Rapport Pfe m2gc Ur
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RAKOTOMALALA
CONFRONTATION SUR DES CAS N°ÉTUDIANT : 41008166
DE DEUX LOGICIELS DE
MODELISATION DE RESEAU
AEP, EPANET ET PORTEAU
Projet de Fin d’Etudes
CONFRONTATION SUR DES CAS DE DEUX LOGICIELS DE MODELISATION DE
RESEAU AEP, EPANET ET PORTEAU
1. INTRODUCTION ........................................................................................................................... 3
2. GENERALITES .............................................................................................................................. 3
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RESEAU AEP, EPANET ET PORTEAU
3.3.1. Collecte des données du réseau ..................................................................................... 18
4.2. Mises en œuvre des deux logiciels sur des cas test ............................................................... 21
5. CONCLUSION ............................................................................................................................. 25
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1. INTRODUCTION
Le développement d’une région dans tous les domaines dépend essentiellement du développement du
secteur hydraulique. Puisque celui-ci est lié à toutes les branches de l’économie. Pour qu’on puisse
atteindre l’évolution dans notre vie journalière. Ainsi que l’industrie et l’agriculture faut qu’il y’ait de
l’eau en quantité suffisante. Celle –ci est considérée comme élément de base pour le fonctionnement
des machines et aussi pour transformer certaines matières premières en produits consommables. Dans
la vie courante l’homme ne peut pas vivre sans eau. L'adduction d'eau potable est ainsi un élément
important et son besoin de modélisation. EPANET et PORTEAU sont des logiciels de modélisation et
de simulation de réseau d’adduction d’eau potable.
L’objectif de cette Projet de Fin d’Etudes (PFE) est de prendre connaissance des deux logiciels et de
les comparer sur des cas de complexité croissante.
2. GENERALITES
Une eau potable est une eau dont les caractéristiques physiques, chimiques, biologies et radiologiques
sont acceptables pour la consommation humaine. Autrement dit, c’est une eau qui répond aux normes
de potabilité qui diffèrent selon l’époque, le pays, la région ou l’autorité responsable du concept de
« potabilité ». En effet, une eau peut être naturellement potable ou nécessite certains traitements pour
la rendre potable.
L’adduction d’eau regroupe les différentes techniques mises en œuvre pour transporter l’eau depuis sa
source vers l’agglomération à desservir. En outre, on parle aussi de « système » d’adduction d’eau car
en pratique, les différentes techniques se traduisent en différentes infrastructures et ouvrages du génie
civil relié entre eux jusqu’à former un « système unique ». On peut classer ces infrastructures en 5
catégories :
Ouvrage de captage
Réseau d’amenée
Ouvrage de traitement
Ouvrage de stockage et/ou d’équilibre
Réseau de distribution
Un système d’AEP peut être gravitaire, lorsque le déplacement de l’eau dans les tuyaux est dû
seulement par l’énergie potentielle (différence d’altitude), ou par refoulement (pompage), lorsque le
déplacement de l’eau est provoqué par une pompe. Il est aussi possible de combiner les deux
techniques d’adduction d’eau pour des raisons techniques et/ou économiques.
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Concevoir un système d’AEP consiste à dimensionner les réseaux de canalisations et les différents
ouvrages constituants le système.
