CEREMA-joints de Chaussee PDF
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Collection | Références
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Guide méthodologique
Joints de chaussée des ponts routes
Conception, exécution et maintenance
Relecteurs :
• Francis BEAUVALLET (Cofiroute)
• Azouz BENNOUI (Systra)
• Pierre CORFDIR (DIR Est/SOA)
• Hervé GUERARD (Vinci Autoroute)
• Philippe JANDIN (Cerema - Infrastructures de transport et matériaux)
• Laurent LLOP (Cerema - Infrastructures de transport et matériaux)
• Jean-Loup MICHEL (Cerema - Normandie-Centre)
• Davy PRYBYLA (Cerema - Est)
• Pierre ROENELLE (Cerema - Centre-Est)
• Jean-Marc TARRIEU (Cerema - Infrastructures de transport et matériaux)
• Pierre-Jean VABRE (DIR Ouest/PGOA)
Coordination :
• Jérôme MICHEL (Cerema - Infrastructures de transport et matériaux)
Avant-propos7
Chapitre 1 - Généralités 9
1.1 - Nécessité ou non d’un joint de chaussée 9
1.1.1 - Les ouvrages concernés 9
1.1.2 - Dispositions en l’absence de joint de chaussée 11
1.1.3 - Le cas du joint longitudinal 11
1.2 - Constitution d’un joint de chaussée 12
1.3 - Panoplie des joints 12
1.3.1 - Historique 12
1.3.2 - Les différents modèles de joints 13
1.4 - Documents de référence et contexte réglementaire 22
1.4.1 - Avis techniques 22
1.4.2 - Déclaration des performances et marquage CE 23
1.4.3 - Contenu de l’ETAG 032 24
1.4.4 - Lien avec les Eurocodes et normes européennes 25
3
Sommaire
2.5 - T raitement des autres éléments de l’ouvrage au droit du joint de chaussée 47
2.6 - Cas du joint longitudinal 48
2.6.1 - Généralités 48
2.6.2 - Caractéristiques attendues d’un joint longitudinal 49
2.6.3 - Position du joint dans le profil en travers 50
2.6.4 - Les solutions techniques envisageables 51
2.6.5 - Conclusion 52
Annexes 122
5
Sommaire
Avant-propos
Objet de ce document
Ce guide se propose de donner un ensemble cohérent d’informations portant sur les dispositifs de joints de chaussée
et de trottoir et l’aménagement des abouts d’ouvrages.
À ce titre, il comporte :
• une présentation générale du rôle d’un joint de chaussée et de l’intérêt de l’aménagement des abouts, des types
de joints, et du contexte réglementaire ;
• certains aspects particuliers de cet équipement ;
• les éléments du choix d’un joint en fonction des différents paramètres influant sur les mouvements de la structure,
et les critères de sélection des modèles ;
• la description des principales méthodes de pose.
Le présent document a en outre pour but de fournir aux projeteurs, aux maîtres d’œuvre, aux gestionnaires et inspecteurs
d’ouvrages des éléments d’appréciation sur les différentes opérations suivantes :
• choix du ou des dispositifs ou des dispositions permettant d’équiper l’about d’un ouvrage en fonction des données
qui lui sont propres ;
• préparation du dossier de consultation et analyse des offres ;
• suivi et contrôle de la mise en œuvre ;
• visite, actions d’entretien et de réparation ;
• contenu du dossier de récolement ou du dossier des ouvrages exécutés.
Il existe par ailleurs un certain nombre de documents traitant des joints de chaussée, tels que les avis techniques et
d’autres guides techniques (voir en annexe bibliographique la liste complète).
Avant-propos 7
Un élément stratégique
Le joint est un élément exposé aux agressions de la circulation et de l’environnement. Il est soumis à l’usure et
nécessite des interventions périodiques avec des conséquences sur l’exploitation de l’ouvrage, notamment un coût
d’entretien élevé lié aux interventions avec coupure de voies. Il convient de limiter au maximum ces incidences par
de bonnes règles de conception et de mise en œuvre.
Attention, un joint oublié, ou improvisé, ou mis en œuvre d’une façon imprécise, risque :
• d’être inconfortable pour l’usager ;
• de ne pas résister aux sollicitations qu’il subit ;
• d’entraîner des dégradations sur les parties d’ouvrage situées en extrémité (sommiers de culées, abouts de tablier
en particulier en présence de précontrainte, appareils d’appuis…) avec des conséquences à terme sur la résistance
de la structure et la sécurité des usagers ;
• de coûter finalement très cher.
Il faut donc :
• y penser à temps : le choisir et le dimensionner dès la conception de l’ouvrage (about d’ouvrage et garde grève),
y compris pour les accès destinés à l’entretien et la surveillance ;
• l’ancrer solidement pour résister aux efforts sous charges de trafic, tout en étant facilement démontable et d’un
entretien aisé ;
• le mettre en œuvre avec le plus grand soin (précision de l’ordre du millimètre) ;
• le concevoir de manière à ce qu’aucun désordre ni aucune rupture ne devienne un danger pour l’usager ;
• assurer la continuité du roulement de part et d’autre du joint sans créer de discontinuité d’adhérence et/ou de profil
dangereux pour la circulation ;
• raccorder l’étanchéité générale au joint ;
• assurer la récupération du drainage du tablier et le fonctionnement des drains et leur exutoire ;
• avoir une bonne étanchéité ou assurer la récupération et l’évacuation des eaux dans le vide du joint ;
• qu’il soit robuste et puisse résister aux agressions, notamment à la corrosion, aux attaques par les gravillons, les produits
chimiques, etc.
Généralités
1.1 - Nécessité ou non d’un joint de chaussée
Certains ouvrages comme les structures en voûte béton (passage inférieur voûté PIV ou ouvrage hydraulique voûté
massif OHVM), les ponts en maçonnerie, les structures en cadre fermé (PICF) ou en portique ouvert (PIPO) ou double
portique ouvert (POD), les dalles encastrées entre palplanches, les buses, ne comportent pas de joints de chaussées
car elles sont de faible longueur ou parce qu’elles sont encastrées sur leurs appuis d’extrémité (Fig. 1-2).
O.H.V.M. P.I.V.
P.I.C.F.
P.I.P.O.
Généralités 9
Buse métallique Buse béton
OHVM PICF
PIPO POD
Dans le cas particulier d’un élargissement d’ouvrage existant, le choix du joint de chaussée en about de l’élargissement
dépend de la structure mise en œuvre pour l’élargissement et de la structure existante. Lorsque l’élargissement est
indépendant de la structure en place, il convient d’avoir un joint longitudinal entre les deux structures et un joint
transversal aux abouts, en assurant l’interface de ces joints à leur jonction. Lorsque l’élargissement fait appel à une
nouvelle structure intégrée ou disposée au-dessus de la structure existante (au moins en surface) le joint doit être
adapté à cette nouvelle disposition. Par exemple pour la réalisation d’une dalle mince générale sur un ouvrage en
maçonnerie (avec encorbellements), il convient de considérer l’éventualité d’un aménagement en extrémité au regard
de l’étanchéité, et de la possibilité de déplacement et/ou rotation entre éléments de dalles(1).
Cet aménagement a été présenté dans les dossiers pilotes du Sétra comme un modèle de joint dès 1962 où sa
dénomination Léger 2 apparaît pour la première fois mais il existait bien auparavant. Il est présenté en annexe 1.
Il peut être mis en place sur des ouvrages avec ou sans dalle de transition. Son fonctionnement est basé sur l’élasticité
du remblai contigu à l’ouvrage et n’est pas adapté au cas des remblais susceptibles de tasser de plus de 2 à 3 cm.
La capacité de souffle de cet aménagement est limitée à ± 5 mm, principalement par l’aptitude du revêtement
sus-jacent et du remblai contigu à supporter les sollicitations alternées de traction et de compression. C’est pourquoi,
il est important de prévoir une couche de roulement d’épaisseur suffisante (au moins 10 cm sur au moins un mètre de
part et d’autre de la zone) et avec des liants ayant de bonnes caractéristiques d’élasticité. Par ailleurs, afin d’éviter les
dégradations dues aux infiltrations d’eau à l’about du tablier, cette partie doit recevoir une protection par une retombée
de l’étanchéité sur l’épaisseur du tablier (Fig. A1-3 en annexe 1). Il convient également de prévoir systématiquement
un drainage du remblai en arrière de la culée et le pontage régulier des fissures du béton bitumineux dans le cadre
des opérations d’entretien.
Le chapitre 2, au paragraphe 2.6, présente des éléments sur les principes de conception et de choix dans cette situation.
(1) Voir à ce sujet le guide technique du Sétra « Elargissement des ponts en maçonnerie » [1].
Généralités 11
1.2 - Constitution d’un joint de chaussée
L’ensemble « joint de chaussée » comprend (Fig. 1-3) :
➊ le joint de chaussée proprement dit, avec ses solins(2) éventuellement ;
➋ les relevés de bordures de trottoir (ou de longrines de dispositifs de retenue) ;
➌ les systèmes d’assainissement, c’est-à-dire le drainage des eaux, la fermeture de l’étanchéité, le recueil
éventuel des eaux dans le vide du joint et le raccordement au dispositif d’évacuation des eaux de l’ouvrage ;
➍ le joint de trottoir ;
➎ le couvre-bordure (facultatif).
Le joint est d’autant plus complexe que les mouvements relatifs sont importants et qu’il est plus ou moins affecté
par le trafic routier.
De par leur rôle et leur constitution, les joints de chaussée induisent des contraintes de conception à l’ouvrage :
• géométriques : pour les réservations d’implantation dans la structure, pour l’accès aux différents éléments nécessitant
un entretien ;
• mécaniques : ancrages dans la structure, efforts horizontaux (des joints comprimés ou tendus), effets dynamiques
induits par les charges roulantes.
Ces contraintes doivent être prises en compte lors de l’élaboration du projet d’ouvrage et seront développées dans
le chapitre 3.
1.3.1 - Historique
Depuis la parution des premiers documents sur les joints de chaussée, il a été jugé utile de regrouper des joints en familles.
Le premier document sur le sujet « JC-DT-62 » traitait des joints de chaussée et des dalles de transition, et formait
un ensemble cohérent pour traiter le passage d’une structure à une autre. Il détaillait déjà 3 catégories de joints
de chaussée en fonction du type de trafic supporté : les joints lourds, les joints semi-lourds et les joints légers,
dénominations encore utilisées de nos jours.
Puis en 1968, paraît le dossier JADE (Joints de chaussée, Appareils d’appui, Dalles de transition, Evacuation des eaux et perrés)
qui complète ce premier document et formalise ce classement avec la notion de panoplie. Cette panoplie comportait un
certain nombre de joints de chaussée, qu’il s’agisse de produits faisant l’objet de propriétés industrielles et commerciales,
ou de modèles de joints très simples pouvant être mis en œuvre par n’importe quelle entreprise un peu qualifiée.
En 1979, il a paru utile de dissocier les recommandations des produits permettant d’assurer cette fonction et donc de
regrouper dans un ouvrage « Catalogue des joints de chaussée » l’ensemble des modèles connus pour cet équipement.
Et, en conséquence, est paru en 1986 le guide « Joints de chaussée des ponts routes », dont le présent document est
une mise à jour, qui regroupait les recommandations et principes à appliquer à cet équipement.
(2) Le terme « solin » désigne généralement à la fois le solin de raccordement entre le joint et l’enrobé et la longrine d’ancrage du joint au tablier.
Enfin, la publication de l’ETAG 032 [2] en 2013 définit 7 familles de joints de chaussée et les performances à atteindre
pour l’obtention du marquage CE (cf. §1.4).
De cette imagination ont découlé de nombreux modèles de joints de chaussée, conçus à partir de certains principes
techniques. Ces modèles ont été regroupés selon la classification de l’ETAG 032 dans les 7 familles suivantes, qui pour
certaines comprennent des sous-familles :
• joint sous revêtement ;
• joint à revêtement amélioré ;
• joint à lèvres (et remplissage du vide par un produit élastique) ;
• joint à bande (souple) ;
- - à matelas simple ou multiple travaillant en cisaillement ;
- - à matelas simple travaillant en compression ;
- - à matelas multiple avec support intermédiaire ;
• joint cantilever (en porte à faux) ;
• joint à plaque appuyée (glissante ou roulante) ;
• joint modulaire ;
- - à poutre fixe ;
- - à poutre glissante ;
- - à supports pantographe.
Les joints sous revêtement (Fig. 1-4) sont également appelés joints non apparents à revêtement normal, ou joints sous tapis.
Le joint sous revêtement n’est pas apparent car il est recouvert par le matériau de la chaussée. C’est une disposition qui n’est
possible que si le revêtement peut accepter les mouvements de dilatation et de contraction de l’ouvrage. Le joint est alors
réduit à sa plus simple expression technique et économique ; mais, techniquement, l’ouvrage comporte un joint de chaussée.
La conception de ce joint de dilatation utilise l’élasticité du revêtement qui subit les déformations.
Il est mis en place sous des revêtements d’une épaisseur minimale de 10 cm, de telle sorte que les déformations du
revêtement soient réparties sur une longueur importante, limitant ainsi les risques de fissuration.
Il assure :
• un pontage entre les éléments de structure ;
• la jonction avec l’étanchéité.
Il consiste en :
• un aménagement des bords du tablier et/ou du mur garde grève sous forme de doucines à 30° et de 5 cm de
hauteur environ ;
• une chape de bitume armé posée de chaque côté sur chaque lèvre à équiper, qui a pour fonction d’assurer l’assise
des couches supérieures et la continuité de l’étanchéité du tablier aux bords de l’ouvrage ;
• la mise en place d’une feuille, de cuivre ou de bitume élastomère armé, formant une lyre dans le vide du joint,
fixée sur la structure et prise en sandwich dans l’étanchéité de l’ouvrage. La lyre est remplie par un mastic ;
• deux bandes de chape de bitume armé autoprotégées par une feuille d’aluminium disposées au droit du joint
faces aluminium en contact. Cette disposition a pour objet de désolidariser la liaison de l’enrobé avec la couche
d’étanchéité sous-jacente et de répartir les mouvements sur la longueur de désolidarisation.
Généralités 13
La mise en œuvre de la couche de roulement de la chaussée est ensuite réalisée y compris au droit du joint.
Ces joints, de conception ancienne, sont adaptés aux très petits souffles (inférieurs au cm) et aux joints longitudinaux.
Pour certains joints particuliers et suivant les prescriptions particulières internes à l’entreprise, il peut être mis en œuvre
un renforcement de la couche de roulement par introduction d’une géogrille par exemple, ce qui permet de mieux
répartir les efforts de traction dans l’enrobé. Une autre possibilité est de réaliser un trait de scie sur l’axe du joint sur
une faible épaisseur de l’enrobé (par exemple : hauteur de moins de 5 cm et largeur 2 cm environ pour enrobé de
10 cm minimum), garni de bitume élastomère permettant de diminuer l’altération de la couche de roulement sous
les effets de la dilatation et d’orienter la fissuration sur une génératrice continue.
Les joints à revêtement amélioré (Fig. 1-5) sont également appelés joints non apparents à revêtement amélioré.
Ce joint est composé d’un matériau viscoélastique (de type béton bitumineux avec un bitume modifié aux polymères),
supportant directement le trafic, mis en œuvre dans une saignée du revêtement au-dessus du vide qui est généralement
ponté par une plaque métallique.
Les caractéristiques du liant viscoélastique permettent de légers déplacements de la structure sans générer de désordre
de type fissuration.
Le liant
Ces ajouts visent à améliorer l’élasticité du produit, tout en contrôlant la tenue à l’orniérage.
Les granulats
Leur granularité, généralement comprise entre 10 et 20 mm, est adaptée à l’épaisseur du joint à réaliser.
Ils sont associés à des granulats plus petits (2/4, 0,31/1,6) réservés à la couche de finition (couche de roulement).
Les primaires
Ils sont destinés à favoriser l’adhérence du joint au béton de tablier et éventuellement aux faces sciées des enrobés.
Selon le type de primaire proposé par le fabricant de joint, leur application s’effectue uniquement sur le béton du
tablier ou également sur les faces sciées des enrobés.
Généralement en alliage d’aluminium ou en acier protégé contre la corrosion, d’une largeur comprise entre 100 et
200 mm et d’une épaisseur de l’ordre de 1,5 mm, elles pontent le hiatus et sont équipées d’un dispositif assurant
leur centrage sur le hiatus tout au long de la vie du joint (clou, cornière soudée, etc.).
Placé dans le hiatus, le fond de joint, généralement en mousse, évite la fuite du bitume lors du coulage du joint.
Le drainage
Pour ce type de joint, la pose du drain dans l’épaisseur du trait de scie n’est pas recommandée car il réduit la surface
de contact entre le joint et l’enrobé et compromet l’adhérence. Le drainage doit être assuré par un drain de type
barbacane (voir Chapitre 4, §4.3.1.3).
Matériaux de remplissage
à base de bitume élastomère
Etanchéité
Béton
Primaire d'accrochage
Fond de joint
Profilé en caoutchouc
Ces joints sont adaptés aux petits souffles de moins de 20 mm. Il est à noter que ces joints travaillent mieux en
compression qu’en traction. Il est donc préférable d’éviter leur pose en période chaude afin de les solliciter plutôt
en compression. Aussi, il est recommandé de prévoir leur pose à une température ambiante autour de 10 °C (entre
5 et 15 °C).
Généralités 15
1.3.2.3 - Les joints à lèvres (ou à hiatus)
Les joints à lèvres (Fig. 1-6 et 1-7) sont également appelés à « hiatus » ou à « lèvres avec remplissage par matériau
élastique ».
Ce type de joint de dilatation comporte des lèvres ou des bords (en béton, mortier de résine, métal, élastomère ou
autre) qui maintiennent un profilé en caoutchouc de façon à empêcher la pénétration de l’eau et des corps étrangers.
Ces joints sont adaptés aux souffles compris entre 30 et 80 mm environ, mais il est préférable de se limiter à 50 mm
pour des raisons de confort, de bruit et de durabilité. Ils conviennent à tout type de trafic et peuvent, pour certains,
s’accommoder de biais jusqu’à 30 grades.
Ce joint de dilatation utilise les propriétés élastiques d’une bande ou plaque en élastomère pour permettre les mouvements
prévus de la structure.
Béton du
tablier
Drain
Etanchéité Bavette Béton d'ancrage
Plaque d'appui
en acier inoxydable
position estivale
Repos
ouverture maximale
position hivernale
Figure 1-8 : Principe de fonctionnement du joint à bande (matelas multiple en haut et matelas simple en bas)
Généralités 17
Figure 1-9 : Exemples de joints à bande ou à matelas (simple à gauche et multiple à droite)
Mastic d'étanchéité
Renforcement métallique
Solin de raccordement
Chaussée Elastomère
Type 1
Ancrage
Type 2 Type 3
Ancrage
Figure 1-10 : 3 types de joints à bande à matelas simple basé sur le principe de traction/compression
Mastic d'étanchéité
Ancrage
Ces joints sont adaptés aux souffles entre 50 et 800 mm environ, à tout type de trafic et peuvent pour certains
s’accommoder de biais.
Les joints cantilever (Fig. 1-12 et 1-13) sont également appelés joints à ponts en porte à faux, joints à peigne ou
joints à peigne en console.
Ce joint de dilatation comporte des éléments symétriques en porte-à-faux qui sont ancrés dans chacune des parties
en regard de la structure.
Généralités
19
Figure 1-13 : Exemple de joints cantilever : peigne classique à gauche et peigne pour pont très biais à droite
Ces joints sont adaptés aux souffles entre 50 et 700 mm environ, à tout type de trafic et peuvent s’accommoder
de biais importants.
Les joints à plaques appuyées sont également appelés joints à ponts appuyés.
Ce joint de dilatation comporte des éléments assurant le pontage du hiatus par appui ancré d’un côté et appui glissant
de l’autre.
Insert
métallique
Elastomère
Lame roulante
Revêtement
Bavette
Le joint modulaire comporte des éléments successifs de même type pour franchir le hiatus.
ouvert fermé
fermé
Généralités 21
· à poutres glissantes (Fig. 1-17)
Ce joint de dilatation consiste en une succession de rails soutenus par (et glissant sur) des poutres appuyées de part
et d'autre de l'espace entre les parties en regard de la structure et glissant sur ces parties. Des profilés en caoutchouc
sont insérés entre les rails.
Profilé en caoutchouc
Poutre
Eléments de glissante
glissement
Rails
· à supports pantographe (pour mémoire car peu utilisé en France) (Fig. 1-18)
L’avis technique est un document d’information décrivant le produit et donnant les engagements du fabricant /
installateur ainsi que l’avis d’un groupe d’experts (Administration, gestionnaires, représentants de la profession…)
sur divers aspects du joint et notamment :
• la conception du joint et la qualité des matériaux constitutifs ;
• la bonne adaptation du produit au domaine d’emploi (sur la base des critères d’appréciation) ;
• la qualité de la mise en œuvre par les équipes de pose ;
• sa durabilité : l’efficacité de son étanchéité, son entretien, son comportement sous trafic, etc.
Les avis techniques sont destinés à fournir aux divers intervenants (maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, gestionnaires,
entreprises…) une opinion autorisée sur le comportement prévisible des produits, procédés et matériels concernés
de manière à permettre à ces intervenants de prendre leur décision en pleine connaissance de cause.
Nota : I ls ne peuvent en aucun cas être utilisés pour prouver que le joint correspondant est bien adapté à l’ouvrage
considéré.
Toute autre solution (même si elle ne fait pas l’objet d’un avis technique) reste néanmoins envisageable si
elle recueille l’accord préalable de toutes les parties impliquées. En l’absence d’un tel avis, l’entreprise devra justifier
des performances de son produit avec un niveau de garantie équivalent à celui apporté par les avis techniques
La DoP est établie par le fabricant, et doit contenir les performances d’au moins une des caractéristiques essentielles
du produit de construction. Aussi, les entreprises ne sont plus tenues de fournir leur certificat CE, mais uniquement ce document.
Le fabricant assume désormais la responsabilité de la conformité du produit de construction au regard des performances
déclarées.
La DoP comporte notamment les informations suivantes : (conformément à l’article 6.2 du RPC)
• la référence du produit type pour lequel la déclaration des performances a été établie ;
• le ou les systèmes d’évaluation et de vérification de la constance des performances du produit de construction ;
• le cas échéant, le numéro de référence de la documentation technique spécifique utilisée et les exigences auxquelles,
selon le fabricant, le produit satisfait.
Le marquage CE est alors apposé sur les produits de construction pour lesquels le fabricant a établi une DoP. Si une DoP
n’a pas été établie par le fabricant conformément au RPC, le marquage CE n’est pas apposé.
(3) U
n avis technique ne peut être délivré qu’à un fabricant/installateur assurant lui-même la fourniture et la pose du joint qu’il présente de façon à
pouvoir assurer l’entière responsabilité de la tenue de celui-ci dans le temps et garantir la possibilité ultérieure d’interventions d’entretien ou de
remplacement. Cependant, un fabricant peut s’associer à une société spécialisée dans la pose sur chantier de ses joints, à condition que les deux
partenaires soient liés par des accords permanents garantissant vis-à-vis des clients leur responsabilité solidaire. La validité de l’avis technique est
strictement limitée aux entreprises qui y sont mentionnés.
(4) Disponible sur le site www.cerema.fr.
Généralités 23
Nota : À
ce jour, en raison de l’absence d’une norme harmonisée pour les joints de chaussée, les fabricants peuvent
continuer de vendre leurs produits sans déclaration des performances (DoP) et sans marquage CE, et ne sont
pas tenus de demander une évaluation technique européenne (ETE). Seules les entreprises titulaires d’une
ETE doivent établir une DoP et marquer CE leurs produits.
Dans le cas de l’utilisation du marquage CE, il convient de s’assurer que les performances déclarées couvrent
de façon exhaustive les exigences prévues par le DEE de façon à assurer l’aptitude à l’usage du joint.
L’ETAG 032 comporte une partie générale et 7 parties spécifiques correspondant aux différentes familles de joints :
• Joints sous revêtements (Buried Expansion Joint) ;
• Joints à revêtement amélioré (Flexible Expansion Joint) ;
• Joints à lèvres ou à hiatus (Nosing Expansion Joint) ;
• Joints à pont à bande (Mat Expansion Joint) ;
• Joints cantilever ou à peigne en console (Cantilever Expansion Joint) ;
• Joints appuyés (à plaque appuyée ou à pont appuyé) (Supported Expansion Joint) ;
• Joints modulaires (Modular Expansion Joint).
Destiné à être utilisé comme Document d’Evaluation Européen (DEE), ce document permet de vérifier les performances du
joint de chaussée selon les 7 exigences fondamentales (EF) du RPC (NB : en fait seulement 4 exigences fondamentales
ont été jugées pertinentes pour les joints de chaussée) :
L’ETE décrit un produit et ses performances à l’instant initial de son évaluation. Il faut donc s’assurer que dans le temps,
cette évaluation reste positive et que la déclaration des performances du produit est vérifiée. L’ETAG032 précise que
le système d’évaluation et de vérification de la constance des performances (EVCP) est de niveau 1. Cela implique
la déclaration, par le fabricant, des performances en ce qui concerne les caractéristiques essentielles du produit de
construction sur la base des éléments suivants :
a) le fabricant effectue :
1. un contrôle de la production en usine ;
2. d
es essais complémentaires sur des échantillons prélevés par lui dans l’usine conformément au plan d’essais
prescrit ;
b) l’organisme notifié de certification des produits décide de délivrer, de soumettre à des restrictions, de suspendre
ou de retirer le certificat de constance des performances du produit de construction en s’appuyant sur les éléments
suivants :
1. u
ne évaluation des performances du produit de construction fondée sur des essais (y compris l’échantillonnage),
des calculs, des valeurs issues de tableaux ou sur la documentation descriptive du produit ;
2. une inspection initiale de l’établissement de fabrication et du contrôle de la production en usine ;
3. une surveillance, une évaluation et une appréciation continue du contrôle de la production en usine.
