Water">
A Méthode Rationnelle Généralisée: S. Bennis Et E. Crobeddu
A Méthode Rationnelle Généralisée: S. Bennis Et E. Crobeddu
A Méthode Rationnelle Généralisée: S. Bennis Et E. Crobeddu
S. Bennis* et E. Crobeddu
Résumé
L’objectif de cet article est de présenter une généralisation de la méthode
rationnelle pour la transformer en véritable modèle de simulation des débits de
ruissellement. La nouvelle formulation prend explicitement en considération
d’une manière séparée les contributions des surfaces perméables et
imperméables. Les variations temporelles des intensités de pluie d’infiltration et
de rétention sont aussi prises en considération. On propose par ailleurs une
démarche méthodologique structurée pour les étalonnages successifs des
divers paramètres en jeu à l’aide d’événements pluviométriques ciblés. Les
résultats fournis par la méthode rationnelle généralisée ont été comparés
d’une part aux valeurs mesurées et d’autre part aux résultats obtenus à partir
du modèle du réservoir non linéaire. Les critères de performance utilisés
montrent clairement que la méthode proposée reproduit fidèlement les valeurs
mesurées et donne des résultats similaires sinon meilleurs que le modèle du
réservoir non linéaire aussi bien dans les phases de l’étalonnage que de la
validation des modèles. Par ailleurs, tous les paramètres utilisés dans la
méthode rationnelle généralisée sont physiques et faciles à étalonner.
C: coefficient de ruissellement
= (2)
+
En supposant qu’il y a une relation linéaire entre le temps écoulé depuis le début
de la pluie et la surface contributive cumulative du bassin, l’hydrogramme
correspondant à une pluie de durée tc est donné par la forme (2) de la figure (1).
Lorsque la durée de la pluie est inférieure ou supérieure au temps de
concentration tc l’hydrogramme de débit correspondant est donné respectivement
par la forme (1) ou (3).
∆
+ ∆ = (3)
= (4)
+
où d, e et f sont des constantes à déterminer.
Bien que la relation (4) ait donné satisfaction dans certaines applications (Fair
et al., 1971) les constantes d, e et f varient toutefois sensiblement d’un
événement à l’autre (Smith et al., 1984).
L’approche préconisée dans le présent travail consiste à considérer le débit de
pointe Qp comme la somme de deux composantes :
= + − [ − ] (5)
−
= ∞ + − ∞ (6)
= − + − − − (7)
La valeur typique de la perte cumulative par dépression dp1 est 2 mm alors que
dp2 varie entre 5 et 12 mm (Bennis, 2003). On montrera au moment de
l’étalonnage des modèles que la valeur de dp1 contrôle directement le début du
ruissellement. Soulignons que la perte par dépression doit être exprimée sous
forme d’intensité pour assurer l’homogénéité de l’équation (7).
Le modèle du réservoir non linéaire est très utilisé lorsqu’on fait appel à
l’informatique pour simuler le ruissellement en milieu urbain. C’est pour cette
raison que nous l’utilisons comme modèle de référence pour évaluer la
performance du modèle proposé. Nous avons incorporé le modèle du réservoir
non linéaire dans le logiciel PRÉVAL au même titre qu’il est utilisé dans le
modèle SWMM (Huber et al., 1988). Le ruissellement sur un bassin est
modélisé par un réservoir schématisé par la Figure (3).
Figure 3 : Schéma du réservoir non linéaire
Le débit de sortie Q (figure 2) est donné par l’équation de Manning écrite sous
la forme suivante :
= − (9)
W = 2l
Figure 4 : Schématisation du bassin de drainage
= ∗− − (10)
−
= ∗− + − − (11)
∆
Σ
= − =
=
(12)
Σ=
(13)
Σ ∆
= =
(14)
Σ
=
∆
Enfin, pour la gestion en temps réel, le synchronisme entre les débits simulés
et les débits réels est d'
une très grande importance. Toutes les stratégies de
dérivation des flux reposent sur les temps de propagation des différents flux
sur les bassins versants et dans le réseau de drainage. On peut donc aussi
définir un critère de performance en relation avec le temps d'
occurrence des
débits de pointe, soit :
6. PROCÉDURE D’ÉTALONNAGE
dp1 = 2 mm si S 1,5%
dp1 = 0,5 + (3 – S) si 1,5% S 3%
dp1 = 0,5 mm si S > 3%
En absence de données sur la pente, on peut considérer une valeur initiale par
défaut dp1 = 2 mm lors du processus d’étalonnage.
6.2 Étalonnage de Tc et W
Plusieurs paramètres contrôlent l’amplitude du débit de pointe et le temps de
montée de l’hydrogramme simulé par la méthode du réservoir non linéaire. Ces
paramètres sont, les coefficients de Manning des surfaces perméables et
imperméables, les pentes du terrain et des conduites et la largeur du bassin.
En pratique, pour réduire l’écart entre les débits simulés et mesurés, on modifie
seulement la largeur W du bassin en considérant que les valeurs supposées
pour les autres paramètres sont proches de leur valeur physique réelle.
L’augmentation de la largeur W du bassin amplifie l’amplitude du débit de
pointe et fait diminuer le temps de transit sur la surface du bassin en réduisant
par le fait même le temps de montée de l’hydrogramme simulé. La diminution
de W produit l’effet inverse.
6.4 Validation
Lorsqu’on fait l’étalonnage de modèles, il faut toujours séparer les événements
pluviomètriques disponibles en deux blocs distincts : le premier sert à étalonner
les paramètres du modèle. Le second sert exclusivement à valider le modèle
étalonné. Il est fortement recommandé de faire en sorte que les deux blocs
contiennent des événements de fortes et de faibles intensités.
