Nature">
Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Les Granulats Geologie

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 46

Géologie Industrie Environnement

SOMMAIRE

CARTE D’IDENTITÉ DES GRANULATS


Qu’est-ce qu’un granulat ? 02
Granulats : morceaux de roches 08
Gisements de granulats 10

DES GRANULATS : POUR QUOI FAIRE ?


Granulats et béton 14
Granulats et viabilité 17
Une matière première indispensable 20

COMMENT PRODUIT-ON DES GRANULATS ?


L’extraction des granulats 23
Le traitement des granulats 26
Granulats et qualité 32
Carrières et environnement 34

QUE DEVIENNENT LES CARRIÈRES ?


Le réaménagement des carrières 36

L’INDUSTRIE DU GRANULAT :
UNE ACTIVITÉ QUI RECRUTE
Les métiers de l’industrie du granulat 41

Conception, rédaction et réalisation : UNPG/François Michel - Décembre 2005. Direction artistique et maquette : Obea Communication.
Impression : Les Impressions Dumas - Niort (79). Imprimé sur papier recyclé Cocoon Silk (100% recyclé) avec encres végétales « Eco
Intense ». Crédits photos : Eiffage Construction : pages 15 - ENCEM/CAO Montpellier : page 37 - EUROVIA/Laurent Rothan et Christophe
Huret  : page 19 - Lafarge Granulats : pages 36, 37, 38, 39, 40 Metso Minerals : pages 26 et 28 - UNIBÉTON : page 16 - UNICEM/Hervé
Leprince : pages 4, 5, 24, 25, 26, 27, 30, 31 - UNICEM/Pierre-Yves Brunaud : pages 26, 27, 28, 30, 31, 35, 40 - ONISEP : pages 42, 43 - SNCF :
pages 26, 27, 28 - UNPG/François Michel  : pages 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 19, 24, 25, 28, 30 - JL BLEROL : page 43 - Carte géologique
de la France : BRGM-im@gé / www.brgm.fr : page 12. Mise à jour : août 2017
DES MATÉRIAUX
POUR CONSTRUIRE
Depuis toujours, l’homme utilise des maté-
riaux naturels pour la construction de son ha-
bitat et l’aménagement de son environnement.
De ces deux nécessités premières découlent,
aujourd’hui, trois grands secteurs d’activité, que
sont les industries de carrières et matériaux de
Au fil des siècles, la société s’est progressive-
construction, le bâtiment et les travaux publics.
ment organisée avec le développement de l’ha-
Après s’être abrités dans des cavernes et avoir bitat urbain, des monuments, des systèmes de
construit en branchages, en peaux animales et défense et des voies de communication. Dans la
en terre, les bâtisseurs utilisèrent des pierres mesure où cela était possible, on utilisait direc-
dures pour édifier des bâtiments plus impor- tement la pierre du sous-sol local pour réaliser
tants, alors que les villes et les sociétés se struc- des ouvrages.
turaient et se développaient.
Paris en est un bel exemple pour avoir long-
Pyramides, temples, châteaux et maisons té- temps exploité son sous-sol riche en calcaire et
moignent du “génie constructeur” de nos an- en gypse.
cêtres.
Puis tout a rapidement changé ! À partir du XIXe
Très tôt dans l’histoire, on sut utiliser les roches, siècle, l’invention du ciment et du béton a révo-
soit directement, soit en les transformant par lutionné l’art de construire, tandis que se déve-
la chaleur comme pour fabriquer les tuiles, les loppaient réseaux de chemin de fer, infrastruc-
briques et le plâtre. Les roches dures telles que tures routières et ouvrages d’art nécessitant des
le granite, le calcaire, le grès ou la meulière ser- travaux très importants et des matériaux nou-
virent de pierres de construction. veaux et économiques.
Tous ces travaux utilisent désormais des ma-
tières premières sous forme de morceaux de
roches, soit naturels (sables et graviers), soit
obtenus artificiellement par concassage de
roches naturelles : les granulats.

Le pont du Gard (peint par Hubert Robert en 1787) Le viaduc de Millau (Aveyron)

01
QU’EST-CE QU’UN
GRANULAT ?

LES GRANULATS SONT


DES PETITS MORCEAUX
DE ROCHES DESTINÉS
À RÉALISER DES
OUVRAGES DE TRAVAUX
PUBLICS, DE GÉNIE CIVIL
ET DE BÂTIMENT.
Granulats éruptifs

Graviers alluvionnaires

Granulats calcaires

Sable alluvionnaire Granulats issus du recyclage

03
L a taille des granulats est comprise entre 0 et
125 mm.
Leur nature et leur forme varient en fonction
des gisements et des techniques de production.

ILS PEUVENT ÊTRE


MIS EN ŒUVRE :
• Soit directement, sans liant pour les solidari-
ser : ballast des voies de chemin de fer, couche
de fondation des routes, remblais…
• Soit en les solidarisant avec un liant : ciment
pour le béton, bitume pour les enrobés.

ON PEUT OBTENIR
DES GRANULATS :
• Soit en exploitant directement les alluvions
détritiques non consolidées, de type sables
et graviers des rivières (dans certains cas, ils
peuvent être ultérieurement concassés) ;
• Soit par concassage des roches massives : gra-
nites, diorites, basaltes, calcaires, quartzites.
Les professionnels distinguent trois catégories Extraction de granulats en mer
principales de granulats en fonction de leur na-
ture et de leur origine :
• les granulats d’origine alluvionnaire, alluviale,
marine et autres dépôts;
• les granulats de roches massives, roches érup-
tives, calcaires, autres roches sédimentaires et
roches métamorphiques;
• les granulats de recyclage et artificiels : bé-
tons recyclés, laitiers de hauts-fourneaux…

Installation de traitement dans une carrière de granulats


alluvionnaires

04
GRANULATS
ALLUVIONNAIRES
Les gisements alluvionnaires correspondent à
des matériaux non consolidés, généralement
déposés pendant l’ère quaternaire par les gla-
ciers, les cours d’eau ou sur les fonds marins peu
profonds. Le gisement le plus habituel est celui
du lit ou de l’ancien lit d’une rivière. En fonction
de la situation du gisement par rapport à la hau-
teur du cours d’eau ou de la nappe phréatique
de l’endroit, l’exploitation aura lieu « à sec » ou
« dans l’eau ».

GRANULATS DE
ROCHES MASSIVES
Les gisements de roches massives corres-
pondent à une multitude de situations géolo-
giques (couches plus ou moins épaisses, filons,
épanchements volcaniques, massifs de gra-
nite…) et à des localisations géographiques très
différentes. La carrière peut être implantée en
Carrière de granulats de roches massives
plaine, sur un plateau, en montagne, au bord
d’une falaise…
L’exploitation s’effectue à flanc de coteau ou en
puits, en fonction de la situation du niveau géo-
logique utile. On peut ainsi extraire et produire
des granulats avec des roches éruptives, des
roches métamorphiques et des roches sédimen-
taires consolidées (calcaires…).

