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Les Granulats Geologie
Les Granulats Geologie
Les Granulats Geologie
SOMMAIRE
L’INDUSTRIE DU GRANULAT :
UNE ACTIVITÉ QUI RECRUTE
Les métiers de l’industrie du granulat 41
Conception, rédaction et réalisation : UNPG/François Michel - Décembre 2005. Direction artistique et maquette : Obea Communication.
Impression : Les Impressions Dumas - Niort (79). Imprimé sur papier recyclé Cocoon Silk (100% recyclé) avec encres végétales « Eco
Intense ». Crédits photos : Eiffage Construction : pages 15 - ENCEM/CAO Montpellier : page 37 - EUROVIA/Laurent Rothan et Christophe
Huret : page 19 - Lafarge Granulats : pages 36, 37, 38, 39, 40 Metso Minerals : pages 26 et 28 - UNIBÉTON : page 16 - UNICEM/Hervé
Leprince : pages 4, 5, 24, 25, 26, 27, 30, 31 - UNICEM/Pierre-Yves Brunaud : pages 26, 27, 28, 30, 31, 35, 40 - ONISEP : pages 42, 43 - SNCF :
pages 26, 27, 28 - UNPG/François Michel : pages 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 19, 24, 25, 28, 30 - JL BLEROL : page 43 - Carte géologique
de la France : BRGM-im@gé / www.brgm.fr : page 12. Mise à jour : août 2017
DES MATÉRIAUX
POUR CONSTRUIRE
Depuis toujours, l’homme utilise des maté-
riaux naturels pour la construction de son ha-
bitat et l’aménagement de son environnement.
De ces deux nécessités premières découlent,
aujourd’hui, trois grands secteurs d’activité, que
sont les industries de carrières et matériaux de
Au fil des siècles, la société s’est progressive-
construction, le bâtiment et les travaux publics.
ment organisée avec le développement de l’ha-
Après s’être abrités dans des cavernes et avoir bitat urbain, des monuments, des systèmes de
construit en branchages, en peaux animales et défense et des voies de communication. Dans la
en terre, les bâtisseurs utilisèrent des pierres mesure où cela était possible, on utilisait direc-
dures pour édifier des bâtiments plus impor- tement la pierre du sous-sol local pour réaliser
tants, alors que les villes et les sociétés se struc- des ouvrages.
turaient et se développaient.
Paris en est un bel exemple pour avoir long-
Pyramides, temples, châteaux et maisons té- temps exploité son sous-sol riche en calcaire et
moignent du “génie constructeur” de nos an- en gypse.
cêtres.
Puis tout a rapidement changé ! À partir du XIXe
Très tôt dans l’histoire, on sut utiliser les roches, siècle, l’invention du ciment et du béton a révo-
soit directement, soit en les transformant par lutionné l’art de construire, tandis que se déve-
la chaleur comme pour fabriquer les tuiles, les loppaient réseaux de chemin de fer, infrastruc-
briques et le plâtre. Les roches dures telles que tures routières et ouvrages d’art nécessitant des
le granite, le calcaire, le grès ou la meulière ser- travaux très importants et des matériaux nou-
virent de pierres de construction. veaux et économiques.
Tous ces travaux utilisent désormais des ma-
tières premières sous forme de morceaux de
roches, soit naturels (sables et graviers), soit
obtenus artificiellement par concassage de
roches naturelles : les granulats.
Le pont du Gard (peint par Hubert Robert en 1787) Le viaduc de Millau (Aveyron)
01
QU’EST-CE QU’UN
GRANULAT ?
Graviers alluvionnaires
Granulats calcaires
03
L a taille des granulats est comprise entre 0 et
125 mm.
Leur nature et leur forme varient en fonction
des gisements et des techniques de production.
ON PEUT OBTENIR
DES GRANULATS :
• Soit en exploitant directement les alluvions
détritiques non consolidées, de type sables
et graviers des rivières (dans certains cas, ils
peuvent être ultérieurement concassés) ;
• Soit par concassage des roches massives : gra-
nites, diorites, basaltes, calcaires, quartzites.
