2000-Bioforma-18-Dosage Des Médicaments 2
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Seule une impression pour une copie personnelle ( étudiant, interne, biologiste
de labm ) est permise.
BIOFORMA
230 bd raspail 75014 Paris
Cher Confrère,
Les enjeux, dans ce domaine, sont importants puisqu'il s'agit : d'abord d'efficacité
thérapeutique : régler au meilleur niveau la posologie ensuite d'assurer la sécurité
du patient en évitant les prises multiples et/ou toxiques, enfin d'économie au plan
du volume de médicament prescrit.
Nous espérons que ce Cahier vous permettra une mise à jour de vos connaissances
sur ces molécules.
Nous vous en souhaitons bonne réception et vous prions d'agréer, Cher Confrère,
nos confraternelles et cordiales salutations.
Adrien BEDOSSA
Président
TOME II
LISTE DES AUTEURS
Claudette BERNY
Praticien Hospitalier
Laboratoires des Urgences Biochimiques et Toxicologiques
Centre Hospitalier Lyon-Sud
69495 PIERRE-BÉNITE CEDEX
Philippe BOUCHER
Assistant de Biologie
Laboratoire de Biochimie, Pharmaco-Toxicologie et Analyse des Traces
Hôpital Édouard-Herriot, Place d'Arsonval
69437 LYON CEDEX 03
Alain FEUILLU
Praticien Hospitalier
Laboratoire des Urgences
CHU de Pontchaillou
35033 RENNES CEDEX
Jacques GREFFE
Praticien Hospitalier
Service de Biologie Générale et de Neurobiologie
Hôpital du Vinatier, 95, boulevard Pinel
69677 BRON CEDEX
Anne MIALON
Praticien Hospitalier
Laboratoires des Urgences Biochimiques et Toxicologiques
Centre Hospitalier Lyon-Sud
69495 PIERRE-BÉNITE CEDEX
Monique MANCHON
Praticien Hospitalier
Laboratoires des Urgences Biochimiques et Toxicologiques
Centre Hospitalier Lyon-Sud
69495 PIERRE-BÉNITE CEDEX
Roland MELEY
Biologiste
Laboratoire
Clinique Mutualiste de la Croix de l'Orme, 94, rue Gabriel-Péri
42030 SAINT-ÉTIENNE CEDEX
SOMMAIRE
II.l – Paracétamol.............................................................................................................. 15
II.2 – Salicylés.................................................................................................................... 22
A la fin de l'année 1997, nous avons coordonné un cahier de formation (n° 09, décembre
1997) consacré au dosage des médicaments. Le président BEDOSSA a très amicalement mais très
fermement insisté pour que ce cahier ait une suite.
Tout d'abord, nous avons demandé à Alain FEUILLU de rappeler en quelques mots le
fonctionnement général des programmes de contrôle de qualité des médicaments. Puis, nous avons
sollicité nos collègues de la région Lyonnaise, qui ont bien voulu rédiger des monographies suite à
l'opération de contrôle organisée par l'Agence du Médicament au premier trimestre 1998. Il s'agit
de Monique MANCHON, associée de ses collaboratrices, Claudette BERNY et Anne MIALON, et
de Roland MELEY avec qui nous organisons un contrôle de qualité depuis de nombreuses années.
C'est ainsi que vous trouverez des revues générales particulièrement orientées sur la description
des techniques actuelles de dosage ; elles concernent des antalgiques majeurs : Paracétamol et
Salicylés ; des antiépileptiques : Acide Valproïque, Carbamazépine, Phénobarbital et Phénytoïne ;
ainsi que la Vancomycine. Le lecteur attentif constatera un certain nombre de répétitions
concernant la description des techniques ; il s'agit d'un choix volontaire pour que ces
monographies puissent être lues d'une manière autonome.
Enfin, une nouvelle discipline est en plein développement et devrait prendre une place
importante dans le domaine du contrôle thérapeutique : il s'agit de la pharmacogénétique, et notre
jeune collègue Philippe BOUCHER nous propose une revue prospective passionnante.
Nous espérons que les lecteurs Biologistes confirmés ainsi que nos collègues en formation -
je veux parler des internes en Biologie dont je m'occupe beaucoup à Lyon - trouveront des
informations intéressantes et utiles dans leur exercice quotidien.
D. Grafmeyer
I - LE CONTRÔLE DE LA QUALITÉ
DANS LE DOMAINE DU DOSAGE DES MÉDICAMENTS
A. FEUILLU
I. INTRODUCTION
Le suivi thérapeutique est une donnée importante dans la surveillance des traitements
médicamenteux. Le but du contrôle de qualité est de s'assurer de la justesse des valeurs trouvées
pour une molécule donnée ceci à partir d'un sérum traité dans les mêmes conditions qu'un
échantillon de patient. Effectivement dans ce type de contrôle il faut tenir compte non seulement du
principe actif mais aussi de ses métabolites.
Nous en décrivons le principe et le mode d'interprétation statistique.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Il n'existe pas de sérums véritablement polyvalents, car il y a certains croisements entre molécules
médicamenteuses, comme digoxine-digitoxine par exemple. Les médicaments retrouvés dans ce
type de contrôle sont :
- les anticonvulsivants : carbamazépine, phénobarbital, acide valproïque, phénytoïne
- les analeptiques respiratoires : théophylline, caféine
- les cardiotoniques : digoxine, digitoxine, quinidine, hydroquinidine, amiodarone
- les antibiotiques : classe des aminosides, la vancomycine
- les antituberculeux : isoniazide
- les antalgiques et anti-inflammatoires, comme salicylate-paracétamol
- cytostatique : Méthotrexate
- normoleptique : lithium, clomipramine et psychotropes
Ceci pour citer les plus couramment rencontrés.
• Le sang : plus rare compte-tenu en particulier des problèmes de conservation, son usage ne se
présente que dans les cas incontournables. C'est celui des immunosuppresseurs comme la
cyclosporine qui est le contrôle avec le plus d'adhérents tant sur le plan national, qu'international, on
peut raisonnablement penser qu'à l'avenir le contrôle de qualité verra un grand développement pour
ce genre de molécules. La surveillance dans ce domaine est importante compte-tenu de l'utilisation
de ces molécules aux effets secondaires non négligeables pour les patients utilisateurs de ces
produits. La difficulté repose sur le matériel de contrôle comme nous l'avons indiqué plus haut.
L'intérêt de l'utilisation de ces produits de contrôle ressort par l'étude statistique des résultats qui en
est faite.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
souvent utilisé, le diagramme de Youden sert à recueillir les valeurs de diverses origines, y compris
celles d'un échantillon utilisé par deux méthodes différentes ou à comparer deux échantillons
différents dosés par de nombreux laboratoires ; il est largement utilisé lors des enquêtes
interlaboratoires.
Calcul de l'écart-type : les valeurs servant à calculer l'écart-type sont recueillies sur une période de
20 à 30 jours au choix du laboratoire. Effectivement, plus le nombre de dosage est grand pour un
analyte donné, plus la moyenne concordera avec la moyenne absolue et plus la distribution (écart-
type) sera étroite. Il faut éviter un trop petit nombre de résultats pour le médicament et un niveau
donné, car cela peut donner une déviation inconsciente importante et une erreur systématique
élevée.
Certains laboratoires utilisent des graphiques pour recueillir des résultats trouvés sur les sérums de
contrôle de qualité. L'observation des graphiques peut être erronée si on n'a pas l'expérience et la
connaissance du dosage à étudier.
Le recueil des valeurs obtenues et leur transposition sur le graphique du contrôle peut être source
d'erreur, c'est la raison pour laquelle cette pratique doit être fortement déconseillée.
IV. CONCLUSION
Alors que le contrôle est universel et repose sur l'emploi de bonnes techniques et de bonnes notions
analytiques, le contrôle de qualité pour ce domaine, comme pour les autres, est une demande
personnelle de chaque laboratoire dans son choix de réalisation.
Le GBEA en souligne l'obligation ; le contrôle de qualité dans le domaine du dosage des
médicaments peut être pratiqué non seulement par les sites impliqués dans le suivi thérapeutique,
mais aussi au niveau des laboratoires de toxicologie.
D'une façon générale, le contrôle de qualité n'est pas une pratique ennuyeuse, il fait appel à
l'ingéniosité de l'analyste dans la mesure où celui-ci interprète correctement des renseignements
fournis par le traitement statistique. C'est une occasion de perfectionnement qui, bien acceptée,
devient indispensable et améliore considérablement le travail de tout le personnel du laboratoire.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PROBIOQUAL : Monique MANCHON - Roland MELEY - Denis GRAFMEYER
BP 4016
69615 VILLEURBANNE CEDEX
Tél. : 04.72.65.34.90
E-mail : probioqual@easynet.fr
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PARACÉTAMOL OU ACÉTAMINOPHÈNE
M. MANCHON
I.3- Pharmacologie
Antipyrétique par action centrale, inhibition d'une prostaglandine synthétase cérébrale.
Antalgique par inhibition de la synthèse de prostaglandines ; il modifie le seuil de la douleur, en
bloquant la formation de l'influx douloureux au niveau des chémorécepteurs périphériques.
I.4- Pharmacocinétique
Absorption digestive : elle est rapide et quasi totale ; la biodisponibilité est supérieure à 90 % ; le
taux plasmatique maximum est atteint en 15 à 25 minutes. La prise au cours du repas retarde
l'absorption d'environ une heure.
Distribution : la diffusion est rapide dans tout l'organisme ; le volume de distribution est d'environ
0,95 l/kg.
Demi-vie plasmatique : 2 à 3 heures.
La liaison aux protéines plasmatiques est négligeable aux concentrations thérapeutiques ; elle peut
atteindre 20 à 40 % lors d'intoxication.
Le métabolisme est essentiellement hépatique : glycuro et sulfoconjugaison sur le groupement OH
pour former des dérivés inactifs, très hydrosolubles éliminés par le rein. Toujours au niveau
hépatique, le paracétamol peut être hydroxylé et oxydé par action d'un cytochrome P450
microsomial puis desacétylé en un métabolite la N-Acétyl para benzoquinoneimine (NABQI). Ce
métabolite est inactivé au fur et à mesure de sa libération par conjugaison immédiate au glutathion
hépatocytaire. Quantitativement négligeable à l'état
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
normal mais potentiellement toxique pour la cellule hépatique par sa faculté d'établir des liaisons
covalentes avec certaines macromolécules hépatocytaires, ce métabolite conduit en cas de
surdosage à une nécrose cellulaire (7). 2 à 3 % du paracétamol est éliminé sans avoir été métabolisé.
La concentration plasmatique thérapeutique 1 heure après la prise est d'environ 10 à 20 mg/l ; le
paracétamol est retrouvé dans la salive avec un bon coefficient de corrélation par rapport aux taux
plasmatiques mesurés simultanément (4).
II TOXICOLOGIE (3,14)
II.1- Surdosage
Toxicité hépatique à partir d'une ingestion de 150 mg/kg. On observe d'abord une phase de latence
sans signes spécifiques ou évocateurs allant de 2 à 24 h. Les premiers signes sont peu spécifiques :
nausées, vomissements, diarrhée, douleurs abdominales. Au 3e jour ictère avec tableau de cytolyse
et d'insuffisance hépatique pouvant aller jusqu'à l'encéphalopathie hépatique avec coma, hyper-
ammoniémie. Le syndrome hémorragique se manifeste vers le 4e jour. Le décès peut survenir en 3 à
10 jours mais l'évolution vers la guérison sans séquelles est également possible.
Les signes biologiques sont : perturbation en 12 à 24 heures des ASAT, ALAT, LDH ;
augmentation de la bilirubine et des PAL au 2-3e jour. On note également dès la 24e heure une
diminution des facteurs de coagulation II, V, VII, X ; ainsi qu'une hyper-ammoniémie en cas
d'encéphalopathie. L'importance de la cytolyse hépatique est en relation avec la concentration
plasmatique de paracétamol analysée en fonction du temps écoulé depuis l'ingestion.
Il existe un diagramme (11} permettant de prévoir le risque d'hépatotoxicité entre la 4e et la 16e
heure après l'ingestion (Cf. diagramme ci-joint) : pour des concentrations au-dessous de la ligne C,
inférieures à 150 mg/l à la 4e heure ou à 25 mg/l à la 15e heure, le risque d'atteinte hépatique est
pratiquement nul. Pour des concentrations au-dessus de la ligne A supérieures à 200 mg/l à la 4e
heure ou à 30 mg/l à la 15e heure, il existe un risque important d'hépatite sévère. Il faut toujours
utiliser une marge de sécurité dans l'interprétation des résultats car le moment de l'ingestion n'est
pas souvent connu avec précision. Si ce moment n'est pas connu du tout, il faut répéter le dosage 2
heures plus tard pour apprécier la demi-vie plasmatique d'élimination ; la demi-vie, normalement de
2 à 3 heures, est augmentée en cas d'intoxication ; l'hépatite est probable lorsqu'elle dépasse 4
heures (12).
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Figure 1: Diagramme de PRESCOTT
III.1 Prélèvement
Le dosage est réalisé sur sérum ou plasma hépariné prélevé au moins 4 heures après l'ingestion. Les
dosages effectués moins de 4 heures après l'ingestion ne sont pas fiables car
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
l'absorption peut être incomplète. Il est recommandé de pratiquer le dosage en urgence compte tenu
des conséquences thérapeutiques. Le paracétamol est stable 24 heures à température ambiante. Les
sérums ou plasmas doivent être congelés si le dosage est décalé de plus de 24 heures.
Les résultats sont satisfaisants : il n'y a pas de différence entre ces 3 méthodes et la dispersion des
résultats est très faible (CV moyen = 5,9 %). Les méthodes enzymatiques semblent, pour l'instant,
être peu utilisées. Le point important à tester pour ces méthodes est une éventuelle interférence
négative de la N Acétylcystéïne (8).
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
BIBLIOGRAPHIE
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PARACÉTAMOL
MÉTHODES DE DOSAGE
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PARACÉTAMOL
MÉTHODES DE DOSAGE
60
Nombre de tests / unité
? ? 150 (+ si adaptation sur ?
de vente
multiparmétrique
3 points 3 points
Calibration / Nombre 6 points
changement de lot changement de lot 1 point à chaque dosage 1 point à chaque dosage
de points / Fréquence changement de lot
3 mois 3 mois
Durée de l'analyse < 10 minutes < 10 minutes < 10 minutes 30 minutes 20 minutes
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
SALICYLÉS
M. MANCHON
Les propriétés antipyrétiques de l'écorce de saule étaient connues depuis des siècles lorsque
LEROUX isola en 1829 la salicyne, un glycoside dont l'hydrolyse fournit l'alcool salicylique oxydé
en acide salicylique introduit en thérapeutique en 1875.
L'acide acétyl salicylique fut introduit à son tour ; il est rapidement transformé dans l'organisme en
acide salicylique.
I. RAPPELS PHARMACOLOGIQUES
I. l - Spécialités
Il existe 19 spécialités qui contiennent de l'aspirine, sous forme de :
Poudre pour solution buvable : Aspégic, Catalgine
Comprimés effervescents : Aspirine UPSA, Aspro, Solupsan
Comprimés : Aspirine
Comprimés à croquer : Aspirisucre
Gastro résistants : Rhonal
Solution injectable : Aspégic
Autres dérivés salicyclés :
Diflunisal (Dolobis) : dérivés difluorophenylé de l'acide salicyclique
Éthenzamide (Cephyl) : méthyl ester du salicylamide
Benorilate (Salipran) : combinaison chimique d'aspirine et de para-
cétamol avec libération dans le sang des deux
constituants actifs
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
I.2- Pharmacologie
• Mécanisme d'action : effet inhibiteur des prostaglandines, effet inhibiteur de la cyclooxygénase
plaquettaire bloquant ainsi la production de thromboxane A2 qui est le facteur de l'agrégation
plaquettaire et effet inhibiteur de la synthèse de cytokines (2).
• Effets observés :
- Action anti-inflammatoire pour des posologies supérieures à 3 g/jour chez l'adulte.
- Action analgésique : sa puissance est égale à environ le 1/l0e de celle de la codéine et le
1/l00e de la morphine. Elle s'exerce de préférence sur les douleurs de faible intensité, plutôt
superficielles que profondes, soit diffuses (céphalée, arthralgies, myalgies) soit bien
localisées. Posologie : 1 à 2 g/jour. L'acide salicylique est le principe actif de nombreuses
préparations analgésiques à usage externe.
- Action antipyrétique. Posologie : 1 à 2 g/jour.
- Effet anti agrégeant plaquettaire à des doses très faibles de 160 à 320 mg/j .
Effet uricosurique à doses très élevées supérieures à 4 g/jour ; à doses de 1 à 2 g/jour,
l'aspirine diminue l'excrétion de l'acide urique.
I.3- Pharmacocinétique
• Résorption dans l'estomac et dans l'intestin grêle : dans l'estomac, le pH acide diminue l'ionisation
et favorise l'absorption, mais dans le grêle, l'alcalinisation favorise une meilleure solubilisation et
c'est à ce niveau que l'absorption est la plus importante. Le début de l'action survient en 30 min et le
pic de concentration a lieu en 2 h. L'absorption est retardée lorsque les comprimés sont à délitement
entérique. La biodisponibilité est excellente.
• Distribution dans tout l'organisme : volume de distribution 0,15 l/kg (aux doses thérapeutiques).
• Fixation aux protéines (albumine) importante : 80 à 90 %.
• Métabolisme et élimination : l'aspirine est rapidement transformée en acide salicylique (15 min).
Une faible part (10 à 30 %) est éliminée dans les urines telle quelle (l'alcalinisation des urines
augmente la fraction ionisée et diminue la réabsorption tubulaire). Le reste est métabolisé par le
foie : conjugaison avec la glycine pour former l'acide salicylurique ou glycuronoconjugaison. Une
faible quantité est hydroxylée en acide gentisique. Ces mécanismes de conjugaison sont saturés
lorsque la concentration en salicylés est importante (11). La demi-vie est normalement de 2 h mais
elle peut s'allonger considérablement (jusqu'à 40 h) lorsque la posologie augmente. Ce qui fait que
les concentrations toxiques peuvent être rapidement atteintes.
• Les concentrations plasmatiques thérapeutiques sont comprises entre 150 et 250 mg/l. La zone
toxique commence à 300 mg/l.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
• Le Syndrome de Reye survient chez l'enfant de 6 mois à 15 ans après un épisode infectieux traité
par l'aspirine, il associe la survenue d'un ictère grave et d'une encéphalopathie convulsive. Ce
syndrome est mortel dans 20 % des cas dans un tableau d'insuffisance hépato-cellulaire. Il est
fréquent dans les pays anglo-saxons et a fait interdire l'aspirine aux enfants. En France, ce syndrome
est rare et malgré plusieurs enquêtes sérieuses, l'aspirine n'a pas été jugée responsable.
• L'aspirine potentialise les effets dépresseurs de l'alcool, des antihistaminiques, des tranquillisants
et des hypnotiques. Chez l'enfant à jeun ou qui vomit, l'aspirine peut provoquer une hypoglycémie
et des convulsions.
• L'aspirine favorise les hémorragies par diminution de l'agrégabilité plaquettaire.
II. TOXICOLOGIE
II.1 Intoxication (6, 12)
• Fréquence : les intoxications volontaires sont assez rares, de 8 à 12 % des intoxications
médicamenteuses volontaires en fonction des pays. Elles sont pour la plupart bénignes moins de
5 % des intoxications volontaires aux salicylés sont des intoxications graves. L'étiologie est en
général soupçonnée par l'interrogatoire du patient ou de la famille. Les intoxications accidentelles
ne sont pas rares en particulier chez les enfants par erreur de conditionnement. On peut noter aussi
la possibilité d'intoxication par usage important d'applications cutanées de pommade à base de
salicylés (1).
• Clinique : le délai d'apparition des premiers signes est très variable en fonction de la forme
galénique absorbée, de quelques dizaines de minutes à plusieurs heures.
- Hyperpnée : C'est le principal symptôme avec odeur acétonique de l'haleine. Ce symptôme
est due à la stimulation directe des centres respiratoires, il apparaît lorsque la salicylémie
dépasse 350 mg/l.
- Troubles neuro-sensoriels : bourdonnements d'oreille, céphalées, vertiges, confusion. Chez
l'adulte, les troubles de conscience se limitent à une somnolence, ils sont plus profonds chez
les enfants et peuvent s'accompagner de convulsions.
- Hyperthermie avec sueurs abondantes et vasodilatation périphérique.
- Troubles digestifs quasi systématiques : nausées, vomissements, douleurs épigastriques.
- Troubles de l'équilibre acido basique : ils sont constants, l'hyperventilation est d'abord
responsable d'une alcalose respiratoire compensée par une fuite urinaire de bicarbonate. Cette
phase est brève chez, l'enfant. A un stade ultérieur apparaît une acidose métabolique avec
hyperlactacidémie, cétonurie et aminoacidurie. En cas d'intoxication massive, on peut voir
apparaître une acidose mixte par épuisement respiratoire du malade.
