MÉMOIRE
PRÉSENTÉ À
PAR
MBENDA BEHALAL Georges
(B.A.A., Université LAVAL, Québec)
MAI 1989
UIUQAC
bibliothèque
Paul-Emile-Bouletj
Mise en garde/Advice
Sur le terrain, ma tâche aurait été insurmontable si le Fonds d'Aide et de Garantie des
Crédits aux Petites et Moyennes Entreprises (FOGAPE) n'avait pas mis une liste de PME à
ma disposition. À tous ceux du FOGAPE, j'adresse mes sincères remerciements.
réformes qu'ils avaient déjà amorcées. À tous ces intervenants, je témoigne une
manifestation de profonde reconnaissance.
Quant aux amis et parents, leur soutien moral et leurs encouragements à toutes les
étapes de ce travail m'ont été d'un apport inestimable. Et, que dire de mon épouse dont la
patience et la compréhension ont été divines ! .... À tous ceux-ci qui me sont chers, je
témoigne tout mon amour.
page
DÉDICACE i
RÉSUMÉ ii
REMERCIEMENTS v
TABLE DES MATIÈRES vu
LISTE DES TABLEAUX xvi
LISTE DES SCHÉMAS xx
INTRODUCTION 2
1. LAP.M.E. CAMEROUNAISE 9
1.1 UNE PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES P.M.E. CAMEROUNAISES ... 11
1.1.1 Les différentes définitions de la P.M.E. au Cameroun 11
1.1.1.1 Définition du Conseil Économique et Social (C.E.S.) 11
1.1.1.2 Définition du Fonds d'Aide et de Garantie
des Crédits aux Petites et Moyennes Entreprises 12
1.1.1.3 Définition du Ministère du Commerce et de
l'Industrie (MINCI) 13
1.1.1.4 Définition du Ministère des Finances (MINFI) 13
1.1.1.5 Remarques 14
1.1.2 La période de création des P.M.E. et le profil des créateurs 17
1.1.2.1 La période de création 17
1.1.2.2 Le profil des créateurs des P.M.E. camerounaises 20
1.1.3 Les différentes formes juridiques des P.M.E. au Cameroun 23
1.1.4 Les rôles et les avantages des P.M.E. dans le développement
économique du Cameroun 24
1.1.5 Les difficultés rencontrées par les P.M.E. camerounaises 26
VU1
page
1.2 LA PROBLÉMATIQUE DU FINANCEMENT DES P.M.E.
CAMEROUNAISES: UNE VUE GLOBALE 30
1.2.1 L'environnement financier et les différentes sources de
financement des P.M.E. camerounaises 30
1.2.1.1 L'environnement financier vu dans sa globalité 31
1.2.1.1.1 Les Autorités Monétaires 31
1.2.1.1.2 Les Établissements Publics de Crédit
et d'Épargne 33
1.2.1.1.3 Les Établissements Bancaires
Commerciaux 38
1.2.1.1.4 Les Établissements Financiers 42
1.2.1.2 Les différentes sources de financement des
P.M.E. camerounaises 46
1.2.1.2.1 Les sources de financement interne 47
1.2.1.2.2 Les sources de financement externe 49
1.2.1.2.2.1 Le financement externe
institutionnalisé 50
1.2.1.2.2.2 Le financement externe
non institutionnalisé 52
1.2.1.2.2.2.1 L'historique 52
1.2.1.2.2.2.2 Les différents échelons 56
1.2.1.2.2.2.3 Les principes de fonctionnement 58 -
1.2.1.2.2.2.3.1 Les tontines de consommation. 59 "
1.2.1.2.2.2.3.2 Les tontines d'investissement.. 64-
1.2.1.2.2.2.4 Les fonctions économiques 68 ~
1.2.1.2.2.2.4.1 La fonction d'épargne 68 -
1.2.1.2.2.2.4.2 La fonction de crédit 69 ";
1.2.1.2.2.2.4.3 La fonction d'investissement... 71
1.2.1.2.2.2.5 La tontine face à la législation 72
1.2.2 Les besoins de financement des petites et moyennes
entreprises 74
1.2.3 L'efficacité de réponse de l'environnement financier face
aux besoins des P.M.E 75
1.2.3.1 Les réponses du cadre financier institutionnalisé
face aux besoins des P.M.E 76
1.2.3.1.1 De l'époque de création des premières P.M.E.
jusqu'en 1983 76
IX
page
1.2.3.1.1.1 Dispositifs pour des interven-
tions à court terme 77
1.2.3.1.1.2 Dispositifs pour des interven-
tions à moyen terme 79
1.2.3.1.1.3 Quelques constatations
et résultats 80
1.2.3.1.1.3.1 Cas du FOGAPE 81
1.2.3.1.1.3.2 Cas des banques 83
1.2.3.1.2 Les réponses au financement des P.M.E.
depuis 1984 84
1.2.3.1.2.1 Le nouveau FOGAPE 85
1.2.3.1.2.2 Le nouveau Code des
Investissements 89
1.2.3.1.2.3 Quelques actions, résultats
et constatations 90
1.2.3.2 Les réponses du cadre financier non institution-
nalisé face aux besoins des P.M.E 97
2. UNE VUE DE LA SITUATION DU FINANCEMENT DES P.M.E.
SUR LE TERRAIN 104
2.1 LES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES ÉCHANTILLONNÉES
ET ANALYSÉES SOUS L'ANGLE DE LEUR BESOIN DE
FINANCEMENT 105
2.1.1 Les P.M.E. rencontrées et les objectifs poursuivis 105
2.1.2 La présentation des résultats 107
2.1.2.1 Les résultats généraux 107
2.1.2.1.1 L'identification 108
2.1.2.1.2 La structure et le fonctionnement 109
2.1.2.2 Les résultats reliés au financement des P.M.E 112
2.1.2.2.1 Le potentiel de financement interne 112
2.1.2.2.2 Le financement externe des P.M.E 118
2.1.2.2.2.1 Les besoins nécessitant
les différents financements 118
2.1.2.2.2.2 La demande de financement et
son ampleur 122
page
2.1.2.2.3 L'offre de financement, une réponse à la
demande des propriétaires-dirigeants
d'entreprises 126
2.1.2.2.3.1 Les taux d'intérêts payés auprès
des banques et des organismes de prêts
ou de garantie de prêt 127
2.1.2.2.3.2 Les montants d'intérêts pay es sur les
sommes empruntées auprès des tontines
et des particuliers 127
2.1.2.2.3.3 Les types d'emprunts effectués compte
tenu des délais de remboursement 147
2.1.2.2.4 Les obstacles à la demande de
financement institutionnalisé 150
2.1.2.2.5 La contribution du promoteur au financement
externe non institutionnalisé 151
2.2 UNE STRUCTURE DE FINANCEMENT NON INSTITUTIONNALISÉ:
LES TONTINES 153 ~
2.2.1 Les membres des tontines et les objectifs poursuivis sur le terrain 153 ~
2.2.2. Exemple de fonctionnement du type de tontines d'affaires rencontrées 154
2.2.3 La présentation des résultats du questionnaire sur les tontines 218
2.2.3. î ^identification des associations et leurs membres 219
2.2.3.2 L'offre de financement, une réponse des tontines à
la demande 221
2.2.3.2.1 D'où vient l'offre et à qui s'adresse-t-elle? 221
2.2.3.2.2 L'ampleur de l'offre de financement 222
2.2.3.2.3 Les conditions d'octroi des fonds aux
membres des tontines 226
2.2.3.2.4 L'offre de fonds pour le financement
d'investissements communs à tous les
membres de la tontine 227
2.2.3.3 Les rapports existant avec d'autres organismes
ou avec d'autres associations 227
2.2.3.4 Les améliorations préconisées par les membres des tontines 229
2.3 UNE STRUCTURE DE FINANCEMENT INSTITUTIONNALISÉ 232
2.3.1 Les difficultés rencontrées dans l'octroi du financement aux P.M.E.. 233
XI
page
2.3.2 Les efforts fournis par les organismes de financement pour
l'amélioration des conditions des P.M.E 234
2.3.3 Les améliorations futures pouvant favoriser les conditions
des P.M.E 236
2.3.4 Le point de vue du milieu financier au sujet des tontines 237
2.4 UNE RENCONTRE AVEC UN ORGANISME D'AIDE À
L'ÉLABORATION DE PROJETS DES PME: LE CAPME 239
2.5 UNE APPROCHE DE LA STRUCTURE DU SYSTÈME FINANCIER
DES PME CAMEROUNAISES 243
2.6 UNE APPROCHE DU PROCESSUS DE FINANCEMENT DES PME 245
2.6.1 Le point de départ des activités menant à l'acquisition du
financement externe: les besoins financiers 247
2.6.2 Le processus menant à l'acquisition du financement externe formel... 248
2.6.3 Le processus menant à l'acquisition du financement externe
non institutionnalisé 252
2.7 UN APERÇU DU CLIMAT GÉNÉRAL AU SEIN DU MONDE
ÉCONOMIQUE DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
CAMEROUNAISE 256
2.7.1 Le climat vu à travers le discours politique et les actions du "
gouvernement 257
2.7.1.1 La crise et sa gravité 257
2.7.1.2 Un soutien inlassable à la PME même en période de crise ... 259
2.7.2 Le climat: les différentes perceptions des banquiers,.des membres
des tontines et des gens d'affaires ' 261*
3. VALIDATION, SÉLECTION ET JUSTIFICATION DE LA SITUATION
PROBLÉMATIQUE À PRIVILÉGIER 266
3.1 LA VALIDATION ET LE RÉSUMÉ DES DIFFÉRENTES DIFFICULTÉS
MISES EN ÉVIDENCE 267
3.1.1 Des rencontres avec les entrepreneurs, promoteurs, propriétaires
ou dirigeants des PME 267
3.1.2 Des rencontres avec les membres des associations-tontines 268
3.1.3 Des rencontres avec les responsables d'organismes de
financement et d'encadrement 269
xn
page
3.1.4 Du climat général 271
3.1.5 Des études ou recherches traitant dufinancementdes PME au
Cameroun 273
3.1.6 La conciliation des deux niveaux de perception, les difficultés
perçues sur le terrain versus celles perçues à travers les études
ou recherches documentaires 276
3.2 LA SÉLECTION ET LA JUSTIFICATION DU POINT LITIGIEUX
MAJEUR 278
4. LE POINT D'ANCRAGE 281
4.1 LE CHOIX DU SYSTÈME PERTINENT D'APRÈS LA SITUATION
PRÉSENTÉE 282
4.2 LA DÉFINITION DU SYSTÈME PERTINENT 283
4.2.1 Le rappel des améliorations préconisées 283
4.2.2 L'énoncé de base 287
4.3 LA VALIDATION DE LA DÉFINITION ÉNONCÉE • 288
5. LA CONCEPTUALISATION 292
5.1 LA PRISE EN COMPTE DE LA LITTÉRATURE PARLANT DES
ASSOCIATIONS MUTUALISTES 293
5.1.1 Des précisions concernant les termes mutualité, coopération et tontine 294
5.1.2 L'évolution des organismes de crédit mutuel 297
5.1.2.1 Un aperçu historique .' 297
5.1.2.2 Les premières associations mutuelles modernes 302
5.1.3 Un aperçu de l'organisation du crédit mutuel moderne en France 307
5.1.3.1 La Caisse Nationale des Marchés de l'État (CNME)
et son article 8 307
5.1.3.2 Les organismes de caution mutuelle et leur statut juridique 309
5.1.3.3 Le rôle des organismes de caution mutuelle 318
5.1.3.4 La, garantie professionnelle mutuelle et le fonds de
garantie 321
5.1.3.5 Quelques modalités du crédit professionnel mutuel 323
5.1.4 Le crédit mutuel dans le processus de développement des PME 327
Xlll
page
5.2 LA PRISE EN COMPTE D'UNE EXPÉRIENCE PERTINENTE
UNE RÉFORME DANS LE SYSTÈME DE FINANCEMENT INFORMEL
AU CAMEROUN: DU CARES VERS LE CREMUCAM 333 '
5.2.1 Le Cercle Camerounais de Réflexion et d'Études Économiques
et Sociales (CARES) 334
5.2.2 Le Crédit Mutuel du Cameroun (CREMUCAM) 348
5.3 LE DÉVELOPPEMENT D'UN MODÈLE CONCEPTUEL DE
FINANCEMENT DES PME AU CAMEROUN 356
5.3.1 La présentation et la description du modèle du processus de
financement privilégié 357
5.3.1.1 Le modèle du processus global 357
5.3.1.2 Le modèle du processus détaillé 361
5.3.2 Une approche du modèle de la structure financière adaptée aux PME . 373
5.4 LA VALIDATION DU MODÈLE CONCEPTUEL DE
FINANCEMENT DES PME 375
5.4.1 La validation interne du modèle conceptuel 376
5.4.2 La validation externe du modèle conceptuel 380
6. LA COMPARAISON ENTRE LE MODÈLE CONCEPTUEL DÉVELOPPÉ
ET LA SITUATION PROBLÉMATIQUE PRÉSENTÉE 384
6.1 L'IDENTIFICATION DES DIFFÉRENCES ENTRE LE MODÈLE
CONCEPTUEL ET CELUI DE LA RÉALITÉ PROBLÉMATIQUE 385
6.2 L'IMPACT DES DIFFÉRENCES IDENTIFIÉES SUR LES
ACnVTTÉS DU MODÈLE DESCRIPTIF 390
7. L'IDENTIFICATION DES CHANGEMENTS POSSIBLES
POUVANT APPORTER UNE AMÉLIORATION 394
7.1 LES AMÉLIORATIONS AU NIVEAU DU PROCESSUS DE
FINANCEMENT 395
7.2 LES AMÉLIORATIONS AU NIVEAU DE LA STRUCTURE 397
8. L'APPLICATION DES CHANGEMENTS SÉLECTIONNÉS 399
8.1 LES STRATÉGIES MAÎTRESSES D'APPLICATION DES
CHANGEMENTS 399
XIV
page
8.2 LES STRATÉGIES DE SUPPORT AUX STRATÉGIES
MAÎTRESSES 404
9. LE CONTRÔLE DES ACTIONS POUVANT ÊTRE ENTREPRISES 406
BIBLIOGRAPHIE 430
page
Annexe 5: Fiche de renseignements pour la constitution d'un dossier de
demande de concours au FOG APE 464
Annexe 6: Extrait d'un règlement intérieur d'une tontine d'affaires à Yaounde 470
Annexe7: Annonce légale portant création du CREMUCAM 479
Annexe 8: Une copie de la lettre d'appui du CARES-CREMUCAM au projet
d'implantation d'un Centre de création et de développement d'entre-
prises à Yaounde, Cameroun 481
Annexe 9: Extrait du sommaire du projet d'implantation d'un centre
de création et de développement d'entreprises à Yaounde, Cameroun 483
Annexe 10: Lettre de présentation et questionnaire sur les PME 486
Annexe 11 : Lettre de présentation et questionnaire sur les tontines 495
LISTE DES TABLEAUX
page
Tableau 1: Conditions à satisfaire pour être une P.M.E. selon le C.E.S 12
Tableau 2: Résumé des différentes définitions des P.M.E. au Cameroun 16
Tableau 3: Périodes de création des P.M.E. au Cameroun par rapport aux
différentes formes juridiques, d'après un échantillon de 140 dossiers
de garantie du FOGAPE 20
Tableau 4: Coût de création d'un emploi dans les grandes entreprises et les
P.M.E. nationales et étrangères de 1961 à 1972 25
Tableau 5: Exemple d'une tontine regroupant 24 jeunes femmes salariées;
le régime est mensuel, l'exercice dure 12 mois et il y a deux allo-
cataires par séance. (Les montants sont en milliers (x 1000) de
F.CFA) 61"
Tableau 6: Exemple d'une tontine regroupant 6 jeunes fonctionnaires;
le régime est mensuel et le procédé de libre engagement.
(Les montants sont en milliers (x 1000) de F.CFA) 63^
Tableau 7: Processus de multiplication du crédit dans une tontine d'affaires 70 •-
Tableau 8: Quotas d'affectation des ressources du FOGAPE par
secteur d'activités 87
Tableau 9: Quotas d'affectation des ressources du FOGAPE par
durée d'engagements 87
Tableau 10: Engagements du FOGAPE par secteur d'activités du 30 juin 1985
au 19 juin 1986 (montants en F.CFA) 92
Tableau 11: Répartition des engagements par banque. Situation partielle au
31 mars 1985 (montant en millions de F.CFA) 93
Tableau 12: Nature et quotas d'engagements par secteur d'activités 94
Tableau 13: Origine des fonds ayant permis la création de la P.M.E. (Enquête
CAPME/BIT) 98
Tableau 14: Échantillon de P.M.E. dans la région de Yaounde fourni par
le FOGAPE 106
Tableau 15: Principales activités des P.M.E. rencontrées 108
Tableau 16: Cadres employés dans les P.M.E. rencontrées 109
XV11
page
Tableau 17: Identification des cadres ou responsables des P.M.E Ill
Tableau 18: Évolution du chiffre d'affaires des P.M.E. en F.CFA 114
Tableau 19: Évolution du bénéfice net (ou perte) des P.M.E. en F.CFA 115
Tableau 20: Évolution du pourcentage (%) du profit par rapport au chiffre
d'affaires 116
Tableau 21: Évolution du montant des amortissements des P.M.E. en F.CFA 117
Tableau 22: Demande de financement externe par rapport aux étapes de
développement de la P.M.E 119
Tableau 23: Besoins spécifiques ayant nécessité un apportfinancierexterne 120
Tableau 24: Évolution des investissements des P.M.E. en F.CFA 121
Tableau 25: La demande definancementpar les P.M.E 124
Tableau 26: Importance de la demande definancement(les montants sont
en milliers (x 1000) de F.CFA) 125
Tableau 27: Une vue de l'entrepreneur, des conditions de prêt des organismes
formels de financement: Les taux d'intérêts (en %) 129
Tableau 28: Une vue de l'entrepreneur, des conditions de prêt des tontines et
particuliers: Les montants payés en intérêts (en F.CFA) 129 w
Tableau 29: Pourcentage (%) des montants d'intérêts payés par rapport aux
sommes empruntées auprès des tontines et particuliers 131-
Tableau 30: Plan de remboursement d'un prêt apparent de 45 000 000 F, mais
réel de 42 750 000 F. obtenu auprès d'une tontine au taux mensuel j =
1,655011907% (lés montants sont exprimés en F.CFA) 140
Tableau 31: Plan de remboursement d'un prêt apparent de 45 000 000 F, mais
réel de 15 750 000 F. obtenu auprès d'une tontine au taux mensuel j =
8,407368366% (les montants sont exprimés en F.CFA) 146
Tableau 32: Conditions de prêt des fonds aux P.M.E., une vue de l'entrepreneur:
Les délais de remboursement (en nombre d'années) 149
Tableau 33: Conditions de prêt des fonds aux P.M.E., une vue de l'entrepreneur:
Les types d'emprunts contractés 149
Tableau 34: Une vue de l'entrepreneur: Les obstacles à la demande de
financement institutionnalisé 151
XV111
page
Tableau 35: La contribution du responsable de P.M.E. au financement externe
non institutionnalisé de son entreprise: Montant total de cotisation
périodique compte tenu du nombre de tontines dont le responsable
est membre, (les montants sont en F.CFA) 152
Tableau 36: Exemple d'une tontine d'affaires: Mise à prix sur le "gros lot" -
Prêt des "petits lots" - Principe du "tour gratuit".
(Les montants sont en milliers (x 1000) de francs CFA) 161
Tableau 37: Résultat final obtenu par chaque membre au terme du cycle variable
de la tontine, sans la prise en compte des intérêts payés pour les
petits lots. (Les montants sont en milliers de francs CFA) 172 -
Tableau 38: Attribution des petits lots aux membres pendant le cycle de la
tontine (partie (I)) et paiement mensuel des intérêts au taux de 10%
par chaque membre (partie H)). (Les montants sont en milliers de
F.CFA) 174
Tableau 39: Résultat final obtenu par chaque membre au terme du cycle variable
de la tontine, avec la prise en compte des intérêts payés pour les
petits lots. (Les montants sont en milliers de francs CFA) 175
Tableau 40: Plan de remboursement d'un prêt apparent de 7 400 000 F, mais
réel de 5 800 000 F. obtenu par le membre F auprès de sa tontine.
Taux mensuel j = 2,24094037% (les montants sont exprimés
en F.CFA) 185
Tableau 41: Plan de remboursement a posteriori d'un prêt apparent de
7 400 000 F, mais réel de 5 800 000 F. obtenu par le membre
F auprès de sa tontine. Taux mensuel j = 0,252411124%
(les montants sont exprimés en F.CFA) 191
Tableau 42: Plan observé a posteriori d'accumulation de l'épargne par L,
grâce à une mensualité de 800 000 F au taux périodique
j ' = 1,669425608% (les montants sont exprimés en F.CFA) 203
Tableau 43: Plan observé a posteriori d'accumulation de l'épargne par L,
grâce à une mensualité de 800 000 F au taux périodique
j 1 = 3,319650368% (les montants sont exprimés en F.CFA) 208
Tableau 44: Plan observé a posteriori d'accumulation de l'épargne par L,
grâce à une mensualité de 800 000 F au taux périodique
j ' = 1,649907988% (les montants sont exprimés en F.CFA) 213
Tableau 45: Taux d'intérêts débiteurs et créditeurs (mensuels et annuels)
réalisés par les membres de la tontine au terme du cycle de
cotisation, sans la prise en compte, de la répartition aux membres,
des profits réalisés par l'association. (Ces taux sont des pour-
centages: %) 215
XIX
page
Tableau 46: Taux d'intérêts débiteurs et créditeurs (mensuels et annuels)
réalisés par les membres de la tontine au terme du cycle de
cotisation, avec la prise en compte de la répartition aux membres,
des profits réalisés par l'association. (Ces taux sont des pour-
centages: %) 216
Tableau 47: L'âge des tontines rencontrées 219 '
Tableau 48: Le nombre de membres dans les tontines 220
Tableau 49: Les liens qui unissent les membres d'une tontine 221-
Tableau 50: Emplois (fonctions) exercé(e)s par les membres (clients) des tontines 222 "
Tableau 51 : Quote-part mensuelle versée respectivement par chacun des membres
à sa tontine (les montants sont en milliers de francs CFA) 223
Tableau 52: Estimation du volume des cotisations mensuelles des onze tontines.
(Les montants sont en milliers de francs CFA) 224 "
Tableau 53: Les lots accordés mensuellement par chaque association et les
différentes variations en pourcentage {%) des montants accordés
à ces lots (gros lots achetés et petits lots empruntés) 225
Tableau 54: Les améliorations préconisées par les membres des tontines 230 "
LISTE DES SCHEMAS
page
Schéma 1: Structure de l'environnement financier des entreprises camerounaises 45
Schéma2: Structure hiérarchique du franc-contribuer (tontine) 57
Schéma 3: Structure du système financier de la PME camerounaise 244
Schéma 4: Processus menant les gens d'affaires à l'obtention du financement
externe pour les besoins de leurs affaires. (Verticalement: le finan-
cement formel. Horizontalement: le financement informel) 247
Schéma 5: Modèle du processus global menant à la satisfaction des besoins
financiers des gens d'affaires 359
Schéma 6: ' Modèle du processus détaillé d'entraide menant les gens
d'affaires à l'obtention du financement externe et à la satisfaction de
leurs besoins. (Horizontalement: le financement informel organisé.
Verticalement: le financement formel amélioré) 362
Schéma 7: Modèle de la structure du système financier de la PME
camerounaise 374
Schéma 8: La démarche du diagnostic-intervention 409
1ère PARTIE
LE RAPPORT DU DIAGNOSTIC-INTERVENTION
INTRODUCTION
Au Cameroun, les termes utilisés sont P.M.E. pour «petites et moyennes entreprises» et P.M.I. pour
«petites et moyennes industries»; pour notre part nous nous limiterons au terme P.M.E. qui pourrait aussi
bien désigner les petites et moyennes industries.
Document du Ve Plan quinquennal du Cameroun, page 172.
Au lendemain du IVe plan quinquennal camerounais, le constat suivant avait été fait
par les évaluateurs du gouvernement:
Dans cette recherche, nous nous pencherons spécifiquement sur le malaise financier
qui semble-t-il est un frein majeur au démarrage et à la croissance de toute entreprise en pays
développé ou en voie de développement. Mais avant tout, examinons les quelques
circonstances qui nous ont amenés à réaliser cette recherche...
Soulignons tout d'abord que le sort a voulu que je sois inscrit en automne 1985 au
programme de maîtrise en gestion des petites et moyennes organisations (P.M.O.) de
l'Université du Québec à Chicoutimi. Comme exigence partielle à l'obtention du grade de
Maître es Science (M. Se. dans le système nord-américain), je me devais de réaliser une
^"recherche-action" de préférence dans mon milieu social, culturel et économique et d'en
produire un mémoire. À cet heureux sort, s'est adjoint le fait que les connaissances que
j'avais acquises antérieurement lors de ma scolarité à l'Université Laval (Québec) étaient si
harmonieusement complétées par celles de la scolarité en maîtrise en gestion des P.M.O.; si
bien que, je n'ai plus douté de mon intérêt de plus en plus marqué concernant l'importance de
la promotion et du développement des P.M.E. en général, mais surtout de la nécessité
d'améliorer ou d'établir pour ces entreprises, des structures et des processus d'assistance
financière qui leur soient adaptés... Pour continuer dans l'énumération des circonstances, je
dirais qu'il était également évident pour le monde économique et politique camerounais que
plusieurs malaises entravaient le plein épanouissement des P.M.E. camerounaises, le malaise
financier en était un et de nombreux rapports et études le confirmaient. Dès lors, la situation
se devait d'être examinée en terme de "problématique de financement de la P.M.E. au
Cameroun...". Une dernière circonstance et non des moindres est venue m'aider à préciser et
à compléter le titre de cette recherche tout en me faisant entrevoir les possibilités qui
s'offraient à moi de pouvoir réaliser concrètement cette recherche... elle pourrait servir à
l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI) conjointement avec
l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) à élargir leur expertise sur les réalités formelles
et informelles du Cameroun dans le but d'entreprendre des actions de coopération éclairées
qui seraient plus adaptées au contexte financier de la P.M.E. camerounaise. Cependant, il
fallait se limiter à la région de Yaounde, cadre d'intervention de l'UQAC pour la réalisation
du projet visant à "l'implantation d'un incubateur d'entreprises au Cameroun, région de
Yaounde", projet initié grâce à la présence de trois (3) étudiants camerounais au programme
de maîtrise en gestion des petites et moyennes organisations de l'UQAC et reformulé par les
experts de l'UQAC sous la clairvoyante supervision de l'ACDI.
Voici alors présentée dans ce mémoire notre recherche que nous avons intitulée:
"La problématique du financement des petites et moyennes
entreprises (P.M.E.) au Cameroun... Vers une intégration efficace
des tontines dans le processus de financement. Une intervention
dans la région de Yaounde."
Il s'agit de: BIACK DALLE, Seth, MAMA NDIMA, Évariste et MBENDA BEHALAL, Georges.
Notre recherche a été menée d'après "la méthodologie du diagnostic-intervention4"
encore appelée "méthodologie des systèmes souples5" élaborée dans le but avoué de faciliter
l'attaque des problèmes complexes, c'est-à-dire ayant:
4
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983.
