Et Toc. Le Meilleur Des Réparties (O. Clodong. Mille Et Une Nuits, 2015)
Et Toc. Le Meilleur Des Réparties (O. Clodong. Mille Et Une Nuits, 2015)
Et Toc. Le Meilleur Des Réparties (O. Clodong. Mille Et Une Nuits, 2015)
Olivier Clodong
Et toc !
Le meilleur des réparties pour moucher les emmerdeurs,
les cons, les prétentieux et autres ennuyeux
À vous le dernier mot ! – Faire face aux cons – Rembarrer les emmerdeurs
– Clouer le bec des prétentieux – Faire taire les mauvaises langues –
Fulgurances féminines – Mufleries masculines – Inspirations de profs – Le
coin des ados – Briller en soirée – Se défendre au bureau – Séduire ou
éconduire – Répliques sur le physique – Variations autour de la table –
Épistoliers de haut vol – Réparties historiques – Pour la postérité –
Générique : Auteurs et interprètes cités ;Sources bibliographiques ;Sources
filmographiques ;Sources numériques
Du même auteur
OLIVIER CLODONG
no 644
Notre adresse Internet :www.10001nuits.com
Et toc !
Olivier CLODONG
Faire face aux cons
Vous en avez assez de discuter avec cet imbécile de la plus belle eau qui
débite ânerie sur ânerie ?
Deux attitudes possibles :
1. Citer la réplique de Ryan O’Neal à Barbara Streisand dans le film What’s
Up, Doc ? :
– Ce sont les choses les plus idiotes que j’ai jamais entendues.
2. Vous éloigner, grand seigneur, après avoir choisi parmi ces réparties
cultes de Michel Audiard et avoir lancé la plus appropriée :
– Je ne parle pas aux cons, ça les instruit.
Ou :
– Quand on mettra les cons sur orbite, t’as pas fini de tourner !
Ou bien :
– Si la connerie n’est pas remboursée par les assurances sociales, vous
finirez sur la paille.
Dans la même veine, vous pouvez aussi reprendre cette sentence de Raimu
dans Marius :
– Quand on fera danser les couillons, tu ne seras pas à l’orchestre !
À moins que, comme Frédéric Dard, vous ne préfériez jouer l’ironie et faire
mine de laisser la victoire à votre interlocuteur :
– Ce sont toujours les cons qui l’emportent. Question de surnombre !
… Et si l’imbécile en question se rebiffe, en disant que vous l’insultez,
enfoncez calmement le clou en convoquant derechef Frédéric Dard :
– Traiter son prochain de con n’est pas un outrage, mais un diagnostic.
La boucle est bouclée !
Un excité vous apostrophe : « Vous êtes le dernier des derniers ! »
Approuvez, fataliste :
– Et oui, toujours le meilleur pour la fin !
Un trouble-fête vous accable des pires qualificatifs : « Abruti, pauvre type,
espèce de nul… »
Fiez-vous à Molière qui, dans Les Femmes savantes, fait dire à Trissotin :
– Vous prêtez sottement vos qualités aux autres !
Ce qui s’appelle un retour à l’envoyeur !
Il peut arriver à chacun de se faire invectiver sans raison et sans préavis.
Dans ce cas, mieux vaut (pour l’insulté) posséder une bonne dose d’humour et
un art consommé de la réplique. Il y a quelques années, à Bormes-les-
Mimosas, où est situé le fort de Brégançon, lieu de villégiature estivale des
présidents de la République, un individu interpelle Jacques Chirac à la sortie
de la messe : « Connard ! »
Tout sourire, le chef de l’État se dirige tranquillement vers l’énergumène et
lui serre la main, lui disant :
– Enchanté, moi c’est Jacques Chirac !
Belle leçon de sang-froid et de répartie, non ?
Cette forme de riposte est du reste un classique qui fait mouche à chaque
fois. On la trouve déjà en 1897 sous la plume d’Edmond Rostand dans Cyrano
de Bergerac :
LE VICOMTE : Maraud, faquin, butor de pied plat ridicule !
CYRANO (faisant comme si le vicomte venait de se présenter) : Ah ? Et moi,
Cyrano-Savinien-Hercule de Bergerac…
Et maintenant, à vous de jouer…
Vous pouvez aussi inciter le con qui vous fait face à se taire, et ce de
diverses manières.
À la façon de Pierre Desproges :
– Il vaut mieux se taire et passer pour un con, plutôt que de parler et de
ne laisser aucun doute à ce sujet.
Manière Coluche :
– De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui se
taisent…
Façon Frédéric Dard (encore lui) :
– Le con ne perd jamais son temps, il perd celui des autres.
Méthode Philippe Geluck :
– Quand un muet est con, cela ne se remarque pas.
Il peut également nous arriver d’avoir affaire à plusieurs indélicats en
même temps ! Dans cette circonstance, le mieux est encore de prendre congé
de la troupe en déclamant cette sentence féroce du même Philippe Geluck :
– Un groupe de loups, c’est une horde.
Un groupe de vaches, c’est un troupeau.
Un groupe d’hommes, c’est souvent une bande de cons !
Ou encore cette superbe maxime de Chateaubriand, dont raffolait l’ancien
Premier ministre Raymond Barre :
– Il y a des moments dans la vie où il faut être économe de son mépris
vu le grand nombre de nécessiteux !
Ou bien cette amusante réplique tirée du film Cinq jours en juin, de Michel
Legrand :
– La connerie, quand elle commence à pleuvoir, il faut un sacré
parapluie !
Ou encore cet adage du regretté Jean Yanne :
– Si le gouvernement créait un impôt sur la connerie, il serait tout de
suite autosuffisant.
Imparable dans tous les cas !
Imaginons à présent que vous tombiez sur le con de référence, celui que
l’on désigne du doigt tellement il est caractéristique, le con typifié. Comment
décrire à un ami le degré de bêtise d’un tel individu ?
Très simple…
En utilisant cet aphorisme :
– Si la connerie avait une gradation, il en serait l’échelle de Richter.
En s’inspirant du mot de Claude Chabrol :
– J’ai discuté avec un gars qui m’a fait comprendre que la bêtise est
infiniment plus fascinante que l’intelligence… L’intelligence a des limites,
la bêtise n’en a pas !
Ou, option plus élaborée, se calquer sur le dialogue mythique entre Jean
Gabin et Bernard Blier dans Le cave se rebiffe :
– J’ai rencontré un type l’autre jour, grand, brun, l’air très con.
– Ça court les rues les grands cons…
– Oui, mais celui-là, c’est un gabarit exceptionnel ! Si la connerie se
mesurait, il servirait de mètre étalon. Il serait à Sèvres !
Ou encore, en songeant à Pierre Brochant (Thierry Lhermitte) dans Le
Dîner de cons, implorant son kinésithérapeute, le Professeur Sorbier
(Christian Pereira), de le soulager de son tour de reins pour qu’il puisse
maintenir son « dîner de cons » prévu le soir même :
– Docteur, j’ai un con de classe mondiale ce soir, je vous en supplie,
faites quelque chose !
Mais souvenez-vous du point essentiel, on est toujours le con de
quelqu’un ! Il faut savoir retourner la situation quand on vous le fait sentir.