Les professionnels distinguent trois catégories Extraction de granulats en mer
principales de granulats en fonction de leur na-
ture et de leur origine :
• les granulats d’origine alluvionnaire, alluviale,
marine et autres dépôts;
• les granulats de roches massives, roches érup-
tives, calcaires, autres roches sédimentaires et
roches métamorphiques;
• les granulats de recyclage et artificiels : bé-
tons recyclés, laitiers de hauts-fourneaux…
04
GRANULATS
ALLUVIONNAIRES
Les gisements alluvionnaires correspondent à
des matériaux non consolidés, généralement
déposés pendant l’ère quaternaire par les gla-
ciers, les cours d’eau ou sur les fonds marins peu
profonds. Le gisement le plus habituel est celui
du lit ou de l’ancien lit d’une rivière. En fonction
de la situation du gisement par rapport à la hau-
teur du cours d’eau ou de la nappe phréatique
de l’endroit, l’exploitation aura lieu « à sec » ou
« dans l’eau ».
GRANULATS DE
ROCHES MASSIVES
Les gisements de roches massives corres-
pondent à une multitude de situations géolo-
giques (couches plus ou moins épaisses, filons,
épanchements volcaniques, massifs de gra-
nite…) et à des localisations géographiques très
différentes. La carrière peut être implantée en
Carrière de granulats de roches massives
plaine, sur un plateau, en montagne, au bord
d’une falaise…
L’exploitation s’effectue à flanc de coteau ou en
puits, en fonction de la situation du niveau géo-
logique utile. On peut ainsi extraire et produire
des granulats avec des roches éruptives, des
roches métamorphiques et des roches sédimen-
taires consolidées (calcaires…).
GRANULATS DE
RECYCLAGE ET
ARTIFICIELS
Depuis quelques années, on produit des granu-
lats de recyclage en concassant des matériaux
de démolition issus des bâtiments ou des chaus-
sées (bétons, pierre de taille…) et des sous-pro-
duits de l’industrie (laitiers de hauts-fourneaux, Recyclage : production de granulats issus de béton de
mâchefers…). démolition
05
GRANULATS :
MORCEAUX
DE ROCHES
MATÉRIAUX
CONSTITUTIFS DE LA
CROÛTE TERRESTRE,
LES ROCHES POSSÈDENT
ENTRE ELLES DES LIENS
DE PARENTÉ, PAR LES
MINÉRAUX QUI LES
CONSTITUENT, PAR LES
PHÉNOMÈNES QUI LES
METTENT EN PLACE ET
PAR LES FILIATIONS QUI
LES ASSOCIENT.
Relief granitique : face sud des Drus, massif du Mont-Blanc
07
LES ROCHES
MAGMATIQUES OU
ÉRUPTIVES
Elles proviennent du refroidissement d’un mag-
ma préalablement fondu. Deux cas de figures LES ROCHES PLUTONIQUES
sont à distinguer bien nettement : les roches Elles cristallisent lentement à partir de mag-
volcaniques et les roches plutoniques. mas situés à quelques kilomètres (ou dizaines
de kilomètres) de profondeur sous la surface.
LES ROCHES VOLCANIQUES Les cristaux qui les constituent sont, le plus
souvent, visibles à l’œil nu. La roche la plus
Elles naissent par solidification de coulées de
fréquente est le granite. Les magmas qui leur
lave ou par l’accumulation de projections is-
donnent naissance proviennent, pour une
sues d’un volcan. La roche la plus fréquente est
grande partie, de la fusion d’anciennes roches,
le basalte. Les magmas qui leur donnent nais-
par élévation très forte des températures, dans
sance proviennent de zones très profondes de
les soubassements d’une chaîne de montagnes
l’écorce terrestre ou du manteau. Leur localisa-
en formation. Les mouvements de soulèvement
tion correspond généralement aux zones fra-
et l’érosion des terrains situés au-dessus pro-
giles de la tectonique des plaques. Quelques
voquent leur affleurement.
autres variétés : andésite, phonolite, trachyte,
dacite, rhyolite… Quelques autres variétés : diorite, syénite,
gabbro…
ÉROSION
Roches
sédimentaires
TRANSPORT
DÉPÔT
SÉDIMENTATION
Métamorphisme Magma
FUSION
08
LES ROCHES
MÉTAMORPHIQUES
Elles peuvent provenir de n’importe quelle
roche préexistante que les événements tecto-
niques, dans le contexte des surrections mon-
tagneuses, enfouissent à des profondeurs où
elles subissent les effets de la pression et de la
LES ROCHES température qui les font “cuire” sans les faire
fondre. Cette “cuisson” recombine les éléments
SÉDIMENTAIRES chimiques et fait apparaître de nouveaux miné-
raux. Les grands mouvements de soulèvement,
Ce terme désigne toutes les roches formées à accompagnant la naissance des montagnes,
la surface de la Terre (surface des continents ramènent ces roches vers la surface où elles fi-
et fond des océans), par accumulation de sédi- nissent par affleurer. Les plus connues sont : les
ments : matériaux et substances issus de l’éro- schistes, les gneiss, les quartzites, les marbres
sion de toutes les roches affleurant à la surface. et les amphibolites.
