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Royaume du Maroc

Université Abdelmalek
ESSAÂDI Faculté des Sciences
Juridiques,
Economiques et Sociales
- Tanger -

Mémoire de fin d’étude en licence


Filière : Science Economiques et Gestion

La responsabilité sociale d'entreprise cas d'ocp

Préparé par :
Étudiante :ahlam ghailan apogée:19003799

Encadré par :
Dr. Anisar naouar

Année universitaire 2021-2022


Sommaire 

Remerciement

Résume

Introduction général

Partie 1 : théorique

Chapitre1 : généralité sur les RES

Section1 : la RES terminologie définition histoire et concept


Section2 : la RES degrés d’engagement de l’entreprise envers la société les
parties prenantes dimensions et avantages

Chapitre2 : il RES au Maroc

Section1 : émergence de la RES au Maroc


Section2 : les enjeux et les obstacles de la RES au Maroc

CONCLUSION PARTIE 1

Partie 2: pratique

Chapirte 1 : la pratique de la RSE par l’OCP

Section1 : les finalités et les domaines de la


responsabilité sociale d’entreprise

Section 2 : RSE Les actions de l’OCP


Chapitre 2 :problématique de l’OCP SKILLS

Section1 : L’expérience OCP Skills


Sectin2 : Le centre Youssoufia OCP SKILLS Un décollage local
CONCLUSION PARTIE 2
Conclusion général
Bibliographique
Remerciement :

tous les professeurs qui nous enseigne durant j’ai cursus


d’étude a fsjes Tanger
On remercie tout particulièrement l’équipe pédagogique de la filière Gestion.

J’ai vifs remerciement à notre encadrant, madame anisser naouar ,

d’avoir acceptée, d’encadrer ce présent projet de fin d’études

et aussi pour la qualité

de son encadrement et son soutien tout au long du déroulement de ce

travail, ainsi que ces orientations, conseil pendant

la préparation du projet.

J’ai remerciement vont aussi aux membres du jury qui j’ai fait l’honneur

d’accepter de juger et d’évaluer pour moi travail.

Enfin on voudrait également remercie ma famille pour leur soutien et leur

en couragement tout au long de ca projet.

«Un seul mot, usé, mais qui brille comme

une vieille pièce de monnaie: merci


Résume :
L'émergence du développement durable comme étant une nouvelle vision pour le
développement économique a montré les limites de la logique traditionnelle qui inscrit les
entreprises dans la case des créatrices de la valeur. Or, ces système-entreprises sont
demandés à jouer un rôle important dans l'amélioration des sociétés dans lesquelles ils
opèrent. Cet engagement sociétal vis-à-vis de l'Environnement est présenté sous le vocable
de la « Responsabilité sociétale des entreprises »
Au Maroc, plusieurs entreprises ont commencé à mettre en place cette démarche afin de
rendre leurs entités plus responsables et plus citoyennes. L'instauration du label RSE par la
CGEM depuis 2006 vient récompenser les entreprises qui répondent strictement au
référentiel établi par la confédération.

Le groupe chérifien des phosphates (OCP) est l'une des entreprises ayant reçu ce label, il
contribue via ses actions à tisser une confiance entre ses parties prenantes que ce soient les
citoyens, les médias, la collectivité territoriale..En 2011, l'OCP a lancé un vaste programme
touchant le volet socio-économique de la RSE et visant à légitimer ses actions sur son
territoire. Le programme a porté le nom de « OCP Skills » et a
visé d'augmenter l'employabilité des jeunes et à faciliter leur insertion dans le monde
Introduction général

La notion de responsabilité sociale de l’entreprise n’est pas un concept nouveau, il remonte aux
années 501 alors que les dirigeants des entreprises ont bien attendu jusqu’aux années 90 pour
intégrer cette démarche dans leur agenda. En 1999, c’est le secrétaire général de l’ONU, Kofi
Annan, qui le leur demande lors de la rencontre annuelle de Davos. Deux plus tard, la
commission européenne publie un livre vert qui propose « un cadre européen » sur le sujet en
incitant les entreprises à s’engager volontairement dans la RSE.2

Dans les mouvances des années 80, et la mise en place d’une définition universelle du
développement durable, l’humanité s’interroge sur la finalité des activités économiques et de ses
effets sur la configuration géophysique de la planète, sur ses conséquences à long terme pour les
générations à venir. Ce sont donc les entreprises, principaux agents de cette activité, vers
lesquelles les regards se tournent pour leur demander des comptes non seulement de leurs
résultats économiques, mais de leurs comportements à l’égard des individus, des sociétés
humaines et de notre environnement naturel.

La notion de responsabilité sociétale dénote, dans ce sens, une prise de conscience quant aux
conséquences négatives que les activités des entreprises peuvent avoir sur la communauté
humaine et l’environnement.

1
Au XIX siècle, Marx prônait déjà une forme radicale de la responsabilité « sociale ¸ : l’appropriation collective des
moyens de production.
2
Le terme Responsabilité sociale de l’entreprise s’est imposé, c’est certainement une traduction de l’expression
anglo-saxonne « corporate social responsability ¸. Il est vrai que l’usage du mot « social » en français qui renvoie
souvent aux seules relations employeurs-employés alors qu’il s’agit ici des relations de l’entreprise avec ses
environnements. Et par conséquent le mot « social » devient « sociétal ». Selon la littérature actuelle, les deux
expressions sont correctes.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s’adresse à la manière dont les entreprises
peuvent améliorer la société en faisant preuve d’un comportement responsable, en rendant des
comptes de manière transparente, en impliquant les parties prenantes, en faisant preuve
d’innovation et en appliquant des règles de bonne gouvernance. Malgré l’absence d’une
définition universellement reconnue, la RSE est
généralement comprise comme incluant les actions volontaires qui vont au-delà des obligations
légales dans les domaines du développement de la communauté, de la protection de
l’environnement ainsi que des droits de l’Homme et des travailleurs.

La réponse des grandes entreprises ne s’est pas fait attendre. Elles ont, parallèlement au débat
qui a cours, développé plusieurs initiatives pour faire face aux problématiques et enjeux de RSE et
pour contribuer de manière volontaire au développement durable.

Dans un monde mondialisé et ouvert les entreprises marocaines sont à leur tour, confrontées à
un nouveau contexte pour le développement de leurs activités. Par ailleurs, l’économie
internationale pose un ordre

Dans un monde mondialisé et ouvert les entreprises marocaines sont à leur tour, confrontées à
un nouveau contexte pour le développement de leurs activités. Par ailleurs, l’économie
internationale pose un ordre
marqué par un marché ouvert dans lequel la permanence et la compétitivité des entreprises
passe par l’innovation technologique et organisationnelle comme facteur de différenciation face
à d’autres économies caractérisées par des coûts inférieurs de la main d’œuvre ; Dans ce cadre,
les opportunités et les contraintes pour une intégration de la responsabilité sociétale des
entreprises (RSE) au Maroc sont nombreuses, dans ce sens on peut citer à titre non limitatif :
Lafarge Maroc Activité Ciments ; Tanger Free Zone ; BMCE, COSUMAR, GROUPE OCP. Comment
la responsabilité sociétale des entreprises a été définie? Quel est le contexte de son évolution au
Maroc ? Et quel engagement pour les entreprises marocaines voulant s’inscrire dans cette démarche
?