GRANULATS DE
RECYCLAGE ET
ARTIFICIELS
Depuis quelques années, on produit des granu-
lats de recyclage en concassant des matériaux
de démolition issus des bâtiments ou des chaus-
sées (bétons, pierre de taille…) et des sous-pro-
duits de l’industrie (laitiers de hauts-fourneaux, Recyclage : production de granulats issus de béton de
mâchefers…). démolition

05
GRANULATS :
MORCEAUX
DE ROCHES
MATÉRIAUX
CONSTITUTIFS DE LA
CROÛTE TERRESTRE,
LES ROCHES POSSÈDENT
ENTRE ELLES DES LIENS
DE PARENTÉ, PAR LES
MINÉRAUX QUI LES
CONSTITUENT, PAR LES
PHÉNOMÈNES QUI LES
METTENT EN PLACE ET
PAR LES FILIATIONS QUI
LES ASSOCIENT.
Relief granitique : face sud des Drus, massif du Mont-Blanc

L’ érosion des roches, éruptives ou autres


roches massives, en fait naître d’autres, roches
sédimentaires, que l’enfouissement et la “cuis-
son” transforment en roches métamorphiques,
le tout pouvant, par fusion, retourner à l’état
de magma et faire naître de nouvelles roches
éruptives…
Dans tous les cas, ce sont toujours les mêmes
éléments chimiques, en proportions variables,
que la Terre transforme, trie ou mélange dans
un véritable “cycle des roches”.

07
LES ROCHES
MAGMATIQUES OU
ÉRUPTIVES
Elles proviennent du refroidissement d’un mag-
ma préalablement fondu. Deux cas de figures LES ROCHES PLUTONIQUES
sont à distinguer bien nettement : les roches Elles cristallisent lentement à partir de mag-
volcaniques et les roches plutoniques. mas situés à quelques kilomètres (ou dizaines
de kilomètres) de profondeur sous la surface.
LES ROCHES VOLCANIQUES Les cristaux qui les constituent sont, le plus
souvent, visibles à l’œil nu. La roche la plus
Elles naissent par solidification de coulées de
fréquente est le granite. Les magmas qui leur
lave ou par l’accumulation de projections is-
donnent naissance proviennent, pour une
sues d’un volcan. La roche la plus fréquente est
grande partie, de la fusion d’anciennes roches,
le basalte. Les magmas qui leur donnent nais-
par élévation très forte des températures, dans
sance proviennent de zones très profondes de
les soubassements d’une chaîne de montagnes
l’écorce terrestre ou du manteau. Leur localisa-
en formation. Les mouvements de soulèvement
tion correspond généralement aux zones fra-
et l’érosion des terrains situés au-dessus pro-
giles de la tectonique des plaques. Quelques
voquent leur affleurement.
autres variétés : andésite, phonolite, trachyte,
dacite, rhyolite… Quelques autres variétés : diorite, syénite,
gabbro…

ÉROSION
Roches
sédimentaires
TRANSPORT

DÉPÔT
SÉDIMENTATION

Roches Roches Roches


métamorphiques plutoniques volcaniques

Métamorphisme Magma

FUSION

08
LES ROCHES
MÉTAMORPHIQUES
Elles peuvent provenir de n’importe quelle
roche préexistante que les événements tecto-
niques, dans le contexte des surrections mon-
tagneuses, enfouissent à des profondeurs où
elles subissent les effets de la pression et de la
LES ROCHES température qui les font “cuire” sans les faire
fondre. Cette “cuisson” recombine les éléments
SÉDIMENTAIRES chimiques et fait apparaître de nouveaux miné-
raux. Les grands mouvements de soulèvement,
Ce terme désigne toutes les roches formées à accompagnant la naissance des montagnes,
la surface de la Terre (surface des continents ramènent ces roches vers la surface où elles fi-
et fond des océans), par accumulation de sédi- nissent par affleurer. Les plus connues sont : les
ments : matériaux et substances issus de l’éro- schistes, les gneiss, les quartzites, les marbres
sion de toutes les roches affleurant à la surface. et les amphibolites.

L’ÉROSION FAIT NAÎTRE :


•
Des morceaux, des grains (sables, graviers,
grès, conglomérats),
• Des particules fines (argiles),
•
Des substances dissoutes (calcaire, gypse,
roches salines).
Ces roches peuvent être meubles (sables, gra-
viers, argiles…) ou consolidées (grès, calcaire…).
Le rôle des êtres vivants est prédominant dans
l’origine des calcaires. Ceux-ci fixent dans leur
carapace le calcaire dissous dans l’eau (coquilles,
squelettes, enveloppes microscopiques…). À
leur mort, le calcaire s’accumule sur le fond. Des
soulèvements de terrains provoquent l’affleure-
ment des roches sédimentaires. Cordon de galets, cap de la Hague (Cotentin)

Coulée de lave basaltique, piton de la Fournaise Schistes de Brétignolles (Vendée)


(Île de la Réunion)
09
LES GISEMENTS
DE GRANULATS

ON DÉSIGNE SOUS LES


NOMS DE GÎTES OU
GISEMENTS MINÉRAUX
TOUTE CONCENTRATION
NATURELLE DANS LE
SOL D’UNE SUBSTANCE
MINÉRALE DONT LA
TENEUR ET LE CUBAGE
SONT TELS QU’ON
PUISSE EN ENVISAGER
L’EXPLOITATION.
L a notion de gisement est à la fois géologique
et économique : géologique, par la nature des
roches et leur situation dans le sous-sol ; écono-
mique, car son exploitation répond aux besoins
économiques du pays.

DIVERSITÉ DES Glacier de Leschaux, face nord des Grandes Jorasses,


1

GISEMENTS massif du Mont Blanc

Véritable richesse nationale, la diversité géo-


logique du sous-sol français permet d’obtenir,
à partir de roches très différentes, une grande
variété de granulats.
C’est le cas des roches suivantes :

1. ALLUVIONS GLACIAIRES, sables et graviers


accumulés dans les anciennes moraines des
glaciers des Alpes ou des Pyrénées. Pendant
les périodes glaciaires du quaternaire, les
glaciers, beaucoup plus importants qu’au-
jourd’hui, ont arraché, charrié et déposé de
grandes quantités de granulats.

2. 
SABLES ET GRAVIERS ALLUVIONNAIRES 2
FLUVIATILES, granulats siliceux ou silico-cal- Méandre abandonné - cirque de Navacelles (Gard)
caires déposés par les cours d’eau pendant
l’ère quaternaire. Ils sont exploités tout au
long du réseau hydrographique. Principaux
bassins : Seine, Rhin et Moselle, Rhône et
Saône, Adour et Garonne, Loire…

3. BRÈCHES DE PENTES ET ÉBOULIS DE PIÉ-


MONT provenant de l’érosion de parois dans
les régions montagneuses.

