GuideTechnique LCPC AGAP2 PDF
GuideTechnique LCPC AGAP2 PDF
GuideTechnique LCPC AGAP2 PDF
Olivier Magnin
Yves Bertrand
Pas d’Utilisation Commerciale — Vous n'êtes pas autoriser à faire un usage commercial de cette
Oeuvre, tout ou partie du matériel la composant.
(CC BY-NC-ND 4.0)
Pas de modifications — Dans le cas où vous effectuez une adaptation, que vous transformez, ou
créez à partir du matériel composant l'Oeuvre originale (par exemple, une traduction, etc.), vous
n'êtes pas autorisé à distribuer ou mettre à disposition l'Oeuvre modifiée.
Le service Politique éditoriale scientifique et technique de l'Ifsttar diffuse différentes collections qui sont
le reflet des recherches menées par l'institut :
• Les collections de l'INRETS, Actes
• Les collections de l'INRETS, Outils et Méthodes
• Les collections de l'INRETS, Recherches
• Les collections de l'INRETS, Synthèses
• Les collections du LCPC, Actes
• Les collections du LCPC, Etudes et recherches des laboratoires des ponts et chaussées
• Les collections du LCPC, Rapport de recherche des laboratoires des ponts et chaussées
• Les collections du LCPC, Techniques et méthodes des laboratoires des ponts et chaussées, Guide
technique
• Les collections du LCPC, Techniques et méthodes des laboratoires des ponts et chaussées, Méthode
d'essai
www.ifsttar.fr
Mars 2005
Diffusion
Ce document est disponible au :
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
IST-Diffusion des Éditions
58, boulevard Lefebvre
F-75732 Paris Cedex 15
Téléphone : 01 40 43 50 20
Télécopie : 01 40 43 54 95
Internet : http://www.lcpc.fr
Prix
32 euros HT
© 2005 - LCPC
ISBN : 2-7208-0385-4
SOMMAIRE
Remerciements 4
Avant-propos 4
Introduction 5
Conclusions 67
Bibliographie 68
REMERCIEMENTS
XXXXXXX
Nous tenons à exprimer notre gratitude aux sociétés ou organismes chez qui nous avons
pu trouver les exemples d'applications présentés dans cet ouvrage :
¾ Société du tunnel du Fréjus et Scetauroute pour l'étude du Lac du Viviers réalisée sur
le projet de l'A43,
¾ CETE Méditerranée et le Centre d'Étude des Tunnels pour la reconnaissance réalisée
sur le projet du nouveau tunnel de Tende,
et plus personnellement MM. Gérald Clément, Yves Lemoine, Viviane Borne et Antoine
Bouvier pour la relecture de notre manuscrit et pour leurs observations pertinentes.
AVANT-PROPOS
XXXXXXX
* AGAP Qualité est une association créée en 1992 par quatre organismes d'études géophysiques de
subsurface :
- le BRGM (Bureau d’Études Géologiques et Minières),
- la CGG (Compagnie Générale de Géophysique),
- la CPGF (Compagnie de Prospection Géophysique Française),
- le LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées).
AGAP Qualité regroupe à présent, au sein de plusieurs collèges, des donneurs d'ordres, des prestataires en
géophysique, des fabricants de matériel et des scientifiques. Une des missions de l'AGAP Qualité consiste
à promouvoir la bonne utilisation des méthodes de géophysique appliquée en terme de qualité du service
rendu au client. La première action concrète de cette association a été de publier le « Code de Bonne
Pratique ». Cet ouvrage comprend une série de 75 fiches présentant chaque technique géophysique, des
tableaux d'adéquation « techniques - besoins », ainsi qu'un guide d'application de la norme ISO 9001 à
l'activité géophysique. Il a été complété récemment par un guide de recommandation à l'usage des clients
et des donneurs d'ordres afin de les aider dans la rédaction des documents contractuels et dans le suivi de
la qualité des prestations qui leur sont proposées puis fournies. La série des « Cahiers de l'AGAP » vient donc
compléter utilement ces documents généraux.
Coordonnées : AGAP Qualité, Maison de la géologie, 77 rue Claude Bernard, 75005 Paris
Tél : 01 46 07 27 96
email : secretariat@agapqualite.com
4
Au travers d'exemples variés, ils permettront aux géophysiciens d'éviter des erreurs
dans la conception et l'organisation des opérations mais aussi d'améliorer la qualité des
mesures et leur interprétation. Ils font également le point sur le matériel et sur les derniers
développements en matière d'outils d'interprétation ou de modélisation. Par ailleurs, ils
contribueront à éclairer les donneurs d'ordres sur les capacités et limites des techniques
géophysiques vis-à-vis de cibles données.
Le président de l'AGAP Qualité
Bertrand HUBERT
Cette brochure est destinée à aider les maîtres d'œuvres et les prestataires de service
dans la préparation, l'organisation, la réalisation et l'interprétation de la sismique
réfraction.
Elle comprend deux parties :
La première partie (chapitres I à IV) aborde toutes les notions de base nécessaires
pour acquérir les connaissances conduisant à une bonne mise en œuvre de la méthode
sismique réfraction et également à un contrôle efficace des dossiers remis aux maîtres
d'œuvres. Après un bref rappel des notions fondamentales permettant de mieux
appréhender les principes physiques sur lesquels repose cette méthode, l'accent a été
mis sur les aspects pratiques de mise en œuvre de cette technique, avant d'aborder le
problème de l'interprétation des données.
La seconde partie est composée de quatre annexes qui abordent des problèmes
d'interprétation particuliers et des mises en œuvres spécifiques de la sismique réfraction
(bloc sismique, sismique marine) ou utilisant certaines propriétés de la propagation des
ondes sismiques (détermination des modules dynamiques).
INTRODUCTION
XXXXXXX
5
SISMIQUE RÉFRACTION
6
Chapitre 1
Rappel des notions fondamentales
XXXXXXX
7
SISMIQUE RÉFRACTION
Chapitre 1.
Rappel des notions fondamentales
XXXXXXXX
FIGURE 1
DÉPLACEMENT ONDES P ET S.
Compression
8
CHAPITRE 1
On rappellera que :
λ + 2μ μ
Vp = et Vs = où λ et μ sont deux coefficients appelés coefficients de
ρ ρ
Lamé (physicien français du XIXe siècle), et ρ la densité.
Vp λ + 2μ ρ λ + 2μ
= * =
Vs ρ μ μ
où
⎯
λ et μ étant positif, ce rapport est au moins égal à √2 .
⎯
En règle générale, dans les solides, λ et μ sont très voisins ; le rapport vaut alors √ 3.
Dans les fluides il n'y a pas de cisaillement, μ = 0.
Dans la pratique, on utilise plus généralement les paramètres suivants :
Module de cisaillement G=μ
Module d'Young E = 2ρ.Vs2 (1 + ν)
Coefficient de Poisson ν = (Vp² - 2Vs2)/2(Vp2 - Vs2).
9
SISMIQUE RÉFRACTION
rayons sismiques qui leur sont orthogonaux, mais qui n'ont aucune existence physique
(Fig. 2),
¾ les rayons sismiques ainsi définis suivent les mêmes lois que les rayons lumineux, en
particulier les lois de la réflexion et bien sûr de la réfraction (lois de Descartes) (Fig. 3),
¾ une des particularités des lois de l'optique exploitée par la sismique réfraction est la
réfraction totale qui est liée au fait que les ondes sismiques peuvent se propager
horizontalement au toit d'une couche plus rapide, à condition que les rayons sismiques
l'atteignent sous un angle d'incidence égal à l'angle de réfraction limite λ, ceci avant de
remonter ensuite vers la surface avec le même angle d'émergence. Cette propriété se
conçoit plus facilement si l'on considère non plus le rayon rasant, mais le tronçon de
front d'onde qui se propage perpendiculairement à la surface de séparation des deux
milieux.
Cette propriété est illustrée sur la figure 4 où λ est l'angle de réfraction limite atteint
lorsque i2 est égal à π/2 et tel que sinλ = V1/V2.
FIGURE 2 FIGURE 3
REPRÉSENTATION DU RAYON SISMIQUE. LOI DE SNELL - DESCARTES.
Front d'onde
i1
V1
sin i1 V1
=
sin i2 V2
V2
Rayon i2
sismique
FIGURE 4
RÉFRACTION TOTALE - SCHÉMA DE PRINCIPE.
Émission
Réception
λ λ λ λ
λ
V1, e1
Rayon rasant
π/2 V2, e2
Front d'ondes
10
CHAPITRE 1
Il est intéressant de noter que plus le contraste de vitesse est grand, plus l'angle de
réfraction limite est petit.
Exemple : V1 = 1000 m/s
V2 = 5000 m/s λ = 11°
V1 = 1000 m/s
V2 = 2000 m/s, λ = 30°
¾ le corollaire de cette propriété est que seuls sont théoriquement analysables les
schémas pour lesquels les différentes couches ont des vitesses croissantes en fonction
de la profondeur.
1.2. PROPAGATION
DANS LES MILIEUX DISCONTINUS
FIGURE 5
CAS D’UN BICOUCHE.
Temps (ms)
Pente 1/V2
Point de brisure
Intercept I
Pente
1/V1
Xc
0
Distance critique Distance x
E R1 R
λ λ
e Épaisseur = e V = cte = V1
L1 M1 M2 L2
V = cte = V2>V1
11
SISMIQUE RÉFRACTION
M1M2 X 2L 1M1
L1M1 = e.tg λ = M2L 2 ⇒ = −
V2 V2 V2
2e X − 2etgλ
T= +
V1cosλ V2
V1
V2 =
sin λ
2e X (2etg λ )
T= + − sinλ
V1cosλ V2 V1
X 2e ⎛ 1 ⎞
T= + ⎜ − tgλ sin λ ⎟
V2 V1 ⎝ cosλ ⎠
X 2e ⎛ 1 − sin 2 λ ⎞
T= + ⎜ ⎟
V2 V1 ⎜⎝ cosλ ⎟
⎠
cos λ = 1 − sin λ
2 2
X 2e
T= + cosλ
V2 V1
Calcul de l'épaisseur e
La branche de dromochronique permet de définir les vitesses V1 et V2, inverses des
pentes des droites, et par conséquent la valeur de λ, tel que sinλ = V1/V2. L'intercept I
permet alors de calculer l'épaisseur e de la couche.
e = I.V1
2.cosλ
On peut calculer également l'épaisseur de la couche à partir de l'abscisse du point de
brisure Xc ou distance critique.
Xc V2 − V1
e=
2 V2 + V1
12
CHAPITRE 1
TABLEAU I
CALCUL DES DISTANCES CRITIQUES
V4
I3
V3 FIGURE 6
I2 CAS DE PLUSIEURS COUCHES
V2 PLANES HORIZONTALES.
I1
V1
0
x
e1 V1
e2 V2
e3 V3
e4 V4 Avec (V1<V2<V3<V4)
13
SISMIQUE RÉFRACTION
Si on admet les notations suivantes : sinipn = Vp/Vn , les expressions des intercepts sont
les suivantes :
Connaissant les vitesses V1, V2,...Vn-1, Vn, les angles i sont par conséquent connus par
leurs sinus et on calcule les épaisseurs e1, e2, e3, ep, ... de proche en proche.
e1cos i1, 2
I1 = 2
V1
e1cosi1,3 e2cosi2,3
I2 = 2 +2
V1 V2
e1cos i1, 4 e2cosi2, 4 e3cos i3, 4
I3 = 2 +2 +2
V1 V2 V3
...........
n −1
e1cosi1,n e2cosi2,n epcosip, n en - 1cosin − 1, n epcos ip, n
In - 1 = 2
V1
+2
V2
+ .... + 2
Vp
+ ... + 2
Vn-1
=2 ∑
p =1 Vp
La généralisation de la notion de délai sismique conduit à :
n−1
ep cos ip, n
Dn − 1 = ∑ Vp
p =1
Les épaisseurs de terrain e1, e2, e3 pourront aussi être obtenues à l'aide des formules
aux tangentes suivantes :
De façon générale, ipn = angle qui a pour sinus la valeur Vp/Vn.