- Perturbations hydroélectrolytiques : hypokaliémie, déshydratation extra cellulaire.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
- Autres anomalies métaboliques : hyperglycémie ou hypoglycémie dans les intoxications
sévères. Troubles de la coagulation liés essentiellement à l'effet antiagrégant plaquettaire ;
hypoprothrombinémie modérée.
- Troubles hémodynamiques uniquement au stade tardif des intoxications sévères, ils sont
secondaires à la déshydratation et à l'acidose.
L'absorption d'une dose supérieure à 10 g chez l'adulte, à 100 mg/kg chez l'enfant peut être
responsable d'une intoxication sévère.
25
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
• Méthode HPLC (7) ; des méthodes HPLC existent mais elles ne sont que rarement utilisées car
plus longues à mettre en œuvre que les méthodes précédemment citées.
• Electrophorèse capillaire (4).
Un tableau comparatif des différentes méthodes de dosage commercialisées figure en annexe.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Abbott sur TDX ou ADX : 32 %
Dade Behring sur ACA ou Dimension : 18 %
Sigma (méthode colorimétrique) : 7%
Bioréa (méthode enzymatique) : 6%
Plus de 30 % des laboratoires n'utilisent aucune de ces 3 méthodes. Ils utilisent et fabriquent eux-
mêmes leurs réactifs.
Les résultats de l'ensemble des laboratoires sont satisfaisants : il n'y a pas de différence d'exactitude
entre les techniques, les linéarités sont bonnes et la dispersion des résultais pour chaque technique
est tout à fait acceptable (< 10 %).
BIBLIOGRAPHIE
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
SALICYLÉS
MÉTHODES DE DOSAGE
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
SALICYLÉS
MÉTHODES DE DOSAGE
N Acétylcystéine++ ↓
Bilirubine ↓
Interférences Benzothiazolethiol ↓ Ac. salicylurique ?
Azide de sodium
Thiosulfate ↓
Praticabilité :
Oui
Réactifs prêt à l'emploi Oui Oui Oui
Conservation à –18°C
Nombre de tests / unité
50 ?
de vente
3 points
Calibration / Nombre 3 points 1 point
changement de lot
de points / Fréquence changement de lot à chaque dosage
ou tous les 3 mois
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
ACIDE VALPROÏQUE
A. MIALON
I. GÉNÉRALITÉS
I.1- Structure
C'est la structure d'un acide gras ramifié, l'acide dipropylacétique, dont les propriétés
antiépileptiques ont été découvertes fortuitement, cette molécule étant utilisée comme solvant.
L'acide valproïque est utilisé sous forme de sel, le valproate de sodium.
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I.5- Voies d'administration - Posologies (12)
Le valproate de sodium (Dépakine® - Dépakine® chrono 500 mg) est présenté sous forme de
comprimés gastrorésistants à 200 mg ou 500 mg, de comprimés à libération prolongée à 500 mg
(enfant de plus de 6 ans compte tenu du dosage), de solution buvable à 200 mg/ml, de sirop à
200 mg par cuillère-mesure, de préparation pour usage parentéral IV à 400 mg/4 ml, réservée à
l'usage hospitalier.
La posologie orale moyenne par 24 heures est de 30 mg/kg pour le nourrisson et l'enfant en 2 ou 3
prises, de 20 à 30 mg/kg pour l'adolescent et l'adulte en 2 ou 3 prises ou en 1 ou 2 prises pour les
formes à libération prolongée.
L'administration se fait de préférence au cours des repas.
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I.7- Intérêt du dosage sanguin (1)
Le dosage du valproate de sodium peut être nécessaire car le rapport posologie / concentration
plasmatique à l'équilibre varie selon la dose et l'individu.
Le dosage est indiqué :
- en cas de non efficacité du traitement ;
- en cas d'association de plusieurs antiépileptiques : l'effet inducteur de la carbamazépine, du
phénobarbital, de la phénytoïne, de la primidone entraîne une diminution de la concentration
sérique en valproate de sodium ;
- en cas d'association avec des médicaments non antiépileptiques, pouvant modifier le
métabolisme de l'acide valproïque ;
- en cas d'insuffisance hépatique car l'acide valproïque est fortement métabolisé par le foie ;
- en cas de modification de la liaison de l'acide valproïque aux protéines : la fraction libre
active est alors augmentée par :
• baisse de l'albumine,
• compétition avec la bilirubine en cas d'ictère,
• insuffisance rénale (diminution de la liaison aux protéines),
• compétition avec d'autres médicaments fortement liés aux protéines (phénytoïne,
carbamazépine, anti-inflammatoires non stéroïdiens, salicylés),
• l'état du sujet : chez le sujet âgé, la fraction libre circulante est augmentée, pendant la
grossesse, il en est de même ;
- en cas d'apparition de signes de surdosage (ataxie, nystagmus, somnolence, confusion,
vertiges, troubles visuels).
Les dosages plasmatiques permettent une meilleure adaptation de la posologie et sont nécessaires
compte-tenu de la complexité et de la variabilité inter et intra-individuelle de la pharmacocinétique
du valproate de sodium, même s'il est l'antiépileptique le plus facile à utiliser.
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II.2- Conditions de prélèvement
Le prélèvement doit être fait à l'état d'équilibre pharmacocinétique, obtenu après 5 demi-vies, ce qui
pour l'acide valproïque correspond à un prélèvement réalisé après 3 ou 4 jours de traitement. Le
prélèvement doit être fait. juste avant la prise suivante d'acide valproïque. En cas de suspicion de
surdosage, le prélèvement accompagne la survenue des signes cliniques d'intoxication.
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III.2 Méthodes immunologiques (6, 8, 10)
Il existe de nombreuses méthodes immunologiques commercialisées pour le dosage de l'acide
valproïque. C'est en effet un haptène contre lequel on peut fabriquer des anticorps soit monoclonaux,
soit polyclonaux. Il s'agit de méthodes utilisant la réaction antigène/anticorps, fondées sur la compétition
entre les molécules d'acide valproïque présentes dans le spécimen et des molécules d'acide valproïque
marquées (conjugué) par une enzyme, un fluorophore, un composé luminescent ou des microparticules,
vis-à-vis d'anticorps anti acide valproïque en quantité limitée.
a) Marqueurs enzymatiques
• EMIT : Enzyme Multiplied Immunoassay Technic. L'acide valproïque du spécimen entre en
compétition pour l'anticorps avec l'acide valproïque marqué à la glucose-6-phosphate déshydrogénase
(G-6-PDH). Lorsque l'anticorps bloque le site antigénique du conjugué, il bloque également le site
enzymatique donc l'activité G-6-PDH du conjugué. L'activité enzymatique résultante est donc
directement proportionnelle à la quantité d'acide valproïque présente dans le spécimen. L'activité de la
G-6-PDH est mesurée par la vitesse d'oxydation de son substrat, le glucose-6-phosphate et par la vitesse
de réduction simultanée du NAD en NAD réduit absorbant à 340 nm. Cette méthode développée par
Syva est commercialisée par Dade Behring (ACA, Cobas Mira) et Bayer (Immuno 1). Les réactifs
peuvent être adaptés sur d'autres automates de biochimie.
• CEDIA : Cloned Enzyme Immuno Donor Assay. Cette méthode est basée sur l'utilisation d'une
enzyme bêta-galactosidase bactérienne scindée en 2 fragments inactifs par génie génétique : un
fragment enzyme accepteur (EA) qui correspond à environ 90 % de la séquence de la bêta-galactosidase
et un fragment enzyme donneur (ED) qui correspond à la séquence manquante. L'association spontanée
des deux fragments donne une bêta-galactosidase active. L'acide valproïque du spécimen entre en
compétition pour l'anticorps avec l'acide valproïque marqué avec le fragment enzyme donneur. Lorsque
l'anticorps bloque le site antigénique du conjugué, il bloque également le fragment enzyme donneur qui
ne peut plus se réassocier au fragment enzyme accepteur. L'activité enzymatique résultante, liée à la
réassociation des fragments inactifs EA et ED est donc directement proportionnelle à la quantité d'acide
valproïque présente dans le spécimen. L'activité de la bêta-galactosidase est mesurée par action sur son
substrat, le rouge de chlorophénol-bêta-D-galactopyranoside : le produit de réaction, le bêta-galactoside
du rouge de chlorophénol est mesuré à 570 nm. Cette méthode développée par Microgenics Corporation
est commercialisée par Roche Boehringer (Hitachi). Les réactifs peuvent être adaptés sur d'autres
automates de biochimie.
b) Marqueurs fluorescents
• FPIA : Fluorescence Polarisation Immuno Assay. Lorsqu'une molécule fluorescente est irradiée par
de la lumière de longueur d'onde appropriée (longueur d'onde d'excitation), une partie de cette lumière
est absorbée. La lumière absorbée est émise quelques
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nanosecondes plus tard, mais à une longueur d'onde plus élevée (longueur d'onde d'émission). La
polarisation éventuelle de la lumière émise dépend de la liberté de rotation du fluorophore en
solution. Une petite molécule, telle que la fluorescéine peut effectuer une rotation rapide avant
l'émission de la lumière, entraînant ainsi une dépolarisation de cette lumière émise. Par contre une
macromolécule fluorescente effectuera une rotation beaucoup plus lente et la lumière émise restera
polarisée. L'acide valproïque du spécimen entre en compétition pour l'anticorps avec l'acide
valproïque marqué à la fluorescéine. Lorsque l'anticorps bloque le site antigénique du conjugué, le
complexe antigène-anticorps obtenu, de taille importante ne permet pas une dépolarisation de la
lumière. Lors du retour à l'état stable, la fluorescence émise est mesurée par une technique de
polarisation de fluorescence, en point final. La concentration en acide valproïque est inversement
proportionnelle à la polarisation. Cette méthode, développée par Abbott est commercialisée par
Abbott (TDX, AXSYM) et par Roche Boehringer (INTÉGRA).
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Domaine de mesure : ils sont proches d'une technique à l'autre et bien adaptés au suivi thérapeutique
des patients, avec une linéarité permettant de détecter des concentrations toxiques.
La limite de détection, très basse pour les techniques EMIT sur Cobas Mira (0,5 mg/l) et FPIA sur
TDX ou AXSYM (0,7 mg/l), permet d'appliquer en particulier la technique FPIA sur TDX au dosage de
la fraction libre d'acide valproïque.
Comparaison des résultats : toutes les méthodes donnent des résultats proches les uns des autres. Les
études de comparaison sont faites le plus souvent par rapport à la FPIA ou à une technique
chromatographique (GC, HPLC).
Spécificité
- Interférences liées au prélèvement : Une interférence notable est à prendre en compte en FIA sur
Opus Dade : la présence de bilirubine en quantité importante conduit à une surestimation des
concentrations en acide valproïque.
- Interférences des métabolites de l'acide valproïque : l'acide valproïque fortement métabolisé conduit à
une véritable série de métabolites, de structure proche de la molécule-mère. L'ensemble des fournisseurs
propose une étude des réactions croisées de ces métabolites, en particulier de l'acide 3 cétovalproïque
métabolite majeur, sur le dosage de l'acide valproïque : cependant d'un fournisseur à l'autre, les
modalités pratiques d'étude de ces réactions croisées sont très variables (concentrations et pourcentage
de réaction croisée ne sont pas toujours donnés avec précision).
- Interférences des autres molécules anti-épileptiques : ces interférences, à connaître en cas de
polythérapie anti-épileptique, sont également répertoriées par l'ensemble des fournisseurs. Les résultats
sont satisfaisants.
- Interférences liées à la structure d'acide gras ramifié de l'acide valproïque : des interférences liées à
l'usage de plastifiants et à la présence d'acide gras se déposant sur les cuvettes sont rapportées pour la
technique FPIA sur TDX.
Interférence liée à l'espèce animale productrice d'anticorps : des anticorps hétérophiles présents dans le
spécimen, en particulier des anticorps anti-souris perturbent le dosage lorsque les anticorps utilisés sont
des anticorps monoclonaux de souris.
b) Praticabilité
Toutes ces méthodes sont automatisables, d'exécution simple, utilisables au coup par coup ou, en série.
Les délais d'exécution sont courts. Par contre, les réactifs sont onéreux, les conditionnements, la durée
de stabilité des réactifs, la fréquence de calibration ne sont pas toujours adaptés au volume d'activité des
laboratoires, ce qui génère un surcoût lié aux calibrations et à la perte en réactif. Certaines des
techniques proposées ne sont utilisables que sur des systèmes fermés. Enfin ces méthodes
immunologiques ne permettent pas de distinguer la molécule-mère d'acide valproïque de ses nombreux
métabolites, comme le font les méthodes chromatographiques.
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L'étape de filtration doit être fiable et reproductible, et la méthode de dosage utilisée parfaitement
sensible compte-tenu des faibles concentrations mesurées.
Une technique est proposée par Abbott sur TDX avec une ultrafiltration (dispositifs AMICON).
V . MÉTHODE DE RÉFÉRENCE
La GC et l'HPLC sont les méthodes de comparaison pour étudier de nouvelles méthodes. Il n'existe
pas de méthode de référence ou recommandée actuellement.
VII. CONCLUSION
Les méthodes immunologiques usuelles sont parfaitement adaptées au suivi thérapeutique des
patients traités par l'acide valproïque. Leurs performances sont très satisfaisantes.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
BIBLIOGRAPHIE
1- ANDANSON M., BUREAU C., DERHAROUTUNIAN C., DEVYS C., SANTOLARIA N.
Suivi thérapeutique des dosages sanguins des anti-épileptiques, des digitaliques et de la
théophylline : modalités pratiques et interprétation des résultats. Lyon Pharmaceutique, 1997, 48,
29-41
2- BURKE J.T., THÉNOT J.P. Determination of antiepileptic drugs. Journal of
Chromatography, 1985, 340, 199-241
3- COTARIA D., ZAIDMAN J. Valproic acid and the liver. Clin. Chem., 1998, 34, 5, 890-897
4- EYNARD J.C., GRAFMEYER D., MANCHON M., MELEY R. Contrôle ponctuel des
médicaments : exploitation longitudinale de 5 années de contrôle sur 3 analytes : acide
valproïque, carbamazépine, paracétamol. Probioqual, Juin 1998
5- GORODISCHER R., BURTIN P., VERJEE Z., HWANG P., KOREN G: Is saliva suitable for
therapeutic monitoring of anticonvulsants in children : an evaluation in the routine clinical
setting. Ther. Drug Monit., 1997, 19, 6, 637-642
6- HENDERSON D.R., FRIEDMAN S.B., HARRIS J.D., MANNING W.B., ZOCCOLI M.A.
CEDIA, a new homogeneous immunoassay system. Clin. Chem., 1986, 32, 1637-1641
7- LEVY R., KOCH K. Drug interactions with valproic acid. Drug, 1982, 24, 543-556
8- MC GOWAN M., BANERJI A., BAER T., CORCORAN M., DAVIDSON C.,
KAUTIAINEN T., OSIKOWICZ G., NAGERSHETH C. Development of therapeutic drug
monitoring assays for the Abbott AXSym registered immunoassay analyser. Klin. Labor., 1996,
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9- MOULIN M. Pharmacologie. Editions Masson, 1998
1.0- O'CONNELL M.T., RATNARA J.N., ELYAS A.A., DOHENY M.H., DARSOT S.,
PATSALOS P.N. A comparison of the OPUS and TDX analysers for antiepileptic drug
monitoring. Ther. Drug Monit., 1995, 17, 5, 549-555
11- REIDENBERG M., DRAYER D. Alteration of drug-protein binding in renal disease
Clinical Pharmacokinetics, 1984, 9, 18-26
12- VIDAL 1998. Dépakine® - Dépakine® Chrono. Editions du Vidal (Paris), 1998 (74e
édition)
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ACIDE VALPROÏQUE
Tableau I MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE EMIT EMIT EMIT CEDIA H FPIA
Fournisseur Dade Behring Dade Behring Bayer Roche Boehringer Abbott
Code technique VQ VB V7 UD IJ
Appareil ACA Mira - Mira Plus Immuno 1 Hitachi TDX - TDX-FLX
Précision (reproductibilité) * 4,1 % à 5 % 4,5 % à 6,8 % 1,8 % à 3,4 % 3,4 % à 3,7 %
Domaine de mesure 10 à 150 mg/l 0,5 à 150 mg/l 1,1 à 150 mg/l 3 à 150 mg/l 0,7 à 150 mg/l
TDX/y =1,07 x – 4/r = 0,99/ / TDX/y = 0,97 x + 3,5/r = ,985/ FPIA/y =1,06 x + 0,20/r = 0,994/ /
Exactitude / FPIA**
n=121 n=208 n=109
y=1,07x-3,5/r=0,99/ y=0,98x+0,33/r=0,962/
Exactitude / EMIT** / / /
n =121 n =115
HPLC/y=0,97x+1,14/r=0,962/
GC/y=1,02x-2,4/r=0,99/ n=41
Exactitude / HPLC-GC** / / /
n =121 GC/y =1,09 x + 2,061 r = 0,969 /
n=49
Interférences liées
au prélèvement ***
Bilirubine 200 mg/l : < 10 % 300 mg/l : NS 300 mg/l ; NS 600 mg/l : NS 50 mg/1: < 5 %
Hémoglobine 5 g/l < 10 % 3 g/l : NS 3 g/l : NS 10 g/l : NS 10 g/l : < 5 %
Triglycérides 10 g/l : < 10 % 2 g/l : NS 3 g/l : NS 10 g/l : NS 5 g/l : < 5 %
Spécificité/ Métabolites ***
Acide 2 propyl 4 pentenoïque 10 mg/l :15 % 10 mg/l : NS NP : 22,3 % /
Acide 2 propylglutarique 500 mg/l : < 10 % 100 mg/l : NS NP : < 0,4 % Concentration thérapeutique 0 %
Acide 5 OH valproïque 100 mg/l :12 % 50 mg/l : NS NP : 5,8 % Concentration thérapeutique 0 %
Acide 4 OH valproïque 100 mg/l : < 10 % 100 mg/l : NS NP : 4,4 % Concentration thérapeutique 0 %
Acide 3 OH valproïque 100 mg/l :15 % 100 mg/l : NS NP : 4,4 % Concentration thérapeutique 0 %
Acide 3 cetovalproïque 100 mg/l : < 10 % 100 mg/l : NS NP : 3,8 % 16 mg/l : < 10 %
Spécificité/ Autres
antiépileptiques ***
Carbamazépine 120 mg/l : < 10 % 1 g/l : NS 1 g/l : 0 % NP : < 0,1 % NP : < 1 %
Phénobarbital 150 mg/l : < 10 % 750 mg/l : NS 750 mg/l : 0 % NP : < 0,1 % NP : < 1 %
Phénytoïne 100 mg/l : < 10 % 1 g/l : NS 1 g/l : 0 % NP : < 0,1 % NP : < 1 %
Nature anticorps NP, Mouton Monoclonal, Souris Monoclonal, Souris Monoclonal, Souris Polyclonal, mouton
À reconstituer - remise À reconstituer, À reconstituer, Liquide, prêt ,
Reconstitution réactif Prêt à l'emploi
A T° ambiante 20minutes consignes strictes consignes strictes à 1'emploi
Conservation réactif ouvert Sans objet 3 mois 4 semaines 45 jours 180 jours ou péremption
Nombre de tests / coffret 50 tests / boîte 300 tests 2 x 100 tests 77 tests 100 tests
Nombre de points de calibration 5 (10 ; 25 ; 50 ; 100 ; 150) 6 (0 ; 10 ; 25 ; 50 ; 100 ; 150) 6 (0 ; 10 ; 25 ; 50 ; 100 ; 150) 2 6 (0 ; 12,5 ; 25 ; 50 ; 100 ; 150)
Fréquence de calibration 3 mois, ou nouveau lot Changement de réactif 2 semaines ou nouveau lot 5 jours Nouveau lot
Prélèvement préconise Sérum ou plasma hépariné Sérum ou plasma Sérum ou plasma hépariné Sérum ou plasma Sérum ou plasma
Volume spécimen• 40 µl 6 µl ? 3-4 µl 2 µl
Date fiche technique 1996 1997 1998 1996 1997
* Fourchettes fonction des concentrations testées ** y = méthode testée ; x = Autre méthode NS : Non significative cliniquement
*** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte NP : Non précisé
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ACIDE VALPROÏQUE
Tableau II MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE FPIA FPIA TURBIDIMETRIE NEPHELOMETRIE NEPHELOMETRIE
Fournisseur Abbott Roche Beckman Couper Beckman Couper Beckman Couper
Code technique IJ IZ HK GK GK
Appareil AxSym Integra CX 7 Immage Array
Précision (reproductibilité) * 4 % à 4,7 % 2,1 % à 2,4 % 2,7 % à 4,6 % 1,8 % à 2,5 % 2,6 % à 5,1 %
Domaine de mesure 0,7 à 150 mg/l 3,2 à 150 mg/l 10 à 150 mg/l 10 à 150 mg/l 10 à 150 mg/l
TDX/y =1 x - 0,01/r = 0,983/ y = 0,956 x + 0,243/r = 0,997/ TDX/y =1,04 x + 1,996/r = 0,986/ TDX/y = 0,971 x + 2,62/r = 0,997/ TDX/y =1,04 x - 0,37/r = 0,99/
Exactitude / FPIA **
n=100 n=207 n=104 n=129 n=67
y =1,041 x -1,365 r = 0,998 /
Exactitude / EMIT **
n = 207
Exactitude / HPLC-GC ** /
Interférences liées
au prélèvement ***
Bilirubine 200 mg/l : < 10 % 384 mg/l : < 10 % 480 mg/l : < 8 % 150 mg/l < 5 %
Hémoglobine 10 g/l : < 10 % 10 g/l : < 10 % 6 g/l : < 8 % 1,3 g/l : < 5 %
Triglycérides 11 g/l : < 10 % 19 g/l : < 10 % 7 g/l < 8 % 5 g/l : < 5 %
Spécificité / Métabolites ***
Acide 2 propyl 4 pentenoïque / 100 mg/l : 27 % 25 mg/l : NS 8 mg/l : < 8 % > 10 mg/l : > 30 %
Acide 2 propylglutarique Concentration thérapeutique 0 % 100 mg/l : 9,5 % 50 mg/l : NS 75 mg/l : < 8 % > 500 mg/l : > 30 %
Acide 5 OH valproïque Concentration thérapeutique 0 % 25 mg/l : < 8 % > 50 mg/l : > 30 %
Acide 4 OH valproïque Concentration thérapeutique 0 % 100 mg/l : < 8 % > 100 mg/l : > 30 %
Acide 3 OH valproïque Concentration thérapeutique 0 % 20 mg/l : < 8 % > 100 mg/l : > 30 %
Acide 3 cetovalproïque 16 mg/l : < 10 % 150 mg/l : NS 50 mg/l : < 8 % > 100 mg/l : > 30 %
Spécificité / Autres
antiépileptiques ***
Carbamazépine 140 mg/l : 0 % 40 mg/l : < 8 % > 1 g/l : 30 %
Phénobarbital 400 mg/l 0 % 160 mg/l : < 8 % > 750 mg/l : 30 %
Phénytoïne 200 mg/l : 0 % 100 mg/l : < 8 % > 1 g/l : 30 %
Nature anticorps Polyclonal, Mouton Monoclonal, Souris Monoclonal, Souris Polyclonal, chèvre NP, chèvre
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi
Conservation réactif ouvert 336 heures d'utilisation 8 semaines, 30 jours 14 jours avec bouchon 30 jours avec bouchon
Nombre de tests/ coffret 100 tests 200 tests 2 x 100 tests 150 tests 100 tests
6 (0 ; 12,5 ; 25 ; 50 ; 100 ; 150) Étalonnage usine-calage Étalonnage usine-calage
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 12,5 ; 25 ; 50 ; 100 ; 150) 6
en double de la courbe sur 1 point de la courbe sur 1 point
Fréquence de calibration
Nouveau lot 8 semaines, ou nouveau lot 14 jours 14 jours, ou nouveau lot nouveau lot
Sérum ou plasma Sérum ou plasma
Prélèvement .préconisé Sérum ou plasma Sérum ou plasma Sérum
(héparine) (héparine) EDTA)
Volume spécimen• 44 µl 3 µl 20 µl
2 µl 0,33 µl
Date fiche technique 1997 1995 1997 1998 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées ** y = méthode testée ; x = Autre méthode NS : Non significative cliniquement
*** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte NP : Non précisé
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
TABLEAU III
ACIDE VALPOROÏQUE
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HÉTÉROGÈNE
PRINCIPE FIA
Fournisseur Dade Behring
Code Technique DA
Appareil Opus
Précision (reproductibilité)* 4,9 % à 8,5 %
Domaine de mesure 3,9 à 150 mg/l
Exactitude / FPIA** y = 1 x + 1,9/r = 0,98/n = 100
Exactitude / EMIT ***
Exactitude / HPLC-GC **
Interférences liées au prélèvement***
Bilirubine Interfère positivement
Hémoglobine 10 g/l : NS
Triglycérides 6,6 g/l : NS
Spécificité / Métabolite
Acide 2 propyl 4 penenoïque NP :50,4 %
Acide 2 propylglutarique NP :17,3 %
Acide 5 OH valproïque NP : 27,5 %
Acide 4 OH valproïque NP : 11,7 %
Acide 3 OH valproïque NP : < 2 %
Acide 3 Cetovalproïque /
Spécificité / Autres antiépileptiques***
Carbamazépine NP :< 1 %
Phénobarbital NP : <1 %
Phénytoïne NP : <1 %
Nature anticorps Monoclonal, Souris
Reconstitution réactif Prêt à l'emploi,
remise à température ambiante
Conservation Réactif ouvert Sans objet
Nombre de tests / coffret 50 et 10 tests
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 12,5 ; 25 ; 100 ; 150)
Fréquence de calibration 8 semaines ou nouveau lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma (héparine, EDTA)
Volume spécimen• 10 µl
Date fiche technique 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
** y = méthode testée ; x = Autre méthode NS : Non significative cliniquement
*** Concentration de substance "Interférente" et % réaction croisée NP : Non précisé
42
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
CARBAMAZÉPINE
A. MIALON
I. GÉNÉRALITÉS
I.1- Structure
43
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
perte de connaissance, sans phénomène moteur, ni végétatif : absences typiques) ni sur « l'état de
mal » .
