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Chap 2 Ciment ING
Chap 2 Ciment ING
Chap 2 Ciment ING
1.1 - Historique
Le mot " ciment " dérive du latin caementum qui signifie " pierre non taillée " ou " mortier ", le
liant des maçonneries. Ce sens étymologique a été conservé car le ciment aujourd'hui désigne
uniquement les liants dits " hydrauliques ", on entend par là une matière qui durcit à l'air et
sous l'eau après gâchage avec de l'eau.
Pendant la préhistoire et au début de l'antiquité, on utilisait de la terre argileuse comme liant
pour maçonner les pierres. Lors de la construction des pyramides, les Egyptiens utilisèrent un
plâtre obtenu par cuisson d'un gypse. Plus tard les Grecs puis les Romains se servirent de la
chaux produite par la cuisson du calcaire dans leurs constructions. A partir du 1er siècle av. JC,
les romains améliorent la technique du mortier : ils ajoutent à la chaux du sable, de l'argile et
des matériaux pulvérulents (cendre volcanique, pouzzolane ou brique pilée). Les grandes
constructions romaines font une large utilisation de mortier, de pierraille et de briques. Repris
dans les constructions Byzantines, ce " ciment romain " va être utilisé à peu près jusqu'au XVIIe
siècle.
Le XVIIIe siècle : En 1756, l'Anglais Smeaton lors de la construction du phare d'Eddystone,
mélangea empiriquement des chaux hydrauliques et des pouzzolanes qu'il cuit à environ 700°C.
Il obtint ainsi le premier liant industriel avec lequel il prépara un mortier aussi dur et de la
même couleur que la pierre de Portland dont il emprunta le nom.
Le XIXe siècle : Des progrès dans les techniques de cuisson et une meilleure interprétation des
réactions chimiques entre la chaux et l'eau conduiront, durant la première moitié du XIXe siècle,
à la mise au point de liants hydrauliques plus performants. En 1817, l'ingénieur Français Louis
Vicat, suivi au début des années 1820 par Treussart ainsi que par Pavin de Lafarge met au point
les formules et les règles de fabrication d'une bonne chaux maigre, capable de durcir dans l'eau.
Le ciment actuel était né. En 1824, l'Anglais Joseph Aspdin prend un brevet pour la fabrication
d'un ciment " aussi dur que la pierre de l'île de Portland ".
A partir du milieu du XIXe siècle, le ciment est non seulement un liant mais surtout la clé d'un
matériau nouveau qui va ouvrir des perspectives immenses au bâtiment et aux travaux publics :
le béton. Le dernier ciment mis au point en 1908 fut le ciment alumineux.
Le constituant principal des ciments est le clinker, qui est obtenu à partir de la cuisson d’un
mélange approprié de calcaire et d’argile de 80 % et 20 % respectivement.
Extraction et concassage
Les matières premières sont extraites des parois rocheuses d’une carrière à ciel ouvert par
abattage à l’explosif ou à la pelle mécanique. La roche est reprise par des dumpers vers un
atelier de concassage. Les blocs obtenus sont réduits, dans des concasseurs, en éléments d’une
dimension maximale de 150 mm.
Pour produire des ciments de qualités constantes, les matières premières doivent être très
soigneusement échantillonnées, dosées et mélangées de façon à obtenir une composition
parfaitement régulière.
Le séchage et le broyage
Pour favoriser les réactions chimiques ultérieures, les matières premières doivent être séchées
et broyées très finement (quelques microns) dans des broyeurs à boulets ou dans des broyeurs
à meules verticaux.
Ensuite 3 voies sont possibles : la voie humide, la voie sèche et semi-sèche.
La première est plus ancienne et implique une grande consommation d’énergie pour évaporer
l’eau excédentaire. Aujourd’hui, la méthode la plus utilisée est la voie sèche.
Dans ce procédés, les matières premières sont séchées lors de l’opération de broyage dans des
broyeurs sécheurs et parfaitement homogénéisées par fluidation et afin d’obtenir la farine.
Celle-ci peut être introduite directement dans le four sous forme pulvérulente (poudre),
La cuisson
Un échangeur de chaleur comportant une série de quatre à cinq cyclones dans lesquels la
poudre déversée à la partie supérieure descend vers l’entrée du four rotatif. Elle se réchauffe au
contact des gaz chauds circulant à contre courant, en sortant de ce four, et se décarbonate en
partie.