5
Idem.
6
Idem.
Ce mémoire est composé de deux parties intitulées:
- Le rapport du diagnostic-intervention,
- Une réflexion méthodologique théorique et personnelle de l'expérience vécue.
1. La P.M.E. camerounaise;
2. Une vue de la situation du financement des P.M.E. sur le terrain;
3. Validation, sélection et justification de la situation problématique à privilégier,
4. Le point d'ancrage;
5. La conceptualisation;
6. La comparaison entre le modèle conceptuel développé, et la situation problématique
présentée;
7. L'identification des changements possibles pouvant apporter une amélioration;
8. L'application des changements sélectionnés;
9. Le contrôle des actions pouvant être entreprises.
Les trois premiers chapitres décrivent l'état de la situation des P.M.E. telles qu'elles
nous sont apparues dans leur environnement économique et social. Des recherches
documentaires, des enquêtes et des entrevues nous ont permis d'identifier les mécanismes
formels et informels de financement des P.M.E. et de préciser le rôle des différents
intervenants... Ainsi, nous avons tenu compte des P.M.E. qui sollicitent le financement
d'une part et des différentes sources de financement externes formelles (FOGAPE, BCD et
autres banques commerciales) et informelles (associations-tontines) d'autre part.. Ces trois
premiers chapitres représentent donc "l'image riche" de la situation telle qu'elle nous apparaît.
8
Dans la première section, nous nous penchons sur les aspects concernant l'inexistence
d'une définition uniforme des P.M.E. au Cameroun; nous remontons ensuite dans le temps
afin de situer la place des P.M.E. dans le développement économique camerounais. Puis,
nous parlons des différentes formes de P.M.E. rencontrées et nous soulignons l'importance
de leur rôle dans l'économie camerounaise. Nous terminons cette première section en mettant
en relief les difficultés auxquelles elles sont confrontées en permanence... À ce stade, nous
aurons réalisé "Une présentation générale des P.M.E. camerounaises".
Dans son rapport sur le thème: "Promotion et financement des petites et moyennes
entreprises (P.M.E.) nationales" le C.E.S. a fait une proposition de définition de la P.M.E.
au sens camerounais du terme comme étant:
Cette proposition de définition qui est le fruit d'une étude qui fut commandée par
décret n° 83/447 du 28 septembre 1983 de la Présidence de la République est semble-t-il
demeurée jusqu'à date au stade de simple proposition bien que la Présidence ait pris
connaissance du rapport final d'étude.
1.1.1.5 Remarques
la propriété;
le nombre d'employés;
le capital social ou les fonds propres;
le volume d'investissement;
les encours de crédit;
le chiffre d'affaires;
le coût de création d'emplois;
la formation professionnelle continue.
De l'avis de plusieurs experts, il apparaît que ces critères sont assez représentatifs
pour permettre d'aboutir à l'élaboration d'une définition harmonieuse de la P.M.E.. Cepen-
dant, plusieurs écarts persistent encore entre les différentes définitions présentées par les
principaux organismes chargés de la promotion des P.M.E.. À ce propos, Benoît
ATANGANA ONANA, directeur de 1'African Consulting Entreprise (ACE) et professeur à
l'École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales de Douala, constate ce qui
suit:
Une réflexion approfondie pourrait être nécessaire. À titre récapitulatif, nous avons
tenu à présenter au tableau 2, "un résumé des différentes définitions des P.M.E. au
Cameroun"; nous faisons remarquer aux lecteurs que ce tableau pourrait éventuellement être
agrandi grâce à l'insertion d'autres organismes et d'autres critères d'identification de la
P.M.E.. Ce tableau est donc un outil qui permet de mieux visualiser les différents écarts en
rapport avec les définitions considérées.
7
Benoît ATANGANA O., Proposition d'une politique pour favoriser l'entrepreneurship et la P.M.E., Étude
du cas du Cameroun, paru dans la Revue Camerounaise de Management, no 2,2è trimestre 1986, p. 10.
8
FOGAPE, Communication: Financement, soutien et encadrement des P.M.E. camerounaises, 1986, p. 5.
16
>v Organisme
, Conseil Fonds d'Aide Ministère
Critère d'i-^s. Economique et de Garantie du Commerce Ministère
dentification \ . et Social des Crédits aux et de l'Industrie des Finances
delaPME \. (C.E.S.) PME (FOGAPE) (MINCI) (MINFI)
Capital social ou
Fonds propres (en 100(b)
millions FCFA) 50(c) — <500
9
F. COLAS, Caisse Centrale de Coopération Économique, Ligne de Crédit accordée à la B.C.D. pour le
financement des P.M.E., Evaluation des résultats, 1981, p. 3.
18
Afin de mieux asseoir son action de promotion de la P.M.E. et pouvoir évoluer sur
des bases plus autonomes, le gouvernement élabora alors une structure nationale d'appui à la
P.M.E. Par loi n° 70/LF7 du 20 mai 1970, il créa le "Centre National d'Assistance aux
10
F. COLAS, Caisse Centrale de Coopération Économique, Ligne de Crédit accordée à la B.C.D. pour le
financement des P.M.E., Évaluation des résultats, 1981, p. 3.
19
Petites et Moyennes Entreprises (CAPME)" qui ne devint opérationnel qu'en août 1973 avec
la nomination de son premier directeur national. De plus, en adoptant le décret n° 71/DF/502
du 14 octobre 1971, le gouvernement établit le principe d'un Fonds de Garantie des Crédits
aux petites et moyennes entreprises. Sa mise en opération ne devint effective qu'avec
l'adoption du décret n° 75/238 du 02 avril 1975 par lequel on abrogeait le précédent et créait
le "Fonds d'Aide et de Garantie des Crédits aux Petites et Moyennes Entreprises (FOGAPE)"
sous l'égide de la "Banque Camerounaise de Développement (B.C.D.)" qui opérait déjà
depuis 1960*.
Des actions menées pendant cette période de création des P.M.E., nous avons retenu
les résultats suivants:
Une liste chronologie des actions engagées en faveur des P.M.E. au Cameroun apparaît en annexe 1: la
période considérée s'étend de 1965 à 19/8.
Le bilan de l'action de la S.A.T.E.C. se trouve en annexe 2.
11
Liboire, R. LEKOA, Du suivi des P.M.E.: cas du FOGAPE, 1985, p. 20.
20
Tableau 3. Périodes de création des P.M.E. au Cameroun par rapport aux différentes
formes juridiques, d'après un échantillon de 140 dossiers de garantie du
FOG APE.
^^^ Forme
\ juridique E.I. S.N.C. S.A.R.L. S.A. Total
Période " ^ « ^
de création ^ ^
60-65 4 0 3 1 8
65-70 11 0 2 0 13
70-75 15 0 2 4 21
75-80 60 1 13 5 79
80-85 9 0 6 4 19
TOTAL 99 1 26 14 140
Pourcentage 70,7% 0,7% 18,6% 10% 100%
Source: FOGAPE.
E.I Entreprise Individuelle
S.N.C. Société en nom collectif
S.A.R.L. Société à responsabilité limitée
S.A. Société Anonyme
12
Liboire, R. LEKOA, Du suivi des P.M.E.: Cas du FOGAPE, École Supérieure des Sciences Économiques
et Commerciales (ESSEC), 1985.
21
ensuite état d'une typologie des entrepreneurs camerounais présentée par Benoît
ATANGANA O.13 et nous terminons par un rappel d'une étude de l'ACDI14 sur le Cameroun
dans laquelle les promoteurs camerounais sont classifies en quatre catégories.
D'après l'enquête réalisée par le B.I.T. en collaboration avec le CAPME et portant sur
360 entreprises camerounaises, il ressort que 94% des propriétaires-dirigeants créateurs de
P.M.E. ont été des travailleurs salariés ayant eu diverses expériences:
Les propriétaires-dirigeants sont en général âgés de plus de trente-cinq ans (67% des
cas ont entre 35 et 60 ans) et leur niveau de scolarité est en général de plus de dix ans
(pratiquement dans les mêmes proportions que l'entrepreneur américain, canadien ou
japonais). Cependant, cette formation scolaire a rarement été compatible avec la tâche de
gestionnaire qu'ils sont appelés à accomplir... En général, les propriétaires-dirigeants
camerounais sont des "self-made men" qui ont une mauvaise maîtrise des techniques de la
bonne gestion.
13
Benoît ATANGANA O., Proposition pour favoriser l'entrepreneurship et la P.M.E., Étude du cas du
Cameroun, paru dans la Revue Camerounaise de Management, no 2,2è trimestre 1986.
14
ACDI, Cameroun, Ligne de crédit, appui aux PME/PMI, 1986.
22
Selon l'auteur, la classe des «self-made men» est constituée de nationaux qui dès les
premières années de l'indépendance se sont lancés dans les activités commerciales d'import-
export ou encore dans celles d'exploitations agricoles... Des capitaux importants auraient
alors été accumulés par ceux-ci puis réinvestis dans des secteurs plus modernes de
l'économie camerounaise. Il semble que c'est la classe d'hommes d'affaires la plus puissante
financièrement.
Les hommes d'affaires que l'on retrouve comme commerçants, spéculateurs immobi-
liers ou transporteurs, forment la seconde catégorie. Ceux-ci font preuve d'une grande impli-
cation personnelle et d'un sens inné des affaires... «Ce sont des opportunistes téméraires
dont la mentalité cependant accroche à la notion de réalisation de profits à court terme15».
La troisième catégorie est constituée de gens d'affaires ayant une bonne éducation et
qui entretiennent des relations étroites avec les autorités gouvernementales et les banques...
Dans la plupart des cas, il leur manque les compétences techniques et de gestion requises
pour le bon fonctionnement d'une entreprise de fabrication.
15
ACDI, Cameroun, Ligne de crédit, appui aux PME/PMI, 1986, p. 33
24
l'Entreprise Individuelle;
la Société en Nom Collectif;
la Société à Responsabilité Limitée;
la Société Anonyme.
Le tableau 3 (page 19) nous donne un assez bon aperçu de ces différentes formes
juridiques avec une appréciation relative sur leur importance respective. En effet, nous
constatons que les Entreprises Individuelles représentent une assez forte proportion soit
70,7% de l'ensemble, suivies des Sociétés à Responsabilités Limitées (18,6%) et des
Sociétés Anonymes (10%); quant aux sociétés en Nom Collectif, elles représentent une très
faible proportion: 0,7%.
1.1.4 Les rôles et les avantages des P.M.E. dans le développement économique du
Cameroun
P.M.E. au Cameroun. Ces rôles sont d'ailleurs apparentés aux avantages dont bénéficient les
structures souples et réduites des P.M.E.. Les principaux avantages sont:
Dotées de ces différents avantages, les P.M.E. peuvent jouer leurs multiples rôles
dont le premier est la «création d'emplois» à un coût raisonnable par rapport à l'investisse-
ment qui y est consenti. Un sondage effectué au sein de la population camerounaise fait
ressortir que les P.M.E. camerounaises emploient environ 40% de la main-d'oeuvre active16.
Il ressort d'un rapport d'activités du CAPME (tableau 4), que le coût de création d'un emploi
est nettement en faveur des P.M.E. nationales ou étrangères au Cameroun.
Tableau 4. Coût de création d'un emploi dans les grandes entreprises et les P.M.E.
nationales et étrangères de 1961 à 1972
Source: CAPME.
16
Cameroon Business Review, no 4, p. 58, février 1986.
26
Le second rôle de la P.M.E. est «la revalorisation des matières premières locales» en
procédant sur place à leur transformation grâce à une technologie simple et adaptée.
Le troisième rôle de la P.M.E. est «d'assurer la satisfaction des besoins vitaux des
populations» même dans les régions les plus lointaines du pays ceci grâce à la mise sur pied
de petites unités industrielles, de services et de commerces correspondant aux réalités de
chaque région; ce qui permet à la P.M.E. camerounaise de contribuer valablement à
«l'émancipation d'un grand nombre de nationaux» aussi bien socialement que dans
l'acquisition de diverses expériences entrepreneuriales.
Conseil Économique et Social, Rapport sur le thème: Promotion et financement des petites et moyennes
entreprises nationales, p. 29,1983.
27
On note ensuite le trop petit nombre de promoteurs ayant une formation et des
qualifications professionnelles adaptées aux P.M.E. La plupart de ces promoteurs ont un
faible développement de l'esprit d'entreprise, ce qui a pour conséquence d'affecter la gestion
globale de celle-ci.
. Les blocages et les difficultés de tout ordre rencontrés auprès des banques ne sont pas
négligeables. À titre d'exemple, nous soulignons:
28
la lenteur dans l'étude des dossiers de demande de crédit, à tel point que l'octroi
du prêt survient souvent lorsque plusieurs données de base sont périmées;
la réduction fréquente des besoins financiers exprimés par les P.M.E. et l'octroi
de crédits (inférieurs à ceux demandés) qui ne permettent pas de financer toutes
les opérations, vouant ainsi l'entreprise à des difficultés de trésorerie;
l'octroi de crédits dont les termes et les échéances ne tiennent compte ni de la
durée et des aléas de la production, ni de la nature spécifique des différentes
opérations à financer,
le détournement par des banquiers des projets de certains promoteurs à leur profit
ou à celui de leurs proches;
la discrimination dans l'octroi des crédits au détriment, des nationaux, parfois
même lorsqu'ils apportent les garanties exigées.
L'assistance technique dans la gestion efficace et le suivi des actions des P.M.E. par
les organismes compétents sont défaillants.
La lourdeur de la fiscalité appliquée aux P.M.E. par rapport aux grandes entreprises
est à signaler.
29
Enfin, soulignons la difficulté persistante qu'ont les P.M.E. à accéder aux marchés
publics dont la réglementation, les conditions et modalités de soumission, d'exécution de
financement et de paiement ne sont pas toujours à leur portée. En effet, pour gagner les
marchés publics, les entrepreneurs sont très souvent obligés de sous-évaluer leurs
soumissions. Par conséquent, ils ne sont plus en mesure de réaliser les travaux; ils
s'engouffrent alors dans l'endettement ou bien abandonnent.
Chacune des difficultés que nous avons citées ci-dessus pourrait faire l'objet d'une
étude particulière, ce qui évidemment déborde le cadre de notre recherche. Nous nous
limiterons donc aux questions liées à «la carence des capitaux.» comme l'énonce le C.E.S.,
ou encore à «la faiblesse des moyens financiers et l'insuffisance des crédits...» comme le dit
le Ministère du Commerce et de l'Industrie, et que nous avons baptisées: «la problématique
du financement des P.M.E. camerounaises».
30
Nous allons dans les lignes qui suivent présenter le contexte financier camerounais
dans lequel évoluent les P.M.E., ensuite nous nous pencherons sur les différents besoins en
financement auxquels elles font face et nous terminerons en jetant un regard sur l'efficacité
des réponses que l'environnement financier offre aux P.M.E.
La Banque des États de l'Afrique Centrale est issue des conventions monétaires de
Brazzaville de 1972. C'est un établissement public multinational regroupant les états de
l'Afrique Centrale. La BEAC est l'organisme suprême de l'organisation bancaire et c'est en
son sein que sont définies les orientations communes fondamentales de la politique monétaire
et financière des états membres. Les principales attributions de la BEAC sont:
18
Conseil Économique et Social, Rapport sur le thème: Problème de distribution du crédit, 1983.
32
• l'émission fiduciaire:
c'est le privilège de pouvoir créer et mettre en circulation les signes monétaires dont la
convertibilité est garantie par le Trésor Français;
• la liberté de transfert et de transférabilité illimitée:
c'est l'exécution des transferts sans limitation à l'intérieur de la zone d'émission et vis-
à-vis de l'étranger. Etant donné que la France assure la couverture des transferts, la
BEAC se doit d'ouvrir dans le Trésor Français un compte d'opérations où est versée la
totalité de ses disponibilités en devises sauf un volet de trésorerie de 35% des réserves
de change;
• le concours* à l'État:
c'est le concours pour toute opération d'ordre monétaire et financier sous la forme de
découvert ou d'escompte d'effets à moyen terme. Ces concours et avances directes
(cumulés) peuvent atteindre 20% des recettes budgétaires ordinaires de l'État.
• le concours à l'économie:
c'est le pouvoir d'effectuer les opération^ d'escompte ou d'avance en dehors de toute
intervention d'une autre banque... mais en pratique la BEAC n'accorde des crédits
qu'aux banques.
Concours (offrir son concours à...): c'est l'action de coopérer pour la réalisation d'un objectif commun.
C'est aussi un apport en guise de contribution ou d'aide.
33
C.M.N. s'occupe aussi des demandes de crédit à court et moyen terme ne dépassant pas 100
millions de F.C.F.A. et présentées par les entreprises.
Le Conseil National du Crédit est présidé par le Ministre des Finances et son
secrétariat est assuré par le Directeur National de la BEAC. Il exerce ses attributions dans
l'élaboration et l'application de la réglementation bancaire sur les plans professionnels et
techniques. L'avis du C.N.C. est recueilli sur toutes les mesures concernant la distribution
de crédit et en général sur la politique du crédit.
Les principaux établissements publics de crédit et d'épargne que nous avons identifiés
sont:
accorder sa garantie aux crédits consentis aux P.M.E. par les établissements
bancaires, financiers ou autres;
donner sa contregarantie aux engagements par signature pri's'fiar ces mêmes
établissements en faveur des P.M.E.;
prendre des participations au capital des P.M.E. ou leur consentir des prêts
participatifs;
consentir des prêts directs aux P.M.E. pour le financement du fonds de
roulement et le renouvellement ou l'acquisition de matériels et d'équipements;
promouvoir des mutuelles de garantie par secteur socio-professionnel ou
branches d'activités;
contribuer à la réalisation des études de projets intéressant les P.M.E.;
apporter aux P.M.E. une assistance technique en matière de formation,
d'information, de conseil et de tenue de leur comptabilité.
35
Le Fonds National de Développement Rural est une société d'État créée en 1973.
• le projet SEMRY;
n° 73/6/673 du 27 octobre 1973 est un organisme chargé d'apporter son appui technique et
mai 1977. Le C.F.C. est placé sous la tutelle conjointe du Ministre de l'Urbanisme et de
l'Habitat et du Ministre des Finances. Le C.F.C. pourrait aussi être appelé la banque
nationale pour l'habitat. À ce titre, il est habilité à:
• financer les travaux d'infrastructure sur des terrains destinés à la construction des
logements économiques;
• rechercher et mettre en place les financements nécessaires aux sociétés
immobilières et de promotion ainsi qu'à la réalisation de tous les programmes de
logements économiques;
• collecter et recevoir les dépôts d'épargne des personnes physiques et morales en
vue de faciliter l'accès à la propriété immobilière.
La Société Nationale d'Investissement créée par la loi no 63/25 du 9 juin 1963 est une
société d'État qui a pour mission:
C'est pour répondre au souci des pouvoirs publics de doter le pays d'un outil de choix
capable d'apporter l'impulsion nécessaire à un développement rapide et harmonieux de
l'économie du Cameroun que la S.N.I, fut créée.
Comme dans les banques d'affaires, le Trésor Public donne des garanties, consent
des avances et des prêts, prend des participations dans le capital des sociétés.
19
Conseil Économique et Social, Rapport sur le thème: Problème de distribution du crédit, 1983.
38
B.C.D. 16 %
Crédit Lyonnais 25 %
Autres 9,6%
État du Cameroun 39 %
B.C.D. 12 %
Autres 49 %
La Cameroon Bank (CAMBANK), créée le 1er septembre 1961 et agréée par décision
à caractère individuel du Conseil National du Crédit, n° 10/77 du 26 juillet 1977, possède un
capital essentiellement constitué d'intérêts nationaux et réparti dans les proportions suivantes:
La Chase Bank Cameroon (CBC), filiale de la Chase Manhattan Bank des États-Unis
d'Amérique, fut agréée par arrêté n° 239/MINFI/CE du 23 novembre 1978. Ses principaux
actionnaires sont:
SNI 15%
BCD 10%
CNR 10%
Autres 65%
La Boston Bank Cameroon (BBC) agréée par arrêté n° 24/MINFI/CE du 16 août 1980
est une filiale de la First National Bank of Boston (U.S.A.). Son capital se répartit de la
façon suivante:
41
La Bank of Credit and Commerce Cameroon (BCCC), agréée en octobre 1981, est une
filiale de la Bank of Credit and Commerce Holding Luxembourg dont le capital est passé de
État du Cameroun 15 %
SNI ' 10%
' BCD 10%
Autres 65%
Trust and Savings Association (U.S.A.) et dont les principaux actionnaires étaient:
SNI 10%
SOCCAR 12,50%
Autres 65%
a été rachetée récemment aux américains par un groupe de gens d'affaires camerounais avec le
L'exercice des activités d'établissement financier est incompatible avec la pratique des
opérations de commerce extérieur.
Ce sont des établissements qui sont habilités à effectuer des opérations de crédit sans
possibilité de mobilisation des créances, auprès de la BEAC. Constitués exclusivement
d'intérêts étrangers, ils travaillent avec leurs propres capitaux et se refinancent auprès des
banques commerciales. Les principaux établissements opérant au Cameroun sont:
Bien que ne figurant pas sur la liste officielle des établissements financiers, le C.E.S.,
(dans son rapport intitulé "Problème de distribution du crédit"), considère qu'il convient de
citer parmi les établissements financiers les trois groupes suivants:
compagnies d'assurances;
coopératives et
tontines.
Les Compagnies d'Assurances se doivent d'être citées car elles jouent un rôle
important dans la mobilisation des capitaux; en effet elles maintiennent d'importants dépôts
dans les banques commerciales.
Dans sa première forme, c'est une technique qui permet d'abord de louer un actif plutôt que de l'acheter;
dans sa deuxième forme, c'est l'élaboration de contrat de vente à retour locatif: "sale and leaseback".
44
Quant aux coopératives leur rôle est très important en milieu rural. Non seulement
elles favorisent la circulation des biens et services, mais elles contribuent à l'augmentation de
la crédibilité de ses membres pour l'obtention de crédits bancaires. Le C.E.S. fait observer
qu'il serait possible de faire jouer aux coopératives le rôle d'intermédiaires financiers avec
une certaine efficacité en développant les transactions financières qu'elles sont habilitées à
effectuer.
Enfin, les Tontines* méritent d'être citées. Le C.E.S. les définit comme étant:
... des sociétés de faits à but non lucratif, constituées sur la base
de la solidarité active des membres. Chaque associé n'est
responsable que de ses mises. Elles collectent des fonds qu'elles
distribuent à leurs membres avec éventuellement Une prime. Cette
prime est redistribuée à son tour aux membres20.
WANGA Martine21 pour sa part définit la tontine comme étant: «... une association
mutuelle, solidaire, dont le but est d'assister matériellement et moralement ses membres et de
sauvegarder leurs intérêts». Répandues sur toute l'étendue du territoire camerounais, les
tontines se retrouvent sous deux principales formes:
Une présentation détaillée sur les Tontines sera faite dans la partie consacrée aux "Sources de financement à
la P.M.E. camerounaise" et ultérieurement.
20
C.E.S. Rapport sur le thème: Problème de distribution de crédit, 1983, p. 42.
21
WANGA, Martine, Mémoire de maîtrise de sciences économiques, L'importance économique des tontines
au Cameroun, Université de Yaounde, septembre 1983.
45
Autorités Monétaires
- BEAC
- CMN
- CNC
Les P.M.E. aussi bien que les grandes entreprises font appel à deux grandes sources
definancementqui sont:
le financement interne et
le financement externe.
Des recherches faites au Canada aussi bien qu'aux États-Unis ont montré qu'en tout
temps les P.M.E. ont de loin préféré le financement interne par rapport au financement
externe. Au Canada par exemple les investissements ont été acquis grâce au financement
interne dans les proportions moyennes suivantes: 66% de 1966 à 1971,71% de 1972 à 1978
et 72% de 1979 à 198422. En ce qui concerne le Cameroun, si nous ne pouvons pas avancer
de chiffres faisant ressortir l'importance du financement interne, nous décrirons néanmoins
qu'elles pourraient en être les sources en insistant sur les difficultés qui rendent
presqu'impossible line estimation chiffrée. Quant aux sources de financement externe des
P.M.E. camerounaises, nous nous pencherons dans un premier temps sur les structures
formelles ou institutionnalisées de l'environnement financier visant directement les P.M.E. et
dans un second temps, nous décrirons de façon détaillée les sources informelles ou non
institutionnalisées de financement
22
Gouvernement du Québec, l'épargne. Rapport du groupe de travail sur l'épargne au Québec 1980, p. 152.
Ministre des Finances du Canada, Revue économique, avril 1985, p. 46.
47
Les sources internes de financement sont celles qui sont générées par les entreprises
elles-mêmes. Les deux principales sources internes sont:
À la fin d'un exercice financier, trois options s'offrent normalement aux promoteurs
ou aux administrateurs d'une entreprise à propos des profits réalisés:
longue (dépendant de chaque cas) et un jour arrive où ils ne sont plus d'aucune utilité pour
l'entreprise. Compte tenu de cette réalité, la direction de l'entreprise doit veiller de façon
systématique au remplacement éventuel de ses biens immobilisés; pour cela elle se doit de
constituer des réserves financières adéquates (d'après des règles bien précises) qui lui
permettront d'assurer la modernisation de ses différents biens de production au moment
opportun. C'est grâce à la constitution de cette réserve financière que se matérialise la
seconde source de financement interne: l'amortissement.
Dès lors, on peut admettre que l'autofinancement permet de constituer d'une part les
réserves nécessaires au remboursement des emprunts contractés en vue d'assurer la
réalisation d'investissements à longue portée, d'autre part, il facilite la mise sur pied de
nouveaux projets d'investissement.
Voilà ainsi brièvement présentées les deux principales sources de financement interne,
telles qu'elles devraient apparaître. Mais au! Cameroun, cette réalité est probablement
différente ou plutôt difficile à percevoir...
En effet, des différentes recherches documentaires que nous avons effectuées, aucune
ne nous a donné une vision claire de l'importance de l'autofinancement au sein des P.M.E.
camerounaises. Cependant, nous pensons avoir compris qu'il est très difficile ou
pratiquement impossible d'estimer l'ampleur du financement des P.M.E. grâce aux sources
internes, ne serait-ce que de façon grossière. À ce propos, Liboire R. LEKOA nous apporte
des éléments de réponse; voici quelques-uns des points relevés dans son mémoire23:
23
Liboire, R. LEKOA, Du suivi des P.M.E.: Cas du FOGAPE, ESSEC, 1985, p. 26.
49
• La comptabilité dans les P.M.E. au Cameroun est lettre morte; le bas du bilan est
flou, le haut également.
• La P.M.E. nous disait un banquier n'a pas de bilan... 80% des postes de l'actif
des bilans présentés étaient fictifs.
• Cette absence de notion réaliste des charges qui pèsent sur l'entreprise entraîne
une erreur grave: la confusion entre le chiffre d'affaires et le bénéfice.
L'entrepreneur qui confond déjà le patrimoine de son affaire avec le sien estime
que les recettes représentent le profit.
• ... plus d'un promoteur de P.M.E. nous a révélé qu'il s'occupe généralement de
la comptabilité lorsque la banque le lui demande. On s'entend d'ailleurs le plus
souvent avec un comptable pour gonfler le chiffre d'affaires espéré et on présente
aux banques un dossier plus prometteur.
