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Le Message Du Coeur Sacre de Jesus Apercu PDF

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Le Message du

Cœur Sacré de Jésus


NIHIL OBSTAT – IMPRIMATUR

« Cherchez dans l’Esprit votre plénitude »


(Éph 5,18)

Que Dieu nous ait aimés avec un cœur humain, ce n’est


pas là une vérité secondaire ou accessoire, c’est le centre et
la synthèse de toute la révélation chrétienne. Sa tendresse
infinie, les fleuves impétueux de sa miséricorde se sont
répandus sur l’humanité entière lorsque le Cœur de Jésus a
été transpercé sur la Croix. Le culte et la théologie du Cœur
de Jésus expriment ainsi le mystère même de notre Foi, le
mystère du Dieu-Amour, le mystère de sa Gloire.

Être chrétien, c’est vivre au rythme d’un cœur à Cœur,


c’est être pris tout entier, par le don de l’Esprit, dans la
dynamique de cet Amour de Dieu qui nous a aimés le premier
et qui attend en retour une réponse d’amour, l’offrande libre
et généreuse de toute notre vie.

Puisse ce livret aider celles et ceux qui l’ouvriront à entrer


plus avant dans la plénitude du Christ, Source vive du salut,
pour eux-mêmes, pour l’Église, pour le monde.

J’accorde volontiers le Nihil obstat et donne l’Imprimatur


pour l’édition de ce livret.

À Laval, le 8 décembre 2014


En la fête de l’Immaculée Conception
Mgr Thierry SCHERRER
Evêque de Laval

2
INTRODUCTION

Le Cœur transpercé du Christ sur la Croix, d’où jaillirent


l’Eau et le Sang (Jn 19,34), est la manifestation suprême de
l’amour que Dieu nous porte, la source du salut : « lorsque le
côté du Christ fut ouvert, ce sont les portes du ciel qui nous
ont été ouvertes », dit saint Augustin1. En Orient comme en
Occident, les Pères de l’Église voient dans l’Eau et le Sang,
sortis du côté du Christ, la grâce du Baptême (l’Eau) et le
sacrement de l’Eucharistie (le Sang). Ils contemplent dans
cet événement la naissance de l’Église à travers le don des
sacrements (1 Jn 5,6-8 ; CEC 766). Ainsi se réalise la promesse
de Jésus de répandre les fleuves d’eau vive de l’Esprit à partir
de la source de son Cœur (Jn 7,37-39). Par le côté transpercé de
Jésus sont communiqués la Miséricorde et l’Amour du Père
(1 Jn 4,8.16).

« C’est dans sa Pâque que le Christ a ouvert à tous


les hommes les sources du Baptême. […] Le Sang
et l’Eau qui ont coulé du côté transpercé de Jésus
crucifié (Jn 19,34) sont des signes du Baptême et de
l’Eucharistie, sacrements de la vie nouvelle (1 Jn
5,6-8) : dès lors, il est possible « de naître de l’eau et
de l’Esprit » pour entrer dans le Royaume de Dieu
(Jn 3,5) » (CEC 1225).

Le regard porté vers le côté ouvert du Seigneur sur la Croix


constitue le fondement du culte au Sacré-Cœur. Cependant la
dévotion au Sacré-Cœur nous invite également à contempler
le Cœur de Jésus dans tous les actes de sa vie : « Mettez-vous à

1. Citation attribuée à saint Augustin (Traité sur l’Évangile de saint Jean,


CXX, et Sermon 311).

3
mon école, car Je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29).

« Se mettre à l’école du Cœur de Jésus, à la suite de saint


Jean1 et de tant de saints et de saintes, c’est découvrir la source
de la joie. » Ce n’est donc pas un culte doloriste ! « C’est bien
ce qu’a voulu signifier Pie XII lorsqu’il a commencé sa grande
Encyclique sur le culte du Sacré Cœur de Jésus par la citation
d’Isaïe : “Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du
salut” (Is 12,3) .Comment expliquer cette joie ? C’est qu’au
fond le seul bonheur pour l’homme consiste à aimer et être
aimé2 ».

Par la grâce de l’Esprit-Saint, adorons et essayons donc


d’imiter ce Cœur qui s’est livré pour nous, et reflète l’Amour
du Père (« Qui M’a vu a vu le Père » (Jn 14,9)) :

« Que le Christ habite en vos cœurs par la foi ;


soyez enracinés dans la charité et fondés sur elle,
ainsi vous recevrez la force de comprendre, avec
tous les saints, ce qu'est la largeur, la longueur, la
hauteur et la profondeur, vous connaîtrez l'amour
du Christ qui surpasse toute connaissance. Ainsi
serez-vous remplis de la plénitude même de Dieu »
(Ép 3,17-19).

1. Saint Jean reposa sur la poitrine du Christ lors de la dernière Cène (Jn 13,25).
2. Père Martin Pradère, Jésus doux et humble de cœur, Éditions de l’Emmanuel,
2005, p. 291.

4
1

LE SACRÉ-CŒUR ET
LA PAROLE DE DIEU

▪ Le Cœur transpercé, source d’eau vive


▪ Les douces pulsations du divin Cœur de Jésus
▪ Le Cœur transpercé, la démesure de l’Amour
miséricordieux
LE CŒUR TRANSPERCÉ,
SOURCE D’EAU VIVE

Dans l’Ancien Testament, Dieu se présente comme la


source d’eau vive (Jr 2,13 et 17,13). Aussi, quand son peuple
qu’Il avait libéré de la captivité d’Égypte et établi en terre
d’Israël se détourne de Lui pour adorer des idoles, Il déclare :
« Mon peuple a commis un double péché ; ils m’ont abandonné,
moi la source d’eau vive, pour se creuser des citernes, citernes
lézardées qui ne tiennent pas l’eau » (Jr 2,13).

Leur péché est tel qu’Il ajoute : « Quand tu te lessiverais


à la potasse, en y mettant beaucoup de savon, ton iniquité
resterait marquée devant moi » (Jr 2,22).

Cependant, Dieu n’abandonne pas son peuple. Malgré le


péché d’Israël, Il promet une alliance future qui n’aura rien
de semblable avec les précédentes. Cette alliance se fera sous
le signe de la justice et du droit, mais également sous le signe
de la tendresse et de la miséricorde. Ce seront de véritables
fiançailles scellées dans le cœur (cf. Os 2,16-18 et 21-22).

Ainsi, la loi du Seigneur sera dorénavant inscrite dans le


cœur même des hommes de la maison de Judas et de la maison
d’Israël. Tous Le connaîtront et Lui, le Seigneur, oubliera leurs
crimes passés (cf. Jr 31,31-34).

Il répandra sur eux une eau pure et ils seront purifiés. Il


ôtera de leur corps le cœur de pierre et leur donnera un cœur
de chair. Il mettra son Esprit en eux et ils observeront sa Loi
(cf. Éz 36,24-29 et 11,19-20).