La cuisson se fait à une température voisine de 1450 °C dans un four rotatif, long cylindre en
acier (avec revêtement intérieur réfractaire) de 50 à 90 m de long, de 4 à 5 m de diamètre,
légèrement incliné et tournant de 1 à 3 tours/minute (le temps de parcours est de l’ordre d’une
heure).
La matière chemine lentement et se combine en venant à la rencontre de la source de chaleur,
une longue flamme alimentée au charbon pulvérisé, au fuel lourd au gaz, ou encore
partiellement avec des combustibles de substitution (valorisation de résidus d’autres
industries).
L’énergie calorifique consommée est considérable : 3 200 à 4 200 K Joules (l’équivalent de 100
kg de charbon) par tonne de clinker produit. Pour améliorer le bilan thermique, on utilise en
amont du four un échangeur thermique (à cyclones) qui préchauffe le cru à environ 800 °C.
Entre l’échangeur et le four, est quelquefois installé un brûleur supplémentaire assurant une
«précalcination», c’est à dire une décarbonatation partielle qui favorise les réactions ultérieures
de clinkérisation et améliore la fiabilité de l’atelier de cuisson.
Tout au long de la cuisson, un ensemble de réactions physico-chimiques se produit :
la décarbonatation du carbonate de calcium (calcaire) donne de la chaux vive,
l’argile se scinde en ses constituants : silice et alumine qui se combinent à la chaux pour
former des silicates et aluminates de chaux. Ce phénomène progressif constitue la
clinkérisation.
Le processus chimique : Les constituants du ciment Portland sont des calcaires et de l'argile
(Al4(OH4)(SiO10). La préparation se fait en deux phases principales :
a)- production d'aluminate monocalcique, de silicate bicalcique et de chaux :
CaCO3 + Al2O3CaO.Al2O3 + CO2 réaction à 600°C
CaCO3 + SiO2CaO.SiO2 + CO2 réaction à 750°C
CaCO3 -> CaO + CO2 réaction à 900°C
b)- combinaison partielle à plus haute température de ces derniers, pour former des
aluminates et des silicates tricalciques :
2CaO + CaO.Al2O3 3CaO.Al2O3 réaction à 1000°C
CaO + 2Ca.SiO2 3CaO.SiO2 réaction à 1300°C
c)- En résumé, les silicates d'alumine et l'oxyde de fer se combinent avec la chaux
provenant du calcaire pour donner des silicates et aluminatesde chaux :
À 1220 °c : 2 CaO + SiO2 → 2 CaO,SiO2 ( C2S) : Bélite
À 1220 °c : 3 CaO + SiO2 → 3 CaO,SiO2 (C3S) : Alite
À 1450 °c: 3 CaO + Al2O3 → 3 CaO,Al2O3 (C3A) : Célite
À 1450 °c: 4 CaO + Al2O3 + Fe2O3 → 4 CaO,Al2O3,Fe2O3 (C4AF) : Célite
Les matériaux s'agglomèrent et fusionnent partiellement pour former des nodules durs et noirs
de 5 à 30 mm de diamètre : le clinker (terme anglais signifiant " scorie "). Ce dernier est stocké à
l'abri car il réagit avec l'eau
. La composition des clinkers gris est en moyenne :
Silicate tricalcique C3S: 50 à 65%
Silicate bicalcique C2S: 15 à 20%
Aluminate tricalcique C3A : 5 à 15%
Ferro-aluminate tétracalcique C4AF :5 à 10%
Broyage du clinker
Pour obtenir un ciment aux propriétés hydrauliques actives, le clinker doit être à son tour broyé
très finement. Ce broyage s’effectue dans des broyeurs à boulets. Les corps broyants sont
constitués de boulets d’acier qui, par choc, font éclater les grains de clinker et amènent
progressivement le ciment à l’état de fine farine, ne comportant que très peu de grains
supérieurs à 40 microns.
A la sortie du broyeur, un cyclone sépare les éléments suffisamment fins des autres qui sont
renvoyés à l’entrée du broyeur.
C’est également lors du broyage que l’on ajoute au clinker le gypse (3 à 5%) indispensable à la
régulation de prise du ciment. On obtient alors le ciment "Portland".
