Cours Contrôle de Gestion-1
Cours Contrôle de Gestion-1
Cours Contrôle de Gestion-1
LOULID
CONTROLE DE GESTION
« J’entends j’oublie
Je vois je me souviens
Je fais je comprends »
Confiscus 750 ans avant JC.
1
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
SOMMAIRE
2
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
1- Contrôle de gestion ?
Pour cerner précisément la notion actuelle de contrôle de gestion, plusieurs définitions peuvent
être proposées :
1
ANTONY, DEARDEN « management contrôle systems » Irwim 1976
3
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Efficience\ Efficacité
- L'efficacité consiste pour une entreprise à obtenir des résultats dans le cadre des
objectifs définis.
Pour GRENIER :
« Le contrôle de gestion cherche à concevoir et à mettre en place les
instruments d’information destinés à permettre aux responsables d’agir en
réalisant la cohérence économique globale entre objectifs, moyens et
réalisations.
Il doit être considéré comme un système d’information utile au pilotage de l’entreprise,
puisqu’il contrôle l’efficience et l’efficacité des actions et des moyens pour atteindre les
objectifs »2.
A partir de ces définitions, on peut donc définir le contrôle de gestion comme un processus de
maîtrise de la gestion et un contrôle de sanction ou de vérification.
De même le contrôleur aide aussi la direction générale dans l’appréciation des résultats qui lui
sont communiqués.
Par son action et ses analyses critiques, il permet à la direction générale de mesurer la
performance de chaque responsable opérationnel en mettant clairement avant les résultats
obtenus, en expliquant les écarts, il peut ainsi mieux cerner les responsabilités engagées. Son
action favorise donc une véritable délégation de responsabilité.
2
GRENIER « les pratiques et recherches en contrôle de gestion » CERAM Sophie Antipolis, 1990
4
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
3
Patrice Galambert : « les nouveaux objectifs du contrôle de gestion » les éditions d’organisation
5
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
6
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Style de fonctionnement
Structure
Valeurs et
cultures Actions et
Organisation plans
Contrôle de gestion
Histoire Objectifs
Expérience Motivations
Les hommes
2-1 La méthodologie
La méthode repose sur une succession d’étapes liées les unes aux autres dans un ordre logique
mais aussi stratégique.
Il s’agit tout d’abord de la réflexion portant sur le moyen et le long terme. Puis vient la phase
de planification au cours de laquelle la stratégie de l’entreprise va être étudiée et définie, les
orientations de la direction générale se concrétisant ensuite dans les choix en termes de
marketing, de production, de ressources humaines, de finances…
7
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Enfin la dernière partie consiste à élaborer, à partir de ces choix, les objectifs et les plans
d’actions.
8
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Terminologie
-Un coût est un ensemble de ressources consommées en interne par l’entreprise.
-Le prix est la résultante d’une transaction monétaire fixé par le marché.
-La valeur est l’appréciation que se fait le client du couple produit / service.
- Il y a acte d’achat uniquement lorsque la valeur est supérieure ou égale au prix.
Gestion budgétaire
"La Gestion Budgétaire, Technique de l'administration de l'Entreprise et de la gestion
interne, s'appuie sur des prévisions. A partir de ces prévisions, les responsables de
l'Entreprise reçoivent des attributions sous forme de programmes et moyens pour une
durée limitée en valeur et en quantité si possible.
Un rapprochement entre les prévisions et les réalisations constitue la dernière étape de la
gestion budgétaire".
9
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Un tableau de bord
Instruments de pilotage à court terme dirigés vers l’action. Ils comportent un nombre limitée
d’indicateurs clairs, pertinents obtenus rapidement et traduisant les facteurs de compétitivité de
l’entreprise ou d’un centre de responsabilité.
Il aura compris que sa vraie mission n’est pas de manier des chiffres mais de faire évoluer
le comportement des décideurs pour qu’ils tiennent mieux compte des conséquences
économiques de leurs décisions.
Il aura donc du recul par rapport à l’outil et sera également conscient du nécessaire impact de la
mesure des performances sur les salaires et les carrières.
10
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Le contrôleur de gestion doit être fin diplomate, ne pas se mettre en avant et rechercher le
pouvoir. Il devra plutôt faire preuve de pédagogie, d’influence. Il aura donc une capacité
d’écoute et une autorité tranquille reposant sur sa seule compétence. Il ne sera pas enfermé
dans son bureau, en permanence absorbé par ses dossiers mais ira constamment sur le terrain
discuter avec les opérationnels.
2-3 Le rôle du contrôleur de gestion4
Le contrôleur de gestion :
- Informe la direction générale sur les faits d’ordre interne et externe dont la connaissance est
utile pour ajuster la politique générale à l’évolution de l’environnement.
- Il l’aide à formuler les hypothèses et les directives qui maximisent les chances d’atteindre
les objectifs généraux ;
- Il lui rend compte des écarts entre réalisation et prévisions qui appèlent des interventions à
ce niveau ;
- Il les aide à établir les budgets partiels adaptes aux objectifs généraux, aux prévisions
globale de la direction générale.
Rôle novateur
- conseiller la direction générale sur des projets stratégiques
- concevoir des indicateurs non financiers plus pertinents (indicateurs de qualité, indicateurs de
sécurité, indicateurs commerciaux, de satisfaction de la clientèle)
- pratique du benchmarking qui consiste à se comparer aux meilleurs
- communiquer et former les opérationnels aux processus et outils afin de leur faire accepter les
divers changements et les nouveaux outils.
4
« Le contrôle de gestion et budgets »
11
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
2-Les coûts
Champ
d’application
Moment du Calcul
Coût Périodicité des coûts
Coûts historiques ou
prévisionnels (écarts)
12
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Stock Stock
MP PF
Charges directes
Affectation
Imputation Produits
Sections
Charges principales
Répartition
Indirectes Primaire
Répartition
Secondaire
Sections
Répartition auxiliaires
Primaire
Prestations
réciproques
13
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Est charge indirecte, toute charge qui ne peut être affectée à un coût. C'est une charge
commune à plusieurs activités ou plusieurs comptes de coûts. C’est une charge à imputer aux
différents coûts.
Exemples : Les frais d’administration, entretien, amortissement.
5
Plan Comptable Marocain, Titre V - Dispositions diverses, p 129.
6
CHRISTIAN ET CHRISTIANE RAULET "Comptabilité Analytique et contrôle de gestion" Tome 1 : Calcul
des coûts et coût de revient, Analyse des coûts et marge, Edition DUNOD 1992 p 29.
14
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Elle consiste à répartir les charges indirectes entre l’ensemble des sections
analytiques (auxiliaires et principales) .