L’objectif de cet article est de présenter le contexte d’émergence de la RSE au Maroc et de


procéder à une évaluation a priori du volet associatif du programme Youssoufia Skills initié par
l’OCP dans le cadre de son engagement sociétal.

Chapitre 1 : généralité sur les RES


section 1 : la RES terminologie définition histoire et concept

2. Typologie des outils terminologiques2

Dans la pratique de la traduction et dans son histoire, plusieurs types de


terminologie ont été exploités par les traducteurs : le terme à terme, la
terminologie contextuelle et la terminologie conceptuelle. Examinons-les un à un
afin de pouvoir tirer des leçons pour le programme de travail terminologique du
traducteur.
 3 Le traducteur se trouve ainsi dans le dilemme de l’œuf et de la
poule puisqu’il est à la fois produ (...)

Le terme à terme : on peut en matière de terme à terme distinguer entre un


absolu (1 terme source a un équivalent en langue cible et 1 seul) et une
pragmatique (à 1 terme et son ou ses synonymes peuvent correspondre 1
ou n équivalents cibles ou traductions). Le terme à terme repose généralement
sur une veille terminologique en langue source comme en langue cible, un
recensement des équivalents, le tout étant généralement légitimé par
l’expérience et par une hiérarchisation des équivalents en fonction de leur
caractère attesté ou non. Dans le cadre du terme à terme,

le traducteur comme les auteurs de textes en langues source et cible font partie
des producteurs de textes3. L’ensemble des textes constitue le corpus utilisé par
le terminologue pour attester les équivalences.

Le terme à terme peut avoir plusieurs utilités. Par exemple, lorsque le domaine


du texte est bien défini, un glossaire spécialisé portant spécifiquement sur ce
domaine va apporter des solutions de traduction qui ont de fortes chances d’être
adaptées au contexte et à la phraséologie du domaine.
Dans d’autres cas, le traducteur n’aura pas tant besoin d’une terminologie
privilégiant les relations de un à un (un terme spécialisé en langue source et un
correspondant unique en langue cible), mais de pistes terminologiques (un même
terme pourra donner lieu à de multiples solutions de traduction en fonction de la
situation dans laquelle il est employé). L’outil terminologique permettra de faire
un tri entre ces solutions et donnera des indices qui pourront être validés par une
recherche documentaire ou phraséologique sur l’Internet.

La terminologie contextuelle adopte fondamentalement la même démarche que le


terme à terme, sa légitimité supplémentaire auprès des traducteurs vient du fait
qu’elle allie terminologie et phraséologie. La somme d’indices apportés au
traducteur est donc d’autant plus grande. Les solutions de traduction proposées
peuvent être immédiatement testées dans un contexte.

Le traducteur y trouve à la fois la solution d’une difficulté terminologique et le


mode d’emploi de la solution. Cela étant, il faut bien être conscient que la réalité
décrite dans un contexte donné ne coïncidera pas nécessairement et
automatiquement avec celle du texte à traduire.

Dans ce cas, le terme à terme peut s’avérer plus utile, en permettant au


traducteur de s’abstraire du contexte qui lui est proposé et d’ouvrir plus
largement le champ des hypothèses terminologiques qu’il va formuler dans son
enquête. Un troisième type d’outil peut toutefois apporter des éléments non
linguistiques précieux pour la validation de l’enquête terminologique.

La terminologie conceptuelle :

c’est normalement la « Rolls » des terminologies puisqu’elle tend vers la plus


grande rigueur scientifique. Le concept et sa définition assortie d’une source et
d’une date sont au centre du travail. Le traducteur va donc y trouver un élément
de réflexion logique extrêmement important pour l’enquête au sens où l’entend
Dewey. Cela étant, le traducteur devra veiller à la conception de ces outils qui ne
doivent pas non plus l’enfermer dans un absolu.

Dans l’absolu conceptuel, il existe en effet une définition et une seule d’un
concept représenté par un seul et même terme. La définition suffit à légitimer la
compréhension et la traduction du terme. On retrouve ici la logique des langues
contrôlées. Poussée à l’extrême, cette logique voudrait que si deux définitions
d’un même terme sont différentes, c’est que l’une doit être rejetée.

Ce serait faire fausse route. Le plus souvent, la difficulté terminologique en


traduction correspond précisément à la situation où l’ambiguïté due à la
polysémie des mots en langue n’a pas pu être levée en contexte. Il ne faut donc
pas se priver des avantages du terme à terme ou de la terminologie contextuelle
qui peuvent apporter eux aussi des éléments utiles pour lever l’ambiguïté .
3. Discours spécialisé et difficultés de traduction

Le discours spécialisé pose deux difficultés spécifiques de traduction liées à la fois


à l’ambiguïté résiduelle des termes spécialisés et aux problèmes de choix
terminologiques que cela induit pour le traducteur ainsi qu’à la fonction des
termes spécialisés.

Dans le discours spécialisé, les termes spécialisés sont des moyens


métonymiques d’assurer l’équivalence fonctionnelle de la compréhension de ce
discours pour un groupe d’experts.

Qui dit métonymie dit expression de la réalité sous une forme normalement
évocatrice de la réalité, mais aussi sous une forme condensée de cette réalité.

Dans une situation de la vie courante, ces deux caractéristiques n’entravent


nullement la communication. Si vous entendez « la porte s’il vous plaît » dans le
métro, cela vous signale immédiatement qu’une personne demande l’ouverture
de la porte parce qu’elle souhaite descendre alors qu’elle ne peut pas actionner
elle-même l’ouverture de la porte et qu’il y a des gens qui devront s’écarter pour
qu’elle puisse sortir. En revanche, si vous entendez dire en hiver la même
expression dans un café où vous venez d’entrer, c’est sans doute que quelqu’un
placé près de cette porte et ressentant le froid souhaite que vous fermiez la
porte.

Dans le discours spécialisé, la description très condensée de la réalité peut être


une source d’ambiguïté terminologique. Prenons l’exemple, du verbe « to
leverage » dans le domaine financier. L’image du « levier » que véhicule le terme
anglais est assez parlante, car elle renvoie à l’idée qu’emprunter peut être un
levier pour « gagner plus ». Mais en même temps, la définition du concept pointe
vers la notion d’endettement. Le traducteur devra donc faire un choix entre les
notions de « levier » et « d’endettement ». Pour schématiser, lorsque la titrisation
avait le vent en poupe, « leverage » renvoyait à cette technique de maximisation
de la rentabilité des investissements. En revanche, lorsque les banques cherchent
à sortir de la crise des subprimes, elles s’efforcent de réduire leur
endettement (leverage). En ce cas, le choix entre ces deux notions va être
déterminé par un contexte ayant lui-même fait l’objet d’une analyse logique dans
le cadre de l’enquête du traducteur.

On notera par ailleurs que ce rapport entre termes et discours spécialisés est
aussi à la base du travail terminologique unilingue et c’est lui qui explique la
profusion de glossaires spécialisés sur l’Internet ou dans une organisation
internationale comme l’OCP. Cette profusion est un signe de communication
« extravertie », tournée vers l’extérieur, ce qui facilite normalement la tâche du
traducteur.
Mais ce rapport peut être aussi un moyen de connivence exclusive du groupe
d’experts à travers le jargon, qui est au contraire un signe de communication
« introvertie », c’est-à-dire confinée au groupe d’experts. Le traducteur va donc
devoir apprendre à trier dans la terminologie des experts ce qui relève d’une
communication « extravertie » et d’une communication « introvertie ».