• La carbamazépine, en raison de son action normothymique est utilisée dans la prévention des
rechutes de dépression psychique au cours de la psychose maniaco-dépressive, en particulier dans
les formes résistant au lithium ou présentant des contre-indications au lithium. Elle est indiquée
dans le traitement des états d'excitation maniaque ou hypomaniaque.
• Enfin elle constitue aussi un traitement efficace de la névralgie faciale.
44
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
variable en fonction des traitements associés et de la durée du traitement. L'auto-induction du
métabolisme de la carbamazépine explique que la proportion d'époxyde augmente en cas
d'administration répétée. L'époxyde est ensuite transformé en 10,11 dihydroxyle inactif qui est
éliminé dans les urines. Par un autre mécanisme mal élucidé, la carbamazépine est aussi
métabolisée en 9-hydroxyméthyl-1-carbamoyl-acridan qui semblerait actif et qui est éliminé dans
les urines.
En outre, la carbamazépine est un puissant inducteur enzymatique au niveau du foie : par
stimulation des microsomes hépatiques, elle accélère le catabolisme de tous les médicaments
dégradés par un mécanisme oxydatif y compris le sien. C'est pourquoi de très nombreuses
interactions médicamenteuses sont décrites. Cet effet se manifeste biologiquement par une
augmentation des transaminases et surtout de la gamma-GT.
• Élimination : la carbamazépine est éliminée à 70 % par le rein, essentiellement sous forme de
métabolites, en particulier le 10,11-dihydroxyle. On retrouve dans les urines moins de 1 % de
carbamazépine inchangée ; par ailleurs il existe une élimination biliaire (30 %).
• Demi-vie : elle est très variable d'un individu à l'autre. En monothérapie, elle est d'environ 24 à 26
heures. Elle peut être abaissée en cas d'association avec d'autres antiépileptiques inducteurs
enzymatiques. La demi-vie diminue au cours du temps : plus le traitement est prolongé, plus la
demi-vie diminue. Cette variabilité peut nécessiter l'adaptation du nombre de prises quotidiennes,
en fonction de la durée du traitement.
45
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
- compétition avec d'autres médicament; fortement liés aux protéines,
- l'état du sujet : pendant la grossesse, la fraction libre circulante est augmentée.
• En cas d'apparition de signes de surdosage (somnolence, vertiges, ataxie, troubles visuels,
sécheresse de la bouche).
Les dosages plasmatiques permettent une meilleure adaptation de la posologie et sont nécessaires
compte tenu de la complexité et de la variabilité inter et intra-individuelle de la pharmacologie de la
carbamazépine.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
III. MÉTHODES DE DOSAGE
III.1- Méthodes chromatographiques (3, 4, 6)
• La chromatographie en phase gazeuse est d'usage délicat pour le dosage de la carbamazépine
car il s'agit d'une molécule instable thermiquement dégradée en iminostilbène et en 9-
méthylacridine. Des conditions opératoires adaptées permettent néanmoins l'usage de cette
méthode.
• La chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse est proposée. Elle
est utilisée en particulier pour l'étude du métabolisme hépatique de la carbamazépine.
• La chromatographie liquide haute performance est la méthode chromatographique la plus
adaptée au dosage de la carbamazépine ; la détection UV est aisée compte tenu des caractéristiques
spectrales de la molécule. Différentes techniques d'extraction préalable sont proposées par les
auteurs.
• Avantages et inconvénients des méthodes chromatographiques.
- Avantages : méthodes spécifiques, permettant de distinguer dans un spécimen la molécule-
mère et ses métabolites, permettant de doser plusieurs molécules anti-épileptiques
simultanément ; ce sont des méthodes sensibles et peu coûteuses en réactif.
- Inconvénients : méthodes délicates nécessitant un opérateur spécialisé, coûteuses en « temps
personnel », dont le délai d'exécution important fait qu'elles sont non adaptées au travail au
coup par coup.
Actuellement, les méthodes chromatographiques manquant de praticabilité, sont délaissées au profit
des méthodes immunologiques. Elles sont cependant toujours considérées comme les méthodes de
comparaison, en l'absence de méthodes de référence.
a) Marqueurs enzymatiques
• EMIT : Enzyme Multiplied Immunoassay Technic : la carbamazépine du spécimen entre en
compétition pour l'anticorps avec la carbamazépine marquée à la glucose-6-phosphate
déshydrogénase (G-6-PDH). Lorsque l'anticorps bloque le site antigénique du
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
conjugué, il bloque également le site enzymatique donc l'activité G-6-PDH du conjugué. L'activité
enzymatique résultante est donc; directement proportionnelle à la quantité de carbamazépine
présente dans le spécimen. L'activité de la G-6-PDH est mesurée par la vitesse d'oxydation de son
substrat, le glucose-6-phosphate et par la vitesse de réduction simultanée du NAD en NAD réduit
absorbant à 340 nm.
Cette méthode développée par Syva est commercialisée par Dade Behring (ACA, Cobas Mira) et
Bayer (Immuno 1). Les réactifs peuvent être adaptés sur d'autres automates de biochimie.
• CEDIA : Cloned Enzyme Immuno Donor Assay : cette méthode est basée sur l'utilisation d'une
enzyme bêta-galactosidase bactérienne scindée en 2 fragments inactifs par génie génétique : un
fragment enzyme accepteur (EA) qui correspond à environ 90 % de la séquence de la bêta-
galactosidase et un fragment enzyme donneur (ED) qui correspond à la séquence manquante.
L'association spontanée des deux fragments donne une bêta-galactosidase active. La carbamazépine
du spécimen entre en compétition pour l'anticorps avec la carbamazépine marquée avec le fragment
enzyme donneur. Lorsque l'anticorps bloque le site antigénique du conjugué, il bloque également le
fragment enzyme donneur qui ne peut plus se réassocier au fragment enzyme accepteur. L'activité
enzymatique résultante, liée à la réassociation des fragments inactifs EA et ED est donc directement
proportionnelle à la quantité de carbamazépine présente dans le spécimen. L'activité de la bêta-
galactosidase est mesurée par action sur son substrat, le rouge de chlorophénol-bêta-D-
galactopyranoside : le produit de réaction, le bêta-galactoside du rouge de chlorophénol est mesuré
à 570 nm.
Cette méthode développée par Microgenics Corporation est commercialisée par Roche Boehringer
(Hitachi). Les réactifs peuvent être adaptés sur d'autres automates de biochimie.
b) Marqueurs fluorescents
• FPIA : Fluorescence Polarisation Immuno Assay : lorsqu'une molécule fluorescente est irradiée
par de la lumière de longueur d'onde appropriée (longueur d'onde d'excitation), une partie de cette
lumière est absorbée. La lumière absorbée est émise quelques nanosecondes plus tard, mais à une
longueur d'onde plus élevée (longueur d'onde d'émission). La polarisation éventuelle de la lumière
émise dépend de la liberté de rotation du fluorophore en solution. Une petite molécule, telle que la
fluoresceïne peut effectuer une rotation rapide avant l'émission de la lumière, entraînant ainsi une
dépolarisation de cette lumière émise. Par contre une macromolécule fluorescente effectuera une
rotation beaucoup plus lente et la lumière émise restera polarisée.
La carbamazépine du spécimen entre en compétition pour l'anticorps avec la carbamazépine
marquée à la fluoresceïne. Lorsque l'anticorps bloque le site antigénique du conjugué, le complexe
antigène-anticorps obtenu, de taille importante ne permet pas une dépolarisation de la lumière. Lors
du retour à l'état stable, la fluorescence émise est mesurée par une technique de polarisation de
fluorescence, en point final. La concentration en carbamazépine est inversement proportionnelle à la
polarisation.
Cette méthode, développée par Abbott est commercialisée par Abbott (TDX, AXSYM) et par
Roche Boehringer (INTEGRA).
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
c) Précipitation en milieu liquide
Les méthodes proposées correspondent à une inhibition d'immunoprécipitation.
• Techniques Beckman : la carbamazépine du spécimen entre en compétition pour l'anticorps avec
la carbamazépine fixée sur des microparticules. Lorsque l'anticorps bloque le site antigénique du
conjugué, il y a formation de complexes antigène-anticorps qui précipitent. La précipitation des
microparticules par les anticorps est d'autant plus importante que le spécimen contient peu de
carbamazépine : la réaction est révélée par inhibition d'immunoprécipitation, proportionnelle à la
quantité de carbamazépine présente dans le spécimen.
Les méthodes proposées par Beckman sont classées en fonction du principe de lecture Synchron
CX : lecture en turbidimétrie, Array et Immage : lecture en néphélométrie cinétique.
• Technique PETINIA : Particule Enhanced Turbidimetric Inhibition Immunoassay : la
carbamazépine du spécimen entre en compétition pour l'anticorps avec la carbamazépine fixée sur
des particules de latex. La diminution de la vitesse d'agrégation est inversement proportionnelle à la
concentration de carbamazépine de l'échantillon. La vitesse d'agrégation est mesurée en
turbidimétrie. Cette technique est proposée par Dade Behring (Dimension).
b) Luminescence
La carbamazépine contenue dans l'échantillon du patient entre en compétition avec un dérivé de la
carbamazépine marqué à l'ester d'acridinium pour une quantité limitée d'anticorps couplé à des
particules magnétiques (phase solide). Après une étape de séparation et de déclenchement de la
réaction chimiluminescente, on mesure le nombre d'unités relatives de lumière (RLU) inversement
proportionnel à la quantité de carbamazépine de l'échantillon. Cette méthode est proposé par Chiron
sur ACS 180.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
III.2.3- Performances des méthodes immunologiques (Tableaux I, II, III, IV)
b) Praticabilité
• Toutes ces méthodes sont automatisables d'exécution simple, utilisables au coup par coup ou, en
série ; les délais d'exécution sont courts.
• Par contre, les réactifs sont onéreux, les conditionnements, la durée de stabilité des réactifs, la
fréquence de calibration ne sont pas toujours adaptés au volume d'activité des labo-
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
ratoires, ce qui génère un surcoût lié aux calibrations et à la perte en réactif. Certaines des
techniques proposées ne sont utilisables que sur des systèmes fermés.
• Enfin ces méthodes immunologiques ne permettent pas de distinguer la molécule-mère de
carbamazépine de ses nombreux métabolites en particulier l'époxyde, comme le font les méthodes
chromatographiques.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
V. MÉTHODE DE RÉFÉRENCE
L'HPLC est la méthode de comparaison pour étudier de nouvelles méthodes. Il n'existe pas de
méthode de référence ou recommandée actuellement.
VII. CONCLUSION
Les méthodes immunologiques usuelles sont parfaitement adaptées au suivi thérapeutique des
patients traités par la carbamazépine. Leurs performances sont très satisfaisantes. Cependant les
techniques chromatographiques gardent un intérêt particulier pour cette molécule : elles permettent
la mesure de l'époxyde métabolite actif, en partie responsable des effets secondaires.
BIBLIOGRAPHIE
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52
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
CARBAMAZÉPINE
Tableau I MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE EMIT EMIT EMIT CEDIA II TURBIDIMÉTRIE
Fournisseur Bayer Dade Behring Dade Behring Roche Boehringer Dade Behring
Code technique V7 VB VQ UD HQ
Appareil Immuno 1 Mira - Mira Plus ACA SX Hitachi Dimension
Précision (reproductibilité) * 5,2 % à 7,4 % 7,4 % à 11 % l,l % à 2,7 % 3 % à 7,7 %
Domaine de mesure 0,2 à 20 mg/l 0,5 à 20 mg/l 2 à 20 mg/l 0,5 à 20 mg/l 0,5 à 20 mg/l
y=0,99x+2/r=0,949/
Exactitude / FPIA ** /
n=221
Exactitude / EMIT* / y = 0,99 x + 0,06 / r = 0,979/
y = 0,84 x + 1 / r 0,947
n=82
Exactitude / HPLC-GC ** / / / /
Interférences liées
au prélèvement ***
Bilirubine 300 mg/l : NS 300 mg/l : NS 600 mg/l : < 10 % 200 mg/l : < 10 %
Hémoglobine 8 g/l : NS 8 g/l : NS 100 mg/l : < 10 % 10 g/l : < 10 % 5 g/l : < 10 %
Triglycérides 10 g/l : NS 7,5 g/l : NS NP NS 10 g/l : < 10 % 10 g/l : < 10 %
Spécificité/Métabolites*** et
structures proches
Carbamazépine 10-11 50 mg/l : NS 50 mg/l : NS 250 mg/l : 7,4 % Dosé
Imipramine / / 200 mg/l : 5,6 %
Amitriptyline 40 mg/l : NS 5 mg/l : NS 100 mg/l :18,6 %
Nortriptyline / / /
Désipramine / / NS NS / 3 mg/l : < 10 %
Spécificité/ Autres
antiépileptiques ***
Acide valproïque 1 g/l : NS 1 g/l : NS // NP : < 1 % 500 mg/l : < 10 %
Phénobarbital 500 mg/l : NS 500 mg/l : NS NP NS NP : < 1 % 150 mg/l : < 10 %
Phénytoïne 500 mg/l : NS 500 mg/l : NS NP NS NP < 1 % 100 mg/l : < 10 %
Nature anticorps Monoclonal, Souris Monoclonal, Souris NP, Mouton Monoclonal, Souris Monoclonal, Souris
Liquide, prêt à l'emploi Remise à T°
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Prêt à 1'emploi À reconstituer - Consignes strictes Liquide, prêt à l'emploi
ambiante 20 minutes
Conservation réactif ouvert 30 jours Péremption Sans objet 60 jours 72 heures
Nombre de tests / coffret 100 tests 100 tests 50 tests 100 tests 80 tests
Nombre de points de 6 (0 ; 2 ; 4 ; 8 ; 12 ; 20) 6 (0 ; 2 ; 4 ; 8 ; 12 ; 20) 5 (2 ; 4 ; 8 ;12 ; 20) 2 5 (0 ; 2,5 ; 5 ; 10 ; 20) en double
Fréquence de calibration 14 jours ou nouveau lot Nouveau lot Nouveau lot 30 jours ou nouveau lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma hépariné Sérum ou plasma Sérum ou plasma Sérum ou plasma (héparine, EDTA) Sérum ou plasma
Volume spécimen• 3 µl 40 µl 3 µl 3 µl
Date fiche technique 1998 1997 1996 1998 1997
* Fourchettes fonction des concentrations testées ** y = méthode testée ; x = Autre méthode NS : Non significative cliniquement
*** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte NP : Non précisé
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
CARBAMAZÉPINE
Tableau II MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE FPIA FPIA FPIA
Fournisseur Roche Boehringer Abbott Abbott
Code technique IZ IR IJ
Appareil Integra TDX AxSym
Précision (reproductibilité) * 2,8 % à 3,6 % 2,9 à 6,9 % 4,1 % à 6,9 %
Domaine de mesure 0,12 à 20 mg/1 0,5 à 20 mg/l 0,5 à 20 mg/l
y=1,061x+0,124/r=0,995/ y=0,98x+0,32/r=0,995/
Exactitude / FPIA **
n=205 n=150
y =1,031 x + 0,19 / r = 0,984 /
Exactitude / EMIT **
n =146
HPLC I y =1,026 x - 0,07 / r = 0,980 /
Exactitude / HPLC-GC **
n=39
Interférences liées au prélèvement ***
Bilirubine 201 mg/l : < 10 % 130 mg/l : < 5 % 150 mg/l : < 10 %
Hémoglobine 7,5 g/l ; < 10 % 8,5 g/l : < 5 % 10 g/l : < 10 %
Triglycérides 21,6 g/l : < 10 % 5,3 g/l : < 5 % 8 g/l : < 10 %
Spécificité / Métabolites *** et structures proches
Carbamazépine 10-11 époxyde 14,8 mg/l : 21,4 % 3 mg/l : NP 3 mg/l : NP
Imipramine 10 mg/l : 3,2 % 0,5 mg/l : NP 0,5 mg/l : NP
Amitriptyline
Nortriptyline
Désipramine
Spécificité/ Autres antiépileptiques ***
Acide valproïque 1 g/l : < 0,2 % NP : < 1 %
Phénobarbital 400 mg/1: 0 % NP : < 1 %
Phénytoïne Y 200 mg/l : 0 % NP : < 1 %
Nature anticorps NP, mouton NP, mouton Polyclonal, mouton
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi
Conservation réactif ouvert 8 semaines 180 jours ou péremption 335 heures d'utilisation
Nombre de tests / coffret 200 tests 100 tests 100 tests
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 1,25 ; 2,5 ; 5 ; 10 ; 20) 6 (0 ; 2 ; 4 ; 8 ; 12 ; 20) 6 (0 ; 2 ; 4 ; 8 ; 12 ; 20) en double
Fréquence de calibration 8 semaines, ou nouveau lot Nouveau lot Nouveau lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma (héparine) Sérum ou plasma (héparine, citrate) Sérum ou plasma
Volume spécimen • 2 µl 1 µl 44 µl
Date fiche technique 1995 1999 1998
* Fourchettes fonction des concentrations testées ** y = méthode testée ; x = Autre méthode NS : Non significative cliniquement
*** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte NP : Non précisé
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
CARBAMAZÉPINE
Tableau III MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE NÉPHÉLOMÉTRIE NÉPHÉLOMÉTRIE TURBIDIMÉTRIE
Fournisseur Beckman Couper Beckman Couper Beckman Couper
Code technique GK GK HK
Appareil Immage Array CX 7
Précision (reproductibilité) * 2,6 % à 6 % 7,2 % à 7,8 % 4,9 % à 7,1 %
Domaine de mesure 2 à 20 mg/1 2 à 20 mg/l 2 à 20 mg/l
y = 0,982 x + 0,17 / r = 0,992 / y =1,08 x -1,21 / r = 0,95 / y =1,063 x - 0,04 / r = 0,984
Exactitude / FPIA **
n=111 n=92 n=98
Exactitude / EMIT **
Exactitude / HPLC-GC **
Interférences liées au prélèvement ***
Bilirubine 300 mg/l : NS 300 mg/1: NS
Hémoglobine 5 mg/l : NS S g/l ; NS
Triglycérides 6,7 g/l : NS + + + NS
Spécificité / Métabolites *** et structures proches
Carbamazépine 10-11 époxyde 10 mg/l : NS > 7,4 mg/l : > 30 % 7 mg/l NS
Imipramine 1 mg/l : NS > 0,5 mg/l : > 30 % 0,75 mg/l : NS
Amitriptyline 1 mg/l : NS > 0,5 mg/l : > 30 % 0,5 mg/l: NS
Nortriptyline 1 mg/l : NS > 0,5 mg/l : > 30 % 0,5 mg/l : NS
Désipramine 0,5 mg/l : NS > 0,5 mg/l : > 30 % 0,9 mg/l : NS
Spécificité / Autres antiépileptiques ***
Acide valproïque 400 mg/l : NS > 400 mg/l : > 30 % 400 mg/l : NS
Phénobarbital 120 mg/l : NS > 100 mg/l : > 30 % 120 mg/l : NS
Phénytoïne 100 mg/l : NS > 100 mg/l: > 30 % 100 mg/l : NS
Nature anticorps Polyclonal, souris NP, chèvre Monoclonal, Souriks
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi
Conservation réactif ouvert 14 jours avec bouchon anti-évaporation 30 jours 42 jours
Nombre de tests / coffret 150 tests 100 tests 200 tests
Étalonnage usine - calage de la courbe sur Étalonnage usine - calage de la courbe sur
Nombre de points de calibration 6
1 point 1 point
Fréquence de calibration 14 jours ou nouveau lot
14 jours, ou nouveau lot Nouveau lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma Sérum Sérum ou plasma hépariné
Volume spécimen • 0,33 µl 20 µl 3 µl
Date fiche technique 1997 1996 1997
* Fourchettes fonction des concentrations testées ** y = méthode testée ; x = Autre méthode NS : Non significative cliniquement
*** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte NP : Non précisé
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Tableau IV
CARBAMAZÉPINE
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HÉTÉROGÈNE
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNOBARBITAL
C. BERNY
I. GÉNÉRALITÉS
I. 1- Structure
Le phénobarbital ou phényléthylmalonyl urée est un dérivé de l'acide barbiturique. C'est
actuellement le seul barbiturique disponible en France, tous les autres ayant été progressivement
retirés du marché.