L'entreprise qui choisit d'emprunter des fonds afin de financer ses différentes activités
doit faire appel à des institutions financières ou à d'autres agents économiques... Ces
institutions et autres agents économiques capables de prêter aux entreprises les fonds dont
elles ont besoin, constituent les sources de financement externe à l'entreprise.
50
En ce qui concerne les P.M.E. camerounaises, nous avons identifié deux principales
sources de financement externe:
Le financement externe formel destiné aux P.M.E. camerounaises est celui qui est
facilité ou offert par les organismes gouvernementaux de promotion et de financement de la
P.M.E. d'une part, et par les banques commerciales et les établissements financiers privés
d'autre part, tous rigoureusement supervisés par la législation camerounaise en matière de
monnaie, de banque et de crédit. Ces structures institutionnalisées de financement sont
soutenues à différents niveaux par des mesures d'ordre politique, législatif et réglementaire.
En effet, de l'Autorité Monétaire, nous retenons la BEAC qui sans être en contact
direct avec le promoteur, joue cependant un rôle prépondérant grâce au réescompte* qu'elle
accorde aux banques pour le financement des projets des P.M.E.... ce qui permet alors à ces
dernières de bénéficier de conditions privilégiées de refinancement.
C'est la totalité des moyens de financement que la BEAC met à la disposition des banques pendant une
période annuelle en fonction de l'éyolution prévisible et souhaitable de l'économie de chaque état membre et
de l'impératif de l'équilibre monétaire.
51
Sans peut-être avoir une vocation aussi directe que le FOGAPE, les différents
organismes financiers: SOCCA, SCE, SOCABAIL, SOGELEASE, SOPARCAM... tels que nous les
avons présentés, interviennent aussi aufinancementdes P.M.E. camerounaises.
Nous citerons enfin le crédit-fournisseur24 qui, bien que n'étant pas encore
suffisamment développé au niveau local est néanmoins le moyen de financement le plus
utilisé par le promoteur camerounais de P.M.E. après le crédit bancaire. Il est cependant
important de noter qu'il s'agit essentiellement de fournisseurs étrangers, garantis ou non par
les organismes d'assurance-crédit-exportation des pays d'origine... Cependant, l'exigence
d'une caution bancaire locale, ramène presque toujours le promoteur au point de départ, c'est-
à-dire à la banque.
Nous rappelons au lecteur qu'une présentation de ces différents organismes a déjà été faite dans la partie
1.2.1.1 intitulée : L'environnement financier dans sa globalité.
24
MVONDO NTONGO, Benjamin, Entrepreneurshiç passe par les P.M.E.: Sources et types de financement
aux P.M.E. camerounaises, exposé au Colloque Québec-Afrique, mai 1986.
52
Dans les lignes qui suivent, nous allons réaliser une description de cette source de
financement externe à la P.M.E. en parcourant les points suivants:
• l'historique^
• les différents échelons,
• les principes de fonctionnement,
• les fonctions économiques,
• la situation face à la législation.
1.2.1.2.2.2.1 L'historique
créer une association pour lejran^çontribuer. J^adite association était soumise^ à une
réglementation rigoureuse, conforme aux usages, à la juridiction coutumière et traditionnelle
du groupe.
Le franc-contribuer pouvait alors être défini comme étant l'épargne dans la société
"ba-azika", c'est-à-dire l'épargne à l'idée du peuple africain25. Le franc-contribuer n'était pas
seulement le système d'épargne collective, c'était aussi la théorie qui sous-tendait ce système
d'épargne basé sur des grands fondements éthiques tels que: la confiance, la loyauté,
l'honneur et le sens de l'équité. Le "franc-contribuable" se définissait et se définit encore de
nos jours, comme étant toute personne partisane du franc-contribuer ou sociétaire d'une
organisation pour le franc-contribuer.
1 J le lieu des rencontres: à tour de rôle et chez un partisan. Depuis 1480 on peut se réunir
au même endroit pour toutes les séances;
2) la fréquence des rencontres: les séances ont lieu d'après le régime (ou la périodicité)
choisi parmi les sept principaux régimes traditionnels; journalier, hebdomadaire, par
quinzaine, mensuel, trimestriel, semestriel et annuel. Le jour de la semaine et l'heure
sont fixes;
25
G. DJOUMBISSIE NEMPO, Franc-Contribuer, Épargne dans la société traditionnelle africaine, p. 5.
54
...Ainsi «le débiteur insolvable aux yeux de ses confrères n'était rien moins qujujoJraîtee
et son jugement du ressort des dieux totémiques, des dieux de la vengeance et autres
forces nocives...27». De nos jours, les institutions se sont moderniséesjians les pays
africains, bien que les pratiques traditionnelles primitives soient encore possibles.
Depuis quelque temps le statut est constitué de règles permettant d'établir une situation
légale particulière dans l'activité du franc-contribuer... c'est-à-dire «une situation qui
tienne compte de sa nature et de son caractère, tout en étant conforme aux lois et
régulations qui déterminent la conduite de chaque individu et les limites de chaque chose
dans la vie de l'ensemble de la société. En dernière analyse, le statut a pour objet de
placer l'activité concernée sous les principes du droit public et dans le respect de
l'organisation politique du pays28».
27
G. DJOUMBISSDE NEMPO, Franc-contribuer,... p. 29.
28
Idem, p. 30.
Appellation commune d'un ensemble de différents groupes ethniques peuplant l'ouest du Cameroun.
56
Jll les hommes qui se cherchent: à ce degré, l'activité du franc-contribuer se fait en milieux
familiaux, c'est-à-dire que l'on retrouve'ensemble des ressortissants d'une même région,
les individus d'un même village ou d'un même quartier.
[4y "les trusts": c'est le rang des individus dits "arrivés" ou accomplis, qui se réunissent
aussi pour le partage d'expériences diverses en matière d'investissement... Ce sont des
riches industriels, des grands planteurs et fermiers sans oublier d'importants chefs
traditionnels.
29
G. DJOUMBISSIE NEMPO, franc-contribuer, p. 47 à 56.
57
TRUSTS
COMMERÇANTS MOYENS
ENFANTS
58
Cette solidarité se retrouve dans toutes les tontines qu'elles soient des tontines de
consommation ou des tontines d'investissement32.
30
G. DJOUMBISSIE NEMPO, franc-contribuer, p. 45.
31
Ibidem.
32
T. BALLA AMOUGOU, Les tontines au Cameroun; analyse et essai d'intégration dans le circuit
économique, thèse de doctorat de 3ème cycle, 1982-1983, Université de Yaounde.
59
Les tontines de consommation sont «celles dans lesquelles l'épargne accumulée et les
crédits octroyés visent à satisfaire des besoins de consommation... qui ne sont pas généra-
teurs de revenus33». Par besoins de consommation non générateurs de revenus, oa^ntend:
l'achat des biens pour les fêtes de fin d'année (radio, télévision, magnétoscope,
réfrigérateur... etc.);
les frais de scolarité des enfants;
les frais médicaux;
le coût du matériel de construction d'un habitat personnel, etc.
Ges tontines de consommation dites «tontines sans taux d'intérêt34», sont celles qui
occupent le rang des "hommes qui se cherchent" dont parle G. DJOUMBISSIE dans son
ouvrage: franc-contribuer. Donnons-en quelques exemples.
Exemple 1:
33
T.BALLA AMOUGOU, Les tontines au Cameroun: analyse et essai d'intégration dans le circuit
économique, thèse de doctorat de 3 è m e cycle, 1982-1983, Université de Yaounde, p.21,22.
34
M. WANGA, L'importance économique des tontines au Cameroun, mémoire de maîtrise, Université de
Yaounde, septembre 1983, p. 6.
60
le mois suivant, la partisane dont le nom figure en deuxième position sur la liste
recevra les autres à la date déterminée chez elle et sera la seconde bénéficiaire du
montant total de la cotisation soit 1,2 million;
arrivé à la vingt-quatrième allocataire, l'exercice prendra fin et sera relancé quelque
temps après par tacite reconduction.
• Remarques: Le procédé d'allocation, plutôt que d'être rotatif et bien établi d'avance,
aurait pu être déterminé par tirage au sort le jour de la séance au lieu fixe choisi; ainsi à la
première séance, l'allocataire du montant de 1,2 million est celle dont le nom aura été
tiré.
la pige s'effectuant sans remise, il est évident que le mois suivant l'allocataire de la
cotisation sera tirée parmi les vingt-trois restantes... et ainsi de suite;
«l'ordre dans lequel les membres encaissent la collecte est très important, puisque
pour le premier cela équivaut à un crédit remboursé en plusieurs fois et sans intérêts
alors que pour le dernier, il s'agit d'épargne forcée et sans profits. Aussi cet ordre
peut se tirer au sort, se débattre pour s'inverser à la prochaine tontine, ou encore
s'acheter35».
35
Dominique DUCRET, Une tradition au service des affaires: la tontine, le Monde Diplomatique, mai 1986.
61
Tableau 5: Exemple d'une tontine regroupant 24 jeunes femmes salariées; le régime est
mensuel, l'exercice dure 12 mois et il y a deux allocataires par séance. (Les
montants sont en milliers (xlOOO) de F.C.F.A.)
Contri- M O I S TOTAL
buables Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept Oct. Nov Dec. (Épargne)
A 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
B 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
C 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
D 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
E 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
F 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
G 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
H 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
I 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
J 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
K 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
L 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
M 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
N 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
0 50 50 50 50 50 50 50 50 •50 50 50 50 600
P 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
0 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
R 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
S 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
T 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
U 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
V 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
W 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 30 600
X 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 50 600
Total
(crédit) 200 1200 1200 200 1200 ' 1200 200 1200 1200 1200 200 200 14400
Alloca-
taire A B CD E F G H I J K L MN 0 P OR S T U V W X
Montant 001600 001600 001600 6001600 6001600 6001600 001600 6001600 6001600 6001600 6001600 001600 14400
62
Exemple 2
• Énoncé: Six jeunes fonctionnaires du Ministère des Finances décident de mettre sur pied
une association tontine. Le régime est mensuel et les séances ont lieu à 18 heures le
premier jour de chaque mois dans un endroit fixé d'avance. Le montant de la quote-part
est fixé par chacun des contribuables au début de l'exercice. Appelons nos cadres:
FADAK, NIKOUL, MANIF, INOH, MABIN et HIOL.
• Résultats: Le procédé choisi ici par nos six fonctionnaires est dit «de libre
engagement36»:
le premier mois FADAK, dont le nomfigureen premier sur la liste, est le bénéficiaire
du montant total de la cotisation qui s'établit comme suit: 20 000 F.C.F.A.,
80 000 F, 70 000 F, 50 000 F., 100 000F et 60 000 FC.F.A., respectivement
dans l'ordre des noms cités. FADAK reçoit alors 380 000 F;
le mois suivant, NIKOUL sera l'allocataire des cotisations établies comme suit:
•"••••' 80 000 F.Ç.g.À., 50 000 F, 70 000 F, 50 000 F., 100 000F et 60 000 FC.F.A.
d'après l'ordre des noms. NIKOUL recevra 410 000 F (N.B. si NIKOUL s'était
alloué 20 000 F au lieu de 50 000, il aurait eu la même somme que FADAK soit:
380 000 F).
le troisième mois MANIF est le bénéficiaire des cotisations suivantes: 70 000
F.C.F.A., 70 000 F, 40 000 F, 50 000 F., 100 000F et 60 000 FC.F.A.
respectivement. MANIF reçoit alors: 390 000 F. (Tous les résultats sont présentés
au tableau 6; le lecteur est donc prié d'en prendre connaissance afin de vérifier le cas
des trois derniers contribuables: INOH, MABIN ET HIOL).
36
G. DJOUMBISSIE NEMPO, Franc-contribuer, p. 49.
63
• Remarque: «Ce procédé de libre engagement, c'est quelque peu un système de quitte à
quitte: le montant de l'obole-à-devoir que le partisan apporte chaque fois qu'il est mis à
contribution, à son tour de mettre ses confrères à contribution, chacun individuellement
le lui revaudra37».
TOTAL
Contribuables**-^^ Janv. Fév. Mars Avr. Mai Juin (épargne)
37
G. DJOUMBISSIE NEMPO, Franc-contribuer, p. 49.
64
Les tontines-dlinvestissement sont «celles où l'épargne et les crédits sont motivés par
des besoins,jdejioductipn38»... En effet, continue T. BALLA AMOUGOU «l'épargne
accumulée dans les tontines d'investissement tout comme les crédits qui sont octroyés servent
à financer... l'achat de biens générateurs de revenus39». À titre d'exemple, les contributions
de tontines d'investissement ont servi à financer des opérations telles:
- la qualité des membres: qui sont généralement des commerçants ou dès proprié-
taires de petites industries;
- le volume des épargnes et des crédits: les quotes-parts peuvent s'élever à plusieurs
centaines de milliers de francs et le crédit à plusieurs dizaines de millions;
- l'usage des taux d'intérêt;
- l'application d'une réglementation rigoureuse.
38
T. BALLA AMOUGOU, Les tontines au Cameroun, Analyse et essai d'intégration... p. 21.
39
Idem, p. 26.
65
privilégié est mensuel et le procédé appliqué est celui de la "vente aux enchères" du "gros
lot*" .. Quant au processus de mise aux enchères que l'on «dénomme vulgairement: tontine
d'affaires40», il consiste à collecter les contributions de tous les membres. Ce total
constituant le gros lot, on le met en vente et le plus offrant des membres l'obtient. La plupart
des groupes ont un taux de mise à prix fixé au préalable et en-dessous duquel on ne peut
prétendre obtenir le montant mis en vente, même pas le dernier allocataire de l'exercice. Le
prix de la vente représente alors l'intérêt que le plus offrant enchérisseur défraie. Plus le
nombre de demandeurs est important, plus le prix à payer est élevé; l'inverse étant vrai.
Examinons maintenant ce que deviennent les prix (ou intérêts) payés par chacun des
allocataires de gros lots.
Dans certaines tontines, les profits réalisés au moyen de la vente des cotisations sont
accumulés puis partagés en fin d'exercice. Le partage se fait à parts égales «si l'implication à
l'exercice était sur fixe obole à devoir: car dans ce cas, les charges sont égales et les
avantages doivent l'être aussi41». Cependant, si le procédé est sur libre engagement, le
partage se fera au prorata des contributions de chacun des membres.
Dans d'autres associations, le prix tiré de la vente du gros lot est immédiatement
transformé en plusieurs "petits lots* " prêtés aux membres qui en font la demande. Ces petits
lots sont remboursables dans un délai relativement court, un ou deux mois majorés des
intérêts afférents. Les différents remboursements des petits lots et de leurs intérêts viennent
* C'est la cotisation totale (somme de toutes les quotes-parts) qui est ici mise en vente aux enchères.
40
G. DJOUMBISSIE NEMPO, Franc-contribuer, p. 54.
41
Ibidem.
Le prix de la vente du gros lot est réparti en plusieurs petits montants d'après les besoins des membres;
chacun de ces montants représente un ' petit lot'.
66
s'ajouter au cours de chaque séance au prix de vente des gros lots de chacune des séances.
On obtient alors un nouveau montant d'argent qui peut être:
1. réparti (si ce montant n'atteint ou ne dépasse pas l'équivalent d'un gros lot) en d'autres
petits lots qui sont vendus;
2. mis en vente aux enchères si la valeur de ce montant est égale ou supérieure à celle
d'une cotisation normale. Dans ce cas précis, il y aura lors de cette séance deux ventes
de gros lot:
- le premier gros lot provenant des cotisations normales de la séance du jour,
- le deuxième gros lot étant le fruit de la vente du premier augmenté de tous les
remboursements des petits lots (intérêts compris) des séances antérieures.
Lorsqu'un pareil cas se produit, l'exercice est raccourci d'une période (ici un mois) et
les contribuables se trouvent ainsi à cotiser un nombre inférieur de périodes de ce qui était
normalement prévu... et le cycle de cotisation se termine plus tôt, chaque membre ayant pu
acheter le gros lot. Ce cas met en évidence ce que l'on appelle dans le jargon des tontines
d'affaires, le principe du "tour gratuit". Dans la plupart de ces tontines, il n'est pas nécessai-
re d'avoir une caisse étant donné qu'aucun montant n'y sera consigné. En effet, les montants
des enchères et les remboursements sont entièrement détenus par les membres de la tontine.
D'autres types de tontines ajoutent aux activités décrites plus haut une seconde activité
d'épargne:
À chaque réunion, on cotise à la tontine et on épargne aussi à la
"banque". On désigne par le mot "banque" le deuxième fonds
constitué par les épargnes qui sont parfois facultatives. Mais on
peut aussi adopter une règle qui oblige chaque membre de la
tontine à déposer régulièrement au moins un montant minimum à
67
4
^ M. WANGA, L'importance économique des tontines au Cameroun, p! 6.
43
Ibidem.
68
À cet effet, M. WANGA précise: «Les tontines ont des fonctions économiques sa-
crées... Elles remplissent des fonctions d'épargne et de crédit. Elles sont aussi de véritables
moyens de financement des P.M.E.44». Voyons en quoi consiste chacune des fonctions...
Dans les tontines où les activités de vente aux enchères sont pratiquées, les derniers
bénéficiaires non seulement réussissent à épargner, mais bien plus, leurs épargnes sont
rémunérées à l'aide des profits réalisés par les ventes des "gros lots" et les prêts des "petits
lots". «Cette rémunération est généralement très élevée et dépasse largement le taux de 7,5%
offert par le système bancaire45».
D'autres recherches46 montrent que les "prêteurs", c'est-à-dire ceux qui se contentent
de cotiser pour n'encaisser qu'à la clôture de la tontine réalisent d'excellents placements car
les taux d'intérêt sont élevés. En effet, «... Les taux d'intérêt mensuels varient entre 15 et
50% constituant une manne alléchante pour les membres. Une rémunération qui est de loin
supérieure aux 10% annuels pratiqués par les banques - dans le meilleur des cas - . Le
44
M. WANGA, L'importance économique des tontines au Cameroun, p. 17.
45
Idem, p. 18.
46
Étude de Samuel TACHEDIÉ sur les tontines, ESSEC, Douala.
69
choix d'un placement pour un épargnant camerounais ne peut donc être aucunement sujet à
réflexion. Il va tout droit s'inscrire dans une tontine47».
Compte tenu du fait que ces taux d'intérêts débiteurs sont anormalement élevés,
certains pouvant aller au-delà de 50%, on accuse donc très souvent ces associations tontines
de pratiquer de l'usure.
47
Paul John Marc TEDGA, Tontines, à tout va, Afrique Asie, no 376,29/06/1986, p. 29.
48
T. BALLA AMOUGOU, Les tontines au Cameroun, Analyse et essai d'intégration... p. 115.
* POUEGUE KEKENOU, mémoire de licence en économie, Université de Yaounde, 1973-1974.
70
• Résultat: Si le prix d'offre accepté est 1 million de F pour le gros lot et en tenant
compte du fait que l'intérêt (ou prix) est défalqué du lot séance tenante, alors le processus de
multiplication du crédit se fera selon ce qui apparaît au tableau 7.
Remarque: Nous constatons qu'avec une cotisation totale de 6,5 millions de F. C.F.A. et
une offre acceptée de 1 millions de F., quatre demandes de crédit ont pu être
satisfaites: un gros lot et trois petits lots dérivés du prix du gros lot.
«Toutefois, cet effet de multiplication de crédits reste interne à la tontine. Il
est donc limité et il n'influe que de manière indirecte sur les circuits
financiers49».
49
M. WANGA, L'importance économique des tontines au Cameroun, p. 19.
71
Dans certains cas, des tiers peuvent obtenir des crédits de la tontine, mais à un
taux d'intérêt supérieur à celui qu'on applique aux membres. Ces crédits sont
destinés soit à la consommation (mariages, funérailles...), soit à la
production50.
Nous avons établi que les tontines d'affaires remplissent une fonction d'épargne et
cette épargne peut être rémunérée à des taux satisfaisants.
50
M. WANGA, L'importance économique des tontines au Cameroun, p. 19.
72
Alors que Martine WANGA52 souligne qu'il manque encore aux tontines un statut
officiel capable de faire régner davantage l'ordre et la discipline dans les affaires des tontines,
T. BALLA AMOUGOU précise:
51
M. WANGA, L'importance économique des tontines au Cameroun, p. 20.
52
Idem, p. 31.
Article 4. Les associations présentant un caractère exclusivement tribal ou clanique, ainsi que celles qui sont
fondées sur une cause ou qui, en vue d'un objet illicite contraire aux lois ou aux bonnes moeurs ou qui
auraient pour but de porter atteinte à l'intégfité du Territoire National ou à la forme du Gouvernement, sont
nulles et de nul effet. Est considérée comme association à caractère exclusivement tribal ou clanique:
a) toute association qui prétend n'admettre pour membre que des ressortissants d'un clan ou d'une tribu
déterminé;
b) toute association qui, sans écarter explicitement les ressortissants d'autres clans ou tribus, poursuit en fait
un but contraire à l'unité nationale.
53
T. BALLA AMOUGOU, Les tontines au Cameroun; analyse et essai d'intégration... p. 75.
73
Pour terminer T. BALLA AMOUGOU tient quand même à porter une remarque assez pertinente à
la partie de réponse formulée ci-dessus:
Si les tontines sont avant tout des associations à but économique
qui puisent leur force dans les affinités tribales ou la communauté
d'intérêt, il n'en demeure pas moins qu'elles sont un cadre
propice à des actions politiques, d'où ce double souci des
autorités politiques de s'en servir et de les contrôler au prix
parfois de limiter leur expansion55.
54
T. BALLA A., Les tontines au Cameroun; analyse et essai d'intégration... p. 209,210.
55
Ibidem.
Organisation des Femmes de l'Union Nationale Camerounaise; l'UNC (Union Nationale Camerounaise),
l'unique parti politique du pays est devenu en mars 1985 le RDPC (Rassemblement Démocratique du Peuple
Camerounais) et l'OFUNC est désormais remplacée par l'OFRDPC.
56
TS ANGA, Delphine, conférence de presse au Journal Cameroon Tribune no 1811, 29-30 juin 1980.
74
Lors d'une enquête réalisée en 1984 auprès de certaines P.M.E. des villes de Douala
et de Bamenda57, enquête qui consistait en quelque sorte à pointer du doigt les problèmes
majeurs auxquels faisaient face ces P.M.E., il est ressorti que pour 66,66% des promoteurs
le véritable problème de leur entreprise est le problème financier. Ce problème se situait à
divers niveaux de l'évolution des entreprises et se traduisait en besoins...
57
TIKOBAU, Développement ou rentabilité: le faux dilemme des banques, mémoire, ESSEC, 1984-1985.
58
Idem, p. 12.
75
que la P.M.E. camerounaise est à plus de 80% assise sur la dette. Car le soutien financier
des amis, des parents vient déjà s'ajouter au prêt bancaire pour augmenter le poids de
l'endettement59».
Ces trois niveaux de besoins en financement des P.M.E. devraient normalement être
satisfaits à l'aide des différentes formes classiques de financement à court, moyen et long
terme existant... Examinons alors avec quelle efficacité l'environnement financier réagit face
à ces besoins des P.M.E. nationales.
Dans cette partie, nous examinerons les réponses aux besoins des P.M.E., des deux
cadres financiers institutionnalisé et non institutionnalisé que nous avons présentés
59
L.R. LEKOA, Du suivi des P.M.E.: Cas du FOGAPE, p. 18.
60
TIKOBAU, Développement ou rentabilité: le faux dilemme des banques, 1985, p. 13.
76
1.2.3.1 Les réponses du cadre financier institutionnalisé face aux besoins des P.M.E.
Ces crédits devaient être suffisants pour subvenir aux besoins de financement des P.M.E.
nationales pour une période de deux ans. D'autres lignes de crédit* et le réescompte de la
Banque Centrale ont par la suite contribué au financement des P.M.E.
Afin de faciliter l'accès des P.M.E. camerounaises au crédit bancaire, des dispositifs
furent mis en place par les Autorités Monétaires pour des interventions à court et à moyen
terme62. Voyons en quoi ils consistaient.
61
F. COLAS, C.C.C.E., Ligne de crédit accordée à la B.C.D. pour le financement des P.M.E 1981,
p. 1:
venant de la Banque Africaine de Développement (BAD) ou de l'Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole (OPEP).
62
C.E.S. Rapport sur le thème: promotion et financement des P.M.E. nationales, p. 17-20.
78
Les "fiches spéciales pour l'achat des biens d'équipement" étaient une disposition
pouvant aider le promoteur à s'équiper en matériel productif et pour cela, les tirages des
fournisseurs étaient réescomptés d'après une procédure très souple.
Les "crédits douaniers" étaient réescomptés aux banques et aux transitaires ayant
accordé aux nationaux les crédits pour le règlement de leurs droits de douane.
Le cinquième dispositif concernait les "crédits automobiles" qui étaient réescomptés par
la BEAC en autant que les crédits destinés à financer l'achat des véhicules aient été consentis
par la BCD ou la SOCCA.
La BEAC avait ouvert des cotes globales spéciales aux banques pour le réescompte des
crédits à moyen terme égaux ou inférieurs à 40 millions de francs destinés à financer la
construction ou l'amélioration de logements (le coût restant inférieur à 50 millions de F.) et
l'équipement artisanal ou agricole des nationaux.
Cependant, toutes ces mesures étaient également disponibles pour les grandes maisons
de commerce et d'industrie.
Nous constatons donc que les banques primaires bien que disposant de leurs propres
ressources, bénéficiaient en plus des différentes facilités de refinancement auprès de la
BEAC, facilités qui étaient reliées aux deux principales dispositions que nous rappelons une
fois de plus:
80
Malgré toutes ces dispositions et mesures, et bien que certaines donnèrent des résultats
structures... En effet, le C.E.S. dans son rapport sur le thème: Promotion et financement
des petites et moyennes entreprises nationales, affirme: «En ce qui concerne les structures ou
toutes inadaptées et peu efficaces soit par défaut de moyens, soit par manque de volonté».
de démarrage des premières PME jusqu'en 1983, B. ATANGANA ONANA fait le constat
suivant:
parmi les structures dont l'inefficacité a résulté d'un manque de moyens adéquats. Quant aux
banques elles ont été classées parmi les structures dont l'inefficacité a résulté d'un manque de
volonté. Examinons les raisons ayant amené le C.E.S. à aboutir à de telles conclusions.
63
B. ATANGANA O., Proposition pour favoriser l'entrepreneurship et la P.M.E., Étude du cas du
Cameroun...
81
Bien que l'évolution des projets financés ait suivi une progression en dents de scie
(3 projets en 1976, 37 en 1977, 30 en 1978, 49 en 1979, 40 en 1980...) on note cependant
une moyenne definancementde presque 30 projets par an. Lors des deux derniers exercices:
1982-1983 et 1983-1984, le FOGAPE n'aura financé que trente-deux projets.
Le C.E.S. pense que le ralentissement des activités du FOGAPE est attribuable à trois
causes:
En ce qui concerne la première cause, on observe que sur 244 prêts garantis accordés
en date du 30 juin 1983,47,54% des prêts ont été accordés par la B.C.D., les autres banques
commerciales n'octroyant que 52,46% des crédits pour un montant de 2 milliards de
64
Marchés tropicaux, 12 avril 1985, p. 893.
82
F.C.F.A. environ, soit une moyenne annuelle de trois crédits par banque pour un montant
moyen approximatif de 16 millions de francs par crédit.
