre I - Éléments de méthodologie

Les éléments de méthodologie portent sur la façon dont la recherche est menée. Ils concernent la
cohérence du protocole de la recherche ; c’est-à-dire, la trame qui permet d’articuler les différents
éléments d’une recherche (problématique, littérature, données, analyses et résultats). C'est en effet
une exigence en méthodologie de la recherche scientifique (Gilles WILLETTE, 1996). Des
précautions doivent être prises dans sa constitution.

Les précautions dans la présentation des résultats et le développement des conclusions consistent à
veiller à la rigueur du travail et expliciter son processus. Il nécessite de présenter dans le détail :
contexte, cadre théorique et méthodes d'enquête de la recherche.

Section 1. Contexte de la recherche

Aucun travail de recherche n’est le fruit du hasard. « Si un intervenant-chercheur, sur un terrain,


pense être en position de neutralité, il est le seul à le croire. » (Girin, 1975) cité par Fana
RASOLOFO-DISTLER et Cindy ZAWADZKI (2013). Il résulte ainsi d'un questionnement de
départ et d’un contexte. En l’espèce, le contexte qui a incité la recherche se situe au niveau
personnel, scientifique et d’intervention.

 Contexte personnel et idéologique

D'une biographie sommaire de l'auteur il est à retenir :


 La diversité des expériences professionnelles en communication à un niveau de conception
et d’encadrement tant dans les secteurs privés que publics ;
 L’ouverture sur le terrain à tous les types de communication (interne, externe,
institutionnelle, sociale, événementielle, de crise, etc.) ;
- L’ouverture trans/multidisciplinaire ;
- Le contexte technique essentiellement pragmatique et empirique, dans un but professionnel ;
- Les expériences professionnelles généralement dans le domaine des Technologies de
l’Information et de la Communication (TIC) ;
- Le retour à l'université en tant qu'étudiant-salarié.

16
Ce tiraillement entre la pratique professionnelle et la posture scientifique fait parler à Marco
ALLENBACH, « d’implexité » (contraction des termes d'implication et de complexité) au sujet du
chercheur formateur (Marco ALLENBACH, 2012).

Dans le cas d’étude, l’auteur est une personne engagée. Il y a dans sa personnalité et ses choix
idéologiques une implication sociale et professionnelle. Ce ne sont pas là des éléments de détail ;
comme le parcours de vie professionnelle impacte le contexte scientifique de l’étude.

2. Contexte scientifique

Il s’agit :

- De comprendre et expliquer le déficit de communication de l’UOB, pour proposer une


solution actionnable par les Managers universitaires ;

- D’inscrire la présente étude dans les canons de la recherche scientifique. Citant à nouveau
Marco ALLENBACH (ibid.), le problème se résume à un questionnement fondamental, pour
ne pas dire ontologique. Le parcours de vie professionnelle rejaillit sur le contexte
scientifique de l’étude.

Partant du terrain, la présente recherche tente de produire des connaissances formalisées pour la
recherche. La posture d'étudiant en recherche prend ainsi le pas sur le statut de salarié. Il s'agit ainsi
de faire un pont entre la pratique et la recherche. C'est là une recherche essentiellement descriptive.

Donc de façon indirecte, sans que se soit le cœur du travail, la recherche précise les implications
épistémologiques et méthodologiques liées au statut d'étudiant salarié qui vise à concilier recherche
utile à l'université et génératrice de savoirs scientifiques nouveaux. Bien qu'actuellement
fonctionnaire au Ministère de la Communication, au début de la présente recherche l'auteur est
assistant du Directeur de la direction informatique de l'Université Omar Bongo (UOB) du Gabon.

Elle ne peut alors éviter la question : « Quelles modalités et quel positionnement permettent que la
présente contribution soit d’une part, directement utile - et utilisée - à l’UOB et d’autre part,
génératrice de connaissances scientifiques nouvelles ? »

17
Il est à relever à ce titre d'une part, le recours à des domaines de connaissances constitutifs et
connexes aux Sciences de l’Information et la Communication (SIC) ; d'autre part l’ouverture
épistémologique, méthodologique et technique. Le recours à des domaines de connaissances
constitutifs et connexes aux SIC tient sur un constat :
- Par nature et historiquement, les SIC se sont constituées en discipline grâce à l’apport
d’autres domaines de connaissance représentant aujourd’hui ses domaines connexes ;
- La présente étude évalue un objet social fondamentalement complexe.

L’étude repose sur des travaux de différents champs de recherche ; car, le contexte nécessite de
faire appel à d’autres sciences humaines et sociales. En tant que champ interdisciplinaire, les SIC
laissent une large ouverture épistémologique, méthodologique et technique.

3. Contexte d'intervention

Le présent mémoire se présente en projet de recherche scientifique dans la mesure où sa finalité est
d’élaborer des connaissances valables selon l’esprit et la méthode scientifique.

L’objectif de cette recherche est de comprendre l’environnement de l’UOB pour donner aux
managers universitaires les moyens de changer de façon efficiente et stratégique leur
communication. D’où, il s’agit de produire des connaissances scientifiquement construites, non
théoriques et dont la valeur est pragmatique ; c’est-à-dire : dont la valeur réside dans la pratique
gestionnaire des Managers universitaires pour la restauration de la crédibilité de l’UOB.

Pour cela, il faut expliciter les champs des SIC, les concepts majeurs et les disciplines sollicités
dans la recherche. Il faut souligner qu’en tant que discipline scientifique, les SIC souffrent de
particularités qui pousseraient à s’exclamer « pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
» ; notamment dû à : « Un éclatement des objets de recherche, des thèmes, des approches... »
(Alexandre SERRES, 2002). Ce qui explique que l’option retenue ici, s’inscrit dans les Sciences et
Technologies de l'Information et de la Communication ».

La démarche scientifique est méthodique. C’est un travail de cohérence architecturale permettant de


« trouver la "bonne combinaison" de méthode(s) et de théorie(s) (où) approche, théorie de la
connaissance et méthodes montre comment tous ces éléments peuvent s'assembler » (idem.). Il
s’agit en pratique, de trouver la combinaison de théories de la science (épistémologie), approche
générale ou méthodologie (paradigme), méthodes et techniques ou outils de la recherche, selon
18
l’objet d’étude ; en fait de préciser le cadre théorique. Il faut garder à l’esprit le contexte général où
est exposé l’objectif pratique de la recherche ; car :

« Le champ des SIC est résolument interdisciplinaire. Les méthodes mises en œuvre par les
études qui en relèvent peuvent être diverses, mais chaque étude doit reposer sur une (des)
méthodologie(s) bien identifiée(s). Est donc du ressort des SIC, l’étude des processus
d’information ou de communication relevant d’actions contextualisées, finalisées, prenant appui
sur des techniques, sur des dispositifs, et participant à des médiations sociales et culturelles… »
(Plaquette d’information : « Campus France, La recherche en Sciences de l’Information et de la
Communication »).

Ledit objectif est justifié par l’adoption du paradigme d’« empirisme logique », fondé sur la
proposition d’énoncés vérifiés empiriquement et à partir desquels on induit des « lois générales ». Il
s’agit d’adopter un raisonnement inductive ; c’est-à-dire, visant à construire des connaissances
nouvelles à partir de l’étude de situations empiriques, avec une vision holistique.

Section 2. Cadre théorique de la recherche

Le cadre théorique s'attarde essentiellement à expliciter le cadre épistémologique de la recherche.


Comprendre le cadre épistémologique nécessite de resituer le contexte du débat scientifique, pour
connaître les théories de la connaissance qui en découlent et justifier la solution retenue ici.

1. Contexte du débat scientifique

La recherche a proclamé son rattachement à la science. Il faut clarifier ce positionnement


scientifique, la méthode qui la caractérise et ses paradigmes épistémologiques.

Dans le contexte de rédaction de l’étude (le Master en SIC), le positionnement scientifique semble
évident ; mais il est parfois bon d’enfoncer les portes ouvertes, pour s’assurer que rédacteur et
lecteurs sont au même niveau d’information et de compréhension. Il faut revenir dessus, rapidement
et synthétiquement. Alors en quoi consiste le positionnement scientifique ? Revendiquer un
positionnement scientifique revient à s’inscrire dans une logique.

19
La démarche scientifique est une démarche d'investigation. Elle procède par un questionnement
entraînant une investigation pour révéler des connaissances. Le problème scientifique à résoudre est
une question scientifique tirée de l'observation des faits scientifiques.

La démarche scientifique représente ainsi une méthode, une suite d’étapes intellectuelles, de règles
opératoires pour l’exploration de phénomènes, la découverte de nouvelles connaissances ou la
résolution de problèmes. En désignant les règles, étapes et procédures auxquelles le chercheur a
recours dans une science pour choisir l’objet étudié, la méthodologie devient indispensable.

2. Méthode scientifique

Ce débat terminologique n’est pas anodin. Il est à relever que « […] en réalité, il existe plusieurs
démarches et méthodes scientifiques qui ne sont pas reconnues par tous. Ce sont donc des sujets de
débats. Il faut lors d’une recherche, faire des choix philosophiques et épistémologiques qui
déterminent la démarche scientifique » (François DEPELTEAU,) ; surtout quand il est question des
sujets relevant de paradigmes et d’épistémologie.

Les choix méthodologiques influent en effet sur la recherche et ses résultats. Ils introduisent le
débat sur les paradigmes et l’épistémologie (Danielle RIVERIN-SIMARD, Armelle SPAIN et
Clémence MICHAUD, 1997).

Il est à préciser qu’un paradigme est : «[…] une représentation du monde, une manière de voir les
choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice
disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée) […] Le paradigme au sens collectif est un
système de représentations largement accepté dans un domaine particulier » (WIKIPEDIA).

Dans cette trame tout est enchevêtré. Le paradigme est alors « […] un idéaltype de démarche qui est
proposé. L’idéaltype est « une construction utopique que l’on obtient en accentuant par la pensée
des éléments déterminés de la réalité » (François DEPELTEAU, ibid., mise en gras par l’auteur.).
Dans la culture scientifique, paradigme est associé à épistémologie.

L’épistémologie (du grec épistémé, qui signifie science, savoir, ou savoir-faire) désigne : « […] une
tradition particulière de la philosophie qui s’intéresse à la connaissance. Qu’est-ce que la

20
connaissance ? Voilà la question fondamentale de l’épistémologie dans son acception initiale »
(Olivier ORAIN, http://geographies.pagesperso-orange.fr/UE01_03_text.html).

Le terme d’épistémologie introduit dans un mode de comportement, une prise de position


particulière et symptomatique du chercheur entre réflexion sur la science et réflexion sur les
praticiens de la science (Olivier ORAIN, idem ; mise en gras par l’auteur).

3. Solution retenue

Il appert ainsi que les hypothèses fondatrices de la présente recherche, selon la présentation de
Marie-Josée Avenier (idem.), participent du :
 Paradigme Épistémologique Réaliste Critique (PERC) selon Bhaskar (1988) ;
 Paradigme Épistémologique Constructiviste Pragmatique (PECP) selon von Glasersfeld
(1988, 2001) et Le Moigne (1995, 2001) ;
 Paradigme Épistémologique Interprétativiste (PEI) selon Heidegger (1962), Sandberg
(2005) et Yanow (2006).

Cette démarche est d'autant plus importante qu'elle impacte sur la méthodologie d'enquête.

Section 3. Méthodologie d'enquête

Le défi est de circonscrire un objet d'étude complexe et relevant de plusieurs théories. Il faut une
architecture pertinente pour un travail d'abord exploratoire, suivi d'un approfondissement à un
niveau scientifique plus élevé. Seule une analyse SWOT, fondée sur des données empiriques
(observation sur le terrain et analyse des productions documentaires de l'UOB) a pu être réalisée
pour arriver au résultat final. Elle permet d'exposer ce qui a été réalisé et ce qu'il resterait à réaliser.

1. Ce qui a été réalisé

Faute d’étude de terrain, compte tenu des contraintes énumérées précédemment, la collecte des
données s’est limitée à une étude documentaire avec un outil de diagnostic stratégique. Les
documents de référence sont les suivants :

- Les agendas 2011 et 2012 réalisés par l'UOB ;


- L'ouvrage du Recteur Marc Louis ROPIVIA présentant son programme (mandature 2013) ;

21
- Le Rapport de mission de l'Agence Universitaire de la Francophonie sous la plume de
Roland DUCASSE (2010) ;
- Le Rapport d'évaluation « Europe-Africa Quality Connect : Pour construire une capacité
institutionnelle » commandité par l'UOB et conduite par l’Association des Universités
Africaines (AUA) et l’Association Européenne de l’Université (EUA) en 2012 ;
- La communication de l'ancien Secrétaire Général de l'UOB, Guy ROSSATANGA-
RIGNAULT, lors d'une conférence au Burkina-Faso (2006) ;
- L'article du Docteur Martial Pépin MAKANGA BALA, un enseignant de l'UOB, spécialiste
des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (2014/2015) ;
- Des vidéos sur l'UOB : Journaux télévisés de Gabon Télévision et documentaires.

Ces documents font en commun la description de l'environnement général de l'UOB, sous divers
angles et domaines. Ils ont permis, en faisant une analyse de contenu documentaire individuelle, en
confrontant le détail des résultats, de trouver des éléments relatifs à la communication de l'UOB.

La matrice SWOT (Strengths - Weaknesses - Opportunities - Threats ou AFOM : Atouts -


Faiblesses - Opportunités – Menaces) aussi connue du nom de ses développeurs : LEARNED,
CHRISTENSEN, ANDREWS, GUTH, professeurs de la Havard Business School (matrice LCAG).

La matrice SWOT combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d’un territoire,
d’un secteur... avec les opportunités et les menaces de son environnement, pour définir une stratégie
de développement. Son but est de déceler les facteurs internes et externes, en maximisant les
potentiels de forces et d'opportunités et en minimisant les faiblesses et les menaces.

Le SWOT apporte une réponse en termes de risque, de résultat et d’intérêt probable à ces
interrogations. En la matière, le recours au SWOT n'est pas une innovation (cf. le Contrat de
Performance 2012-2016 sur le site de l'Université Cheick Anta Diop du Sénégal,
https://www.ucad.sn/cdp/index.php?option=com_content&view=article&id=775&Itemid=387).

2. Ce qu'il reste à réaliser : la triangulation

Ce qui reste à réaliser pour conforter l'analyse SWOT relève d'outils de collecte de données ; à
trianguler pour obtenir une vue complète de l'objet d'étude. Il faut avant tout préciser que :

22
« L’idée de triangulation repose sur un principe de validation des résultats par la combinaison
de différentes méthodes visant à vérifier l’exactitude et la stabilité des observations […] Les
développements récents des approches qualitatives (Denzin, 1978; Flick, 1992) ont permis de
reconsidérer la triangulation au-delà du seul critère de recoupement (usage combiné de deux
ou plusieurs méthodes), en tant que stratégie alternative de recherche pour fonder une
démarche épistémologique et empirique contextualisée… » (Thémis APOSTOLIDIS, 2006).

La méthodologie d'enquête se décline ici schématiquement et en nomenclature pour faciliter la


lecture et gagner du temps. La trame présente la recherche selon les objectifs scientifiques.

Finalités/ Objectifs de recherche :

- Analyser le réel (étude de cas) ;


- Le comprendre (observation participante/entretien) et agir sur le réel (analyse ingéniérique) ;
- Le décrire (connaître les pratiques, les outils), l'expliquer (comprendre et proposer des
modèles) et donner des prescriptions (proposer des méthodes et outils) ainsi que ses cibles
(organisation et monde scientifique) ;
- Mettre à jour des écarts entre discours tenus et comportements quotidiens, compréhension
des liens entre représentations et actions.

Ingénierie / design / action :

- "Produit" fini ;
- Règle technique opérationnelle ;
- Évaluation d’une règle technique.

Questions typiques :

- Quel est le problème ?


- Comment construire quelque chose ?
- Est-ce que ça fonctionne ?
- Quels sont ses effets ?

Type de raisonnement scientifique : boucle récursive abduction/déduction/induction, pour


intégrer différentes approches dans un schéma conceptuel.

23
Principes : induction consistant à rassembler une série d’observations spécifiques pour
arriver à formuler une conclusion générale.

Stratégies d’investigation :

- Recherches design (avec participants, études sur l’utilisabilité) ;


- Etude de terrain :
- Étude de cas :
- Ethnographie.

Type de recherche :

- Etude de cas ;
- Etude exploratoire ;
- Etude empirique ;
- Etude systémique ;
- Etude ingéniérique.

Méthodes :

- Application de règles de design (règles techniques) ;


- Plutôt qualitative ;
- Observation participative ;
- Entretiens compréhensifs ;
- Entretiens préliminaires ;
- Questionnaires ;
- Analyse documentaire ;
- Observation d’activités sur le terrain ;
- Analyse quantitative de contenu ;
- Observation quantitative.

Méthodologie :

- Positionnement constructiviste du fait de la complexité de l’objet étudié avec des enjeux


sociopolitiques et des interactions avec les acteurs du terrain exprimé sous forme
méthodologique par le principe d’induction ;

24
- Interprétativisme assimilé au plan méthodologique au raisonnement abductif consistant en
une interprétation par le chercheur de la situation étudiée. Il confère à la découverte un statut
explicatif ou compréhensif à tester pour s'élever au statut de règle.

Types de données : collections de données qualitatives et quantitatives

Méthodologies d’accès au terrain : Observation participante, pour avoir participé au


fonctionnement de l’UOB en y occupant une position de travail.

Accès au terrain privilégié :

- Connaissance réelle de l’UOB ;


- Elle n’a pas qu’un rôle de diagnostic et de modélisation des outils pour stimuler le
changement et modifier réellement le fonctionnement de l’UOB ;
- Praticien engagé dans un processus réflexif et étudiant ;
- Mobilise des méthodes dont le cadre repose seul sur des éléments de terrain (problème de
preuves internes, preuves externes et le point de vue des parties prenantes).

3. Limites

Au plan formel, il est à déplorer que le département ne produise pas un guide de méthodologie pour
guider les étudiants dans leur recherche. Il est aussi reproché aux recherches privilégiant une
approche de terrain de n’être que le reflet de la réalité perçue par le chercheur immergé dans une
organisation. D'autres facteurs, spécifiques, autorisent à relativiser les présents résultats :
- Les exigences académiques (nombre de pages, délais de deux ans de réalisation du Master)
limitent l'étude au fond du travail de terrain et de collecte des données ;
- Le contexte de l’élection présidentielle gabonaise de 2017 écourte l'année académique,
limitant l'accès aux éventuelles personnes ressources consultables ;
- Les différents mouvements d'humeur sur le campus empêchent l'accès serein aux membres
de la communauté universitaire.

Au plan organisationnel et du fonctionnement, le Département des Sciences de l'Information et la


Communication (DSIC) de l'UOB connait trois changements de directeurs en deux ans. Les
enseignants accumulent au moins un an d'arriérés de salaires. Le DSIC disparait pour fusionner (en
cours d'année de Master) avec le Département des Sciences du Langages. Tous ces événements
25
malheureux ne favorisent pas l'engouement et la sérénité au travail tant des enseignants que des
étudiants ; au point que la grande majorité des étudiants des options communication et journalisme
de la promotion 2015 du DSIC dépasse les délais réglementaires de soutenance prescrits par le
décanat (administration).

Nonobstant ces limites, le mémoire ambitionne d'aboutir à un plan de communication couplé à une
solution pour instrumentaliser des médias de communication : portail Intranet, Environnement
Numérique de Travail (ENT) et Dépôt Institutionnel Numérique à Accès Libre (DINAL)...

26
Chapitre II – Une histoire de l'UOB basée sur quoi ?

Poser la question de l'origine de l'UOB suppose d’expliquer l’objet de recherche, sur le plan concret
et subtil ; pour justifier et conforter certains choix épistémologique et méthodologiques. C'est la
réponse à l'interrogation : « Qu'est-ce que je cherche ? » (Raymond-Alain THIETART et al., 2003).

Il est nécessaire ainsi de « construire un objet de recherche en liant ou interrogeant des objets
théoriques et/ou des objets empiriques et/ou des objets méthodologiques » (Raymond-Alain
THIETART et al., 2003). L'histoire de l'UOB procède donc d'un cadre théorique général des
universités, d'une histoire générale des universités africaines francophones et d'une histoire
singulière de l'UOB.

Section 1. Un cadre théorique général des universités

Le cadre théorique général des universités s'entend au plan conceptuel. Clarifier les concepts
démarque du langage commun puis précise leur cadre théorique et parfois épistémologique. Les
concepts sont les éléments fondateurs d’une théorie. Ils sont abstraits et représentent des
phénomènes ou des caractéristiques individuelles, différents des objets concrets. Ils participent au
monde de la pensée. Se pose ainsi la question de leur sens profond et technique. De la recension
consultée il ressort un concept principal « université », un concept induit « communication » et la
combinaison des deux « communication universitaire ».

1. Définition du concept « université1 »

Le concept « université » s'appréhende au plan contextuel, administratif et méthodologique.

Le plan contextuel renvoie à l’histoire de l’université. Pour résumer, l'origine de l’UOB remonte à
l’université française de Napoléon 1er. « L’Université impériale » est une université d’Etat ayant le
monopole de l’enseignement. Elle intègre tous les établissements en tant qu'institution nationale

1
Le concept « université » est entendu ici au sens d’établissements publics d‘enseignement supérieur d’Afrique noire francophone,
dont fait partie intégrante l’Université Omar BONGO (UOB) du Gabon.

27
(corporation) laïque avec une autonomie budgétaire et décisionnelle. En 1896, les corps de faculté
prennent le nom d’universités.

En 1984 les universités deviennent des « établissements public à caractère scientifique, culturel et
professionnel » (EPCSCP) (Ramzi MAAMER, 2006). L'exception française est qu'à l’étranger, «
Université » ne signifie pas absence de sélection, très faibles droits d’inscription ou « public ». Elle
inclut par contre la pluridisciplinarité. Les termes « École » ou « grande École » se distinguent
aussi, par leur nombre, diversité, ancienneté, côtes. Il y a aussi diverses Ecoles (ingénieurs,
commerce, ingénieurs insérées dans les Universités, des Ecoles à statut d’établissement public ou
relevant du droit privé » (Christian PHILIP, 2008).

Le plan administratif touche au statut, management et stratégie de ces universités, qui participent au
service public de l’enseignement supérieur et du service public de la recherche. L’université est une
personne morale de droit public qui gère un service public (Ramzi MAAMER, idem). Ce statut
impliquant un management public est en train d’évoluer ; à cause de la prise en compte de certaines
nécessités telles la mise en concurrence (entre établissements d’enseignement supérieur et
entreprises privées de services comme la formation continue, concurrence inter- et intra-
établissements d’enseignement supérieur…, l’autonomie de gestion (par rapport aux règles,
règlements, prescriptions, gestion budgétaire…) (Ramzi MAAMER, idem).

Au plan méthodologique, le concept « université » s'appréhende difficilement selon une discipline


particulière (Ramzi MAAMER, idem). Il faut alors recourir à un niveau plus subtil de théorisation.
L’université représente aussi un artefact, au sens de construction humaine. C’est une organisation
sociale crée, sous l’impulsion d’individus, pour certains buts, dans un certain contexte imposant des
contraintes sur son fonctionnement (Marie-José AVENIER, 2012).

2. Définition du concept « communication »

Saisir le concept de « communication » nécessite de le resituer dans le contexte d’élaboration de la


recherche (SIC). Les SIC traitent d’une diversité d’objets constituant autant de champs de recherche
(la communication interpersonnelle et des organisations publiques, les lieux, techniques, supports et
dispositifs qui les organisent, les TIC et leur appropriation).

La spécificité française réside dans la juxtaposition de disciplines - Information et Communication -

28
qui dans d’autres systèmes existent séparément dans l’enseignement et la recherche. Elles
regroupent principalement des recherches en Sciences Humaines et Sociales (SHS).

Toutefois, les SIC font aussi l’objet de recherches dans une variété de champs disciplinaires des
Sciences et Techniques ; ente autres : l'informatique (dans le cadre de l’étude théorique et de la
modélisation de l’information ainsi que du développement et du perfectionnement des technologies
cybernétiques ou des interfaces homme-machine), dans les Télécommunications (mise en place de
nouveaux moyens de communication) enfin Sciences Économiques et Gestion... (Plaquette Campus
France, ibid.).

Dans la logique française des SIC, la communication et l’information se conjuguent dans une
approche dialogique. Plutôt que d’opposer l’information et la communication, la discipline essaie de
conceptualiser la dialectique entre ces deux dimensions d’un processus symbolique et social. Dans
ce but, la recherche en SIC s’est attachée à développer certains concepts tels la situation de
communication, la réception et l’usage des publics. Elle envisage le processus communicationnel
dans sa globalité sans dissocier sa base technique et économique, sa dimension de langage et de
lien, son caractère de processus social (Qu'est-ce que les SIC ?, http://editions-non-
standard.com/collection-sic/why). Le débat sur la différence et/ou les ressemblances entre les
concepts de communication et d’information s'annule.

La communication au plan générique, s'oriente donc vers différents buts : coordination de l'action (à
travers la constitution de référentiels), motivation (mise au travail), adaptation (aux mutations
environnementales), création de l'identité (culture organisationnelle). Elle est plus qu'un simple outil
stratégique. Elle devient un élément central d'un modèle d'efficacité des formes organisationnelles.
La communication enfin se signale par son caractère vaste, mouvant et polysémique.

3. Combinaison des concepts « université » / « communication » : «


communication universitaire »

De la définition des concepts « université » et « communication » il ressort des points de jonction.

D'une part, les universités et la communication regorgent d’interactions ; par leur caractère vaste,
mouvant et polysémique. L’appréhension de leur action est ainsi complexe ; « jusqu’à dépasser ses
propres frontières disciplinaires dans le but d’aboutir à une certaine cohérence et crédibilité du

29
résultat recherché » (Ramzi MAAMER, idem). A ce titre une approche transversale s’impose. « La
notion de transversalité en sciences humaines et sociales fait référence aux lectures plurielles et
interactives d’un objet d’étude qui se situe entre plusieurs disciplines […] Il s’agit d’admettre cette
transversalité selon une logique de complémentarité s’articulant autour de perspectives fondatrices
d’une nouvelle construction de la réalité… » (Marie-José AVENIER, 2012).

D'autre part, les concepts « université » et « communication » renvoient à un artefact ; c'est-à-dire


un dispositif orienté vers un but, structurant des ressources (humaines, matérielles, financières)
selon des normes, règles, procédures ; au point d'autoriser de parler de « communication
universitaire ». Dans cette logique, la communication des universités s'exprime en termes de
système d'information (SI) ; c'est-à-dire : « un ensemble organisé de ressources (personnel,
données, procédures, matériel, logiciel…) permettant d'acquérir, de stocker, de structurer et de
communiquer des informations sous forme de textes, images, sons, ou de données codées dans des
organisations » (WIKIPEDIA). La communication des universités - en tant que SI - désigne ici un
ensemble d'éléments matériels ou immatériels (hommes, machines, méthodes, règles) ayant pour
but d’engendrer des flux ordonnés d’informations pertinentes provenant de différentes sources et
destinées à orienter des décisions stratégiques de l'organisation.

Section 2. Une histoire générale des universités africaines francophones

Les universités africaines francophones résultent d'une souche identique, du même ADN. Elles sont
un fait inédit dans l'histoire des Etats africains francophones, puis, elles procèdent d'un mimétisme
et enfin, elles sont des instruments de développement.

1. L'université africaine : un fait inédit

Selon l'ancien Recteur de l'Université de Nouakchott en Mauritanie : « […] nous avons à tenir
compte d'un fait historique et sociologique connu : […] l'université, […] dans ses formes actuelles
constitue un phénomène somme toute récent dans les pays du sud du Sahara » (Mohamed El
Hachen OULD LEBATT, 1992).

L’histoire de l’enseignement supérieur en Afrique commence ainsi, pour nombre de pays, durant la
période coloniale ; notamment au lendemain de la seconde guerre mondiale. Sans remonter
jusqu’aux origines historiques, les institutions d’enseignement supérieur sont toutes ou presque

30
toutes des legs de la période coloniale pour les plus anciennes (par exemple l’Université de Dakar)
ou d’obédience coloniale pour les plus récentes créées avec les indépendances au début des années
1960 (Bethuel MAKOSSO et al., 2009). L'université de Dakar nait en 1949, Kinshasa en 1954 et
Lubumbashi en 1955. Elles se destinent à être des campus d’outre-mer des universités
métropolitaines ; car, même l'administration coloniale voit la nécessité de se doter d’un outil de
formation d’analystes, de décideurs et d’exécutants d’un niveau élevé, comme relai dans la colonie
(Babacar NIASSE, 2008-2009). Les universités africaines sont donc des vestiges de la colonisation.

2. L'université africaine : produit d'un mimétisme

« Cette filiation historique se double d’une continuité organisationnelle. La filiation historique


signifie au moins que les universités d’expression française dans les anciennes colonies de la France
ou de la Belgique étaient des répliques exactes ou des embryons des facultés des universités de la
métropole » (Hamidou Nacuzon SALL, ). Pour l’essentiel, le mode d’organisation et de gestion
administrative, les parcours pédagogiques et les principaux contenus d’enseignement sont des
survivances du passé (Hamidou Nacuzon SALL, ).

A l'indépendance, en 1960, les populations africaines - en générale - souffrent d'analphabétisme.


Les Etats décolonisés héritent de systèmes d'enseignement embryonnaires et de taux de
scolarisation faibles, parfois dérisoires. A l'instar de l'administration coloniale, les dirigeants
africains reconnaissent le rôle majeur que ce niveau d’enseignement joue dans la construction de
leurs jeunes nations. Ils s'inspirent alors de leurs anciens colonisateurs (Babacar NIASSE, 2008-
2009). Le recul permet d’observer trois grands moments, en termes d’objectifs et d’orientation
stratégique. Il se distingue ainsi l’ère des universités coloniales, instituées par le colonisateur ; puis
l’ère des universités de l’indépendance, visant à affirmer la souveraineté nationale à travers la
nationalisation, voire l’autonomisation du champ académique ; et enfin l’ère des universités du
développement, censées concourir au développement des pays concernés, dont le contenu est défini
par les dirigeants nationaux (Bethuel MAKOSSO et al., 2009). Avec le temps des crises
multiformes (financières, structurelles...) apparaissent. Elles contraignent l'université à une
réflexion sur le fond et la forme de son action et sa finalité.

3. L'université africaine : instrument de développement

La première mission que les gouvernants africains assignent aux universités est de pourvoir à la
31
construction et la gestion des architectures des nouveaux États. Ceci d'autant que : « Les
populations sont de plus en plus instruites et les emplois qui fournissent des taux de salaire élevés
requièrent un haut niveau de connaissances et de compétences techniques [...] Les institutions et
établissements d’enseignement supérieur, en principe, divulguent le savoir par leurs enseignements
et le font progresser par la recherche. [...] Le vrai savoir est par principe une question de capacité,
de compétence, de formation et apprentissage cognitif » (Babacar NIASSE, 2008-2009).

Des évidences suggèrent que les universités africaines atteignent la fin de leur développement
initial. Leur mandat de départ nécessite aujourd’hui une réévaluation face aux changements opérés
au niveau mondial ; appelant une réflexion approfondie (Bethuel MAKOSSO et al., 2009). Ces
changements se nomment la mondialisation, caractérisée entre autre par l’essor des technologies de
l’information et de la communication (TIC), la libéralisation qui progresse inexorablement et
l’avènement de la société du savoir. Concomitamment, le langage du marché s'insurge désormais
dans le monde de l’enseignement ; manifesté par les expressions « demande d’éducation », « offre
d’éducation », « produits de l’enseignement », « employabilité », « capital humain », etc. Les
frontières de l’éducation enfin, se déplacent de la sphère nationale à la transnationale (Babacar
NIASSE, 2008-2009). Les systèmes d’enseignement supérieur s'imposent donc au cœur des
stratégies de Développement des pays d’Afrique francophone (O
Oumar SOCK, 2006).