Plusieurs formules peuvent être utilisées selon le caractère du taux d’accroissement de la population
considéré. Ainsi, il est proposé ci-après 3 hypothèses et 3 formules :
𝑃2 − 𝑃1 = 𝐾𝑎 (𝑡2 − 𝑡1 )
𝑑𝑃
= 𝐾𝑔 . 𝑃
𝑑𝑡
ln 𝑃2 − ln 𝑃1 = 𝐾𝑔 (𝑡2 − 𝑡1 )
Connaissant le taux de croissance annuelle, l’équation suivante peut être utilisée pour évaluer
le nombre de population de l’horizon de projection :
𝑃2 = 𝑃1 (1 + 𝑟)𝑛
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Où P2 : nombre de population estimée à l’horizon du projet en [hab]
𝑑𝑃
= 𝐾𝑑 (𝑆 − 𝑃)
𝑑𝑡
Pour le calcul, on peut se baser sur les approximations, tirées à partir des consommations moyennes
annuelles, suivantes :
Consommation
Mode de fourniture
(l/j/hab)
Fontaine publique 20
Fontaine dans la cour de l’habitation 30 à 50
Distribution simple dans la maison
100
(avec chasse d’eau dans les toilettes)
Distribution complète dans la
200 à 400
maison (avec salle d’eau)
Source : Aide-mémoire hydraulique urbaine, Jacques Bonnin, page 25
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Consommation
Département
(l/j/hab)
Hautes-Alpes 93.2
Alpes-Maritimes 230.4
Corse du Sud 163.0
Guadeloupe 197.5
Réunion 236.2
Mayotte 89.6
Source : Rapport SISPEA 2018 édité en Avril 2021
La consommation moyenne journalière ou besoin en eau journalier de la population est donnée par la
relation suivante :
𝐶𝑚𝑝 = 𝐶𝑢 × 𝑃2
Pour obtenir le besoin en eau annuelle de la population il suffit de multiplier le besoin journalier par
365 jours.
Tableau 3: Consommation moyenne d’eau par usage au sein des services publics
Services Consommation
Nettoyage de marché 5 litres/m²/jour de marché
Restauration collective 10 à 20 litres/jour/repas préparé
Ecoles 20 litres/jour/élève
Lavage des caniveaux 25 litres/ml/jour de nettoyage
Centre de vacances 100 litres/jour/personne
Maison de repos ou retraite 100 à 250 litres/lit/jour
Hôpital/clinique 300 litres/lit/jour
Stade (arrosage, douche, etc.) 3000 m3/an
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Il faut aussi tenir compte des réserves d’incendies, surtout pour les agglomérations urbaines.
En conclusion le besoin en eau du projet est égal à la consommation totale selon la relation suivante :
𝑄𝑝 = 𝑘 × 𝐶𝑡𝑗
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Eaux souterraines, captées aux niveaux des nappes aquifères.
Eaux de sources, captées aux niveaux des sources d’affleurement, de déversement et
d’émergence.
Eaux de surfaces, captées aux niveaux des cours d’eau (ruisseau, rivière, fleuve) et lacs.
On apprécie une ressource en eau selon sa production ou débit capté par rapport au besoin en eau du
projet, c’est-à-dire si la ressource satisfait ou pas la demande. Pour les projets d’alimentation en eau
des grandes agglomérations, pour satisfaire la demande, il est courant de capter plusieurs ressources en
eau avec différents captages.
Une ressource en eau n’est pas seulement appréciée pour sa production, satisfaire la demande en eau
du projet, mais il faut aussi tenir compte de sa qualité, qui pourrait être un facteur d’élimination dans
le cas où l’eau contient des éléments toxiques ou dangereux, à court ou à long terme, pour la santé des
consommateurs. Cependant, l’eau n’est pas toujours naturellement potable mais il est possible de la
rendre propre à la consommation humaine après traitements.
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2.3.2 Stérilisation de l’eau
Souvent effectuer après la clarification, la stérilisation de l’eau consiste à éliminer tous les germes
pathogènes qui peuvent se trouver dans l’eau. Cette méthode fait souvent appel à l’utilisation des
éléments chimiques comme le chlore et ses dérivés, et l’ozone. Cependant, avec l’évolution de la
science et de la technologie, d’autres techniques peuvent être utilisées comme le traitement par
ultraviolet, et les microfiltrations.
La Neutralisation, elle consiste à neutraliser le pH d’une eau légèrement acide, souvent due à
la chloration. Une eau légèrement acide n’est pas néfaste à la santé des consommateurs,
cependant elle peut nuire, par la corrosion, à la maçonnerie, aux canalisation et équipements
métalliques du réseau, et aux appareils électroménagers.
L’Adoucissement, elle consiste à abaisser le degré hydrotimétrique caractéristique des eaux
dures. Une eau dure est une eau chargée en ion calcium et magnésium dépassant une certaine
quantité. Cette qualité n’affecte pas la potabilité de l’eau, mais elle est néfaste surtout pour les
canalisations par la formation des tartres, accélère le vieillissement des appareils
électroménagers, altère l’efficacité des savons et lessives, etc.