Rembarrer les emmerdeurs
Devant celui qui s’écoute parler, on peut être tenté de fermer discrètement
les paupières, c’est bien humain après tout… et désobligeant. Si vous êtes pris
en flagrant délit d’ennui, rappelez-vous cet échange entre Churchill et un
député britannique :
LE DÉPUTÉ : Monsieur Churchill serait-il en train de dormir pendant que
je parle ?
CHURCHILL : Si seulement…
Savoureux !
Une astuce pour ceux qui en ont assez de se faire alpaguer par les vendeurs
à la sauvette… L’un d’eux demande un jour à l’acteur Jacky Gleason :
« Pardon, Monsieur, voulez-vous acheter un billet de tombola pour
l’Église ? »
Réponse de Gleason :
– Non merci, que voulez-vous que je fasse d’une Église ?
À décliner selon la situation…
Histoire d’allonger un peu la sauce, évoquons pour terminer Juliette
Achard, femme de Marcel, auteur de comédies et de pièces de boulevard
notamment. Juliette était connue du tout-Paris pour se mêler des affaires de
tous et horripiler ses interlocuteurs. Si bien que Pierre Cardinal vint un jour se
plaindre auprès de Marcel Achard : « J’en ai assez de subir sans arrêt les
interventions intempestives de votre épouse. »
Réponse inattendue du mari :
– C’est vrai, mon cher Cardinal, c’est vrai que cette femme
m’emmerde. Mais je ne me souviens pas qu’elle m’ait jamais ennuyé !
De l’art de la nuance !
Clouer le bec des prétentieux
Si votre mari se réfère à Oscar Wilde : « Celui qui cherche une femme
belle, bonne et intelligente, n’en cherche pas une, mais trois », faites fuser la
réplique :
– Et sais-tu, mon chéri, comment on appelle un homme intelligent,
sensible et beau ? Une rumeur.
Et toc !
Une réplique pour les femmes en délicatesse avec leur mari jaloux. Les
relations entre le prince de Conti et son épouse n’étaient pas, c’est le moins
que l’on puisse dire, au beau fixe. Cette dernière multipliait du reste les
infidélités. Un jour, en partant, le prince lui dit :
« Madame, je vous recommande de ne pas me tromper durant mon
absence. »
La réponse ne se fit pas attendre :
– Monsieur, vous pouvez partir tranquille : je n’ai envie de vous
tromper que lorsque je vous vois.
Une répartie du tac-au-tac qui n’autorise guère la poursuite de la
conversation.
Dans sa pièce Douce Amère, adaptée au théâtre, Jean Poiret met en scène
les problèmes de couple, notamment la fatuité des hommes. Philippe (Jean
Poiret) est poussé dans ces retranchements par sa femme Élisabeth (Nicole
Courcel). Ne sachant comment s’en sortir, il tente de botter en touche avec la
traditionnelle formule :
« Chérie, tu es vraiment compliquée… »
La réplique d’Élisabeth ne tarde pas :
– Dès qu’un homme perd pied, sa ressource est de dire à la femme qu’il
aime : tu es compliquée !
Comme la technique de l’arroseur arrosé est largement éprouvée, je suggère
aux épouses de ne pas hésiter à faire preuve de misandrie en détournant à leur
profit quelques répliques misogynes d’un spécialiste du genre, Sacha Guitry.
Propositions d’adaptation.
1. – Ma femme et moi avons été heureux vingt-cinq ans. Et puis, nous
nous sommes rencontrés.
Qui donne tout simplement :
– Mon mari et moi avons été heureux vingt-cinq ans. Et puis, nous nous
sommes rencontrés.
2. – C’est une erreur de croire qu’une femme peut garder un secret.
Elles le peuvent, mais elles s’y mettent à plusieurs.
Qui devient :
– C’est une erreur de croire qu’un homme peut garder un secret. Ils le
peuvent, mais ils s’y mettent à plusieurs.
Autre citation assez proche :
– Si vous voulez que votre femme écoute ce que vous dites, dites-le à
une autre femme.
Qui devient tout logiquement :
– Si vous voulez que votre mari vous écoute, dites-le à un de ses
copains.
3. – Une femme ne quitte en général un homme que pour un autre
homme. Tandis qu’un homme peut très bien quitter une femme à cause
d’elle.
Qui, je trouve, sonne beaucoup plus juste en renversant les rôles :
– Un homme ne quitte en général une femme que pour une autre
femme. Tandis qu’une femme peut très bien quitter son homme à cause
de lui.
… Pour le plaisir, quelques autres sentences de Guitry détournées :
– Il faut s’amuser à mentir aux hommes, on a l’impression qu’on se
rembourse !
– Il y a des hommes dont l’infidélité est le seul lien qui les rattache
encore à leur femme.
– Un homme, on l’a dans ses bras, puis un jour sur les bras, et bientôt
sur le dos !
Celle qui, confrontée à une scène de rupture, se sent actrice dans l’âme,
peut rejouer à sa manière la scène du Jour se lève » de Marcel Carné…
François (Jean Gabin) a une liaison avec Clara (Arletty) et décide d’y mettre
fin :
FRANÇOIS : Je voudrais que tu gardes tout de même un bon souvenir de
moi, parce que tu sais, moi, je ne t’oublierai pas…
CLARA : Moi, si je pouvais t’oublier, je t’oublierais tout de suite, je te le
garantis. Des souvenirs, des souvenirs… Est-ce que j’ai une gueule à faire
l’amour avec des souvenirs ?
Impact assuré !
Comment faire comprendre à ce flirt d’un soir que l’aventure s’arrête là et
que vous ne voulez pas vous engager plus avant avec lui ?
Ce dialogue tiré du film La Crise, entre Isabelle (Zabou Breitman) et Didier
(Laurent Gamelon), vous fournit le texte intégral :
ISABELLE : Écoute Didier, je ne veux pas vivre avec quelqu’un, tu
comprends ? Ni toi ni personne, je ne veux pas. […] Je veux pouvoir
rentrer à n’importe quelle heure, manger sur un coin de table, inviter des
copains, faire le ménage seulement une fois par an si ça me chante…
DIDIER : Tout ça, tu pourras bien le faire, je vois pas où est le problème !
ISABELLE : Le problème, c’est que je ne veux pas d’un mec étalé dans
mon canapé qui baille en disant : « Qu’est-ce qu’il y a à bouffer ce soir ?
[…]
Je ne veux pas acheter la nouvelle BMW qui est fabuleuse et on paiera
les traites ensemble. […] Je ne veux pas tes chaussettes sales dans mon
panier à linge…
Je suis sûr que vous savez allonger la liste, vous n’aurez pas de mal à
trouver l’inspiration de ce côté-là. Avant la conclusion tranchante :
ISABELLE : Je ne veux pas, je ne veux pas.
Ta vie, c’est ta vie, ma vie, c’est ma vie.
Du cousu main…
La formule « femme au volant, mort au tournant » a la vie dure. Alors voici
une réplique très utile pour lui tordre le cou :
VOTRE INTERLOCUTEUR : Pourquoi la majorité des femmes conduisent-
elles mal ?
VOUS : Parce que la majorité des moniteurs d’auto-école sont des
hommes.
