Chapitre 1 (Statistiques Dans Les Semi-Conducteurs)
Chapitre 1 (Statistiques Dans Les Semi-Conducteurs)
Chapitre 1 (Statistiques Dans Les Semi-Conducteurs)
Selon les propriétés électriques, les matériaux sont classés en trois catégories, conducteurs,
isolants et semi-conducteurs.
1.1.1. Conducteurs
Les métaux tels que le fer (Fe), le cuivre (Cu), l’or (Au), l’argent (Ag) et l’aluminium (Al)
sont des conducteurs de courant électrique. La présence d’électrons libres dans la couche
périphérique (densité n =1022 à 1023 é/cm3) est à l’origine de la conductivité électrique.
A température ambiante la résistivité des conducteurs est très faible (˂10 -5 Ω.cm).
Une augmentation de la température provoque une légère augmentation de la résistivité. Ceci
peut s’expliquer par le fait que les électrons libres sont gênés dans leur déplacement par les
vibrations des atomes du cristal, qui deviennent de plus en plus croissantes avec l’élévation de
la température.
Les conducteurs (ou métaux) sont les corps qui n’ont pas de bande interdite, la bande de
valence et la bande de conduction sont jointives (Figure 1.1). Il y existe donc, à toute
température des électrons libres.
B. Hadjoudja 1
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1.1.2. Isolants
Les matériaux qui ont une résistivité supérieure à 108 Ω.cm sont des isolants (matériaux non
conducteurs de courant électrique). Parmi ces matériaux, se trouve le verre, la silice (SiO 2) et
le carbone.
Les isolants sont les corps dont la bande interdite est large (plusieurs électrons volts (Eg>6
eV)) (Figure 1.2). Pour faire passer des électrons de la bande de valence jusqu’à la bande de
conduction, il faudrait une énergie tellement grande que le corps serait détruit.
1.1.3. Semi-conducteurs
Cette classe de matériaux se situe entre les métaux (conducteurs) et les isolants (non
conducteurs). La résistivité des semi-conducteurs varie de 10-3 à 10+4 Ω.cm.
Les semi-conducteurs sont des corps dont la bande interdite est assez étroite (0˂Eg˂4 eV)
(Figure 1.3). Sous l’effet de la température, des électrons peuvent passer de la bande de
valence jusqu’à la bande de conduction ; des trous sont aussi créés dans la bande de valence.
Ces porteurs vont participer à la conduction électrique, ce qui provoque une amélioration de
la conductivité et une baisse de la résistivité.
La distinction entre semi-conducteurs et isolants n’est pas absolument nette, on considère
qu’un solide est un semi-conducteur si Eg˂4 eV.
Un semi-conducteur peut être soit intrinsèque (pur) ou extrinsèque (dopé par des additifs).
B. Hadjoudja 2
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B. Hadjoudja 3
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Un semi-conducteur intrinsèque simple est constitué d’un seul élément tels que les semi-
conducteurs de la colonne IV de la classification périodique des éléments, par exemple : le
silicium (Si) et le germanium (Ge).
Dans cette catégorie, le semi-conducteur est constitué d’au moins deux types d’atomes
différents. Il existe aussi d’autres types de semi-conducteurs composés de trois atomes
différents (ternaires) et même de quatre atomes (quaternaires).
B. Hadjoudja 4
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Sous l’action d’une agitation thermique (élévation de la température), des électrons peuvent
quitter leurs atomes d’origine et devenir des électrons libres. L’électron devenu libre a brisé
un lien covalent et a laissé une place vacante. On donne à cette place vacante le nom de trou
libre (manque d’électron).
A chaque rupture d’un lien covalent, il se crée simultanément un électron libre et un trou
libre. On dit qu’il y a : génération d’une paire électron-trou (Figure 1.4).
Au cours de son déplacement dans le cristal, l’électron libre peut tomber dans la zone
d’attraction d’un atome ayant un lien incomplet et prendre la place laissée vacante. L’électron
libre redeviendra un électron lié et le trou qu’il occupe disparaîtra. Cette disparition d’une
paire électron-trou s’appelle une recombinaison.