L’élimination des sels de fer et de manganèse qui est un cas fréquent des eaux souterraines.
Au contact de l’air, l’oxydation par l’oxygène de l’air provoque des précipités soit des
manganèses, soit des sels de ferriques, qui ensuite altère la qualité physique de l’eau. D’où la
nécessité de provoquer cette précipitation avant la filtration.
La suppression des polluants organiques qui ont pu échapper à la décantation et la filtration,
par adsorption.
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débit des sources d’approvisionnement, permanent et peu variable au cours de la
journée.
Les réseaux ramifiés, dans lesquelles les tronçons qui forment le réseau se divisent
successivement depuis un point commun sans jamais former un circuit fermé [Manuel
d’hydraulique général, LANCASTRE]. L’écoulement dans les tronçons se fait souvent dans
un seul sens, et dans le cas où une coupure se produit en un point du réseau, tous les usagers à
l’aval de ce point est privé d’eau. Cette structure a l’avantage d’être économique et facile à
dimensionner, mais elle manque de souplesse et de sécurité pour les usagers.
Les réseaux maillés, sont composés de tronçons disposés de telle manière qu’il est possible
de décrire une ou plusieurs circuits fermés ou « maille » en suivant son tracé. Dans ce type de
réseau, un tronçon peut être alimenté par, au moins, deux conduites, limitant ainsi le nombre
d’usagers privés d’eau en cas de coupure. Cette structure est plus adaptée pour les
agglomérations urbaines et à fortes populations, le calcul de dimensionnement peut être très
complexe.
𝑝 𝑣²
𝐻=𝑧+ + = 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒
𝜌. 𝑔 2𝑔
v : vitesse en [m/s]
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Appliquer en 2 points quelconques d’un réseau de distribution, en tenant compte de la perte de charge
dans la canalisation, l’équation devient :
𝐻𝑎𝑚𝑜𝑛𝑡 = 𝐻𝑎𝑣𝑎𝑙 + 𝐽
𝐽 = 𝑗 + 𝛥ℎ
Il existe plusieurs formules pour calculer la perte de charge linéaire. Les plus utilisées et les plus
adéquates pour les écoulements d’eau dans les conduites de distribution sont :
La formule de Hazen – Williams, très populaire aux Etats-Unis, elle plus adapter pour les
écoulements turbulents de l’eau :
La formule de Darcy – Weisbach, reconnue pour sa souplesse, adaptée à tous les régimes
d’écoulement et tous les liquides, cette formule est très utilisée en Europe :
𝐿 2
𝐽 = 0.0827 𝑓 𝑄
𝐷5
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Où J : perte de charge linéaire en [mCE]
La formule de Colebrook, est plus précise du fait qu’elle tient compte du régime
d’écoulement dans la conduite et s’applique à des fluides quelconque. Sa forme originale est :
1 𝑘 2.51
= −2 𝑙𝑜𝑔 ( + )
√𝜆 3.71 𝐷 𝑅𝑒 √𝜆
Où λ : coefficient de Colebrook
Re : nombre de Reynolds
𝐿𝑇
𝐽= 𝑙 𝑄𝑀 𝐷𝑁
1000
Les pertes de charges singulières sont observées aux niveaux des certains points du réseau, surtout sur
les coudes, les tés, les raccordements, les rétrécissements, les élargissements, etc. Ceci est due à
l’augmentation au changement de régime de l’écoulement qui devient de plus en plus turbulent est
provoqué une dissipation d’énergie qui mène ensuite à la perte de charge, dont l’expression
fondamentale est la suivante :
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𝑣2
Δℎ = 𝑘𝑖
2𝑔
Pour chaque nœud, la somme des débits entrants est égale à la somme des débits sortants.
En pratique, la résolution de cette équation se fait en partant des conduites de bouts de réseau puis on
rebrousse chemin vers le point de départ (nœud, réservoir, source) tout en additionnant au fur et à
mesure les débits dans les conduites.