4. SABLES, GRAVIERS ET GALETS DU LITTO-


RAL présents dans les deltas, dunes, cordons
littoraux, plages. Généralement situés dans
des sites protégés, ces gisements sont très
rarement exploités.

3
Casse Déserte, col de l’Izoard (Hautes-Alpes)

11
Basaltes
Les numéros placés sur cette carte Granites
renvoient aux textes et aux photos Groupe Leptyno-amphibolique
correspondantes. 11 Cambrien et Ordovicien
4 Néoprotérozoïque ou
5 Briovérien et Cambrien
Jurassique sup.
11 Jurassique moy.
2 11 Jurassique inf.
Trias sup.
6 2
9 Trias moy.
8 9
7 Trias inf.
Carbonifère Permien
Dévonien sup.
2
Dévonien inf.
Ordovicien Silurien
3 Cambrien
Quaternaire récent
9 11
8 Quaternaire ancien
Pliocène et Pléistocène
2 1
Pliocène inf.
10 Miocène
3 Oligocène
7
4 7 Paléocène et Eocène
Crétacé sup.
6 2 Crétacé inf.
4 2

7
3
3
2

4. Plage de galets du pays de Caux 8. La Côte Sauvage à 9


(Seine-Maritime) Belle-Île-en-Mer (Morbihan)
5. Exploitation de granulats marins 9. Chaos de granite- sommet du
sur le plateau continental mont Lozère (Lozère)
6. Couche de sable en forêt de 10. Les Orgues volcaniques de
Fontainebleau (Seine-et-Marne) Saint-Flour (Cantal)
7. Le Chapeau de Gendarme, 11. Chantier de démolition
affleurement calcaire, Saint-
Claude (Jura)

4 5 6

12
5. ALLUVIONS MARINES, anciennes alluvions 8. 
ROCHES MÉTAMORPHIQUES DURES,
fluviatiles et littorales. Ces granulats ne sont telles que les quartzites ou les gneiss. Elles
immergés que depuis quelques milliers d’an- affleurent plus particulièrement dans les
nées suite à la remontée du niveau marin massifs montagneux anciens (chaîne her-
après la dernière glaciation (époque actuelle). cynienne) où elles sont exploitées : Vosges,
Ils sont exploités entre 10 et 30 m de profon- Massif armoricain (Normandie, Bretagne,
deur d’eau sur le plateau continental. Vendée), Massif central, Esterel, Corse.

6. COUCHES DE SABLES OU DE SABLONS. Ces 9. ROCHES ÉRUPTIVES ANCIENNES. Ce sont


roches sédimentaires non consolidées, dé- des roches plutoniques à cristaux plus ou
posées il y a des millions d’années (sables de moins développés (granites, diorites, mi-
la région de Fontainebleau, faluns de Tou- cro-diorites, gabbros…) ou des roches vol-
raine…) peuvent également être exploitées. caniques (rhyolites, trapp…) exploitées dans
les massifs montagneux anciens avec une ré-
7. 
ROCHES SÉDIMENTAIRES CONSOLIDÉES, partition géographique analogue à celle des
telles que les calcaires ou les grès. Elles roches métamorphiques.
doivent être concassées pour donner des
granulats. On les exploite dans les bassins sé- 10. 
ROCHES VOLCANIQUES RÉCENTES telles
dimentaires (Bassin parisien, Bassin aquitain) que le basalte, le trachyte ou l’andésite,
et dans les régions montagneuses (Jura, Pro- épanchées par le volcanisme récent du Mas-
vence, Ardennes, Alpes, Pyrénées…). sif central.

11. GRANULATS ISSUS DU RECYCLAGE des ma-


tériaux de démolition. Ces granulats consti-
tuent une part non négligeable de la produc-
tion totale et peuvent donc être considérés
comme un gisement à part entière.

7 8 9

10 11

13
GRANULATS
ET BÉTON

UTILISÉ DANS TOUS


LES TRAVAUX DE
CONSTRUCTION,
LE BÉTON EST UNE
VÉRITABLE “PIERRE
RECONSTITUÉE”
FABRIQUÉE À PARTIR DE
GRANULATS.

150 000 tonnes de granulats ont été nécessaires


pour construire le viaduc de Millau, le pont le plus
haut du monde.
D ans le domaine de la construction, tout a
changé avec l’apparition du ciment et l’utilisa-
tion du béton. Le ciment provient de la “cuis-
son” d’un mélange de calcaire (80 % environ) et
d’argile (20 %).
En mélangeant sable, ciment et eau, on réalise
On peut réaliser les bétons avec des granulats
un mortier de ciment, mélange qui permet de
de diverses natures : alluvionnaires, éruptifs,
monter des murs, de jointoyer des briques ou
calcaires.
des blocs (parpaings), de réaliser des enduits,
de faire des scellements… Généralement, pour des facilités de fabrication
et de mise en œuvre, on utilise des éléments
Le béton se fabrique en mélangeant sable, gra-
arrondis ; les surfaces roulent ainsi les unes sur
nulats, ciment et eau. En l’associant à une arma-
les autres et assurent une bonne maniabilité
ture métallique, on obtient un béton armé dont
du mélange en phase liquide. Cependant, on
les utilisations sont innombrables.
fabrique également des bétons avec des gra-
nulats concassés, soit pour des raisons géolo-
giques locales (rareté des alluvionnaires), soit
GRANULAT : pour des raisons purement techniques.

UN ÉLÉMENT
INDISPENSABLE
Dans un béton, les granulats apportent la
consistance, le volume et la résistance. Le ci-
ment sert de liant à l’ensemble.
Le phénomène de prise n’est pas un séchage,
mais une réaction chimique entre l’eau et le
ciment. Cette réaction assure le durcissement
du mélange, la cohésion de l’ensemble et sa
durabilité. Le béton est une véritable « pierre
reconstituée » analogue aux poudingues et
aux conglomérats que l’on trouve dans cer-
tains sous-sols. Ces derniers correspondent à la
consolidation par cimentation naturelle (diage-
nèse) d’anciens sables mélangés à des graviers :
alluvions de deltas par exemple.

Granulats Ciment Eau Malaxage Temps de prise BÉTON

15
LE BÉTON :
RÉSISTANCE ET
LONGÉVITÉ
Le béton est le produit industriel actuellement
le plus utilisé dans le monde. Fabriqué et mis en
place en phase liquide, il durcit et se consolide
dans un deuxième temps, ce qui permet des ré-
alisations techniques extrêmement variées. De
plus, le béton présente des caractéristiques de
résistance et de longévité particulièrement im-
portantes.
Le béton est aussi bien utilisé dans les ouvrages
de bâtiment que dans ceux de génie civil, per-
mettant de construire immeubles, lycées et
collèges, ponts, centrales électriques, digues
portuaires…, mais également de réaliser des
produits préfabriqués tels que tuyaux, blocs,
poutrelles, pavés, planchers, cloisons, esca-
liers…
Certes, on peut construire avec d’autres maté-
riaux tels que le bois, la pierre, le verre, la brique,
le métal ou le plastique, mais tous ces maté-
riaux ne peuvent répondre à l’ensemble des
Camions toupies s’approvisionnant dans une centrale à béton
demandes et des contraintes technologiques.
Ils viennent souvent compléter les structures
de béton qui assurent l’ossature et la tenue des
édifices.