B. Hadjoudja 5
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La densité d’états dans les bandes permises (Figure 1.5) est donnée par :
3
2 m* 2 1
DE 2 E E0 2
h2
Cette densité d’états représente la densité des niveaux au voisinage du niveau d’énergie E.
Cette densité est nulle hors d’une bande permise.
1
Pe E
E EF
1 exp
KT
B. Hadjoudja 6
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On note par Pt(E), la probabilité qu’a le niveau d’énergie E d’être occupé par des trous.
Or, un trou est un manque d’électron, donc la probabilité de présence d’un trou sur un niveau
d’énergie E, est naturellement complémentaire de celle d’un électron, c’est à dire :
E EF
1 exp 1
1 KT 1 1
Pt E 1 Pe E 1
E EF E EF E EF EF E
1 exp 1 exp 1 exp 1 exp
KT KT KT KT
E EF
exp
KT
1
Soit, Pt E
E E
1 exp F
KT
B. Hadjoudja 7
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Si le niveau de Fermi se trouvait dans la bande interdite à plus de 3KT des limites de cette
bande (Figure 1.7), la statistique de Boltzmann est alors applicable à tous les niveaux des
bandes permises (à la place de la fonction d’occupation de Fermi-Dirac).
1 1 EF E
Par conséquent, exp
E EF E EF KT
1 exp exp
KT KT
Par suite, la probabilité de présence (des électrons et des trous) est donnée avec une erreur
maximale de 5 % par la formule de Boltzmann, qui est :
EF E
Pe E exp Pour les électrons
KT
E EF
Pt E exp Pour les trous
KT
B. Hadjoudja 8
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La probabilité d’occupation du niveau E étant Pe(E), et sachant que chaque niveau accepte
deux électrons, le nombre dn des électrons occupant cet intervalle d’énergie est :
dn=2.Pe(E).dN=2.De(E).Pe(E).dE
Ce nombre (dn) est donc proportionnel au produit: De(E).Pe(E).
Par ailleurs, le nombre dp des trous occupant ce même intervalle d’énergie est :
dp=2.Dt(E).Pt(E)dE
Avec,
3 3
* 2
2m e 1 2m*e 2
1
De E 2 E E0 2
2 E EC 2 , la densité des niveaux (au voisinage
h2 h2
du niveau d’énergie E), destinés à recevoir des électrons.
3 3
* 2
2m t 1 2m*t 2 1
Dt E 2 E E 0
2
2 EV E 2 , la densité des niveaux (au voisinage
h2 h2
du niveau d’énergie E) destinés à recevoir des trous.
Où, me* et mt* sont respectivement les masses effectives des électrons et des trous.
A T=0 K, tous les niveaux de la bande de valence sont occupés, chacun par deux électrons ;
par contre, tous les niveaux de la bande de conduction sont vides. Il en résulte que le cristal se
comporte comme un isolant.
A T>0 K, on constate que des niveaux du haut de la bande de valence deviennent inoccupés
(bande partiellement pleine) et qu’en revanche des niveaux du bas de la bande de conduction
deviennent occupés (bande partiellement vide). Ceci est du à des électrons de la bande de
valence qui sont passés dans la bande de conduction où ils sont devenus libres (ou de
conduction). Le cristal devient conducteur.
Le nombre total des électrons étant constant dans tout élément de volume du cristal. Par
conséquent, le nombre des niveaux vides dans le haut de la bande de valence, doit être égal au
nombre des niveaux occupés dans le bas de la bande de conduction.
B. Hadjoudja 9
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On appelle porteurs, les électrons libres de la bande de conduction, et les trous libres de la
bande de valence, qui assurent le transport du courant.
Pour calculer leur concentration, il suffit de sommer :
le nombre d’électrons : dn=2.De(E).Pe(E).dE, sur tous les niveaux de la bande de
conduction,
et le nombre de trous : dp=2.Dt(E).Pt(E)dE, sur tous les niveaux de la bande de
valence.