• la garantie des projets se limite à 80% des crédits bancaires et ne peut dépasser
30 millions de francs C.F.A. par client;
• c'est aux banques que revient la charge de saisir le FOGAPE pour une demande
de garantie et les banques ne le font que pour les cas jugés à risques élevés;
• malgré l'existence de la garantie du FOGAPE pour les projets consentis par les
banques, ces dernières se voient dans l'obligation de gérer elles-mêmes les
garanties primaires. En cas d'impayés, elles doivent épuiser tous les recours
dont elles disposent et attendre longtemps la décision du FOGAPE d'honorer sa
garantie et le remboursement des traites impayées;
• Ces retards entraînent une augmentation de 25 à 30% des frais et charges de
chaque crédit66.
Enfin l'échec des projets P.M.E. est attribuable aux quatre points suivants:
65
C.E.S., Rapport sur le thème: Promotion et financement des P.M.E. nationales, p. 24.
66
C.E.S. Rapport sur le thème: Promotion et financement des PME nationales, p. 24,25 et 26.
83
En ce qui a trait à la responsabilité des banques dans l'échec des structures en place à
venir en aide aux P.M.E., le C.E.S. affirme:
Il est fréquent d'observer que les banques n'accordent pas les taux d'intérêts
privilégiés aux opérations des P.M.E. parce que:
67
C.E.S. Rapport sur le thème: Promotion et financement des PME nationales, p. 24,25 et 26.
68
C.E.S., Rapport sur le thème: Promotion et financement des P.M.E. nationales, p. 26,27.
69
Ibidem.
84
En outre, au sujet des 20% des crédits à l'économie réservés aux P.M.E., le C.E.S.
estime que la part de financement des P.M.E. et de la clientèle nationale est à peine égale au
tiers des 20% prévus. Une fois de plus les banques ne peuvent respecter ce pourcentage à
cause du même motif de gain cité plus haut.
Plus tard en juin 1985, devant l'Assemblée Nationale, le Président réaffirmait son
option pour la P.M.E. en comptant sur certains soutiens, notamment ceux du FOGAPE et des
banques. Il déclarait alors:
70
C.E.S. Rapport sur le thème: Promotion et financement des PME nationales, p. 28.
Citation tirée d'une communication du FOGAPE: "Financement, soutien et encadrement des P.M.E.
camerounaises", faite lors de la Conférence annuelle des services centraux et extérieurs du Ministère du
Commerce et de l'Industrie, p. 3, 1986.
85
L'ancien FOGAPE ayant montré ses limites comme nous l'avons vu plus haut, des
nouveaux moyens et une réorganisation étaient rendus nécessaires... Non seulement le
FOGAPE devenait un organisme public doté de la personnalité juridique et de l'autonomie
financière, mais il était reformé pour contribuer plus efficacement à la rationalisation, la
diversification et le renforcement des actions auprès des PME et des banques.
une dotation publique en capital dont le montant initial est fixé à 1 milliard de
francs C.F.A.;
les prélèvements sur les bénéfices des banques (10%);
le produit de la taxe sur la distribution des crédits;
Citation tirée d'une communication du FOGAPE: "Financement, soutien et encadrement des P.M.E.
camerounaises", faite lors de la Conférence annuelle des services centraux et extérieurs du Ministère du
Commerce et de l'Industrie, p. 4,1986.
Les nouvelles attributions du FOGAPE ont été présentées à la sous-partie 1.2.1.1.2
86
Les interventions qui jadis étaient limitées au moyen et long terme sont désormais
étendues au court terme, tenant ainsi compte des marchés publics et privés, des crédits
d'investissements, des crédits fournisseurs et acheteurs, des crédits documentaires, des,
crédits à l'exportation ou à l'importation à l'exclusion de la commercialisation des produits de
base, du financement du fonds de roulement et des stocks indispensables, du renforcement
des fonds propres et de tout concours financier rendu nécessaire pour la création, l'extension
ou le développement des P.M.E. nationales.
71
FOGAPE, Décret no 84/510 du 13 juin 1984, article 9.
87
Engagements par
Secteur d'activités signature et aval % Prêts directs Participations (%)
Agro-pastoral 10 10 5
Industrie (PMI) 30 30 60
Commerce 10 10 10
Artisanat 10 20 —
Services 25 20 15
Entreprises diverses 10 5 10
Professions libérales 5 5 —
Source: FOGAPE
DURÉE
Nature de l'opération Moyen et long terme (% ) Court terme (%)
Prêts directs 65 35
pour les engagements par trésorerie (prêts directs, prêts participatifs, prises dé
participation): on a 200 millions de F.C.F.A. à court terme et 150 millions de
francs à moyen et long terme et ceci par client et par opération.
pour les engagements par signature et aval (garanties, contregaranties,
cautionnements...): on a 200 millions de F. C.F.A. à court terme et 300 millions
de francs à moyen et long terme également par client et par opération72.
Le financement des transactions sur les marchés publics quant à eux ne sont soumis à aucun
plafond.
Soulignons enfin que malgré cette réforme, les moyens du FOGAPE demeurent
limités. À titre d'exemple, le FOGAPE en tant qu'organisme d'État chargé de prises de
participations ne peut recourir au réescompte de la B.E.A.C.75. Cet interdit aurait pour
conséquence de réduire la disponibilité de ses fonds et la portée de ses opérations.
72
FOGAPE, article 32, Règlement intérieur.
73
FOGAPE, articles 24,25. Décret no 84/510 du 13 juin 1984.
74
Ibidem.
75
Ordonnance n° 85/002 du 31 août 1985, relative à l'exercice de l'activité des établissements de crédit, article
2 et Arrêté n° 00931/MINFI/DCE/D, portant conditions de banque, article 1.
89
* Cet article définit les P.M.E. considérées; c'est la définition du MINCI présentée dans 1.1.1.3.
76
Code des Investissements, article 23.
90
janvier 1983. Aux termes de cet arrêté, rentrent dans la catégorie des opérations privilégiées:
les crédits aux petites et moyennes entreprises nationales* 77.
Le chiffre d'affaires qui était limité à 250 millions C.F.A. en 1983 passe à 500
millions; les fonds propres quant à eux ne doivent pas dépasser 100 millions (comparé à 50
millions) et les encours de crédit par caisse à court terme passent de 40 millions (en 1983) à
100 millions de F. C.F.A.
En effet, des recherches effectuées par NJAMBE NGUIJOH, il ressort que du 30 juin
1985 au 19 juin 1986, les différents organes de décision du FOGAPE ont agréé 314 dossiers
pour un montant global d'engagements s'élevant à 9 983 893 704 F.C.F.A. (presque
10 milliards de F.). Au tableau 10, nous en présentons la répartition par secteur d'activités.-
La définition de la P.M.E. nationale est ici celle du MINFI présentée dans 1.1.1.4.
77
Ministère des Finances, Arrêté n° 00931/MINFI/DCE/D, portant conditions de banque, article 13 d).
78
NJAMBE NGUIJOH R., L'impact du FOGAPE sur le développement des P.M.E. camerounaises,
Université de Yaounde, septembre 1986, mémoire de maîtrise.
91
On constate d'après la répartition des engagements que le secteur des P.M.I. vient largement
en tête avec 57% des engagements.
Ce dernier niveau étant celui auquel nous consacrons cette recherche, nous nous y attarderons
quelque peu afin de comprendre en quoi consiste cette insuffisance.
79
NJAMBE NGUIJOH R., L'impact du FOGAPE sur le développement des P.M.E. camerounaises,
p. 73,74,83.
80
Ibidem.
Tableau 10: Engagements du FOGAPE par secteur d'activités du 30 juin 1985 au 19 juin 1986 (montants en F.C.F.A.)
Industrie (PMI) 1 741 648 227 2 973 144 553 646 174 172 114 500 000 220000000 5 695 466 952 57,05
Commerce 894 699 436 229 240 000 98,829 334 0 0 1 222 768 770 12,25
Services 521 770 108 1 024 984 280 429 003 594 73 000 000 0 2 048 757 982 20,52
Professions 202 500 000 139 200000 0 12 000 000 117 500000 471 200 000 4,72
libérales
Agro-pastoral 125 000 000 260 000 000 0 0. 0 385 000 000 3,86
TOTAL 3 545 317 771 4 727568 883 1 174 007 100 199 500 000 337 500000 9 983 893 704 100
Tableau 11: Répartition des engagements par banque. Situation partielle au 31 mars
1985 (montant en millions de F. CF. A.)
Source: FOGAPE
81
NJAMBE NGUIJOH R., L'impact du FOGAPE sur le développement des P.M.E. camerounaises, p. 83.
94
Engagements par
signature et aval Prêts directs Participations
SECTEUR Quotas Réalisa- Quotas Réalisa- Quotas Réalisa-
D'ACTIVITÉS affectés % tion % affectés % tion % affectés % tion %
Agro-pastoral 10 2,60 10 1,25 5 0
Industrie (PMI) 30 36,55 30 19,25 60 1,55
Commerce 10 3,7 10 8,96 10 0
Artisanat 10 0 20 0,15 0 0
Services 25 15,22 20 5,44 15 0
Entreprises diverses 10 1,01 5 0,44 10 0
Professions libérales 5 1,39 5 2,02 0 1,29
Total 100 60,47 100 37,51 100 2,84
Source: Rapport du FOGAPE
D'une façon générale, comme nous l'avons d'ailleurs fait remarquer pour l'ancien
FOGAPE, les banques commerciales sont réticentes quand il s'agit de financer les projets des
P.M.E. malgré toutes les dispositions prises, car elles estiment que les risques auxquels font
face ces entreprises sont considérables et la rentabilité du prêt n'y est pas garantie.
des P.M.E. nationales qu'un protocole d'accord fut signé le 10 mai 1986 entre la S.C.B. et le
Fonds. En résumé, ce protocole consiste à:
harmoniser les critères d'appréciation des dossiers de demandes de financement
dont les deux parties sont saisies par les promoteurs des P.M.E.;
réduire les délais de réponse aux demandes de crédits et à la mise en place des
financements accordés;
Cet accord entre le FOGAPE et la S.C.B. reste un cas isolé puisqu'aucune autre banque n'a
encore imité cette dernière.
S'agissant du nouveau Code des Investissements, il semble que les résultats se font
attendre. À ce sujet, Christian D'ALAYER rapporte certains propos recueillis au CAPME:
«Nous avons instruit et présenté 204 dossiers dont 51 sont passés à l'agrément* ... mais les
délais de réalisation peuvent ensuite attendre jusqu'à trois ans», et D'ALAYER d'ajouter:
«Un délai somme toute normal dès lors qu'interviennent des financements publics. L'on ne
fait pas mieux en France82».
Enfin, mentionnons quelques appréciations sur les relations entre les banquiers et
leurs clients P.M.E.
Les responsables des P.M.E. reprochent assez souvent aux banquiers et autres
bailleurs de fonds institutionnalisés de chercher plus à placer des produits qu'à tenter de
répondre aux besoins des entreprises... Et pour preuves:
Les banquiers quant à eux pensent qu'en réalité la P.M.E. présente un risque élevé
tant sur le plan de la solvabilité que sur celui des garanties à offrir. Ainsi les promoteurs:
Après avoir présenté l'offre institutionnalisée de financement dans ses grandes lignes,
examinons maintenant l'ampleur de l'offre non institutionnalisée de financement à ces
P.M.E.
1.2.3.2 Les réponses du cadre financier non institutionnalisé face aux besoins des
P.M.E.
Ayant déjà présenté l'essentiel sur le cadre financier non institutionnalisé constitué
surtout des associations-tontines d'épargne et de crédit, dont certaines sont destinées à la
consommation et d'autres à l'investissement, nous n'aurons rien à signaler ici quant aux
mesures et dispositions officielles particulières concernant les tontines, car de toutes les
recherches et des différents documents dont nous avons pris connaissance aucune mention
n'en est faite... Cependant, il existe quelques estimations des résultats et des constatations en
rapport avec l'action de ces associations en faveur de la promotion des P.M.E. au Cameroun
et c'est de cela que nous parlerons dans les lignes qui suivent...
tableau 13 en fait une présentation)83. Si on suppose que dans la majorité des apports
financiers d'amis ou de parents les tontines ont été mises à contribution, on admettra
l'importance de cette source de financement. D'ailleurs L.R. LEKOA fait remarquer ce qui
suit: «l'apport généralement mentionné par les promoteurs comme apport personnel est, dans
40% des cas, greffé d'une dette; d'autant plus que 3 entrepreneurs sur 4 ont eu le soutien de
la tontine pour créer leur affaire84».
Tableau 13: Origine des fonds ayant permis la création de la P.M.E. (Enquête
CAPME/BIT)
Achat 13 4 2
Héritage 6 1 —
Autres 3 1 2
S'il est évident que les promoteurs camerounais de P.M.E. s'adressent très souvent
aux tontines pour investir ou financer leurs affaires, à combien peut-on évaluer les fonds qui
y transitent? À cette question Paul John Marc TEDGA répond:
83
L.R. LEKOA, Du suivi des P.M.E.: cas du Fogape, p. 17.
84
L.R. LEKOA, Du suivi des P.M.E.: cas du Fogape, p. 18.
99
Quand on sait que la cotisation totale d'une seule séance dans une tontine d'investissement
peut s'élever à plusieurs dizaines de millions de F.C.F.A., et qu'il existe plus de 67%* de la
population rurale camerounaise qui n'a jamais eu recours aux institutions financières
classiques; on pourrait considérer que cette estimation est tout à fait réaliste.
Nous pouvons aussi apprécier jusqu'à quel point la solidarité contribue dans les
tontines sérieuses, notamment celles des bamilékés, à la réussite de chacun des membres;
TEDGA écrit:
Pour certaines sommes importantes, au lieu que le bénéficiaire se
voit verser le montant en espèces, il déclare simplement ce qu'il
aimerait en faire. S'il souhaite ouvrir "une vente à emporter" par
exemple... les membres de la tontine se chargeront d'installer tout
le magasin. Si le bénéficiaire en exprime le besoin, ils
85
Paul J.M. TEDGA, Tontines, à tout va, Afrique-Asie, n° 376,29/06/1986, p. 30.
Proportion de l'ensemble de la population rurale camerounaise en 1981.
86
Paul J.M. TEDGA, Tontines, à tout va; Afrique Asie, n° 376,29/06/1986, p. 29.
100
D'après ces quelques constatations, nous sommes portés à affirmer que l'offre de
financement en faveur des P.M.E. par la structure financière non institutionnalisée n'est pas
du tout négligeable en République du Cameroun.
Quant à Paul J.M. TEDGA, il écrit que les tontines "inquiètent". Ainsi lors du
congrès de l'Association Technique Africaine (A.T.A.) à Paris en avril 1984, «le directeur de
la BEAC de Douala dut reconnaître l'ampleur du préjudice que ce système porte aux banques
de la place, tout en approuvant du bout des lèvres leur utilité d'un point de vue macro-
économique89».
87
Paul J.M. TEDGA, Tontines, à tout va; Afrique Asie, n° 376,29/06/1986, p. 29.
88
Dominique DUCRET, Une tradition au service des affaires: la tontine, Le Monde Diplomatique, mai 1986.
89
Paul J.M. TEDGA, Tontines à tout va, Afrique Asie, n° 376,29/06/86, p. 30.
101
inflationnistes bien réels dans le pays, les autres pensent qu'il n'en est rien. À cet effet, Marc
TEDGA écrit:
Ces tontines sont de véritables petites banques populaires,
représentant une masse de crédits qui n'influe guère sur la masse
monétaire étant donné qu'elle échappe complètement à la
comptabilité de la Banque Centrale, mais qui en revanche est
porteuse d'effets inflationnistes bien réels. Les détenteurs de ces
crédits demeurant de grands investisseurs dans différents secteurs
de l'économie90.
90
Paul J.M. TEDGA, Tontines à tout va, Afrique Asie, n° 376,29/06/86, p. 30.
91
Dominique DUCRET, Une tradition au service des affaires: la tontine, Le Monde diplomatique, mai 1986.
92
Christian D'ALAYER, Cameroun, Haro sur les banques! Journal de l'Économie Africaine, no 85, p. 30.
93
G. DJOUMBISSIE NEMPO, Franc-contribuer, p. 93,
102
Nous terminerons par ces propos de Paul J.M. TEDGA qui reflètent assez bien le
constat général qui se dégage de la réalité sur les tontines:
Socialement, les tontines ont permis de reserrer les liens entre les
différentes communautés nationales. Économiquement, elles ont
permis de susciter une nette volonté d'épargne à travers toutes les
couches de la population tout en les amenant à réfléchir au
développement de leur bien-être personnel. L'avantage
incontestable du système étant le lien automatique entre l'épargne
et le crédit Une leçon à retenir95...
Nous voici arrivés au terme de ce premier chapitre où nous avons présenté les propos
des différentes recherches documentaires concernant "La P.M.E. camerounaise"... Partant
d'une présentation générale des P.M.E., nous avons terminé par celle de la problématique du
financement de ces P.M.E. dans leurs cadres formel et informel...
94
G. DJOUMBISSIE NEMPO, Franc-contribuer, p. 82.
95
Paul John Marc TEDGA, Tontines à tout va, Afrique-Asie, n° 376,29/06/1986, p. 30.
CHAPITRE H
UNE VUE DE LA SITUATION
DU FINANCEMENT DES P.M.E. SUR LE TERRAIN
n
Avant d'entrer dans le vif du sujet, nous tenons cependant à faire d'un côté un rappel
sur le lieu de l'intervention et de l'autre, à apporter une précision sur l'objectif
méthodologique poursuivi tout au long de la réalisation de cette recherche.
105
En effet, comme nous l'avons déjà dit à l'introduction générale, notre intervention sur
le terrain s'est surtout préoccupée du financement des P.M.E. dans la région de Yaounde,
cadre d'intervention de l'UQAC déterminé par l'ACDI concernant "l'implantation d'un
incubateur d'entreprises au Cameroun, région de Yaounde". Bien que nos investigations à
propos des sources de financement nous aient menés jusqu'à Douala, nous n'avons
cependant tenu compte que des P.M.E. situées dans la région de Yaounde.
Quant à la recherche que nous avons ainsi effectuée sur le terrain, l'objectif poursuivi
n'était pas d'apporter nécessairement des preuves statistiques passant par la sélection et
l'étude d'échantillons importants, nous visions surtout à montrer qu'il existe un nombre
suffisant de cas susceptibles de procurer des informations valables et pouvant faire partie
d'un "TOUT" considérable.
La poursuite et la réalisation de ces différents objectifs n'a pas été une tâche facile...
Non seulement nous devions effectivement retrouver les entreprises aux adresses
mentionnées (ce qui n'était pas souvent le cas), mais en plus il a fallu, après avoir établi le
premier contact avec l'entrepreneur, repasser à la même adresse au moins cinq fois avant
d'avoir un entretien sérieux et permettant de compléter le questionnaire avec ce dernier et ceci
bien que des rendez-vous en bonne et due forme aient été pris d'avance.
Nous livrons ci-dessous les résultats obtenus à partir des questionnaires complétés et
des entrevues réalisées avec certains propriétaires-dirigeants.
Signalons tout d'abord que parmi les quinze entreprises de notre échantillon, deux
d'entre elles n'ont pas pu être rejointes; plus précisément les numéros 11 et 14 et ceci malgré
les efforts que nous avons fournis. Quant aux treize autres, nous avons pu effectuer une
prise de contact avec les principaux dirigeants auxquels nous avons expliqué les objectifs de
cette recherche et bien plus sollicité une franche collaboration de leur part. En fin de compte,
dix P.M.E.* ont accepté de poursuivre cette expérience avec nous jusqu'au bout; et c'est
précisément de ces dix entreprises dont nous parlerons ici.
1. Les résultats généraux: ce sont ceux mettant ensemble les questions liées à
l'identification, la structure et le fonctionnement de ces entreprises;
2. les résultats reliés au financement de ces P.M.E.
Les questions 1, 2, 3, 4, 5 et 6 nous ont permis de mieux cerner les aspects généraux
concernant l'identification, la structure et certains éléments de fonctionnement de ces
entreprises.
2.1.2.1.1 L'identification
Les trois premières questions nous ont permis de déterminer la forme juridique de ces
P.M.E., leurs principales activités et leur âge approximatif.
En effet, concernant la forme juridique, trois entreprises se sont déclarées être des
sociétés à responsabilité limitée (SARL), cinq des sociétés individuelles (S.I.) et les deux
autres des sociétés anonymes (S.A.).
Quant à leurs principales activités, ce sont celles des dix premières entreprises
représentées par le tableau 14 et résumées dans le tableau 15.
L'âge de ces entreprises varie entre un et neuf ans; en effet quatre P.M.E. n'ont pas plus
de trois ans, trois autres ont entre 4 et 6 ans et les trois dernières se situent entre 7 et 9 ans.
En ce qui concerne le personnel employé dans chacune des P.M.E., il ressort que
quatre entreprises ont à leur service entre 10 et 19 employés; entre 20 et 29 employés, il y a
une P.M.E.; deux autres P.M.E. ont entre 30 et 39 employés et les trois entreprises restantes
ont plus de 50 employés.
^SSQ,de l'entreprise
Cadres -^ 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Total
féminins 4 2 1 1 0 1 1 0 0 0 10
masculins 2 3 1 3 1 2 2 2 1 3 20
Total 6 5 2 4 1 3 3 2 1 3 30
Les numéros identifiant les P.M.E. au tableau 16 correspondent à ceux du tableau 14 présentant
l'échantillon.
110
Quant à la structure appliquée par chacune des entreprises, nous pouvons affirmer que
c'est en général une structure simple, traditionnellement hiérarchique où le directeur, la
directrice ou le (la) responsable dirigent l'entreprise en qualité de techniciens pour certains ou
d'administrateurs pour d'autres, en se faisant aider très souvent par une petite équipe de
techniciens et de spécialistes ayant probablement des tâches spécifiques au sein de la P.M.E.
111
3 Directrice Générale 31 F
Comptable Comptabilité publique 34 M
6 Responsable-production Technicien 30 M
Recherche et dévelop-
pement Ingénieur-conseil 50 M
Responsable - relations
extérieures Générale 32 . F
7 Directeur Hôtelière 42 M
Maître d'hôtel Hôtelière 30 M
Comptable Comptabilité 32 F
9 Responsable de la
fabrication ébéniste 58 M
Afin de saisir toute l'importance du financement des P.M.E. que nous avons
rencontrées dans la région de Yaounde, nous allons présenter les résultats en prenant en
compte les 5 principaux points suivants:
le potentiel definancementinterne;
lefinancementexterne;
l'offre definancement,une réponse à la demande des propriétaires-dirigeants
les obstacles à la demande definancementinstitutionnalisé;
la contribution du promoteur au financement externe non institutionnalisé des
entreprises.
Nous savons que les possibilités permettant à une entreprise de réaliser un financement
interne reposent principalement sur sa capacité à générer des fonds grâce à:
Grâce aux questions 8 et 10, nous avons respectivement pu dégager une approximation
des bénéfices nets (ou pertes) réalisés pendant cinq exercices financiers par certaines entre-
prises et les réserves financières constituant les fonds d'amortissement de certaines
entreprises nous ont été révélées. Mais avant de présenter le potentiel d'autofinancement de
ces entreprises, nous avons pensé qu'il était préférable d'avoir une idée de l'importance des
activités de chacune de ces entreprises; par conséquent nous nous sommes intéressés à leurs
chiffres d'affaires respectifs.
113
Le tableau 19 nous permet d'apprécier l'évolution du profit net (ou perte) de certaines
P.M.E. que nous avons rencontrées; cependant tous les propriétaires-dirigeants n'ont pas pu
mettre à notre disposition la totalité de ces chiffres. Des huit entreprises qui ont bien voulu
nous communiquer au moins un montant, l'entreprise ns 2 est la seule à avoir subi une série
de pertes plus ou moins considérables durant cinq années consécutives; pourtant le chiffre
d'affaires de cette P.M.E. n'a pas cessé d'augmenter, dépassant plus de 127 millions de
francs C.F.A. soit un accroissement d'environ 95% durant l'exercice 1984-85 par rapport à
l'exercice précédent. Le plus faible profit de l'exercice 1984-85, soit 2,5 millions de
F.C.F.A., revient à l'entreprise n2 3, ce qui représente 3,12% du chiffre d'affaires durant le
même exercice; quant au profit le plus élevé de l'exercice 1984-85, il se situe à un peu plus
de 31 millions de F.C.F.A. soit 7,58% du chiffre d'affaires et a été réalisé par l'entreprise
n2 4. La proportion la plus importante du profit par rapport au chiffre d'affaires en 1984-85
a été réalisée par l'entreprise n2 5 et se situe à 48,20%... le tableau 20 représente les
différents pourcentages des profits par rapport aux chiffres d'affaires compte tenu des
montants disponibles.
114
Entreprise^
1 900 000 5 000 000 20 000 000
+ 455,55 + 300
2 5 426 269 9 265 700 45 840 000 65 213 783 127 571778
+70,75 + 394,72 + 42,26 + 95,62
3 80 000 000
4 158 000 000 178 500 000 199 000 000 272 000 000 410 000 000
+ -12,97 + 11,48 + 36,68 + 50,73
5 500 000 12 257 000 15 327 000 17 424 000
+ 2 351,4 + 25 + 13,68
6 30 000 000 83 696 008 110 000 000
+ 178,98 + 31,42
7 90 000 000 156 000 000
+ 73,33
8 67 000 000
9 30 000 000 42 000 000 56 000 000 70 000 000 80 000 000
+ 40 + 33,33 + 25 + 14,28
10 176 295 295 422 502 330 445 273 380
+ 139,65 + 5,38
(N.B. Les pourcentages (%) d'augmentation du chiffre d'affaires d'un exercice par rapport à
l'exercice antérieur apparaissent précédés du signe plus (+)).
115
Tableau 19: Évolution du bénéfice net (ou perte) des P.M.E. en F.CF.A.
2 (3 044 910) (1 529 962) (1364 710) (1 055 505) (5 617 205)
3 2 500 000
4 (13 619 117) 18 151 900 18 938 000 28 285 000 31 088 000
7
8
9 4 500 000 16 600 000 19 500 000
Tableau 20: Évolution du pourcentage (%) du profit par rapport au chiffre d'affaires.
Le tableau 21 nous montre enfin l'évolution des montants des amortissements des
différentes P.M.E. qui ont bien voulu nous communiquer ces chiffres. Pour certaines de ces
entreprises, ces réserves paraissent relativement importantes, tel est le cas des entreprises nQ 4
et ns 6, quant à celles des entreprises ns 3, n2 9 et nQ 10, elles sont relativement moyennes.
117
2 376 184 683 789 1 149 118 1 355 554 1 685 633
3 16 000 000
4 2 634 000 6 871 000 24 200 000 40 059 000 58 642 000
5
6 45 278 600 60 484 810
7
8 12 000 000
9 2 600 000 9 900 000 12 400 000
Bien que toutes les entreprises rencontrées n'aient pas pu ou voulu nous fournir
l'intégralité des informations relatives au chiffre d'affaires, au profit net et à l'amortissement,
nous pouvons néanmoins affirmer qu'il existe un potentiel de financement interne certain au
sein de chacune des P.M.E. en autant qu'une fraction des bénéfices nets soient effectivement
mis de côté et bien plus, que les réserves d'amortissement déclarées existent vraiment et
puissent être disponibles en temps opportun.