Dans tous ces cas, on voit que la recherche terminologique ne va pas apporter de
solution toute faite, mais sera une composante d’un travail d’analyse logique
(enquête) qui correspond à la démarche du traducteur face à la difficulté.

4. Le traducteur entre absolu traductologique et absolu terminologique

Une autre difficulté du travail terminologique tient pour le traducteur à la


nécessité de se garder de deux « absolus ».

 L’absolu traductologique : si l’on pousse à l’extrême la logique de


l’équivalence fonctionnelle du discours source spécifique et du discours
cible représenté par la traduction de ce discours spécifique (primauté du
sens sur la langue), la compréhension du discours source et sa traduction
ne devraient pas être influencées par des équivalences terminologiques
préétablies. La terminologie serait donc subordonnée à l’équivalence
fonctionnelle et il faudrait privilégier la création terminologique en
fonction des besoins du texte plutôt que la reprise de terminologies figées
dans le texte à traduire qui serait un objet unique.
 L’absolu terminologique : dans cet absolu, la compréhension bilingue du
discours nécessite une codification des termes et la relation entre terme
source et terme cible doit tendre vers l’univocité, généralement autour
d’une définition commune d’un concept, d’une spécification commune
d’une pièce ou d’un composant. C’est la logique qui préside aux langues
contrôlées (Ryan, 2008).

Le traitement des difficultés de traduction, la navigation entre les écueils des


absolus, les avantages et inconvénients respectifs des différents outils
terminologiques doivent maintenant être replacés dans le cadre de la
démarche du traducteur dont on a vu qu’elle n’était pas linéaire, mais plutôt
hypertextuelle.
5. Terminologie, concept et traduction hypertextuelle

Si l’on admet que, face à la difficulté, le traducteur se mue en enquêteur essayant


d’avancer vers la résolution de la difficulté au moyen d’indices, d’hypothèses, de
recoupements d’indices, de recours à la documentation, à des corpus, aux outils
terminologiques et phraséologiques, à ses propres connaissances et à sa propre
capacité d’analyse logique, on voit bien que sa démarche est hypertextuelle et
non linéaire.

Dès lors, il faut envisager le travail terminologique du traducteur sous cet angle
Nous avons vu que les outils terminologiques fondés sur la définition du concept
étaient ceux qui poussaient le plus loin l’analyse de la réalité décrite ou désignée
par le terme. Néanmoins,

il est en fait très rare que la définition puisse concentrer la totalité des éléments
dont a besoin le traducteur pour accomplir sa mission (surmonter les difficultés
de la communication), ne serait-ce que parce que la mondialisation induit une
évolution permanente du contenu des textes et du champ d’application des
termes spécialisés. Les éléments utiles au traducteur peuvent en fait être
dispersés dans de multiples composantes de l’outil terminologique : la définition,
la source et la date, le pays ou l’institution utilisant le terme, le domaine et le
sous-domaine, l’illustration en contexte

les liens vers des documents en ligne, la note technique, les propositions de
traduction elles-mêmes et les précisions d’emploi correspondantes, parfois même
les éléments grammaticaux.

C’est dans cet ensemble d’éléments que se situe le « concept » au sens termino-
traductologique. Le traducteur utilise alors ces éléments du concept dans sa
démarche hypertextuelle. En effet, chaque situation de difficulté ne nécessite pas
forcément la mobilisation simultanée de toutes les composantes du concept. Le
traducteur va d’un élément à un autre en fonction de sa recherche d’indices, de
ses hypothèses, et de façon plus générale de son enquête. La ventilation des
éléments d’information entre différentes zones de l’outil terminologique lui
apporte alors un gain de temps. Naturellement, les bases de données et outils en
ligne facilitent cette ventilation.
6. Exemple de traitement de l’homonymie par une base de données

Prenons le cas du terme anglais « consolidation » dans le cadre d’une base de


données à spécialisations multiples. Nous pouvons proposer au moins quatre
entrées sur ce terme.

 Une première entrée sera juridique : ce terme désignera alors le processus


consistant à réunir de nombreuses lois dans le cadre d’un même texte ou
code. C’est le processus qui correspond à ce que l’on appelle en France
la codification du droit (le code pénal, le code civil, le code des impôts,
etc.). Le simple fait que l’outil terminologique indique que cette entrée
relève du domaine juridique réduit radicalement le champ des indices de
compréhension possibles de ce terme. Le contexte spécifique du texte à
traduire rapproché de cette indication thématique suffira à traduire avec
une grande certitude ce terme.

 Trois autres entrées sont d’ordre économique : « consolidation » dans le


domaine des échanges commerciaux, « consolidation » dans le sens
budgétaire et « consolidation » dans le sens managérial et financier. Le
premier renvoie à la consolidation des droits de douane qui fait partie des
règles du commerce international qui veulent qu’on ne revienne pas sur
un engagement de libéralisation des droits de douane dans le cadre de
l’OMC. Cette fois, la simple indication du domaine et mieux encore du
domaine et de l’institution utilisatrice du terme va permettre de délimiter
le concept très rapidement. Dans un contexte budgétaire
Est-ce à dire que la définition est inutile et que de simples indications de contexte
se suffisent à elles-mêmes ? Certainement pas, car c’est la définition du concept
de « consolidation » spécifique à un domaine qui va permettre d’approfondir
l’enquête lorsque des zones d’ombre subsistent dans le texte à traduire. On peut
en effet se trouver dans un texte aux confins de deux domaines. Ou alors le
discours utilisant le terme peut sembler contradictoire avec ce que l’on connaît
habituellement de la notion de consolidation.

En effet, comme on l’a vu, c’est lorsque survient la difficulté que l’enquête du
traducteur doit aller au-delà des apparences. Or, en dernière analyse, c’est la
définition attestée et datée qui va réunir de façon synthétique le maximum
d’éléments consignés dans l’outil terminologique pour comprendre le texte ou
lever les ambiguïtés et contradictions.
8. L’unité structurée de traduction et les experts  : scénarios de travail terminologique
commun

Pour une UST, la constitution d’un patrimoine terminologique est un moyen


d’assurer sa pérennité, de transmettre les savoirs d’une génération de
traducteurs à l’autre. À l’heure de la mondialisation, de la transversalité des
problèmes (économie, écologie, politique, droit, science, morale, santé, etc.), le
programme de travail terminologique ne doit pas se contenter d’un recensement
de termes et de traductions. Il doit viser plus haut pour constituer une véritable
base de connaissances permettant aux traducteurs en particulier d’optimiser leurs
recherches documentaires et terminologiques. La recherche du plus grand
nombre d’éléments possibles permettant de représenter le concept, y compris les
définitions en langue source ou cible et la structuration de ces éléments à travers
différents champs terminologiques procèdent de ce souci d’optimisation des
démarches.

Mais les gains d’efficience ne s’arrêtent pas là. En effet, au sein de l’entité dotée
d’une OCP, les experts sont confrontés eux-mêmes à des problèmes de
terminologie. S’ils veulent être parties prenantes aux débats entre experts, ils
doivent eux-mêmes savoir de quoi ils parlent, en d’autres termes, ils doivent
définir les concepts qu’ils utilisent. C’est ce qui explique la multiplication des
glossaires en marge ou dans le cadre de travaux de recherche et de publications
(y compris dans des rapports annuels d’entreprise). Dans le cadre de ces projets,
il n’est pas rare que les experts prévoient de construire un glossaire qui sera
annexé à une publication ou qu’ils le construisent dès les prémices du projet pour
communiquer entre eux.