On a donc :
Ev
et p 2.Dt E .Pt E .dE
Les intégrales peuvent être étendues jusqu’à +∞ pour la bande de conduction et jusqu’à -∞
pour la bande de valence, puisque pour ces valeurs de l’énergie, P e et Pt sont respectivement
nuls.
Nous sommes dans le cas des semi-conducteurs intrinsèques, donc le niveau de Fermi se situe
au milieu de la bande interdite. Par conséquent :
Eg
E EF Ec EF EF Ev 3KT
2
En effet, dans un semi-conducteur intrinsèque, EF est situé au milieu de la bande interdite, car
dans ce type de semi-conducteur, il y a autant de niveaux occupés dans la bande de
conduction (niveau supérieur à EF) que de niveaux vides dans la bande de valence (niveau
inférieur à EF). De plus, à 300 K, KT=0.025 eV et la plupart des semi-conducteurs ont un gap
Eg dont la valeur est située autour de 1 eV et plus.
Les probabilités d’occupation Pe(E) et Pt(E) sont donc données par la statistique de
Boltzmann.
B. Hadjoudja 10
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
E Ec dE
En posant : x donc dx
KT KT
3
2KTm*e 2
E F Ec 1
On obtient : n 4 exp x 2 exp x .dx
h2 KT 0
a x a 1 exp x .dx
0
1 1 3 2 5 3 7 4
a
2 2 2 2
1 1 3 2 15 6
a
2 4 8
3
2 KTm *e 2
En posant : N c 2.
h2
B. Hadjoudja 11
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
EF Ec
La concentration d’électrons libres prend sa forme finale : n N c exp
KT
Nc : représente la concentration effective des places disponibles dans la bande de conduction.
Ces places sont supposées situées sur le niveau d’énergie (équivalent) Ec et sont destinées à
être occupées par des électrons libres.
Ev E dE
En posant : x donc dx
KT KT
On obtient :
3
2KTm*t 2
Ev EF 1
p 4 exp x 2 exp x .dx
h2 KT 0
a x a 1 exp x .dx
0
B. Hadjoudja 12
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
Ev Ec Eg
n.p n 2I N c N v exp N c N v exp
KT KT
Eg
La concentration intrinsèque s’écrit donc sous la forme : n I N c N v exp
2KT
.
1.2.4.8. Position du niveau de Fermi
Dans un semi-conducteur intrinsèque, la concentration des électrons libres est toujours égale à
celle des trous libres : n=p ;
EF Ec Ev EF
Soit : N c exp N v exp
KT KT
Ec Ev KT Nv
Par suite, on tire : E F ln
2 2 Nc
Ec Ev 3KT m*
EF ln *t
2 4 me
Le dernier terme est toujours très faible (me* et mt* ne sont pas très différents, et KT=0.025
eV à 300 K). On admet presque toujours que le niveau de Fermi dans un semi-conducteur
intrinsèque est situé au milieu de la bande interdite (Figure 1.8), c'est-à-dire :
Ec Ev
EF EI
2
Où, EI est le niveau intrinsèque.
B. Hadjoudja 13
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Un semi-conducteur est dit extrinsèque quand on lui ajoute volontairement des atomes
trivalents (B, Al, Ga, In) ou pentavalents (P, As, Sb, Bi).
Les atomes tri- ou pentavalents, qu’on a volontairement incorporés au cristal, sont dits
additifs, afin de les distinguer des atomes étrangers, les impuretés, qu’on n’arrive pas à
éliminer du cristal.
Généralement, les additifs ont tendance à se placer en position de substitution dans le cristal :
par exemple, dans le cas d’un cristal de silicium dopé au phosphore, chaque atome de
phosphore prend la place d’un atome de silicium.
B. Hadjoudja 14
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
Etant donné que la concentration et l’effet des impuretés qu’on n’arrive pas à éliminer du
cristal sont généralement négligeables devant ceux des additifs, donc dans la suite du cours,
on désignera indifféremment les atomes introduits dans le cristal par : additifs ou impuretés.