I1
e1 = V2tgi12
2
I tgi
e 2 = 2 V3tgi23 − e1 23
2 tgi13
I tgi tgi
e3 = 3 V4 tgi34 − e 2 34 − e1 34
2 tgi24 tgi14
T T
Θ Θ
Pente
1/V
2am
FIGURE 7 V av
te 1/ 2
I'1
Pen
CAS D’UN SEUL MARQUEUR PLAN INCLINÉ I1
(TIRÉE DU DICTIONNAIRE DE GÉOPHYSIQUE Pente
1/V1
APPLIQUÉE - P. CHAPEL, 1980). Pente
1/V1
0 0
V2 > V1
λ
e
V1 λ
e'
V2 α
14
CHAPITRE 1
V2am représente la vitesse apparente pour les trajets se dirigeant vers l'amont du
marqueur et V2av la vitesse apparente pour les trajets se dirigeant vers l'aval.
Ces vitesses apparentes sont données par les relations :
V1
sin( λ + α ) =
V 2 av
V1
sin( λ − α ) = donc V2am > V2av
V 2am
1 1⎛ 1 1 ⎞ 1
Il vient : = ⎜⎜ + ⎟⎟
V2 2 ⎝ V2am V2av ⎠ cos α
V2am. V2av
V2 = 2 , moyenne harmonique des deux vitesses apparentes.
V2am + V2av
et
V2 ⎛ 1 1 ⎞⎟
cos α = ⎜ +
2 ⎜V ⎟
⎝ 2am V2 av ⎠
V 1I 1 V 1 I'1
e= et e’ =
2 cos λ 2 cos λ
Il est important de signaler qu'il suffit d'un très faible pendage pour faire évoluer très
rapidement les valeurs des vitesses apparentes aval et amont.
Les valeurs négatives de la vitesse apparente amont traduisent le fait que les temps
d'arrivée sont de plus en plus faibles au fur et à mesure que l’on s'éloigne de la source
d'ébranlement. Dans ce cas, pour le calcul de la vitesse vraie, la formule approchée de
la moyenne harmonique écrite ci-dessus ne s'applique pas. La formule exacte avec
introduction du facteur cosα doit être appliquée. La valeur du pendage étant rarement
connue, on devra alors passer par l’étude de la fonction Minus.
La figure 8 présente un exemple de vitesses négatives dans le cas d'un dispositif placé
perpendiculairement à l'axe d'un sillon glaciaire.
15
SISMIQUE RÉFRACTION
TABLEAU II
ÉVOLUTION DES VITESSES APPARENTES EN FONCTION DU PENDAGE
FIGURE 8
VITESSES NÉGATIVES - CAS D’UN SILLON GLACIAIRE.
T T
1 24
O 1 24 P
16
Chapitre 2
Mise en œuvre et matériel
XXXXXXX
2.3. Matériel 28
2.3.1. Capteurs 28
2.3.2. Enregistreurs 29
2.3.3. Sources 30
2.3.3.1. Explosif 30
2.3.3.2. Sources non destructives type chute de poids 31
2.3.3.3. Sources non destructives de type « fusil » 31
2.3.4. Flûtes sismiques 33
2.3.5. Système de déclenchement par radio 33
17
SISMIQUE RÉFRACTION
Chapitre 2.
Mise en œuvre et matériel
XXXXXXXX
FIGURE 9
PLAN D’INVESTIGATION D’UN PROFIL LINÉAIRE.
Substratum
18
CHAPITRE 2
Un écart important entre la profondeur du toit du rocher mise en évidence par sondage
mécanique et la coupe sismique peut parfois s'expliquer par un pendage important du
substratum. C'est pour cela qu'il est important d'effectuer au moins deux profils
perpendiculaires dans les secteurs où les pendages sont importants.
Ces dernières remarques n'empêchent pas d'imaginer des dispositifs où les capteurs
seraient implantés selon un semis de points permettant une interprétation en 3D. Ce
type de mise en œuvre nécessite des processus d'interprétation spécifiques, mais
toujours basés sur les lois connues et invariables de la propagation des ondes
sismiques (cf. annexe technique 1 sur le bloc sismique).
FIGURE 10
DISPOSITIF D’ACQUISITION MINIMAL.
O A B P
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Impacts
Le nombre de capteurs mis en place est généralement fixé par le nombre de voies dont
dispose l'enregistreur, classiquement vingt-quatre voies sur les laboratoires de
sismique réfraction.
Pour un dispositif de vingt-quatre capteurs le nombre de tirs dépend de l'homogénéité
supposée du sous-sol et de la précision demandée. En se basant sur le dispositif
minimal ci-dessus indiqué, il devient nécessaire pour vingt-quatre capteurs d'exploiter
cette ligne de capteurs par cinq tirs, les deux tirs offset O et P, les tirs en bout A et B et
un tir central C. Lorsqu'on risque de se trouver en présence de nombreuses et rapides
variations latérales de faciès, on ajoute quelquefois des tirs intermédiaires D et E entre
les capteurs 6 et 7 d'une part et 18 et 19 d'autre part (Fig. 11).
FIGURE 11
DISPOSITIF 24 TRACES - 7 TIRS.
O A D C E B P
1 6 7 12 13 18 19 24
19
SISMIQUE RÉFRACTION
Dans ce dernier cas, la dromochronique du dispositif pourra être la suivante (Fig. 12) :
Temps Temps
FIGURE 12
DROMOCHRONIQUES ASSOCIÉES
À UN DISPOSITIF 24 TRACES - 7 TIRS.
O P
1 6 7 12 13 18 19 24
A D C E B
Il suffit donc de prendre 2.Xc pour ne pas courir le risque de mettre en place un dispositif
trop court.
Exemple pour un substratum à 30 m :
TABLEAU III
CALCUL DE LA LONGUEUR DU DISPOSITIF
20
CHAPITRE 2
Ce qui représente une longueur allant de 130 m pour un contexte de sédiment meuble
sur substratum sain, à 270 m pour l'étude de la frange altérée d'un substratum, soit un
coefficient allant de quatre à neuf fois la profondeur de l'objectif.
Sans renseignement particulier sur le site étudié, on prend généralement en terrestre
un coefficient voisin de 6 pour la réalisation du premier dispositif, c'est-à-dire 120 m de
longueur de dispositif pour une profondeur d'investigation de 20 m.
À titre d'information, pour un milieu à trois couches :
21
SISMIQUE RÉFRACTION
Lorsqu'elle est économiquement viable, cette façon de procéder conduit, par les
nombreux recoupements d'informations qu'elle permet, à des interprétations de grande
qualité.
FIGURE 13 Offset 2
Offset 1 1
Alluvions
Substratum
Important
En l'absence de toute indication sur le pendage, il est recommandé, pour éviter les
mauvaises surprises, de réaliser des « offset » distants des tirs en bout d'une longueur
égale à la longueur du dispositif.
Remarque
Sur les sites à forte couverture meuble (latérite argileuse surmontant le socle cristallin
dans les pays tropicaux et équatoriaux), il est pratiquement impossible d'obtenir de tirs
« offset » exploitables lorsque le tir est exécuté sur une forte épaisseur de couverture et
ce même avec de très fortes charges. Dans ce cas, le choix des positions optimales des
« offset » n'obéit plus à un critère de distance, mais d'altitude du point de façon à le
situer le plus près possible du socle. Il est ainsi recommandé de positionner les
« offset » (lorsque cela est possible) au droit de lignes d'écoulement d'eau qui ont
raviné partiellement ou totalement la couverture, même lorsque ces points se situent
près de l'extrémité de la ligne des capteurs.
22
CHAPITRE 2
Cadre administratif
¾ On doit respecter certaines contraintes administratives relatives à l'hygiène et la
sécurité, à l'assurance qualité, ainsi que celles nécessaires aux bonnes relations avec
les services territoriaux (mairies, département, équipements civils, etc.) et les
propriétaires privés. Très souvent, l'existence d'un arrêté préfectoral ne constitue pas
une fin, mais un moyen permettant un contact plus aisé avec les divers intéressés.
Cadre géographique
¾ Topographie des profils étudiés.
¾ Environnement immédiat : présence de routes, voies ferrées, zone urbanisée créant
non seulement des problèmes de sécurité dans le cadre de l'utilisation d'explosif, mais
aussi un bruit ambiant dont il est parfois difficile de s'affranchir.
¾ Nécessité de débroussailler les profils.
¾ Accès au site.
23
SISMIQUE RÉFRACTION
Cadre contractuel
¾ Délais, pénalités de retard.
¾ Nombre de réunions intermédiaires avec la maîtrise d'œuvre.
¾ Nombre d'exemplaires du rapport, cela peut parfois aller jusqu'à 10.
¾ Prise en charge des dégâts inhérents à la réalisation des reconnaissances sismiques
tels que l'ouverture des layons dans les cultures, les traces de surcreusement laissées
par la réalisation des tirs, etc.
2.1.5.2. Mesures
Présence d'entraînements
La qualité des enregistrements est parfois perturbée par des entraînements électriques,
qui la plupart du temps rendent les films illisibles.
Véritable plaie du sismicien, ces entraînements ont le plus souvent des causes mal
identifiées : entraînement par le signal du « time break », d'une trace ou du tir lui-même
(le plus fréquent).
Les « remèdes » utilisés sont plus ou moins efficaces :
¾ mise de l'enregistreur à la masse,
¾ éviter de croiser la ligne de tir et les flûtes sismiques,
¾ diminution des gains des traces délivrant un signal trop important.
Tirs à l'explosif
Compte tenu des nombreux problèmes administratifs et juridiques que pose l'utilisation
de l'explosif, nous conseillons vivement, même si l'on est titulaire d'un brevet de
boutefeu, de sous-traiter la réalisation des tirs à une société spécialisée.
24
CHAPITRE 2
20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130 140 150 160 170 180 190 200 210 220 230 240
Amplitude
¾ sur le signal suivant, on a représenté les deux ondes P et S (Fig. 15). Ce type de
signal peut être produit par certains matériels et dispositifs très spécifiques dans le but
de déterminer les vitesses des ondes P et des ondes S. Mais dans le cas général, le
signal S est noyé dans l'ébranlement qui suit l'arrivée du front d'onde P et seuls les
trajets des ondes P peuvent être chronométrés.
25
SISMIQUE RÉFRACTION
FIGURE 15
ENREGISTREMENT ONDES P ET S (DOCUMENT GEODIA).
FIGURE 16
ENREGISTREMENT SISMIQUE MULTI-TRACES (DOCUMENT GEODIA).
Qualité de l'enregistrement
Il est important de juger sur site de la qualité de l'enregistrement réalisé afin de prendre
la décision de refaire ou non un tir, voire de le sommer (option « stack »).
En effet, l'identification de la première arrivée n'est pas toujours évidente, il se peut que
certains tirs soient trop bruités et/ou que l'énergie reçue soit insuffisante. On risque
26
CHAPITRE 2
alors de rater la première arrivée, le pointé se faisant sur des réfractées secondaires
tardives, voire même dans certains cas sur l'arrivée de l'onde S.