Autre cliché tenace : « Les femmes ont souvent la migraine le soir… »
À quoi l’actrice Sharon Stone répondait :
– Quand les femmes refusent de faire l’amour sous prétexte qu’elles
ont mal à la tête, il suffit de regarder la tronche de leur mari pour savoir
d’où vient la migraine.
Dur, dur !
Mufleries masculines
Toutes les femmes trouvent que leur mari n’en fait pas assez à la maison !
Alors Messieurs, voici une réplique signée Courteline, bien utile lorsqu’arrive
le temps des reproches :
ELLE : Tu ne pourrais pas te bouger un peu et m’aider plus que tu ne le
fais ?
VOUS : Ma chérie, la femme ne voit jamais ce que l’on fait pour elle :
elle ne voit que ce que l’on ne fait pas.
Pas certain toutefois que cela suffise…
Si, par catastrophe, vous oubliez l’anniversaire de votre femme, tentez
d’éteindre l’incendie en lui certifiant que c’est la première et la dernière fois
que cela se produit. Un engagement que vous devriez pouvoir tenir :
1. D’une part, parce que, selon la formule de Michel Galabru, lorsqu’on
oublie l’anniversaire de sa femme, en général, on s’en souvient la fois
d’après :
– J’ai un truc pour se souvenir de la date d’anniversaire de votre
femme : il suffit de l’oublier une fois !
2. D’autre part, parce que, l’année suivante, en vrai gentleman, il ne vous
restera qu’à citer Jacques Audiberti :
– Ma chérie, un bon mari ne se souvient jamais de l’âge de sa femme
mais de son anniversaire, toujours…
Il se peut aussi que l’ennui gagne votre couple. Si, hélas, cela vous arrive,
voyez cette réplique d’anthologie de Jean Gabin (alias Pépé) à sa compagne
Inès (jouée par Line Noro), dans Pépé le moko :
INÈS : Tu t’ennuies avec moi ?
PÉPÉ : Deux ans que je suis avec toi, ça commence à faire un compte
rond, tu sais. Ben, mets-toi à ma place. Inès le matin, Inès le midi, Inès le
soir ! T’es pas une femme, t’es un régime !
Évidemment, ce n’est pas cette réplique qui arrangera les choses…
Certaines femmes ont la folie des grandeurs (les maris voient sûrement de
quoi je parle). Une bonne parade à adapter est la réponse du général de Gaulle
à son épouse lors d’une visite au Louvre, tandis qu’Yvonne admire les toiles
signées Renoir et Degas :
YVONNE DE GAULLE : Ah Charles, quelle joie si nous pouvions avoir de
telles œuvres à la maison…
LE GÉNÉRAL : Mais enfin Yvonne, quand voulez-vous que je trouve le
temps de peindre ?
Et lorsque la carte bleue chauffe un peu trop, les maris peuvent aussi jouer
l’ironie en citant Sacha Guitry :
– La réussite, pour un homme, c’est d’être parvenu à gagner plus
d’argent que sa femme n’a pu en dépenser.
Ou Raymond Devos :
– Quand Rockefeller a demandé à sa bonne de devenir sa femme, elle a
dit oui. Quand j’ai demandé à ma femme de devenir ma bonne, elle a dit
non !
Votre femme s’inquiète de vos conversations de couple qui s’espacent ?
Adaptez donc du Jules Renard :
– Il y a deux ans que je n’ai pas parlé à ma femme, c’était pour ne pas
l’interrompre.
P.-S. réservé aux hommes : n’oublions pas que Dieu a créé l’homme avant
la femme pour lui permettre de placer quelques mots.
Une réplique plus recommandable, pour le cas où votre compagne vous
reproche de ne plus suffisamment la regarder. On la doit à Antoine de Saint-
Exupéry et celle-ci, vous pouvez l’utiliser sans crainte :
– Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble
dans la même direction.
En cas de dispute avec votre conjointe, s’il y a de l’eau dans le gaz,
réfléchissez tout de même à deux fois avant de citer Raymond Devos :
– Si tu étais belle, je me serais déjà lassé. Tandis que là, je ne me suis
toujours pas habitué.
Ce qui s’appelle jeter de l’huile sur le feu.
S’il s’agit d’une mésentente intime, voyez cet échange très drôle, même s’il
tourne à la muflerie. On le doit à la duchesse de Choiseul et à son époux, qui
n’avaient pas la même conception des soirées en tête à tête. Le duc préférait la
lecture (sans toutefois se refuser de fréquenter d’autres femmes par ailleurs)
tandis que la duchesse regrettait d’être négligée par son mari. Ce qui donna
lieu à cet échange savoureux :
ELLE : Je voudrais être un livre, ce serait ma seule chance d’être
feuilletée par vous tous les soirs…
LUI : Je vous préférerais en almanach, ma chère ! J’en pourrais
changer tous les ans.
Votre compagne est autoritaire à l’excès et cela vous pèse… Faites-le lui
savoir avec l’humour d’Eugène Labiche :
– Chérie, tu es tellement directive que lorsque je rédigerai mon
testament, je commencerai par ces mots : « Voici mes premières
volontés… »
Les maris qui les ont testées sont catégoriques : les répliques qui suivent
sont à connaître mais à ne surtout jamais utiliser, sauf à vouloir déclencher
une guerre nucléaire conjugale !
À ne travailler que devant la glace…
ELLE : Je suis déprimée, je me trouve horrible à regarder, trop grosse,
ridée, pas jolie… J’ai besoin d’un compliment.
LUI : Tu as une bonne vue !
En confidence sur l’oreiller…
ELLE : Chéri, tu m’as été fidèle ?
LUI : Souvent.
En tête-à-tête…
ELLE : Dis-moi ce que tu préfères, une femme jolie ou une femme
intelligente ?
LUI : Ni l’une ni l’autre, ma chérie, tu sais bien que je n’aime que toi !
En soirée…
LUI : Ma chérie, le champagne te rend vraiment jolie…
ELLE : Mais je n’en ai pas bu une seule coupe !
LUI : Oui mais moi, j’en suis à ma dixième.
À la campagne…
ELLE : Demain, c’est l’anniversaire de nos trente ans de mariage. Pour
la circonstance, on pourrait tuer le cochon ?
LUI : Pourquoi ? C’est pas de sa faute !
En randonnée…
ELLE : Ce paysage me laisse sans voix !
LUI : Parfait ! Nous campons ici.
Enfin, clin d’œil à Josiane Balasko et Thierry Lhermitte dans le film Nuit
d’ivresse…
ELLE : Cette robe me va comme un gant…
LUI : Comme un moufle, plutôt !
Inspirations de profs
À cet élève de 3e qui traîne des pieds pour réviser ses cours avant le
contrôle du lendemain, sur le mode : « J’ai pas besoin de bosser mon exam, je
suis suffisamment fort… », reprenez à votre compte cette jolie formule de
Thomas Edison :
– Le génie, c’est 1 % d’inspiration et 99 % de transpiration.
Ou celle-ci, très simple, de Cervantès :
– La préparation constitue la moitié de la victoire.
Ou celle-là, également très simple, de Félix Leclerc :
– Il y a plus de courage que de talent dans la plupart des réussites.
Ou cette autre, du basketteur américain Magic Johnson :
– Le talent ne suffit pas. À part quelques rares exceptions, les meilleurs
joueurs sont les plus gros travailleurs.