Les charges indirectes peuvent concerner :
- Une seule section: Dans ce cas, elles ne posent aucun problème de répartition entre
les sections on parle de charges semi-directes, qui sans être directes aux coûts des produits,
elles sont directes aux sections.
Exemple : Le salaire d'un contremaître qui commande un atelier, est affecté
directement à cette section.
7
Le choix des clefs de répartition pose un problème technique et comptable pour plus de détaille voir "choix des
unités d’œuvre" Même Chapitre.
15
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
On constate qu’il y a prestation réciproque entre les sections auxiliaires . Pour résoudre le
problème, on va utiliser la méthode algébrique, qui consiste à établir et à résoudre autant
d’équations qu’il y a de sections concernées par les prestations réciproques. Donc :
Soient: - Administration = A ; - Entretien = E.
* A = 56000 + 20%E.
* E = 14000 + 10% A.
On remplace dans la première équation E par :
A = 56000 + 0,2 ( 14000 + 0,1 A ).
A = 56000 + 2800 + 0,02 A.
A – 0,02 A = 58800.
0,98 A = 58800.
A = 58800 / 0,98 = 60000 DH.
E = 14000 + (0,1 x 60000) = 14000 + 6000 = 20000 DH.
Donc :
*Administration = 60000 DH.
*Entretien = 20000 DH.
16
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
17
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Rebuts.
Ce sont des biens fabriqués par l'entreprise impropre à une utilisation ou à un
écoulement normal. Autrement dit ce sont des produits fabriqués n’obéissant pas aux
normes de fabrication.
Exemple : chemise défectueuse dans la confection
On parle également de coproduit ou encore produit joint qui sont des produits qui apparaissent
nécessairement au cours d'une même opération.
Exemple :
Le raffinage du pétrole donne, de l'essence, des huiles, des goudrons ... etc.
8
P.MYKMA J. TUSZYNSKI "Comptabilité analytique : Contrôle de gestion " Edition Foucher 1995, p 163.
18
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Ainsi le coût de production des produits fabriqués durant la période est égale à :
9
Plan Comptable Marocain Volume Titre V, p 93
19
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
La marge de contribution appelée également marge sur coût variable est calculée au
niveau de chaque activité élémentaire, elle résulte de la différence entre chiffre d'affaire généré
par l'activité de l'entreprise et les charges variables directement identifiables à cette activité.
La somme de ces marges élémentaires constitue la marge sur coût variable total.
Charges
Variables
Résultat
20
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Chiffre d'affaire
- Charges variable
des produits vendus
- charges fixes
Résultat
Le direct-costing permet :
-De simplifier les calculs ;
-De faciliter la préparation de la décision ;
-De mieux définir les responsabilités du fait de l'exclusion des charges de
structure qui posent le problème d'analyse et d'imputation
Application :
Une entreprise qui produit des lessives vend trois marques par l’intermédiaire de trois canaux
de distribution différents.
10
Il peut s'agir des produits, familles de produit des unités de production ou des centre de responsabilité.
11
Idem.
12
Idem
21
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Charges
Variables
Charges fixes
spécifiques
Chiffre Marge
d'affaire sur coût Charges
variable Marge sur fixes
coût commune
spécifique s
Résultat
Précision : La contribution de chaque produit est mesurée par "la marge sur coût spécifique".
22
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Résultat
- La première c'est à dire la marge sur coût variable déjà calculée au niveau du D.C. simple.
- La deuxième, c'est à dire la marge sur coût spécifique qui montre la contribution de chaque
élément à la couverture des charges fixes communes.
13
Il peut s'agir des produits, familles de produit des unités de production ou des centre de responsabilité.
14
Idem.
15
Idem.
23
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Application :
Prenons l’exemple précédent de la société qui produit la lessive, le service
contrôle de gestion a mené une étude lui permettant de distinguer les charges fixes
spécifiques (directes)
Le direct costing constitue donc un instrument pour guider les choix (politique de vente
et politique de production)
24
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Montant %
Chiffres d'affaires hors taxes
- Rabais , remises et ristournes accordés
I Chiffre d'affaires net hors taxes
- coût variable de production des produits vendus.
- coût variable de commercialisation.
II Marge sur coût variable
III - Charges fixes
. d'approvisionnement
. de production
. de commercialisation
. d'administration
IV Résultat courant (II - III)
16
P. MYKITA J.TUSZYNSKI "Comptabilité analytique : Contrôle de gestion ", Edition Foucher, 1995,p 121.
17
idem, p 192.
25
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
5- Marge n° 1 (1- 4)
(marge sur coût variable)
6- Ensemble des marges n° 1 dégagées par
tous les produits.
7- Charges fixes des centres opérationnels de
l'activité.
8- Coûts des centres de structure de l'activité.
9- Coût fixe (7 + 8)
10- Marge n° 2 (6 - 9)
26
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Application :
Etablir le CPC différentiel à partir des informations suivantes :
27
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
28
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
4- L’articulation budgétaire.
SITUATION FIN DE
PERIODE PRECEDENTE
BILAN ET ANNEXES
PREVISIONS D’ACTIVITE
(Le budget des ventes et autres
outils)
INVESTISSEMENTS
DESINVESTISSEMENTS Capacité adaptée
aux besoins économiques ?
FINANCEMENTS non
oui
BUDGET DE TRESORERIE
Encaissements Décaissements
29
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
3-1-1 Définition.
De Guerny et Guiriec le budget des ventes est
Principes
Application :
30
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Recherche des paramètres de la fonction y = f (x) qui rende la plus faible possible la somme
des carrés des distances entre la valeur observée Yi et la valeur ajustée Y’i.
Il est possible de présenter les différentes méthodes en référence aux cycles habituels des
produit, secteurs et firmes.
Phase 1 : LANCEMENT Fonction exponentielle
Phase 2 : CROISSANCE Fonction linéaire puis logarithmique
Phase 3 : MATURITE Fonction constante
Phase 4 : DECLIN Fonction décroissante
Et b = mYi – amXi
Application :
Soit le chiffre d’affaires d’une entreprise donné de façon temporelle:
TEMPS(Xi) 2 3 4 5 6
CA (Yi) 7 10 15 18 23
31
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Application :
Soit le chiffre d’affaires d’une entreprise donné de façon trimestrielle:
ANNEES Trimestre 1 Trimestre 2 Trimestre 3 Trimestre 4
1 1000 1200 1400 1150
2 1050 1350 1500 1300
3 1100 1450 1700 1400
4 1250 1650 1850 1550
32
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
On remarquera que cette méthode a pour principal inconvénient qu’elle donne la même
importance aux observations, indépendamment de leur ancienneté. Il y a là un risque non
négligeable d’erreur dans un environnement turbulent.