118
Le financement externe consiste à faire appel aux fonds des institutions financières ou
des agents économiques externes, afin de subvenir aux multiples besoins des entreprises.
Comme nous l'avons déjà fait apparaître au premier chapitre, il s'agit d'une part du
financement externe institutionnalisé et d'autre part du financement externe non
institutionnalisé.
Pour une meilleure compréhension de l'important rôle qui peut être joué par les
différentes sources externes de financement, nous avons grâce aux questions 11 et 18 essayé
d'identifier les besoins ayant nécessité différents financements puis grâce à la question 9 nous
avons pu établir la progression du financement des investissements de certaines de ces
entreprises. Les questions 12 et 13 nous ont permis d'apprécier l'ampleur de la demande
externe de financement.
En effet, il apparaît que les différentes phases de développement par lesquelles doit
passer toute entreprise constituent les sources des besoins financiers de l'entreprise. Le
tableau 22 nous montre que durant la première étape de développement de l'entreprise, six (6)
P.M.E. sur dix (10) ont fait appel à un financement externe; pendant la seconde étape, neuf
(9) P.M.E. sur dix (10) ont fait recours à une forme externe de financement; enfin six (6)
119
entreprises sur dix (10) ont fait appel aux sources financières externes au cours de la
troisième étape de leur développement. Il est important de souligner que quatre (4)
entreprises parmi les dix (10) rencontrées ont fait appel au financement externe à toutes les
étapes de leur processus de développement.
1 • • •
2 • •
3 •
4 • •
5 •
6 • • •
7 • •
8 •
9 • • •
10 • • •
Total (Oui) 6 9 6
bâtiments a été mentionné plus souvent. Quant au financement externe à court terme, s'il est
vrai qu'il a été mentionné pour les besoins en fonds de roulement, il est aussi vrai qu'il a été
Nous avons constaté que le moyen terme au Cameroun se situe entre deux (2) et dix (10) ans, le court terme
en deçà de deux (2) ans; nous n'avons pour ainsi dire rencontré aucun cas de prêt à long terme (c.à.d..au-
delà de dix ans).
121
2 5 508 885 817 399 879 000 1612 031 646 263
5
6 4 400 000 37 000 000 70 311761
Les réponses que nous avons obtenues à la question 12 nous ont permis d'apprécier la
diversité des demandes de financement que les P.M.E. adressent aux organismes et agents
externes tout au long de leurs différentes phases de développement
En effet, le tableau 25 montre que les P.M.E. que nous avons rencontrées font
généralement appel aux sources formelles de financement (banques et organismes de garantie
de prêts) ou aux sources non institutionnalisées (associations-tontines, particuliers ou amis).
Concernant les Établissements Publics de Crédit et d'Épargne*, deux d'entre eux ont été assez
souvent cités par les promoteurs, il s'agit de la B.C.D. et du FOGAPE. Quant aux
Établissements Bancaires Commerciaux vers lesquels sont dirigés les demandes des
promoteurs, ceux ayant retenu notre attention sont: la B.I.C.I.C., la S.C.B., la B.I.A.O., la
S.G.B.C. et la CAMBANK; la Banque de Développement des États de l'Afrique Centrale
(B.D.E.A.C.) relevant des Autorités Monétaires a été citée par l'entreprise n2 6. Six des dix
promoteurs** des P.M.E. que nous avons rencontrés ont reconnu avoir fait appel assez
souvent au financement des associations-tontines; en effet, cette demande est si fréquente que
les dirigeants des entreprises n2 1 et n2 5 ont préféré répondre par: "plusieurs fois" à la
question posée. Quant à l'entreprise n2 10, il n'y a pas de doute à affirmer que la bonne
marche de ses activités à partir de l'époque de sa création jusqu'à date repose en grande partie
sur les multiples apports financiers des associations-tontines: 3 pendant la première étape, 15
pendant la seconde et 14 pendant la troisième phase. Les demandes aux particuliers (amis ou
Sources
externes Banques et organismes de prêts Tontines Particuliers, amis
Entreprise le étape 2e étape 3e étape le étape 2e étape 3e étape le étape 2e étape 3e étape
1 1 Plusieurs Plusieur Plusieurs 1
S.C.B. fois fois fols
FOG APE
2 1 1
B.C.D. FOGAPE
FOG APE 1
Cambank
3 1
B.C.D.
FOG APE
4 1 1
FOG APE SGBC
5 Plusieurs Plusieurs Plusieurs
BICIC- fois fois fois
FOGAPE
6 1 1 1
SCB SCB SCB-
FOGAPE
1
BDEAC
7 1 5 2
BICIC
8 1 4 15
BIAO
9 1 1 1 1 1
BCD BCD
10 3 15 14
125
Sources
externes
Banques et organismes de prêts Tontines Particuliers, amis
ou garanties de prêts
Entreprise le étape 2e étape 3e étape le étape 2e étape 3e étape le étape 2e étape 3e étape
2 5 500 15 000
3 85 000
4 2 750 38 000
5 28 000
TOTAL 34 750 203 250 371000 147 300 318 000 186 800 23 000 127 000
126
L'offre de financement telle que nous la présentons ici, repose sur la perception de
différents entrepreneurs que nous avons rencontrés et qui font affaires avec les organismes de
financement institutionnalisés et non institutionnalisés.
Nous parlerons ici du financement offert aux petites et moyennes entreprises tout en
nous penchant sur quelques conditions directes associées à l'obtention d'un prêt, conditions
que nous avons pu identifier grâce aux questions 14, 15, 16 et 17 et qui mettent
respectivement en évidence les points concernant:
- les taux d'intérêts payés auprès des banques et des organismes de prêts ou de
garanties de prêts;
- les montants d'intérêts payés sur les sommes empruntées auprès des tontines et
Ses particuliers;
- les types d'emprunts effectués compte tenu des délais de remboursement.
nationales. Examinons à présent ce qu'il en est des conditions d'octroi de ces sommes
d'argent aux entrepreneurs.
2.1.2.2.3.1 Les taux d'intérêts payés auprès des banques et des organismes de
prêts ou de garantie de prêt
Le tableau 27, réponse à la question 14, montre la diversité des taux appliqués par les
différents organismes financiers face aux demandes des P.M.E. nationales.
Les taux d'intérêts annuels varient de 8,5% à 18% ce, en fonction du type d'emprunt
effectué et de l'organisme qui offre le crédit. Cependant, toutes les P.M.E. ne semblent pas
trouver une réponse satisfaisante à leurs besoins de fonds auprès des organismes officiels.
C'est le cas de l'entreprise n2 10 qui obtient l'intégralité de ses emprunts auprès des tontines.
2.1.2.2.3.2 Les montants d'intérêts payés sur les sommes empruntées auprès des
tontines et des particuliers
Le tableau 28 révèle les montants payés en intérêts par certains entrepreneurs compte
tenu des sommes perçues dans les différentes tontines dont ils sont membres ou auprès des
particuliers (cas de l'entreprise n2 8). Les montants d'intérêts dont il s'agit ici peuvent être
versés aux tontines à l'issue de deux sortes de transactions:
1. du prix de chaque gros lot acheté dans une ou plusieurs tontines dont
l'entrepreneur est membre;
2. des montants d'intérêts versés sur les petits lots empruntés auprès d'une ou de
plusieurs associations;
c'est-à-dire que la somme des prix des différents gros lots empruntés, augmentée des
montants d'intérêts versés sur les petits lots, représente le montant total versé en intérêts sur
les sommes d'argent empruntées auprès des tontines par chaque entrepreneur au profit de son
entreprise. Toutefois, nous faisons remarquer que les montants d'intérêts mentionnés au
tableau 28 tiennent uniquement compte des gros lots.
Les recherches effectuées sur le terrain nous ont permis de constater qu'en réalité le gros lot qui est mis en
vente ne requiert, séance tenante, aucun versement en espèces de son prix de la part du membre acheteur. En
effet, le plus offrant des francs-contribuables propose le montant d intérêts qu'il accepterait de payer afin
d'avoir droit à une partie du gros lot et cette partie (la plus importante) lui est remise. L'autre partie,
représente la valeur du montant total d'intérêts que le membre a accepte de payer. Ce paiement se fera
i membres) prend alors l'appellation symbolique de "produit de la vente du gros lot" (ou encore prix
du gros lot)... En effet, au terme de l'exercice normal de la tontine, le montant total des intérêts réellement
payés (grâce aux quotes-parts périodiques) sera identique à la valeur de la fideuxième partie du gros lot qui
avait été retenue et fractionnée en petits lots. L'exemple de l'entreprise n 10 que nous traitons dans les
lignes suivantes permettra de mieux comprendre ce mécanisme.
129
Tableau 27. Une vue de l'entrepreneur, des conditions de prêt des organismes formels
de financement: Les taux d'intérêts (en %)
\ . Sources
^^•s. externes Banques et organismes publics de prêts
ou de garanties de prêts
Entreprises \ ^ 1ère étape 2e étape 3e étape
1 11
2 10,71 10,68
3 H 14,5
4 18
5 10,70
6 14,50 14,50 13,50
7 12,24
8 08,50
9 09
10
Tableau 28. Une vue de l'entrepreneur, des conditions de prêt des tontines et
particuliers: Les montants payés en intérêts (en F.CFA).
Nv Sources
^\externes Tontines (montants) Particuliers, amis (montants)
Entreprises ^ \ 1ère étape 2e étape 3e étape 1ère étape 2e étape 3e étape
1 91000 105 000 84 000 0
2
3
4
5
6
7 15 000 000 4 500 000
8 10 500 000 25 000 000
9 2 000000 3 400 000
10 9000 000 45 000 000 28 000 000
130
• Taux d'intérêt apparent et taux d'intérêt réel. Un exemple: Cas de l'entreprise ng 10.
Tableau 29. Pourcentage (%) des montants d'intérêts payés par rapport aux sommes
empruntées auprès des tontines et particuliers
"""v. Sources
^-«vexternes Tontines Particuliers, amis
Entreprises ^ \ 1ère étape 2e étape 3e étape 1ère étape 2e étape 3e étape
1 7 7 7 0
2
3
4
5
6
7 15 15
8 13,13 20
9 17,4 21,8
10 20 20 20
Remarque: Dans le cas des tontines, ces pourcentages représentent les taux apparents des intérêts réellement
payés par rapport aux sommes apparentes empruntées.
TRAITEMENT DE L'ÉNONCÉ
Précisions: Un certain nombre de précisions doivent être apportées avant que nous
n'abordions le traitement proprement dit de la question.
1. Le responsable de l'entreprise ns 10 nous a fait savoir qu'il contribue dans sept (7)
tontines mensuellement pour une cotisation globale mensuelle de 6 000 000 de F.CFA.
La somme empruntée pourrait donc provenir de plus d'une association. Toutefois, nous
ne tiendrons compte que d'une seule source ici.
132
2. La cotisation totale (gros lot) du jour est la somme des quotes-parts fixes de tous les
membres. Le montant total réuni est ensuite mis en vente parmi les membres désignés à
l'achat du gros lot* ; le meilleur enchérisseur entre en possession d'une partie du gros
lot, 45 millions de F.CFA pour ce cas. L'autre partie du gros lot, soit 9 millions, n'est
pas remise à l'allocataire du jour, elle servira à constituer les "petits lots". Ainsi pour
une cotisation totale de 54 millions de F.CFA le meilleur enchérisseur qui est ici le
responsable de l'entreprise n9 10, a proposé 9 millions comme prix à payer pour entrer
en possession de 45 millions de F.CFA.
Les membres désignés à l'achat du gros lot: ce sont ceux qui cotisent régulièrement et qui n'ont pas encore,
grâce au procédé de la vente aux enchères, emprunté une partie du gros lot. Tous les membres ayant déjà
emprunte le gros lot lors des séances précédentes du même cycle de cotisation, ne participent pas aux
enchères. Donc le gros lot n'est disponible qu'une fois par cycle pour chaque membre.
133
Donc le pourcentage du "gros lot" proposé à titre d'intérêts à payer est de:
Donc le taux apparent des intérêts à payer pour l'emprunt apparent est de:
Tous les calculs que nous présenterons dans le traitement de l'énoncé doivent être le plus précis possible, par
conséquent nous éviterons d'arrondir les résultats obtenus.
134
Donc le taux simple apparent pour deux ans, en tenant compte de la somme
réellement empruntée est de:
D) Déterminons le taux périodique des intérêts versés mensuellement par le membre qui
prend possession du prêt.
1. Nous savons maintenant que le membre a obtenu un prêt réel de 42,750 millions
de F. CFA au début du cycle de cotisation. Au cours des 23 mois suivants, il
devra cotiser mensuellement 2,250 millions tel qu'au terme du cycle normal de la
tontine, il ait remboursé le principal de 42 750 000 F. et payé des intérêts de 9
millions, soit un total de 51 750 000 F.CFA.
2. Définissons les variables que nous utiliserons pour soutenir notre raisonnement:
r i i i i
n 1
ou P = A. 2 — (1)
t=1 d+j)t
L'expression suivante:
n
£ + + ^ + . . . + J^- (2)
t=l (l+j)t l+j 2 3
est le facteur d'actualisation de la périodicité A. C'est la valeur actuelle (la valeur au
suivante:
1 - qn
G n = ui --7—^—, en substituant ui et q par leur valeur respective, nous obtenons
Gn =
= ]— (:
p. A . 1 - (H)"" (4)
L i-d+i)"1 r«
KD)
A = j
Trouvons le taux mensuel j , le taux nominal i et le taux réel annuel r. Puis, établissons
le plan de remboursement du prêt à la tontine.
SOLUTION
= est
Le rapport TP = o 250 000 ^ ^S^ a u facteur d'actualisation de la mensuali-
té de 2 250 000 F.
23
c.à.d.: 19 = 1- (1+.1)'
137
il s'agit alors de résoudre cette équation ayant pour inconnue j et pour le faire, nous uti-
liserons le procédé de l'interpolation* :
pourji = 1,655% on a: facji = 19,0000251
pourj2 = 1,656% on a: facJ2 = 18,99791706
19
j. * • 1 <««- ^ n ma ,t:<:zor^ ( " 19,0000251 ^
d'où j = 1,655% + (1,656% - 1,655%) • ( , 1 8 ^ 9 7 9 1 7 0 ^ . 19,0000251^
= 1,655%+0,000011907%
donc = i = 1,655011907%
C'est le taux mensuel appliqué par la tontine au responsable de l'entreprise ns 10 pour
le prêt de 42,750 millions de F.CFA.
Procédé de l'interpolation: II s'agit de trouver par "essai" deux valeurs approximatives j j et ^ telles que
j j < j < J2> ce qui implique que: facteur d'actualisation pour )2~ facteur d'actualisation pour j< facteur
d'actualisation pour j j (on note: fac J2- fac. j - fac. j i)- En faisant intervenir les notions de proportions
r
lac-^'^acJi lacJ^acJi , . . . . . . ac. J"iacJi
telles que: i- = —•.—-.—— nousobtenons:j=jj + U2"Ji)
138
k
d'où r = -(i+JL) -1
k
Or i = 19,86014288% est le taux nominal
k = 12 est le nombre de capitalisations mensuelles par an
i_ = j = 1,655011907% est un taux d'intérêt mensuel
k
donc r = (1 + 1,655011907%)12 - 1
r = 21,77146943%
Nous savons que le remboursement du prêt réel obtenu (42 750 000 F) s'effectuera en
23 mensualités sous la forme de cotisations de 2,250 millions de F. CFA au taux mensuel j =
1,655011907%. Le plan de remboursement ici a pour but de montrer que la cotisation
mensuelle du membre est répartie d'une part en paiement d'intérêts et en remboursement de la
somme prêtée d'autre part, ceci pendant toute la durée du cycle de la tontine.
96
Lusztig, Schwab et Charest, Gestion financière, p. 63, 1983.
139
Donc les intérêts à l'achat du gros lot ne sont pas versés séance tenante, ils sont plutôt
payés pendant toute la période que dure le prêt (c'est-à-dire à partir du moment où l'on prend
possession des sommes cotisées par les autres membres jusqu'à la fin du cycle normal de la
tontine).
Tableau 30. Plan de remboursement d'un prêt apparent de 45 000 000 F, mais réel de
42 750 000 F. obtenu auprès d'une tontine au taux mensuel j =
1,655011907% (les montants sont exprimés en F.CFA).
Mois Solde initial Cotisation intérêts Remboursement Solde îïnal
(début du mois) mensuelle sur solde initial du capital (fin du mois)
(1). (2). (3). i%xfl) (4). (2)-(3) (5). ( l ) - ( 4 )
1 ianv. 45 000000 2250 000 —0— -0 — 42 750 000
2fév. 42 750 000 2 250000 707 517,5901 1542 482,41 41 207 517,59
3 mars 41 207 517,59 2250 000 681 989,3226 1 568 010,677 39 639 506,91
4 avr. 39 639 506,91 2250 000 656 038,5592 1 593 961,441 38 045 545,47
5mai 38 045 545,47 2250 000 629 658,3076 1620 341,692 36 425 203,78
6iuin 36 425 203,78 2250 000 602 841,4596 1 647 158,54 34 778 045,24
7 iuil. 34 778 045,24 2250 000 575 580,7897 1 674 419,21 33 103 626,03
8 août 33 103 626,03 2 250 000 547 868,9524 1 702 131,048 31401494,98
9 sept. 31401494,98 2 250 000 519 698,4808 1730 301,519 29 671 193,46
10 oct. 29 671 193,46 2 250 000 491 061,7847 1 758 938,215 27 912 255,25
11 nov. 27 912 255,25 2250 000 461 951,1478 1 788 048,852 26 124 206,39
12déc. 26 124 206,39 2 250000 432 358,7264 1817 641,274 24 306 565,12
13 janv. 24 306 565,12 2 250 000 402 276,5469 1 847 723,453 22 458 841,67
14 fév. 22 458 841,67 2250000 371 696,5037 1 878 303,496 20 580 538,17
15 mars 20 580 538,17 2 250 000 340 610,3572 1 909 389,643 18 671 148,53
16 avr. 18 671 148,53 2 250 000 309 009,7313 1 940 990,269 16 730 158,26
17 mai 16 730 158,26 2250000 276 886,1112 1973 113,889 14 757 044,37
18 juin 14 757 044,37 2 250000 244 230,8414 2 005 769,159 12 751275,21
19 iuil. 12 751275,21 2 250 000 211035,123 2 038 964,877 10 712 310,34
20 août 10 712 310,34 2 250 000 177 290,0115 2 072 709,988 8 639 600,347
21 sept. 8 639 600,347 2 250000 142 986,4144 2 107 013,586 6 532 586,762
22 oct. 6 532 586,762 2250000 108 115,0887 2 141884,911 4 390 701,85
23 nov. - 4 390 701,85 2250000 72 666,63842 2 177 333,362 2 213 368,489
24déc. 2 213 368,489 2250 000 36 631,51203 2 213 368,488 0,001
Total 23 périodes 51 750 000 9 000 000,001 42 750 000,000
a
Remarques: A la ligne du mois n 1 (janvier), le montant de 45 000 000 F est la somme apparemment
empruntée. En réalité la cotisation mensuelle (2 250 000 F.) de l'emprunteur faite au début de ce
mois doit être soustraite. Ainsi la somme qui portera des intérêts et qui sera remboursée en 23
mois est 42 750 000 F. Donc pour le mois n* 1 (janvier), il n'y a pas d'intérêts à payer sur le
solde initial et il n'y a pas de remboursement du capital, cependant le contribuable apporte sa
quote-part (2 250 000 F) comme tous les autres membres de la tontine.
141
B) Déterminons le taux apparent des intérêts à payer pour la somme apparente empruntée.
Donc le taux simple apparent, compte tenu de la somme réelle empruntée, est de:
9 000 000 = 57,14285714%
15 750 000
D) Déterminons le taux réel périodique des intérêts versés mensuellement par le membre de
la tontine.
-•=•••••--••*•• rnois. Au cours des onze mois suivants, il devra cotiser mensuellement
2 250 000 F.CFA tel qu'au terme du cycle de la tontine, il ait remboursé le
P. l-d+j)'n
A = 3
Application numérique:
SOLUTION
= 8,407% + 0,000368366%
donc i = 8,407368366%
144
i = 12 j
12x8,407368366%
donc i = 100,8884204%
C'est le taux nominal annuel (les remboursements étant mensuels) que le responsable
de l'entreprise n 9 10 accepterait de payer, s'il effectuait au début du 13e mois du cycle
normal de la tontine l'emprunt apparent de 45 millions de F.CFA (ou réel de 15,750
millions)
3. Calcul du taux réel annuel r*
r - 0+4) '-l
Or i = 100,8884204% est le taux nominal annuel
k = 12 est le nombre de capitalisations par an
L = j = 8,407368366% est le taux mensuel
k
donc r = (1 + 8,407368366%)l2 - 1
r = 163,4545009%
Le raisonnement retenu au traitement 1 pour cette partie de la solution est encore valable ici.
145
C'est le taux réel annuel (en tenant compte d'une capitalisation mensuelle) que le res-
ponsable de l'entreprise n2 10 payerait, s'il effectuait l'emprunt apparent de 45 millions
de F.CFA (ou réel de 15,750 millions) au début du 13e mois du cycle normal de la
tontine.
En proposant 9 millions de F.CFA lors des enchères comme prix à payer afin d'entrer
en possession du prêt, le membre en réalité ne débourse pas cette somme "séance tenante". Il
accepte plutôt de recevoir aujourd'hui (à la séance du mois ns 13) la somme apparente de 45
millions (54 millions - 9 millions) ou réelle de 15 750 000 de F.CFA (soit 45 millions -
29,250 millions) contre onze (11) paiements mensuels égaux de 2,250 millions chacun, tel
qu'au terme du cycle normal de la tontine, il ait remboursé le capital réellement emprunté,
15,750 millions et payé des intérêts de 9 millions de F.CFA soit une cotisation totale de
24 750 000 F.CFA en onze mois.
Dans tout ce qui précède, nous avons montré que la confusion peut facilement s'établir
lorsque les mécanismes de la tontine ne sont pas bien assimilés pour l'établissement d'un
juste rapprochement entre ceux-ci et les techniques financières connues. La compréhension
superficielle de ces mécanismes a pour conséquence d'engendrer des assertions erronées
comme la thèse qui soutient que dans les tontines, les montants d'intérêts sont payés séance
tenante.
146
Tableau 31. Plan de remboursement d'un prêt apparent de 45 000 000 F, mais réel de
15 750 000 F. obtenu auprès d'une tontine au taux mensuel j =
8,407368366% (les montants sont exprimés en F.CFA).
Mois Solde initial Cotisation Intérêts Remboursement Solde final
(début du mois) mensuelle sur solde initial du capital (fin du mois)
(1). (2). (3). j % x ( l ) (4). (2)-(3) (5). ( D - ( 4 )
1 janv. 2250000
2fév. 2250 000
3 mars 2 250 000
4 avr. 2 250000
5mai 2250 000
6 juin 2250000
7 juil. 2250 000
8 août 2250000
9 sept 2250 000
10 oct. 2 250000
11 nov. 2250000
12déc. 2 250000
13 ianv. 45 000 000 2 250 000 -0- -0- 15 750 000
14 fév. 15 750 000 2 250000 1 324 160,518 925 839,4823 14 824 160,52
15 mars 14 824 160,52 2250 000 1 246 321,782 1 003 678,218 13 820 482,30
16 avr. 13 820 482,30 2 250 000 1 161 938,857 1088 061,143 12 732 421,16
17 mai 12 732 421,16 2250 000 1070 461,549 1 179 538,451 11552 882,71
18iuin 11552 882,71 2250 000 971 293,409 1 278 706,594 10 274 176,11-
19 juil. 10 274 176,11 2250000 863 787,8323 1 386 212,168 8 887 963,943
20 août 8 887 963,943 2 250000 747 243,869 1 502 756,131 7 385 207,812
21 sept. 7 385 207,812 2 250000 620 901,6254 1 629 098,375 5 756 109,438
22 oct. 5 756 109,438 2 250 000 483 937,324 1 766 062,676 3 990 046,762
23 nov. 3 990 046,762 2 250000 335 457,9293 1 914 542,071 2 075 504,691
24déc. 2 075 504,691 2 250 000 174 495,3248 2 075 504,675 0,015 907
Total (11 périodes) 24 750 000 9 000 000,016 15 749 999,98
9
Remarques: À la ligne du mois n 13 (janvier), le montant de 45 millions F. est la somme apparemment
empruntée. En réalité les cotisations des douze premiers mois (soit 27 millions) et celle du treizième mois (soit 2
250 000 F) doivent être soustraites de ce montant apparent. Ainsi la somme qui portera des intérêts et qui sera
remboursée en 11 mois est 15 750 000 F.
147
S'il est vrai que les montants devant être prêtés dans les tontines sont soumis au
procédé de la vente aux enchères, il est aussi vrai que les intérêts à payer varient en fonction
de la demande de fonds. En effet "plus grande est la demande de fonds, plus élevé sera le
prix à payer; moins grande est la demande, plus le montant d'intérêts dûs se rapprochera de
la "mise à prix" du gros lot"
Nous pouvons dire que ce sont "les impératifs d'affaires* qui créent les besoins de
fonds qui à leur tour amplifient la demande". Dès lors, les montants proposés comme prix à
payer au cours des enchères, varient au gré des impératifs d'affaires des membres. Si l'on
tient compte de la somme réellement empruntée plutôt que du montant apparent, la durée du
prêt peut n'être que de quelques périodes et le taux réel d'intérêts être anormalement élevé par
rapport à celui pratiqué dans les institutions reconnues officiellement. Ainsi, pour des
montants identiques prêtés à des individus par des organismes formels ou des tontines, si les
taux offerts par les premiers sont connus d'avance, par contre ceux pratiqués dans les
tontines sont soumis aux vicissitudes des impératifs d'affaires indépendamment de la durée
de ces prêts. La détermination des taux d'intérêts pratiqués au sein des tontines nécessite
alors une excellente compréhension des phénomènes et mécanismes de ces associations.
2.1.2.2.3.3 Les types d'emprunts effectués compte tenu des délais de remboursement
Les réponses aux questions n9s 16 et 17 nous permettent de constater que les
propriétaires-dirigeants que nous avons rencontrés, obtiennent surtout des institutions
impératifs d'affaires: sont de deux ordres, ceux liés aux opportunités d'affaires et ceux rattachés aux
différentes contraintes.
148
officielles de crédit des prêts basés sur le moyen terme* pour toutes les étapes du
développement de leurs entreprises. Les prêts ainsi identifiés ont des délais allant de trois à
dix ans. Aucun des entrepreneurs rencontrés n'a obtenu un prêt ayant une échéance
s'étendant au-delà de dix ans.
En ce qui concerne les prêts consentis par les tontines, les échéances sont déterminées
par les cycles de cotisation qui d'ailleurs ne sont pas uniformes pour toutes ces associations.
En principe, le cycle de cotisation dans une tontine dépend du nombre de membres. Plus il y
a de membres, autant il y a de périodes et plus le cycle s'étire. Trois (3) entrepreneurs ont
reconnu avoir contracté des crédits ayant une échéance allant de deux (2) à quatre (4) ans
auprès de leurs associations; ces emprunts entrent également dans la catégorie "moyen
terme". Les deux autres propriétaires-dirigeants n'ont pas pu nous préciser la durée de leur
cycle de cotisation. Cependant nos investigations nous ont permis de comprendre que les
prêts dans les tontines varient en général entre le très court terme et le moyen terme (quatre
ans étant probablement un maximum acceptable). Enfin, le répondant ns 8 a précisé avoir
contracté un emprunt d'une échéance de six (6) ans auprès d'amis ou particuliers.