Mettre la base de connaissances de l’UST au service des experts : il est fréquent


que les experts (dont les effectifs se renouvellent et qui peuvent ne pas être au
fait de l’histoire de l’entité) réinventent à cette occasion des définitions qui
pouvaient exister par ailleurs dans l’entité. Et c’est là que les traducteurs peuvent
apporter leur pierre en amont de la réalisation du projet, notamment si leurs
outils terminologiques consignent de nombreuses définitions de termes. Au-delà
du conseil ponctuel apporté par l’expert au traducteur, il y a là un premier
scénario de rencontre qui peut avoir des répercussions utiles pour l’élément
principal du programme de travail de l’UST, à savoir la réalisation et l’entretien de
sa base de connaissances.

Contribuer à la formation des experts : l’existence d’une base commune de


connaissances au sein de l’entité peut aussi contribuer à la formation de
nouveaux experts et à l’intégration d’experts participant ponctuellement à des
travaux. Il est en effet important que tous les experts parlent des mêmes
notions. C’est d’autant plus important dans le cas d’une entité internationale dans
laquelle les influences nationales peuvent brouiller la communication.
Déjouer ensemble les pièges terminologiques : il arrive aussi, dans un cadre
international, que les experts eux-mêmes se laissent piéger par l’apparence
linguistique des termes et pensent se trouver face à un concept spécifique alors
que seul l’habillage linguistique du concept était nouveau. Cela a été le cas par
exemple de la notion de « tertiary education » que l’on a longtemps rendue en
français par « enseignement tertiaire » avant que les traducteurs eux-mêmes,
par leur travail de veille terminologique, rapprochent les concepts et anglais pour
aboutir à une équivalence plus parlante en français entre « tertiary
education » et « enseignement supérieur ». De même, c’est la rencontre des
experts et des traducteurs dans une situation de quiproquo extrême qui a permis
de rectifier la terminologie française des adjudications de titres d’État (Rochard,
1991).

Intégrer les traducteurs à l’élaboration des grands projets de l’entité : le travail


terminologique associant très en amont experts et traducteurs est cette fois
indispensable au moment de la rédaction et de la traduction de textes de
référence majeurs pour une entité, en particulier une organisation internationale.
Il permet de lever les ambiguïtés, d’éviter que les choix terminologiques intuitifs
du traducteur se heurtent à des impasses dans la suite de sa traduction. Il
sensibilise les experts à l’impératif de clarté de leur texte. En outre, si le texte
doit donner lieu à un glossaire, il sera bien plus facile d’assurer la cohérence
générale de ce glossaire qui pourra ensuite être intégré à la base de
connaissances et servir de référence à d’autres experts comme à d’autres
traducteurs.
Publier ensemble des travaux terminologiques : la nécessité d’assurer le
rayonnement des compétences des experts et la visibilité de l’entité peuvent
aboutir à la publication de travaux terminologiques. L’OCP le fait par exemple
dans le cadre de programmes d’ouverture vers les nouveaux acteurs de
l’économie mondiale, ces fameux « pays émergents », ou vers les pays en
développement qui ont besoin d’une assistance technique et d’outils de formation
pour leurs propres experts. La présence d’une base de connaissances bilingue
organisée sur le plan thématique notamment revêt alors toute son utilité. Elle
apporte un formidable gain de temps pour les experts comme pour les
traducteurs et permet de mettre en évidence leurs compétences respectives.

Mettre la base de connaissances à la disposition du public : si le programme de


travail terminologique des traducteurs devient, grâce à la collaboration avec les
experts, une composante du programme de travail de l’entité, il n’est plus exclu
de diffuser la base de connaissances dans le grand public, selon les modalités
économiques adaptées à chaque entité.

Référence papier
Michel Rochard, « Le traducteur-terminologue et l’expert, rencontre hypertextuelle », Traduire,
217 | 2008, 61-77.

Référence électronique
Michel Rochard, « Le traducteur-terminologue et l’expert, rencontre hypertextuelle », Traduire [En
ligne], 217 | 2008, mis en ligne le 01 juin 2008, consulté le 07 juin 2022. URL :
http://journals.openedition.org/traduire/965 ; DOI : https://doi.org/10.4000/traduire.965
Section2 : la RES degrés d’engagement de l’entreprise envers la société les
parties prenantes dimensions et avantages

le présent article se propose d’analyser la démarche de Responsabilité Sociale d’une


grande entreprise marocaine, l’OCP (Office Chérifien des Phosphates). Notre recherche
s’attache à montrer les contraintes auxquelles l’entreprise se trouve confrontée dans son
environnement immédiat et international, les réponses qu’elle y apporte et qui sont de
nature à modifier sa démarche RSE. Il s’agit d’une approche descriptive, contextualisée,
illustrant les évolutions de la démarche d’une entreprise multinationale marocaine se
réclamant de la RSE.
Nous constaterons que dans la mesure où le champ d’action de l’entreprise s’élargit, la
compréhension de ce qui relève de sa responsabilité sociale se modifie en réponse à la
pression d’éléments externes, ce qui la conduit à envisager une responsabilité plus
globale envers son environnement et les parties prenantes qui le constituent.
Nous rappellerons tout d’abord quelques définitions du concept de RSE envisagé dans
une perspective systémique, et définirons le cadre conceptuel dans lequel à notre sens,
s’inscrit le cas de l’OCP. Nous préciserons ensuite le contexte marocain afin de
déterminer les leviers qui expliquent l’appropriation et la mise en œuvre de démarches
RSE au sein des entreprises marocaines. La seconde partie de notre travail sera
consacrée à l’analyse de l’évolution de l’OCP dans une économie marocaine en
mutation.

1. – Cadre conceptuel : la RSE comme guide de la gouvernance plurielle


Le concept de « contrat social » développé par Bowen (1953) et repris par
Donaldson et Preston (1995), constitue un des fondements du concept de
RSE. Ce contrat, tel que le définit Pesqueux (2002), relie l’entreprise et ses
parties prenantes, l’auteur distinguant les parties prenantes « contractuelles »
(fournisseurs, clients, salariés) d’une part, et les parties prenantes « diffuses »
(collectivités locales, organismes publics, associations) d’autre part.
Les relations engendrées par ce « contrat » s’articulent autour des trois
éléments, économique, social et sociétal du « Triple Bottom Line »
d’Elkington (1998). Caroll (1991) précise par ailleurs les quatre niveaux de
responsabilité de l’entreprise socialement responsable :

 Une responsabilité économique : l’entreprise se doit d’être un centre de


création de richesse et de profit,
 Une responsabilité légale avec le respect du cadre juridique et normatif
de son environnement,
 Une responsabilité « sociale », dans la mesure où l’entreprise se doit
d’être « citoyenne » au sens d’Edgar Morin (1981) et contribue à
l’amélioration de la société par sa bienfaisance,
 Une responsabilité éthique qui implique d’être attentif aux attentes des
parties prenantes et aux règles définies par la société.

