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Et Toc. Le Meilleur Des Réparties (O. Clodong. Mille Et Une Nuits, 2015)

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Sommaire

Olivier Clodong
Et toc !
Le meilleur des réparties pour moucher les emmerdeurs,
les cons, les prétentieux et autres ennuyeux

À vous le dernier mot ! – Faire face aux cons – Rembarrer les emmerdeurs
– Clouer le bec des prétentieux – Faire taire les mauvaises langues –
Fulgurances féminines – Mufleries masculines – Inspirations de profs – Le
coin des ados – Briller en soirée – Se défendre au bureau – Séduire ou
éconduire – Répliques sur le physique – Variations autour de la table –
Épistoliers de haut vol – Réparties historiques – Pour la postérité –
Générique : Auteurs et interprètes cités ;Sources bibliographiques ;Sources
filmographiques ;Sources numériques

Du même auteur
OLIVIER CLODONG
no 644


Notre adresse Internet :www.10001nuits.com

© Mille et une nuits, département de la Librairie Arthème Fayard,


janvier 2015 pour la présente édition.
ISBN : 978-2-755-50670-9
OLIVIER CLODONG

Et toc !

Le meilleur des réparties


pour moucher les emmerdeurs,
les cons, les prétentieux
et autres ennuyeux
À vous le dernier mot !

Combien de fois nous est-il arrivé de partager la table d’un imbuvable


prétentieux, méprisant tout ce qui n’est pas lui et se gargarisant de remarques
qu’il croit fines ? Le genre qui sait tout sur tout, qui a tout fait, tout vu et, bien
entendu, tout réussi dans sa vie…
Qui parmi nous n’a pas un jour été confronté à un de ces aigris qui passent
leur temps à se nourrir de l’échec des autres ? Le style qui cherche à nous
décourager et à nous mettre des bâtons dans les roues tant ils ne peuvent
supporter de nous voir portés par la joie de vivre…
Et lequel d’entre nous n’a pas croisé la route d’un de ces emmerdeurs dont
on croirait qu’ils sont sur Terre pour une seule chose : ennuyer le monde ?
Vous savez, le genre de casse-pieds doté de cette capacité inouïe à pomper
notre énergie et à nous empoisonner l’existence…
Bref, qui dans sa vie n’a pas entendu un flot d’inepties, n’a pas essuyé des
remarques mauvaises ou encaissé des plaisanteries acerbes sans parvenir à
trouver les mots pour répliquer ? Et qui, après coup, n’a pas été traversé par la
pensée qu’il aurait voulu avoir dans l’instant, ô combien tardive et frustrante :
« J’aurais dû répondre ça ! »
Rassurez-vous, rien n’est perdu ! Avoir de la répartie n’est pas inné…
Le répondant, cela s’apprend !
Nul n’est condamné à garder son esprit d’escalier. Pour bien se défendre et
contre-attaquer, les spécialistes recommandent de préparer des phrases types,
de se munir de quelques bonnes formules pouvant servir, le moment venu, de
répliques instantanées qui cloueront le bec de l’adversaire. Il faut savoir
s’armer et choisir ses armes.
Alors, quitte à s’inspirer du talent des autres et à s’approvisionner en bons
mots efficaces, capables de porter le coup décisif à l’envoyeur, autant le faire
en puisant dans ce qui se fait de mieux en la matière : les ripostes les plus
brillantes, les plus cruelles et surtout les plus drôles.
Je les ai compilées pour vous dans ce petit manuel des répliques qui font
mouche.
Elles émanent de ces maîtres de la répartie que sont nos acteurs, nos
politiques, nos scénaristes et nos humoristes, mais aussi de nos grands auteurs
et des épistoliers de haut vol, qui ne touchent jamais aussi juste que lorsqu’il
s’agit de batailler avec un provocateur.
À vous ensuite de vous les approprier et d’en faire bon usage.
Et vous verrez, après quelques réponses du tac-au-tac, on se surprend à
dire : « Et toc ! »

Olivier CLODONG
Faire face aux cons

Vous en avez assez de discuter avec cet imbécile de la plus belle eau qui
débite ânerie sur ânerie ?
Deux attitudes possibles :

1. Citer la réplique de Ryan O’Neal à Barbara Streisand dans le film What’s
Up, Doc ? :
– Ce sont les choses les plus idiotes que j’ai jamais entendues.

2. Vous éloigner, grand seigneur, après avoir choisi parmi ces réparties
cultes de Michel Audiard et avoir lancé la plus appropriée :
– Je ne parle pas aux cons, ça les instruit.
Ou :
– Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner !
Ou bien :
– Si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous
finirez sur la paille.


Dans la même veine, vous pouvez aussi reprendre cette sentence de Raimu
dans Marius :
– Quand on fera danser les couillons, tu ne seras pas à l’orchestre !

À moins que, comme Frédéric Dard, vous ne préfériez jouer l’ironie et faire
mine de laisser la victoire à votre interlocuteur :
– Ce sont toujours les cons qui l’emportent. Question de surnombre !


… Et si l’imbécile en question se rebiffe, en disant que vous l’insultez,
enfoncez calmement le clou en convoquant derechef Frédéric Dard :
– Traiter son prochain de con n’est pas un outrage, mais un diagnostic.
La boucle est bouclée !


Un excité vous apostrophe : « Vous êtes le dernier des derniers ! »
Approuvez, fataliste :
– Et oui, toujours le meilleur pour la fin !


Un trouble-fête vous accable des pires qualificatifs : « Abruti, pauvre type,
espèce de nul… »
Fiez-vous à Molière qui, dans Les Femmes savantes, fait dire à Trissotin :
– Vous prêtez sottement vos qualités aux autres !
Ce qui s’appelle un retour à l’envoyeur !


Il peut arriver à chacun de se faire invectiver sans raison et sans préavis.
Dans ce cas, mieux vaut (pour l’insulté) posséder une bonne dose d’humour et
un art consommé de la réplique. Il y a quelques années, à Bormes-les-
Mimosas, où est situé le fort de Brégançon, lieu de villégiature estivale des
présidents de la République, un individu interpelle Jacques Chirac à la sortie
de la messe : « Connard ! »
Tout sourire, le chef de l’État se dirige tranquillement vers l’énergumène et
lui serre la main, lui disant :
– Enchanté, moi c’est Jacques Chirac !
Belle leçon de sang-froid et de répartie, non ?

Cette forme de riposte est du reste un classique qui fait mouche à chaque
fois. On la trouve déjà en 1897 sous la plume d’Edmond Rostand dans Cyrano
de Bergerac :
LE VICOMTE : Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule !
CYRANO (faisant comme si le vicomte venait de se présenter) : Ah ? Et moi,
Cyrano-Savinien-Hercule de Bergerac…
Et maintenant, à vous de jouer…

Vous pouvez aussi inciter le con qui vous fait face à se taire, et ce de
diverses manières.
À la façon de Pierre Desproges :
– Il vaut mieux se taire et passer pour un con, plutôt que de parler et de
ne laisser aucun doute à ce sujet.
Manière Coluche :
– De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se
taisent…
Façon Frédéric Dard (encore lui) :
– Le con ne perd jamais son temps, il perd celui des autres.
Méthode Philippe Geluck :
– Quand un muet est con, cela ne se remarque pas.

Il peut également nous arriver d’avoir affaire à plusieurs indélicats en
même temps ! Dans cette circonstance, le mieux est encore de prendre congé
de la troupe en déclamant cette sentence féroce du même Philippe Geluck :
– Un groupe de loups, c’est une horde.
Un groupe de vaches, c’est un troupeau.
Un groupe d’hommes, c’est souvent une bande de cons !

Ou encore cette superbe maxime de Chateaubriand, dont raffolait l’ancien
Premier ministre Raymond Barre :
– Il y a des moments dans la vie où il faut être économe de son mépris
vu le grand nombre de nécessiteux !

Ou bien cette amusante réplique tirée du film Cinq jours en juin, de Michel
Legrand :
– La connerie, quand elle commence à pleuvoir, il faut un sacré
parapluie !
Ou encore cet adage du regretté Jean Yanne :
– Si le gouvernement créait un impôt sur la connerie, il serait tout de
suite autosuffisant.
Imparable dans tous les cas !

Imaginons à présent que vous tombiez sur le con de référence, celui que
l’on désigne du doigt tellement il est caractéristique, le con typifié. Comment
décrire à un ami le degré de bêtise d’un tel individu ?
Très simple…

En utilisant cet aphorisme :
– Si la connerie avait une gradation, il en serait l’échelle de Richter.

En s’inspirant du mot de Claude Chabrol :
– J’ai discuté avec un gars qui m’a fait comprendre que la bêtise est
infiniment plus fascinante que l’intelligence… L’intelligence a des limites,
la bêtise n’en a pas !

Ou, option plus élaborée, se calquer sur le dialogue mythique entre Jean
Gabin et Bernard Blier dans Le cave se rebiffe :
– J’ai rencontré un type l’autre jour, grand, brun, l’air très con.
– Ça court les rues les grands cons…
– Oui, mais celui-là, c’est un gabarit exceptionnel ! Si la connerie se
mesurait, il servirait de mètre étalon. Il serait à Sèvres !

Ou encore, en songeant à Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) dans Le
Dîner de cons, implorant son kinésithérapeute, le Professeur Sorbier
(Christian Pereira), de le soulager de son tour de reins pour qu’il puisse
maintenir son « dîner de cons » prévu le soir même :
– Docteur, j’ai un con de classe mondiale ce soir, je vous en supplie,
faites quelque chose !

Mais souvenez-vous du point essentiel, on est toujours le con de
quelqu’un ! Il faut savoir retourner la situation quand on vous le fait sentir.
Rembarrer les emmerdeurs

Pour vous débarrasser de ce casse-pieds qui a le don de gâcher votre soirée


depuis deux bonnes heures, pensez à la jolie sentence d’Albert Einstein :
– Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce
qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue.

Ou à celle-ci, tout aussi belle, signée Honoré de Balzac :
– Voyez-vous, Monsieur, la bêtise a deux manières d’être : elle se tait
ou elle parle. La bêtise muette est supportable.

Ironique mais plus risqué, vous pouvez aussi jouer le second degré en
reprenant et détournant cette réplique tirée du film Casablanca :
– Je sens, très cher, que nous vivons le début d’une très belle amitié.

Face à cette personne pénible qui vous empoisonne l’existence, vous
disposez du classique :
– Je n’ai rien compris à ce que vous avez essayé de me dire, mais je n’ai
probablement pas perdu grand-chose.

Ou bien vous pouvez tester ce jugement très provocateur d’Alexandre
Dumas :
– J’aime mieux les méchants que les imbéciles, parce qu’ils se reposent.

Ou bien opter pour une forme moins agressive, plus ronde et plus littéraire,
avec cette pensée de Montesquieu :
– Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en
longueur…

Vous pouvez aussi citer Lao Tseu, ce qui aura le mérite de faire méditer
votre interlocuteur et devrait vous laisser tranquille un moment :
– Celui qui parle de trop et raffine sur tout ne connaîtra jamais la paix.

Ou Raymond Queneau :
– Il y a toujours des gens qui trouvent quelque chose à ne rien dire !

Voire… oser Platon :
– Les sages parlent parce qu’ils ont quelque chose à dire ; les imbéciles
parce qu’ils ont à dire quelque chose.
Et toc !


Dans la catégorie « balourds », on peut être confronté :

1. Au pointilleux qui coupe les cheveux en quatre.
Recours possible, la phrase de Voltaire qui disait de Marivaux :
– Il pèse des œufs de mouche dans une balance en toile d’araignée.

2. Au beau parleur assommant qui ne sait pas s’arrêter.
À son contact, l’humour de Pierre Dac peut faire office d’arme fatale :
– Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux
principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la
fermer avant de l’ouvrir.
(Toutefois, dur à mémoriser. Nous recommandons de vous entraîner.)

Tout comme l’ironie de Philippe Bouvard, qui permet de surcroît de jouer
avec le second degré :
– C’est déjà assez triste de n’avoir rien à dire. Si en plus il fallait se
taire !

L’emmerdeur se trouve souvent près de nous ! L’emmerdeur, c’est notre
prochain. Notre voisin par exemple, celui qui ne sait plus quoi inventer pour
venir sonner à notre porte. Dans cette situation, sortir la réplique légendaire du
film Le père Noël est une ordure. C’est un modèle d’humour :
LE VOISIN (MONSIEUR PRESKOVICH) : Je vois que vous êtes occupé, je dérange,
je pourrais peut-être redescendre à l’occasion ?
PIERRE (THIERRY LHERMITTE) : Oui ! Redescendez plutôt à ce moment-là,
Monsieur Preskovich. On sera plus tranquille, on sera plus relax, si ça se
trouve, on sera même pas là, donc y a pas de problème…

Précaution scénique : prendre un air occupé en ouvrant la porte.


Parmi les plus lourdauds des emmerdeurs, il y a ceux que l’on qualifie
trivialement de « chiants », qui nous bassinent avec leur unique sujet de
préoccupation. Il ne faudrait pas que nous n’en « profitions » pas. Comme
François Pignon (Jacques Brel) dans le film L’Emmerdeur, qui vient ressasser
ses déboires conjugaux à son voisin de chambre d’hôtel, Milan (Lino
Ventura), tueur à gages qui a besoin de se concentrer pour exécuter un
« contrat » depuis la fenêtre de sa chambre :
– Ma femme, elle allait le voir tous les jours. Elle s’allongeait sur le divan.
Normalement, normalement, il aurait dû rester dans son fauteuil, lui. C’est
toujours comme ça, le malade est sur le divan et le docteur est à côté, dans son
fauteuil. Il pose des questions, il prend des notes. Normalement, c’est comme
ça que ça se passe chez un psychiatre. Eh bien là, pas du tout ! Hop, tout le
monde sur le divan ! Et moi, je payais 60 francs de l’heure… Je ne vous
dérange pas au moins à vous raconter tout ça, Monsieur Milan ?