33
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
34
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Des questions ?
- Combien faut-il produire pour répondre à la demande en tenant compte des contraintes
techniques de fabrication ? Les méthodes de programmation linéaire permettent d'y répondre.
- Combien faut-il commander et stocker de matières premières pour satisfaire la demande
prévue ? Le calcul des besoins en composants donne la réponse.
- Comment et combien faut-il charger les ateliers, les machines, les capacités humaines pour
que la production corresponde aux besoins ? Les méthodes de chargement gèrent les goulots
d'étranglements.
Il doit y avoir ajustement et cohérence entre production et ventes. Le budget de production sera
se faisant un compromis entre les diverses contraintes auxquelles se heurte l’entreprise.
L’un de ses éléments peut constituer un goulot d’étranglement ou un facteurs de non qualité et
de criticité de l’offre de l’entreprise. Un seul goulot peut gripper l’ensemble avec des effets
forts sur la relation de l’entreprise à ses marchés (rupture de stock par exemple)
L’organisation de la production constitue un problème complexe faisant intervenir des
techniques de programmation variées (recherche opérationnelle).
La question principale est de savoir si le programme des ventes déterminé en amont est
susceptibles de saturer les moyens productifs des ateliers et ce de façon optimale en terme
de marges. Il s’agira donc d’assurer dans la mesure du possible le plein emploi des
capacités de
production et d’envisager une combinaison productive qui optimise la rentabilité.
Assurer le plein emploi des capacités de production revient à rechercher la combinaison
productive qui sature toutes les contraintes concernées.
Application
Soit une entreprise qui produits trois types de pièces P1, P2 et P3 dans trois ateliers A1, A2 et
A3 dont les temps de traitement en heures capacité totale par atelier sont respectivement de
2600, 2500 et 3000 heures. Pour des raisons commerciales, la production de P3 est
impérativement fixée à 200 unités.
35
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Les temps de traitement par atelier des pièces sont les suivants (temps unitaire) :
P1 P2 P3
A1 4 2 1
A2 3 3 2
A3 2 5 3
Pièces P2
(unités)
1200
700
480
333
200
Pour assurer le plein emploi simultané des contraintes productives, il faut rechercher la ou les
combinaisons productives qui saturent toutes les contraintes concernées.
La solution optimale doit être retenue en terme de rentabilité.
36
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
3-2-3 Budgétisation
Il s'agit, après avoir défini les variables d'action, de ventiler le programme de production en
autant de budgets que nécessaire. Ce travail de budgétisation est réalisé en collaboration avec
les services techniques productifs et le contrôle de gestion. Il semble nécessaire de rappeler les
tâches des uns et des autres.
Pour présenter un plan de production valorisé, l'entreprise utilise les coûts standards des
produits. Ce chiffrage représente l'objectif des services productifs.
Dans ce chiffrage les charges directes et indirectes de production sont éclatées dans le temps (le
mois très souvent) et dans l'espace en fonction de la répartition géographique de la production
et des responsabilités.
Ces services doivent proposer un plan d'action permettant de respecter, dans les conditions du
budget, leurs obligations en matière de production.
37
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
L'investissement et ses retombées s'inscrivent dans une perspective à moyen ou long terme. Le
budget est une simulation de l'activité de l'entreprise pour l'année à venir. Il peut sembler
contradictoire, dans ces conditions, de parler de budget des investissements.
En effet, la prévision des investissements s'effectue dans un plan prévisionnel à cinq, sept ou
dix ans selon les capacités de planification de l'entreprise. Elle s'inscrit dans la recherche
d'équilibre financier à long terme exprimé par le plan de financement.
Le budget annuel des investissements ne retient que les conséquences financières de ce plan
pour l'année budgétée.
38
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Le plan de financement est un état financier prévisionnel des emplois et des ressources de
l'entreprise à moyen terme ou à long terme.
• Plan provisoire : en partant de la trésorerie initiale, une ébauche du plan est construite à
partir des prévisions d'activité et des projets d'investissements envisagés. Les flux de trésorerie
de fin d'année peuvent être, dans ce cas, déséquilibrés.
À ce niveau, il n'est pas envisagé de projets d'investissements spécifiques, mais plutôt des
programmes d'investissements qui regroupent un ensemble de projets plus ou moins
complémentaires.
Seuls donc les projets essentiels et leurs enveloppes financières globales, cohérents avec les
grandes options stratégiques de l'entreprise, sont retenus.
C'est à l'intérieur des enveloppes financières et des priorités définies au travers du plan que
s'inscrit le budget qui, bien entendu, est détaillé.
3-3-2 La budgétisation.
Le budget reprend les informations du plan d'investissement en les détaillant par responsable
opérationnel afin de permettre un suivi administratif de l'engagement des dépenses.
Très souvent, l'enveloppe budgétaire autorisée ne représente qu'une partie des possibilités
d'engagement de l'année. La direction générale préfère garder une partie de ces possibilités
financières (10 à 20 %) pour faire face à d'éventuels projets en urgence ou à des dépassements
imprévus sur des investissements acceptés.
39
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
• Les dates d'engagements : ce sont les dates à partir desquelles il n'est plus possible de
revenir sur les décisions d'investissement sauf à payer un dédit. Elles peuvent donner lieu à
versement d'acompte et tout retard dans l'exécution des tâches précédentes contrarie les
engagements des tâches suivantes et l'organisation du projet.
• Les dates de décaissements : ce sont les différents moments où il faut régler les travaux
engagés. Outre leurs conséquences en matière de trésorerie, il est important de vérifier la
cohérence entre les montants facturés et ceux budgétés.
• Les dates de réception : elles conditionnement le démarrage des activités de fabrication et
donc la rentabilité des projets envisagés.
Lorsque les projets sont nombreux, il faut regrouper ces différents éléments dans un budget du
type de celui présenté ci- dessous.
3-4-2 Les modèles : Modèle de gestion des stocks en avenir certain :Modèle de WILSON
Il s’agit de déterminer la quantité économique qui minimise le coût de gestion du stock afin
de permettre l’automatisation des procédures de réapprovisionnement.
40
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
- Paramètres : - Inconnues :
C : consommation annuelle en quantité. Q : quantité économique.
F : coût d’obtention d’une commande. N : nombre de commandes.(N= C/ Q)
t : coût de possession du stock/an.
p : coût d’un article stocké.
Le coût de gestion du stock est minimum pour une valeur de Q notée Q* égal à :
Q* = 2 x C x f.
pxt
Connaissant la consommation annuelle, la cadence d’approvisionnement optimale N*
est égale à :
N* = C/ Q*.