Selon Pluchart (2010), ces quatre niveaux de responsabilité sont de nature à


remettre en cause le modèle classique de l’organisation centrée sur le profit
et les actionnaires, telle que Friedman (1970) la définissait, et conduisent à
concevoir un modèle d’organisation dit « pluraliste », celui de la « firme
plurielle », « ouverte sur ses partenaires ». En s’appuyant sur la définition de
Burchell et Cook (2006), Michel Renault (2008, p.2) admet qu’
« appréhender la RSE, implique de considérer la firme comme une unité
multifonctionnelle, pluraliste et légitimée produisant une valeur ajoutée et
remplissant des fonctions socio-économiques diversifiées pour différents
partenaires ». Pour l’auteur, cette approche « partenariale » de l’entreprise
ne peut que favoriser l’émergence des démarches RSE, tout en obligeant à
des compromis ou à des négociations entre les différentes parties
prenantes, au sein desquelles se trouvent « les territoires et les institutions

Parmi les nouveaux acteurs qui apparaissent dans l’environnement des


entreprises, Ballard et Banks (2003) observent que les communautés locales
s’impliquent de plus en plus dans leur rôle de parties prenantes. Dans ce cas,
une démarche RSE impacte non seulement les modes de gouvernance de
l’entreprise, mais concerne également la gouvernance locale des territoires.
Grochain (2009) évoque une « gouvernance plurielle », analysée comme un
mode de régulation qui « émerge des interactions entre acteurs et institutions
autour d’un domaine ou d’un secteur spécifique de la vie sociale ou
économique » (Grochain, 2009, p. 3). Cette firme « plurielle » conjugue la
prise en compte de son environnement (préoccupations écologiques),
l’établissement de liens avec la société civile, associée à une réflexion sur la
gestion de la ressource humaine. Cependant, ces interactions ne peuvent
s’établir que si les entreprises se considèrent elles-mêmes comme des acteurs
socialement responsables à la fois sur le plan social mais aussi
environnemental. Une démarche RSE implique donc que l’entreprise accepte
de ne pas se dissocier de son environnement, et que ce dernier puisse à la fois
participer et bénéficier de sa performance économique (Hamouda et Scotto,
2011).
Nous nous situons dans une approche systémique visant à concevoir la RSE
comme une fonction de régulation. Cette approche fonctionnaliste, qui vise à
intégrer les buts de la société et ceux des entreprises, présente la RSE comme
un outil de régulation sociale permettant de stabiliser les interactions entre
l’entreprise et la société (Gond et Igalens, 2008).

Référence la RES degrés d'engagement de l'entreprise envers la société les parties prenantes


dimensions et avantages maroc
Conclusion de partie 1

En guise de conclusion, il parait qu’il n’existe pas un réel consensus sur le contenu du
concept de RSE, dû aux multiples champs de compréhensions et de conceptions.
Différentes définitions, modèles et approches traduisent la complexité de ce concept,
d’où les limites conceptuelles et opérationnelles associées à cette notion dûes à
l’absence d’un corps théorique capable de justifier la diversité des dispositions de la
RSE. Ce concept tire sa légitimité des fondements théoriques et des disciplines de
référence, d’où la nécessité de revenir sur cet aspect dans l’objectif de développer un
cadre conceptuel capable de proposer une mesure « valide » du concept. La richesse et
la complexité de cette notion donne lieu à de multiples perspectives d’appréhension, et
d’intégration de la RSE au sein des entreprises. Les difficultés d’appropriation et
d’appréhension, d’affiliation ainsi que les divergences culturelles constituent des
facteurs qui génèrent ce désaccord. Face aux difficultés associées aux mesures de la
performance sociale de l’entreprise, notamment, à l’absence d’outils mesurant ce
concept, ce dernier reste théorique et moins opérationnel. L’utilité de ces techniques
de mesure et d’évaluation réside dans leur rôle instrumental visant à montrer l’apport
d’une démarche de RSE. Il s’agit, ainsi, d’identifier les bénéfices et freins à
l’engagement sociétal qui feront l’objet du chapitre suivant.
Chapitre2 : il RES au Maroc

Section1 : émergence de la RES au Maroc

Avant de dresser un aperçu sur le contexte d’évolution de la RSE au Maroc, il apparaît judicieux

d’apporter un éclairage sur la définition de ce concept .

I.1 Qu’est-ce que la RSE

Le concept de la RSE est défini par plusieurs auteurs, nous retenons deux principales définitions
deux l’une est apportée par Howard Bowen et l’autre par Archie Caroll.

Selon Bowen

« La responsabilité sociétale de l’entreprise renvoie à l’obligation pour les hommes d’affaires de


réaliser les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduites répondant aux
objectifs et aux valeurs qui sont considérées comme désirables dans notre société ».3

Selon Carroll

La RSE est « l’ensemble des obligations que l’entreprise a vis-à-vis de la société [en englobant] les
catégories économiques, légales, éthiques et discrétionnaires ».4 De ces deux définitions, on peut
conclure que l’entreprise est représentée en tant que personne morale ayant des obligations avec ses parties
prenantes5 et dépendante sensiblement aux acteurs avec lesquels elle est en interaction permanente.

3
BOWEN, Howard. « Social Responsibilities of the businessman », Harper and Row, New York, 1953, p6.
4
Archie CARROLL, October 1979 «A Three-Dimensional Conceptual Model of Corporate Performance».
5
La théorie des stakeholders remet donc en cause la primauté des actionnaires de la gouvernance.Elle inscrit
l’entreprise au cœur d’un ensemble de relations avec des partenaires qui ne sont plus uniquement les sharholders
(actionnaires), mais des acteurs intéressés par les activités et les décisions de l’entreprise .Le terme
stakeholders (parties prenantes)émerge dans les approches stratégique et l’analyse des relations de l’organisation
avec son environnement;alors que l’environnement de l’entreprise était appréhender globalement , la théorie des
parties prenantes a permis d’opérationnaliser les réponses stratégiques en listant les différentes catégories d’acteurs
qui le composent ; les objectifs et le mangement stratégiques doivent donc identifier et prendre en compte les
intérêt et les contraintes de ces acteurs ( Michel Capron et François Quairel-Lanoizelée).
Section2 : les enjeux et les obstacles de la RES au Maroc

Au Maroc la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) n’est pas encore un sujet largement
débattu au sein des entreprises. Pour beaucoup de dirigeants des PME, l’entreprise a encore
pour vocation première de faire des profits, c’est à dire qu’elle existe pour créer de la valeur et
par extenso, créer des emplois et de la richesse. Parallèlement, ses parties prenantes (salariés,
actionnaires, clients, fournisseurs et société civile) sont devenues de plus en plus exigeantes par
rapport aux prestations fournies.

La responsabilité sociétale de l’entreprise peut être considérée comme un système de régulation


(Pasquero, 2006) qui fait le lien entre sphère privée et sphère publique et constitue au niveau
local, l’instrument de la nouvelle gouvernance publique (NGP), qui s’impose un peu partout dans
le monde actuellement. la RSE a permis à certaines entreprises marocaines via ce même principe
de régulation (le cas de l’OCP par exemple) de légitimer, au niveau local, leurs actions et leur
présence sur les territoires au moment que leurs activités n’étaient tournées, autrefois, que vers
les aspects techniques de leurs métiers.
En outre, L’adoption ces dernières années, de certaines normes basées sur les conventions de
l’Organisation Internationale du Travail, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la
Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant, de même que le souci croissant
pour les systèmes d’appréciation mis en place par la chaine

financière pour identifier les entreprises les plus compétitives, incitent plusieurs entreprises à
adopter la démarche RSE.