Face à ce style d’emmerdeur hors catégorie, on subit, on accuse le coup, et
comme ce poète inconnu du Web, Lauragael, dans le poème « Les
emmerdeurs », on imagine des formules imprécatoires pour les vouer aux
gémonies :
Casse-pieds de tous poils, toujours je vous méprise
Et je rêve pour vous de sinistres tourments.
Enchaînés dans un sac ou dans une valise,
Que je balancerais aux remous d’un torrent.

Vous iriez comme ça de rochers en cailloux
Jusqu’à vous échouer sur quelque îlot désert
Et là, pour une fois, vous seriez entre vous,
À chercher la bagarre, à piquer les desserts.


Devant celui qui s’écoute parler, on peut être tenté de fermer discrètement
les paupières, c’est bien humain après tout… et désobligeant. Si vous êtes pris
en flagrant délit d’ennui, rappelez-vous cet échange entre Churchill et un
député britannique :
LE DÉPUTÉ : Monsieur Churchill serait-il en train de dormir pendant que
je parle ?
CHURCHILL : Si seulement…
Savoureux !


Une astuce pour ceux qui en ont assez de se faire alpaguer par les vendeurs
à la sauvette… L’un d’eux demande un jour à l’acteur Jacky Gleason :
« Pardon, Monsieur, voulez-vous acheter un billet de tombola pour
l’Église ? »
Réponse de Gleason :
– Non merci, que voulez-vous que je fasse d’une Église ?
À décliner selon la situation…

Histoire d’allonger un peu la sauce, évoquons pour terminer Juliette
Achard, femme de Marcel, auteur de comédies et de pièces de boulevard
notamment. Juliette était connue du tout-Paris pour se mêler des affaires de
tous et horripiler ses interlocuteurs. Si bien que Pierre Cardinal vint un jour se
plaindre auprès de Marcel Achard : « J’en ai assez de subir sans arrêt les
interventions intempestives de votre épouse. »
Réponse inattendue du mari :
– C’est vrai, mon cher Cardinal, c’est vrai que cette femme
m’emmerde. Mais je ne me souviens pas qu’elle m’ait jamais ennuyé !
De l’art de la nuance !
Clouer le bec des prétentieux

En général, le vaniteux a besoin de rabaisser l’autre pour se sentir supérieur.


Alors si au cours d’une soirée, l’un d’eux vous glisse dans la conversation un
très condescendant : « Finalement, vous êtes moins sot que vous n’en n’avez
l’air… », répliquez tel le baron Grégoire Ponceludon de Malavoy (Charles
Berling dans le film Ridicule) à la cour de Louis XVI :
– C’est toute la différence entre nous !
Victoire par KO assurée !


Un narcisse des temps modernes passe son temps à se mettre en avant…
Ramenez-le sur terre avec ce joli rappel à l’ordre, que l’on doit à Louis de
Bonald :
– Un homme peut n’être pas l’égal d’un autre homme, mais il est
toujours son semblable.

Ou avec celui-ci, plus cru, que l’on doit à Montaigne :
– Si haut que l’on soit placé, on n’est jamais assis que sur son cul !

Ou encore avec ce mot-ci, imagé, création de Michel Audiard dans le film
Fleur d’oseille :
– Le pire demi-sel, le plus tocard des traîne-lattes, se prend pour
Scarface. Rouler des mécaniques, c’est la maladie des hommes.


Exaspérant, ce m’as-tu-vu qui prétend être à la mode et crie haut et fort
qu’il est « tendance » ?
Pour le remettre à sa place, vous disposez de cette belle formule de Jean
Guitton, philosophe :
– Être dans le vent, c’est avoir le destin des feuilles mortes.


Pour moucher ce pédant, qui cache mal qu’il est tout autant un imposteur,
qui pousse du col et se met stupidement en avant, Woody Allen fournit la
riposte juste :
– L’avantage d’être intelligent, c’est qu’on peut toujours faire
l’imbécile, alors que l’inverse est totalement impossible.

Chamfort fournit une utile variante :
– Il vaut mieux être moins et être ce que l’on est.

Digne du plus bel uppercut !


Certains égos hypertrophiés aiment à rappeler qu’ils ne doivent rien à
personne. Il ne tient qu’à vous de les rembarrer à la manière de Marcel Aymé
épinglant un convive lors d’un dîner :
LE CONVIVE : Moi, Monsieur, je me suis fait tout seul.
MARCEL AYMÉ : Ah, Monsieur, vous déchargez Dieu d’une bien grande
responsabilité !


D’autres présomptueux aiment vanter leur galanterie : « Moi, j’ouvre
toujours la porte de ma voiture à une femme. »
Vous pouvez alors aisément casser leur effet en citant le prince Philip :
– Si un homme ouvre la portière de sa voiture à sa femme, on peut être
sûr d’une chose : ou bien c’est la voiture qui est neuve, ou bien c’est la
femme !


Chez certains vantards, la mégalomanie a tendance à augmenter avec les
ans. Dans les cas de manifestation de ce phénomène naturel, l’ironie et
l’autodérision sont les bienvenues et produisent un effet d’électrochoc.
Empruntez pour cela à Frédéric Dard sa jolie sentence :
– L’an dernier, j’étais encore un peu prétentieux, cette année, je suis
parfait !

Adaptez-la au besoin. Après tout, c’est pour un ami :
– L’an dernier, tu étais encore un peu prétentieux, mais cette année, tu
es parfait !


Lorsqu’il rencontre un prétentiard qui étale la culture qu’il n’a pas, un de
mes amis dégoupille du Boris Vian :
– C’est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le
besoin de faire chier le monde !

Et quand, pour me faire une idée précise du personnage en question, je lui
demande d’évaluer son niveau de prétention, il aime me faire cette réplique :
– C’est simple, ce type est l’homme le plus prétentieux au monde ;
tellement prétentieux que pour célébrer son anniversaire, il doit être du
genre à envoyer un télégramme de félicitations à sa mère !




Considérons avec Alphonse Allais qu’il peut être avantageux de porter un
titre nobiliaire. À condition de ne pas se sentir supérieur aux autres pour
autant ! Dans le cas contraire, l’échange suivant peut vous servir de modèle :
– Tu sais, être « de quelque chose », ça pose un homme…
– Oui, comme être « de Garenne », ça pose un lapin !


Dans les couloirs du Palais de Justice, bref échange entre un avocat très
demandé (et très vaniteux), et un de ses confrères en mal de clientèle :
– Mon pauvre vieux, je ne sais plus où donner de la tête : j’ai des
convocations pour des instructions aujourd’hui, demain et encore après-
demain…
– C’est étrange qu’avec tant d’instructions tu aies si peu d’éducation !
Particulièrement bien ajusté !


Du reste, rien ne nous empêche de nous moquer gentiment de la
mégalomanie de nos semblables. Prenez exemple sur l’animateur de télévision
Léon Zitrone, à qui l’on doit cette phrase d’une grande modestie :
– La popularité, c’est d’éternuer à l’écran et de recevoir le lendemain
des centaines de cartes postales avec écrit : « À vos souhaits ! »

À rappeler éventuellement à ceux à qui la célébrité monte à la tête comme
un rhume de cerveau.

Et voyez cette boutade, que l’on prête au général de Gaulle, faite en 1960
lors d’un Conseil des ministres à propos dudit Léon Zitrone :
– Messieurs, savez-vous ce qui m’est arrivé ce matin ? J’ai croisé Léon
Zitrone, je crois qu’il m’a reconnu !


Restons avec le Général, dans le rôle de la victime cette fois. En bon
dialoguiste, Michel Audiard savait « exécuter » avec froideur, mais aussi
rabaisser avec humour et finesse ! Dans le film Poisson d’avril, sa cible
s’appelle précisément de Gaulle, jugé un peu imbu de sa personne. D’où ce
délicieux dialogue entre le héros du film et un chauffeur de taxi :
– Il habite rue Charles-de-Gaulle.
– Je vois pas…
– Un grand… Militaire… Avec une drôle de voix.
Tout en allusion !


Un dernier modèle de réplique pour la bonne bouche… Talleyrand ne
débordait pas d’affection pour Chateaubriand, c’est le moins que l’on puisse
dire. À un ami qui lui demandait des nouvelles de ce dernier, Talleyrand
répliqua en se moquant tout à la fois de la disgrâce et de la vanité de
l’écrivain :
– Il croit qu’il devient sourd parce qu’il n’entend plus parler de lui !
Féroce.
Faire taire les mauvaises langues

Une anecdote d’abord, qui doit assurément servir d’étendard à


l’incontournable rubrique des mauvaises langues, qu’il faut savoir faire taire.
Le 30 novembre 1959, Winston Churchill fête bon pied bon œil ses quatre-
vingt-cinq printemps. Il est reçu au Parlement britannique où une cérémonie
est donnée en son honneur. Au beau milieu de la soirée, il entend derrière lui
un invité chuchoter à son voisin :
– Il paraît que le vieux est en train de devenir gaga…

Churchill, sans même se retourner, rétorque :
– Il paraîtrait même qu’il devient sourd !
On imagine l’embarras des deux langues de vipère.


Restons en Angleterre avec le conservateur Edward Heath, qui fut un jour
violemment et exagérément pris à parti par un tabloïd. Quelques jours plus
tard, dans les toilettes d’un restaurant londonien, il se retrouve côte à côte
avec le directeur du journal en question. Gêné, celui-ci tente de se dédouaner :
– Je regrette de vous avoir attaqué d’une façon aussi dure et un peu
injuste. Je vous prie d’accepter mes excuses…
Réponse de Heath :
– Je les accepte. Mais la prochaine fois, permettez-moi de souhaiter que
vous m’insultiez dans les lavabos [in the lavatory] et que vous vous
excusiez dans votre journal !


À un ami confronté aux hypocrites de son entourage professionnel, qui vous
dit : « Mon collègue n’arrête pas de me casser du sucre sur le dos… »
Vous pouvez dire :
– Tu sais ce que disait Hector Berlioz ? Collectionnez les pierres qu’on
vous jette, c’est le début de votre piédestal.

Vous pouvez aussi rappeler cette réplique de Sylvester Stallone alias Rocky
Balboa :
– Ce qui compte, ce n’est pas la force des coups que tu donnes, c’est le
nombre de coups que tu encaisses tout en continuant d’avancer.

Et le rassurer en lui expliquant avec humour que vous vivez la même chose
que lui :
– Tu sais, moi, on me casse tellement de sucre sur le dos que je
m’étonne de ne pas être encore devenu diabétique !


Pour réconforter un ami acteur malmené par la critique, évoquez Jean
Sibélius :
– Ne prête pas attention à ce que disent les critiques. Souviens-toi
qu’aucune statue n’a jamais été érigée à la gloire d’un critique.


Aux colporteurs de cancans en tout genre, rappelez ce joli proverbe
polonais :
– La vertu des vertus est de savoir tenir sa langue.

Ou cette maxime ivoirienne :
– Plus un homme a une langue de vipère, plus ses paroles sont amères.

Ou bien ce proverbe malgache :
– À ne pas garder sa langue, on trouve le malheur.

Ou encore celui-ci, français, qui a le mérite de la clarté :
– Langue bien réfrénée empêche de dire des bêtises.
Et toc !


Un ministre un peu gêné mais prenant son courage à deux mains adresse
cette remarque au fantasque Edgar Faure, président de l’Assemblée nationale,
dont le veuvage est encore récent :
– Monsieur le Président, on vous voit ces temps-ci avec des femmes
moins jeunes…

On attribue à Faure la réponse suivante :
– Mon cher ami, n’oubliez pas que je suis encore un peu en deuil…

À noter que, selon les sources, il existe une autre version de cet échange. Le
ministre en question aurait croisé Faure au bras d’une jeune femme qu’il
jugeait quelconque. Le dialogue aurait été celui-ci :
– Monsieur le Président, vous nous avez habitués à mieux…

Et la réplique du Président :
– Mon cher ami, n’oubliez pas que je suis en deuil…

Dans les deux cas, une belle leçon de répartie…


Elle court, elle court, la rumeur.
Cas n° 1. Une femme pas très jolie croise un jour le chemin de Talleyrand :
– Il paraît, Monsieur, que vous vous vantez d’avoir obtenu mes
faveurs…

Réplique cruelle mais efficace de Talleyrand :
– Oh non, Madame. Sûrement pas vanté. Accusé peut-être…
Bien joué !


Elle court, elle court, la rumeur.
Cas n° 2. Le 16 février 1899, le président Félix Faure meurt à l’Élysée dans
les bras de sa maîtresse Marguerite Steinheil. Dans Paris, les railleries se
répandent d’autant plus rapidement que la jeune femme n’est pas avare
d’interviews. Un journaliste de l’époque écrit même avec impertinence :
– Elle a abusé de sa langue et Félix Faure l’a laissée causer trop
longtemps.

Mais la réplique suprême est signée Georges Clemenceau, rendant cet
« hommage » au défunt :
– Il s’était cru César, il est mort Pompée !
Du grand art.


Dans les années 1980, l’homme d’affaires Bernard Tapie connaît de belles
réussites et son train de vie fait jazzer, quand il ne suscite pas certaines
médisances. Au point qu’il éprouve un jour le besoin de répondre de façon
imagée à ses détracteurs :
– Quand Rothschild achète un Picasso, on dit qu’il a du goût. Quand
Tapie achète un tableau, on se demande où il a trouvé les ronds…
Efficace.


Humour et carré blanc pour terminer.
Une réplique toute faite pour les dames, que l’on doit à Coluche :
– Il n’y a pas de femmes frigides, il n’y a que des mauvaises langues.

Et une pour les hommes, en mode autodérision, que l’on doit à Woody
Allen :
– Les femmes disent que je suis un mauvais coup. Ce sont vraiment de
mauvaises langues. Comment peuvent-elles dire ça en deux minutes ?
Fulgurances féminines

Si votre mari se réfère à Oscar Wilde : « Celui qui cherche une femme
belle, bonne et intelligente, n’en cherche pas une, mais trois », faites fuser la
réplique :
– Et sais-tu, mon chéri, comment on appelle un homme intelligent,
sensible et beau ? Une rumeur.
Et toc !