Et pour cette valeur Q*, le coût de gestion du stock est minimum et égal à
Cg *= 2x C x p x t x f
Application :
Soit une consommation annuelle C = 18000 articles, un coût d’obtention des
commandes f = 240 DH et un taux de possession du stock t = 10%.
Le prix de l’article p =60 DH.
- La quantité économique : Q*= 2 x 18000 x 240 = 1200 articles.
60 x 0,10
- Le nombre de commande optimal : N*= 18000/1200 = 15 commandes.
- Coût d’obtention des commandes : Ct = 240 x (18000/1200) = 240 x 15 = 3600 DH.
- Coût de possession du stock : Cp = (1200/2) x 60 x 0,1 = 600 x 6 = 3600 DH.
- Coût de gestion du stock : Cg = 3600 + 3600 = 7200 DH.
- Coût du stock : Cs = ( 18000 x 60 ) + 7200 = 1087200 DH.
41
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
-En quantité : Sous cette forme, le budget offre plus d’intérêt pour les services
d’approvisionnement qui devront contrôler son suivi ;
-En valeur : Les quantités sont valorisées par un coût unitaire standard.
Les éléments connus sont les consommations qui sortent tout au long du mois, les entrées
apparaissent en début de période (mois, semaine..), et les stocks sont exprimés en fin de mois.
42
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
- il est possible selon les besoins de l’étude de distinguer les flux de trésorerie selon qu’ils
résultent d’opérations relevant de l’exploitation, ou du domaine hors exploitation (financier et
autres).
- les montants sont encaissés et décaissés pour leur valeur toutes taxes comprises ; les
opérations concernant la TVA (déductible ou collectée) sont inscrites dans un budget spécial de
TVA. On rappellera que le montant de la TVA à payer est égal à la TVA collectée du mois
moins la TVA déductible sur achats et investissements du mois. Ce montant est payable le 15
du mois suivant.
- les sommes encaissables ou décaissables sont inscrites à leur date probable d’échéance qui
tient compte des décalages liés aux délais de règlement prévisibles des dettes et des créances. Il
conviendra dans la pratique de prévoir de la façon la plus fine possible ces dates.
- les encours de créances et de dettes figurant au bilan de la période précédente seront reportés
si l’échéance est venue sur les encaissements et décaissements de la période budgétaire. De
même, les encaissements et décaissements de la période étudiée ne venant pas à échéance sur le
période budgétaire seront reportés sur les états prévisionnels concernant la période suivante.
- la partie la plus fournie est généralement celle des charges ; on peut retrouver
approximativement la même densité de libellés que pour le compte de résultat. Ainsi on
trouvera à titre indicatif les encaissements et décaissements suivants.
DECAISSEMENTS ENCAISSEMENTS
Les dettes figurant au bilan de la période Les créances figurant au bilan de la période
précédente et venant à échéance sur la précédente et venues à échéance sur la
période budgétaire. période budgétaire.
L’ensemble des charges externes dont le L’ensemble des produits dont le paiement
paiement vient à échoir. est venu à échéance.
Les charges de personnel et charges sociales Les produits financiers.
venant à échéance. Les remboursements de prêts consentis à
Les autres charges d’exploitation à échoir des tiers.
(sauf éléments calculés). Les produits de cession d’éléments d’actif
Les intérêts financiers. venus à échéance.
Les acomptes d’impôts sur les sociétés et le Les nouveaux emprunts
solde d’IS. Les augmentations de capital
Les remboursements d’emprunts
Le paiement des dividendes aux actionnaires.
Les autres paiements résultant d’une
diminution du passif
Les paiements résultant d’une augmentation
de l’actif immobilisé. Etc…
Etc...
43
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Il peut alors paraître souhaitable de calculer a priori ces coûts « soit pour faciliter certains
traitements analytiques, soit pour permettre le contrôle de gestion par l'analyse des écarts »
(PCG). On peut donc vérifier Si les réalisations correspondent aux prévisions pour chacun des
éléments de coûts, ce qui revient à considérer que les coûts standard représentent une norme
établie « avec précision par une analyse à la fois technique et économique » (PCG). Il faut par
ailleurs détailler les coûts prévisionnels en distinguant pour chaque élément de coût la quantité
nécessaire et le prix unitaire normal et adopter une méthode de calcul identique à celle utilisée
pour la détermination des coûts réels.
Précisons enfin que cette démarche est particulièrement utile pour les entreprises amenées à
établir des devis pour les commandes qu'elles reçoivent.
44
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Nous étudierons successivement les problèmes posés par l'élaboration des coûts préétablis, la
mise en évidence des écarts observés avec les coûts réels et leur analyse, l'intérêt de leur calcul
pour la gestion.
Standard moyen
Il s'agit d'une extrapolation pure et simple des coûts observés lors de la période précédente ou
d'une moyenne de ces coûts pour les périodes récentes. C'est admissible pour fixer les éléments
quantitatifs, encore que ce ne soit guère stimulant ; mais c'est très discutable en ce qui concerne
les prix unitaires des différents éléments de coûts.
Standard normal
Les coûts sont alors déterminés en tenant compte de conditions d'exploitation normale et de
l'évolution économique prévisible mais il y a une très grande part de subjectivité.
Dans le cas particulier où ces coûts sont calculés dans le cadre d'une gestion budgétaire, on parle
de o coûts budgétés ».
Standard idéal
C'est le coût que l'on supporterait dans les meilleures conditions techniques et économiques
envisageables ; ce qui risque de représenter une référence impossible à réaliser et d'entraîner le
découragement.
NB:
Quelle que soit l'optique choisie, il est nécessaire de redéfinir les standards quand les conditions
de fabrication changent (gammes de fabrication ou normes techniques) ou quand les prix ou les
rémunérations évoluent (matières, énergie, main-d'oeuvre...).
b. Les composantes
Le plus simple est de raisonner pour une unité de produit fini puisque que le coût variable
unitaire peut être considéré comme stable en première analyse.
Cela concerne essentiellement les matières premières (quantité nécessaire en tenant compte d'une
certaine proportion de rebuts ou de déchets et coût unitaire prévu pour la prochaine période) et la
45
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
main-d'oeuvre directe (temps nécessaire à chaque stade de la fabrication compte tenu des temps
improductifs et taux horaire prévu, charges sociales comprises).
On déterminera le montant global et, après avoir choisi une hypothèse de production, le coût que
cela représente par unité produite.