2.
SABLES ET GRAVIERS ALLUVIONNAIRES 2
FLUVIATILES, granulats siliceux ou silico-cal- Méandre abandonné - cirque de Navacelles (Gard)
caires déposés par les cours d’eau pendant
l’ère quaternaire. Ils sont exploités tout au
long du réseau hydrographique. Principaux
bassins : Seine, Rhin et Moselle, Rhône et
Saône, Adour et Garonne, Loire…
3
Casse Déserte, col de l’Izoard (Hautes-Alpes)
11
Basaltes
Les numéros placés sur cette carte Granites
renvoient aux textes et aux photos Groupe Leptyno-amphibolique
correspondantes. 11 Cambrien et Ordovicien
4 Néoprotérozoïque ou
5 Briovérien et Cambrien
Jurassique sup.
11 Jurassique moy.
2 11 Jurassique inf.
Trias sup.
6 2
9 Trias moy.
8 9
7 Trias inf.
Carbonifère Permien
Dévonien sup.
2
Dévonien inf.
Ordovicien Silurien
3 Cambrien
Quaternaire récent
9 11
8 Quaternaire ancien
Pliocène et Pléistocène
2 1
Pliocène inf.
10 Miocène
3 Oligocène
7
4 7 Paléocène et Eocène
Crétacé sup.
6 2 Crétacé inf.
4 2
7
3
3
2
4 5 6
12
5. ALLUVIONS MARINES, anciennes alluvions 8.
ROCHES MÉTAMORPHIQUES DURES,
fluviatiles et littorales. Ces granulats ne sont telles que les quartzites ou les gneiss. Elles
immergés que depuis quelques milliers d’an- affleurent plus particulièrement dans les
nées suite à la remontée du niveau marin massifs montagneux anciens (chaîne her-
après la dernière glaciation (époque actuelle). cynienne) où elles sont exploitées : Vosges,
Ils sont exploités entre 10 et 30 m de profon- Massif armoricain (Normandie, Bretagne,
deur d’eau sur le plateau continental. Vendée), Massif central, Esterel, Corse.
7 8 9
10 11
13
GRANULATS
ET BÉTON
UN ÉLÉMENT
INDISPENSABLE
Dans un béton, les granulats apportent la
consistance, le volume et la résistance. Le ci-
ment sert de liant à l’ensemble.
Le phénomène de prise n’est pas un séchage,
mais une réaction chimique entre l’eau et le
ciment. Cette réaction assure le durcissement
du mélange, la cohésion de l’ensemble et sa
durabilité. Le béton est une véritable « pierre
reconstituée » analogue aux poudingues et
aux conglomérats que l’on trouve dans cer-
tains sous-sols. Ces derniers correspondent à la
consolidation par cimentation naturelle (diage-
nèse) d’anciens sables mélangés à des graviers :
alluvions de deltas par exemple.
15
LE BÉTON :
RÉSISTANCE ET
LONGÉVITÉ
Le béton est le produit industriel actuellement
le plus utilisé dans le monde. Fabriqué et mis en
place en phase liquide, il durcit et se consolide
dans un deuxième temps, ce qui permet des ré-
alisations techniques extrêmement variées. De
plus, le béton présente des caractéristiques de
résistance et de longévité particulièrement im-
portantes.
Le béton est aussi bien utilisé dans les ouvrages
de bâtiment que dans ceux de génie civil, per-
mettant de construire immeubles, lycées et
collèges, ponts, centrales électriques, digues
portuaires…, mais également de réaliser des
produits préfabriqués tels que tuyaux, blocs,
poutrelles, pavés, planchers, cloisons, esca-
liers…
Certes, on peut construire avec d’autres maté-
riaux tels que le bois, la pierre, le verre, la brique,
le métal ou le plastique, mais tous ces maté-
riaux ne peuvent répondre à l’ensemble des
Camions toupies s’approvisionnant dans une centrale à béton
demandes et des contraintes technologiques.
Ils viennent souvent compléter les structures
de béton qui assurent l’ossature et la tenue des
édifices.
DEPUIS UNE
CINQUANTAINE
D’ANNÉES, LES RÉSEAUX
AUTOROUTIERS,
LES LIGNES DE TGV
ET LES AÉROPORTS
ONT PRIS UN ESSOR
EXTRAORDINAIRE.