L'histoire ici narrée souffre du biais majeur de la généralisation ; or l'Afrique n'est pas un bloc. Les
contextes diffèrent d'un pays à l'autre.

Section 3. Une histoire singulière de l'UOB

Bien que relevant de l'histoire des universités d'Afrique noire francophone, l'UOB a un parcours
singulier, envisageable en trois époques : de 1960 à 1990, puis de 1990 à 2010 et enfin depuis 2010.

 De 1960 à 1990

Avec 162 étudiants, elle comprend, outre le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU),
presque l'ensemble des Établissements d'Enseignement Supérieur (EES) de Libreville ; à savoir :

 La Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) ;


 La Faculté de Droit et Sciences Économiques (FDSE) ;
 Le Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS) ;
32
 Les grandes écoles (ENS, ENSET, ENSS devenue IUSSO, ENEF, INSG...) etc. (AGENDA
de l'UOB, 2011, 2013).

En 1986, une deuxième université, accueille les formations scientifiques jusque là organisées dans
le cadre de l’UOB. Pour des raisons d’équilibre régional, elle s'ouvre à Franceville sous le nom
d’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) (Agenda de l’UOB, 2011). 1990
marque le début d'une période mouvementée (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).

2. De 1990 à 2010

Parallèlement à la recomposition de la carte universitaire, depuis 1990, les conflits sociaux minent
les établissements d'enseignement supérieur gabonais. Chaque année, les mouvements d'humeur des
étudiants et les grèves sporadiques des enseignants aboutissent parfois à la fermeture
d'établissements. En 1994, les enseignements se suspendent, puis en 2000, l’année universitaire se
réduit à quatre mois et enfin en janvier 2002, les universités, excepté quelques composantes (INSG
et IST), ferment après trois mois de grèves. Celle ambiance de crise, par sa durée, nuit aux efforts
d'accroissement du niveau de formation de la population gabonaise (Alain MIGNOT, 2002).

2002 augure d'une nouvelle restructuration. Les grandes écoles accèdent à l'autonomie. La Faculté
de Médecine et des Sciences de la Santé devient université à part entière : l'Université des Sciences
de la Santé d'Owendo (USS). Dès lors, l'UOB se spécialise en sciences humaines et sociales, avec
deux établissements : la FLSH et la FDSE (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).

Ce qui oppose les universités gabonaises des françaises, dont les écoles se créent hors d'elle.
L’enseignement supérieur gabonais est un ensemble structurellement et géographiquement éclaté.

Une telle situation présente, certes, des inconvénients : elle multiplie les coûts de structure et
constitue un obstacle à la mise en cohérence des formations. Mais, elle comporte des avantages
dans le contexte gabonais. Elle permet, en particulier, en isolant chaque secteur d’activités, de
préserver ceux dont le fonctionnement est satisfaisant en se donnant la possibilité de les soutenir
(Alain MIGNOT, 2002). En 2003, les services d'appui à son fonctionnement social accèdent à leur
pleine autonomie : le Centre National des Œuvres Universitaires (CNOU) et le Centre des Œuvres
Universitaires COU-UOB) s'émancipent de l'autorité administrative du Recteur. Parallèlement à ces
soubresauts, l'UOB tente la réforme. Le projet de « Campus Numérique Intégré » se décline en

33
2006. Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, le Secrétaire Général de l'époque rapporte :

« […] le Conseil Rectoral, après une longue et fructueuse concertation, a décidé de la mise en
place du projet « Campus Numérique Intégré » dont l’objectif principal était d’assurer la mise
en place progressive d’un système de gestion informatisé des différents secteurs de l’Université
avant d’assurer la communicabilité de ces différents secteurs entre eux et avec l’extérieur. Avec
pour finalité de rendre plus efficace le système administratif et le rapprocher de plus en plus
des usagers » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2006).

Il précise la vision du projet : « Nous serons donc en présence d’un campus numérique intégré
lorsque, non seulement les différentes fonctions de l’université seront, pour l’essentiel, assurées par
l’entremise des TIC, mais surtout lorsque les différents centres de gestion de ces fonctions seront
reliés entre eux par le biais d’un certain nombre de passerelles aboutissant à ce qu’il est convenu
d’appeler un « hub » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem, mise en gras par l'auteur). Le
concept « Campus Numérique Intégré » résulte du mix des trois termes : Campus, Numérique et
Intégré. Campus se rapporte à l’université ; Numérique renvoie aux TIC et Intégré évoque leur mise
en système (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem). Ce projet se poursuit, avec des
modifications, après 2010.

3. Depuis 2010

Les multiples grèves (des enseignants, du personnel administratif et des étudiants) et les
interventions des forces de sécurité sur le campus universitaire effritent l'image de l'UOB. Pour
jouer son rôle et répondre aux attentes de la nouvelle politique de l’Éducation du Gouvernement,
l'UOB doit mieux se porter et soigner une image écornée dans l'opinion. D'où, l'intérêt de
l'évaluation à laquelle elle se soumet sous la conduite des experts de l'Agence Universitaire de la
Francophonie (AUF), en mars et avril 2010 (agenda, 2011). Les conclusions énoncées dans son
rapport sont terribles et sans concessions :

« En l’état actuel de ses systèmes d’information, la gouvernance de l’Université Omar Bongo


ne dispose pas des outils indispensables à son pilotage et notamment à une conduite du
changement entraîné par le déploiement de la réforme de l’enseignement selon le modèle LMD
[…] Nous n’avons pas eu connaissance de l’existence d’autres applications relatives à la
gestion de l’information administrative et au pilotage global de l’établissement […], à la
communication interne et externe…» (Roland DUCASSE, 2010).

34
Qu'en est-il du projet Campus Numérique Intégré ? Faut-il déduire qu'il est soustrait à l'évaluation
des missionnaires de l'AUF ? A quelles fins ? Pourtant le Secrétaire Général conclue : « Si tous les
obstacles ne sont pas encore totalement levés, un grand nombre l’ont été, ce qui a permis le
lancement du projet et l’avancement de sa réalisation. Aujourd’hui, la réalisation complète du
projet est conditionnée par un double renforcement des capacités de l’université : Capacités
financières de l’université pour faire face au coût de la partie non-réalisée du projet [et] Capacités
humaines (spécialistes des systèmes, réseaux et maintenance) pour gérer le système » (Guy
ROSSATANGA-RIGNAULT, idem). Un doute apparaît sur l'organisation de l'UOB, qui fausse les
résultats du rapport d'évaluation d'un organisme international ayant une expertise avérée et notoire.

35
Chapitre III – Un modèle organisationnel de quel ordre ?

En sciences de l'artificiel (où s'inscrit la présente étude), les artefacts sont des organisations ayant
un objectif social. La communication et l'université sont des artefacts qui s'intègrent dans le sens de
la communication dans l'université. Le problème consiste à saisir le cadre dans lequel s'inscrit la
relation entre communication et université. La question en fait est de savoir : « Comment qualifier
l'environnement qui abrite cette relation ? » ; c'est-à-dire l'université. Comprendre le modèle
organisationnel de l'UOB impose de revenir aux fondamentaux : les théories de l'organisation. Ces
dernières ont l'avantage d'inscrire l'objet d'étude dans un cadre épistémologique. Le but de ce
chapitre consiste ainsi à situer dans un cadre explicatif scientifique l'organisation de l'UOB.

Avec l'application du SWOT, le cadre analytique apparemment le plus pertinent pour saisir le mode
organisationnel de l'UOB relève des approches systémique et fonctionnaliste (Aura PARMENTIER
CAJAIBA, Marie-José AVENIER, 2013). De même, l’analyse développée ici se focalise sur le
contexte organisationnel ; d'où, les facteurs de blocages individuels - de type cynisme, ambiguïté,
tolérance au changement... - sont occultés. Le point d’ancrage des données collectées relève des
caractéristiques de l’organisation dans le contexte universitaire ; afin de poser une hypothèse.

Pour la communication universitaire, localement (Gabon) si cette méthode semble une primeur, au
plan international, l'Université Cheik Anta DIOP (Sénégal) applique cet exercice. En l'espèce, une
observation directe (sur le terrain), se couple à l'étude de documents (officiels ou non) circonscrits,
car exclusivement relatifs à l'organisation de l'UOB. Dans l'absolu – nonobstant les limites
évoquées précédemment - des recherches complémentaires (sondage et entretien) sont forts utiles.

Sont donc évoqués ici le matériel et la méthode de recherche, puis le résultat et la discussion de
recherche et enfin une synthèse partielle de la recherche.

Section 1. Matériel et méthode de recherche

La démarche consiste ici en une étude théorique et documentaire. Il s'agit de rappeler les théories
des organisations ; particulièrement celles se rapportant aux institutions d'enseignement supérieure.
Une attention particulière porte sur les caractéristiques du fonctionnement de l'organisation.
L'objectif à terme est de relever les situations qui intègrent le SWOT en termes de forces, faiblesse,
opportunités et menaces.

Les théories des organisations aident à situer les universités dans leur situation communicationnelle
; d'autant que « l’organisation doit être directement saisie comme un système de communication,

36
c’est-à-dire, comme un système contextualisé de comportements, de discours et d’opinions. Cette «
configuration », cette « forme sociale », ce « système de communication », est agi par ses acteurs
(ils communiquent). Il est fait d’interactions. Il est dynamique. Il est régulé par une culture propre
[…] et il tend à se maintenir en équilibre, ce qui signifie non pas rester invariant, mais constant en
tant que système […] » (Pierre de SAINT-GEORGES, 2010).

Présentée comme artefact, le caractère d'organisation des universités est indiscutable. Seul le type
d'organisation est imprécis. Il est ainsi logique d'explorer les contributions des théories de
l'organisation pour s'en faire une idée.

L’organisation, dans les sciences de la communication complète la sociologie des organisations, s’y
articule tout en apportant un regard spécifique (Pierre de SAINT-GEORGES, 2010). Christine
Musselin affirme que : « Pour P. Blau, les universités sont assimilables à des bureaucraties, pour
Baldridge, elles sont représentatives de situations où la prise de décision obéit à des processus
politiques, tandis que pour Cohen et March, elles sont des anarchies organisées » (Christine
MUSSELIN, 1997). Le champ des possibilités est vaste. Reste à savoir quelle formule s'applique.

1. L'université en tant que bureaucratie

Le terme « bureaucratie » nait sous la Révolution française pour fustiger les abus de pouvoir des
comités révolutionnaires. C'est un type d'organisation qui renvoie aussi au pouvoir important des
scribes dans l’Égypte pharaonique et à Frédéric II rassemblant les lois de son royaume sous la
forme du code Frédéric, dans la Prusse du 18e siècle (ENCGT, 2007/2008).

Max Weber (1864-1920) formalise le premier la bureaucratie. Pour lui, la théorie de la bureaucratie
est une approche de management scientifique, dont le principal intérêt est d’être égalitaire. Elle
proscrit les considérations individuelles. En effet, l’administration prévoit des règles appliquées à
chaque employé du seul point de vue de sa fonction. La bureaucratie porte alors des valeurs de
rationalité, de bonne organisation et de contrôle. Elle s'applique aux environnements stables et peu
complexes. Par contre, ce modèle de la rationalité montre des limites : son formalisme renferme des
sources de dysfonctionnements (lourdeur, rigidités, lenteur quand la taille augmente).

Sous l'angle des effets, des auteurs critiquent le modèle rationnel de la bureaucratie. Sans le
remettre en cause fondamentalement, à partir des années 40, les sociologues américains (Robert
King Merton, Philip Selznick et Alvin Gouldner) dévoilent les dysfonctions de la bureaucratie. Ils
s'intéressent au fonctionnement interne des organisations, plus qu'aux relations qu'elles
entretiennent avec leur société. Ils envisagent la bureaucratie dans ses dimensions rationnelles et, a
37
priori, irrationnelles. D'où, ils émettent la théorie des « cercles vicieux bureaucratiques » (ENCGT,
2007/2008). Dans les années 50, le terme organisation remplace bureaucratie, liée à dysfonction.
Michel Crozier élabore ainsi une théorie des formes bureaucratiques établissant les corrélations
entre système bureaucratique et relations de pouvoir (ENCGT, 2007/2008). Pour lui, l'organisation
résulte d'alliances, toujours renégociables, entre groupes et individus aux stratégies changeantes.
Appliquée à l'université, Henry Mintzerg nuance le propos de Max Weber en introduisant le concept
de bureaucratie professionnelle. Dans ce cadre d'analyse, deux pouvoirs - corps professoral et
administration - se livrent une lutte à l’université, avec comme enjeu l’autonomie professionnelle.

Ces personnes hautement qualifiées veulent conserver une importante autonomie dans leurs
décisions, plutôt que d’être soumises à des directives précises de superviseurs. L'enseignant
d’université est un décideur dont les intérêts s’opposent facilement à ceux de l’administration ; qui
elle se soumet aux contraintes du bailleur de fonds qu'est le gouvernement. Alors que l'enseignant se
situe au centre de la production universitaire. Grâce au principe de la liberté académique, il limite
l’étendue des contrôles exercés sur ses services et son emploi du temps. Il reste libre d’enseigner ce
qui lui plaît, de la façon dont il l’entend (Isabelle BARTH, 2013). La recherche va plus loin en
rejetant la validité de la théorie de la bureaucratie pour proposer celle de l'anarchie organisée.

2. L'université en tant qu'anarchie organisée

En 1972 Michael Cohen, James G. March et Johan Olsen développent le modèle de « l’anarchie
organisée » ; l'université est ce modèle type d'organisation. Comprendre cette théorie nécessite de le
remettre dans son contexte.

Au plan social, ces travaux interviennent à la fin des années 60, au cours d’une période fortement
marquée par les mouvements étudiants. Au niveau théorique, à cette date, l'anarchie organisée est
une réflexion sur le fonctionnement des organisations ; notamment, sur les buts organisationnels.
Quant aux organisations, c'est une critique de la pensée qui présente l'organisation comme un tout
unifié et cohérent, entièrement structuré par ses buts prédéterminés et fixés une fois pour toutes, au
service desquels elle se trouve et par rapport auxquels elle n'est qu'un instrument passif.

« Cette expression qualifie les organisations :

- Sans objectifs vraiment cohérents et partagés par tous ;


- Où le processus de production relève d’une technologie complexe et est peu matériel (ex : les
processus d’apprentissage) ;
- Où la majeure partie du personnel exerce une « pratique privée » d’intervention directement auprès
38
des « clients » de l’organisation (le cas de l’enseignement) sans qu’il soit possible et réaliste
d’assumer une supervision constante des tâches effectuées ; dont les membres participent de façon
intermittente et plus ou moins active, voire vraiment intéressée, aux différentes prises de décision qui
affectent l’ensemble de l’organisation » (Guy PELLETIER,).

Les auteurs élaborent ainsi des concepts-clés visant à comprendre le fonctionnement des
organisations surnommées anarchies organisées ; pour exemple l'université qui montre une absence
de cohérence généralisée. C'est alors l'invite à « l'abandon d'une vision trop instrumentale et
cohésive de l'organisation qui interroge la finalisation de son action et met en doute la maîtrise des
événements par les acteurs » (Ehrard FRIEDBERG,). En d'autres mots, la relativisation radicale et
définitive d'une vision des organisations comme ensembles cohésifs et finalisés. L'anarchie
organisée est donc un concept créé pour caractériser un contexte organisationnel particulier qui
induit des processus décisionnels et donc des fonctionnements d'un certain type.

3. L'université par son mode de prise de décision

La prise de décision est une activité fondamentale pour une organisation. La théorie classique
postule que dans l'organisation, un individu placé en position de choix, après avoir analysé les
solutions possibles à son problème, sélectionne celle qui lui permet d'optimiser ses préférences. La
théorie de la poubelle est l'aboutissement d'un processus de déconstruction du concept de préférence
et de l'action intentionnelle. Ce qu'il faut comprendre c'est que : « Dans la théorie classique on
présuppose que, face à un problème, les décideurs élaborent rationnellement une solution adéquate.
Voici le problème, cherchons la solution. Mais selon les observations de March et de ses
collaborateurs, le processus de décision ne se déroule pas ainsi. Il s'agirait plutôt de mettre en
concordance des solutions préexistantes avec des problèmes... Les décideurs puiseraient ainsi, dans
une vaste poubelle, des solutions en quête de problèmes » (Alain FERNANDEZ, ).

De plus, un choix réalisable sans effort dans certaines circonstances devient le théâtre de luttes de
pouvoir. La performance organisationnelle devient le fruit de négociations, de marchandages, de
persuasions, de gestion de l’information et de jeux sur les structures d’attention des acteurs ; car
pour certains acteur « l’implication dans une décision est un signe de pouvoir, certains acteurs
voulant participer à une décision sans que la question traitée ait pour autant beaucoup
d’importance dans l’organisation ou, parce qu’au contraire, la décision présente des
caractéristiques attractives pour les participants potentiels » (Isabelle HUAULT, 2009).

Une deuxième proposition, plus radicale, fait de l'université une organisation clanique :

39
« Le fonctionnement en clans est fondé sur une philosophie commune à tous les membres de
l’organisation, c’est ce qui le tient. Ce fonctionnement va donc, dans son objectif de stabilité et
de perpétuation, développer certains rejets : de ce qui est considéré comme étranger, de
l’hétérogénéité, ou encore de tout changement pouvant conduire à la déstabilisation de ses
valeurs. Un mot d’ordre : perpétuer le système
Il n’existe à ce jour à l’université aucune culture de la performance, du résultat, de l’objectif,
de la récompense, de la sanction externe, ni par le marché, ni par les institutions. C’est au
contraire une structure où se côtoient des clans, ayant comme objectifs particuliers la
préservation de leurs intérêts et de leurs périmètres (on parle souvent de « féodalisme
universitaire ») avec en commun le mot d’ordre tacite de la perpétuation du système et de sa
stabilité, au nom de l’excellence académique » (Isabelle BARTH, 2013).

L'université est un milieu où la prise de décision repose sur les relations personnelles, le clientélisme,
le patrimonialisme et les solidarités facultaires, départementales, disciplinaires subtiles et fortes au
détriment de l'intérêt général. Situer le mode organisationnel auquel appartient l'UOB nécessite
donc, pour des raisons d'objectivité scientifique, de s'appuyer sur un diagnostic stratégique.

Section 2. Résultats de la recherche

Il est nécessaire de rappeler que, tout en s'appuyant sur, une observation de terrain, des documents
officiels ou non sur l'UOB et les théories de l'organisation, les objectifs suivis par cette étude sont :

 D'explorer la culture communicationnelle (normes, valeurs, histoire, caractéristiques) de


l’UOB ;
 D'analyser le système de communication en vigueur à l'UOB ; c’est-à-dire, l’architecture et
le fonctionnement des canaux de communication ;
 De construire un état des lieux des sujets de satisfaction et des sujets d’inquiétude relatifs à
la communication de l'UOB.

Dans cette perspective, l’approche se décline avec le souci de la rationalisation, la clarté et la


simplicité ; d'où, les résultats s'exposent en tableaux et nomenclature pour en faciliter la lecture.

40
Tableau I : Forces, faiblesses, opportunités et menaces

Forces Faiblesses
- La pluridisciplinarité - L'absence de certains outils de gouvernance et de gestion
- L'existence d'un cadre juridique moderne de la formation
- L'absence de dispositif de suivi des activités de recherche
 L'absence de visibilité du service d'information et
1. Existence de Radio Campus
d'orientation pédagogique des étudiants
 L'absence de mécanisme efficace d'assurance qualité
 La diversité de l'offre de formation
interne
 La recherche et la valorisation des résultats de la - L'absence de certains médias de communication (journal,
recherche télévision, médias et réseaux sociaux)
 La qualité du personnel enseignant et de recherche — La faible promotion de la pédagogie universitaire
— L’existence d'infrastructures TIC de base (Data Center,
— L'absence de dynamisation du site Internet
déploiement de la fibre optique, installation du WIFI)
— Existence du CRIR  L'absence ou l'insuffisance de tableaux d'affichage
L'insuffisance du personnel d'enseignement et de
Le rayonnement international
recherche
La carence en techniciens supérieurs et en ingénieurs de
recherche et de maintenance
La faible capacité d'accueil de l'UOB
La vétusté et l'insuffisance des équipements scientifiques
et didactiques
La faible utilisation des TIC dans les stratégies
pédagogiques
Le faible accès aux ressources documentaires
La timide ouverture de l'UOB sur son environnement
social et économique

Opportunités Menaces
 Le regain d'intérêt des bailleurs de fonds pour
 La politisation du monde universitaire
l'enseignement supérieur en Afrique
 La liberté politique et sociale  La crise économique et financière
 La qualité du réseau national de télécommunication  L'allocation déséquilibrée des ressources financières
 Le non-respect de la liberté académique et de l'autonomie
 Les possibilités offertes par la formation à distance
de l'Université
 L'adoption du système LMD  Le chômage des diplômés du supérieur
 Les perceptions négatives de certains milieux envers
 L'existence du CAMES
l'UOB
 Le rayonnement continental et international de l'UOB  Les problèmes d'hébergement des étudiants
 L'autonomie de l'UOB 1. L'absentéisme des enseignants

41
 Le développement de mouvements associatifs de toute
 La localisation géographique privilégiée de l'UOB
nature
Les résistances multiformes à toute tentative de réformes
ou d'innovations
L'absence de respect au principe de continuité
administrative

Section 3. Discussion de la recherche

De cette partie de l'étude, il apparaît des points de divergences et convergences entre la littérature
(théorie) et le terrain autorisant à parler de l'organisation de l'UOB en termes de « gabonitudes2 ».

1. Points de divergences, convergences et « gabonitudes »

Les divergences tiennent au fait que l'organisation de l'UOB s'écarte de la vision bureaucratique
énoncée par Max WEBBER. Les pratiques à l'UOB sont en effet loin d'être rationnelles, égalitaires
et d’obéir à une approche de management scientifique.

Les divergences entre pratiques organisationnelles de l'UOB et la littérature se rapportent plutôt au


dysfonction du système bureaucratique au plan relationnel entre membres de la communauté
universitaire et du mode de prise de décision ; au point de relever des « gabonitudes ».

Appliqués à l'enseignement supérieur ; Guy Rossantaga-Rignault (2006) illustre ce que sont les «
gabonitudes », dans le contexte de la mise en place du « Campus Numérique Intégré » :

« […] passer d’une université dans laquelle les procédures administratives autant que les
méthodes d’enseignement et de recherches sont pour l’essentiel « manuelles » à une université
fonctionnant autour ou sur la base du numérique n’est pas chose aisée au regard des
contraintes en présence : résistances d’enseignants vivant un réel blocage face à l’outil
informatique ; corporatismes divers ; ignorance par le plus grand nombre des avantages d’un
tel outil ; difficultés budgétaires, financières et techniques ; esprit de contestation stérile propre
à la corporation, culture du « tout cadeau » (gratuité absolue…) ».

2
Les « gabonitudes » (néologisme de la contraction des mots Gabon et attitude) pour signifier les représentations et habitudes
gabonaises ; la façon gabonaise de penser, faire les choses, d'agir représentant un localisme visant tous les travers des Gabonais. Ce
concept a été forgé par le caricaturiste, dessinateur de bandes dessinées : Landry Békalé, dit « Lybek ».

42
Il souligne à cet effet que :

« La réalisation d’un tel projet suppose que soit levées un certain nombre d’hypothèques. Or en
l’espèce les obstacles sont nombreux et variés :

 Obstacles techniques (faiblesse du système informatique, insuffisance du parc informatique,


insuffisance de personnels qualifié…) ;
 Obstacles financiers (faiblesses des ressources budgétaires de l’université et importance
inversement proportionnelle des attentes, besoins et urgences à satisfaire) ;
 Obstacles humains (résistance au changement, faiblesse de l’imprégnation aux TIC…) ;
 Obstacles institutionnels (inexistence de cadre juridique) » (ROSSATANGA-RIGNAULT,
idem).

Cet exemple résume et est révélateur du mode organisationnel de l'UOB et des « gabonitudes ». A
titre d'illustration, le projet de « Campus Numérique Intégré » est un choix de l'Institution au plus
haut niveau hiérarchique, vu l'impact de ses travaux sur l'organisation générale de l'UOB.

Pourtant, ce qui semble le signal fort d'une volonté de modernisation par les TIC, est
paradoxalement occulté à l'évaluation d'une mission internationale d'audit. Là se retrouvent
implicitement toutes les théories sur l'anarchie organisée, la théorie de la poubelle et
particulièrement le clanisme. Le projet disparaît en effet au contrôle de la mission d'évaluation.

2. Limite de l'étude

Les faits donnent à penser que l'UOB déploie un projet de modernisation de son système
d'information ; avec des opportunités de réussite avérées. En s’en tenant à la méthodologie
annoncée ; c'est-à-dire, faire fi du jeu des acteurs (cynisme, ambiguïté, résistance au changement), il
faut admettre que des blocages résultant d'intérêts contradictoires et nihilistes sont mis à jour à
l'occasion de la réalisation de ce projet.
Parler de « gabonitudes » en évoquant le rapport Ducasse complètement faussées du fait des esprits
chagrins qui ont soustrait à l'évaluation ce qui semble être une réforme majeure parait une évidence.
Quelle confiance en effet accorder à la « collaboration » des acteurs et aux résultats des missions
d'évaluation ? Comment donner du crédit à certains zélateurs ou détracteurs d'une réforme quand la
volonté de nuire de forces occultes est si prégnante dans le mode organisationnel de l'UOB ? Ces
conclusions comportent néanmoins des limites qui en relativisent la portée.

43
Un des principaux biais tient en l'absence d'un sondage à l'échelle de la communauté universitaire.
Le sondage évalue l'étendue d'une observation et ressort des traits invisibles à courte échelle. Dans
la même logique, des entretiens de membres autorisés de la communauté universitaire (responsables
administratifs) révèlent des caractéristiques occultes ou tues de l'organisation.

Une faiblesse provient aussi de l'angle d'étude qui s'en tient aux aspects fonctionnels. Le jeu d'acteur
est une donnée majeure dans l'observation d'une organisation par nature sociale et a valeur probante,
loin de la suspicion de spéculations et d'absence de distanciation.

Les « gabonitudes » se confirment malheureusement en 2011 avec le débat sur la mise en place du
système d'information proposé par Roland Ducasse dans son rapport (2010) et qui indiquent que
l'université est confrontée aux mutations du monde actuel.

 Synthèse partielle

Partant de la revue des théories des organisations, couplée à la matrice SWOT, en rapport avec le
cadre organisationnel des universités, l'étude suggère qu'en l'espèce, s'applique la parabole des «
gabonitudes ». A la question de savoir : « Comment qualifier l'environnement qui abrite la relation
entre communication et université ? », il ressort que la réponse se trouve dans les théories du
dysfonctionnement de la bureaucratie ; notamment :

 La théorie de la bureaucratie professionnelle d'Henry MINTZBERG ;


 Le modèle de « l’anarchie organisée » de Michael COHEN, James G. MARCH et Johan
OLSEN ;
 La théorie de la poubelle d'Ehrard FRIEDBERG ;
 La théorie de l'organisation clanique d'Isabelle BARTH.
Sans exclusion, en rapport de l'une à l'autre et par un processus d'acclimatation qui s'apparente à une
forme de tropicalisation, appliquée au cas de l'UOB, ces théories et modèles se cristallisent sous la
forme de « gabonitudes ».

44
DEUXIEME PARTIE

UNE UNIVERSITE CONFRONTEE AUX MUTATIONS


DU MONDE ACTUEL

45
Dès leur naissance, au 12e siècle, les universités qui sont créées par les corporations, refusent
l'intervention de l'État et de l'Église. « Dès le début, les syncrétiques universités vont chercher à se
dégager de toute tutelle pour acquérir leur autonomie. Elles se dégagent de la tutelle directe de
l'évêque, comme de la tutelle des princes » (Etienne BAUMGARTNER, 2006).

Pour l’Afrique noire francophone la méthode simple consiste à dire de façon lapidaire que ce sont
des organisations ou des structures dont la vocation est sociale : « Il est généralement admis que la
mission assignée à l’université est triple : l’enseignement, la recherche et les services à la société »
(Innocent BUTARE et Kathryn TOURE, 2008). Pour être plus précis :

« Le premier rôle traditionnel de l’université est de produire les connaissances. A travers ses
laboratoires et ses unités de recherche, l’université est censée identifier, adapter, ou initier de
nouvelles connaissances et de nouvelles pratiques servant à améliorer la connaissance du
monde et de la vie en général. Un deuxième rôle de l’université est de transmettre les
connaissances, à travers ses enseignements, ses services de diffusion et de communication. En
plus de ces rôles fondamentaux de l’université, en Afrique, l’université doit jouer un troisième
rôle et non le moindre. Ce rôle est la traduction ou la transformation des connaissances et des
enseignements dans le processus de développement communautaire et national » (Centre
Africain de Formation et de Recherche Administratives pour le Développement (CAFRAD),
2011).

Malheureusement, l'institution universitaire est en crise. La crise de l'université est même un thème
longtemps débattu et qui a fait l'objet de nombreuses conférences internationales. L'université est
ainsi invitée à se remettre en cause, pour se réformer. Ce renouvellement passe par la maitrise des
faits et de l'environnement. Il est bon alors d'en réexpliquer le contexte ; pour resituer le débat et
comprendre la pertinence des solutions proposées pour y remédier. Il s'agit donc concrètement
d'expliquer les enjeux, pour lesquels l'UOB doit optimiser sa communication. Ce qui justifie de
saisir les influences externes (chapitre I), puis les bouleversements du cadre ancien (chapitre II) et
enfin les bienfaits de la conversion à la communication (chapitre III).

46
Chapitre I – Les influences externes

Bien que l'opinion commune présente souvent l'université comme une tour d'ivoire où s'enferment
ses membres, il n'en reste pas moins qu'elle n'est pas indifférente aux multiples soubresauts et
courants qui traversent la société. L'université africaine en ce sens ne fait pas exception.

Il est à souligner que l'UNESCO a rappelé en proclamant la responsabilité sociale de l'enseignement


supérieur, en Afrique, d'apporter des réponses et des solutions à « des défis mondiaux tels que la
sécurité alimentaire, le changement climatique, la gestion de l’eau, le dialogue interculturel, les
énergies renouvelables et la santé publique » (2009). Pour ce faire, l'UNESCO préconise le recours
aux TIC. L'enseignement supérieur doit donc assumer des influences externes, qui ont pour nom :
mondialisation, mouvement de Bologne et cadre législatif national.

Section 1. La mondialisation

Sous l'effet du mouvement de la mondialisation, les frontières nationales sont levées au profit de la
libre circulation des marchandises, des idées et même des cultures (OCDE, 2009). Les TIC ont
contribué à cette propagation. Toutes les régions du monde et tous les domaines de la vie sont
impactés.

Il en résulte des effets sur les conceptions, les enjeux et les modes d'organisation sociale ; faisant
naître des polémiques entre partisans et détracteurs de la mondialisation (Calogero CONTI, 2002 ;
Damtew TEFERRA, Heinz GREIJN, 2010). Il est important de relever les paramètres entrant en
ligne de compte dans l'appréciation des efforts que l'enseignement supérieur africain doit fournit
pour sortir de l'isolement et de la précarité (Ananivi Djamessi DOH, 2001). Il s'agit de la société de
l'information, la société des savoirs et/ou société de connaissance et l'économie du savoir.

1. La Société de l'Information

Les concepts relèvent d'un contexte. Ils sont chargés idéologiquement, philosophiquement et
politiquement. Ils sont par définition contradictoires et polémiques. Le concept de Société de
l'Information est, au plan scientifique et théorique, à la convergence d'une lecture philosophique et
sociologique voire anthropologique et d'une lecture politique et historique.