Plus récemment, l’entrée massive au Maroc d’un certain nombre de grandes multinationales
(Suez, Vivendi, Altadis, Lafarge,…), la signature des accords de libre-échange avec les principaux
partenaires du Maroc et la mise en place d’un nouveau code du travail, ont attiré l’attention des
parties prenantes concernées sur l’éthique et la transparence des politiques et des procédures de
gouvernance d’entreprise.

La volonté royale de faire de la RSE un pivot de développement économique et social est


représentée par le message de sa Majesté lors de la 2ème conférence de la mise à niveau
environnementale sous le thème « L’Investissement Socialement Responsable», était hautement
symbolique de l’engagement des autorités marocaines en faveur du Développement Durable et
de la RSE. Le souverain affirmait avec solennité :

« Ma conviction première est que l’investissement constitue, d’abord et avant tout, un moyen
qui doit trouver sa finalité dans le progrès et la justice sociale, dans l’émancipation et le bien
être des femmes et des hommes, dans la cohésion sociale, la protection du milieu naturel, et le
respect des droits et des intérêts des générations futures (…) que le développement humain
et la sauvegarde de l’environnement doivent être
les critères cardinaux tant des investissements que de nos politiques économiques et de nos stratégies
de croissance ».6

Mais l’engagement envers la RSE trouve aussi son développement dans un contexte
environnemental, économique et juridique et un dispositif de normalisation et de labellisation.7

L’engagement environnemental

Depuis la conférence de Rio en 1993, le Maroc a renforcé son engagement en faveur du


développement durable, afin d’utiliser les ressources naturelles d’une façon rationnelle et
d’améliorer la qualité de vie des citoyens.
Au sommet de Johannesburg sur le développement durable, en septembre 2002, l’adhésion du
Maroc a été marquée par sa volonté de contribuer à l’intégration des normes environnementales
dans la définition des objectifs de la croissance.

Ainsi, le Maroc est signataire des conventions internationales sur la désertification, la protection
des espèces menacées, les pollutions, la protection de la couche d’ozone, les pollutions
maritimes…

6
Extrait du texte intégral du message de S.M. le Roi S.M. le Roi Mohammed VI a adressé un message aux participants
à la troisième édition des conférences « Les Intégrales de l’Investissement ¸ organisée, sous le Haut patronage de
S.M. le Roi, les 1ers et 2 décembre courant à Skhirat, sous le thème : « l’investissement socialement responsable ».
7
Dans le dernier rapport du conseil économique, social et environnemental(2013) il a été clairement mentionné : «
Dans le domaine environnemental, des perspectives prometteuses se dessinent avec l’adoption de la Loi-cadre
portant Charte nationale de l’environnement et du développement durable et la mise en place prochaine de la
Stratégie nationale de développement durable».
L’engagement sociétal

La responsabilité sociétale désigne l’engagement tangible en faveur du développement


économique et social et de la protection environnementale du territoire ; la réduction des
inégalités, la formation, la mise en accessibilité des produits et des services et la contribution
aux causes d’intérêt général.

L’initiative nationale pour le développement humain (INDH) initiée par le Roi Mohamed VI en mai
2005 vise la lutte contre la pauvreté dans le cadre d’un programme pluriannuel associant
l’ensemble des parties prenantes sociétales et avec un financement spécifique additionnel aux
dépenses sociales budgétaires, à hauteur de 10 milliards de dirhams sur cinq années. L’INDH est
un levier pour inciter l’intégration d’objectifs sociaux élargis dans les décisions d’investissements.
C’est une occasion pour que les divers participants reconsidèrent leur entrée à établir la société
et l’Etat marocains.
Le contexte économique

Les conventions internationales que le Maroc a ratifiées l’ont engagé à analyser ses
investissements selon leur impact sur le milieu naturel ; les ressources humaines et de droits de
l’homme comme l’égalité hommes- femmes, la négociation collective, le respect de l’âge minimal
d’accès à l’emploi, l’interdiction du travail forcé. La promotion de la RSE renforce et appuie les
efforts déployés pour attirer l’investissement

direct étranger. Elle est aussi de nature à promouvoir les potentialités d’exportation et de
partenariats entre les entreprises marocaines et leurs homologues étrangers.

Le contexte économique

Les conventions internationales que le Maroc a ratifiées l’ont engagé à analyser ses
investissements selon leur impact sur le milieu naturel ; les ressources humaines et de droits de
l’homme comme l’égalité hommes- femmes, la négociation collective, le respect de l’âge minimal
d’accès à l’emploi, l’interdiction du travail forcé. La promotion de la RSE renforce et appuie les
efforts déployés pour attirer l’investissement
direct étranger. Elle est aussi de nature à promouvoir les potentialités d’exportation et de
partenariats entre les entreprises marocaines et leurs homologues étrangers.

8
Rajae TAZI SIDQUI,Club des entreprises labellisées RSE disponible sur www.cgem.ma consulté le 30 juillet 2014
Chapitre 2 : la pratique de la RSE par l’OCP

La RSE dans son acceptation la plus rigoureuse peut être considérer comme un ensemble

complet et cohérent qui intègre des politiques, des pratiques et des programmes visant un

développement économique, une amélioration de la qualité de vie des populations actives et

de leur familles.

Il en est de même pour les communautés locales et de la société en général.

De ce fait ce chapitre fera l’objet d’une étude comparative entre Lafarge Maroc société

multinational qui investie dans le secteur cimentier, l’OCP : Office Chérifien des Phosphates.

La responsabilité sociale d’entreprise est un engagement continu des entreprises pour agir

éthiquement selon un processus actif afin de créer un chargement global et durable,

cependant on traitera 
Section 1 : les finalités et les domaines de la responsabilité sociale
d’entreprise

Le traitement des finalités ainsi que les domaines de la responsabilité sociale d’entreprise sera traiter au

l’OCP (sous section 1).

Sous section I : OCP : Groupe office chérifien des phosphates

https://www.google.com/url?
Paragraphe I : les finalités de la RSE

Mobiliser, responsabiliser et capitaliser plus fortement sur les ressources du Groupe vers un

objectif commun de développement rentable et durable.

Paragraphe II : les domaines que couvre la responsabilité sociale


d’entreprise

Interne :

Management des ressources humaines selon un processus participatif depuis 1974 basé sur

le respect de la personne humaine et des instances qui le représentent,

le dialogue social, la formation et l’éducation, une politique d’aide sociale

(accès a la propriété privée, loisirs…).

Externe :

 Le domaine économique.
 Le domaine de l’éducation.
 Le domaine de l’écologie et l’environnement.
 Le domaine humanitaire.

Le développement du tissu économique par l’établissement des partenariats avec les

fournisseurs, les sous traitants et clients pour initier des actions d’essaimage et

d’externalisation, dans le but de maintenir et de créer de l’emploi.

 Education en interne et en externe, soutenir l’alphabétisation, la scolarisation

en milieu rural et dans les quartiers défavorisés habitat et environnement.

 L’action humanitaire et lutte contre l’exclusion.


Section 2 : RSE : Les actions de l’OCP

OCP conduit des actions RSE de grande ampleur qui s’inscrit dans le contexte institutionnel
spécifique du Maroc. Ces actions concernent :

 L’ensemble des salariés de l’OCP


 La politique salariale avantageuse, plan d’accession à la propriété dans les villes minières,
mise à
disposition d’infrastructures à caractère social et récréatif.