Les ciments "à ajouts" sont obtenus par l’addition au clinker, lors de son broyage, d’éléments
minéraux supplémentaires contenus par exemple dans les laitiers de hauts fourneaux, les
cendres de centrales thermiques, les fillers calcaires, les pouzzolanes naturelles ou artificielles.
Ainsi sont obtenues les différentes catégories de ciments qui permettront la réalisation
d’ouvrages allant du plus courant au plus exigeant.
Lors de l'hydratation du ciment, la réaction chimique des deux silicates avec l'eau produit un gel
de silice hydraté et de l'hydroxyde de calcium. Ces hydrates contribuent largement à la
résistance de la pâte : ces substances cristallisent en un enchevêtrement de paillettes qui
emprisonnent les particules de sable et de gravier présentes dans le béton ou le mortier ; la
chaux hydratée, pordlandite Ca(OH2), assure le colmatage entre les réseaux cristallins. A cause
de cette réaction chimique, la prise s'accompagne d'un dégagement de chaleur, plus ou moins
intense selon les composants. L'aluminate tricalcique, forme également un hydrate, mais il ne
contribue que peu à la résistance de la pâte ; de plus, la réaction d'hydratation de ce composé
est si rapide qu'elle doit être contrôlée avec du gypse (formation de sulfoaluminates).
L'aluminoferrite tétracalcique contribue simplement à la couleur grise, caractéristique du
ciment Portland.
Les constituants anhydres donnent en présence d'eau, naissance à des silicates et aluminates de
calcium hydratés pratiquement insolubles dans l'eau.
ETTRINGITE
6 CaO + Al2O3 + 3SO3 + 32 H2O ---------------→ 3 CaO,Al2O3,3 CaSO4 ,32 H2O
TOBERMORITE
2 CaO, SiO2 + 4 H20 -----------------------------→ 3 CaO,2 SiO2 ,3 H2O + Ca(OH)2
TOBERMORITE
2 (3 CaO, SiO2) + 6 H2O ----------------------→ 3 CaO,2 SiO2 ,3 H2O + 3 Ca(OH)2
Le ciment durci est une véritable « roche artificielle » qui évolue dans le temps et en fonction
des conditions extérieures. Avant d’atteindre son stade final, l’évolution du ciment passe par
trois phases successives.
Phase dormante
La pâte de ciment (ciment + eau) reste en apparence inchangée pendant un certain temps (de
quelques minutes à plusieurs heures suivant la nature du ciment et la température). En fait, dès
le malaxage, les premières réactions se produisent, mais elles sont ralenties par la présence du
gypse.
Début et fin de prise
Après une à deux heures, on observe une augmentation brusque de la viscosité : c’est le début
de prise, qui est accompagné d’un dégagement de chaleur. La fin de prise correspond au
moment où la pâte cesse d’être déformable et se transforme en un matériau rigide.
Durcissement
Le durcissement est la période qui suit la prise et pendant laquelle l’hydratation du ciment se
poursuit. La résistance mécanique continue à croître très longtemps, mais la résistance à 28
jours est la valeur conventionnelle.
La norme tunisienne NT 4701 (1992) est en convention avec la norme européenne EN 197-1. Les
ciments courants sont subdivisés en cinq types selon leur composition.
− CEM I : Ciment Portland
− CEM II : Ciment Portland composé
− CEM III : Ciment de haut fourneau
− CEM IV : Ciment pouzzolanique
− CEM V : Ciment composé.
Les constituants secondaires sont des matériaux minéraux naturels ou des matériaux minéraux
dérivés du processus de fabrication du clinker ou des constituants décrits = ci-dessus. Ils ne
peuvent excéder 5 % du poids total du ciment.
Additifs
Les additifs sont des constituants ajoutés pour améliorer la fabrication ou les propriétés du
ciment. La quantité totale des additifs (à l’exception des pigments) doit être inférieure ou égale
à 1 % en masse de ciment.
La proportion des additifs organiques, sous forme d’extrait sec, doit être ≤ 0,5 % en masse de
ciment.
Le ciment de haut fourneau: CEM III/A ou B et CEM III/C Il contient au moins 81 % de laitier et
5 à 19 % de clinker. Il contient entre 36 et 80 % de laitier et 20 à 64 %de clinker.
Pour chaque classe de résistance courante, deux classes de résistance à court terme sont
définies, une classe ordinaire (indiquée par la lettre N) et une classe élevée (indiquée par la
lettre R).