7. APPLICATION
7.1 Site de l’étude
À l'
exutoire, ce bassin versant totalise une superficie de 177 hectares, dont des
surfaces perméables et des surfaces imperméables directement ou
indirectement drainées.
• l'
événement du 30 septembre 1999;
• l’événement du 13 octobre 1999;
• l’événement du 16 août 2000;
• l'
événement du 23 août 2000;
• l’événement du 22 juin 2001.
& '
& '
& '
& '
& '
Tableau 1 : Caractéristiques des événements pluvieux échantillonnés
1,8 0
1,6 Précipitation 10
1,4 20
Débit mesuré
1
Modèle du réservoir 50
0,8 non linéaire
60
0,6
70
0,4 80
0,2 90
0 100
4:00 5:15 6:30 7:45 9:00 10:15 11:30 12:45
Tem ps (h:m n)
1,8 0
1,6 10
Précipitation
1,4 20
Précipitation (m m/h)
Débit mesuré
30
1,2
Débit (m 3/s)
Méthode rationnelle 40
1 généralisée
50
0,8 Modèle du réservoir
non linéaire 60
0,6
70
0,4 80
0,2 90
0 100
4:00 5:15 6:30 7:45 9:00 10:15 11:30 12:45
Temps (h:m n)
1,8 0
1,6 Précipitation 10
1,4 20
Débit mesuré
Précipitation (m m/h)
30
1,2
Débit (m 3/s)
Méthode rationnelle 40
1 généralisée
Modèle du réservoir 50
0,8 non linéaire 60
0,6
70
0,4 80
0,2 90
0 100
4:00 5:15 6:30 7:45 9:00 10:15 11:30 12:45
Temps (h:m n)
7.2.3 Étalonnage de W et Tc
La seconde étape dans le processus d’étalonnage consiste à modifier le temps
de concentration pour la méthode rationnelle et la largeur du bassin pour la
méthode du réservoir non linéaire afin d’ajuster l’amplitude et le temps
d’occurrence du débit de pointe.
Comme le débit de pointe simulé par les deux méthodes est plus faible et
survient plus tard que le débit mesuré, il faut diminuer le temps de
concentration pour la méthode rationnelle et augmenter la largeur du bassin W
pour le modèle du réservoir non linéaire. Le tableau 4 et la figure 8 montrent
les résultats de la simulation quand le temps de concentration a été ramené de
37 à 32 minutes et la largeur du bassin portée de 1330 à 2200 m.
1,8 0
1,6 Précipitation 10
1,4 20
Débit mesuré
Précipitation (m m/h)
30
1,2
Débit (m 3/s)
Méthode rationnelle 40
1
généralisée
50
0,8 Modèle du réservoir
non linéaire 60
0,6
70
0,4 80
0,2 90
0 100
4:00 5:15 6:30 7:45 9:00 10:15 11:30 12:45
Tem ps (h:m n)
-" * -∞ * . *
7 0
6 Précipitation
50
Débit mesuré
Précipitation (m m /h)
5
Débit (m 3/s)
2
200
1
0 250
1:25 1:50 2:15 2:40 3:05
Tem ps (h:mn)
7 0
6 Précipitation
50
Débit Mesuré
Précipitation (mm /h)
5
Débit (m3/s)
0 250
1:25 1:50 2:15 2:40 3:05
Temps (h/m n)
'( ) * # + , #
8. Conclusion
L’objectif de ce travail était la généralisation de la méthode rationnelle pour
combler ses lacunes et la transformer en véritable modèle de simulation des
débits. La nouvelle formulation prend en considération d’une manière explicite
les contributions des surfaces perméables et imperméables, la variation
temporelle de la pluie et les pertes par infiltration et rétention initiale.
Caquot, A, (1941). Écoulement des eaux pluviales, Compte rendu de l’Académie des
sciences de Paris du 20 octobre 1941.
Fair, G.M., J.C. Geyer and D.A. Okun. (1971). Elements of Water Supply and
Wastewater Disposal. 2ed. John Wiley & Sons, Inc. New York. p. 273.
Guo, James C.Y. (2001). Rational Hydrograph Method for Small Urban Watersheds,
Journal of Hydrologic Engineering. July-August pp. 352-356.
Huber, W.C. and R.E. Dickinson. 1988. Storm Water Management Model : User’s
manuel. Version 4. University of Florida. Gainesville, Florida.
Kuichling, G. (1889). The relation between the rainfall and the discharge of sewers in
populous districts. ASCE transactions. Vol. 120. p. 1-56.
Lloyd-Davies, D.E. (1906). The Elimination of Stormwater from Sewerage Systems,
Proceeding of Institution of Civil Engineers. vol 164. pp. 41-67.
Mulvaney, T.J. (1851). On the use of self-registering rain and flood gauges in making
observation of the relation of rainfall and floods discharges in a given catchment.
Proceedings of the Civil Engineers of Ireland. 4. pp. 18-31.
Ogden, F.l. and D.R. Dawdy. (2003). Peak discharge scaling in small Hortonian
watersheds. Jour of Hydrologic Engineering. ASCE. Vol. 8, No. 2.
Sangal, S.K. and R.S. Benema. (1994). “A methodology for calibrating SWMM
Models”. Currents practices in modelling the management of stormwater impacts.
Editer by William James.
Schaake, J.C. (1970). Synthesis of the inlet hydrograph. Tech. Rep. No. 3. Johns
Hopkins Storm Drainage Research Project. Beltimore, Md.
Smith, Alan. A. and Lee Ken-Beck. (1984). The rational method revisited. Can. J. Civ.
Eng. Vol. 11, pp. 854-862.