CES CHANTIERS
NÉCESSITENT DE
GRANDES QUANTITÉS
DE GRANULATS.
Que ce soit pour une autoroute, une piste
d’atterrissage ou une voie ferrée, les tech-
nologies de construction nécessitent de très
grandes quantités de granulats : ballast des
chemins de fer, fondations, différentes couches
qui structurent une chaussée de route... Pour
la fabrication de certaines couches, on met en
œuvre des granulats mélangés avec un liant qui
peut être un ciment, un bitume ou un laitier (ré-
sidu des hauts-fourneaux). Pour les couches de
fondation et de base et pour les accotements,
on peut également utiliser des granulats de re-
cyclage.
18
VIABILITÉ ROUTIÈRE
Les matériaux utilisés dépendent de l’impor-
tance du trafic, et notamment du passage ré-
pété des camions... On utilise des éléments
concassés dont la forme anguleuse permet
un auto-blocage des matériaux. Des granulats
ronds ne seraient pas suffisamment stables.
Les surfaces de roulement (constituées par des
enrobés, mélange d’un liant tel que le bitume
avec des granulats) doivent être exécutées
avec des granulats de surface rugueuse permet-
tant une bonne adhérence des pneus.
VOIES DE
CHEMIN DE FER
La réalisation des voies de chemin de fer né-
cessite une grande quantité de matériaux car
les contraintes dues au passage des trains sont
différentes de celles des véhicules sur pneus.
Les rails sont posés sur des traverses qui les
maintiennent au bon écartement. Ces traverses
reposent sur le ballast constitué de granulats
concassés très durs (de 20 à 55 mm). Le bal-
last (couche superficielle) recouvre plusieurs
couches de granulats.
Cet ensemble constitue une assise de cailloux
de grande épaisseur et de haute résistance,
mais cependant relativement souple pour ab-
sorber les vibrations répétées et les chocs dus
au passage des trains. Pour le TGV, on utilise
les roches les plus résistantes (quartzites, mi-
cro-diorites, andésites…).
L’autoroute A 432, dans le département du Rhône
Mise en place d’une couche de Pose de ballast sur la ligne du TGV Vue aérienne des pistes de
roulement sur une nouvelle route Atlantique l’aéroport de Nice-Côte d’Azur
19
UNE MATIÈRE
PREMIÈRE
INDISPENSABLE
EN FRANCE, ON PRODUIT ET
ON UTILISE ANNUELLEMENT
ENVIRON 350 MILLIONS
DE TONNES DE GRANULATS
POUR L’ENSEMBLE DE LA
CONSTRUCTION. CHACUN
DE NOUS CONSOMME
AINSI CINQ TONNES DE
GRANULATS PAR AN…
Impossible d’imaginer l’industrie des travaux Évolution des quantités de granulats
publics ou du bâtiment sans le recours massif
exploités chaque année
aux granulats, quantitativement la première
des matières premières consommée après l’air
(en millions de tonnes)
et l’eau.
416 409
404
383 379
TROUVER DES
365
328
GRANULATS 302
Consommation de granulats
par nature d’ouvrage
Valorisation et recyclage :
21 % BÂTIMENT
(70 millions de tonnes)
61 % DES DÉCHETS DU BTP
SONT VALORISÉS.
(Données 2015)
21
Consommation moyenne de granulats par nature d’ouvrage
1 logement
=
100 à 300 tonnes 1 hôpital / lycée
=
20 000 à 40 000 tonnes
1 km de voie ferrée
=
10 000 tonnes
GRANULATS
1 m3 de béton
=
2 tonnes
1 km d’autoroute
=
30 000 tonnes
INÉPUISABLES OU
Pour ce faire, il faut :
• connaître les matériaux, leur origine géolo-
NON ? gique, leur répartition géographique,
• préserver l’accès aux réserves exploitables,
Les réserves de granulats (alluvionnaires ou
massifs) sont quasiment illimitées, mais beau- • utiliser au mieux les matériaux,
coup d’entre elles restent inexploitables pour
• comprendre les impératifs économiques,
des raisons diverses : inaccessibles, intégrées
à des zones urbaines, dans des sites classés ou •
exploiter les carrières avec des techniques
protégés, exploitation trop coûteuse, sensibili- modernes et appropriées,
té environnementale… • se soucier de résoudre l’ensemble de ces pro-
Trouver, exploiter et restituer à l’environnement blèmes dans un environnement de qualité.
des carrières de granulats apparaît comme une L’exploitation des carrières peut se faire en res-
nécessité de notre société moderne qui exige pectant totalement le cadre naturel, qui plus
à la fois la qualité de vie et la commodité des est, en augmentant parfois son cachet une fois
transports. le chantier terminé.