Livraison du béton sur chantier

Véritable “béton naturel”, un poudingue, ou Tuyaux préfabriqués en béton


conglomérat, est composé de galets arrondis liés
par un ciment naturel
16
GRANULATS
ET VIABILITÉ

DEPUIS UNE
CINQUANTAINE
D’ANNÉES, LES RÉSEAUX
AUTOROUTIERS,
LES LIGNES DE TGV
ET LES AÉROPORTS
ONT PRIS UN ESSOR
EXTRAORDINAIRE.
CES CHANTIERS
NÉCESSITENT DE
GRANDES QUANTITÉS
DE GRANULATS.
Que ce soit pour une autoroute, une piste
d’atterrissage ou une voie ferrée, les tech-
nologies de construction nécessitent de très
grandes quantités de granulats : ballast des
chemins de fer, fondations, différentes couches
qui structurent une chaussée de route... Pour
la fabrication de certaines couches, on met en
œuvre des granulats mélangés avec un liant qui
peut être un ciment, un bitume ou un laitier (ré-
sidu des hauts-fourneaux). Pour les couches de
fondation et de base et pour les accotements,
on peut également utiliser des granulats de re-
cyclage.

Structure type d’une chaussée


Les trois couches sont composées de 90 à 100 % de granulats

18
VIABILITÉ ROUTIÈRE
Les matériaux utilisés dépendent de l’impor-
tance du trafic, et notamment du passage ré-
pété des camions... On utilise des éléments
concassés dont la forme anguleuse permet
un auto-blocage des matériaux. Des granulats
ronds ne seraient pas suffisamment stables.
Les surfaces de roulement (constituées par des
enrobés, mélange d’un liant tel que le bitume
avec des granulats) doivent être exécutées
avec des granulats de surface rugueuse permet-
tant une bonne adhérence des pneus.

VOIES DE
CHEMIN DE FER
La réalisation des voies de chemin de fer né-
cessite une grande quantité de matériaux car
les contraintes dues au passage des trains sont
différentes de celles des véhicules sur pneus.
Les rails sont posés sur des traverses qui les
maintiennent au bon écartement. Ces traverses
reposent sur le ballast constitué de granulats
concassés très durs (de 20 à 55 mm). Le bal-
last (couche superficielle) recouvre plusieurs
couches de granulats.
Cet ensemble constitue une assise de cailloux
de grande épaisseur et de haute résistance,
mais cependant relativement souple pour ab-
sorber les vibrations répétées et les chocs dus
au passage des trains. Pour le TGV, on utilise
les roches les plus résistantes (quartzites, mi-
cro-diorites, andésites…).
L’autoroute A 432, dans le département du Rhône

Mise en place d’une couche de Pose de ballast sur la ligne du TGV Vue aérienne des pistes de
roulement sur une nouvelle route Atlantique l’aéroport de Nice-Côte d’Azur
19
UNE MATIÈRE
PREMIÈRE
INDISPENSABLE

EN FRANCE, ON PRODUIT ET
ON UTILISE ANNUELLEMENT
ENVIRON 350 MILLIONS
DE TONNES DE GRANULATS
POUR L’ENSEMBLE DE LA
CONSTRUCTION. CHACUN
DE NOUS CONSOMME
AINSI CINQ TONNES DE
GRANULATS PAR AN…
Impossible d’imaginer l’industrie des travaux Évolution des quantités de granulats
publics ou du bâtiment sans le recours massif
exploités chaque année
aux granulats, quantitativement la première
des matières premières consommée après l’air
(en millions de tonnes)
et l’eau.
416 409
404
383 379

TROUVER DES
365
328

GRANULATS 302

Les granulats, produits en très grandes quan-


tités, sont des matériaux dont le prix d’achat
double tous les 50 km à cause des frais de trans-
port, en particulier quand ils sont acheminés par
camions, ce qui est une obligation pour l’appro-
visionnement de nombreux chantiers. 50

1940 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015

Consommation de granulats
par nature d’ouvrage
Valorisation et recyclage :

21 % BÂTIMENT
(70 millions de tonnes)
61 % DES DÉCHETS DU BTP
SONT VALORISÉS.

79 % GÉNIE CIVIL 27 % , C’EST LA COUVERTURE


DES BESOINS EN GRANULATS
(260 millions de tonnes)
ASSURÉE PAR LES MATÉRIAUX
RECYCLÉS OU VALORISÉS.
(source : étude SOeS 2014)

(Données 2015)

21
Consommation moyenne de granulats par nature d’ouvrage

1 logement
=
100 à 300 tonnes 1 hôpital / lycée
=
20 000 à 40 000 tonnes

1 km de voie ferrée
=
10 000 tonnes

GRANULATS

1 m3 de béton
=
2 tonnes

1 km d’autoroute
=
30 000 tonnes

INÉPUISABLES OU
Pour ce faire, il faut :
• connaître les matériaux, leur origine géolo-
NON ? gique, leur répartition géographique,
• préserver l’accès aux réserves exploitables,
Les réserves de granulats (alluvionnaires ou
massifs) sont quasiment illimitées, mais beau- • utiliser au mieux les matériaux,
coup d’entre elles restent inexploitables pour
• comprendre les impératifs économiques,
des raisons diverses : inaccessibles, intégrées
à des zones urbaines, dans des sites classés ou •
exploiter les carrières avec des techniques
protégés, exploitation trop coûteuse, sensibili- modernes et appropriées,
té environnementale… • se soucier de résoudre l’ensemble de ces pro-
Trouver, exploiter et restituer à l’environnement blèmes dans un environnement de qualité.
des carrières de granulats apparaît comme une L’exploitation des carrières peut se faire en res-
nécessité de notre société moderne qui exige pectant totalement le cadre naturel, qui plus
à la fois la qualité de vie et la commodité des est, en augmentant parfois son cachet une fois
transports. le chantier terminé.
Chaque jour, il faut produire un million de NB : Toutes les valeurs sont données en mil-
tonnes de granulats sur l’ensemble du territoire lions de tonnes pour l’année 2015. Vous pou-
pour répondre à la demande de l’économie du vez réactualiser ces chiffres chaque année en
pays. vous adressant à l’Union Nationale des Produc-
teurs de Granulats (tél. UNPG : 01 44 01 47 01 /
www.unicem.fr).

22
L’EXTRACTION
DES GRANULATS

LA PRODUCTION DES
GRANULATS NÉCESSITE
DEUX PRINCIPAUX
TYPES D’OPÉRATION :
L’EXTRACTION ET LE
TRAITEMENT.