Une réplique pour les femmes en délicatesse avec leur mari jaloux. Les
relations entre le prince de Conti et son épouse n’étaient pas, c’est le moins
que l’on puisse dire, au beau fixe. Cette dernière multipliait du reste les
infidélités. Un jour, en partant, le prince lui dit :
« Madame, je vous recommande de ne pas me tromper durant mon
absence. »

La réponse ne se fit pas attendre :
– Monsieur, vous pouvez partir tranquille : je n’ai envie de vous
tromper que lorsque je vous vois.
Une répartie du tac-au-tac qui n’autorise guère la poursuite de la
conversation.


Dans sa pièce Douce Amère, adaptée au théâtre, Jean Poiret met en scène
les problèmes de couple, notamment la fatuité des hommes. Philippe (Jean
Poiret) est poussé dans ces retranchements par sa femme Élisabeth (Nicole
Courcel). Ne sachant comment s’en sortir, il tente de botter en touche avec la
traditionnelle formule :
« Chérie, tu es vraiment compliquée… »
La réplique d’Élisabeth ne tarde pas :
– Dès qu’un homme perd pied, sa ressource est de dire à la femme qu’il
aime : tu es compliquée !


Comme la technique de l’arroseur arrosé est largement éprouvée, je suggère
aux épouses de ne pas hésiter à faire preuve de misandrie en détournant à leur
profit quelques répliques misogynes d’un spécialiste du genre, Sacha Guitry.

Propositions d’adaptation.

1. – Ma femme et moi avons été heureux vingt-cinq ans. Et puis, nous
nous sommes rencontrés.
Qui donne tout simplement :
– Mon mari et moi avons été heureux vingt-cinq ans. Et puis, nous nous
sommes rencontrés.

2. – C’est une erreur de croire qu’une femme peut garder un secret.
Elles le peuvent, mais elles s’y mettent à plusieurs.
Qui devient :
– C’est une erreur de croire qu’un homme peut garder un secret. Ils le
peuvent, mais ils s’y mettent à plusieurs.

Autre citation assez proche :
– Si vous voulez que votre femme écoute ce que vous dites, dites-le à
une autre femme.

Qui devient tout logiquement :
– Si vous voulez que votre mari vous écoute, dites-le à un de ses
copains.

3. – Une femme ne quitte en général un homme que pour un autre
homme. Tandis qu’un homme peut très bien quitter une femme à cause
d’elle.
Qui, je trouve, sonne beaucoup plus juste en renversant les rôles :
– Un homme ne quitte en général une femme que pour une autre
femme. Tandis qu’une femme peut très bien quitter son homme à cause
de lui.

… Pour le plaisir, quelques autres sentences de Guitry détournées :
– Il faut s’amuser à mentir aux hommes, on a l’impression qu’on se
rembourse !
– Il y a des hommes dont l’infidélité est le seul lien qui les rattache
encore à leur femme.
– Un homme, on l’a dans ses bras, puis un jour sur les bras, et bientôt
sur le dos !


Celle qui, confrontée à une scène de rupture, se sent actrice dans l’âme,
peut rejouer à sa manière la scène du Jour se lève » de Marcel Carné…
François (Jean Gabin) a une liaison avec Clara (Arletty) et décide d’y mettre
fin :
FRANÇOIS : Je voudrais que tu gardes tout de même un bon souvenir de
moi, parce que tu sais, moi, je ne t’oublierai pas…
CLARA : Moi, si je pouvais t’oublier, je t’oublierais tout de suite, je te le
garantis. Des souvenirs, des souvenirs… Est-ce que j’ai une gueule à faire
l’amour avec des souvenirs ?
Impact assuré !


Comment faire comprendre à ce flirt d’un soir que l’aventure s’arrête là et
que vous ne voulez pas vous engager plus avant avec lui ?
Ce dialogue tiré du film La Crise, entre Isabelle (Zabou Breitman) et Didier
(Laurent Gamelon), vous fournit le texte intégral :
ISABELLE : Écoute Didier, je ne veux pas vivre avec quelqu’un, tu
comprends ? Ni toi ni personne, je ne veux pas. […] Je veux pouvoir
rentrer à n’importe quelle heure, manger sur un coin de table, inviter des
copains, faire le ménage seulement une fois par an si ça me chante…
DIDIER : Tout ça, tu pourras bien le faire, je vois pas où est le problème !
ISABELLE : Le problème, c’est que je ne veux pas d’un mec étalé dans
mon canapé qui baille en disant : « Qu’est-ce qu’il y a à bouffer ce soir ?
[…]
Je ne veux pas acheter la nouvelle BMW qui est fabuleuse et on paiera
les traites ensemble. […] Je ne veux pas tes chaussettes sales dans mon
panier à linge…

Je suis sûr que vous savez allonger la liste, vous n’aurez pas de mal à
trouver l’inspiration de ce côté-là. Avant la conclusion tranchante :

ISABELLE : Je ne veux pas, je ne veux pas.
Ta vie, c’est ta vie, ma vie, c’est ma vie.
Du cousu main…


La formule « femme au volant, mort au tournant » a la vie dure. Alors voici
une réplique très utile pour lui tordre le cou :
VOTRE INTERLOCUTEUR : Pourquoi la majorité des femmes conduisent-
elles mal ?
VOUS : Parce que la majorité des moniteurs d’auto-école sont des
hommes.


Autre cliché tenace : « Les femmes ont souvent la migraine le soir… »
À quoi l’actrice Sharon Stone répondait :
– Quand les femmes refusent de faire l’amour sous prétexte qu’elles
ont mal à la tête, il suffit de regarder la tronche de leur mari pour savoir
d’où vient la migraine.
Dur, dur !
Mufleries masculines

Toutes les femmes trouvent que leur mari n’en fait pas assez à la maison !
Alors Messieurs, voici une réplique signée Courteline, bien utile lorsqu’arrive
le temps des reproches :
ELLE : Tu ne pourrais pas te bouger un peu et m’aider plus que tu ne le
fais ?
VOUS : Ma chérie, la femme ne voit jamais ce que l’on fait pour elle :
elle ne voit que ce que l’on ne fait pas.
Pas certain toutefois que cela suffise…


Si, par catastrophe, vous oubliez l’anniversaire de votre femme, tentez
d’éteindre l’incendie en lui certifiant que c’est la première et la dernière fois
que cela se produit. Un engagement que vous devriez pouvoir tenir :
1. D’une part, parce que, selon la formule de Michel Galabru, lorsqu’on
oublie l’anniversaire de sa femme, en général, on s’en souvient la fois
d’après :
– J’ai un truc pour se souvenir de la date d’anniversaire de votre
femme : il suffit de l’oublier une fois !

2. D’autre part, parce que, l’année suivante, en vrai gentleman, il ne vous
restera qu’à citer Jacques Audiberti :
– Ma chérie, un bon mari ne se souvient jamais de l’âge de sa femme
mais de son anniversaire, toujours…

Il se peut aussi que l’ennui gagne votre couple. Si, hélas, cela vous arrive,
voyez cette réplique d’anthologie de Jean Gabin (alias Pépé) à sa compagne
Inès (jouée par Line Noro), dans Pépé le moko :
INÈS : Tu t’ennuies avec moi ?
PÉPÉ : Deux ans que je suis avec toi, ça commence à faire un compte
rond, tu sais. Ben, mets-toi à ma place. Inès le matin, Inès le midi, Inès le
soir ! T’es pas une femme, t’es un régime !
Évidemment, ce n’est pas cette réplique qui arrangera les choses…


Certaines femmes ont la folie des grandeurs (les maris voient sûrement de
quoi je parle). Une bonne parade à adapter est la réponse du général de Gaulle
à son épouse lors d’une visite au Louvre, tandis qu’Yvonne admire les toiles
signées Renoir et Degas :
YVONNE DE GAULLE : Ah Charles, quelle joie si nous pouvions avoir de
telles œuvres à la maison…
LE GÉNÉRAL : Mais enfin Yvonne, quand voulez-vous que je trouve le
temps de peindre ?


Et lorsque la carte bleue chauffe un peu trop, les maris peuvent aussi jouer
l’ironie en citant Sacha Guitry :
– La réussite, pour un homme, c’est d’être parvenu à gagner plus
d’argent que sa femme n’a pu en dépenser.

Ou Raymond Devos :
– Quand Rockefeller a demandé à sa bonne de devenir sa femme, elle a
dit oui. Quand j’ai demandé à ma femme de devenir ma bonne, elle a dit
non !


Votre femme s’inquiète de vos conversations de couple qui s’espacent ?
Adaptez donc du Jules Renard :
– Il y a deux ans que je n’ai pas parlé à ma femme, c’était pour ne pas
l’interrompre.
P.-S. réservé aux hommes : n’oublions pas que Dieu a créé l’homme avant
la femme pour lui permettre de placer quelques mots.


Une réplique plus recommandable, pour le cas où votre compagne vous
reproche de ne plus suffisamment la regarder. On la doit à Antoine de Saint-
Exupéry et celle-ci, vous pouvez l’utiliser sans crainte :
– Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble
dans la même direction.


En cas de dispute avec votre conjointe, s’il y a de l’eau dans le gaz,
réfléchissez tout de même à deux fois avant de citer Raymond Devos :
– Si tu étais belle, je me serais déjà lassé. Tandis que là, je ne me suis
toujours pas habitué.
Ce qui s’appelle jeter de l’huile sur le feu.


S’il s’agit d’une mésentente intime, voyez cet échange très drôle, même s’il
tourne à la muflerie. On le doit à la duchesse de Choiseul et à son époux, qui
n’avaient pas la même conception des soirées en tête à tête. Le duc préférait la
lecture (sans toutefois se refuser de fréquenter d’autres femmes par ailleurs)
tandis que la duchesse regrettait d’être négligée par son mari. Ce qui donna
lieu à cet échange savoureux :
ELLE : Je voudrais être un livre, ce serait ma seule chance d’être
feuilletée par vous tous les soirs…
LUI : Je vous préférerais en almanach, ma chère ! J’en pourrais
changer tous les ans.


Votre compagne est autoritaire à l’excès et cela vous pèse… Faites-le lui
savoir avec l’humour d’Eugène Labiche :
– Chérie, tu es tellement directive que lorsque je rédigerai mon
testament, je commencerai par ces mots : « Voici mes premières
volontés… »


Les maris qui les ont testées sont catégoriques : les répliques qui suivent
sont à connaître mais à ne surtout jamais utiliser, sauf à vouloir déclencher
une guerre nucléaire conjugale !

À ne travailler que devant la glace…
ELLE : Je suis déprimée, je me trouve horrible à regarder, trop grosse,
ridée, pas jolie… J’ai besoin d’un compliment.
LUI : Tu as une bonne vue !

En confidence sur l’oreiller…
ELLE : Chéri, tu m’as été fidèle ?
LUI : Souvent.

En tête-à-tête…
ELLE : Dis-moi ce que tu préfères, une femme jolie ou une femme
intelligente ?
LUI : Ni l’une ni l’autre, ma chérie, tu sais bien que je n’aime que toi !

En soirée…
LUI : Ma chérie, le champagne te rend vraiment jolie…
ELLE : Mais je n’en ai pas bu une seule coupe !
LUI : Oui mais moi, j’en suis à ma dixième.

À la campagne…
ELLE : Demain, c’est l’anniversaire de nos trente ans de mariage. Pour
la circonstance, on pourrait tuer le cochon ?
LUI : Pourquoi ? C’est pas de sa faute !

En randonnée…
ELLE : Ce paysage me laisse sans voix !
LUI : Parfait ! Nous campons ici.

Enfin, clin d’œil à Josiane Balasko et Thierry Lhermitte dans le film Nuit
d’ivresse…
ELLE : Cette robe me va comme un gant…
LUI : Comme un moufle, plutôt !
Inspirations de profs

À cet élève de 3e qui traîne des pieds pour réviser ses cours avant le
contrôle du lendemain, sur le mode : « J’ai pas besoin de bosser mon exam, je
suis suffisamment fort… », reprenez à votre compte cette jolie formule de
Thomas Edison :
– Le génie, c’est 1 % d’inspiration et 99 % de transpiration.

Ou celle-ci, très simple, de Cervantès :
– La préparation constitue la moitié de la victoire.

Ou celle-là, également très simple, de Félix Leclerc :
– Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des réussites.

Ou cette autre, du basketteur américain Magic Johnson :
– Le talent ne suffit pas. À part quelques rares exceptions, les meilleurs
joueurs sont les plus gros travailleurs.


Le jeu sur le langage est un procédé efficace pour qui cherche une formule
qui fait mouche. Alors à cet élève qui a oublié de vous remettre sa rédaction et
vous promet de vous l’écrire :
– Demain sans faute…
Répondez avec l’ironie de l’essayiste Rivarol :
– Ne vous tracassez pas : écrivez-moi comme vous en avez l’habitude.
Du grand art !


Si c’est le style de la rédaction qui pose problème, voyez cette inspiration
géniale de Georges Clemenceau à destination de Georges Mandel, son
collaborateur à la présidence du Conseil. Bien que très érudit, Mandel
éprouvait les pires difficultés à rédiger les discours de son patron. Si bien
qu’un jour Clemenceau le convoqua et lui dit :
– Écrire, ce n’est pas sorcier : des phrases courtes avec un sujet, un
verbe, un attribut.
Après un bref silence, il enchaîna avec humour :
– Et lorsque vous voudrez ajouter un adjectif, vous viendrez me
trouver !


Si le problème tient dans le caractère creux et insipide du devoir, puisez
votre inspiration dans le film Quai d’Orsay en rapportant cette réplique du
ministre Alexandre Taillard de Worms (Thierry Lhermitte) au jeune Arthur
Vlaminck (Raphaël Personnaz), son collaborateur chargé de la rédaction des
discours :
– Pas d’étalage de culture flasque. Enlevez le gras. Je veux du muscle,
du tendon, du nerf. Le contraire du haricot de mouton, quoi !
Plutôt efficace, non ?