Chaque jour, il faut produire un million de NB : Toutes les valeurs sont données en mil-
tonnes de granulats sur l’ensemble du territoire lions de tonnes pour l’année 2015. Vous pou-
pour répondre à la demande de l’économie du vez réactualiser ces chiffres chaque année en
pays. vous adressant à l’Union Nationale des Produc-
teurs de Granulats (tél. UNPG : 01 44 01 47 01 /
www.unicem.fr).
22
L’EXTRACTION
DES GRANULATS
LA PRODUCTION DES
GRANULATS NÉCESSITE
DEUX PRINCIPAUX
TYPES D’OPÉRATION :
L’EXTRACTION ET LE
TRAITEMENT.
23
L’ extraction des granulats s’effectue dans les
carrières qui utilisent des techniques différentes
selon qu’il s’agit de roches massives ou de gra-
nulats alluvionnaires meubles, exploités à sec terrains à découvrir importe dans l’étude d’un
ou en milieu hydraulique. gisement. Une découverte jugée trop impor-
Le traitement est réalisé dans des installations tante peut éventuellement amener à renoncer
de traitement généralement situées sur le site à l’ouverture d’une exploitation.
de la carrière.
Parfois, les installations peuvent se situer à un
endroit différent du site d’extraction.
En général, on retrouve les cinq mêmes prin-
cipales étapes de production :
• Décapage des niveaux non exploitables,
L’EXTRACTION EN
• Extraction des matériaux, TERRAIN MEUBLE
• Transfert sur les lieux de traitement, En site terrestre (milieu sec)
• Traitement des granulats pour obtenir les pro- Quand le gisement de granulats alluvionnaires
duits finis, se situe au-dessus du niveau d’eau (nappe
• Remise en état du site exploité. phréatique, eau de la rivière…), on exploite di-
rectement les matériaux avec les engins tradi-
tionnels de travaux publics tels que pelles ou
1 2 3
24
Terre végétale
Niveau stérile
Niveau productif
STOCK DE STOCK DE
TERRE VÉGÉTALE STÉRILES
Front de taille
L’EXTRACTION DES
ROCHES MASSIVES
Dans ce type de gisement compact, l’extrac- 1. Déblaiement d’un
tion des roches nécessite l’emploi d’explosifs. front de taille après tir
Les tirs de mine provoquent l’abattage d’une de mine
grande quantité de matériaux éclatés. Les éclats 2. Les pelleteuses
de roches (éléments généralement de plusieurs décapent la terre
végétale pour la
décimètres) sont ensuite chargés et transportés stocker.
vers le centre de traitement.
3.Forage de trous en
Procéder à un tir nécessite un plan de tir com- vue d’un tir de mine
prenant : 4.Abattage d’une
grande quantité
le forage de trous (leur disposition, leur de roches à l’aide
nombre), d’explosifs
4 5 6
25
LE TRAITEMENT
DES GRANULATS
LES OPÉRATIONS DE CONCASSAGE,
CRIBLAGE ET LAVAGE
PERMETTENT D’OBTENIR, À PARTIR
DU GISEMENT, UNE GAMME
TRÈS VARIÉE DE GRANULATS QUI
RÉPOND AUX DIVERS BESOINS
TECHNIQUES.
Chargement d’un dumper pour le transfert des granulats vers les installations de traitement
Les opérations de concassage, criblage et lavage Installation de concassage dans une carrière de roche massive
peuvent avoir lieu dans des ordres différents et
à une ou plusieurs reprises pour fabriquer des
granulats diversifiés à partir de la même roche
de départ, qu’elle soit alluvionnaire ou massive.
LE TRANSFERT VERS
LES INSTALLATIONS
DE TRAITEMENT
La manutention des matériaux entre le lieu LE CONCASSAGE
d’extraction et le centre de traitement (le plus Les phases de concassage s’effectuent dans des
rapproché possible) s’effectue soit en continu, concasseurs qui permettent de réduire, de fa-
soit en discontinu. çon successive, la taille des éléments.