Les additifs pentavalents (groupe 5) introduisent des niveaux E d (dans la bande interdite)
voisins de la bande de conduction, permettant des transitions électroniques faciles avec cette
bande.
De la même façon, les additifs trivalents (groupe 3) introduisent des niveaux Ea (dans la bande
interdite) voisins de la bande de valence.
Les valeurs de Ec-Ed, représentants les positions (par rapport au bas de la bande de
conduction) des niveaux Ed introduits par les additifs pentavalents dans la bande interdite du
silicium, ont été mesurées expérimentalement (Figure 1.9).
Les valeurs de Ea-Ev, représentants les positions (par rapport au haut de la bande de valence)
des niveaux Ea introduits par les additifs trivalents dans la bande interdite du silicium, ont eux
aussi été mesurées expérimentalement (Figure 1.10).
B. Hadjoudja 15
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
1.3.2.1. Présentation
Les atomes pentavalents (par exemple le phosphore) possèdent 5 électrons sur la couche
périphérique.
B. Hadjoudja 16
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
B. Hadjoudja 17
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
A T>0 K, les électrons excédentaires liés aux atomes pentavalents (situés sur le niveau E d)
peuvent acquérir une énergie thermique égale ou supérieure à leur énergie de liaison (Ec-Ed),
qui leur permet de rompre leurs liaisons et de passer du niveau E d à la bande de conduction
(sur le niveau Ec, ou un peu plus haut).
Du fait de la faible énergie d’ionisation (E c-Ed) des additifs, on peut s’attendre qu’à des
températures relativement basses (T>100 K), tous les atomes additifs deviennent ionisés, ce
qui signifie qu’il existe, dans la bande de conduction, Nd électrons libres provenant des
additifs.
Il est important de noter que la création de N d électrons libres dus aux additifs augmente
fortement leur par rapport au cristal intrinsèque, sans augmenter le nombre de trous libres. Au
contraire, les trous ont une plus grande probabilité de se recombiner avec des électrons donc
leur nombre diminue. En effet, un trou résulte de la création d’un ion Si+ (ion du cristal de
base), un tel ion n’ayant que 3 électrons de valence, tandis qu’un atome additif pentavalent de
phosphore, qui a perdu un électron, est un ion P + possédant 4 électrons de valence, c'est-à-dire
exactement le nombre nécessaire pour entrer en liaison covalente avec ses 4 voisins.
On peut donc en déduire :
Les semi-conducteurs dopés par des additifs pentavalents (groupe 5) verront leurs
concentrations d’électrons augmentées, la conduction est donc assurée par les
électrons libres. Ces semi-conducteurs sont dits de type N.
Les électrons libres sont dits : porteurs majoritaires, tandis que les trous libres sont
dits, porteurs minoritaires.
Les niveaux d’énergie introduits par les additifs pentavalents (dans les bandes
interdites des semi-conducteurs) sont dits : niveaux d’énergie des donneurs.
La concentration des électrons libres est supérieure à celle des trous libres; par
conséquent, le niveau de Fermi se trouve dans la partie supérieure de la bande interdite
du semi-conducteur.
B. Hadjoudja 18
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
A T=0 K, tous les atomes additifs pentavalents sont neutres, donc tous les électrons
excédentaires sont liés à leurs atomes, ils se trouvent sur le niveau donneur E d (Figure 1.13).
Le niveau donneur est complètement occupé par des électrons liés, donc :
N0d Nd
Nd Nd N0d 0
Où,
N 0d : représente les atomes additifs pentavalents neutres (atomes donneurs neutres),
B. Hadjoudja 19
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
A T>0 K (quelques K), les atomes additifs deviennent en partie neutres (l’autre partie est
ionisée), le niveau donneur devient donc partiellement occupé par des électrons, l’autre partie
des électrons passent dans la bande de conduction où ils deviennent libres (Figure 1.14).