D'après les informations recueillies, le moyen terme se limite à dix ans au Cameroun.
149
Tableau 32. Conditions de prêt des fonds aux P.M.E., une vue de l'entrepreneur: Les
délais de remboursement (en nombre d'années).
Sources
externes Banques et organismes de prêts Tontines Particuliers, amis
ou garanties de prêts
Entreprise le étape 2e étape 3e étape le étape 2e étape 3e étape le étape 2e étape 3e étape
1 10 cycle de cycle de cycle ce
cotisation cotisatioi cotisation
2 3 4
5
3
7
4 4
5 5
6 • 7
cycle de
7 6 2 cotisation
8 3 4 6
9 3 6 cycle de
cotisation
10 2 4 2
Tableau 33. Conditions de prêt des fonds aux P.M.E., une vue de l'entrepreneur: Les
types d'emprunts contractés.
Sources
externes Banques et organismes de prêts Tontines Particuliers, amis
ou garanties de prêts
Entreprise C.T. M.T. L.T. C.T. M.T. L.T. C.T. M.T. L.T.
1 • • • •
2 •
3 •
4 •
5 •
6 •
7 • • •
8 • • •
9 • •
10 •
C.T. = Court terme M.T. Moyen terme L.T. = Long terme
150
À la question 19:
Y a-t-il des obstacles qui vous empêchent d'avoir assez souvent recours
au financement des banques et autres organismes publics de prêt ou de
garantie de prêts?
Huit dirigeants de P.M.E. sur dix ont répondu affirmativement à cette question, un n'a
rien spécifié alors que le responsable de l'entreprise n2 6 répondait en ces termes: «Je n'ai
pas d'obstacles à cause de ma crédibilité auprès des banques, j'ai réussi à "avoir leur
confiance, je me bats pour la garder».
Pour ceux ayant répondu affirmativement, six responsables de P.M.E. considèrent que
les garanties exigées par les organismes financiers sont énormes et de par ce fait constituent le
premier obstacle majeur. Cinq entrepreneurs ont évoqué la lenteur dans le traitement des
dossiers de demande de crédit créant ainsi une incertitude quasi permanente quant à
l'obtention du prêt. Très souvent, lorsque le crédit devient disponible, les objectifs de départ
sont révolus. Trois dirigeants pensent qu'il y a un manque de compréhension et de
confiance de la part des institutions financières envers les P.M.E., ce qui entraîne alors une
faible prise de risque de ces organismes financiers envers les P.M.E. nécessiteuses. Deux
autres propriétaires-dirigeants pensent que le détournement des projets de certains collègues et
la "magouille" généralisée sont parmi les obstacles qui empêchent l'homme d'affaires
camerounais de s'adresser aux organismes de financement. Enfin, un responsable de
P.M.E. mentionne que la conjoncture économique difficile est également un frein à la
demande de fonds.
151
Face à tous ces obstacles, la majorité de responsables de P.M.E. auxquels nous nous
sommes adressés, ne se contentent pas uniquement d'attendre les apports de fonds possibles
pouvant provenir des sources officielles... Ils préfèrent contribuer au financement de leurs
affaires grâce à un système aux conditions plus souples: les tontines.
Soixante pour cent (60%) des dirigeants ont reconnu appartenir* à au moins une tontine
d'investissement. En effet, les appartenances vont de deux associations (cas des entreprises
Le dirigeant de l'entreprise nB 4 a nié appartenir à une quelconque association. Cependant une petite enquête
nous a révélé qu'il est un fervent adepte des tontines.
152
^""^•^^Tontines,
cotisations Nombre de Cotisation Cotisation
Entreprise ^•^-^ tontines mensuelle totale annuelle totale
1 2 300 000 3 600 000
2
3
4
5 2 1 400 000 16 800 000
6
7 5 2 500 000 30 000 000
8 6 10 000 000 120 000 000
9 2 1 000 000 12 000 000
10 7 6 000 000 72 000 000
Total 24 21 200 000 254 400 000
153
2.2.1 Les membres des tontines et les objectifs poursuivis sur le terrain
Dès le départ, nous avions le pressentiment que cette recherche sur les tontines ne
serait pas facile. À l'opposé des P.M.E., les associations de ce type en général, n'ont pas
pignon sur rue; d'où la difficulté permanente de pouvoir élaborer un échantillon qui soit à la
hauteur des objectifs que nous nous étions fixés. Mais il nous fallait essayer et c'est ce que
nous avons fait.
Par des démarches personnelles, nous nous devions d'entrer en contact avec des
membres de quelques tontines d'affaires, dans la région de Yaounde. Signalons cependant
que le questionnaire sur les P.M.E., grâce à quelques-unes de ses questions axées
directement sur l'intérêt des entrepreneurs pour ce type d'associations, nous avait déjà permis
d'identifier six responsables de P.M.E. membres des tontines. D'autres renseignements
obtenus par la suite, nous ont conduit à d'autres membres de quelques groupes de tontines.
Nous avons ainsi pu constituer un échantillon de seize membres, appartenant non seulement
à des tontines qui évoluent à Yaounde, mais aussi à certaines qui opèrent à Douala.
Afin de pouvoir effectivement prendre contact avec les membres des tontines et
obtenir des informations capables d'enrichir notre recherche, l'outil principal retenu fut le
questionnaire. En effet, vingt questions nous ont servi à identifier dans un premier temps
quelques associations grâce à la collaboration de certains de leurs membres. Nous nous
sommes ensuite intéressés à l'offre de financement des tontines en examinant spécifiquement:
154
Toute cette démarche nous a alors permis de mieux comprendre la philosophie et les
mécanismes de la tontine. Avant de nous consacrer à la présentation des résultats, les lignes
qui suivent nous permettront de donner un exemple concret du type de tontines rencontrées et
du genre de transactions qui y sont effectuées.
• ÉNONCÉ:
Douze hommes d'affaires, ayant constitué un groupe dénommé, "L'Amical des 12",
s'exercent mensuellement aux activités de franc-contribuer. Les séances ont lieu chaque
douzième jour à 19 heures dans la salle de réunion d'un bel hôtel de la place, propriété du
président du groupe.
La quote-part fixe s'élève à 800 000 F.CFA et la mise à prix du gros lot est de
1 000 000 de F.CFA. La partie de la cotisation (que nous appelons symboliquement:
"produit de la vente du gros lot" ou "prix du gros lot") qui n'est pas remise à l'acheteur du
gros lot, augmentée des remboursements des petits lots des séances précédentes et de leurs
155
intérêts est répartie en petits montants variables (compte tenu des besoins des autres
membres). Ces petits montants appelés: "petits lots" sont alors prêtés à certains membres au
taux mensuel de 10% avec une échéance d'un mois.
Cependant, avant d'aborder l'explication des différents résultats du tableau 36, nous
tenons à rappeler une précision importante déjà signalée lors de la présentation de la sous-
partie 2.1.2.2.3.2*. Cette précision a trait à l'acquisition des gros lots, des montants
d'intérêts qui s'y rattachent et des sommes affectées aux petits lots. Mais tout d'abord, nous
préciserons les termes: cycle normal et cycle variable de la tontine; tour gratuit et membres
désignés pour l'achat du gros lot.
Les montants d'intérêts payés sur les sommes empruntées auprès des tontines et des particuliers.
156
• PRÉCISIONS
a) Cycle: Un cycle (ou un exercice) de la tontine est égal au nombre de périodes qu'il
faut, pour que chaque membre ait eu droit au lot le plus important qui en principe
n'est disponible qu'une fois par période. La période retenue ici est le mois.
c) Cycle normal modifié: Une tontine fonctionne suivant un cycle normal modifié
lorsque le nombre total de périodes est un sous-multiple du nombre total de mem-
.%• bres inscrits sur la liste. Le régime étant mensuel et la tontine totalisant douze mem-
bres, le cycle est dit normal modifié si l'exercice de la tontine dure 6 mois, 4 mois,
3 mois ou 2 mois avec respectivement 2 gros lots, 3, 4 ou 6 gros lots mensuel-
lement. Si par exemple la tontine dure six mois, deux membres pourront chaque
mois entrer en possession du lot le plus important (un pour chacun).
Remarque: En parlant de période, il est très important de comprendre qu'en réalité la dernière période (ici le
mois) d'un cycle n'est entamée que d'un jour lorsque l'exercice de la tontine prend fin. Exemple: 12
périodes ou 12 mois correspondent en pratique à 12 séances dont une par période (mois). La dernière
séance, qui marque la fin du cycle de la tontine, se déroule au début de la dernière période. Dans ce cas, il y
a donc 11 périodes effectivement consommées et unepériode "théorique", la dernière, dont on considère
uniquement le début (journée de la dernière séance). Cette remarque est valable pour l'ensemble du travail
présenté ici et en rapport avec les tontines.
157
2. Tour gratuit.
-4-
Dans la plupart des tontines d'affaires, les différents remboursements des petits lots et
de leurs intérêts s'ajoutent lors de chaque séance au "prix de vente du gros lot" (plus
exactement à la partie du gros lot qui n'est pas remise au contribuable acheteur du montant le
plus important du jour). On obtient alors un nouveau*montant d'argent qui peut être:
a) réparti (si ce montant n'est pas égal ou supérieur à l'équivalent d'un gros lot) en
d'autres petits lots qui à leur tour sont prêtés au taux prévu.
158
b) mis en vente* aux enchères si la valeur de ce montant est égale ou supérieure à celle
de la cotisation mensuelle normale de l'ensemble des membres inscrits. Lorsqu'un
pareil cas se produit, on procède lors de cette séance à deux ventes de gros lots:
- le premier gros lot provenant des cotisations normales de la séance mensuelle;
- le deuxième gros lot étant le fruit de la vente du premier cité, augmenté de tous les
remboursements (intérêts compris) des petits lots des séances précédentes.
Lorsque le cas b) se produit, le cycle de la tontine diminue forcément d'une période (ici
un mois) et les contribuables se trouvent à cotiser un nombre inférieur de mois de ce qui était
normalement prévu. On dit alors qu'il y a eu un "tour gratuit". Si les prix des gros lots au
cours des différentes séances mensuelles sont importants et si les remboursements des petits
lots et de leurs intérêts s'effectuent régulièrement, il y aura alors plus d'un "tour gratuit" au
cours d'un cycle de cotisation de la tontine.
Ce sont les membres qui cotisent régulièrement et qui n'ont pas encore, grâce au procédé
de la vente aux enchères, acheté (ou emprunté) la partie la plus importante du gros lot. Tous
les membres ayant déjà emprunté le gros lot lors des précédentes séances du même cycle de
cotisation, ne participent pas aux enchères car le gros lot n'est disponible qu'une fois pour
chaque membre inscrit durant le cycle. Cependant, ces membres sont éligibles sous certaines
conditions internes à chaque association, à l'attribution des petits lots.
Si le nouveau montant est exactement égal à la valeur des cotisations mensuelles de l'ensemble des membres
inscrits alors il est mis en vente. Par contre, s'il est supérieur à la valeur des cotisations mensuelles des
membres, l'équivalent des cotisations mensuelles des membres est mis en vente et le solde constitue les
petits lots.
159
4. L'acquisition des gros lots*, les montants d'intérêts, les petits lots.
Au cours d'une séance mensuelle de la tontine, tous les membres versent leur quote-part
fixe (800 000 F.CFA pour ce cas). La cagnotte ainsi constituée (9 600 000 de F.CFA)
représente le "gros lot cotisé" qui sera mis en vente moyennant un paiement minimum
d'intérêts de 1 million de F.CFA (c'est la mise à prix). Les enchères sont alors ouvertes.
Après son engagement sur le montant d'intérêts qu'il accepterait de payer, le plus offrant
des contribuables (parmi les membres désignés pour l'achat du gros lot) reçoit séance tenante
la partie la plus importante du gros lot cotisé, c'est le "gros lot acheté". L'autre partie du gros
lot cotisé (la moins importante), représente la valeur du montant total d'intérêts que le
contribuable bénéficiaire du gros lot acheté a accepté de payer. Ce paiement se fera
périodiquement par l'intermédiaire de la quote-part fixe que le membre cotisera par la suite
chaque mois. En effet, chaque versement mensuel de la quote-part fixe du membre comprend
d'une part, le remboursement du capital réellement emprunté et le paiement d'autre part, des
intérêts sur la dette réellement contractée (voir les tableaux 30 et 31). Ainsi, au terme de
l'exercice normal (ou cycle normal) de la tontine, le montant total des intérêts réellement
payés par le membre sera identique à la valeur de la deuxième partie du gros lot cotisé (la
partie la moins importante) qui n'avait pas été remise au contribuable acheteur. Cette
deuxième partie du gros lot cotisé, qui est égale à la valeur des intérêts réellement payés par le
Et bien plus, la partie du gros lot cotisé qui n'est pas remise au membre acheteur est
répartie en petits montants, pouvant être prêtés à d'autres membres, selon leurs besoins à un
taux mensuel fixe et pour une échéance d'un mois ou plus, d'après les conditions de chaque
association. Ces petits montants variables prennent le nom de "petits lots".
Sur le tableau 36, les douze hommes d'affaires sont représentés par les douze
premières lettres de l'alphabet (de A à L) et les mois de cotisation pour un cycle normal vont
de janvier à décembre. La quote-part mensuelle fixée étant 800 000 F.CFA, le gros lot cotisé
mensuellement est constant et s'élève à 9,6 millions de F.CFA. La ligne portant le numéro
(1) indique ce montant total.
Ceci étant dit, présentons maintenant les résultats les plus importants.
Tableau 36. Exemple d'une tontine d'affaires: Mise à prix sur le "gros lot" - Prêt des "petits lots" -
Principe du "tour gratuit". (Les montants sont en milliers (x 1 000) de francs CFA).
Mois
Membres Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov Dec. Total
800 800 800 800 807) 800 800 800 800 800 8 000
B 800 800 800 800 800 800 800 800 800 800 8 000
c 800 800 800 800 800 800 8(xr B00 8 000
D 800 800 800 800 800 800 800 800 800 800 8 000
800 800 800 800 800 800 800 800 800 800 8 000
800 800 800 8(K) 8(X) 80a TOO
soc) 8 000
G 800 800 800 800 80(T 800 800 800 800 800 8 000
H 800 800 800 800 800 800 800 800 800 800 8 000
800 800 800 800 80(T 801) 800 800 8 000
800 800 800 800 800 800 800 800 800
socr
800 8 000
800 800 800 800 800 800 800 800 800 800 8 000
800 800 800 80(T SOC) soir 800 800 8 000
>) Total 9 600 9 600 9 600 9 600 9 600 9600 9 600 9 600 9 600 9 600 96 000
Mise à prix 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000 1000
3) Dernière offre 2 500 2 200 2 000 2000 2000 1900 1700 1500 1 100 1000
5
Allocataire D K
) Montant apparent
reçu: "gros lot" 7 100 7 400 7 600 7 600 7600 7 700 7 900 8 100 8 500 8 600
(6) Total "petits lots" 2 500 4 950 7 445 10 189.5 4 958,45 7 354,2£ 9 789.724: 3 468,69695 4 915,566645 6 407,12331 (8) + (3)
2 689,5 1 789,7245
Intérêts "petits
lots" 250 495 744,5 268,95 495,845 735,4295 178,97245 346,869695 491,5566645 (6) du mois antérieur x 10%
(8) Remboursement
petits lots et intérêt 2 750 5 445 8 189,5 2 958,45 5 454.29i 8 089,7245 1 968,69695 3 815,566645 5 407,12331 (6) du mois antérieur + (7)
(9) Montant tour
gratuit" 9 600 9600
(3') Dernière offre
Tour gratuit 2100 1600
(41) Allocataire:
Tour gratuit H
(5 ) Montant apparent
reçu: gros lot, tour 7 500 8000 (9) - (31)
gratuit
(1°) Montant réel 6300 5 800 5 200 4 400 3600 2900 2 300 1700 1300 600 lotal des sommes co-
emprunté (acheté) 4300 2400 tisées par le membre au
moment où il achète
0 0 Montant réel cotisé
après obtention du 7200 6400 5600 4 800 4000 3 200 2 400 1600 800 Quote-part x le nombre
"gros lot" 4 800 2 400 de mois restants
( 12 ) Intérêts réels payés 900 600 400 400 400 300 100 -100 -500 -600
pour le "gros lot" 500 Ol)-(IO)
162
Nous avons déjà eu à affirmer dans la sous-partie 2.1.2.2.3.2* que ce sont les
impératifs d'affaires qui créent les besoins de fonds qui à leur tour amplifient la demande.
Par conséquent, les montants proposés comme prix à payer au cours des enchères varient au
gré des impératifs d'affaires des membres. Cette affirmation est assez bien illustrée aux
lignes (3) et (3') qui représentent les dernières offres (ou prix d'achat) proposées par les
membres.
Nous voyons par exemple qu'au cours du mois de janvier, premier mois du nouveau
cycle, les enchères ont atteint 2,5 millions de F. CFA soit 1,5 million de plus que la mise à
prix initiale. Au cours des deux mois suivants, elles ont atteint respectivement 2,2 millions et
2 millions de F.CFA. Puis 2 millions et 2,1 millions en avril où il y a deux gros lots**. Bien
que le nombre de membres soit passé de douze à huit, l'offre faite pour le second gros lot du
mois d'avril dépasse pourtant de 100 000 F.CFA les offres faites pour les deux gros lots
précédents. Cette différence apparaît probablement à cause des impératifs d'affaires auxquels
doit faire face le membre acquéreur***. Les offres des mois subséquents ont observé une
courbe descendante pour atteindre la mise à prix au mois d'octobre avec le membre A.
Les montants d'intérêts payés sur les sommes empruntées auprès des tontines et des particuliers (voir:
traitement 2, conclusion).
** Voir le principe du tour gratuit.
Deux membres ayant des impératifs d'affaires assez sérieux peuvent à eux deux faire grimper les enchères de
plusieurs milliers de francs au-dessus des offres antérieures.
163
Les membres pouvant participer aux enchères du gros lot cotisé sont les "membres
désignés pour l'achat du gros lot". Le plus offrant des membres (le meilleur enchérisseur) de
la séance en cours entre en possession du gros lot acheté.
Les lignes qui ont les numéros (4) et (4') et qui portent les mentions "allocataire" et
"allocataire: tour gratuit", font apparaître le membre ayant emporté les enchères chaque mois.
En janvier, le membre D ayant proposé le montant le plus élevé, 2,5 millions de F.CFA. a eu
droit au gros lot acheté de 7,1 millions (ligne (5)). En février, F a obtenu un gros lot acheté
de 7,4 millions pour 2,2 millions de F.CFA et en mars, G a obtenu un gros lot acheté de 7,6
millions pour 2 millions de F.CFA. Par contre en avril, il y a deux gros lots achetés: le
premier, 7,6 millions obtenu par K pour 2 millions et le second 7,5 millions (ligne (5'))
acheté par le membre H pour 2,1 millions de F.CFA.
En observant les lignes (4), (4'), (5), (51), (3) et (31) du tableau 36, le lecteur peut
déterminer l'allocataire d'une séance mensuelle, le montant du gros lot acheté et le prix offert.
Nous définissons le montant apparent reçu par un membre comme étant égal au gros
lot cotisé diminué de la meilleure offre faite par ce membre (meilleur enchérisseur). Le
montant apparent reçu est alors équivalent au gros lot acheté. Cependant, nous faisons
remarquer que le gros lot acheté n'est pas le montant réel reçu ou l'emprunt réellement
contracté par le membre.
164
Les montants apparents reçus ou gros lots achetés apparaissent sur les lignes (5) et
(51); leur détermination se fait grâce aux lignes (1) et (3) ou (9) et (3').
Nous savons que suite à la vente aux enchères, le gros lot cotisé est réparti en deux
montants. Le premier montant qui représente le gros lot acheté (ou le montant apparent reçu)
est remis au meilleur enchérisseur. Le deuxième montant, représentant le prix du gros lot (ou
la valeur des intérêts que le contribuable s'engage à payer, constitue la somme attribuée aux
petits lots pour la première période ou une partie seulement de la somme attribuée aux petits
lots (dans le cas des périodes subséquentes). La somme totale s'obtient en ajoutant au prix
du gros lot de la séance en cours, les remboursements des petits lots de la séance précédente
augmentés de leurs intérêts. Les lignes (6), (7) et (8) présentent les différents résultats.
Le remboursement des petits lots et des intérêts en janvier est nul et 2,5 millions de F.CFA représentent la
meilleure offre faite en janvier.
165
5. Le tour gratuit
Lors de la séance d'avril, les douze membres ont apporté leur quote-part respective, ce
qui a donné un gros lot cotisé de 9,6 millions de F.CFA. Les enchères se sont élevées
jusqu'à 2 millions, le gros lot acheté par le membre K est de 7,6 millions de F.
La somme de 2 millions non remise au membre K vient s'ajouter aux 8 189 500
F.CFA constituant les remboursements avec intérêts des petits lots prêtés en mars. Ce qui
porte à 10 189 500 F.CFA la somme totale pouvant être à nouveau prêtée en avril.
Les 10 189 500 F.CFA sont supérieurs de 589 500 F au total d'une cotisation
mensuelle de tous les membres; par conséquent, il y aura au cours de la même séance d'avril,
un second gros lot d'une valeur de 9,6 millions de F. Pour ce second gros lot, la meilleure
offre de 2,1 millions a été faite par le membre H qui reçoit alors un gros lot acheté d'une
valeur de 7,5 millions (9,6 millions - 2,1 millions); un tour gratuit vient d'avoir lieu. En
regardant les lignes portant les numéros (6), (9), (31), (41), (5') et la colonne avril, le lecteur
peut reconstituer tous ces résultats.
À l'intersection de la ligne (6) du tableau 36 et du mois d'avril, il y a deux montants. Le premier, 10 189
500 F permet de constituer un second gros lot de 9,6 millions. Le second, 2 689 500 F constitue le montant
réel disponible pour les petits lots en avril. Cette remarque est aussi valable pour la ligne (6) et les montants
du mois de juillet).
166
Au cours du mois de juillet, en plus du gros lot mensuel qui revient au membre I, le
principe du tour gratuit s'applique de nouveau et le second gros lot acheté, soit 8 millions
revient au membre B. Avec deux tours gratuits obtenus, le cycle se termine alors en octobre
soit deux mois plus tôt sur un cycle normal de douze mois.
Nous avons affirmé précédemment que, les gros lots achetés et reçus par les membres
sont des montants apparents et non réels. Nous allons maintenant mettre en évidence les
montants réellement empruntés par chaque membre.
Traitons à titre d'exemple les cas des deux membres suivants: K et B qui sont
respectivement les meilleurs enchérisseurs des mois d'avril et juillet.
Cas du membre K
- Nous savons que K entre en possession d'un gros lot acheté de 7,6 millions en avril,
quatrième mois du cycle.
- L'épargne déjà constituée par K lors des trois premiers mois (c.à.d.: janvier, février et
mars) s'élève à:
800 000 F x 3 = 2 400 000 F
- La quote-part de K entrant dans le gros lot d'avril est de: 800 000 F.
- Par conséquent la somme appartenant réellement à K et qui n'est pas un emprunt s'élève
à: 2 400 000 F + 800 000 F = 3 200 000 F
- Donc l'emprunt réellement contracté par le membre K est de:
7 600 000 F - 3 200 000 F = 4 400 000 F.
167
Ainsi, si le présent cycle était normal (c.à.d. douze mois pour douze membres), on
aurait dit que K a contracté un emprunt réel de 4,4 millions remboursables en huit mois pour
une cotisation totale de 6,4 millions (800 000 F x 8) d'où se dégageraient les 2 millions
d'intérêts débiteurs réels (6,4 millions - 4,4 millions) proposés lors des enchères en avril.
Mais la réalité est différente.
Cas du membre B
- L'épargne déjà constituée par B lors des six premiers mois (de janvier à juin) est égale
à: 800 000 Fx 6 = 4 800 000 F
- La quote-part de B pour le mois de juillet est de: 800 000 F.
- La somme appartenant réellement à B et qui n'est pas un emprunt est:
4 800 000 F + 800 000 F = 5 600 000 F
_ Donc l'emprunt réellement contracté par le membre B s'élève à:
8 000 000 F - 5 600 000 F = 2 400 000 F.
Ces deux exemples peuvent permettre au lecteur de reconstituer les résultats des
montants réellement empruntés (ou achetés) par chaque membre. Ces sommes apparaissent
sur la ligne (10)*.
Les intersections des colonnes avril et juillet avec les lignes (10), (11) et (12) ont chacune deux montants.
Chacun des premiers montants en avril se rapporte à K, tandis que le second se rattache à H (Exemple: 4,4
millions est le montant réel emprunté par K et 4,3 millions par H). En juillet, les premiers montants
concernent I tandis que les seconds sont reliés à B.
168
7. La somme réelle cotisée par chaque membre acquéreur du gros lot après obtention de
celui-ci
Une fois le gros lot obtenu, le membre doit bien sûr continuer à honorer ses
mensualités afin de pouvoir d'une part rembourser la dette réellement contractée et payer
d'autre part les intérêts réellement dûs.
En considérant par exemple les cas des membres D et A bénéficiaires des gros lots
achetés de janvier et octobre, nous observons que:
- D ayant obtenu un prêt apparent de 7,1 millions ou réel de 6,3 millions en janvier et
considérant a posteriori que le cycle a eu une durée de dix mois et non douze, il a donc
fallu à D apporter sa quote-part neuf (9) fois pour un montant total réel de 7,2 millions
de F.CFA (800 000 F x 9) afin d'éponger sa dette réelle de 6,3 millions.
- A ayant obtenu un prêt apparent de 8,6 millions ou réel de 600 000 F.CFA en octobre
et sachant a posteriori que ce membre a été le dernier à entrer en possession du gros
lot, il n'aura donc aucun montant à cotiser après le dixième mois, le cycle étant
terminé.
Le montant total cotisé par chaque membre après être entré en possession du gros lot
acheté apparaît sur la ligne (11).
Le montant réel cotisé par chaque membre après l'obtention du gros lot étant d'une
part connu (ligne (11)) et le montant réellement emprunté par chaque membre étant d'autre
part mis en évidence (ligne 10)), dès lors, les intérêts réellement payés pour les emprunts
169
Nous pouvons par exemple regarder les cas des membres D, C et A, respectivement
bénéficiaires d'un gros lot en janvier, août et octobre.
Cas du membre D
et non 2,5 millions de F.CFA (qui serait effectivement le montant d'intérêts si le cycle
avait douze mois).
Cas du membre C
- Montant réel cotisé après la prise en possession du gros lot acheté (remboursement de
la dette contractée):
800 000 F x 2 = 1 600 000 F
- Montant réel emprunté
8 100 000 F - (5 600 000 F + 800 000 F) =
170
Nous constatons donc que le membre C n'a en réalité payé aucun intérêt pour la
somme réelle de 1,7 millions empruntée en août, ayant une échéance de deux mois
avec un remboursement mensuel de 800 000 F. C a plutôt réalisé un gain* de
100 000 F sur cet emprunt.