Exigences chimiques
Les exigences chimiques définies en termes de valeurs caractéristiques sont également
explicitées dans le tableau ci-après.
Le ciment blanc
La teinte blanche est obtenue grâce à des matières premières très pures (calcaire et kaolin)
exemptes d’oxyde de fer. Les ciments blancs sont des ciments de type CEM I ou CEM II
conformes à la norme.
Domaines d’emploi : Grâce à sa blancheur, le ciment blanc permet la mise en valeur des teintes
des granulats dans les bétons apparents. La pâte peut être elle-même colorée à l’aide de
pigments, ce qui offre une grande variété de teintes pour les bétons architectoniques et les
enduits décoratifs
Pour certains types d’ouvrages, des propriétés complémentaires des ciments peuvent être
requises ; elles font l’objet de normes spécifiques.
Les ciments courants doivent être identifiés au moins par les lettres CEM suivi du type (chiffre
romain) et par un nombre indiquant la classe de résistance (par ex. 32,5). Les lettres N ou R
qualifient la résistance à court terme. Les caractéristiques complémentaires éventuelles sont
rappelées par les notations PM/ES/CP.
Exemple de marquage sur un sac pour un ciment Portland contenant au moins 95 % de clinker,
de classe 42,5 ayant une résistance à court terme élevée et reconnu apte pour les travaux à la
mer (PM), les travaux en eaux à haute teneur en sulfates (ES) et ayant une teneur en sulfures
limitée (CP) : CEM I 42,5 R PM-ES-CP.
3 – ESSAIS DE CARACTERISATION
Objectif de l’essai
Il s’agit de mesurer la masse volumique absolue du ciment anhydre qui varie en fonction de la
composition du ciment, tout en restant comprise entre 3,0 et 3,2 g/cm3.
Principe de l’essai:
On repère en comparant la masse (Mc) d’un volume connu de ciment (Vc) à la masse (Mt) d’un
même volume d’un liquide dont la masse volumique (ρt) est connue. La masse (ρc) s’en déduit
en écrivant: ρC = ρt.MC/Mt.
Principe de la mesure: (avec le Voluménomètre Le Châtelier).
Il consiste à mesurer le déplacement du niveau de liquide contenu dans un récipient à col étroit,
lorsqu’on y introduit la poudre dont on cherche la masse volumique absolue.
Équipement nécessaire
• Un voluménomètre d’une contenance minimale de 50 cm3.
• Un récipient contenant de l’eau à 20 ±1 °C.
• Un liquide qui ne doit pas être réactif avec le ciment, du toluène par exemple (le
tetrachlorure de carbone).
• Une balance de précision et un thermomètre, précis à 0,1 °C, permettant de connaître la
température du laboratoire.
Conduite de l’essai: (Mode opératoire).
- Remplir l’appareil de tétrachlorure de carbone jusqu’à ce que le niveau parvienne entre les
divisions zéro et 1. Immerger le voluménomètre dans un récipient contenant de l’eau à
20±1 °C.
- Pendant l’équilibrage de température, peser une masse de ciment (Mc) de 64 g à 0,1 g
près.
- Repérer exactement le niveau atteint V0.
- Verser le ciment très lentement dans l’appareil.
- Lire le niveau V1 du liquide après équilibrage de température.
- La masse volumique absolue est donnée par le rapport: ρC = MC/(V1- V0) en g/cm3.
Objectif de l’essai
La finesse est une caractéristique importante: lors du gâchage, plus la surface de ciment en
contact avec l’eau est grande et plus l’hydratation est rapide et complète.
La finesse d’un ciment est exprimée par sa surface massique: c’est la surface totale des grains
contenus dans une masse unité de poudre. Elle est exprimée en cm2 de surface des grains de
ciment par gramme de poudre.
Principe de l’essai
L’essai a pour but de calculer le débit d’air susceptible de passer à travers la poudre.
La surface massique du ciment étudié n’est pas mesurée directement, mais par comparaison
avec un ciment de référence dont la surface massique est connue. Il s’agit de faire passer un
volume d’air connu au travers d’une poudre de ciment. Plus la surface massique est importante
et plus le temps t mis par l’air pour traverser la poudre est long.