Le jeu sur le langage est un procédé efficace pour qui cherche une formule
qui fait mouche. Alors à cet élève qui a oublié de vous remettre sa rédaction et
vous promet de vous l’écrire :
– Demain sans faute…
Répondez avec l’ironie de l’essayiste Rivarol :
– Ne vous tracassez pas : écrivez-moi comme vous en avez l’habitude.
Du grand art !
Si c’est le style de la rédaction qui pose problème, voyez cette inspiration
géniale de Georges Clemenceau à destination de Georges Mandel, son
collaborateur à la présidence du Conseil. Bien que très érudit, Mandel
éprouvait les pires difficultés à rédiger les discours de son patron. Si bien
qu’un jour Clemenceau le convoqua et lui dit :
– Écrire, ce n’est pas sorcier : des phrases courtes avec un sujet, un
verbe, un attribut.
Après un bref silence, il enchaîna avec humour :
– Et lorsque vous voudrez ajouter un adjectif, vous viendrez me
trouver !
Si le problème tient dans le caractère creux et insipide du devoir, puisez
votre inspiration dans le film Quai d’Orsay en rapportant cette réplique du
ministre Alexandre Taillard de Worms (Thierry Lhermitte) au jeune Arthur
Vlaminck (Raphaël Personnaz), son collaborateur chargé de la rédaction des
discours :
– Pas d’étalage de culture flasque. Enlevez le gras. Je veux du muscle,
du tendon, du nerf. Le contraire du haricot de mouton, quoi !
Plutôt efficace, non ?
À cet élève qui, en cours d’arts plastiques, donne visiblement et
volontairement dans la médiocrité, la réplique de Michel (Fabrice Luchini)
dans le film Profs est un modèle du genre :
MICHEL : Qu’est-ce que vous faites, vous exactement ?
L’ÉLÈVE : Je sais pas…
MICHEL : Vous attendez peut-être que je vous le dise ? Faire le con en
espérant que celui qui regarde sera intelligent, c’est bon quand on est
célèbre… Pour vous, c’est encore un peu trop tôt !
Les annotations des professeurs sur les copies sont une forme de réplique.
Certaines, drôles et imaginatives, sont dignes des meilleurs dialoguistes.
Celle-ci par exemple :
DANS UN DEVOIR DE GÉOGRAPHIE : Les continents sont à la dérive.
COMMENTAIRE DU PROFESSEUR : Visiblement, il n’y a pas qu’eux !
Ou cette autre :
EN INTRODUCTION D’UNE DISSERTATION DE PHILOSOPHIE : Puis, dans notre
troisième partie, nous nous demanderons quel intérêt il y a à comparer le
conflit entre l’idéaliste Platon et le matérialiste Démocrite.
COMMENTAIRE DU PROFESSEUR : Aucun !
Ou celle-là :
DANS UN DEVOIR D’HISTOIRE : Jules Ferry a rendu les maîtresses gratuites
et obligatoires.
COMMENTAIRE DE L’ENSEIGNANTE : Un peu d’humour ne fait pas de mal.
Merci beaucoup !
Ou encore celle-ci :
DANS UN DEVOIR SUR LES PRISONS : Un prévenu est quelqu’un qu’on a mis
au courant.
COMMENTAIRE DU PROFESSEUR : Me voilà informé moi aussi !
Sans oublier ces quelques annotations professorales relevées sur des
bulletins de note :
– La greffe avec le radiateur est en train de prendre…
– La plupart du temps dans les nuages, n’en redescend que sous forme
de perturbation.
– Participe au bavardage, tente de progresser… vers la porte quand ça
sonne.
– Confond la Seconde et la marche arrière.
– Un vrai touriste aurait au moins pris des photos !
Beaucoup d’élèves se découragent devant la difficulté d’un exercice :
« C’est trop dur, j’y arriverai jamais, c’est trop compliqué pour moi… »
Vous disposez alors de plusieurs répliques pour leur remonter le moral.
Version « sagesse » avec Confucius :
– Confronté à la roche, le ruisseau l’emporte toujours, non par la force,
mais par la persévérance.
Version « on touche au but », avec Thomas Edison :
– Beaucoup d’hommes ayant échoué ne savaient pas à quel point ils
étaient proches du succès quand ils ont abandonné.
Version « prise de conscience », avec Jim Rohn :
– Si vous voulez vraiment y arriver, vous trouverez un chemin. Si vous
ne voulez pas, vous trouverez une excuse.
Ou version « humour », avec Coluche :
– Comme le disait John F. Kennedy : « Ne vous laissez pas abattre ! »
Une réplique passe-partout, que l’on doit à un professeur de SVT, pour le
cas où un élève oublie son livre ou sa tablette numérique :
– Monsieur, j’ai oublié mes affaires…
– Et ce matin, tu as mis tes chaussures ?
Et si le même élève cherche encore à se défausser :
– Je suis désolé Monsieur, mais je n’ai pas votre mémoire…
Convoquez Marcel Proust :
– Apprenez que la mémoire est comme le reste, elle se cultive. On en a
si l’on veut.
Autre réplique amusante proposée par un professeur de chimie :
LE PROFESSEUR : Que signifie la formule HNO3 ?
L’ÉLÈVE : Je l’ai sur le bout de la langue, Monsieur.
LE PROFESSEUR : Alors crachez-le vite, c’est un acide nitrique.
À cet étudiant qui tente d’entrer discrètement dans l’amphithéâtre par la
porte du fond alors que votre cours a débuté depuis plus d’une demi-heure,
lancez, ironique :
– Vous êtes en avance pour le prochain cours !
Et en réponse à cet autre étudiant (à moins que ce ne soit le même) qui vous
demande à quelle note il peut prétendre à l’issue de son oral, dites, fataliste :
– À pas grand-chose. Il n’y a pas beaucoup de lacunes dans votre
ignorance.
Ou plagiez Jean Jaurès, qui disait de Justin Germain Casimir de Selves,
ministre des Affaires étrangères de la IIIe République, qui avait une
compétence toute relative pour le poste :
– Votre ignorance est encyclopédique…
Le coin des ados
Si vos parents vous font la morale, la jolie réplique tirée du film Mélodie en
sous-sol peut momentanément vous tirer d’affaire :
– Ton père et moi, tu nous feras mourir de chagrin…
– Tant mieux ! Comme ça, on ne retrouvera pas l’arme du crime.
Pour le cas où vos parents vous accablent de travail supplémentaire une fois
vos devoirs terminés, surprenez-les en citant Courteline :
– L’homme n’est pas fait pour travailler. La preuve, c’est que ça le
fatigue !
Ou Boris Vian :
– Papa, maman, le travail est l’opium du peuple et je ne veux pas
mourir drogué.
Ou encore Edgar Bergen :
– Travailler dur n’a jamais tué personne. Mais pourquoi prendre le
risque ?
Ou Didier Nordon :
– Vu les efforts qu’on exige des enfants, il n’y a pas beaucoup d’adultes
qui seraient capables d’être enfants !