La somme algébrique des pertes de charge est nulle le long d’un parcours fermé et orienté. Au niveau
de chaque nœud le débit sortant est égal au débit sortant.
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La résolution de cette équation est très complexe et requiert des méthodes adaptées comme celle de
Hardy-Cross, ou la méthode itérative de Newton-Raphson.
La charge amont (Hamont) est connue car elle correspond au point de départ du réseau comme le
captage, réservoir ou autres formes d’arrivée d’eau. Ainsi, la charge aval est déduite à partir de
la relation suivante :
𝐻𝑎𝑣𝑎𝑙 = 𝐻𝑎𝑚𝑜𝑛𝑡−𝐽
𝑝𝑎𝑚𝑜𝑛𝑡
= 𝐻𝑎𝑚𝑜𝑛𝑡 − 𝑧𝑎𝑚𝑜𝑛𝑡
𝜌𝑔
et
𝑝𝑎𝑣𝑎𝑙 𝑣2
= 𝐻𝑎𝑣𝑎𝑙 − 𝑧𝑎𝑣𝑎𝑙 −
𝜌𝑔 2𝑔
La vitesse d’écoulement dans les conduites doit être comprise entre 0.4 et 2 m/s. Car une
vitesse faible, inférieure à 0.4 m/s, peut favoriser la formation des dépôts dans les conduites ;
tandis que, une vitesse très forte, supérieure à 2 m/s, peut provoquer une rupture de conduite.
La pression au sol des points de raccordement des abonnés doit être comprise entre 20 à 40
mCE. Une pression minimale de 20 mCE afin d’obtenir une pression minimale de 2 mCE sur
les robinets les plus hauts. Une pression maximale ne dépassant 40 mCE pour éviter les bruits
d’écoulement et les désordres (fuite, forte pression au niveau des appareils électroménagers,
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etc.). En pratique, la pression résiduelle de doit pas dépassé 80% de la pression nominale de la
conduite.
Choisissant un diamètre hypothétique, la vitesse dans un tronçon de conduite est calculée à
partir de la relation suivante :
4𝑄𝑖
𝑣𝑖 =
𝜋𝐷𝑖4
Un organigramme des étapes du calcul hydraulique est donné sur la figure suivante :
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L’exécution de ce calcul est assez longue et fastidieux surtout dans le cas d’un réseau maillé.
Cependant l’évolution de l’informatique et l’apparition des logiciels de modélisation a beaucoup
facilité cette tâche, surtout les nombre d’itération que ces logiciels peuvent exécuter.
Dans les paragraphes suivants nous allons parler de la modélisation informatique du réseau de
distribution.
Grâce au modèle, on peut avoir une vision plus détaillée de l’interdépendance des éléments du
système, permettant d’effectuer des modifications au niveau de sa structure et de ses paramètres de
fonctionnement. En effet, il est alors possible d’effectuer divers scénarios de simulation pour faciliter
le choix entre plusieurs options lors de la phase de conception ou d’extension du réseau, mais aussi
d’anticiper les éventuels problèmes en effectuant, par exemple, une simulation avec un système
représentant une défaillance (fuite).
Les composants physiques représentent les éléments structurels du réseau (conduites, réservoir,
ressource, points de desserte, etc.) en tenant compte de leurs caractéristiques physiques et hydrauliques
(longueur et diamètre de la conduite, dimensions et altitude du réservoir, production de la ressource,
consommation, etc.). Tandis que les composants non-physiques représentent le comportement et les
aspects fonctionnels du réseau de distribution.
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Les nœuds : représentent les points d’entrée ou de sortie d’eau du réseau, ce sont aussi les
points de jonction d’une ou plusieurs conduites. A chaque nœud du réseau correspond un
paramètre physique tel que : départ d’une antenne, changement de section, demande ou
desserte d’abonnée, et point de singularité.
Les tronçons : représentent les conduites de canalisation limitées par deux nœuds du réseau.
Chaque tronçon est caractérisé par des paramètres physiques et hydrauliques homogènes,
telles que : longueur, diamètre, nature et rugosité.