La lecture philosophique, sociologique voire anthropologique place la Société de l'Information dans


un changement d’épistémè selon l'expression de Michel Foucault « qui correspond, au niveau de la
société, à un ensemble de représentations chez les individus (paradigmes) » (site en ligne techno-
47
science). La Société de l'Information est l’avènement d'une nouvelle ère. Ce qui est récurrent dans
l'histoire des sciences. Le processus observé est : découvertes dans les sciences fondamentales,
applications technologiques et partage de la connaissance par de nouveaux moyens techniques
(Wikipédia). D'où des représentations sociales avec de nouvelles valeurs, des visions idylliques, sur
la Société de l’Information (Jean-Pierre PINET, 2003) ; moquées comme incantatoire par leurs
opposants. Ils y voient là un moyen d'imposer le concept de « Société de l'Information ».

Pour sa part, la lecture politique et historique s'attarde essentiellement sur les conditions
d'apparition du concept de Société de l'Information et le traitement qui lui a été réservé par la
communauté internationale. Il appert ainsi qu'au plan chronologique : « le concept de société de
l'information venait ainsi enterrer ou le ressusciter sous une autre forme le concept de nouvel ordre
mondial de l'information et de la communication (NOMIC) revendiqué par les États du Sud et
combattu jusqu'à épuisement total du débat par les pays industrialisés et principalement les États-
Unis qui lui opposèrent le concept du "free flow of information" » (Étienne de TAYO, 2007). Il reste
néanmoins que la Journée Mondiale de la Société de l'Information se fête le 17 mai, chaque année
conformément à la résolution A/RES/60/252, de l'Assemblée Générale de l'Organisation des
Nations Unies (ONU) (Jean-Philippe ACCART, 2004). A la limite, les États africains se doivent de
participer à la Société de l'Information (Jean-Jacques Maomra BOGUI, 2008). Dans le débat sur la
réforme des universités, il est assigné à la Société de l'Information pour objectif, d'être un indicateur
et un outil pour l'évaluation des institutions d’enseignement supérieur au plan international.

Sous l'égide de l'Union Internationale des Télécommunications (IUT) la Société de l'Information


accouche deux sommets internationaux (Jean-Philippe ACCART, 2004), en même temps, le concept
de Société de l'Information s’opérationnalise. En juin 2004, une structure – le « Partenariat sur la
mesure des TIC au service du développement » - se créé avec pour mission d'assurer l’évaluation et
le suivi du développement de la Société de l'Information dans le monde. Cette Société de
l'Information doit cependant envisager son pendant : la société des savoirs et/ou société de la
connaissance.

2. La société des savoirs et/ou société de la connaissance

Le débat sur l'instauration de la Société de l'Information, la société des savoirs et/ou société de la
connaissance est l'occasion d'une controverse conceptuelle. Pour en saisir les tenants et
aboutissants, il faut restituer le contexte, puis voir ce qui distingue les deux concepts, pour
finalement en expliquer les enjeux.

48
Au plan contextuel, le glissement sémantique de société de l'information à société des savoirs et/ou
société de la connaissance résulte de facteurs (contexte mondial des TIC, place des universités
africaines dans le développement et échanges) autour de visions sociales et anthropologiques. Le
contexte mondial des TIC part du constat que les technologies sont dans le quotidien de presque
tous les citoyens et fondent leur rapport au monde. Il faut réfléchir aux conditions optimales d’une
intégration réussie (Laure ENDRIZZI, Oct 2012). La place des universités africaines dans le
développement de leurs sociétés est ainsi pertinente ; car les réformes entreprises dans la plupart des
pays pour actualiser l'offre de formation universitaire (création des écoles inter-états, instauration
des concours d’agrégation et des jurys interafricains, élaboration des instruments juridiques relatifs
à un système rigoureux d’équivalence, mise en place des troisièmes cycles interuniversitaires, etc.)
peinent à arrimer les universités africaines aux besoins de la société. D'où l’enseignement supérieur
est sans conteste le segment le plus affecté du système éducatif : les effectifs y sont pléthoriques, les
budgets insuffisants, la qualité de la formation en déclin.

Ce qui explique les échanges autour de visions sociales et anthropologiques. La révolution de la


communication par l’intégration des technologies crée de nouvelles formes de résistance :

 Résistance culturelle fondée sur la capacité des uns ou des autres à abstraire les
informations, à utiliser des symboles, un langage parfois complexe et des procédures
rigoureuses ;
 Résistance politique à l’invasion d’un pays ou d’une culture par des produits multimédias ou
des logiciels développés en d’autres lieux ;
 Résistance hiérarchique liée aux modes d’exercice du pouvoir (Joël de Rosnay, 2000).

L'expression Société de la Connaissance est parfois préférée à celle de Société de l'Information ; ce


qui pose avec acuité la question des enjeux de la société de la connaissance. La contribution de
l’éducation à la croissance et au développement des pays faisant maintenant l’objet d’un consensus
parmi les spécialistes du développement (Jacques Fame NDONGO, 2009). Par contre, en Afrique
francophone, l’enseignement supérieur fait face à des défis générant des turbulences qui en
menacent l’existence ; même si l’avènement de la société en réseaux est à la fois une chance et un
danger (Joël de ROSNAY, 2000). L'enjeu primordial reste toujours la mise en place au plan national
et l'entrée au plan international de l'économie du savoir.

3. L'économie du savoir

Le concept d'économie de la connaissance aussi connu sous le nom d'économie du savoir apparait
49
dans un rapport de l’OCDE de 1996 intitulé « L’économie fondée sur le savoir ». Appelé également
« économie de l'immatériel » il passe pour une nouvelle phase de l'économie « fondée sur de
nouvelles formes de connaissances ». A ce titre, l’enseignement supérieur est un facteur de
compétitivité économique dans le contexte d’une économie mondiale de plus en plus dépendante
des connaissances (OCDE, 2008). Ces mutations se traduisent par des opportunités et des menaces.

Pour les avantages, d’une part le rôle de l’enseignement supérieur dans la construction des
économies du savoir et des sociétés démocratiques est plus déterminant que jamais. D’autre part,
l’émergence de nouveaux types d’établissements d’enseignement supérieur et de nouvelles formes
de concurrence amène les institutions traditionnelles à changer leur fonctionnement et leurs
formations pour tirer profit des opportunités offertes par les Nouvelles Technologies de
l’Information et de la Communication (NTIC).

Pour les inconvénients, cette transformation technologique engendre le risque d’un élargissement de
la fracture numérique entre pays et en leur sein (BANQUE MONDIALE, 2003). Dans ce contexte,
l’impératif pour les économies en développement est d’augmenter les individus ayant des aptitudes
à l’emploi, de maintenir une base de recherche compétitive au niveau mondial et d’améliorer la
diffusion des savoirs au profit de la société. Les établissements d'enseignement supérieur doivent
répondre aux exigences du marché du travail et fournir les compétences utiles à leurs étudiants pour
les valoriser sur le marché de l'emploi (Université Omar BONGO, 28 - 31 mai 2013).

Section 2. Le processus de Bologne

Il est un truisme d'affirmer que les universités africaines sont en crise. De toute part les
contestations et les mises en cause se font jour – qui peuvent se résumer en une phrase - pour
critiquer « la qualité de l’enseignement, l’insuffisance des structures d’accueil, le manque de
documentation, la qualification et l’insuffisance du personnel enseignant et l’inadéquation
emploi/formation qui faisait du système d’enseignement et des universités une fabrique de
chômeurs » (Kokou AWOKOU, 2012). La solution désignée et retenue pour résoudre cette
problématique est alors l'alignement sur le processus de Bologne.

1. La genèse

Le porteur du LMD en Afrique francophone est le Conseil Africain et Malgache pour


l'Enseignement Supérieur (CAMES), qui est le régulateur et coordonnateur de l'enseignement
supérieur en Afrique francophone. Considérant la faible pertinence sociale de ses universités

50
membres, le CAMES les incite à adopter de nouvelles mesures, plus propices au développement de
la recherche, de la régionalisation, de l’internationalisation et de l’autonomie. Dans cette optique, le
système LMD (3 ans pour la licence, 2 ans pour le master et 3 ans pour le doctorat) semble un
modèle facilitant la gestion administrative et propice à l’installation d’une culture authentiquement
académique (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8).

En 2003, à Malabo (Guinée Equatoriale), la Conférence des Recteurs adopte une résolution de
coopération avec l'espace européen de l'enseignement supérieur. Elle est suivie d'une mission à
Bruxelles conduite par le recteur de l'UOB mandaté par ses pairs. À Yaoundé (Cameroun), la même
conférence prend une résolution sur le protocole de mise en place du LMD. En 2004, à Franceville
(Gabon), la Conférence des Recteurs de la CEMAC vote son règlement intérieur et propose à son
Conseil des Ministres de recommander aux chefs d’État de la CEMAC, de promulguer une
déclaration d'engagement politique sur la réforme du LMD en Afrique Centrale. En 2005, à
Libreville, les chefs d’État font une déclaration politique sur le LMD et instituent une cellule
technique dans la zone CEMAC. En 2006, à Bata (Guinée Équatoriale), le Conseil des Ministres de
la CEMAC promulgue des directives sur l'adoption du LMD et son chronogramme. L'UOB est
désignée comme université-pilote en matière de LMD pour toute la sous-région CEMAC.

En 2015, le gouvernement gabonais promulgue des arrêtés et des circulaires sur la mise en place du
LMD au Gabon. Le 19 mai 2005, le Premier Ministre procède au lancement officiel du projet LMD.
À l'UOB, à l'issue des missions externes et internes, de conférences, de séminaires sur le LMD
menés avec des experts canadiens, français et de l'UAF, un état des lieux et une maquette d'offre de
formulation actualisée et adaptée aux contraintes du LMD sont soumis à l'appréciation du ministère
en charge de l'enseignement supérieur.

2. Les mécanismes

D'une part, il s’agit d’harmoniser la circulation des savoirs et des modèles pédagogiques. Le LMD
offre aux apprenants un complément de formation pour favoriser leur entrée sur le marché du
travail. Il permet de répondre aux défis de la formation générale et la formation professionnelle
(aptitude à créer emplois, mobilité et acquisition d’outils tels les langues et l’informatique).
Bologne aide aussi les universités à participer au processus de développement, notamment en
revalorisant la formation des adultes. D'autre part :

« Entrer dans le LMD » impose l’idée de réduction du nombre de diplômes universitaires - de


sept à quatre - du baccalauréat au doctorat. En principe, ça a l'avantage, non seulement de

51
faire baisser le coût des études universitaires, mais aussi de concourir à l’allègement de la
charge pédagogique, pour les étudiants et les enseignants. Une autre exigence est la
concordance, à l’échelle mondiale, des calendriers académiques (dates d’ouverture et de
fermeture des universités), pour favoriser la mobilité des enseignants et des étudiants sans
préjudice pédagogique. Cela suppose, bien sûr, une gestion rigoureuse du temps pédagogique
(la semestrialisation des enseignements permettant à enseignants et étudiants de mieux
planifier leur temps et leur mobilité) (André NYAMBA, 2007).

Enfin, la revalorisation des savoirs issus des sources non académiques permet la prise en compte
des expériences et acquis professionnels des adultes qui demandent une inscription comme
étudiants. Elle rend aussi nécessaire la convertibilité en « crédits » des savoirs associés à ces
expériences. En somme, l’université doit accepter de ne pas être la seule source de diffusion des
savoirs (André NYAMBA, idem).

En définitive, la conséquence du LMD est la création d'un marché de l'enseignement supérieur où


universités publiques et privées se concurrencent au niveau national et international. A cette
occasion et pour répondre au souci de professionnalisation de leurs enseignements, prenant exemple
sur les universités privées venant généralement du Nord, de plus en plus d’universités africaines
programment des formations payantes loin de leur offre traditionnelle. La présence des universités
privées exerce ainsi une pression sur les universités publiques, les poussant à adopter les mêmes
logiques marchandes (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8). Par contre, sans exception, les exigences
de qualité et d’impact économique et social - qui signifient l’efficacité pour des institutions telle la
Banque Mondiale - s'imposent aux universités publiques et privées ; surtout que le corollaire naturel
des standards internationaux est la comparaison internationale des universités dans le monde et le
développement de leur libre concurrence (Hamidou Nacuzon SALL, idem).

3. La problématique

Les attentes que le processus de Bologne suscitent reposent grosso modo sur des projections ; dont
le préalable est le bon fonctionnement du système LMD. Chose qui aujourd’hui n’est nulle part
garantie ni partiellement, ni totalement. Même si enseignants et étudiants adhèrent aux promesses
du système de Bologne, nombres de limites émaillent plusieurs niveaux de la chaîne académique ;
tels des défis pour toutes les universités (André NYAMBA, idem).

La première difficulté réside dans la compréhension et l'appréhension du nouvel esprit d’acquisition


des connaissances et la nouvelle architecture des études. Des ajustements paraissent ci-et-là
ressemblant à une « tropicalisation du LMD ». Par exemple, à l'UOB le diplôme de Master se
52
présente sous forme de Master I et Master II. Sauf la différence de dénomination, ça ressemble à s'y
méprendre au découpage de l'ancienne structure avec une maîtrise et un DESS/DEA. De même, le
redoublement sur la base d'une moyenne semestrielle (non plus annuelle) persiste alors que le LMD
préconise le passage après cumul des crédits à compléter aux termes du parcours. Le système LMD
originel n'envisage pas de redoublement en cours de parcours. Par contre, il existe l'échec à un cours
à reprendre, à condition d'être obligatoire dans le parcours. Enfin, le choix des enseignements sur la
base des catégories cours au choix, à option et obligatoire reste une vue de l'esprit. Tous les cours
sont obligatoires, sans choix possible pour l'étudiant, comme dans l'ancien temps.

Sur un autre plan, les universités africaines vivent des défis ontologiques, avant d’entrer dans le
LMD. Dans les universités du Tiers-monde, la forme de connaissance transmise est portée par des
hypothèses et des paradigmes d’Europe occidentale. « L’Européen » devient ainsi « l’universel ».

L’univers académique africain subit en conséquence un décalage potentiel entre ce qui y est
enseigné puis son terrain/sujet/objet de réflexion et d'expérimentation : le quotidien des populations.
Cette éventuelle dichotomie traduit l'incapacité du chercheur africain à rompre le “cordon” colonial,
mais aussi à reformuler et promouvoir un projet de société, par les Africains, pour les Africains,
dans lequel l’université est un instrument de promotion (André NYAMBA, idem). Pour exemple, le
premier défi de l'Afrique est l’harmonisation des programmes de formation, avec des
problématiques et interrogations identiques. En Afrique de l’Ouest, la création du REESAO à Lomé
(Togo), en octobre 2005, survient dans le contexte de la mise en œuvre du système LMD. Il vise un
projet de régionalisation.

Mais cette mise en réseaux a-t-elle pour finalités de penser l’université comme un espace de
formation et de recherche avec une dynamique propre, apte à compétir dans le concert des nations,
sans que sa proposition soit un plagiat de ce qui s’expérimente ailleurs ? D'autre part, tout en
félicitant la volonté d’harmoniser les programmes à l’échelle régionale et de favoriser la mobilité
des enseignants et des étudiants, comment cette régionalisation s’articule-t-elle avec le projet
d’internalisation du système LMD ? Comment s’accommode-t-elle de « l’universel occidentalisé » ?
S’il est vrai que la modernisation de l’université africaine ambitionne de l’adapter aux réalités
locales, comment l’articuler au contexte africain en respectant l’exigence d’excellence qui ne
s’accommode que de critères universellement homogènes ? (André NYAMBA, idem)

La dernière des limites et non des moindres concerne les systèmes de comparaison internationale.
Ces dernières poussent les universités à rechercher la plus grande visibilité pour leurs formations et
les résultats des recherches qu'elles mènent ou sous leur label. Malgré les efforts pour les y intégrer
53
ces dernières années (Webometrics), les universités africaines satisfont difficilement aux critères de
comparaisons tels ceux des rankings de Berlin et de Shanghai (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8).

Section 3. Le cadre national

A l'occasion de sa prise de fonction en 2009, le Président Ali BONGO ONDIMBA arrive avec un
projet ambitieux pour le monde de l'enseignement supérieur gabonais. Pour en saisir le contexte
d'exécution, la problématique et les enjeux, il est nécessaire de faire un tour du propriétaire.

1. Le contexte d'exécution

Ali BONGO ONDIMBA prend le pouvoir dans un contexte particulier :

 Son prédécesseur est son père Omar BONGO ONDIMBA, deuxième président de l'histoire
du Gabon, qui vient de décéder après quarante-deux ans de pouvoir, sans discontinuer ;
 Le régime est à bout de souffle et empêtré dans une crise multiforme (financière, sociale,
politique...) manifestée par des grèves à répétition ;
 Les résultats donnant le nouveau président élu sont violemment contestés et les manifestants
aussi fermement réprimés.

Le projet de société d'Ali BONGO ONDIMBA est nommé : « Plan Stratégique Gabon Émergent »
(PSGE). Il se propose de faire du Gabon un pays émergent à l'horizon 2025. Pour ce faire, ses choix
stratégiques comptent adosser le développement du pays sur trois piliers de croissance : « Gabon
industriel », « Gabon vert » et « Gabon des services ». En l'occurrence, c'est le pilier « Gabon des
services » qui est impliqué ; mais en quoi ceci concerne-t-il l'enseignement supérieur ?
Le challenge est donc double pour les nouvelles autorités gabonaises :
 Renouveler et réformer un système à bout de souffle ;
 Faire adhérer la population à et mener à bien un nouveau projet de société.
Et la partie n'est pas gagnée d'avance.

2. La problématique

Le Gabon est un pays dont l'économie repose sur une production de rente : la vente de ses matières
première (pétrole, bois, manganèse, uranium...). Le PSGE se propose de changer cet état de fait.
Bien qu'en s'appuyant toujours sur le potentiel en ressources humaines, naturelles et minéralières du
Gabon, il se promet de diversifier l'économie gabonaise – entres autres – par les services. Comme
dans tous les pays africains, les établissements publics d'enseignement supérieur connaissent une
54
massification des étudiants, des structures rustiques, des moyens financiers limités et des résistances
se font jour. Il s'agit en fait d'amorcer une révolution de la communication par l’intégration des
technologies ; ce qui crée de nouvelles formes de résistance, notamment une résistance hiérarchique
liée aux modes d’exercice du pouvoir. Il est en effet à noter que :

« Ces problèmes structurels et culturels sont caractéristiques des sociétés fondées sur un
modèle pyramidal de gestion et de contrôle. Certains pouvoirs, élus, nommés ou cooptés, se
sentent menacés par la société de l’information. Souvent ils s’en méfient car elle semble les
diluer dans un réseau difficilement contrôlable. Les principales résistances à la société de
l’information et plus particulièrement à l’essor d’Internet sont venues d’élites politiques,
industrielles, scientifiques ou technocratiques qui se sont senties menacées dans l’exercice de
leurs privilèges. On peut donc considérer que ces résistances relèvent plus de la culture que de
l’économique, plus des structures que des fonctionnalités de nature industrielle ou commerciale
» (Carrefour du futur, 2000).

L'enseignement supérieur procède, dans le PSGE, au « Gabon des services ». Il est envisagé comme
service pour que le Gabon se développe sur un mode durable. Une réflexion sur la réforme et la
modernisation de l'université gabonaise y est développée. Les enjeux sont donc majeurs.

3. Les enjeux

Les enjeux du PSGE sont de taille pour l'UOB. Ils ambitionnent de faire du Gabon une destination
de prestations universitaires ; c'est-à-dire que « Le Gabon devra ensuite devenir un pôle
d’excellence dans la formation “aux métiers de la forêt et du bois, de la métallurgie, du tourisme,
du design et de l’architecture, de l’environnement, de l’informatique et de la communication” »
(PSGE, 2009). Ce qui signifie l'ouverture et la réflexion sur un certain nombre de chantiers ; dont :

 La construction de l'infrastructure qui implique le rôle des télécommunications, des


investissements et de la technologie ;
 L'ouverture de la voie à la Société de l’Information en tant qu'accès universel ;
 Les services et applications dans leurs incidences au niveau du développement économique,
social et culturel et des sciences ;
 Les besoins des utilisateurs dans des dimensions telles la protection des consommateurs, la
formation des utilisateurs et le droit à la communication ;
 Le développement du cadre qui passe par la définition de la Société de l’Information, les
droits de propriété intellectuelle, les politiques tarifaires, l’information comme bien public ;

55
 Les Technologies de l'Information, la Communication et l'Enseignement (TICE) dans
l’environnement éducatif et le changement dans l'enseignement.

En conséquence, s'est tenu en juin 2011, le Forum International des Partenariats Public - Privé pour
la confrontation entre monde universitaire et scientifique avec les secteurs privés autour du thème
de l’adéquation formation/emploi puis « Les États Généraux de l’Éducation, de la Recherche et de
l’Adéquation Formation-Emploi, qui ont conduit à la rédaction de la loi portant orientation
générale de l’éducation, de la formation et de la recherche promulguée au mois de décembre 2011 »
(Ministère des Affaires étrangères français, 2013).

Dans la foulée une nouvelle carte universitaire prévoyant la création de quatre universités est en
cours (Universités de Port-Gentil, Mouila, Oyem et l’Université des Sciences de l’Éducation (USE)
; mais qui ne sont pas encore opérationnelles, pour un réaménagement du territoire national
(Ministère des Affaires Etrangères français, idem).

L'objectif à terme est la création de la « Cité verte de l’éducation et du savoir » à Boué « dans le but
de faire émerger un ensemble d’établissements scolaires et universitaires de référence internationale
[…] et permettra également de décongestionner l’Université Omar Bongo à Libreville, qui devrait
se concentrer alors sur les cycles doctoraux (Conseil des Ministres du 3 février 2011) » (Ministère
des Affaires Etrangères français, idem).

Une pression interne incite l'UOB à se réformer. D'où, en 2011 l'UOB, sous les auspices du Recteur
Pierre Nzinzi, installe la première direction de gestion des systèmes d'information : le Centre de
Ressources Informatiques et Réseaux (CRIR) ; qui devient un centre pilote pour les établissements
publics d'enseignement supérieur au Gabon. Sous le slogan « l'UOB se modernise », ce ne sont pas
moins de dix-neuf projets visant à mettre en place un système d'information de l'UOB, que le CRIR
gère. Le mot d'ordre est la dématérialisation des actes de gestion et d'administration à l'UOB
(Martial Pépin MAKANGA BALA, 2014/2015). Ce qui n'est pas sans bousculer le cadre ancien.

56
Chapitre II – Les bouleversements du cadre ancien

Francine DEMICHEL situe de façon magistrale la problématique et les enjeux de l'incidence du


legs colonial sur l'organisation des universités africaines. Elle dit en substance :
« Le modèle scientifique et technologique français a été plus ou moins exporté et a été imité. Or, ce
modèle présente des avantages mais aussi un certain nombre d'inconvénients et il est relativement
complexe. Avait-on besoin de reproduire la division université/grande école dont nous sortons
difficilement en France ? Avait-on besoin de reproduire de façon aussi rigide la division organisme de
recherche/organisme d'enseignement. Avait-on besoin de reproduire de façon aussi rigoureuse la
distinction filières sélectives/filières non sélectives ? Avait-on besoin de transposer la thèse qui est par
essence le summum de l'académisme, quand on sait, […], que la distinction entre recherche appliquée-
recherche fondamentale est des plus fragiles, et que bon nombre de recherches dans beaucoup de
disciplines montrent qu'elle ne tient pas ?
Donc, on a transplanté, sans les avoir mûri suffisamment, nos propres complexités, nos propres
difficultés […] Nous avons un système […] qui correspond à une histoire nationale, […] mais qui en tout
cas, […] n'était pas obligatoirement transposable dans des pays qui n'avaient pas nécessairement cette
histoire ni ces traditions […]

Donc ces retards ont eu un effet accélérateur dans les pays africains puisque nous avons exporté notre
modèle qui était un modèle de formation relativement généraliste et non pas professionnalisant, et que la
formation continue était pensée comme dans les universités françaises, un peu aux marges du système, à
la frange, mais non pas au cœur du système […].

Ce qui cause une crise polymorphe dans les universités africaines, dont les facteurs sont historiques,
économiques, institutionnels et même sociopolitiques. Ce qui pose le problème de la définition des
finalités de l’enseignement supérieur africain, ses buts, l’élaboration de ses programmes, l’esquisse
du profil de ses produits et leurs modalités de mise en œuvre. Tels semblent, aujourd’hui, les enjeux
pour les universités africaines.

L'action doit donc porter, particulièrement sur des rendements et l’efficacité de l’enseignement
supérieur, puis les conditions d’encadrement et la qualité de la formation et enfin les infrastructures.

Section 1. Les rendements et l’efficacité de l’enseignement supérieur


L’enseignement supérieur est porteur de bénéfices économiques et sociaux potentiels, diffus et
difficiles à appréhender de manière exhaustive. Les bénéfices potentiels pour les individus
comprennent, par exemple, des salaires plus élevés et une plus grande capacité à épargner et
57
investir. Ces avantages conduisent à une meilleure santé et une meilleure qualité de vie en instaurant
un cercle vertueux dans lequel les améliorations de l’espérance de vie permettent aux individus de
travailler de façon plus productive pendant une plus longue période. Les gains individuels profitent
à toute la société. Des gains plus élevés augmentent en effet les recettes fiscales des gouvernements,
la consommation, et donc, potentiellement, la croissance économique.
L’enseignement supérieur a donc potentiellement des effets directs sur l’économie et la société, en
alimentant en talents et en travailleurs hautement qualifiés divers secteurs de la vie économique,
sociale et politique.

1. Les rendements de l'enseignement supérieur africain

Les effets de l'enseignement supérieur ne se matérialisent que s’il est de bonne qualité et que les
diplômés de l’enseignement supérieur trouvent effectivement un emploi ou exercent une
quelconque activité sociale ou productive dans laquelle ils expriment pleinement leurs talents.
Ainsi, la pertinence de l’enseignement supérieur est contingente du contexte de chaque pays. Par
exemple, si un système éducatif forme sans aucune prise en compte des caractéristiques du marché
du travail et du tissu économique national, dans lequel la plupart des formés s’insèrent, la valeur
effective des formations offertes est faible pour ceux qui s'impose un emploi « à faible qualification
» ou n’ont pas d’emploi du tout. » (UNESCO, 2008).

Le défi de l'enseignement supérieur africain consiste à changer de paradigme ; pour procéder à un


recadrage. Ce recadrage, qui est un bouleversement du cadre ancien passe par l'utilisation des TIC
(Banque Mondiale, 2013). Il est à noter à cet effet que les TIC sont un phénomène transversal,
mondial et irréversible ; permettant des transformations en profondeur (Banque Mondiale, 2016) :
 Les organisations et les relations entre les acteurs ;
 Le cadre spatio-temporel de l’activité économique, éducative et sociale.
Pour y parvenir, certains préalables restent à remplir :
 Maîtriser les technologies et favoriser leurs usages pour développer l’innovation et la
compétitivité des établissements d'enseignement supérieur ;
 Former les spécialistes et les utilisateurs des TIC ;
 Favoriser le développement des établissements d'enseignement supérieur innovantes ;
 Évaluer les fragilités et assurer la robustesse des systèmes d’information et de
communication.

58
La vocation de l'institution universitaire est – entre autres – de produire des diplômés pour le
marché de l'emploi. Il est ainsi logique que c'est à l'aune de cet objectif qu'en l'espèce les
rendements de l'enseignement s'apprécient.

2. L'efficacité de l'enseignement supérieur africain

Sans fausse pudeur, il est anecdotique d'affirmer que le rendement interne de l’enseignement
supérieur, dans de nombreux pays africains, est faible. On observe en effet dans de nombreuses
institutions d’enseignement supérieur, aussi bien en Afrique francophone qu’en Afrique
anglophone, une fréquence importante des redoublements, des abandons ou des réorientations des
étudiants (UNESCO, 2008).

Il est logique de porter une réflexion sur les causes réelles du « faible rendement interne » de
certaines institutions d’enseignement supérieur en Afrique. Celle réflexion passe par trois éléments :

 La nature des conditions d’études offertes aux étudiants et l’incidence qu’elles peuvent avoir
sur leur performance académique ;
 La nature des incitations pour favoriser une réussite « rapide » des étudiants alors que les
perspectives d’emploi sont peu attrayantes ou lorsque l’octroi des aides financières de l’Etat
se fait sans considération de critères de performance individuelle sur le plan académique ;
 L’adéquation de la préparation des sortants du secondaire aux exigences de l’enseignement
supérieur. Ce point pose la question de la qualité de l’enseignement secondaire, jugée
préoccupante par divers spécialistes de l’enseignement supérieur (UNESCO, idem).

Les investigations nécessitent de s'arrêter sur quatre dimensions complémentaires, que sont :
 Le degré de fluidité des études dont la fréquence des redoublements et abandons d’études ;
 Le niveau de qualification des enseignants et d’encadrement des étudiants au regard des
standards internationaux ;
 Les conditions d’accueil des étudiants et donc l’adéquation numérique de l’offre à la
demande d’enseignement supérieur ;
 La dépense publique par étudiant et la pertinence de sa composition (UNESCO, idem).

Ceci dit, des taux d’échecs élevés, au niveau d’une institution donnée, suggèrent qu'elle ne répond
pas aux besoins des étudiants ce qui traduit, en dernière analyse, un problème de qualité et/ou de
pertinence de l’offre d’enseignement (UNESCO, idem). D’où, l’enseignement supérieur et la
59
recherche, en Afrique, ont intérêt à s’arrimer aux principes de la rigueur méthodologique et
herméneutique.

3. Le changement de paradigme de formations


Il ne faut pas massifier la délivrance des diplômes (bien que la réduction des redoublements figure
dans la critériologie d’évaluation des enseignants et des enseignements adoptés par les
gouvernements et les partenaires techniques et financiers) (Jacques Fame NDONGO, idem).

Il importe de l’affiner et de l’élitiser (sans déboucher sur la « sélection » ou le « contingentement ».


Tout enfant a droit à l’éducation, dont l’enseignement supérieur s’il en a convenance...) (UNESCO,
2008). L’Université africaine doit délivrer des diplômes valables et valides pour empêcher leurs
détenteurs d'être de prétendus intellectuels « bedonnant de diplômes » (belle image de Léopold
Sédar Senghor), mais des bâtisseurs de civilisation, des inventeurs d’idées et de véritables éveilleurs
de conscience (selon le vœu d’Aimé Césaire) (Jacques Fame NDONGO, idem).

Les difficultés d’insertion des diplômés sur le marché du travail résultent aussi, du fait que l’offre
quantitative de formés dans l’enseignement supérieur excède souvent la capacité d’absorption du
secteur moderne. Ces difficultés tiennent à la faible pertinence de l’offre de formation supérieure au
regard des spécificités du marché de l’emploi en Afrique (UNESCO, 2008). La question de la
pertinence de l'offre de formation rejoint celle de l'accessibilité aux enseignements au public le plus
large : « Si la formation en présentiel reste aujourd’hui la norme, de plus en plus d’établissements
recourent néanmoins aux TIC pour développer une offre accessible en ligne et à distance dans
l’optique d’une complémentarité avec les formations sur place » (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010).
La réformes des conditions d’encadrement et la qualité de la formation s'inscrit donc dans le
bouleversement du cadre ancien.

Section 2. La qualité de la formation et les conditions d’encadrement

L’offre d’enseignement supérieur requiert une qualité suffisante pour assurer une meilleure
contribution des diplômés à l’effort de développement des pays, tout comme elle est nécessaire, en
elle-même, du fait de l’internationalisation de l’enseignement supérieur et de ses exigences en
termes de compétitivité des formations à l’échelle régionale et mondiale. Dans la même logique, les
conditions d'encadrement imposent l'adoption de nouveaux paradigmes tant dans l'ouverture à de
60
nouveaux profils d'apprenants et partenaires financiers, que la révision du rapport enseignant versus
apprenant, ainsi que la soumission aux critères d'évaluation internationaux.