 Les populations proches de ses centres d’activités


 L’OCP engage des actions citoyennes en finançant des investissements ou des projets
sociaux portés par des associations caritatives ou défendus par des élus locaux qui le
sollicitent. Il peut s’agir d’infrastructures médicales (hôpitaux, dispensaires), éducatives
(écoles primaires, collèges, lycées), sportives (gymnases, stades, piscines), routières
(désenclavement de villages), urbaines
(aménagement d’espaces publics : salle des fêtes, salle des associations).

 La société marocaine :
 L’OCP développe des programmes massifs dans la protection de l’environnement à
travers des investissements d’économie d’eau, d’énergie électrique et d’émission de
CO2.
 Il pilote des projets écologiques avant-gardistes comme la création d’une « ville verte » et
la réhabilitation d’un ancien site industriel en « mine verte ».
 Il assume ses responsabilités économiques et sociétales à l’égard du pays en conduisant
des actions fortes : création d’emplois directs et indirects dans ses territoires
d’implantation, participation à la réalisation de projets de lutte contre la pauvreté et
l’exclusion dans le cadre de l’Initiative Nationale pourle Développement Humain,
réalisation d’une université polytechnique de haut niveau, capable d’accueillir à terme
plus de 6000 étudiants, lancement du programme « OCP Skills » qui
 concerne en 2012 plus de 20 800 jeunes, à travers trois volets : recrutement immédiat (5
800 personnes) ; formation pour permettre l’embauche de jeunes dans différents secteurs
d’activité
de l’économie marocaine (15 000 candidats), entreprenariat (soutien aux associations et
jeunes porteurs de projets).

 RSE : Des projets structurants

 Outre les projets traditionnels à caractère social de l’OCP (encouragement de la


scolarisation, uniformes scolaires pour les écoles avoisinant l’OCP, la contribution au
programme de lutte contre l’analphabétisme…) l’OCP fonde une nouvelle approche de
l’entreprise citoyenne plusieurs cas de figure en témoignent :

 Cas Khouribga
 Le projet de la Mine Verte
 Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une réhabilitation durable des anciennes installations
minières du Groupe OCP. Situé au sud-est de la
ville de Khouribga, la « Mine Verte » est un projet qui intégrera une dimension socio-culturelle
et touristique en respectant les principes fondateurs du développement durable (utilisation des
énergies renouvelables, création de l’emploi durable, économie des énergies et la promotion de
l’écotourisme et du tourisme scientifique).
SECTION 1 :L’expérience « OCP Skills

Dans le cadre de sa politique de développement durable, l’OCP a lancé en 2011 le programme


OCP SKILLS en vue d’améliorer l’employabilité des jeunes en vue d’intégrer le marché d’emploi
en leur offrant la possibilité de dynamiser l’écomonie de leur région.

Au-delà de ces objectifs, OCP Skills a également permis de tisser des liens de confiance avec les
jeunes et de constituer un réseau de partenaires dans les domaines de l’employabilité, de
l’entreprenariat.

Cette expérience, riche d’enseignements, a conduit à la prise de conscience de la nécessité


d’offrir aux jeunes des espaces, conviviaux et intégrés, de formation, d’encadrement,
d’information sur l’emploi, de loisirs, d’encouragement des initiatives associatives et de
promotion d’activités diverses.

La plupart des bénéficiaires appartiennent aux régions où l’OCP est implanté : soit Laâyoune,
Youssoufia, Safi, El Jadida, Ben guérir, Khouribga. Dans le but d’améliorer l’employabilité des
jeunes et d’accompagner leur

insertion dans le monde professionnel telles sont les enjeux du programme OCP traduisant la
responsabilité sociétale de l’OCP.

La configuration de ce programme se présente comme suit :


 OCP skills propose des cursus de formation qui s’étale sur de 3 à 2 ans
destinés aux jeunes diplômés et sans diplômes, « ce qui est important que
la formation ou l’employabilité, c’est cette confiance et cet espoir redonné
aux jeunes » rappelle TahaBalafrej directeur du développement durable du
groupe OCP.

 100 moniteurs dans 426 filières et 674 ateliers, se sont tenus dans 8 villes,
accueillant les 15000 candidats et une bourse d’études pouvant atteindre

2 000 Dhs.
OCP skills est un programme de formation et de recrutement dans 3 volets à savoir :
 Le recrutement direct de 5800 candidats en tenant compte de proximité avec OCP ou des
zones riveraines des sites d’implantation du groupe.
 L’orientation / formation de 15000 candidats.
 Soutien aux associations et aux porteurs de projets (sujet de notre étude).

Section 2 : Le centre Youssoufia SKILLS : Un décollage local


Le Centre Youssoufia Skills est l’un des cinq Centres créés par OCP dans ses villes
d’implantation. Conçu pour répondre à des besoins réels et clairement identifiés, il fournit les

services suivants :
 Ecoute et orientation des jeunes en fonction de leurs profils et aspirations
;
 Soft skills : langues, coaching personnel, informatique, techniques de
recherche d’emploi ;
 Incubation et appui à l’entreprenariat ;
 Innovation sociale : appui la création d’activités génératrices d’emploi pour
les populations sensibles, et renforcement des capacités des associations
locales;
 Activités socioculturelles : Musique, arts et théâtre.

Ces services sont fournis aux adhérents dans le cadre d’un parcours intégré et soigneusement
étudiés avec eux, pour répondre aux besoins

spécifiques des jeunes et des riverains en quête de perfectionnement et d’épanouissement.

Au-delà de son offre de services diversifiée, le centre Youssoufia Skills a pour mission d’être un
lieu de vie, au service de la dynamisation socioculturelle de la ville et du rayonnement régional.
Il est amené à jouer un rôle crucial comme moteur de développement local via le financement
des projets des associations /l’appui aux jeunes porteurs de projets. Un partenariat tripartite a
été mis en place avec le crédit agricole et la fédération des jeunes entrepreneurs, cette
dernière accompagne les jeunes en les aidant dans l’élaboration de leur business plan en les
accompagnants auprès des administrations, des centres régionaux d’investissement, des
banques…etc., une subvention de démarrage à ces jeunes, afin qu’ils puissent s’acquitter
des frais
inhérents à toutes création d’entreprise, ces jeunes vont bénéficier d’un accompagnement
pendant 2 ans, soit un budget de 4 millions Dhs, sur 2 années.

 « Notre but est de propose des formations qui répondent aux opportunités d’emplois
exprimées par l’économie nationale à moyens terme, mais aussi aux besoins réels à
court terme des entreprises
 marocaines » souligne TahaBalafrej directeur de développement durable du groupe
OCP.