Une réplique pour élèves moyens face au premier de la classe, tirée d’une
scène de la série télévisée Soda, entre les glandeurs Slimane (William
Lebghil) et Adam (Kev Adams) et le bon élève un peu lunaire Ludo (Gaël
Cottat) :
SLIMANE : Combien t’as eu à ton contrôle de maths ?
LUDO : 16 sur 20.
ADAM : 16 sur 20 ? C’est du racisme anti-potes, ça !
Si vos parents comparent vos performances à celles du petit génie du
collège, en ces termes :
– Pourquoi tu ne travailles pas comme lui ? Tu as vu ses résultats ? Il
est drôlement doué…
Là, pas d’hésitation, faites du Cocteau :
– Un enfant prodige, c’est un enfant dont les parents ont beaucoup
d’imagination.
La citation devrait faire son effet…
Si votre ambition est de devenir sportif de haut niveau, chanteur ou acteur
de cinéma, il y a fort à parier que la remarque parentale soit :
– Apprends un vrai métier d’abord et on verra après.
Dans ce cas, citez le regretté Robin Williams (Le Cercle des poètes
disparus, Will Hunting, La Nuit au musée 3…) qui, recevant l’Oscar en 1998,
déclara :
– Je remercie mon père qui est là-haut et qui un jour m’a dit, quand je
lui ai dit que je voulais devenir acteur : « Formidable mais trouve-toi
quand même une profession de remplacement, comme tourneur-
fraiseur ! »
À ce vieux tonton qui vous fait la leçon : « Tu n’as jamais souffert, toi, tu
ne sais pas ce que c’est que la guerre… », répondez en citant Romain Gary :
– Un journal a écrit que ce qui manque aux jeunes, c’est une bonne
guerre ; ce qui ne nous apprend rien sur les jeunes, mais en dit long sur
les vieux.
Et si ce même tonton vous reproche de ne pas encore avoir de but dans la
vie, appelez une fois n’est pas coutume Jean Cocteau à la rescousse :
– La jeunesse sait ce qu’elle ne veut pas dans la vie avant de savoir ce
qu’elle veut.
Victoire assurée !
Une réplique qui peut vous servir en classe…
Un professeur à ses élèves :
– S’il ne vous reste qu’une heure à vivre, comment la passeriez-vous ?
Réponse :
– S’il ne me reste qu’une heure à vivre, je la passerai dans cette classe,
car elle me paraîtra une éternité.
À utiliser de préférence en fin d’année scolaire…
L’utilisation incorrecte ou déformée d’un mot peut vous placer en situation
délicate. Si une telle mésaventure vous arrive et que votre professeur vous
reprend devant toute la classe, inspirez-vous du dialogue entre Monsieur
Edmond (Louis Jouvet) et Madame Raymonde (Arletty) dans Hôtel du Nord :
MADAME RAYMONDE : Oh, t’as pas toujours été autant fatalitaire.
MONSIEUR EDMOND : Fataliste.
MADAME RAYMONDE : Si tu veux, le résultat est le même.
Dans un oral sur l’évolution climatique par exemple, cela donnerait :
VOUS : La tempête était si forte qu’elle a provoqué des coupes sombres
dans les forêts.
VOTRE PROFESSEUR : Des coupes claires.
VOUS : Si vous voulez, mais le résultat est le même pour les arbres.
Vous pouvez aussi piéger votre prof en posant la bonne question au bon
moment. Comme l’a fait cet élève par exemple :
LE PROFESSEUR : Le philosophe Bertrand Russell disait à juste titre que
l’ennui dans ce monde, c’est que les idiots sont sûrs d’eux et les gens
sensés pleins de doutes.
L’ÉLÈVE : Vous en êtes certain, Monsieur ?
Votre boss ne vous a pas vraiment à la bonne ces temps-ci et il vous refuse
une promotion. Inspirez-vous de cet échange, déjà éprouvé, qui fait mouche :
LE BOSS : Je connais vos limites, vous n’êtes pas fait pour cette
responsabilité.
VOUS : Toutes proportions gardées, si on s’était fié aux premiers
jugements du professeur de mathématiques d’Albert Einstein, on aurait
manqué une belle chance d’avoir le plus grand physicien à ce jour.
De même, si votre supérieur hiérarchique critique injustement la qualité de
votre travail :
– Votre dossier n’est ni fait ni à faire, il est bâclé…
Ne jouez pas les Caliméro de bureau en vous laissant écraser, mettez-le
devant ses responsabilités comme ceci. Une phrase plate, du type : « C’est
peut-être que vos consignes n’étaient pas suffisamment claires » n’est peut-
être pas la meilleure option. Citez, de manière plus inattendue, Jacques
Prévert :
– Les sorciers, lorsqu’ils font de terrifiantes conneries, on accuse
toujours l’apprenti.
Ou encore Lao Tseu :
– Tout objectif flou se traduit en ânerie précise.
À présent, si votre chef ne vous donne pas toutes les clés du problème pour
réussir votre mission et vous reproche, après coup, d’oublier en route une
partie des objectifs, sur le mode :
– Tu n’as pas retenu ce que je t’ai dit, tu n’as pas fait ce que je t’ai
demandé.
Tentez de lui faire comprendre d’où vient le problème en répliquant à la
manière de Benjamin Franklin :
– Tu me dis, j’oublie.
Tu m’enseignes, je me souviens.
Tu m’impliques, j’apprends.
Ou à la façon d’Arturo Toscanini :
– Il y a deux sortes de chef d’orchestre : ceux qui ont la partition dans
la tête et ceux qui ont la tête dans la partition.
Dans les deux cas, la petite leçon peut produire le déclic escompté !
Une réplique passe-partout, quand l’un de vos collègues vous provoque à la
machine à café :
– Tu n’apportes pas grand-chose à la boîte ces derniers temps…
– C’est vrai, je me contente de me mettre à ton niveau.
Et si ce même collègue devient un jour le bras droit du patron, retournez à
la machine à café, où vous pourrez vous faire un petit plaisir en plaçant le mot
de Mathurin Régnier :
– Les fous sont, aux échecs, les plus proches des rois.
Ou, plus drôle, en récitant le « Théorème du pistonné » mis au point par le
journaliste Bruno Masure :
– Tout protégé de la direction plongé dans une entreprise subit une
poussée de bas en haut au moins égale au volume d’incompétence
déplacé.
Une réplique bien utile vis-à-vis du collègue qui tente systématiquement de
vous refiler ses dossiers à problèmes : « Tu ne voudrais pas traiter le cas Untel
à ma place, j’ai pas le temps de m’en occuper… »
Montrez-lui que vous n’êtes pas dupe :
– Tu sais, moi aussi j’ai lu Pierre Dac : ne jamais remettre au
lendemain ce que l’on peut faire faire le jour même par un autre.
Aujourd’hui, c’est réunion de service. À l’ordre du jour : comment réduire
les coûts de production de l’entreprise. Votre exaspérant collègue « Monsieur
je sais tout », spécialiste du « y’a qu’à, faut qu’on », agace l’équipe avec ses
balivernes. À vous de jouer en proposant :
– Il est possible de faire de substantielles économies en supprimant la
climatisation de l’entreprise : il suffirait de mettre d’un côté du bâtiment
tous ceux qui brassent de l’air et de l’autre, tous ceux qui nous le
pompent.
Succès assuré auprès de vos autres collègues !