La manutention continue est assurée par des Il existe différents types de concasseurs :
transporteurs à bandes. La disposition des uni-
tés de bandes transporteuses est modifiée en • Concasseurs à mâchoires,
fonction de la progression de l’exploitation. • Concasseurs à percussion,
Dans le cas d’extraction en milieu hydraulique, • concasseurs à projection centrifuge,
on peut parfois utiliser un système de tuyau-
teries ou de bandes transporteuses flottantes • Concasseurs giratoires.
entre la drague et la berge. La fabrication des granulats à partir de roches
La manutention discontinue est assurée par : massives nécessite toujours plusieurs opéra-
tions de concassage.
• Des camions et dumpers pour les extractions
terrestres, Dans le cas de granulats alluvionnaires, le
concassage ne s’effectue que sur les plus gros
• Des bateaux ou barges dans le cas d’exploita- éléments (galets, gros graviers) ou dans des cas
tions immergées assez loin des rives. particuliers.
Une bande transporteuse achemine les granulats vers les installations de traitement.
27
Schéma 1
1. Dragueline pour exploitation en eau
2. Extraction en terrain meuble à sec
3. Trémie d’alimentation
4. Transfert des alluvions par bande
transporteuse
LE CRIBLAGE 5. Criblage
6. Stockage intermédiaire
Les opérations de criblage ou de tamisage per- 7. Lavage des granulats
mettent de sélectionner les grains, le crible ne
8. Tapis élévateur “sauterelle”
laissant passer dans ses mailles que les élé-
ments inférieurs à une certaine taille. On peut 9. Stockage en tas
ainsi, par une succession de criblages, trier les 10. Reprise sous stock
grains et obtenir des granulats de tous les ca- 11. Transport par voie d’eau
libres possibles. 12. Transport par camion
13. Pesée sur bascule
14. Pilotage de l’installation et
bureaux
15. Réaménagement du plan d’eau
et façonnage des berges
LE LAVAGE
Débourber, laver ou dépoussiérer permet d’ob- Schéma 2
tenir des granulats propres. La propreté des
1. Gisement exploitable
granulats est une nécessité industrielle. La pré-
2. Front de taille
sence de boues d’argiles ou de poussières mé-
langées aux matériaux ou enrobant les grains 3. Blocs de roches issus du tir de
mine
empêche leur adhérence avec les liants (ciment,
chaux, bitume, laitier), ce qui interdit alors leur 4. Marteau brise-roche
utilisation. Dans tous les cas, les eaux de lavage 5. Concasseur primaire
sont décantées dans des bassins spéciaux, de 6. Stockage en tas
façon à pouvoir être réutilisées ou restituées
7. Installation de traitement
propres à la rivière ou au lac. Les opérations couverte : concassage secondaire,
de criblage et de lavage sont souvent réalisées criblage
conjointement, une rampe de jets d’eau étant 8. Stockage en silos
disposée au-dessus du crible.
9. Chargement et transport par train
10. Ancienne zone d’exploitation
réaménagée
Triage des granulats sur crible Lavage des granulats sous une rampe de jets d’eau
28
Schéma 1
3 14
12
9 13
4 8
2
5 10
6 7
11
Schéma 2
10 7
1
6
2
8
5 9
29
STOCKAGE ET
LIVRAISON
En fin de traitement, on obtient des produits de
qualité répondant à des critères bien précis en
fonction :
• De la nature des granulats (calcaires, siliceux,
éruptifs, selon le gisement),
• De la forme des grains (anguleux, arrondis),
• De la nature des opérations : concassé, criblé,
lavé…,
• De la granulométrie.
L’exploitant peut être amené à réaliser des Vue d’ensemble des installations de traitement d’un site
mélanges avec des proportions précises pour de granulats alluvionnaires
chaque composant, ceci en vue d’utilisations
bien particulières ou pour économiser les gise-
ments.
Une fois réduits, traités et classés, les granulats
sont acheminés vers les aires de stockage, soit
sous forme de tas individualisés, soit en trémies
ou silos.
Différents moyens de transport (train, camion
ou péniche) permettent ensuite de les livrer à la
clientèle. Ils peuvent être également travaillés
sur place dans le cas de l’installation d’une cen-
trale à béton ou d’une centrale d’enrobage au
bitume, sur le site même de la carrière.
Partout où c’est possible, la voie d’eau est utilisée pour
le transport des granulats.
30
SUIVI DE
PRODUCTION
Tout au long du processus de fabrication, on
procède à des opérations régulières de contrôle
de qualité portant sur différents paramètres (du-
reté, calibrage, propreté, respect des normes…).
31
GRANULATS
ET QUALITÉ
33
CARRIÈRE ET
ENVIRONNEMENT
L’EXPLOITATION DES
CARRIÈRES ET LEUR
REMISE EN ÉTAT SONT
RIGOUREUSEMENT
ENCADRÉES PAR DES LOIS.