Les réservoirs : ce sont des nœuds disposant d’un volume de stockage, qui varient au cours
du temps. Les paramètres courants des réservoirs sont : son volume, sa hauteur, son diamètre,
l’altitude du radier et du trop-plein.
Les ressources : ce sont des nœuds représentant les sources d’alimentation en eau du réseau.
Elles peuvent être d’origine naturelle (source, lac, nappe souterraine, ruisseau, rivière ou
fleuve) ou provenant d’un réseau voisin ou extérieur. Les paramètres souvent associés au
nœud ressource sont l’altitude et la qualité de l’eau.
Les équipements hydrauliques, tels que : vannes, pompes, réducteur de pression, limiteur de
débit, injecteur, etc.
En pratique, les noms et dénominations des éléments peuvent variés selon le logiciel, cependant leurs
rôles et fonctionnalités sont les mêmes.
Les courbes : représentent les objets qui ont des couples de données et ayant une relation
entre elles. Selon le type de logiciel et les éléments considérés, ils existent des courbes
caractéristiques (pompe), des courbes de volume, des courbes représentant la forme d’un
réservoir, des courbes de rendement ou des courbes de perte de charge.
Les courbes de modulation : représentent un ensemble de multiplicateurs appliqués à une
valeur de base (demande d’un nœud, production d’une ressource, à la qualité de l’eau,
fonctionnement d’une pompe, etc.) pour lui permettre d’évoluer dans le temps lors de la
simulation.
Les commandes : ce sont des instructions introduisent manuellement dans le modèle pour
gérer le réseau lors de la simulation. En effet, selon les consignes introduites, on peut avoir des
indications sur le niveau d’eau dans le réservoir, l’état des conduites, l’ouverture et/ou la
fermeture d’une vanne et l’arrêt et/ou la mise en marche d’une pompe selon le niveau d’eau le
réservoir, etc.
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La structure du réseau ;
Les caractéristiques des nœuds : coordonnées, consommation ou demande en eau, etc. ;
Les caractéristiques des réservoirs : coordonnées, dimension, forme, marnage, mode
d’alimentation, etc. ;
Les caractéristiques des conduites : longueur, diamètre, nature ;
Les différentes singularités : changement de diamètre de conduites, changement de direction,
etc. ;
Les caractéristiques des équipements hydrauliques : pompes, vannes, régulateur de pression ;
limiteur de débit, injecteur de substance.
Dans le cas d’une installation existante, ces données peuvent être observées et mesurées sur terrain ou
obtenues à partir des documents archives. Tandis que pour une nouvelle installation, les résultats des
études et dimensionnement peuvent être considérés.
a) La pression au niveau des nœuds de dessertes d’abonnées doit être comprise entre 2 et 4 bars.
En dessous de 2 bars, si l’habitation à desservir comprend un ou plusieurs étages, il y aura
risque de manque d’eau et de pression dans les étages supérieurs ; et au-delà de 4 bars, la
pression peut endommager les équipements ménagers (chauffe-eau, etc.).
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b) Le débit en tout point du réseau doit couvrir en tout temps la consommation moyenne et la
consommation de pointe des abonnées.
c) La vitesse d’écoulement dans les conduites doit être comprise entre 0.4 et 2.0 m/s selon le
diamètre de la conduite. A titre d’exemple : il est recommandé d’avoir une vitesse de moins de
1m/s pour des conduites inférieures à 150 mm. En effet, une vitesse trop faible peut favoriser
la formation des dépôts dans les conduites, tandis qu’une vitesse trop forte peut provoquer
l’abrasion des parois des conduites, et/ou augmenter la perte de charge linéaire.
d) La qualité de l’eau, mesurée selon le temps de séjour de l’eau qui ne devrait pas excéder de 1
jour dans le réservoir et 2 jours dans les canalisations.
Bien que ces logiciels ont été inventés et développés par deux institutions différentes, EPANET et
PORETAU présentent de similarité dans leurs modes de fonctionnement, cependant ces logiciels
possèdent aussi des spécificités qui sont propres à eux seuls.