À cet élève qui, en cours d’arts plastiques, donne visiblement et
volontairement dans la médiocrité, la réplique de Michel (Fabrice Luchini)
dans le film Profs est un modèle du genre :
MICHEL : Qu’est-ce que vous faites, vous exactement ?
L’ÉLÈVE : Je sais pas…
MICHEL : Vous attendez peut-être que je vous le dise ? Faire le con en
espérant que celui qui regarde sera intelligent, c’est bon quand on est
célèbre… Pour vous, c’est encore un peu trop tôt !


Les annotations des professeurs sur les copies sont une forme de réplique.
Certaines, drôles et imaginatives, sont dignes des meilleurs dialoguistes.
Celle-ci par exemple :
DANS UN DEVOIR DE GÉOGRAPHIE : Les continents sont à la dérive.
COMMENTAIRE DU PROFESSEUR : Visiblement, il n’y a pas qu’eux !

Ou cette autre :
EN INTRODUCTION D’UNE DISSERTATION DE PHILOSOPHIE : Puis, dans notre
troisième partie, nous nous demanderons quel intérêt il y a à comparer le
conflit entre l’idéaliste Platon et le matérialiste Démocrite.
COMMENTAIRE DU PROFESSEUR : Aucun !

Ou celle-là :
DANS UN DEVOIR D’HISTOIRE : Jules Ferry a rendu les maîtresses gratuites
et obligatoires.
COMMENTAIRE DE L’ENSEIGNANTE : Un peu d’humour ne fait pas de mal.
Merci beaucoup !

Ou encore celle-ci :
DANS UN DEVOIR SUR LES PRISONS : Un prévenu est quelqu’un qu’on a mis
au courant.
COMMENTAIRE DU PROFESSEUR : Me voilà informé moi aussi !


Sans oublier ces quelques annotations professorales relevées sur des
bulletins de note :
– La greffe avec le radiateur est en train de prendre…
– La plupart du temps dans les nuages, n’en redescend que sous forme
de perturbation.
– Participe au bavardage, tente de progresser… vers la porte quand ça
sonne.
– Confond la Seconde et la marche arrière.
– Un vrai touriste aurait au moins pris des photos !


Beaucoup d’élèves se découragent devant la difficulté d’un exercice :
« C’est trop dur, j’y arriverai jamais, c’est trop compliqué pour moi… »
Vous disposez alors de plusieurs répliques pour leur remonter le moral.

Version « sagesse » avec Confucius :
– Confronté à la roche, le ruisseau l’emporte toujours, non par la force,
mais par la persévérance.

Version « on touche au but », avec Thomas Edison :
– Beaucoup d’hommes ayant échoué ne savaient pas à quel point ils
étaient proches du succès quand ils ont abandonné.

Version « prise de conscience », avec Jim Rohn :
– Si vous voulez vraiment y arriver, vous trouverez un chemin. Si vous
ne voulez pas, vous trouverez une excuse.

Ou version « humour », avec Coluche :
– Comme le disait John F. Kennedy : « Ne vous laissez pas abattre ! »


Une réplique passe-partout, que l’on doit à un professeur de SVT, pour le
cas où un élève oublie son livre ou sa tablette numérique :
– Monsieur, j’ai oublié mes affaires…
– Et ce matin, tu as mis tes chaussures ?

Et si le même élève cherche encore à se défausser :
– Je suis désolé Monsieur, mais je n’ai pas votre mémoire…
Convoquez Marcel Proust :
– Apprenez que la mémoire est comme le reste, elle se cultive. On en a
si l’on veut.


Autre réplique amusante proposée par un professeur de chimie :
LE PROFESSEUR : Que signifie la formule HNO3 ?
L’ÉLÈVE : Je l’ai sur le bout de la langue, Monsieur.
LE PROFESSEUR : Alors crachez-le vite, c’est un acide nitrique.


À cet étudiant qui tente d’entrer discrètement dans l’amphithéâtre par la
porte du fond alors que votre cours a débuté depuis plus d’une demi-heure,
lancez, ironique :
– Vous êtes en avance pour le prochain cours !

Et en réponse à cet autre étudiant (à moins que ce ne soit le même) qui vous
demande à quelle note il peut prétendre à l’issue de son oral, dites, fataliste :
– À pas grand-chose. Il n’y a pas beaucoup de lacunes dans votre
ignorance.

Ou plagiez Jean Jaurès, qui disait de Justin Germain Casimir de Selves,
ministre des Affaires étrangères de la IIIe République, qui avait une
compétence toute relative pour le poste :
– Votre ignorance est encyclopédique…
Le coin des ados

Si vos parents vous font la morale, la jolie réplique tirée du film Mélodie en
sous-sol peut momentanément vous tirer d’affaire :
– Ton père et moi, tu nous feras mourir de chagrin…
– Tant mieux ! Comme ça, on ne retrouvera pas l’arme du crime.


Pour le cas où vos parents vous accablent de travail supplémentaire une fois
vos devoirs terminés, surprenez-les en citant Courteline :
– L’homme n’est pas fait pour travailler. La preuve, c’est que ça le
fatigue !

Ou Boris Vian :
– Papa, maman, le travail est l’opium du peuple et je ne veux pas
mourir drogué.

Ou encore Edgar Bergen :
– Travailler dur n’a jamais tué personne. Mais pourquoi prendre le
risque ?

Ou Didier Nordon :
– Vu les efforts qu’on exige des enfants, il n’y a pas beaucoup d’adultes
qui seraient capables d’être enfants !


Une réplique pour élèves moyens face au premier de la classe, tirée d’une
scène de la série télévisée Soda, entre les glandeurs Slimane (William
Lebghil) et Adam (Kev Adams) et le bon élève un peu lunaire Ludo (Gaël
Cottat) :
SLIMANE : Combien t’as eu à ton contrôle de maths ?
LUDO : 16 sur 20.
ADAM : 16 sur 20 ? C’est du racisme anti-potes, ça !


Si vos parents comparent vos performances à celles du petit génie du
collège, en ces termes :
– Pourquoi tu ne travailles pas comme lui ? Tu as vu ses résultats ? Il
est drôlement doué…

Là, pas d’hésitation, faites du Cocteau :
– Un enfant prodige, c’est un enfant dont les parents ont beaucoup
d’imagination.
La citation devrait faire son effet…


Si votre ambition est de devenir sportif de haut niveau, chanteur ou acteur
de cinéma, il y a fort à parier que la remarque parentale soit :
– Apprends un vrai métier d’abord et on verra après.

Dans ce cas, citez le regretté Robin Williams (Le Cercle des poètes
disparus, Will Hunting, La Nuit au musée 3…) qui, recevant l’Oscar en 1998,
déclara :
– Je remercie mon père qui est là-haut et qui un jour m’a dit, quand je
lui ai dit que je voulais devenir acteur : « Formidable mais trouve-toi
quand même une profession de remplacement, comme tourneur-
fraiseur ! »


À ce vieux tonton qui vous fait la leçon : « Tu n’as jamais souffert, toi, tu
ne sais pas ce que c’est que la guerre… », répondez en citant Romain Gary :
– Un journal a écrit que ce qui manque aux jeunes, c’est une bonne
guerre ; ce qui ne nous apprend rien sur les jeunes, mais en dit long sur
les vieux.

Et si ce même tonton vous reproche de ne pas encore avoir de but dans la
vie, appelez une fois n’est pas coutume Jean Cocteau à la rescousse :
– La jeunesse sait ce qu’elle ne veut pas dans la vie avant de savoir ce
qu’elle veut.
Victoire assurée !


Une réplique qui peut vous servir en classe…
Un professeur à ses élèves :
– S’il ne vous reste qu’une heure à vivre, comment la passeriez-vous ?

Réponse :
– S’il ne me reste qu’une heure à vivre, je la passerai dans cette classe,
car elle me paraîtra une éternité.
À utiliser de préférence en fin d’année scolaire…


L’utilisation incorrecte ou déformée d’un mot peut vous placer en situation
délicate. Si une telle mésaventure vous arrive et que votre professeur vous
reprend devant toute la classe, inspirez-vous du dialogue entre Monsieur
Edmond (Louis Jouvet) et Madame Raymonde (Arletty) dans Hôtel du Nord :
MADAME RAYMONDE : Oh, t’as pas toujours été autant fatalitaire.
MONSIEUR EDMOND : Fataliste.
MADAME RAYMONDE : Si tu veux, le résultat est le même.

Dans un oral sur l’évolution climatique par exemple, cela donnerait :
VOUS : La tempête était si forte qu’elle a provoqué des coupes sombres
dans les forêts.
VOTRE PROFESSEUR : Des coupes claires.
VOUS : Si vous voulez, mais le résultat est le même pour les arbres.

Vous pouvez aussi piéger votre prof en posant la bonne question au bon
moment. Comme l’a fait cet élève par exemple :
LE PROFESSEUR : Le philosophe Bertrand Russell disait à juste titre que
l’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens
sensés pleins de doutes.
L’ÉLÈVE : Vous en êtes certain, Monsieur ?

LE PROFESSEUR : Absolument certain.



Si c’est le mot « grave », fréquemment utilisé, que votre prof ne comprend
pas, donnez-lui la définition claire proposée par Alex (Kev Adams) à Antoine
(Franck Dubosc) dans le film Fiston :
– « Grave », c’est une expression qui veut dire « oui » mais en exagéré.
En plus fort.
Limpide !


Autre réplique utile, dans le cas (fréquent) des parents qui dramatisent tout,
celle de Martin (interprété par Jean-François Stévenin) dans le film Les maris,
les femmes, les amants de Pascal Thomas :
– N’oublions pas que les vrais problèmes sont à Beyrouth !
À adapter selon l’actualité du moment avec la bande de Gaza, la Libye, la
Syrie…

On peut être élève à tout âge. Alors gardez en mémoire cet échange fameux
entre Louis Jouvet (professeur) et François Périer (jeune élève) :
– Si Molière voit comment tu interprètes ton Dom Juan, il doit se
retourner dans sa tombe.
– Comme vous l’avez joué avant moi, ça le remettra en place !
Briller en soirée

À la fin d’une soirée ennuyeuse, au moment de prendre congé, et si vous


n’avez pas envie de mettre les formes, citez Groucho Marx :
– J’ai passé une excellente soirée, mais ce n’était pas celle-ci.

Ou préférez Paul Claudel :
– De tous les plaisirs, quand il n’en reste plus, il reste toujours celui de
se lever de table après un repas ennuyeux !

Si c’est la tête de votre interlocuteur qui ne vous revient pas, prenez cette
autre formule du même Groucho Marx :
– Je n’oublie jamais un visage, mais je ferai une exception dans votre
cas.

Si le lendemain, on vous demande : « Alors ? Comment s’est passé ce
repas ? », adaptez la réponse fameuse d’Alexandre Dumas à un ami :
– Oh, fort bien, mais sans moi, je m’y serais cruellement ennuyé…


Dans le même ordre d’idée, comment jeter un froid dans un dîner qui vous
pompe l’air… En plagiant Vladimir Nabokov !
Ce qui donne le dialogue suivant :
UN CONVIVE : Alors, que vous inspire notre conversation ?
VOUS : Pour être tout à fait sincère, elle me fait penser aux discussions
de classe qui consistent à laisser vingt lourdauds et deux prétentieux
parler avec leur professeur de quelque chose qu’aucun d’entre eux ne
comprend !
Idéal pour quitter prématurément l’assemblée…


Mais le mieux, pour éviter une soirée barbante, reste encore de ne pas s’y
rendre ! Pour vous décommander, vous pouvez jouer la carte de la réponse par
SMS, drôle et franche :
– Tu arrives dans combien de temps ?
– Impossible venir. Mensonge suit par mail.


Rien de pire lors d’un apéritif ou d’un cocktail que de devoir subir la
conversation du type qui parle tant et plus d’un sujet qu’il ne connaît
manifestement pas. Dans ce cas, ajustez à l’interlocuteur et au sujet cette
formule de Laurent Fabius :
– Parler de social à Nicolas Sarkozy, c’est comme parler de cinéma à
une caméra de vidéosurveillance !
Ce qui donne par exemple :
– Parler de littérature avec vous, c’est comme parler de cinéma à une
caméra de vidéosurveillance !

Autre formule recyclable, celle du radical de gauche Jean-Michel Baylet :
– Les écologistes sont à la politique ce que Gloria Lasso est au
rock’n’roll.

Qui peut devenir :
– Vous êtes à la conversation de salon ce que Gloria Lasso est au
rock ’n’ roll.

Sinon, il vous reste encore cette pensée qui aura le mérite de vous fâcher
une fois pour toutes avec votre interlocuteur :
– La vitesse de la lumière étant supérieure à la vitesse du son, bien des
gens ont l’air brillant jusqu’à ce qu’ils ouvrent la bouche…
Définitif, je vous dis !


Il y a l’énergumène que l’on a tous croisé au moins une fois dans notre vie,
qui pose des questions pour le seul plaisir d’en poser, du genre :
– Tu ferais quoi, toi, si tu étais roi ?
Ça m’est arrivé il y a quelque temps. Pour me dégager de la situation, j’ai
cité Tristan Bernard :
– Ben, si j’étais roi, je me méfierais des as !


Il y a aussi le spécialiste des questions niaises et sans intérêt. Face à lui, un
remède simple. Ironisez en convoquant Coluche :
– Je veux bien vous répondre des choses intéressantes, mais il faudrait
me poser des questions intelligentes.


Et puis, il y a les questions « marronnier » qui reviennent en boucle dans les
soirées. Pour celles-là, quelques biscuits à emporter dans votre musette :
– Quelle différence faites-vous entre l’amitié et l’amour ?
– Une différence énorme : c’est le jour et la nuit ! (Pierre Benoit)

En ce qui concerne vos ascendants (à adapter) :
– De qui descendez-vous ?
– Moi, je ne descends pas, je monte. (Adolphe Thiers)

Et aussi, laconiquement :
– Pourquoi répondez-vous toujours à une question par une autre
question ?
– Pourquoi pas ? (Georges Bernanos)

Mais encore :
– Tu as aimé cette pièce ?
– Non, pas beaucoup. Il faut dire que je l’ai vue dans de mauvaises
conditions, le rideau était levé… (Marcel Achard)

Et enfin :
– Cette jeune femme respire la vertu, non ?
– Oui, mais elle s’essouffle vite. (Georges Feydeau)


Visualisez à présent ce pot de colle qui cherche à s’agripper aux invités les
uns après les autres. Vous savez, le type « sparadrap » que vous ne
connaissiez pas quelques secondes plus tôt mais qui veut absolument vous
tutoyer… Dans ce cas de figure, une réplique simple, expérimentée en son
temps par François Mitterrand avec un militant socialiste :
LE MILITANT : Si on se tutoyait ?
MITTERRAND : Si vous voulez…


Restons dans la politique. À votre maire (ou votre député), que vous croisez
lors d’une cérémonie et à qui vous demandez d’agir sur un problème précis
pour lequel il vous propose de créer un groupe d’étude, rappelez cette superbe
formule de Georges Clemenceau :
– Un chameau ? Un cheval dessiné par une Commission parlementaire.