58
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Le phénobarbital circulant dans le sang est fixé pour 50 % sur les protéines plasmatiques.
Le phénobarbital diffuse dans tout l'organisme, notamment dans le cerveau en raison de sa
liposolubilité. Il traverse la barrière placentaire et passe dans le lait maternel. Son volume de
distribution est de 0,6 litre/kg. Le phénobarbital est métabolisé par le foie. Une hydroxylation
conduit au parahydroxyphénobarbital, métabolite inactif, qui est ensuite glucuro ou sulfo conjugué.
Le phénobarbital est éliminé par la voie rénale soit sous forme inchangée (30 % de la dose ingérée)
soit sous forme métabolisée (20 % de la dose ingérée). L'élimination rénale de la forme inchangée
s'accroît lorsque les urines sont alcalines.
Le phénobarbital possède un effet inducteur très important sur les enzymes des microsomes
hépatiques. Il est capable d'accélérer le métabolisme des médicaments dégradés par ce biais, y
compris le sien.
La demi-vie du phénobarbital s'étage entre 50 et 140 heures chez l'adulte, 40 et 70 heures chez
l'enfant. Elle diminue lorsque le traitement est maintenu pendant de longues périodes.
I.8- Surdosage
Les intoxications se caractérisent par un coma calme, hypotonique, hypothermique avec dépression
respiratoire (si vomissement risque d'inhalation bronchique) et rhabdomyolyse. Actuellement il y a
peu de tentatives de suicide aux barbituriques mais celles qu'on rencontre sont souvent le fait
d'épileptiques traités par le phénobarbital.
II. 1- Milieux
Le dosage de phénobarbital peut être effectué sur sérum ou sur plasma hépariné.
Pour faciliter le suivi thérapeutique des jeunes enfants la salive a été préconisée, mais chez l'enfant
de moins de 8 ans les concentrations sanguines et salivaires de phénobarbital se sont avérées mal
corrélées.
59
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
II.2- A quel moment prélever ?
Pour une surveillance thérapeutique il faut prélever lorsque l'état d'équilibre pharmacocinétique est
atteint. On considère que cet état d'équilibre est atteint lorsque 5 demi-vies se sont écoulées. Pour le
phénobarbital ce délai se situe 15 à 30 jours après le début du traitement.
Pour une suspicion de surdosage ou d'intoxication il faut prélever au moment où les signes cliniques
se manifestent.
60
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
III.2.l- Méthodes en phase homogène
61
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
de la turbidité. La présence de phénobarbital diminue la formation d'agglutinats et donc de la
turbidité.
• DIMENSION Dade Behring : la méthode utilise un conjugué particule de latex - phénobarbital et
un anticorps monoclonal spécifique du phénobarbital. Le phénobarbital présent dans l'échantillon
entre en compétition avec les particules vis-à-vis de l'anticorps, entraînant une diminution de la
vitesse d'agrégation qui est ainsi inversement proportionnelle à la concentration du phénobarbital
dans l'échantillon.
• CX Beckman : un conjugué particule-phénobarbital entre en compétition avec le phénobarbital
libre de l'échantillon au niveau des sites de fixation de l'anticorps. La liaison du phénobarbital libre
sur l'anticorps provoque une diminution de la formation des complexes immuns insolubles. La
lumière diffusée résultante est ainsi inversement proportionnelle à la concentration en phénobarbital
de l'échantillon.
a) Lecture en fluorescence
• Immunoanalyse utilisant des films multicouches. Utilisé sur l'Opus (Dade Behring) compétition
entre le phénobarbital du spécimen à doser déposé sur une plaque multicouche migrant vers la
couche réactionnelle (les protéines de l'échantillon sont arrêtées au niveau d'une couche filtre) et du
phénobarbital marqué à la phosphatase alcaline vis-à-vis d'anticorps anti-phénobarbital. La PAL
agit sur un substrat, 4MUP et le transforme en 4MU molécule fluorescente. On mesure l'intensité de
fluorescence émise. Plus la quantité de phénobarbital dans l'échantillon est importante, moins le
phénobarbital marqué reste dans la couche analytique moins la fluorescence émise est importante.
Donc, l'intensité de fluorescence émise est inversement proportionnelle à la concentration de
phénobarbital dans le spécimen.
b) Lecture en luminescence
• Utilisé sur l'ACS 180 (Chiron). Le phénobarbital contenu dans le spécimen à doser entre en
compétition avec du phénobarbital marqué à l'ester d'acridinium pour une quantité limitée
d'anticorps anti-phénobarbital couplé de façon covalente à des particules paramagnétiques (phase
solide). Il existe une relation inverse entre la quantité de phénobarbital présente dans l'échantillon
du patient et le nombre d'unités relatives de lumière (RLU) mesuré par le système.
62
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
III.3- Méthodes par électrophorèse capillaire
Encore du domaine de la recherche ces méthodes commencent à être publiées. Elles permettent la
mesure simultanée de plusieurs antiépileptiques : phénobarbital, phénytoïne, carbamazépine. Les
premiers résultats semblent bien corrélés à la FPIA.
V. TECHNIQUES DE RÉFÉRENCE
L'HPLC est la technique de comparaison pour étudier de nouvelles méthodes. Il n'existe pas de
techniques de référence ou recommandées actuellement.
63
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
BIBLIOGRAPHIE
1- ANDANSON M., BUREAU C., DERHAROUTUNIAN C., DEVYS C., SANTOLARIA N.
Suivi thérapeutique des dosages sanguins des antiépileptiques, des digitaliques et de la
théophylline : modalités pratiques et interprétation des résultats. Lyon Pharmaceutique, 1997, 48,
29-41
2- BENOIT S.E., EHLE A.L., GREENWOOD R.S., MESSENHEIMER J.A., MILES M.V.,
TENNISON M.B., THORN M.D. Evaluation of the Ames seralyzer for the determination of
carbamazepine, phenobarbital and phenytoin concentrations in saliva. Ther. Drug Monit., 1990, 12,
n°5, 501-510
3- CARON G.P., GALLAGHER T.K., LEPPIK I.E., OLES K.S., PARKER D.R., PENRY J.K.,
SHEEHAN M.L. Phenytoin and phenobarbital concentrations in serum : a comparison of ames
seralyzer with GLC and Emit. Ther. Drug Monit., 1989, 1 l, n°l, 73-78
4- KATAOKA Y., MAKINO K., OISHI R. Capillary electrophoresis for therapeutic drug
monitoring of antiepileptic. Electrophoresis, 1998, n° 83, 2856-2860
5- MOORE F.M.L., SIMPSON D. Cost-effective assays for use in monitoring carbamazépine,
phenobarbital and phenytoin in serum. Clin. Chem., 1989, 35, n°8, 1782-1784
6- PAIBIR S.G., SOINE W.H. High-performance liquid chromatographic analysis of phenobarbital
and phenobarbital metabolites in human urine. J. Chromatog. B. Biomed. Appl., 1997, 691, n°1,
111-117
7- VAN DER WEIDE J. LUITING H.J., VEEFKIND A.H. Evaluation of the cloned enzyme donor
immunoassay for measurement of phenytoin -and phenobarbital in serum. Ther. Drug Monit., 1993,
15, n°4, 344-348
64
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNOBARBITAL
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE EMIT EMIT CEDIA II
Fournisseur Dade Behring Dade Behring Roche Boehringer
Code technique VB VQ UD
Appareil Mira - Mira S... ACA Hitachi
Répétabilité * 1,2 % à 2,7 % 1,7 % à 2,5 %
Reproductibilité * 1,5 % à 2,8 % 3,5 % à 5,5 %
Domaine de mesure 0,6 à 80 mg/l 5 à 80 mg/l 1,2 à 80 mg/l
Exactitude / Autre méthode ** CG / y = 0,96 x - 0,3 r = 0,994
Exactitude / Autre méthode ** CG/MS / y = 0,91 x + 1,4 r = 0,977
Interférences liées au prélèvement ***
Bilirubine 170 µmol < 10 % 660 mg/l < 10 %
Hémoglobine 5 g/l < 10 % 10 g/l < 10 %
Triglycérides 30 g/l < 10 % 10 g/l < 10 %
Spécificité / Métabolites ***
p hydroxyphénobarbital 0%
Spécificité / Autres antiépileptiques ***
Phénytoïne 100 mg/l 25 % 0,9 %
Carbamazépine 130 mg/1 10 % 0%
Acide valproïque 500 mg/1 10 % 0,7 %
Nature anticorps Monoclonal, souris ?, Mouton ?, Souris
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Prêt à l'emploi À reconstituer, consignes strictes
Conservation réactif ouvert ? Sans objet 60 jours (froid + obscurité)
Nombre de tests / coffret 100 tests / coffret 50 sachets / boîte 96 tests / coffret
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 5 ;10 ; 20 ; 40 ; 80) 5 (5; 10; 20; 40; 80) 2 (?, 80)
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma Sérum ou plasma Sérum ou plasma (EDTA - héparine)
Volume spécimen • 3 µl 40 µl 4 µl
Date fiche technique 1997 1996 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées *** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée
** y = méthode testée ; x = Autre méthode • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
65
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNOBARBITAL
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE FPIA FPIA FPIA
Fournisseur Abbott Abbott Roche Boehringer
Code technique IJ IJ
Appareil TDX AxSym Integra
Répétabilité * 1,4 % à 1,7 % 2,2 % à 3,7 % 0,7 % à 1,7 %
Reproductibilité * 2,4 % à 2,8 % 2,9 % à 4,4 % 2,2 % à 3,9 %
Domaine de mesure 1,1 à 80 mg/l 1,1 à 80 mg/l 0,6 à 60 mg/l
Exactitude / Autre méthode ** HPLC / y =1,024 x - 0,33 r = 0,983 FPIA / y =1,02 x - 0,69 r = 0,995 FPIA / y =1,036 x -1,23 r = 0,095
Exactitude / Autre méthode ** HPLC / y =1,020 x - 0,73 r = 0,986
Interférences liées au prélèvement ***
Bilirubine 150 mg < 10 % 150 mg < 10 % 384 mg/l < 10 %
Hémoglobine 5 g/l < 5 % 10 g/l < 10 % 10 g/l < 10 %
Triglycérides 12 g/l < 5 % 25 g/l < 10 % 32 g/l < 10 %
Spécificité / Métabolites ***
p hydroxyphénobarbital 22 mg/l > 12 % 22 mg/l > 12 % 200 mg/l 10 %
Spécificité / Autres antiépileptiques ***
Phénytoïne <1% <1% 1 g/l 0 %
Carbamazépine <1% <1% 1 g/l 0 %
Acide valproïque <1% <1% 1 g/1 0,1 %
Nature anticorps ?, Mouton Polyclonal, mouton Monoclonal, souris
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi
Conservation réactif ouvert 180 jours ou péremption 336 heures d'utilisation sur AxSym 8 semaines, ou péremption
Nombre de tests / coffret 100 tests / coffret 100 tests / coffret 200 tests / cassette
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 5 ;10 ; 20 ; 40 ; 80) 6 (0 ; 5 ;10 ; 20 ; 40 ; 80) 6 (0 ; 5 ;10 ; 20 ; 40 ; 60)
Fréquence de calibration Lot nouveau Lot nouveau 8 semaines, ou nouveau lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma Sérum ou plasma Sérum ou plasma (non hémolysé)
Volume spécimen • 50 µl 44 µl 2 µl
Date fiche technique 1998 1998 1995
* Fourchettes fonction des concentrations testées *** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée
** y = méthode testée ; x = Autre méthode • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
66
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNOBARBITAL
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE TURBIDIMÉTRIE TURBIDIMÉTRIE TURBIDIMÉTRIE NÉPHÉLOMÉTRIE NÉPHÉLOMÉTRIE
Fournisseur Beckman Couper Dade Behring Bayer Beckman Beckman Couper
Code technique HK HQ 87 GK GK
Appareil CX 7 Dimension Immuno 1 Immage Array
Répétabilité * 1,4 % à 1,9 % 1,9 % à 2 % 2 % à 2,8 % 2,4 % à 5,2 % 1,24 % à 2,57 %
Reproductibilité * 2,6 % à 3,9 % 3,1 % à 4,7 % 2,8 % à 4,4 % 3,6 % à 8,8 % 3,47 % à 4,69 %
Domaine de mesure 5 à 80 mg/l 1 à 80 mg/l 0,5 à 80 mg/l 5 à 80 mg/l 5 à 60 mg/l
Exactitude / FPIA ** y =1,023 x -1,16 r = 0,995 y = 0,98 x -1,41 r = 0,985 y =1,04 x + 0,4 r = 0,996 y = 0,998 x -1,18 r = 0,996 y =1,06 x - 0,01 r = 0,994
Exactitude / EMIT *** y =1,04 x - 2,32 r = 0,985 y = 0,96 x + 1,6 r = 0,990
Interférences liées
au prélèvement ***
Bilirubine 300 mg/l < 8 % 200 mg/l < 10 % 149 mg/l NS 300 mg/l NS ?
Hémoglobine 5 g/1 < 8 % 5 g/l < 10 % 5 g/l NS 5 g/l NS Interférence
Triglycérides ++++ < 8 % 10 g/l < 10 % 12,6 g/l NS 6,7 g/l NS Interférence
Spécificité) Métabolites
p hydroxyphénobarbital 100 mg/l < 8 % 1 g/l < 10 % Concentration thérapeutique NS ? ?
Spécificité) Autres
antiépileptiques ***
Phénytoïne 25 mg/l < 8 % 100 mg/l < 10 % Concentration thérapeutique NS 100 mg/l NS > 75 mg/1 20 %
Carbamazépine 75 mg/l < 8 % 500 mg/l < 10 % Concentration thérapeutique NS 25 mg/l NS > 25 mg/l 20 %
Acide valproïque 200 mg/ml < 8 % 500 mg/l < 10 % Concentration thérapeutique NS 100 mg/l NS > 400 mg/l 20 %
Nature anticorps Monoclonal, souris Monoclonal, souris Monoclonal, souris Monoclonal, souris ?, chèvre
Prêt à l'emploi mais
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi
homogénéisé
72 heures ; puits entrés
Conservation réactif 14 jours avec bouchon 30 jours avec bouchon
42 jours, ou péremption dans machine 28 jours
ouvert antiévaporation antiévaporation
30 jours : puits scellés
Nombre de tests / coffret 100 tests / cartouche 20 / flex 100 tests / coffret (cassette) 150 tests / cartouche
Nombre de points de 6 5 (0 ;10 ; 20 ; 40 ; 80) en 6 (0 ; S ;10 ; 20 ; 40 ; 40) 2 (?), courbe usine 2 (?), courbe usine
Fréquence de calibration 14 jours 30 jours ou nouveau lot 60 jours 14 jours Nouveau lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma Sérum ou plasma Sérum Sérum ou plasma Sérum (plasma proscrit)
Volume spécimen • 3 µl 4 µl 0,67 µl 0,67 µl
Date fiche technique 1997 1997 1995 1997 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées ** y = méthode testée ; x = Autre méthode NS : Non significative cliniquement
*** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
67
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNOBARBITAL
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HÉTÉROGÈNE
PRINCIPE FIA CHIMILUMINESCENCE
Fournisseur Dade Behring Chiron
Code technique DA SI
Appareil Opus ACS 180
Répétabilité * 3,3 % à 4,9 %
Reproductibilité * 5,8 % à 6,8 %
Domaine de mesure 1,5 à 80 mg/1 0,15 à 80 mg/1
Exactitude / FPIA ** y = 0,99 x + 2,7 r = 0,98 y = 1,05 x - 0,40 r = 0,98
Exactitude / EMIT **
Interférences liées au prélèvement***
Bilirubine Interfère positivement 200 mg/l < 5 %
Hémoglobine 10 g/1 NS 5 g/1 < 5 %
Triglycérides 6,6 g/1 NS 10 g/1 < 5 %
Spécificité / Métabolites ***
p hydroxyphénobarbital 9,3 % 20 mg/13,1 %
Spécificité / Autres antiépileptiques***
Phénytoïne <1% 100 mg/l < 1 %
Carbamazépine <1% 120 mg/1 < 1 %
Acide valproïque < 4,1 % 50 mg/1 < 1 %
Nature anticorps Monoclonal, souris Monoclonal, souris
Prêt à l'emploi, remise à température
Reconstitution réactif Prêt à l'emploi, mélanger la phase solide
ambiante
40 heures cumulées à température
Conservation réactif ouvert Sans objet
ambiante
Nombre de tests / coffret 50 et 100 tests / boîte 50 ou 300 tests / boîte
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 5 ; 10 ; 20 ; 40 ; 80) 2 (bas et élevé) + courbe maîtresse usine
Fréquence de calibration 8 semaines 28 jours
Sérum ou plasma (ETDA, héparine) Sérum (pas de gel séparateur) ou plasma
Prélèvement préconisé
Non ictérique (EDTA, héparine)
Volume spécimen • 10 µl 10 µl
Date fiche technique 1996 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées
** y = méthode testée ; x = Autre méthode
*** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée
NS : Non significative cliniquement
• : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
68
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHENYTOÏNE
C. BERNY
I. GÉNÉRALITÉS
I.1- Structure
La phénytoïne est un dérivé de l'hydantoïne : la 5,5-diphénylhydantoïne, plus précisément la 5,5-
diphényl-2,4-imidazolidinedione.