• Charges indirectes
Pour chaque centre d'analyse, on calculera les charges prévisionnelles en distinguant celles qui
sont fixes par nature et celles qui sont variables (ce qui suppose que l'on ait évalué l'activité
espérée). Il faudra ensuite procéder à la répartition secondaire des centres auxiliaires pour aboutir
au coût d'unité d'oeuvre de chaque centre principal qui permet de ventiler entre les produits.
coûts
Cr
Ecart/Coût
Cp -
Ecart/ Quantité
Quantités
Qp Qr
Fig : Ecart sur charges directes
Coûts
Cr Ecart/Budget(1)
Cp Ecart/Activité(2)
Ecart/Rendement(3)
Quantités
Qp Qr
L'interprétation des écarts qui seront mis en évidence une fois que les coûts réels auront été
calculés dépend énormément de l'optique dans laquelle les standards ont été établis. Il est donc
46
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
important d'associer au maximum les cadres et le personnel pour cette phase afin de les motiver
et de les responsabiliser.
Par ailleurs, nous avons vu que le poids des frais fixes dans le coût unitaire dépend des niveaux
d'activité et de production qui sont retenus. Il faudra s'en souvenir dans l'interprétation des écarts
Si ces niveaux ne sont pas atteints.
a. Mode de calcul
Pour chaque élément de coût, on fait le produit d'une quantité par un « prix» unitaire. Le coût
réel s'écrira Pr. Qr ; le coût standard Ps . Qs ; l'écart global Ps Qs - Pr Qr
Les tableaux de comparaison que nous allons établir pourraient se faire pour une unité de produit
mais cela ne traduirait pas l'incidence globale pour l'entreprise. Il faut donc raisonner sur la
quantité produite. Comme le coût réel correspond à la production réelle, il est indispensable de
calculer posteriori le coût standard de la production réelle. Cela n'aurait en effet aucun sens de
comparer le coût standard global établi au départ à partir de la production prévue avec le coût
réel de la production réelle.
Le prix standard unitaire Ps est donc bien celui qui avait été prévu pour l'élément de coût; mais
la quantité Qs ne peut être connue qu'à la fin de la période étudiée en multipliant la quantité
qu'il es normal d'utiliser pour un produit par le nombre de produits effectivement réalisés.
Quand on vous donne la fiche de coût standard relative à une unité de produit fini, vous
disposez de ce renseignement ; si on ne vous donne que les quantités globales concernant la
production prévue (qu’on pourrait noter Qp), il est nécessaire de rectifier pour les ramener à la
production réelle ; ce qui montre que, paradoxalement, la quantité standard ne peut être connue
qu'a posteriori.
Si, par exemple, il était prévu de faire 15 000 articles A pour lesquels on pensait utiliser 18000
kg de matières premières à 5 dh, soit 90 000 dh ; on a :
Ps=5dh Qp=l8000
Supposons qu'on ait fabriqué 13 000 articles A et qu'on ait utilisé 15 400 kg de matières à
5,08dh, soit 78 232 dh ; on a:
Pr =5,08dh Qr =l5400
La différence entre le coût initialement prévu (90 000 dh) et le coût réel (78 232 dh) est appelée
par le plan comptable « écart total ». Il présente certes un intérêt financier car il a une incidence
sur les achats de matières premières qui seront sans doute moins importants que prévu. Mais
comparer le coût prévu pour 15 000 articles et le coût réel pour 13 000 est critiquable et
n'apporte rien sur le plan de la gestion. Il faut se ramener à un problème où les quantités
produites sont les mêmes. Comme on ne connaît pas le coût réel pour la production prévue et
que modifier ce coût réel pour le ramener à 15 000 articles n'a guère de sens, on convient de
recalculer le coût standard pour la production réalisée en supposant, à juste titre d'ailleurs, que
47
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
ce qui était important dans la prévision initiale, c'était la quantité prévue pour fabriquer un
produit (c'est-à-dire 18 000 :15 000 = 1,2 kg).
b. Exemple simplifié
Enoncé
Dans le centre Atelier on a travaillé 4 500 heures et le coût global est de 170 000
dh. Présenter dans un tableau le calcul des écarts globaux pour l'article A en
précisant bien pour chaque élément de coût la quantité et le prix unitaire.
Solution
Comparaison pour la production de 1100 A
48
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Commentaires
- Les quantités standard ont été obtenues en multipliant les quantités unitaires figurant sur la fiche
par 1100.
- Pour les charges réelles d'atelier, on a d'abord calculé le coût d'unité d'oeuvre qui est de 260 dh(
(1 170 000 : 4 500) et on a tenu compte du nombre d'unités d'oeuvre concernant le produit A.
On remarquera que Si le nombre d'unités d'oeuvre pris en compte est caractéristique du rendement
pour le seul produit A, le coût d'unité d'oeuvre dépend du fonctionnement d'ensemble de l'atelier.
C'est raison pour laquelle l'analyse des écarts sur charges directes se fait séparément pour chaque
produit alors que l'analyse des écarts sur charges indirectes ne peut se faire qu'au niveau du centre
d'analyse (tous produits confondus). Les tableaux relatifs aux autres produits feraient également
apparaître un coût d'unité d'oeuvre de 250 dh pour le standard et de 260 dh pour le réel.
- L'écart global a été calculé pour chaque élément de coût en faisant la différence dans le sens
standard-réel. Dans ces conditions un écart positif traduit une situation favorable. Il est nécessaire
de préciser l'interprétation du signe de l'écart car la convention inverse est également possible.
La connaissance des écarts globaux est, certes, intéressante mais elle est insuffisante pour
apprécier la performance de l'entreprise. On va donc les analyser en différenciant en fonction des
deux composantes du coût le « prix» unitaire et la quantité. Cependant, pour que l'analyse soit
pertinente il faut tenir compte de la nature des charges.
Les écarts sur charges directes doivent être analysés au niveau de chacun des produits ; ceux qui
concernent les charges indirectes doivent l'être au niveau de chaque centre d'analyse, ce qui
suppose un regroupement préalable des écarts globaux concernant chaque produit utilisant les
services de centre.
Par ailleurs, on ne peut pas analyser les écarts sur charges variables et sur charges fixes de la
même façon. En effet, le « prix» unitaire standard que l'on a choisi pour les charges variables n'a
pas à être remis en cause puisqu'il est censé être indépendant de l'activité. Pour les charges fixes
par contre, prix unitaire n'a pu être établi qu'en fixant une activité prévisionnelle ; Si l'activité
réelle est différer il serait logique de considérer qu'on a commis une erreur dans le choix du prix
unitaire standard. Comme cela n'aurait aucun sens de recalculer un prix standard a posteriori on
conservera celui qui avait été retenu et c'est dans l'analyse qu'on tiendra compte de cette
49
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Coût unitaire
Coût unitaire
Charges variables
Charges fixes
Coût prévisible
Coût standard retenu
Coût prévisible
Activité prévue
Activité Activité prévue Activité
Si l’activité réelle est différente de l’activité prévue, cela ne change la validité de la prévision
que pour les charges fixes unitaires.