Il arrive malheureusement que des départs jugés corrects soient en réalité liés à une
phase postérieure à la première arrivée. Ce risque de perte de phase (une ou plusieurs)
peut donc amener à sous-estimer les valeurs des vitesses sismiques.
La figure 17 présente un exemple de traces fortement bruitées sur lesquelles les
départs sont difficiles à identifier. Le film est alors qualifié de « mou » et il est
inexploitable à partir des traces 8 à 10.
FIGURE 17
ENREGISTREMENT BRUITÉ.
Il est important de rappeler à cette occasion qu'un contrôle qualité d'une reconnais-
sance par sismique réfraction passera, en particulier, par l'analyse de la qualité des
enregistrements réalisés et des pointés effectués.
Il est donc primordial pour un client de demander à son prestataire de service la
fourniture des dromochroniques et des enregistrements bruts en annexe du rapport
final.
On peut, comme pis-aller, pointer des arrivées tardives et corriger les temps du retard
de phase correspondant. Cette opération, source d'erreurs, mais parfois nécessaire,
doit être contrôlée par le superviseur de l'étude ou par un ingénieur très expérimenté.
27
SISMIQUE RÉFRACTION
FIGURE 18
GRAPHIQUE « TEMPS - DISTANCE » : DROMOCHRONIQUE.
Temps V2
V1
Distance
1 6 12 18 19 24
Récepteurs
2.3. MATÉRIEL
2.3.1. Capteurs
Compte tenu des objectifs recherchés et de la longueur des dispositifs utilisés : 60 à
240 m, les géophones les plus adaptés à la sismique réfraction appliquée au génie civil
et à l'hydrogéologie sont ceux présentant une fréquence propre comprise entre 8 et
14 Hz, les 10 Hz étant les plus communément utilisés (Fig. 19).
FIGURE 19
CAPTEUR.
28
CHAPITRE 2
FIGURE 20
COURBE DE RÉPONSE.
Rappelons que la réponse des capteurs sismiques classiques est une réponse en volts
induits dans la bobine, proportionnelle à la vitesse de déplacement de cette bobine
(donc du sol), appelée vitesse particulaire. Il importe que cette réponse, donc le rapport
tension induite sur vitesse particulaire soit indépendant des autres paramètres du signal
et du capteur, en particulier de la fréquence. C'est ce que traduit le graphique
« constructeur », ici entre 20 et 200 Hertz, fourchette dans laquelle se situent
généralement les fréquences des signaux sismique réfraction.
On rappellera que dans le cadre des études dont l'objectif est d'individualiser les ondes
P et S, il existe des capteurs tridirectionnels composés d'un capteur vertical et de deux
capteurs horizontaux.
2.3.2. Enregistreurs
Les constructeurs diffusent une gamme complète d'enregistreurs allant de 12 à
96 traces.
Nous conseillons d'investir dans un matériel présentant au minimum les caracté-
ristiques suivantes :
¾ pas d'échantillonnage minimal de 1/10 de ms,
¾ amplificateur à virgule flottante et convertisseur analogique/numérique d'au moins
20 bits,
¾ déclenchement à partir d'un géophone, d'un signal TTL, ainsi qu'à la fermeture et à
l'ouverture d'un contact,
¾ filtres 50 Hz et 60 Hz à l'acquisition,
¾ possibilité de filtrage Passe Haut, Passe Bas et Passe Bande à l'acquisition et à la
visualisation,
29
SISMIQUE RÉFRACTION
FIGURE 21
ENREGISTREUR SISMIQUE.
2.3.3. Sources
Le choix de la source est un des éléments importants dont dépend la qualité de l'étude
réalisée. Celle-ci doit être adaptée à la nature des terrains auscultés et à la longueur du
dispositif effectué.
La source la plus énergétique est l'explosif.
2.3.3.1. Explosif
Plusieurs types de dynamite-gommes sont disponibles.
Nous conseillons l'utilisation d'un explosif qui possède une vitesse de détonation
> 5 000 m/s (type BAM ou NC4).
Les détonateurs utilisés doivent être instantanés ou à retard 0, l'idéal étant de
commander des détonateurs dits « sismiques » spécialement conçus pour la
géophysique et présentant l'avantage d'être des instantanés ayant subi un contrôle plus
sévère afin de garantir un temps zéro parfait.
La réalisation de tirs à l'explosif implique l'utilisation d'une boite de tir spéciale
permettant de déclencher l'enregistreur en même temps que le tir (type EGG
GEOMETRICS HVB1 par exemple).
On rappellera à cette occasion qu'il faut faire très attention aux puissantes boîtes de tir
utilisées par les carriers qui peuvent provoquer d'importants entraînements sur les
enregistrements (induction).
30
CHAPITRE 2
TABLEAU IV
PUISSANCE DES SOURCES SISMIQUES TYPE CHUTE DE POIDS
15 60 100 Masse de 5 kg
Ces valeurs ne sont qu'indicatives, la nature des terrains superficiels jouant un rôle
primordial (Fig. 22a, b, c).
L'obtention d'un temps zéro fiable est assez délicate.
L'utilisation d'un géophone placé à 0,5 ou 1 m de la plaque de frappe est fortement
déconseillée, l'erreur sur le temps zéro pouvant être de plusieurs millisecondes.
Le plus simple est de placer un géophone à bain d'huile directement sous la plaque de
frappe.
Il est de toute façon fortement conseillé d'effectuer un calage de ce temps zéro à l'aide
d'une masse équipée d'un déclenchement type « hammerswitch » (contacteur à
mercure).
31
SISMIQUE RÉFRACTION
FIGURE 22
SOURCES NON DESTRUCTIVES DU TYPE CHUTE DE POIDS (DOCUMENTS GEODIA).
c. Soursile.
32
CHAPITRE 2
33
Chapitre 3
Interprétation des résultats
XXXXXXX
A. INTERPRÉTATION GÉOPHYSIQUE
3.7. Recommandations 53
35
SISMIQUE RÉFRACTION
Chapitre 3.
Interprétation des résultats
XXXXXXXX
A. INTERPRÉTATION GÉOPHYSIQUE
Dans ce chapitre, on s'est limité à l'exposé des méthodes d'interprétation les plus
classiques et les plus simples qui constituent le bagage minimal de tout interprétateur.
L'annexe 4 est un prolongement théorique de l'interprétation classique qui pourra être
utile lorsque des interprétations très sophistiquées s'avèrent nécessaires. Les notions
exposées dans cette annexe se révèlent particulièrement utiles lorsque, dans une
seconde phase de l'étude, il convient de faire correspondre les résultats géophysiques
avec les reconnaissances mécaniques, et de comprendre les éventuelles discordances
qui peuvent être constatées.
En sismique réfraction, comme dans la quasi-totalité des méthodes géophysiques,
l'interprétation des mesures est d'autant plus aisée qu'on se rapproche le plus possible
des modèles théoriques habituellement utilisés.
36
CHAPITRE 3
Temps (ms)
TBA TAB
TBC FIGURE 23
TCB
TCA PRINCIPE DE L’ÉGALITÉ DES TEMPS
TAC
RÉCIPROQUES.
A C B
37
SISMIQUE RÉFRACTION
b - La pente de l'extrémité du tir en bout doit être parallèle à celle du tir « offset » dans la
mesure bien sûr où les deux tirs ont atteint le même substratum (Fig. 24)
Temps
FIGURE 24
COHÉRENCE DES POINTÉS (a).
Distance
c - Les mêmes mouvements doivent être retrouvés sur les différents tirs (Fig. 25)
Cette propriété doit être scrupuleusement vérifiée lorsqu'on a la certitude que les
tronçons intéressés correspondent à une propagation sur le même réfracteur.
Dans le cas contraire, on doit vérifier la fiabilité des données expérimentales. Si celles-
ci sont satisfaisantes, on est en présence d'une structure très particulière qu'il est
nécessaire d'étudier et de contrôler à l'aide des autres tirs.
Temps
FIGURE 25
COHÉRENCE DES POINTÉS (b).
Distance
38
CHAPITRE 3
FIGURE 26
DROMOCHRONIQUES ASSOCIÉES À DIFFÉRENTS MODÈLES GÉOLOGIQUES (TIRÉE DE L’OUVRAGE
« GÉOPHYSIQUE DE GISEMENT ET DE GÉNIE CIVIL », DE J.-L. MARI, G. ARENS, D. CHAPELLIER ET
P. GAUDIANI, ÉDITION TECHNIP)
t a t
Modèle à plusieurs couches Augmentation de la vitesse b
avec la profondeur
t c t
Topographie inclinée Faille
1/V2
Δt d
1/V2
d d
V1 V1
z
V2 V2
z z
t e t f
Réfracteurs inclinés Corps discordant
d d
V1 V1
V2 V2
V4
V3 V3
z z
39
SISMIQUE RÉFRACTION
T T
ΔT
FIGURE 27
ΔT
ANOMALIE LIÉE À UNE POCHE DE TERRAIN LENT.
d
V0
V1
V2
40
CHAPITRE 3
t t
FIGURE 28
INTERPRÉTATION CLASSIQUE SIMPLIFIÉE.
1900 m/s
1500 m/s
67 ms
56 ms
42 ms
23 ms
500 m/s
500 m/s
A B
a - Lorsque la topographie est relativement plane et que les terrains superficiels sont
homogènes et ne présentent pas de variations brutales d'épaisseur, les points se
distribuent de façon sub-linéaire. Les droites indiquées sur la figure 28 apparaissent
assez bien comme des droites moyennes.
En présence de telles dromochroniques peu parasitées par les effets d'hétérogénéités
des terrains superficiels et semi-superficiels, on parvient assez aisément à déterminer
les vitesses :
¾ d'une part, en isolant au mieux les segments de droite qui sont la marque réfractée
des diverses couches,
¾ d'autre part, en couplant correctement les vitesses issues de deux tirs opposés pour
définir une vitesse vraie expurgée de l'effet du pendage.
41
SISMIQUE RÉFRACTION
1
12 Vamont
V3 Vaval
12
5900
V'3
3000
1000
V2
FIGURE 29 900
V'2
INTERPRÉTATION CLASSIQUE SUR
DROMOCHRONIQUES IRRÉGULIÈRES. V1
V'1
A B
300 500
950
4000 5m
La vérification de la concordance des anomalies permet d'affirmer que les deux droites
considérées sont représentatives des vitesses amont et aval du substratum et on peut
en déduire la vitesse vraie par la formule de la moyenne harmonique.
Si la topographie est plane, on doit affecter les anomalies à l'épaisseur de la couche
de surface.
Dans la majorité des cas, on constate que ces anomalies sont en fait des anomalies
de la topographie de surface à la faveur de laquelle la couche à 950 m/s de notre
exemple se trouve pas ou très peu affectée par ces anomalies.
Dans tous les cas où les anomalies se retrouvent point par point sur deux tirs
opposés, le toit du substratum ne présente aucune irrégularité de forme (cf. Fig. 27).
Cette dernière remarque montre qu'une soustraction des temps enregistrés sur deux
tirs opposés donne un résultat indépendant des anomalies superficielles et
éventuellement semi-profondes. Cette opération faite de proche en proche sur les
capteurs est en fait la construction de la courbe « Minus » exposée plus loin
(cf. paragraphe 3.4.2. Construction de la courbe Minus).