Cas du membre A
- Le membre A étant le bénéficiaire du gros lot en octobre, dernier mois du cycle de
cotisation, il est évident que ce membre n'a plus rien à cotiser après octobre. Le
montant cotisé après est:
0F
- Montant réel emprunté
8 600 000 F - (7 200 000 F + 800 000 F) =
8 600 000 F - 8 000 000 F = 600 000 F
_ Détermination du montant d'intérêts payés:
Montant réel cotisé après la prise - Montant réel emprunté
en possession du gros lot acheté
c.à.d.
0 F - 600 000 F = - 600 000 F.
* Ces gains sont précédés du signe (-) ici; voir sur la ligne (12) du tableau 36 le cas des membres C, L et A.
171
Nous constatons donc que le membre A, dernier allocataire du cycle variable de dix
mois, obtient plutôt un gain* de 600 000 F sur l'emprunt effectué et qu'il n'a eu
aucun remboursement de dette à effectuer.
Il devient alors évident que les offres faites ici par les membres de cette tontine à
l'achat des lots (lignes 3) et (3')) sont tout simplement des montants d'intérêts apparents.
Ces offres auraient été réelles (c.à.d.: offre proposée à l'achat égale aux intérêts effectivement
payés au terme du cycle) si le cycle de la tontine était normal: douze mois pour ce cas-ci. Les
intérêts réellement déboursés pour les gros lots apparaissent sur la ligne (12).
Au terme du cycle variable de dix mois de la tontine, "l'Amical des 12" se retrouve
avec un surplus de 6 407 123,31 F.CFA** dans ses caisses. Cette somme provient des
remboursements àë's petits lots (intérêts compris) de la séance de septembre augmentés de
l'offre minimum de 1 000 000 F faite par le membre A.
Les règlements de l'Amical des 12 prévoient que tout surplus en caisse à la fin d'un
cycle doit être équitatolement réparti entre tous les membres. Ainsi, après la répartition,
chacun des douze membres reçoit une somme d'argent égale à: 533 926,9425 F.CFA.
Ces gains sont précédés du signe (-) ici; voir sur la ligne (12) du tableau 36 le cas des membres C, L et A.
C'est le montant qui apparaît à l'intersection de la colonne octobre et de la ligne (6)
Tableau 37. Résultat final obtenu par chaque membre au terme du cycle variable de la tontine,
sans la prise en compte des intérêts payés pour les petits lots. (Les montants sont
en milliers de francs CFA)
Mois d'achat
du gros lot Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct.
Offre réelle ou
intérêts réels payés 900 600 400 400 400 300 100 -100 -500 -600
ou
Gain (-) (2) 500 0
Gain (-) réalisé par
membre sur les -533,92694 533,92694 533,92694 -533,92694 533,92694 533,92694 -533.92694 533,92694 -533,92694 -533,92694
intérêts obtenus -533,92694 -533,92694
par l'association (3)
Nous avons tenu à consigner dans le tableau 37, les différents résultats obtenus par
chaque membre à la fin du cycle de cotisation sans la prise en compte des intérêts déboursés
pour entrer en possession des petits lots. La ligne (2) du tableau 37 est une répétition de la
ligne (12) du tableau 36. Cette ligne représente les offres réelles ou les intérêts réellement
payés à la tontine, pour entrer en possession des montants réels empruntés (tableau 36, ligne
(10)). Cependant, les membres C, L et A plutôt que de payer des intérêts ont à ce niveau-ci
réalisé des gains: 100 000 F, 500 000 F et 600 000 F. La ligne (3) du tableau 37 porte les
gains égaux des membres, découlant de la répartition des profits de l'association (chaque gain
est précédé du signe (-)). Le résultat final de chaque membre apparaît sur la ligne (4); ces
résultats s'obtiennent en additionnant pour chaque membre, les montants des deux lignes (2)
et (3).
Nous constatons que les intérêts réels de 900 000 F et 600 000 F déboursés par les
membres D et F, diminuent d'un montant égal au gain réalisé par chacun des membres à la fin
de l'exercice de la tontine. Ainsi les sommes définitives respectivement déboursées par D et
F sont: 366 073,06 F et 66 073,06 F pour des emprunts réels de 6,3 millions et 5,8 millions
d'échéances respectives, neuf mois et huit mois.
Quant aux autres membres, ils n'ont réalisé que des gains au niveau du résultat final.
À titre d'exemple, nous voyons que le contribuable G a payé des intérêts réels de 400 000 F,
suite à la répartition, il se voit attribuer 533 926,94 F. Donc il réalise finalement un gain de
133 926,94 F.CFA. Signalons enfin que le membre A réalise un gain final de 1 133 926,94
F. pour une épargne réelle de 7,2 millions de F.CFA.
174
Tableau 38. Attribution des petits lots aux membres pendant le cycle de la tontine (partie (I))
et paiement mensuel des intérêts au taux de 10% par chaque membre (partie (II)).
(Les montants sont en milliers de F.CFA).
a) ai)
K 389,7245
D 2000
Août A 1000 38,97245 140 178,97245
F 468,69695
J 915,56664^
C 1000
Sept. G 1000 100 200 46,869695 346,869695
I 500
F 1500
MEMBRES D F G K H E J I B c L A
(1)
Résultat final sans
la prise en compte
des intérêts payés 366,07306 66,07306 -133,92694 -133,92694 -33,92694 -133,92694 -233,92694 -433,92694 -533,92694 -633,92694 -1033,92694 -1133,92694
pour les petits lots
Gain (-) ou perte
(2)
Intérêts payés
pour les petits lots 300 276,869695 204,795 188,97245 79,9295 245 341,5566645 300 450 450 540 630
Cependant, étant donné que les petits lots sont prêtés aux membres de la tontine selon
leurs besoins et compte tenu du fait que les membres emprunteurs paient des intérêts pour ces
sommes pendant le même cycle de la tontine, il est alors plus juste de considérer ces intérêts
dans le calcul du résultat final obtenu par chaque membre au terme de l'exercice de la tontine.
C'est cette réalité que nous faisons ressortir dans le tableau 39 que nous avons pu élaborer
grâce au tableau 38. Ce dernier nous montre d'une part comment les petits lots ont été
attribués à chaque membre au fil des mois (partie I du tableau 38) et d'autre part comment les
intérêts afférents à ces petits lots ont été payés par les membres concernés, de février à
octobre (partie II du tableau 38).
La ligne (1) du tableau 39 correspond à la ligne (4) du tableau 37. Les intérêts
débiteurs déboursés par chacun des membres pour les petits lots pendant tout le cycle de la
tontine sont représentés par la ligne (2)* qui correspond à la ligne "total (intérêts)" du tableau
38 (partie II) identifiant les intérêts payés pour les petits lots par chaque contribuable. Le
résultat final avec la prise en compte de ces intérêts débiteurs est obtenu à la ligne (3), en
additionnant les montants des lignes (1) et (2) pour chaque membre.
1. Les intérêts déboursés pour les petits lots par les membres D et F font passer leur
résultat final respectif de 366 073,06 F et 66 073,06 F à 666 073,06 F et 342 942,755
d'intérêts payés.
Le total des intérêts débiteurs de tous les membres sur les petits lots correspond à la somme des intérêts
mensuels perçus par l'association pendant tout le cycle. Ces intérêts mensuels sont les mêmes à la ligne (7)
du tableau 36 qu'a la colonne "total intérêts" du tableau 38.
177
2. Les intérêts déboursés pour les petits lots par les autres contribuables (sauf D et F)
viennent diminuer tous les gains que ces membres avaient réalisés (tableau 37, ligne (4)).
Les membres G, K, H, E et J voient leurs gains respectifs diminuer pour se transformer en
intérêts débiteurs. À titre d'exemple, examinons le cas du membre J;
- Gain final sans prise en compte des intérêts payés pour les petits lots:
233 926,94 F.
- Intérêts payés pour les petits lots: 341 556,6645 F
- Donc tout le gain réalisé est absorbé par les intérêts sur les petits lots. Le solde
final des intérêts à payer est de:
341 556,6645 F - 233 926,94 F = 107 629,7245F
Quant aux contribuables I, B, C, L et A, ils ont néanmoins réalisé des gains malgré
l'impact porté à ceux-ci par les intérêts débiteurs sur les petits lots. En examinant le cas du
membre A, nous constatons:
- Gain final sans prise en compte des intérêts payés pour les petits lots:
1 133 926,94 F.
- Intérêts payés pour les petits lots: 630 000 F.
- Donc le solde du gain final réalisé par A est de:
1 133 926,94 F - 630 000 = 503 926,94 F.CFA
Détermination des taux d'intérêts débiteurs et créditeurs réalisés dans une tontine
d'affaires: Cas de "l'Amical des 12".
Les tableaux 36, 37 et 39 dont nous nous sommes déjà servis nous permettront cette
fois-ci d'aborder le délicat sujet des taux d'intérêts pratiqués dans les associations du type
"tontine". Notre démarche sera la plus réaliste possible. Il s'agira tout simplement d'allier
178
nos connaissances financières aux réalités recueillies sur le fonctionnement des tontines
d'affaires. Toutefois, nous tenons à rappeler au lecteur qu'une partie de l'énigme sur la
détermination des taux d'intérêts payés à l'association par les membres pour les gros lots
empruntés, a été élucidée à la sous-partie 2.1.2.2.3.2* à laquelle nous nous référons
d'ailleurs pour présenter ce qui suit.
Nous définissons le taux d'intérêts débiteurs, comme étant le taux de rémunération (en
%) du capital emprunté par le membre auprès de son association. C'est le taux d'intérêts
payés par le membre à la tontine.
Sachant a posteriori que pour douze membres, l'exercice de la tontine n'a duré
que dix mois (cycle variable au lieu de douze mois (cycle normal),
déterminons: le taux d'intérêts apparent, le taux périodique (mensuel) le taux
Les montants d'intérêts payés sur les sommes empruntées auprès des tontines et des particuliers (voir Taux
d'intérêt apparent et taux d'intérêt réel. Un exemple: cas de l'entreprise n910)..
179
TRAITEMENT DE L'ÉNONCÉ
Nous considérons ici deux traitements distincts. La démarche suivie dans le premier
traitement évoluera jusqu'au niveau des offres réelles faites par les membres, sans la
prise en compte du gain réalisé par chaque membre sur les intérêts obtenus par
l'association (ligne (12), tableau 36 ou ligne (2), tableau 37). Le second traitement quant
à lui, ira au-delà du premier. Nous prendrons en considération le résultat final sans la
prise en compte des intérêts payés pour les petits lots (ligne (4), tableau 37).
Traitement 1:
a) Déterminons le pourcentage de la cotisation totale (gros lot cotisé) proposé à titre
d'intérêts à payer par le membre F, lors de la séance de février.
- Le montant total de la cotisation des 12 membres est de:
800 000 F x 12 = 9 600 000 F
- Les enchères se sont élevées jusqu'à: 2,2 millions de F. Donc le pourcentage du
gros lot cotisé proposé à titre d'intérêts à payer est:
2 200 000 = 22,91666667%
9 600 000
- Le membre F s'est proposé de payer 2,2 millions de francs CFA pour obtenir 7,4
millions de francs. Or 7,4 millions n'est pas la somme réellement empruntée par
le membre, ce n'est qu'une somme apparente.
Donc le taux apparent des intérêts à payer pour l'emprunt apparent est de:
2 200 000 = 29,72972973%
7 400 000
Remarque: Ce taux apparent tient compte d'une échéance de dix mois (de mars à
décembre) car a priori, les offres faites tiennent compte d'un exercice normal de la
tontine (c.à.d.: de janvier à décembre, soit douze mois).
1. Nous savons que le contribuable a obtenu un prêt réel de 5,8 millions de francs
en février. A posteriori, nous savons aussi que le cycle n'a duré que dix mois.
Au cours des huit mois suivants (mars à octobre), F a cotisé mensuellement 800
000 F.CFA (soit au total 6,4 millions). Au terme du cycle variable de la tontine,
F a pu rembourser le principal de 5,8 millions et payé des intérêts réels de 600
000 (et non 2,2 millions qui deviennent tout simplement une offre apparente, car
le cycle normal s'est écourté de deux mois).
2. Nous rappelons que les variables déjà définies à la partie d) du traitement 1. du
2.1.2.2.3.2 sont les mêmes ici, c'est-à-dire:
P = le montant du prêt réellement reçu en F.CFA.
A = le montant fixe de remboursement périodique (la quote-part mensuelle
du membre) en F.CFA
n = le nombre de périodes de remboursement
j = le taux périodique (en %) d'obtention d'un prêt auprès de la tontine.
Le raisonnement soutenu dans cette partie est également valable ici; par
conséquent, l'égalité:
P _ 1 -(1 + j)"n ,«
p ;
A " j
Trouvons le taux mensuel j , le taux nominal i et le taux réel annuel r. Puis, établissons
le plan de remboursement suivi par F.
SOLUTION
l
. d.où: 7>25 ._ » + j)
= 2,240% + 0,00094037%
donc = i = 2,24094037%
C'est le taux débiteur mensuel auquel le membre F s'est conformé pour l'emprunt réel
de 5,8 millions de F.CFA, d'une durée observée de huit mois.
Î8mois = 8 xj = 8x2,24094037%
c'est le taux d'intérêts débiteurs assumé par le membre F en huit (8) mois.
- En tenant compte d'une base annuelle (12 mois), le taux nominal est:
i = 12 x j =12x2,24094037%
donc i = 26,89128444 %
Ici, nous tenons compte de l'effet de capitalisation. Rappelons une fois de plus que:
d'où r =
i = taux nominal
Sachant que le prêt a été remboursé en huit mois, le taux effectif pour huit mois est de:
rgmois = (l+2,24094037%)8-l
rgmois = 19,39844819%
96
Lusztig, Schwab et Charest, Gestionfinancière,p. 63, 1983.
184
Nous savons (a posteriori) que le remboursement du prêt réel obtenu par le membre F
s'est effectué en huit mensualités, sous la forme de cotisation de 800 000 F.CFA au taux
mensuel j = 2,24094037%. Ce plan de remboursement établi a posteriori (car on ne pouvait
pas prévoir dès le début du cycle qu'il y aura exactement deux tours gratuits, donc deux mois
de cotisation en moins), a pour but de montrer que la cotisation mensuelle du membre est
répartie d'une part en paiement d'intérêts et d'autre part en remboursement de la somme
reçue, ce, pendant toute la durée du cycle de la tontine.
Les "paiements théoriques mensuels" sont les cotisations mensuelles de chaque membre sur une base d'un
cycle normal (et non variable) de la tontine. (Exemple: douze mois de cotisation pour douze membres),.
185
remboursé le capital réellement emprunté (5,8 millions) et payé des intérêts de 2,2 millions de
F.CFA.
En pratique, il n'y a cependant pas eu un cycle de douze mois, mais bel et bien un
exercice de dix mois dont huit mois (de mars à octobre) pour le remboursement du prêt de 5,8
millions accordé à F et un paiement d'intérêts débiteurs de 600 000 F.CFA et non 2,2
millions.
Tableau 40. Plan de remboursement d'un prêt apparent de 7 400 000 F, mais réel de
5 800 000 F, obtenu par le membre F auprès de sa tontine. Taux mensuel
j = 2,24094037% (les montants sont exprimés en F.CFA).
(1) (2) (3) (4) (5)
Mois Solde initial Cotisation Intérêts Remboursement Solde tinal
mensuelle sur solde initial du capital
i% x (1) (2)-(3) (D-(4)
Janv. 800 000 —0— —0—
Fév. 7400000 800 000 —0— —0— 5 800 000
Mars 5 800000 800 000 129 974,5414 670 025,4586 5 129 974,541
Avril 5 129 974,541 800 000 114 959,6704 685 040,3296 4 444 934,212
Mai 4 444 934,212 800 000 99 608,32516 700 391,6748 3 744 542,537
Juin 3 744 542,537 800 000 83 912,96537 716 087,0346 3 028 455,502
Juil. 3 028 455,502 800 000 67 865,88193 732 134,1181 2 296 321,384
Août 2 296 321,384 800 000 51 459,19292 748 540,8071 1 547 780,577
Sept 1 547 780,577 800 000 34 684,83979 765 315,1602 782 465,417:
OcL 782 465,4171 800 000 17 534,58341 782 465,4166 0,0004
Nov. —0— —0— —0— —0— —0—
Dec. —0— —0— —0— —0— —0—
Total 8 périodes 6400 000 600 000,001 5 800 000
Remarques: 1. La somme apparente empruntée par le membre F au mois de février est 7 400 000 F. Les
cotisations de janvier et février (soit 1 600 000 F) étant soustraites à ce montant apparent, la
somme qui a réellement porté des intérêts et qui est remboursée au bout de huit (8) mois est
5 800 000 F.
2. Ce plan de remboursement est établi a posteriori car on ne pouvait pas prévoir au début du
cycle qu'il y aura exactement deux tours gratuits, donc deux mois de cotisation en moins.
186
Enfin, bien que les membres d'une telle association ne soient pas fixés au départ sur la
durée réelle du cycle de la tontine, il est cependant possible pour chaque contribuable d'établir
a priori des plans personnels de remboursements à partir de scénarios basés sur:
la dernière offre (lors des enchères) que le membre est prêt à proposer,
la période du cycle choisie par le contribuable, pour entrer en possession du
prêt (gros lot réel acheté);
les possibilités de n'avoir aucun tour gratuit ou plutôt d'avoir un, deux ou plus
de tours gratuits.
Traitement 2:
C'est une démarche faite a posteriori et qui va plus loin que celle faite au traitement 1. Ici,
nous tenons compte du fait qu'à la fin du cycle de la tontine, l'association dénommée
"L'Amical des 12" se retrouve avec une somme de 6 407 123,31 F.CFA* dans ses caisses.
D'après les règlements de cette association, cette somme doit être répartie équitablement entre
tous les contribuables.
Nous allons alors déterminer l'impact que cette répartition'porte au taux débiteur
périodique (mensuel) j = 2,24094037% assumé par le membre F, d'après le traitement 1.
a) Pour avoir régulièrement cotisé sans faille une quote-part fixe mensuelle de 800 000 F
pendant tout le cycle de la tontine et avoir honoré tous les engagements pris au début du
cycle, chacun des douze membres se voit attribuer l/12ème du montant d'intérêts en caisse
réalisés par l'association, soit:
6 407 123,31 F: 12 = 533 926,9425 F**
b) En réalisant ce gain de 533 926,9425 F, le membre F voit ainsi ses intérêts débiteurs
réels passer de 600 000 F à:
600 000 F - 533 926,9425 F = 66 073,0575*
c) 600 000 F d'intérêts débiteurs étaient reliés à une quote-part fixe de 800 000 F par
mois, pour un total de 6 400 000 F en huit mois. Cependant, 66 073,0575 F d'intérêts ne
nécessitent pas une quote-part mensuelle de 800 000 F pour effectuer le remboursement de
5,8 millions en huit mois.
d) En utilisant les variables déjà considérées au traitement 1 précédent (point d)), de même
que le raisonnement qui y est soutenu, nous allons déterminer le nouveau taux débiteur réalisé
par F.
Application numérique
En considérant l'égalité: _P = 1 - (1 +jVn déjà établie et sachant que:
A j
P = 5 800 000 F.CFA, A = 733 259,1322 F.CFA et n = 8 mois.
Trouvons le taux mensuel j , le taux nominal i et le taux réel annuel r. Puis, établissons
le plan de remboursement réalisé par F.
SOLUTION
7,909891259 = 1 - (1 + iV8
j
j = 0,252%+ 0,000411124%
donc = i = 0,252411124%
est le taux mensuel final réalisé par le membre F pour l'emprunt réel de 5,8 millions de
francs, sans la prise en compte des intérêts payés pour les petits lots.
18 mois = 8 x j = 8 x 0,252411124%
donc i8mois = 2,01928899%
189
En tenant compte d'une base annuelle, le taux nominal annuel est de:
i = 12xj
= 12x0,252411124%
donc i = 3,028933485%
On a alors:
Sachant que le prêt a été remboursé en huit (8) mois, le taux effectif pour huit mois est
de: rgmois = (1 + 0,252411124%)8 - 1
rgmois = 2,037218515%
En tenant compte d'une base annuelle, le taux réel annuel est de:
r = (1+ 0,252411124%)12-1
r = 3,071338802%
Nous pouvons alors affirmer que la répartition entre les membres des intérêts réalisés
par la tontine vient considérablement diminuer les intérêts débiteurs réels, les faisant
passer de 600 000 F.CFA à 66 073,0575 F et de par ce fait même, entraînant une chute
du taux mensuel de 2,24094037% qu'il était à 0,252411124%, une baisse de plus de
88%*.
Si on tient compte dans 2.1.2.2.3.2 (Les montants d'intérêts payés sur les sommes empruntées auprès des
tontines et des particuliers cas de l'entreprise na 10) de tours gratuits ayant probablement eu lieu et de la
répartition certainement effectuée eh fin de cycle, les taux d'intérêts en rapport avec le gros lot seraient
beaucoup plus bas par rapport à ceux calculés.
190
En effet, nous voyons que le contribuable F qui prend possession en février d'un
montant de 7 400 000 de F. CFA sur une cotisation totale de 9 600 000 de francs, a réellement
emprunté 5 800 000 de francs CFA. En proposant 2,2 millions lors des enchères comme
prix à payer pour entrer en possession du prêt, le contribuable F, en réalité, ne débourse pas
cette somme illico. F s'engage plutôt à recevoir (à la séance de février) la somme apparente
de 7,4 millions de francs ou réelle de 5,8 millions contre 10 "paiements théoriques mensuels"
de 800 000 F. CFA chacun tel qu'au terme du cycle normal de la tontine, il ait remboursé le
capital réellement emprunté et payé des intérêts de 2,2 millions de francs.
Cependant, nous savons que l'exercice de la tontine n'a pas eu une durée de douze
mois, mais bel et bien dix mois si bien qu'en huit mois (de mars à octobre) le membre F a pu
rembourser les 5,8 millions de francs. En recevant de la part de l'association la somme de
533 926,9425 F provenant de la répartition finale, les intérêts débiteurs du membre F passent
de 600 000 F à 66 073,0575 F. C'est donc dire qu'il y a eu un remboursement mensuel réel
de 733 259,1322 F (mais non 800 000 F.CFA) de mars à octobre.
Nous constatons alors a posteriori que tout se passe comme si, bien que cotisant
800 000 F chaque mois, la partie de cette quote part qui sert réellement au remboursement de
191
Tableau 41. Plan de remboursement a posteriori d'un prêt apparent de 7 400 000 F.
mais réel de 5 800 000 obtenu par le membre F auprès de sa tontine. Taux
mensuel j = 0,252411124% (les montants sont exprimés en F.CFA).
(1) (2) (3) (4) (5) (6)
Remarques: 1. La somme apparente empruntée par le membre F au mois de février est 7 400 000 F. Les
cotisations de janvier et février (soit 1 600 000 F) étant soustraites à ce montant apparent, la
somme qui a réellement porté des intérêts et qui est remboursée au bout de huit (8) mois est
5 800 000 F.
2. Bien que la quote-part mensuelle soit fixée à 800 000 F, la partie de cette quote-part qui entre
dans le remboursement du capital et le paiement des intérêts est 733 259,1322F. La différence,
66 740,8678 F constitue une réserve dont le total: 533 926,9424 F (de mars à octobre) est
restitué au membre F.
- Nous sommes allés au-delà des résultats du tableau 36 et nous avons tenu compte, des
résultats du tableau 37 (Résultat final sans la prise en compte des intérêts payés pour les
petits lots) pour déterminer le taux débiteur réaliste qu'a pu supporter un contribuable,
après avoir récupéré sa part de gain, au terme du cycle de la tontine.
- Bien que nous ayons pris en considération l'impact des intérêts payés pour les petits
lots dans la détermination du résultat final (tableau 39), nous n'utiliserons pas ce
résultat final (Exemple: 342 942,755F pour le cas du membre F) afin d'essayer de
trouver un taux débiteur, combiné et réalisé (c.à.d. qui tient compte de l'emprunt du
gros lot et des différents emprunts des petits lots). Nous rappellerons tout simplement
à titre d'exemple que le membre F a obtenu:
I s en février, un emprunt réel de 5,8 millions de francs à titre de gros lot,
remboursable en huit mensualités effectives et des intérêts réels payés de 600 000
F.CFA (résultats a posteriori)
22 quatre petits lots (tableau 38): 300 000 F en avril, 500 000 F en juin, 468 696,95 F
en août et 1,5 million de F en septembre (soit un total de 2 768 696,95 F.CFA) qui
ont été respectivement remboursés avec des intérêts en mai (30 000 F), juillet (50
000 F), septembre (46 869,695 F) et octobre (150 000 F) soit un total de 276
869,695 F d'intérêts pour les petits lots.
3 2 en fin de cycle, une somme de 533 926,9425 F provenant de la répartition du
surplus réalisé par l'association.
193
En tenant compte des trois constatations faites ci-dessus, nous aboutissons aux résultats
suivants:
- Un emprunt total de la part de F, gros lot et petits lots compris:
5 800 000 F + 2 768 696,95F = 8 568 696,95F
- Un paiement total d'intérêts (gros lot et petits lots)
600 000 F + 276 869,695 F = 876 869,695 F
- L'attribution à la fin du cycle d'un montant de 533 926,9425 F au membre F vient
réduire les intérêts débiteurs pour les ramener à:
En ce qui concerne les taux d'intérêts créditeurs, nous nous servirons seulement et à
titre d'exemple du cas du membre L. Les autres cas semblables à celui de L peuvent être
traités de la même façon.
ÉNONCÉ. Lors de la 9ème séance (septembre), le membre L a reçu une somme de 8,5
millions de francs CFA contre une offre de 1,1 million de francs. La quote-
part mensuelle est fixe pour tous et s'élève à 800 000 F.
194
TRAITEMENT DE L'ÉNONCÉ
Traitement 1:
a) La quote-part de 800 000 F.CFA, versée au début de chaque période mensuelle par le
contribuable L est rémunérée à un certain taux mensuel. Sachant que le membre L entre
en possession du prêt au début de la 9ème période (9ème séance du cycle de la tontine),
déterminons la valeur accumulée (ou valeur finale) des mensualités de 800 000 F par
mois, au bout de huit périodes.
195
b) Nous allons maintenant établir la démarche qui nous mènera à la détermination du taux
mensuel permettant d'obtenir, une épargne et des intérêts accumulés de 6 900 000 F en
huit périodes, pour des quotes-parts mensuelles égales de 800 000 F.
• Raisonnement
1) À la fin de la première période, nous avons le montant épargné augmenté des intérêts de
cette période, soit:
Fi = A + Aj' = A ( l + j ' )
r i -qn
G
* = Ul - r ~ q -
en substituant ui et q par leur valeur respective, nous obtenons
n •- n
DoncG n =2 (1 + j') 1 = (1 + j').SLïH 1—L (8)
l
198
F n = A. ( 1 + j 1 ) . (1+
j? 1
(9)
de (9) nous tirons finalement l'égalité suivante:
qui nous permettra de déterminer la valeur du taux périodique d'épargne j ' , pour les
montants cotisés de janvier à août et qui représentent pour le contribuable L, une
épargne réelle.
Application numérique
Fn (\ + i ' ^ 1
1
Nous savons que: -g- = (1+j )- p d'après(lO)
or n = 8 mois, Fg = 6 900 000 F.CFA et A = 800 000 F.CFA
Trouvons le taux mensuel j ' , le taux nominal i' et le taux effectif r'. Puis établissons le
plan observé d'accumulation de l'épargne.