Théoriquement, cela conduirait donc à quatre cas à étudier. Cependant comme, en général, un
centre d’analyse regroupe à la fois des charges fixes et variables, on se bornera à trois cas :
Charges variables directes et charges fixes directe et charges indirectes.
50
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Malheureusement, la somme de ces écarts partiels ne redonnerait pas l’écart global ; en effet :
E = PsQs – PrQr = (Ps – Pr + Pr)(Qs – Qr + Qr) - PrQr= (Pr +∆P)(Qr + ∆Q) – PrQr
E = Pr ∆Q + ∆P Qr + ∆P ∆Q
Il resterait donc une partie de l’écart global, égale à ∆P∆Q, qui resterait inexpliquée et c’est
gênant. En outre, on ne pourrait pas contrôler l’exactitude des calculs puisque la somme des
deux écarts partiels ne donnerait pas l’écart global. Pour éviter ces deux inconvénients et
compte tenu du fait que la ∆P∆Q est faible par rapport aux deux autres composantes de
l’écart global, on le regroupe avec l’une d’entre elles. Cette façon de procéder ne change
pas l’ordre de grandeur des écarts partiels et donc leur interprétation.
Soit :
Ecart sur quantité ∆Q Ps
Ecart sur prix ∆P Qr
C. Application
d. Interprétation
L'intérêt sera surtout d'étudier les écarts défavorables qui traduisent une réalisation
moins bonne que celle qui était prévue. On pourra même se limiter aux écarts
importants en valeur absolue ou en valeur relative. C'est pourquoi on parle parfois
de gestion par exceptions.
51
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
- Ecarts sur prix : Ils sont dus en général à la conjoncture externe, c'est-à-dire à un
changement dans les tarifs ou les charges d'approvisionnement. Il faut alors
vérifier que le rapport qualité prix reste bien le meilleur avec nos fournisseurs
habituels.
Il arrive cependant que cela soit dû à des petites commandes exceptionnelles
nécessitées par un retard de livraison ou par des commandes trop tardives auprès
des fournisseurs habituels ; ce qui peut traduire une mauvaise gestion des stocks.
- Ecarts sur taux : Ils sont dus en général à une modification légale ou contractuelle
des salaires ou des charges sociales. Cependant, il peut s'agir du recours à des
heures supplémentaires qui pèsent sur le taux réel moyen (alors qu'on pourrait
peut-être éviter d'en supporter en affectant autrement le personnel productif) ou
du recours à du personnel surqualifié, et donc plus coûteux, pour ce type de
travail.
- Ecarts sur temps : Il s'agit d'un problème de rendement qui peut trouver son
origine dans la qualité ou l'entraînement du personnel, l'encadrement,
l'organisation concrète du travail dans les ateliers.
La recherche des causes exactes de ces écarts amène les responsables à travailler
ensemble, permet d'éviter le renouvellement d'erreurs dans la gestion et conduit à
reconsidérer les standards pour les prochaines périodes Si on pense que l'évolution
constatée est durable.
52
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
• Prévisions
Dans un centre Montage, on a retenu comme unité d'oeuvre l'heure de main-d’œuvre directes
les charges prévisionnelles ont été calculées sur la base d'une activité de 10 000 heures et
compte tenu du rendement de 4 pièces à l'heure, d'une production de 40 000 articles
Charges fixes 200 000 dh
Charges variables 400 000 dh
Total 600 000 dh
la fiche de coût standard unitaire fera donc apparaître sur la ligne correspondant au centre
montage 0,25 h à 60 dh = 15,00dh
CS = 15x
- Il faut cependant comprendre que Si la norme qui a été fixée en ce qui concerne le rendement
est pratiquement indépendante du niveau d'activité ou de production qui a été retenu dans les
prévisions, le coût de l'unité d'oeuvre n'a pu être calculé qu'une fois ce niveau choisi. Les frais
fixes en effet ne pèsent pas du même poids si l'activité change.
On peut alors considérer que ce qui est important dans le budget du centre Montage c’est le
montant global des frais fixes (200 000 dh) et les charges variables unitaires (400 000 :10 000
= 40 dh).
Si on appelle x' le nombre réel d'unités d'oeuvre du centre Montage, le montant des charges quil
est normal de supporter est obtenu par l'équation suivante qui représente le budget flexible.
B = 40x' + 200
Retenez donc bien que le coût standard est fonction de la production réelle alors que le
budget flexible dépend de l'activité réelle, mesurée en nombre d'unités d'oeuvre. Pour
traduire cela sur un graphique, il faut donc représenter en abscisses à la fois la production et
l'activité .
Pour interpréter l'écart global, il faudra tenir compte du fait que, contrairement à ce qui se passe
pour les charges variables directes, le coût standard de la production réelle n'est égal au budget
flexible correspondant à l'activité réelle que Si on a atteint la production prévue et respecté le
rendement normal.
Si, par exemple, on a travaillé 12 500 heures et effectué 50 000 produits, le rendement normal
est respecté mais le coût standard de la production réelle est de 15 dh x 50 000 = 750 000 dh
alors que le budget sera ramené à (40x 12 500) + 200 000 = 700 000 dh.
53
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Cette différence de 50 000 dh représente le boni de suractivité et le calcul pourrait se faire par
un raisonnement d'imputation rationnelle : on a travaillé à 125 % de l'activité prévue.
Le boni de suractivité s'élève donc à: 200 000 x 25 % = 50 000 dh
On peut aussi l'expliquer en disant que Si on avait prévu de travailler 12 500 heures, on aurait
prévu 700 000 dh de charges au budget initial et le coût standard d'un article n'aurait pas été de
15 dh mais de 14 dh (700 000 : 50 000).
Le mois suivant, on a travaillé 12 500 heures, obtenu 48 000 articles et supporté 730000 dh de
charges.
- Analyse de l'écart
Pour faire les 48 000 articles, on aurait dû mettre 12 000 heures Si le rendement avait été
normal. Comme on a mis 12 500 heures, on a perdu 500 heures, ce qui conduit à un écart
défavorable de
On remarquera que c'est pratiquement l'écart de quantité que nous avions défini précédemment.
On aurait pu le trouver aussi en disant qu'en 12 500 heures il fallait normalement effectuer
50000 articles. Comme on en a fait 48 000 pour le même coût, on a perdu l'équivalent de 2 000
articles Comme chacun coûte normalement 15 dh, on a perdu 30 000 dh.