EPANET est un logiciel libre, et est distribué gratuitement par l’EPA (U.S. Environmental Protection
Agency) depuis septembre 1993 en version anglaise. En 2000, en accord avec l’U.S. EPANET, et afin
d’élargir l’utilisation du logiciel, la Compagnie Générale des Eaux a financé une traduction en français
du logiciel : la version 2.0. Mais, dans cette études nous allons utiliser la version anglaise de
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EPANET 2.0, cependant les explication sur les différentes commandes et fonctionnalités sont données
en français.
Autre que le fichier (.net) qui est le format d’enregisrement par dilection de EPANET, il est aussi
possible d’exporter les données et schèma du réseau sous les formats :
b. PORTEAU 4.21.04
PORTEAU est un logiciel libre développé par l’IRSTEA (Institut national de recherche en sciences et
technologies pour l'environnement et l’agriculture) -unité Environnement Territoire et Infrastructures,
où la dernière version v4.0 distribuée en Mars 2018. Puis des améliorations comme la version
v4.21.04 ont apparue par l’intermédiaire de l’INRAE (Institut National de Recherche pour
l’Agriculture, l’Alimentation et l’Elevage).
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PORTEAU permet de modéliser le comportement d’un réseau maillé de distribution ou de transport
d’eau sous pression. Le logiciel comporte 3 modules de calculs : ZOMAYET, OPOINTE et
QUALITE, permettant une approche du comportement hydraulique et/ou une approche sur l’évolution
de la qualité de l’eau du réseau modélisé.
Le Module ZOMAYET permet d’étudier, par une simulation sur plusieurs heures (de 24
heures à 15 jours), le fonctionnement hydraulique d’un réseau et de visualiser son schéma. Le
module utilise un modèle déterministe pour traiter les données. Les résultats de calcul donnent
les variations des différents paramètres de chaque nœuds et tronçons au cours de la journée
tels que : marnage des réservoirs, volumes entrant et sortant, cote piézométrique des points de
consommation, débits dans les conduites heures de fonctionnement des pompes, etc.
Le Module OPOINTE, permet de simuler le fonctionnement d’un réseau en régime de pointe.
Le module utilise un modèle probabiliste pour traiter les données et estimer les débits de
pointe, ainsi que les pressions en chaque nœud.
Le Module QUALITE, permet de simuler les évolutions de concentration en soluté à travers
le réseau, afin de suivre la qualité de l’eau et d’optimiser les quantités injectées et/ou la
position des points d’injections. Les résultats obtenus sont : la concentration des substances
injectées, l’âge de l’eau et l’origine de l’eau.
Comme EPANET, les fichiers et données sur PORTEAU peuvent être exporté aux formats suivants :
Pour plus d’informations et de détails sur les différentes commandes et environnement des 2 logiciels,
il est possible de consulter les « Manuels » de ces logiciels à partir leurs menus « Aide ».
4.2. Mises en œuvre des deux logiciels sur des cas test
Dans ce sous-paragraphe, nous allons modéliser 2 cas de réseau de complexité croissante, avec les
logiciels EPANET et PORETAU puis comparer les résultats.
Les propriétés des composants du réseau sont résumées dans les tableaux suivants :
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Tableau 5: Données des tronçons du Réseau 1
Nœuds
Diamètre Rugosité Coefficient Longueur
Matériau
(mm) Colebrook Hazen – Williams (m)
Les résultats de calcul des deux logiciels sont donnés dans le tableau suivant :
EPANET PORTEAU
Formule pdc Hazen - Williams Hazen - Williams
Débit Pression Pression Débit Pression Pression
Vitesse Vitesse
Tronçon calculé amont aval calculé amont aval
(l/s) (m/s) (m) (m) (l/s) (m/s) (m) (m)
rs1 --> rv0 181,26 23,08 0,00 25,00 181,25 23,08 0,00 25,00
rv0 --> od_3 0,06 0,01 25,00 35,00 0,06 0,01 25,00 35,00
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CALCUL MANUEL PAR LA FORMULE DE HAZEN - WILLIAMS
Pression
Tuyau / Demande Cote au sol HD cumulé Débit Nature du Vitesse PDC PDC tuyau Charge
VD (m) HD (m) résiduelle
Nœud (l/s) (m) (m) calculé (l/s) tuyau (m/s) (m/100m) (m) (m)
(m)
rs1 200,00 0,00 200,00 0,00
Tuyau 1 100,00 20,00 181,25 IND 23,08 380,52 76,10
rv0 100,00 20,00 123,90 23,90
Tuyau 2 10,00 20,00 0,06 IND 0,01 0,00 0,00
od_3 0,06 90,00 40,00 123,90 33,90
On constate que les deux logiciels donnent les mêmes résultats de simulations avec la même formule
de perte de charge (Hazen –Williams). En les comparants avec le calcul manuel, effectué à l’aide d’un
tableur Excel avec la même formule de perte de charge, on observe les mêmes résultats de vitesse et de
débit calculé. C’est au niveau de la Pression résiduelle que l’on constate une différence de 1.10 m.