23
L’ extraction des granulats s’effectue dans les
carrières qui utilisent des techniques différentes
selon qu’il s’agit de roches massives ou de gra-
nulats alluvionnaires meubles, exploités à sec terrains à découvrir importe dans l’étude d’un
ou en milieu hydraulique. gisement. Une découverte jugée trop impor-
Le traitement est réalisé dans des installations tante peut éventuellement amener à renoncer
de traitement généralement situées sur le site à l’ouverture d’une exploitation.
de la carrière.
Parfois, les installations peuvent se situer à un
endroit différent du site d’extraction.
En général, on retrouve les cinq mêmes prin-
cipales étapes de production :
• Décapage des niveaux non exploitables,
L’EXTRACTION EN
• Extraction des matériaux, TERRAIN MEUBLE
• Transfert sur les lieux de traitement, En site terrestre (milieu sec)
• Traitement des granulats pour obtenir les pro- Quand le gisement de granulats alluvionnaires
duits finis, se situe au-dessus du niveau d’eau (nappe
• Remise en état du site exploité. phréatique, eau de la rivière…), on exploite di-
rectement les matériaux avec les engins tradi-
tionnels de travaux publics tels que pelles ou

LE DÉCAPAGE (OU chargeuses (bulldozers munis d’un large godet


basculant).
DÉCOUVERTE) L’extraction peut avoir lieu en fouille (par le
haut) ou en butte (par le bas) avec une progres-
Découvrir, c’est retirer les terrains situés sion latérale du front de taille.
au-dessus des niveaux à exploiter :
En site immergé (milieu hydraulique)
• terre végétale,
L’extraction peut être réalisée par des en-
• roches plus ou moins altérées, gins flottants : drague à godets, à grappin ou
• Niveaux stériles. drague suceuse. Dans le cas de sites immergés
peu profonds, l’exploitation pourra avoir lieu
Les matériaux de découverte, terres végétales
depuis la rive avec des pelles à câble équipées
et matériaux stériles, doivent être stockés in-
en dragueline, des pelles hydrauliques ou des
dépendamment de façon à pouvoir être utilisés
excavateurs à godets. Le dragage ramène à la
lors du réaménagement de la carrière, sans pour
surface le “tout-venant” qui est ensuite chargé
autant gêner les différentes phases de l’exploi-
sur bateaux, sur camions ou sur bandes trans-
tation. La prise en compte de la quantité des
porteuses en bord de rive.

1 2 3

24
Terre végétale

Niveau stérile

Niveau productif

STOCK DE STOCK DE
TERRE VÉGÉTALE STÉRILES

Front de taille

L’EXTRACTION DES
ROCHES MASSIVES
Dans ce type de gisement compact, l’extrac- 1. Déblaiement d’un
tion des roches nécessite l’emploi d’explosifs. front de taille après tir
Les tirs de mine provoquent l’abattage d’une de mine
grande quantité de matériaux éclatés. Les éclats 2. Les pelleteuses
de roches (éléments généralement de plusieurs décapent la terre
végétale pour la
décimètres) sont ensuite chargés et transportés stocker.
vers le centre de traitement.
3.Forage de trous en
Procéder à un tir nécessite un plan de tir com- vue d’un tir de mine
prenant : 4.Abattage d’une
grande quantité
le forage de trous (leur disposition, leur de roches à l’aide
nombre), d’explosifs

le choix des explosifs, 5. Extraction en terrain


meuble
le déclenchement du tir. 6. Extraction en site
immergé au moyen
Le tir est placé sous la responsabilité d’un pro- d’une dragueline
fessionnel spécialisé : le “boutefeu”. Un tir de
7. Godet de dragueline
mine peut abattre jusqu’à plusieurs dizaines de déversant des
milliers de tonnes de roche en seule opération. granulats 7

4 5 6

25
LE TRAITEMENT
DES GRANULATS
LES OPÉRATIONS DE CONCASSAGE,
CRIBLAGE ET LAVAGE
PERMETTENT D’OBTENIR, À PARTIR
DU GISEMENT, UNE GAMME
TRÈS VARIÉE DE GRANULATS QUI
RÉPOND AUX DIVERS BESOINS
TECHNIQUES.

Chargement d’un dumper pour le transfert des granulats vers les installations de traitement
Les opérations de concassage, criblage et lavage Installation de concassage dans une carrière de roche massive
peuvent avoir lieu dans des ordres différents et
à une ou plusieurs reprises pour fabriquer des
granulats diversifiés à partir de la même roche
de départ, qu’elle soit alluvionnaire ou massive.

LE TRANSFERT VERS
LES INSTALLATIONS
DE TRAITEMENT
La manutention des matériaux entre le lieu LE CONCASSAGE
d’extraction et le centre de traitement (le plus Les phases de concassage s’effectuent dans des
rapproché possible) s’effectue soit en continu, concasseurs qui permettent de réduire, de fa-
soit en discontinu. çon successive, la taille des éléments.
La manutention continue est assurée par des Il existe différents types de concasseurs :
transporteurs à bandes. La disposition des uni-
tés de bandes transporteuses est modifiée en • Concasseurs à mâchoires,
fonction de la progression de l’exploitation. • Concasseurs à percussion,
Dans le cas d’extraction en milieu hydraulique, • concasseurs à projection centrifuge,
on peut parfois utiliser un système de tuyau-
teries ou de bandes transporteuses flottantes • Concasseurs giratoires.
entre la drague et la berge. La fabrication des granulats à partir de roches
La manutention discontinue est assurée par : massives nécessite toujours plusieurs opéra-
tions de concassage.
• Des camions et dumpers pour les extractions
terrestres, Dans le cas de granulats alluvionnaires, le
concassage ne s’effectue que sur les plus gros
• Des bateaux ou barges dans le cas d’exploita- éléments (galets, gros graviers) ou dans des cas
tions immergées assez loin des rives. particuliers.

Une bande transporteuse achemine les granulats vers les installations de traitement.