L’EXPLOITATION
Pendant l’exploitation, l’exploitant est contraint de
respecter des engagements portant sur :
• Les techniques et le phasage des opérations d’extraction
et de traitement,
• Le réaménagement progressif du site,
• Les contraintes environnementales,
• L’hygiène et la sécurité des personnes.
Les activités de carrières sont soumises à des contrôles
réguliers de la part d’organismes officiels comme
Depuis janvier 1993, les carrières sont soumises à la la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie et de
l’Environnement).
loi sur les installations classées pour la protection de
l’environnement. Elles doivent donc respecter des Le réaménagement progressif du site nécessite de
réglementations très exigeantes. respecter un plan d’exploitation de façon à diminuer au
maximum l’impact sur l’environnement :
La gestion d’une carrière de granulats comprend trois
étapes principales qui sont : • Gestion des zones découvertes et des terres végétales,
• Localisation des fronts de taille,
• La procédure d’ouverture,
• Positionnement des installations.
• L’exploitation,
• Et la fermeture du site.
LA FERMETURE DU SITE
L’OUVERTURE D’UNE Pour la fermeture du site, différentes solutions peuvent
35
RÉAMÉNAGEMENT
DES CARRIÈRES
LE RÉAMÉNAGEMENT DES
CARRIÈRES PERMET DE
RÉAFFECTER LES SITES À DES
USAGES UTILES À LA SOCIÉTÉ
- AGRICULTURE, LOISIRS,
RÉSERVES NATURELLES -
DANS LE CONTEXTE D’UN
DÉVELOPPEMENT DURABLE.
Exemple de réaménagement en base de loisirs : la carrière de Baudreix (Pyrénées-Atlantiques)
37
TYPE DE CARACTÉRISTIQUES CRITÈRES D’ENVIRONNEMENT POSSIBILITÉS D’AMÉNAGEMENT
CARRIÈRES EN EAU
Faible profondeur d’eau Rural Réserve ornithologique - Chasse du gibier d’eau
Réserves d’eau - Mise hors d’eau et réutilisation
agricole ou sylviculture
Périurbain et urbain Coupure dans l’urbanisation - Remblayage
partiel ou total pour utilisation en zones vertes
et de loisirs ou en zones constructibles
Profondeur d’eau Rural Pêche de loisir - Pisciculture - Baignade - Barque
moyenne ou forte et canotage - Port de plaisance - Bassin
d’infiltration - Bassin de stockage
Périurbain et urbain Plan d’eau (lotissement au bord de l’eau) - Port
industriel - Port de plaisance - Bases de loisirs
polyvalentes
CARRIÈRES À SEC
En fosse Rural Reconstitution du terrain - Reverdissement
agricole
- Reboisement - Réserve naturelle
Périurbain et urbain Remblayage - Coupures vertes - Parc - Zone
d’habitation - Zone industrielle - Lac artificiel
À flanc de relief Parois Tous environnements Mise en végétation
meubles
Parois Vues éloignées Confortement et traitement de la paroi
rocheuses Vues rapprochées Talus végétalisé
Fond de Rural Mise en végétation (prairie, agriculture,
carrières sylviculture) - Réserve naturelle
Périurbain et urbain Parc de verdure - Parc de véhicules - Zone
industrielle - Zone de loisirs - Terrain de sport
CRÉATION
D’UNE ZONE
ORNITHOLOGIQUE
Ce type d’aménagement nécessite de nom-
breux façonnages adaptés pour permettre
l’implantation d’une grande diversité d’es-
pèces d’oiseaux, sédentaires ou migrateurs.
Il faut notamment :
• Créer des îles et des zones refuges,
• Adapter les contours des rives,
• Taluter les berges suivant des pentes diffé-
rentes,
• Diversifier la végétation : arbres, arbustes,
hautes herbes, pelouses, roselières…
Îlots aménagés dans la carrière alluvionnaire de
Barbey (Seine-et-Marne)
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BASE DE LOISIRS
La création d’un lac valorise l’environnement
et permet divers aménagements : baignade,
canotage, planche à voile, promenade, aire de
repos…
L’aménagement nécessite une importante
préparation du site et des berges.
REBOISEMENT –
RÉAMÉNAGEMENT
FORESTIER
Avec ou sans comblement des anciennes car-
rières, ce type de réaménagement permet
d’augmenter le potentiel forestier d’une ré-
gion. Il nécessite la remise en place des terres
arables fertiles, leur régalage, le drainage des
sols et la plantation de dizaines de milliers
de jeunes pousses d’espèces adaptées aux
conditions locales.