1. La qualité de la formation

La qualité de l’enseignement supérieur est une notion complexe et multiforme, dans la mesure où
elle est protéiforme par nature et vise des logiques (formation, recherche académique de haut
niveau, services sociaux aux étudiants, offre de services professionnels divers) variées selon les
institutions d’enseignement supérieur et selon les pays. Ce qui passe pour une bonne définition de la
qualité pour un certain type de cours ou d’institutions s’avère inappropriée pour d’autres
(UNESCO, idem). Bien que difficile à conceptualiser, la qualité résulte de nombreux facteurs
(UNESCO, idem). L’assurance - qualité s’inspire, en Afrique, des recommandations internationales
sur ce paradigme structurant et sur les lois et règlements propres aux États (Jacques Fame
NDONGO, idem).

Pour ce faire une idée et pour l'exemple, dans le meilleur des mondes, dans un pays africain
respectant les normes susmentionnées, la qualité suppose :

 Des enseignants bien formés, dévoués et en nombre suffisant (normes de l’UNESCO : 1


enseignant pour 30 étudiants) ;
 Des laboratoires équipés et modernes ;
 Des personnels d’appui compétents ;
 Un système d’information (données statistiques et informatiques) performants ;
 Des infrastructures adéquates quantitativement et qualitativement ;
 Des curricula de formation pertinente (enracinés dans l’Africanité et ouverts au monde) :
 Une stratégie éducative bien pensée : ne former ni des déracinés et des acculturés ni des
cadres myopes et nombrilistes ou des thuriféraires ;
 Un système d’évaluation performant (qui évite le pantagruélisme éculé que récusait Rabelais
et le psittacisme stérile) ;
 Une gouvernance sociale efficiente au sein de l’Université (franchises universitaires, statut de
l’étudiant spécifiant les droits et obligations de celui-ci, aires de jeu, structures sanitaires
adéquates, encadrement psycho-social dans des centres médico-sociaux appropriés etc.)
(Jacques Fame NDONGO, idem).

Sorti de ce doux rêve, la réalité est tout autre. Les conditions d’encadrement et la qualité de la
formation, dans l'ensemble, les universités africaines connaissent des taux d’encadrement

61
pédagogiques globalement élevés, mais avec une situation variable selon les pays, les institutions et
les domaines de formation (UNESCO, 2008).

2. Les conditions d’encadrement

L’expansion de l’enseignement supérieur est très forte ces dernières années. Par contre, le rythme de
recrutement des enseignants n’est pas suffisant pour assurer des conditions d’encadrement
satisfaisantes aux millions de nouveaux étudiants qui accèdent à l’enseignement supérieur. La
conséquence est une dégradation des taux d’encadrement (ratios étudiants/enseignants), qui est plus
forte en Afrique que partout ailleurs (UNESCO, 2008). Il faut en effet souligner le peu
d’enseignants de « haut » rang pour répondre de la qualité de l’enseignement en Afrique. Or, pour
un enseignement supérieur de qualité, il importe de disposer à la fois :

 D’enseignants en nombre suffisant pour assurer des niveaux d’encadrement adéquats aux
étudiants ;
 Des enseignants dotés de qualifications internationalement reconnues qui permettent
l’animation scientifique et pédagogique, ainsi que le renouvellement des générations
d’enseignants et de chercheurs de haut niveau (UNESCO, idem).

Il faut entendre par là une proportion significative d’enseignants dotés de qualifications de haut
rang, reconnues au niveau international. Pour une dizaine de pays de la région, les données
disponibles semblent confirmer l’existence d’une proportion relativement faible d’enseignants de
rang magistral (ayant le grade de professeurs ou de maîtres de conférences) dans le secteur public
dans de nombreux pays africains (UNESCO, idem).

Pour combler l'insuffisance d'enseignants, les institutions d’enseignement supérieur concoctent un


cocktail de mesures qu’elles choisissent et/ou combinent selon des contraintes pédagogiques pour
les enseignants et des contraintes financières. Certaines institutions recourent à une intensification
des charges des enseignants, des missions d’enseignement au personnel expatrié ou à un personnel
peu qualifié, éventuellement encadré par des enseignants de haut rang (UNESCO, idem). Ces
mesures, appréciables, sont cependant de nature « conjoncturelles », même si malheureusement -
elles restent souvent pratique courante dans des institutions. D'autres instituent des initiatives de
nature plus « structurelles », en assurant le développement professionnel continu de leurs
enseignants et l’amélioration de l’attractivité de la fonction enseignante (UNESCO, idem).
62
De telles initiatives, prometteuses, constituent une réponse au besoin d’intégration progressive du
nombre nécessaire des nouveaux enseignants ayant les qualifications académiques requises. Il
convient cependant d’avoir conscience de l’ampleur des besoins en enseignants requis pour les
institutions d’enseignement supérieur pour les prochaines années. Sans évoquer les questions
financières, les deux hypothèses retenues sont difficilement tenables (UNESCO, idem).

D'autre part, les universités nécessitent un personnel hautement qualifié, apte à identifier les
opportunités des TIC, d’en tirer parti pour améliorer la qualité de l’enseignement et l’apprentissage.

3. Les TIC dans les modalités d’encadrement

L’introduction des TIC à l'université est d’abord le fruit d’une volonté de rationalisation :
l’informatisation de l’enseignement supérieur permet une gestion accrue des ressources
administratives (gestion des inscriptions, dossiers étudiants, etc.) au moyen d’outils bureautiques et
électroniques et de bases de données (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010). Par contre, les innovations
en matière de TIC résultent trop souvent des recherches des techniciens évoluant au bas de l’échelle
hiérarchique. L’idée selon laquelle les universités peuvent s’attacher les services d’un responsable
des systèmes d’information à même d’influencer le processus décisionnel au plus haut niveau de la
hiérarchie n’est pas encore largement partagée. L’introduction de systèmes innovants
d’enseignement et d’apprentissage, impose pourtant aux programmes universitaires et méthodes
d’évaluation de s’adopter une approche plus intégrée des différentes disciplines. Il faut à cet effet
coordonner le processus de collaboration interdépartementale et exercer un leadership suffisamment
fort pour vaincre la résistance au changement qui invariablement devient un obstacle majeur à
l’obtention de résultats performants (Damtew TEFERRA et Heinz GREIJN, 2010). Ceci d'autant
que les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) intègrent
l’Université dans une économie du savoir mondialisée. Les mécanismes de l’économie numérique
s'imposent aux établissements d’enseignement supérieur (Aurélie PUYBONNIEUX, idem). A ce
titre, la croissance et la complexification des connaissances postulent que le processus d’éducation
et de formation dans la société du savoir consiste moins à transmettre des informations, l’accès à
l’information étant quasiment illimité, qu’à apprendre à apprendre aux individus afin qu’ils se
procurent et s’approprient par eux-mêmes l’information dont ils ont besoin. L’objectif est moins
d’accumuler des informations que de savoir comment et où les trouver, comment les analyser pour
se les approprier. Le vrai savoir est par principe une question de capacité, de compétence, de
formation et apprentissage cognitif (Babacar NIASSE, 2009).

L’accueil des étudiants donnent une lecture complémentaire de la qualité de l’enseignement


63
supérieur. Il suffit de comparer la capacité d’accueil des institutions d’enseignement supérieur au
nombre d’étudiants effectivement accueillis. Se pose donc le problème des infrastructures.

Section 3. Les infrastructures

Les infrastructures dont il est question ici sont autant mobilières, immobilières que numériques.

1. Le renouvellement des infrastructures mobilières et immobilières

Pour ce qui est des infrastructures immobilières et mobilières, la faiblesse des ressources des
établissements d'enseignement supérieur a entraîné un mauvais entretien des bâtiments, de
l’équipement et la détérioration des ressources des bibliothèques. Ces dernières, notamment, qui
sont des structures fondamentales d’appui à l’enseignement supérieur et à la recherche, souffrent de
la pauvreté de leurs collections, des contraintes pour les renouveler, des difficultés pour mettre en
réseau leurs structures documentaires aux niveaux nationale et internationale.

Les laboratoires et centres de recherche se coupent de la base essentielle dont se nourrissent la


recherche scientifique et l'innovation technologique (Oumar SOCK, 2006). Les données statistiques
fiables et actualisées pilotent efficacement la machine universitaire et scientifique avec des
paramètres tant quantitatifs (nombre d’enseignants, d’étudiants, de personnels d’appui, de tables-
bancs, de laboratoires, d’ateliers, d’ordinateurs, de bibliothèques, de librairies etc.) que qualitatifs
(taux d’échecs, variables sur la déperdition au cours de la scolarité, taux de redoublement, ratio
enseignant/enseigné, étudiant/population mère, étudiant/infrastructures, étudiant/bibliothèque, taux
d’employabilité...) pour un meilleur management de la politique éducative (UNESCO, 2008).

Les données disponibles pour l'Afrique indiquent, pour les institutions concernées, des taux
d’utilisation des infrastructures, à des niveaux qui ne permettent théoriquement pas des conditions
d’apprentissage de qualité. Certains pays ont construit de nouvelles infrastructures (amphithéâtres,
salles de cours) universitaires ou créé des universités ou autres institutions d’enseignement
supérieur délocalisées dans l’hinterland, mais ne sont que des ersatz (UNESCO, idem).

2. La construction des infrastructures réseaux

Quant à l'infrastructure numérique, aujourd’hui, la modernité se mesure à l’aune de la mise en


œuvre des TIC qui doivent innerver toute la vie des temples du savoir, de la production des
connaissances et des compétences au renouvellement de celles-ci (recherche) en passant par leur
64
diffusion (techniques et modalités de transmission des savoirs et savoir-faire) (UNESCO, idem).
C’est en ce sens que l'accélération du développement technologique a fait de l’accès au savoir une
condition essentielle de la participation à l’économie mondiale.

L’impact des nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC) a


considérablement modifié la vitesse de production, d’utilisation et de distribution du savoir, comme
l’attestent l’augmentation de la publication des documents scientifiques et le nombre de demandes
de brevets. La capacité d’un pays à tirer profit de l’économie fondée sur le savoir dépend ainsi de sa
promptitude à adapter sa capacité à produire et à partager le savoir (BANQUE MONDIALE, 2003).

C'est à ce titre que la numérisation des structures et des activités (scolarité, bibliothèque, librairie,
etc.) entraîne un saut qualitatif de l’Université africaine dans la modernité cybernétique et la Société
du savoir (Jacques Fame NDONGO, idem). Les infrastructures numériques prennent en compte les
réseaux informatiques, la connexion Internet, les équipements, logiciels et matériels. L’intégration
de l’information dans la société passe par le réseau, à partir de points d’accès différents, en temps
réel ou différé (Jean-Philippe ACCART, 2004). La Société de l’Information fonde en effet son
développement sur la convergence technologique entre ordinateurs, réseaux de télécommunications
et protocoles d’échanges entre machines. Il s'agit en fait de bâtir des systèmes d'information ; or : «
Bâtir des systèmes d'information, c'est non seulement collecter et diffuser des données, c'est aussi
les ordonner et y réfléchir afin d'élaborer un savoir susceptible d'orienter l'action. De tels savoirs
codifiés s'élaborent un peu partout dans le monde et sont disponibles pour qui sait les trouver. Y
accéder facilement grâce à des infrastructures performantes constitue un premier enjeu […]
L'investissement dans les technologies de l'information apparaît ainsi comme complémentaire d'un
investissement dans les ressources humaines » (Armand MATTELART, 2003).
D’autant que l'existence de TIC appropriées et fonctionnelles est essentielle à l’enseignement
supérieur car ces technologies ont la capacité :
 De rationaliser et réduire les tâches administratives et en général de permettre
l’accroissement de l’efficience et l’efficacité de la gestion des systèmes et des
établissements d’enseignement supérieur ;
 D’accroître l’accès et améliorer la qualité des enseignements et de l’acquisition des
connaissances à tous les niveaux ;
 D’élargir considérablement l’accès à l’information et aux données, à l’échelle des campus
ou à travers le monde (BANQUE MONDIALE, 2003).

3. L'acquisition des infrastructures numériques


65
L’apparition et l’évolution rapide des TIC ont créé au moins deux défis majeurs pour l’éducation :
 Réaliser une intégration appropriée des TIC dans l’ensemble des systèmes et établissements
d’enseignement supérieur ;
 S’assurer que les nouvelles technologies deviennent les vecteurs de l’accroissement de
l’accès et de l’équité et de l’augmentation des opportunités d’éducation pour tous, et non pas
seulement pour les nantis et les privilégiés sur le plan technologique (BANQUE
MONDIALE, idem).

Le problème ici est essentiellement lié aux coûts d'acquisition, de gestion, de maintenance et de
renouvellement ; dans des structures dont les ressources (humaines, matérielles et financières) sont
limitées. Il reste que malgré ces obstacles :
« L’utilisation et le développement du numérique sont urgents […]
La révolution numérique qui commence offre de grandes opportunités pour remédier aux
grands handicaps du passé. Aussi l’utilisation du numérique est rendue indispensable pour
plusieurs raisons :
- Internet est la plus grande bibliothèque que le monde a conçue. Son accessibilité et sa
relative gratuité en ont fait le vecteur des savoirs et des informations au service du genre
humain […].
- Les MOOC (Massive Open Online Course) sont des formations en ligne ouvertes à tous. Les
technologies de l’information et de la communication sont intégrées dans les programmes
pédagogiques pour démocratiser l’accès aux savoirs. Ces formations en ligne permettent au
plus grand nombre de bénéficier via le web des cours de grande qualité. Par ce biais il est
possible de désengorger les amphithéâtres car l’étudiant pourra apprendre de son domicile et
faire des exercices. […] ». (Oury BAH, 2016)

L'acquisition de ces équipements peut se faire selon une démarche éprouvée à l'Université Paris 8
panthéon de Paris ; notamment :

- La rédaction d’une note de cadrage destinée à préciser les attendus du projet ;


- Un recueil des besoins des étudiants de Licence, en particulier primo-arrivants, en matière
de méthodologie documentaire et de traitement de l’information ;
- Une étude comparative des différents outils de formation à la bibliothéconomie et à la
méthodologie documentaire mis en place par des bibliothèques universitaires à destination
des étudiants francophones ;
- La rédaction d’un cahier des charges fonctionnel destiné à détailler les fonctionnalités et les
résultats attendus pour le projet ;

66
- La mise en œuvre technique du projet : configuration et déploiement de la plateforme et
rédaction de contenus types (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).

Chapitre III – Les bienfaits de la conversion à la communication

La littérature sur la communication « dans » et « des » établissements d'enseignement supérieur


d'Afrique noire francophone est lacunaire. Quant à l'UOB, il est à signaler que l'organigramme
n'indique aucun corps de métier s'apparentant à celui de communicant universitaire ; même si des
traces d'une activité de communication universitaire soit visible sur le terrain. En s'en tenant aux
principes généraux, pour ne pas tomber dans les localismes, les sources principales convoquées en
l'espèce, relèvent de l'expérience francophone (France et Canada). A ce propos, la littérature est
convergente, en montrant l'intérêt, la place et le rôle croissants de la communication universitaire
dans les pays occidentaux et asiatiques. Il reste néanmoins une frange de réfractaires à la
communication universitaire. Cette attitude est pire au Gabon, du fait du statut de l'UOB :

- Première université gabonaise et la plus grande à vocation sciences sociales et humaines ;


- Université qui reçoit de fait, la plus grande majorité des nouveaux bacheliers ;
- Université où les coûts de formation sont relativement bas.

Cette position quasi-dominante sur le marché de l'enseignement supérieur la fait regarder la


mondialisation et ses avatars avec un certain dédain ; comme si elle n'est pas concernée. Cette
posture de l'UOB oblige à revenir sur un débat d'arrière garde sous d'autres cieux ; car, elle impose
d'envisager la communication comme une idée neuve dans l'enseignement supérieur (Agence
BLANC SUR NOIR, 2009). D'autant que cet exercice s'avère ardu : « Communiquer, oui, mais sur
quoi ? Comment procéder ? A quel moment ? A quel rythme ? A qui s'adresser ? Et combien cela
va-t-il coûter ? Quel sera le retour sur investissement ?» (Agence NOIR SUR BLANC, 2009).

Il s'agit alors de montrer les bienfaits de la conversion à la communication pour « sensibiliser les
différents décideurs de l'enseignement supérieur (doyens, présidents, enseignants, responsables de
services, dircoms, mais aussi autorités de tutelle...) aux enjeux de la communication. De susciter
chez eux une prise de conscience de la nécessité de communiquer » (Agence NOIR SUR BLANC,
idem). Ce qui justifie d'expliciter que la communication peut servir à affirmer l'identité de
l'université (section 1), puis conforter la légitimité de l'université (section 2) et enfin redorer l'image
de l'université (section 3).

67
Section 1. Affirmer l'identité de l'université

La mondialisation, le processus de Bologne et les politiques nationales obligent les institutions


supérieures d’enseignement public à faire face au changement pour mieux répondre à un
environnement complexe, exigeant et de plus en plus concurrentiel. Ce changement tout azimut
recouvre une série de dimensions et questions de fond assignant, en Afrique, à la communication
universitaire de nouvelles perspectives ; ce qui fait dire au Professeur Guido TABELLINI, Recteur
de Bocconi University que : « Comme dans n’importe quel secteur de l’industrie, l’enseignement
supérieur fait partie d’un marché mondial au sein duquel la communication est un élément
important. Mais ce n’est pas l’aspect primordial. Le véritable enjeu reste l’identité d’une
institution. Le principal objectif d’une communication efficace n’est pas de générer de nouvelles
candidatures d’étudiants mais de trouver le bon positionnement de l’école. De là découleront les
bonnes candidatures » (Agence Noir sur Blanc, 2009). Ces dimensions sont donc relatives à la
communication sur l'image institutionnelle de l'université (1), la création d'une image de marque (2)
et la valeur de l'image de marque (3).

1. La communication sur l'image institutionnelle de l'université

L’image institutionnelle rassemble les impressions et attitudes qu’ont les gens face à une institution.
Elle comprend les volets fonctionnel et émotionnel (Maryse Adjo QUASHIE, 2006). Le volet
fonctionnel englobe des caractéristiques tangibles, mesurables et facilement comparables aux autres
institutions (frais de scolarité, variété de programmes, corps professoral, bourses d’étude,
installations et équipement). Le volet émotionnel repose sur des éléments psychologiques exprimés
sous forme de sentiments ou d’attitudes à l’égard de l’institution (Maryse Adjo QUASHIE, idem).

L’identité institutionnelle se perçoit par des indicateurs physiques et des comportements. Elle
représente ou symbolise souvent l’institution et la distingue des autres. Les éléments clefs de
l’identité (souvent visuels) s'identifient instantanément et renvoient à la personnalité de l’institution.

La communication doit donc harmoniser ces éléments pour éviter des messages contradictoires
dommageables à l’image institutionnelle. L’identité de l’institution se mesure, entre autres, par son

68
nom, son logo et sa culture (Maryse Adjo QUASHIE, idem). L’identité d’une institution se
distingue de son image ; par contre elle en est une façade importante.

C’est en ce sens que souvent l'identité renforce ou crée une image. Bien que conceptuellement
distincts, ces deux mots sollicitent, dans leur formation respective, les mêmes indicateurs (nom,
culture organisationnelle et caractère distinctif de l’institution) ; d'où, leur éventuelle confusion.
Dans tous les cas, le rôle et l'influence de l'étudiant sur l'université étant généralement durables,
l'identification entre identité, image et valeurs dominantes de l'établissement est souhaitable pour
conforter le sentiment d’appartenance de l’étudiant (Nha NGUYEN, 1994). Il est à noter que :

« En fait. il semble que l'université africaine n'ait pas encore procédé à une vraie prise de conscience d'elle-
même, car elle n'a pas encore pris la distance nécessaire à cela ; fascinée par l'université occidentale […]
Cela demande une vision prospective dont le préalable est une analyse critique de la société actuelle : qui
peut mieux remplir ce rôle que l'universitaire, non pas l'employé de l'université dans ses activités
quotidiennes, mais l'enseignant-chercheur dans l'attitude de l'intellectuel, veilleur et guetteur d'avenir? C'est
cet intellectuel qui doit aider l'université à définir sa véritable identité, celle d'être le lieu où se tient le débat
sur l'avenir, sur le projet que se donne la société » (Maryse Adjo QUASHIE, idem).

Pour sa part, la politique de communication comprend un volet destiné à la clientèle visée, des
groupes externes et l’autre à son personnel.

2. La création d'une image de marque

« Selon l’Institut National de la Propriété Industrielle, la marque est un “signe” servant à distinguer
précisément des produits ou services de ceux de leurs concurrents. [...] La marque est « une promesse faite
par le vendeur à l’acheteur » et [...] elle s’organise autour de 6 axes complémentaires : un ensemble
attributs, d’avantages, de valeurs, une culture, une personnalité et un profil d’utilisateur constituant
l’identité de la marque. Il s’agit donc bien pour les établissements de se bâtir une identité forte,
reconnaissable par tous et d’asseoir des valeurs dans un territoire donné [...] L’identité représente la façon
dont la marque veut être perçue, par opposition à l’image, qui est la façon dont la marque est réellement
perçue par les consommateurs. Définir son identité de marque implique donc pour les établissements
d’enseignement supérieur de s’interroger sur qui ils sont, ce qu’ils veulent, ce qu’ils ont à offrir, où ils
veulent aller » (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, ).

Une fois déterminée, l'identité de marque devient l’épine dorsale de la stratégie de développement
de l’établissement. Le but est de faire que grâce à une communication claire et cohérente, cette
identité soit le plus proche possible de l’image perçue par les individus ; car il y a un enjeu dans la
création d'une image de marque (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).
69
Actuellement, sur la scène mondiale, les universités sont en concurrence entre elles pour des
ressources, un bon classement, leur réputation, leur personnel et des étudiants. L’un des principaux
motifs de cette tendance tient au fait que, selon la pensée commune, la création d’une image de
marque augmente, la part du marché des étudiants internationaux. Souvent, les étudiants
internationaux payent le double ou le triple des frais de scolarité des étudiants nationaux.

S'ajoutent à ces frais les coûts d’hébergement, de subsistance, de déplacement, des produits et
services discrétionnaires. Dans bien des cas, les totaux dépassent les principaux secteurs
d’exportation qui, par tradition, dominent les marchés domestiques. A ce titre, un débat s'engage
autour du concept de valeur de marque (Zainab KIZILBASH, 2011).

3. La valeur de marque

Le concept de valeur d’une marque – ou capital marque – résulte sûrement de la valeur marchande
accordée aux marques par les énormes sommes dépensées par des entreprises pour les gérer et les
promouvoir. Outre l'aspect monétaire, le capital marque représente aussi la valeur ajoutée qu’une
marque apporte à un produit ou service en lui attribuant une personnalité, des valeurs, une fonction,
une stature dépassant le cadre de la marque. « On appelle capital marque tous les éléments d’actif et
de passif liés à une marque, son nom ou ses symboles, et qui apportent quelque chose à l’entreprise
et à ses clients parce qu’ils donnent une plus-value ou une moins-value aux produits et aux services
». Le terme de « capital » est donc précisément employé car la marque représente une valeur à la
fois pour l’entreprise et pour le client. Plus une marque a de la valeur pour des consommateurs, plus
elle en crée pour l’entreprise (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).

La mesure d’une marque éducative se fait par divers indicateurs :

- Indicateurs quantitatifs représentés par les accréditations, alliances nationales et


internationales, doubles diplômes, ancienneté de l’école, effectifs, nombre d’anciens, budget
de fonctionnement, financements directs et indirects, nombre de programmes proposés ;
- Dimension affective, subjective, difficile à mesurer car propre à chaque individu : les
éléments tels la force du symbole de l’école, l’originalité de ses programmes, l’éthique, la
réputation du corps enseignant. Tous participent à la création de valeur pour la marque ;
- Pour deux journalistes du Business Insider, le seul élément vraiment distinctif est la façon
dont les écoles participent au développement de la carrière professionnelle des étudiants.
Au-delà du Curriculum Vitae, cela veut dire deux choses : la façon dont est perçue la qualité

70
de l’enseignement de l’école et le réseau qu’elle permet aux étudiants de développer.
- Le cabinet de conseils américain « Admissions Consultant », démontre que le nom des
établissements a une grande influence sur la carrière des jeunes diplômés ;
- Enfin, de nouveaux outils interactifs sont élaborés, comme le « Business School Comparator
» développé par Bloomberg, pour permettre aux internautes de classer les établissements
d’enseignement supérieurs selon des critères qu’ils ont eux-mêmes choisis dans une liste
préétablie (Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem).

L’image institutionnelle, outil de promotion, favorise alors la stratégie de positionnement des


universités. Ce qui constitue un défi en matière de communication marketing pour les gestionnaires
universitaires ; surtout pour conforter la légitimité de l'université (Maryse Adjo QUASHIE, idem).

Section 2. Conforter la légitimité de l'université

L'université a une histoire, des traditions, des valeurs et de formidables expertises qui sont autant
d’atouts à valoriser mais qui ne suffisent plus dans le contexte actuel de mondialisation. Il lui faut
en plus communiquer par tous les moyens, promouvoir son capital image et défendre sa réputation.
Elle doit satisfaire ses engagements de base (enseignement et recherche) et s’adapter en permanence
à de nouveaux contextes et défis (maintien des objectifs d’excellence, recherche de moyens
financiers pour son autonomie, gestion de partenariats avec d’autres institutions). Elle a enfin
l’obligation d’être compétitives sur les marchés de l’éducation aux plans national et international
(Mahmoud AMARA, Décembre 2004).

En se situant au sommet de l'édifice des systèmes scolaires africains, elle est la voie royale de
promotion sociale. Ceux qui exercent à ce niveau sont ainsi auréolés d'un grand prestige social.

Mais quels sont les fondements de cette considération sociale ? Est-ce à cause de leur haut degré de
culture ou parce qu'ils forment des cadres pour le développement ? Est-ce parce que l'université,
comme à l'origine en Occident, tient le rôle de haut lieu de production du savoir ? Mais même si
elle se donne cette identité, il lui faut définir le sens de son activité : que faire du savoir ? En
Afrique, il semble que la question de l'identité de l'université est occultée. Ses textes fondateurs ne
sont pas clairs à ce sujet. La mondialisation impose de revenir aux interrogations fondamentales :
qu'est ce qui est attendu de l'université africaine ? Que dit-elle d'elle même et du rôle qu'elle veut
jouer (Maryse Adjo QUASHIE, idem) ? En ce sens vouloir communiquer ne suffit pas. Encore faut-
il savoir sur quoi et comment communiquer ; car la communication n'est pas un accessoire, à greffer

71
sur une activité sans rien y changer. Comment, en effet, avoir une politique de communication
efficace sans savoir ce que l'on est et où l'on va ?

Le principal intérêt de la démarche de communication, son utilité première, c'est d'obliger


l'institution à s'interroger sur son image, son positionnement concurrentiel, ses points forts et ses
faiblesses, ses marges de progrès, ses facteurs de risque. En un mot, à se doter d'une stratégie
(Agence Noir sur Blanc, début juillet 2009).

1. Les universités en quête de reconnaissance

Pour rappel, la marque se présente comme l'élément identitaire fort, seul capable de distinguer les
établissements entre eux ; en fait, c'est le nerf de la guerre dans la concurrence qu'ils se livrent. Elle
se propose aussi de fédérer la communauté et créer un sentiment d’appartenance.

Dans l’enseignement supérieur, en effet, plus que partout ailleurs, la notoriété et l’image d’une
institution influent grandement sur son développement. Et plus que dans n’importe quel autre
secteur, l’attachement à une université passe par la confiance placée en elle. Cela joue un rôle
primordial dans l’image d’une institution. La confiance et le capital de marque représentent ainsi un
travail de longue haleine semé d’embûches. Chaque discours et action de communication doit
trouver un écho auprès de publics très hétérogènes (Agence Noir sur Blanc, idem). La
communication doit réaliser le tour de force d’être personnalisée, adaptée à chaque public,
innovante si possible, mais en restant dans le cadre particulier de l’enseignement supérieur, avec ses
contraintes politiques et financières.

Travailler à la communication de ces institutions exige une connaissance approfondie du milieu, des
méthodologies scrupuleuses et la capacité d'élaborer des outils créatifs adaptés à chaque public.

Pour l’heure, en France, les institutions restent frileuses et dans un mécanisme de mimétisme. Les
outils présentent parfois une qualité insuffisante en comparaison des publics auxquels ils s’adressent
: des générations de jeunes gens particulièrement sensibles à l’image, qui ont grandi avec Internet et
les écrans. Les vidéos de qualité, notamment les campus tour, permettent à l’étudiant étranger de se
projeter dans un campus. Les Ecoles américaines l’ont bien compris : elles rivalisent d’imagination
et de créativité pour réaliser des vidéos ludiques (Agence Noir sur Blanc, idem). Il s'agit, pour les
universités de démontrer leur légitimité, valoriser leurs choix et la crédibilité de leur réputation.

Ces nouvelles postures supposent :

72
- L’organisation d’une veille constante sur l’environnement interne et externe des institutions
pour décrypter les signaux faibles et rendre lisibles les désirs, les attentes et les exigences de
nouveaux acteurs et parties prenantes.
- La mobilisation des équipes internes et de toutes les énergies pour travailler sur les
nouveaux enjeux de changement, la vision que porte le projet collectif et faire que les buts,
les actions, les messages et les valeurs donnent lieu à une communication porteuse d’un sens
partagé par la communauté éducative.
- L’établissement de liens d’un nouveau type avec les médias, agences de notation, groupes de
pression et autres réseaux influents pour tendre vers des relations aussi profitables que
possibles et anticiper les risques de dérives (Mahmoud AMARA, Décembre 2004).

L'enjeu est de positionner la marque comme outil de cohésion et d'appartenance.

2. La marque comme outil de cohésion et d'appartenance

La marque devient comme un outil de cohésion ; car, la réflexion sur l’identité impose un travail sur
les programmes existants. Selon le cap donné, il convient d’en faire le tri pour conserver ceux
répondant à la stratégie de l’établissement. Cette nécessité est un exemple montrant que la mise en
place d’une politique de marque touche aussi la structure et son organisation. En outre, derrière les
programmes travaillent des personnes auprès de qui, il est important de communiquer. Plus qu’un
simple outil marketing, la marque devient ce qui matérialise les valeurs de l’entreprise. Y sont liées
sa mission, sa vision et la promesse faite aux clients. Vecteur de cohérence et de cohésion, elle
permet aux collaborateurs de s’y identifier, s’approprier ses valeurs et les véhiculer de manière
quotidienne en interne comme en externe. Afin d’obtenir ce résultat, l’organisation s’assure que ces
concepts clés sont bien compris et assimilés par tous au moyen d’une communication pertinente. Le
fait d'associer en amont collaborateurs, étudiants et anciens à la construction de l'identité de
l'établissement permet le partage de valeurs communes ; celles à véhiculer par la marque. Ce qui
renforce d’autant ce lien affectif qui les relie à l’établissement et en fait, ses meilleurs ambassadeurs
(Julie RESCOURIO RODOLLE AUBERT, idem). Créer un sentiment d’appartenance est donc une
autre raison pour mieux communiquer (Agence Noir sur Blanc, idem).

Une réserve est à relever. Les universités, depuis une vingtaine d’années, utilisent une palette de
moyens et d’outils pour « stimuler » le public. C’est l’un des pièges de la communication publique
qui consiste à se limiter à la dimension technique en « créant des supports et des actions
d’information tout en négligeant la question des choix politiques en amont et des conditions de
réussite de ces choix » (Bartoli, 1997).
73
Mais la spécificité des missions, objectifs, modes organisationnels et principes structurants du
système universitaire freinent l’adoption d’une approche agressive de la communication marketing.
« Dans le champ du public, l’importance de la relation, fait que la communication ne saurait se satisfaire
des principes d’information de masse concurrentielle ou du marketing qui visent à modifier l’offre en vue du
partage entre compétiteurs » (Zémor, 2005).