27
Schéma 1
1. Dragueline pour exploitation en eau
2. Extraction en terrain meuble à sec
3. Trémie d’alimentation
4. Transfert des alluvions par bande
transporteuse

LE CRIBLAGE 5. Criblage
6. Stockage intermédiaire
Les opérations de criblage ou de tamisage per- 7. Lavage des granulats
mettent de sélectionner les grains, le crible ne
8. Tapis élévateur “sauterelle”
laissant passer dans ses mailles que les élé-
ments inférieurs à une certaine taille. On peut 9. Stockage en tas
ainsi, par une succession de criblages, trier les 10. Reprise sous stock
grains et obtenir des granulats de tous les ca- 11. Transport par voie d’eau
libres possibles. 12. Transport par camion
13. Pesée sur bascule
14. Pilotage de l’installation et
bureaux
15. Réaménagement du plan d’eau
et façonnage des berges

LE LAVAGE
Débourber, laver ou dépoussiérer permet d’ob- Schéma 2
tenir des granulats propres. La propreté des
1. Gisement exploitable
granulats est une nécessité industrielle. La pré-
2. Front de taille
sence de boues d’argiles ou de poussières mé-
langées aux matériaux ou enrobant les grains 3. Blocs de roches issus du tir de
mine
empêche leur adhérence avec les liants (ciment,
chaux, bitume, laitier), ce qui interdit alors leur 4. Marteau brise-roche
utilisation. Dans tous les cas, les eaux de lavage 5. Concasseur primaire
sont décantées dans des bassins spéciaux, de 6. Stockage en tas
façon à pouvoir être réutilisées ou restituées
7. Installation de traitement
propres à la rivière ou au lac. Les opérations couverte : concassage secondaire,
de criblage et de lavage sont souvent réalisées criblage
conjointement, une rampe de jets d’eau étant 8. Stockage en silos
disposée au-dessus du crible.
9. Chargement et transport par train
10. Ancienne zone d’exploitation
réaménagée

Triage des granulats sur crible Lavage des granulats sous une rampe de jets d’eau

28
Schéma 1

3 14
12

9 13

4 8

2
5 10

6 7
11

Schéma 2

10 7
1

6
2
8

5 9

29
STOCKAGE ET
LIVRAISON
En fin de traitement, on obtient des produits de
qualité répondant à des critères bien précis en
fonction :
• De la nature des granulats (calcaires, siliceux,
éruptifs, selon le gisement),
• De la forme des grains (anguleux, arrondis),
• De la nature des opérations : concassé, criblé,
lavé…,
• De la granulométrie.
L’exploitant peut être amené à réaliser des Vue d’ensemble des installations de traitement d’un site
mélanges avec des proportions précises pour de granulats alluvionnaires
chaque composant, ceci en vue d’utilisations
bien particulières ou pour économiser les gise-
ments.
Une fois réduits, traités et classés, les granulats
sont acheminés vers les aires de stockage, soit
sous forme de tas individualisés, soit en trémies
ou silos.
Différents moyens de transport (train, camion
ou péniche) permettent ensuite de les livrer à la
clientèle. Ils peuvent être également travaillés
sur place dans le cas de l’installation d’une cen-
trale à béton ou d’une centrale d’enrobage au
bitume, sur le site même de la carrière.
Partout où c’est possible, la voie d’eau est utilisée pour
le transport des granulats.

Certaines carrières sont directement reliées au réseau


ferré, ce qui permet le transport des granulats par train.

30
SUIVI DE
PRODUCTION
Tout au long du processus de fabrication, on
procède à des opérations régulières de contrôle
de qualité portant sur différents paramètres (du-
reté, calibrage, propreté, respect des normes…).

Reprise des granulats sur stock pour livraison par la route

31
GRANULATS
ET QUALITÉ

COMME TOUS LES


PRODUITS ENTRANT
DANS LA CONSTITUTION
D’OUVRAGES À HAUTES
PERFORMANCES, LES
GRANULATS DOIVENT
RÉPONDRE À DES
CRITÈRES DE QUALITÉ.
L a nature minérale des granulats est sou- LA QUALITÉ
vent un critère fondamental de leur utilisation,
chaque roche possédant des caractéristiques DES PRODUITS
spécifiques de solidité, de résistance à la com-
Éléments constitutifs primordiaux du bâtiment,
pression, au gel... ou des propriétés chimiques
du génie civil et des travaux publics, les gra-
compatibles ou non avec tel liant ou tel usage.
nulats doivent être conformes à des normes
La principale caractéristique des (françaises et européennes) dans lesquelles les
granulats est leur taille. Les produc- caractéristiques contrôlées et les niveaux de
teurs sont en mesure de fournir des valeurs recherchés dépendent de la nature de
produits parfaitement calibrés. Le ca- l’ouvrage, mais également des modes de mise
librage n’est jamais une taille exacte, mais une en œuvre.
fourchette plus ou moins large obtenue à l’aide
La régularité du produit est essentielle.
des opérations de concassage et de criblage.
Depuis 1992, les exploitants de carrières se sont
Ainsi, la fourchette granulométrique “granulats
donné les moyens de promouvoir la qualité in-
6/10” signifie qu’il s’agit de granulats dont la
dustrielle de leurs produits, par leur certification.
taille des éléments est comprise entre 6 et 10
L’ATCG (Association technique pour la certifica-
mm. Il est possible de mélanger les granulats en
tion des granulats) assure cette fonction.
fonction de leur usage.
La certification nécessite de mettre en œuvre
En juin 2004, un système européen de maîtrise
dans chaque site de production un système de
de la production des granulats a été mis en
contrôle de la qualité tout au long de l’élabora-
place : le marquage CE. Ce marquage, d’applica-
tion du granulat.
tion obligatoire, signifie que les caractéristiques
des produits sont déclarées par le producteur Conformément aux normes, ce contrôle com-
sur la base d’essais réalisés sur ses produits. porte, entre autres, des tests sur le produit fini
Tout granulat non “marqué CE” ne peut être (dureté, propreté, granulométrie…).
commercialisé en tant que tel dans l’espace
La mise en place d’un système de qualité per-
communautaire européen.
met de s’assurer de la conformité aux normes de
la totalité de la production et pas seulement du
lot contrôlé.

Analyse des granulats en laboratoire

33
CARRIÈRE ET
ENVIRONNEMENT

L’EXPLOITATION DES
CARRIÈRES ET LEUR
REMISE EN ÉTAT SONT
RIGOUREUSEMENT
ENCADRÉES PAR DES LOIS.
L’EXPLOITATION
Pendant l’exploitation, l’exploitant est contraint de
respecter des engagements portant sur :
• Les techniques et le phasage des opérations d’extraction
et de traitement,
• Le réaménagement progressif du site,
• Les contraintes environnementales,
• L’hygiène et la sécurité des personnes.
Les activités de carrières sont soumises à des contrôles
réguliers de la part d’organismes officiels comme
Depuis janvier 1993, les carrières sont soumises à la la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie et de
l’Environnement).
loi sur les installations classées pour la protection de
l’environnement. Elles doivent donc respecter des Le réaménagement progressif du site nécessite de
réglementations très exigeantes. respecter un plan d’exploitation de façon à diminuer au
maximum l’impact sur l’environnement :
La gestion d’une carrière de granulats comprend trois
étapes principales qui sont : • Gestion des zones découvertes et des terres végétales,
• Localisation des fronts de taille,
• La procédure d’ouverture,
• Positionnement des installations.
• L’exploitation,
• Et la fermeture du site.