42
CHAPITRE 3
Les vitesses vraies (au cosα près) étant calculées facilement par la moyenne
harmonique des vitesses apparentes lues directement sur le graphique, il suffit de
prendre en compte le délai de chaque couche, et de calculer de proche en proche les
diverses profondeurs, étant entendu que ce calcul doit être fait pour chacun des deux
points de tir A et B.
La dromochronique présentée en exemple (cf. Fig. 28) permet d'identifier trois vitesses :
¾ V1 = 500 m/s,
¾ V2 = 1500m/s et 1900 m/s respectivement pour les impacts A et B,
¾ V3 = 4400 m/s et 6500 m/s respectivement pour les impacts A et B.
Les délais (1/2 intercept) sont :
¾ en A : D1 = 11,5 ms et D2 = 28 ms,
¾ en B : D1 = 21 ms et D2 = 33,5 ms.
Les vitesses vraies sont au cosα près égales à :
¾ V2= 1680 m/s,
¾ V3= 5250 m/s.
On rappellera que ces vitesses sont obtenues à partir de la formule approchée :
2 1 1
= +
V2 V2am V2av
présentée dans le paragraphe 1.2.3. Cas d’un seul marqueur plan incliné.
e
D1 = 1
cosi1,2 = 11,5
V
1
e e
2
cosi2,3 = D - 1
cosi1,3
V 2 V
2 1
e V 6 1,680
e = (D - 1
cosi1,3) 2
= (28 - 0,995) = 28,5 mètres
2 2 V cosi2,3 0,5 0,947
1
43
SISMIQUE RÉFRACTION
De même, on calcule les épaisseurs en B, à partir des délais en B (21 et 33,5 ms) :
¾ e1 = 11 m,
¾ e2 = 20,6 m.
Le substratum à 5 250 m/s se trouve donc à 31,6 m de profondeur au droit du tir B.
FIGURE 30
CONSTRUCTION DU « PLUS ».
Indique un tir
Tir offset1 Tir en bout 1 Tir au centre Tir en bout 24 Tir offset 24
O A C B P
X
e
V1
F V2 G H I
44
CHAPITRE 3
V1 e
G H
V2
Le délai sismique est égal à Tplus/2, soit (TGX + THX - TGH)/2 et correspond donc à la
moitié du triangle.
Cette valeur peut être obtenue en travaillant directement sur les dromochroniques des
deux tirs offset (Fig. 31).
FIGURE 31
REPRÉSENTATION GRAPHIQUE DU « PLUS ».
(TOX+TPX )/2
TOP/2
Délai
géophone X
O 1 5 10 15 20 24 P
45
SISMIQUE RÉFRACTION
FIGURE 32
CONSTRUCTION DU MINUS (a).
O S P
ω σ π
On peut écrire :
ωσ πσ
t OS − t PS = (D o + + D s ) − (D p + + Ds )
Vn Vn
ωσ − ωπ + ωσ
t OS − t PS = D o − D p +
Vn
ωπ 2ωσ
t OS − t PS = D o − D p − +
Vn Vn
t OS − t PS ωσ
M(s) = = C ste +
2 Vn
46
CHAPITRE 3
FIGURE 33
CONSTRUCTION DU MINUS (b).
Dispositif
A B
O Sp Sq P
σp
σq
Lorsque les couches ont des pendages relativement faibles, la distance σpσq est peu
différente de la distance en surface SpSq, et on peut écrire M(Sp) - M(Sq) = SpSq/Vn.
L'assimilation de σpσq à SpSq revient à dire que le cosinus de l'angle du pendage entre
la surface et la fond est égal ou très peu différent de 1.
SpSq
M(sp) − M(sq) =
Vn
FIGURE 34
CONSTRUCTION DU MINUS (c).
Temps Temps
Vi Vd
T2
L ΔT2
O ΔT1
T1
C D
47
SISMIQUE RÉFRACTION
Soit :
¾ Vd la vitesse du substratum sur la portion CD obtenue en tir direct,
¾ Vi la vitesse du substratum sur la portion CD obtenue en tir inverse,
¾ V la vitesse moyenne.
2 1 1
= +
V Vi Vd
L L
V = Vi =
d
ΔT2 ΔT1
1 1 ⎛ ΔT1 + ΔT2 ⎞
= ⎜ ⎟⎟
V 2 ⎜⎝ L ⎠
Temps T4
Courbe de Minus
V2C
Zéro arbitraire T3
TOX - TPX
V2B
FIGURE 35 T2
REPRÉSENTATION GRAPHIQUE
DU MINUS. V2A
T1 Tir offset O
TPX
TOX
Tir offset P
0 D1 D2 D3
Distance
48
CHAPITRE 3
Le calcul des vitesses s'effectue pour chaque partie de la courbe de Minus pour laquelle
la pente est constante.
Important : La construction du Minus présentée sur la figure 35 donne des pentes
correspondant à la ½ vitesse. Il ne faut pas oublier d'appliquer un coefficient 2.
¾ V2A = 2 * D1 / (T2 - T1),
¾ V2B = 2 * (D2 - D1) / (T3 - T2),
¾ V2C = 2 * (D3 - D2) / (T4 - T3).
Pour obtenir directement la vitesse, il suffit de reporter (TOX - TPX)/2.
Rappelons que la soustraction des temps élimine sur le Minus l'effet des anomalies de
surface.
49
SISMIQUE RÉFRACTION
h - Ne pas oublier de remplir correctement les feuilles de tir et de reproduire sur les
enregistrements (papier ou support disque ou disquette) la nature et les paramètres de
chaque tir.
50
CHAPITRE 3
un compartiment fracturé ayant une vitesse de 3 000 m/s attirera toute son attention. On
parvient même, sur un site déterminé, à corréler des vitesses sismiques et des
perméabilités LUGEON.
Il faut signaler que dans le cas des roches, les variations de la vitesse des ondes de
cisaillement rend mieux compte des variations de la rigidité que celles des ondes de
compression.
Le tableau V donne un ordre de grandeur de la gamme des vitesses des principales
formations géologiques. On remarquera, pour les formations sans cohésion ou à
cohésion faible, la différence importante existant entre les vitesses sismiques sous
nappe et hors nappe.
La capacité de la sismique réfraction à détecter les limites entre formations dépend des
contrastes de vitesses sismiques. L'observation des valeurs du tableau V fait apparaître
que la localisation de certaines limites est très délicate, quelquefois impossible. Citons
en particulier le cas d'alluvions propres sous nappe surmontant un calcaire fracturé, ces
deux formations ayant des vitesses sismiques très proches de l'ordre de 2 000 m/s.
TABLEAU V
VITESSES SISMIQUES DES PRINCIPALES FORMATIONS GÉOLOGIQUES
51
SISMIQUE RÉFRACTION
À l'inverse, dans une même formation sans cohésion (sable, graves propres), le niveau
hydrostatique peut être localisé en raison du contraste de vitesses de part et d'autre de
ce niveau (700 contre1900 m/s).
Sur les tracés linéaires (autoroutes, lignes ferroviaires), les déblais sont étudiés par
sismique réfraction, et les moyens mis en œuvre pour les terrassements peuvent être
prévus par la connaissance des vitesses sismiques (Fig. 36). Cette dernière application
est d'autant plus performante que les géotechniciens ont pu étalonner localement ces
vitesses à l'expérience de chantiers en vraie grandeur.
FIGURE 36
TABLE CATERPILLAR POUR TRACTEUR D 9G (390 CV) AVEC DÉFONCEUSE 9B UNE DENT.
TIRÉE DE L’OUVRAGE : RECONNAISSANCE GÉOLOGIQUE ET GÉOTECHNIQUE DES TRACÉS DE ROUTES
ET AUTOROUTES ÉDITÉ PAR LE LABORATOIRE CENTRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES EN 1982.
52
CHAPITRE 3
même type dans des sites comparables. Sans aucun forage d'étalonnage, mais avec
des réfracteurs sismiques bien caractérisés et une géologie générale simple et bien
connue, l'interprétation géologique consiste en une détermination correcte des
profondeurs dont la précision est en général assez bonne.
3.7. RECOMMANDATIONS
L'interprétation géologique est très souvent délicate, car elle doit être faite par un
géologue bien au fait du degré de liberté que lui offrent les résultats de l'interprétation
sismique. La correspondance entre les faciès géologiques et les horizons sismiques
n'est pas toujours évidente.
Il est fortement conseillé de caler l'interprétation finale à l'aide de sondages mécaniques
d'étalonnage qui seront judicieusement positionnés sur la base des résultats des
premières coupes sismiques interprétées.
Les corrélations entre horizons sismiques et faciès géologiques seront effectuées sur la
base des résultats de ces sondages.
Nous recommandons aux donneurs d'ordre de prévoir le plus souvent possible
un budget de réinterprétation des coupes sismiques, afin de laisser au géo-
physicien la possibilité de recaler son interprétation sur la base de toutes les
informations complémentaires que peut lui apporter la campagne de sondages.
53
Chapitre 4
Applications - Cas concrets
XXXXXXX
55
SISMIQUE RÉFRACTION
Chapitre 4.
Applications - Cas concrets
XXXXXXXX
4.1.EXEMPLE D'INTERPRÉTATION
PAR LA MÉTHODE DU « PLUS-MINUS »
Ce paragraphe permet de se familiariser avec l'interprétation « Plus-Minus » sur un
dispositif sismique 24 traces, 5 tirs.
Le tableau VI donne l'ensemble des temps de premières arrivées enregistrés.
TABLEAU VI
VALEUR DES TEMPS DE PREMIÈRE ARRIVÉE
56
CHAPITRE 4
Les valeurs portées en caractères gras dans les deux dernières colonnes permettent de
construire les deux courbes de « Plus » et de « Minus ».
L'avant dernière colonne correspond au temps duquel il faudra retrancher TOP/2 pour
obtenir le Plus/2 qui correspond au délai calculé au droit de chaque capteur.
La dernière colonne permet de reconstituer la courbe du « Minus » à partir de
(TOX - TPX)/2. On rappellera que la vitesse de fond s'obtient soit directement en reportant
la demi-différence (TOX -TPX)/2, soit en multipliant par deux la vitesse obtenue par la
simple différence TOX -TPX.
Les dromochroniques correspondant à ce dispositif sont représentées sur la figure 37.
La figure 38 présente le résultat de l'interprétation de ces dromochroniques par la
méthode du « Plus-Minus ».
Les deux courbes permettant le calcul du délai (Plus/2) sont en rouge, et la courbe
donnant les vitesses de fond (Minus) est portée en orange.
Temps (ms)
160
120
FIGURE 37
80
DOMOCHRONIQUES ASSOCIÉES AUX VALEURS
DE POINTÉS DU TABLEAU VI.
40
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
A C B
Temps (ms)
200
TPA
3100 m/s
TOB FIGURE 38
120 EXEMPLE D’INTERPRÉTATION PAR LA MÉTHODE
TBA TAB DU « PLUS-MINUS ».
D1 D24
80 D12-13
40
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23
A C B
57
SISMIQUE RÉFRACTION
FIGURE 39
COUPE INTERPRÉTATIVE.
400 12 13
150 1500
1 4200
2100
3100
100 ?
58
CHAPITRE 4
FIGURE 40
LAC DU VIVIERS - PLAN DE PRINCIPE.
Lac
1
12
4
6 9 Projet de tunnel
Substratum rocheux
Tourbe
Programme
Six dispositifs de 120 m, vingt-quatre traces ont été réalisés (cf. plan de position des
profils, Fig. 41).
Quatre tirs ont été effectués pour chaque dispositif : deux en bout et deux en offset à
des distances assez courtes compte tenu de la topographie du site.