La démarche orientée uniquement vers la diffusion de l’information nécessaire à l’activité de


formation et de recherche est aujourd’hui inadaptée ; comme les messages véhiculés par les
universités. Ils évoquent « l’excellence », « la qualité », « la performance », « l’efficacité », «
l’innovation », « l’ouverture », « l’adéquation de l’offre ». Le terme d’« excellence » est utilisé pour
tout. Il permet la formulation d’exigences illimitées en occultant les problèmes de fond. Il ne
désigne jamais l’activité, le travail et le métier de l’enseignement et de la recherche. (Lucia
GRANGER, 2009). Tout ceci participe à l'équilibre de l'écosystème de l'enseignement supérieur.

3. L'équilibre de l'écosystème de l'enseignement supérieur

Si l’enseignement supérieur se replie depuis longtemps sur lui-même, ce temps-là est bien révolu.
Surtout que les universités gèrent une équation financière délicate. La « montée en puissance » de
l'enseignement supérieur exige des moyens considérables. Les Etats et les collectivités locales,
surtout en cette période de crise, freinent leurs investissements. Augmenter les frais de scolarité est
un sujet polémique. Les contrats de recherche et la formation continue procurent juste un
complément de revenus. Les universités se tournent alors, vers le modèle des institutions anglo-
saxonnes (Agence NOIR SUR BLANC, 2009).

En Occident, les établissements d'enseignement supérieur opèrent au cœur d’un véritable «


écosystème », réunissant des acteurs de plus en plus divers et spécialisés. Leurs premiers
interlocuteurs sont évidemment les autorités de tutelle (pouvoirs publics, collectivités locales,
chambres de commerce et d'industrie), puis les entreprises, associations professionnelles
(fédérations, clubs de dirigeants, cercles de DRH...), sites web et blogs dédiés à l’éducation,
établissements d'enseignement secondaire, services d’orientation, spécialistes de la valorisation de
la recherche... (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Arrive ainsi le temps des alliances. Chaque institution, aujourd'hui, tisse son propre réseau, qui
prend des formes multiples - depuis les simples accords d'échanges d'étudiants jusqu'aux alliances
stratégiques fortes. Et beaucoup de ces réseaux fonctionnent à l'échelle internationale. Quelques

74
rachats d'institutions ont également lieu ces dernières années. Mais la concentration de
l'enseignement supérieur reste un chantier à venir (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Il s'impose ainsi un ancrage territorial fort. Les universités renforcent leurs liens avec leur
environnement économique proche (entreprises, collectivités locales, associations). Elles
deviennent un acteur majeur du territoire où elles sont implantées ; c'es-à-dire, qu'elles doivent
penser à la fois « global » et « local » (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Pour le cas du campus de l'UOB, il est permis de dire, sans risque de se tromper, que c'est le plus
grand quartier de Libreville. Des liens étroits se tissent ainsi entre université et entreprises. De
multiples raisons poussent l'enseignement supérieur à se rapprocher des entreprises. Celles-ci sont
le débouché « naturel » pour les diplômés. Elles peuvent aussi apporter aux universités des contrats
de recherche et des financements variés (chaires, dotations, achats de formation, etc.), mais
également un éclairage sur leurs métiers et leurs besoins de compétences (Agence NOIR SUR
BLANC, idem).

De leur côté, les universités fournissent aux entreprises de la connaissance, à un moment où celles
évoluent dans un environnement de plus en plus complexe. Les unes et les autres sont des
partenaires de plus en plus proches » (Agence NOIR SUR BLANC, idem). Ce qui justifie que
l'opérateur de téléphonie mobile AIRTEL MONEY est partenaire de l'UOB depuis 2013. Un des
buts de ce processus est de redorer l'image de l'université.

Section 3. Redorer l'image de l'université

Les universités ont pour vocation de former des étudiants et de produire de la connaissance ; mais
leur nouvelle « mission » va au-delà de ce double impératif. Il leur faut aussi, pêle-mêle, attirer des
étudiants de bon niveau, assurer à leurs diplômés un emploi, recruter des professeurs, multiplier les
liens avec les entreprises, collecter des fonds, monter des dossiers d'accréditation ou de classement,
valoriser leurs travaux de recherche, mobiliser leurs anciens, communiquer - en interne et vers
l'extérieur.

Autant d'activités assez éloignées de leur « cœur de métier » et dont chacune réclame des équipes
dédiées et des moyens spécifiques (Agence NOIR SUR BLANC, idem).

Ceci d'autant que les universités pensent sur le long terme alors que les changements touchant le
monde de l’éducation ont souvent des impacts forts nécessitant agilité, capacités de réaction
rapides, adaptées et efficaces.

75
Les universités évoluent ainsi de façon remarquable. Les champs d’action, les modes de
coopération, les nouvelles formes de gouvernance exécutées notamment dans les processus de
décisions, les attitudes de plus en plus professionnelles sont autant de signes et d’illustrations
effectifs du changement et de la capacité d’évolution des institutions de l’enseignement supérieur
(Mahmoud AMARA, Décembre 2004). Pour ce faire, elles se dotent de levier de gestion du
changement que sont la communication marketing, la communication sur différentes cibles et
tâches et enfin, la communication par les TIC.

1. La communication marketing

Aujourd’hui, le terme d’excellence est au cœur de tous les discours et pour atteindre cet idéal les
établissements universitaires sont appelés à se dépasser. Pour ce faire, d'une part, le prestige d’une
université tend à dépendre de sa capacité « à faire spectacle » et à organiser sa mise en scène
nationale et internationale ; d'autre part, attirer des financements n’est pas un objectif en soi ; enfin,
les études coûtent chers et les étudiants sont des consommateurs particuliers. Le recours au
marketing devient ainsi une nécessité. La gestion du marketing permet en effet de communiquer
efficacement, de concilier les valeurs et les missions tout en tenant compte des contraintes de
l’environnement ; mais avant tout une bonne analyse des besoins s'impose.

L’analyse des besoins est incontournable avant une proposition à un public universitaire spécifique.
La notion de besoin est en effet liée à celle d’attentes, de demandes, de manques, de motivation,
d’objectifs, de ressources etc. « L’analyse des besoins est une étape dont la fonction principale est
de recueillir des informations sur et avec tous les partenaires engagés dans la réalisation d’un
projet éducatif, informations qui serviront à déterminer des objectifs » (Akia AIT MOULA, 2013).

Des outils d’analyse des besoins existent, permettant de s’interroger sur les informations à
recueillir. Il s'agit de chercher d’une part, des informations sur les situations de communication à
prévoir par rapport aux objectifs assignés à une opération ; d’autre part, des informations sur le
contexte institutionnel ou social des apprenants, leur milieu et celui de la formation. L’analyse des
besoins explique aussi les représentations et interprétations des étudiants. Ce qui guide le
communicateur sur l’origine des besoins exprimés et de l’orienter dans la détermination des
objectifs (Akia AIT MOULA, idem). Tout ceci se fait dans une logique marketing.

Dans les institutions d’enseignement supérieur de la plupart des pays de l’OCDE, le marketing est
déjà présent bien qu’il apparaisse insuffisamment sophistiqué aux tenants de la marchandisation de
l’éducation souligne Steven Schwarz.

76
Les étudiants font le choix de leur université en se fondant principalement sur des impressions et
des sentiments. Les messages vont au-devant de leurs rêves. Steven Schwarz poursuit,
ironiquement, que c’est pourquoi, toutes les universités sont bien placées dans les palmarès et
disposent des meilleurs enseignants, développent des programmes de recherche hors du commun,
accueillent des étudiants motivés qui poursuivent leurs études avec succès, aux termes desquelles ils
débutent des carrières éblouissantes. L’image dessine un tableau ensoleillé et verdoyant et met en
scène des étudiants qui dialoguent respectueusement avec des enseignants charismatiques, doctes et
dévoués à la cause éducative, comme il se doit.

Pour lui, le marketing cherche à promouvoir un modèle de réussite, des cursus, des équipements,
autant qu’un environnement stimulant et épanouissant pour convaincre que l’image et la réalité sont
bien conformes (Mahmoud AMARA, idem). Le marketing reste ainsi un mal nécessaire. Pour
s’approprier ses avantages, les universités ont besoin de l’adapter à leur contexte, leurs spécificités,
leurs cultures et leurs valeurs. Adossé aux valeurs, le marketing peut être un formidable levier de
différenciation et de valorisation de l’image dans la durée.

Pour Steven Schwartz, le marketing doit être responsable, exigeant et aussi éthique. A ses yeux, un
code de déontologie devrait définir des engagements éthiques clairs et indiquer les bonnes conduites
à tenir vis-à-vis de toutes les parties intéressées : étudiants, enseignants, collaborateurs,
gouvernements, donneurs d’ordre.

Un tel support est un formidable vecteur de promotion des valeurs du système éducatif autant qu’un
outil fédérateur en interne pour améliorer et valoriser les bonnes pratiques. Pour résumer, le
marketing éthique consiste en trois aspects clés :

- Des messages marketing qui inspirent confiance ;


- Des résultats vérifiables et cohérents avec les messages affichés ;
- Des comparaisons avec d’autres universités qui soient vérifiables, objectives et actualisées.

Le marketing peut alors s'orienter vers différentes cibles et tâches.

2. La communication par différentes « cibles » et tâches

Les lycéens et les étudiants potentiels sont le premier public que visent les actions de
communication. Dans les universités, la communication s'adresse à un public hétérogène.

En interne, il y a les étudiants (à titre individuel), associations étudiantes, professeurs, diplômés et


leurs associations, ensemble du personnel. En externe, il s'agit des candidats, prospects dont à
77
l'étranger et parents d'étudiants, les professeurs, les responsables de l'enseignement secondaire. Il y
a aussi la presse, les médias traditionnels, les « nouveaux médias » (Internet), les entreprises
(locales, nationales, internationales), pouvoirs publics (gouvernement, collectivités locales), acteurs
de l'environnement économique et politique local... La liste est extensible, selon les circonstances et
les opportunités. Difficulté supplémentaire : chacun de ces publics est aussi - ou peut devenir - un
acteur de la communication, par exemple en intervenant sur le web. Chacun d'eux, même
individuellement, peut ainsi modifier l'image globale, la notoriété de l'institution.

Ces différents publics sont plus ou moins sensibles, plus ou moins exigeants, plus ou moins «
consommateurs » (Agence Noir sur Blanc, début juillet 2009). En termes de contenu, il est
nécessaire de placer l'étudiant au cœur de la communication. Il doit se reconnaître dans ce « achat »,
se sentir en accord avec le contenu de la formation, les valeurs, le discours, l’histoire, l’ambiance
d’une institution. C'est un aspect affectif, un attachement qui ne s’explique pas toujours
rationnellement et pour lequel il n’existe pas de recette miracle. Il est difficile, dans ces conditions,
d’appliquer les règles classiques du marketing (Agence Noir sur Blanc, idem).

Les activités de communication sont multiples, variées et nombreuses ; d'où elles relèvent
généralement d'une direction de la communication. C'est elle qui élabore et conduit tous les aspects
de la politique de communication de l'établissement. Elle intervient comme conseil auprès du
rectorat sur tout ce qui concerne la « prise de parole », l'image, la marque de l'institution, en interne
et en externe. Plus concrètement, en termes de tâches cela signifie entre autres :

- Prendre en charge le design, le graphisme et l'identité visuelle ;


- Prendre en charge le marketing de l'institution (notamment vers les étudiants et entreprises) ;
- Assurer une veille sur les blogs, forums sur internet, réseaux sociaux, communautés ;
- Prévoir un dispositif de communication de crise ;
- Animer l'Intranet et les outils de communication internes, etc.

En outre, d'une institution à l'autre, le périmètre de la fonction peut varier. Le marketing, les
relations avec les entreprises, par exemple, font - ou ne font pas - partie des attributions de la
direction de la communication... (Agence Noir sur Blanc, idem). Les Technologies de l'Information
sont à ce titre un moyen exceptionnel.

3. La communication par les TIC

Internet révolutionne le mode de communication du savoir (façons de communiquer et d'enseigner).


Dorénavant, la pédagogie se conjugue au numérique. Dans les économies les plus développées, les
78
TIC se répandent et touchent la quasi-totalité des aspects de l'activité de l'enseignement supérieur.
Les courriels et les réseaux sociaux en ligne ouvrent des possibilités de collaboration universitaire et
de recherche conjointe. Les revues électroniques sont aujourd'hui répandues et, dans certains
domaines, tout à fait substantielles. Les éditeurs traditionnels de livres et de revues font de plus en
plus appel à l'Internet pour diffuser leurs publications. Le mouvement des ressources éducatives
libres prend de l'ampleur, assurant un libre accès à des cours, des programmes d'enseignement et
des approches pédagogiques indisponibles au niveau local. L'enseignement à distance offre des
possibilités pour des systèmes d'enseignement supérieur qui s'efforcent de répondre aux besoins de
populations étudiantes de plus en plus nombreuses et diverses. La situation de l'apprentissage à
distance se transforme par les TIC, permettant un accroissement du nombre et du type de
prestataires, concepteurs de programmes d'études, modes de diffusion et innovations pédagogiques.

Dans de nombreux pays en développement, les nouvelles technologies signifient l'amélioration de


l'accès à l'enseignement supérieur. Parmi les risques et difficultés associés à ce mode
d'enseignement, le principal problème relève de l'assurance qualité. Il faut aussi admettre que
l'utilisation des TIC génère des coûts et des difficultés énormes en termes de matériel, logiciel,
assistance technique, formation et actualisation permanente. Certaines régions du monde, surtout
l'Afrique, sont encore relativement mal desservies par le haut débit. Les pays les plus pauvres sont
de plus en plus délaissés, n'ayant pas ou peu d'accès aux voies technologiques utilisées par la
production et la diffusion de l'information (Philip G. et al., 2009).

Enfin, travailler son influence sur les réseaux sociaux et maîtriser les outils digitaux est primordial,
compliqué et demande des compétences certaines. En effet, il faut connaître et savoir utiliser les
réseaux sociaux du pays et dans leur langue. Les cours tiennent même dans la poche. De ce fait,
certaines écoles mondialement connues développent des modules pour Smartphone. Sans compter
les cours en amphi de plus en plus remplacés par des vidéos de professeurs avec lesquels les
étudiants interagissent via des plates-formes communautaires créées à cet effet. Côté
communication en effet, les plates-formes de partage de vidéos sont les plus en vogue, avec une
multitude de films visionnables. Cette tendance s'appuie la plupart du temps sur des outils
techniques existants et bien connus du grand public. Chaque établissement choisit ou crée l'outil le
plus adapté au public et aux contenus qu'il souhaite diffuser.

79
Deux grandes plateformes d'hébergement de contenus audio et vidéo en ligne3 ouvrent des espaces
dédiés à l'éducation : iTunes U et YouTube Edu. Certains établissements choisissent de créer leur
propre plate-forme de diffusion audio et vidéo (Web-TV). Ils restent ainsi maîtres de l'hébergement
de leurs ressources, mais ne bénéficient pas de la notoriété des grandes plateformes. Les réseaux
sociaux et le micro-blogging4 permettent aux étudiants et enseignants de contribuer à la vie de leur
établissement. Ils constituent donc une vitrine de son attractivité (Héloïse NETANGE, Stratégies de
communication des universités francophones sur le Web 2.0, http://www.ciep.fr/produits-
documentaires/sitographies/strategies-communication-des-universites-francophones-web-2-0).

En guise de perspective, l'université doit relever le défi de la communication. Confrontées à de


multiples bouleversements, les institutions d’enseignement supérieur se retrouvent au centre d’une
série d’enjeux majeurs (intellectuels et scientifiques) ; tels les enjeux de rayonnement, d'attractivité,
économiques et géopolitiques, même. C'est sur les campus que s’élabore le devenir des sociétés.
Avec l’entrée dans l’« économie de la connaissance », les universités et les grandes écoles
conquièrent donc un nouveau statut. Mais ce statut impose aussi des obligations. Compte tenu de
leur importance stratégique dans la société, les universités se doivent de disposer d’un système de
communication « à la hauteur ». C’est-à-dire professionnel et en phase avec son temps.

Dans un contexte aussi concurrentiel, gérer la marque d’une institution, faire connaître sa stratégie,
nécessite un pilotage très sophistiqué. Pas question non plus de communiquer avec des outils d'un
autre âge : les étudiants, les professeurs sont parmi les premiers utilisateurs du web, des réseaux
sociaux et des outils multimédias. C’est avec ces moyens qu’il faut s’adresser à eux… et les
convaincre (Agence NOIR SUR BLANC, 2009).

3
Voir " iTunes U, YouTube Edu : les stratégies des pionniers français ", article de Fabienne Guimont sur Educpros, 11/05/10.

Le podcasting est un moyen de diffusion de fichiers audio ou vidéo. Il permet aux utilisateurs l'écoute ou le téléchargement
automatique de productions audio ou vidéo.
4
Le " micro-blogging " consiste à diffuser des messages courts (entre 140 et 200 caractères de texte) sous forme de flux.

80
TROISIEME PARTIE

ORGANISATION ET STRUCTURATION
D'UN CHAMPS DE COMMUNICATION ORIGINAL DE L’UOB

81
Partant des parties logistiques, informatiques et télécommunications, il s'agit ici de décrire et
expliquer les expérimentations qui ont placé l'UOB à la hauteur des standards internationaux.
Il s'agit d'abord de préciser les définitions originales de la communication universitaire, puis dans
un second temps, d'expliquer la nécessaire professionnalisation de la communication et enfin dans
un troisième temps, d'envisager l'inévitable tournant de la communication avec les nouveaux
acteurs.

82
Chapitre I – Des définitions générales de la communication universitaire

La communication universitaire repose sur les TIC ; or, l'essentiel des actes posés à l'UOB se fait
manuellement (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005). Nombre de rapports fustigent le déficit
d'intégration de l'informatique à l'UOB ; notamment l'absence d'un réseau de campus (Guy
ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005 ; Roland DUCASSE, 2010).

Les responsables et auteurs pensent ainsi, de façon unanime que le renouveau de l'UOB passe par la
mise en place d'un réseau de campus. Il faut croire que, dans le contexte d'un système d'information,
les définitions générales de la communication universitaire, induisent la mise en place d'un réseau
de campus.

Encore faut-il savoir en quoi consiste un réseau de campus, puis quelle est son utilité et enfin
comment se présente le réseau de campus de l'UOB.

Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ?

Réseau de campus renvoie de façon spécifique au réseau informatique. En théorie, un réseau


informatique est un ensemble d'équipements reliés entre eux afin de partager des données, des
ressources et d'échanger des informations. Du matériel (câblage, carte réseau, répartiteur) inter-relie
les ordinateurs. Les réseaux informatiques naissent du besoin de faire communiquer des terminaux
distants avec un site central puis des ordinateurs entre eux ; mais en quoi consiste le réseau de
campus, comment est-il conçu et quel est son mode d'interconnexion ?

1. Définitions

Le réseau de campus s'inscrit dans trois niveaux de lecture ou de vision.

Dans un premier temps, au plan strictement technique, le réseau est un ensemble d’ordinateurs (ou
périphériques) autonomes connectés entre eux et situés dans des domaines géographiques. Au
départ ces communications servent seuls aux transports de données informatiques. A présent, les
réseaux intègrent données, parole et vidéo.

Différents types de réseaux existent, se distinguant par :

 La distance qu’ils couvrent et leur débit ;


 Le type de commutation (Circuit, messages, paquets, cellules) ;
83
 Le temps de réponse et leur niveau de services (couche de service mise en œuvre).

Il existe trois grands types de réseaux : LAN, MAN, WAN.

 LAN (Local Area Network, en français Réseau Local) réfère à un ensemble d'ordinateurs
appartenant à la même organisation et reliés entre eux dans une petite aire géographique par
un réseau, souvent à l'aide d'une même technologie (la plus répandue étant Ethernet) ;
 MAN (Metropolitan Area Network, en français Réseau métropolitain ou urbain)
interconnecte plusieurs LAN géographiquement proches (au maximum quelques dizaines de
km) à des débits importants ;
 WAN (Wide Area Network ou réseau étendu) interconnecte plusieurs LANs à travers de
grandes distances géographiques. Le plus connu des WAN est Internet.

Le réseau de campus ou CAN (Campus Area Network) est donc un réseau de terrain de quelques
kilomètres identiques au MAN (avec une bande passante maximale entre tous les LAN du réseau)
(CISCO SYSTEMS, 2000). Sa conception est très délicate.

A un deuxième niveau de lecture intervient la complexité du réseau. Par de-là l’intégration du


numérique aux grandes fonctions de l’université, aujourd'hui, il est question de la transformation du
campus numérique en campus intelligent (Smart Campus).

C'est, en 2015 à l’Université Laval de Québec, le sens des échanges des dirigeants d'une dizaine
d'universités partenaires (Québec, France, Belgique, Suisse, Maroc, Brésil, Colombie, Chine, etc.).
« Au nombre des défis qui se posent pour les communautés dites intelligentes, il y a la gouvernance
transparente (partage de données), la qualité des services aux citoyens (transport, sécurité, réseaux d’eau et
d’énergie) et la prise en compte de la participation citoyenne (consultation). « Toutes ces problématiques,
plus généralement associées aux villes, peuvent être transposées à la gouvernance et à la gestion des
universités », soutient Nicole Lacasse » (Yvon LACASSE, 2015).

Au troisième niveau de vision, de façon systémique, couplé à la dimension technique, un réseau


devient un ensemble d’éléments, d’individus, d’organisations, de ville… fonctionnant comme une
unité sans perdre leur individualité à travers des échanges et des interactions autour de ces réseaux.
C'est une structure souple, dynamique qui évolue avec le développement sociologique, économique,
culturelle, politique sans changer sa logique fondamentale. C'est la forme actuelle de l’âge
d’information des sociétés connectées à Internet (Manuel Castells, 1998).

84
2. Conception du réseau de campus

Impliquée dans l'installation du système d'information à l'université, la conception des réseaux de


campus interpelle la communication universitaire. La problématique est identique à l'entreprise :

« L’Internet est la première source d’échange multimédia avec l’ordinateur personnel. Il a


radicalement modifié la donne en matière d’échanges. Les applications concernées,
transportant la voix ou la vidéo en temps réel, requièrent des performances accrues et plus
prévisibles, que ce soit sur réseau local ou sur réseau étendu. Ces applications multimédias
commencent à compter parmi les ingrédients essentiels à une bonne productivité d’entreprise.
A mesure que les sociétés entrevoient d’implémenter sur IP de nouvelles applications
multimédias consommatrices en bande passante et basées sur des intranets - telles la formation
par la vidéo, la vidéoconférence et la téléphonie -, l’impact de ces applications sur
l’infrastructure de réseau existante constitue un vrai problème » (CISCO SYSTEMS, 2000).

Ce sont des applications qui entrent à l'université – même en Afrique - à l'occasion de


l'expérimentation de méthodes pédagogiques (formation à distance, télévision en ligne...). Malgré
l'amélioration constante des performances des équipements et des capacités des médias de
transmission, la conception d’un réseau implique des environnements de plus en plus complexes,
avec de nombreux types de supports de transmission, de protocoles et d’interconnexions à des
réseaux qui, de plus, sont contrôlés par plusieurs organisations.

La conception du réseau de campus consiste, techniquement à réfléchir et dessiner sa topologie ;


c'est-à-dire, dresser un schéma conceptuel de l'organisation physique et logique d’un réseau.
L’organisation physique concerne la connexion (Bus, Anneau, Étoile…) des machines. La
topologie logique montre la circulation (diffusion ou point à point) des informations sur les réseaux.
La conception d’un réseau est ardue. Pour que le réseau soit fiable et capable d’évoluer, les
concepteurs conservent à l’esprit que chacun de ses principaux composants possède ses exigences
propres en termes de conception.

Un grand campus exploite ainsi une technologie de réseau étendu (WAN) pour raccorder des
immeubles entre eux. Bien qu’il utilise le câblage et les protocoles propres à cette technologie, il
échappe aux contraintes de coût élevé de la bande passante. Après l’installation du câblage, la
bande passante se révèle peu coûteuse, car l’université en est propriétaire et ne supporte donc pas
les frais récurrents d’un fournisseur de services. Faire évoluer le câblage reste toutefois une
opération onéreuse.

85
Le concepteur de réseaux adopte en conséquence, généralement une conception optimisée en
fonction de l’architecture la plus rapide pouvant fonctionner avec le câblage existant. Il peut
toutefois être confronté à la nécessité de faire évoluer le câblage pour satisfaire aux exigences
d’applications émergentes. Une approche prudente peut néanmoins aider le concepteur à éliminer
une partie des difficultés liées à l’extension d’un réseau au fur et à mesure de son évolution.

La première étape consiste à bien en comprendre les exigences et la façon de les identifier, la
seconde étape est le choix des fonctionnalités et options de fiabilité permettant d’y répondre.

Les réseaux sont alors, d’une part, exploitables localement et d'autre part, interconnectables pour
élargir leur périmètre d'exploitation. L'interconnexion d’un réseau de campus est donc un véritable
défi (CISCO SYSTEMS, 2000).

3. Interconnexion du réseau de campus

L’interconnexion de réseaux permet à deux réseaux ou plus de communiquer, en englobant tous les
aspects de la connexion des ordinateurs entre eux. Les réseaux se sont développés pour pouvoir
répondre à des exigences de communication entre systèmes terminaux très variés ; en ce sens : «
L'infrastructure réseau constitue l'élément fédérateur qui peut selon le cas permettre ou empêcher l'adoption
réussie d'une technologie. Les principales tendances du marché génèrent de nouvelles demandes concernant
le réseau et imposent un accroissement de la complexité, notamment en termes d'utilisation accrue des
applications multimédias, de prise en charge des terminaux de dernière génération, de mobilité, de
phénomène BYOD (utilisation des terminaux personnels) et de mouvement vers le cloud » (ALCATEL-
LUCENT ENTERPRISE, 2014).

La tendance est à des environnements de plus en plus hétérogènes, associant nombre de médias et
protocoles, et imposant aux organisations une interconnexion à des réseaux extérieurs.
L’observation de règles de prudence dans l’élaboration d’un réseau limite des futurs problèmes, à
mesure que le réseau se développe (CISCO SYSTEMS, 2000).

L'interconnexion des réseaux nécessite de recourir à maints protocoles et fonctionnalités pour rester
évolutifs et sans recourir en permanence à des interventions manuelles.

Les réseaux de grande taille peuvent se composer de trois éléments :

1. Les réseaux de campus, avec les utilisateurs connectés localement, dans un bâtiment ou
groupe de bâtiments ;
2. Les réseaux étendus (WAN, Wide Area Network) reliant des campus ;

86
3. Les technologies de connexion à distance, reliant bureaux annexes et utilisateurs isolés
(itinérants et télétravailleurs) à un campus local ou Internet (CISCO SYSTEMS, 2000).

Traditionnellement, les concepts de base de la mise en œuvre de réseaux sont les équipements de
réseau et la commutation. Les concepteurs de réseaux disposent de quatre équipements de base :

- Les hubs (concentrateurs) servant à relier plusieurs utilisateurs à un seul équipement


physique, lui-même connecté au réseau. Ils agissent comme des répéteurs, régénérant le
signal qui transite par eux.
- Les ponts servant à séparer logiquement des segments d’un même réseau.
- Les commutateurs semblables aux ponts, mais ayant généralement un plus grand nombre de
ports. Aujourd’hui, dans les armoires de câblage, les concepteurs de réseaux remplacent les
hubs par des commutateurs afin d’augmenter les performances ainsi que la bande passante
du réseau, tout en préservant les investissements existants en matière de câblage.
- Les routeurs séparant les domaines de broadcast (diffusion générale) et utilisés pour
connecter des réseaux différents. Ils sont dépendants des protocoles.

Les experts en transmission de données s’accordent pour dire que les concepteurs de réseaux
préfèrent aujourd’hui l’utilisation de routeurs et de commutateurs à celle de ponts et de
concentrateurs pour créer des réseaux (CISCO SYSTEMS, 2000).

Sur un tout autre plan, le développement rapide des applications temps reel (VoIP, vidéo, suites de
collaboration) et leur importance pour les organisations, poussent les réseaux actuels à leurs limites.

Dépassés, ils ne parviennent plus à suivre la demande grandissante en bande passante et le besoin
d'une qualité de service toujours plus élevée.

En outre, un grand nombre de nouvelles applications (professionnelles ou personnelles) se disputent


la bande passante disponible. Il est pourtant important d'avoir une visibilité de bout en bout sur les
applications qui chargent le réseau et de disposer de mécanismes de gestion de priorité pour les
applications critiques.

Dans le même esprit, nombreux terminaux récents (Smartphones, caméras IP, tableaux interactifs et
téléphones IP dernière génération avec leur multitude de fonctionnalités) exigent davantage de
bande passante et ont une consommation d'énergie au-delà des capacités des réseaux actuels.

De plus en plus de salariés insistent pour utiliser leur propre terminal (Smartphone ou tablette) sur
le réseau de l'organisation. Ce nouveau scénario, combiné à la nécessité de prendre en charge la
87
mobilité, accroit les risques pour la sécurité et rend difficile pour les administrateurs réseau, la
prédiction de la consommation de bande passante. Ceci annule les pratiques classiques d'allocation
statistique de priorités pour la bande passante.

Face a l'impossibilité de contrôler les terminaux, tout réglage pour améliorer la mise à disposition
d'applications s'effectue dorénavant dans le réseau, de préférence, automatiquement (ALCATEL-
LUCENT ENTERPRISE, 2014).

Section 2. Comment se présente le réseau de campus de l'UOB5 ?

Depuis sa création, des turbulences secouent l'UOB. S'il faut se réjouir de la mise en place d'un
réseau de campus à l'UOB, l'honnêteté exige de la froideur sur les manquements révélés par le
terrain. Le temps demande aussi de relativiser les observations. Le présent état correspond au réseau
de campus de l'UOB dans la période de l'étude (2011-2016). Sans prétendre à l'exhaustivité, il
s'attarde sur trois points : d'abord une présentation de la structure en charge du réseau de campus,
puis les ressources au service du réseau de campus et enfin le schéma du réseau de campus.

1. La structure en charge du réseau de campus

Quant à la structure chargée du réseau de campus de l'UOB, il y a trois phases : avant 2011, de 2011
à 2017 et à partir de 2017.

Avant 2011, le Centre de Développement et de Recherche Numérique (CDRN) et le Campus


Numérique Francophone (CNF) animent un début de réseau de campus. Ils se ressemblent. Ils sont
hébergés à l'UOB. Leurs compétences s'étendent aux domaines du numérique par le développement
et la maintenance des réseaux numériques, la production et la diffusion de contenus, la mise à
disposition et l'animation d'espaces de consultation informatique.

En matière de système d'information, ils s'attèlent à installer un réseau de campus par la gestion de
la connexion Internet. Leurs actions portent sur la formation des membres de la communauté
universitaire dans les domaines des TIC et du numérique. Elles impactent aussi la vie à l'UOB par la
promotion des logiciels libres (Linux distribution Debian et Ubuntu) et sa visibilité numérique par
le site Internet (AGENDA UOB, 2011).

Le CDRN et le CNF se distinguent du fait de leur existence et leur statut. D'une part, le CDRN est
créé en 2005, comme direction informatique et s'achève en 2011. Le CNF résulte d'un accord signé

5
GABON TV, JT 20H du lundi 3 mars 2014, https://www.youtube.com/watch?v=Vt1W9VYFi9Q et annexe V

88
en 2003 et perdure jusqu’alors. D'autre part, le CDRN est une entité gabonaise. Il « est la suite du
projet de Coopération SYFED et du Centre de Développement et de Recherche de l'UOB créé en
2005 » (AGENDA UOB, 2011). Par contre, « le CNF de Libreville est une implantation de l'Agence
Universitaire de la Francophonie, association de 759 universités membres qui apporte un soutien à
la recherche et à l'enseignement, selon les principes de solidarité entre les universités des pays du
Sud et du Nord » (AGENDA UOB, 2011). Le CNF est une représentation étrangère au Gabon.