LA FERMETURE DU SITE
L’OUVERTURE D’UNE Pour la fermeture du site, différentes solutions peuvent

CARRIÈRE être adoptées en fonction du type de carrière, de l’en-


vironnement du site et des besoins locaux.
L’ouverture ou l’extension d’une carrière fait au- Une fois le site totalement remis en état, il est rendu à
jourd’hui l’objet d’une démarche administrative très ses propriétaires pour reprise des activités antérieures
détaillée comprenant : (agriculture, forêt…) ou confié à une société de ges-
• Une étude d’impact, tion (zone de loisirs, espace naturel…).
• Une enquête publique préalable,
• Une instruction administrative.
L’étude d’impact prévoit le mode d’exploitation, ses
effets sur l’environnement, les mesures proposées
pour y remédier et le projet de réaménagement du
site en fin d’activité.
L’enquête publique permet d’associer l’ensemble
des populations concernées en présentant les pro-
jets d’exploitation.
L’instruction administrative est menée sous l’au-
torité du préfet et débouche sur l’autorisation d’ex-
ploiter dans le cadre du schéma départemental des
carrières. La loi du 4 janvier 1993 sur les carrières fait
obligation à l’exploitant de constituer, dès le début
de l’exploitation, des garanties financières destinées
à assurer la remise en état du site.

Exploitation avec réaménagement coordonné

35
RÉAMÉNAGEMENT
DES CARRIÈRES

LE RÉAMÉNAGEMENT DES
CARRIÈRES PERMET DE
RÉAFFECTER LES SITES À DES
USAGES UTILES À LA SOCIÉTÉ
- AGRICULTURE, LOISIRS,
RÉSERVES NATURELLES -
DANS LE CONTEXTE D’UN
DÉVELOPPEMENT DURABLE.
Exemple de réaménagement en base de loisirs : la carrière de Baudreix (Pyrénées-Atlantiques)

L e réaménagement des carrières s’effectue En matière de réaménagement, on peut en-


progressivement, tout au long des phases visager plusieurs solutions qui dépendent en
d’exploitation, jusqu’à la fermeture du site. premier lieu, du type de carrière :
Aujourd’hui, le mode de réaménagement
• Carrière en eau, profonde ou peu profonde
n’est plus une décision prise a posteriori. Il
(une carrière en eau peut éventuellement
est défini par l’étude d’impact et précisé dans
être remblayée et devenir un terrain sec),
l’autorisation d’exploiter avant l’ouverture du
site. • Carrière à sec à flanc de coteau ou en fosse
plus ou moins profonde ;
Parenthèse dans le temps et dans l’espace,
l’activité d’une carrière et son réaménage- En second lieu, de l’environnement du site :
ment participent à la valorisation d’un milieu • site urbain,
et du paysage qui lui est associé. Le réamé-
nagement d’une carrière favorise souvent le • site rural...
développement d’une flore et d’une faune
diversifiées.
D’anciennes carrières ont d’ailleurs été clas-
sées en ZNIEFF
(Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Floris-
tique et Faunistique) grâce aux travaux des
exploitants de carrières.
Dans tous les cas, les projets de remise en
état et de réaménagement sont élaborés par
les industriels en concertation avec :
• Les propriétaires,
• Les communes,
• Les riverains,
• Les associations,
• Les pouvoirs publics…
L’ensemble de ces partenaires doit s’entendre
pour une gestion économe du “patrimoine
carrière”. La modélisation permet de proposer divers projets
de réaménagement. Sur la photo en haut, un
réaménagement agricole a été envisagé pour la
carrière en cours d’exploitation (en bas).

37
TYPE DE CARACTÉRISTIQUES CRITÈRES D’ENVIRONNEMENT POSSIBILITÉS D’AMÉNAGEMENT
CARRIÈRES EN EAU
Faible profondeur d’eau Rural Réserve ornithologique - Chasse du gibier d’eau
Réserves d’eau - Mise hors d’eau et réutilisation
agricole ou sylviculture
Périurbain et urbain Coupure dans l’urbanisation - Remblayage
partiel ou total pour utilisation en zones vertes
et de loisirs ou en zones constructibles
Profondeur d’eau Rural Pêche de loisir - Pisciculture - Baignade - Barque
moyenne ou forte et canotage - Port de plaisance - Bassin
d’infiltration - Bassin de stockage
Périurbain et urbain Plan d’eau (lotissement au bord de l’eau) - Port
industriel - Port de plaisance - Bases de loisirs
polyvalentes
CARRIÈRES À SEC
En fosse Rural Reconstitution du terrain - Reverdissement
agricole
- Reboisement - Réserve naturelle
Périurbain et urbain Remblayage - Coupures vertes - Parc - Zone
d’habitation - Zone industrielle - Lac artificiel
À flanc de relief Parois Tous environnements Mise en végétation
meubles
Parois Vues éloignées Confortement et traitement de la paroi
rocheuses Vues rapprochées Talus végétalisé
Fond de Rural Mise en végétation (prairie, agriculture,
carrières sylviculture) - Réserve naturelle
Périurbain et urbain Parc de verdure - Parc de véhicules - Zone
industrielle - Zone de loisirs - Terrain de sport

CRÉATION
D’UNE ZONE
ORNITHOLOGIQUE
Ce type d’aménagement nécessite de nom-
breux façonnages adaptés pour permettre
l’implantation d’une grande diversité d’es-
pèces d’oiseaux, sédentaires ou migrateurs.
Il faut notamment :
• Créer des îles et des zones refuges,
• Adapter les contours des rives,
• Taluter les berges suivant des pentes diffé-
rentes,
• Diversifier la végétation : arbres, arbustes,
hautes herbes, pelouses, roselières…
Îlots aménagés dans la carrière alluvionnaire de
Barbey (Seine-et-Marne)

38
BASE DE LOISIRS
La création d’un lac valorise l’environnement
et permet divers aménagements : baignade,
canotage, planche à voile, promenade, aire de
repos…
L’aménagement nécessite une importante
préparation du site et des berges.

REBOISEMENT –
RÉAMÉNAGEMENT
FORESTIER
Avec ou sans comblement des anciennes car-
rières, ce type de réaménagement permet
d’augmenter le potentiel forestier d’une ré-
gion. Il nécessite la remise en place des terres
arables fertiles, leur régalage, le drainage des
sols et la plantation de dizaines de milliers
de jeunes pousses d’espèces adaptées aux
conditions locales.
Base de loisirs de Vinneuf (Yonne)

À Bernières-sur-Seine (Eure), plus d’un million d’arbres d’essences variées ont été plantés sur 300 ha.

39
ÉTANG DE PÊCHE
Pendant l’exploitation, l’industriel a le souci
de créer des contours sinueux dans les fu-
tures berges de façon à favoriser des implan-
tations de diverses espèces végétales et pis-
cicoles et à permettre le développement de
nombreuses niches écologiques.
Les abords sont prévus pour faciliter l’accès
des pêcheurs. Il faudra également veiller à ce
que la profondeur d’eau nécessaire soit suffi-
1
sante pour éviter l’assèchement.