Équipement nécessaire
− Un appareil appelé «Perméabilimètre de Blaine». Il se compose d’une cellule dans
laquelle est placé le ciment et d’un manomètre constitué d’un tube en verre en forme de
U rempli, jusqu’à son repère inférieur d’une huile légère. La cellule est équipée d’une
grille en sa partie inférieure. Un piston sert à tasser le ciment dans la cellule.
− Une balance précise à 0,001 g.
− Un chronomètre précis à 0,2 s près.
− Du ciment de référence de surface massique (S0) et de masse volumique ( ρ0) connues.
− Des rondelles de papier filtre adaptées au diamètre de la cellule.
− Du mercure pour mesurer le volume V de la couche tassée.
− Un thermomètre précis à 0,1 °C près pour mesurer la température de l’air.
Étalonnage de l’appareil:
Détermination du volume V de la couche tassée
- Placer la grille au fond de la cellule, puis deux disques de papier filtre appliqués sur la grille.
- Remplir la cellule jusqu’au bord avec du mercure.
- Niveler la surface de mercure en appliquant une lamelle de verre sur le sommet de la
cellule. Puis recueillir dans un récipient taré le mercure se trouvant dans la cellule, et peser
à 0,01 g près. Soit (m1) la masse en gramme du mercure utilisé.
- Verser dans la une quantité de ciment telle que la couche obtenue soit suffisamment
comprimée (2,8 à 3 g), et compléter la cellule avec du mercure. soit (m2) la masse, du
mercure utilisé.
Le volume de la couche tassée est obtenu par la formule: V = (m1-M2)/ρ.Hg.
Dans laquelle :
Objectif de l’essai
Il est nécessaire de connaître le début et fin de prise des pâtes de ciment ( des liants
hydrauliques ) afin de pouvoir évaluer le temps disponible pour la mise en place correcte des
mortiers et des bétons qui seront ensuite confectionnés.
Les essais se font à l’aide de l’aiguille de Vicat qui donne deux repères pratiques: Le début de
prise et la fin de prise.
Principe d’essai
L’essai consiste à suivre l’évolution de la consistance d’une pâte de consistance normalisée;
l’appareil utilisé est appareil de VICAT équipé d’une aiguille de 1,13 mm de diamètre. Quand
sous l’effet d’une charge de 300 g l’aiguille s’arrête à une distance d du fond du moule telle que
d= 4mm ± 1 mm on dit que le début de prise est atteint. Ce moment, mesuré à partir du début
du malaxage, est appelé « TEMPS DE DEBUT DE PRISE ». Le « TEMPS DE FIN DE PRISE» est celui
au bout duquel l’aiguille ne s’enfonce plus que de 0,5 mm.
Equipement nécessaire
- Salle climatisée: L’essai doit se déroule dans une salle, dont la température est de 20° C ± 1° C
et dont l’humidité relative est supérieure à 90%. A défaut d’une telle humidité relative,
l’échantillon testé pourra, entre deux mesures, être entreposé dans de l’eau maintenue à 20° .
- Malaxeur normalisé: avec une cuve de 5 litres de contenance et d’une pale de malaxage
pouvant tourner à 2 vitesses (dites lente 140 tr/mn et rapide 285 tr/mn ).
- Appareil de VICAT (du nom de l’ingénieur français ). L’appareil est composé d’un moule
tronconique de 40 mm de hauteur et d’une tige coulissante équipée à son extrémité d’une
aiguille de 1,13 mm de diamètre.
- Balance précise à 0,1 g près.
- Chronomètre précise à 0,1 s près.
Conduite de l’essai
Le mode opératoire de l’essai est fixé par la norme EN 196-3. Il s’agit de confectionner une pâte
de consistance normalisée:
On préparera 2 Kg de ciment, une pâte pure de rapport E/C=0,26. Ceci permettra de préparer 5
moules. Pour accélérer les phénomènes, on dissolvera dans l’eau de gâchée du chlorure de
calcium (CaCl2) en prenant comme poids de CaCl2, 2% du poids d’eau calculé pour la gâchée. On
versera l’eau avec l’accélérateur de prise dissous dans la cuve du malaxeur, contenant le ciment,
on déclenchera les deux chronomètres, ( un pour la gâchée, un autre pour base du temps, pour
la manipulation ).