De 2011 à 2017, c'est l'ère du Centre de Ressources Informatique et Réseaux (CRIR). La loi des
finances 2011 et l’arrêté n°0011/MENESRSIC/UOB/R octroient au CRIR une inscription
budgétaire et lui confèrent le statut de direction centrale, technique et stratégique de l’université. Il
a ainsi pour mission :

 De mettre en place le Système d’Information (SI) de l’UOB ;


 De maintenir et exploiter les infrastructures et applicatifs composant le SI de l’UOB ;
 D’exploiter les systèmes ;
 De maintenir en bon état les bases de données... (AGENDA UOB, 2013).

Une contre-réforme intervient en 2013 :

- Le CRIR est officiellement mis sous scellé ;


- Son personnel est redéployé ;
- Ses locaux sont affectés à la Direction Centrale des Ressources Humaines (DCRH) du
Ministère de l'Enseignement Supérieur ;
- Tous les travaux de mise en place d'un réseau de campus sont suspendus (Data Center,
interconnexion des bâtiments par fibre optique, etc.).

Ces actions participent d'un déni des avancées (Martial Pépin MAKANGA BALA, 2014/2015) et à
partir de 2017, le CRIR revient en grâce. Il est réhabilité et regagne ses locaux.

2. Les ressources au service du réseau de campus


Ressources s'entend comme les moyens matériels et humains destinés aux missions du CRIR.
Le CRIR est localisé dans l’aile droite en entrant dans le bâtiment de la Bibliothèque Universitaire
Centrale (BUC) de l’UOB. Il se déploie sur deux niveaux :

- Le premier niveau comprend une salle technique, une salle de réunion et trois bureaux ;
- Le second accueille un cyber espace et une salle polyvalente (formations, conférences...).

89
Dans la période de l'étude, les ressources informatiques et télécommunications sont de trois types :
les ressources Internet, les infrastructures numériques et les réseaux téléphoniques.

Les ressources Internet sont de trois types : une connexion de type GSHDSL de 2M de débit, une
connexion du type ADSL de 2M de débit et une connexion du type Wimax de 10M de débit.

Les infrastructures numériques sont des LAN de trois types : LAN inter-bâtiment, LAN par
niveau/secteur dans chaque bâtiment et LAN WIFI.

Les réseaux téléphoniques comprennent vingt-six lignes (classiques) et un abonnement chez


l'opérateur de téléphonie LIBERTIS pour cent vingt-deux lignes GFU (mobile).

Il y a six locaux techniques ; dont un centre de données (Data Center) avec des baies de brassage
pour serveurs entièrement équipées.

Le CRIR a une vingtaine d'agents ; organisée en staff administratif, cadres techniques et agents
d'exécution. Les compétences sont polyvalentes : Télécoms, informatiques, droit, infographie,
communication... Le mode de management repose sur l'approche projet (Martial Pépin
MAKANGA BALA, 2014/2015).

Le CRIR s'enorgueillit d'avoir accueilli pas loin d'une quinzaine de stagiaires de 2011 à 2013 ; dans
des spécialités aussi diverses que les télécommunications, l'informatique, l'assistanat de direction, la
communication, le technico-commercial, etc. et de divers établissement (Institut National des Postes
et Télécommunication, Lycée Technique de Ntoum, Institut Universitaire des Sciences de
l'Organisation, Ecole Supérieure de Communication...).

3. Schéma du réseau de campus


De 2011 à 2016, le réseau de l’UOB repose sur une architecture hybride de fibre optique et
interconnexion en aérien. Ce réseau utilise deux fibres optiques : monomode et multi-mode.
Nombre de bâtiments abritant des services (BUC, départements, amphithéâtres...) ne sont pas
connectés au réseau. Certains services manquent même d’équipements informatiques.

Par contre, toutes les connexions convergent vers le Pôle Scientifique de la Faculté des Lettres et
des Sciences Humaines (FLSH). L'UOB se subdivise, géographiquement en deux : la partie
supérieure allant de la BUC, au pôle scientifique en passant par l’Office du BAC et le Rectorat est
interconnectée en fibre optique monomode. Du Pôle Scientifique au nouveau pôle universitaire en
passant par la Faculté de Droit et de Sciences Economiques (FDSE) et le Centre des Œuvres
Universitaires (COU) est interconnectée par fibre optique multi-mode.
90
C'est ici aussi l'occasion de critiquer cette organisation. Ces deux types d’interconnexion se
distinguent du réseau de campus conventionnel.

En effet, bien que tous les bâtiments soient interconnectés en fibre optique monomode ou multi-
mode, ils ne disposent pas d’un réseau sans fil sécurisé. Les différents réseaux ne sont pas
administrés et aucun terminal ne dispose d’un antivirus. Le réseau est exposé aux menaces
informatiques.

En somme, en l'état du réseau de l’UOB, la couverture des besoins n’est pas précautionnée. Les
bâtiments interconnectés ne sont pas très équipés en matériels informatiques et l’utilisation du
réseau n’est pas optimale. Le service manque dans chaque bâtiment et aux ordinateurs individuels
(Dale SMITH). Il y a absence de courant stable (non interruptible, avec recours aux batteries), de
refroidissement (air conditionné) notamment dans le Data Center et d'éléments de redondance, telle
que des boucles (Dale SMITH).

Pour en revenir aux réseaux de campus, il faut déplorer que l'UOB semble déjà dépassée ; car les
perspectives se sont complexifiées. Au-delà de l’intégration du numérique aux grandes fonctions de
l’université, aujourd'hui il est question de la transformation du campus numérique en campus
intelligent (smart campus). C'est le sens des échanges que les dirigeants d'une dizaine d'universités
partenaires provenant du Québec, de la France, de la Belgique, de la Suisse, du Maroc, du Brésil, de
la Colombie et de la Chine ont eu en 2015 à l’Université Laval de Québec.

« Au nombre des défis qui se posent pour les communautés dites intelligentes, il y a la gouvernance
transparente (partage de données), la qualité des services aux citoyens (transport, sécurité, réseaux
d’eau et d’énergie) et la prise en compte de la participation citoyenne (consultation). « Toutes ces
problématiques, plus généralement associées aux villes, peuvent être transposées à la gouvernance
et à la gestion des universités », soutient Nicole Lacasse » (Yvon LACASSE, idem).

Section 3. Quelle est l’utilité d'un réseau de campus ?


L'utilité d'un réseau de campus s'évalue à trois niveaux : au niveau de la communication en général,
puis au niveau de l'université et enfin au niveau des individus.

1. Au niveau de la communication
Au plan de la communication, les réseaux de campus ont une valeur inestimable d'abord par leur
nature de réseau puis par leur spécificité dans les réseaux. Les réseaux de campus, par leur apport,
sont un facilitateur irremplaçable à de multiples niveaux. De façon générale ils permettent :
91
- Le partage d’application : travail dans un environnement Multiutilisateurs, compilation,
Système de Gestion de Bases de données (SGBD) ;
- Le partage de ressources matérielles : imprimante, cédérom, modem, disque dur... ;
- Le téléchargement des applications et des fichiers ;
- L’interaction avec les utilisateurs connectés : messagerie électronique, conférences
électroniques… ;
- Le transfert de données en général : réseaux informatiques ;
- Les transferts de la parole : réseaux téléphoniques ;
- Le transfert de la parole, de la vidéo et des données : réseaux numérique à intégration de
services RNIS ou sur IP ;
- Le partage des fichiers : les données circulent par un câble et non par des supports
amovibles (disquettes, clefs USB) ;
- La garantie de l’unicité de l’information par un Système de Gestion de Base de Données
(SGBD).
Du point de vue de sa spécificité (son statut) le réseau de campus autorise :
- La mise en commun des ressources au sein d’un campus ;
- L'adoption d'un statut privé ou public ;
- La communication de deux nœuds distants comme s'ils étaient d'un même réseau local ;
- L'association de commutateurs ou de routeurs interconnectés par des liens hauts débits (en
général en fibre optique) ... ;
- Le raccord d'un immeuble ou groupe d’immeubles à un réseau d’organisation comprenant
plusieurs réseaux locaux (LAN, Local Area Network) ;
- Le fait que l’organisation propriétaire du réseau possède en général également le câblage ;
- L'adoption d'une technologie de réseau local pour interconnecter tous les systèmes
terminaux dans un immeuble, comme Ethernet, Token Ring, FDDI (Fiber Distributed Data
Interface), Fast Ethernet, Gigabit Ethernet ou ATM (Asynchronous Transfer Mode) ;
- L'exploitation d'une technologie de réseau étendu (WAN) pour la communication entre
zones géographiquement distantes : ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line), Modem
analogique, lignes spécialisées louées, RNIS, Frame Relay (relais de trames), SMDS
(Switched Multimegabit Data Service), X.25, ATM WAN ;
- Bien qu’il utilise le câblage et les protocoles propres à cette technologie, il échappe aux
contraintes de coût élevé de la bande passante.

92
2. Au niveau des universités
De façon spécifique, pour les universités, les réseaux permettent :
- Le partage des ressources : imprimantes, disque dur, processeur, etc.
- La réduction des coûts par exemple : au lieu d’une imprimante pour chaque utilisateur, par
heure par semaine, la même imprimante peut être partagée entre plusieurs utilisateurs. Les
grands ordinateurs sont généralement dix fois plus rapides et coûtent mille fois plus chers ;
- L'augmentation de la fiabilité : duplication des données et traitements sur plusieurs
machines. Si une machine tombe en panne une autre prend la relève ;
- La fourniture d'un puissant média de communication : e-mail, VC... ;
- La possibilité de Faire des inscriptions dématérialisées via l’Internet ;
- La simplification de la maintenance des logiciels (mise à jour plus facile lors du changement
de version) ;
- La libération de l’espace disque sur les postes de travail ;
- La diminution des coûts : pour une application, dix licences réseau sont moins chères que
dix licences individuelles.

3. Au niveau des individus


De façon spécifique, également pour les individus, les réseaux apportent :
- Un accès facile et rapide à des informations distantes de type académique : offres de
formations, consultation de relevés de notes, etc. Recherche d’informations de tout genre :
sciences, arts, cuisine, sports… ; Accès à des journaux et bibliothèques numériques :
News…
- La communication entre individus : Vidéoconférence, courrier électronique, groupes
thématiques, chat, communication poste-à-poste, téléphonie et radio via Internet... ;
- Les divertissements et jeux interactifs : vidéo à la carte et toutes sortes de jeux ;
- La mise en place d'un environnement numérique de travail : formations et cours en ligne,
consultation de notes de services depuis son domicile.
La valeur ajoutée d'un réseau de campus dans un système d'information dédié à la communication
est avérée. En termes d'état des lieux et de bilan à la date de 2013 :

FORCES
 La qualité, la créativité et le talent des techniciens du CRIR.
 Début d'infrastructures fixes, mobiles et connectivité sur le campus universitaire ;

93
 La communauté universitaire est un grand utilisateur d’outils numériques, via les réseaux
sociaux (Facebook) et via leur mobile ;
 La communauté universitaire a intégré des aspects de la dématérialisation (inscriptions) ;
 Intérêt et adhésion des autres établissements pour le projet CRIR ;
 Reconnaissance du projet CRIR par les autorités de tutelle de l'UOB.

FAIBLESSES
 Scepticisme et/ou incompréhension d'une partie de la communauté universitaire ;
 Faible appropriation des TIC des étudiants de cycles supérieurs, enseignants et personnels ;
 Faiblesse financière pour poursuivre le développement des infrastructures ;
 Insuffisance de ressources humaines dans certains domaines techniques (communication) ;
 Dispersion du personnel du CRIR après sa mise sous scellé ;
 Suspension du projet CRIR en 2013.

OPPORTUNITÉS
 Réhabilitation et reprise du projet CRIR en 2017 ;
 Existence de partenariats multiformes : AUA, AIRTEL Money, UNESCO, WACREN, etc. ;
 Existence d'applications et plateformes de services ou d’intermédiation pour répondre aux
besoins fondamentaux de la communauté universitaire ;
 Présence d'un service minimum de ressources humaines compétentes...

94
Chapitre II – La professionnalisation de la communication de l'UOB

Première et unique direction organisation, méthode et systèmes d'information de l'histoire de


l'enseignement supérieur public au Gabon, le Centre de Ressources Informatiques et réseaux
(CRIR), en tant que centre pilote, a constitué, à plus d'un titre, un incubateur d'idées et un
laboratoire d'expérimentation. La nécessaire professionnalisation de la communication de l'UOB en
est une illustration. Pour le comprendre, il faut faire un détour par une innovation - apparemment
anodine – mais lourde de portée : l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB. Outil symbolique,
l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB est un exemple des efforts d'ingéniosité et
d'innovation déployés par le CRIR pour accomplir sa mission. A cette occasion, corollaire du
contexte de mise en place du réseau de campus, dans le cadre de la constitution d'un Système
d'Information par le CRIR de l'UOB, la dimension technico-commerciale (marketing) de la
communication a pris le pas sur les aspects événementiels, relations publiques et relations presse.

Pour en comprendre la subtilité, il est donc nécessaire de préciser en quoi consiste l'écosystème de
l'UOB, comment il se présente et qui l'a défini.

Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème numérique de l'UOB ?

Tous les concepts sont chargés historiquement, politiquement et même épistémologiquement. Il est
nécessaire de clarifier le sens de leurs usages pour éviter les interprétations abusives et
contradictoires. Le plus simple est ainsi de partir du plus large, le sens commun, pour arriver au
particularisme. Il est possible d'analyser le fonctionnement d'un écosystème, quel qu'il soit, à
plusieurs niveaux. Ce qui fait sa force, en général, est sa diversité.

1. Concept d'écosystème
Au sens premier, l'écosystème est un concept tiré de l'écologie. Il postule que : Tout « ensemble »
vivant est une collection de sous-unités et constitue un « système ».
Un être vivant : une « collection » d’organes (cerveau, cœur, poumons, œil, rate, estomac, artères-veine,
etc.). Mais ces éléments ne sont pas anarchiquement disposés ; il existe des relations et des contrôles
assurant l’intégrité de l’ensemble (contrôle endocrinien, régulation de la pression osmotique, régulation du
débit cardiaque ou pulmonaire, etc.) » (Patrice FRANCOUR).

Dans un second sens, il y a extension de la notion qui correspond à des usages métaphoriques de
l'écosystème pour désigner un ensemble d'entités qui interagissent dans un environnement.

95
En économie, un écosystème est constitué d'un regroupement d'entreprises d'une filière et de leurs
parties prenantes (clients, employés, fournisseurs, sous-traitants, pouvoirs publics...), qui ont en
commun un projet de développement dans le temps, encadré par des engagements pris les uns
envers les autres. Dans un écosystème d'entreprises, chacun contribue à la création de valeur qui
bénéficie à toutes les entreprises, à la différence d'un cluster.

D'autres domaines que l'environnement récupère le concept d'écosystème, avec pour ambition de le
transposer à leur réalité. C'est le cas notamment du monde du travail où : « Un écosystème peut être
compris comme un système d’entreprises qui, de par leur offre de produits ou de services, le
marché auxquelles elles s’adressent ou encore les contraintes et réglementations auxquels elles
sont soumises, entretiennent des rapports similaires à un environnement commun » (Le FOREM,
2010 ; mise en gras par l'auteur). Instituée en méthodologie d'étude, dans ce cadre, l'écosystème a
pour objet l'étude de douze environnements (Le FOREM, idem). De même, l’écosystème industriel
s'érige en discipline avec pour prétention l'affirmation d'une autonomie scientifique sous
l'appellation d'écologie industrielle (Gérald Hess, 2009).

Avec l'expansion des réseaux numériques apparaît aussi l'écosystème du web ou écosystème
numérique (https://fr.wikipedia.org/wikiecosysteme#Extension_de_la_notion). L’écosystème
numérique est un système dynamique, tant par le nombre de créations de projets, que par la
diversité des domaines d’activité. Le numérique est en ce sens un secteur vaste regroupant
différentes activités complémentaires et nécessaires à son développement. Dans le cas de l'UOB,
l'écosystème est une infrastructure mettant l'accent sur l'intégration des différents projets et
techniques garantissant la qualité de la réalisation du système d'information. L'écosystème dépasse
le domaine classique d'activités des projets informatiques (informatique, PC, Cloud Computing...),
pour s'étendre à des secteurs connexes (communication, marketing...). De sorte que plusieurs
disciplines apparaissent. Ces disciplines imposent méthodes, pratiques et indicateurs spécifiques.

2. Objectifs/Intérêts d'un écosystème numérique


L'appellation d'écosystème numérique de l'UOB se rapporte à une architecture ayant pour objet
l'organisation harmonieuse des différents chantiers du CRIR (GABON TV, JT 20H DU LUNDI 3
MARS 2014 ; Annexe V). Ce dernier ayant reçu pour mission la construction et la gestion d'un
système d'information de l'UOB, dans le contexte d'un vide général, il s'est trouvé impliqué dans
des tâches multiformes et multisectorielles (Annexe V).
L'écosystème numérique de l'UOB, tout en étant un schéma, explique comment l'UOB gère les
différents défis posés par la mise en place d'un réseau de campus. En ce sens il se nomme «
96
l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB ». Il est à la fois un plan explicatif et descriptif ainsi
qu'un schéma technique (annexe V). Il se rapporte à la communication de deux points de vue :
- D’une part, en tant que document à usage public, il doit faire l'objet d'une communication à
l'endroit d'un public à la fois interne et externe ;
- D'autre part, sa conception a nécessité le concours de communicateurs ; car son caractère
technique doit être mis sous un format visible, lisible et compréhensible pour les intéressés.
A ce niveau d'implication et d'intervention, l'amateurisme et les tâtonnements sont interdits. Les
personnes en charge de la communication sur « l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB, à
défaut d'être des technico-commerciaux, doivent au minimum pouvoir maîtriser la communication
scientifique et technique. Il en est ainsi pour quasiment tous les métiers de communicateurs
universitaires, Il ne s'agit plus simplement de se cantonner dans l'événementiel et les relations
publiques. Il faut intégrer les différents compartiments du système d'information, savoir faire de la
communication numérique et classiques.
Dans ce contexte, l'approche est originale et permet, a posteriori, d'introduire un débat scientifique ;
car : « Si l’on s’accorde sur sa fonction heuristique, l’analogie peut néanmoins se comprendre soit
comme un modèle, soit comme une métaphore » (Gérald Hess, 2009). Il s'agit en fait de l'échange
autour de la valeur des représentations humaines perçues comme modèle ou métaphore. L'idée est
que sur un plan scientifique, parlant de l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB : « Il peut tout
aussi bien s’agir de la perspective d’une communauté de recherche, par exemple. Dans ce cas, on
peut parfaitement parler de métaphore collective sans rien modifier aux traits de la métaphore.
L'approche adoptée assimile l'ensemble "environnement projet" et "projet" à un écosystème orienté
migration vers une structure par projets (versus fonctionnelle). C'est ce que vise la gouvernance de
l'écosystème en cherchant à développer une vue apte à combiner projets, ressources et budgets pour
décider en temps réel.
3. Applications
L'écosystème de l'UOB est un exercice d'ingénierie informatique consistant à faire un schéma
conceptuel de manière opportuniste, à l'occasion du projet de développement des TIC à l'UOB. Il
consiste à créer ; d'une part un environnement agile, modulable et évolutif et d'autre part, le
dialogue entre professionnels de différentes générations et disciplines. C'est une action collective se
rapportant à la coopération des projets et la mutualisation des compétences.
Le cycle couvrant l'écosystème de l'UOB est souvent plus court que celui des applications
informatiques classiques évoluant dans un environnement complexe. Un management mécaniste a
trop souvent réduit la collaboration entre projets lourds, avec des cloisonnements. Être agile, c'est

97
aussi rester cohérent le long d'un projet, de la manière la plus souple. Au-delà, cela demande
beaucoup de discipline. L'usage et le déploiement de ces méthodes dans l'écosystème autorise le
fonctionnement de l'équipe et le développement du projet lui-même. Il est animé par des
professionnels de différents corps de métiers : informatique, télécommunications, communication,
Sans prétendre à une quelconque dimension scientifique, sans le savoir et de façon purement
empirique, l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB emprunte une démarche identique.
Appliqué au monde du travail, dans le domaine de l'informatique, les télécommunications, la
communication..., le CRIR, par l'usage de l'analogie, développe une vision identique.
L'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB est en effet la représentation schématique des
différents projets du CRIR ; pour arriver à la mise en place d'un système d'information en passant
par la création d'un réseau de campus (Annexe X). Il s'agit ici d'expliquer le fonctionnement des
projets informatiques dans leur contexte d'intégration en termes d'écosystème numérique ; dans la
perspective de la mise en place du réseau de campus et du système d'information de l'UOB.
L'appellation d'écosystème numérique de l'UOB est purement pragmatique. Elle se rapporte à une
architecture ayant pour objet l'organisation harmonieuse des différents chantiers du CRIR (GABON
TV, JT 20H DU LUNDI 3 MARS 2014 ; annexe V). Tout en étant un schéma conceptuel,
l'écosystème numérique explique la façon dont, sur un plan technique, l'UOB compte gérer les
différents défis posés par la mise en place d'un système d'information. Abordé sous une perspective
systémique et fonctionnaliste, il est à la fois un plan explicatif, descriptif et chronologique (annexe
V). Il se rapporte à la communication de deux points de vue :
- D’une part, en tant que document à usage public, il doit faire l'objet d'une communication à
l'endroit d'un public à la fois interne et externe ;
- D'autre part, sa conception a nécessité le concours de communicateurs ; car son caractère
technique doit être mis sous un format visible, lisible et compréhensible pour les intéressés.

Section 2. Comment se présente l'écosystème numérique de l'UOB ?


Le CRIR est un formidable laboratoire d'expérimentation et d'ingéniosité. La conception, la
formalisation et l'opérationnalisation de « l'écosystème de l'intégration des TIC à l'UOB » offre une
illustration de cette affirmation.
Envisager au plan général et théorique, puis au plan spécifique et enfin au plan structurel cet
écosystème numérique permet de le vérifier

1. Au plan général et théorique


« Les écosystèmes ne représentent pas seulement un assemblage d'espèces mais plutôt des systèmes

98
sous la forme d'une combinaison de forces organiques et inorganiques qui interagissent entre elles
et qui changent » (Institut des Ressources Mondiales, 2000). D'autre part, les écosystèmes sont
dynamiques, toujours en changement, réagissant face aux turbulences naturelles et à la compétition
entre espèces différentes. Les propriétés des éléments et leurs interactions aboutissent ainsi à des
propriétés globales spécifiques, non simplement réductibles à une « somme » (ou juxtaposition) des
propriétés des éléments. Les écosystèmes se composent en conséquence d’un panel très diversifié et
très dense d’éléments ; qui agissent de façon dynamique. Ces caractéristiques donnent l'occasion de
faire une digression philosophique sur la portée et les vertus de l'écosystème numérique de l'UOB,
en rapport avec l'analogie puis la représentation et enfin la résolution de problèmes.
Quant à l'analogie, « l'emprunt de notions à l’écologie - dans leur emploi métaphorique - va de pair
avec le fait de mettre entre parenthèses la relation référentielle au sein du domaine d’emprunt [...].
L’interconnexion ou l’interdépendance, l’intégration dans le tout de la biosphère, la complexité, la
coopération, etc., tous ces principes ne sont plus forcément des présupposés de la pensée. Ils
perdent en tout cas leur valeur factuelle en tant qu’ils constituent les bases de la science des
écosystèmes : il en va ici de la cohérence du savoir » (Gérald Hess, 2009). La correspondance
directe entre l'écosystème numérique de l'UOB et celui de l'écologie n'est pas de mise.

Les représentations pour leur part, participent à la construction de la connaissance et offrent une
palette de possibilités là où habituellement d'aucuns n'envisagent qu'une possibilité ; telle l'analyse
du présent concept. A sa création, rien ne permet réellement d'évaluer son degré de construction ni
même l'intégration d'un objectif opérationnalisé. L'appropriation apparaît plus tardivement.

Quant à la résolution de problèmes, la constitution du concept d'écosystème ne se réduit pas à la


rencontre d'éléments différents. Elle implique aussi la résolution d'une série de problèmes touchant
en particulier la modélisation des relations entre les différents composants ; qui ont chacun leur
histoire et correspondent à des problématiques différentes (Annexe V). Par ailleurs, l'idée d'une
unité écologique envisagée comme un tout et pourtant constituée d'éléments multiples et divers
renvoie à une série d'exemples et d'images, schématisables grosso modo comme telle :

 D'une part des exemples privilégiés (étages de végétations, lacs, îles) servant souvent de
référence, d'archétype, aux auteurs d'une époque ou d'une école pour illustrer leurs théories ;
 D'autre part des objets ou entités analogues invoqués comme métaphores : l'image de
collectivité humaine, organisme individuel ou machine (mécanique, thermique ou
cybernétique) réfèrent par époques et auteurs aux unités écologiques (Jean-Marc Drouin, ).

99
2. Au plan particulier
Le plan particulier renvoie aux motivations historiques et techniques de la construction du concept
d'écosystème numérique de l'UOB.
Depuis plus d'une décennie, la volonté des responsables de l'UOB de moderniser la gouvernance et
les structures de leur institution se manifeste sans discontinuité ; pour preuve, le projet de Campus
Numérique Intégré (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, 2005), les rapports d'évaluation (Alain
MIGNOT, 2002 ; Roland DUCASSE, 2010 ; EAU, AUA, 2012) et les engagements (Marc Louis
ROPIVIA, 2013). Suite au rapport Ducasse, sous le Recteur Pierre Nzinzi, une feuille de route pour
la modernisation de l'UOB est adoptée et mise à exécution. Elle préconise entre autres la création
d'une direction informatique (CRIR) et la mise en œuvre de projet visant à favoriser la mise en
place d'un système d'information.

Son successeur, le Recteur Marc Louis Ropivia poursuit l'œuvre en élevant les ambitions (création
d'une télévision universitaire) ; dont les préconisations vont dans le sens de la mise en place d'un
réseau de campus. Il est le premier responsable de l'UOB qui décline sa vision dans un ouvrage ; tel
un projet de société.

La feuille de route du rapport Ducasse et l'ouvrage du recteur Marc Louis Ropivia sont la traduction
technique de ce qu’est l'écosystème numérique de l'UOB. L'écosystème numérique de l'UOB est
donc le corolaire, dans la matérialisation de ce mouvement.

Pour des raisons pédagogiques, dans la formalisation du concept d'écosystème numérique, la


dimension technico-commerciale (marketing) de la communication a pris le pas sur les aspects
événementiels, relations publiques et relations presse. Le but est d'expliquer les innovations
technologiques, d'informer et sensibiliser sur les réformes et de promouvoir l'avènement d'un
nouvel environnement universitaire. (Gérald HESS, 2009).

L'écosystème numérique formalise également l'ancrage territorial de l'UOB ; dans la mesure où il


participe à matérialiser les travaux relatifs à l'aménagement du campus universitaire. Par exemple, il
rapporte tous les projets qui portent sur les infrastructures de connexion comme les travaux de génie
civil, liés au déploiement de la fibre optique et le Wifi.

L'écosystème révèle également les technologies clés - en termes de priorité ou de chronologie de


déploiement - du chantier de modernisation par les TIC de la gouvernance universitaire ; comme le
fait un plan de situation. Pour exemple de technologie clé, il y a par exemple le site Web de
l'institution et le Data Center.

100
Grâce à l'écosystème numérique il est enfin possible les structures d’accompagnement qui
participent à la mise en chantier des projets. C'est le cas par exemple de l'UNESCO qui est
partenaire dans la mise en place du DINAL ou l'opérateur de téléphonie mobile AIRTEL Money qui
intervient à l'occasion de la dématérialisation de la procédure de paiement des inscriptions en ligne.

3. Au plan structurel
Le CRIR gère au total vingt-cinq projets. Ils participent au squelette de l'écosystème. Du réseau de
campus, comme noyau central, en tant que point de départ et objectif à atteindre, Six domaines sont
présents dans l'écosystème de l'UOB. Ils sont plus ou moins importants (en termes de priorité et de
déploiement), récents, innovants, dynamiques, en développement... Du réseau de campus, comme
noyau central, comme point de départ et objectif à atteindre, les domaines identifiés sont :
 Les infrastructures numériques, qui constituent un des domaines historiques du secteur
numérique puisqu’elles touchent à la conception, la réalisation et l’installation des TIC ;
 L'environnement technique, qui concentre les activités d'installation, distribution et
réparation des TIC, ainsi que la sous-filière Télécoms et services informatiques ;
 L'Environnement Numérique de Travail (ENT) qui constitue l'interface et la passerelle
entre les membres de la communauté universitaire entre eux et avec l'extérieur ;
 Les services, qui regroupent les applications et plateformes susceptibles d'améliorer la
qualité de l'enseignement, la recherche et le quotidien de la communauté universitaire ;
 Les ressources humaines qui gèrent les enseignants et le personnel administratif de l'UOB
en termes de formation, renforcement des capacités et recyclage en matière de TIC ;
 La communication qui regroupe les activités en interne et externe, liées à la promotion des
services, de l'identité, l'image de marque et la notoriété de l'UOB.

Le projet recourt à des solutions « Open Source » (application gratuite, libre de droit) tel Ubuntu,
Alcazar, etc. à valeur ajoutée pour l'université et son écosystème environnant. Chaque domaine est
signalé par une couleur qui définit son niveau de priorité dans l'aboutissement du chantier6

Chaque projet est rattaché au domaine dont il répond. Tous les projets sont numérotés par ordre de
priorité7. Le niveau de priorité indique en l'occurrence, comme pour la construction d'un
échafaudage, l'ordre chronologique prioritaire (du plus important aux plus accessoire) dans lequel
les projets doivent être menés ; c'est-à-dire, commencer et maximiser les ressources (humaines,
matériels, financières) vers les projets à priorité élevée (annexes V).

6
Rouge = niveau très élevé de priorité ; Orange = niveau élevé de priorité ; Vert = niveau moyen de priorité
7
1 = niveau très élevé de priorité 2 = niveau élevé de priorité 3 = niveau moyen de priorité
101
L'essentiel des projets se réalise en technologie « Open Source ». L'expertise et le niveau de
technicité pour travailler dans l'environnement du CRIR, surtout dans l'écosystème de l'UOB est
exigeants. Le personnel est affecté et organisé par objectif de projets ; pour des résultats précis.

Section 3. Qui peut définir l'écosystème numérique de l'UOB ?

L'écosystème de l'UOB est une architecture précise ; qui ne doit rien au hasard ou à l'improvisation.
Chaque projet concourt à l'aboutissement général du chantier qui est la mise en place d'un réseau de
campus. Tout en sachant qu'un réseau de campus n'est jamais achevé. Il est en évolution perpétuel,
selon le contexte (annexe V).

Il est illusoire de penser qu'un intervenant extérieur réussisse à définir un écosystème pertinent. En
l'espèce, s'il est convenu qu'à l'UOB la prise de décision relève de l'anarchie organisée, la théorie de
la poubelle et du clanisme, il est nécessaire d'être du cru pour pouvoir apprécier les rapports de
force. C'est d'autant plus important que la paternité et la pérennité du système d'information en
dépendent. La qualité des personnes qui participent à la conception de l'écosystème de l'UOB est un
élément vital ; surtout, dans la communauté universitaire.

Pour rappel, la communauté universitaire regroupe trois catégories d'acteurs :


 Les étudiants ;
 Les enseignants-chercheurs ;
 Le personnel administratif.
La communauté universitaire – chaque groupe à sa façon - est partie prenante de la construction de
l'écosystème.