Malgré cette petite différence, on peut conclure que la modélisation avec les logiciels EPANET et
PORTEAU est représentatif vis-à-vis de la théorie de dimensionnement d’un réseau de distribution.
Dans le tableau sont présentés les résultats de simulation avec des formule de perte de charge
différentes : Darcy – Weisbach pour EPANET et formule de Colebrook pour PORTEAU :
EPANET PORTEAU
Formule pdc Darcy - Weisbach Colebrook
Débit Pression Pression Débit Pression Pression
Vitesse Vitesse
Tronçon calculé amont aval calculé amont aval
(l/s) (m/s) (m) (m) (l/s) (m/s) (m) (m)
rs1 --> rv0 151,20 19,25 0,00 25,00 151,18 19,25 0,00 25,00
rv0 --> od_3 0,06 0,01 25,00 35,00 0,06 0,01 25,00 35,00
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RESEAU AEP, EPANET ET PORTEAU
Tableau 10: Données des nœuds du Réseau 2
EPANET PORTEAU
Formule pdc Hazen - Williams Hazen - Williams
Débit Pression Pression Débit Pression Pression
Vitesse Vitesse
Tronçon calculé amont aval calculé amont aval
(l/s) (m/s) (m) (m) (l/s) (m/s) (m) (m)
A->B 80,72 1,64 42,50 39,12 80,72 1,64 39,99 36,61
A->C 119,28 1,69 42,50 40,04 119,28 1,69 39,99 37,53
B->D 100,86 1,43 39,12 36,42 100,86 1,43 36,61 33,91
C->D 69,14 1,41 40,04 36,42 69,14 1,41 37,53 33,91
C->B 30,14 0,96 40,04 39,12 30,14 0,96 37,53 36,61
Source->A 200,00 0,06 2,50 42,50 200,00 0,06 2,50 39,99
On constate que les résultats sont presque les même pour les vitesses et débits calculés, mais c’est au
niveau des pressions qu’on constate un décalage de 2.50 m en chaque nœud. Cette décalage est peut
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CONFRONTATION SUR DES CAS DE DEUX LOGICIELS DE MODELISATION DE
RESEAU AEP, EPANET ET PORTEAU
être due à la différence de paramétrage de la vanne LD_13 qui n’a pas les mêmes paramètres dans
chaque logiciels.
5. CONCLUSION
La conception et le dimensionnement des conduites d’un réseau de distribution est une activité assez
longue et fastidieuse, d’où l’invention de ces diverses lois et formules juste pour le calcul des pertes de
charge et les débits dans les conduites. Cependant, l’invention des logiciels de modélisation et de
simulation comme EPANET et PORTEAU ont facilité cette tâche et permet même d’effectuer de
simuler non seulement l’état actuel des réseaux de distribution mais aussi de créer des scenarii pour
prévoir les évolutions futurs des agglomérations, ou de simuler les fuites pour mieux s’armer contre
ces problèmes, bien que ce dernier est encore théorique mais pouvoir assimiler ces phénomènes est
déjà un grand pas vers une modélisation plus exacte des fuites.
BIBLIOGRAPHIE
www.porteau.irstea.fr. (s.d.).
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