Le tir au centre n'a pas été effectué afin de préserver la faune et la flore du lac.
Les flûtes sismiques étaient posées directement sur le fond du lac afin :
¾ d'améliorer le rapport signal/bruit,
¾ d'éviter l'imprécision que pourrait engendrer des vases ayant des vitesses proches
voire inférieures à celle de l’eau (1500m/s).
59
SISMIQUE RÉFRACTION
FIGURE 41
LAC DU VIVIERS - PLAN DE POSITION DES PROFILS.
Matériel
¾ Hydrophones MP 24 Mark Products, 10 Hz.
¾ Enregistreur Geometrics Strataview.
¾ Source non destructive de type chute de poids Delmag pour les tirs offset et en bout
effectués à terre.
Interprétation
L'interprétation s'est faite par la méthode du « Plus - Minus ».
La valeur du délai ou « Plus/2 » a été calculée au droit de chaque capteur.
La carte des délais ainsi obtenue est représentée sur la figure 42.
FIGURE 42
LAC DU VIVIERS - CARTE DES DÉLAIS.
60
CHAPITRE 4
Cette carte met en évidence un surcreusement du toit du substratum dont l'axe est
matérialisé par la figuration en grisé des délais supérieurs à 40 millisecondes.
On remarquera que ce sillon, qui semble au premier abord suivre l'axe du lac, effectue
en fait un « S » en évitant les deux extrémités de la retenue.
Le passage des valeurs de délais aux profondeurs nécessitait de connaître la vitesse
moyenne de déplacement des ondes sismiques dans la tourbe constituant l'horizon
intermédiaire entre le toit du substratum rocheux et le fond du lac.
Cette vitesse a été obtenue grâce à la corrélation entre la carte des délais et les
résultats de quatre pénétromètres effectués dans la retenue.
Alors que l'on pouvait raisonnablement s'attendre à une valeur au moins égale à celle
correspondant à la vitesse de déplacement d'une onde sismique dans l'eau (1 500 m/s),
la corrélation nous a systématiquement donné une valeur beaucoup plus faible égale à
500 mètres par seconde.
À titre d'exemple le pénétromètre TIP3 qui a trouvé le toit du rocher à 20 m, est implanté
à proximité de la courbe d'isovaleur de délais de 40 millisecondes.
Cette faible vitesse a finalement pu s'expliquer par la teneur en gaz de décomposition
de la tourbe qui est un matériau fortement organique.
Une étude réalisée par Bonnet et Meyer en 1988 a d'ailleurs montré que les vitesses de
déplacement des ondes longitudinales sont très sensibles à la teneur en gaz des sols.
Une estimation théorique à partir du modèle de Biot montre qu'il suffit d'une très faible
teneur en gaz pour faire chuter la vitesse des ondes sismiques dans un milieu sous
nappe à 350 mètres par seconde.
L'ensemble des coupes interprétatives a donc été élaboré à partir de cette vitesse de
500 m/s.
La figure 43 présente les coupes des profils 5 et 6.
On notera la présence du surcreusement mis en évidence sous le centre du profil 6.
La profondeur donnée est une profondeur minimale compte tenu des limites de la
sismique qui suit les lois de l'optique.
Cette limitation est illustrée par la figure 44, où la zone « d'ombre » est fixée par la
distance minimale entre les capteurs et le rocher présent latéralement.
Pour des profondeurs supérieures à celles définies par l'arc de cercle, l'arrivée première
arrivera directement par la tourbe.
Conclusions
Cette étude par sismique réfraction a permis de mettre en évidence un surcreusement
du toit du substratum situé sous l'emprise du lac du Viviers.
L'axe de ce surcreusement a pu être suivi précisément grâce à l'établissement de la
carte des délais (calcul du « Plus »).
Le calcul du « Minus » a permis d'identifier un substratum caractérisé par des vitesses
évoluant entre 3 400 et 4 000 m/s. Cette fourchette de valeur est probablement liée à
l'anisotropie du massif donnant des vitesses de 3 400 m/s suivant l'axe Est Ouest et
4 000 m/s suivant l'axe Nord Sud.
On notera que la réalisation des pénétromètres d'étalonnage a permis d'éviter une
grosse erreur d'interprétation lors de l'établissement de la coupe interprétative en
vitesses et profondeurs, cela en permettant d'affecter à la tourbe des vitesses
particulièrement faibles de 500 mètres par seconde.
61
SISMIQUE RÉFRACTION
Profil 5
P6
Est Ouest
(10) (15) (22) (26) (28) (34) (30) (26) (27) (15) (12)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
0 Fond du lac
Tourbe
10 500 m/s
20 Substratum
FIGURE 43
LAC DU VIVIERS - 30 3400 m/s
COUPES INTERPRÉTATIVES. (10) : Délai (m/s)
40
Profondeur (m) 1 : Numéro d'hydrophone
Profil 6
P5
Nord Sud
(10) (14) (19) (26) (41) (36) (17) (17) (17)
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
10 Tourbe
500 m/s
20
Substratum 4000 m/s
30
40 Profondeur minimale
Profondeur (m)
Zone d'ombre
62
CHAPITRE 4
FIGURE 45
TUNNEL DE TENDE -
PLAN DE POSITION DU PROFIL TDS4.
63
SISMIQUE RÉFRACTION
Matériel
Géophones SM4 10 Hz Sensor.
Enregistreur Geometrics Strataview.
Source : explosif.
Interprétation
La figure 46 présente le résultat de l'interprétation de TDS4 par la méthode du « Plus-
Minus ».
La courbe donnant la valeur du délai (Plus/2) est en rouge, et la courbe donnant les
vitesses de fond est en orange (Minus).
FIGURE 46
TUNNEL DE TENDE - INTERPRÉTATION PAR LA MÉTHODE DU « PLUS-MINUS ».
Temps (ms)
240
0
420
0
200 420
00
32
4500
160
0
360
0 > 600
Tir offset 1
120
D22
D41
80
40
Tir offset 41
0
1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35 37 39 41
On notera que la courbe du Plus met en évidence des valeurs de délais très élevées
dans la partie centrale du profil, avec plus de 30 ms entre les capteurs 15 et 30. Ces
surdélais sont liés à la présence d'un plongement important du substratum.
Ce plongement s'accompagne d'une surépaisseur de terrains présentant des vitesses
intermédiaires de 2 000 à 2 400 mètres par seconde.
La courbe de Minus est quant à elle très chahutée et met en évidence des vitesses de
fond qui semblent évoluer très rapidement dans une fourchette allant de 3 200 à
6 000 mètres par seconde.
64
CHAPITRE 4
On notera en particulier :
¾ La présence entre les capteurs 7 et 15 d'une vitesse anormalement élevée de
6 000 m/s vraisemblablement liée, comme cela est décrit en annexe 4 à une forme en
dos d'âne du substratum.
¾ La présence d'une vitesse de fond élevée de 4 500 m/s entre les capteurs 15 et 21.
¾ La présence d'une vitesse de fond plus faible de 3 200 m/s entre les capteurs 21 et
29, correspondant d'ailleurs au secteur où la courbe de délai présente des valeurs de
plus de 30 millisecondes.
¾ La présence en fin de profil de vitesses plus élevées de 4 200 m/s correspondant au
secteur où la courbe de délai remonte très rapidement pour revenir à des valeurs
évoluant entre 10 et 15 millisecondes.
Quatre sondages carottés ont été implantés sur la base de la courbe du Plus afin
d'identifier les causes de la présence d'importants délais dans la partie centrale du
dispositif, et de caractériser les changements de vitesses de fond.
La coupe interprétative du dispositif obtenue après corrélation avec les quatre
sondages est présentée sur la figure 47.
FIGURE 47
TUNNEL DE TENDE : COUPE INTERPRÉTATIVE.
40
Altitude
1320 750
00
25
35 4200
SC 1
1280 30
25 00
-10
SC 2 500 Calcschistes
20 900 Argile
0-1
1240 SC 3 140 4200
15
2000-2400
10 0
-160
1200 5 SC 4 1500 Argile
1 compacte
3000-3200 ?
-2300
2100 3500-40
00
1160 3600 4500-5000 ?
Gypse 4500
Gypse
?
0 10 20 30 40
On notera que les sondages ont confirmé la présence d'un plongement rapide du
substratum sous le centre du dispositif.
La géométrie de ce surcreusement est impossible à déterminer avec précision compte
tenu des limites des lois de l'optique ; on se retrouve en effet avec une zone
« d'ombre » située sous les capteurs 20 à 30, correspondant à la distance pendant
laquelle les vitesses de fond sont faibles et égales à 3 200 m/s. Compte tenu des
résultats de SC2 qui n'a rencontré que de l'argile ocre avec alternance de dolomie et
65
SISMIQUE RÉFRACTION
cargneule, et cela jusqu'à 80 m de profondeur, il est fort probable que ces vitesses de
3 000-3 200 m/s ne correspondent en fait qu'aux argiles ocres avec blocs s'étant
fortement compactées, compte tenu des fortes épaisseurs de recouvrement.
Le substratum à 4 500-5 000 m/s présent sous les capteurs 4 à 20 a été identifié par
SC3 et SC4 comme étant du gypse et anhydrite blanc-gris. On notera que le toit de ce
gypse s'approfondit à l'inverse de la topo qui elle remonte rapidement.
Cette « remontée » des gypses explique les vitesses de fond anormalement élevées de
6 000 m/s observées sous les capteurs 7 à 15 (forme en dos d'âne).
Les résultats des mesures microsismiques réalisées dans SC4 nous ont permis de
préciser l'évolution des vitesses dans la frange altérée et fracturée de ce substratum
gypseux avec des vitesses de 3 500-4 000 m/s entre 13 et 14 m, évoluant ensuite entre
500 m/s entre 14 et 19 m.
Les résultats du cross-hole réalisé à partir de SC3 sont en parfaite corrélation avec la
coupe sismique initiale, avec du 650 m/s à 3m, du 1 000 m/s à 6 m, du 1 300-1 400 m/s
à 9 et 12 m, du 1 600-1 700 m/s à 15 et 18 m, et des valeurs évoluant entre 1 700 et
2 300 m/s entre 20 et 30 m soit au niveau de la sur-épaisseur de terrains à 2 000-
2 400 m/s mise en évidence par la réfraction.
Le substratum présentant des vitesses de 4 200 m/s en fin de profil a pu être identifié
par le sondage SC1 comme étant des calcschistes rubanés et très plissés.
Conclusions
Cette étude aura permis :
¾ d'identifier un important surcreusement du substratum situé juste au niveau du
secteur où était projeté la réalisation de la tête d'entrée Sud du nouveau tunnel,
¾ d'identifier la présence d'un important môle d'anhydrite qui avait d'ailleurs déjà été
rencontré lors de la réalisation du tunnel actuel.
66
CONCLUSIONS
XXXXXXX
67
SISMIQUE RÉFRACTION
BIBLIOGRAPHIE
XXXXXXX
HAGEDOORN G.J., The Plus-Minus method of interpreting seismic refraction sections, Geophysical
Prospecting, 7, pp. 158-182, 1959.
CAGNIARD L., Reflection and refraction of Progressive Seismic Waves, Mc Graw-Hill N.Y., 1962.
GREEN R., The hidden layer problem, Geophysical prospecting, 10, pp. 166-70, 1962.
Caterpillar Tractor Co, Handbook of ripping- a guide of greater profit, 1972.
PERALDI R. et CLEMENT A., Digital processing of refraction data - study of first arrival, Geophysical
Prospecting, 20, pp. 529-48, 1972.