Au collègue tête-brûlée qui se lance sans préparation dans un dossier, au
risque de nuire à l’efficacité de l’entreprise, rappelez cette jolie formule
d’Abraham Lincoln :
– Si je disposais de neuf heures pour abattre un arbre, j’en emploierais
six pour affûter ma hache.
Ou ce proverbe africain, drôle et imagé :
– Il ne faut jamais jouer à saute-mouton avec un rhinocéros.
Autrement dit, mieux vaut bien évaluer le risque avant de se lancer.
Pour un collègue en proie au doute après un échec, qui ressasse : « Je me
suis planté, je ne m’en remettrai pas… », convoquez Winston Churchill :
– Aucun succès n’est jamais final, un échec n’est jamais fatal. C’est le
courage de continuer qui compte.
Oui bien Napoléon Bonaparte :
– Notre plus grande gloire n’est pas de ne jamais tomber, mais de se
relever chaque fois que l’on tombe.
Ou encore Bill Gates :
– La plus grande source de progrès, c’est l’échec. Félicitons-nous
d’échouer car c’est une opportunité de nous améliorer.
Ou Michael Jordan :
– J’ai réussi parce que j’ai échoué plus que quiconque.
Et pour ce collègue sympa mais débordé qui renonce devant l’ampleur de la
tâche, qui déclare : « J’y arriverai jamais, j’sais même pas par où
commencer… », visez Montherlant :
– Bien des choses qui paraissaient de grands problèmes n’en sont plus
quand on a le nez dessus.
Ou ce joli quatrain :
Commence par faire le nécessaire
Puis fais ce qu’il est possible de faire
Et tu réaliseras l’impossible
Sans même t’en apercevoir.
Il est aussi des répliques qui peuvent clouer le bec au découragement et qui
sont sympathiques.
Séduire ou éconduire
Il s’attira la réplique de Baour-Lormian (finalement pas si bête que ça !) :
Lebrun, de gloire se nourrit.
Aussi, voyez comme il maigrit !
Joute du même acabit entre Corneille et la du Parc, célèbre comédienne de
son temps. Corneille, qui a alors cinquante-cinq ans, tombe éperdument
amoureux de la jeune et jolie actrice qui refuse ses avances. D’où cet échange
d’aigreurs, en vers s’il vous plaît :
Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.
Qui suscite la réponse de la belle :
Il se peut qu’un jour je sois vieille
C’est entendu, mais cependant,
J’ai vingt-huit ans, mon vieux Corneille,
Et te dis « Merde » en attendant !
Au Théâtre-Français, le général de Gaulle et Georges Pompidou assistent à
une représentation. À l’entracte, ils se rendent ensemble aux toilettes assouvir
une envie pressante. Alors qu’ils se retrouvent côte à côte devant les urinoirs,
le Premier ministre, soucieux de ne pas laisser s’installer un silence gênant,
fait une allusion maladroite au spectacle :
– Belle pièce, mon général…
Alors de Gaulle, espiègle :
– Regardez devant vous, Pompidou !
Variations autour de la table
Vous venez de dîner dans un restaurant plutôt chic, avec une addition plutôt
choc, mais le résultat n’est pas à la hauteur de votre attente. Au moment de
vous apporter la note, le serveur s’enquiert de votre satisfaction :
– Le repas vous a plu, Monsieur ?
Tentez alors d’adapter la sentence ciselée du critique gastronomique
Curnonsky :
Voyez-vous, si le potage avait été aussi chaud que le vin, le vin aussi vieux
que la poularde, et la poularde aussi grasse que la maîtresse de maison, cela
eût été à peu près convenable.
Ou celle-ci, plus brève, de Jean Cocteau :
Tout était froid, sauf le champagne.
Si comme moi, vous êtes agacé par les fautes d’orthographe grossières qui
pullulent sur les cartes des restaurants, rien ne vous empêche de titiller
gentiment le garçon (lui n’y est pour rien !) à la manière d’Alphonse Allais :
– Donnez-moi, pour commencer, une faute d’orthographe…
– Il n’y en a pas, Monsieur Allais.
– Alors, dans ce cas, pourquoi les mettez-vous sur le menu ?
Une réplique toute faite pour ceux qui terminent leur repas en ayant encore
faim… Celle de Gioacchino Rossini, qui a laissé son nom à la célèbre recette
de tournedos, achevant une collation trop frugale à son goût :
LE GARÇON : J’espère que vous nous ferez bientôt l’honneur de dîner à
nouveau ici…
ROSSINI : Mais bien sûr. Et tout de suite si vous voulez !
Vous pouvez aussi vous inspirer de Tristan Bernard qui, dans un salon de
thé servant, par souci du profit, les gâteaux coupés en deux, avait désigné du
doigt un baba au rhum et demandé :
– S’il vous plaît, je prendrais volontiers un « ba ».
Libre à vous sinon d’adapter cette commande, plus triviale, de l’actrice
Greta Garbo :
– Donne-moi un whisky et un verre de ginger ale. Et sois pas radin !
Réplique célèbre pour être la première prononcée par Garbo dans son
premier film parlant, Anna Christie, en 1930.
Un petit plaisir à se faire en quittant un grand restaurant. Au moment de
passer devant l’hôtesse d’accueil, dites à la personne qui vous accompagne :
– Leurs lentilles avaient quand même un sacré goût de poisson !
Et observez l’expression du visage de l’hôtesse !
Un précédent : Albert Marquet, chez Maxim’s.
Une anecdote sympathique rapportée par Sacha Guitry. Avec Alphonse
Allais, nous étions ensemble à la terrasse d’un café à Toulon, et le mistral s’en
donnait à cœur joie. Est venu le moment de passer commande :
LE GARÇON : Messieurs, qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?
ALLAIS : Deux quinquinas et moins de vent, je vous prie.
Si c’est l’orchestre d’ambiance qui n’est pas à la hauteur, reprenez cette
savoureuse réponse de Jean Yanne au maître d’hôtel d’un restaurant russe qui
lui demandait ce qu’il aimerait que l’orchestre lui joue :
– S’ils veulent vraiment me faire plaisir, qu’ils jouent aux dominos !
Un petit bijou !
Si c’est l’entourage que vous trouvez un peu pesant, consolez-vous, et par
la même occasion ceux qui vous accompagnent, en citant Frédéric Dard :
– Quand j’entends discourir des cons au restaurant, je suis affligé.
Mais je me console en songeant qu’ils pourraient être à ma table.
Pas toujours facile de partager équitablement entre copains un sandwich ou
une cannette de bière. Voyez le duo comique Laurel et Hardy pour la
réplique :
OLIVER HARDY : Mais tu as complètement vidé le verre ! Nous étions
supposés le partager moitié-moitié…
STAN LAUREL : Je ne pouvais pas faire autrement, ma part était au fond !
Impossible dans ce chapitre de ne pas faire référence à cette réplique culte
immortalisée par l’humoriste Popeck, dans l’un de ses célèbres sketchs : dans
un restaurant parisien, Georges Feydeau interpelle le maître d’hôtel car il
manque une pince au homard qui vient de lui être servi.
LE MAÎTRE D’HÔTEL : Monsieur, c’est probablement qu’il l’a perdue en se
battant…
FEYDEAU : Dans ce cas, apportez-moi le vainqueur, pas le vaincu !