9
LES DOUCES PULSATIONS
DU DIVIN CŒUR DE JÉSUS

Devenir doux et humble


à l’exemple de saint Jean

« “Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera.”


Les disciples se regardaient les uns les autres, sans
parvenir à comprendre de qui Jésus parlait. Comme il
y avait à table, tout contre Jésus, l’un de ses disciples,
celui que Jésus aimait, Simon-Pierre lui fait signe de
demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple
se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit :
“Seigneur, qui est-ce?” » (Jn 13,21-25)

«  Saint Jean avait, semble-t-il, un caractère impétueux,


au point de mériter que Jésus lui donne, ainsi qu’à son frère
Jacques, le nom de “fils du tonnerre” (Mc 3,17). Ceci est visible

13
LE CŒUR TRANSPERCÉ :
la démesure de l’amour miséricordieux

«  Or, comme c’était le vendredi, de crainte que les


corps ne restent en croix pendant le sabbat, car le jour
de ce sabbat était très solennel, les Juifs demandèrent
à Pilate qu’on rompît les jambes des crucifiés et qu’on
les détachât. Les soldats vinrent donc et rompirent
les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été
crucifié avec lui. Arrivés à Jésus, le voyant déjà mort,
ils ne lui rompirent pas les jambes, mais l’un des
soldats lui transperça le côté avec sa lance, et aussitôt
il en sortit du Sang et de l’Eau. Celui qui a vu en rend
témoignage, et son témoignage est vrai  ; et celui-là

16
2
LE CONTEXTE
DES APPARITIONS
DU SACRÉ CŒUR

▪ Le jansénisme
▪ Les sacrilèges eucharistiques, par le Père Martin Pradère
LE JANSÉNISME

En 1640, est publié l’Augustinus de Cornelius Jansénius


(1585-1638), évêque d’Ypres (1636-1638). Dans son ouvrage,
Jansénius développe des réflexions théologiques à partir de
l’œuvre de saint Augustin, en particulier sur la question de la
grâce. D’après lui, l’homme ne peut résister à l’action salutaire
de la grâce divine. S’il se perd, c’est donc qu’il n’a pas reçu la
grâce. Par conséquent, si des hommes ne se tournent pas vers
Dieu, c’est parce que la grâce leur a manqué et donc que le
Christ n’est pas mort pour eux.

L’Église condamne à plusieurs reprises l’ouvrage de


Jansénius, réaffirmant que l’homme a réellement le pouvoir
d’obéir ou de dire non à la grâce du Christ. Elle rappelle éga-
lement que la grâce divine n’est pas réservée à un petit groupe
d’élus : le Christ est mort pour tous les hommes, Il veut le
salut de tous.

Malgré les condamnations papales, les idées jansénistes


se développent, particulièrement en France. La confiance en
la Miséricorde et l’Amour de Dieu s’amoindrit. Devant les ri-
gueurs attribuées à la Justice divine, beaucoup délaissent les
autels. C’est dans ce climat d’aridité religieuse que le Christ
choisit de dévoiler son Cœur à une religieuse bourguignonne
– sainte Marguerite-Marie – pour rappeler aux hommes son
Amour et sa Miséricorde infinis, et leur demander d’y ré-
pondre en L’honorant au Saint-Sacrement (participation à la
Communion Eucharistique et à l’Adoration).

21
LES SACRILÈGES EUCHARISTIQUES

Par le Père Martin Pradère de la Communauté de l’Emmanuel,


tiré de son ouvrage à paraître aux Éditions de l’Emanuel :
Sa Miséricorde s’étend d’âge en âge

Le message de Paray est […] avant tout […] un rappel


de l’amour extrême de Dieu pour les hommes, symbolisé par
le Cœur du Christ. Mais il est aussi un appel à la réparation
[…]. De fait, dans la « grande apparition » de 1675, Jésus va
se plaindre de l’ingratitude des hommes, et en particulier de
ceux qui, dans le peuple de Dieu, sont appelés plus particuliè-
rement à devenir ses intimes, les consacrés (prêtres, religieux).
Cette demande a pourtant à première vue quelque chose de
surprenant. La foi en France apparaît en effet à l’époque flo-
rissante : la pratique religieuse est générale, il existe environ
120 séminaires, la France commence à exporter ses mission-
naires dans le monde... Mais le contexte historique est ce-
pendant aussi celui où commence à se répandre l’hérésie
janséniste, qui donne de Dieu une image terrible, bien loin
du visage d’amour et de miséricorde que Jésus nous a révélé.
De plus, depuis la Renaissance, la société européenne a com-
mencé à se séculariser. Avec la crise de la Réforme protestante
notamment, la chrétienté médiévale avait été déjà bien atta-
quée. La foi au Christ n’avait pas encore été touchée certes,
mais bientôt, en France allait se développer dans une partie
des élites, avec la philosophie des Lumières, un rejet du chris-
tianisme au profit d’une forme de déisme, voire d’athéisme1.

1. Sur cette « rébellion de l’intelligence » en Europe, et particulièrement en France,


aux 17ème et surtout au 18ème siècles, on se rapportera avec profit aux pages lumineuses
de Daniel ROPS, L’Ère des grands craquements, Arthème Fayard, Paris, 1958, p.7-95.

22
3
LE MESSAGE DE
PARAY-LE-MONIAL

▪ Sainte Marguerite-Marie
▪ Saint Claude La Colombière
▪ Les Apparitions du Sacré-Coeur à Paray-le-Monial
▪ Les 12 promesses du Seigneur Jésus à sainte
Marguerite-Marie
Sainte Marguerite-Marie
et saint Claude La
Colombière

Sainte Marguerite-Marie

Marguerite Alacoque naquit le 22 juillet 1647 dans une


famille bourguignonne aisée, dont le père occupait la charge
de notaire royal. Dès sa petite enfance,
Marguerite fit preuve d’une grande dé-
votion envers la Sainte Vierge et plus
encore envers le Saint-Sacrement. Au
lieu de jouer avec les autres enfants,
elle préférait souvent s'en aller dans
quelque bois solitaire réciter le Rosaire.
Elle aimait aussi à prier devant l’Hostie
consacrée, consciente très tôt de la pré-
sence réelle du Christ.

À cinq ans, lors d’un séjour chez sa marraine, dont la fille


était visitandine, elle entendit parler des vœux religieux. Elle
resta profondément frappée de cette vie d’union au Christ, et
fit au cours de la messe, entre les deux élévations , sa première
consécration à Dieu, disant intérieurement : « Ô mon Dieu,
je Vous consacre ma pureté et Vous fais vœu de perpétuelle
chasteté. » Après sa première communion à l’âge de neuf ans,
elle pratiqua en secret de sévères mortifications physiques
jusqu’à ce qu’un mal mystérieux l’empêchât de marcher.