Base de loisirs de Vinneuf (Yonne)
À Bernières-sur-Seine (Eure), plus d’un million d’arbres d’essences variées ont été plantés sur 300 ha.
39
ÉTANG DE PÊCHE
Pendant l’exploitation, l’industriel a le souci
de créer des contours sinueux dans les fu-
tures berges de façon à favoriser des implan-
tations de diverses espèces végétales et pis-
cicoles et à permettre le développement de
nombreuses niches écologiques.
Les abords sont prévus pour faciliter l’accès
des pêcheurs. Il faudra également veiller à ce
que la profondeur d’eau nécessaire soit suffi-
1
sante pour éviter l’assèchement.
REMISE EN ÉTAT À
DES FINS AGRICOLES
En milieu rural, dans un site “hors d’eau”, on
procède souvent à une remise en état des
sols en vue d’un usage agricole. Cette opé-
ration s’effectue surtout dans des carrières 2
peu profondes pour éviter l’ombre de trop
grandes parois latérales. Les travaux portent
sur la rectification et le talutage des parois, le
drainage des fonds et la remise en place des
terrains de découverte ainsi que de la terre
végétale. Le réaménagement agricole s’effec-
tue généralement en même temps que la pro-
gression de l’exploitation.
1. Longueil-Sainte-Marie
(Oise), les étangs de l’Abbaye
permettent de pratiquer la pêche
sportive
2. Remise en place de la
terre végétale en vue d’un
réaménagement agricole à
Baccon (Loiret)
3. Champ de blé dans l’ancienne
carrière du Logis-Neuf (Drôme)
40
LES MÉTIERS
DE L’INDUSTRIE
DU GRANULAT
ACTEUR ESSENTIEL
POUR L’ÉCONOMIE DU
PAYS, L’INDUSTRIE DU
GRANULAT PROPOSE
DES MÉTIERS VARIÉS AU
SEIN D’ENTREPRISES À
TAILLE HUMAINE.
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d’exercice, il doit respecter les règles de sécu-
rité et les consignes environnementales : trai-
tement des déchets, recyclage des huiles…
42
CHEF DE CARRIÈRE ANIMATEUR
Le chef de carrière est le responsable de l’ex- ENVIRONNEMENT
ploitation d’un gisement (sables, graviers,
Partageant son temps entre le bureau et le
roches diverses…).
site d’exploitation, l’animateur environne-
C’est lui qui organise la production : il planifie ment a pour mission d’insérer au mieux la car-
et contrôle les différents travaux de décou- rière de granulats dans son environnement en
verte et d’extraction, ainsi que le traitement veillant au respect de la réglementation.
et la livraison des matériaux. Son but est d’op-
Sa mission : mettre en œuvre une politique
timiser le rendement de son site. À lui, donc,
environnementale en tenant compte des exi-
de bien gérer les personnels. À lui également,
gences réglementaires, mais aussi des buts
de s’occuper des matériels, d’élaborer le bud-
fixés par la direction de son entreprise.
get et de suivre les dépenses.
L’animateur environnement définit des ob-
Le chef de carrière doit veiller à ce que les
jectifs à partir des écarts constatés, propose
règles de sécurité et de prévention des risques
l’organisation des actions correctives et pré-
soient respectées aussi bien par le personnel
ventives, participe au choix des indicateurs
de la carrière que par les sous-traitants.
environnementaux, les met en œuvre et en
Un métier au carrefour des domaines tech- surveille le bon fonctionnement.
nique et commercial, de la gestion, de la sé-
Expliquer aux différents professionnels qui
curité et de l’environnement.
travaillent dans la carrière les contraintes
DIPLÔMES REQUIS liées à la prise en compte de l’environnement
est également de son ressort.
• CQP(*) chef de carrière
• MC(**) exploitation de carrières et traitement Mobilité, aptitude rédactionnelle, diplomatie
des granulats et pédagogie sont demandées pour exercer
• Licence professionnelle pierres et granulats. ce métier.
• BTS hygiène propreté environnement
DIPLÔMES REQUIS
• BTS hygiène propreté environnement
• CQP(*) animateur sécurité environnement
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LES GRANULATS
Dossier réalisé dans le cadre de la Convention générale de
Coopération signée entre le ministère de l’Education nationale,
de L’Enseignement supérieur et de la Recherche et l’UNICEM