GREEN R., The seismic refraction method - a review, Geoexploration, 12, pp. 259-84, 1974.
MEYER R., The continuous seismic refraction method, Bull. Assoc. Eng. Geol.,15, pp. 37-49,
1978.
MC QUILLIN, BACON M., BARCLAY W., An introduction to seismic interpretation, Gulf Publishing
Company, Houston, 1979.
VIJAYA RAGHAVA M.S. et NANDA KUMAR G. , The blind zone problem in multiple refraction-layer
overburden situations, Geophysical Prospecting, 27, pp. 474-9, 1979.
PALMER D., The generalized reciprocal method of seismic refraction interpretation, K.B.S. Burke
edition, SEG Tulsa, 1980.
CHAPEL P., Géophysique Appliquée, Dictionnaire et Plan d'Étude, Masson, 1980.
Reconnaissance géologique et géotechnique des tracés de routes et autoroutes, ouvrage publié
par le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, 1982.
SCHMÖLLER R., Some aspects of handling velocity inversion and hidden layer problems in seismic
refraction work, Geophysical Prospecting, 30, pp. 735-51, 1982.
SJÖGREN Bengt, Shallow Refraction Seismics, Chapman and Hall, 1984.
FARREL R., EUWEMA R.N., Refraction Statics, Proceedings of IEEE, 72, 10, pp. 1316-1329, 1984.
PARASNIS D.S., Principles of Applied Geophysics, Fourth Edition, Chapman and Hall, 1986.
PALMER D., Refraction seismics, Geophysical Press, 13, 1986.
LAVERGNE M., Méthodes sismiques, Editions Technip et Institut Français du Pétrole, 1986.
TELFORD W.M., GELDART L.P., SHERIFF R.E., Applied Geophysics, Second Edition, Cambridge
University Press, 1990.
CLAY C.S., Elementary exploration seismology, Prentice-Hall, Englewood Cliffs, N.J., 1990.
LANDA E., KEYDAR S., KRAVTSOV A., Determination of a shallow velocity-depth model from seismic
refraction data by coherency inversion, Geophysical Prospecting, 43, pp. 77-191, 1995.
RÜHL T., Determination of shallow refractor properties by 3D-CMP refraction seismic techniques,
First Break, 13, 2, pp. 69-77, 1995.
MARI J.L., ARENS G., CHAPELLIER D., GAUDIANI P., Géophysique de Gisement et de Génie Civil,
Éditions Technip, 1998.
68
Annexes
XXXXXXX
69
ANNEXE 1
ANNEXE 1
BLOC SISMIQUE
Introduction
Cette annexe a pour objectif de faire connaître les possibilités du procédé d'étude par bloc
sismique appelé SISMOBLOC-CPGF ® développé par la Compagnie de Prospection
Géophysique Française dans les années 1970.
L'objectif était d'obtenir au moindre coût le maximum d'informations sur une zone à étudier, cela
en exploitant les possibilités de la sismique réfraction sur la base d'une prospection
tridimensionnelle.
Cette méthode est une généralisation de la méthode des tirs en éventail avec multiplication des
tirs hors du champ des capteurs et interprétation automatique des résultats. Il est
particulièrement recommandé de l'utiliser lorsque plusieurs dispositifs conventionnels proches
les uns des autres sont implantés sur des sites où le rendement des tirs en ligne s'avère
aléatoire. En particulier, dans les pays chauds à forte altération latéritique sablo-argileuse, les
tirs « offset » d'un dispositif de 120 ou 240 m nécessitent dans une telle formation des charges
de l'ordre de 10 à 20 kg de dynamite, quelquefois plus. En revanche, le rocher affleurant dans
les fonds des cours d'eau, on choisit d'y effectuer des tirs partout ou cela est possible avec un
rendement excellent moyennant des charges très faibles de 100 ou 200 g d'explosifs. Ces tirs
n'étant pas dans l'alignement des capteurs, on met en œuvre les interprétations automatiques
du SISMOBLOC-CPGF ®, ou une interprétation basée sur les mêmes principes.
Mise en œuvre
La mise en œuvre consiste à implanter plusieurs capteurs régulièrement (ou irrégulièrement)
espacés suivant deux directions perpendiculaires, et à réaliser deux tirs O et P situés nettement
à l'extérieur de la zone d'implantation des capteurs et qui jouent un rôle comparable à celui des
tirs « offset » des dispositifs conventionnels .
Les interprétations du SISMOBLOC sont considérablement valorisées par l'exécution de
quelques tirs à l'intérieur de la surface à reconnaître.
Les données suivantes doivent être acquises (Fig. 48) :
¾ Coordonnées des points de tirs (x0,y0,z0) (xp, yp, zp).
¾ Coordonnées de tous les capteurs (xi,yi,zi).
¾ Temps de parcours entre les points de tir O et P.
¾ Délais en O et en P.
¾ Temps de première arrivée aux capteurs à partir du tir O.
¾ Temps de première arrivée aux capteurs à partir du tir P.
Les délais en O et P sont très peu différents des temps de remontée de l'onde sismique du
substratum aux points O et P.
>
71
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 1
y
ω
Ay
Interprétation
L'objectif de cette annexe n'étant pas de détailler le processus d'interprétation par ailleurs
breveté, nous en traçons ici les grandes lignes.
Le rayon sismique allant du point de tir O (ou P) à un capteur M du bloc suit un chemin obtenu
de la manière suivante (Fig. 49) :
a - on trace une perpendiculaire des points O (ou P) à la surface du substratum, ω (ou π) étant le
pied de cette normale,
b - on fait la même chose à partir du point M, μ étant le pied de cette normale.
Dans une première approximation, on suppose que le chemin sismique entre le point de tir O
(ou P) et le capteur M est le chemin OωμM (ou PπμM).
L'exploitation des temps d'arrivée par un procédé d'interprétation dérivé de la méthode du
« Plus-Minus » permet de calculer :
¾ la répartition des vitesses de fond,
¾ la valeur du délai au droit de chaque capteur,
¾ les vitesses de surface,
¾ la cote du substratum.
FIGURE 49
SCHÉMA DE PRINCIPE « SISMOBLOC - CPGF ».
N M
W
O
W P1
O1 P
ν O2 P2 W
μ
ω
S S
S
π
>
72
ANNEXE 1
ANNEXE 1
Les données connues étant introduites et plusieurs hypothèses de vitesses intermédiaires étant
données par l'utilisateur, le processus d'interprétation pourrait se résumer par les points
suivants :
1 - Un premier calcul de la vitesse de fond est effectué en supposant que les distances entre les
pieds de normale sont équivalentes aux distances entre les points du bloc situés en surface (i.e.
ωμ = OM).
2 - À partir de cette estimation, il est possible de calculer les délais en tout point du bloc.
3 - La corrélation du résiduel sur la topographie avec le résiduel sur les délais permet d'en
déduire une vitesse de surface.
4 - On examine ensuite une à une les hypothèses de l'utilisateur sur les vitesses intermédiaires.
5 - À chaque hypothèse de vitesse intermédiaire correspond un schéma du substratum (carte du
toit du substratum), obtenu par le calcul des longueurs des normales à ce substratum.
6 - Il est alors possible, à partir de cette carte et des diverses hypothèses de vitesses
intermédiaires de lancer une inversion dont le processus itératif se fait sur le cycle : calcul des
vitesses de fond - calcul des délais - calcul des vitesses de surface - calcul de la cote du
substratum.
Résultats
L'exploitation du SISMOBLOC-CPGF permet donc d'obtenir les cartes suivantes :
¾ Cartes des vitesses de fond, des vitesses de surface et des vitesses intermédiaires.
¾ Cartes des épaisseurs correspondantes.
¾ Carte des délais.
¾ Carte du toit du substratum.
73
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 2
MESURES IN SITU
DES PARAMÈTRES DYNAMIQUES DU SOL
Le principe de base de la théorie de l'élasticité infère que dans un solide homogène et isotrope
les déformations sont proportionnelles aux déplacements lorsque ceux-ci tendent vers zéro. En
sismique, les contraintes et les déformations sont très faibles, et les modules que l’on détermine
par cette méthode sont assimilables aux modules élastiques. En cela ils sont très différents des
modules statiques issus d'essais de laboratoire en mécanique des roches.
Les contraintes de cisaillement se propagent à une vitesse dite vitesse des ondes de
cisaillement Vs (ou vitesse transversale), les contraintes de compression se transmettent à une
vitesse dite vitesse des ondes de compression Vp (ou vitesse longitudinale).
La connaissance de la vitesse de déplacement de ces deux types d'ondes permet de calculer les
modules dynamiques des sols par les formules suivantes :
Coefficient de Poisson : ν = (VP2 - 2VS2)/2.(VP2 - VS2)
Module d'Young : E = 2ρ. VS2.(1 + ν)
Module de cisaillement : G = ρ. VS2
où ρ est la masse volumique.
Il importe pour déterminer ces modules de créer ces deux types d'ondes par application de
contraintes qui privilégient l'un ou l'autre type d'onde, ce qui confère une importance
fondamentale à la nature de la source de l'ébranlement.
Avant d'aborder la mise en œuvre, rappelons qu'à toute surface de discontinuité, une onde
propre (purement longitudinale, ou purement transversale) se réfracte en créant une onde
longitudinale et une onde transversale qui se propagent ensuite suivant leur propre mode.
Cette propriété implique que les essais doivent être réalisés sur des bases très courtes, au sein
d'un solide supposé alors homogène et isotrope, ce qui permet par ailleurs de privilégier le mode
de création de l'ébranlement au détriment de l'énergie transmise.
Mise en œuvre
On distingue deux types d'essais : les essais de surface et les mesures entre deux forages.
>
74
ANNEXE 2
ANNEXE 2
b - Certaines nouvelles méthodes basées sur l’analyse de la courbe de dispersion des ondes de
surface permettent de remonter aux propriétés mécaniques du sol. Elles sont très spécialisées
et nécessitent des développements théoriques très longs qui sortent du cadre de cette brochure.
Il importait de les signaler.
75
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 2
Le module d'Young n'est que très peu influencé par Vp, ce qui explique qu'une formation
superficielle sous nappe a un module d'Young très peu différent de sa valeur hors nappe, alors
que la vitesse Vp varie considérablement. Par exemple, on peut calculer qu'un remblai rocheux
ayant hors nappe une vitesse sismique longitudinale de 800 m/s, verra, sous nappe, cette même
vitesse se situer vers 2000 m/s. La vitesse de cisaillement et le module de cisaillement ne seront
pas modifiés et le module d'Young ne passera que de 800 à 900 MPa.
Les modules obtenus par mesures sismiques sont appelés modules dynamiques par opposition
aux modules dit statiques, calculés à partir des courbes effort-déformation obtenues soit en
laboratoire, soit in situ au vérin. Le module statique est toujours inférieur au module dynamique
et le rapport Ed/Es varie beaucoup. Cela est lié aux vitesses de déformation mises en jeu lors
des essais sismiques qui sont de l'ordre du cm/s ou du mm/s, ce qui correspond à des
déplacements de l'ordre du micron. Il s'agit donc de déformations extraordinairement faibles et
non comparables à celles qu'on fait subir au terrain lors d'essais statiques. Les valeurs des
modules dynamiques et statiques peuvent différer assez considérablement jusqu'à se situer
dans un rapport de 10.
76
ANNEXE 3
ANNEXE 3
LA SISMIQUE AQUATIQUE
Cette annexe a pour objectif de rappeler les particularités de la sismique réfraction mise en
œuvre en milieu fluvial ou marin.