39
Saint Claude La Colombière

Claude La Colombière naquit le


2 février 1641 dans une famille noble,
à Saint Symphorien d’Ozon, près de
Lyon. D’une intelligence fine et sen-
sible, il se destinait à une carrière ar-
tistique et littéraire. Cependant, se
sentant appelé à la vie consacrée des
Jésuites, il entra au Noviciat de la
Compagnie de Jésus à Avignon à l’âge
de 17 ans, bien qu’il avouât dans ses
écrits, avoir «  une horrible aversion
pour la vie qu‘il choisissait. » Malgré cette forte répugnance,
il choisit donc de ne pas se laisser guider par ses sentiments,
mais plutôt d’obéir.

Deux ans après son entrée au noviciat (1660), il prononça


ses premiers vœux religieux, et poursuivit des études de rhéto-
rique et de philosophie. Élève brillant, on l’envoya à Paris pour
étudier la théologie. Là, sa finesse d’esprit et sa compétence
dans l’enseignement des humanités auraient amené ses Supé-
rieurs à le choisir comme précepteur des fils de Colbert, alors
Ministre des Finances de Louis XIV. Cette expérience aurait peu
duré : ordonné prêtre en 1669, il retourna à Lyon, où il enseigna
un temps, avant de se consacrer entièrement à la prédication et
à l’accompagnement spirituel.

En 1674, avant de commencer son ministère, il dut retour-


ner un an au noviciat pour renouer « l’alliance du cœur » avec
le Seigneur, ainsi que le prescrit la règle établie par saint Ignace
de Loyola. Cette année fut décisive. Parvenu à l’âge de 33 ans –
l’âge auquel mourut le Christ –, force lui fut de constater qu’il

42
Premiere apparition
du Sacré-Cœur de Jésus
à sainte Marguerite-Marie

Jésus découvre pour la première fois


son Cœur à Marguerite-Marie
et lui demande de L’honorer
sous l’image de ce Cœur

Le 27 décembre 1673, jour de la fête de saint Jean l’Évan-


géliste, Marguerite-Marie est en prière devant le Saint-Sacre-
ment. Elle a vivement attendu ce moment. Ses occupations lui
laissent habituellement peu de temps pour venir adorer Jésus,
présent dans le Tabernacle. Ce jour-là, près de quatre siècles
après sainte Gertrude de Helfta, Marguerite-Marie reçoit éga-
lement la grâce de reposer sur la poitrine du Christ comme
l’apôtre Jean. Durant ce long repos, qui la laissera « plusieurs
jours tout embrasée et enivrée  », elle a la vision prolongée
d’un « Cœur toujours présent, transparent comme un cristal.
Surmonté d’une croix, Il porte la plaie du Calvaire et la cou-
ronne d’épines. »

Le Seigneur lui explique que les épines qui enserrent


son Divin Cœur « signifient les piqûres que nos péchés Lui
font ». La Croix qui y prend racine manifeste que, dès les
premiers temps de son Incarnation, c’est-à-dire dès lors que
son Cœur fut formé, la Croix y fut plantée. Ainsi, dès ses pre-

45
4

LA FÊTE
DU SACRÉ-CŒUR

▪ Le culte rendu au Sacré-Cœur avant les apparitions


de Paray-le-Monial

▪ Saint Jean-Eudes – le précurseur


▪ L’institution de la fête du Sacré-Cœur
Le culte rendu
au Sacré-Cœur
avant les apparitions
de Paray-le-Monial

Depuis les premiers temps de l’Église, le regard des chré-


tiens a été attiré vers le «  côté transpercé  » du Christ, d’où
jaillissent l’Eau et le Sang qui prodiguent la Vie et révèlent
l’Amour miséricordieux du Père. S’appuyant sur la médita-
tion de différents textes bibliques1, les Pères de l’Église inci-
tèrent les chrétiens à approfondir et vénérer le mystère de ce
Cœur doux et humble, ouvert pour nous racheter. Des dévo-
tions privées se sont développées au fil des siècles, nourries
par l’exégèse et/ou l’expérience mystique de nombreux saints
(notamment saint Bernard, saint Bonaventure, saint François
de Sales, ou encore sainte Gertrude de Helfta et sainte Cathe-
rine de Sienne). À ces dévotions manquait toutefois, encore au
17ème siècle, un ancrage liturgique. C’est saint Jean Eudes qui,
le premier, a proposé un office et une messe en l’honneur du
Cœur de Jésus.

1 Cf. entre autres Éz 11,19-20 ; Éz 36,24-28 ; Jr 31,31-33 ; Jn 19,34 ; Jn 19,37


(à rapprocher de Za 12,10 ; Za 13,1 et Jn 7,37) ; Jn 20,20 ; Jn 20,27 ; et Ap 5,6.

67
Saint Jean-Eudes – le précurseur
Saint Jean Eudes (1601-1680), prêtre
normand, fut formé par le cardinal
Pierre de Bérulle, fondateur de l’École
française de spiritualité.

Tout dévoué aux saints Cœurs de


Jésus et Marie, il eut d’abord l’initia-
tive d’une fête mariale pour honorer
la source des états intérieurs de la
Sainte Vierge. Il présentait son cœur,
dans lequel Jésus vit et règne, comme
le modèle de la vie chrétienne, la parfaite identification
au Christ. Il disait d’ailleurs  : « Le Cœur de Marie, c’est
Jésus ».

Attentif à l’unité de ce qu’il appelait le « Cœur de Jésus


de Marie », il ne sentit que tardivement l’importance d’une
fête spécifique pour le Sacré Cœur de Jésus. En 1668, il en
soumit la messe et l’office à l’approbation épiscopale. Dans
la circulaire envoyée pour la demande de la fête, il mit en
avant, que loin d’être novateur, il avait puisé dans les textes
bibliques, en particulier ceux du prophète Ezéchiel, ainsi
que dans la Tradition cistercienne et bénédictine avec saint
Bernard, sainte Mechtilde et sainte Gertrude de Helfta.
L’évêque donna son accord, et saint Jean Eudes put célé-
brer la première fête du Cœur de Jésus le 20 octobre 1672,
quelques mois avant les apparitions de Paray-le-Monial. Le
saint prêtre écrivait :

« Quelle est la fin et l’intention pour lesquelles le Roi


des cœurs nous a donné cette fête de son aimable
Cœur  ?  C’est afin que nous rendions les devoirs

68
d’adoration, de louange, de réparation et, pour tout
dire, d’amour que nous Lui devons1 ».

Il concluait qu’une telle fête nous donne l’occasion d’aimer


le Seigneur «  au nom de tous ceux qui ne L’aiment point  »,
affirmation qu’allait confirmer et approfondir le message de
Paray-le-Monial.

Extrait de l’office de la messe


du Cœur de Jésus de Saint Jean Eudes
Gaudeamus exultantes,
Cordis Jesus personantes
Divina praeconia.
Cor amandum Salvatoris,
Mellis fontem et amoris,
Corda cuncta diligant.
Cor beatum summi Regis,
Cor et vitam novae legis
Omnes linguae concinant.