Lorsque l’EVCP est respectée, le fabricant peut enfin rédiger une déclaration des performances conformément à l’ETE
qu’il a obtenue. Pour l’utilisateur, un marquage CE, obligatoire dès lors qu’il y a une déclaration des performances,
valide l’ensemble des procédures mises en œuvre pour assurer la fiabilité de cette déclaration.
Une ETE rédigée sur la base de l’ETAG032 est axée sur la performance du produit et non sur sa mise en œuvre. Certes,
il est vérifié que le produit résiste bien à la fatigue, aux variations de longueurs du pont etc. Cependant il n’est pas
fait mention des conditions de mise en œuvre sur le chantier.
De ce fait, une ETE rédigée sur la base de l’ETAG032 est similaire sur certains points à un avis technique (partie
relative aux essais et contrôle de production du produit) mais ne peut se substituer à un avis technique qui couvre en
complément la partie de mise en œuvre sur chantier et de comportement sous circulation.
Les données nécessaires au calcul de l’assemblage du joint de dilatation et de la structure du tablier sont celles données
dans l’évaluation technique européenne ETE appropriée et fournies par le fabricant.
L’annexe B de l’EN 1993-2 [4] (transfert dans l’EN 1990 prévu) donne les recommandations pour l’établissement des
spécifications techniques d’un joint de dilatation de pont routier mais l’annexe nationale Française invalide cette
annexe B de l’EN 1993-2. Ce guide donne donc les prescriptions applicables et utiles en la matière.
Les données nécessaires liées à la durabilité du béton armé (utilisé pour les longrines d’ancrage par exemple) sont
issues de l’EN 1992-1-1 [5] et de la norme NF EN 206/CN [6].
Généralités 25
Chapitre 2
De plus, il existe un certain nombre d’actions accidentelles qui peuvent altérer un joint ou son solin : choc de lame
de chasse-neige, dégradations lors du rabotage de la chaussée, incendie au droit du joint…
Les évolutions apportées à la conception des dispositifs ont permis jusqu’à ce jour de remédier à une partie
des problèmes techniques rencontrés sur certains produits :
• amélioration de la résistance à la corrosion et prise en compte du phénomène de corrosion galvanique ;
• amélioration de la durabilité des bétons ou des produits de remplissage des solins ;
• meilleure maîtrise des produits de scellement, notamment de leur emploi.
Malgré tout, certains joints présentent en vieillissant des pathologies qui induisent un risque vis-à-vis de la sécurité
des personnes (remontée de vis ou tiges desserrées, perte d’éléments sur la chaussée pouvant entraîner des accidents
de la route, dents cassées dangereuses pour les cyclistes, etc.).
Les joints de conception mécanique simple garantissent, en général, une bonne durabilité. A contrario, un joint de
conception complexe comportant des articulations, des mécanismes, des éléments s’appuyant sur d’autres avec
frottement, des systèmes avec ressorts, comporte un risque d’usure plus important et impliquera donc des interventions
du service d’entretien plus fréquentes et plus spécialisées (graissage de parties glissantes, remplacement des pièces
d’usure, etc.).
Une conception optimisée du joint doit permettre que les éléments soumis à usure puissent être remplacés rapidement
et facilement y compris le système d’étanchéité en minimisant les incidences sur le trafic.
Il convient de se référer au chapitre 4 pour la classification des différents niveaux d’intervention (entretien courant,
entretien spécialisé ou réparation).
2.2.1 - Généralités
Le principe de la réalisation d’une étanchéité en extrados tel que défini pour les ouvrages d’art a cinq incidences sur
les joints :
• la fermeture nécessaire de l’étanchéité de l’ouvrage au ras du joint ;
• la conception étanche du dispositif ou le recueil et l’évacuation des eaux de ruissellement dans le vide du joint ;
• le drainage transversal des eaux infiltrées dans le béton bitumineux au droit de la « barrière » que constitue le joint ;
• la continuité de l’étanchéité dans le caniveau et au droit de la bordure de trottoir ;
• l’étanchéité au droit du trottoir (cf. Chapitre 2, §2.3).
La réalisation d’une bonne étanchéité des joints et notamment d’une liaison efficace et durable entre le joint et
l’étanchéité est primordiale pour la pérennité de la structure, particulièrement pour les ouvrages sensibles (ouvrages
en béton précontraint, ouvrages métalliques ou mixtes…).
Ceci ne doit pas être improvisé sur chantier mais être défini et détaillé dès l’implantation des dispositifs sur les dessins
d’exécution. Les adaptations nécessaires sur chantier doivent être validées par la maîtrise d’œuvre sur la base de
l’avis éventuel d’un spécialiste.
Il n’est pas souhaitable d’avoir un point bas du profil en long du tracé au droit du joint. Le joint de chaussée n’est
pas destiné à évacuer les eaux de surface. Les dispositifs d’assainissement et d’évacuation des eaux doivent être
positionnés en amont de manière à limiter la quantité d’eau transitant au droit du joint.
La méthode de pose des joints après mise en œuvre du revêtement (5), telle que décrite dans le chapitre 4, entraîne
une coupe du revêtement et surtout de l’étanchéité.
• Dans le cas d’une étanchéité par système d’étanchéité liquide (SEL), ou anciennement dénommé film mince adhérant
au support (FMAS), la probabilité d’un cheminement d’eau à l’interface tablier/chape est quasiment nulle puisque
le film d’étanchéité adhère fortement au béton (adhérence supérieure à 1 MPa).
• Dans le cas d’une étanchéité à base de bitume (mastic d’asphalte ou feuilles préfabriquées), ce risque d’un
cheminement de l’eau à l’interface tablier/chape existe (Fig. 2-1) et a d’ailleurs été observé (voir STER 81 sous dossier E,
ch. 1, p. 25 [7], où un défaut de raccordement d’un joint à l’étanchéité a été mis en cause dans un désordre), et
risque de générer des infiltrations d’eau dans le tablier sous-jacent.
Les problématiques des joints de chaussée 27
Remontée d'eau possible
à la liaison chaussée solin Solin
Joint de chaussée
Revêtement plus ou
moins perméable
Etanchéité
Couche d'indépendance Longrine d'ancrage
partielle ou liaison
étanchéité / support faible Fissure
Pour éviter toute infiltration par contournement de l’étanchéité, il faut « fermer » les bords et drainer cette zone.
La solution classique qui consiste longitudinalement, au droit des corniches ou des trottoirs des ouvrages, à relever
l’étanchéité dans un dispositif type engravure n’est pas possible transversalement, le long du joint. Il convient donc de
rechercher d’autres solutions qui sont décrites ci-après avec leurs avantages, leurs différentes efficacités et leurs limites.
Nota 1 : L e choix de la solution à adopter est laissé à l’appréciation du maître d’œuvre en fonction des considérations
développées ci-après. Ce choix doit être effectué avant la signature du marché car le coût des différentes
solutions n’est pas comparable ou n’est pas à la charge des mêmes intervenants.
Nota 2 : L es modèles de joints ne permettant pas un raccord simple et efficace avec l’étanchéité de l’ouvrage
sont signalés comme tels dans les avis techniques. Cela peut aller jusqu’à une impossibilité d’emploi sur
un ouvrage ayant une étanchéité non adhérente au support.
La technique consiste à réaliser le bétonnage de la feuillure (quand il s’agit d’une pose en feuillure(6)) jusqu’au niveau
de la surface de roulement sans reprise de bétonnage ni mise en œuvre d’autre matériau. Au droit du trait de scie
le poseur du joint réalise une fermeture de l’étanchéité selon la technique décrite sur la figure 4-20 (Chapitre 4, §4.4.1.2).
Assise du
drain sous
l'étanchéité
Figure 2-2 : Le cheminement possible de l’eau au droit d’un solin en béton
(6) L a technique de fermeture de l’étanchéité peut aussi être valablement retenue pour le cas de joint non posé en feuillure, scellé par ancrage dans
des trous forés par exemple.
• des difficultés pour concevoir et réaliser les liaisons avec les relevés situés derrière les bordures de trottoirs, dans
le trottoir ou devant la corniche. Or il ne faut pas oublier que l’on est, le plus souvent, dans la zone du point bas
du profil en travers et qu’il faut raccorder le drain transversal avec l’évacuation générale des eaux (Fig. 2-3) ;
Figure 2-3 : Les difficultés de raccord du drain avec l’évacuation générale des eaux, du relevé du joint
et du relevé d’étanchéité dans la zone de la bordure de trottoir
• la qualité du béton de ciment qui doit résister aux sels de déverglaçage et aux cycles de gel-dégel pour les régions
concernées. De ce point de vue, le respect des formulations en fonction des classes d’exposition conformément à
la norme NF EN 206/CN [6] et des enrobages (EN 1992-1-1 [5]) et des règles de l’art lors de l’exécution (vibration
pour compacité, cure…) doit être assuré ;
• l’arête du solin est plus rigide que le revêtement adjacent et peut être le point d’impact du choc de roues (risque
d’épaufrures, moindre confort des usagers…).
Dans le cas des solins en béton de résine, la fermeture de l’étanchéité n’est plus obligatoire à condition de s’assurer de
la bonne adhérence du béton de résine au support au moyen d’une couche de résine non chargée. Le béton de résine
peut être considéré comme étant lui-même étanche à condition d’avoir une forte teneur en résine (rapport pondéral 1/6).
Cependant, il s’avère nécessaire de drainer l’interface entre le solin et l’enrobé au niveau de l’étanchéité. Il convient
de s’assurer que le coulage du béton de résine ne vienne pas colmater le drain en le protégeant par une feuille
d’étanchéité. Dans le cas des chapes d’étanchéité en semi indépendance (bicouche asphalte 8 + 22 mm, par exemple),
le béton de résine doit assurer la fermeture de l’étanchéité sous le drain (Fig. 2-4).
Béton de résine
1 cm
Figure 2-4 : Position et maintien du drain dans le cas d’une étanchéité bicouche asphalte 8 + 22
Les problématiques des joints de chaussée 29
Dans certains cas, la fermeture de l’étanchéité pour les solins en béton de résine s’effectue de la même façon que
pour les solins en béton de ciment.
La fermeture de l’étanchéité est assurée directement par le matériau constitutif du joint. Il s’avère indispensable
de drainer l’enrobé en amont du joint de manière à éviter les résurgences d’eau. Les dispositions classiquement
employées consistent à mettre en place un drain perpendiculaire (de type barbacane) en point bas du profil en travers
(cf. Chapitre 4 §4.3.1.3).
2.2.3 - Drain
Le rôle du drain est d’évacuer le plus rapidement possible l’eau circulant dans le corps de l’enrobé au-dessus de
l’étanchéité et arrivant au droit du trait de scie.
La présence de drain est fonction de la pente longitudinale du tablier. Si celle-ci est inférieure à 1 %, un drain est
systématique aux deux extrémités de l’ouvrage au droit du trait de scie (il n’est pas utile d’en prévoir côté culée).
Dans le cas d’une pente supérieure, le drain n’est à prévoir qu’en extrémité aval du tablier, en amont du joint par
rapport à la pente longitudinale. Il peut en plus être envisagé la pose d’un drain au droit de la dalle de transition s’il
y a un risque de stagnation des eaux. Dans le cas où le drain n’est pas mis en place en point haut du tablier, il est
recommandé de mettre en œuvre un produit de pontage de surface à la jonction solin/enrobé.
a) un ressort en acier inoxydable 18/8 de diamètre ext. Ø 18 mm minimum avec un fil Ø 1,5 mm et un pas de 3 mm.
Les eaux drainées sont ensuite conduites jusqu’au point bas du profil en travers. Un ajutage permet de relier le drain
au système général d’évacuation des eaux de l’ouvrage (Fig. 2-3).
b) u
n tube rectangulaire en alliage d’aluminium AGS X 636 de 28 x 12,5 x 2 mm muni de fentes de 2 mm de large
tous les 5 cm intéressant une demi section diagonale.
Dans l’un et l’autre cas, les fentes sont placées en haut et le long du trait de scie.
À défaut de dispositifs spécifiques de raccordement, les éléments de drain successifs peuvent être juxtaposés et
maintenus ensemble ou emboités. Il convient d’apporter une attention particulière au positionnement du drain lors
de la pose afin d’assurer son bon fonctionnement (bon plaquage sur le support). Pour cela, il faut le positionner en
altimétrie au niveau de l’étanchéité de l’ouvrage en le posant sur un cordon de bitume pur dont l’épaisseur doit être
celle de l’étanchéité en place (cf. Fig. 4-20 du §4.4.1.2 du chapitre 4).
Les exutoires des drains doivent être chemisés et raccordés au dispositif d’évacuation des eaux de l’ouvrage afin
d’éviter les venues d’eau sur les éléments de la structure (ancrages de précontrainte, appareils d’appuis…).
Les différents modèles de joints proposent des performances variables vis-à-vis de l’étanchéité à l’eau.
Certains modèles sont conçus pour être étanches à l’eau (joint à revêtement amélioré, joint à bande, joint à lèvres
par exemple).
Pour d’autres modèles, il est nécessaire de prévoir un dispositif de recueil des eaux passant à travers le joint par
la mise en œuvre d’une bavette ou d’une gouttière. Deux principes de recueil des eaux sont présentés au §2.2.4.3.
Ces joints appartiennent aux modèles de la famille « joint à revêtement amélioré » (chapitre 1, §1.3.2.2), «joint à
bande » (chapitre 1, §1.3.2.4), à la plupart des modèles de « joints à lèvres » (chapitre 1, §1.3.2.3) et à certains
modèles de « joints cantilever » (chapitre 1, §1.3.2.5).
De par leurs conceptions, les joints à revêtement amélioré et les joints à bande sont étanches lorsqu’ils sont intègres.
Pour les autres types de joint, ils comportent un profilé caoutchouc compressible assurant, dans les conditions normales
de fonctionnement du joint, une étanchéité relative à l’eau et aux matériaux.
En général, il s’agit de joints de souffle inférieur à 40/50 mm parfois 80 mm. Cependant certaines conceptions de
joints permettent d’utiliser des profils d’étanchéité jusqu’à des valeurs importantes du souffle : 250 à 300 mm.
Nota : D
ans le cas d’ouvrages particulièrement sensibles, il est possible de prévoir la pose d’un dispositif de recueil
(gouttière) qui prendra le relai en cas de défaut de l’étanchéité du joint.
Il est alors nécessaire de lui adjoindre un dispositif de recueil et d’évacuation des eaux, à l’aide d’une gouttière de
récupération ou par bavette seule.
Le recueil des eaux est assuré par des dispositions particulières sous le joint. Elles s’inspirent des dispositifs des
figures 2-5 à 2-7 :
• la bavette indépendante du joint ;
• le chéneau de récupération.
A C
Joint de chaussée Trottoir
Bavette d'étanchéité et
de recueil des eaux
sous la partie en
encorbellement
(voir détails ci-dessous
D et ci-contre)
Gouttière Plat en acier
inoxydable
Consoles Garde-grève
Ce dessin donne un exemple
Tube d'une disposition souhaitable,
il est à adapter en fonction du
site et du schéma général de
Colliers de fixation l'évacuation des eaux
B Chevêtre
Raccord au système
général d'évacuation
Les problématiques des joints de chaussée 31
Système(s) de récupération des eaux
COUPE AB
Joint de chaussée
Rail
HOURDIS
Surface propre
GARDE GREVE lisse et exempte
de rugosité, Hauteur de la
clou, etc. bavette
inférieure à 1m
Plat en acier
inoxydable (*)
Chéneau de
récupération des eaux
(largeur fonction du
souffle du joint)
ENTRETOISE
OU ABOUT
DU TABLIER
Fixation
par
boulons
Rail Rail
Figure 2-6 : Système de récupération des eaux par bavette et chéneau – coupe AB
Joint de chaussée
Bavette en néoprène
armée e = 3 mm
Vis en acier inoxydable
Mousse en néoprane
alvéolaire
VARIANTE
Cornières 50 x50 x3 en
acier inoxydable ou en
alliage d'aluminium fixées
Enduction d'un système par chevilles d'expansion
d'étanchéité liquide (S.E.L.) (film ou mieux, collées, pour
mince adhérant au support) (cf assurer la goutte d'eau.
STER 81 sous dossier, E ch III)
Figure 2-7 : Système de récupération des eaux par bavette et chéneau – coupe CD et variante
Les dispositions ci-dessus sont surtout adaptées au cas des joints à souffle supérieur ou égal à 100 mm (7), et présentent
généralement les avantages suivants :
• l’entretien est facilité car il se fait essentiellement par-dessous (Fig. 2-8). Ceci suppose toutefois de pouvoir
disposer d’un accès sous le joint, ce qui est également souhaitable pour d’autres motifs (voir guide Sétra « Guide
du projeteur Ouvrages d’Art » [8]). La conception de l’ouvrage devra en tenir compte et ceci est donc à prévoir dès
le stade du projet ;
• les opérations d’entretien et de maintenance ne nécessitent pas d’interruption du trafic ce qui est une garantie de
sécurité pour le personnel ;
(7) Leur emploi pour des joints de souffle plus faible est cependant envisageable.
Les problématiques des joints de chaussée 33
Figure 2-8 : Trappe de visite et d’entretien d’un chéneau de récupération
• l’efficacité de ces dispositions a été prouvée sur les sites déjà équipés ;
• la réparation est possible par échange des pièces du dispositif qui est conçu à cet effet.
Pour compléter l’aménagement, il est indispensable de traiter avec soin le raccordement de ce dispositif au réseau
général d’évacuation des eaux de l’ouvrage (voir le guide « Assainissement des ponts-routes » du Sétra [9]).
Une des dispositions utilisées consiste à assurer l’étanchéité par une bavette pincée sous les éléments métalliques
du joint. Dans le vide du joint, cette bavette a une forme de lyre de hauteur variable suivant l’axe longitudinal
du joint, pour faciliter l’évacuation transversale des eaux recueillies et l’auto nettoyage (fig. 2-9).
Ajutage d'évacuation
de la bavette
Figure 2-10 : Solution possible de raccord au réseau d’évacuation des eaux de l’ouvrage
À l’expérience, il s’est avéré que cette solution était loin d’être aussi efficace que souhaitée :
• la pente longitudinale de la bavette qui a été ménagée est souvent insuffisante : elle provoque une stagnation
d’eau et des dépôts terreux qui sèchent en été avec le risque d’un colmatage du vide du joint et le blocage de
l’ouvrage (Fig. 2-11) ;
• cet encrassement oblige à un entretien périodique, certes possible, mais délicat à mettre en place et à exécuter ;
• l'élastomère de cette bavette s'use par frottement sur le béton et son percement lui fait perdre sa qualité
d’étanchéité ;
• l'élastomère utilisé n'est pas toujours d'une qualité suffisante pour résister aux agents chimiques, aux sollicitations
et au vieillissement : craquelures, fissures, fragilité, etc.
Sans éliminer totalement ce mode d'étanchéité du joint il paraît sage de ne le réserver qu'à quelques cas particuliers :
par exemple en doublon d'un joint presque étanche s’il est souhaité une étanchéité parfaite de façon durable.
Les problématiques des joints de chaussée 35
2.2.5 - Continuité de l'étanchéité au droit du caniveau fil d'eau et de la bordure de trottoir
Selon la capacité d’étanchéité du joint et le type de voirie, il existe de nombreux cas de figures.
Ainsi sur les autoroutes de rase campagne et les voies rapides, dans la majorité des cas, il n'existe pas de trottoir et
il est possible de poursuivre le joint de chaussée jusqu'à la corniche (ou la contre corniche) où est placé un élément
de remontée de joint (Fig. 2-12 et 2-13).
Remarque : La remontée de joint a été mise en place mais les solins au droit de la remontée sont manquants
Les difficultés liées, entre autres, à la géométrie variée des ouvrages et aux exigences diverses (concessionnaires)
ne permettent pas la mise au point de solutions types.
Le raccordement du joint au dispositif de drainage ainsi qu’à l’étanchéité générale et le maintien d’une étanchéité
parfaite dans le vide du joint entraîne nécessairement la mise en œuvre de dispositions particulières, à étudier dans
le détail au cas par cas en fonction de la géométrie des ouvrages (voir un exemple de mauvaises dispositions sur
la figure 2-14). Voir également le chapitre 3 du présent guide.
Dans tous les cas de figure, le relevé doit comprendre l’adaptation de toutes les parties constitutives du joint (profilés
métalliques, profilés caoutchouc, solins) de manière à assurer un fonctionnement optimal (Fig. 2-15).
Nota : Des informations complémentaires peuvent figurer dans le chapitre III des avis techniques.
Figure 2-14 : Exemple d’une disposition à éviter : le vide du joint de trottoir sert d’avaloir (absence d’élément
de remontée du joint au droit du trottoir, le joint sert de gargouille)
Figure 2-16 : Exemple d’une disposition à éviter : le vide du joint de trottoir sert d’avaloir
À noter, par ailleurs, sur cette photo, que le joint du garde-corps n’a pas fonctionné correctement
2.3.1 - Généralités
Les fonctions principales du joint de chaussée, à savoir l’autorisation de la libre dilatation de l’ouvrage, la fermeture
de l’étanchéité, la continuité de la circulation, sont attendues sur la totalité du linéaire du joint, y compris en rive
d’ouvrage. Or le retour d’expérience sur les ouvrages en service montre que le traitement de la zone de dilatation au
droit des trottoirs est rarement satisfaisant notamment en matière d’étanchéité (Fig. 2-17).
Le traitement de cette zone nécessite systématiquement une étude spécifique pour adapter les solutions disponibles
à l’ouvrage. Pour cela le projeteur, ou le gestionnaire, se reportera utilement au guide Sétra « Les trottoirs sur
les ponts et aux abords immédiats » de 2005 [10] qui traite des aménagements de trottoir et notamment des dispositions
relatives aux joints dans son chapitre 8.
Dans la suite du chapitre les éléments importants à prendre en compte pour réaliser l’étude spécifique de la zone de
rive sont précisés, en renvoyant au guide précité pour les détails techniques d’exécution.
Dans cette configuration, la solution recommandée, éprouvée sur ouvrages autoroutiers notamment, est de poursuivre
le joint de chaussée jusqu’en rive d’ouvrage en ménageant une ouverture dans la longrine du dispositif de retenue
et la corniche (Fig. 2-18).
L’évacuation des eaux de ruissellement doit être prévue, idéalement dans une corniche caniveau.
Figure 2-18 : Détail de la disposition prolongeant le joint au travers de la longrine – à noter l’exutoire du drain (cf. flèche)
Dans cette configuration, la solution recommandée est d’effectuer un relevé au pied de la corniche (ou contre corniche)
et de traiter le joint de corniche (cf. §2.3.3).
La solution recommandée est celle présentée dans les avis techniques du Cerema/DTecITM, qui consiste à poser un
joint de trottoir (compatible avec le joint de chaussée) qui va assurer à la fois la fermeture de l’étanchéité latérale,
ainsi que la continuité de circulation piétonne voire cycliste. Le raccordement entre ce joint de trottoir et le joint de
chaussée se fait par l’intermédiaire d’un relevé positionné dans l’épaisseur de la bordure de trottoir. Le joint de trottoir
doit systématiquement recouvrir le relevé de joint de chaussée afin de garantir l’étanchéité du dispositif par effet
de tuile (cf. §2.3.2).
Il est rappelé que les fabricants proposent systématiquement des joints de trottoirs adaptés à leurs joints de chaussée
(cf. avis techniques) ainsi que des relevés et que ces ensembles sont indissociables.
Les problématiques des joints de chaussée 39
Cas n° 2b : ouvrage avec trottoirs et étanchéité latérale inférieure
Une solution possible est de mettre en œuvre un joint de structure au niveau du tablier sous trottoir. Ce joint constitué
d’un profilé élastomère pris en sandwich dans la chape d’étanchéité sous trottoir va assurer sa continuité.
Ce joint de structure est complété par le joint de trottoir (au sens des avis techniques) en surface du trottoir.
1 : La bavette de récupération des eaux et de raccordement à l’étanchéité du pont sera reprise sous l’arrière du relevé du joint et serrée sous lui.
2 : En point bas, prévoir une éventuelle évacuation.
3 : Pour ce joint, un système de récupération des eaux par bavette (v. Fig. 2-9) convient mais d’autres solutions peuvent être envisagées.
4 : Fixation de la bavette sur la paroi verticale par inserts mis en œuvre au moment du coulage du béton.
5 : Prise en sandwich de la bavette dans l’étanchéité régnant sous le trottoir.
6 : Relevé de bordure sur la contre corniche
7 : Dans le cas d’une corniche caniveau, envisager une évacuation de type gargouille comme sur la figure 2-16.
8 : Fixation par vis dans des douilles (type Plastirail® ou similaire).
Il est à noter que pour les joints à revêtement amélioré les joints de structure et de surface sont confondus par
réalisation du joint de trottoir sur toute l’épaisseur du trottoir, selon la figure 2-20.
Découpe de la bordure
si l'épaisseur du mortier
de calage et de la chape
d'étanchéité
est inférieure à 5 cm
Chape d'étanchéité
Figure 2-20 : Mise en œuvre d’un joint à revêtement amélioré dans le corps du trottoir
Il existe aussi des cas où l’étanchéité dans le trottoir est du type inférieure et où le trottoir est fermé en extrémité
par une longrine qui supporte le joint de trottoir au niveau supérieur. Dans cette configuration, on est ramené au cas
n° 2a. Dans ce cas, des dispositions particulières doivent être prévues pour l’évacuation des eaux du corps de trottoir
en point bas (piégées contre la longrine) vers le caniveau par une adaptation de la géométrie d’extrémité du corps
de trottoir (solin en béton de forme adapté par exemple) (Fig. 2-21).
Relevé de joint
Joint de chaussée
Figure 2-21 : Evacuation des eaux par adaptation de la géométrie d’extrémité du corps de trottoir
2.3.2 - Les relevés du joint de chaussée dans la bordure et la jonction avec le joint de trottoir
Cette zone constitue un point sensible du complexe joint de chaussée/joint de trottoir. De sa bonne réalisation dépend
l’efficacité de l’étanchéité du joint.