69
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
I.6- Caractéristiques pharmacocinétiques
80 % à 100 % de la phénytoïne, administrée par voie orale, sont absorbés par le tube digestif. Le pic
plasmatique est atteint entre 4 et 8 heures après la prise. La phénytoïne circulant dans le sang est
fixée pour 90 % sur les protéines plasmatiques. Seule la forme libre est pharmacologiquement
active. La phénytoïne diffuse dans tout l'organisme, dans le L.C.R., le tissu nerveux, le placenta, et
le lait. Son volume de distribution est de 0,5 litre/kg.
La phénytoïne est métabolisée par le foie. Une hydroxylation conduit à la 5 (4-hydroxyphényl)
5 phénylhydantoïne (HPPH), métabolite inactif, qui ensuite est glucuroconjugué et éliminé dans les
urines. Ce métabolisme est saturable, une petite augmentation de dose ingérée peut entraîner une
forte augmentation de concentration sanguine. On note une variabilité interindividuelle importante
de ce métabolisme.
Dans les urines on retrouve essentiellement le dérivé hydroxylé et glucuroconjugué de la
phénytoïne et moins de 5 % de phénytoïne inchangée.
La phénytoïne possède des propriétés inductrices vis-à-vis des enzymes des microsomes hépatiques
c'est à dire qu'elle est capable d'accélérer le métabolisme des médicaments dégradés par un
mécanisme oxydatif, y compris le sien.
La demi-vie de la phénytoïne est comprise entre 12 et 40 heures. Elle diminue dans le temps si le
traitement est donné sur des périodes longues.
70
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
I.8- Surdosage
Les intoxications se manifestent par un coma calme, hypotonique, hyporéflexique avec dépression
respiratoire et myosis.
II.1- Milieux
Le dosage de phénytoïne peut être effectué sur sérum ou sur plasma (hépariné). La salive a été
préconisée chez les enfants en raison de son recueil aisé. Pour la phénytoïne les concentrations
salivaires sont bien corrélées aux concentrations sanguines.
Les cheveux peuvent être utilisés dans le cadre médico-légal ou pour surveiller la bonne observance
du traitement au long cours.
71
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
III.2- Méthodes d'immunoanalyse
La phénytoïne est un haptène, non immunogène. Elle doit être couplée à un « carrier » avant d'être
injectée à l'animal pour la fabrication des anticorps anti-phénytoïne. Les anticorps sont soit
monoclonaux, soit polyclonaux.
Toutes les méthodes d'immunoanalyse de dosage de phénytoïne reposent sur la compétition pour un
nombre limité de sites anticorps entre les molécules de phénytoïne présentes dans l'échantillon et les
molécules de phénytoïne marquée (conjugué).
Elles diffèrent par :
• l'existence ou non d'une étape de séparation de phase :
- Phase homogène : toutes les étapes de la réaction se déroulent simultanément dans le milieu
réactionnel : CEDIA, EMIT, FPIA, TURBIDIMETRIE...,
- Phase hétérogène : avec une étape de séparation des molécules libres et des molécules liées
aux anticorps,
• La nature du marqueur, donc le signal mesuré :
- Marqueur enzymatique - Mesure d'absorbance : EMIT, CEDIA,
- Marqueur fluorescent - Mesure lumière polarisée ou fluorescence : FPIA, FIA,
- Marqueur particule - Mesure turbidimétrique ou mesure néphélométrique.
72
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
la lumière émise par la molécule fluorescente dépend de sa liberté de rotation. Une petite molécule,
capable de rotation rapide, dépolarise fortement la lumière. Une molécule fluorescente associée à
une protéine (anticorps) dépolarise peu la lumière. Plus la phénytoïne est en quantité importante
dans le spécimen, plus la dépolarisation sera forte et le taux de polarisation faible. Le signal est
donc inversement proportionnel à la concentration en phénytoïne.
a) Lecture en fluorescence
• Immunoanalyse utilisant des films multicouches. Utilisé sur l'Opus (Dade Behring) compétition
entre la phénytoïne du spécimen à doser déposé sur une plaque multicouche migrant vers la couche
réactionnelle (les protéines de l'échantillon sont arrêtées au niveau d'une couche filtre) et la
phénytoïne marquée à la phosphatase alcaline. La PAL agit sur un substrat, 4MUP et le transforme
en 4MU molécule fluorescente. On mesure l'intensité de fluorescence émise. Plus la quantité de
phénytoïne dans l'échantillon est importante, moins la phénytoïne marquée par PAL reste dans la
couche analytique, moins la fluorescence
73
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
émise est importante. Donc, l'intensité de fluorescence émise est inversement proportionnelle à la
concentration de phénytoïne dans 1e spécimen.
b) Lecture en luminescence
• Utilisé sur l'ACS 180 (Chiron). La phénytoïne contenue dans le spécimen à doser entre en
compétition avec de la phénytoïne marquée à l'ester d'acridinium pour une quantité limitée
d'anticorps anti-phénytoïne couplé de façon covalente à des particules paramagnétiques (phase
solide). Il existe une relation inverse entre la quantité de phénytoïne présente dans l'échantillon du
patient et le nombre d'unités relatives de lumière (RLU) mesuré par le système.
c) Lecture colorimétrique
• Utilisé sur VITROS (Ortho) : immunoanalyse utilisant les films multicouches. Les anticorps anti-
phénytoïne sont immobilisés sous la couche d'étalement ; le conjugué phénytoïne peroxydase est
positionné au sein de la couche d'étalement. Au moment du dépôt de l'échantillon il y a migration,
compétition, et fixation sur anticorps, de la phénytoïne et du conjugué marqué. Le conjugué
marqué, non fixé par anticorps, est éliminé par lavage. Le conjugué fixé est révélé par
l'intermédiaire de la peroxydase après ajout out d'un substrat développant en sa présence une
réaction colorée. La coloration obtenue est inversement proportionnelle à la concentration en
phénytoïne de l'échantillon.
74
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
contrôles particuliers. Récemment un auteur a publié une adaptation des réactifs FPIA AxSym pour
ce dosage.
V. TECHNIQUE DE RÉFÉRENCE
L'HPLC est la technique de comparaison pour étudier de nouvelles méthodes. Il n'existe pas de
techniques de référence ou recommandées actuellement
BIBLIOGRAPHIE
1- ANDANSON M., BUREAU C., DERHAROUTUNIAN C., DEVYS C., SANTOLARIA N.
Suivi thérapeutique des dosages sanguins des antiépileptiques, des digitaliques et de la
théophylline : modalités pratiques et interprétation des résultats. Lyon Pharmaceutique, 1997, 48,
29-41
2- CARON G.P., GALLAGHER T.K., LEPPIK I.E., OLES K.S., PARKER D.R., PENRY J.K.,
SHEEHAN M.L. Phénytoin and phenobarbital concentrations in serum a comparison of ames
seralyzer with GLC and Emit. Ther. Drug Monit., 1989, 11, n° 1, 73-78
3- GORODISCHER R., BURTIN P., VERJEE Z., HWANG P., KOREN G. is saliva suitable for
therapeutic monitoring of anticonvulsivants in children : an evaluation in the routine clinical setting.
Ther. Drug Monit., 1997, 19, n° 6, 637-642
4- JARZABEK J.L., KAMPA I.S. Adaptation of total phenytoïn reagent pack for measuring free
phenytoïn levels with the Abbott AxSym immunoassay analyser. Ther. Drug Monit., 1999, 21, n°1,
134-136
75
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
5- KATAOKA Y., MAKINO K., OISHI R. Capillary electrophoresis for therapeutic drug
monitoring of antiepileptic. Electrophoresis, 1998, n°83, 2856-2860
6- MOORE F.M.L., SIMPSON D. Cost-effective assays for use in monitoring carbamazépine,
phenobarbital and phenytoin in serum. Clin. Chem., 1989, 35, n°8, 1782-1784
7- O' CONNELL M.T., RATNATAJ N., ELYAS A.A., DOHENY M.H., DARSOT S., PATSALOS
P.N. A comparison of the Opus and TDX analysers for antiepileptic drug monitoring. Ther. Drug
Monit., 1995, 17, n°5, 549-555
8- VAN-DER-WEIDE J., LUITING H.J., VEEFKIND A.H. Evaluation of the cloned enzyme donor
immunoassay for measurement of phenytoin and phenobarbital in serum. Ther. Drug Monit., 1993,
15, n°4, 344-348
76
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNYTOÏNE
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE EMIT EMIT CEDIA II
Fournisseur Dade Behring Dade Behring Roche Boehringer
Code technique VB VQ UD
Appareil Mira-Mira S... ACA Hitachi
Répétabilité* 1,2 % à 2 % 1,3 % à 3,2 %
Reproductibilité* 1,5 % à 2 % 2,3 % à 5,1 %
Domaine de mesure 0,5 à 40 mg/l 2,5 à 30 mg/l 0,6 à 40 m g /l
Exactitude / Autre méthode** CG y = 0,93 x + l,l r = 0,922
Exactitude / Autre méthode** CG/MS y = 0,93 x + 1 r = 0,986
Interférences liées au prélèvement*** Pas d'interférence pour :
Bilirubine 380 µmol/l 660 mg/l < 10 %
Hémoglobine 5 g/l 10 g /l < 10 %
Triglycérides 30 g/l 10 g /I < 10 %
Spécificité l Métabolites***
4 hydroxyphényl 5 phénylhydantoïne (=HPPH) 25 mg/l < 10 % 1,8 %
Spécificité/ Autres antiépileptiques***
Phénobarbital 150 mg/l < 10 % 0%
Carbamazépine 120 mg/1 < 10 % 0,2 %
Acide valproïque 500 mg/l < 10 % 0%
Nature anticorps .Monoclonal, souris Monoclonal, mouton ?, souris
Reconstitution réactif Liquide prêt à l’emploi Prêt à l'emploi À reconstituer, consignes strictes
Conservation réactif ouvert Sans objet 60 jours (froid + obscurité)
Nombre de tests/coffret 100 tests/coffret 50 sachets/boîte 96 tests/coffret
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 2,5 ;10 ; 20 ; 40) 5 (2,5 ;10 ; 20 ; 30) 2 (?, 40)
Fréquence de calibration 3 mois, ou lot nouveau 5 jours
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma Sérum ou plasma Sérum ou p plasma (EDTA - héparine )
Volume spécimen • 3 µl 40 µl 4 µ1
Date fiche technique 1997 1996 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées *** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée
** y = méthode testée ; x = Autre méthode • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
77
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNYTOÏNE
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE TURBIDIMETRIE TURBIDIMÉTRIE TURBIDIMÉTRIE NÉPHÉLOMÉTRIE NÉPHÉLOMÉTRIE
Fournisseur Beckman Couper Dade Behring Bayer Beckman Beckman Couper
Code technique HK HQ 87 GK GK
Appareil CX 7 Dimension Immuno 1 Immage Array
Répétabilité* 2,2 % à 2,9 % 1,9 % à 3,1 % 1,1 % à 2,2 % 1,7 % à 2,4 % 2,78 % à 3,46 %
Reproductibilité* 2,8 % à 4 % 3,6 % à 7,1 % 1,9 % à 2,7 % 2,4 % à 3,3 % 3,05 % à 4,38 %
Domaine de mesure 2,5 à 40 mg/l 0,5 à 40 mg/l 0,2 à 40 mg/l 2,5 % à 40 mg/l 2,5 % à 40 mg/l
Exactitude / Autre FPIA y =1,028 x - 0,24 r = 0,996 FPIA y = 0,98 x - 2,14 r = 0,989 FPIA y = 0,86 x - 0,4 r = 0,996 FPIA y =1,05 x - 0,75 r = 0,996 FPIA y =1,01 x -1,29 r = 0,997
Exactitude / Autre EMIT y =1,03 x - 0,58 r = 0,991 EMIT y = 0,89 x + 0,6 r = 0,989
Interférences liées
au prélèvement***
Bilirubine 300 mg/l < 8 % 200 mg/l < 10 % 149 mg/l NS 300 mg/l NS ?
Hémoglobine 5 g/l < 8 % 5 g/l < 10 % 5 g/l NS 5 g/l NS Interférence
Triglycérides ++++ < 8 % 27 g/l < 10 % 12 g/l NS 6,7 g/l NS Interférence
Spécificité/ Métabolites***
4 hydroxyphényl 5 <8% 30 mg/l < 10 % 25 mg/l NS 32 mg/l NS > 50 mg/l 20 %
phénylhydantoïne
Spécificité / Autres
antiépileptiques***
Phénobarbital <8% 150 mg/l < 10 % 120 mg/l NS 120 mg/l NS > 100 mg/l 20 %
Carbamazépine <8% 120 mg/l < 10 % 25 mg/l NS > 25 mg/l %
Acide valproïque <8% 500 mg/l < 10 % 400 mg/l NS > 400 mg/l %
Nature anticorps Monoclonal, souris Monoclonal, souris Monoclonal, souris Monoclonal, souris ?, chèvre
Liquide, prêt à l'emploi
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi Mais homogénéiser avant de Liquide, prêt à l'emploi Liquide, prêt à l'emploi
placer sur l'appareil
Conservation réactif ouvert 42 jours ou péremption 72 heures ; puits entrés dans 14 jours avec bouchon 30 jours avec bouchon
machine antiévaporation antiévaporation
Nombre de tests/coffret 100 tests / cartouche 20 / flex 100 tests I coffret (cassette) 150 tests / cartouche
Nombre de points de 6 5 (0 ; 5 ;10 ; 20 ; 40) en 6 (0 ; 2,5 ; 5 ;10 ; 20 ; 40) ? 2 (?) ; courbe usine
Fréquence de calibration 14 jours 3 mois ou nouveau lot 60 jours 14 jours Nouveau lot
Prélèvement préconise Sérum ou plasma Sérum ou plasma
Sérum ou plasma Sérum Sérum (plasma proscrit)
((EDTA,hépatine (EDTA - héparine
Volume spécimen • 3 µl 4 µl 0,22 µl ?
Date fiche technique 1997 1997 1995 1997 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées *** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée
** y = méthode testée ; x = Autre méthode • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
78
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNYTOÏNE
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HOMOGÈNE
PRINCIPE FPIA FPIA FPIA
Fournisseur Abbott Abbott Roche Boehringer
Code technique IJ IJ IZ
Appareil TDX AxSym Integra
Répétabilité* 1,5 % à 1,9 % 2 % à 2,5 % 2,1 % à 2,3 %
Reproductibilité* 2,6 % à 3,6 % 3,3 % à 3,6 % 1,5 % à 3 %
Domaine de mesure 0,5 à 40 mg/l 0,5 à 40 mg/l 0,6 à 40 mg/l
Exactitude / Autre méthode** HPLC y =1,009 x + 0,85 r = 0,992 FPIA y =1,03 x + 0,15 r = 0,996 FPIA y =1,068 x -1,59 r = 0,992
Exactitude / Autre méthode** EMIT y = 0,968 x + 0,35 r = 0,980
Interférences liées au prélèvement***
Bilirubine 130 mg/l < 5 % 150 mg/l < 5 % 290 mg/l < 10 %
Hémoglobine 8,6 g/l < 5 % 10 g/1 < 5 % 10 g/l < 10 %
Triglycérides S g/l < 5 % 9 g/l < 5 % 27 g/l < 10 %
Spécificité / Métabolites***
4 hydroxyphényl 5 phénylhydantoïne (=HPPH) 100 mg/l 5,3 % S mg/l < 3 % 220 mg/l 2,5 %
Spécificité) Autres antiépileptiques***
Phénobarbital <1% 400 mg/l 0,1 %
Carbamazépine <1% 140 mg/l < 0,1 %
Acide valproïque <1%
Nature anticorps ?, mouton Polyclonal, mouton Monoclonal, souris
Reconstitution réactif Liquide, prêt à l'emploi Liquide prêt à l'emploi Liquide prêt à l'emploi i
Conservation réactif ouvert 180 jours ou péremption 336 heures d'utilisation sur AsSYm 16 semaines, ou péremption
Nombre de tests / coffret 100 tests/coffret 100 tests/coffret 200 tests/cassette
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 2,5 ; 5 ;10 ; 20 ; 40) 6 (0 ; 2,5 ; 5 ;10 ; 20 ; 40) 6 (0 ; 2,5 ; 5 ;10 ; 20 ; 40)
Fréquence de calibration Lot nouveau Lot nouveau 16 semaines, ou nouveau lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma Sérum ou plasma Sérum ou plasma, non hémolysé
Volume spécimen • 50 µl 44 µl 2 µl
Date fiche technique 1997 1998 1995
* Fourchettes fonction des concentrations testées *** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée
** y = méthode testée ; x = Autre méthode • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
PHÉNYTOÏNE
MÉTHODES IMMUNOLOGIQUES EN PHASE HÉTÉROGÈNE
PRINCIPE FIA CHIMILUMINESCENCE IMMUNO-ENZYMOLOGIE
Fournisseur Dade Behring Chiron Ortho
Code technique DA SI 3K
Appareil Opus ACS 180 VITROS
Répétabilité* 4,9 % à 8,6 % 4,2 % à 5,2 %
Reproductibilité* 5,2 % à 6,0 % 6,1 % à 8,2 % 4,2% à 5 %
Domaine de mesure 0,56 à 40mg/l 0,5 a 40 mg/l 3 a 40 mg/l
Exactitude / Autre méthode** FPIA y = 0,90 x -1,70 r - 0,97 FPIA y =1,009 x - 0,78 r = 0,98 HPLC y = 0 , 99 x + 013 r = 0,995
Exactitude / Autre méthode* EMIT y =1 ,02 x - 0,46 r = 0,988
Interférences liées au prélèvement***
Bilirubine Interfère positivement 200 mg/l < 5 % 200 mg/l < 10 %
Hémoglobine 10 g/l NS 5 g/l < 5 % Interfère
Triglycérides 8 g/l NS 10 g/l < 5 % 10g/l< 10%
Spécificité / Métabolites***
4 hydroxyphényl 5 phénylhydantoïne (=HPPH) 64% 100 mg/l < 1 % 200 mg/l < 10 %
Spécificité / Autres antiépileptiques***
Phénobarbital <1% 150 m g /l < 1 % 250 mg/l < 10 %
Carbamazépine <2% 120 m g /l < 1 % 120mg/l<10%
Acide valproïque <1% 500 m g /l < 1 % 2 g/l<10%
Nature anticorps Monoclonal, souris Monoclonal , souries Monoclonal, souris
Reconstitution réactif Prêt à l'emploi, remise à température ambiante Prêt à l'emploi, mélanger la phase solide Prêt à l'emploi, remise à température ambiante
Conservation réactif ouvert Sans objet 40 heures cumulées à température ambiante Une semaines sur 1'appareil
Nombre de tests/coffret 50 ou 100 tests / boîte 50 ou 300 tests / boîte ?
Nombre de points de calibration 6 (0 ; 2,5 ; 5 ;10 ; 20 ; 40) 2 (bas élevé) + courbe maîtresse
Fréquence de calibration 8 semaines 28 jours Changement de lot
Prélèvement préconisé Sérum ou plasma non ictérique Sérum (pas de gel séparateur) ou plasma Sérum ou plasma (héparine, citrate) non
Volume spécimen • EDTA héparine) hémolysé
10 µl
10 µl 11 µl
Date fiche technique 1996 1996 1996
* Fourchettes fonction des concentrations testées *** Concentration de substance « interférente » et % réaction croisée
** y = méthode testée ; x = Autre méthode • : Volume de la prise d'essai, volume mort non pris en compte
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
INTÉRÊT DES DOSAGES
SANGUINS DES PSYCHOTROPES
J. GREFFE
I. INTRODUCTION
L'utilisation des dosages plasmatiques des médicaments, afin d'en déterminer la concentration
efficace avec un minimum d'effets secondaires est ancienne ; ainsi les antipaludéens de synthèse ont
été dosés dès les années 40.