Chantons dans la joie


Du Cœur de Jésus
Les divines louanges
Le Cœur aimable du Sauveur,
Fontaine de miel et d’amour,
Que tous les cœurs L’aiment.
Le Cœur bienheureux du Grand Roi,
Cœur et vie de la Nouvelle Alliance,
Que toutes les langues le chantent en chœur.

1. Cité par le Père Édouard Glotin dans son ouvrage Voici ce Cœur qui nous a
tant aimés, Éditions de l’Emmanuel, 2003, p. 119.

69
5

PAROLES SUR
LE SACRÉ-CŒUR

▪ Le Sacré-Coeur et les Papes


▪ Le Sacré-Coeur et les Saints
LE SACRÉ-CŒUR
ET LES SAINTS

Si les saints mentionnés ci-dessous ont vécu à des époques


différentes, ont appartenu à des ordres différents ou étaient
de conditions différentes, ils ont en commun d’avoir aimé le
Cœur de Jésus. Nombreux parmi eux sont ceux qui, vivant
eux-mêmes un véritable cœur à Cœur avec Jésus, ont égale-
ment œuvré à répandre le culte rendu au Sacré-Cœur.

Saint Cyprien de Carthage (3ème siècle), Père et Docteur de


l’Église, martyr.
« C’est par la vertu de la mort du Christ que la sentence
de notre condamnation fut déchirée, que nos péchés
furent effacés et que nous avons recouvré notre liberté ;
et, par un privilège spécial, la charte de notre pardon
fut scellée du sceau de la plaie latérale. » (Homélie 84)

81
«  Ô Chrétiens, voyez donc la profondeur de cette
plaie et, par cela même, l’étendue de l’amour du
Christ ; par elle, la vraie fontaine vous est ouverte,
c’est-à-dire le Cœur de Jésus dans lequel vous pouvez
entrer ; pénétrez-y donc, car il peut vous contenir
tout entier. » (Homélie sur la Passion du Christ)

Saint Ambroise (340-397), Évêque de Milan, Docteur de


l’Église, ses homélies sont en partie à l’origine de la conversion
d’Augustin qu’il baptisa lui-même.
«  Abreuve-toi auprès du Christ, car Il est le Rocher
dont les eaux découlent, abreuve-toi auprès du Christ,
car Il est la source de vie, abreuve-toi auprès du Christ,
car Il est le fleuve dont le torrent réjouit la cité de
Dieu, abreuve-toi auprès du Christ, car Il est la paix,
abreuve-toi auprès du Christ, car des fleuves d’eau vive
jaillissent de son sein. » (Explication sur les Psaumes)

Saint Pierre Damien (1007-1072), Docteur de l’Église.


« C’est dans ce divin Cœur que nous trouvons des
armes pour nous défendre, des secours puissants
contre les tentations, et les plus purs délices dans cette
vallée de larmes. Êtes-vous affligés ? Le souvenir de
vos péchés vous trouble-t-il ? Entrez dans le Cœur
de Jésus, c’est un asile assuré, c’est le refuge de tous
les malheureux. » (Sermon 63 sur saint Jean)

Saint Anselme (1033-1109), Fondateur de la pensée et de la


méthode scolastique, Docteur de l’Église.
« Examinez, je vous prie, quel est le disciple qui repose
sur son Cœur et penche la tête sur sa glorieuse poitrine.
Ah  ! quel qu’il soit, que son sort est digne d’envie  !
Mais voilà que je l’ai reconnu. Jean est son nom. Ô Jean

82
LE SACRÉ-CŒUR
ET LES PAPES

Nombreux sont les Papes qui ont contribué d’une manière


ou d’une autre à établir le culte du Sacré-Cœur. Cependant,
c’est surtout le Pape Léon XIII, en décidant dans l’annonce du
Jubilé de 1900 de la consécration du genre humain tout entier
au Sacré-Cœur, qui permit que ce culte se répandit dans le
monde entier comme un fleuve débordant.

Clément XI - Pape de 1700 à 1721


Le Pape Clément XI, qui, en 1700, avait autorisé les monas-
tères de la Visitation à célébrer la Fête du Sacré-Cœur le vendredi
dans l’octave du Saint-Sacrement, les encourage fortement, dans
une Bulle de décembre 1702, dans le culte du Sacré-Cœur. En

95
6

CONSOLATION
ET RÉPARATION

▪ Un paradoxe : Joie et souffrance dans le Coeur de


Dieu, par le Père Pierre Descouvemont

▪ L’idée de réparation par le Père Pierre Descouvemont


UN PARADOXE :
JOIE ET SOUFFRANCE
DANS LE CŒUR DE DIEU
Par le Père Pierre Descouvement

Quand nous prions devant le Très-Saint-Sacrement, il est


bon de nous rappeler que Jésus a été l’homme à la fois le plus
heureux et le plus douloureux qui ait jamais vécu sur terre.
Maintenant qu’Il est entré pleinement dans la gloire du Père, Il
jubile dans le Ciel et fait jubiler tous les anges et tous les saints
du paradis, tout en «  souffrant  » d’une certaine façon chez
ceux et celles qui vivent encore dans cette vallée des larmes,
puisqu’Il nous dira un jour : « J’ai eu faim et vous m’avez donné
à manger ». C’est aussi, toutes proportions gardées, ce qui se
passe depuis toujours dans le Cœur de Dieu Lui-même  : les
Trois Personnes de la Sainte Trinité sont infiniment bienheu-
reuses, tout en étant infiniment sensibles à toutes les épreuves
dont nous souffrons avant de les rejoindre dans leur jubilation
éternelle.

Prenons le temps de méditer ce merveilleux mystère de


la coexistence de la joie et de la souffrance dans le cœur du
Christ et dans le cœur de Dieu. Une méditation qui nous aidera
à vivre nous-mêmes sur terre nos épreuves dans la paix que
Jésus a promis de donner à ses disciples en répandant l’Esprit-
Saint dans leur cœur.

113
L’IDÉE DE RÉPARATION
L’idée de réparation est bien au cœur de la spiritualité qui
s’est développée dans l’Église suite aux apparitions de Jésus
à Marguerite-Marie. L‘Heure Sainte que les chrétiens ont pris
l’habitude de passer le jeudi soir dans une église est notam-
ment destinée à « réparer » toutes leurs fautes d’ingratitude
envers le Très-Saint-Sacrement de l’autel.

Après avoir rappelé que le Christ est Celui qui a offert le


Sacrifice « en rémission de nos péchés », pour les « réparer »,
pour nous réconcilier avec le Père, nous verrons comment
nous pouvons, comment nous devons participer à cette
œuvre de réparation.