1. Les étudiants
Les étudiants interviennent comme usagers et prescripteurs des services universitaires. Pour avoir
leur adhésion, lesdits services mis à leur disposition ne peuvent leur être imposés. Ils sont consultés,
au moins pour en définir la pertinence. Le communicateur impliqué dans la promotion de
l'écosystème doit ainsi, par exemple, savoir mener des études de satisfaction, d'impact et de
notoriété. Faut-il le rappeler également ? Malgré l'appropriation du legs colonial ; qui a permis de
faire de l’enseignement supérieur un facteur clé du développement économique et social, jouant un
rôle moteur dans le système éducatif d’ensemble et vis-à-vis de la société en général, les réformes
entreprises dans la plupart des pays pour actualiser l'offre de formation universitaire (création des
écoles inter-états, instauration des concours d’agrégation et des jurys interafricains, élaboration des
instruments juridiques relatifs à un système rigoureux d’équivalence, mise en place des troisièmes
102
cycles interuniversitaires, etc.) n’ont pas permis d’adapter les universités africaines aux besoins de
la société. Ce qui fait que l’enseignement supérieur est sans conteste le segment le plus affecté du
système éducatif dans son ensemble : les effectifs y sont pléthoriques, les budgets insuffisants, la
qualité de la formation en déclin. Dans la même idée : « Le contexte international, caractérisé
désormais par la globalisation des marchés, a créé un monde économique de plus en plus
compétitif où la connaissance occupe un rôle hautement stratégique […] La crise de
l’enseignement supérieur, par son ampleur et par les conséquences négatives qu’elle est susceptible
d’entraîner sur l’avenir du continent, appelle une réflexion approfondie, orientée vers la recherche
de solutions appropriées. » (Bethuel MAKOSSO coord., 2009).
L'écosystème numérique de l'UOB participe de cette recherche de solutions ; car les TIC induisent
de nouveaux rapports au savoir et à la transmission des connaissances. Le contexte mondial des TIC
est simple et part d'un constat. Les technologies sont dans le quotidien de quasiment tous les
citoyens, elles fondent leur rapport au monde. Il ne s’agit plus de savoir s’il est pertinent de les
utiliser dans un contexte formel d’éducation ou de formation (et donc de penser avec ou sans). Il
s’agit de réfléchir aux conditions optimales d’une intégration réussie.

« On ne pense plus que les TIC permettent de traiter de façon globale la « masse » des étudiants (one size
fits all). On ne considère plus que les usages des TIC vont de soi pour tous les étudiants « natifs du
numérique », ni que le transfert entre usages privés et usages professionnels est naturel. On ne croit plus non
plus que la flexibilité (anywhere, anytime) constitue systématiquement une plus-value et on est convaincu
qu’il ne suffit pas de mettre des technologies à disposition pour que les usages se développent... » (Laure
ENDRIZZI, 2012)

L'UOB en tentant d'harmoniser la construction de son infrastructure numérique avec les solutions et
applications dédiées aux étudiants (AGENDA 2011 ; AGENDA 2013 ; Marc Louis ROPIVIA,
2011) place les technologies numériques au cœur de ses stratégies. Elles sont un levier pour tout le
projet d’établissement. Elles ne se résument pas à un volet additionnel porté par les services TICE.

2. Les enseignants et le personnel administratif


De prime abord, il faut relever que : « Les principales résistances à la société de l’information et
plus particulièrement à l’essor d’Internet sont venus d’élites politiques, industrielles, scientifiques
ou technocratiques qui se sont senties menacées dans l’exercice de leurs privilèges. On peut donc
considérer que ces résistances relèvent plus de la culture que de l’économique, plus des structures
que des fonctionnalités de nature industrielle ou commerciale (Joël de ROSNAY, 2000). Or il se
trouve qu'au plan individuel, les enseignants-chercheurs sont avec le personnel administratif un des

103
acteurs permanents de l'université (quand les étudiants sont appelés à passer). Leur contribution est
majeure dans la réussite de la première mission de l'université qui est la transmission du savoir et la
recherche scientifique. Nombreuses sont les solutions avec des outils informatiques, aptes à alléger
leur charge (visioconférences et cours à distance). Pour ce faire, les enseignants-chercheurs doivent
se les avoir appropriés. Les communicateurs doivent pouvoir entre autre, réaliser des supports
(guides, dépliants, affiches, etc.) pour promouvoir et vulgariser les solutions proposées.
Le personnel administratif a d'une part, la charge de la gestion des solutions développées par
l'organe technique qu'est le CRIR. Il doit pouvoir les maîtriser. Le communicateur doit pouvoir
réaliser des séminaires de formation, d'information et de renforcement des capacités à leur endroit.
D'autre part, l'autorité rectorale a besoin d'exposer au public les modalités de sa gouvernance. Le
communicateur doit l'y aider en ce sens. Il y va de la perception de la pertinence de la gouvernance
universitaire au regard des usagers. L'idée de fond est de « […] relever de nombreux points
d’application avec notamment la nécessité de rompre l’isolement et de développer des synergies par
le biais du travail collaboratif, de rénover le système de santé et d’enseignement, ou encore de
s’inscrire dans les nouveaux courants d’échanges internationaux aux contenus et aux supports de
plus en plus virtuels » (Jean-Jacques Maomra BOGUI, 2008). Ce qui suppose qu'avec l’introduction
de systèmes innovants d’enseignement et d’apprentissage, les programmes universitaires et les
méthodes d’évaluation s’appuient sur une approche plus intégrée des différentes disciplines. Le
processus de collaboration interdépartementale doit à cet effet être coordonné et un leadership
suffisamment fort doit être exercé pour vaincre la résistance au changement qui invariablement
devient un obstacle majeur à l’obtention de résultats performants (Damtew TEFERRA et Heinz
GREIJN, 2010). L'écosystème est une façon détournée de répondre à cette problématique ; car : «
L’enseignement supérieur et la recherche induisent le progrès des peuples par l’innovation,
l’inventivité et la créativité » (Jacques Fame NDONGO, 2009).

3. Les tierces personnes


L'écosystème numérique s'applique tant aux acteurs internes qu'à ceux qui sont externe à l'UOB. Sa
finalité est de susciter des savoirs ; or, la capacité d’une société à produire, sélectionner, adapter,
commercialiser et utiliser le savoir est essentielle à une croissance économique durable et
l’amélioration des niveaux de vie. Le savoir devient ainsi le facteur le plus important du
développement économique (savoir technique « know-how ») et le savoir sur les attributs
(information et compréhension permettant l’analyse et la prise de décisions). De plus le processus
de mondialisation accélère cette tendance. Le savoir est de plus en plus au cœur de l’avantage
comparatif d’un pays. Les avantages comparatifs entre pays découlent de moins en moins de
104
l’abondance des ressources naturelles ou de la disponibilité d’une main-d’œuvre bon marché et de
plus en plus des innovations techniques et de l’utilisation compétitive du savoir – ou d’une
conjugaison des deux, (BANQUE MONDIALE, 2003). La société bascule progressivement du
monde industriel vers un mode plus immatériel. Ces changements entraînent le développement
d’une économie du savoir.
La société de l’information correspond à une forte diffusion des informations, souvent appuyée sur
un système d’information et les TICE (technologies d'information et de communication dans
l'enseignement). Alors que la société de la connaissance dépasse la simple diffusion et s’appuie sur
des réseaux qui font place au savoir, à l’expertise, l’innovation et la créativité. La notion de partage
est mise en avant. L’approche est plus humaine même si elle est portée par un développement
technique. Ces deux types d'économie sont donc complémentaires (Sylvie CREPY, 2008).
Des exemples rapportés dans l'écosystème numérique illustrent cette démarche de l'UOB. Il s'agit
des cas d'AIRTEL Money et de l'Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des
Fréquences (ANINF). Pour la petite histoire, en 2011, l'UOB expérimente les premières inscriptions
en ligne dans l'histoire de l'enseignement supérieur gabonais. Un partenariat est tissé avec
l'opérateur AIRTEL Money pour la dématérialisation du paiement des frais d'inscriptions par les
étudiants. Ce partenariat persiste depuis cette date.
Dans la même période, l'ANINF, qui est la structure technique du gouvernement pour tout ce qui a
rapport avec le numérique, se propose d'aider les établissements supérieurs publics à assurer la
couverture de leur campus en connexion sans fil. Des bornes Wimax sont ainsi déployées sur le
campus, renforçant le déploiement de la fibre optique. Ce sont là entre autres, des services qu'il
revient au communicateur universitaire de promouvoir et d'expliquer à l'opinion publique. Ces
tâches dévolues au communicateur universitaire laissent donc transparaître un tournant avec de
nouveaux acteurs.
Chapitre III – Le tournant avec les nouveaux acteurs

Le contexte de travail du communicateur universitaire de l'UOB impose des défis particuliers ;


comme, l'appropriation de connaissances éloignées de son champs habituel et naturel d'exercice. Il
doit par exemple pouvoir se mouvoir dans des disciplines telles les droits, les télécommunications,
l'informatique et la communication. Deux projets innovants (entre autres) administrés par le CRIR à
l'UOB illustrent cette affirmation :
 La mise en place de l'Environnement Numérique de Travail (ENT) ;
 La création du Dépôt Institutionnel Numérique à Accès Libre (DINAL).

105
Pour en comprendre les enjeux, il s'agit d'abord de savoir en quoi consistent ces deux projets, puis
comment ils fonctionnent et enfin de quelles compétences a besoin un communicateur universitaire
pour en faire la promotion.

Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL


Les projets ENT et DINAL ont la particularité d'être une première au Gabon et même en Afrique
centrale dans le cas du DINAL. Il s'agit ici de rapporter le contexte de leur mise en place tel que
vécu au CRIR. Annoncé en 2005 par Monsieur Rossantaga-Rignault, alors Secrétaire Général de
l'UOB, l'ENT voit un début de commencement en 2013, à l'occasion de l'expérimentation des
inscriptions dématérialisées.
Il faut d'abord préciser que « les ENT s’adressent à la fois aux personnels (enseignants-chercheurs,
techniciens et personnels administratifs) des universités et aux étudiants et apprenants. Ils
permettent d’unifier les outils existants (logiciels bureautique, forums, ressources multimédias, etc.)
tout en offrant un accès à des applications métier (vie scolaire, gestion administrative) et
génériques (création simplifiée de contenus web pour les enseignants, agenda partagé,
environnement collaboratif, etc.) » (Aurélie PUYBONNIEUX, 2010). Un ENT est un portail de
services numériques à la disposition de la communauté universitaire. C’est un portail, un bouquet
modulaire et extensible de services intégrés ou connectés, et interopérables en ligne ; mobilisant
plusieurs types de formats et recourt à des médiations par l’image (illustrations, tutoriels vidéos), le
son (intégration de podcasts en lien avec le projet de ballado-diffusion) et le texte, pour s’adapter
aux divers schémas de traitement et de mémorisation de l’information mobilisés par les usagers et
leur proposer un produit attractif. D’autres services « de base » sont disponibles : courrier
électronique, forums, carnets d’adresses, espaces de stockage de données privées, agendas, etc. ;
ainsi que l'accès au DINAL.

En partenariat avec l'UNESCO, l'UOB décide en 2011 de numériser, centraliser et faciliter l’accès
libre aux productions scientifiques dont regorge le Gabon. La réflexion au CRIR porte ainsi sur :

 D’une part, la définition d'une politique de stockage et d’archivage numérique des


productions scientifiques ;
 D’autre part, la création d'un organe (DINAL) de gestion de la centralisation des productions
scientifiques numérisées ;
 Enfin, la promotion du DINAL auprès de la communauté universitaire en particulier et du
public intéressé en général.

106
Prosaïquement, le DINAL de l'UOB est un projet de bibliothèque universitaire dont les œuvres sont
consultables sur Internet. C'est ainsi une offre d'interface d’accès à un ensemble de ressources
documentaires électroniques ; d'où, accessibles en ligne et à distance par toute personne intéressée.
L’objectif n’est pas de numériser massivement mais de sélectionner les productions scientifiques
gabonaises ou relatives au Gabon pour déterminer un corpus numérique pointu (littérature grise et
archives à valeur patrimoniale) (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).

L'ENT et le DINAL facilitent donc l’organisation de la vie universitaire et permettent le


développement de nouvelles pratiques pédagogiques. Ils favorisent les relations entre membres de
la communauté universitaire et familiarisent les étudiants à l’utilisation des technologies de
l’information et de la communication ; à condition d'avoir compris leur fonctionnement.

Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL

De façon générale, les projets ENT et DINAL ont pour objectif de faciliter la communication entre
tous les acteurs de la vie universitaire et leurs buts sont multiples. Outre permettre la modernisation
de la gestion de l'UOB par le numérique ou encore rendre compte de la vie étudiante et des
actualités de l’université, ils jouent un rôle majeur dans les nouveaux modes d'acquisition du savoir
et les formes alternatives d’enseignement.

En pratique, l’offre numérique de l’UOB consiste en la mise en place d'une plateforme intégrant à la
fois un portail d'accès, un ENT et un DINAL en vue d'offrir :
 Des services et ressources en ligne ;
 Un espace dématérialisé ;
 Un portail unique de ressources et d'outils au service de la communication et de la formation
d'une communauté universitaire.

Les services disponibles dans l’ENT et le DINAL sont accessibles de tout navigateur connecté à
Internet. Tout étudiant, enseignant, personnel administratif et usager accède aussi à son
environnement de l’établissement ou tout lieu connecté à Internet, en s’authentifiant sur un serveur.
Chaque utilisateur de l’ENT et du DINAL entre très classiquement par un identifiant et un mot de
passe. Des droits et accès spécifiques lui sont octroyés en fonction de son profil.

L'interface qui constitue la page d’accueil contient un certain nombre d’informations délivrées par
le rectorat de l'UOB, tant sur les actualités que sur les projets ou incidents survenus dans
l’établissement. Chaque profil d’utilisateur accède aux informations qui lui sont destinées. Avec un

107
mot de passe unique pour toutes les applications proposées par l'ENT, les étudiants peuvent ainsi
gérer depuis leur espace numérique toute leur scolarité. Ils peuvent également accéder au DINAL,
un annuaire de contacts, une messagerie personnalisée ou encore leur emploi du temps. Mieux
encore, l’ENT de l'UOB propose aux étudiants d’effectuer leur inscription pédagogique en ligne.
A ce niveau la réflexion bute au sujet de la pérennité de la future plateforme ; notamment la prise en
compte des coûts de formation des formateurs, de maintenance et d’amortissement de l’outil une
fois mis en place (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).
« La viabilité de l’outil sur le long terme intervient au double niveau rédactionnel et technique :
 La viabilité des contenus : [...] implique de mettre régulièrement à jour les contenus sous
peine de les rendre inexploitables et inutilisables.
 La viabilité de l’outil : l’obsolescence des contenus est directement liée à celle du support
technique [...] Se pose également la question de l’évolution ergonomique et graphique de la
plateforme, et ce afin de ne pas proposer d’interface trop « datée », au risque de décourager
certains étudiants de consulter le site » (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).
L’intégration du DINAL dans un ENT questionne aussi l’interopérabilité et l’indexation des
contenus. Elle implique enfin de renoncer à une interface d’accès spécifique et suppose de réduire le
champ d’autonomie des futurs rédacteurs et gestionnaires de la plateforme, en termes d’ergonomie
et de technologie (Aurélie PUYBONNIEUX, idem). La difficulté se trouve enfin dans les
compétences requises pour promouvoir l'ENT et le DINAL.

Section 3. Compétences requises pour la promotion de l'ENT et du DINAL

Les projets ENT et DINAL désignent un projet de communication universitaire en termes de


gouvernance, déploiement, accompagnement, évaluation... de l'intégration des TIC. Leur promotion
impose de nouveaux acteurs dans le contexte de l'UOB. L’intégration d’un dispositif multimédia de
maîtrise de l’information nécessite en effet l’intervention d’acteurs et services spécifiques :
 Equipe de formateurs, ou équipe pédagogique ;
 Equipe technique multimédia ;
 Equipe administrative ;
 Le ou les chargés de la scénarisation ;
 Le ou les chargés de l’indexation des contenus ;
 Le ou les télé-tuteurs ;
 Technico-commerciaux (Aurélie PUYBONNIEUX, idem).
Au plan technique, des connaissances en informatique, administration systèmes, administration
réseaux, administration de bases de données et webmestre (administration de site) s'imposent dans
108
la communication universitaire ; ces projets s'adossant sur un centre de données (Data Center). Le
Data Center de l'UOB est en effet la pierre angulaire vers un « stockage Cloud ». Et pour chacun de
ces domaines, les communicateurs se doivent d'être informés des règles de sécurité.

Ces projets comportant des risques juridiques ; notamment sur des sujets aussi sensibles que
l'exploitation des données personnelles, la sauvegarde des données, la protection des droits d'auteur,
les communicateurs de l'UOB doivent avoir une bonne formation juridique.

Ces compétences reposent aussi sur des connaissances en Sciences des Technologies de
l'Information et la Communication (STIC), pour sortir de l'événementiel et des relations publiques.
Les communicateurs de l'UOB doivent concevoir tous les supports de communication (guide,
dépliants, affiches, etc.) aptes à informer et sensibiliser sur les solutions, applications et services
disponibles à l'UOB. Ils doivent aussi organiser des ateliers d'information, de sensibilisation,
formation et renforcement de capacité des usagers ; en travaillant à temps plein et au quotidien.

Gérer un ENT et un DINAL ne s’improvise pas et nécessite la soumission à des contraintes et une
philosophie de travail plus présentes dans le secteur privé, que la fonction publique. Ceci pose en
filigrane et avec acuité, la question de la création d'une véritable direction de la communication à
l'UOB avec de véritables professionnels pour la manager ; mais là c'est un autre problème.

109
CONCLUSION GENERALE

110
La raison veut que toute réforme s’accompagne d’une communication pour l’expliquer aux
populations intéressées et obtenir leur adhésion. La communication se trouve ainsi au cœur de ces
processus pour partager les nouveaux enjeux d’évolution technologique, de changement
paradigmatique, de contexte politique, de choix et d’innovations permettant de répondre aux défis
de l’heure ; mais de quelle communication s’agit-il et comment est-elle mise en œuvre ?

La question de fond posée en l'espèce, par ces mutations contemporaines est celle de la capacité de
l’UOB à relever le nouveau défi incontournable de la conciliation d’une communication du service
public axée sur la justification des missions d’intérêt général, avec une communication activant des
logiques marchandes et de promotion de services offerts à des administrés. Le corollaire à ce
questionnement réfère ainsi aux types, à la stratégie et aux outils de communication. L’UOB peut
servir d’exemple pour répondre à cette interrogation. Ce qui explique et justifie la pertinence du
sujet : « La communication d’un établissement public d’enseignement supérieur en Afrique Noire
Francophone : Le cas de l’Université Omar BONGO du Gabon de 2011 à 2016 ».

Le problème central à l'étude : « Compte tenu du contexte national et international, est de savoir
comment l'UOB peut optimiser sa communication ». Posée en une interrogation, la problématique
peut se décliner en : « Pourquoi et comment la communication de l'UOB peut-elle être optimisée ? »
Pour répondre à cette interrogation, une analyse de contenu est réalisée en utilisant le SWOT. Cet
outil d'analyse stratégique a permis de déceler forces et faiblesses de la communication de l'UOB.

Les principaux résultats de la présente enquête exploratoire tendent à révéler qu'une des faiblesses
de l'UOB provient de son mode de décision qui tient des théories de l'anarchie organisée, de la
théorie de la poubelle et du clanisme. La période 2013 – 2014 a néanmoins offert des opportunités
avec la construction d'un réseau de campus, dans un écosystème d'intégration des TIC à l'UOB.

Au plan conceptuel, les implications sont fondamentales. Elles préconisent d'envisager la


communication et les universités par-delà leur nature et organisation, comme des artefacts : des
constructions humaines. Ce qui n'est pas sans conséquence au plan managérial. L'humain est en
effet placé au centre d'un dispositif global ; dont les Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC) sont à la fois un instrument et le moteur, dans le contexte international de la
promotion de la Société de l'Information et du discours national sur l'émergence du Gabon. La
communication des universités africaines, dont celle de l'UOB ne peut se départir en conséquence,
d'une certaine technicité à tous les niveaux :

 Ses animateurs doivent posséder de multiples compétences (télécommunications, droit,

111
informatique, communication, etc.) ;
 Elle doit se doter des ressources (équipements, logiciels, etc.) aptes à faciliter le transport
des données (voix, images, écrits) pour améliorer la qualité des enseignements ;
 Elle doit disposer de véritables techniciens de la communication, qui évoluent dans une
direction dédiée.

Pour ce faire l'UOB doit envisager la communication comme une profession à part entière et
adopter une stratégie (d'image de marque et de notoriété) réfléchie. Les messages préconisés par
cette stratégie viseraient à donner de l’UOB l’image d’une institution dotée des capacités requises,
des moyens appropriés et du leadership nécessaire pour participer au processus d’émergence du
Gabon et faire entendre sa voix comme prestataire de services universitaires dans la Société de
l'Information.

Le contexte académique (nombre de pages, indisponibilité d'éventuels membres de la communauté


universitaire pour cause de multiples mouvements d'humeur) n'a pas permis d'approfondir le sujet.
Il a plus été question ici des aspects organisationnels, infrastructurels et logistique, que fonctionnels.
La présente recherche est ainsi une invite à une réflexion à un niveau supérieur. Il sera alors permis
d'analyser dans le détail, par exemple : le jeu des acteurs universitaires, leurs représentations et
perceptions, les possibilités offertes par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la
Communication (NTIC) et surtout de proposer des interprétations ou des solutions à leur mise en
musique dans une gouvernance universitaire où la communication universitaire est une valeur
ajoutée et non un faire valoir. Ce n'est donc que partie remise, car le meilleur reste à venir…

112
BIBLIOGRAPHIE

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SVIR CONSULTING, SWOT, PESTEL ou Forces de Porter, http://fr.slideshare.net/svirconsulting/swot-


pestel-et-forces-de-porter

Wikipédia, Société de la Connaissance, https://fr.wikipedia.org/wiki/Société_de_la_connaissance

Wikipédia, Société de l'Information, https://fr.wikipedia.org/wiki/Société_de_l'information

Wikipédia, Système d'Information (SI), https://fr.wikipedia.org/wiki/Système_d'information

VII – VIDEOGRAPHIE

GABON TV, JT 20H DU LUNDI 3 MARS 2014, https://www.youtube.com/watch?v=Vt1W9VYFi9Q,

GABON TV, JT 20H DU MARDI 11 MARS 2014 – YouTube,


https://www.youtube.com/watch?v=ENp_N42FoF8

GABON TV, JT 20H DU SAMEDI 15 MARS 2014 – YouTube, https://www.youtube.com/watch?v=46s-


AuMDxWA

GABON TV, JT 20H DU JEUDI 20 MARS 2014 – YouTube,


https://www.youtube.com/watch?v=lljaSnQXmpI

PAIN, Julien, FRANCE 24, LIGNE DIRECTE - Gabon _ l'université de la discorde Ajoutée le 6 mai
2013, http://f24.my/18OBqDY, https://www.youtube.com/watch?v=4Q_UJ8fKsC4

SMITH, Dale, Pratiques de Bon Usage sur la Conception des Réseaux de Campus : Principes de Base de
Conception des Réseaux, University of Oregon/NSRC, dsmith@nsrc.org

119
ANNEXES

120
ANNEXES I –
DE LA METHODE SCIENTIFIQUE

121
Tableau II : Remarque : la pensée scientifique n'a de sens que dans la démarche scientifique et ne concerne que ce
domaine. Elle ne s'adapte donc pas à nos réactions dans la vie de tous les jours.

Tableau I. Différence entre types de démarches explicatives de l’univers8


Caractéristiques Démarche naïve Démarche scientifique
a. Théorisation conceptualisation à partir de n'importe quoi en conceptualisation cohérente et logique soumise à une
fonction de ses propres convictions vérification empirique
b. Vérification - interne (correspondance de faits, addition) - externe (hypothèse explicative)
- sélective (choix de ce qui correspond à l'opinion) - objective (critères non personnels)
c. Contrôle pas de contrôle contrôle de l'influence éventuelle d'autres variables
d. Opérationnalisation définition floue de l'objet de l'observation définition opérationnelle de l'objet étudié
e. Objectivité les constatations personnelles sont suffisantesun fait observé doit pouvoir être observé par d'autres
pour établir des conclusions
- variation des explications selon les événements - explications portant sur la totalité d'un problème
f. Systématisation - transposition des explications dans des domaines - accumulation des con- naissances en ensembles cohérents
très différents (théories)
g. Mise en relation deux ou trois faits allant dans la même direction une relation n'est affirmée que si elle est systématiquement
suffisent à établir une relation observée
- en fonction de sentiments personnels - en fonction d'hypothèses et de théories
h. Interprétation - recours à des explications religieuses ou - exclusion de toute hypothèse non vérifiable
métaphysiques
i. Terminologie emploi des mots dans n'importe quel sens définition précise et standardisée du vocabulaire

Tableau II. Classification des approches, méthodes et techniques de recherche9


Dimension Définition Exemples
Catégorie dans laquelle sont regroupées certaines méthodes  Descriptif
Approche de recherche de recherche scientifique en fonction de leur finalité, de  Explicatif
leurs particularités et de leurs limites.
 Prédictif
Ensemble de démarches planifiées, suivies, systématiques et  Étude de cas
Méthode de recherche et rigoureuses dans le but de réaliser une recherche empirique  Entrevue semi structurée
d'investigation en vue de décrire la réalité, mettre en relation des  Observation systématique
phénomènes, les expliquer, les prédire ou les évaluer.  Enquête par questionnaire
 Méthode corrélationnelle
 Méthode expérimentale
Outils au moyen desquels on ramasse les données de la  Prise de notes
Technique de collecte de recherche auprès des participants ou dans des documents,  Grille d'observation
données (Outils, selon le cas.  Questionnaire
instruments, matériel)  Électrocardiogramme
 Instrument logiciel
Techniques de Traitement appliqué aux données brutes de la recherche de  Analyses de données
traitement et d'analyse façon à en faire ressortir les résultats.
de données

8
Isabelle SAMYN, « Les représentations sociales », http://www.e-monsite.com/isabellesamyn/rubrique-1012562.html
Inspiré de http://ww2.collegeem.qc.ca/prof/asaumier/msh/ndc/ndch05/NDC7HTML/NDC7aHTML/ndc7a.html

Isabelle SAMYN, « Les représentations sociales », http://www.e-monsite.com/isabellesamyn/rubrique-1012562.html

9
Inspiré de http://ww2.college-em.qc.ca/prof/asaumier/msh/ndc/ndch05/NDC7HTML/NDC7aHTML/ndc7a.html
122
Tableau III. Les différents types de recherche [Voss (1999)]

- Essayer de connaître davantage sur un sujet sur lequel le chercheur connaît très peu ;
Exploratoire
- Conçu pour fournir des résultats utiles avec des prétentions minimales
- Conçu pour obtenir des informations sur une matière ou pour décrire un ou plusieurs dispositifs
Descriptive d’une population ;
- Typiquement ne pas évaluer ses hypothèses.
Analytique - Tentative d’expliquer ou prévoir des résultats basés sur des effets d’autres variables ;
- Exploratoire - Peut impliquer les expériences et les aperçus qui examinent la théorie.
- Confirmatoire
- L’étude préliminaire est conçue pour obtenir l’information qui peut aider à déterminer si
Etude pilote davantage de recherche est justifiée ;
- En général, incapable de fournir des concluants définitifs.
Développement - Le but primaire est de développer un instrument de mesure pour un ou plusieurs concepts liés aux
d’échelle objectifs de recherche.

Tableau IV. Courants épistémologiques


Description du courant Tendance pédagogique Philosophe ou scientifique
Rationalisme (17e siècle) Catégorie dans laquelle sont regroupées Platon (428-347 av. J.-C.)
Toute connaissance valide provient certaines méthodes de recherche scientifique Descartes (1596-1650)
essentiellement de l'usage de la en fonction de leur finalité, de leurs Leibnitz (1646-1716)
raison. particularités et de leurs limites. Kant (1724-1804)
Empirisme (18e siècle) Insister sur l'importance de Anaximène (610-545 av. J.-C.)
Toute connaissance valide l'expérimentation au détriment de la Bacon (1561-1626)
provient essentiellement de rationalisation. Locke (1632-1704)
l'expérience. Newton (1642-1726)
Berkeley (1685-1753)
Positivisme (19e siècle) Reconnaître l'importance Sextus Empiricus (160-210)
La science progresse en se fondant complémentaire de l'expérimentation et Comte (1718-1857)
sur des faits mesurés dont elle extrait de la rationalisation en insistant sur la Stuart Mill (1806-1873)
des modèles par un raisonnement démarche scientifique qui fait Mach (1838-1916)
inductif rigoureux. Tout ce qui n'est progresser la science. Bridgman (1882-1961)
pas directement mesurable n'existe Bohr (1885-1962)
pas. Carnap (1891-1970)
Constructivisme (20e siècle) Insister sur le caractère arbitraire ou Héraclite (550-480 av. J.-C.)
Les connaissances scientifiquessubjectif des modèles scientifiques en Protagoras (485-410 av. J.-C.)
(observations et modèles) sont desencourageant l'élève à construire ses Brouwer (1881-1966)
constructions subjectives qui neconnaissances. Piaget (1896-1980)
nous apprennent rien de la réalité.
Réalisme (20e siècle) Insister sur la différence entre les Aristote (384-322 av. J.-C.)
Les modèles scientifiques sont desmodèles, qui sont construits par les Reid (1710-1796)
constructions destinées à prédirescientifiques, et la réalité, qui existe Planck (1858-1947)
certains aspects d'une réalitéindépendamment des modèles. Les Einstein Russel (1872-1970) (1879-1955)
objective qui existe modèles sont des approximations
indépendamment de l'observateur. successives de la réalité.

123
ANNEXES II –
OUTILS D'UNE EVENTUELLE ENQUETE DE TERRAIN

124
Tableau VI : Tableau synthétique global du sondage
CIBLE STATUT ECHANTILLON (nb) ECHANTILLON (%) TOTAL
Etudiants 30
Communauté universitaire Enseignants/enseignants-chercheurs 30 90
Personnel administratif 30
Public avoisinant l’UOB Ecole supérieure 60
Population 30 90
TOTAL 180 100% 180

Tableau VII : Tableau de segmentation des cibles du sondage


CIBLE STATUT CRITERES ECHANTILLON ECHANTILLON TOTAL
(nb) (%)
Licence 10
Etudiants Niveau d’étude Maitrise 10 30
Doctorat 10
Départements 15
Communauté universitaire Enseignants/enseignants Etablissement Laboratoires et Centres de 30
-chercheurs recherche 15
Directeurs de département 15
Personnel administratif Corps MONP 15 30
ATOS 15
ENS 20
Etudiants Ecoles ENSET 20 60
Public avoisinant l’UOB Sup de Com 20
Population Voisinage d’UOB 30 30
TOTAL 180 100% 180

125
GUIDE D’ENTRETIEN SEMI-DIRECTIF

1 – Introduction

Bonjour,

Merci d’accepter de me consacrer un peu de votre précieux temps.


En quelques mots, l'entretien d'aujourd'hui fait partie d'une recherche pour la rédaction de mon mémoire de
Master au DSIC de l’UOB. En ce sens, je travaille en toute indépendance par rapport au Rectorat de l’UOB.

Cette recherche a pour but d’une part de comprendre les représentations et attentes des membres de la
communauté universitaire sur la communication de l’UOB puis d’autre part, découvrir les
dysfonctionnements de la communication de l’UOB pour proposer des solutions d’amélioration.
C'est pour recueillir votre avis, votre perception personnelle d'homme/de femme confronté(e) dans votre
quotidien aux charges d’un service impliqué dans la communication de l’UOB que je suis ici. Je souhaite
recueillir le maximum d'idées possibles sur ce que devrait être une bonne communication de l’UOB.