D’une manière générale le relevé de joint mis en œuvre est celui commercialisé avec le joint de chaussée (ensemble
indissociable selon les avis techniques). Ce relevé assure l’étanchéité des eaux de ruissellement au niveau du fil d’eau.
L’étanchéité au-dessus de la bordure (ou corniche) est assurée par le joint de trottoir qui vient recouvrir, en « tuile »,
le relevé de joint de chaussée (Fig. 2-22).
Figure 2-22 : Relevé de joint de chaussée, recouvert en tuile par la retombée de joint de trottoir
Les problématiques des joints de chaussée 41
La solution à privilégier est de poursuivre le joint de trottoir de surface sur la corniche, ce qui suppose que cette
disposition soit prévue et détaillée dès le stade du projet (réservation dans la corniche, calepinage des montants
de garde-corps permettant l’implantation du joint…) (Fig. 2-23).
Figure 2-23 : Joint de corniche difficile à réaliser en raison de l’implantation des montants de garde-corps
Ces infrastructures peuvent accueillir ainsi sur un même ouvrage d’art des voiries séparées routière et ferroviaire
(Fig. 2-24 et 2-25) ou des voiries en circulation alternée : ferrée, routière (dont véhicules de secours), piétonne (Fig. 2-26).
Figure 2-24 : Pont de Pierre à Bordeaux Figure 2-25 : Pont Stoessel à Mulhouse
Les différentes méthodes de pose des rails employées pour les voies ferrées ainsi que les modalités de mise en œuvre
des appareils de dilatation éventuels sont présentées en annexe 3.
La figure 2-28 présente deux exemples de détail de joint de chaussée au droit du rail.
Les problématiques des joints de chaussée 43
Dans cette configuration de chaussée mixte, la coordination entre les différents gestionnaires de la voirie est essentielle.
Par exemple, pour des travaux d’entretien ou de maintenance sur un joint ou un relevé d’étanchéité, le gestionnaire concerné
doit en informer l’autre gestionnaire. Des réunions sont à programmer afin de définir les interventions et leur phasage.
Habituellement, le principe de joints en voiries séparées est dissocié entre la plateforme tramway et la chaussée
routière et leur géométrie dépend du niveau fini de la plateforme, du niveau des éventuels quais, du niveau
des trottoirs et de celui de la chaussée.
Le principe de joints de dilatation pour plateforme, trottoirs et chaussée routière dépend de plusieurs critères :
• s’il s’agit d’un ouvrage d’art existant ou neuf ;
• si le joint de chaussée existant doit être réhabilité (ce qui est assez souvent le cas) ;
• du type de joint (particulièrement du souffle) ;
• la différence altimétrique entre la chaussée routière et la plateforme, et les trottoirs.
L’épaisseur de la plateforme est de 290 mm pour une pose classique et un rail normal (hauteur 150 mm), elle est
de 180 mm pour un rail noyé. Dans le cas d’un rail bas (hauteur 80 mm), il convient de retrancher 70 mm à ces valeurs.
Selon les critères ci-dessus, quatre configurations différentes sont possibles : deux joints dissociés et superposés,
deux joints dissociés et décalés longitudinalement, un seul joint au niveau de la chaussée, un seul joint au niveau
de la plateforme.
Nota : Les abouts de plateforme doivent être ferraillés pour permettre l’ancrage du joint.
Dans le cas où il existe un joint de chaussée à l’about de l’OA et que celui-ci doit être conservé, voire réhabilité, une
solution consiste à rajouter un joint de plateforme ; deux joints similaires sont ainsi superposés (cf. croquis ci-après).
Les souffles sont identiques, seule la profondeur du solin change (Fig. 2-29).
Figure 2-29 : Joints de dilatation sur voiries séparées avec reprise de bétonnage (joint de chaussée et joint de plateforme)
Dans le cas où il n’est pas possible de réaliser des longrines d’ancrages du joint de plateforme, il faut traiter l’étanchéité
de l’about du tablier. Une retombée d’étanchéité à base de résine doit être mise en œuvre verticalement au niveau
du joint de chaussée pour étancher le vide (Fig. 2-30).
Plateforme Plateforme
BC5 BC5
BC3
G.G Tablier OA
Figure 2-30 : Joints de dilatation sur voiries séparées (joint de chaussée et joint de plateforme)
Dans le cas où il existe un joint de chaussée à l’about de l’ouvrage et que celui-ci doit être conservé, voire réhabilité,
une solution consiste à rajouter un joint de plateforme ce qui fait deux joints similaires mais décalés (Fig. 2-32).
Le joint d’ouvrage est recouvert par un complexe de glissement pour permettre à la couche de base en béton (BC5)
de pouvoir suivre les déplacements du tablier.
Le joint de plateforme peut être constitué d’un joint à base de résine placé en tête, ou laissé ouvert avec un caillebotis
pour éviter le comblement du vide (Fig. 2-32, 2-33 et 2-34) auquel cas un drain doit être mis en œuvre pour faciliter
la récupération des eaux en fond de joint.
BC5 BC5
BC3
G.G Tablier OA
Figure 2-32 : Joints de dilatation sur voiries séparées (joint de chaussée et joint de plateforme décalés)
Figure 2-33 : Joints de dilatation sur voiries séparées Figure 2-34 : Joint de dilatation décalé sur plateforme avec selles
(joint de plateforme avec caillebotis) de fixation du rail
Dans le cas où il existe un joint de chaussée et que celui-ci doit être conservé, il est possible de ne pas mettre de joint
entre les deux extrémités de plateforme, l’espace libre est sensiblement égal à la largeur du joint et des deux solins
(Fig. 2-35), il doit rester inférieur à 60 cm.
Cette dernière configuration se retrouve en cas de pose de voie directe (§2.4.2), pour des portées plus grandes,
avec des modèles de joints adaptés au souffle qui sont positionnés au niveau du tablier de pont, avec une interruption
de la plateforme sans mise en œuvre de joint supérieur, cela facilite a priori l’entretien du joint d’ouvrage.
Plateforme Plateforme
BC5 BC5
BC3
G.G Tablier OA
Figure 2-35 : Joint de dilatation sur voiries séparées (joint de chaussée sans joint de plateforme)
Dans le cas où la plateforme recouvre l’ensemble de la chaussée, il est possible de positionner un seul joint au niveau
supérieur (Fig. 2-36). Le joint doit alors être équipé d’un dispositif de récupération des eaux.
Il faut aussi prévoir un joint d’étanchéité longitudinalement entre le rail et le joint de plateforme.
Plateforme Plateforme
BC5 BC5
BC3
G.G Tablier OA
Figure 2-36 : Joint de dilatation sur voiries séparées (joint unique positionné en partie supérieure de plateforme)
Figure 2-37 : Joint de dilatation sur voirie partagée Figure 2-38 : Pose du joint de dilatation
Le tableau 2-1 compare les différentes configurations de joints présentées au §2.4.3.1 en fonction de plusieurs critères.
Configuration
de joints Joints dissociés et Joints dissociés et Joint au niveau de Joint au niveau de
Critère superposés décalés la chaussée la plateforme
examiné
Difficile
Continuité du joint Prévoir des drains Facile
Etanchéité Facile
par relevé et un traitement soigné Prévoir des drains
de l’étanchéité
Evacuation Recueil des eaux sous Recueil des eaux sous Recueil des eaux sous Recueil des eaux sous
des eaux le joint bas le joint bas le joint le joint
Le principe à observer pour tout type d’élément implanté de part et d’autre du joint est d’autoriser la libre dilatation de l’ouvrage
et de fait d’éviter tout blocage qui engendrerait d’une part la détérioration de cet élément et d’autre part une perturbation
du bon fonctionnement de l’ouvrage. Ces éléments doivent être munis de leur propre dispositif de dilatation ou être interrompus
au droit du joint (cf. guides relatifs à chacun des éléments mentionnés ci-avant [11], [12], [13] et [14]).
Les problématiques des joints de chaussée 47
Figures 2-40 : Dispositif de dilatation d’écrans antibruit
La mauvaise ou la non prise en compte de la dilatation entraîne la mauvaise tenue dans le temps de ces éléments
et/ou de leur fixation à la structure. Elle peut engendrer alors un risque pour la sécurité des usagers (par exemple
défaut de fixation d’un dispositif de retenue – Fig. 2-16), voire des riverains (détérioration d’un réseau d’eau
potable, de gaz…). De mauvaises dispositions constructives peuvent avoir une incidence sur le comportement des
joints de chaussée.
2.6.1 - Généralités
Dans le cadre de travaux d’aménagement et d’amélioration de l’existant, il arrive fréquemment qu’une chaussée
de route ou d’autoroute soit amenée à être élargie. Au droit des ouvrages, cet élargissement suppose, dans la
plupart des cas, d’accoler une nouvelle structure à la structure existante. Les deux structures accolées pourraient être
mécaniquement connectées mais elles sont généralement indépendantes pour les raisons suivantes :
a) i l peut s’agir d’un type de structure différent, par exemple de poutres béton armé accolées à un pont en maçonnerie,
des poutres métalliques accolées à un pont à poutres de type VIPP ;
Cette indépendance implique que la zone de contact entre l’ouvrage existant et l’élargissement soit équipée d’un
joint de chaussée (Fig. 2-42).
Figure 2-42 : Cas d’un joint longitudinal à revêtement amélioré suite à l’élargissement d’un ouvrage autoroutier
· Etre étanche
Ceci est très important car la zone de contact entre les deux structures est souvent peu accessible car confinée et très
sensible à la présence de l’eau. Le traitement de l’évacuation des eaux est quasi impossible. Il faut donc privilégier
systématiquement des joints étanches par eux-mêmes.
Avant de choisir la technique et le modèle de joint, il conviendra de définir très précisément les critères attendus ; pour
cela les valeurs de mouvements attendues seront précisées dans les trois directions de l’espace, sous les différents
cas de charge des 2 ouvrages à l’ELS et à l’ELU (voir chapitre 3 du présent guide).
Les problématiques des joints de chaussée 49
2.6.3 - Position du joint dans le profil en travers
L’incidence de la position du joint dans le profil en travers est lourde de conséquences sur la tenue du joint et le coût
à l’entretien. Il est important de savoir que certaines positions sont techniquement impossibles à satisfaire
du point de vue du confort, de la sécurité des usagers et de la durabilité des produits.
Il existe, sommairement cinq emplacements d’un joint longitudinal dans un profil en travers, résumés sur la figure 2-43.
Marquage
T.P.C. Voie d'axe
Trottoir
1 2 4 4 2 1
3
5 5 5 5
Figure 2-43 : Positions des différents emplacements possibles d’un joint longitudinal
L’emplacement n° 2 est envisageable mais conduit à des choix techniques qu’il faut bien appréhender.
Les emplacements n° 3 et 4 étant au droit de la circulation, des dispositions vis-à-vis de la sécurité des véhicules
(2 roues en particulier) doivent être mises en œuvre (Fig. 2-44).
L’emplacement n° 5 est formellement déconseillé car il n’existe pas de solutions techniques satisfaisantes en matière
de sécurité et de durabilité. En effet, les produits mis en œuvre dans un tel contexte peuvent poser des problèmes de
sécurité de l’usager par effet de rail (pour les joints à hiatus) et de glissance (pour les joints à revêtement amélioré
et à pont en bande) notamment par temps de pluie et dans les zones d’accélération ou de freinage (proximité de feux
tricolores, de ronds-points, de stop, etc.).
Figure 2-44 : Illustration d’une position n° 4 - Joint à revêtement amélioré longitudinal situé
en dehors des bandes de roulement
2.6.4.1 - Avant-propos
Les adaptations ou les innovations dans ce domaine doivent être faites avec beaucoup de prudence et après s’être
entouré d’avis de spécialistes du réseau technique. Les solutions décrites ci-après sont le fruit de notre expérience,
des remontées d’informations émanant des maîtres d’œuvre ou recueillies lors des visites de sites dans le cadre
de la procédure d’avis technique.
Le tableau 2-2 résume les principaux critères en fonction de chaque famille de joint.
Cisaillement
Mouvements verticaux Epaisseur du
Famille de joint* longitudinal Observations
admissibles revêtement
admissible
Risque de glissance
Risque d’orniérage
à revêtement Envisageable aux
Limités : ± 5/8 mm Normale Faible : ± 2 mm emplacements 3 et 4 selon
amélioré
les conditions d’exploitation
Formellement déconseillé à
l'emplacement 5
Attention à l'effet rail aux
emplacements 3, 4 et 5
à lèvres Sans problème Sans problème Limité : ± 10 mm Bien adapté à l'emplacement 1,
avec des modèles de joint
de trottoir
Dépend des produits et Dépend des produits
à bande Sans problème Fort risque de glissance
du modèle** et du modèle**
* L es autres types (cantilever, à pont appuyé, etc.) ne sont pas adaptés à un emploi dans un contexte de joint longitudinal.
** S elon l’importance de ces mouvements, il sera privilégié la mise en œuvre de joints surdimensionnés tout en gardant à l’esprit
qu’une augmentation de la largeur du joint accroît le risque de glissance.
Tableau 2-2 : Comparaison des différentes familles de joints sur les principaux critères des joints longitudinaux
Nota : D
ans le cas de forts déplacements différentiels verticaux, et s’il n’y a pas de circulation au droit de la
discontinuité (emplacements 1 ou 2), une solution consiste à ne pas traiter la discontinuité entre les tabliers
par la pose d’un joint ; ce qui permet de régler le problème de recueil des eaux entre les tabliers par la pose
d’une bavette ou gouttière (voir principes du recueil des eaux sous joints non étanches) et de traiter l’arête
du bord de tablier ou de la couche de roulement pour la protéger des infiltrations.
Les problématiques des joints de chaussée 51
2.6.4.3 - Disposition particulière aux joints à revêtement amélioré
Comme indiqué au §2.6.1, le mouvement principal que doit subir le joint est un cisaillement vertical dû à l’effet des flèches
différentielles et/ou un cisaillement longitudinal dû à l’effet de la dilatation différentielle des deux structures accolées.
Aussi, dans le cas du choix d’un joint à revêtement amélioré, il est conseillé, pour diminuer les risques de fluage, d’orniérage
ou de glissance, d’adopter les dispositions suivantes :
• diminuer les largeurs du joint (L) et de la plaque de pontage (l) par rapport à celles requises pour une mise en
œuvre classique (cf. avis techniques) ;
Figure 2-45 : Illustration des chanfreins des arêtes des lèvres des “maçonneries” sous la plaque de pontage
• chanfreiner (20x20 mm) les angles des arêtes des lèvres des « maçonneries » pour éviter, lors des mouvements
verticaux différentiels un cisaillement de la tôle de pontage (Fig. 2-45).
Le raccordement du joint longitudinal avec le joint transversal (en about de tablier) ne se traite pas par une simple juxtaposition
pour régler tous les problèmes de mouvements, d’étanchéité, de fixation, de supports de trafic, etc. Ce point mérite
une attention particulière et doit donc faire l’objet d’une étude spécifique au cas par cas. Ainsi, il pourra être évité une situation
comme celle de la figure 2-46, alors qu’une légère adaptation de la structure aurait permis de « tirer » le joint sur la partie
élargie en continuité de la partie existante et, peut-être, de ne pas avoir de discontinuité entre les deux joints transversaux.
2.6.5 - Conclusion
L’équipement d’un ouvrage par un joint longitudinal mérite une réflexion très en amont du projet. L’incidence de la position
est lourde de conséquences pour ce qui est de la durabilité et de la sécurité des usagers.
Signalons qu’il existe quelques dispositions spécifiques à chaque type de joint qui doivent permettre leur adaptation
à ce contexte de fonctionnement très particulier.
Le paramètre le plus déterminant est le déplacement du tablier : le joint doit pouvoir reprendre le souffle, tant en
déplacement longitudinal qu’en mouvements transversal et vertical. Le choix va se porter sur différentes familles
de joints de chaussée en fonction de la valeur du souffle.
D’autres paramètres influencent en deuxième lieu le choix du joint tels la sécurité des usagers, la géométrie du tracé
routier, la robustesse, la tenue sous trafic (type et densité de circulation), les conditions de réalisation et d’entretien
(qui peuvent avoir un impact sur l’exploitation), la possibilité de rehausse en cas de rechargement de chaussée,
le coût…
3.2 - Le souffle
3.2.1 - Définition
Le souffle d’un joint est le déplacement relatif maximal prévisible des deux éléments en regard, mesuré entre leurs
deux positions extrêmes (Fig. 3-1).
Partie en vis-à-vis ① ②
Souffle
Retrait fluage
Température Température
Freinage Freinage
fluage fluage
Rotation Rotation
t=0 t=∞
Souffle
• Température : la température indiquée représente la dilatation thermique pure (sans gradient thermique) ;
• Freinage : sous charges ;
• Rotation : charges, fluage, gradient thermique…
Le joint doit satisfaire aux trois degrés de liberté correspondant aux trois directions du déplacement relatif des deux
éléments par rapport à l’axe de la voie (Fig. 3-3).
1 : Composante longitudinale
2 : Composante transversale
3 : Composante verticale
La composante longitudinale est en général prépondérante. Elle représente les mouvements de contraction et
d’extension, réversibles ou non, de la structure (température, retrait, fluage, freinage) ainsi que la déformation
longitudinale liée à la rotation sous charge.
La composante transversale apparaît principalement dans le cas d’ouvrages courbes ou biais (mais également pour
les ouvrages droits et larges) : elle est la conséquence d’une déformation particulière du tablier (essentiellement sous
l’action de la dilatation thermique) et de l’effet du trafic (force centrifuge et freinage).
La composante verticale, bien que de faible valeur, n’est pas négligeable. Elle résulte de mouvements de rotation d’about du
tablier et éventuellement de tassements (ou déformations) d’appuis et de déplacements/tassements des appareils d’appui
(tassement élastique des appareils d’appui en élastomère, déplacement des appareils d’appui à balancier, par exemple).
Nota : Lorsqu’aucune des deux parties en vis-à-vis n’est fixe, les déplacements de chaque partie s’ajoutent :
c’est le cas par exemple des joints entre deux ouvrages successifs au droit de piles-culées, ou des joints
intermédiaires sur un ouvrage.
Les textes de référence pour la détermination du souffle d’un joint de chaussée sont les normes Eurocodes (et leurs
annexes nationales) et autres normes listées dans le tableau 3-1.
Pour chaque texte de référence, les paragraphes particuliers intéressant le calcul du souffle d’un joint de chaussée
sont précisés.
NF EN 1991-2 et son annexe nationale Eurocode 1 : Actions sur les structures
NF EN 1991-2/NA [18] Partie 2 : Actions sur les ponts, dues au trafic
Nota : C onformément à l’annexe nationale NF EN 1993-2/NA [4], l’annexe B de la norme NF EN 1993-2 « Spécifications
techniques pour les joints de dilatation de ponts routiers » n’est pas applicable. Ce guide donne donc les
prescriptions utiles en la matière.
Les critères de choix 55
• les charges d’exploitation :
-- efforts horizontaux : freinage, vent ;
-- mouvements verticaux/horizontaux (rotations d’about) ;
• les autres actions liées à la géométrie de l’ouvrage (courbure, biais, pente) ;
• les actions accidentelles (chocs…) ;
• le séisme.
La température
La variation de longueur d’une structure librement dilatable, en fonction de la température est donnée par :
• : variation de la longueur
• : longueur dilatable
• : coefficient de dilatation
• : différence de température
La longueur dilatable d’un ouvrage peut être déterminée par la méthode du point fixe (cf. guide Sétra « Appareils
d’appui à pot (Utilisation sur les ponts, viaducs et structures similaires) » [23]), qui permet d’identifier les positions
extrêmes du point de déplacement nul. La position de ce point de déplacement nul de l’ouvrage varie en fonction de
la répartition des appareils d’appui et de la souplesse des appuis.
Figure 3-4 : Définition de la longueur dilatable pour le calcul du souffle d’un joint de chaussée
Pour un ouvrage totalement symétrique (symétrie des fondations, des appuis, des conditions d’appui et du tablier), le point
de déplacement nul peut être considéré au centre de l’ouvrage et la longueur dilatable est alors la demi-longueur du tablier.
Le coefficient de dilatation pris pour le calcul du souffle est 10.10 -6/°C pour le béton et 12.10 ‑6/°C pour une structure
métallique (NF EN 1991-1-5, annexe C [17]).
Pour des structures mixtes, ce coefficient doit être pris égal à 12.10-6/°C. (NF EN 1994-2, 5.4.2.5(3) [20]).
Ces valeurs du coefficient de dilatation utilisables pour le dimensionnement du souffle des joints de chaussée peuvent
être modifiées par d’autres valeurs validées par des essais ou des études détaillées.
L’amplitude de variation de température est la variable principale pour la détermination de la variation de longueur de l’ouvrage.
Cette étendue dépend principalement de la zone géographique et de l’environnement dans lequel se situe l’ouvrage.
L’étendue de température utilisée pour la détermination du souffle des joints de chaussée va dépendre du niveau
de connaissance de la température de pose du joint.
Une première étape consiste à déterminer les étendues des variations positives et négatives de la composante
de température uniforme d’un pont, données dans la clause 6.1.3.3 de l’Eurocode 1, partie 1-5 (Tableau 3-2) [17] :
La corrélation avec les températures de l’air sous abri dépend du type d’ouvrage (NF EN 1991-1-5/NA, clause 6.1.3.1 (4)) :
Type 1 : Tablier métallique
Type 2 : Tablier mixte
Type 3 : Tablier en béton
Type de tablier
[°C] [°C] [°C] [°C]
Une partie de l’amplitude de variation de température correspond à des variations rapides, l’autre partie à des
variations très lentes de la température de l’air au cours des saisons.
Les valeurs données dans le tableau 3-2 tiennent compte de ces deux types de variation et sont fondées sur des
étendues quotidiennes de température (variations rapides) de 10 °C.
Les températures de l’air sous abri (T min et Tmax) à utiliser en France métropolitaine et en DOM/TOM sont données dans
le tableau de l’Annexe Nationale de l’Eurocode 1, partie 1-5 (cf. annexe 4).
Ces valeurs représentent les températures au niveau moyen de la mer et en rase campagne ; elles sont ajustées en
fonction de l’altitude au-dessus du niveau de la mer de la façon suivante :
• en retranchant 0,5 °C par 100 m d’altitude pour les températures minimales de l’air sous abri ;
• en retranchant 1,0 °C par 100 m d’altitude pour les températures maximales de l’air sous abri ;
• aucune correction n’est appliquée pour des altitudes inférieures à 1 000 m.
Pour les joints de chaussée, les allongements extrêmes du tablier (Fig. 3-5) doivent être calculés avec la composante
uniforme de température associée à une probabilité annuelle de dépassement de 0,002. Ceci est équivalent en France
au remplacement de par et de par , compte tenu des températures
extrêmes observées. Enfin, ces plages de variation sont majorées de 10 °C lorsque le joint n’est pas réglable à la pose
ou que la température de pose du joint de chaussée n’est pas spécifiée (cf. EC1-1-5/NA, clause 6.1.3.3(3) note 2).
Les critères de choix 57
Cela revient pour la détermination du souffle des joints de chaussée à ajouter une incertitude S sur les variations
positives et négatives de température uniforme d’un pont :
et
Lorsque la température de pose du joint de chaussée est spécifiée ou lorsque l’ouverture du joint est réglable à la pose,
l’incertitude sur la plage de variation de température S est prise égale à +5 °C. Dans le cas contraire, sa valeur est S = +15 °C
(la température du pont T0 (cf. EC1-1-5/NA, clause A.1 (3)) au moment de la pose peut être considérée égale à 10 °C pour
une température extérieure comprise entre 0 et 20°C (cf. Guide Eurocodes 0 et 1 du Sétra, chapitre 4 §2.2.4 [24])).
Te,min T0 Te,max
∆TN,con ∆TN,exp
S S
∆TN
Hypothèses servant à tous les exemples numériques traités dans ce chapitre (pont dalle en béton précontraint à
deux voies de circulation, à une travée) :
• longueur de la travée : 30 m ;
• largeur du tablier : 11,0 m ;
• épaisseur du tablier : 1,0 m ;
• classe de trafic : 2 ;
• classe du béton : C40/5 ;
• classe du ciment : N ;
• compression moyenne dans le béton : 10 MPa ;
• environnement extérieur : RH = 80 % ;
• département administratif l’ouvrage : Val de Marne ;
• température de pose du joint de chaussée supposée à T0=10 °C (non spécifiée et joint pas forcément réglable à
la pose).
Département du Val de Marne (EC 1-1-5/NA) :
et
et
et
Le retrait et le fluage du béton dépendent des dimensions de la pièce, du pourcentage d’humidité relative et de
la composition du béton. Le fluage dépend également de la maturité du béton lors du premier chargement ainsi que
de l’intensité et la durée des chargements.
Dans le cas d’une structure mixte à dalle participante, ces déformations sont bridées et ne sont pas à considérer pour
le calcul du souffle du joint de chaussée.
Le calcul de ces déformations se fait selon la clause 3.1.4 de la norme NF EN 1992-1-1 [5] complétée par son annexe B
et l’annexe nationale correspondante. Pour les bétons à haute performance (fck > 50 MPa), la norme NF EN 1992-2 [19]
donne une méthode alternative pour l’évaluation du fluage et du retrait, dans la clause B.103.
donc h0 = 2 x 11 / 13 = 1,7 m
Les parts du fluage effectuées à différentes périodes sont de 45 % à 90 jours, 65 % à un an, 90 % à 10 ans et
95 % à 20 ans.
Retrait :
Les parts du retrait de dessiccation effectuées à différentes périodes sont de 2 % à 90 jours, 10 % à un an, 60 % à
10 ans et 70 % à 20 ans.
Retrait endogène :
Les parts du retrait endogène effectuées à différentes périodes sont de 85 % à 90 jours et 100 % dès un an.