La pâte est alors rapidement introduite dans le moule tronconique posé sur une plaque de
verre, sans tassement ni vibration excessifs. Il faut enlever l’excès de pâte par une mouvement
de va-et-vient effectué avec une truelle maintenue perpendiculairement à la surface supérieure
du moule. Puis l’ensemble est placé sur la platine de l’appareil de vicat.
Quatre minutes après le début du malaxage, l’aiguille est amenée à la surface de l’échantillon et
relâchée sans élan (sans vitesse). L’aiguille alors s’enfonce dans la pâte. Lorsqu’elle est
immobilisée (ou après 30 s d’attente), relever la distance d séparant l’extrémité de l’aiguille de
la plaque de base.
Recommencer l’opération à des intervalles de temps convenablement espacés (~ 10-15 mn)
jusqu’à ce que d= 4mm ± 1mm.
Cet instant mesuré à 5 mn près est le temps de début de prise pour le ciment concerné (étudié).
Objectif de l’essai
La consistance de la pâte caractérise sa plus ou moins grande fluidité. Il y a deux types d’essai,
qui permettent d’apprécier cette consistance.
1. L’essai de consistance effectué avec l’appareil de Vicat.
2. L’essai d’écoulement au cône.
La consistance de la pâte de ciment est une caractéristique, qui évolue au cours de temps. Pour
pouvoir étudier l’évolution de la consistance en fonction des différents paramètres, il faut
pouvoir partir d’une consistance qui soit la même pour toutes les pâtes étudiées.
L’objectif de cet essai est de définir une telle consistance dite « CONSISTANCE NORMALISEE ».
Principe d’essai
La consistance est évaluée ici en mesurant l’enfoncement dans la pâte, d’une tige cylindrique
sous l’effet d’une charge constante. L’enfoncement est d’autant plus important que la
consistance est plus fluide. La consistance évaluée de cette manière sera appelée «
CONSISTANCE VICAT».
Equipement nécessaire
- Un malaxeur avec une cuve de 5 litres de contenance et d’une pale de malaxage pouvant
tourner à 2 vitesses (dites lente 140 tr/mn et rapide 285 tr/mn ) .
- Un appareil de VICAT. L’appareil est composé d’un moule tronconique de 40 mm de hauteur et
d’une tige coulissante équipée à son extrémité d’une sonde 10 mm de diamètre. La partie
coulissante a une masse totale de 700 g ( y compris la sonde amovible ).
- Une balance permettant de peser à 1 g près.
- Une Chronomètre précis à 1 s près.
Conduite de l'essai
500 g de ciment sont pesés et introduits dans la cuve du malaxeur. La quantité d’eau choisie est
ajoutée au ciment en un temps compris entre 5 et 10 secondes.
Mettre immédiatement le malaxeur en route à la vitesse lente pendant 90 s. Arrêter la machine
pendant 15 s et ramener, dans la gâchée avec une petite truelle, la pâte adhérant à la cuve et se
trouvant au délà de la zone de malaxage. Remettre la machine en route pour une durée de 90s
à vitesse lente.
La pâte est alors rapidement introduite dans le moule tronconique posé sur une plaque de
verre, sans tassement ni vibration excessifs; Il faut enlever l’excès de pâte par une mouvement
de va-et-vient effectué avec une truelle maintenue perpendiculairement à la surface supérieure
du moule. Puis l’ensemble est placé sur la platine de l’appareil de vicat.
Quatre minutes après le début du malaxage, la sonde est amenée à la surface supérieure de
l’échantillon (moule tronconique) et relâchée sans élan. La sonde alors s’enfonce dans la pâte.
Lorsqu’elle est immobilisée (ou après 30 s d’attente , on mesure la distance d séparant
l’extrémité de la sonde et de la plaque de base.
Cette distance ( d ) caractérise la consistance de la pâte étudiée.
• Si (d) = 6mm ± 1mm, on dit que la consistance de la pâte étudiée est normalisée.
(Consistance normalisée).
• Si (d) n’atteint pas cette valeur (c.à.d. d >7 mm ou d < 5mm), il convient de refaire l’essai
avec une valeur différente du rapport E/C jusqu’à atteindre la valeur recherchée de la
consistance.
5. DÉTERMINATION DE LA STABILITÉ
Objectif de l’essai
Il s’agit d’apprécier l’augmentation de volume que seraient susceptible de provoquer, au cours
de la réaction d’hydratation, les oxydes de calcium ou de magnésium contenus dans le ciment.