 Nous focalisons notre étude sur le volet associatif et de ce fait, Youssoufia Skills se veut
une plate-forme qui a abrité des jeunes porteurs de projets afin de bénéficier d’une
formation accompagnant

Graphe 1 : Répartition des associations retenues selon le domaine d’intervention

5%
21%

37%

Scoutisme
Scolarisation
Agriculture
Femmes

21% Autr s

16%
La scolarisation figure parmi les priorités de l’OCP 37% , des
associations retenues œuvrent dans ce domaine. L’OCP a toujours fait de l’éducation et
surtout de la lutte contre l’abandon scolaire un

objectif d’importance capital. En effet, le groupe chérifien accorde à toutes les écoles « riverains
» considérées par celui-ci une partie prenante à laquelle il lui fournit des uniformes scolaires et il
contribue à la généralisation de la scolarisation par la mise en place des classes préscolaires et/ou
la fourniture des enseignants contractuels chargés à
assurer des cours de soutien pour les élèves ( cas de la commune rurale El Maachat , Secteur
scolaire Ribat chikh province de Safi).
Les projets choisis ne s’éloignent pas de la logique sociétale de l’OCP (7 projets sur 19 projets) ils
viseront soit l’appui à la scolarisation dans le cadre des programmes de lutte contre l’abandon
scolaire, la fourniture de transport et la formation des cadres éducatifs pour des établissements
de la protection sociale
Les autres projets qui ont pu avoir le soutien financier et technique de l’OCP (21% des
associations) s’inscrivent dans le domaine du féminisme (4 projets à subventionner) pour
l’émancipation de la femme rurale en lui permettant à l’accès aux soins.

Parcours et dysfonctionnements
Après avoir été choisies, les associations bénéficiaires (de la formation et/ou de financement), ont
eu un accompagnement autour d’un syllabus prédéfini entre la gestion administrative, financière,
l’approche participative et le montage des projets. Les bénéficiaires ont été largement
satisfaits de la formation nous explique M. MIFTAH le

président de l’association Al Mosstaqbal –Youssoufia- sauf le planning de la formation n’a pas été
respecté, les bénéficiaires ont du mal à agencer entre leurs actions associatives et la formation
qui se reporte sans préavis ni une notification 3 ou 4 jours avant nous explique toujours le
président de l’association Al Mosstaqbal.

Le choix des associations qui ont pu bénéficier du financement octroyé par la fondation OCP s’est
fait en fonction de l’apport du projet, son originalité et ses retombées sur la population locale. Le
jury de la sélection est composée de : Un représentant de la fondation OCP au niveau central, Un
représentant de la fondation au niveau régional, un ingénieur du département développement
durable Site EL Youssoufia.
Le montant du financement ne dépasse pas 120 000 DHS chose qui a induit plusieurs porteurs de
projets en erreur et du coup, leurs projets n’ont pas pu avoir le soutien financier espéré. Lors du
montage des projets, personne n’a signalé un plafond pour les projets en question, les
bénéficiaires ont été choqués à leur su du montant à octroyer par la fondation.

Les bénéficiaires de financements devront impérativement signer une convention de partenariat


entre le porteur du projet la fondation orient- occident dans laquelle il s’engage de remettre des
états d’avancement périodiques afin de bénéficier des tranches (le financement sera réparti en 4
tranches), la convention à signer n’est pas fait l’objet d’une
concertation entre les parties signataires ce qui va à l’encontre du principe de la participation
tant évoqué par les formateurs lors des séminaires nous explique un président d’une association
bénéficiaire
CONCLUSION PARTIE 2

La responsabilité sociétale de l’entreprise est un nouveau mode de management basé sur un


contrat social volontaire afin d’engager la responsabilité de chaque entreprise par rapport au
contexte dans lequel elle opère.

Le Maroc vit dans un monde mondialisé où ses parties prenantes sont devenues de plus en plus
exigeantes par rapport à la prestation fournie à ses fournisseurs ou à ses clients, l’engagement
sociétal des entreprises est désormais un avantage distinctif qui s’inscrit dans un protocole
international pour faire du développement durable un des piliers du développement
économique dont ces firmes sont le moteur.
L’office chérifien du phosphate a intégré dans ses préoccupations cette nouvelle donne et a
entrepris plusieurs chantiers pour le développement des zones dans lequel il œuvre. Son
engagement n’est pas seulement environnemental – la réduction de ses externalités négatives-
mais aussi social et l’exemple du programme Skills est une preuve de cet engagement qui fera de
ces zones d’intervention un moteur du décollage local
Conclusion général

L’exemple de l’OCP montre l’évolution d’une démarche RSE qui se modifie sous
l’influence de contraintes extérieures. Le passage d’une logique de type paternaliste
à une approche de responsabilité sociale est ici le résultat des pressions de
l’environnement national et international. En effet, l’OCP s’engage dans un processus
de privatisation. Sa structure juridique se modifie, les modes de gestion hérités du
paternalisme ancien changent. La modification de l’environnement légal en a
probablement été le détonateur. Le débat sur la fiscalité de l’OCP montre que les
services fiscaux considèrent progressivement l’OCP comme une entreprise «
ordinaire ». C’est ainsi que ce dernier se voit contraint de payer des impôts sur des
travaux d’intérêt général qu’elle a financé, mais peut en contrepartie se décharger
du paiement des retraites et bientôt des dépenses maladies de ses salariés. L’État
rappelle ainsi à l’OCP que sa première responsabilité concerne l’extraction et la
valorisation des phosphates dont elle détient le monopole de l’exploitation au
Maroc. La modification du statut juridique et de la composition du capital confirment
que les responsabilités de l’OCP ont vocation à se rapprocher de celles des
entreprises marocaines. Les modes de fonctionnement internes de l’entreprise ne
peuvent que s’adapter à cette nouvelle donne.

La culture de l’OCP change passant d’une culture technique à une culture de type
managériale. Les modes de recrutement se transforment, les profils se spécialisent.
Les orientations paternalistes sont abandonnées. Finalement, le management de
l’OCP évolue corrélativement aux transformations qui affectent son changement de
statut. Rien ne le montre mieux que l’évolution dans le recrutement des ingénieurs
et dans la modification de leur rôle au sein de l’entreprise. La culture technique est
remplacée par une biculture technico- managériale à l’OCP. On gère toujours la
qualité, mais aussi l’autonomie et le social. Ces changements, positifs sur le plan de
la rentabilité, ont des effets négatifs pour la culture de l’OCP : le sentiment
d’appartenance s’affaiblit et la logique financière s’impose. L’OCP est désormais
conduit par une stratégie
d’adaptation aux forces du marché mondial et non par des principes autocentrés
autour des équilibres marocains.

Dans le même temps, l’entreprise se réclame d’une démarche RSE, encore


insuffisamment formalisée, mais qui ressemble à celles que peuvent adopter
d’autres entreprises mondialisées, soucieuses de respecter les attentes des
différentes parties prenantes. Nous avons vu que les préoccupations
environnementales étaient de plus en plus prises en compte au Maroc. L’entreprise
se préoccupe de limiter les dégâts écologiques que provoque l’exploitation des
phosphates. Ses responsabilités économiques, sociales et d’aménagement envers les
territoires demeurent :
- au plan économique, l’entreprise se doit d’obtenir une productivité
satisfaisante,
- au plan social, il s’agit d’offrir des salaires suffisants et des conditions de
vie satisfaisantes pour le personnel,
- du point de vue de l’aménagement, il reste la nécessité de contribuer au
développement des régions. On retrouve les éléments du « Triple Bottom Line
» (Elkington, 1998) et les différentes strates de responsabilités définies par
Caroll (1991).

Les informations recueillies sont multiples et montrent comment cette entreprise


évolue sous les contraintes des pressions externes dues aux changements dans son
environnement et doit adapter sa stratégie et ses modes de fonctionnement.
L’adoption des préoccupations de RSE fait partie de cette adaptation stratégique. Ce
cas illustre le rôle de régulation sociale de la RSE mis en exergue par Gond et Igalens
(2008).
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