Retrait total :
Déformation totale fluage + retrait : (soit une variation de longueur de 12,9 mm)
Pour une pose du joint à 20 ans (remplacement du joint de chaussée), la part restante à prendre en compte est de
5 % pour le fluage et 30 % pour le retrait de dessiccation (et 0 % pour le retrait endogène), soit une déformation
totale de 0,8.10-4.
Les déplacements du tablier dus aux efforts de déplacements horizontaux longitudinaux et transversaux vont dépendre
de la répartition des appareils d’appui, de leur nature, de la souplesse des piles, etc. (cf. guide Appareils d’appui en
élastomère fretté du Sétra [25]).
Les critères de choix 59
Le freinage
L’effort à prendre en compte pour le freinage ou l’accélération est donné à l’article 4.4.1 de la norme NF EN 1991-2 par :
La limite supérieure peut être augmentée jusqu’à 900 kN si l’ouvrage est soumis à la circulation des véhicules militaires
conformément aux accords de normalisation STANAG (Military STANdardization AGreements).
L’ouvrage repose sur 8 appareils d’appui en élastomère fretté 300x400x5(12+4). Le déplacement longitudinal dû
à l’effort de freinage est de vx = Fx.Tq / (G.a.b) (cf. guide « Appareils d’appui en élastomère fretté (Utilisation sur
les ponts, viaducs et structures similaires) » de juillet 2007 du Sétra [25]), soit :
Il est à noter que ce paramètre peut être significatif pour des ouvrages de faible portée (valeur 2 fois supérieure à
l’effet de la température dans le cas présent).
La force centrifuge
La force centrifuge à prendre en compte est donnée à l’article 4.4.2 de la norme NF EN 1991-2 par :
• si r ≤ 200 m
– où r est le rayon de courbure en plan de l’axe de la chaussée
– où
• si r ≥ 1500 m
Le déplacement transversal se calcule à partir de la rigidité transversale des appuis et appareils d’appui. La méthode
de calcul est similaire à celle utilisée pour le calcul du déplacement longitudinal dans le cas d’une force de freinage.
Les rotations d’about d’un ouvrage peuvent engendrer des mouvements verticaux et horizontaux, en particulier lorsque
la distance entre l’about du tablier et la ligne d’appui est importante. Les mouvements engendrés sont évalués à
partir du porte-à-faux, de la longueur de la travée, de la hauteur de la section du tablier et de la flèche sous le cas
de charge prépondérant pour la rotation (Fig. 3-6).
Hp
α f (flèche)
≈f
a L (portée)
Ces valeurs restent cependant généralement faibles, sauf si la hauteur de poutre, la souplesse du tablier ou la distance
de l’about à l’appareil d’appui sont importantes.
La distance de l’about à l’appareil d’appui est de 50 cm. La flèche sous charges de trafic caractéristiques est
de 28 mm, d’où :
•
•
Ces autres actions ou configurations correspondent à des cas particuliers qu’il convient de ne pas omettre afin
de choisir le modèle de joint adapté à la situation.
Dans le cas d’ouvrages courbes, biais ou très larges, la composante transversale du souffle du joint peut ne pas être
négligeable.
Influence de la courbure
Si l’ouvrage est courbe (8), la valeur de DL est fonction du rayon de courbure et la direction du déplacement n’est
pas obligatoirement suivant une tangente à la courbe de l’ouvrage : le mouvement va être différent suivant le type
d’appareil d’appui et l’éventuelle présence de dispositif de guidage (Fig. 3-7).
N ΔL
ΔL
Appareils d'appui
fixes
(8) C ette courbure peut être issue de la conception ou provoquée en service par un gradient thermique transversal sur un ouvrage de grande largeur.
Les critères de choix 61
Influence du biais
Dans le cas d’un ouvrage biais, la valeur de DL est la résultante de deux composantes du mouvement : suivant
la perpendiculaire à l’axe du joint (N) et suivant la parallèle au joint (T) (Fig. 3-8).
φ angle du biais T
Dilatation totale ΔL
TRAFIC
N
Influence de la largeur
Pour les ouvrages très larges, un écart de température entraîne un mouvement transversal relatif des parties en vis-à-vis
(Fig. 3-9).
Sens du trafic
Dans le cas d’une pente importante de l’ouvrage (Fig. 3-10), une composante verticale non nulle du souffle se crée
suite à un déplacement longitudinal, lorsque les appareils d’appui sont horizontaux.
Cet écart d’altitude est évalué comme suit en fonction de la pente de l’ouvrage et des déplacements longitudinaux
de chacune des deux parties en vis-à-vis.
pente
p en
%
Nota : P
arfois, lorsque ces déplacements verticaux relatifs sont importants, ils peuvent remettre en question la
sécurité des usagers au droit du joint et dans ce cas des dispositions particulières sont à prévoir.
Parmi les mouvements de la structure, liés aux conditions d’appui, il peut y avoir des mouvements de sol, des
tassements d’appui, des mouvements ou déformations anormaux d’appareils d’appui (comme les bielles inclinées),
des déformations de pieux, la possibilité de vérinage sans démontage du joint...
Chocs de véhicules
Ces deux actions accidentelles sont susceptibles d’induire un déplacement latéral au niveau du joint de chaussée.
Toutefois, leurs effets sont généralement négligés.
Séisme
Les joints constituent pour l’ouvrage des éléments structuraux non critiques vis-à-vis du séisme. Sous l’action sismique,
ils sont supposés être endommagés et doivent avoir un mode de détérioration prévisible, ainsi qu’une possibilité
de réparation.
Les marges de débattement doivent prévoir un pourcentage approprié du déplacement sismique de calcul et du
mouvement thermique, respectivement pE et pT, après avoir rendu possibles tous les effets de fluage et de retrait à long
terme, de manière à éviter tout dommage dû à des séismes fréquents. Les valeurs appropriées de ces pourcentages
peuvent être choisies, sur la base d’une évaluation de la rentabilité des mesures prises pour éviter tout dommage.
À défaut, les valeurs attribuées à p E et p T, recommandées dans l’Eurocode 8-2, sont respectivement 0,4 (pour
le déplacement sismique de calcul) et 0,5 (pour le mouvement thermique) (cf. Eurocode 8-2 clause 2.3.6.3(5) [21]).
Le guide méthodologique du Sétra « Ponts en zone sismique – Guide de conception » [26] propose un raffinement
de cette approche forfaitaire en fonction des différentes configurations rencontrées (types d’ouvrages, catégories
d’importance, ordre de grandeur du déplacement sous l’effet du séisme de calcul…). Il détaille également certains
points spécifiques relatifs à l’emploi de joints non apparents à revêtement amélioré (JRA) ainsi qu’à la conception et
au dimensionnement des garde-grèves fusibles. Il conviendra de s’y reporter pour plus de détails.
Actions permanentes
Sont à prendre en compte les effets du retrait, du fluage, des déplacements d’appui éventuels (noté G). Deux cas sont
à étudier correspondant respectivement au raccourcissement et à l’allongement : les effets du retrait et du fluage, ainsi
que, éventuellement, des déplacements d’appui dans le sens du raccourcissement, éventuellement des déplacements
d’appui dans le sens de l’allongement.
Les critères de choix 63
Actions variables
Ce sont d’une part, les effets de la température (rappel : la variation quotidienne de température de 10 °C est prise
en compte dans l’étendue maximale de variation négative et positive de la température), d’autre part, les actions
des charges d’exploitation Qk (rotation due aux charges, freinage, force centrifuge) et les actions accidentelles Ad (voir
paragraphe précédent) :
• Tk : effet de la température avec sa valeur caractéristique ;
• Q k-fq-trot : effet des charges de trafic (rotation) avec leur valeur fréquente, y compris les charges de trottoir cumulables ;
• Q k-fq : effet des charges de trafic (rotation) avec leur valeur fréquente, sans charges de trottoir ;
• Qk-c :e
ffet des charges de trafic (rotation) avec leur valeur caractéristique, y compris les charges de trottoir
cumulables ;
• Qlk : effet des forces de freinage, avec leur valeur caractéristique ;
• Q tk : effet des forces centrifuges ou transversales, avec leur valeur caractéristique ;
• Ed : effet de l’action sismique de calcul.
Combinaisons d’actions
Les combinaisons à étudier pour déterminer le souffle d’un joint de chaussée sont les suivantes :
ELS (Etat Limite de Service) (caractéristique) :
• ELS 1 : G + Qk-c + 0,6 Tk
• ELS 2 : G + Qk-fq + Qlk + Qtk + 0,6 Tk
• ELS 3 : G + Tk + Qk-fq-trot
ELU (Etat Limite Ultime) :
• ELU 1 : 1,35 G + 1,35 Qk-c + 1,5 x 0,6 Tk
• ELU 2 : 1,35 G + 1,35 (Qk-fq + Qlk + Qtk) + 1,5 x 0,6 Tk
• ELU 3 : 1,35 G + 1,5 Tk + 1,35 Qk-fq-trot
• Séisme : G + 0,5 Tk + 0,4 Ed sauf spécification particulière (cf. 3.2.3.2 – séisme du présent chapitre)
(2) : P
our le calcul du souffle des joints de chaussée, la température est conservée dans les combinaisons de
calcul ELU contrairement aux recommandations de l’Eurocode qui s’appliquent à la justification structurale.
Dans le cas général, la capacité de mouvement du joint de chaussée à retenir est le souffle déterminé avec les
combinaisons ELS, en s’assurant que le vide entre maçonneries permette de reprendre le mouvement à l’ELU (si le
mouvement ELS est dépassé, le joint est un élément fusible, sans endommagement de la structure). Dans certains
cas, comme par exemple pour la prise en compte du séisme (voir paragraphe « Séisme » de ce chapitre), la capacité
de mouvement du joint de chaussée sera déterminé à partir du souffle ELU.
Déformation thermique : et
Rotation d’about : ; ;
Freinage :
Force centrifuge :
Raccourcissement Allongement
Dans cet exemple, le joint à retenir doit avoir une capacité de souffle de 50 mm (tout en s’assurant que le vide entre
maçonneries permette de reprendre l’allongement ELU sans mise en contact). Les joints à lèvres, joints à bande ou
joints cantilever permettent de reprendre le souffle de 50 mm. Pour des raisons de confort, dans ce cas, les joints à
lèvres sont déconseillés car ils conduisent à un hiatus supérieur à 50 mm en position d’ouverture maximale.
Nota : Il est constaté que, pour les petits et moyens ouvrages, la prise en compte du freinage suivant l’Eurocode
augmente sensiblement la valeur du souffle par rapport aux valeurs obtenues avec les anciens règlements.
Pour réduire les effets du freinage sur le calcul du souffle, il peut être envisageable d’augmenter la largeur des
appareils d’appui de manière à en augmenter la rigidité. Par exemple, cela peut permettre de passer d’un joint
cantilever à un joint à lèvres, moins coûteux.
Pour les ouvrages en béton armé, la part du retrait dans le souffle total n’est généralement pas assez importante pour
réduire de façon significative le souffle du joint de chaussée d’un ouvrage de plus de 10 ans et ne permet donc pas de
changer de gamme de joint : le joint remplacé sera la plupart du temps identique (de même famille) au joint initial.
Les critères de choix 65
Pour les ouvrages en béton précontraint, le cumul du retrait et surtout du fluage déjà effectués peut constituer une part
non négligeable du souffle total et il est alors intéressant de recalculer le souffle du joint de chaussée d’un ouvrage de
plus de 10 ans (ce recalcul est à produire avant la phase de choix du joint). La réduction par rapport au souffle initial
peut alors permettre de changer de gamme de joint, comme le montre l’exemple ci-dessous où le joint initial cantilever
est remplacé par un joint à lèvres.
Exemple d’application numérique pour le calcul du souffle d’un joint de chaussée à remplacer pour un ouvrage
de plus de 10 ans.
PF : position du point fixe ; LG : longueur dilatable à gauche ; LD : longueur dilatable à droite
Figure 3-11 : Exemple d’ouvrage en béton précontraint à deux travées de 30 m, symétrique
L’ouvrage considéré est en béton précontraint à deux travées de 30 m, symétrique (le point fixe est considéré
au centre). Le calcul du souffle pour l’ouvrage neuf conduit à une valeur de 58 mm (dont 19 mm pour le fluage
et 7 mm pour le retrait) : un joint cantilever permet de reprendre ce souffle.
Si le remplacement du joint de chaussée est effectué 10 ans après la réalisation de l’ouvrage, les parts de retrait
et de fluage déjà effectuées sont respectivement de 60 % pour le retrait de dessiccation, 100 % pour le retrait
endogène et 90 % pour le fluage, soit une déformation de :
0,6 x 1,68.10-4 + 1,0 x 0,75.10-4 + 0,9 x 6,2.10-4 = 7,34.10-4.
Pour le remplacement du joint de chaussée à plus de 10 ans, le souffle à retenir est de 36 mm : un joint à lèvres
permet de reprendre ce souffle.
3.2.5 - Conclusion
Parmi les paramètres influençant le choix du joint de chaussée, le plus déterminant est le souffle que doit reprendre
le joint. Le premier choix à effectuer est donc de sélectionner la ou les famille(s) de joint de chaussée dont le domaine
d’emploi est compatible avec le souffle calculé, parmi les joints sous revêtement, les joints à revêtement amélioré,
les joints à lèvres, les joints à bande, les joints cantilever, les joints à plaque appuyée et les joints modulaires.
Le schéma de la figure 3-12 ci-après rappelle le domaine d’emploi courant pour chaque famille de joint.
Cette sécurité en service dépend surtout de la capacité du joint à ponter le vide entre l’about du tablier de l’ouvrage
et généralement le mur garde-grève de la culée. On cherche à se prémunir contre tout effet de rail ou de blocage
des roues. De plus, on cherchera à éviter le phénomène de glissance par la rugosité des éléments du joint et l’efficacité
de son drainage.
En fonction du type de circulation ou d’usagers, des précautions sont à prendre en compte, notamment :
• vis à vis de l’effet « rail de Tramway », il est important de veiller au respect de l’angle limite entre la direction
du trafic et l’axe longitudinal du joint de chaussée déclaré par le fabricant ;
• vis à vis du phénomène de glissance, le drainage du joint doit s’effectuer de manière efficace afin d’éviter toute
rétention d’eau ou de neige fondante. Pour certains modèles de joint, des dispositifs particuliers ont été prévus
afin de limiter ce phénomène de glissance (ajout de bandes rugueuses sur des joints à pont en bandes, ajout
de produits à base de résine sur des joints à peigne…) (Fig. 3-13).
Figure 3-13 : Exemple d’un joint à pont en bandes équipé de bandes rugueuses à gauche et d’un joint à peigne équipé d’une plaque métallique
au droit d’une zone cyclable à droite
Les avis techniques comportent des indications vis-à-vis de la sécurité des usagers lors du franchissement du joint.
L’ETAG 032 [2] définit des critères précis relatifs à cette notion en identifiant trois catégories d’usagers (véhicules
motorisés, cyclistes et piétons). À titre d’information, l’annexe 6 présente certains de ces critères.
Pour les joints de chaussée, la classe de trafic (Tableau 3-3) est définie par le trafic poids lourds (PL de charge utile
supérieure à 5 t) journalier moyen à la mise en service (cf. guide « Conception et dimensionnement des structures
de chaussée » du Sétra/LCPC de 1994 (tableau 1.1, article 4.3.1 de la partie 1) [27]). C’est sur la base de ces classes
de trafic qu’est préparé l’avis de l’administration (Chapitre III de l’avis technique).
Trafic à la mise
en service < 25 > 25 > 50 > 150 > 300 > 750 > 2000 > 5000
(PL/jour/sens)
Les critères de choix 67
Les classes T1, T0, TS et TEXP concernent principalement les autoroutes, leurs bretelles, les voies rapides, les routes
nationales et certaines routes départementales importantes. En deçà, il s’agit de toutes les autres routes départementales
et les voiries locales.
Le trafic doit être celui prévisible durant les 5 à 10 premières années d’exploitation : les joints doivent être
des équipements durables à moyen et long terme, mais non nécessairement à très long terme.
Lors des opérations de remplacement, il convient de s’assurer que le nouveau joint est compatible avec les éventuelles
évolutions du trafic.
Le problème que pourrait poser le trafic de chantier n’est pas évoqué car la solution qui s’avère la plus sage, la plus
économique et la plus sûre est de l’éluder en reportant la pose du joint après l’achèvement des gros trafics de chantier
et en particulier après la mise en œuvre des couches de chaussée. C’est celle conseillée afin d’éviter les réparations
consécutives à des accidents dus aux chenilles, aux lames des engins, etc.
La mise en place des réseaux de transport en commun de type tramway en zone urbaine impose le plus souvent
une redéfinition de l’usage des ouvrages d’art existants et non la construction de nouvelles structures (Fig. 3-14).
La conception des profils en travers et l’implantation des superstructures doivent être réadaptées dès lors qu’un nouveau
mode de transport doit être supporté. La réflexion doit être menée très en amont du projet de manière à optimiser l’impact
sur les structures. Les dispositifs de joints de chaussée sont des éléments stratégiques pour la pérennité de l’ouvrage qui
doivent faire l’objet d’une attention toute particulière lors des phases de conception et de réalisation (cf. problématique
des joints sur chaussée mixte au §2.4 du chapitre 2). Il sera, par exemple, important de conserver une capacité d’étanchéité
satisfaisante au droit des joints, surtout concernant les ouvrages les plus vulnérables tels que peuvent l’être les VIPP.
Notons que si des réflexions sur le fonctionnement global de la structure peuvent être menées, elles doivent se faire
bien plus en amont encore de manière à ce que l’impact sur la teneur des travaux puisse bien être pris en compte.
Par exemple, si l’on peut imaginer mettre en œuvre un attelage de travées indépendantes de manière à diminuer
le nombre de lignes de joints, c’est toute la conception des dispositifs d’appui qui doit être redéfinie.
En cas de chaussée en béton, le guide technique LCPC/Sétra « Chaussées en béton » de mars 2000 [28] donne les
préconisations suivantes :
Au droit des ouvrages :
Pour les passages inférieurs de petite longueur (portiques ou cadres), il est intéressant de poursuivre le revêtement
en béton afin d’éviter des joints de dilatation au droit de l’ouvrage (Fig. 3-15). Ceci est particulièrement vrai lorsque
le revêtement est en béton armé continu (BAC). Ceci suppose qu’il n’y ait pas à craindre de tassements différentiels
entre l’ouvrage et les remblais d’accès.
Béton bitumineux 5 cm
Garde grève Couche de fondation
Sol
Appui Freyssinet
(éventuel)
Figure 3-15 : Exemple de franchissement d’un passage inférieur de faible ouverture par une chaussée en béton armé continu
Si la continuité de la chaussée en béton ne peut pas être assurée au passage de l’ouvrage (passages inférieurs de
grande longueur notamment), les dispositions suivantes seront adoptées :
• mise en place d’un béton bitumineux sur le tablier de l’ouvrage ;
• interface entre le béton bitumineux et le BAC réalisée par la mise en œuvre d’un joint de chaussée ancré sur des
longrines disposées de part et d’autre du vide entre le tablier et le mur garde-grève.
En section courante :
Les BAC requièrent la mise en œuvre de joints transversaux d’extrémité lorsqu’ils se terminent contre une structure
en enrobé (neuve ou existante) ou contre une chaussée en béton à dalles californiennes. Ce joint doit permettre un
souffle de 60 mm au moins (Fig. 3-16).
6 cm BB
21 cm BC 26 cm BC 10 cm GB
12 cm GRH
Fondation 17 cm Bm
BB : Béton bitumineux
12 m Couche de forme BC : Béton de ciment
Bm : Béton maigre
GB ; Grave bitume
Chaussée en béton de ciment construite Transition à
Structure existante GRH : Grave recomposée
construire*
humidifiée
* après réalisation de la fondation et avant réalisation de la couche de BAC
Figure 3-16 : Chaussée en béton armé continu se terminant contre une structure en enrobés neuve
Les critères de choix 69
3.4 - Le tracé routier
Dès lors la conception du joint retenu se devra d’admettre ces mouvements. Par exemple, un joint à dents ne s’accommodera
que de faibles mouvements transversaux (butée des dents les unes contre les autres).
Les joints sous revêtement et à revêtement amélioré sont plus particulièrement sensibles à ces effets.
3.5 - La robustesse
Par nature, la pose en feuillure ou en ossature gabarit assure une meilleure liaison à la structure que les autres types
de pose du fait des ancrages intégrés directement dans le tablier (cf. Chapitre 4).
Par exemple, certains joints modulaires comportent des articulations ou autres mécanismes qui s’usent, deviennent
bruyants et nécessitent des réparations toujours difficiles sous trafic. De plus, il est fréquent que ces mécanismes ne
puissent suivre les mouvements relatifs entre les deux abouts de la maçonnerie.
Ce critère fait partie des critères d’appréciation dans les avis techniques du Cerema/DTecITM.
Le béton de ciment en surface comme solin de raccordement, constitue un élément favorable de tenue du joint en
réalisant un massif de protection contre le choc des roues sur le joint. Par contre, cette bonne durabilité ne peut être
garantie que s’il est correctement formulé. Conformément à la norme NF EN 206/CN [6], les classes d’exposition à
spécifier au producteur de béton sont :
• vis-à-vis de la tenue à la corrosion par carbonatation : XC4 ;
• vis-à-vis de la tenue à la corrosion par les chlorures provenant des sels de déverglaçage : XD3 ;
• vis-à-vis de la tenue à la corrosion par les chlorures d’eau de mer : XS1 ou XS3 ;
• vis-à-vis de la tenue au gel dégel, selon la zone de gel et le niveau de salage : XF1, XD3 + XF2, XF3 ou XF4.
L’école française du béton a publié en décembre 2010 une note d’aide au choix des classes d’exposition pour les ouvrages d’art
(« Guide pour le choix des classes d’exposition des ouvrages d’art en béton », Solutions béton, 2010 [29]). Les tableaux proposés
intègrent en particulier les solins des joints de chaussée. Les classes sont retenues sont récapitulées dans le tableau 3-4 :
Ouvrages d’art situés à moins de 1 km de la côte (ou jusqu’à 5 km de la côte, suivant la topographie particulière lorsque les parties
aériennes de ces ouvrages sont exposées à un air véhiculant du sel marin, mais pas directement aux embruns) :
* L ’appréciation du salage se réfère à la voie portée. Le salage est considéré comme « peu fréquent » lorsque la moyenne annuelle
du nombre de jours de salage estimée sur les 10 dernières années est inférieure à 10, « très fréquent » lorsqu’elle est supérieure
ou égale à 30, et « fréquent » entre ces deux cas.
Tableau 3-4 : Tableaux d’aide au choix des classes d’exposition pour un solin de joint de chaussée en béton
Prévention de la réaction sulfatique interne. Tous les ouvrages d’art indépendamment de leur situation géographique :
XH (prévention RSI) Niveau de prévention RSI
XH3 As
Les spécifications liées aux classes d’exposition destinées à assurer la durabilité du béton sont celles données dans
la norme de référence NF EN 206/CN complétées par les spécifications du fascicule 65 [30].
Du fait de leur formulation spécifique, ces bétons peuvent présenter des difficultés de mise en œuvre (talochage,
résistance exigée retardée...). Aussi, le personnel d’exécution devra être averti de ces conditions.
Les aciers armant ce solin peuvent être attaqués par la corrosion surtout si leur enrobage est faible. Une protection
complémentaire peut être envisagée en environnement très agressif.
Nota : L e calage du drain en présence d’étanchéité de type MHC (Moyens à Haute Cadence) doit faire l’objet d’une
analyse spécifique et d’une mise en œuvre adaptée.
La qualité des équipes de pose et la garantie du service après-vente : un avis technique de joint de chaussée
est attribué à un couple fabricant/installateur garantissant la pose par des équipes spécialisées et qualifiées pour
la mise en œuvre de la gamme de produit commercialisée. Il est donc important de s’assurer de ne pas dissocier
le couple fabricant/installateur. Les entreprises s’engagent à assurer un service après-vente pendant et en dehors de
la période de garantie.
La périodicité des interventions d’entretien : La conception du joint doit limiter la fréquence des interventions d’entretien.
Les critères de choix 71
3.6 - Le coût
Que ce soit lors des travaux d’ouvrages neufs ou pour le remplacement de joints existants, le critère de coût dans
le choix d’un modèle de joint ne doit être qu’un critère mineur par rapport aux critères de qualité et de durée de vie
par exemple.
Il est important de bien intégrer des critères d’analyse des offres judicieux avec une pondération définie par le maître
d’ouvrage (par exemple durabilité, facilité d’entretien, délais de mise en œuvre…).
Le coût propre du joint devient en outre relativement marginal par rapport au coût d’exploitation lors des opérations
d’entretien et au coût à l’usager (temps perdu).
D’un point de vue financier, l’enjeu est plus de réduire la fréquence des interventions sur des joints de meilleure
conception/qualité que d’en baisser le prix d’achat.
3.7.2 - Le bruit
Certains modèles, par leur conception ou à cause de défauts lors de leur pose, peuvent provoquer des claquements
au passage des véhicules (en particulier des poids lourds). Ces claquements peuvent être amplifiés par la conception
de l’ouvrage (caisse de résonance).
Ce phénomène est particulièrement problématique à proximité des zones habitées voire de zones naturelles protégées
et il convient de le prendre en compte. Toutefois, les mesures d’émergence de bruit d’un joint de chaussée sont
délicates à caractériser et les solutions actuelles se limitent, après avoir écarté les défauts de pose, à mettre en place
une isolation phonique au niveau des éléments sources de bruit ou sur les habitations à proximité ou également à
remplacer le joint incriminé par un joint d’une autre famille.
3.7.3 - Le confort
Le confort au passage du joint se caractérise par l’absence de dénivellations altimétriques et par une continuité
optimale de la surface de roulement. À ce titre, les hiatus supérieurs à 50 mm sont déconseillés et les joints à bande
ou les joints cantilever sont hautement souhaitables pour des hiatus supérieurs à cette valeur.
Dans le cas, le plus courant, d’une chaussée dont le revêtement est en enrobé, il est conseillé d’entreprendre la pose et
le réglage des joints après exécution de la couche de roulement, ce qui permet un réglage précis, gage d’un bon confort.