En ce qui concerne la surveillance des traitements par les médicaments psychotropes, ce sont les
concentrations plasmatiques des antidépresseurs et du lithium qui furent d'abord mesurées, les
premières publications datant des années 60-70.
Ce type d'études a été rendu possible grâce à l'évolution des technologies tant dans le domaine de la
chimie analytique que celui de l'immunologie, domaines auxquels appartiennent les méthodologies
utilisables pour doser les médicaments.
Ces dosages ont permis de rationaliser l'acte thérapeutique et de médicaliser la relation médecin
malade.
Les traitements des maladies psychiatriques par les médicaments psychotropes appellent
quelques commentaires préliminaires qui préciseront leurs particularités :
- Lipophilie des molécules.
Les psychotropes sont en général des substances fortement lipophiles, ayant une grande affinité
pour leurs sites d'action dans le système nerveux central. De ce fait, des concentrations
plasmatiques souvent très basses (de l'ordre du centième au dixième de µg/ml), seront suffisantes
pour produire une activité clinique. Il n'y a pas systématiquement une corrélation entre les
concentrations circulantes et les effets cliniques.
Chez certains malades, des concentrations plasmatiques très basses (voire même non détectables) de
neuroleptiques, administrés sous forme retard par voie intramusculaire, à des posologies très
inférieures aux posologies usuelles, produisent un effet clinique. Celui-ci n'est mis en évidence que
lors de la rechute qui ne manque pas de se produire environ deux à trois mois après l'arrêt du
traitement qui semblait inutile car prescrit à des posologies presque « homéopathiques ».
- Métabolisme.
Ces molécules de psychotropes sont souvent transformées dans l'organisme, avec une grande
variabilité individuelle, en de nombreux métabolites (par exemple dans l'urine on retrouve 35
métabolites majeurs, parmi les 100 que certains auteurs ont mis en évidence, pour la
chlorpromazine, Largactil® et 15 pour l'imipramine, Tofranil®).
- L'activité des métabolites peut être :
• Soit de même nature et d'intensité identique ou différente de la molécule mère :
81
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
- L'hydroxy-halopéridol (métabolite de l'halopéridol, Haldol®) a une activité neuroleptique
plus faible que la molécule mère (et peut se retransformer en halopéridol par oxydation).
- La nortriptyline (antidépresseur, métabolite déméthylé de l'amitriptyline, Laroxyl Élavil®),
est plus actif que la molécule mère.
- L'époxyde 10-11 de la carbamazépine, Tégrétol® que la molécule mère .
est un métabolite presque aussi actif
- De nombreuses molécules de benzodiazépines conduisent au nordiazépam, qui est
également une benzodiazépine.
• Soit de nature pharmacologique différente de la molécule mère, tout en restant dans le même
domaine d'activité
- La clomipramine, Anafranil®, est puissamment inhibitrice du recaptage de la sérotonine
tandis que son premier métabolite déméthylé, la desméthylclomipramine est, elle, un puissant
inhibiteur du recaptage de la noradrénaline. L'activité antidépressive peut donc être différente
si la clomipramine est plus ou moins rapidement déméthylée, d'où l'intérêt du dosage de
chacun de ces différents métabolites.
• Soit de nature pharmacologique différente de la molécule mère, dans un autre domaine d'activité
- La loxapine, Loxapac®, neuroleptique de la famille des dibenzo-oxazépines, est déméthylée
en partie (environ 10 %) sous forme d'amoxapine à activité antidépressive, molécule
commercialisée sous le nom de Défanyl®.
• Soit nulle, le plus souvent :
- La maprotiline (Ludiomil®) est métabolisée en desméthylmaprotiline sans effet
thérapeutique, ainsi les métaboliseurs intensifs seront de mauvais répondeurs à la maprotiline
aux posologies classiques.
- C'est le cas de tous les métabolites glucuronoconjugués.
• Soit toxique, exceptionnellement.
Les effets des traitements seront donc conditionnés par l'aptitude plus ou moins grande des patients
à métaboliser les médicaments. Ce qui montre bien l'intérêt de la pharmacogénétique lors des
traitements par les psychotropes, cette spécialité fait l'objet d'une monographie dans ce même
ouvrage.
- Associations médicamenteuses fréquentes.
À coté des nombreux métabolites produits par chaque molécule, on observe souvent plusieurs
médicaments associés entre eux. Il n'est pas rare de voir des malades à qui l'on a prescrit 4 à 6
médicaments psychotropes avec parfois deux molécules de la même classe pharmacologique (et
parfois du même groupe chimique, ce qui exclu certaines méthodologies de dosages utilisant des
anticorps).
- Posologies variables du fait des sensibilités et des susceptibilités individuelles.
En psychiatrie, contrairement à ce qui se pratique par exemple en cancérologie et en antibiothérapie,
les posologies sont très variables d'un malade à l'autre, du fait des suscepti-
82
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
bilités particulières, mais aussi du fait d'effets thérapeutiques différents selon la zone des posologies
administrées parmi celles qui sont couramment utilisées.
En effet, certaines molécules d'activité sédative à une certaine posologie, seront excitantes à des
posologies plus faibles. C'est le cas de certains barbituriques ou des neuroleptiques à action
bipolaire (action désinhibitrice à faibles doses et antiproductive à de plus fortes doses). Des
posologies mal adaptées produiront des effets contraires à ceux escomptés.
- Transport des psychotropes dans l'organisme.
Les psychotropes (substances souvent basiques) circulent dans le sang en étant plus ou moins liés
aux protéines plasmatiques : principalement l'albumine, l'α1-glycoprotéine acide et les
lipoprotéines.
Or, la concentration en albumine circulante est dépendante de l'état hépatique et nutritionnel des
individus, et l'α1-glycoprotéine acide (dont il existe diverses formes génétiquement déterminées),
augmente rapidement en cas d'infection, inflammation et sous l'influence de certains médicaments,
dont les barbituriques (3). Ainsi, les variations physiopathologiques des concentrations de ces
protéines plasmatiques occasionnent une grande variabilité de cette liaison des médicaments, non
seulement d'un individu à l'autre, mais aussi chez un même sujet d'un moment à un autre.
Mais quand les variations des concentrations des protéines plasmatiques sont faibles, la proportion
de la forme liée de la plupart des médicaments est relativement constante et le doublement de la
concentration totale s'accompagne du doublement de la concentration libre à l'équilibre. La mesure
de la concentration plasmatique totale apporte la même information que la détermination de la
fraction libre.
La liaison des médicaments à ces protéines plasmatiques a une influence sur la pharmacocinétique
de ces composés (absorption, distribution, métabolisme et élimination rénale) et, par conséquent,
sur leurs effets pharmacologiques et cliniques.
Dans les années 1980, on effectuait fréquemment la détermination des formes libres des
médicaments, dites aussi formes biodisponibles pour l'organisme (59).
Les méthodologies utilisaient soit la dialyse à l'équilibre, soit l'ultrafiltration pour séparer les formes
libres, de concentrations souvent très basses. De ce fait, le dosage avec les techniques de l'époque
était peu précis. Il y avait parfois une fixation d'une partie de cette forme libre sur les membranes de
dialyse ou d'ultrafiltration.
Ces dosages de formes libres, délicats à réaliser et d'interprétation difficile qui avaient comme
caractéristique commune leur coût élevé, ne sont actuellement pratiquement jamais effectués en
routine.
Aux sites d'action des médicaments, il est fort probable que la liaison des molécules aux protéines
plasmatiques soit rompue et que peu à peu l'équilibre soit déplacé vers la fixation sur les récepteurs
spécifiques. Les concentrations des formes libres des médicaments ne modélisent que rarement leur
biodisponibilité au site d'action.
- L'observance du traitement difficile à obtenir.
Globalement 40 % des patients recevant des psychotropes ont une mauvaise observance du
traitement (soit volontaire ou soit due à une diminution des capacités de la mémoire).
83
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Les dosages, en permettant d'évaluer cette observance, changent la relation existant entre le
médecin et le malade. L'acte thérapeutique est plus rationnel, plus médicalisé et moins
autoritaire (5).
Lors des expertises cliniques faites pour obtenir les Autorisations de Mises sur le Marché (AMM)
d'une nouvelle molécule, les dosages des concentrations circulantes sont maintenant obligatoires
chez tout sujet inclus dans une étude. Ils permettent d'attribuer les effets thérapeutiques ou
secondaires à la molécule et non pas à un effet placebo fréquent en psychiatrie qui est dû à
l'environnement d'une expertise (évaluation à l'aide d'échelles d'auto-évaluation, écoute et prise en
considération de ce que dit le patient, bilans biologiques). Les études contrôlées de nouvelles
molécules contre placebo ou contre une substance de référence, ne permettaient pas toujours, avant
la réalisation de ces dosages, de différencier les effets dus à la molécule de ceux liés à l'effet
protocole.
L'intérêt des dosages des psychotropes en toxicologie ne sera pas traité, nous ne retiendrons que
leur utilisation dans la surveillance thérapeutique.
Mais comme pour la toxicologie, les résultats doivent être rendus rapidement aux cliniciens, afin
qu'ils puissent ajuster au plus vite les traitements.
En dehors des dosages concernant des protocoles de recherche clinique ou fondamentale, les
résultats doivent être transmis au clinicien le jour du prélèvement sanguin, des délais plus longs
réduisant tout leur intérêt.
84
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
SNYDER en 1977 (38, 55) est considérée comme une technique de référence principalement pour
les dosages de neuroleptiques, mais peut être applicable à d'autres psychotropes dans la mesure où
l'on peut préparer facilement des extraits contenant leurs récepteurs.
On mesure la capacité du neuroleptique et de ses métabolites actifs à déplacer un ligand radioactif
comme le [3H] spiropéridol ou le [3H] halopéridol, fixé sur des récepteurs extraits de cerveaux
d'animaux (en général le rat). Cette méthodologie mesure pour chaque neuroleptique une activité
due à la molécule mère et à ses métabolites actifs, en tenant compte de leur biodisponibilité, qui
dépend de l'équilibre existant entre les formes libres et liées.
Cette activité est souvent exprimée en équivalents chlorpromazine ou halopéridol.
Les concentrations mesurées sont parfois beaucoup plus élevées que celles obtenues avec les autres
méthodologies, car tous les métabolites actifs sont pris en compte.
Par ce procédé, on peut évaluer une activité neuroleptique globale, chez un patient recevant
plusieurs neuroleptiques.
Enfin il faut noter que les métabolites plasmatiques qui sont glucuronoconjugués (métabolites sans
activité pharmacologique, prêts à être éliminés par le rein) ne sont pas détectés par toutes ces
méthodologies. Étant hydrosolubles, ils ne sont pas extraits lors des méthodes de purification et
dans le cas de techniques directes utilisant un procédé immunologique de détection, ils ne seront pas
dosés.
Avec le résultat du dosage, le laboratoire doit fournir la fourchette de valeurs thérapeutiques qui
correspond à sa méthodologie car cette zone de concentrations varie légèrement selon la technique
de dosage utilisée.
85
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
En ce qui concerne les autres antidépresseurs, principalement les tricycliques, de nombreux articles
mentionnent des valeurs globales égales à la somme des concentrations de la molécule mère et de
celles des métabolites déméthylés, que le dosage soit effectué par une méthode immunologique
donnant une seule valeur ou par une technique mesurant la concentration de chaque molécule.
Il y a une importante variabilité interindividuelle dans les proportions existant entre la molécule
mère et les métabolites sans que l'on ait pu mettre en évidence une relation claire, entre ces
différences métaboliques et la clinique. Des études dans ce but ont été réalisées, et seront décrites
plus loin. En effet. les amines tertiaires se transforment principalement par déméthylation, en
amines secondaires qui sont actives
- l'imipramine en désipramine,
- l'amitriptyline en nortriptyline.
Les amines secondaires donnent lieu à la formation de dérivés hydroxylés, et secondairement à celle
d'amines primaires qui sont, elles aussi, actives.
Les métabolites hydroxylés devraient être pris en compte dans le calcul des concentrations
circulantes mais les dosages en sont délicats car les conditions d'extraction peuvent être différentes
de celles de la molécule mère.
Certains auteurs ont proposé des rapports optimaux molécule mère/métabolites déméthylés et
hydroxylés permettant de prédire une efficacité clinique, et ce, dès les deux premières semaines de
traitement.
De nombreuses études, ayant pour but de prédire une efficacité du traitement par la clomipramine
(Anafranil®) en fonction de la proportion de ses différents métabolites (principalement
déméthylés), ont été publiées. La plus récente est celle de NOGUCHI et coll. (36) qui prend en
compte la proportion des métabolites déméthylés et hydroxylés. Mais les conclusions des auteurs
reposent sur des calculs statistiques compliqués, qui bien que significatifs, sont difficilement
applicables en routine.
Il serait cependant intéressant de reprendre cette étude sur des patients d'origine européenne, qui
métabolisent probablement les médicaments d'une manière différente de celle des sujets japonais.
86
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Tableau I : Variations de la pharmacocinétique de la nortriptyline
en fonction du facteur ethnique (26)
Japonais Américains
Nortriptyline
n =10 n = 10
Cmax (ng/ml) 39,3 -±- 5,7 32,0 ± 3,0
Pic de concentration Tmax (h) 6,1 ± 1,7 6,2 ± 3,4
Demi-vie (h) 17,6 ± 6,3 15,3 -±- 6,6
Aire sous la courbe (ng/h/ml) 1 150 ± 316 730 ± 445*
Posologie (mg) 50 50
*p<0,05
• Influence de l'âge
L'élimination de nombreux médicaments est diminuée chez les personnes âgées, le rein étant moins
fonctionnel. A posologie égale, les concentrations des antidépresseurs seront plus élevées chez les
sujets âgés que chez les jeunes chez qui la demi-vie est plus longue et la biodisponibilité meilleure
(70). Ceci est démontré dans le tableau II.
III.l.2- Corrélation entre les concentrations plasmatiques et les effets cliniques et les effets
secondaires
De nombreux travaux ont essayé de démontrer l'existence, pour certains antidépresseurs
tricycliques, d'une corrélation entre leur concentration plasmatique et leur efficacité sur le plan
clinique.
L'efficacité clinique augmente avec les concentrations jusqu'à un plateau, puis deux cas peuvent se
présenter si les concentrations continuent à croître :
- l'efficacité clinique reste au plateau avec l'apparition d'effets indésirables ;
- l'efficacité clinique décroît avec l'apparition de ces effets indésirables.
87
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Les deux types de courbes observées montrant l'effet clinique en fonction des concentrations
plasmatiques sont présentées dans les figures 1 et 2.
Le tableau III récapitule les conclusions de travaux concernant le comportement d'un certain
nombre d'antidépresseurs suivant l'un ou l'autre de ces deux modèles.
88
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Tableau III : Rapports entre les concentrations plasmatiques
et la réponse thérapeutique concernant les principaux antidépresseurs tricycliques (52)
Rapports entre concentrations Type de rapport
Nombre plasmatiques et effet clinique
Antidépresseur
d'études
NON OUI LIN. CURV.
Imipramine 20 8 12 11 1
Désipramine 14 8 6 4 2
Amitriptyline 36 21 15 5 10
Nortriptyline 22 10 12 1 11
Clomipramine 16 8 8 4 4
Doxépine 5 1 4 3 1
Protriptiline 2 0 2 1 1
TOTAL 115 56 59 29 30
LIN. = linéaire
CURV. = curvilinéaire
AT + NT 80 - 200 10
Amitriptyline (AT) 150 - 300 48
Laroxyl© 80 - 250 9, 41
Élavil® 120 - 250 11, 61
AT, NT 60 - 220, 50 - 150 7
Nortriptyline (NT) NT 50 - 150 7, 9, 10, 41, 44, 48, 58
CMI + DCMI > 160 10
Clomipramine (CMI) 125 - 300 9
Anafranil® CMI, DCMI 100 - 200, 150 - 300 7
CMI 50 - 150 11, 61
IMI + DMI 150 - 200 41
150 - 250 9
Imipramine (IMI) > 200 - 240 10
Tofranil® > 200 58
> 150 - 300 48
> 244 44
IMI, DMI 50 - 250, 20 - 100 7
> 125 10
20 - 100 7
Désipramine (DMI) 125 - 300 9, 41, 48
Pertrofran®® DMI 108 - 158 44
75 - 250 61
DCMI = desméthylclomipramine
89
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Tableau V : Concentrations plasmatiques des autres antidépresseurs dans les conditions du
« steady-state » (plateau) observées à la suite d'un traitement aux doses indiquées, d'après
Baumann, 1990 (2) complété par d'autres auteurs pour les antidépresseurs récents
Médicament Doses Délai Concentrations mesurées Concentrations
ng/ml suggérées Réf.
VAL. EXTR. MOYENNE ng/ml
Amoxapine
Défanyl® A + 8-OHA 200 - 600 9, 42
Citalopram 5, 25, 50 mg 24 5 - 190 80 25 - 110 2
Séropram® 25 - 110 11
Dosulépine
Prothiaden® 50 - 150 11, 61
225 12 53 - 175 95 24
Doxépine D + DD 150 - 250 42
Quitaxon® 150 - 250 9
Fluoxétine
Prozac® 150 - 500 11, 61
Fluvoxamine 100 - 800 9
Floxyfral® 50 - 250 11, 61
125 mg 14 34 - 225 128 75 - 150 16
150 mg 10 - 15 95 - 278 220 37
Maprotiline 100 mg 24 79 35
Ludiomil® 100 - 150 mg 12 0 - 500 266 53
env. 180 mg 12 - 16 83 - 375 248 23
200 - 600 9, 42
75 - 350 11, 61
60 mg 12 10 - 170 50 < 70 34
Miansérine 10 - 60 31
Athymil® 20-70 11, 61
Paroxétine
Déroxat® 10 - 75 11,61
Sertraline 11, 61
Zoloft® 50 - 150
150 - 600 mg 12 240 - 4900 1880 < 1500 57
Trazadone 10 mg/kg 14 138 - 2297 27
Pragmarel® 800 - 1600 9
500 - 2500 11, 61
75 mg ? 11 - 29 47 56
Trimipramine 150 mg ? 28 - 194 141 56
Surmontil® 200 mg 10 T s.d. = 67 277 13
DT s.d. = 51 169
Venlafaxine
Effexor® 100 11
DÉLAI = entre la dernière prise et le prélèvement de sang
T = trimipramine, DT = desméthyltrimipramine, s.d. = écart type, D = doxépine, DD = desméthyldoxépine ;
A = amoxapine, 8-OHA = 8-hydroxyamoxapine.
n'avons pas voulu trancher. Les antidépresseurs commercialisés depuis de nombreuses années ont
été très étudiés et l'on peut fournir une fourchette de concentrations thérapeutiques ; ce n'est pas le
cas pour les molécules apparues récemment.
La nortriptyline n'est plus commercialisée en France car elle n'était pas rentable financièrement pour
les Laboratoires SQUIBB ; l'association nortriptyline + fluphénazine (Motival®) vient d'être retirée
du marché français en 1999 ; mais cet antidépresseur tricyclique reste commercialisé dans de
nombreux pays.
90
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Le tableau VI montre l'action d'un antidépresseur en fonction des concentrations plasmatiques.
91
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Dans le cas où le traitement antidépresseur est d'abord administré par voie injectable en perfusions
IV ou en injections IM et qu'il a montré une efficacité, après deux ou trois semaines, on prend le
relais avec des formes orales de l'antidépresseur. On ajuste alors la posologie de la forme orale pour
obtenir les concentrations plasmatiques observées lors du traitement par voie injectable. Lorsque
l'on n'effectuait pas de dosages on se contentait d'administrer par voie orale une posologie égale au
double de celle qui s'était avérée efficace par voie injectable, ce qui était souvent insuffisant.
Certains auteurs ont établi des corrélations entre les concentrations obtenues après une prise unique
et la posologie permettant d'obtenir des concentrations au plateau comprises dans la fourchette
thérapeutique (22, tableaux VII et VIII).
92
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Tableau IX : Interactions entre antidépresseurs tricycliques
et différents psychotropes (15)
93
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Pour les antidépresseurs à longue demi-vie, comme l'amitriptyline, les concentrations plasmatiques
à l'état d'équilibre sont sensiblement identiques pour une même posologie en trois prises
quotidiennes ou en une unique prise vespérale.
La diminution du nombre de prises permet une meilleure acceptation du traitement par le patient,
d'où une meilleure observance.
En effet le pourcentage de patients qui ne suivent pas fidèlement leur traitement diminue avec le
nombre de prises journalières (5) :
- pour 4 prises journalières, 70 % des patients suivent mal leur traitement,
- pour 3, 60 %,
- pour 2, 20 %,
- pour 1, 7 %.
94
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Au 28e jour, chez les 19 patients avec 75 mg de clomipramine on observait les concentrations
suivantes :
- clomipramine de 13,3 à 147 ng/ml soit de 1 à 10.
- desméthylclomipramine de 13 à 332 ng/ml soit de 1 à 30.