I. LE CHRIST A OFFERT UN SACRIFICE À SON PÈRE


POUR RÉPARER TOUS LES PÉCHÉS DU MONDE

A. LA CONTESTATION

Aujourd’hui le mot réparation n’est plus tellement


employé. Il semble même refléter, aux yeux de certains, une
spiritualité doloriste et janséniste de chrétiens qui, au lieu de
se réjouir d’être pardonnés par la Miséricorde inépuisable du
Seigneur, passent le plus clair de leur temps à Lui deman-
der pardon de leurs fautes. Ils oublient tout simplement la
parabole de l’enfant prodigue dans laquelle Jésus nous fait
contempler un Père qui est tout heureux de faire la fête avec
l’enfant qui revient à Lui après une très longue fugue et qui ne
lui demande absolument pas de réparer les conséquences de

127
7

L’HEURE SAINTE
ET LE PREMIER
VENDREDI DU MOIS
▪ L’Heure Sainte
▪ Le Premier Vendredi du Mois
▪ Comment célébrer le Premier Vendredi du Mois ?
▪ Le Salut du Saint Sacrement
L’HEURE SAINTE

« J’ai soif, mais d’une soif si ardente, d’être aimé des


hommes au Saint Sacrement, que cette soif Me consume,
et Je ne trouve personne qui s’efforce, selon mon désir,
pour Me désaltérer, en rendant quelque retour à mon
amour.» (Jésus à sainte Marguerite-Marie)

Lors de l’apparition de juin 1674, le Seigneur Jésus dit à


sainte Marguerite-Marie :
« En réponse à mon empressement à leur faire du
bien, les hommes n’ont que froideur et rebut... Mais,
du moins, donne-Moi ce plaisir de suppléer à leurs
ingratitudes... Tu communieras tous les premiers
vendredis du mois, et toutes les nuits du jeudi
au vendredi, Je te ferai participer à cette mortelle
tristesse que J’ai voulu sentir au Jardin des Oliviers,
et laquelle tristesse te réduira, sans que tu la puisses
comprendre, à une espèce d’agonie plus rude à
supporter que la mort. Et pour M’accompagner dans
cette humble prière que Je présentai alors à mon
Père parmi toutes mes angoisses, tu te lèveras entre
onze heures et minuit, pour te prosterner pendant
une heure avec Moi, la face contre terre, tant pour
apaiser la divine colère, en demandant miséricorde
pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque
façon l’amertume que Je sentais de l’abandon de
mes apôtres, qui M’obligea à leur reprocher qu’ils
n’avaient pu veiller une heure avec Moi1. »

Dans la solitude amère du Jardin des Oliviers, le Seigneur,

1. Vie et Œuvres de sainte Marguerite-Marie, Paris, Gigord, 1920, 2, 176, 577.

141
8

QUELQUES
ATTITUDES
DE RÉPARATION
AU CŒUR DE JÉSUS
ACCEPTER DE NOUS LAISSER AIMER
PAR JÉSUS DONT LE CŒUR BRÛLE

« N’aie pas peur, laisse-toi regarder par le Christ, laisse-


toi regarder, car Il t’aime ». « Dieu est plus grand que notre
cœur » (1 Jn 3,20).

LA PRIÈRE
(SUPPLICATION, LOUANGE, ACTION DE GRÂCES…)

«  La prière, que nous le sachions ou non, c’est la ren-


contre de la soif de Dieu et de la nôtre. Dieu a soif que nous
ayons soif de lui » (CEC, § 2560).

La prière est l’acte essentiel, la condition vitale de toute


vie chrétienne. Saint Martin disait : « La prière est la respi-
ration de l’âme ». Le saint Curé d’Ars confiait à ses ouailles :
« L’âme qui cesse de prier meurt d’inanition ». Enfin, sainte
Thérèse d’Avila nous avertit : « Il n’y a qu’un chemin pour
arriver à Dieu, c’est la prière ; si l’on vous en indique un
autre, on vous trompe1. »

Saint Pierre-Julien Eymard que saint Jean-Paul II a quali-


fié d’apôtre éminent de l’Eucharistie, écrit : « Si la condition
de la vie naturelle est l’alimentation, la condition absolue de
la vie spirituelle est la prière. Et dussiez-vous tout laisser,
pénitence, œuvres de zèle, communions même, n’abandon-
nez jamais la prière ! elle est de tous les états, elle les sancti-
fie tous. Mais quoi ! laisser la Communion, qui nous donne
Jésus même, plutôt que la prière ? — Oui, car si vous ne

1. Sainte Thérèse d’Avila, Le Chemin de la perfection, Ch. 21.

151
9
POUR UNE PLUS
GRANDE PROXIMITÉ
AVEC
LE CŒUR SACRÉ DE
JÉSUS

▪ Prières de consécration au Sacré-Cœur de Jésus


▪ L’Intronisation du Sacré-Cœur dans les foyers
▪ L’Heure de présence au Cœur de Jésus
PRIÈRES DE CONSÉCRATION

« Parmi toutes les pratiques de la dévotion au Sacré-


Cœur, il en est une remarquable qui mérite d’être
signalée, c’est la pieuse consécration par laquelle,
offrant à Dieu nos personnes et tous les biens que
nous tenons de son éternelle bonté, nous les vouons
au divin Cœur de Jésus »
(Pie XI, Encyclique Miserentissimus Redemptor).

Par la consécration à son précieux Cœur, nous remettons à


notre Rédempteur la totalité de notre personne, nos sentiments
intimes comme nos actions extérieures. Nous nous engageons
à prendre ce divin Cœur pour modèle et conseiller tout au
long de notre vie, à être chaque jour davantage animés par un
esprit de charité envers Dieu et nos frères. Il s’agit donc d’un
réel engagement d’amour de toute la personne envers Dieu et
le prochain.

169
10

LE SACRÉ-CŒUR ET
LA MISÉRICORDE DIVINE

▪ Le message du Sacré-Cœur et le message de la


Miséricorde Divine, par le Père Martin Pradère

▪ Quelques coïncidences à méditer


▪ Sainte Marguerite-Marie et sainte Faustine,
confidentes du Cœur de Jésus
LE SACRÉ-CŒUR
ET LA MISÉRICORDE DIVINE

par le Père Martin Pradère


de la Communauté de l’Emmanuel

Selon l’un des meilleurs spécialistes, le message de la


Miséricorde transmis par sainte Faustine constituerait une
véritable inculturation pour notre temps du culte du Cœur
de Jésus1. De fait, dans ses explications relatées dans le Petit
Journal de la sainte polonaise, le Seigneur fait à plusieurs
reprises explicitement référence à son Cœur comme la « source
vivante de sa miséricorde2 ». Et le Pape Jean-Paul II, dans son