Certains joints cantilever à peigne prévoient un profilage des dents permettant de réduire le risque d’arrachement
lors du passage des lames (Fig. 3-17 et 3-18). Il est aussi possible d’abaisser les peignes de un à deux millimètres
par rapport au solin.
Au cours du cycle de vie d’un pont (mise en œuvre, vie en œuvre, fin de vie), la part du joint de chaussée sur les impacts
écologiques lors des phases de mises en œuvre et de fin de vie est donc très faible.
Les impacts sont plutôt à rechercher du côté de la gêne à l’usager et des déviations de circulations éventuellement
nécessaires au moment des opérations d’entretien ou de remplacement.
Cela rejoint au final l’analyse de l’impact économique des joints de chaussée en soulignant l’intérêt de réduire la fréquence
des interventions sur ces équipements par la qualité des matériaux, des conceptions et des mises en œuvre.
Les critères de choix 73
74
Famille
de joints Joint à
Joint sous
revêtement Joint à lèvres Joint à bande Joint cantilever Joint à plaque appuyé Joint modulaire
revêtement
Critère amélioré
examiné
Capacité de souffle
• E n cas de Très Très faible Tolérance faible Tolérance faible Très bonne Très bonne Très bonne
dépassement du mauvaise
souffle nominal
• Mouvements Très Très faible Très bonne Moyennement Très bonne Moyennement Dépend de la
verticaux mauvaise satisfaisante satisfaisante conception du joint
• Mouvements Très Très faible Faible Faible Faible voire très faible Faible voire très faible Dépend de la
transversaux mauvaise selon la forme des selon la forme des conception du joint
peignes peignes
Biais
Etanchéité
• Du joint En principe En principe En principe En principe satisfaisante En principe étanche ou Nécessite l’ajout d’un Nécessite l’ajout
satisfaisante satisfaisante satisfaisante nécessite l’ajout d’un dispositif de recueil d’un dispositif de
dispositif de recueil des eaux recueil des eaux
des eaux
• L iaison à En principe En principe Nécessite des Nécessite des dispositions Nécessite des Nécessite des Nécessite des
l’étanchéité de satisfaisante satisfaisante dispositions spéciales spéciales dispositions spéciales dispositions spéciales dispositions
l’ouvrage spéciales
Robustesse
• L iaisons à la Non Non pertinent Dépend de la La « réaction » de Correcte mais les Dépend du principe du Dépend du principe
structure pertinent technique du modèle poussée / traction ancrages doivent être modèle du joint du modèle de joint
mais les chocs des oblige à dimensionner la de bonne qualité
roues obligent à un structure en conséquence
ancrage de qualité et
à renforcer la structure
• S implicité des Non Non pertinent En général simple En général simple Simple En général simple Plutôt compliqué
3.8 - Synthèse : la sélection du joint pour les ouvrages neufs et le remplacement
mécanismes pertinent
Famille
de joints Joint à
Joint sous
revêtement Joint à lèvres Joint à bande Joint cantilever Joint à plaque appuyé Joint modulaire
revêtement
Critère amélioré
examiné
•R
ésistance à la Peu Satisfaisant Non pertinent sauf Non pertinent Pas de problème Le pont subit Pas de problème
fatigue (joints satisfaisante si soudures de nombreuses
mécaniques) ou à sollicitations qui
l’orniérage et à la peuvent entraîner une
fissuration (joint usure ou une fatigue
à revêtement)
• Comportement Valable Valable sous Généralement correct Possible usure Bonne tenue sous En général moyen sous Bonne tenue sous
sous trafic sous trafic trafic T0 prématurée de la bande trafic T0 trafic T0 trafic T0
T2-T3 Risque de désadhérisation
d’inserts métalliques
Confort
• Bruit et vibration RAS RAS Le ressaut du véhicule Potentiellement bruyant Généralement faible Moyen sauf ceux Qualités moyennes,
(sous réserve peut être une source comportant des appuis améliorable
d’un bon calage de nuisance métal/métal (très sous réserve
de niveau) bruyant) de dispositions
particulières
• Confort à l’usager Excellent Excellent Moyen, il est fonction En général bon En général excellent En général très bon, En général bon
de la distance entre Risque de glissance Dents inadaptés à surtout avec un peigne Selon la
lèvres et du biais la circulation des 2 ce qui est très fréquent conception, peut
roues pour les grands Dents inadaptés à la être inadapté à la
souffles circulation des 2 roues circulation des 2
pour les grands souffles roues
Entretien
• Entretien courant Facile Assez facile Facile Facile Facile si le joint a été Facile si le joint a été Délicat
conçu pour cela conçu pour cela
• Remplacement Non Réfection Délicat pour les Facile si les ancrages Facile si les ancrages Facile si les ancrages Dépend de la
d’éléments pertinent partielle profilés métalliques peuvent être réutilisés peuvent être réutilisés peuvent être réutilisés conception du joint
possible
(rabotage et
rechargement)
• S écurité en cas RAS RAS Parfois dangereux En général bonne Parfois dangereux Parfois dangereux Normalement
de désordre (arrachement (arrachement assurée
d’éléments, dents d’éléments, dents
cassées…) cassées…)
•A
ptitude au Très faible Très faible Très bonne sous En général suffisante Très bonne en Démontage nécessaire Nécessite une
vérinage réserve de déposer le (dénivellation possible de l’absence de profilé d’une partie des étude particulière
• Recalage De fait Facile Possible sur certains Généralement possible Généralement possible Généralement possible Nécessite une étude
altimétrique joints avec changement avec changement de avec changement de la avec changement de la particulière
de la boulonnerie la boulonnerie boulonnerie boulonnerie
75
La figure 3-19 résume la démarche à suivre pour le choix d’un joint de chaussée.
Étude du tablier de
l’ouvrage d’art : Les familles sont-elles
- Souffle mécaniquement
Famille non retenue
- mouvements compatibles avec les
transversaux / déplacements du tablier ? NON
verticaux
Conditions extérieures :
- trafic Les familles sont-elles
- type de circulation adaptées aux conditions Famille non retenue
- environnement extérieures ?
NON
(problématique de
bruit)
- mode de pose
compatible avec la OUI : Famille retenue
structure
Modèles de joints adaptés à l’ouvrage étudié et à
son environnement
Filtre qualité du
joint, garantie,
facilité
d’entretien, avis
technique
Filtre prix
Chapitre 3 1
Le poseur doit également réaliser le réglage en altimétrie du joint vis-à-vis du revêtement adjacent afin d’obtenir un bon
confort pour l’usager (absence de « marche » au passage du joint) ainsi qu’une bonne tenue mécanique du joint (absence
d’effet dynamique au passage des véhicules). Ce bon réglage permettra de minimiser les nuisances sonores pour les riverains.
Le retour d’expérience sur la pose de joints de chaussée montre que le réglage des joints n’est pas toujours maîtrisé
par les équipes de pose (notamment la prise en compte de la température de l’ouvrage au moment de la pose) ce
qui peut conduire à l’apparition de désordres en service.
L’attention est attirée sur la nécessité du bon contrôle de ce réglage, qui constitue d’ailleurs un point d’arrêt (cf. fiche
MEMOAR XI-1). Le maître d’œuvre a tout intérêt à s’appuyer sur l’intervention d’un contrôle extérieur spécialisé pour
l’aider à lever ce point d’arrêt.
Selon le type de joint de chaussée l’ouverture (Fig. 4-1) se détermine soit directement par une mesure entre éléments
en vis-à-vis (joints à lèvres, à plaque appuyée, joints à peigne), soit indirectement à l’issue d’une mesure entre bords
extérieurs des éléments de joint (joint à matelas).
Figure 4-1 : Mesures d’ouverture d’un joint à lèvre (à gauche) et d’un joint cantilever (à droite)
Les méthodes de pose 77
L’ouverture d’un joint de chaussée varie tout au long de la vie de l’ouvrage en fonction de plusieurs paramètres
(cf. chapitre 3 §3.2.2) (Fig. 4-2) :
• les phénomènes de dilatation (raccourcissement/allongement) sous l’effet de la température ;
• les effets de retrait pour les ouvrages en béton armé et de retrait et fluage pour les ouvrages en béton précontraint ;
• les effets dus au freinage ;
• les rotations dues au trafic, fluage, gradient thermique.
Retrait fluage
Température Température
Freinage Freinage
fluage fluage
Rotation Rotation
t=0 t=∞
Souffle
A la pose, l’ouverture d’un joint doit être réglée en fonction de ces paramètres afin d’éviter des mises en butée ou
des ouvertures excessives de ce joint tout au long de la vie de l’ouvrage.
Il convient donc de déterminer la valeur d’ouverture du joint à la pose (ouvpose) comprise entre la capacité d’ouverture
minimale (ouvmin) et la capacité d’ouverture maximale (ouvmax) propre à chaque joint de chaussée (un joint de chaussée
WD80 de souffle 80 mm verra son ouverture comprise entre 10 et 90 mm par exemple).
Les effets du trafic (freinage et rotation) sont des déformations réversibles et généralement absentes ou réduites lors
de la pose (travaux hors circulation ou sous circulation réduite) mais doivent être prises en compte lors du réglage
de l’ouverture à la pose.
Les effets du retrait et fluage du matériau sont des déformations irréversibles appréhendées par le calcul lors de
la détermination du souffle (Cf chapitre 3 §3.2.3) dont il faut tenir compte pour déterminer la valeur de l’ouverture
du joint à la pose.
Enfin, les effets de la température sont des déformations réversibles et doivent être pris en compte dans la détermination
de la valeur de l’ouverture du joint à la pose.
Le calcul du souffle du joint intègre le cumul de tous ces effets. Pour déterminer l’ouverture du joint à la pose, on se
réfère à la combinaison de calcul ELS donnant le souffle le plus important. Ce calcul est généralement effectué pour
une température de référence de 10°C et donne les valeurs d’allongement et de raccourcissement qui permettent
d’établir une position de référence du joint de chaussée lorsque la température de l’ouvrage est égale à la température
de référence de 10 °C (Fig.4-3). Lorsque la température de l’ouvrage au moment de la pose est différente de 10 °C,
il suffit de se décaler par rapport à cette position de référence en considérant l’écart de température, sachant que
l’ouverture varie linéairement avec la température. Le décalage est obtenu ainsi :
δ 1 = (T1 - T0).L.αT , où T0 = 10 °C, T 1 > 10 °C, L longueur dilatable et αT coefficient de dilatation thermique
Figure 4-3 : Courbe permettant de déterminer le réglage de l’ouverture à la pose d’un joint de chaussée en fonction
de la température de l’ouvrage (TOA)
4.1.1.1 - I nfluence des déformations réversibles autres que la température sur le réglage de l’ouverture du joint à la
pose (hors joints sous revêtement et joints à revêtement amélioré)
Comme précisé dans les chapitres précédents, les déformations réversibles (translations liées aux effets du freinage
et rotations sur appuis liées aux effets du chargement) doivent être intégrées au calcul du souffle du joint. Ainsi, on
veillera à ce que le joint n’atteigne pas sa capacité d’ouverture maximale par basse température et après effets du
retrait et du fluage, alors que celui-ci devra cumuler en plus les effets des déformations réversibles.
Elles ont également une influence sur le réglage du joint à la pose. En effet, le réglage de l’ouverture du joint à la
pose doit intégrer une part de réserve qui permettra au joint d’absorber ces effets lorsqu’il atteindra, au cours de sa
vie, son ouverture minimale (par forte température et avant phénomène de retrait et de fluage). On évitera de cette
manière le risque de mise en contact entre les éléments en vis-à-vis et les dégradations qui peuvent en résulter.
La détermination de la part du souffle due aux phénomènes de retrait fluage est explicitée au chapitre 3 §3.2.3.2.
Cette déformation est irréversible et conduit à un raccourcissement de l’ouvrage depuis la construction (t = 0) jusqu’à
la fin de vie de l’ouvrage (t = ∞).
Dans la pratique, sur ouvrage neuf, dans la plupart des cas, on retranche à l’ouverture maximale du joint l’intégralité
de la part de souffle liée aux phénomènes de retrait/fluage, y compris celle déjà effectuée avant la pose du joint. On
s’assure ainsi de ne jamais avoir une ouverture de joint supérieure à l’ouverture maximale admissible, tout au long
de la vie de l’ouvrage (y compris à t = ∞ et pour la température mini Tmin).
Dans le cas de remplacement de joints en service, il convient de déterminer la part restante de retrait/fluage pour
le réglage. Pour les ouvrages courants, elle sera généralement négligeable, la majeure partie des déformations de
retrait/fluage s’effectuant au jeune âge.
Le hiatus entre l’ouvrage et l’about du garde-grève (ou éventuellement un autre ouvrage) varie linéairement avec
la température. L’ouverture du joint à la pose se détermine donc, connaissant la plage d’ouverture du joint et la plage
des températures extrêmes, dès lors que la température de l’ouvrage au moment de la pose est connue.
Les méthodes de pose 79
Détermination de la température de l’ouvrage au moment de la pose (TOA) :
Toutefois, la seule donnée facile à déterminer est, dans les cas courants, la température ambiante.
Cette méthode permet d’estimer la température prévisible de l’ouvrage en fonction de la température ambiante sous
abri lors des 24 à 48 heures précédentes (cf. annexe 5).
Cette lecture peut se faire au moyen de sondes de température noyées dans le béton de l’ouvrage ou collées sur des
poutres métalliques.
En général ces dispositifs ne sont pas prévus, et réservés aux grands ouvrages, et la lecture directe est impossible.
Pour un ouvrage courant, il peut être intéressant de connaître la marge de manœuvre entre le souffle calculé
(y compris les incertitudes de calcul) et la capacité de souffle du joint de manière à utiliser cette marge de manœuvre
sur les incertitudes de détermination de la température de l’ouvrage.
Par exemple, si cette marge est suffisamment importante (au minimum 10 mm), on pourra alors, pour les ouvrages
en béton, ne tenir compte que de la température moyenne ambiante sous abri des dernières 48 h et considérer que
l’ouvrage est à cette température.
Si la marge de manœuvre est trop faible (inférieure à 10 mm), il faut essayer d’appréhender au mieux la température
de l’ouvrage.
La prise de température par contact ou par technique infrarouge est possible sur les parois en intrados des dalles vers
les appuis ou dans les caissons sur les parois intérieures des âmes.
Nota : L orsque la capacité de souffle du joint retenu est notablement supérieure au souffle calculé (marge), il peut
être intéressant de décaler le réglage du joint du côté de la fermeture afin de limiter le hiatus maximal en
service ce qui a pour conséquence d’améliorer le confort et la durabilité du joint (Fig. 4-4).
Figure 4-4 : Réglage de l’ouverture à la pose d’un joint de chaussée en fonction de la température de l’ouvrage (TOA) dans le cas où la capacité
de souffle du joint est notablement supérieure au souffle calculé
Le même exemple que celui étudié au chapitre 3 est considéré, avec la différence suivante : le joint est réglable à
la pose. Avec S = 5 °C, les variations de températures deviennent
ΔT k,exp = 32 + 5 = 37 °C et ΔTk,con = 22 + 5 = 27 °C
Pour une température de l’ouvrage à la pose de 25 °C, le décalage par rapport à la position de référence vaut :
δ1 = (T1 - T0).L.αT = (25 - 10) × 15 × 10.10-6 = 2,3 mm.
• Pour une température de l’ouvrage à la pose de 0 °C, le décalage par rapport à la position de référence vaut :
• δ2 = (T0 – T2).L.αT = (10 - 0) × 15 × 10.10-6 = 1,5 mm.
Figure 4-5 : Application numérique du réglage de l’ouverture à la pose d’un joint de chaussée en fonction de la température de l’ouvrage (TOA)
dans le cas où la capacité de souffle du joint est notablement supérieure au souffle calculé
On remarque que dans le cas présent, les valeurs de décalage par rapport à la position de référence sont faibles.
L’influence sera cependant plus significative dans le cas d’ouvrages de grandes longueurs.
De par sa conception ce type de joint n’est pas réglable. Toutefois la période de pose du joint aura une influence sur
le souffle réel du joint. En effet le matériau constitutif du joint présente un meilleur comportement lorsqu’il est sollicité
en compression plutôt qu’en traction : pour bénéficier du souffle maximal il conviendra donc de réaliser la pose
du joint en période de température moyenne ou basse afin de plus solliciter le joint en compression qu’en traction.
De même un joint non apparent à revêtement amélioré réalisé en période chaude n’offrira pas le souffle escompté :
il sera sollicité de façon excessive en traction et pourra présenter de la fissuration en service.
Les méthodes de pose 81
4.1.2 - Le calage avec le revêtement adjacent
Le joint de chaussée doit être calé en altimétrie avec une tolérance de 0/-2 mm par rapport au revêtement adjacent.
De ce bon calage avec le revêtement dépend en grande partie :
• le confort de l’usager ;
• la minimisation des effets dynamiques sur le joint ;
• et donc la pérennité de ce joint.
Il est très difficile de régler une couche de roulement par rapport à un joint de chaussée en place : la présence du
joint de chaussée (et donc d’un profilé métallique rigide) va rompre la continuité et l’homogénéité du revêtement
bitumineux et gêner le travail des compacteurs ; la formation d’un bourrelet en amont et d’un creux en aval du joint
au passage du compacteur est alors observée (Fig. 4-6).
joint
Pour cette raison il convient de réaliser le calage du joint sur le revêtement (et non l’inverse) après réalisation complète
du revêtement au droit de la ligne de joint. Les fabricants de joints ont mis au point différentes méthodes de pose
permettant ce calage du joint a posteriori.
Les différentes méthodes utilisées pour la pose des joints mécaniques (pose en feuillure, en ossature gabarit et dans
l’épaisseur du revêtement) ainsi que des joints sous revêtement sont présentées ci-dessous.
4.2.1 - La réalisation
La technique de pose des joints sous revêtement est détaillée dans les avis techniques correspondants.
La réalisation des joints sous revêtement ne fait pas appel à des produits spécifiques ; elle sera donc confiée à
l’entreprise de génie civil qui utilise habituellement ces produits, à savoir l’étancheur ou l’entreprise de chaussée.
Il n’est pas nécessaire, en règle générale, de prévoir une adaptation particulière (ferraillage, ancrage en attente, etc.)
dans le béton d’about de l’ouvrage. Le support, surtout son coffrage, doit cependant être livré conformément aux
spécifications de l’entreprise ou de l’avis technique reprises dans le marché ; ensuite le joint est mis en place selon
le processus correspondant à chaque modèle.
Le revêtement recouvrant le joint est le même qu’en section courante et il est mis en œuvre sur cette zone sans prescriptions
particulières. Pour certains joints particuliers et suivant les prescriptions de l’entreprise, il peut être mis en œuvre un renforcement
de l’enrobé par introduction d’une géogrille par exemple, ce qui permet de mieux répartir l’effet des tractions dans l’enrobé.
Etanchéité du tablier
About de tablier
Figure 4-7 : Exemple de joint sous revêtement avec renfort de l’enrobé (A) ou trait de scie (B)
4.3.1.1 - Le sciage
Le sciage s’effectue sur toute l’épaisseur du revêtement (étanchéité + couche de roulement), sur la longueur du joint.
La zone délimitée par les traits de scie correspond à la largeur du joint fini (valeur moyenne de 50 cm dans la gamme
d’usage courante, pouvant être comprise entre 40 et 60 cm).
La dépose du revêtement entre traits de scie doit se faire soigneusement jusqu’au béton de tablier et sans endommager
les lèvres du revêtement adjacent. Cette étape doit permettre de vérifier que le trait de scie a bien rencontré la chape
d’étanchéité puisque la fermeture de l’étanchéité est réalisée par collage du joint sur la face sciée du revêtement.
Dans le cas contraire (cas d’une feuille préfabriquée arrêtée avant l’about de tablier par exemple) un nouveau trait
de scie, décalé de 5 cm, devra être réalisé jusqu’à rencontrer la chape d’étanchéité (Fig. 4-8).
Le positionnement traditionnel du drain dans l’épaisseur du joint va diminuer l’adhérence joint/revêtement adjacent et
compromettre sa durabilité. Aussi il n’est admis pour les joints à revêtement amélioré qu’un drain de type « barbacane »
dans une saignée perpendiculaire au joint.
Dans ce cas la fermeture de l’étanchéité générale est assurée au droit du joint par le parfait collage du joint sur
les faces sciées du revêtement adjacent. L’eau circulant à l’interface étanchéité/couche de roulement est alors recueillie
en point bas du joint par le drain « barbacane » et évacuée à travers le hiatus dans le réseau d’assainissement général
de l’ouvrage suivant le schéma de la figure 4-10.
Nota : Pour certaines situations particulières, il peut être envisagé d’assurer le drainage transversal de la chaussée en
amont et à distance du joint. Cette disposition doit rester particulière car difficile à réaliser sans endommager
l’étanchéité.
Tuyau d'évacuation
Drain transversal
parallèle au joint
1 ml
Les faces sciées du revêtement adjacent ainsi que le béton de tablier seront préparés à la lance thermopneumatique
afin d’éliminer toute trace de poussière et de favoriser l’adhérence du joint (Fig. 4-11).
Le fond de joint est inséré dans le hiatus afin d’éviter toute fuite de liant pendant le coulage du joint. Le hiatus au-dessus
du fond de joint est ensuite rempli de bitume pur et arasé au niveau du béton de tablier.
Application du primaire
Le primaire d’accrochage (vernis) est appliqué au pinceau ou à la brosse soit uniquement sur le béton soit également
sur les faces sciées du revêtement selon les préconisations du fabricant de joint.
La plaque de pontage est positionnée à cheval sur le vide entre les éléments de structure en vis-à-vis. Elle est maintenue
en place par un dispositif inséré dans le fond de joint.
4.3.1.4 - Le remplissage
La température du liant (bitume polymère) mesurée en sortie du fondoir doit être de l’ordre de 175 °C et toujours
inférieure à 200 °C.
Selon le modèle de joint les granulats sont soit déposés dans la réservation puis saturés en liant, soit enrobés de liant
lors du chauffage (en malaxeur) puis déposés dans la réservation.
Dans tous les cas la couche mise en place doit être saturée en liant avant de mettre en œuvre la couche suivante.
4.3.1.5 - La finition
La dernière couche ou couche de finition est moins épaisse (entre 1 et 3 cm) et utilise des granulats de plus faible
granulométrie (0,31/1,6 à 2/4). Cette couche ne doit pas comporter de liant en excès (Fig. 4-12).
Les méthodes de pose 85
Figure 4-12 : Réalisation de la couche de finition d’un joint à revêtement amélioré
À chaque joint de chaussée correspond un joint de trottoir associé. D’une manière générale le joint de trottoir reprend
le principe de fonctionnement du joint de chaussée (reposant sur les capacités élastiques du matériau) sur la totalité
de l’épaisseur du trottoir ou sur une épaisseur réduite (toujours supérieure à 50 mm).
La liaison entre le joint de chaussée et le joint de trottoir se fait par adhérence (coulage à chaud) en arrière de
la bordure de trottoir. L’espace entre les bordures de trottoir en vis-à-vis au droit du joint est ponté par un mastic afin
d’éviter les fuites de liant.
Il convient alors de reprendre la chape d’étanchéité et la couche de roulement conformément aux figures 4-13 à 4-17
afin de se ramener à la configuration de pose sur ouvrage neuf :
• dépose du joint en place par l’entreprise poseur du joint (Fig. 4-13) ;
Ancien solin
lo1
• création de la feuillure dans le cas d’une pose en feuillure par l’entreprise poseur du joint ;
• préparation soignée du support, réalisation de l’étanchéité et coulage de bitume d’asphalte pour liaison à l’étanchéité
de l’ouvrage par l’entreprise poseur de joint ;
Etanchéité
lo2 Etanchéité
Etanchéité
Etanchéité
Il s’agit de profilés métalliques ou élastomères préfabriqués en usine. Ils peuvent être standards ou adaptés à l’ouvrage
(cas des joints à dents pour ouvrages biais).
Ils comportent systématiquement des éléments de trottoir adaptés (relevé, joint de trottoir).
Le ferraillage
Le ferraillage complémentaire est constitué de cadres et de filants en acier HA. Leur nombre et position sont définis
dans les plans d’exécution établis par les fabricants de joints.
Le drainage
La fermeture de l’étanchéité au droit du joint et le drainage sont réalisés par une feuille de bitume armé et un drain
ressort inox (ou drain rectangle).
Le béton d’ancrage
D’un point de vue de la durabilité, la formule du béton d’ancrage doit répondre aux exigences de composition résultant
des classes d’exposition définie dans le chapitre 3, §3.5.3.
De plus, la résistance mécanique du béton d’ancrage doit être compatible avec les conditions spécifiées de pose du joint.
Le solin
Le solin matérialise la liaison entre le joint de chaussée et le revêtement adjacent. Il est recommandé que le solin
soit constitué par le béton d’ancrage qui est arasé au niveau du revêtement adjacent.
La pose en feuillure s’effectue systématiquement après la mise en œuvre du revêtement. Elle comprend les étapes suivantes :
La réservation
La réservation ou feuillure (Fig. 4-18), dont les dimensions sont précisées dans les fiches produits et les avis techniques
des différents modèles de joint, est réalisée à chaque extrémité de tablier et/ou sur le mur garde-grève lors de
la réalisation du tablier. Des armatures en attente sont prévues dans cette réservation pour assurer la liaison tablier/
joint de chaussée.
En phase provisoire (avant réalisation du joint de chaussée) le hiatus est ponté par une planche et la réservation est
remplie avec un matériau facile à déposer ultérieurement et qui présente une bonne tenue à la circulation de chantier
et parfois de service, comme une grave ciment ou un béton maigre ou éventuellement des gravillons mais à condition
de les protéger par un matériau qui ne pourra pas être emporté lors de la réalisation des enrobés.
L’étanchéité et la couche de roulement sont réalisées classiquement et de façon continue au droit du joint de chaussée,
ce qui permet d’obtenir une qualité de revêtement (compacité, confort, planéité) homogène sur ouvrages et dans
les zones adjacentes.