Tout ce qui est dit pendant cet entretien étant absolument confidentiel, me permettez-vous d’enregistrer
l’entretien ? Si je vous propose de l'enregistrer, c'est pour faciliter notre échange, éviter des erreurs dans mes
prises de notes et respecter la fidélité de vos propos. Si vous le désirez, je vous remets cette cassette une fois
transcrites les informations nécessaires à ma recherche. De toute façon, la transcription de l’entretien vous
sera communiquée pour accord, avant toute diffusion et vos demandes de modification seront prises en
compte.
La durée de l'entretien ne doit en principe pas excéder une heure trente.
Je tiens à préciser qu’il n’existe pas de bonne ou mauvaise réponse.

Si vous êtes d’accord, pendant l’entretien, nous allons aborder différents thèmes :
- Les différentes déclinaisons de la communication de l’UOB ;
- La façon dont vous y avez accès ;
- La façon dont vous les utilisez ;
- Ce qui vous plaît le plus ;
- Ce qui à votre avis fonctionne moins bien ;
- Et comment l’améliorer selon vous ; …

Je vous remercie encore une fois d’accepter de me parler de votre expérience personnelle de gestionnaire
d’un service participant à la communication de l’UOB.
- En l’espèce, ce qui m’intéresse c’est l’organisation des services de communication, les pratiques,
opinions, représentations, éventuels freins auxquels ils sont confrontés pour envisager des modalités
d’amélioration (Dr OWONO, Directeur de la Direction et Mme Agathe GOMES-ALELE, Directrice
de la Direction de la Scolarité, Dr. Ferdinand NGOUNGOULOU, Directeur de la BUC) ;
- En l’espèce, ce qui m’intéresse c’est l’organisation de Radio Campus / Service de Coopération
Internationale / Service des Relations Publiques, les pratiques, opinions, représentations, éventuels
freins auxquels ils sont confrontés pour envisager des modalités d’amélioration (M. Franck Alain
MVOURI, Chef de Service de Radio Campus, Pr. James-Duplessis AMEJULU, Chef de Service de la
Coopération internationale, Mme , Chef de Service des Service des Relations Publiques) ;
- En l’espèce, ce qui m’intéresse c’est l’organisation du Système Technique d’Information et de
Communication de l’UOB, les pratiques, opinions, représentations, éventuels freins auxquels il est
confronté pour envisager des modalités d’amélioration (M. Anicet Claude ANDJOUAT, Directeur du
Centre de Ressources Informatiques et Réseaux).

Je vais donc vous poser un certain nombre de questions. Je vous serais reconnaissant d’y répondre aussi
librement que possible, de donner tous les détails que vous jugez utiles ; pour être le plus complet possible
dans vos réponses.
Avez-vous des questions ?
126
1ère question : Qu’évoque pour vous l’expression ‘’bonne communication de l’UOB’’ ?

2 – Entretien

Avant de conclure cet entretien, il y’a-t-il des choses que vous aimeriez ajouter, des renseignements que vous
auriez oubliés ou que l'entretien n'a pas permis de toucher ?
Comment avez-vous vécu l'expérience de l’entretien ?
Que pensez-vous du questionnement ? Auriez-vous ajouté ou supprimé des questions ?
Permettez-moi pour finir de vous poser quelques questions pour mieux vous connaître :
- Année de naissance ;
- Statut familial ;
- Niveau de formation achevée ;
- Profession ;
- Rang / grade dans la profession.

THEMES
Opinion sur ce que serait une ‘’bonne communication de l’UOB’’ :
- Importance pour l’institution (au plan national, international, intérêt) ;
- Evolution (sens, manifestations, moyens, définition des besoins).
Organisation de la structure gérée par l’enquêté :
- Statut (dans l’organigramme) ;
- Rôle de communication dans la structure (important, résiduel,) ;
Fonctionnement de la structure en rapport avec les autres déclinaisons de la communication de l’UOB :
- Pratiques de communications (bureaucratie, expertise, rapport aux TIC) ;
- Attitude vis-à-vis de la communication (appropriation, rejet, indifférence).
Façon d’accéder aux autres déclinaisons de la communication de l’UOB :
- Disponibilité des services de communication (technique, informationnelle) ;
- Facilité d’accès aux services de communication (technique, personnelle)
Façon d’utiliser les autres déclinaisons de la communication de l’UOB :
- Existences de procédures (officielles, publiques, privées et collectives) ;
- Application du principe de concertation et collaboration (présent, absent, épisodique).
Les opinions de l’enquêté sur les déclinaisons de la communication de l’UOB :
- Appréciation générale (négative, positive, nuancée) ;
- Autocritique (points positifs, négatifs, neutres).
Les opinions des administrés selon l’enquêté sur les déclinaisons de la communication de l’UOB :
- Appréciation générale (négative, positive, nuancée) ;
- Autocritique (points positifs, négatifs, neutres).
Les représentations de l’enquêté :
- Vision générale (négative, positive, nuancée) ;
- Vision autocentrée (points positifs, négatifs, neutres).
Les représentations des administrés selon l’enquêté :
- Vision générale (négative, positive, nuancée) ;
- Vision autocentrée (points positifs, négatifs, neutres).
Ce qui plait le plus à l’enquêté dans la communication de l’UOB :
- Chez les autres (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier) ;
- Chez lui (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).
Les éventuels freins auxquels est confronté l’enquêté :
- Structurels (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier);
- Conjoncturels (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).
Ce qui fonctionne moins bien selon l’enquêté :
127
-Chez les autres (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier) ;
-Chez lui (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).
Comment améliorer la communication de l’UOB selon l’enquêté :
- Plan structurel (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier) ;
- Plan humain (organisation, fonctionnement, technique, humain, financier).

3 – Conclusion

Voilà nous sommes parvenus aux termes de notre entretien, et je vous remercie pour votre aimable et
inestimable contribution. Il est nécessaire de préciser qu’il ne sera fait aucune exploitation commerciale des
données collectées au cours de cet entretien.
Je vous souhaite bonne suite dans l’exercice de vos fonctions !"

128
ANNEXES III –
PROPOSITION DE STRATEGIE DE COMMUNICATION
POUR L'UOB

129
STRATEGIE DE COMMUNICATION POUR L'UOB10
1. Présentation de l’annonceur et de sa demande

La présente stratégie étant réalisée dans le cadre d'études de Master en Communication dans le Département
des Sciences du Langage, de l'Information et de la Communication (DSLIC) de l'Université Omar Bongo
(UOB) du Gabon, il est légitime de le considérer comme l'annonceur. L’objet de ce travail est l'UOB. C'est
donc cette dernière qui est au centre du propos et le DSLIC se présente comme le commanditaire.
Pour rappel, l'UOB est surnommée « La Mère des universités gabonaises » ; tous les établissements publics
d'enseignement supérieur gabonais procédant de son démembrement. L'UOB est ainsi la principale et la plus
ancienne université du Gabon. L'UOB existe de fait depuis juillet 1970 ; alors qu'elle se nomme Université
Nationale du Gabon (UNG). En 1978, elle est rebaptisée pour porter son nom actuel.
Le campus de l'UOB, avec environ vingt mille étudiants en 2014, trois cent enseignants et cent personnels
administratifs, représente la plus grosse agglomération de Libreville, la capitale du Gabon.
Elle compte deux facultés et dix-sept départements à orientation sciences humaines et sociales. Les
bacheliers y accèdent par voie d'inscription, les autres, sur concours ou examen du dossier (selon le
département et le niveau d'étude sollicité). A cause de son statut d'établissement public d'enseignement
supérieur, l'UOB a l'obligation d'accueillir les nouveaux bacheliers qui s'y inscrivent. Le coût des études y
modique : neuf milles F CFA, pour le premier cycle et vingt milles pour les autres cycles, pour les nationaux
et les ressortissants de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).
Depuis 2005, l'UOB participe – bon an mal an - au processus de Bologne.

2. Analyse

SWOT11

Forces Faiblesses

 L'UOB est bien localisée dans la ville. Ce qui est - Le dysfonctionnement des moyens de transport
manifesté par sa facilité d'accès. public (cf. bousculades aux heures de pointe)
 L'UOB bénéficie de l'autonomie de gestion nuance la facilité d'accès à l'UOB ;
administrative et financière ; - Les coûts de ses services et produits – proche de
 L'UOB s’enorgueillit d'avoir des enseignants de la gratuité – reste un vif débat entre partisans et
qualité, dont certains de dimension détracteurs ;
internationale ; - Le LMD reste un constant sujet de récrimination
 L'UOB a adhéré au processus de Bologne, pour quant à son application à l'UOB ;
optimiser les études et l'enseignement ; A l'exception de la période 2013/2014 – à l'occasion
 L'UOB dispense une formation de masse ; des inscriptions électroniques – la communication
 Par défaut, les nouveaux bacheliers s'inscrivent
antérieure s'est essentiellement consacrée aux
automatiquement à l'UOB ; qui a l'obligation de

10 Stratégie élaborée à partir de l'étude des sources documentaires du mémoire (cf. première partie, section 3, sous-section 1).
La matrice SWOT combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d’un territoire, d’un secteur, etc. avec celle des
opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement.
11 La matrice SWOT combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, d’un territoire, d’un secteur, etc. avec celle des

opportunités et des menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement.
130
les recevoir. C'est l'avantage comparatif de relations publiques sous la forme événementielle
l'UOB, qui fait que la demande est toujours (organisation de colloques, séminaires, campagnes
supérieure à l'offre ; d'information en présentiel dans un amphithéâtre la
 Le coût des études est modique ;
veilles des inscriptions...) ... Par exemple : le
 Bien que de plus en plus d'établissements privés
d'enseignement supérieur à orientation sciences premier guide d'information sur les inscriptions de
humaines et sociales s'installent au Gabon, l'histoire de l'UOB est réalisé dans la période
l'UOB reste leader du marché comme elle susmentionnée.
continue seule à fournir certains enseignements
(sciences du langage, anthropologie, littérature
africaine...) et qu'elle est toujours la seule – dans
son segment - à s'investir dans la recherche avec
des centres et des laboratoires.
Opportunités Menaces

- La notoriété de l'UOB est mitigée. D'aucuns - Certains identifient l'UOB comme un mouroir
félicitent ses diplômés ; et ne veulent ni y apprendre encore moins y
- L'UOB a une infrastructure de base avec un envoyer leurs enfants ;
Data Center et des travaux d'interconnexion des - De façon récurrente l'administration de l'UOB
bâtiments en fibre optique ; se plaint de la modicité ou du non-paiement de
- L'UOB a recruté des techniciens aptes à mener la subvention de l'Etat ;
des travaux de télécommunications, - Le personnel administratif fustige les retards
informatique et communication ; dans le paiement de leurs primes et
- Ce personnel a prouvé sa capacité à gérer des l’obsolescence des outils de production ;
projets TIC ; - Chaque année est émaillée par des
- L'UOB a une direction en charge de son mouvements d'humeur des étudiants ;
système d'information (le CRIR). - Les enseignants se plaignent souvent du non-
paiement de leurs primes de vacation et des
conditions laborieuses de travail ;
- Il existe d'énormes résistances pouvant
remettre en cause toute réforme, même
innovation pertinente et prometteuses.

131
PESTEL12

Politique Économique
- Pression gouvernementale due à la nouvelle - Tendance de consommation des services de
carte universitaire issue du PSGE l'enseignement supérieur en constante hausse
- Pression institutionnelle externe due aux Confiance des usagers totalement minée
conventions internationales relatives au LMD
Social Technologique

- Moyenne d'âge des étudiants accédant à - Sources ne signalant aucun brevet à l'actif de
l'UOB en constante baisse ; rajeunissement du l'UOB
corps enseignant - Notion de mode très prégnante dans la
- Mode de vie urbain de la communauté communauté universitaire
universitaire, avec bonne appropriation des Financement de la recherche sous forme de prime
TIC pour les nouveaux étudiants mais déficit d'incitation à la recherche (PIF) pour les enseignants du
flagrant des plus anciens, du corps enseignant supérieur
et du personnel administratif
- Éducation occidentalisée de la communauté
universitaire
- Mobilité sociale en forte régression chez les
nouveaux étudiants depuis l'incitation de l'UE
d'encourager les pays du sud à favoriser la
formation sur leur sol
- Démographie en forte hausse constante dans
les couches populaires les plus jeunes
- Conditions de revenus a priori satisfaisante
pour le corps enseignant ; même s'il y a des
mouvements d'humeur récurrent pour faute de
paiement des vacations
Environnemental Légal
- Impact environnemental à l'étude dans le - Sécurité précaire sur le campus universitaire : acte
projet d'aménagement du campus universitaire de vandalisme des étudiants à l'occasion des
« Gabon-Orégon » mouvements d'humeur et agressions à l'arme
- Énergie propre présente sous forme de blanche par des délinquants
panneaux solaires don de la coopération - Traçabilité peu évidente des textes pour cause de
japonaise, mais en nombre insuffisant déficience dans le système d'archivage et le
- Réglementation urbaine inexistante dans le principe de continuité administrative
cadre du campus universitaire Protection du consommateur lacunaire faute de
- Géographie à l'étude dans le projet l'application stricte du règlement intérieur et de
d'aménagement du campus universitaire l'inexistence d'une réglementation relative aux droits et
« Gabon-Orégon » obligations de tous les membres de la communauté
universitaire

12 La méthode PESTEL évalue l'influence des composantes internes et des variables externes sur l'organisation à l'étude, pour
élaborer une stratégie.
132
PORTER13

FORCES CARACTERISTIQUES

- Le marché de l'enseignement supérieur au Gabon est totalement ouvert,


Faible intensité de la concurrentiel. Aucun établissement n'y détient de monopole. De plus, c'est un
concurrence marché en constante croissance.
Pour l'instant l'UOB n'a aucun concurrent, par la force ou la taille dans son domaine.


Les tendances montrent que les nouveaux bacheliers inscrits à l'UOB sont de
plus en plus jeunes, avec de plus en plus de filles.
 Le corollaire – en termes de mode de consommation – est une plus grande
Faible pouvoir de appropriation des TIC chez ces jeunes ; par opposition aux aînés, pour qui les
négociation des clients et TIC se limitent à la consultation des réseaux sociaux.
distributeurs Compte tenu de la jeunesse moyenne – en constante augmentation - de la population
gabonaise et de l'obligation légale faite à l'UOB de recevoir tous les nouveaux
bacheliers - inscrits dans les normes - l'évolution de la demande est au profit de l'UOB.

 Faible concentration des fournisseurs, d'où faible pouvoir de


Pouvoir de négociation négociation.
des fournisseurs  Valeur des enseignements nullement liée à la qualité de ce qui est acheté
au fournisseur, d'où faible pouvoir de négociation du fournisseur
 Faible importance des coûts de transfert (coûts dus au changement de
fournisseurs), d'où faible pouvoir de négociation du fournisseur.
 Faible importance des barrières à l’entrée (protection douanières, normes et
réglementations), mais forte importance des investissements initiaux
Menace des nouveaux nécessaires et des économies d’échelle dans le secteur. Bonne image et
entrants potentiels notoriété des établissements concurrents.
 Très bonne rentabilité (marges importantes) et attrait du secteur (en
croissance) ; d'où forte menace de nouveaux entrants. Par contre menace
relativisée par les coûts prohibitifs des enseignements pratiqués par les
nouveaux entrants.
- Comparaison coûts-bénéfices favorable aux produits de substitution, d'où
Menace des produits de forte menace.
substitution  Evolution technologique (Data Center, DINAL, inscriptions en ligne, etc.)
en faveur de l’UOB.
 Fidélité des clients à l'UOB imposée par la législation, d'où, faible menace
des produits de substitution.
- Importance des normes et réglementations dans le secteur.
Pouvoir de l’Etat - Rôle majeur dans le secteur (contrôle des prix, subventions, accords
internationaux...)

b. Bilan diagnostic
L'UOB possède de forts avantages. Ses potentialités sont également réelles et semblent liées à une volonté
politique de la gouvernance universitaire. Les faiblesses semblent essentiellement infrastructurelles. Les

13 Le modèle des cinq forces de Porter synthétise les facteurs influant sur la performance d'une organisation.
133
menaces par contre semblent profondes essentiellement liées à des résistances internes provoquant des forces
d'inertie centripète et centrifuges en même temps ; mais rien ne semble irréversible. C'est à ce titre que
l'image de l'UOB est complètement écornée dans l'opinion publique.
Malgré tout, les établissements d'enseignement supérieur concurrents ne semblent pas en position de
contester – par la taille, la force ou la démographie - le leadership de l'UOB dans le secteur.

2. Problématique
Comment la communication peut-elle participer à promouvoir l'UOB ; alors que son image est complètement
écornée dans l'opinion publique ?

- Positionnement
L'UOB a un fort potentiel de développement ; notamment en termes de modernisation par les TIC qui la
positionne comme leader du marché de l'enseignement supérieur.
La communication de l'UOB doit donc remplir certaines conditions :
 Etre attractive (répondre aux attentes de la communauté universitaire et l'opinion publique) ;
 Etre distinctive (s'appuyer sur les avantages concurrentiels de l'institution) ;
 Etre crédible (focaliser sur l'offre de formations de l'UOB - qui est unique - et le processus de
modernisation de la gouvernance universitaire par les TIC) ;
 Etre durable (s'appuyer sur les tendances de fond dans le temps, sur le marché).

4. Objectifs
La communication de l'UOB doit procéder par pallier successif dans le temps :
- D'abord informer la communauté universitaire et l'opinion publique sur les spécificités de l'offre de
formations de l'UOB et le choix de la modernisation de la gouvernance universitaire par les TIC ;
- Puis susciter un esprit de corps et d'appartenance de la communauté universitaire basé sur une image
de qualité pour amener l'opinion publique nationale à être fier de « Son » université ;
- Enfin amener les étudiants nationaux et internationaux à solliciter une inscription à l'UOB.

5. Cibles
La communication doit ainsi viser certaines cibles :
 Cible principale : l’opinion publique national ;
 Cœur de cible : la communauté universitaire ;
 Cible secondaire : tout potentiel étudiant - national et international - hors UOB.

Ces cibles peuvent être qualifiées quantitativement et qualitativement.


Quantitativement :
 Quant à l'âge, la population des nouveaux bacheliers – en constante augmentation – chaque année est
un acquis pour l'UOB, obligation lui étant faite de s'y inscrire par défaut. L'UOB doit s'ouvrir aux
salariés en quête de complément de formation ou renforcement des capacités. Elle a l'avantage de
pouvoir payer une formation plus chère que les autres étudiants ;
 En termes de catégorie socioprofessionnelle (CSP), les classes moyennes, les fonctionnaires et les
cadres d'entreprises sont une cible idéale ;
 Grâce aux possibilités offertes par les modalités alternatives d'enseignement (formation en ligne, à
distance, télé-enseignement, etc.) le critère du nombre d'étudiants ne réfère plus à la capacité
d'accueil, mais plutôt à la bande passante et la fluidité du débit Internet ;

134
 Quant à l'approche genre, les TIC donnent des atouts accrues d'accès à la gente féminine. Le sexe ne
constitue plus un critère de discrimination pour accéder à une formation à l'UOB.
 Dans la même logique, les TIC permettent de réduire les distances. Peu importe alors la zone
géographique d'habitation de l'étudiant, l'UOB est accessible à la condition que les infrastructures de
connexion Internet le permettent.
Qualitativement :
Au plan qualitatif, la communication de l'UOB doit faire vibrer certaines fibres en rapport avec les besoins,
les motivations, tout en tenant compte des freins éventuels.
 Les besoins
Selon la pyramide de MASLOW, la communication de l'UOB doit titiller certains besoins à
satisfaire ; dont (par ordre croissant) : l'accomplissement de soi, la sécurité, l'estime de soi et
l'appartenance.
 Les motivations
Dans le même esprit la communication de l'UOB doit conforter certaines motivations notamment
(dans l'ordre croissant) : l'auto-expression (''pour se la péter''), l'hédonisme (se faire plaisir),
l'oblative (faire plaisir aux autres) et l'intérêt général (protection).
 Les freins éventuels
Un frein qu'il importe de signaler est le caractère programmatique de certaines propositions et prise
de position. Dans la période 2011 – 2016, seule l'année académique 2012 – 2013 a accordé une
place de choix aux TIC dans la gouvernance universitaire. D'autre part, la communication tient
toujours la portion congrue dans tous les instruments de gouvernance de l'UOB.

6. Stratégie créative
La stratégie créative de la communication de l'UOB doit faire une promesse, appuyée sur une preuve, avec
un ton précis et en tenant compte de certaines contraintes.

 La promesse
La promesse ici porte sur l'engagement que l'UOB prend d'améliorer son environnement d'étude,
d'enseignement et de travail.
 La preuve
La preuve ici est constituée par le recours aux TIC pour l'amélioration de la gouvernance universitaire. Cette
justification augure de nouvelles pratiques (modernes, sûres, efficaces et prometteuses).

 Le ton
Le ton doit être simple (accessible), convivial, informatif et personnel

 Les contraintes
Les contraintes sont d'abord légales. Elles relèvent de toutes les normes nationales et internationales relatives
au respect des droits membres de la communauté universitaire.

135
Les contraintes sont ensuite liées à la charte graphique de l'UOB qui doit être en cohérence avec les
différents formats, les couleurs et les supports.

7. Stratégie des moyens


Les règles de l'art veulent qu'un plan de communication soit budgétisé ; pour apprécier son coût de
réalisation. La relativité des indicateurs (prestataire, quantités, nombre de couleur dans les supports, etc.)
empêche d'indiquer des montants. Le présent travail s'en tient à des indicateurs de format, forme et quantité.
Solution aux objectifs : la communication vise ici essentiellement à informer, sensibiliser et indiquer la
conduite à tenir à la communauté universitaire puis aux éventuelles personnes intéressées.
Il est à préciser par avance que la diffusion est de masse. Elle vise au premier chef des lecteurs de la
communauté universitaire. Par contre, les consommateurs débordent le cadre de la communauté universitaire
pour impliquer toute personne intéressée. Tel qu'annoncé, le prix d’une page dépend du nombre de couleurs
(couleurs, noir et blanc), la quantité et le format (livret, A4, A3 etc.).
La communication est déclinée sur trois types de médias : média permanent, media et hors média.
- Média permanent : des éléments permanents et uniformes figurent sur les supports (logo de
l'UOB, signature de l'instance initiatrice, nom du support, charte graphique générale et spécifique)
- Média : des médias ponctuels de masse (télévision et journaux) servent à la propagation de
l'information, avec deux médias locaux : le site Internet de l'UOB et un Guide d'information
- Hors-média : Kakemonos, banderoles, affiches, dépliants14

14 Méthodologie inspirée du stagiaire Arteiram, publié le 14 mars 2011 à l'adresse Internet http://arteiramstagiaire.over-
blog.com/article-methodologie-strategie-de-communication-69302752.html

136
ANNEXES IV –
EXEMPLES DE SUPPORTS DE COMMUNICATION
A L’OCCASION DES INSCRIPTIONS 2013 – 2014

137
Recto Verso

1 - Dépliant d’AIRTEL MONEY

Recto

138
Verso

2 - Dépliant de l’UOB

3 – Affiches de l’UOB

139
4 – Banderoles de l’UOB

140
5 – Extraits du Guide Pratique d'Information de l’UOB

141
6 – Kakemonos de l’UOB

7 – Stands UOB et AIRTEL MONEY


(Plage du Lycée National Léon MBA/Libreville)
142
ANNEXES V –
ECOSYSTEME DE L'INTEGRATION DES TIC A L'UOB
2013 – 2014

143
Génie civil
Télé Campus 22 11

11 Site Web 3 Réseau


3 wifi
Réseau fibre optique
Radio Campus
22 22

Data Center
Infrastructure 11
Communication
Numérique
Locaux Techniques 22

Ressources Environnement Equipement Centre


RESEAU Numérique de
Humaines Travail de reproduction 33
CAMPUS
RESEAU

CAMPUS
Environnement Technique Aménagement
Inscription Electronique Services sallesTéléprésence 11
11
Aménagement
Bibliothèque
1 virtuelle
1 Labo des langues 22
Aménagement
11 DINAL
salles multimedia
11
11 Messagerie
Mise aux normes des
11
Scolarix Salles de classes et de réunion
11 Mise aux normes
DNS 22
11 des Amphis
DHCP Légende
11 Télésurveillance
33
Priorité très élevée 11
22 E-Learning 144
Google APPS Priorité 22 Source : CRIR/UOB 2013 - 2014
22 élevée
Priorité moyenne 33
22 VO IP
ANNEXES VI –
PRESENTATION DU DINAL

145
Recto

Verso
1 - Dépliant du DINAL

146
ANNEXES VII –
PAGES DU DIAPORAMA SUR
LA PROCEDURE D'INSCRIPTION 2013 – 2014 ET L'ENVIRONNEMENT
NUMERIQUE DE TRAVAIL (ENT)

147
148
Diaporama expliquant la procédure d’inscriptions

à l’attention des usagers

149
ANNEXES VIII –
INFRASTRUCTURE RESEAU DE L'UOB

150
151
1 – Architecture réseau de l’UOB
(Vue des Switchs)

152
TABLE DES MATIERES
Dédicace..............................................................................................................................................................5
Remerciements....................................................................................................................................................6
Introduction générale........................................................................................................................................10
Première partie - Fondements de l'UOB...........................................................................................................13
Chapitre I - Éléments de méthodologie.............................................................................................................15
Section 1. Contexte de l'étude...........................................................................................................................15
 Contexte personnel et idéologique.......................................................................................................15
 Contexte scientifique...........................................................................................................................16
 Contexte d'intervention........................................................................................................................17
Section 2. Cadre théorique de la recherche.......................................................................................................18
 Contexte du débat scientifique.............................................................................................................18
 Théories de la connaissance dans l’histoire.........................................................................................19
 Solution retenue...................................................................................................................................19
Section 3. Méthodes d'enquête..........................................................................................................................20
1. Ce qui a été réalisé : le SWOT.............................................................................................................21
2. Ce qui reste à réaliser : la triangulation................................................................................................23
3. Limites.................................................................................................................................................24
Chapitre II – Une histoire de l'UOB basée sur quoi ?.......................................................................................25
Section 1. Un cadre théorique général des universités......................................................................................25
1. Définition du concept de « université »...............................................................................................25
2. Définition du concept de « communication »......................................................................................26
3. Combinaison des concepts « université »/« communication » : « communication universitaire »….27
Section 2. Une histoire générale des universités africaines francophones........................................................28
1. L'université africaine francophone : fait inédit....................................................................................28
2. L'université africaine francophone : produit d'un mimétisme..............................................................28
3. L'université africaine francophone : instrument de développement....................................................29
Section 3. Une histoire singulière de l'UOB.....................................................................................................30
1. De 1960 à 1990....................................................................................................................................30
2. De 1990 à 2010....................................................................................................................................31
3. Depuis 2010.........................................................................................................................................32
Chapitre III – Un modèle organisationnel de quel ordre ?................................................................................33
Section 1. Matériel et méthode.........................................................................................................................34
1. L'université en tant que bureaucratie...................................................................................................35
2. L'université en tant qu'anarchie organisée..........................................................................................36.

153
3. L'université par son mode de prise de décision....................................................................................37
Section 2. Résultats de la recherche..................................................................................................................38
Section 3. Discussions.......................................................................................................................................39
1. Divergences, convergences et « gabonitudes »....................................................................................40
2. Limite de l'étude...................................................................................................................................41
3. Synthèse partielle.................................................................................................................................42

Deuxième partie – Une université confrontée aux mutations du monde actuel................................................43


Chapitre I – Les influences externes.................................................................................................................45
Section 1. La mondialisation.............................................................................................................................45
 La société de l'information et de la communication............................................................................45
 La société des savoirs et/ou société de la connaissance.......................................................................46
 L'économie du savoir...........................................................................................................................48
Section 2. Le mouvement de Bologne..............................................................................................................48
1. La genèse.............................................................................................................................................48
2. Les mécanismes...................................................................................................................................49
3. La problématique.................................................................................................................................50
Section 3. Le cadre national..............................................................................................................................52
1. Le contexte...........................................................................................................................................52
2. La problématique.................................................................................................................................52
3. Les enjeux............................................................................................................................................53
Chapitre II – Les bouleversements du cadre ancien..........................................................................................55
Section 1. Les rendements et l'efficacité de l'enseignement supérieur..............................................................55
1. Les rendements de l'enseignement supérieur africain..........................................................................56
2. L'efficacité de l'enseignement supérieur africain.................................................................................57
3. Le changement de paradigme de formations .................................................................................58
Section 2. La qualité de la formation et les conditions d’encadrement............................................................58
1. La qualité de la formation....................................................................................................................58
2. Les conditions d’encadrement.............................................................................................................59
3. Les TIC dans les modalités d’encadrement.........................................................................................61
Section 3. Les infrastructures............................................................................................................................61
1. Le renouvellement des infrastructures mobilières et immobilières.....................................................61
2. La construction des infrastructures réseaux.........................................................................................62
3. L'acquisition des infrastructures numériques.......................................................................................63
Chapitre III – Les bienfaits de la conversion à la communication....................................................................65

154
Section 1. Affirmer l'identité de l'université......................................................................................................66
1. La communication sur l'image institutionnelle de l'université.............................................................66
2. La création d'une image de marque......................................................................................................67
3. La valeur de marque.............................................................................................................................68
Section 2. Conforter la légitimité de l'université...............................................................................................69
1. Les universités en quête de reconnaissance.........................................................................................70
2. La marque comme outil de cohésion et d'appartenance......................................................................71
3. L'équilibre de l'écosystème de l'enseignement supérieur.....................................................................72
Section 3. Redorer l'image de l'université.........................................................................................................73
1. La communication marketing..............................................................................................................74
2. La communication pour différentes « cibles » et tâches......................................................................75
3. La communication par les TIC.............................................................................................................77

Troisième partie – Organisation et structuration d'un champ de communication original pour l'UOB............79
Chapitre I – Des définitions générales de la communication universitaire.......................................................81
Section 1. Qu'est-ce qu'un réseau de campus ?.................................................................................................81
1. Définitions............................................................................................................................................81
2. Conception du réseau de campus.........................................................................................................83
3. Interconnexion du réseau de campus...................................................................................................84
Section 2. Comment se présente le réseau de campus de l'UOB ?...................................................................86
 La structure en charge du réseau de campus........................................................................................86
 Les ressources au service du réseau de campus...................................................................................87
 Le schéma du réseau de campus..........................................................................................................88
Section 3. Quelle est l'utilité d'un réseau de campus ?.........................................................................................89
 Au niveau de la communication.........................................................................................................89
 Au niveau des universités.................................................................................................................91
 Au niveau des individus....................................................................................................................91
Chapitre II – La professionnalisation de la communication de l'UOB.............................................................93
Section 1. Qu'est-ce que l'écosystème numérique de l'UOB ?........................................................................93
1. Concept d'écosystème..........................................................................................................................93
2. Objectif/Intérêt d'un écosystème..........................................................................................................94
3. Applications.........................................................................................................................................95
Section 2. Comment se présente l'écosystème de l'UOB ?...............................................................................96
1. Au plan général et théorique................................................................................................................97
2. Au plan particulier...............................................................................................................................98

155
3. Au plan structurel...................................................................................................................99
Section 3. Qui peut définir l'écosystème de l'UOB ?......................................................................100
1. Les étudiants.........................................................................................................................100
2. Les enseignants et les personnels administratifs..................................................................101
3. Les tierces personnes............................................................................................................102
Chapitre III – Le tournant avec les nouveaux acteurs......................................................................104
Section 1. Présentation de l'ENT et du DINAL...............................................................................105
Section 2. Fonctionnement de l'ENT et du DINAL..........................................................................105
Section 3. Compétences requises pour la promotion de l'ENT et du DINAL.................................107

Conclusion........................................................................................................................................108
Bibliographie....................................................................................................................................111
Annexes............................................................................................................................................120

156

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