REMISE EN ÉTAT À
DES FINS AGRICOLES
En milieu rural, dans un site “hors d’eau”, on
procède souvent à une remise en état des
sols en vue d’un usage agricole. Cette opé-
ration s’effectue surtout dans des carrières 2
peu profondes pour éviter l’ombre de trop
grandes parois latérales. Les travaux portent
sur la rectification et le talutage des parois, le
drainage des fonds et la remise en place des
terrains de découverte ainsi que de la terre
végétale. Le réaménagement agricole s’effec-
tue généralement en même temps que la pro-
gression de l’exploitation.

1. Longueil-Sainte-Marie
(Oise), les étangs de l’Abbaye
permettent de pratiquer la pêche
sportive
2. Remise en place de la
terre végétale en vue d’un
réaménagement agricole à
Baccon (Loiret)
3. Champ de blé dans l’ancienne
carrière du Logis-Neuf (Drôme)

40
LES MÉTIERS
DE L’INDUSTRIE
DU GRANULAT

ACTEUR ESSENTIEL
POUR L’ÉCONOMIE DU
PAYS, L’INDUSTRIE DU
GRANULAT PROPOSE
DES MÉTIERS VARIÉS AU
SEIN D’ENTREPRISES À
TAILLE HUMAINE.

41
d’exercice, il doit respecter les règles de sécu-
rité et les consignes environnementales : trai-
tement des déchets, recyclage des huiles…

CONDUCTEUR D’ENGINS DIPLÔMES REQUIS

DE CHANTIER • CAP mécanicien d’engins de chantier de travaux


publics
Le conducteur d’engins exerce son activité • BEP agent de maintenance de matériel
dans les carrières ou sur des chantiers de tra- • BAC professionnel maintenance des matériels,
vaux publics, que ce soit aux manettes d’une option travaux publics et manutention
pelle hydraulique, d’un bouteur qui pousse
les matériaux ou aux commandes d’une char-
geuse ou d’un dumper qui transporte les ma-
tériaux. Il définit la zone d’évolution de l’engin
et réalise les opérations d’extraction, de char-
gement, de terrassement ou de finition.
Le conducteur d’engins s’occupe également
de la maintenance préventive de son engin :
surveillance du niveau des différents fluides
utilisés, contrôle de la tension des chenilles
et vérification de l’état des pièces d’usure PILOTE D’INSTALLATIONS
(freins, embrayage…). DE TRAITEMENT DES
DIPLÔMES REQUIS GRANULATS
• CAP conduite d’engins de travaux publics
Ce professionnel est chargé de la produc-
• CQP(*) de conducteur d’engins de carrières tion de granulats et il est responsable d’une
• BAC professionnel travaux publics chaîne de traitement : surveillance de la fa-
• BP conducteur d’engins de chantier de travaux brication, stockage des produits, entretien de
publics l’installation…
À lui également d’effectuer l’entretien habi-
tuel de l’installation, de procéder aux dépan-
nages courants et, le cas échéant, de faire ap-
pel au service de maintenance.
Son travail consiste aussi à surveiller l’alimen-
tation en matériaux (sable, cailloux), le fonc-
tionnement des installations et l’évacuation
MÉCANICIEN D’ENGINS des granulats.

DE CHANTIER Le contrôle de la qualité de la production est


également de son ressort de même que le
Intervenant sur le chantier ou en atelier, le stockage des produits.
mécanicien d’engins de chantier assure la
maintenance préventive et corrective des DIPLÔMES REQUIS
pelleteuses, camions et décapeuses. • CQP(*) pilote d’installations de traitement des
granulats
A lui de localiser les dysfonctionnements et
• MC(**) exploitation de carrières et traitement
d’effectuer les réglages et les dépannages. des granulats
Il joue un rôle clé dans les secteurs des tra-
• Titre professionnel de technicien de production,
vaux publics et des carrières. La technologie option granulats
des moteurs et des transmissions mécaniques • CAP ou BEP des secteurs de la mécanique, de
n’a pas de secret pour lui. Il peut travailler l’électricité, de la serrurerie, de la chaudronnerie
en extérieur par tous les temps, mais aussi • BAC professionnel maintenance des systèmes
dans un atelier équipé. Quel que soit son lieu mécaniques automatisés (MSMA)

42
CHEF DE CARRIÈRE ANIMATEUR
Le chef de carrière est le responsable de l’ex- ENVIRONNEMENT
ploitation d’un gisement (sables, graviers,
Partageant son temps entre le bureau et le
roches diverses…).
site d’exploitation, l’animateur environne-
C’est lui qui organise la production : il planifie ment a pour mission d’insérer au mieux la car-
et contrôle les différents travaux de décou- rière de granulats dans son environnement en
verte et d’extraction, ainsi que le traitement veillant au respect de la réglementation.
et la livraison des matériaux. Son but est d’op-
Sa mission : mettre en œuvre une politique
timiser le rendement de son site. À lui, donc,
environnementale en tenant compte des exi-
de bien gérer les personnels. À lui également,
gences réglementaires, mais aussi des buts
de s’occuper des matériels, d’élaborer le bud-
fixés par la direction de son entreprise.
get et de suivre les dépenses.
L’animateur environnement définit des ob-
Le chef de carrière doit veiller à ce que les
jectifs à partir des écarts constatés, propose
règles de sécurité et de prévention des risques
l’organisation des actions correctives et pré-
soient respectées aussi bien par le personnel
ventives, participe au choix des indicateurs
de la carrière que par les sous-traitants.
environnementaux, les met en œuvre et en
Un métier au carrefour des domaines tech- surveille le bon fonctionnement.
nique et commercial, de la gestion, de la sé-
Expliquer aux différents professionnels qui
curité et de l’environnement.
travaillent dans la carrière les contraintes
DIPLÔMES REQUIS liées à la prise en compte de l’environnement
est également de son ressort.
• CQP(*) chef de carrière
• MC(**) exploitation de carrières et traitement Mobilité, aptitude rédactionnelle, diplomatie
des granulats et pédagogie sont demandées pour exercer
• Licence professionnelle pierres et granulats. ce métier.
• BTS hygiène propreté environnement
DIPLÔMES REQUIS
• BTS hygiène propreté environnement
• CQP(*) animateur sécurité environnement

POUR TOUTES INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES :


Consultez le site www.cemafor.fr ou contactez l’ONISEP - Office National d’Information Sur les
Enseignements et Professions 12, mail Barthélémy Thimonnier 77437 Marne-la-Vallée Cedex 2 -
Tél. : 01 64 80 35 00 - www.onisep.fr

43
LES GRANULATS
Dossier réalisé dans le cadre de la Convention générale de
Coopération signée entre le ministère de l’Education nationale,
de L’Enseignement supérieur et de la Recherche et l’UNICEM

Conseiller technique : Union Nationale des Producteurs de Granulats

UNPG : 3, rue Alfred Roll - 75849 Paris Cedex 17


Tél. : 01 44 01 47 01 - Fax : 01 46 22 59 74
unpg@unicem.fr - www.unicem.fr et www.unpg.fr

Vous aimerez peut-être aussi