Les auteurs ont mis en évidence, au 28e jour, une relation linéaire négative entre les concentrations
plasmatiques de clomipramine, de desméthylclomipramine et la somme des deux, et l'effet clinique
coté à l'aide de l'échelle de Hamilton. Ces concentrations plasmatiques étaient plus élevées chez les
mauvais répondeurs. La moyenne ( ± 1 écart type) des concentrations obtenues chez les 37 patients
ayant terminé l'étude étaient :
- clomipramine : 121 ± 94 ng/ml
- desméthylclomipramine : 159 ± 100 ng/ml
- la somme des deux : 280 ± 186 ng/ml
Cette étude montre bien la variabilité existant entre les posologies efficaces et entre les
concentrations plasmatiques obtenues avec une même posologie.
95
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Lorsqu'elle est inefficace :
- si la concentration est nulle ou très faible, on doit vérifier l'observance et, si elle est correcte,
augmenter la posologie ;
- si la concentration est dans la zone thérapeutique, ce peut être un cas de résistance à la molécule et
on doit changer d'antidépresseur (seulement après six semaines de traitement, temps nécessaire à
l'obtention d'un effet thérapeutique) ;
- si la concentration est trop élevée, on doit diminuer la posologie.
On doit pratiquer un dosage :
- lors d'un test de prédiction de la posologie ;
- lors d'une inefficacité thérapeutique ou d'une rechute de la dépression sous traitement ;
- lors de l'apparition d'effets secondaires marqués pouvant suggérer un surdosage, par exemple, la
survenue d'une crise comitiale ;
- lors du changement de la voie d'administration, par exemple, lorsque l'on passe de la forme
injectable à la forme orale, de façon à obtenir les mêmes concentrations qui étaient actives par voie
injectable ;
- lors de l'ajustement des traitements chez les sujets âgés ou chez les patients présentant une
pathologie associée telle une insuffisance cardiaque, rénale ou hépatique ;
- lors de la survenue d'une maladie intercurrente, de la prescription de médicaments associés en
cours de traitement, lorsque l'on suspecte un changement d'environnement susceptible d'interférer
avec la biodisponibilité du médicament ou avec l'observance du traitement ;
- lors de prescription de doses très élevées par rapport aux posologies habituelles, afin de garantir la
sécurité du patient ;
- enfin, après arrêt du traitement, si l'on observe une rechute on peut d'emblée prescrire la même
posologie efficace, dans la mesure où les paramètres pharmacocinétiques sont identiques et puis
ajuster la posologie de manière à obtenir les concentrations plasmatiques qui étaient auparavant
efficaces.
96
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
sauf dans le cas de l'halopéridol qui est peu métabolisé. Ces dosages montrent une grande variabilité
interindividuelle des concentrations plasmatiques, surtout lors d'une administration par voie orale.
Chez un même sujet on peut observer lors de traitements de longue durée une auto-induction
enzymatique au niveau hépatique et intestinal qui explique une baisse des concentrations au cours
du temps pour une même posologie.
Cependant les études pharmacocinétiques ont permis de mieux cerner les conditions d'utilisation de
ces médicaments en précisant la demi-vie et les volumes de distribution de chacun d'entre eux.
Mais c'est toujours l'évaluation des résultats cliniques qui guide le traitement.
Bien que les effets endocriniens, neurovégétatifs, anticholinergiques et le pouvoir épileptogène des
neuroleptiques soient dose dépendant, le syndrome malin des neuroleptiques et les agranulocytoses
observées avec la clozapine (Léponex®) peuvent se produire quelles que soient les posologies et les
concentrations plasmatiques.
Signalons que les conditions dans lesquelles les prélèvements ont été effectués sont
malheureusement rarement précisées.
La perphénazine n'est actuellement commercialisée que sous forme à action prolongée (Trilifan®
Retard) .
Les effets secondaires semblent corrélés avec des concentrations élevées (51).
97
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
IV.l.l - Exemple de la clozapine
Dans le cas de traitement par la clozapine les dosages de la molécule-mère et de son principal
métabolite déméthylé, la norclozapine, sont utiles pour ajuster les posologies élevées que
nécessitent certains patients. Les prélèvements pour réaliser ces dosages peuvent être effectués en
même temps que ceux utilisés pour la surveillance hématologique, obligatoire pour ce médicament
qui entraîne une proportion non négligeable d'agranulocytoses.
La fourchette de concentration thérapeutique n'est pas encore bien précisée malgré une utilisation
(discontinue, il est vrai, du fait des agranulocytoses entraînées par la clozapine) depuis plus de 25
ans. La concentration de 350 ng/ml de plasma pour la clozapine semble être la borne basse au-
dessus de laquelle l'activité clinique est bonne (64 % de réponse) (45).
Les dosages de clozapine permettent donc d'augmenter la posologie jusqu'à cette concentration (50).
HASEGAWA et colt. (21) obtiennent pour des concentrations plasmatiques de clozapine de l'ordre
de 350 ng/ml, une concentration en norclozapine de l'ordre de 200 ng/ml.
Bien que l'on suppose que ce métabolite sait le responsable de la survenue de l'agranulocytose,
l'auteur ne met pas en évidence de différence significative de concentration en norclozapine entre
les patients atteints d'agranulocytose par rapport à ceux qui n'en présentent pas.
Le pouvoir épileptogène commence à apparaître avec la clozapine pour des concentrations
plasmatiques comprises dans la fourchette 600 à 1 000 ng/ml.
Nombre de patients 15 13 12 11
Posologie moyenne d'halo-
0 255 130 80
péridol (mg/24h)
Concentration plasmatique
0 188 ± 32 91 ± 14 55 ± 15
d'halopéridol ng/ml
Cotation BPRS 67 ± 3 49 ± 3 45 ± 2 41 ± 3
BPRS = Brief Psychiatric Rating Scale, échelle globale d'appréciation d'un état psychiatrique, au cours des différentes
phases du traitement des épisodes psychotiques aigus (47). Les concentrations plasmatiques d'halopéridol varient
comme la dose administrée dans un rapport de 1 à 3 au cours des trois semaines de traitement.
98
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Cette absence de corrélation entre les effets cliniques et les concentrations circulantes est
probablement due au fait que lorsque les récepteurs sont saturés de neuroleptiques, grâce à des
posologies élevées en début de traitement, des concentrations plasmatiques plus faibles suffisent à
entretenir cette saturation. Ceci est à rapprocher de la constatation, chez certains patients, de
l'activité de faibles doses de neuroleptiques retard (un cinquième de la posologie habituelle). Si ces
traitements à faible dose, que l'on suppose inutiles, sont arrêtés les patients rechutent.
99
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
- concentration 1,5 heures après la prise : 32 ± 13,5 ng/ml
• avec la forme retard :
+ 100 mg de palmitate de pipotiazine, en injection unique, IM (18) :
- pendant les trois premiers jours concentrations basses ou nulles,
- Cmax entre 7 et 9 j ours : 1,70 ± 0, 90 ng/ml
+ 100 mg de palmitate de pipotiazine, tous les mois, en injection IM (4) :
- Cmax au 10e jour : 2,40 ± 0,55 g/ml
e
- C résiduelle au 28 jour : 0,39 ± 0,18 à 1,30 ± 0,35 ng/ml
La figure 3 montre les variations des concentrations plasmatiques obtenues au cours du temps lors
d'un traitement comprenant des injections mensuelles de palmitate de pipotiazine.
CONCENTRATION PLASMATIQUE
100
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Tableau XI : Paramètres pharmacocinétiques des neuroleptiques à action prolongée (55)
Demi-vie de
Fluctuation
libération Temps d'apparition
Neuroleptiques à action Cmax/Cmin
Jours du pic plasmatique
prolongée Administration Jours Intervalle entre 2
Aiguë / Chronique injections
Le penfluridol (Semap®) utilisé par voie orale est administré une fois par semaine car sa demi-vie
est de 130 heures, le pic plasmatique étant obtenu en 24 heures.
Les dosages des concentrations plasmatiques neuroleptiques sont donc réservés à des cas
particuliers comme la prévention des effets secondaires dose dépendants et les situations où la
pharmacocinétique peut être modifiée.
101
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
- à partir de 300 ng/ml, on observera une somnolence, une sédation et une diminution des
performances ;
- entre 300 et 500 ng/ml, le traitement sera actif sur l'anxiété ;
- à partir de 500 ng/ml, les effets secondaires d'ordre neurologique apparaîtront et seront très
nets à partir de 800 ng/ml ;
- entre 900 et 1 000 ng/ml, on observera. des effets secondaires de type vertige, ataxie,
troubles de la mémoire et perturbation de l’activité motrice ;
- au-dessus de 2 500 ng/ml, les crises convulsives réapparaissent ou augmentent.
Il faut noter que la multiplicité des facteurs susceptibles de modifier la pharmacocinétique des
benzodiazépines explique qu'une dose de 10 mg/j de diazépam peut entraîner des concentrations
plasmatiques allant de 270 à 1 380 ng/ml (43).
• Avec le flunitrazépam (Rohypnol®, Narcozep®), entre 6 et 8 ng/ml on aura un effet inducteur du
sommeil et à partir de 18 à 20 ng/ml apparaîtront des troubles de la mémoire.
• Avec le clonazépam (Rivotril®), les concentrations anticonvulsivantes seront comprises entre 20
et 70 ng/ml, les effets secondaires débuteront dès 60 ng/ml, seront maximum à partir de 100 ng/ml
et au-dessus de 180 ng/ml les crises réapparaîtront.
102
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
traitements classiques, ce sont la gabapentine, la lamotrigine et le topiramate (19), mais leurs
conditions d'emploi restent à valider.
Une série de monographies portant sur chacun des antiépileptiques à été publiée par BOUËR et coll.
En 1998 (8).
Concentrations
MÉDICAMENT
thérapeutiques
Phénobarbital Clonazépam
10-30 µg/ml 20-70 ng/ml
Gardénal® Rivotril®
Phénytoïne Clobazam
10-20 µg/ml **
Di-Hydan® Urbanyl®
Carbamazépine Lamotrigine
6-12 µg/m1 1-4 µg/ml
Tégrétol® Lamictal®
Acide valproïque Topiramate
50-100 µg/ml non disponible
Dépakine® Épitomax®
Valpromide Felbanate
* 50-100 µg/ml
Dépamide® Taloxa®
Ethosuximide Vigabatrin
40-100 µg/ml inutile
Zarontin® Sabril®
Primidone Tiagabine
5-12 µg/ml non disponible
Mysoline® Gabitril®
Diazépam Gabapentine
200-600 ng/ml 2-20 µg/ml
Valium® Neurontin®
* Le valpromide se transforme en partie en acide valproïque dont on peut doser les concentrations plasmatiques lors des
traitements. On ne mesure pas les concentrations de valpromide car l'index thérapeutique est élevé.
** Le clobazam est dosé par certains laboratoires qui fournissent leur propre zone de concentrations thérapeutiques.
103
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Il faut noter que le métabolisme de la phénytoïne est saturable, un accroissement minime de la
posologie, alors . que les concentrations plasmatiques se trouvent dans la zone de valeurs
thérapeutiques, entraînera une augmentation brutale de ces concentrations.
Le métabolite 10-11 époxy de la carbamazépine, qui est actif, n'est pas toujours mesuré par les
méthodes immunoenzymatiques.
La borne haute de la zone de concentrations thérapeutiques pour l'acide valproïque est proposée par
certains auteurs à 150 ng/ml, concentration à partir de laquelle débutent les phénomènes de toxicité.
La primidone ou 2-désoxyphénobarbital se transforme en phénobarbital dans la proportion de 15 à
25 %, dont il est important de mesurer conjointement les concentrations lors des traitements .
Le diazépam, comme cela a été dit précédemment, a une action anticonvulsivante pour des
concentrations plasmatiques comprises entre 150 et 250 ng/ml. Dans certains cas il est nécessaire
d'obtenir des concentrations plus élevées de l'ordre de 600 à 1 200 ng/ml. Ces traitements ne
devront pas être poursuivis sur de longues périodes car les effets secondaires gênants apparaissent.
Le phénobarbital et la phénytoïne sont de puissants inducteurs enzymatiques qui vont augmenter le
métabolisme des médicaments avec lesquels ils ont été associés.
Lorsque la carbamazépine et l'acide valproïque sont utilisés en alternative au traitement par le
lithium, dans le traitement préventif des rechutes de la psychose maniaco-dépressive, les
concentrations plasmatiques thérapeutiques sont les mêmes que celles qui sont efficaces lors des
traitements anticonvulsivants.
104
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
- les concentrations plasmatiques sont dans l'intervalle thérapeutique, il faut alors changer
d'antiépileptique.
Lorsque le traitement a été adapté, si le clinicien est certain de la bonne observance du traitement et
que le patient reste sans crises et sans effets indésirables, en particulier s'il est en monothérapie, les
dosages sont inutiles.
Ce sont les éléments cliniques qui font contrôler la concentration plasmatique des médicaments
antiépileptiques et modifier éventuellement le traitement. Si cette concentration est hors des limites
statistiquement établies, mais sans que le patient en souffre, elle ne doit pas avoir d'influence sur la
décision thérapeutique. Il est donc inutile de la mesurer (30}.
VII. CONCLUSION
Dans la surveillance des traitements par les médicaments psychotropes, les dosages de
concentrations circulantes :
- doivent être systématiquement réalisés, dans le cas des traitements par les sels de lithium (traité
dans le cahier de formation n° 9) et par un certain nombre d'anticonvulsivants, car les effets
cliniques ne sont pas apparents, ces traitements ayant une visée préventive ;
- sont très utiles dans le cas des traitements par les antidépresseurs, lorsque les traitements sont
inefficaces ou entraînent des manifestations de toxicité ;
- sont parfois utiles dans le cas des traitements par neuroleptiques lors de l'apparition d'effets
secondaires et lors de l'utilisation de neuroleptiques à action prolongée, lorsqu'ils semblent ne pas
être actifs pendant toute la durée séparant deux injections ;
- ne sont jamais effectués en routine dans les traitements par les benzodiazépines (sauf pour le
clonazépam utilisé en tant qu'anticonvulsivant).
Cependant lors d'expérimentations cliniques ou de travaux de recherche, on peut être amené à
effectuer systématiquement des dosages des médicaments appartenant à toutes les classes de
psychotropes.
Dans les indications précédemment citées, les dosages de médicaments psychotropes permettent
donc d'avoir une posologie adaptée à chaque sujet avec des effets secondaires réduits, une meilleure
observance du traitement et une médicalisation de maladies qui étaient auparavant considérées à la
fois par les patients et les médecins comme en marge de la Médecine.
Ainsi, il en résulte une efficacité accrue des traitements et une meilleure qualité de vie des patients,
donc une diminution importante des coûts financiers, familiaux et socioprofessionnels engendrés
par les affections relevant de ces thérapeutiques.
105
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
INTÉRÊT ET APPLICATIONS
DE LA PHARMACOGÉNÉTIQUE
EN BIOLOGIE CLINIQUE
Ph. BOUCHER, J. GREFFE, J.J. VALLON ✝
I. INTRODUCTION
I.1- Historique
La Pharmacogénétique est née en 1932 ; elle a donc aujourd'hui 68 ans. À l'époque, un chercheur
nommé Snyder décrivait une différence génétiquement déterminée dans le métabolisme de la
phénylthiourée. Dans les années 50 trois découvertes viennent renforcer ce nouveau concept : la
découverte d'un polymorphisme dans le métabolisme de la primaquine lié à une déficience en
glucose-6-phosphate dehydrogénase (G6PD), le métabolisme multimodal de l'isoniazide (INH) et
1a présence dans le plasma d'une cholinestérase atypique à l'origine d'un effet prolongé du
traitement par la succinylcholine. En 1957, Motulsky (36) montra que certains effets secondaires
des médicaments pouvaient être expliqués par des variations enzymatiques génétiquement
déterminées. Le terme de Pharmacogénétique est créé par Vogel en 1959 (48) avec pour définition
« l'étude et le rôle de la génétique dans le métabolisme des médicaments ». En 1962 le premier
article faisant la revue du sujet est publié par Kalow (24). Ce fut la découverte du polymorphisme
d'un anti-hypertenseur : la débrisoquine, qui ouvrit le champ des investigations actuelles (32).
111
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Tableau I : Les principaux polymorphismes enzymatiques identifiables par PCR
Cyclophosphamide
Aldéhyde déhydrogénase (ALDH 1) 18
Ifosfamide
Antidépresseurs tricycliques,
CYP2C19 phénytoïne, warfarine, proguanile, 12
téniposide
Neuroleptiques, antidépresseurs
CYP2D6 tricycliques, 5, 6
antiarythiniques et β bloquants
traitements médicamenteux et d'autre part pour le biologiste dans le cadre de l'identification des
différents allèles.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
Dans certain cas il peut-être intéressant de connaître le polymorphisme génétique de plusieurs
cytochromes simultanément. La plupart des médicaments psychotropes sont transformés par le
CYP2D6 et le CYP2C19. Il est donc important dans ce cas de connaître le génotype métaboliseur
des deux cytochromes. Parfois les activités pharmacologiques de la molécule mère et du métabolite
sont différentes. C'est le cas par exemple de la clomipramine qui est transformé par le CYP2D6 et le
CYP2C19. La clomipramine est un puissant inhibiteur de la recapture de la serotonine tandis que
son métabolite démethylé, la desméthylclomipramine est un puissant inhibiteur de la recapture de la
noradrenaline. L'activité antidépressive peut donc être différente selon si la clomipramine est plus
ou moins rapidement déméthylée.
113
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
facilement éliminé par les urines. Parallèlement aux réactions de phase I, les réactions de phase II
sont capables d'ajouter un groupement sulfate ou glucuronate à un médicament, toujours dans le but
de faciliter son élimination de l'organisme. Ce sont en général les enzymes de phase I qui agissent
en premier. Parfois le métabolisme commence par une conjugaison. Dans certain cas on observe
une compétition entre les deux voies.
La plupart des médicaments utilisés en clinique sont métabolisés par des cytochromes P450
(Tableau II). Parmi les 30 familles de cytochromes actuellement décrites comme impliquées dans le
métabolisme de ligands endogènes ou de xénobiotiques, 3 à 4 seulement sont quantitativement et
qualitativement plus importantes : les CYP3A, CYP2C, CYP2D, et le CYP2E1. Le CYP3A4
métabolise à lui seul environ 60 % des médicaments actuellement sur le marché.
Un polymorphisme génétique a été décrit sur le CYP2C, le CYP2D et le CYP2E 1, mais également
récemment sur le CYP3A (40).
Cytochromes
Substrats
P450
CYP2A6 Nitrosamines
CYP3A3 Aflatoxine
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
III.2- Le Cytochrome P4502D6
L'exemple de variabilité pharmacocénétique le mieux connu actuellement est celui du cytochrome
P4502D6 (CYP2D6) (15). Ce polymorphisme a été mis en évidence par l'utilisation de la
débrisoquine. En réponse à des doses usuelles, certains patients répondaient par des chutes de
tension importantes alors que pour d'autres patients le médicament restait inefficace (22). D'un point
de vue pharmacocinétique, dans la population européenne, le métabolisme de la débrisoquine est de
type multimodal (22) avec des métaboliseurs normaux (EM : extensive metabolizer), des
métaboliseurs lents (PM : poor metabolizer) qui présentent des concentrations plasmatiques élevées,
une demi-vie d'élimination longue et des effets secondaires importants et des métaboliseurs Ultra-
Rapides (UEM : ultra extensive metabolizer) (1) qui présentent des concentrations plasmatiques très
basses et une inefficacité de la thérapeutique.
Le CYP2D6 fait partie des 4 familles de CYP les plus importantes quantitativement et tous les
médicaments métabolisés par ce cytochrome vont présenter une distribution pharmacocinétique
identique à celle de la débrisoquine.
Le CYP2D6 transforme au moins 30 agents thérapeutiques avec essentiellement : les neuroleptiques
et les antidépresseurs tricycliques et d'une façon plus modeste les antiarythmiques et les
bétabloquants (Tableau II).
Le CYP2D6 est localisé au niveau du chromosome 22. Il est hautement polymorphique chez
l'Homme. Environ 50 mutations ont été décrites. Leurs transmissions s'effectuent sur un mode
autosomique récessif. Ces mutations peuvent être de deux types : 1/ le CYP2D6 peut être
entièrement délété ou contenir 1 ou 2 différences, chacune affectant particulièrement l'efficacité de
l'enzyme, 2/ le CYP2D6 peut être dupliqué, il existe alors au moins deux copies du gène. La
répartition des différents génotypes est variable suivant l'ethnie. Elle varie de 1 % à 51 % suivant
l'allèle muté. Dans la population européenne et nord américaine la répartition moyenne est de 11 %
de métaboliseurs lents, 2 à 3 % de métaboliseurs rapides et environ 85 à 90 % de métaboliseurs
normaux.