Dans le cas des joints d’about d’ouvrage (sur culée) l’étanchéité générale de l’ouvrage est mise en œuvre à minima
jusqu’à la réservation ou jusqu’au hiatus.
Le sciage du revêtement
Le revêtement fini (étanchéité + couche de roulement) est scié de part et d’autre du joint pour dégager la zone de pose.
La largeur de cette zone est adaptée pour découvrir la totalité de la feuillure augmentée de 5 à 6 cm de part et d’autre.
Il convient d’effectuer des sondages préalables pour caler la profondeur de sciage et éviter la dégradation du béton
de l’extrados.
La couche de roulement est ensuite déposée à la pioche et/ou au marteau piqueur ainsi que le matériau de remplissage
provisoire de la feuillure, en veillant à ne pas abîmer les arêtes du revêtement (si tel n’était pas le cas il faudrait
procéder à un nouveau trait de scie).
La réservation est alors parfaitement nettoyée (repiquage éventuel du béton de tablier et soufflage).
Un coffrage doit être mis en œuvre afin de maintenir un hiatus au droit du joint et éviter toute coulure lors du bétonnage.
L’épaisseur de ce coffrage est fonction de l’ouverture du vide réel qui devrait correspondre à celle qui a été définie
par la note de calcul en fonction de la température au moment de la pose.
Ce coffrage est traditionnellement réalisé en polystyrène ; toutefois pour les ouvertures supérieures à 6 cm, il est
recommandé d’utiliser un complexe plus rigide, par exemple de réaliser un sandwich de polystyrène et de contreplaqué.
La pose du joint après mise en œuvre du revêtement entraîne une coupe de l’étanchéité et donc un risque de contournement
de la chape d’étanchéité. Il faut donc « fermer » l’étanchéité au droit du joint de chaussée et drainer cette zone.
Dans le cas de solin béton, la mise en œuvre du drain intervient à cette étape. Sa pose s’effectue sur un lit de bitume
pur (permettant d’étancher sous le drain et de positionner le drain par rapport à l’étanchéité courante, (voir figures 4-19
et 4-20) et la fermeture de l’étanchéité est réalisée au moyen d’une feuille de bitume armé collée sur la face sciée
du revêtement selon les dispositions ci-dessous.
Les méthodes de pose 89
a) Protection de la feuillure par remplissage par des gravillons ou, éventuellement, des madriers
Planche
Gravillons
(à l'exclusion
du sable)
Traits de scie
d) M
ise en place du coffrage (par polystyrène expansé ou contreplaqué) et du ferraillage complémentaire
Dans le cas des solins béton : pose du drain éventuel et fermeture de l’étanchéité de l’ouvrage
Drain
Coffrage
ferraillage
Bras de suspension
Béton
Figure 4-19 : Les étapes de mise en œuvre d’un joint de chaussée mécanique posé en feuillure
Les méthodes de pose 91
a) Mise en place de la feuille de bitume armé
Zone soudée
Figure 4-20 : Les étapes de la fermeture de l’étanchéité et de la pose du drain dans le cas d’un solin béton
Figure 4-21 : Fermeture de l’étanchéité et mise en place de l’évacuation du drain derrière la bordure
Le ferraillage est mis en œuvre conformément au plan d’exécution établi par le poseur de joint sur la base des
préconisations du fabricant et réalisé conformément aux règles en vigueur (Eurocode 2 [5] + fascicule 65 [30]). Toute
adaptation de celui-ci nécessaire à l’exécution doit être validée par le maître d’œuvre.
Ce ferraillage doit permettre la transmission des efforts du joint au tablier ; il devra donc être parfaitement relié aux
armatures en attente.
L’enrobage nominal du ferraillage complémentaire de la longrine d’ancrage pourra être inférieur à celui retenu pour
le ferraillage du tablier, en raison d’une durée d’utilisation du joint de chaussée inférieure à la durée d’utilisation
de projet de l’ouvrage (qui permet une minoration de la classe structurale, cf. NF EN1992-1-1/NA, tableau 4.3NF [5]).
Les méthodes de pose 93
La mise en place des éléments de joints de chaussée et de trottoir
Les éléments de joints sont positionnés à l’aide de bras de suspension : les douilles d’ancrage sont correctement
positionnées vis-à-vis du ferraillage en place et l’ouverture du joint est calée selon l’ouverture définie par la note
de calcul en fonction de la température de l’ouvrage avant solidarisation des parties en vis-à-vis.
Le bétonnage
Le béton d’ancrage est coulé dans les feuillures de part et d’autre du coffrage.
Le béton est mis en œuvre avec des méthodes similaires à celles utilisées pour le tablier (vibration, protection contre la
dessiccation, confection d’éprouvettes de contrôle) et arrêté au niveau du revêtement adjacent dans le cas de solin béton.
Avant la prise du béton les éléments de joints en vis-à-vis seront désolidarisés pour ne pas fissurer le béton d’ancrage
lors des mouvements liés aux variations de température quotidiennes.
Le serrage
Le serrage définitif des ancrages s’effectue au couple prescrit (à la clé dynamométrique) une fois la résistance visée
du béton d’ancrage obtenue.
Conseils de finition
Il est souhaitable de procéder au remplissage/pontage des interfaces profilé/solin et solin/béton bitumineux à l’aide
d’un produit de pontage (bitume élastomère).
Ces éléments sont mis en œuvre dans le ferraillage de la structure à la cote prévue par la note de calcul, qui détermine l’ouverture
du joint à la pose. Ensuite cette zone est bétonnée en même temps que la dalle ou le hourdis de l’ouvrage.Auparavant,
les extrémités des tiges dépassant des ossatures gabarits auront été protégées contre l’introduction de laitance.
Suivant les conditions de prise du béton il peut être nécessaire de desserrer en quinconce un ancrage sur deux fixés
aux règles de pose car les mouvements du tablier dus aux variations de température, retrait et fluage, sollicitent
les ancrages et peuvent fissurer le béton (Fig. 4-23).
Dès que le durcissement du béton le permet, les règles de pose et les tiges provisoires sont démontées ( de la figure 4-24).
Les ancrages reçoivent une protection provisoire pour éviter l’intrusion dans les douilles ou dans la pièce d’ancrage,
de corps étrangers qui gêneraient ultérieurement le vissage complet des tiges d’ancrages ( de la figure 4-24).
Les bouchons en polystyrène n’ont aucune efficacité et sont donc à déconseiller.
a) Ces opérations, décrites au paragraphe « La dépose du revêtement » (§4.3.1.2), effectuées, le sciage du revêtement
( de la figure 4-24) et le nettoyage de la zone sont effectués comme décrit au paragraphe « Le sciage du
revêtement » (§4.4.1.2).
b) Une fois la protection provisoire des douilles d’ancrages retirée, les tiges définitives entièrement graissées sont
mises en œuvre. Il est nécessaire que les tiges dépassent de la surface de roulement, et ce d’une longueur suffisante
dans le cas d’une mise en tension par des vérins.
Afin de protéger les tiges lors de la mise en œuvre du mortier de pose, il convient de mettre en place des gaines de
réservation sur la hauteur du mortier de matage (par exemple gaines télescopiques en PVC).
c) Le vide du joint est colmaté comme décrit dans le paragraphe « La réservation » (§4.4.1.2), et la pose du drain est effectuée.
d) L a mise en œuvre du mortier de calage permet de régler les éléments du joint enfilés dans les tiges d’ancrage, de
façon à ce que la partie supérieure de ces éléments soit comprise entre 0 et –2 mm vis-à-vis du plan défini par les
deux arêtes sciées du tapis. Il est envisageable de descendre en dessous des –2 mm en zone de climat rigoureux
pour tenir compte d’une usure du revêtement et protéger, le plus longtemps possible, le joint contre les actions
des lames de déneigement ( de la figure 4-24).
Ce réglage se fera à l’aide d’un mortier ou d’un micro béton. Il est signalé que de nombreux désordres de tenue de joint ont
pour origine des défauts de mortier de calage. Il devra donc être de qualité très soignée et correctement dosé et mis en œuvre.
En cas de pose, avec maintien de trafic sur l’ouvrage pendant la prise du mortier de calage des éléments (par demi-
chaussée par exemple), il est conseillé, pour éviter un affaissement de ce mortier, de prendre des précautions : supports
des éléments, calage final par une couche de liant époxy ou similaire, etc.
Si les éléments du joint ont servi d’ossature gabarit, il n’y a pas de calage sous le joint à prévoir. Cependant le fait de
bétonner sous un plat métallique horizontal piège des bulles d’air. Un ragréage (à la résine par exemple) est hautement
souhaitable pour donner une assise correcte au joint.
e) L a reprise de la chape d’étanchéité est effectuée généralement par l’asphalteur ( de la figure 4-24). Il est à noter
que ce mode de pose ne permet que la technique « Solin asphalte », des essais de solin avec d’autres matériaux
n’en sont restés qu’au stade expérimental avec de nombreux échecs.
L’utilisation d’asphalte gravillonné pour les solins de raccordement nécessite une attention particulière à la fabrication
et au transport pour obtenir un résultat satisfaisant en raison des faibles quantités mises en œuvre.
Les méthodes de pose 95
Enrobés
Cale
Bouchon
Etanchéité
Tige provisoire Fourreau
de fixation dans
son fourreau
Douille
1 2 3
Mise en place des Les règles de pose
ossatures gabarits et les tiges Mise en oeuvre des
avant bétonnage de provisoires sont couches de chaussée
la structure démontées, après
la prise du béton
Solin
Drain
Mortier de calage
44 5 6
6
Principe de la méthode
Le solin en mortier, à liant amélioré ou non par une résine, est lié par adhérence au support béton de l’ouvrage, tout
en étant arasé au niveau de la chaussée. L’adhérence peut éventuellement être complétée, en particulier dans le cas
de forts trafics, par des aciers scellés dans le béton de l’ouvrage.
About de la structure
Le béton de structure est terminé sans précaution particulière au droit du joint. Le vide entre les maçonneries est
coffré comme indiqué au §4.4.1.2.
Les opérations de mise en œuvre de la couche étanchéité, du revêtement, de dégagement et nettoyage de la zone
d’ancrage sont effectuées conformément au §4.4.1.2.
Une fois le matériau de remplissage de la zone de pose du joint dégagé, la surface du béton est parfaitement nettoyée.
Si nécessaire les surfaces de béton sont préparées par un repiquage léger et un soufflage, conformément aux règles de
reprise de bétonnage, afin de débarrasser ces faces des matières sans cohésion.
Pose du drain
La mise en œuvre de résine sur le support et sur la tranche des différentes couches de chaussée assure une
fermeture correcte de l’étanchéité par collage. Il ne reste plus qu’à mettre en œuvre un drain afin de recueillir les
eaux qui percolent dans le revêtement bitumineux. Le drain est disposé parallèlement au joint à la jonction couche
de chaussée/solin (Fig. 4-25).
Béton de résine
1 cm
Une fois posé le drain doit être relié au dispositif général de recueil des eaux de l’ouvrage.
Préparation du coffrage
Le coffrage du vide est généralement réalisé à l’aide d’un polystyrène expansé, ce coffrage ne doit pas se déformer
sous le poids du produit mis en œuvre et être étanche pour éviter les fuites. L’utilisation d’une classe 3 (densité
16 à 20 kg/m3) est hautement recommandée car elle travaille mieux et donne moins de déchets gênants et polluants
qu’une classe 1 (densité type 9 à 13 kg/m3).
Le type de coffrage est à adapter à la technique du joint, et son épaisseur, correspondant à la largeur du vide, est
définie par la note de calcul en fonction de la température au moment de la pose.
Afin d’éviter que le béton de résine adhère au coffrage, il y a lieu de mettre en place une feuille de polyane maintenue
sur les faces en contact avec ce matériau.
Les méthodes de pose 97
Dans le cas de mise en œuvre de joints comportant un remplissage/profilé d’étanchéité fixé à des éléments métalliques
le coffrage est arrêté au niveau inférieur de ces profilés.
Dans le cas d’un joint avec un remplissage du vide en mousse d’élastomère, en profilé extrudé ou en mastic pâteux
directement en contact avec le béton de résine, le coffrage comporte dans sa partie supérieure la forme du profil.
Ainsi suite au décoffrage le logement dégagé servira à introduire le remplissage.
La dépose du coffrage en polystyrène est hautement recommandée, les techniques à remplissage non démontable
sont déconseillées.
Pour les joints comportant un profilé d’étanchéité fixé à des éléments métalliques, ceux-ci sont calés et maintenus en
ouverture, par des bras de pose, à la cote prévue par la note de calcul. Le réglage de ces éléments en altitude vis-à-vis
de la partie supérieure du revêtement de chaussée doit être à une cote comprise entre 0 et -2 mm.
Avant coulage des solins, il y a lieu de prévoir une protection de la couche de roulement de part et d’autre du joint.
Le matériau est préparé et mis en œuvre selon les prescriptions du fabricant. Dans le cas d’utilisation d’un béton de
résine, sa mise en œuvre doit se faire après la pose d’une couche d’accrochage. Cette couche d’accrochage est appliquée
sur les parois des enrobés et sur un béton soigneusement nettoyé et sec. Pour une bonne mise en œuvre de la couche
d’accrochage, il est préférable de réaliser cette opération avant la mise en place des éléments de joint dans la feuillure.
Il convient de s’assurer de la non polymérisation complète de la couche d’accrochage avant l’opération de remplissage.
Le remplissage du joint par un béton de résine est une opération délicate, de sa bonne exécution dépendent :
• sa durabilité ;
• son confort ;
• son bon fonctionnement.
La fabrication du béton de résine nécessite de respecter les préconisations des fiches techniques du fabricant et notamment
sa durée pratique d’utilisation (DPU) qui dépend de la température. En cas de température élevée, des précautions
particulières doivent être prises (réduction des quantités, refroidissement, décalage de la période de bétonnage…).
La finition de surface se fait à la taloche métallique, le niveau de remplissage se raccorde à l’arête supérieure du
revêtement de chaussée.
Opérations de finition
Une fois que le solin a atteint une résistance mécanique suffisante, les bras de pose ainsi que le coffrage sont déposés.
Afin d’assurer l’étanchéité entre deux éléments du joint, le profilé en élastomère est mis en œuvre et inséré dans les
logements prévus à cet effet et ce après qu’ils aient été soigneusement nettoyés. La continuité du profilé doit être
assurée (toute coupure et raboutage doit être interdite).
Dans certains cas, des dispositifs complémentaires d’évacuation des eaux peuvent être mis en place (chéneaux, etc.).
Conseils de finition
Il est souhaitable de procéder au remplissage/pontage des interfaces profilé/solin et solin/béton bitumineux à l’aide
d’un produit de pontage (bitume élastomère).
Le solin en béton est ancré à la structure par l’intermédiaire d’aciers ou de tiges scellées dans des trous forés au
support béton de l’ouvrage.
About de la structure, mise en œuvre des couches de chaussée, préparation de la surface béton de l’ouvrage
L’about de la structure reçoit la même préparation que celle prévue au §4.4.1.2. Les opérations de mise en œuvre des
couches de chaussée, de sciage et nettoyage de la zone d’ancrage sont les mêmes que celles décrites précédemment.
Le hiatus sera obturé par la mise en place d’un matériau tel que défini dans le §4.4.1.2, dont l’épaisseur, correspondant
à la largeur du vide, sera conforme au réglage en ouverture du joint.
La profondeur et le diamètre des forages seront fonction des aciers à ancrer, du produit de scellement et de la résistance
du béton de structure.
Une fois le repérage des différents forages réalisé, il est procédé à l’exécution des trous à l’aide d’un outil adapté
(foreuse à roto-percussion, carotteuse…) (Fig. 4-26 et 4-28).
Un soufflage de chaque trou sera réalisé pour éliminer les sédiments et assurer la propreté du forage (si nécessaire
un séchage au chalumeau sera effectué).
Figure 4-26 : Exécution d’un forage (photo) Préparation de la réservation : percement pour scellement
des armatures d’ancrage du joint
À l’aide d’un pistolet d’injection (Fig. 4-27), le produit de scellement (généralement une résine époxy) est appliqué
dans les trous forés et nettoyés, puis les tiges filetées ou aciers d’ancrage sont insérés. Le serrage définitif s’effectue
après durcissement de la résine avec une clé dynamométrique ou vérin.
Les opérations suivantes sont similaires à celles de la méthode de pose précédente à savoir :
• le calage vertical des joints (Fig. 4-28) ;
• pose du drain et fermeture de l’étanchéité ;
• la liaison à l’étanchéité se fait par la technique décrite pour le solin béton de ciment (cf. Chapitre 2, §2.2.2.2).
Opérations de finition
Une fois que le solin a atteint une résistance mécanique suffisante, et pour les joints qui le nécessitent, une mise en
tension des tiges d’ancrage est effectuée, puis les bras de pose ainsi que le coffrage sont déposés.
Une protection complémentaire des têtes d’ancrages accessibles est mise en œuvre (peinture anticorrosion, bitume…).
Afin d’assurer l’étanchéité entre deux éléments du joint, le profilé en élastomère est mis en œuvre et inséré dans les
logements prévus à cet effet et ce après qu’ils aient été soigneusement nettoyés. La continuité du profilé doit être
assurée (toute coupure et tout raboutage doivent être interdits).
Dans certains cas, des dispositifs complémentaires d’évacuation des eaux peuvent être mis en place (chéneaux, etc.).
Conseils de finition
Il est souhaitable de procéder au remplissage/pontage des interfaces profilé/solin et solin/béton bitumineux à l’aide
d’un produit de pontage (bitume élastomère).
Figure 4-28 : Mise en œuvre d’une longrine en mortier avec scellement d’aciers passifs
La liaison mécanique des éléments de joint à la structure de la dalle orthotrope peut être assurée de deux façons
différentes, décrites ci-après.
Le perçage de la tôle support est adapté à la répartition et au diamètre des tiges filetées du modèle de joint destiné
à équiper l’ouvrage.
Le calage altimétrique et le réglage du joint à la pose peut être réalisé au moyen d’un mortier de calage ou de tôles métalliques.
La fixation de l’autre moitié du joint situé en vis-à-vis et solidaire de la tête du mur garde-grève se réalise généralement
de façon traditionnelle par une pose en feuillure.
Un mastic d’étanchéité est disposé entre les éléments métalliques et le revêtement, généralement constitué d’une résine mince.
La tôle support du joint de chaussée est traitée par une protection anticorrosion de même nature que celle mise en
œuvre sur la charpente métallique.
Figure 4-29 : Joints mécaniques fixés sur une tôle supportée par des raidisseurs soudés sur l’âme de l’entretoise d’extrémité
À gauche réservation en tôle en forme de U avec goujons et ferraillage Joint mécanique sur dispositif de fixation et de réglage avant bétonnage.
de la longrine de scellement À gauche pose dans une réservation en tôle avec goujons
et à droite pose en feuillure.
Figure 4-30 : Joints mécaniques ancrés dans une longrine en béton réalisée dans une réservation d’extrémité en forme de U
Les méthodes de pose 101
Chapitre 5
Toutefois, la possibilité de marché séparé n’est nullement à écarter car elle peut s’avérer intéressante pour les raisons
suivantes :
a) l a pose après l’exécution du tapis peut n’avoir à intervenir que longtemps après que l’entreprise titulaire du marché
ait quitté les lieux, ceci permet de profiter d’une partie du retrait fluage de la structure et, à l’extrême, peut entraîner
le choix d’un joint d’un modèle inférieur en souffle ;
b) ces travaux sont toujours réalisés par des entreprises spécialisées.
Ces divers éléments militent en faveur d’un marché séparé et cette solution ne doit pas être écartée a priori.
Les différents documents décrits ci-après doivent aider à la préparation des consultations et des marchés dans
les deux situations.
L’article 35 (II, alinéa 4) du code des marchés publics stipule : «Peuvent être négociés sans publicité préalable et sans
mise en concurrence : Les marchés complémentaires de fournitures, qui sont exécutés par le fournisseur initial et qui sont
destinés soit au renouvellement partiel de fournitures ou d’installations d’usage courant, soit à l’extension d’installations
existantes, lorsque le changement de fournisseur obligerait le pouvoir adjudicateur à acquérir un matériel de technique
différente entraînant une incompatibilité avec le matériel déjà acquis ou des difficultés techniques d’utilisation et
d’entretien disproportionnées. La durée de ces marchés complémentaires, périodes de reconduction comprises, ne
peut dépasser trois ans. Le montant total du marché, livraisons complémentaires comprises, ne peut être égal ou
supérieur aux seuils de procédure formalisée définis à l’article 26, sauf si le marché a été passé initialement par appel
d’offres et a fait l’objet d’un avis d’appel public à la concurrence publié au Journal officiel de l’Union européenne ».
Nota : D
ans le cas de travaux sur ouvrages existants et de l’utilisation d’un marché à bons de commande, il apparaît
certaines difficultés à optimiser une solution techniquement la mieux adaptée et financièrement la moins
coûteuse. Un problème se pose lorsque le joint doit être réparé ponctuellement et n’est pas vendu par
l’entreprise titulaire du marché. Il faut alors se garder la possibilité dans les pièces contractuelles de faire
appel à la sous-traitance ou de traiter ces opérations hors marché. A défaut, on risque d’être contraint au
remplacement de la ligne complète de joint.
5.2 - CCTP
Pour la rédaction du CCTP, le maître d’œuvre pourra s’inspirer du modèle disponible sur le site piles (www.piles.setra.
developpement-durable.gouv.fr) sous une forme prête à l’emploi se basant sur l’existence d’un avis technique (CCTP
type joints de chaussée ou clauses spécifiques du logiciel PETRA(9) de la DTecITM).
Les joints de chaussée peuvent bénéficier du marquage CE sur la base d’une évaluation technique européenne (ETE).
Conformément au règlement UE n° 305/2011, ils font l’objet d’une déclaration de performance. Les performances
déclarées doivent couvrir de façon exhaustive les exigences prévues par l’ETAG, afin de s’assurer de l’aptitude à l’usage
du joint de chaussée.
L’obtention de ce marquage CE ne préjuge pas de la qualité de mise en œuvre du joint (maîtrise des équipes de
pose) et de son comportement sous trafic. Ces éléments complémentaires sont appréciés dans un avis technique qu’il
convient d’exiger.
Ces clauses sont présentées dans le modèle de CCTP ; elles sont accompagnées, selon le type de marché (marché
séparé ou en sous-traitance), d’un rappel des liaisons à faire avec les pièces techniques relatives à l’ouvrage.
Nota : E n effet, la rédaction d’un CCTP ne doit pas omettre les diverses interactions possibles entre le CCTP général
et les clauses techniques relatives au joint ainsi que les rédactions à prévoir dans le CCTP général.
Dans le cas d’un marché général de construction d’un ouvrage les documents ci-dessus sont à intégrer dans
les documents du marché général.
(9) P
ETRA est un logiciel du Cerema permettant de rédiger des pièces écrites techniques du DCE travaux d’ouvrages d’art (CCTP, cadre de bordereau des
prix, cadre de détail estimatif), cohérentes entre elles et à jour des dernières évolutions normatives.
Les pièces contractuelles et le suivi de chantier 103
5.3 - RC et acte d’engagement
Pour l’appel d’offre d’un marché séparé, il convient de ne pas citer de nom de marque (application du Code des
Marchés Publics) et d’exiger un résultat à atteindre. La rédaction suivante est proposée pour la description des travaux :
• ***.
*** des exigences particulières peuvent être demandées en fonction des particularités de
l’ouvrage et du site : joint à peignes, particularité de l’ancrage, traitement des relevés au droit
des bordures et des trottoirs, raccordement avec l’étanchéité générale de l’ouvrage, contraintes
liées à la viabilité hivernale…
À l’appui de son offre, l’Entreprise apportera les justificatifs sur les caractéristiques et les
performances annoncées, notamment par la présentation d’un avis technique du Cerema/
DTecITM (ex-Sétra). En l’absence d’un tel avis, l’entreprise devra justifier des performances
de son produit avec un niveau de garantie équivalent à celui apporté par les avis techniques
Cerema/DTecITM, notamment en produisant des résultats d’essais. Le maître d’œuvre basera
son agrément sur les exigences de qualité requises pour les joints telles qu’elles sont définies
dans le guide « Joints de chaussée » publié par le Cerema/DTecITM (Chapitre 3 du guide) ».
Il doit être possible d’accepter des propositions techniques portant, par exemple, sur les joints de trottoirs, le système
de drainage et de récupération des eaux, les relevés…
En cas de sous-traitance (ce qui est en pratique systématique), il est conseillé de prévoir ici de demander que le sous-
traitant soit soumis à l’agrément du maître d’œuvre avant l’approbation des plans d’exécution du ferraillage et du
coffrage des tabliers (cf. CCAG, article 29.1.3).
En effet les différents modes d’ancrage des joints peuvent influer sur le ferraillage et le coffrage dans cette zone.
5.4 - CCAP
Les déficiences pouvant apparaître sur un joint de chaussée obligent les services d’entretien de la voirie à des
interventions parfois très coûteuses. De plus, pendant la réparation, le trafic doit être interrompu totalement ou
partiellement ce qui crée une gêne aux usagers.
Le désir du gestionnaire d’avoir un équipement donnant toutes les assurances du point de vue durabilité est donc
légitime et les interventions sur le joint devraient être limitées à des opérations d’entretien léger ou à des interventions
plus conséquentes mais de périodicité au moins équivalente à celle effectuée sur les revêtements ce qui privilégie
des équipements de qualité et de bonne durabilité.
Il est hautement souhaitable que le maître d’ouvrage introduise dans son C.C.A.P. une garantie particulière contractuelle
par application de l’article 44-1 du C.C.A.G. (arrêté du 8 septembre 2009).
La durée de cette garantie est affaire d’appréciation. Néanmoins, il est proposé d’insérer un article dans le C.C.A.P.
du marché qui fixe la durée de celle-ci à trois (3) ans sous trafic T0 et à cinq (5) ans sous les autres classes de trafic.