A. Matériel
Seule la partie immergée du matériel diffère du matériel utilisé en zone terrestre.
Les deux principales sources utilisées sont le Sparker (étinceleur) et le canon à air, l'explosif étant
de plus en plus rarement autorisé compte tenu des dégâts qu'il peut occasionner à la faune marine.
Sparker
Cette source fonctionne sur le principe de la création d'une ou plusieurs bulles d'air à partir d'une
décharge électrique effectuée entre deux électrodes (phénomène de vaporisation de l'eau). La
puissance et la fréquence du signal émis vont dépendre du nombre et de la taille des brins
utilisés, et de l'intensité de la décharge électrique.
Canon à air
Cette source fonctionne sur le principe de l'expulsion à très grande vitesse d'un volume d'air
comprimé. La puissance et la fréquence du signal émis vont dépendre du volume de la chambre
(20 à 100 cubic inch) et de la pression de fonctionnement (40 à 140 bars) (Fig. 50 et 51).
FIGURE 50 FIGURE 51
CANON À AIR (PHOTO FUGRO FRANCE). SOURCE SPARKER 100 JOULES
(PHOTO FUGRO FRANCE).
>
77
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 3
Les capteurs utilisés sont des hydrophones fonctionnant à partir d'un capteur de pression.
On conseillera pour les applications de sismique réfraction où le dispositif est le plus souvent
posé, voire traîné sur le fond, d'utiliser des hydrophones avec transformateur intégré
entièrement moulé.
On évitera, pour des raisons de fragilité, d'utiliser des hydrophones nécessitant l'utilisation de
préamplificateurs avec alimentation en +/- 15 V intégrés dans une flûte à bain d'huile.
Comme pour la terrestre, on conseillera pour des profils de 120 à 240 m de long, d'utiliser des
hydrophones dont la fréquence propre sera comprise entre 8 et 14 Hz.
B. Mise en oeuvre
La sismique réfraction en milieu aquatique peut se mettre en œuvre de manière statique :
méthode de la « flûte coulée », ou de manière dynamique : méthode de la « flûte traînée ».
Flûte coulée
Les mesures en flûte coulée sont l'équivalent en marine des dispositifs sismique réfraction 5 tirs
classiquement utilisés à terre, et faisant appel à la méthode d'interprétation du Plus-Minus.
Le principe de mise en œuvre est similaire à la sismique réfraction terrestre, il consiste a poser
sur le fond une flûte d'hydrophones à l'aide de lests (corps morts), et à effectuer 2 tirs en bout,
1 tir au centre, et 2 en offset de part et d'autre du dispositif.
Flûte traînée
Dans le cas d'études effectuées sur des linéaires de plusieurs kilomètres, il peut être intéressant
de mettre en œuvre un système où l'ensemble source et capteurs sont directement traînés sur le
fond.
La source est généralement montée sur un traîneau à l'arrière duquel est attachée la flûte
d'hydrophones.
Ce système autorise une grande précision dans la définition de l'offset source récepteur, ainsi
que dans la définition de l'intertrace entre capteurs. Il permet aussi de s'assurer de l'alignement
du dispositif.
Cette méthode est par contre basée sur la réalisation d'un seul tir par dispositif, ce qui limite son
utilisation à des contextes dans lesquels l'objectif ne présente pas trop de variation de faciès
et/ou d'évolution rapide de la profondeur du toit du substratum.
Positionnement
Recommandation
>
78
ANNEXE 3
ANNEXE 3
On notera par exemple que la distance critique est de 55,7 m pour une épaisseur H1 de 5 m
dans le cas d'un contraste de vitesse de 100 m/s entre V1 et V2.
C. Interprétation
On conseillera vivement de demander systématiquement un calage par sondage mécanique ou
CPT avant validation des hypothèses d'interprétation.
En effet, un des risques d'erreurs rencontré en interprétation en milieu aquatique est lié au fait
que la première arrivée enregistrée sur les capteurs donnera toujours au minimum une vitesse
de 1 500 m/s correspondant à la vitesse de déplacement de l'onde sismique dans l'eau.
Toute présence d'un horizon présentant des vitesses inférieures à 1500 m/s sera fortement
masquée par l'arrivée de cette onde directe particulièrement énergétique et haute fréquence.
Dans certains cas exceptionnels, il est possible d'aller chercher derrière l'arrivée haute
fréquence correspondant à l'arrivée directe par l'eau, une arrivée basse fréquence plus tardive
correspondant à une vitesse inférieure.
Les exemples dans lesquels un géophysicien expérimenté a pu aller identifier ces arrivées
tardives sont assez rares, on pourra citer une publication de la CPGF sur une étude sismique
réfraction marine effectuée au Cap d'Agde en milieu côtier vaseux.
Des fonds marins présentant des vitesses inférieures à 1 500 m/s peuvent s'observer dans
certains cas particuliers quand les sédiments présentent une faible teneur en gaz. On sera donc
particulièrement prudent dans les zones de marnage, ainsi que dans les secteurs de sédiments
plus ou moins organiques risquant de présenter une teneur même faible en gaz de
décomposition.
L'exemple de reconnaissance en milieu lacustre présenté dans le chapitre IV de ce livre est une
très bonne illustration de ce risque.
>
79
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 3
D. Conditions d’utilisation
Contrairement à la sismique réflexion permettant une profondeur d'investigation de plusieurs
centaines de mètres, la sismique réfraction ne pourra que très difficilement dépasser les
cinquante premiers mètres, voire les cent premiers mètres dans des contextes géologiques bien
particuliers.
Elle peut par contre être mise en œuvre par très faible profondeur d'eau (quelques mètres), alors
que la sismique réflexion sera très fortement perturbée par la présence des réflexions multiples
entre le fond et la surface.
On privilégiera la sismique réfraction dans les projets où la caractérisation directe des vitesses
sismiques est un paramètre primordial pour le déroulement des travaux (dragage, ancrage
d'ouvrages d'art, etc.), sachant que la sismique réflexion monotrace sera bien adaptée aux
études structurales mais ne permettra pas de remonter aux vitesses.
Seule la réalisation d'une étude sismique réflexion multitrace permettra de remonter aux
vitesses, et cela après un traitement du signal assez poussé.
80
ANNEXE 4
ANNEXE 4
Lorsque le substratum est formé de plusieurs panneaux ayant des vitesses différentes, ces
diverses vitesses apparaissent sur la courbe « Minus », comme le montre la figure 52. Cette
propriété évidente du « Minus » découle directement de sa définition. Signalons encore que
dans ce cas la vitesse lue sur la courbe « Minus » est valable au cosinus de l'angle de pendage
près (valeur assimilable à 1 dans le cas général).
Sp Sq
Surface du sol
3000 m/s
5000 m/s
Sp Sq Distance
Lorsqu’apparaît sur la courbe « Minus » une anomalie franche on peut, en première analyse,
supposer qu'on est en présence d'un compartiment du substratum ayant une vitesse différente
de la vitesse moyenne qui apparaît par ailleurs. On verra dans le paragraphe suivant que
certaines formes d'un substratum homogène peuvent donner des « Minus » proches de ceux
donnés par un compartiment apparaissant dans un substratum plan. On reviendra sur ce point
pour montrer comment différencier au mieux ces deux phénomènes.
Les deux formes élémentaires qui doivent être étudiées sont celles dites du « fond de bateau »
et celle du « dos d'âne ».
Les deux exemples suivants expliquent le mécanisme d'apparition de vitesses différentes de la
vitesse vraie du substratum, au milieu de la structure (Fig. 53). Cependant, les formes
théoriques que nous indiquons ne sont pas rigoureusement exactes. Elles seront précisées et
explicitées au paragraphe 1.3. Cas général - Forme quelconque de cette annexe.
>
81
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 4
FIGURE 53
Fond de bateau
FORMES ÉLÉMENTAIRES.
Dos d’âne
Sp Sq
S'q
S'p
FIGURE 54 Temps
Substratum de vitesse homogène = Vfond
COURBE DU « MINUS »
DANS LE CAS D’UNE FORME
EN « FOND DE BATEAU ». Vfond
TS'p S'q
V < Vfond
Vfond
Sp Sq
Distance
82
ANNEXE 4
ANNEXE 4
Sp Sq
S'p S'q
FIGURE 55
COURBE DE « MINUS »
Temps
DANS LE CAS D’UNE FORME DU
SUBSTRATUM EN « DOS D’ÂNE ».
Vfond
TS'p S'q
V > Vfond
Vfond
Sp Sq Distance
Le cas général peut être étudié sur une des formes élémentaires ci-dessus évoquées. Prenons
par exemple le thalweg du substratum.
La zone S'1- S'2 du fond se comporte par rapport à un fond plan (fond «1») comme un dos d'âne,
de même que la partie S'3- S'4 du substratum par rapport à un fond plan (fond « 3 »). Ces deux
anomalies entourent le thalweg du substratum en anomalie principale par rapport à un fond plan
(fond « 2 »). La traduction sur la courbe « Minus » apparaît alors comme indiqué sur le
graphique « temps-distance » : le thalweg est indiqué par une vitesse apparente faible entouré
par deux zones montrant des vitesses apparentes fortes (Fig. 56).
Dans le cas d'un bombement du substratum un raisonnement identique conduit à un résultat
symétrique comme le montre la figure 57.
>
83
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 4
S1 S2 S3 S4
S'4
S'1
S'3
S'2 (3)
(1)
(2)
Temps
V > Vfond
Vfond
S1 S2 S3 S4 Distance
S1 S2 S3 S4
S'2 S'3
FIGURE 57
CAS GÉNÉRAL - BOMBEMENT Temps
DU SUBSTRATUM.
Vfond
TS'3 S'4
V < Vfond
Vfond
S1 S2 S3 S4 Distance
>
84
ANNEXE 4
ANNEXE 4
La fonction « Minus » est le temps de trajet de l'onde sismique sur le réfracteur de fond. C'est ce
principe qui doit guider toute interprétation des formes de la courbe « Minus ».
Une interprétation quantitative des formes de cette courbe nous semble devoir se limiter à une
détermination de la vitesse moyenne du substratum considéré ou à la détermination des
vitesses de divers compartiments du substratum. Toutes les interprétations, tentant à partir du
« Minus » de déterminer des profondeurs, procèdent d'une opération de l'ordre de l'intégration.
Les variations de la fonction « Minus » sont en effet comparables à des « infiniment petits », à
partir desquels on demanderait de fournir des variations de profondeur pouvant être du même
ordre de grandeur que celui de la profondeur du substratum. Une telle opération effectuée à
partir de données expérimentales, donc relativement imprécises, serait très discutable.
L'attitude la plus constructive nous semble devoir être la suivante :
a - Lorsque des points de tir se situent au droit de l'anomalie « Minus », le calcul des profondeurs
permet d'interpréter quantitativement l'anomalie du « Minus ». Cela n'est cependant possible
que lorsque la forme correspondante est relativement étendue par rapport à la maille des points
de tir. On est alors en présence d'informations qui se recoupent en précisant la structure.
b - L'anomalie du minus ne se situe pas au droit d'un point de tir :
¾ Une anomalie de vitesse faible peut correspondre à un compartiment du substratum ayant
effectivement une vitesse plus faible que la moyenne, les épontes de ce compartiment
correspondant sensiblement aux limites de l'anomalie.
Une telle anomalie peut également correspondre à une dépression du substratum. Dans ce
dernier cas, à chacune des frontières du tronçon de vitesse faible du « Minus », apparaît en
général un petit secteur présentant une vitesse anormalement forte comme cela est indiqué au
paragraphe 1.3. Cas général - Forme quelconque (anomalies par rapport aux fonds théoriques
« 1 » et « 3 »).