Les quatre principales mutations sont les mutations A, B, D et L. Les mutations A, B et D sont
associées à un phénotype métaboliseur lent. La mutation D correspond à une délétion totale du gène
et une absence totale d'activité. Les mutations A et B sont des mutations ponctuelles au niveau des
exons 5 et 3 respectivement. La mutation L correspond à une duplication du gène et à un phénotype
rapide. Ces quatre mutations peuvent être mises en évidence par PCR-Polymerase Chain Reaction
(3, 5, 6, 11). Elles représentent à elles seules 95-98 % des mutations sur le CYP2D6.
Les phénotypes d'antidépresseurs tricycliques PM ou UEM sont tous les deux préjudiciables pour
les patients. Pour des doses usuelles, les patients PM ont des taux sériques multipliés par 4 à 5 (31)
augmentant du même coup les effets secondaires : bouche sèche, hypotension, sédation,
cardiotoxicité. Etant donné l'aspect en « cloche » de la courbe effet/dose de ces médicaments, cette
augmentation des effets secondaires est également associée à une inefficacité thérapeutique. Chez
ces patients il est donc nécessaire de diminuer la dose. De la même façon, l'administration
d'antidépresseurs tricycliques chez des patients UEM, se traduit par une inefficacité thérapeutique.
Cette fois, des doses plus importantes sont nécessaires. Cette variabilité entre individus complique
la démarche thérapeutique du clinicien qui souhaite évidemment un maximum d'efficacité dans un
mini-
115
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
mum de temps. Ceci est particulièrement vrai pour les médicaments de la classe des neuroleptiques
ou des antidépresseurs pour lesquelles l'efficacité thérapeutique en temps normal se manifeste
toujours après un délai de plusieurs jours. La connaissance du génotype métaboliseur va donc
permettre d'adapter la posologie au patient dans le but d'obtenir une efficacité thérapeutique
optimum. Cette connaissance du génotype métaboliseur n'est pas négligeable dans la mesure ou au
moins 1 patient sur 10 va être exposé à un risque d'échec thérapeutique simplement à cause d'une
posologie mal adaptée.
116
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
lase, un marqueur de l'activité du CYP3A4. Les niveaux d'activité ont montré des variations très
importantes suggérant la présence d'un polymorphisme génétique. Les techniques de PCR et le
séquençage du gène ont permis l'identification et la localisation de la mutation. Cette mutation
perturbe la liaison des facteurs de transcription avec la région promotrice de gène modifiant ainsi
son expression et sa régulation.
Cette première mise en évidence d'un polymorphisme génétique sur le CYP3A4 est très importante.
Beaucoup de molécules utilisées en thérapeutique sont métabolisées par ce cytochrome et la
connaissance des différents allèles mutés aura un impact clinique et biologique majeur sur la façon
de gérer les traitements. Reste à déterminer la présence d'autres mutations éventuelles et surtout
leurs fréquences dans les différentes populations.
117
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
d'une mutation au niveau du codon 974 (acide aspartique/valine). La présence de cette mutation
peut-être détectée par PCR (42). Son incidence dans la population est probablement très faible (42).
La thiopurine S-méthyltransférase (TPMT., EC 2.1.1.67) est une enzyme cytosolique qui catalyse la
S-méthylation de composés aromatiques et hétérocycliques soufrés tels que la 6-mercaptopurine, la
thiopurine et l'azathioprine. La TPMT présente un polymorphisme génétique très marqué (51). 89 %
de la population caucasienne a une activité catalytique normale, environ 11 % une activité
catalytique diminuée et 0,3 % une TPMT totale inactive (33). Les populations orientales font
cependant exception à la règle avec une distribution de type gaussien et absence de sous groupe à
activité TPMT faible ou nul (23). Cette enzyme et son polymorphisme ont fait l'objet d'une activité
de recherche intense étant donné le rôle critique joué par la TPMT dans le métabolisme de la
mercaptopurine, de l'azathioprine et de la 6-thioguanine et le risque potentiellement accru de
toxicité médullaire et d'aplasie chez les patients à activité TPMT déficiente traités par des doses
usuelles de ces médicaments (28, 33, 44).
L'azathioprine (AZA) est un immunosuppresseur majeur qui, in vivo, est métabolisé en
6-mercaptopurine (39). La 6-mercaptopurine (MP) et la 6-thioguanine (TG) sont utilisées dans le
traitement des leucémies aigües lymphoblastiques (LAL) chez l'enfant et chez l'adulte. Ces
prodrogues n'ont pas d'activités intrinsèques elles nécessitent d'être métabolisées en thiopurines
nucléotides (TGN) pour exercer leur activité cytotoxique. Le principal mécanisme à l'origine de leur
toxicité médullaire est habituellement considéré comme l'incorporation des 6-thioguanines ribo et
désoxyribo-nucléotides dans l'ARN et l'ADN génomique (10, 47). Les études cliniques chez le
transplanté traité par l'AZA (44) ou chez des enfants qui présentaient une leucémie aigüe
lymphoblastique et qui étaient traités par la MP ont montré une corrélation inverse entre l'activité
TPMT érythrocytaire et la concentration érythrocytaire en TGN avec, pour l'activité TPMT la plus
faible, la toxicité la plus élevée, probablement parce que plus de MP ou d'AZA est disponible pour
être transformé en TGN (28; 30, 33).
L'AZA, la MP et la TG sont métabolisées par trois voies métaboliques concurrentes. La voie
principale de transformation est celle de l'hypoxanthine-guanine phosphoribosyltransférase
(HGPRT, EC 2.4.2.8) qui métabolise AZA, MP et TG en 6-thioguanines nucléotides cytotoxiques.
AZA, MP et TG sont également transformées par la TPMT en produits inactifs. La xanthine
oxydase (XO, EC 1.1.3.22) transforme également AZA, MP et TG en produits inactifs (41, 52). La
xanthine oxydase étant absente du tissu hématopoïétique humain (52), si la TPMT est peu active ou
inactive, l'essentiel de la transformation sera effectué par la voie de l'HGPRT augmentant ainsi le
risque de toxicité médullaire et d'aplasie.
La TPMT a été clonée (21, 27). Le gène qui code pour l'enzyme active est constitué de 10 exons et
a été localisé sur le chromosome 6p22.3 (45). Huit variants allèliques ont été iden-
118
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
tifiés (38, 45). Tous sont associés à une diminution de l'activité catalytique de la TPMT et à un
risque accru de myélotoxicité. Parmi ces huit variants allèliques, quatre (TPMT*2, TPMT*3A,
TPMT*3B, TPMT*3C) représentent à eux seul 75-80 % des mutations (25, 37). Le premier allèle
décrit, l'allèle TPMT*2 est présent chez environ 0.3 % de la population caucasienne. Ce type de
mutation, malgré sa fréquence faible, est le plus souvent associé à des aplasies gravissimes le plus
souvent mortelles (25, 33). Les autres allèles, plus fréquents (environ 11 % de la population
Caucasienne), sont associés à des aplasies plus modérées mais qui nécessitent le plus souvent l'arrêt
du traitement. Ces allèles sont en fait une combinaison de deux mutations en position 460 (G460-A)
et 719 (A719-G). La présence de l'une, l'autre, ou les deux mutations est donc à l'origine de 3 allèles
distincts TPMT*3A (G460/A et A719/G), TPMT*3B (G460/A), TPMT*3C (A719/G) (40, 42) .
Des techniques de PCR ont été mises au point pour la recherche et la mise en évidence, en routine, à
partir d'une simple prise de sang, des mutations TPMT*2 et TPMT*3 au niveau de l'ADN
génomique (26). Enfin quatre derniers variants (TPMT*3D, TPMT*4, TPMT*5, TMPT*6) ont été
isolés récemment par séquençage (37, 38).
Etant donné l'impact clinique de la présence de ces allèles même à l'état hétérozygote il est
nécessaire en pratique de rechercher le maximum de mutations. La mesure de l'activité catalytique
de la TPMT dans les globules rouges était jusqu'à présent la méthode standard de détermination de
l'activité phénotypique de la TPMT. Cette technique encore largement utilisée présente l'avantage
de tester directement l'activité phénotypique de l'enzyme. Par contre ce test étant effectué à partir
des globules rouges il n'est pas envisageable chez des patients polytransfusés comme c'est souvent
le cas en transplantation. La PCR présente l'avantage de connaître le génotype métaboliseur du
patient avant d'initier la thérapeutique. Cependant tous les allèles ne sont pas pour l'instant
directement et rapidement identifiables par PCR. Il est difficile de faire un choix, dans le cas
particulier de la TPMT, entre la détermination phénotypique à partir des globules rouges ou
génotypique à partir d'ADN génomique. La réponse la mieux adaptée sera probablement l'approche
génotypique avec la connaissance des différentes mutations et le développement des techniques de
biologie moléculaire adaptées à l'identification rapide des mutations génomiques.
La N-Acétyltransférase 2 (NAT 2) fait partie des premiers polymorphismes génétiques décrits dans
le domaine des enzymes transformant les médicaments (49). Ce polymorphisme est responsable
d'une variabilité importante dans les processus d'acétylation de nombreux médicaments dont le plus
étudié est l'agent antituberculeux Isoniazide (INH). Un déficit en NAT 2 est trouvé dans plus de
50 % de la population caucasienne. Les individus sont alors classés en métaboliseurs lents, rapides
ou occasionnellement métaboliseurs intermédiaires. Arbitrairement les individus étaient alors
classés en homozygote pour le type sauvage, homozygote pour le type muté et hétérozygotes. Ce
polymorphisme est également responsable de la toxicité de molécules utilisées en chimiothérapie
anticancéreuse. L'amonafide est un agent intercalant utilisé dans les cancers du sein et de la pros-
119
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
tate qui forme un dérivé actif, le N-acétyl amonafide, dans une réaction catalysée par NAT2. Les
récents progrès effectués dans la recherche de mutations sur le gène NAT2 ont permis l'isolement
de 8 allèles distincts dans les populations caucasienne et asiatique. Ils peuvent tous être responsable
d'un polymorphisme pour le métabolisme de l'amonafide. Deux d'entre eux sont responsables du
phénotype métaboliseur rapide, les autres sont responsables du phénotype métaboliseur lent (16).
Ces allèles résultent de la combinaison de 6 mutations ponctuelles en positions 282, 341, 481, 590,
803, 857. Tous ces allèles peuvent être diagnostiqués par PCR (2, 20, 43).
VII. CONCLUSIONS
Le principal problème en Pharmacologie est de prévoir la réponse au traitement en terme de toxicité
et d'efficacité thérapeutique. Ce problème est particulièrement aigu lorsque les agents utilisés sont à
fenêtre thérapeutique étroite ou particulièrement toxiques. L'optimisation de la prescription par la
pharmacogénétique présente donc un intérêt majeur en terme de pharmacovigilance et de
toxicologie préventive. La pharmacogénétique concerne aujourd'hui de plus en plus de molécules et
de plus en plus de mutations sont isolées. Le but étant, in fine, de connaître la carte génétique du
patient avant d'initier la thérapeutique autorisant ainsi une sorte de prescription personnalisée. Ce
but n'est pas si éloigné de nous pour deux raisons : (1) le nombre d'enzymes concernés reste limité.
On estime en effet qu'environ 6 à 8 cytochromes métabolisent à eux seuls pratiquement la totalité
des médicaments ; (2) la diversité et la multiplicité des mutations n'est pas non plus, et loin de là, un
problème insoluble. Aujourd'hui l'automatisation des techniques et l'arrivée de nouvelles
technologies comme celle des « Biopuces » va autoriser le diagnostic rapide et de masse de
plusieurs mutations en même temps. De telles technologies sont déjà disponibles sur le marché et
directement appliquées à la pharmacogénétique.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
VANCOMYCINE
R. MELEY
I. INTRODUCTION
La vancomycine est un antibiotique naturel appartenant à la famille des glycopeptides qui comprend
des médicaments d'usage exclusivement hospitalier.
Compte tenu de son excellente activité sur les staphylocoques méticillino résistants, l'utilisation de
la vancomycine s'est largement développée ces dernières années.
I.2.1- Absorption
La vancomycine n'est pratiquement pas absorbée après administration orale (< 5 %), si la muqueuse
digestive est saine. Cette voie sera néanmoins intéressante pour le traitement local des entérocolites
pseudomembraneuses à Clostridium difficile, secondaires à l'emploi d'antibiotiques à large spectre,
et à la décontamination microbienne du tube digestif. Certains auteurs ont rapporté une résorption
systémique notable après administration orale chez des patients présentant une colite
pseudomembraneuse ou une insuffisance rénale sévère
La vancomycine est administrée uniquement en perfusion IV.
125
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
La demi-vie moyenne de la vancomycine est de 6 heures.
La pharmacocinétique de la vancomycine est linéaire aux doses habituellement utilisées en
thérapeutique et la concentration maximale obtenue est fonction de la dose et de la durée
d'administration.
La liaison aux protéines plasmatiques est diversement appréciée selon les études. Elle varie entre 30
et 60 %. Elle s'effectue surtout sur l'albumine.
La vancomycine se distribue rapidement dans les tissus mous ce qui permet d'obtenir des
concentrations élevées dans le foie, les reins, la rate, le poumon et le tissu cardiaque. Des
concentrations thérapeutiques supérieures à 2,5 mg/l sont retrouvées dans les liquides pleuraux,
péricardiques, péritonéaux, d'ascites et synoviaux.
Chez les patients présentant des fonctions rénales normales, les concentrations sont plus élevées
après administration répétée suggérant qu'une accumulation de vancomycine puisse survenir dans
ces liquides au cours d'un traitement prolongé.
Par contre, la diffusion est mauvaise dans les tissus graisseux, le tissu osseux et dans le liquide
céphalo-rachidien (LCR) lorsque les méninges sont saines. La pénétration de la vancomycine dans
le LCR est augmentée lorsque les méninges sont inflammatoires mais sujette à de grandes variations
individuelles (elle varie de 7 à 20 % si les méninges sont inflammatoires) (14). L'administration par
voie intra-rachidienne peut être utilisée lorsque le pronostic vital est en jeu.
Enfin, la diffusion est pratiquement négligeable dans la bile et l'humeur aqueuse (1).
Des concentrations thérapeutiques ont été obtenues dans le liquide de dialyse péritonéale, après
injection intraveineuse, mais avec une très grande variabilité interindividuelle pouvant s'expliquer
par l'état infectieux et la susceptibilité individuelle.
a) Âge (8)
La clairance de la vancomycine varie de manière importante avec l'âge. Les enfants éliminent la
vancomycine deux fois plus vite que les adultes. Chez le sujet âgé, on constate une diminution de la
clairance de la vancomycine et de la demi-vie d'élimination.
b) L'obèse (1,8)
Chez l'obèse, la demi-vie d'élimination est plus rapide. La posologie doit être adaptée, notamment
en diminuant l'intervalle entre les prises.
126
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
c) L'insuffisant rénal ( 8 )
La vancomycine étant éliminée essentiellement par voie rénale, la clairance diminue et la demi-vie
s'allonge en cas d'insuffisance rénale. Au stade d'insuffisance rénale terminale, la demi-vie
d'élimination peut atteindre des valeurs de 8-9 jours. Les dosages sériques journaliers sont
nécessaires pour permettre l'adaptation posologique, soit en diminuant la dose, soit en espaçant les
prises.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
• Van B = Résistance chromosomique modérée ou de haut niveau à la vancomycine (teïcoplanine
sensible) ;
• Van C = Résistance chromosomique de bas niveau à la vancomycine (teïcoplanine sensible).
Le taux de portage asymptomatique d'entérocoques résistants à la vancomycine (ERV) à partir de
coprocultures systématiques a été estimé actuellement à 17 % au sein de la population générale (5).
L'origine de cette contamination est alimentaire, l'isolement d'ERV chez les animaux d'élevage et
dans les viandes crues est un argument fort en faveur de cette hypothèse (12).
Malgré la faible incidence actuelle dans les hôpitaux français des entérocoques résistants à la
vancomycine, une évolution vers une diffusion épidémique des souches constitue un risque majeur
de santé publique.
I.3.3- Indications
Réservée à l'usage hospitalier, la vancomycine est le traitement de choix des infections sévères à
germes à Gram positif multi-résistants (Staphylocoques et en particulier Staphylococcus aureus
méti R, Entérocoques et Streptocoques bêtalactamines résistants, Corynébactéries) et le traitement
des infections à germes sensibles chez les patients allergiques aux bêtalactamines.
L'utilisation en antibioprophylaxie est possible comme recours en cas d'allergie aux bêtalactamines
lorsqu'une action sur les staphylocoques est nécessaire.
La vancomycine est un traitement possible par voie orale, bien que non conseillé actuellement en
première intention, de la colite pseudomembraneuse à Clostridium difficile.
I. 3.4- Contre-indications
Elles concernent essentiellement les sujets aux antécédents d'allergie aux glycopeptides.
a) Une néphrotoxicité
Rapportés dans de nombreux travaux depuis la première utilisation, il semble de plus en plus que
les problèmes de néphrotoxicité étaient liés au degré de purification de la molécule.
La néphrotoxicité n'apparaît que chez 5 à 10 % des patients (8) et est toujours réversible. Elle peut
être prévenue en surveillant la créatinine et en réalisant une adaptation posologique.
Par contre, l'association de la vancomycine à un aminoside entraîne une augmentation significative
de la néphrotoxicité.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
b) Une ototoxicité
L'ototoxicité est rare en l'absence de facteurs de risques surajoutés (< 2 %) (1, 8).
II.1- Prélèvement
Le prélèvement est réalisé sur tube sec standard. Une faible quantité de sang suffit pour le dosage.
La décantation du sérum doit être rapide pour éviter la dégradation de la vancomycine en CDP-1
(vancomycin crystallin dégradation product). Le tube peut être conservé quelques heures à 4°C
(< 4 h), au-delà, il doit être congelé. Le dosage peut être également réalisé sur plasma EDTA ou
hépariné en fonction des techniques. A noter une instabilité de la vancomycine signalée en présence
d'héparine (6).
Le dosage peut être réalisé sur d'autres liquides biologiques et sans précaution de prélèvement, si ce
n'est celle de la bonne conservation (à 4°C quelques heures, sinon congelé).
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
La détermination de la concentration résiduelle se fait classiquement à partir d'un prélèvement
sanguin réalisé dans la demi-heure qui précède l'administration de la dose suivante.
La détermination du pic se fait habituellement en réalisant un prélèvement sanguin entre 45 et 60
minutes après la fin de la perfusion. Les heures de prélèvement doivent être scrupuleusement
respectées compte tenu de l'importante phase de distribution de la vancomycine : les concentrations
diminuent de moitié au cours de la première heure après la fin de la perfusion. Les modalités en cas
de perfusion continue sont envisagées plus loin.
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Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
III.3- Méthodes immunologiques
131
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
celle-ci est ainsi inversement proportionnelle à la concentration de vancomycine dans l'échantillon.
Les techniques les plus prisées sont la technique en polarisation de fluorescence sur TDX et les
techniques EMIT.
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Résultats du contrôle de qualité national (sérum M3 et M4)
Sérum M3 Sérum M4
Popularité
Code Nombre Taux bas Taux haut
%
cv% cv%
Technique en polarisation de
IJ 165 63.5 8.8 8.6
fluorescence
Technique
immunoenzymologique Lecture DA 22 8.4 8.2 9.3
fluorescence
Chimiluminescence SI 8 3.1 - -
Autre XX 5 1.9 - -
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Des résultats plus élevés peuvent être pratiqués chez les grands brûlés et les patients atteints
d'infection grave (4)
Taux résiduel : 10 à 15 mg/l
Pic : 40 à 50 mg/l
Enfin, le taux résiduel peut être personnalisé en fonction du germe isolé : ainsi, pour être actif en
permanence sur le germe responsable d'une infection, le taux résiduel doit être d'au moins 4 fois la
CMI du germe. Par exemple, si un Staphylococcus aureus a une CMI de l'ordre de 2 mg/l, le taux
résiduel à atteindre devrait être de 8 mg/l. Chez les patients avec des infections sévères, on peut
préconiser jusqu'à 6 à 8 fois la CMI du germe, soit 10 à 15 mg/l au taux résiduel.
VII. CONCLUSION
La vancomycine est un médicament hospitalier incontournable, de même que la surveillance
biologique de son utilisation, compte tenu des effets secondaires importants et de la sévérité des
infections traitées par cet antibiotique.
Je remercie Monique MANCHON, Denis GRAFMEYER et Florence MARCON pour leur aide à la
réalisation de cet article.
134
Cahier de Formation - Dosage des médicaments – Tome II - 2000
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EGOPRIM
30/32 Rue du Couëdic – 75014 Paris
Janvier 2000
Dépôt légal janvier 2000
ISNN : 1293-2892
ISBN : 2-913633-26-9
CA H I E R D E
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N° 18 : HÉMOGLOBINES GLYQUÉES N° 19 : VAGINITES ET VAGINOSES
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N° 19 : DOSAGE DES MÉDICAMENTS
N° 18 : TOME 1 N° 21 : VIRUS DES HÉPATITES
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N° 18 : CAS ILLUSTRÉS C (VHC), AUTRES
N° 11 : AMIBES ET FLAGELLÉS N° 22 : SYNDROME
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