« L’entrepreneur garantit le maître de l’ouvrage contre tout défaut du joint de chaussée des
ouvrages (1) pendant un délai de cinq (5) ou trois (3) ans(2) à partir de la date de réception des
travaux correspondants.
Cette garantie engage l’entrepreneur pendant le délai fixé, à effectuer à ses frais, sur simple
demande du maître d’œuvre ou du maître d’ouvrage, dans un délai de deux (2) mois, toutes les
recherches sur l’origine des désordres et les réparations ou réfections nécessaires pour remédier
aux désordres ou aux défauts qui seraient constatés, que ceux-ci proviennent d’une défectuosité
des produits ou matériaux employés ou des conditions de mise en œuvre et d’emploi(3). »
(1)
Citer ici les ouvrages concernés ;
(2)
Fixer la durée en fonction du type de trafic ;
(3)
L’entrepreneur poseur du joint ne peut être tenu pour responsable de désordres ayant pour
origine une qualité défectueuse du béton d’about de la structure hors zone de la feuillure
ou d’une erreur de ferraillage. Cependant l’attention est attirée sur le fait que certains types
de joints ont une tenue très dépendante de la qualité de cette partie d’ouvrage. Les avis
techniques, chapitre III, les signalent. Le paragraphe III.2 des avis techniques relatif à l’« avis
de la commission-robustesse » signale pour chaque modèle le retour d’expérience enregistré
sur la tenue des éléments de joint.
Il convient de contractualiser la fourniture du guide d’entretien propre au dispositif proposé et le cas échéant d’un
carnet d’entretien pour les cas jugés plus complexes, de manière à ce que le gestionnaire puisse organiser et mettre
en œuvre les actions nécessaires.
5.5 - BPU
La désignation et le mode d’évaluation des travaux sur les joints de chaussées peuvent être rédigés comme suit :
« Le prix rémunère au mètre la fourniture et la pose des joints de chaussées(1) tels que définis
au CCTP.
Il comprend notamment(2) :
– *le sciage du tapis et son enlèvement,
– la fourniture et la mise en place des ancrages et toutes fournitures suivant le type de joint,
– * la mise en place de la protection et le remplissage provisoire de la zone d’ancrage avant
exécution de l’étanchéité et de la couche de roulement,
– la fourniture, la pose et le réglage du joint,
– le ferraillage, le coffrage et le bétonnage des zones de scellement y compris la cure,
– la fourniture et la pose éventuelles des systèmes d’étanchéité ou de recueil des eaux(3),
– la fourniture et la pose des drains, la reprise de la continuité de l’étanchéité de l’ouvrage, y
compris dans les zones de relevés,
– la fourniture et la pose de pièces spéciales de relevés de trottoirs,
– * le remplissage du solin entre le trait de scie et le joint selon la technique « solin asphalte »,
« solin béton » ou autre (4),
Les pièces contractuelles et le suivi de chantier 105
Il inclut les prestations du ou des organismes associés au contrôle intérieur et tient compte des sujétions du contrôle
extérieur.
(1)
le cas des joints de trottoirs fera l’objet d’un article séparé ;
(2)
les alinéas * ne sont à retenir que dans le cas d’une pose en feuillure, après mise en œuvre du revêtement;
(3)
la fourniture et la mise en œuvre d’un dispositif de recueil des eaux jusqu’au raccordement à l’assainissement
général de l’ouvrage peut faire l’objet de travaux distincts hors marché joints de chaussée ;
(4)
ne retenir ici que la technique choisie ;
les sujétions de circulation et de signalisation sont à préciser.
Les éléments essentiels à fournir par l’entreprise lors des différentes étapes de l’exécution des travaux sont notamment :
• le Plan Qualité et le Plan de Respect de l’Environnement ;
• les propositions de fourniture des matériaux extérieurs au chantier ;
• le programme d’exécution des travaux ;
• les procédures d’études d’exécution et les procédures de travaux.
Ces documents sont soumis au visa du maître d’œuvre avant chaque phase de travaux.
Le Plan Qualité comprend une note d’organisation générale (NOG), les procédures d’exécution d’études et de travaux
et le cadre des documents de suivi d’exécution.
En référence au chapitre IV du fascicule 65 [30], la procédure de pose du joint de chaussée comprend obligatoirement
les éléments suivants :
• la partie des travaux, objet de la procédure ;
• les documents de référence ;
• les ressources en personnel ;
• les moyens matériels spécifiques utilisés et leurs instructions d’emploi constituées par les notices techniques ;
• les matériaux, produits et composants (caractéristiques, certification, origine, marque et modèle exact lorsqu’il y a lieu).
Pour ceux qui sont soumis à une procédure de certification de conformité, les conditions d’identification sur le chantier
des lots livrés. À la suite de l’identification, l’entrepreneur transmet les attestations de conformité aux spécifications
du marché et à la commande au maître d’œuvre qui s’assure qu’il a bien été procédé à cette identification. L’identification
consiste à comparer d’une part le marquage ou les informations portées sur les documents accompagnant la livraison,
d’autre part le marquage prévu par le règlement de la certification ou la décision accordant le bénéfice du certificat.
En l’absence de procédure officielle de certification, ou lorsque, par dérogation, le produit livré ne bénéficie pas
de la certification, l’entrepreneur établit une attestation de conformité par lot contrôlé. Il convient de vérifier que
les performances des produits (mortiers et bétons) sont adaptés aux conditions réelles d’exécution (quantité mise en
œuvre, durée pratique d’utilisation, date de remise en circulation, température…) ;
• les méthodes, modalités, modes opératoires de mise en œuvre des travaux pour assurer le respect final des exigences ;
• les modalités de contrôle intérieur associées à la procédure, sur la base du plan de contrôle intérieur figurant dans
la NOG :
- - intervenants ;
- - épreuves de convenance à réaliser, nature et fréquence des contrôles, moyens, avec leurs conditions d’exécution
et d’interprétation ;
- - critères d’acceptation.
La fiche MEMOAR XI-1 « Mise en œuvre des joints de chaussée » [32] précise à l’attention du personnel intervenant
sur le chantier les contrôles à réaliser selon les étapes de l’exécution. Cette fiche s’applique à la mise en œuvre des
joints de chaussée sur ouvrage neuf. Son application est transposable à l’exécution des travaux visant le remplacement
ou la réparation des joints sur ouvrages existants.
Le contrôle détaillé des travaux de joints de chaussée sur les ouvrages neufs et en réparation fait l’objet des annexes
du guide technique Ifsttar « Le contrôle des travaux de joints de chaussée et de trottoirs sur ouvrages neufs et en
réparation » de juin 2006 [31].
Le présent guide reproduit et complète ci-après les éléments contenus dans la fiche MEMOAR et ses annexes.
5.6.2.1 - Généralités
L’objectif du contrôle du maître d’œuvre est de s’assurer de l’existence d’un référentiel qualité adapté à l’ouvrage et
aux types de joints à mettre en œuvre (Tab. 5-1).
* Rappel : C es plans sont normalement accompagnés des prescriptions de réglages des réservations et des joints en fonction des
températures de mise en œuvre
Les pièces contractuelles et le suivi de chantier 107
5.6.2.2 - Cas des joints à revêtement amélioré
· Stockage et propreté des granulats Visuel Granulats en sacs prédosés et non à l’air libre
Tactile Absence de poussières au toucher
Certificat de
· Thermomètres
vérification
· Aiguille vibrante Diamètre adapté à la densité de ferraillage
· Matériel de forage éventuel
Tableau 5-3 : Actions à mener avant le démarrage des travaux - cas des autres types de joints
Tableau 5-4 : Actions à mener avant le démarrage des travaux - cas des joints de trottoir
5.6.3.1 - Généralités
Il convient de s’assurer que les dispositions préétablies et décrites dans les documents qualité sont effectivement
appliquées et de nature à assurer la qualité requise. La fiche de suivi constitue un des documents qualité qui permet
d’assurer la traçabilité des dispositions prises.
Repérage
· Contrôle du repérage de la réservation par rapport à du vide côté Cf. plans d’exécution du tablier et du mur
l'axe du vide entre éléments de structure (tablier et mur corniche garde-grève
garde-grève par exemple)
Relevé in situ
Les pièces contractuelles et le suivi de chantier 109
5.6.3.3 - Point critique et point d’arrêt
La bonne mise en œuvre des différents produits est fondamentale pour assurer la durabilité du joint. Aussi, il est
recommandé que le contrôleur assiste lui-même au bon respect des opérations de mise en œuvre ou bien de confier
le contrôle extérieur de cette phase au laboratoire désigné par le maître d’œuvre.
Le PAQ de l’entreprise comprend normalement, avant le coulage du joint, un point critique qu’il est fortement conseillé
de transformer en point d’arrêt.
Cas des joints à revêtement amélioré : au cours de ce point d’arrêt particulièrement important pour vérifier la qualité
du travail, il est conseillé de vérifier, au moins, les points de la liste donnée dans le tableau 5-6.
Contrôle de la réservation
· Dimensions
· Propreté
· Dimensions
· Revêtement adjacent
· Abords du joint
· Thermomètres
· etc.
Tableau 5-6 : Points d’arrêt avant coulage des joints – cas du joint à revêtement amélioré
Cas des autres types de joints : à ce stade d’avancement des travaux, il est recommandé de prévoir un point critique
pour réceptionner la réservation et ce avant mise en œuvre des éléments constitutifs du joint. Ensuite et comme pour
les joints de type « à revêtement amélioré », un point d’arrêt doit être prévu avant coulage du joint pour vérification,
au moins, des points de la liste donnée dans le tableau 5-7.
· Dimensions · Enrobage
· Espacement et diamètre
· Propreté
· Qualité des aciers
• des faces en béton et des bords en béton bitumineux,
• du vide entre éléments de structure.
Contrôle du ferraillage complémentaire
· Enrobage
· Espacement et diamètre
· Position par rapport aux ancrages
· Qualité des aciers
Système de drainage
· Position du drain
· Fermeture de l’étanchéité
Calage du joint
· En ouverture (en fonction de la température de l’ouvrage)
· En nivellement
Réception du béton
Pour tous les joints, la levée du point d’arrêt (avec ou sans réserve(s) ou refus motivé) est prononcée par la maîtrise
d’œuvre à l’issue d’un contrôle extérieur (constat, essai…). Elle est formalisée par la signature conjointe de la fiche
de suivi de chantier et l’établissement d’une fiche éventuelle d’anomalie.
Tableau 5-8 : Action de pose du joint – cas des joints à revêtement amélioré
Les pièces contractuelles et le suivi de chantier 111
Autres types de joints
· Calage du joint en nivellement Rappel des tolérances de pose : 0/-2 mm par rapport au
revêtement adjacent
· Vérifier la reconstitution des bordures de trottoir S’assurer que les bordures de trottoir ne viendront pas
contrarier la libre dilatation du tablier
La fixation doit se situer uniquement en amont du sens du trafic
·V
érifier la fixation correcte et conforme des couvre-bordures
ou être composée d’un dispositif spécifique. S’assurer que la libre
éventuels
dilatation du tablier n’est pas contrariée
·V
érifier que les dispositions sont prises pour que le béton
n’obstrue pas le vide du joint situé derrière la pièce du relevé,
Coffrage et protection
ni les rainures de profilés métalliques pour l’insertion du profilé
éventuel en caoutchouc
5.6.4 - À la réception
Cette opération de réception constitue le point de départ, en principe, de la durée de garantie contractuelle (3 ou 5 ans)
qui est à prévoir au marché ; elle doit être effectuée en présence de l’entreprise titulaire du marché et du fabricant/
installateur du joint lorsque celui-ci intervient en tant que sous-traitant. Elle suppose que les contrôles cités dans
les points d’arrêts précités ont été réalisés.
•V
érification de la conformité des produits (béton,
liant, etc.)
•V
érification de l’étanchéité du joint (à vérifier lors
· Examen du résultat des essais réalisés dans le d’une grosse pluie ou en déversant une quantité
cadre des travaux suffisante d’eau)
•V
érification du système de drainage (des dispositions
spéciales peuvent être prévues pour tester l’efficacité
du drain et de la fermeture de l’étanchéité).
· Recueil en sous face du tablier des eaux du drain Conformité au plan d’exécution
· Vérifier l’étanchéité de la zone du relevé de trottoir et du Examen de l’intrados du tablier au droit du joint lors d’une grosse
joint de trottoir pluie ou en déversant une certaine quantité d’eau
Différents types de travaux peuvent intervenir sur les ouvrages en service. Le remplacement complet d’une ou plusieurs
lignes de joints de chaussée est à distinguer des opérations d’entretien spécialisé visant à réparer une partie des
éléments constitutifs (par exemple le solin) ou à remplacer des éléments démontables qui seraient dégradés.
Les pièces contractuelles et le suivi de chantier 113
Remplacement de ligne complète de joints de chaussée
Ces travaux se différencient des travaux de pose de joints de chaussée sur les ouvrages neufs par les aspects suivants :
• il est nécessaire de procéder préalablement au démontage du joint existant ;
• les éléments de remplacement peuvent être d’un type différent de ceux d’origine (adaptation nécessaire des
ancrages, etc.) ;
• des travaux d’adaptation de la structure qui va accueillir les nouveaux joints sont souvent nécessaires (réservations,
feuillures) ;
• les travaux sont généralement réalisés sous fortes contraintes liées à l’exploitation (délais courts, travail par
demi-chaussée, travail de nuit, travail sous circulation) ;
• ne pas négliger la réalisation d’un bon raccordement avec l’étanchéité de l’ouvrage ;
• difficulté d’adaptation avec les dispositifs de joints de trottoirs si ceux d’origine sont conservés ;
• améliorations des dispositifs de drainage et de récolte des eaux au droit de la ligne de joints ;
• la coordination avec les travaux de reprise de revêtement de chaussée n’est pas toujours possible.
Ces contraintes doivent être intégrées à la préparation des pièces contractuelles car elles peuvent être source
de difficultés techniques et/ou organisationnelles si elles ne sont pas anticipées.
Il convient de bien choisir l’époque du chantier en fonction du trafic, d’établir un programme de travaux précis mais
pas trop tendu pour se prémunir contre toutes surprises conduisant à un retard sur des opérations partielles, de mettre
en place des moyens plutôt surabondants, de mettre en place une surveillance des travaux adaptée avec un agent
ayant des consignes précises pour prendre les décisions en cas d’incidents ou de difficultés.
Lors des opérations de remplacement d’une ligne complète de joint, le suivi des travaux s’apparente à celui préconisé
pour la pose d’éléments neufs mais peut prévoir des opérations et contrôles complémentaires :
• rédaction préalable d’un dossier d’exploitation en relation avec l’Entreprise ;
• contrôle des opérations de démontage afin de ne pas créer de désordres sur la structure (emploi d’engins trop
agressifs, etc.) ;
• approbation du schéma organisationnel d’évacuation des déchets de chantier ;
• réception du support après démontage du joint existant ;
• contrôles de résistance du matériau constitutif des solins avant remise en circulation.
Ces travaux sont souvent programmés pour répondre à une situation d’urgence car la dégradation d’une partie
constitutive des joints risque de provoquer :
• soit des désordres structurels plus importants ;
• soit des dégradations sur les véhicules franchissant la ligne ;
• soit une mise en danger directe des usagers.
De ce fait, il est souvent difficile d’entrer dans un schéma contractuel classique en raison du délai nécessaire à
la passation des marchés publics. Même si la mise en place de marchés à bons de commande spécifiques joints
de chaussée peut répondre sous certains aspects au besoin, il subsiste certaines difficultés à optimiser une solution
techniquement la mieux adaptée et financièrement la moins coûteuse. Le principal blocage réside dans la variété
des fabricants présents sur un patrimoine et aux exclusivités constatées dans la fourniture et la mise en œuvre
des différents modèles. Il est rare de constater une association entre deux fabricants prévoyant un échange d’éléments
constitutifs et la programmation des travaux aboutit régulièrement au remplacement d’une ligne complète de joint.
6.1.1 - Généralités
Pour les ouvrages du réseau routier national non concédé (RRN-NC), les actions de maintenance sont définies et
régies par la circulaire du 16 février 2011 qui rend applicable l’Instruction Technique de Surveillance et d’Entretien
des Ouvrages d’Art (ITSEOA) [34 à 36]. Si ces dispositions n’ont pas un caractère obligatoire pour les ouvrages des
autres gestionnaires, elles constituent un ensemble de règles de l’art qu’il est loisible de prendre en considération.
Les fascicules 0 à 3 constituent l’instruction. Les autres fascicules ont statut de guides d’application. Le fascicule 21 [36]
constitue le guide d’application de l’ITSEOA relatif aux équipements.
Les dispositions générales relatives à la surveillance et l’entretien des ouvrages et notamment organisationnelles sont
traitées dans les fascicules 0 et 2. Pour mémoire, ces documents (chapitre 1 des fascicules 0 et 2) préconisent une
organisation à 3 niveaux (décisionnel, organisationnel et opérationnel).
6.1.2 - Surveillance
Les actions de surveillance s’articulent généralement autour de contrôles annuels, de visites d’évaluation et d’inspections
détaillées périodiques. Pour les ouvrages du RRN-NC, ces actions, leurs prérequis et les intervenants qu’elles mobilisent,
sont définis dans le fascicule 0 de l’ITSEOA.
Dans le cas spécifique des joints de chaussées, le chapitre 4 du fascicule 21 de l’ITSEOA décrit la déclinaison des actions
de surveillance générales à appliquer aux équipements.
Dans le cas où la sécurité des personnes est mise en cause, des actions immédiates doivent être mises en œuvre pour
rétablir le niveau normal de sécurité d’usage (neutralisation de la circulation au droit des zones dégradées, démontage
des parties dangereuses et mise en place éventuelle de dispositions provisoires à adapter au cas par cas sur la base
d’un avis d’un spécialiste indépendant…).
Certains désordres détectés sur les joints peuvent également être le signe d’un fonctionnement anormal de la structure.
Dans ce cas, et avant toute intervention d’entretien spécialisé ou de réparation, il est nécessaire d’effectuer un diagnostic
pour en préciser la cause.
Les joints de chaussée sont en contact direct avec la circulation. Les observations nécessitent des interventions sous
circulation qui mettent en œuvre des dispositions permettant d’assurer la sécurité du personnel de visite et d’entretien
(EPI(10), signalisation, coupure…).
Il s’agit, à partir de la dernière action de surveillance, de vérifier qu’il n’y a pas eu d’évolution manifeste ou
d’événement anormal. Dans le cas contraire, il faut prévenir immédiatement le responsable de la gestion de l’ouvrage,
et éventuellement le responsable de l’exploitation.
Visite, entretien, réparation 115
Il peut être judicieux de coupler ce contrôle à des opérations d’entretien courant de nettoyage qui consistent
principalement :
• à nettoyer régulièrement les interfaces entre éléments, hiatus, profilés, bavettes, etc., pour supprimer gravillons,
débris végétaux, objets divers… ;
• à nettoyer également les dispositifs de récupération des eaux de type chéneau, gouttière, etc. équipant l’intrados
de certains joints.
6.1.3 - Entretien
Les actions d’entretien qui se décomposent en entretien courant et entretien spécialisé sont définies dans le paragraphe 1
du chapitre 3 du fascicule 0 de l’ITSEOA. Le paragraphe 5.8 et l’annexe 8 du fascicule 21 traitent de ces questions sur
le sujet spécifique des joints de chaussées.
L’ensemble des actions d’entretien doit faire l’objet d’un programme, d’une planification et donne lieu à un constat écrit.
Rappel : L a réalisation de travaux nécessite une information des gestionnaires des voiries situées à proximité
immédiate de l’ouvrage et des permissionnaires des réseaux et équipements d’exploitation.
Nota : Les travaux d’entretien spécialisé sont réalisés par l’entreprise fabricant/installateur du joint.
6.2 - La réparation
Nota : L a réparation au sens cité dans l’instruction technique ne concerne pas les joints de chaussée pour lesquels
toutes les interventions sont classées en entretien spécialisé. Toutefois, dans ce guide le terme de réparation
est maintenu lors du remplacement de la totalité du joint de chaussée ou de la reprise d’un ou plusieurs
ancrages dans la structure.
Toute réparation doit faire l’objet d’un diagnostic précis et d’un projet technique réalisé par un spécialiste pour le compte
et à la demande du niveau organisationnel.
Le projet doit entre-autres intégrer une étude économique car le coût d’exploitation sous chantier et les contraintes
afférentes peuvent justifier le remplacement d’une ligne complète ou le changement de typologie de joint et/ou
de méthodologie de pose.
Sous la réserve d’une urgence particulière, il convient d’examiner la faisabilité de mener ces travaux en concordance
avec des travaux de réfection de la chaussée programmés (cf. Note d’information n° 24 - Ouvrages d’Art [42]).
Visite, entretien, réparation 117
Ce projet de réparation doit notamment tenir compte :
• du fonctionnement de l’ouvrage au moment de la réparation ;
• de la fragilité relative de certaines parties d’ouvrage (éviter l’utilisation de moyens lourds de démolition) ;
• du joint existant qui conditionne les possibilités d’ancrages du nouveau joint ;
• de la géométrie du tablier et du garde-grève ;
• des contraintes d’exploitation ;
• des critères de choix explicités au chapitre 3.
L’élaboration du projet de remplacement, généralement plus complexe que la mise en œuvre sur un ouvrage neuf,
peut utilement s’appuyer sur les préconisations du guide technique « Contrôle des travaux de joints de chaussée et de
trottoirs sur ouvrages neufs et en réparation » du LCPC (juin 2006) [31]. Cette complexité est évoquée dans le guide
technique du LCPC de juin 2006 au chapitre 3 paragraphe 3 (pages 26 à 31).
La mise au point du projet de remplacement de la ligne de joints doit être particulièrement détaillée et adaptée à
l’ouvrage. En données d’entrée il convient de posséder les éléments suivants :
• les caractéristiques du joint en place avec son mode de fixation à la structure ;
• la géométrie et les caractéristiques de la structure et de ses équipements en about de tablier dans le sens longitudinal
et transversal y compris éventuellement au droit du trottoir (concessionnaires et co-gestionnaires) ;
• le projet doit prendre en compte les adaptations de profil en long nécessaires à la réalisation des travaux de
raccordement de chaussée de part et d’autre de la ligne de joint sur une longueur de 6 à 10 m.
Un soin particulier doit être pris pour la définition du phasage des travaux, la prise en compte des sujétions d’exploitation
et la justification de l’adéquation de la solution technique à ces contraintes.
En complément des indications du chapitre 3, les critères de choix du nouveau joint devront prendre en compte le
type du joint existant et son ancrage à la structure. À l’exception d’un joint existant posé en feuillure il est très délicat
voire impossible de poser un nouveau joint en feuillure.
L’annexe 5 du guide technique du LCPC précité détaille les opérations de contrôle pour les travaux de remplacement
par un joint posé en feuillure (5.1), par un joint à solin ancré (5.2), par un joint à solin collé (5.3) et par un joint à
revêtement amélioré (5.4). Des indications sur la répartition des contrôles entre les contrôles intérieurs à l’entreprise,
les contrôles extérieurs et la position des points d’arrêt sont fournies par la fiche MEMOAR(12) n° XI-1.
L’autorisation du démarrage des travaux doit être précédée par la validation par le gestionnaire de la procédure
d’exécution des travaux exigible auprès de l’entreprise titulaire de la commande. Cette procédure traite de l’ensemble
des moyens et méthodes nécessaires qu’il convient d’adapter ou renforcer en regard des contraintes d’exploitation.
En tout état de cause, la maîtrise d’œuvre est responsable du contrôle extérieur qui doit être effectif et effectué par
des personnels compétents et formés.
À l’occasion de la réalisation de ces travaux au droit des joints de chaussée, trois exigences sont distinguées :
• précautions lors de l’enlèvement des couches de chaussée ;
• maintien du drain éventuel et de la connexion avec l’étanchéité ;
• calage du niveau du joint par rapport à la surface du revêtement aux abords.
Il peut y avoir un grand intérêt, notamment sur les voies à fort trafic, à coupler les travaux de renouvellement des couches
de chaussée et de remise en état ou réparation des joints de chaussée. Dans ce cas de figure la programmation des
travaux doit comporter la dépose préalable des lignes de joint, l’opération de rabotage et de réfection de l’étanchéité
et des couches de chaussée et la repose des nouveaux joints selon les techniques adaptées au type d’ouvrage et
à la capacité de souffle à reprendre. Ces interventions font intervenir des entreprises routières et des entreprises
spécialisées dans la fourniture et la pose des joints de chaussée. Le phasage des travaux pourra s’appuyer sur les
recommandations fournies dans le guide sur le contrôle des travaux de joints de chaussée et de trottoirs sur ouvrages
neufs et en réparation du LCPC (juin 2006).
En fonction de la typologie des voies, de leur nature et de leur trafic, il conviendra si besoin d’adapter un phasage
adéquat. Il sera possible de travailler par déviation, par alternat ou par basculement de chaussée.
Visite, entretien, réparation 119
6.4.1 - Le travail par demi chaussée (alternat ou basculement de chaussée)
Il s’agit d’intervenir sur une portion de la ligne de joint, tout en maintenant la circulation sur l’autre partie de
la largeur de la chaussée. Dans cette configuration, le plan de prévention des risques revêt une importance capitale
pour la sécurité des intervenants et doit être rédigé entre l’entreprise et l’exploitant de l’ouvrage.