Victor Hugo voyageait beaucoup. En 1836, il passa une nuit plutôt
mauvaise dans un hôtel-restaurant du pays de Bray. Il laissa ce quatrain sur le
livre d’or de la maison, petit poème dont vous pourrez vous inspirer à
l’occasion :
Au diable ! Auberge immonde. Hôtel de la punaise.
Où la peau le matin se couvre de rougeurs
Où la cuisine pue, où l’on dort mal à l’aise
Où l’on entend chanter les commis voyageurs !
Quelques années plus tard, Hugo fut à nouveau confronté à la même
mésaventure, cette fois à l’auberge de La Hure à Laon. Son séjour lui inspira
ces quelques vers que vous pourriez aujourd’hui laisser à votre tour sur
Internet, à la rubrique « Avis des clients » :
Hôtelier chez qui se fricasse
L’ordure avec la saleté,
Gargotier chez qui l’on ramasse,
Soupe maigre et vaisselle grasse,
Et tous les poux de la cité,
Ton auberge, comme ta face,
Est « hure » pour la bonne grâce,
Et groin pour la propreté.
Épistoliers de haut vol
… Et si d’aventure, le nom du critique se termine par une consonance en
« on », alors vous êtes chanceux ! Il vous suffit en effet d’adapter
l’épigramme, célèbre entre toutes, par laquelle Voltaire régla son compte au
critique Fréron :
L’autre jour, au fond d’un vallon,
Un serpent mordit Jean Fréron.
Que pensez-vous qu’il arriva ?
Ce fut le serpent qui creva !
Rien ne vous empêche aussi d’adapter ce pli assez clair dont on prête la
rédaction à Tristan Bernard :
Monsieur, je me trouve dans la pièce la plus exiguë de mon
appartement, et le siège où je me tiens est en porcelaine.
J’ai devant moi le texte de votre critique parue hier, et dans un instant,
il sera derrière moi.
Les Académiciens Pierre Loti et Victorien Sardou ne s’aimaient pas
beaucoup. Devant un jour écrire à Sardou qui habitait Marly-le-Roi, Pierre
Loti confia la missive à un messager avec, sur l’enveloppe, la contrepèterie
suivante :
Monsieur Victorien Sardy
À Marlou
Sardou lui répondit en employant le même procédé. L’enveloppe portait
l’inscription suivante :
Monsieur Pierre Loto
Lieutenant de Vessie
Les réparties historiques qui suivent ne sont pas (ou plus) forcément
adaptables à notre vie d’aujourd’hui. Voilà pourquoi elles bénéficient d’un
chapitre à part. Mais lisez-les avec attention, c’est le must du must,
assurément ce qui se fait de mieux en matière de répliques, ce vers quoi il faut
tendre si l’on désire acquérir un art de la répartie « tout terrain ».
Lors d’un dîner, l’évêque de la ville est assis à côté d’une jeune femme au
décolleté ravageur, avec une croix imposante sur la poitrine. L’homme
d’Église regarde non sans une certaine gourmandise et la jeune femme s’en
aperçoit :
– C’est ma croix que vous admirez, Monseigneur ?
– Non madame, c’est le calvaire.
Conciliabule subtil entre le roi Louis XV et François-George Maréschal,
marquis de Bièvre, calembouriste prolixe :
LE ROI : Marquis, on dit que vous faites des calembours sur n’importe
quel sujet. Faites-en un sur moi…
LE MARQUIS : Impossible, Sire, votre Majesté n’est pas un sujet !
En 1627, François, le comte de Montmorency-Bouteville est condamné à
être guillotiné. C’est un bourreau débutant qui doit accomplir la macabre
tâche. Ce qui donne entre les deux hommes cet ultime dialogue :
LE BOURREAU : Tenez-vous bien, Monsieur le comte, c’est la première
fois que cela m’arrive.
FRANÇOIS : Imbécile ! Crois-tu que c’est la seconde fois que cela
m’arrive à moi ?
Échange hilarant entre Georges Feydeau et l’un de ses amis :
L’AMI : Ce garçon est si timide qu’il est toujours dans les jupes de sa
mère…
FEYDEAU : Tant mieux, il s’y fera des relations !
Autre échange qui vaut le détour, entre Alphonse Allais et Sacha Guitry, à
propos du journaliste et dramaturge Alfred Capus :
GUITRY : Nous allons faire quelques raccords à la pièce de Capus…
ALLAIS : Tant mieux. Je ne connais pas la pièce, mais elle en a largement
besoin.
Conversation de haute volée entre Albert Einstein et Charlie Chaplin :
EINSTEIN : Ce que j’admire le plus dans votre art, c’est son universalité.
Vous ne dites pas un mot, et pourtant le monde entier vous comprend.
CHAPLIN : C’est vrai. Mais votre gloire est plus grande encore : le monde
entier vous admire alors que personne ne vous comprend !
Une jeune actrice à l’immense comédienne Sarah Bernhardt :
– Moi, je n’ai jamais le trac sur scène…
Réplique cruellement drôle de Sarah Bernhardt :
– Ne vous inquiétez pas, ma petite, ça vous viendra avec le talent !
Une admiratrice à Marcel Achard :
– Cher Maître, je ne rate jamais une de vos pièces.
Réponse ironique de l’auteur :
– Hélas, moi si, chère madame.
Un auteur laborieux au critique Charles de Saint-Évremond :
– Monsieur, je voudrais travailler à un ouvrage auquel personne
n’aurait encore travaillé et ne travaillera jamais…
Réponse cinglante de Saint-Évremond :
– Eh bien, travaillez à votre éloge, Monsieur.
Autre échange similaire tout aussi savoureux entre le scénariste Billy
Wilder et le producteur Samuel Goldwyn :
GOLDWYN : Vous travaillez sur quoi en ce moment ?
WILDER : Mon autobiographie.
GOLDWYN : Ah ! Et ça parle de quoi ?
Échange inoubliable entre un écrivain débutant et Tristan Bernard :
– Maître, quel titre devrais-je donner à ma pièce ?
– Voyons, mon jeune ami, est-ce qu’il y a des tambours dans votre
pièce ?
– Non, Maître.
– Et des trompettes ? Y a-t-il des trompettes ?
– Non plus.
– Eh bien, à votre place, j’appellerais ma pièce Sans tambours ni
trompettes.
Avant de devenir l’une des personnalités les plus en vue de la
e
III République, André Tardieu fut un brillant élève, collectionnant
notamment les distinctions au Concours général. Un peu agacé par autant de
facilités, un inspecteur voulut un jour le prendre en défaut :
– Quelle était donc, Monsieur, la couleur des cheveux d’Alexandre le
Grand ?
– Ils étaient verts, Monsieur, car c’étaient des lauriers ! répliqua le jeune
Tardieu.
À la fin d’un dîner organisé par Winston Churchill, le maître d’hôtel
présente, comme le veut la coutume, la cave à cigares aux invités. L’un d’eux
en saisit cinq qu’il glisse dans la poche intérieure de sa veste. Mais, lorsqu’il
relève les yeux, il s’aperçoit que Churchill a repéré son petit manège…
– C’est pour la route, tente-t-il alors de se justifier.