La probabilité d’occupation du niveau E d (par des électrons) est donnée par la loi
d’occupation de Fermi-Dirac :
1
Pe E d
Ed EF
1 exp
KT
Dans le cas des semi-conducteurs dopés par des additifs pentavalents, on n’utilise pas la
statistique de Boltzmann, parce qu’on n’est pas sûr que Ed-EF est supérieure à 3KT, surtout
que Ed se situe légèrement au dessous de Ec, et EF se situe quant à lui dans la partie supérieure
de la bande interdite du semi-conducteur (ce qui diminuait les chances d’avoir E d-EF>3KT).
B. Hadjoudja 20
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
La concentration des électrons libres (électrons excédentaires ayant quittés le niveau Ed pour
passer dans la bande de conduction) est :
Nd
Nd Nd N 0d (Atomes additifs pentavalents ionisés).
E Ed
1 exp F
KT
Ce calcul de concentration qu’on vient de faire ne tient pas compte d’une éventuelle
dégénérescence des Nd états du niveau donneur (existence des deux spins positif et négatif
pour chaque état).
Cette dégénérescence va modifier la probabilité d’occupation P e(Ed) en y introduisant un
facteur de dégénérescence.
En effet, il y a deux façons de passer de l’état ionisé à l’état neutre (capture d’un électron de
spin positif ou négatif), mais il n’existe qu’une manière de passer de l’état neutre à l’état
ionisé (émission dans la bande de conduction d’un électron libre de spin déterminé) (Figure
1.15). On a donc beaucoup plus de chance d’avoir un état neutre qu’un état ionisé.
B. Hadjoudja 21
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
Par suite :
Nd
Nd Nd N 0d (Atomes additifs pentavalents ionisés)
E Ed
1 2 exp F
KT
1.3.3.1. Présentation
Les atomes trivalents (par exemple le bore) possèdent 3 électrons sur la couche périphérique.
A T=0 K, l’atome de bore placé en position de substitution dans le réseau du silicium, engage
ses 3 électrons dans des liaisons de valence avec 3 des 4 atomes de silicium voisins. Il reste la
liaison avec le quatrième atome de silicium qui est insatisfaite (Figure 1.16). Pour faire, il
suffit d’une faible énergie thermique (élévation de température) pour que l’atome de bore
capture un électron de valence (appartenant à un atome de silicium) lui permettant de
compléter sa quatrième liaison avec le quatrième atome de silicium (Figure 1.17).
La capture d’un électron à un atome de silicium, donne naissance à un ion positif Si+, donc
apparition d’un trou libre dans la bande de valence.
B. Hadjoudja 22
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
B. Hadjoudja 23
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
A T=0 K, tous les atomes additifs trivalents situés sur le niveau Ea sont neutres.
A T>0 K, les atomes additifs trivalents peuvent acquérir une énergie thermique égale ou
supérieure à Ea-Ev, leur permettant de capturer des électrons de la bande de valence
(appartenant à des atomes de silicium, situés sur le niveau E v ou un peu plus bas). Ces
électrons capturés par les atomes trivalents vont leur permettre de compléter leur quatrième
liaison avec les atomes de silicium. La capture des électrons de la bande de valence laisse
apparaitre des ions Si+, donc des trous libres, situés sur le niveau E v ou un peu plus bas.
Du fait de la faible énergie d’ionisation (E a-Ev) des additifs, on peut s’attendre qu’à des
températures relativement basses (T>100 K) tous les atomes additifs deviennent ionisés, ce
qui signifie qu’il existe dans la bande de valence, Na trous libres provenant de ces additifs.
La création de Na trous libres dus aux additifs augmente fortement leur concentration par
rapport au cristal intrinsèque, sans augmenter le nombre d’électrons libres. Au contraire, les
électrons ont une plus grande probabilité de se recombiner avec les trous donc leur nombre
diminue.
Les trous libres sont dits : porteurs majoritaires, tandis que les électrons libres sont
dits, porteurs minoritaires.
Les niveaux d’énergie introduits par les additifs trivalents (dans les bandes interdites
des semi-conducteurs) sont dits : niveaux d’énergie des accepteurs.