Il convient :
• de prévoir, en fonction du modèle de joint, un calepinage adapté au phasage envisagé (Fig. 6-2 et 6-3) ;
• d’assurer une bonne qualité des reprises entre les tronçons (continuité des profilés caoutchouc, des fermetures
de l’étanchéité…). La qualité des reprises sera en partie liée à l’espace de travail disponible pour les réaliser. En
effet, les zones de reprises sont souvent situées à proximité immédiate des séparateurs de voies qui délimitent
et protègent le chantier. La position et la largeur des voies laissées en circulation devront donc être prévues pour
ménager un espace suffisant autour des reprises ;
• de positionner les reprises dans les zones les moins sollicitées, la jonction entre éléments constitue forcément
une fragilisation de l’ensemble et ce principalement dans la zone donnée. Le positionnement au milieu des voies
(en dehors des bandes de roulement) peut donc constituer une bonne alternative pour assurer la longévité.
alternat
Figure 6-2 : Exemple de phasage pour une réfection de joint sur une chaussée bidirectionnelle 2x1 voies + BDD
sens de circulation
Figure 6-3 : Exemple de phasage pour une réfection de joint sur une chaussée unidirectionnelle à 3 voies + BAU
6.4.2 - Le balisage
Rappel sur la signalisation temporaire :
Sauf stipulation contraire du CCAP ou lorsque l’exploitant ne choisira pas ou n’aura pas la possibilité d’effectuer
l’exploitation sur chantier en régie, la signalisation de chantier peut être à la charge de l’entrepreneur, conformément
à l’article 31-5 du CCAG.
L’entrepreneur soumet à l’agrément du maître d’œuvre les plans de déviation(s) et signalisation(s) qui seront conformes
à l’Instruction interministérielle sur la signalisation routière 5.
Livre I - 8e partie : signalisation temporaire et aux manuels du chef de chantier de la signalisation temporaire édition 2000 :
• Volume 1 : manuel du chef de chantier – routes bidirectionnelles (publication Sétra) [43] ;
• Volume 2 : manuel du chef de chantier – routes à chaussées séparées (publication Sétra) [44] ;
• Volume 3 : manuel du chef de chantier – milieu urbain (publication CERTU) [45] ;
• Volume 4 : les alternats – guide technique [46] ;
• Volume 5 : conception et mise en œuvre des déviations – guide technique [47] ;
La signalisation verticale est conforme aux normes XP P98-501 [48], NF P98-532-6 [49], XP P98-541 [50]. Les équipements
de balisage sont conformes aux spécifications de la norme NF P98-455 [51].
L’entrepreneur adapte cette signalisation dès que la situation du chantier se révèle différente de celle prévue à l’origine.
L’entrepreneur assure en permanence la maintenance de ces signalisations. Avant le début des travaux, pendant
les travaux, l’entrepreneur fait connaître nominativement au maître d’œuvre le responsable de l’exploitation et de
la signalisation du ou des chantiers, responsable qui doit pouvoir être contacté de jour comme de nuit.
Visite, entretien, réparation 121
Annexes
Annexe 1 : Aménagement de l’about de la structure en l’absence
de joint de chaussée
Figure A1-1 : Aménagement dans le cas d’un ouvrage sans retombée de dalle et chevêtre
Figure A1-2 : Aménagement dans le cas d’un ouvrage sans retombée de dalle et poteau
Annexes
123
Annexe 2 : Cas des ponts intégraux
Dans le cas des ponts intégraux, encastrés sur leurs culées, les dilatations / rétractations du tablier sont prises en
charges par :
• la souplesse des fondations, généralement à base de profilés métalliques ;
• la configuration particulière de la dalle de transition et de la zone de transition en général.
Le but est d’éviter la formation d’une fissure franche à l’arrière de la culée. Suivant les recommandations de l’OFROU
(Office Fédéral des ROUtes) suisse, il s’agit de mettre en œuvre une dalle de transition longue et en position haute
par rapport à la culée.
Annexes
125
Annexe 3 : Systèmes de pose des rails et appareils de dilatation
Les longs rails soudés, ou LRS, constituent la méthode de pose couramment utilisée pour les voies ferrées. Ainsi, les rails
peuvent être soudés sur plusieurs dizaines de kilomètres sans joint de dilatation.
Néanmoins, il peut être nécessaire de mettre en œuvre des appareils de dilatation (AD) sur les rails à proximité des
abouts du pont. Ces appareils de dilatation (Fig. A3-1) compensent les efforts longitudinaux engendrés par les variations
de longueur du tablier de pont et les freinages et accélérations dus aux matériels roulants. Ce dispositif permet au
rail de se dilater ou de se raccourcir librement sans générer d’augmentation de contraintes dans le rail et la structure.
La mise en œuvre d’AD dépend de la longueur dilatable de l’ouvrage et du système de pose et de fixation du rail.
La suite du chapitre présente les différents systèmes de voie et de fixation du rail, et les modalités de mise en œuvre d’AD
au droit d’un pont. Il existe deux grands principes de voies ferroviaires : les voies ballastées et les voies en pose directe.
1 - Voie ballastée
La voie ballastée avec traverses est la méthode traditionnelle de réalisation des voies ferroviaires pour train de
voyageurs et de fret. La fixation du rail sur les traverses est réalisée à l’aide d’attaches rigides ou élastiques.
Les traverses peuvent être métalliques, en bois, en béton armé monobloc (Fig. A3-2) ou bi-bloc.
Résine
Le rail peut être muni d’un soufflet d’étanchéité pour permettre le mouvement relatif du rail, il s’agit d’une enveloppe
de caoutchouc qui enserre le rail, communément appelée jaquette ou encapsulage, et qui peut être muni d’un lubrifiant
ou d’un film en polytétrafluoréthylène (PTFE) (par exemple) favorisant le glissement.
Annexes 127
5 - Distance entre support de rails
La distance maximale entre deux traverses bi-bloc (constituée de deux blochets en béton reliés par une entretoise),
ou une traverse bi-bloc et l’extrémité d’une gorge de rail noyé, est de 60 cm environ.
Le tableau A3-1 ci-après résume les valeurs limites de longueurs dilatables ne nécessitant pas de pose d’AD sur
ouvrage d’art.
Voie en pose directe sans attache - rail noyé avec enveloppe Jusqu’à 50 m
Tableau A3-1 : Longueurs dilatables maximums sans AD sur ouvrage d’art en fonction du type de voie
Ces valeurs sont données à titre indicatif et conservatoire, mais il est généralement souhaitable de réaliser une analyse
non-linéaire d’Interaction Rail-Structure (IRS), prenant en compte la raideur relative de l’ouvrage d’art (conditions
d’appuis et type de structure) et de la voie (types d’attaches), pour connaître la répartition des efforts longitudinaux
entre la structure et le rail.
Quand les AD sont jugés nécessaires, soit à l’issue d’une étude d’IRS soit par l’analyse des conditions structurelles et
de pose de voie, ceux-ci sont prévus hors ouvrages et généralement placés à proximité immédiate du joint de tablier.
Les appareils de voies peuvent être placés exceptionnellement sur l’ouvrage, si par exemple les tronçons hors ouvrage
sont courbes en plan, et dans ce cas les AD sont placés à un about (Fig. A3-9).
Annexes 129
Annexe 4 : C artographie des températures
(EN1991-1-5 Annexe nationale)
C’est la température moyenne dans l’ouvrage qui commande le mouvement longitudinal de la structure. Les ponts
en béton ou en acier atteignent leur longueur quotidienne minimale et maximale au moment où ils se trouvent
respectivement à leurs températures quotidiennes minimales et maximales.
La température moyenne de la structure peut être déterminée à l’aide des expressions suivantes, suivant le type
d’ouvrage :
y = 1,14.x - 1,1
(avec un minimum de Tmoy à 8h00 + 1h et un maximum à 19h00 + 1h, heures données GMT), où x est la température
moyenne à l’ombre des dernières 48 heures, obtenue en prenant la moyenne :
• de la température minimale à l’ombre pendant la journée ;
• de la température maximale à l’ombre pendant la journée précédente ;
• de la température minimale à l’ombre pendant la journée précédente ;
• de la température maximale à l’ombre pendant l’avant-dernière journée.
y = 1,14.x - 2,6
(avec un minimum de Tmoy à 7h00 + 1h et un maximum à 17h00 + 1h), où x est la température moyenne à l’ombre
des dernières 24 heures, obtenue en prenant la moyenne :
• de la température minimale à l’ombre pendant la journée ;
• de la température maximale à l’ombre pendant la journée précédente.
y = 1,1.x - 1,3
(avec un minimum de Tmoy à 6h00 + 1h et un maximum à 15h00 + 1h), où x est la température minimale à l’ombre
pendant la journée.
La variation de Tmoy est fonction de la météo et de l’époque de l’année. Les valeurs de l’étendue journalière sont les
suivantes :
Météo Clair et ensoleillé Nuageux mais non couvert Couvert avec pluie ou neige
Saison
1 2 3 1 2 3 1 2 3
Novembre à
3 7 12 1 5 8 0 3 6
février
Mars, avril,
septembre, 6 10 20 3 8 15 1 5 10
octobre
Mai à août 6 12 26 4 9 19 2 6 12
Annexes 131
Exemple de détermination de Tmoy d’un pont en béton par un jour clair et ensoleillé, au printemps.
L’étendue journalière est de 6 °C, donc, dans l’ouvrage, la température moyenne journalière maximale pour ce jour
sera de l’ordre de 21° à 19h00 + 1h.
La variation étant linéaire, ceci permet de connaître en fonction de l’heure la température moyenne dans l’ouvrage.
1 - Pontage du vide
La partie 1 de l’ETAG donne les dimensions maximales des espaces et des vides présents au niveau de la surface de
roulement à la surface du joint en fonction des catégories d’usagers.
Ouverture au niveau de la surface de roulement entre les éléments constitutifs du joint de chaussée. Géométriquement,
elle est caractérisée par une grande longueur et une petite largeur. C’est généralement cette largeur qui décrit
géométriquement l’espace (Fig. A6-1).
• direction du trafic (a)
• axe longitudinal du joint (b)
Ouverture au niveau de la surface de roulement ne présentant aucune capacité portante. Un vide est généralement
décrit selon deux dimensions.
Pour les véhicules motorisés et les cyclistes, l’ETAG spécifie que le joint ne doit pas permettre qu’une sphère de
10 cm de diamètre ne se déplace verticalement d’une distance supérieure à son rayon.
Le joint de chaussée ne doit pas permettre de déplacements verticaux supérieurs à 1 cm pour les gabarits suivants
placés en fonction de la direction du trafic (Fig. A6-2) :
• un rectangle de 10 cm par 20 cm, disposé horizontalement n’importe où et orienté dans n’importe quelle direction ;
• un rectangle de 6,5 cm par 22 cm disposé horizontalement n’importe où et orienté suivant un angle compris
entre –20° et +20° par rapport à la direction du trafic ;
• un rectangle de 4,5 cm par 35 cm disposé horizontalement n’importe où et orienté suivant un angle α compris
entre –20° et +20° par rapport à la direction du trafic.
133
Annexes
A
β
T
B’
B
α
1
T’
A’
TT’ : Direction du trafic – AA’ : axe du joint, BB’ : orientation du gabarit, 1 : gabarit
Figure A6-2 : Evaluation des espaces et vides acceptables
Le fabricant du joint doit déclarer les valeurs angulaires limites entre la direction du trafic et l’axe longitudinal du
joint de chaussée pour lesquelles ces exigences sont remplies.
Dans le cas où l’axe du joint serait proche de la direction des circulations (angle inférieur à 20°), l’ouverture maximale
de celui-ci est limitée à 45 mm.
Les cyclistes
Les véhicules à deux-roues peuvent être exposés à des risques accrus de chute au franchissement de certains types
de joints de chaussée. Ces risques sont essentiellement liés à 3 problèmes : l’effet « rail de tramway », les vides et
le problème de glissance.
L’effet rail de tramway désigne le risque de guidage d’une roue entre les éléments parallèles présentés par certaines
familles de joint (profilés métalliques, dents d’un peigne).
Le joint de chaussée ne doit pas permettre de déplacements verticaux supérieurs à 1 cm pour les gabarits suivants placés
en fonction de la direction du trafic :
• un rectangle de 2 cm par 22 cm disposé horizontalement n’importe où et orienté suivant un angle compris entre
–20° et +20° par rapport à la direction du trafic ;
• un rectangle de 10 cm par 20 cm disposé horizontalement n’importe où et orienté dans n’importe quelle direction.
Le fabricant du joint doit déclarer les valeurs angulaires limites entre la direction du trafic et l’axe longitudinal du
joint de chaussée pour lesquelles ces exigences sont remplies.
Nota : Ces règles sont applicables pour les cyclistes et les petits véhicules deux roues motorisés.
La conception du joint de chaussée peut être adaptée pour pouvoir remplir ces exigences (ajouts de lamelles entre
les dents d’un peigne par exemple).
Avant même la publication de l’ETAG, les avis techniques du Cerema/DTecITM précisaient déjà les précautions à prendre
en cas de circulation cycliste sur certains modèles de joints.
Ceci implique donc, en emploi entre deux structures accolées (élargissement de pont par ex.), une prise en compte
de cet aspect de la sécurité. Comme le risque diminue quand le joint est très fermé, son utilisation est possible pour
une circulation des 2 roues quasi-parallèle au joint. Dans ces conditions, l’écartement entre profilés métalliques sera
calé entre 20 et 25 mm qui est l’écartement minimal pour la mise en place du profilé […].
Ce type de joint, du fait du danger représenté par le vide entre les dents, n’accepte pas la circulation des vélos et
des « deux-roues » de cylindrée inférieure à 50 cm3.
Les piétons
En cas de circulation piétonne, le joint ne doit pas permettre un déplacement vertical supérieur à 2 cm pour un disque
de 8 cm de diamètre disposé horizontalement à tout endroit de la surface.
En l’absence de déformation horizontale imposée et des surcharges sur l’ouvrage, les différences de niveaux au niveau
du joint de chaussée par rapport à la ligne idéale de raccordement entre les chaussées adjacentes ne doivent pas
dépasser 5 mm.
En outre, les éventuels décrochements de la surface de roulement ne doivent pas excéder 3 mm.
1 < 5 mm < 3 mm
2
3
Joints à lèvres
(ETAG Partie 4)
135
Annexes
Exigences complémentaires sur les dimensions maximales des cassures/décrochements
Familles
de la surface de roulement
En l’absence de chargement et de déformation horizontale, les exigences communes s’appliquent.
Joints à matelas ou En condition de déformations maximales, fermeture ou ouverture, mais sans charge supplémentaire
joints à bande appliquée au droit du joint, la différence entre les niveaux des surfaces de roulement du joint à matelas
ne doit pas excéder 12 mm et les cassures/décrochements 8 mm.
(ETAG Partie 5)
Sous chargement, les exigences communes s’appliquent. En complément, les cassures/décrochements
ne doivent pas excéder 8 mm.
En l’absence de chargement au droit du joint, les dents profilées entrecroisées ne doivent pas générer
Joints en console ou de différences de niveaux supérieures à celles prévues par les exigences de base.
joints cantilever En cas de trafic de type véhicule motorisé, sous chargement au droit du joint, les dents profilées
(ETAG Partie 6) entrecroisées ne doivent pas générer de différences de niveaux supérieures à 12 mm à l’ELS. Si les pièces
ne sont pas profilées, les cassures/décrochements dans la direction du trafic ne doivent pas excéder 5 mm.
Joints à plaque appuyée sans peigne :
a) En situation à vide :
Les exigences communes s’appliquent.
b) En situation chargée (charges disposées sur le joint lui-même) :
Les exigences suivantes pour les déformations verticales s’appliquent :
Sous combinaisons ELS, les exigences suivantes s’appliquent :
- aucune pièce du joint ne doit plastifier,
- les déformations verticales sous chargement au droit du joint doivent rester inférieures à 5 mm,
- le contact entre les plaques de pontage et leur support doit être maintenu en permanence (i.e. toutes
les surfaces de contact doivent rester comprimées),
- lors du déchargement, aucun soulèvement ne doit se produire.
Sous combinaisons ELU, les exigences suivantes s’appliquent :
- vérification de l’équilibre statique.
L’ETAG impose de recourir à des essais dès que le joint présente des surfaces planes (absence d’aspérités supérieure
à 1,2 mm) de dimensions supérieures à 150 mm par 150 mm.
Ces essais peuvent être réalisés suivant la norme d’essai NF EN 13036-4 « Caractéristiques de surface des routes
et aérodromes – Méthode d’essai – Partie 4 : Méthode d’essai pour mesurer l’adhérence d’une surface : L’essai au
pendule » [52].
En outre, il est précisé que le drainage du joint doit éviter toute rétention d’eau ou de neige fondante. Le drainage
participe ainsi à la diminution du risque de glissance.
La glissance du caoutchouc n’est pas pire que celle du métal. Perte d’adhérence de 50 % (essai d’adhérence au pendule
SRT (Skid Resistance Tester) montre un passage de 0,6 sur chaussée à environ 0,3 sur joint, chute du GN (Grip Number)
de 40 % environ entre sec et mouillé) (cf. NF P98-220-2 [53]).
Si nécessaire, envisager un essai de glissance pour la signalisation au sol (cf ASQUER) sur un joint métal et/ou un
joint à bande.
Annexes 137
Annexe 7 : Les documents de fin de chantier
En fin de chantier, lors de la réception des travaux, le maître d’œuvre doit exiger de l’entreprise les documents suivants :
• les plans conformes à l’exécution du joint de chaussée et du joint de trottoir (position des ancrages dans le ferraillage,
dispositions particulières au niveau des trottoirs, drainage, etc.) ;
• la fiche d’entretien du joint avec les procédures de réparations ponctuelles ;
• la fiche de suivi chantier avec enregistrements des contrôles réalisés lors du chantier (géométrie, température,
conformité des produits, résultats des essais…) ;
• les fiches de non-conformité et de leur traitement.
Textes officiels
[3] Règlement n° 305/2011/UE dit « Règlement des Produits de Construction » (RPC)
[4] Norme NF EN 1993-2 (2007), Eurocode 3 – Calcul des structures en acier – Partie 2 : Ponts métalliques, AFNOR, France
[5] Norme NF EN 1992-1-1 (2005), Eurocode 2 – Calcul des structures en béton – Partie 1-1 : règles générales et
règles pour les bâtiments, AFNOR, France
[6] Norme NF EN 206/CN (2014), Béton – Partie 1 : spécification, performance, production et conformité – Complément
national à la norme NF EN 206, AFNOR, France
[15] Norme NF EN 1990 (2003), Eurocode 0 – Bases de calcul des structures, AFNOR, France
[16] Norme NF EN 1990/A1 (2006), Eurocode 0 – Annexe A2 : Application aux ponts, AFNOR, France
[17] Norme NF EN 1991-1-5 (2004), Eurocode 1 – Actions sur les structures – Partie 1-5 : Actions générales – Actions
thermiques, AFNOR, France
[18] Norme NF EN 1991-2 (2004), Eurocode 1 – Actions sur les structures – Partie 2 : Actions générales – Actions sur
les ponts dues au trafic, AFNOR, France
[19] Norme NF EN 1992-2 (2006), Eurocode 2 – Calcul des structures en béton – Partie 2 : Ponts en béton, Calcul et
dispositions constructives, AFNOR, France
[20] Norme NF EN 1994-2 (2006), Eurocode 4 – Calcul des structures mixtes acier-béton – Partie 2 : règles générales
et règles pour les ponts, AFNOR, France
[21] Norme NF EN 1998-2 (2006), Eurocode 8 – Calcul des structures pour leur résistance aux séismes – Partie 2 :
ponts, AFNOR, France
[22] Norme NF EN 1337-10 (2004), Appareils d’appui structuraux – Partie 10 : Surveillance et entretien, AFNOR,
France
[33] Norme NF EN 13670 (2013), Exécution des structures en béton, AFNOR, France
[48] Norme XF P98-501 (2002), Signalisation routière verticale - Généralités, AFNOR, France
[49] Norme NF P98-532-6 (1991), Signalisation routière verticale – Catalogues des décors des panneaux de signalisation
et des panonceaux – Partie 6 : Dimensions et graphismes des panneaux temporaires, AFNOR, France
[50] Norme XP P98-541 (2005), Signalisation routière verticale temporaire – Panneaux et supports – Dimensions
principales et tolérances dimensionnelles, AFNOR, France
[51] Norme NF P98-455 (1991), Equipements de la route – Visualisation du balisage des obstacles et dangers temporaires
– Caractéristiques colorimétriques et photométriques des produits fluorescents et/ou rétroréfléchissants, AFNOR,
France
[52] Norme NF EN 13036-4 (2012), Caractéristiques de surface des routes et aérodromes – Méthode d’essai – Partie 4 :
méthode d’essai pour mesurer l’adhérence d’une surface : l’essai au pendule, AFNOR, France
[53] Norme NF P98-220-2 (1994), Essais relatifs aux chaussées – Essais liés à l’adhérence – Partie 2 : méthode
permettant d’obtenir un coefficient de frottement longitudinal (adhérence longitudinale), AFNOR, France
Guides
[1] Élargissement des ponts en maçonnerie - Guide technique (2001), Sétra, France
[8] Guide du Projeteur Ouvrages d’Art – Ponts courants – Guide technique (1999), Sétra, France
[9] Assainissement des ponts routes – Evacuation des eaux, perrés, drainage, corniches-caniveaux… - Guide technique
(1989), Sétra, France
[10] Les trottoirs sur les ponts et aux abords immédiats - Guide technique (2005), Sétra, France
Bibliographie 139
[11] Corniches (GC) – Collection du guide technique GC (1994), Sétra, France
[12] Barrières de sécurité pour la retenue des poids lourds (Barrières de niveau H2 ou H3) – Collection du guide
technique GC (1999), Sétra, France
[13] Dispositifs de retenue routiers marqués CE sur ouvrages d’art – De la conception de l’ouvrage à la mise en
œuvre des dispositifs de retenue – Collection Références (2014), Cerema, France
[14] Les écrans acoustiques – Guide de conception et de réalisation – Guide technique (2007), Certu, France
[23] Appareils d’appui à pot – Utilisation sur les ponts, viaducs et structures similaires - Guide technique (2007),
Sétra, France
[24] Eurocodes 0 et 1 – Application aux ponts routes et passerelles - Guide méthodologique (2010), Sétra, France
[25] Appareils d’appui en élastomère fretté – Utilisation sur les ponts, viaducs et structures similaires - Guide technique
(2007), Sétra, France
[26] Ponts en zone sismique : Conception et dimensionnement selon l’Eurocode 8 - Guide méthodologique (2012),
Sétra, France (version provisoire février 2012)
[27] Conception et dimensionnement des structures de chaussée – Guide technique (1994), LCPC/Sétra, France
[28] Chaussées en béton - Guide technique (2000), LCPC/Sétra, France
[29] Guide pour le choix des classes d’exposition des ouvrages d’art en béton, Solutions béton (2010), France
[31] Le contrôle des travaux de joints de chaussée et de trottoirs sur ouvrages neufs et en réparation - Guide technique
(2006), LCPC, France
[38] Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routier – Guide technique (2011), Sétra, France
[39] Entretien des Ouvrages d’Art – Guide à l’usage des subdivisions – Guide technique (2000), Sétra, France
[40] Prévention des pathologies courantes d’ouvrages d’art – Guide technique (1998), LCPC, France
[41] Pathologie, diagnostic et réparation des chapes d’étanchéité d’ouvrages d’art - Guide technique (2011), Ifsttar,
France
Autres documents
[2] ETAG n° 032 – Guideline for European Technical Approval of expansion joints for road Bridges – Part 1 to 8 (2013),
EOTA®, Belgique
[7] STER 81 – Surfaçage, étanchéité et couches de roulement des tabliers d’ouvrages d’art (STER 81) (1981), Sétra, France
[30] Fascicule n° 65 – Exécution des ouvrages de génie civil en béton armé ou précontraint (2014), MEDDE
[32] MEMOAR – Mémento pour la mise en œuvre sur ouvrages d’art – Fiche n° XI-1 : Mise en œuvre des joints de
chaussée (2010), Sétra, France
[34] Instruction technique pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art (ITSEOA) – Fascicule 0 – Dispositions
générales applicables à tous les ouvrages (2010), Sétra, France
[35] Instruction technique pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art (ITSEOA) – Fascicule 2 – Généralités
sur la surveillance (2010), Sétra, France
[36] Instruction technique pour la surveillance et l’entretien des ouvrages d’art (ITSEOA) – Fascicule 21 – Equipements
des ouvrages d’art (2011), Sétra, France
[37] IQOA : équipements et éléments de protection – Catalogue des désordres (1996), Sétra/DR/LCPC, France
[42] Note d’information n° 24 - Ouvrages d’art – Propositions d’actions pour le remplacement des joints de chaussée
sur ouvrages en service (2003), Sétra, France
[43] Signalisation temporaire – Manuel du chef de chantier, Volume 1 : routes bidirectionnelles (2000), Sétra, France
[44] Signalisation temporaire – Manuel du chef de chantier, Volume 2 : routes à chaussée séparées (2002), Sétra,
France
[45] Signalisation temporaire – Manuel du chef de chantier, Volume 3 : milieu urbain (2003), Sétra, France
[46] Signalisation temporaire – Volume 4 : Les alternats (2000), Sétra, France
[47] Signalisation temporaire – Volume 5 : Conception et mise en œuvre des déviations (2000), Sétra, France
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Notes
Notes :
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Notes
© 2016 - Cerema
Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, créé au 1er janvier 2014 par la fusion
des 8 CETE, du Certu, du Cetmef et du Sétra.
Le Cerema est un établissement public à caractère administratif (EPA), sous la tutelle conjointe du ministère de l’Écologie,
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un appui scientifique et technique renforcé, pour élaborer, mettre en œuvre et évaluer les politiques publiques de l’aménagement et
du développement durables, auprès de tous les acteurs impliqués (État, collectivités territoriales, acteurs économiques ou associatifs,
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Cet ouvrage a été imprimé sur du papier issu de forêts gérées durablement (norme PEFC) et fabriqué proprement (norme ECF).
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en vigueur relatives à l’utilisation d’encres végétales, le recyclage des rognures de papier, le traitement des déchets dangereux par
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Aménagement et développement des territoires, égalité des territoires - Villes et stratégies urbaines - Transition énergétique et
changement climatique - Gestion des ressources naturelles et respect de l’environnement - Prévention des risques - Bien-être et réduction
des nuisances - Mobilité et transport - Gestion, optimisation, modernisation et conception des infrastructures - Habitat et bâtiment
Prix 69 €
ISSN : 2276-0164
ISBN : 978-2-37180-115-8
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