Par rapport aux prévisions initiales, nous nous sommes trouvés en suractivité de 2 500 heures,
soit 25 %. Il y a donc sur absorption des frais fixes prévisionnels de :
EA = 200 000 x (+25 %) = +50 000 F (favorable).
54
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
On aurait pu dire aussi que l'activité réelle permet d'absorber 250 000 dh de charges fixes (sur
la base d'un rendement normal) et que, par conséquent, les 50 000 dh supplémentaires
représentent le boni dû à la surutilisation de la structure.
Sur la base des prévisions, les charges auraient dû s'élever pour une activité de 12 500 h à
B = (40x 12 500) + 200000=700000 dh.
Les charges réelles ayant été de 730 000 dh, il y a un dépassement de EB = 700 000 - 730 000
= -30 000 dh (défavorable).
• Vérification
ER + EA + EB = E
-30000 + 50000 -30000 = -10000
Dans un atelier de montage les fiches de coût standard sont établies à partir des prévisions
d'activité de production suivantes
Le coût standard de l'heure est donc de 32,50 dh (1 300 000 : 40 000) et le coût standard de
chaque unité de produit au niveau du montage sera de :
REMARQUE
Il est commode pour le raisonnement d'utiliser la notion de produit équivalent quand on
fabrique plusieurs produits différents. Ici le coefficient d'équivalence est obtenu en tenant
compte du temps standard nécessaire pour faire un produit de chaque type. Comme il faut 20 h
pour A et 10 h pour B, on peut écrire A = 2B
55
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Il est prudent de vérifier en considérant que 4 000 B ou équivalents demandent 40 000 h (10 h
x 4 000), ce qui correspond bien à la prévision d'activité du centre.
L'avantage de cette façon de procéder est que Si l'on appelle x le nombre de produits B ou
équivalent fabriqués, on peut exprimer facilement le coût standard
CS = 325 X
Cela permettra d'avoir un graphique comparable à celui qui avait été présenté dans le cas où il
n'y avait qu'un seul produit fabriqué et l'analogie sera meilleure pour le calcul de l'écart global
et son analyse.
Le mois suivant, on a produit 850 A et 2 100 B. L'activité réelle a été de 38 500 heures (16500
h pour A et 22 000 h pour B). Les charges se sont élevées à 1 309 000 dh.
2ème méthode
Les frais réels étant de 1 309 000 dh, l'écart global est de E = 235 000 - 1 309 000 = -74 000
(défavorable).
Il est bon de faire le lien avec les tableaux de comparaison présentés séparément pour A et pour
B. Le coût réel de l'unité d'oeuvre a été de : 1 309 000 : 38 500 = 34 dh
56
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Il a servi à répartir les charges de l'atelier d'usinage entre les coûts réels de A et B.
Rappelons que l'écart pour l'atelier d'usinage doit être analysé au niveau de l'ensemble puisque
ce sont des charges indirectes. Il est donc bien de -8 500 - 65 500 = -74 000 dh. Le coût d'unité
d'oeuvre est en effet influencé par l'activité globale et l'explication de la différence observée
avec les prévisions ne peut être trouvée en étudiant sa répercussion sur le coût de chaque
produit : seul l'écart sur le nombre d'unités d'oeuvre (ou sur quantité) pourra être analysé par
produit car il dépend du rendement (qui peut être différent suivant les produits) et du coût
prévisionnel de l'unité d'oeuvre.
• Analyse de l'écart
REMARQUES
1. On aurait pu retrouver le temps standard pour la production réelle en raisonnant avec les
produits équivalents. On a réalisé l'équivalent de 3 800 B, ce qui aurait dû demander
10hx3800= 38 000 h.
On aurait pu dire aussi qu'en 38 500 heures, on aurait dû faire 3 850 équivalents B, soit 50 de
plus que ce qu'on a fait. Cela a fait perdre :325 x 50 = 16 250 dh.
2.Il est intéressant de calculer l'écart de rendement séparément sur chaque produit
Pour A: (17000-16500)32,50= +16250 (favorable)
Pour B : (21 000 - 22 000) 32,50 = -32 500 (défavorable)
57
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
La sous-activité a été de 3,75 % par rapport aux prévisions (38 500 h au lieu de 40 000 h). Cela
a entraîné une sous-absorption des frais fixes
EA = 500 000 x (-3,75 %) = -18 750 dh (défavorable).
- Vérification
Er + Ea + Eb = E
-16250 – 18750 – 39000 =74000
L'analyse doit se faire au niveau de chaque produit et conduirait en principe à trois écarts. Il
arrive cependant que l'écart de rendement ne soit pas mesuré parce qu'on a simplement prévu de
répartir les charges prévisionnelles sur le nombre de produits fabriqués sans fixer de rendement a
priori. En outre, il est fréquent que les charges fixes réelles soient égales aux charges fixes
prévues (surtout pour les charges calculées ou abonnées) et, dans ce cas, il n'y a pas d'écart de
budget. Voyons successivement ces deux cas particuliers.
a- Appointements
Enoncé
Les charges fixes directes de personnel pour le produit A sont estimées à 30 000 dh. On pense
réaliser 5 000 produits A. En réalité, on fait 4 000 produits A et les appointements s'élèvent à 32
000 dh.
Solution
- Ecart global
Coût standard de la production réelle : 6 x 4 000 = 24 000 dh
Charges réelles 32000dh
E = -8000 dh
58
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
La sous-activité est de 20 %, ce qui a entraîné une sous-absorption des frais fixes et un écart
défavorable:
EA = 30 000 x (-20 %) = -6 000 dh.
Le budget était de 30 000 dh et n'a pas à être rectifié puisqu'il s'agit de charges fixes. Donc
EB=30000-32000=-2000dh.
- Vérification
EA + EB= E =
-6000-2000= -8000.
b. Amortissements
Enoncé
Les machines utilisées pour le seul produit A entraînent une charge d'amortissement de 20 000
dh permettent de travailler 1 000 heures et d'effectuer 5 000 produits.
En réalité, elles n'ont fonctionné que 780 heures et ont permis de réaliser 4 000 produits. La
charge réelle d'amortissement correspond aux prévisions.
Solution
- Ecart global
La sous-activité a été de 22 %, ce qui a entraîné une sous-absorption des frais fixes et un écart
défavorable
EA=20000 x (-22 %) = -4400.
Vérification
ER + EA = E
400 – 4400 = -4000.
59
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Cas de synthèse
A. Prévisions
Les éléments qui avaient permis d'établir les coûts unitaires de production et les
marges figurent en annexe.
B. Réalisations
b. Ventes
Travail à faire
2. Présenter le tableau de comparaison entre coût standard et coût réel pour les 12700
P1 fabriqués.