La concentration des trous libres est supérieure à celle des électrons libres ; par
conséquent, le niveau de Fermi se trouve dans la partie inférieure de la bande interdite
du semi-conducteur.
B. Hadjoudja 24
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
0 : état neutre,
- : état ionisé.
A T=0 K, tous les atomes additifs trivalents sont neutres, ils se trouvent sur le niveau
accepteur Ea (Figure 1.18). A cette température, le niveau accepteur est complètement occupé
par des additifs trivalents neutres, donc :
Noa Na
Na Na Noa 0
Où,
N a : représente les atomes additifs trivalents ionisés (atomes accepteurs ionisés), donc les
trous libres.
B. Hadjoudja 25
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
A T>0 K (quelques K), les atomes additifs trivalents deviennent en partie neutres (l’autre
partie est ionisée), le niveau accepteur devient donc partiellement occupé par des électrons
liés, provenant de la bande de valence, donc il y a création dans cette dernière d’un nombre
équivalent de trous libres (Figure 1.19).
Dans le cas des semi-conducteurs dopés par des additifs trivalents, on n’utilise pas la
statistique de Boltzmann parce qu’on n’est pas sûr que Ea EF 3KT , surtout que Ea se situe
B. Hadjoudja 26
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
La concentration des trous libres (états de Ea occupés par des électrons provenant de la bande
de valence) est :
Na
Na N a Pe (E a ) (Atomes additifs trivalents ionisés)
E EF
1 exp a
KT
La concentration des états de Ea inoccupés par des électrons de la bande de valence est :
Na
N oa Na Na (Atomes additifs trivalents neutres)
E Ea
1 exp F
KT
Ce calcul de concentration (qu’on vient de faire) ne tient pas compte d’une éventuelle
dégénérescence des Na états du niveau accepteur (existence des deux spins positif et négatif
pour chaque état). Cette dégénérescence va modifier la probabilité de présence (occupation du
niveau Ea par des électrons) de Pe(Ea) en y introduisant un facteur de dégénérescence.
En effet, il y a deux façons de passer de l’état ionisé à l’état neutre (émission d’un électron de
spin positif ou négatif), mais il n’existe qu’une manière de passer de l’état neutre à l’état
ionisé (capture d’un électron de spin déterminé) (Figure 1.20). On a donc beaucoup plus de
chance d’avoir un état neutre qu’un état ionisé.
B. Hadjoudja 27
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
Par suite :
La concentration des trous libres (états de Ea occupés par des électrons provenant de la
bande de valence) est :
Na
Na N a Pe (E a ) (Atomes additifs trivalents ionisés)
E EF
1 2 exp a
KT
B. Hadjoudja 28
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
La concentration des porteurs majoritaires est largement supérieure à celle des porteurs
minoritaires :
n N pN
E FN E c Ev E FN
N c exp N v exp
KT KT
Ec Ev KT Nv
E FN ln
2 2 Nc
Ou bien,
Ec Ev 3KT m *t
E FN ln *
2 4 me
B. Hadjoudja 29
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
La concentration des porteurs majoritaires est largement supérieure à celle des porteurs
minoritaires :
pp n p
Ev E FP E FP E c
N v exp N c exp
KT KT
Ou bien,
Ec Ev 3KT m*
E FP ln *t
2 4 me
En général, on ne conserve pas l’indice N et P des niveaux de Fermi EFN et EFP. En effet, quel
que soit le type du cristal, son niveau de Fermi s’écrit EF.
B. Hadjoudja 30
Chapitre 1 Statistiques dans les semi-conducteurs
D’après les expressions précédentes de n, p, nN, pN, nP et pp, on constate que pour chaque type
de semi-conducteur, on a :
Eg
n.p n N .p N n P .p P N c N v exp n 2I
KT
On peut donc en conclure que le produit des concentrations des électrons et des trous dans un
semi-conducteur à l’équilibre thermique, qu’il soit intrinsèque, de type P ou de type N est
toujours égal à n 2I .
B. Hadjoudja 31