Principe de l’essai
La réaction d’hydratation est accélérée par un traitement thermique de la pâte, de façon à
pouvoir constater l’expansion éventuelle du ciment dans un délai très court.
Équipement nécessaire
- Un malaxeur normalisé.
- Deux moules en laiton élastique, appelés «appareil Le Châtelier». Ces moules sont fendus de
façon à pouvoir s’ouvrir en cas d’augmentation de volume de la pâte.
- Un bain d’eau muni d’un moyen de chauffage, dans lequel il est possible d’immerger les
éprouvettes et de porter la température de l’eau de 20°C ± 2°C jusqu’à ébullition en 30 min ± 5
min.
- Une salle ou une armoire humide maintenue à une température de 20°C ± 1°C et à au moins
98% d’humidité relative.
6. RESISTANCES MECANIQUES
Une machine d’essais à la compression permettant d’appliquer des charges jusqu’à 150 KN (ou
plus si les essais l’exigent) avec une vitesse de mise en charge de 2400 N/s ± 200 N/s. Cette
machine est équipée d’un dispositif de compression.
Conduite de l’essai
La norme EN 196-1 décrit de manière détaillée le mode opératoire concernant cet essai.
Avec le mortier normal préparé comme indiqué (à la partie supérieure), on remplit un moule 4 x
4 x 16. Le serrage du mortier dans ce moule est obtenu en introduisant le mortier en deux fois
et en appliquant au moule 60 chocs à chaque fois. Après quoi le moule est arasé, recouvert
d’une plaque de verre et entreposé dans la salle ou l’armoire humide.
Entre 20 h et 24 h après le début du malaxage, ces éprouvettes sont démoulées et entreposées
dans de l’eau à 20 C° ± 1 C° jusqu’au moment de l’essai de rupture.
Au jour prévu, les 3 éprouvettes sont rompues en flexion et en compression. Les normes ENV
197-1 et NFP 15-301 définissent les classes de résistance des ciments d’après leur résistance à 2
(ou 7 jours et 28 jours. Ces âges sont donc impératifs pour vérifier la conformité d’un ciment.
La rupture de chaque éprouvette en flexion est effectuée conformément au dispositif décrit sur
la figure.
s’écarte de ± 10 % de cette nouvelle moyenne, la série des 6 mesures est écartée. Auquel cas il
convient de chercher les raisons de cette dispersion : malaxage, mis en place, conversation ?
Lorsque le résultat est satisfaisant, la moyenne ainsi obtenue est la résistance du ciment à l’âge
considéré.
Résistance normale
La résistance dite résistance normale pour un ciment donné est la résistance ainsi mesurée à
l’âge de 28 jours. C’est cette résistance qui définit la classe du ciment : si un ciment a, (à 28
jours), une résistance normale de 52 MPa, on dira que sa classe vraie est de 52 MPa.
Le mortier normal est un mortier qui sert à définir certaines caractéristiques d’un ciment et
notamment sa résistance. Ce mortier est réalisé conformément à la norme ( pour déterminer la
consistance de la pâte de ciment).
Le sable utilisé est un sable appelé “sable normalisé CECN EN 196-1”, lui-même étant défini par
rapport à un ”sable de référence CEN”. Ce sable est commercialisé en sac plastique de 1350 g.
La composition du mortier à tester est le suivant :
− sable normalisé = 1350 g.
− ciment = 450 g.
− eau de gâchage = 225 g (le rapport de E/C est donc 0,50).
Avant d’être utilisé pour les différents essais de maniabilité, de prise, de résistance ou de retrait,
on mélange la composition d’un mortier pendant 4 minutes conformément aux prescriptions de
la norme :
− Introduire l’eau en premier dans la cuve du malaxeur ; y verser ensuite le ciment ;
mettre le malaxeur en marche à vitesse lente.
− Après 30 s de malaxage, introduire régulièrement le sable pendant les 30 s suivants.
Mettre alors le malaxeur à sa vitesse rapide et continuer le malaxage pendant 30s
supplémentaires.
− Arrêter le malaxeur pendant 1 min 30s. Pendant les 15 premières secondes enlever au
moyen d’une raclette en caoutchouc tout le mortier adhérant aux parois et au fond du
récipient en le repoussant vers le milieu de celui-ci.
− Reprendre ensuite le malaxage à grande vitesse pendant 60 s.