1. Cf. Édouard GLOTIN, La Bible du Cœur de Jésus, Presses de la Renais-


sance, 2007, p.439-460.
2. « J’ai ouvert mon Cœur comme source vivante de miséricorde, que toutes les
âmes y puisent la vie, qu’elles s’approchent de cet océan de miséricorde  avec
une très grande confiance […] » (Petit Journal 1520) ; « Ma miséricorde est
passée dans les âmes par le Cœur à la fois Divin et humain de Jésus comme
le rayon de soleil à travers le cristal […]» (Petit Journal 528). Jésus invitera
même la sainte polonaise à écouter son cœur, comme saint Jean : « Approche
ton oreille de mon Cœur, oublie tout et contemple mon inconcevable miséri-
corde » (Petit Journal 229). « Sache ma fille que mon Cœur est la miséricorde
même » (Petit Journal 1777). Cf. aussi l’invocation que Jésus a enseignée
à sainte Faustine : « Ô sang et eau qui avez jailli du Cœur de Jésus comme
source de miséricorde pour nous, j’ai confiance en vous » (Petit Journal 187,
309). Faustine, de son côté, priera ainsi : « […] Ô Dieu de pitié, Toi seul me jus-
tifier et Tu ne me rejetteras jamais, lorsque, contrite, je reviens à ton Cœur mi-
séricordieux qui n’a jamais refusé personne, même les plus grands pécheurs »
(Petit Journal 1730). Cf. aussi : « […] En laissant ouvrir ton saint côté, Tu nous
as ouvert l’inépuisable source de ta miséricorde, Tu nous as donné ce que Tu as
de plus cher : le sang et l’eau de ton Cœur » ; cf. aussi Petit Journal 1747 ainsi
que la prière «Je te salue Cœur de Jésus », Petit Journal 1321.

189
encyclique Dives in Misericordia, si fortement imprégnée de la
spiritualité de sainte Faustine, a très clairement exprimé ce
lien :

« L’Église semble professer et vénérer d’une manière


particulière la miséricorde de Dieu quand elle
s’adresse au Cœur du Christ. En effet, nous approcher
du Christ dans le mystère de son Cœur nous permet de
nous arrêter sur ce point – point central en un certain
sens, et en même temps le plus accessible au plan
humain ‒ de la révélation de l’amour miséricordieux
du Père, qui a constitué le contenu central de la
mission messianique du Fils de l’homme1. »

Peu de temps après son élection, le pape François déclarait


dans le même sens, lors de l’angelus du 9 juin :

«  La piété populaire met beaucoup en valeur les


symboles, et le Cœur de Jésus est le symbole par
excellence de la miséricorde de Dieu  ; mais ce n’est
pas un symbole imaginaire, c’est un symbole réel qui
représente le centre, la source d’où a jailli le salut pour
l’humanité tout entière2. »

Comment comprendre ce lien entre le message de la


Miséricorde et le Cœur de Jésus ? Les spécialistes sont d’accord
pour dire que le message du Cœur de Jésus, qui renvoie au

1. Dives in Misericordia, n°13. Cf. déjà dans le même sens PIE XII, Haurietis
Aquas, 55 : « Le Cœur du Christ Jésus est lui-même une image très claire de
cette plénitude universelle de Dieu : plénitude de miséricorde, voulons-nous
dire, qui est propre au Nouveau Testament, dans lequel se sont manifestés la
bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes : “Car Dieu n’a
pas envoyé son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le
monde soit sauvé par Lui”. »
2. L’Osservatore Romano, n°24, jeudi 13 juin 2013, p. 3.

190
COÏNCIDENCES À MÉDITER

Le lien entre le message donné par le Seigneur à sainte


Marguerite-Marie et celui transmis à sainte Faustine est
évident. Un certain nombre de coïncidences, notamment
historiques, sont à relever à ce sujet :

1. La Pologne (pays de sainte Faustine, du bienheureux


Père Michel Sopocko et de saint Jean-Paul II, tous trois fervents
apôtres de la Miséricorde Divine) fut le premier pays consacré
au Sacré-Cœur de Jésus.

2. Sainte Faustine avait l’habitude de prier devant


l’image du Sacré-Cœur dans la chapelle de son couvent de
Cracovie. Elle avait également dans sa cellule un petit tableau
représentant le Sacré Cœur du Christ.

3. Jean-Paul  II est élu Pape le 16 octobre 1978 – jour de


la fête de sainte Marguerite-Marie. Il vint en pèlerinage à
Paray-le-Monial, une première fois en tant qu’Archevêque de
Cracovie en 1965, puis en tant que Pape, le 5  octobre 1986,
jour où est célébrée aujourd’hui dans l’Église la fête de sainte
Faustine.
En 1990, à l’occasion du trois-centième anniversaire du rappel
à Dieu de sainte Marguerite-Marie, le Pape Jean-Paul II écrivit
à Monseigneur Séguy, Évêque d’Autun  : «  Lors de mon
pèlerinage en 1986 auprès du tombeau de Marguerite-Marie,
j’ai demandé que, dans l’esprit de ce qu’elle avait transmis à
l’Église, on rendît fidèlement un culte au Sacré-Cœur. Car c’est
auprès du Cœur du Christ que le cœur de l’homme apprend à
connaître le sens véritable et unique de sa vie et de son destin,
c’est auprès du Cœur du Christ que le cœur de l’homme reçoit
la capacité d’aimer. »

208
11

LE CŒUR DE JÉSUS
ET LE CŒUR DE MARIE

▪ « Le Cœur de Marie, c’est Jésus »


▪ La Fête du Cœur Immaculé de Marie
▪ La Consécration au Cœur Immaculé de Marie
▪ Le premier samedi du mois
▪ Les Litanies du Saint Cœur de Marie
▪ Prières aux Cœurs unis de Jésus et Marie
« LE CŒUR DE MARIE,
C’EST JÉSUS »

« À la fin, mon Cœur Immaculé triomphera »


(la Vierge Marie à Fatima,
le 13 juillet 1917)

Le Cœur de Marie fut le premier à adorer le Cœur de


Jésus formé en elle par l’Esprit-Saint. Tout au long de la vie
terrestre de son Fils, Marie ne cessa de méditer dans son Cœur
le mystère de l’amour miséricordieux de Dieu (cf. Lc 2,19).
Quand, sur le Calvaire, la lance du soldat romain perça le Cœur
de Jésus crucifié, le Cœur de Marie fut, lui aussi, transpercé
par un glaive de douleur (Lc  2,35). Malgré cette souffrance
accablante, Marie resta debout au pied de la Croix et s’unit au
sacrifice de son Fils, implorant avec Lui la Miséricorde Divine
pour les hommes : aucun cœur humain n’a été, n’est, ni ne sera
plus uni au Cœur de Jésus que celui de Marie. « Le Cœur de
Marie, c’est Jésus », comme dit saint Jean Eudes. Le Cœur de
Marie mène au Cœur de Jésus.

L’intuition de saint Jean Eudes (1601-1680) sur l’alliance de


ces deux Cœurs est confirmée par la Sainte Vierge elle-même.
Le 27 novembre 1830, Marie demande à sainte Catherine
Labouré de faire frapper une médaille sur laquelle figurent,
sous la Croix, les deux Cœurs, côte-à-côte. L’Archevêque de
Paris s’étonne que la représentation du Cœur de Marie soit de
la même taille que celle du Cœur de Jésus. Comment le cœur
d’une créature peut-il avoir la même importance que celui du

215
LA CONSÉCRATION AU CŒUR
IMMACULÉ DE MARIE

« La forme la plus authentique


de la dévotion à la Très Sainte Vierge (...)
est la consécration à son Cœur Immaculé »
Saint Jean-Paul II, le 25 mars 2001

LA CONSÉCRATION,
QU’EST-CE QUE CELA SIGNIFIE ? 