Votre ami(e) vous rejoint en retard pour la pièce de théâtre que vous deviez
voir ensemble.
Consolez-le (la) à la manière de Tristan Bernard :
– Ah, j’ai manqué le premier acte…
– Rassure-toi, l’auteur aussi !


Dans ce pub à la mode, bondé, qui diffuse le match de rugby France-
Angleterre, finale du Tournoi des Six Nations, un sujet de Sa Majesté vous
nargue de plaisanteries peu finaudes… Renvoyez-le dans ses « 22 » en citant
Pierre Desproges :
– Les deux caractéristiques essentielles de l’Anglais sont l’humour et le
gazon. L’Anglais tond toujours son gazon très court, ce qui permet à son
humour de voler au ras des pâquerettes.
En principe, ça devrait le calmer !
Se défendre au bureau

Votre boss ne vous a pas vraiment à la bonne ces temps-ci et il vous refuse
une promotion. Inspirez-vous de cet échange, déjà éprouvé, qui fait mouche :
LE BOSS : Je connais vos limites, vous n’êtes pas fait pour cette
responsabilité.
VOUS : Toutes proportions gardées, si on s’était fié aux premiers
jugements du professeur de mathématiques d’Albert Einstein, on aurait
manqué une belle chance d’avoir le plus grand physicien à ce jour.


De même, si votre supérieur hiérarchique critique injustement la qualité de
votre travail :
– Votre dossier n’est ni fait ni à faire, il est bâclé…

Ne jouez pas les Caliméro de bureau en vous laissant écraser, mettez-le
devant ses responsabilités comme ceci. Une phrase plate, du type : « C’est
peut-être que vos consignes n’étaient pas suffisamment claires » n’est peut-
être pas la meilleure option. Citez, de manière plus inattendue, Jacques
Prévert :
– Les sorciers, lorsqu’ils font de terrifiantes conneries, on accuse
toujours l’apprenti.

Ou encore Lao Tseu :
– Tout objectif flou se traduit en ânerie précise.


À présent, si votre chef ne vous donne pas toutes les clés du problème pour
réussir votre mission et vous reproche, après coup, d’oublier en route une
partie des objectifs, sur le mode :
– Tu n’as pas retenu ce que je t’ai dit, tu n’as pas fait ce que je t’ai
demandé.

Tentez de lui faire comprendre d’où vient le problème en répliquant à la
manière de Benjamin Franklin :
– Tu me dis, j’oublie.
Tu m’enseignes, je me souviens.
Tu m’impliques, j’apprends.

Ou à la façon d’Arturo Toscanini :
– Il y a deux sortes de chef d’orchestre : ceux qui ont la partition dans
la tête et ceux qui ont la tête dans la partition.
Dans les deux cas, la petite leçon peut produire le déclic escompté !


Une réplique passe-partout, quand l’un de vos collègues vous provoque à la
machine à café :
– Tu n’apportes pas grand-chose à la boîte ces derniers temps…
– C’est vrai, je me contente de me mettre à ton niveau.

Et si ce même collègue devient un jour le bras droit du patron, retournez à
la machine à café, où vous pourrez vous faire un petit plaisir en plaçant le mot
de Mathurin Régnier :
– Les fous sont, aux échecs, les plus proches des rois.

Ou, plus drôle, en récitant le « Théorème du pistonné » mis au point par le
journaliste Bruno Masure :
– Tout protégé de la direction plongé dans une entreprise subit une
poussée de bas en haut au moins égale au volume d’incompétence
déplacé.


Une réplique bien utile vis-à-vis du collègue qui tente systématiquement de
vous refiler ses dossiers à problèmes : « Tu ne voudrais pas traiter le cas Untel
à ma place, j’ai pas le temps de m’en occuper… »
Montrez-lui que vous n’êtes pas dupe :
– Tu sais, moi aussi j’ai lu Pierre Dac : ne jamais remettre au
lendemain ce que l’on peut faire faire le jour même par un autre.


Aujourd’hui, c’est réunion de service. À l’ordre du jour : comment réduire
les coûts de production de l’entreprise. Votre exaspérant collègue « Monsieur
je sais tout », spécialiste du « y’a qu’à, faut qu’on », agace l’équipe avec ses
balivernes. À vous de jouer en proposant :
– Il est possible de faire de substantielles économies en supprimant la
climatisation de l’entreprise : il suffirait de mettre d’un côté du bâtiment
tous ceux qui brassent de l’air et de l’autre, tous ceux qui nous le
pompent.
Succès assuré auprès de vos autres collègues !


Au collègue tête-brûlée qui se lance sans préparation dans un dossier, au
risque de nuire à l’efficacité de l’entreprise, rappelez cette jolie formule
d’Abraham Lincoln :
– Si je disposais de neuf heures pour abattre un arbre, j’en emploierais
six pour affûter ma hache.

Ou ce proverbe africain, drôle et imagé :
– Il ne faut jamais jouer à saute-mouton avec un rhinocéros.
Autrement dit, mieux vaut bien évaluer le risque avant de se lancer.


Pour un collègue en proie au doute après un échec, qui ressasse : « Je me
suis planté, je ne m’en remettrai pas… », convoquez Winston Churchill :
– Aucun succès n’est jamais final, un échec n’est jamais fatal. C’est le
courage de continuer qui compte.

Oui bien Napoléon Bonaparte :
– Notre plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se
relever chaque fois que l’on tombe.

Ou encore Bill Gates :
– La plus grande source de progrès, c’est l’échec. Félicitons-nous
d’échouer car c’est une opportunité de nous améliorer.

Ou Michael Jordan :
– J’ai réussi parce que j’ai échoué plus que quiconque.


Et pour ce collègue sympa mais débordé qui renonce devant l’ampleur de la
tâche, qui déclare : « J’y arriverai jamais, j’sais même pas par où
commencer… », visez Montherlant :
– Bien des choses qui paraissaient de grands problèmes n’en sont plus
quand on a le nez dessus.

Ou ce joli quatrain :
Commence par faire le nécessaire
Puis fais ce qu’il est possible de faire
Et tu réaliseras l’impossible
Sans même t’en apercevoir.


Il est aussi des répliques qui peuvent clouer le bec au découragement et qui
sont sympathiques.
Séduire ou éconduire

Un jeune homme novice dans le domaine de la séduction demande un jour à


Jules Renard :
– Comment faire pour plaire aux femmes ?

Conseil de l’écrivain :
– Dites-leur ce que vous ne voudriez pas qu’on dise de la vôtre !


Si une jeune femme s’aperçoit de vos regards appuyés et vous demande :
– Pourquoi me dévisagez-vous ainsi ?

Reprenez à votre compte la superbe réponse d’Edgar Faure :
– Madame, je ne vous dévisage pas, je vous envisage.


Dans le même style, voyez cet échange mémorable. Un soir à l’Opéra,
Alexis Piron, poète de son état (XVIIIe siècle), se trouve assis au côté d’une
jolie dame à la réputation sulfureuse. Constatant qu’il la fixe avec insistance,
la belle s’adresse à lui :
– Allez-vous cesser, Monsieur, de me considérer ainsi ?
– Sachez, Madame, que je vous regarde, mais ne vous considère pas !
Un peu vache tout de même…


Un soir d’automne, vous invitez votre charmante voisine de palier à boire
un verre. Mais par étourderie, vous oubliez le rendez-vous. Mieux vaut alors
anticiper la prochaine fois que vous la croiserez dans l’escalier ! Voyez la
jolie pirouette de Benjamin Franklin, à qui pareille mésaventure est arrivée un
soir de novembre :
ANNE-CATHERINE DE LIGNIVILLE : N’auriez-vous pas oublié notre rendez-
vous ?
BENJAMIN FRANKLIN : Certes non, Madame. J’attendais simplement que
les nuits fussent plus longues…
Bien joué !


On le sait, les hommes qui cherchent à séduire ne font pas toujours dans la
dentelle. Et cela ne date pas d’hier. Voyez comment la comtesse de Fleury,
qui eut certes beaucoup d’hommes dans sa vie, répliqua à Napoléon venu vers
elle, avec de « gros sabots » :
NAPOLÉON : Alors Madame, vous aimez toujours autant les hommes ?
LA COMTESSE : Oui, Sire, surtout quand ils sont bien élevés.
Et vlan !


Fort heureusement, les hommes savent aussi se montrer fins d’esprit. La
danseuse Isadora Duncan, qui poursuivait de ses assiduités l’écrivain George
Bernard Shaw, lui déclara un jour :
– Quel miracle ce serait d’avoir un enfant ensemble. Imaginez qu’il ait
ma beauté et votre intelligence…
Réponse ciselée de Shaw :
– Bien sûr, mais supposez que ce soit le contraire !


Un ou une inconnu(e) vient s’asseoir à côté de vous sur un banc et engage
la conversation :
– Il fait beau aujourd’hui, c’est agréable ce soleil…
La réplique pour fermer la conversation (mais ai-je besoin de vous la
souffler ?) :
– Oui, il fait beau.
A contrario, on peut poursuivre l’échange sur un mode qui oscille entre
surréalisme et ironie :
– Oui, le temps est superbe. Qu’allez-vous faire aujourd’hui, en
profiter pour sortir un peu ?


Les hommes célibataires qui sortent en bande ont en général des objectifs
de soirée faciles à deviner. Ils sont bien résumés dans cette réplique du film
Les Barbouzes :
– Les ordres sont les suivants : on courtise, on séduit, on enlève et en
cas d’urgence… on épouse !

Alors pour vous, Mesdames, voici quelques répliques types pour éconduire
l’homme en mission-commando :
JOSEPH CALLEIA (ACTEUR) : J’aimerais bien savoir quelle sorte de femmes
tu es ?
MAE WEST (ACTRICE) : Malheureusement, je ne donne pas d’échantillon.

Et :
– Où étiez-vous durant toute ma vie ?
– Où je serai exactement pour le reste de vos jours ? Dans vos rêves !

Et aussi :
– Votre visage doit faire tourner quelques têtes…
– Et le vôtre doit retourner quelques estomacs !

Un grand classique :
– Alors, on va chez toi ou chez moi ?
– Les deux : tu vas chez toi et je vais chez moi.

Et encore :
– J’irai au bout du monde pour vous…
– Mais promettez-vous d’y rester ?

Une avant-dernière :
– Je crois que je pourrai vous rendre très heureuse !
– Pourquoi, vous partez ?

Et une dernière :
– Enfin quoi, je ne vous inspire donc rien ?
– Si, Monsieur, et un sentiment fort noble : l’horreur du péché !


Ce dialogue authentique entre un amoureux transi et la comédienne
Augustine Brohan, sociétaire de la Comédie-Française, peut aussi être une
source d’inspiration :
L’AMOUREUX : Augustine, faites-moi l’aumône d’un peu d’amour…
AUGUSTINE BROHAN : Pardonnez-moi, mon cher, mais j’ai déjà mes
pauvres.
Dur à encaisser !

À noter que la sœur d’Augustine, Madeleine Brohan, possédait elle aussi un
sens aigu de la répartie. Elle termina sa vie à Paris au dernier étage d’un
immeuble si bien que ses courtisans arrivaient chez elle tout essoufflés… :
– Madeleine, pourquoi donc habites-tu aussi haut ?
– Parce que c’est le dernier moyen qui me reste pour faire battre le
cœur des hommes !


Autre échange historique délicieux, celui qui met en scène l’écrivain
Fontenelle, qui a vécu presque cent ans et est resté vert jusqu’à sa mort. À
quatre-vingt-dix ans, il croise dans un escalier une jeune femme plutôt
charmante qu’il approche d’un peu près :
LA JEUNE FEMME : Ah, Monsieur de Fontenelle, reculez d’un pas ou je
hurle !
FONTENELLE : Hurlez, hurlez donc Mademoiselle, cela nous fera honneur
à tous les deux !


Ultime échange, récent celui-ci. Dans les années 1990, Valérie Trierweiler
est une jeune et séduisante journaliste politique. Un jour, dans la célèbre salle
des Quatre-Colonnes, à l’Assemblée nationale, Dominique Strauss-Kahn,
alors député du Val-d’Oise, se dirige vers un petit groupe de chroniqueurs
parmi lequel elle se trouve…
DSK : Alors, comment se porte la plus jolie journaliste de Paris ?
VALÉRIE TRIERWEILER : Je croyais que c’était Anne Sinclair !
De la répartie de haut vol…
Répliques sur le physique

Un échange célèbre entre le très maigre écrivain George Bernard Shaw et le


corpulent Premier ministre britannique Winston Churchill :
CHURCHILL : À vous voir, tout le monde pourrait penser que la famine
règne en Angleterre…
SHAW : Et à vous voir, tout le monde pourrait penser que c’est vous qui
en êtes la cause !


Plus généralement, pour faire face aux moqueries liées aux rondeurs, cette
répartie pleine d’ironie de l’acteur Peter Ustinov est du genre efficace :
– Que l’on meurt gros ou maigre, la différence, c’est pour les porteurs !


Une réplique peu glorieuse pour les « goujats ». Lady Nancy Astor, icône
féministe, apostrophe un jour Winston Churchill :
– Monsieur Churchill, vous êtes ivre !

Réponse de Churchill :
– Et vous, Madame, vous êtes laide… Mais moi, demain, je serai sobre !