¾ Une anomalie de vitesse forte est souvent plus facile à interpréter pour la raison suivante : s'il
s'agit d'une forme en « dos d’âne » du substratum, il arrive que la vitesse apparente lue sur la
courbe « Minus » soit supérieure aux vitesses sismiques qu'on peut raisonnablement attendre
dans la nature, ces dernières ne dépassant pratiquement jamais 6 000 m/s. Une vitesse
excessive est donc la preuve de l'existence d'une forme. Il peut se faire aussi qu'une anomalie
de forte vitesse reste dans la gamme des vitesses de fond possible pour le faciès géologique
concerné. Dans ce cas on peut faire le même type d'observation que pour la cas précédent,
c'est-à-dire chercher, aux limites de l'anomalie de vitesse forte, un secteur de vitesse
anormalement faible qui indiquerait alors une forme en dos d'âne.
2. COUCHES CACHÉES
85
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 4
FIGURE 58
COUCHE CACHÉE AYANT UNE VITESSE PLUS FAIBLE.
V1 = 500 m/s
V2 = 2000 m/s
V3 = 1500 m/s
V4 = 4000 m/s
V = 4000 m/s
V = 2000 m/s
V = 500 m/s
>
86
ANNEXE 4
ANNEXE 4
FIGURE 59
COUCHE CACHÉE AYANT UNE FAIBLE ÉPAISSEUR.
1/ V4
V1
A
2D (3)
V2 1/ V3
1/ V2
2D (2)
V3
1/ V1
V4
La courbe temps-distance est très explicite : on voit bien que le déplacement de la droite
t3 = 2D2 + X/V3, au-dessus du point A correspond à une diminution de la différence D3-D2,
quantité qui est, en première approximation, proportionnelle à e3.
L'épaisseur critique de e3 pour laquelle cette épaisseur est maximale tout en restant non visible
sur la branche de dromochronique, est celle qui correspond à la position de la droite V3 passant
par le point A.
L'expression exacte de la valeur critique e3C de e3 est, pour le schéma considéré à quatre
couches, la suivante :
V2 (V4 − V3 ) e e V3
e3c = [(D 2 − D1 ) + D 2 − 1 cosi1,4 − 2 cosi2,4].
V4 (V3 − V2 ) V1 V2 cosi3,4
>
87
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 4
V2 V3
Xc 2 = (2D 2 − 2D1 ).
V3 − V2
Pour fixer un ordre de grandeur, affectons à ce schéma à quatre couches les valeurs
numériques suivantes :
e1 = 2,9 m V1 = 500 m/s,
e2 = 10,9 m V2 = 1000 m/s,
avec V3 = 2000 m/s et V4 = 4000 m/s.
On obtient e3c = 8,7 m.
Cette épaisseur de 8,7 m est l'épaisseur critique de la troisième couche : si e3 est inférieure à
8,70 m, le segment représentatif de la couche V3 n'apparaît pas sur la dromochronique.
L'interprétation effectuée sans prendre en compte cette couche introduit alors deux types
d'erreurs lors de l'interprétation classique :
¾ on prend en compte un faux schéma à trois couches : 500, 1000, 4 000 m/s, la couche à
2 000 m/s étant occultée.
¾ en plus de cette erreur stratigraphique, le fait de ne pas prendre en considération cette
couche V3 dans le calcul des profondeurs conduit à minorer la profondeur du toit du substratum.
Dans le cas présent, si on ne tient pas compte de e3 et si son épaisseur est égale à sa valeur
critique de 8,70 m, l'erreur théorique sur la position du toit de V4 est de l'ordre de 2 mètres.
Les difficultés rencontrées dans l'identification des vitesses cachées peuvent être contournées
en tentant de relier le délai sismique avec une profondeur, et ce sur la base de forages
d'étalonnages. Par exemple dans les contrées équatoriales, sur les sites d'altération sablo-
argileuse du socle cristallin, on a observé que la profondeur du substratum (en m) s'obtenait en
multipliant le délai sismique (en ms) par un facteur voisin de 0,55, alors que les vitesses visibles
(280 m/s sur 5 800 m/s) impliqueraient un coefficient de l'ordre de 0,28, ce qui prouve que la loi
de vitesse avec la profondeur met en jeu des vitesses cachées caractérisant la couverture, plus
fortes que 280 m/s.
Note pratique
2.2.2. Généralisation
Toute vitesse intermédiaire qui n'apparaît pas sur une branche de dromochronique peut être
introduite avec son épaisseur maximale, en faisant passer la droite représentative de cette
vitesse au point A ou au-dessus du point A tel qu'il est défini sur la figure. On peut également
>
88
ANNEXE 4
ANNEXE 4
envisager de faire passer dans cette zone, en plus de V3, une autre droite V'3 telle que V'3 < V4
et V'3 > V2. Le degré de liberté n'est cependant pas total, et si toutes les vitesses intermédiaires
peuvent être introduites, elles ne peuvent pas l'être en les faisant passer toutes par un point tel
que A. (L'analyse de ce problème passe par celle du problème inverse qui consiste à introduire
entre les couches V2 et V4, toutes les vitesses intermédiaires comprises entre V2 et V4 suivant
une loi continue, et d'en calculer la réponse).
Sur l'ensemble de la dromochronique (Fig. 60) et en chaque point tel que A, peuvent être
introduites des vitesses intermédiaires, ainsi qu'il est indiqué sur le graphique ci-après.
Les couches visibles sur ce graphique ont, par exemple, des vitesses de 500, 1 000, 2 000 et
5 000 m/s.
On introduit sur cette branche de dromochronique les vitesses supplémentaires suivantes :
1 500 m/s entre les couches 1 000 et 2 000 m/s, avec une droite représentative passant par le
point A2, ainsi que les vitesses 3 000 et 4 000 m/s entre les couches 2 000 et 5 000 m/s avec des
droites représentatives passant toutes deux par le point A3.
5000 m/s
t
A3
/s
4000 m
m/s 2000 m/s
3000 A2
FIGURE 60
COUCHES CACHÉES -
s GÉNÉRALISATION.
0 m/
50 1000 m/s
1
A1
500 m/s
d
¾ Schéma à 7 couches : 500, 1 000, 1 500, 2 000, 3 000, 4 000, 5 000 m/s
Profondeurs du toit des couches :
1 000 m/s : 2,9 m,
1 500 m/s : 17,5 m,
2 000 m/s : 26,9 m,
3 000 m/s : 48,4 m,
4 000 m/s : 63,9 m,
5 000 m/s : 76,5 m.
Si, effectivement, ces couches à 1 500, 3 000 et 4 000 m/s existent avec leur épaisseur
maximale compatible avec les enregistrements, on fait, en n'en tenant pas compte, une erreur de
près de 17 m sur la profondeur du toit du substratum à 5 000 m/s, soit 28 %.
>
89
SISMIQUE RÉFRACTION
ANNEXE 4
FIGURE 61
COUCHES CACHÉES AVEC GRADIENT DE VITESSE.
On peut faire le calcul des épaisseurs des couches dont les vitesses sont continues par un
procédé automatique dont l'exposé va au-delà des objectifs de cet ouvrage.
Ce calcul des épaisseurs après introduction de ces couches supplémentaires V1,2 ,V2,3 et V3,4
avec leur épaisseur maximum compatibles avec les dromochroniques conduit à :
¾ épaisseur du 500 m/s : 1,7 m,
¾ épaisseur de la couche de transition 500/1000 m/s : 2,3 m,
¾ épaisseur du 1000 m/s : 10,5 m,
¾ épaisseur de la couche de transition 1000/2000 m/s : 15,9 m,
¾ épaisseur de la couche de transition 2000/5000 m/s : 32,8 m.
Le toit du substratum se trouve alors rejeté à 79,7 m, ce qui correspond par rapport à
l'interprétation brute à une majoration de plus de 33 %.
L'existence de couches non homogènes dont la vitesse croit avec la profondeur est un
phénomène courant dans les terrains d'altération. Dans de tels cas, l'interprétateur devra
admettre que les résultats d'une interprétation n'en tenant pas compte conduit, en première
analyse, à des profondeurs de réfracteurs trop faibles. À défaut d'une réinterprétation des
données tenant compte de cette particularité, l'apport des résultats des sondages d'étalonnage
permet de recaler les différents niveaux, en gardant cependant bien à l'esprit que dans un tel
contexte l'ajustement doit se faire dans le sens d'une majoration des profondeurs.
>
90
ANNEXE 4
ANNEXE 4
2.2.3. Conclusions
a - Les analyses ci-dessus montrent que l'interprétation brute ne tenant compte que des
segments de droite visibles sur les graphiques « temps-distance » conduit à des résultats
donnant une profondeur minorée du substratum.
Une première amélioration de l'interprétation consiste en se référant d'une part à la géologie du
site, et d'autre part à des dispositifs exécutés sur le même site, à introduire au(x) coude(s) d'une
dromochronique une droite représentative d'une couche existant très probablement.
Cette opération se justifie surtout lorsque les sondages mécaniques imposent un ajustement
que l'interprétation classique ne peut satisfaire.
Remarque: Les rayons sismiques obéissant à ces lois sont des courbes. Il est rarissime en
sismique réfraction qu'on puisse détecter à coup sûr des courbes bien identifiées sur les
graphiques temps/distance.
91
Document publié par le LCPC sous le numéro J1050385
Conception et réalisation : LCPC-IST, Marie-Christine Pautré
Dessins : LCPC-IST, Philippe Caquelard
Impression : Jouve - N°
Dépôt légal : 1er trimestre 2005
Le présent guide, rédigé à l'initiative de l'AGAP Qualité (Association pour la qualité en
géophysique appliquée), est destiné aux maîtres d'œuvres et aux prestataires de service afin
de les aider dans la préparation, l'organisation, la réalisation et l'interprétation de la sismique
réfraction.
La rédaction de cet ouvrage s'appuie sur des praticiens bénéficiant d'une large expérience
acquise sur de nombreux chantiers de reconnaissances appliquées au génie civil.
Il comprend deux parties :
La première partie aborde toutes les notions de base nécessaires pour acquérir les
connaissances conduisant à une bonne mise en œuvre de la méthode sismique réfraction.
Après un bref rappel des notions fondamentales permettant de mieux appréhender les
principes physiques sur lesquels repose cette méthode, l'accent a été mis sur les aspects
pratiques de mise en œuvre de cette technique, avant d'aborder le problème de
l'interprétation des données.
La seconde partie est composée de quatre annexes qui abordent des problèmes
d'interprétation particuliers et des mises en œuvre spécifiques de la sismique réfraction (bloc
sismique, sismique marine), ou utilisant certaines propriétés de la propagation des ondes
sismiques (détermination des modules dynamiques).
This book, written under the patronage of the French Association for Quality in Applied
Geophysics, is intended for professionals in geophysics involved in seismic refraction surveys.
Aim of this book is to assist geophysicist in preparation, organization, performance and
interpretation of a seismic refraction survey.
The authors have gained a wide experience in geophysical investigations methods applied to
Civil Engineering, with specialization in seismic refraction.
This book is divided in two parts:
The first one, after a brief introduction on basic principles , emphasizes practical aspects
concerning field work and classical interpretation.
The second one is composed of four appendices containing information on marine surveys,
3-D applications, dynamic moduli calculation and more complex interpretational problems.
Réf. : AGAP2
Prix : 32 Euros HT