Objectif de l’essai
Il s’agit d’évaluer le retrait, ou le gonflement, que provoque le ciment étudié sur des
éprouvettes de mortier normal.
Principe de l’essai
On compare, à différents temps t, la variation de longueur d’une éprouvette 4 x 4 x 16 cm, par
rapport à sa longueur à un temps t0 pris pour origine.
Equipement nécessaire
1. Définition
Ils existent deux types de chaux : la chaux aérienne qui fait prise à l’air et la chaux hydraulique
qui fait prise notamment avec l’eau.
2. La chaux
La chaux est obtenue par calcination d’un calcaire à une température T° > 900°C. le carbonate
de calcium, constituant essentiel du calcaire (> 90%), se dissocie pour donner l’oxyde de calcium
(chaux vive) et du gaz carbonique :
CaCO3 → CaO + CO2
Carbonate de calcium (calcaire) → oxyde de calcium (chaux vive) + gaz carbonique
Par hydratation de l’oxyde de calcium, on produit l’extinction à l’eau de la chaux vive pour
obtenir la chaux éteinte (chaux hydratée: chaux vive + eau):
CaO + H2O → Ca (OH)2
oxyde de calcium (chaux vive) + eau → Portlandite
− Définition du produit : Les chaux hydrauliques artificielles sont des produits hydrauliques,
dont les éléments actifs sont semblables à ceux des ciments portlands et qui sont traités de
façon à leur conférer une grande plasticité, une faible fissuration et des résistances
mécaniques moyennes.
− Fabrication : Les chaux hydrauliques artificielles sont des liants fabriqués à partir de clinker
Portland additionné de filler généralement calcaire (≤ 60%).
−
Caractéristiques des chaux hydrauliques artificielles
− Résistance à la compression :
Définition du produit : Les chaux naturelles sont des liants hydrauliques qui résultent de la
cuisson vers 1000°C de calcaires -argileux naturels (8 à 20% d’argile) et réduits en poudre par
extinction suivi parfois de mouture et additionnés selon le choix d’additions minérales telles que
le clinker, le laitiers, les pouzzolanes…
• Le temps de prise initial doit être supérieur à une heure. Le temps de prise final doit être
inférieur ou égal à quinze heures.
• Teneur en air ≤ à 20 %.
Les chaux hydrauliques naturelles conviennent bien pour la confection de laits de chaux ou
badigeons, qui peuvent être colorés dans la masse. Ces chaux sont suffisamment fines et riches
en hydroxyde de calcium pour rester en suspension aqueuse et donner un lait de chaux
utilisable au moyen d’un pinceau ou d’un pulvérisateur.
Mortiers de pose et de jointoiement
Grâce à ses qualités de plasticité et d’adhérence aux supports, la chaux hydraulique naturelle
est bien adaptée au hourdage et au jointoiement de blocs, briques et pierres. Elle peut être
employée pure ou bâtardée selon la vitesse de durcissement souhaitée.
Coulis de consolidation
Certaines maçonneries anciennes ont été hourdées à la terre. Au fil des ans celle-ci s’est délitée,
tassée ou a fui à travers les joints dégradés du parement. On les consolide en injectant en un
coulis de chaux hydraulique naturelle.
4. Le plâtre
Caractéristique du plâtre :
Prise et durcissement du plâtre
Le plâtre est caractérisé par un temps de prise cours et un durcissement rapide. La chaleur
d’hydratation mesurée sur un plâtre de construction (E/Pl = 0.8) à 20°C est indiqué au tableau
suivant :
Age 5 mn 30 mn 1h 3h
Chaleur cal/g 6 15 31 34
Tableau 4.1 : hydratation du plâtre
Le temps de prise et durcissement varient avec la nature du plâtre et avec sa finesse (voir
tableau ci-après) :
Pour une conservation en atmosphère sèche, les résistances sont doublées entre deux heures et
un jour, quadruplés entre deux et sept jours. Apres 28 à 90 jours ces résistances n’augmentent
pratiquement plus.
Utilisation du plâtre
Le plâtre est employé dans la fabrication d’élément de construction en plâtre ou en béton de
plâtre pour l’intérieur de bâtiment tel que les plaques de cloisons, les panneaux, enduit sec,
mortier de plâtre…. Pour les éléments décoratifs et de finition tels que le marbre artificiel et le
staff des faux plafonds…