Dans le même style, on retiendra la réplique de Groucho Marx à une dame
plutôt laide qui tentait d’obtenir ses faveurs :
LA DAME : Ah, que j’aime la nature…
GROUCHO : vous avez bien du mérite, chère Madame, après tout ce
qu’elle vous a fait !
À utiliser avec tact toutefois…

Votre beau-frère passe son temps à vous rappeler qu’il est plus grand que
vous ? Renvoyez-le dans ses buts en adaptant une réplique du général de
Gaulle, homme grand et grand homme, ici en proie à un individu qui le
dépassait de quelques centimètres… :
– Mon général, je suis plus grand que vous !
– Plus grand avez-vous dit ? Vous êtes simplement plus long. Ne pas
confondre…
Tout en nuance !

On se moque de votre petite taille ?
Pensez à la formule célèbre du « père » de Coluche… :
– Dans la vie, y’a pas de grands, y’a pas de petits. La bonne taille, c’est
quand les deux pieds touchent bien par terre !


Si à l’inverse, c’est votre grande taille que l’on raille, dites avec humour à
la façon de Peter Ustinov :
– Je plains les gens petits : ils sont les derniers à savoir quand il pleut.


Les premières rides, comme les premiers cheveux blancs, sont souvent
l’objet de mises en boîte de la part des copains. Alors, si le sujet vient sur la
table, la réplique de l’actrice américaine Billie Burke permet de couper court :
– L’âge ne compte pas, à moins d’être un fromage.


Un timbre de voix particulier est parfois source de sarcasmes. En pareil cas,
la technique du « ça aurait pu être pire », basée sur l’autodérision, peut
s’avérer efficace. Cette réponse de Roselyne Bachelot à Nicolas Canteloup
fournit un bon canevas :
NICOLAS CANTELOUP : J’ai réussi à imiter votre voix quand j’ai entendu
une vieille porte grincer chez moi…
ROSELYNE BACHELOT : Heureusement que ce n’était pas en entendant
votre lavabo se vider !


À décliner selon les circonstances, par exemple :
– Ce que ton parfum est fort…
– Tu as raison, au Brésil on s’en sert pour tuer les termites.


Aux États-Unis, lors d’un reality show, un vétéran de la Seconde Guerre
mondiale, exhibant sa jambe de bois, interpelle le génial guitariste Frank
Zappa :
– Si j’en juge par vos cheveux longs, vous êtes une fille…
Réponse de Zappa :
– Et si j’en juge par votre jambe de bois, vous êtes une table.
Retour à l’envoyeur !


Le poète du XVIIIe siècle Lebrun-Pindare ne mâchait pas ses mots. Il se
moqua un jour de la bêtise et du tour de taille de l’écrivain Pierre Baour-
Lormian en déclamant ce distique :
Sottise entretient l’embonpoint
Aussi, Baour ne maigrit point !


Il s’attira la réplique de Baour-Lormian (finalement pas si bête que ça !) :
Lebrun, de gloire se nourrit.
Aussi, voyez comme il maigrit !



Joute du même acabit entre Corneille et la du Parc, célèbre comédienne de
son temps. Corneille, qui a alors cinquante-cinq ans, tombe éperdument
amoureux de la jeune et jolie actrice qui refuse ses avances. D’où cet échange
d’aigreurs, en vers s’il vous plaît :
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.


Qui suscite la réponse de la belle :
Il se peut qu’un jour je sois vieille
C’est entendu, mais cependant,
J’ai vingt-huit ans, mon vieux Corneille,
Et te dis « Merde » en attendant !



Au Théâtre-Français, le général de Gaulle et Georges Pompidou assistent à
une représentation. À l’entracte, ils se rendent ensemble aux toilettes assouvir
une envie pressante. Alors qu’ils se retrouvent côte à côte devant les urinoirs,
le Premier ministre, soucieux de ne pas laisser s’installer un silence gênant,
fait une allusion maladroite au spectacle :
– Belle pièce, mon général…
Alors de Gaulle, espiègle :
– Regardez devant vous, Pompidou !
Variations autour de la table

Vous venez de dîner dans un restaurant plutôt chic, avec une addition plutôt
choc, mais le résultat n’est pas à la hauteur de votre attente. Au moment de
vous apporter la note, le serveur s’enquiert de votre satisfaction :
– Le repas vous a plu, Monsieur ?

Tentez alors d’adapter la sentence ciselée du critique gastronomique
Curnonsky :
Voyez-vous, si le potage avait été aussi chaud que le vin, le vin aussi vieux
que la poularde, et la poularde aussi grasse que la maîtresse de maison, cela
eût été à peu près convenable.


Ou celle-ci, plus brève, de Jean Cocteau :
Tout était froid, sauf le champagne.


Si comme moi, vous êtes agacé par les fautes d’orthographe grossières qui
pullulent sur les cartes des restaurants, rien ne vous empêche de titiller
gentiment le garçon (lui n’y est pour rien !) à la manière d’Alphonse Allais :
– Donnez-moi, pour commencer, une faute d’orthographe…
– Il n’y en a pas, Monsieur Allais.
– Alors, dans ce cas, pourquoi les mettez-vous sur le menu ?


Une réplique toute faite pour ceux qui terminent leur repas en ayant encore
faim… Celle de Gioacchino Rossini, qui a laissé son nom à la célèbre recette
de tournedos, achevant une collation trop frugale à son goût :
LE GARÇON : J’espère que vous nous ferez bientôt l’honneur de dîner à
nouveau ici…
ROSSINI : Mais bien sûr. Et tout de suite si vous voulez !


Vous pouvez aussi vous inspirer de Tristan Bernard qui, dans un salon de
thé servant, par souci du profit, les gâteaux coupés en deux, avait désigné du
doigt un baba au rhum et demandé :
– S’il vous plaît, je prendrais volontiers un « ba ».

Libre à vous sinon d’adapter cette commande, plus triviale, de l’actrice
Greta Garbo :
– Donne-moi un whisky et un verre de ginger ale. Et sois pas radin !
Réplique célèbre pour être la première prononcée par Garbo dans son
premier film parlant, Anna Christie, en 1930.


Un petit plaisir à se faire en quittant un grand restaurant. Au moment de
passer devant l’hôtesse d’accueil, dites à la personne qui vous accompagne :
– Leurs lentilles avaient quand même un sacré goût de poisson !
Et observez l’expression du visage de l’hôtesse !
Un précédent : Albert Marquet, chez Maxim’s.


Une anecdote sympathique rapportée par Sacha Guitry. Avec Alphonse
Allais, nous étions ensemble à la terrasse d’un café à Toulon, et le mistral s’en
donnait à cœur joie. Est venu le moment de passer commande :
LE GARÇON : Messieurs, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?
ALLAIS : Deux quinquinas et moins de vent, je vous prie.


Si c’est l’orchestre d’ambiance qui n’est pas à la hauteur, reprenez cette
savoureuse réponse de Jean Yanne au maître d’hôtel d’un restaurant russe qui
lui demandait ce qu’il aimerait que l’orchestre lui joue :
– S’ils veulent vraiment me faire plaisir, qu’ils jouent aux dominos !
Un petit bijou !


Si c’est l’entourage que vous trouvez un peu pesant, consolez-vous, et par
la même occasion ceux qui vous accompagnent, en citant Frédéric Dard :
– Quand j’entends discourir des cons au restaurant, je suis affligé.
Mais je me console en songeant qu’ils pourraient être à ma table.


Pas toujours facile de partager équitablement entre copains un sandwich ou
une cannette de bière. Voyez le duo comique Laurel et Hardy pour la
réplique :
OLIVER HARDY : Mais tu as complètement vidé le verre ! Nous étions
supposés le partager moitié-moitié…
STAN LAUREL : Je ne pouvais pas faire autrement, ma part était au fond !


Impossible dans ce chapitre de ne pas faire référence à cette réplique culte
immortalisée par l’humoriste Popeck, dans l’un de ses célèbres sketchs : dans
un restaurant parisien, Georges Feydeau interpelle le maître d’hôtel car il
manque une pince au homard qui vient de lui être servi.

LE MAÎTRE D’HÔTEL : Monsieur, c’est probablement qu’il l’a perdue en se
battant…
FEYDEAU : Dans ce cas, apportez-moi le vainqueur, pas le vaincu !


Victor Hugo voyageait beaucoup. En 1836, il passa une nuit plutôt
mauvaise dans un hôtel-restaurant du pays de Bray. Il laissa ce quatrain sur le
livre d’or de la maison, petit poème dont vous pourrez vous inspirer à
l’occasion :
Au diable ! Auberge immonde. Hôtel de la punaise.
Où la peau le matin se couvre de rougeurs
Où la cuisine pue, où l’on dort mal à l’aise
Où l’on entend chanter les commis voyageurs !


Quelques années plus tard, Hugo fut à nouveau confronté à la même
mésaventure, cette fois à l’auberge de La Hure à Laon. Son séjour lui inspira
ces quelques vers que vous pourriez aujourd’hui laisser à votre tour sur
Internet, à la rubrique « Avis des clients » :
Hôtelier chez qui se fricasse
L’ordure avec la saleté,
Gargotier chez qui l’on ramasse,
Soupe maigre et vaisselle grasse,
Et tous les poux de la cité,
Ton auberge, comme ta face,
Est « hure » pour la bonne grâce,
Et groin pour la propreté.
Épistoliers de haut vol

« L’esprit, comme la balle de tennis, acquiert une efficacité plus grande et


un impact plus redoutable lorsqu’il vient en réponse à un coup initial de
l’adversaire » écrit Claude Gagnière dans son ouvrage Pour tout l’or des mots.
C’est particulièrement vrai à l’écrit ! Voyez (et adaptez à l’envi) ces retours
spirituels à l’envoyeur…


Il est de notoriété publique que l’écrivain George Bernard Shaw et Winston
Churchill ne s’appréciaient guère. Désireux d’épingler sir Winston sous
l’apparence d’une politesse, le dramaturge lui envoie un jour le pli suivant :
Veuillez trouver ci-joint deux places pour la première de ma nouvelle
pièce. Venez avec un ami… si toutefois vous en avez un.

Par retour de courrier, Churchill répond avec ce billet d’anthologie :
Cher Maître, étant absent de Londres, je ne pourrai pas venir à la
première représentation de votre pièce. Mais je viendrai volontiers à la
seconde… si toutefois il y en a une.


Vous êtes comédien et un critique vous malmène injustement ?
Répondez-lui via votre page Facebook par ce quatrain emprunté à l’acteur
Silvain qui, en son temps, eut fort à faire avec le critique Paul Léautaud :
Ce monsieur qui toujours bougonne,
mériterait des coups de pied
dans un endroit de sa personne,
qui le représente en entier.



… Et si d’aventure, le nom du critique se termine par une consonance en
« on », alors vous êtes chanceux ! Il vous suffit en effet d’adapter
l’épigramme, célèbre entre toutes, par laquelle Voltaire régla son compte au
critique Fréron :
L’autre jour, au fond d’un vallon,
Un serpent mordit Jean Fréron.
Que pensez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva !



Rien ne vous empêche aussi d’adapter ce pli assez clair dont on prête la
rédaction à Tristan Bernard :
Monsieur, je me trouve dans la pièce la plus exiguë de mon
appartement, et le siège où je me tiens est en porcelaine.
J’ai devant moi le texte de votre critique parue hier, et dans un instant,
il sera derrière moi.


Les Académiciens Pierre Loti et Victorien Sardou ne s’aimaient pas
beaucoup. Devant un jour écrire à Sardou qui habitait Marly-le-Roi, Pierre
Loti confia la missive à un messager avec, sur l’enveloppe, la contrepèterie
suivante :
Monsieur Victorien Sardy
À Marlou


Sardou lui répondit en employant le même procédé. L’enveloppe portait
l’inscription suivante :
Monsieur Pierre Loto
Lieutenant de Vessie

Il venait assurément de marquer un point décisif !




Alfred de Musset et George Sand, eux, s’aimaient beaucoup. Ils
correspondaient parfois par acrostiches, ce qui donnait lieu à de succulents
échanges versifiés. Pour comprendre le message caché, il convient de ne
retenir que le premier mot de chaque vers.
Alfred de Musset :
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d’un cœur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire,
Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots :
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
George Sand :
Cette insigne faveur, que notre cœur réclame,
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.

À une invitation mondaine ainsi libellée : « Mon salon sera pavé de jolies
femmes », l’auteur de boulevard Marcel Achard répondit par ce bristol :
J’arrive ventre à terre.


Le romancier Alexandre Dumas fils envoie un jour à l’actrice Madeleine
Brohan deux billets en loge pour la première de sa pièce. Mais la loge n’est
pas bien placée et l’écrivain joint aux invitations le mot d’excuse suivant :
Ne m’en veuillez pas, on fait ce qu’on peut et non ce qu’on veut.

La réponse de l’actrice fuse le lendemain avec cette carte :
J’ai vu votre pièce, je suis bien de votre avis.


George Bernard Shaw retourne un jour à un jeune auteur le manuscrit que
celui-ci lui a fait parvenir, avec cette superbe condamnation :
Votre texte est à la fois bon et original. Malheureusement, les parties
qui sont bonnes ne sont pas originales, et les parties qui sont originales ne
sont pas bonnes.


Le 2 juin 1900, l’historien Gustave Geoffroy annule au dernier moment un
déjeuner prévu avec Georges Clemenceau. Le motif est peu crédible : le
mariage soudain de son cousin. Épistolier hors pair, le « Tigre » prend sa
plume et répond avec ironie et fantaisie :
Cher ami, un mot de vous ce matin m’apprend qu’un mariage d’un
cousin s’est décidé depuis hier ! Je serai peut-être en état de reprendre
notre projet de déjeuner manqué aux environs de vendredi ou de samedi.
En ce cas, je vous écrirai. Mais votre cousin qui se marie si rapidement
est capable d’avoir non moins rapidement une progéniture. Alors vous
serez de baptême ! À bientôt tout de même. Cordialement. Georges
Clemenceau.