Dès le 13ème siècle, sainte Mechtilde nous recommande la


consécration au Cœur très saint et très pur de la Vierge Marie.
Six siècles plus tard, saint Antoine-Marie Claret fonde la
congrégation des Clarétains et rédige un acte de consécration au
Cœur Immaculé de Marie pour cette nouvelle famille religieuse.
Enfin, au début du 20ème siècle, la Vierge Marie vient elle-même
demander la consécration à son Cœur Immaculé pour que la
paix du Christ triomphe dans le monde. Elle en fait la demande
répétée aussi bien à la servante de Dieu, Lucie, à Fatima, qu’à
la bienheureuse Alexandrina Maria da Costa. Pourquoi cette
consécration est-elle si importante? Que signifie-t-elle ?

Lorsque nous nous consacrons au Cœur Immaculé de Marie,


nous pensons aux paroles du Christ sur la Croix : « Femme, voici
ton fils... Voici ta mère » (Jn 19,25-27). Jésus nous a confiés à sa
Sainte Mère. Ce fut-là l’une de ses dernières volontés.

Se consacrer au Cœur de Marie, c’est se remettre entièrement


entre les mains de la Sainte Vierge pour qu’elle nous conduise
226
LE PREMIER SAMEDI DU MOIS

C’est en juillet 1917, à Fatima, que la Sainte Vierge


mentionne pour la première fois la « communion réparatrice
des premiers samedis ». Elle précise que c’est Dieu Lui-même
qui veut établir cette dévotion dans le monde.

Le 10 décembre 1925, à Pontevedra (Espagne), la Vierge


Marie enseigne les modalités de cette dévotion à Sœur Lucie.
Pendant 5 mois de suite, le premier samedi de chaque mois, la
Sainte Vierge demande :

- que l’on se confesse ;


- que l’on communie ;
- que l’on récite le chapelet ;
- enfin que l’on passe ¼ d’heure à méditer les mystères du
Rosaire avec elle.

Tout cela dans un esprit de réparation, en vue de consoler


le Cœur Immaculé de Marie, qui est blessé par les blasphèmes
proférés à son encontre.

Pourquoi 5 premiers samedis de suite ? Sœur Lucie


reçoit la réponse à cette question le jeudi 29 mai 1930 à Tuy
(Espagne), alors qu’elle fait l’Heure Sainte. Elle comprend
qu’il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés
contre le Cœur Immaculé de Marie :

- les blasphèmes contre l’Immaculée Conception ;


- les blasphèmes contre sa Virginité ;
- les blasphèmes contre sa maternité divine, en refusant de
la reconnaître en même temps comme Mère des hommes ;
- les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre

238
12

PRIÈRES

« Veillez et priez »
(Mt 26, 41)
LITANIES DU SACRÉ-CŒUR

« Le mois de juin est consacré d’une manière


spéciale à la vénération du Cœur divin. Non
seulement le jour de la fête liturgique qui
revient habituellement en juin, mais tous les
jours. À cette vénération se rattache la pieuse
habitude de réciter ou chanter tous les jours
les litanies du Sacré-Cœur. C’est une prière
merveilleuse, […] prière authentique de
vénération et de dialogue. […] Cette prière,
récitée et méditée, devient une véritable école
de l’homme intérieur : l’école du chrétien »
(Saint Jean-Paul II, Angélus, 27 juin 1982).

« Pendant tout le mois de juin, l’Église nous a


présenté les mystères du Cœur de Jésus, Dieu-
Homme. Ces mystères sont énoncés d’une
manière pénétrante dans les litanies du Sacré-
Cœur, qui peuvent être chantées, qui peuvent
être récitées, mais qui doivent surtout être
méditées »
(Saint Jean-Paul II, Angélus 1er juillet 1984). 

249
CHAPELET DES SAINTES PLAIES

« Ces temps derniers, je me suis mis spontanément


aux pratiques de la dévotion aux Saintes Plaies
de Jésus Crucifié. Elles sont le complément de la
dévotion au Sacré-Cœur. Je m’y appliquerai toujours
mieux »
(Saint Jean XXIII).

Par son décret du 23 mars 1999, la Congrégation pour


la Doctrine de la Foi a autorisé les Moniales de l’Ordre de la
Visitation, ainsi que toute personne qui désire prier en union
avec elles, à vénérer la Passion du Christ avec les invocations
qui composent ce chapelet.

Ces invocations ont été suggérées par la servante de


Dieu, Sœur Marie-Marthe Chambon (1841-1907), religieuse
converse de la Visitation, à Chambéry.

La récitation de ce chapelet permet d’honorer les Saintes


Plaies du Seigneur, dont celle de son Sacré Cœur. De ces Plaies
adorables coulèrent le Sang et l’Eau vive1 du Rachat :

« Mais Lui, Il a été transpercé à cause de nos crimes,


écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous
rend la paix est sur lui, et dans ses blessures nous
trouvons la guérison » (Is 53,5).

1 Cf. Jn 19, 34 ; Jn 7, 38 ; Is 12, 3.

253
CHAPELET À LA MISÉRICORDE DIVINE
Ce chapelet a été inspiré par le Seigneur à sainte Faustine
le 13 septembre 1935 à Vilnius. Il est source de nombreuses
grâces, particulièrement pour les agonisants (cf. le livret La
Miséricorde Divine).

Ce chapelet se récite sur un chapelet ordinaire.

Au début :
● Notre Père… Je vous salue Marie…Je crois en Dieu…

Sur les gros grains du NOTRE PÈRE :


● Père Éternel, je T’offre le Corps et le Sang, l’Âme
et la Divinité de ton Fils bien-aimé, Notre Seigneur
Jésus-Christ,
-R/ En réparation de nos péchés et de ceux du
monde entier.
Sur les petits grains du JE VOUS SALUE MARIE :
● Par sa douloureuse Passion
- R/ Sois miséricordieux pour nous et pour le monde
entier.

À la fin des cinq dizaines du chapelet on dit 3 fois :


● Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Éternel,
- R/ Prends pitié de nous et du monde entier.

On peut ajouter à la fin 3 fois :


Jésus, j’ai confiance en Toi!
et « Ô, Sang et Eau qui avez jailli du Cœur de
Jésus comme Source de Miséricorde pour nous,
j’ai confiance en vous ».
(Sainte Faustine, Petit Journal, 84)
255
NEUVAINE AU SACRÉ-CŒUR DE JÉSUS
1ER JOUR
« Je trouve dans le Sacré-Cœur de Jésus tout ce qui manque
à mon indigence, parce qu’Il est rempli de Miséricorde. »
(Sainte Marguerite Marie)
Notre Père...Je vous salue Marie...Gloire au Père...