– Merci d’être venu d’aussi loin ! lui lance Churchill.
On demande un jour au même Churchill :
– Que pensez-vous de l’adage « Une pomme par jour éloigne le
médecin » ?
Réplique goguenarde du Premier ministre britannique :
– C’est vrai, mais à condition de bien viser !
Paul de Cassagnac, qui fut au XIXe siècle journaliste politique puis député
bonapartiste, était aussi un redoutable duelliste. Très habile au maniement de
l’épée, il se contentait de blesser légèrement ses adversaires. Aussi les
candidats désireux de s’offrir sans risque un coup de publicité étaient-ils
nombreux à le provoquer dans l’espoir de voir leur nom mentionné dans les
gazettes de l’époque. Tel fut le cas d’un jeune journaliste fâché avec la
grammaire qui, ayant insulté Cassagnac, reçut cette belle réponse :
– Soit, Monsieur, nous nous battrons. Je suis l’insulté, donc j’ai le choix
des armes. Eh bien, comme j’ai lu vos articles, je choisis de me battre à
l’orthographe. Vous êtes mort, Monsieur !
En 1940, l’armée allemande envahit la France. L’actrice Cécile Sorel, qui a
alors près de soixante-dix ans, ne peut s’y résoudre :
– Les Allemands dans Paris ? Il faudra qu’ils me passent d’abord sur le
corps !
Murmure d’un assistant de la Comédie-Française présent à ce moment-là :
– Je crains qu’ils ne préfèrent contourner l’obstacle…
Pour la postérité
Votre épitaphe est votre ultime carte de visite ! Alors pourquoi ne pas
choisir vous-même, en guise de dernière répartie au monde, le mot de la fin
qui restera gravé sur votre pierre tombale ?
Dans la série des clins d’œil amusants, rien ne vous empêche de choisir
parmi les grands classiques du genre :
Je m’y attendais !
Ou :
Quand je vous disais que j’étais malade.
Ou bien :
J’exige des excuses du médecin qui m’a soigné.
Ou encore :
Date de fabrication en haut à gauche, date de péremption en haut à
droite.
La dérision fonctionne aussi :
Prière de ne pas marcher sur l’herbe !
(Attribuée à l’acteur Peter Ustinov.)
Ou :
N’oubliez pas d’arroser les fleurs.
Et :
« Je vais »… ou « je suis en train de »… mourir. Les deux formules
sont correctes.
(Tirade du grammairien Dominique Bouhours)
L’autodérision marche également très bien :
J’étais un être superficiel. Aujourd’hui, j’ai gagné en profondeur.
Ou :
Après avoir composé toute ma vie, je me décompose.
(Ludwig van Beethoven)
Et aussi :
Appelez-moi désormais par mes initiales.
(Henri Salvador)
Et encore :
Ci-gît Allais sans retour.
(Alphonse Allais)
Sans oublier :
Laissez-moi dormir ! J’étais fait pour ça.
(Francis Blanche)
Les plus bougons pourront reprendre l’épitaphe que l’immense William
Shakespeare a tenu à faire graver sur sa tombe au cimetière de Stratford-upon-
Avon :
Ici, il n’y a qu’un tas d’ossements sans importance.
Passant, fous le camp !
Lue sur la tombe d’un poète, l’épitaphe suivante :
Ci-gît un poète,
Entré sans sonnet.
Sur celle d’un insomniaque :
Je suis guéri !
Et sur celle d’un dentiste :
Ce fut la dernière cavité qu’il a remplie.
Une épitaphe célèbre et vacharde est celle que composa le poète Jacques du
Lorens pour la stèle de son épouse acariâtre :
Ci-gît ma femme : oh qu’elle est bien.
Pour son repos et pour le mien !
Vivre vite, mourir jeune et laisser un beau cadavre.
Ce pourrait être l’épitaphe de James Dean, Janis Joplin, Jimi Hendrix ou
Amy Winehouse… C’est en fait la réplique de John Derek dans le film Knock
on Any Door/Les Ruelles du malheur, de Nicholas Ray.
Il existe bien d’autres épitaphes, œuvres des vivants, aussi drôles que
méchantes… Celle-ci, composée par un homme du peuple à la mort de Louis
XIV :
Ci-gît, au milieu de l’église
Celui qui nous mit en chemise
Et s’il eût plus longtemps vécu
Il nous eût fait montrer le cul.
Cette autre, imaginée au XVIIIe siècle pour un certain Monsieur de Coudres,
qui ne semblait pas briller par sa vivacité d’esprit :
Ci-gît le bon Monsieur de Coudres
Renommé pour sa pesanteur
S’il eut un emploi dans les Poudres,
Ce ne fut pas comme inventeur.
Et cette dernière, écrite par le poète Bernard de la Monnoye sur la
commande de l’Abbé de la Rivière, qui proposait la somme de cent écus à qui
rédigerait la plus belle épitaphe à sa gloire :
Ci-gît un très grand personnage,
Qui fut d’un illustre lignage,
Qui posséda mille vertus,
Qui ne trompa jamais, qui fut toujours fort sage,
Je n’en dirai pas davantage :
C’est trop mentir pour cent écus !
Point d’épitaphe pour le général de Gaulle, mais des ultimes volontés…
Interrogé un jour à propos de sa fin dernière, il répond avec son autodérision
coutumière :
– Je souhaite que mes obsèques soient réduites au strict minimum :
moi !
Avant de se raviser quelque temps plus tard :
– Après ma mort, on dressera une grande croix de Lorraine, derrière
ma maison. Et comme il n’y a personne par-là, elle incitera les lapins à la
résistance.
De la trempe d’un Michel Audiard, à qui on doit cette mise en garde :
– Vivant, je veux bien être modeste, mais mort, il me paraît naturel
qu’on reconnaisse mon génie.
Ou d’un Woody Allen, à qui on demanda le jour de ses soixante ans ce qu’il
aimerait que l’on dise de lui dans cent ans :
– J’aimerais qu’on dise : il se porte bien pour son âge !
Woody Allen qui affirmait aussi :
– Ce n’est pas que j’aie peur de la mort, mais je préfère ne pas être là
quand ça arrivera.
Dans un testament d’un tout autre genre, on notera aussi les dernières
volontés vachardes de l’écrivain Paul Scarron :
Je lègue tous mes biens à mon épouse, à condition qu’elle se remarie.
Ainsi, il y aura tout de même un homme qui regrettera ma mort.
Comment ne pas citer, aussi, cet échange plein de tendresse entre Sacha
Guitry et son épouse Yvonne Printemps, arpentant tous deux les allées d’un
cimetière :
GUITRY : Lorsque vous serez là, on pourra écrire sur la pierre : « Enfin
froide ! »
YVONNE : Et quand vous y serez, sur la vôtre, on pourra écrire : « Enfin
raide ! »
Le mot de la fin pour la comtesse de Noailles, poétesse, que Marcel Proust
aimait à citer :
Ayant tout honoré, les couchants, les aurores
La mort aussi m’a plu…
Et pour Jean Toulet :
Et grave ces mots sur le sable :
Le rêve de l’homme est semblable
Aux illusions de la mer.
Rideau !
Générique
Sources bibliographiques
Sources filmographiques
Sources numériques