Violoniste au talent immense, Jacques Thibaud était régulièrement invité
dans les dîners mondains. Les hôtes espéraient le voir improviser quelques
morceaux de musique pour la joie des autres convives. Mais l’artiste finit par
s’agacer de cette hypocrisie. Il reçut un jour une énième invitation ponctuée
du post-scriptum suivant :
Et surtout cher ami, n’oubliez pas votre violon !

C’était l’invitation de trop pour le musicien qui retourna ce mot :
Chère Madame, je ne suis malheureusement pas libre ce soir-là.
Mais je ne manquerai pas de vous envoyer mon violon.


Un dernier petit plaisir pour clore ce chapitre, ce petit bijou de texte de
carte postale signé Francis Blanche :
Ce week-end, nous avons voulu faire les châteaux de la Loire.
Malheureusement, ils étaient déjà faits.
Réparties historiques

Les réparties historiques qui suivent ne sont pas (ou plus) forcément
adaptables à notre vie d’aujourd’hui. Voilà pourquoi elles bénéficient d’un
chapitre à part. Mais lisez-les avec attention, c’est le must du must,
assurément ce qui se fait de mieux en matière de répliques, ce vers quoi il faut
tendre si l’on désire acquérir un art de la répartie « tout terrain ».


Lors d’un dîner, l’évêque de la ville est assis à côté d’une jeune femme au
décolleté ravageur, avec une croix imposante sur la poitrine. L’homme
d’Église regarde non sans une certaine gourmandise et la jeune femme s’en
aperçoit :
– C’est ma croix que vous admirez, Monseigneur ?
– Non madame, c’est le calvaire.


Conciliabule subtil entre le roi Louis XV et François-George Maréschal,
marquis de Bièvre, calembouriste prolixe :
LE ROI : Marquis, on dit que vous faites des calembours sur n’importe
quel sujet. Faites-en un sur moi…
LE MARQUIS : Impossible, Sire, votre Majesté n’est pas un sujet !


En 1627, François, le comte de Montmorency-Bouteville est condamné à
être guillotiné. C’est un bourreau débutant qui doit accomplir la macabre
tâche. Ce qui donne entre les deux hommes cet ultime dialogue :
LE BOURREAU : Tenez-vous bien, Monsieur le comte, c’est la première
fois que cela m’arrive.
FRANÇOIS : Imbécile ! Crois-tu que c’est la seconde fois que cela
m’arrive à moi ?


Échange hilarant entre Georges Feydeau et l’un de ses amis :
L’AMI : Ce garçon est si timide qu’il est toujours dans les jupes de sa
mère…
FEYDEAU : Tant mieux, il s’y fera des relations !


Autre échange qui vaut le détour, entre Alphonse Allais et Sacha Guitry, à
propos du journaliste et dramaturge Alfred Capus :
GUITRY : Nous allons faire quelques raccords à la pièce de Capus…
ALLAIS : Tant mieux. Je ne connais pas la pièce, mais elle en a largement
besoin.


Conversation de haute volée entre Albert Einstein et Charlie Chaplin :
EINSTEIN : Ce que j’admire le plus dans votre art, c’est son universalité.
Vous ne dites pas un mot, et pourtant le monde entier vous comprend.
CHAPLIN : C’est vrai. Mais votre gloire est plus grande encore : le monde
entier vous admire alors que personne ne vous comprend !


Une jeune actrice à l’immense comédienne Sarah Bernhardt :
– Moi, je n’ai jamais le trac sur scène…
Réplique cruellement drôle de Sarah Bernhardt :
– Ne vous inquiétez pas, ma petite, ça vous viendra avec le talent !


Une admiratrice à Marcel Achard :
– Cher Maître, je ne rate jamais une de vos pièces.
Réponse ironique de l’auteur :
– Hélas, moi si, chère madame.


Un auteur laborieux au critique Charles de Saint-Évremond :
– Monsieur, je voudrais travailler à un ouvrage auquel personne
n’aurait encore travaillé et ne travaillera jamais…
Réponse cinglante de Saint-Évremond :
– Eh bien, travaillez à votre éloge, Monsieur.


Autre échange similaire tout aussi savoureux entre le scénariste Billy
Wilder et le producteur Samuel Goldwyn :
GOLDWYN : Vous travaillez sur quoi en ce moment ?
WILDER : Mon autobiographie.
GOLDWYN : Ah ! Et ça parle de quoi ?


Échange inoubliable entre un écrivain débutant et Tristan Bernard :
– Maître, quel titre devrais-je donner à ma pièce ?
– Voyons, mon jeune ami, est-ce qu’il y a des tambours dans votre
pièce ?
– Non, Maître.
– Et des trompettes ? Y a-t-il des trompettes ?
– Non plus.
– Eh bien, à votre place, j’appellerais ma pièce Sans tambours ni
trompettes.


Avant de devenir l’une des personnalités les plus en vue de la
e
III République, André Tardieu fut un brillant élève, collectionnant
notamment les distinctions au Concours général. Un peu agacé par autant de
facilités, un inspecteur voulut un jour le prendre en défaut :
– Quelle était donc, Monsieur, la couleur des cheveux d’Alexandre le
Grand ?
– Ils étaient verts, Monsieur, car c’étaient des lauriers ! répliqua le jeune
Tardieu.


À la fin d’un dîner organisé par Winston Churchill, le maître d’hôtel
présente, comme le veut la coutume, la cave à cigares aux invités. L’un d’eux
en saisit cinq qu’il glisse dans la poche intérieure de sa veste. Mais, lorsqu’il
relève les yeux, il s’aperçoit que Churchill a repéré son petit manège…
– C’est pour la route, tente-t-il alors de se justifier.
– Merci d’être venu d’aussi loin ! lui lance Churchill.


On demande un jour au même Churchill :
– Que pensez-vous de l’adage « Une pomme par jour éloigne le
médecin » ?
Réplique goguenarde du Premier ministre britannique :
– C’est vrai, mais à condition de bien viser !


Paul de Cassagnac, qui fut au XIXe siècle journaliste politique puis député
bonapartiste, était aussi un redoutable duelliste. Très habile au maniement de
l’épée, il se contentait de blesser légèrement ses adversaires. Aussi les
candidats désireux de s’offrir sans risque un coup de publicité étaient-ils
nombreux à le provoquer dans l’espoir de voir leur nom mentionné dans les
gazettes de l’époque. Tel fut le cas d’un jeune journaliste fâché avec la
grammaire qui, ayant insulté Cassagnac, reçut cette belle réponse :
– Soit, Monsieur, nous nous battrons. Je suis l’insulté, donc j’ai le choix
des armes. Eh bien, comme j’ai lu vos articles, je choisis de me battre à
l’orthographe. Vous êtes mort, Monsieur !


En 1940, l’armée allemande envahit la France. L’actrice Cécile Sorel, qui a
alors près de soixante-dix ans, ne peut s’y résoudre :
– Les Allemands dans Paris ? Il faudra qu’ils me passent d’abord sur le
corps !
Murmure d’un assistant de la Comédie-Française présent à ce moment-là :
– Je crains qu’ils ne préfèrent contourner l’obstacle…
Pour la postérité

Votre épitaphe est votre ultime carte de visite ! Alors pourquoi ne pas
choisir vous-même, en guise de dernière répartie au monde, le mot de la fin
qui restera gravé sur votre pierre tombale ?

Dans la série des clins d’œil amusants, rien ne vous empêche de choisir
parmi les grands classiques du genre :
Je m’y attendais !
Ou :
Quand je vous disais que j’étais malade.
Ou bien :
J’exige des excuses du médecin qui m’a soigné.
Ou encore :
Date de fabrication en haut à gauche, date de péremption en haut à
droite.


La dérision fonctionne aussi :
Prière de ne pas marcher sur l’herbe !
(Attribuée à l’acteur Peter Ustinov.)
Ou :
N’oubliez pas d’arroser les fleurs.
Et :
« Je vais »… ou « je suis en train de »… mourir. Les deux formules
sont correctes.
(Tirade du grammairien Dominique Bouhours)


L’autodérision marche également très bien :
J’étais un être superficiel. Aujourd’hui, j’ai gagné en profondeur.
Ou :
Après avoir composé toute ma vie, je me décompose.
(Ludwig van Beethoven)
Et aussi :
Appelez-moi désormais par mes initiales.
(Henri Salvador)
Et encore :
Ci-gît Allais sans retour.
(Alphonse Allais)

Sans oublier :
Laissez-moi dormir ! J’étais fait pour ça.
(Francis Blanche)


Les plus bougons pourront reprendre l’épitaphe que l’immense William
Shakespeare a tenu à faire graver sur sa tombe au cimetière de Stratford-upon-
Avon :
Ici, il n’y a qu’un tas d’ossements sans importance.
Passant, fous le camp !


Lue sur la tombe d’un poète, l’épitaphe suivante :
Ci-gît un poète,
Entré sans sonnet.

Sur celle d’un insomniaque :
Je suis guéri !

Et sur celle d’un dentiste :
Ce fut la dernière cavité qu’il a remplie.


Une épitaphe célèbre et vacharde est celle que composa le poète Jacques du
Lorens pour la stèle de son épouse acariâtre :
Ci-gît ma femme : oh qu’elle est bien.
Pour son repos et pour le mien !


Vivre vite, mourir jeune et laisser un beau cadavre.
Ce pourrait être l’épitaphe de James Dean, Janis Joplin, Jimi Hendrix ou
Amy Winehouse… C’est en fait la réplique de John Derek dans le film Knock
on Any Door/Les Ruelles du malheur, de Nicholas Ray.


Il existe bien d’autres épitaphes, œuvres des vivants, aussi drôles que
méchantes… Celle-ci, composée par un homme du peuple à la mort de Louis
XIV :
Ci-gît, au milieu de l’église
Celui qui nous mit en chemise
Et s’il eût plus longtemps vécu
Il nous eût fait montrer le cul.



Cette autre, imaginée au XVIIIe siècle pour un certain Monsieur de Coudres,
qui ne semblait pas briller par sa vivacité d’esprit :
Ci-gît le bon Monsieur de Coudres
Renommé pour sa pesanteur
S’il eut un emploi dans les Poudres,
Ce ne fut pas comme inventeur.


Et cette dernière, écrite par le poète Bernard de la Monnoye sur la
commande de l’Abbé de la Rivière, qui proposait la somme de cent écus à qui
rédigerait la plus belle épitaphe à sa gloire :
Ci-gît un très grand personnage,
Qui fut d’un illustre lignage,
Qui posséda mille vertus,
Qui ne trompa jamais, qui fut toujours fort sage,
Je n’en dirai pas davantage :
C’est trop mentir pour cent écus !



Point d’épitaphe pour le général de Gaulle, mais des ultimes volontés…
Interrogé un jour à propos de sa fin dernière, il répond avec son autodérision
coutumière :
– Je souhaite que mes obsèques soient réduites au strict minimum :
moi !
Avant de se raviser quelque temps plus tard :
– Après ma mort, on dressera une grande croix de Lorraine, derrière
ma maison. Et comme il n’y a personne par-là, elle incitera les lapins à la
résistance.


De la trempe d’un Michel Audiard, à qui on doit cette mise en garde :
– Vivant, je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel
qu’on reconnaisse mon génie.

Ou d’un Woody Allen, à qui on demanda le jour de ses soixante ans ce qu’il
aimerait que l’on dise de lui dans cent ans :
– J’aimerais qu’on dise : il se porte bien pour son âge !

Woody Allen qui affirmait aussi :
– Ce n’est pas que j’aie peur de la mort, mais je préfère ne pas être là
quand ça arrivera.


Dans un testament d’un tout autre genre, on notera aussi les dernières
volontés vachardes de l’écrivain Paul Scarron :
Je lègue tous mes biens à mon épouse, à condition qu’elle se remarie.
Ainsi, il y aura tout de même un homme qui regrettera ma mort.


Comment ne pas citer, aussi, cet échange plein de tendresse entre Sacha
Guitry et son épouse Yvonne Printemps, arpentant tous deux les allées d’un
cimetière :
GUITRY : Lorsque vous serez là, on pourra écrire sur la pierre : « Enfin
froide ! »
YVONNE : Et quand vous y serez, sur la vôtre, on pourra écrire : « Enfin
raide ! »


Le mot de la fin pour la comtesse de Noailles, poétesse, que Marcel Proust
aimait à citer :
Ayant tout honoré, les couchants, les aurores
La mort aussi m’a plu…

Et pour Jean Toulet :
Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l’homme est semblable
Aux illusions de la mer.