Ô Cœur très miséricordieux de Jésus qui a dit : « Venez à Moi,


vous tous qui souffrez, qui êtes chargés et Je vous soulagerai »,
ta Miséricorde est plus grande que ma misère, et c’est à elle que
je m’adresse pour obtenir les grâces que je sollicite pendant
cette neuvaine. Par ta Miséricorde infinie, ne rejette pas mon
humble prière, ô Cœur bien-aimé, mais daigne l’exaucer. Toi
qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit dans les siècles des
siècles. Ainsi soit-il.

2IÈME JOUR
« Dieu est un abîme incompréhensible de tout bien... pour
peu qu’Il fasse concevoir à un cœur combien Il est bon
et aimable, est-il possible que ce cœur pût s’empêcher de
L’aimer... » (Sainte Marguerite Marie)
Notre Père...Je vous salue Marie...Gloire au Père...

Ô Cœur infiniment bon de Jésus, qui veut être vaincu par


l’importunité de nos prières, je me jette en toute confiance
dans l’océan de ta bonté ; c’est d’elle que j’attends le secours
dont j’ai besoin et la force qui m’est nécessaire. Ô très doux et
très aimable Cœur de Jésus, incline-Toi vers moi et répands
dans mon âme tes célestes faveurs. Toi qui règnes avec le Père
et le Saint-Esprit dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

256
PRIÈRES DE RÉPARATION

PRIÈRE DE LA BIENHEUREUSE MÈRE TERESA


“Ô CŒUR SACRÉ DE JÉSUS”

Ô Cœur Sacré de Jésus, humblement prosternés


devant Vous, nous venons renouveler notre
consécration, avec la résolution de réparer, dans un
plus grand amour et une plus grande fidélité envers
Vous, tous les outrages que le monde Vous fait subir.
Nous prenons l’engagement suivant :
Plus vos mystères seront blasphémés, plus fermement
nous croirons en Vous, ô Cœur Sacré de Jésus !

268
PRIONS MARIE

« Prions Marie, notre Mère, pour que nous soyons


toujours plus proches du Cœur de son Fils »
(Saint Jean-Paul II).

271
Le Rosaire
« Le Rosaire de la Vierge Marie est une prière d’une
grande signification destinée à porter des fruits
de sainteté. (…) Tout en ayant une caractéristique
mariale, le Rosaire est une prière dont le centre est
christologique dans la sobriété de ses éléments, il
concentre en lui la profondeur de tout le message
évangélique dont il est presque un résumé. »
(Saint Jean-Paul II – Le Rosaire de la Vierge Marie)

« Le Rosaire est une prière contemplative et


christocentrique, inséparable de la méditation de
l’Écriture Sainte. »
(Le Pape Benoit XVI)

272
PRIÈRES DE L’ÉGLISE

NOTRE PÈRE
Notre Père qui es aux Cieux, que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre
comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour,
pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à
ceux qui nous ont offensés, et ne nous laisse pas succomber à
la tentation, mais délivre-nous du mal. Amen.

JE VOUS SALUE MARIE


Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec
vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus, le fruit
de vos entrailles, est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez
pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre
mort. Amen.

JE CROIS EN DIEU
Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du
Ciel et de la terre. Et en Jésus-Christ son Fils unique notre
Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge
Marie, a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort et
a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est
ressuscité d’entre les morts, est monté aux cieux, est assis à
la droite de Dieu le Père Tout-Puissant, d’où II viendra juger
les vivants et les morts. Je crois en l’Esprit Saint, à la sainte
Église catholique, à la communion des saints, à la rémission
des péchés, à la résurrection de la chair, à la vie éternelle.
Amen   !

279
TABLE DES MATIÈRES

1. Le Sacré-Cœur et la Parole de Dieu..................................... 7


2. Le contexte des apparitions du Sacré-Coeur.................... 19
Le jansénisme.......................................................................... 21
Les sacrilèges eucharistiques, par le Père Martin Pradère...... 22
3. Le message de Paray-le-Monial.......................................... 37
Ste Marguerite-Marie et st Claude La Colombière........... 39
Premiere apparition du Sacré-Cœur à ste Marguerite-Marie...... 45
Deuxième apparition du Sacré-Cœur de Jésus.................. 50
Troisième apparition du Sacré-Cœur de Jésus.................. 53
Héritage des cœurs des apôtres du Cœur de Jésus .......... 56
Les dernières apparitions ..................................................... 59
12 Promesses du Seigneur à Sainte Marguerite-Marie .... 62
4. La Fête du Sacré-Coeur......................................................... 65
Le culte rendu au Sacré-Cœur avant les apparitions de Paray.... 67
L’institution de la fête du Sacré-Cœur................................ 71
Lectures de la fête du Sacré-Coeur......................................73
L’Amende honorable ............................................................76
5. Paroles sur le Sacré-Coeur .................................................. 79
Le Sacré-Cœur et les Saints ............................................. 81
Le Sacré-Cœur et les Papes............................................. 95
6. Consolation et réparation par le Père Pierre Descouvement....111
Un paradoxe : Joie et souffrance dans le Cœur de Dieu..... 113
L’idée de réparation............................................................. 127

7. L’Heure Sainte et le Premier Vendredi du Mois .......... 139


L’Heure Sainte ......................................................................141

285
Le Premier Vendredi du mois.............................................143
8. Quelques attitudes de réparation au Cœur de Jésus.... 149
9. Pour une plus grande proximité avec le Sacré-Coeur.. 167
Prières de consécration au Coeur Sacré de Jésus............ 169
L’intronisation du Sacré-Coeur dans les foyers............... 172
L’Heure de présence au Coeur de Jésus........................... 179
10. Le Sacré-Cœur et la Miséricorde Divine...................... 187
Le Sacré-Cœur et la Miséricorde Divine, par le Père M. Pradère.. 189
Coïncidences à méditer....................................................... 208
11. Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie...................................213
« Le Cœur de Marie, c’est Jésus »....................................... 215
La fête du Cœur Immaculé de Marie................................ 220
La consécration au Cœur Immaculé de Marie................. 226
Le Scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel ...........................232
Le Premier Samedi du Mois............................................... 238
Les Litanies du Saint Cœur de Marie................................ 240
Prières aux Cœurs unis de Jésus et Marie........................ 242
12. Prières.................................................................................. 247
Litanies du Sacré-Coeur...................................................... 249
Chapelet des Saintes Plaies................................................. 253
Chapelet à la Miséricorde Divine...................................... 255
Neuvaine au Sacré-Coeur de Jésus.................................... 256
Prière au Sacré-Coeur de Jésus du Padre Pio................... 261
Prières de Sainte Marguerite-Marie.................................. 263
Prières de saint Claude La Colombière............................ 265
Prières de réparation .......................................................... 268
Le Rosaire.............................................................................. 273
Prières de l’Église................................................................. 279
Adresses utiles...................................................................... 282
Bibliographie........................................................................ 283

286

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