3. Analyser l'écart sur matière A et l'écart sur MOD Contrôle (pour le produit P1).
4. Calculer l'écart global pour le centre Contrôle et l'analyser en écart sur budget, sur
activité et sur rendement.
60
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
ANNEXES Prévisions
• Ventes :
- 3000 P1 en France à 90DH l’unité
- 9000 P1 à l’étranger à 100 DH l’unité
- 2000 P2 en France à 150 DH l’unité
4- Tableau de bord.
Le contrôle de gestion éprouve le besoin d'un outil qui réponde à ses besoins spécifiques, à
savoir:
- avoir une connaissance sur les informations essentielles au pilotage,
- obtenir ces données le plus rapidement possible, et en permanence.
Tableau de bord
61
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Le réseau des tableaux de bord est une mécanique "gigogne" aux caractéristiques suivantes:
- chaque responsable a son tableau de bord;
- chaque tableau de bord a une ligne de totalisation des résultats qui doit figurer dans le tableau
de bord du niveau hiérarchique supérieur;
- chaque tableau de bord d'un même niveau hiérarchique doit avoir la même structure pour
permettre l'agrégation des données;
- l'empilage des informations des tableaux de bord doit respecter la ligne hiérarchique.
Il s'agit de sélectionner parmi toutes les informations possibles celles qui sont essentielles pour
la gestion du responsable concerné.
Le choix consiste à déterminer les indicateurs pertinents par rapport au champ d'action et à la
nature de la délégation du destinataire du tableau de bord.
Cette recherche doit, par ailleurs, permettre l'addition d'informations cohérentes entre elles afin
d'obtenir des indicateurs agrégés de plus en plus synthétiques.
Pour chaque centre de responsabilité, il faut donc suivre la démarche présentée ci-après
62
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Pour autant, la recherche d'indicateurs performants ne doit pas conduire à la publication tardive
du tableau.
En ce domaine, la rapidité doit l'emporter sur la précision: il est souvent préférable d'avoir des
éléments réels estimés plutôt que des données réelles précises mais trop tardives.
Le rôle principal du tableau de bord reste d'alerter le responsable sur sa gestion. Il doit mettre
en oeuvre des actions correctives rapides et efficaces.
La précision des résultats est de toute façon obtenue dans les rapports d'activité à périodicité
mensuelle de la comptabilité analytique.
Cette rapidité et la fréquence de publication expliquent que les Anglo-saxons nomment souvent
les informations collectées dans les tableaux de bord «Flashs».
L'ensemble de ces documents, tableaux de bord, rapport d'activité analytique et plan d'actions
correctives, constitue le suivi budgétaire.
Le contenu du tableau de bord est variable selon les responsables concernés, leur niveau
hiérarchique et les entreprises. Pourtant, dans tous les tableaux de bord des points communs
existent dans: - la conception générale, - les instruments utilisés.
63
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Une activité est une catégorie homogène de tâches contenant des séries d'opérations
orientées vers un but déterminé. Une activité peut être une technique liée au processus de
production, de commercialisation ou purement administrative.
RESSOURCES
directes
directes Activités
répartition
OBJECTIFS DE COUT
64
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Conditions nécessaires :
"- Il ne faut pas confondre analyse et planification des activités.
- La démarche doit répondre à des objectifs clairs.
- Elle doit constituer un projet collectif impliquant tous les acteurs
concernés;
- Elle doit capitaliser au départ toutes informations déjà disponibles."(18).
-L'out put physique ou informationnels c'est à dire les sorties produites par l'activité.
-La destination de l'out put c'est à dire le client direct de l'activité.
-Les inputs physique ou informationnels c'est à dire toutes les ressources consommées par
l'activité exp. : Main d’œuvre, Matières...
-La capacité installée
-Les critères aidant à mesurer les performances de chaque activité : coût, délai, qualité.
- L'unité choisie pour mesurer le niveau de l'activité : les unités d’œuvre (U.O.).
18
PHILIPPE LORINO " le contrôle de gestion stratégique", La gestion par les activités Edition DUNOD,
1995, p 49
65
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Le système des unités d’œuvre retenu constitue un véritable langage de description des activités et
processus de l'entreprise. En effet, dans l'A.B.C, le choix pour chaque activité d'une u.o. pertinente
permet de mesurer significativement les activités de l'entreprise à travers l'évaluation de la
productivité globale, et l'allocation des coûts aux différentes activités
Exemple
. Planification stratégique : Définition des objectifs et contraintes, prévision à moyen et long
terme, stratégie financière, analyse de la concurrence.
. Marketing : Etude de marché, prévision des ventes, détermination des prix de vente...
. Développement et maintenance des produits : définition, conception, développement et test
d'un produit, Maintenance,...
Effet
Qualité du
personnel Méthodes
66
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
CAUSES
- Matrice de corrélation.
Il s'agit de bâtir un modèle appelé Matrice de Corrélation reliant les charges des différentes
activités aux critères qui les expliquent (inducteurs de coût).
Les activités prises en considération par la matrice de corrélation peuvent correspondre à des
services généraux (Administration, Service, Méthodes.. etc.), des services prestataires de
services (Entretien, qualité...) et des centres de production.
- Activité B X X
- Activité C X X X
- Activité D X
3 2 1 3 . .
67
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
- Centre de regroupement.
Centre de regroupement est utilisé dans le cas où des activités élémentaires différentes sont
expliquées par un même inducteur.
L'objectif est de procéder au regroupement de ces activités au sein d'un même centre et ramener
le coût global de ce centre à ce même inducteur.
Le nombre de ces centres est bien sûr variable selon la complexité des tâches de l'entreprise et
selon le degré d'exactitude souhaité.
I.C (a) (40 %)
Activité 1 : 300 K DH I.C (b) ( 30 %) 120 KDH
I.C(d) (30 %)
60 KDH
I.C (a) (10 %) I.C (a)
Activité 2 : 600 K DH coût associé 330
I.C (x) (90 %)
150 KDH
Activité 3 : 150 K DH I.C (a) (100%)
NB : K DH : Kilo DH.
COUTS INDIRECTS
AE
Inducteurs de Coûts
68
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
CR : centres de responsabilité
CGR : centres de regroupements
AE : activités élémentaires
69
Cours du contrôle de gestion M. LOULID
Ce calcul doit être fait de manière progressive en tenant compte les différents stades de
fabrication, c'est à dire en partant des sous ensembles d'un niveau à un autre niveau plus élevé
jusqu'à l'arrivée au stade du produit fini expédié au client.
A chacun de ces niveaux la démarche est la même, elle se fait par affectation des charges en
fonction du volume fabriqué, du nombre de lots... etc.
70