Rideau !
Générique

Auteurs et interprètes cités

Achard (Marcel), auteur français (1899-1974) – Adams (Kev), acteur et


humoriste français (1991) – Allais (Alphonse), journaliste, écrivain et
humoriste français (1854-1905) – Allen (Woody), réalisateur et scénariste
américain (1935) – Arletty, actrice française (1898-1992) – Astor (Nancy),
femme politique britannique (1879-1964) – Audiard (Michel), réalisateur et
dialoguiste français (1920-1985) – Audiberti (Jacques), poète et écrivain
français (1899-1965) – Bachelot (Roselyne), femme politique et
chroniqueuse de télévision française (1946) – Balasko (Josiane), actrice et
réalisatrice française (1950) – Baour-Lormian (Pierre-Marie-François),
poète et écrivain français (1770-1854) – Beethoven (Ludwig Van),
compositeur allemand (1770-1827) – Benoît (Pierre), écrivain français
(1886-1962) – Berger (Edgar), acteur américain (1903-1978) – Berlioz
(Hector), compositeur français (1803-1869) – Berling (Charles), acteur
français (1958) – Bernanos (Georges), écrivain français (1888-1948) –
Blanche (Francis), auteur, acteur et humoriste français (1921-1974) – Blier
(Bernard), acteur français (1916-1989) – Bonald (Louis de), philosophe et
homme politique français (1754-1840) – Bouhours (Dominique), prêtre,
écrivain religieux et grammairien français (1628-1702) – Bouvard (Philippe),
homme de radio et de télévision français (1929) – Breitman (Zabou), actrice
et réalisatrice française (1959) – Brohan (Augustine), actrice française
(1824-1893) – Brohan (Madeleine), actrice française (1833-1900) – Calleia
(Joseph), acteur maltais (1897-1975) – Canteloup (Nicolas), imitateur et
humoriste français (1963) – Cardinal (Pierre), réalisateur et metteur en scène
français (1924-1998) – Cassagnac (Paul de), journaliste, député et duelliste
français (1843-1904) – Cervantès (Miguel de), poète espagnol (1547-1616) –
Chabrol (Claude), réalisateur français (1930-2010) – Chamfort (Sébastien-
Roch Nicolas de), poète et journaliste français (1740-1794) – Chaplin
(Charlie), acteur et réalisateur britannique (1889-1977) – Chateaubriand
(François-René de), écrivain et homme politique français (1768-1848) –
Chirac (Jacques), homme d’État français (1932) – Churchill (Winston),
homme politique britannique (1874-1965) – Claudel (Paul), dramaturge et
essayiste français (1868-1955) – Clemenceau (Georges), homme d’État
français (1841-1929) – Cocteau (Jean), auteur, poète et cinéaste français
(1889-1955) – Coluche (Michel), humoriste et acteur français (1944-1986) –
Confucius, philosophe chinois (551-479 avant J.-C.) – Corneille (Pierre),
poète et dramaturge français (1606-1684) – Courcel (Nicole), actrice
française (1931) – Curnonsky (Maurice Edmond Sailland, dit),
gastronome, humoriste et critique culinaire (1872-1956) – Dard (Frédéric),
écrivain français (1921-2000) – Derek (John), acteur américain (1926-
1998) – Devos (Raymond), humoriste français (1922-2006) – Dumas fils
(Alexandre), romancier français (1824-1895) – Duncan (Isadora), danseuse
américaine (1877-1927) – Edison (Thomas), industriel et inventeur américain
(1847-1931) – Einstein (Albert), physicien suisse puis américain (1874-
1955) – Fabius (Laurent), homme politique français (1946) – Faure
(Edgar), homme d’État français (1908-1988) – Fontenelle (Bernard le
Bouyer de), écrivain et philosophe français (1657-1757) – Ford (Henry),
industriel américain (1863-1947) – Franklin (Benjamin), homme politique et
physicien américain (1706-1790) – Gabin (Jean), acteur français (1904-
1976) – Galabru (Michel), acteur français (1922) – Gamelon (Laurent),
acteur français (1960) – Gary (Romain), diplomate et romancier français
(1914-1980) – Garbo (Greta), actrice suédoise (1905-1990) – Gates (Bill),
fondateur de Microsoft (1955) – Gaulle (Charles de), général et homme
d’État français (1890-1970) – Geluck (Philippe), dessinateur et auteur belge
(1954) – Geoffroy (Gustave), historien et romancier français (1855-1926) –
Goldwyn (Samuel), producteur américain (1879-1974) – Guitton (Jean),
philosophe et écrivain français (1901-1999) – Guitry (Sacha), dramaturge,
acteur et metteur en scène français (1885-1957) – Hardy (Oliver), acteur
américain (1892-1957) – Hugo (Victor), écrivain et poète français (1802-
1885) – Jaurès (Jean), homme politique français (1859-1914) – Johnson
(Earvin, dit Magic), basketteur américain (1959) – Jordan (Michaël),
basketteur américain (1959) – Jouvet (Louis), acteur français (1887-1951) –
Kennedy (John Fitzgerald), homme d’État américain (1917-1963) – Lao
Tseu, philosophe chinois (milieu du Ve siècle avant J.-C. – milieu du IVe siècle
avant J.-C.) – Laurel (Stan), acteur américain (1890-1965) – Lebrun-
Pindare (Ponce-Denis Ecouchard-Lebrun, dit), poète français (1729-
1807) – Leclerc (Félix), chanteur, compositeur et poète québécois (1914-
1988) – Lhermitte (Thierry), acteur français (1952) – Ligniville Helvétius
(Anne-Catherine de), salonnière française (1722-1800) – Lincoln
(Abraham), homme d’État américain (1809-1865) – Lorens (Jacques du),
poète satirique français (1580-1655) – Loti (Pierre), auteur et académicien
français (1850-1923) – Louis XV de France, roi de France et de Navarre
(1715-1774) – Luchini (Fabrice), acteur et comédien français (1951) –
Mademoiselle du Parc ou « La du Parc » (Marquise-Thérèse de Goria,
dite), comédienne française (1633-1668) – Mareschal de Bièvre (François-
Georges, marquis de), écrivain et calembouriste français (1747-1789) –
Marx (Groucho), acteur américain (1890-1977) – Masure (Bruno),
journaliste français (1947) – Mitterrand (François), homme d’État français
(1916-1996) – Monnoye (Bernard de la), poète français (1641-1728) –
Montesquieu (Charles Louis de Secondat, baron de), philosophe et écrivain
français (1689-1755) – Montherlant (Henry de), romancier et académicien
français (1895-1972) – Musset (Alfred de), poète français (1810-1857) –
Nabokov (Vladimir), écrivain et poète américain (1899-1977) – Napoléon
Bonaparte, empereur français (1769-1821) – Noailles (Anna-Elisabeth de),
comtesse, poétesse et romancière française (1876-1933) – O’Neal (Ryan),
acteur américain (1941) – Nordon (Didier), mathématicien français (1946) –
Noro (Line), actrice française (1900-1985) – Périer (François), acteur
français (1919-2002) – Philip Mountbatten (Prince, duc d’Edimbourg),
prince consort du Royaume-Uni et des royaumes du Commonwealth (1921) –
Piron (Alexis), auteur, chansonnier et poète français (1689-1773) – Platon,
philosophe (vers 428 avant J.-C.-vers 348 avant J.-C.) – Poiret (Jean), acteur
français (1926-1992) – Pompidou (Georges), homme d’État français (1911-
1974) – Prévert (Jacques), auteur et poète français (1900-1977) – Printemps
(Yvonne), actrice et soprano française (1894-1977) – Queneau (Raymond),
écrivain français (1903-1976) – Renard (Jules), écrivain français (1864-
1910) – Rohn (Jim), auteur et conférencier américain (1930-2009) – Saint-
Évremond (Charles de), critique et écrivain français (1614-1703) – Salvador
(Henri), chanteur français (1917-2008) – Sand (George), romancière,
critique littéraire et journaliste française (1804-1876) – Sardou (Victorien),
auteur et académicien français (1831-1908) – Scarron (Paul), écrivain
français (1610-1660) – Shaw (George Bernard), auteur, scénariste,
dramaturge et critique irlandais (1856-1950) – Sibélius (Jean), compositeur
finlandais (1865-1957) – Silvain, acteur français (1851-1930) – Stallone
(Sylvester), acteur, réalisateur et producteur américain (1946) – Stévenin
(Jean-François), acteur français (1944) – Strauss-Kahn (Dominique),
homme politique et économiste français (1949) – Streisand (Barbara),
actrice et chanteuse américaine (1942) – Talleyrand (Charles-Maurice de),
homme d’État et diplomate français (1754-1838) – Tapie (Bernard), homme
d’affaires français (1943) – Tardieu (André), homme politique français
(1876-1945) – Thibaud (Jacques), violoniste français (1880-1953) – Thiers
(Adolphe), historien et homme d’État français (1797-1877) – Toscanini
(Arturo), chef d’orchestre italien (1967-1957) – Toulet (Paul-Jean), écrivain
et poète français (1867-1920) – Trierweiler (Valérie), journaliste française
(1965) – Ustinov (Peter), écrivain et comédien britannique (1921-2004) –
Vian (Boris), écrivain, compositeur, musicien et chanteur français (1920-
1959) – Voltaire, écrivain et philosophe français (1694-1778) – West (Mae),
actrice américaine (1893-1980) – Wilde (Oscar), écrivain irlandais (1854-
1900) – Wilder (Billy), réalisateur et producteur américain (1906-2002) –
Williams (Robin), acteur américain (1951-2014) – Yanne (Jean), auteur et
acteur français (1933-2003) – Zitrone (Léon), homme de télévision français
(1914-1995).

Sources bibliographiques

Alphonse Allais, œuvres anthumes, Robert-Laffont, 1997 – Michel Audiard,


Audiard par Audiard, René Château Éditions, 2000 – Séverine Denis, Avoir
de la répartie en toutes circonstances, Eyrolles, 2009 – Noël Arnaud, Boris
Vian en verve, Éditions Pierre Horay, 1975 – Jean Ferniot, Ça suffit ! Grasset,
1973 – Paul-Marie de La Gorce, De Gaulle, Perrin, 1999 –Sylvie Brodziak et
Jean-Noël Jeanneney, Georges Clemenceau. Correspondances », Robert
Laffont, 2008 – Henry Gidel, Georges Feydeau, Omnibus, 2011 – Marion
Vidal et Jean-Claude Glasser, Histoire des plus célèbres répliques du cinéma,
M. A. Éditions, 1988 – Dominique Chabrol, Jean Poiret, l’art d’en rire,
Belfond, 1999 – Matthias Nöllke, L’Art de la répartie », Éditions Ixelles,
2011 – Jean-Marie Poiré, Le père Noël est une ordure, Tinacra Films, 1982 –
Bruno Masure, Le Petit Livre de Bruno Masure, Presses du Châtelet, 2003 –
Laurent Goulet, Le Petit Livre noir des cons, First Éditions, 2014 – Philippe
Reinhard, Le Revenant, Albin Michel, 1990 – Patrice Duhamel et Jacques
Santamaria, Les Flingueurs, Plon, 2014 – Les Perles des bulletins de notes,
Éditions Jean-Claude Gawsewitch, 2011 – Jean-Claude Brialy, Les Répliques
les plus drôles du cinéma, Le Cherche-Midi, 2003 – Pierre Arditi, Les
Répliques les plus drôles du théâtre, Le Cherche-Midi, 2008 – Philippe
Durant, Michel Audiard, la vie d’un expert, Dreamlands Éditions, 2001 –
Céleste Albaret, Monsieur Proust, Robert Laffont, 1973 – Christine Orban,
Petites phrases pour traverser la vie en cas de tempête et par beau temps
aussi, Albin Michel, 2007 – Olivier Clodong, Politiques : le cumul des
mandales, Mille et une nuits, 2013 – Claude Gagnière, Pour tout l’or des
mots, Robert Laffont, 2000 – Olivier Clodong, Quand les politiques se
lâchent, Mille et une nuits, 2011 – Philippe Lombard, Répliques de films à
l’usage du quotidien, Éditions L’Express, 2013 – Jean Piat et Patrick
Wajsman, Vous n’aurez pas le dernier mot ! Albin Michel, 2006 – Michaël
Aguilard, 300 citations pour réussir, Dunod, 2013.

Sources filmographiques

Casablanca, de Mickaël Curtiz, Hall. B. Wallis Production, 1942 – Cinq


jours en juin, de Michel Legrand, Société française cinématographique, 1988
– Fiston, de Pascal Bourdiaux, M6 Vidéo, 2014 – Fleur d’oseille, de Georges
Lautner, 1967, distribué en DVD par CCFC – Hôtel du Nord, de Marcel
Carné, Impérial Film, 1938 – La Crise, de Coline Serreau, Alain Sarde, La
Guéville, 1992 – Le cave se rebiffe, de Gilles Grangier, Cité films, 1961 – Le
Dîner de cons, de Francis Veber-Alain Poiré, Gaumont International, 1998 –
Le jour se lève, de Marcel Carné, Impérial Film, 1939 – Le Pacha, de
Georges Lautner et Michel Audiard, Gaffer, Gaumont International, 1968 –
Les Barbouzes, de Michel Audiard et Alain Poiré, 1964 – Les maris, les
femmes, les amants, de Pascal Thomas, Ciné 5, 1989 – Mélodie en sous-sol,
de Henri Verneuil, Métro-Goldwyn-Mayer, 1963 – Nuit d’ivresse, de Bernard
Nauer, Cinq Productions, Cofimage, 1986 – Pépé le moko, de Julien Duvivier,
Paris Film, 1937 – Poisson d’avril, de Gilles Grangier, Victory Films, 1954 –
Profs, de Patrick Schulmann, Production Gilbert de Goldschmidt, 1985 –
Quai d’Orsay, de Bertrand Tavernier, Pathé Films, 2012 – Ridicule, de
Patrice Leconte, Polygram films distribution, 1996 – Soda, série télévisée
créée par Frank Bellock, David Soussan, Kev Adams et Cyril Cohen, CALT
Productions, 2011-2014 – Un singe en hiver, d’Henri Verneuil, Citéfilms,
1962 – What’s Up, Doc ?, de Peter Bogdanovich, Warner Bros, 1972.

Sources numériques

« L’art de la conversation », publié par Félix Boussa, <www.apprendre-a-


manipuler.com>, 19 mars 2011 – <www.bellescictations.com>, 14 août 2014
– Extrait du poème « Les emmerdeurs », <www.jepoeme.com>, publié par
Lauragael,17 juin 2012 – <www.topito.com/top-citations-misogynes-sacha-
guitry>, 10 septembre 2014 –
<www.imagesetmots.fr/pages/litterature/citations.html>, 3 septembre 2014 –
<www.forum.ados.fr/histoiresquifontremonterlemoral>, 3 juillet 2014 –
<www.citations-françaises.fr/citation-mauvaise-langue>, 4 septembre 2014.
Du même auteur

♦ Politiques : le cumul des mandales. Petites phrases, bévues, et mots


assassins, Mille et une nuits, 2013.
♦ Quand les politiques se lâchent ! Bons mots, lapsus et vachardises, Mille
et une nuits, 2011.
♦ Le Storytelling en action. Transformer un politique, un cadre d’entreprise
ou un baril de lessive en héros de saga !, avec Georges Chétochine, Eyrolles,
2009.
♦ La Grande Arnaque. Comment on manipule le consommateur, Eyrolles,
2006.
♦ Politiques et langues de bois, avec Nicolas Clodong, Eyrolles, 2006.
♦ Kestudi ? comprendre les nouvelles façons de parler, avec Charlotte
Pozzi, Eyrolles, 2005.
♦ Pourquoi les Français sont les moins fréquentables de la planète, avec
José-Manuel Lamarque, Eyrolles, 2005.

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