SOLUTION
8,625 (1 + j ) H
II s'agit alors de résoudre cette équation ayant pour inconnue j ' . Pour le faire, nous
utiliserons une fois de plus le procédé de l'interpolation.
facc. signifie facteur d'accumulation (alors que f ac. désigne facteur d'actualisation).
200
1 + r' = (1 + - ^ ) k
d'où r1 = (1 + - ^ ) k -1
r1 = (1 +1,669425608%) 12
-1
donc r 1 = 21,97882334%
201
Le cycle de cotisation de la tontine prend fin lors de la dixième séance (octobre) et nous
constatons a posteriori que la cotisation totale de 8 000 000 F (800 000 F x 10), faite
par le membre L au terme de l'exercice de la tontine, peut être décomposée de la
manière suivante:
6 400 000 F d'épargne réerle (800 000 F x 8);
- 800 000 F de contribution personnelle pour le mois de septembre;
800 000 F de remboursement de la dette réelle de 1 300 000 F;
(d'où 6 400 000 F +800 000 F +800 000 F = 8 000 000 F).
Le membre L ayant remboursé une somme inférieure à celle qu'il a réellement reçue,
réalise ainsi un gain de 500 000 F (c.à.d. 1 300 000 F - 800 000 F) que nous imputons
à l'épargne réelle de 6,4 millions de F.CFA, constituée grâce à huit mensualités égales
de 800 000 F en huit mois.
202
Traitement 2
Ici, nous élaborons une démarche a posteriori qui va plus loin que celle présentée au
traitement 1. En effet, nous tenons compte du fait qu'à la fin du cycle de la tontine, "l'Amical
des 12" se retrouve avec une somme de 6 407 123,31 F.CFA en caisse. D'après les
règlements de ladite association, cette somme doit être répartie également entre les douze
contribuables.
203
Tableau 42. Plan observé a posteriori d'accumulation de l'épargne par L, grâce à une
mensualité de 800 000 F au taux périodique j ' = 1,669425608% (Les
montants sont en F. CFA)
Nous devons alors à l'issue de ce partage, déterminer l'impact qui se répercute sur le
taux créditeur périodique (mensuel) j ' = 1,669425608% dont jouit le membre L, d'après le
traitement 1.
204
a) D'après les règlements de l'association, chacun des douze membres se voit attribuer le
Yz ième du montant d'intérêts en caisse, soit:
b) En réalisant ce gain de 533 926,943F, le membre L voit ainsi ses intérêts créditeurs
réels passer de 500 000 F à:
500 000 F + 533 926,943 F = 1 033 926,943F**
c) Ces intérêts de 1 033 926,943F rémunèrent l'épargne réelle de 6,4 millions faite par L.
La valeur accumulée des huit mensualités de 800 000 F devient alors:
6 400 000 F + 1 033 926,943 F = 7 433 926,943 F
d) En utilisant les variables déjà considérées au traitement 1 (point b)), de même que le
raisonnement qui y est soutenu, nous déterminerons le nouveau taux créditeur en
rapport avec l'épargne réalisée par le contribuable L.
Application numérique
SOLUTION
Fg _ 7 433 926,943 =
A ~ 800 000
II nous faut alors déterminer la valeur de j ' . Pour le faire, nous utiliserons le procédé
de l'interpolation dont nous avons déjà fait état.
pourj 1 ! = 3,3195% on a face, j'i = 9,292345505
pourj'2 = 3,320% onafacc.j'2 = 9,292555569
9 292408679 - 9 29234550*5
d'où j = 3,3195% + (3,320% - 3,3195%) 9^92555569 . 9,292345505
j1 = 3,3195%+0,000150368%
donci' = 3,319650368%
C'est le taux d'épargne périodique que réalise le membre L pour huit mois de
cotisation, sans la prise en compte des intérêts payés pour les petits lots.
206
- Étant donné que L a effectué huit versements périodiques égaux de janvier à août en
guise de cotisations qui en réalité constituent une épargne, le taux nominal d'épargne
pour huit mois est égal à:
i'8mois = 8 x j ' = 8x3,319650368%
donc i'g mois = 26, 55720294%
En tenant compte de l'effet de capitalisation dont nous avons déjà parlé, nous avons:
4
Le taux effectif d'épargne réalisé par le contribuable L en huit mois est:
r'8 mois = (1 + 3,319650368%)8 - 1
donc r'g mois = 29,85641916%
De tout ce qui précède, nous pouvons affirmer que la répartition entre les membres, des
intérêts réalisés par la tontine vient considérablement augmenter les intérêts créditeurs
réels, les faisant passer de 500 000 F à 1 033 926,943F et entraînant de par ce fait
même, un accroissement du taux d'épargne mensuel de 1,669425608% qu'il était à
3,319650368%, soit une hausse de plus de 98%.
Précisons cependant que le membre L ayant remboursé une somme inférieure (800 000
F) à celle qu'il a réellement reçue (1 300 000 F), réalise un gain de 500 000 F. À ce
gain acquis sur le remboursement de la dette, vient s'ajouter un second gain de
533 926,943 F provenant du partage égal des intérêts de la cotisation entre les
membres à la fin du cycle. Ainsi, le gain total de 1 033 926,943 est imputé à l'épargne
réelle de 6,4 millions de F.CFA constituée grâce à huit mensualités égales de
800 000 F.
Le tableau 43 montre alors a posteriori comment l'épargne et les intérêts réalisés par le
membre L se sont accumulés au fil des mois. Au terme de la huitième période, nous
constatons une valeur accumulée de l'épargne qui est égale à 7 433 926,943 F.CFA et
qui contient les 6 400 000 F d'épargne réelle et les 1 033 926,943 F d'intérêts
créditeurs.
208
Tableau 43. Plan observé a posteriori d'accumulation de l'épargne par le membre L, grâce
à une mensualité de 800 000 F au taux périodique j ' = 3,319650368% (Les
montants sont en F. CFA)
Remarques: 1. Pour la première période (Janv.-Fév.), la valeur accumulée de l'épargne en début de période
est égale au montant de la quote-part: 800 000 F. En ce qui concerne les périodes
subséquentes, cette valeur est égale à la valeur accumulée de 1 épargne en fin de période
précédente augmentée de la quote-part de la période en cours.
2. À la fin de la huitième période, la somme réellement épargnée est 6 400 000 F (cà.d.: 800
000 F. x 8) et la valeur accumulée de l'épargne à la fin de cette période est 7 433 926,943 F
avec des intérêts totaux de 1 033 926,943 FT La cotisation faite à la neuyième période n'est
pas une épargne, c'est une simple contribution. La cotisation faite à la dixième période est un
remboursement de la dette.
Traitement 3
Ici nous considérons que le contribuable L (comme tous les autres d'ailleurs) a
emprunté à des périodes différentes du cycle de la tontine et selon ses besoins de fonds, des
petits lots qui ont été remboursés avec des intérêts. Ces intérêts, payés pour les petits lots,
209
viennent entamer le gain réalisé par le membre (traitement 2); ce qui porte un autre impact au
taux créditeur mensuel j ' = 3,319650368%, mis en évidence au traitement 2.
a) D'après le tableau 38, le contribuable L a obtenu cinq petits lots: 500 000 F en janvier,
1 million de francs en février, 1 million de F en mars, 1,5 million de F en mai et 1,4
million de F en juillet soit un total de 5 400 000 F.CFA. Cette somme a été
respectivement remboursée en février, mars, avril, juin et août avec un paiement total
d'intérêts de 540 000 F.CFA.
b) Ces intérêts débiteurs de 540 000 F.CFA sur les petits lots viennent ainsi réduire les
intérêts créditeurs de 1 033 926,943 F présentés au traitement 2, Nous obtenons alors
un solde final d'intérêts créditeurs égal à:
1 033 926,943 F - 540 000 F = 493 926,943 F*
c) Les intérêts créditeurs finals de 493 926,943 F rémunèrent l'épargne réelle de 6,4
millions de francs faite par L. La valeur accumulée des huit mensualités de 800 000 F
devient
6 400 000 F + 493 926,943 F = 6 893 926,943
d) En utilisant les variables déjà considérées au traitement 1 (point b)) de même que le
raisonnement qui y est soutenu, nous déterminerons le nouveau taux créditeur en
rapport avec l'épargne réalisée par le membre L.
Application numérique
SOLUTION
Fg _ 6 893 926,943 _ 8 66 11 77 44 00 o8 66 77 y9
X ~ 800 000 ~ '
est le facteur d'accumulation de la mensualité de début de période de 800 000 F. Nous
avons encore:
(1 +
8, 617408679 = (1 + j') j? " 1
C'est le taux d'épargne mensuel que réalise le membre L pour huit mois de cotisation.
Ici nous avons un taux périodique final car le résultat final prend en considération les
intérêts débiteurs déboursés pour les petits lots (tableau 39).
Donc plus le membre emprunte des petits lots, plus ses intérêts créditeurs décroissent
au détriment de ses intérêts débiteurs. Si le membre L n'avait emprunté aucun petit lot,
en supposant que le niveau des transactions durant tout le cycle soit resté le même, le
taux créditeur mensuel final du contribuable L serait celui déterminé au traitement 2,
3,319650368%.
Nous rappelons tout simplement qu'ici, les intérêts débiteurs de 540 000 F sont venus
réduire le gain de 1 033 926,943 F. présenté au traitement 2. Ainsi, le gain final qui est
imputé à l'épargne réelle de 6,4 millions de F.CFA, constituée grâce à huit mensualités égales
de 800 000 F, est 493 926,943 F.
Le tableau 44 montre alors comment l'épargne et les intérêts réalisés par le membre L
se sont accumulés pendant huit périodes. Au terme de la huitième période, nous constatons
que la valeur accumulée de l'épargne est égale à 6 893 926,943 F.CFA. Cette valeur est
213
composée de l'épargne réelle de 6 400 000 F et des intérêts de 493 926,943 F afférents à cette
épargne.
Tableau 44. Plan observé a posteriori d'accumulation de l'épargne1 par le membre L, grâce
à une mensualité de 800 000 F au taux périodique j = 1,649907988% (Les
montants sont en F. CFA)
Quant au tableau 46, bien plus que le précédent, il tient compte de la répartition
équitable faite aux douze membres des profits réalisés par l'association à l'issue du cycle de la
tontine. En ces troisième et quatrième lignes, apparaissent les taux d'intérêts payés
mensuellement et annuellement (taux nominal) par les deux contribuables D et F. Le
cheminement suivi pour la détermination de ces taux débiteurs est le même que celui effectué
au traitement 2 et en rapport avec le membre F. En ces deux dernières lignes, le tableau 46
montre les taux d'épargne mensuels et annuels (nominal) réalisés respectivement par tous les
autres dix membres à l'exception de D et F. Le cheminement permettant de déterminer
Tableau 45. Taux d'intérêts débiteurs et créditeurs (mensuels et annuels) réalisés par les membres de la tontine au terme du
cycle de cotisation, sans la prise en compte de la répartition aux membres, des profits réalisés par l'association.
(Ces taux sont des pourcentages: %)
Mois d'achat
du gros lot Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct.
Membre de la tontine D F G K E J I C L A
H B
Taux d'intérêts payés 2,757250376 2,24094037 1,88778269* 2.544159154 3,61802519 4,057285256 2.158548359 0 0 0
mensuellement 3,236409336 0
Taux payés annuel- 33,08700451 26,89128444 22,6533923! 30.5299098 43,41630228 48,68742307 25.90258031 0 0 0
lement (nominal) 38,83691203 0
Taux d'épargne
réalisés 0 0 0 •o 0 0 0 0,442490869 1,669425608 1,596741103
mensuellement o 0
Taux d'épargne
annuel (nominal) 0 0 0 ;,o 0 0 0 5,309890428 20,0331073 19,16089324
i.-o 0
Remarques: 1) Le cheminement permettant de déterminer les taux d'intérêts débiteurs (taux payés mensuellement ou annuellement) a
été présenté dans le texte, en prenanl comme exemple le cas du membre F (Traitement 1)
2) Le cheminement permettant de déterminer les taux d'intérêts créditeurs (taux d'épargne mensuels ou annuels) a été
présenté dans le texte, en prenant comme exemple le cas du membre L (Traitement 1)
Tableau 46. Taux d'intérêts débiteurs et créditeurs (mensuels et annuels) réalisés par les membres de la tontine au terme du cycle
de cotisation, avec la prise en compte de la répartition aux membres, des profits réalisés par l'association. (Ces taux
sont des pourcentages: %)
Mois d'achat
du gros lot Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août Sept. Oct.
Membre de la tontine D F G K E J I C L A
H B
Taux d'intérêts payés 1,144765852 0,252411124 0 0 0 0 0 0 0 0
mensuellement
0 0 0
Taux d'épargne
réalisés 0 0 5,480181213 2.73975993: 1,64674504! 1,900538812 2.477984356 2,681317617 3,319650368 2,911772666
mensuellement 0,70350598! 3,021316543
Taux d'épargne
annuel (nominal) 0 0 65,76217456 32.87711918 19,76094054 22,80646574 29.73581227 32,1758114 39,83580442 34,94127199
8,442071796 36,25579852
Remarques: 1) Le cheminement permettant de déterminer les taux d'intérêts débiteurs (taux payés mensuellement ou annuellement) a
été présenté dans le texte, en prenant 'comme exemple le cas du membre F (Traitement 2)
2) Le cheminement permettant de déterminer les taux d'intérêts créditeurs (taux d'épargne mensuels ou annuels) a été
présenté dans le texte, en prenant comme exemple le cas du membre L (Traitement 2)
217
ces taux créditeurs est analogue à celui qui a été présenté dans l'exposé au traitement 2 et en
rapport avec le contribuable L.
* Voir tableau 39, l'impact des montants d'intérêts payés pour les petits lots par les membres.
** Voir ligne (4), première et deuxième colonne, tableau 37.
*** C'est le taux de base débiteurprivilégié "TBDP" - Voir Arrêté n9 00931/MINFI/DCE/D, Portant conditions
de banque, article 6, Yaounde le 2 mai 1986.
218
Nous tenons tout d'abord à mentionner que parmi les seize membres des tontines
constituant notre échantillon, nous avons obtenu quatre refus de collaboration dans la
recherche ou de sa bonne poursuite. Les résultats d'un répondant, membre d'une tontine de
consommation, n'ont pas été pris en compte. Finalement, nous présentons ici les résultats
obtenus auprès de onze membres qui sont aussi les représentants de onze tontines d'affaires
dont dix se trouvent à Yaounde et une et non la moins importante est basée à Douala*.
Ces résultats ont été regroupés en quatre classes importantes et sont présentés d'après
l'ordre suivant:
Cette association, bien qu'étant basée à Douala, renferme en son sein des gens d'affaires résidant dans
différentes régions du Cameroun, dont celle de Yaounde.
219
Les questions n os 2, 3 et 4 nous ont respectivement permis d'avoir une idée de l'âge
de ces associations, de connaître le nombre de membres qui y participent et d'identifier les
différents liens qui permettent aux membres de se réunir et d'évoluer au sein d'un même
groupe.
En effet, comme le montre le tableau 47, les âges des associations que nous avons
rencontrées sont assez variés, l'une des plus vieilles existe depuis quinze ans alors que la
plus jeune n'a qu'un an. Le membre de la tontine n2 7 n'a pas pu préciser l'âge approximatif
de son association, tout ce qu'il a pu dire, c'est que son entreprise existe depuis plusieurs
années.
Années d'existence de
l'association N0-8- des tontines Total
1 an 6 1
3 ans . 2,8 2
4 4 1
5 3,5 2
6 9,10 2
10 1 1
15 11 1
Plusieurs années 7 1
TOTAL 11
220
Quant aux membres qui évoluent au sein de ces associations, le tableau 48 montre que
le nombre de femmes d'affaires est infime par rapport à celui des hommes. En effet, quatre
associations sur onze renferment des femmes; soit un total de vingt femmes sur 579
membres, ce qui équivaut à une participation féminine approximative de 3,45%.
L'association n2 7, bien qu'ayant le plus grand nombre de membres (environ 136 membres)
n'a pas besoin de 136 mois (c.à.d. plus de onze ans pour clore son cycle de cotisation). Au
cours de chaque séance mensuelle, quatre gros lots achetés sont attribués à quatre membres
différents. Ainsi, la durée maximale* d'un cycle est de 34 mois. La plupart des groupes
ayant un nombre important de membres (cas de deux autres groupes: nos 1 et 9) attribuent
plus d'un gros lot acheté par séance à des membres distincts. L'association de la technique
du cycle normal modifié à celle du tour gratuit a pour effet de raccourcir considérablement le
cycle de cotisation de ces tontines.
N2 de la tontine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 Total
Nombre de femmes 0 0 2 0 0 4 0 0 9 0 5 20
La possibilité d'avoir plusieurs tours gratuits étant évidente, la durée maximale de 34 mois pourrait
considérablement diminuer.
221
membres attribuent la cohésion observée au sein de leur groupe grâce à leur appartenance à la
même origine ethnique, tandis qu'au moins 36% des répondants attribuent l'existence de leur
association aux relations publiques. Enfin, deux répondants parmi onze pensent que les
membres de leur association sont ensemble parce qu'ils partagent la même idéologie de
développement; idéologie qui place les tontines comme étant l'instrument moteur du
développement de leurs affaires. Ces trois principaux liens sont renforcés grâce à la
confiance qui règne entre les membres et à la capacité financière à cotiser dont chacun fait
preuve.
Tableau 49. Les liens qui unissent les membres d'une tontine.
Quatre questions (nos 5, 6,7 et 14) nous ont permis de répondre assez simplement et
clairement à cette double question.
En effet, tous ceux que nous avons interrogés nous ont répondu par l'intermédiaire de
la question n9 5 que: «Les fonds de leur association proviennent uniquement des membres
sous la forme de cotisations périodiques». Et bien plus, ce sont ces montants qui sont ensuite
222
reprêtés au contribuable offrant le montant d'intérêts le plus élevé lors des enchères
(questions n os 6 et 7).
La question n2 14 nous a enfin permis de savoir que les clients de ces tontines sont
ceux-là même qui cotisent. En majorité, ce sont des gens d'affaires ou des commerçants;
mais on retrouve en leur sein aussi bien des hauts fonctionnaires que des individus pratiquant
des professions libérales (avocats, pharmaciens, médecins...), certains cadres d'entreprises
privées et quelques banquiers complètent les effectifs des membres-clients des tontines
rencontrées. Le tableau 50 présente ces derniers résultats.
Tableau 50. Emplois (fonctions) exercé(e)s par les membres (clients) des tontines
Afin d'évaluer le volume des fonds pouvant être générés par les tontines que nous
avons rencontrées, il nous a fallu d'abord déterminer la quote-part mensuelle des membres
représentant chacune de nos onze associations.
223
Cette réalité est représentée par le tableau 51 où le plus petit montant cotisé
mensuellement par un membre est 100 000F. CFA (cas de la tontine nQ 11) alors que la tontine
nQ 4 exige le montant de cotisation mensuelle le plus élevé par membre, soit 3 millions de
francs CFA.
N2 de la 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
tontine
Cotisation
mensuelle 200 500 200 3000 700 1000 1000 1500 800 1000 100
par membre
Tableau 52. Estimation du volume des cotisations mensuelles des onze tontines.
(Les montants sont en milliers de francs CFA).
1 98 200 19 600
2 24 500 12 000
3 25 . 200 5 000
4 25 3 000 75 000
5 15 700 10 500
6 44 1000 44 000
7 136 1000 136 000
8 50 1500 75 000
9 78 800 62 400
10 40 1000 40 000
11 44 100 4 400
TOTAL 579 483 900
Remarques: 1) Nous obtenons une cotisation mensuelle moyenne par membre de 835 751,2953 F.CFA.
2) Le volume annuel des cotisations des onze tontines S'élève à 5,8068 milliards de francs CFA.
Les questions n o s 9 et 13 nous ont permis ensuite de comprendre que s'il est vrai que
mensuellement une partie (50% dans le cas de la tontine n2 6)* ou l'intégralité (100% pour
toutes les autres tontines) de la cotisation de tous les membres est mise en vente, il n'y a
cependant qu'un certain pourcentage** du gros lot cotisé qui est remis au membre acheteur,
La tontine ns 6 est la seule parmi celles que nous avonsrencontréesqui consacre régulièrement la moitié de la
cotisation de ses membres au gros lot mensuel, l'autre moitié étant conservée comme réserve dans une
institution bancaire pour des fins d'affaires (des détails seront fournis plus loin).
l'autre fraction de la cotisation mensuelle totale étant consacrée aux petits lots*. Le tableau 53
dans lequel nous avons présenté ces résultats permet enfin de montrer que si la plupart des
tontines offrent à leurs membres un seul "gros lot cotisé" mensuellement, certaines cependant
peuvent offrir jusqu'à quatre gros lots, d'autres ne se contentant que de deux gros lots
mensuels. Quant au nombre de petits lots offerts par séance mensuelle, il demeure très
variable pour l'ensemble des tontines considérées.
Variation du % de la
cotisation mensuelle Variation du % de la
% de la cotisation totale remise à un cotisation mensuelle
Nombre Nombre mensuelle totale mis membre à titre de totale non remise au
N a dela de gros depetits en vente gros lot membre et destinée aux
tontine lots lots (gros lot cotisé) (gros lot acheté) petits lots
1 4 Variable 100% 90%-50% 10%-50%
2 1 Variable 100 90-70 10-30
3 1 -11- 100 95-80 5-20
4 1 -11- 100 91-53 9-47
5 1 -11- 100 90-75 10—25
6 1 -11- 50% 97-83 3-17
7 4 -11- 100 93-70 7-30
8 1 -11- 100 88-70 12-30
9 2 -11- 100 95-80 5-20
10 1 -11- 100 95-70 5-30
11 1 Variable 100% 90%-60% 10%-40%
Les explications concernant les différents lots (gros lots et petits lots) ont été largement fournies dans
l'exemple traitant du fonctionnement des tontines (voir au 2.2.2). Notons cependant que, concernant la
détermination du montant global attribué mensuellement aux petits lots devant être prêtés aux membres
nécessiteux, certaines associations défalquent du "prix du gros lot", les frais reliés à l'accueil (nourriture et
boisson) des membres durant la séance du jour; la partie restante de ce prix augmentée des remboursements
des peuts lots antérieurs (s'il y en a) et de leurs intérêts, constitue alors le montant mensuel total qui est
consacré aux petits lots. On pourrait établir la relation suivante:
Montant mensuel total consacré aux petits lots = Prix du gros lot - Frais d'accueil + Remboursement des
petits lots antérieurs et de leurs intérêts.
226
2.2.3.2.3 Les conditions d'octroi des fonds aux membres des tontines
Nous pouvons dire que les conditions directement reliées aux prêts consentis par la
tontine ont été largement exposés à l'exemple traitant du fonctionnement des tontines (voir au
2.2.2). En effet, nous y avons montré que les délais de remboursement des gros lots étaient
fonction du cycle de cotisation adopté par le groupe, cycle qui peut être normal ou variable,
alors que concernant les petits lots, l'échéance peut être mensuelle, bimensuelle ou toute
Quelques-unes des conditions de base qui s'appliquent aux nouveaux membres sont
1. être parrainé par un ancien membre qui est aussi la plupart du temps l'avaliseur du nouveau membre.
2. être de bonne moralité et montrer que l'on possède les moyens permettant de verser les quotes -parts
mensuelles.
3. Payer des droits d'entrée au sein du groupe.
227
autre. Nous avons enfin montré comment les différents niveaux d'intérêts débiteurs
pouvaient être dégagés, partant des intérêts apparents pour aboutir à ceux réellement payés
par le membre.
Nous avons voulu savoir à travers la question n2 18, s'il existe des acquisitions de
biens durables (en terme d'investissements) à même les fonds de la tontine au profit de tous
les membres, dans chacune des tontines concernées.
La réponse que nous avons obtenue à cette question par chacun des groupes est non.
En principe, dans chacune des associations, chaque membre est tenu d'investir les montants
empruntés (ou épargnés) dans le financement de ses propres affaires avec si possible l'appui
moral et les sages conseils des autres contribuables. Les investissements communs, sans
pour autant être exclus sont pour le moment inexistants. Cependant, si le groupe n2 2 pense
qu'il est possible et souhaitable de réaliser des investissements profitables pour tous les
membres, le groupe n2 6 affirme qu'il est en train de mettre sur pied une mutuelle commune
de crédit qui pourra cautionner les projets de l'ensemble de ses membres. Le groupe n2 7
quant à lui annonce la réalisation prochaine d'un projet de construction d'un immeuble qui
sera la propriété de l'association et de tous les membres.
Les questions n os 10 et 11 formulées en ces termes: "Où sont conservés les fonds de
votre association (tontine)?" ou encore "Existe-t-il un compte ouvert dans une institution
228
financière de la région ou du pays au nom de votre association (tontine)?", nous ont permis
de vérifier d'une part le rapport direct qu'il peut y avoir entre les tontines et les institutions
financières, d'autre part le rapport entre les membres pris individuellement avec ces mêmes
institutions. La question ne 19 nous a ensuite permis de savoir, s'il existe ou non une
quelconque collaboration entre tontines ou entre tontines et d'autres organismes.
En effet, en réponse aux deux questions précitées, il n'y a que la tontine n2 6 qui
conserve 50% des cotisations mensuelles de ses membres dans une institution bancaire (la
B.I.A.O.) officiellement reconnue. Les autres groupes n'ont pas de compte bancaire au nom
de leur association car au fil des séances, le montant total de chaque cotisation est vendu aux
membres sous forme de gros lots et de petits lots dont chacun dispose d'après ses besoins.
Cependant, pris individuellement, les membres des tontines ont presque toujours établi un
lien permanent entre les emprunts contractés (ou les épargnes réalisées) auprès de leurs
associations avec les différentes institutions financières et bancaires du pays. À l'unanimité,
les membres que nous avons interrogés affirment que la masse d'argent circulant dans les
tontines n'échappe pas vraiment (comme le prétendent certaines personnes) au contrôle des
banques. En prenant l'exemple d'un contribuable homme (ou femme) d'affaires, les propos
suivants ont été tenus:
Quand ce membre touche le gros lot (ou même des petits lots), il
va déposer cet argent dans son compte bancaire. Des lettres de
crédit ou des chèques sont ensuite tirés au profit des différents
créanciers et fournisseurs qui entrent en possession de ce qui leur
est dû, à partir de la banque.
C'est là une façon d'établir (à travers chaque membre d'une tontine) le lien qui existe entre les
sommes d'argent circulant dans les tontines et celles qui aboutissent dans les "dépôts à vue"
des banques. Ainsi, nos répondants soutiennent ceci: "Les banques recyclent la quasi totalité
229
de l'argent provenant des tontines, il n'y a donc pas de raisons de prétendre qu'il n'existe pas
de lien entre les tontines et les banques ou encore que la masse d'argent circulant dans les
tontines échappe au contrôle bancaire".
1. Ceux qui contribuent ou ont déjà contribué sans aucune faille aux différentes
tontines dont ils sont ou ont été membres.
2. Ceux qui vont de tontine en tontine et qui n'arrivent pas à tenir leurs
engagements.
Nous avons conclu cette investigation sur les tontines en nous penchant, grâce à la
question n s 20, sur les éventuelles améliorations qui peuvent être apportées au
fonctionnement des tontines. Il était primordial que nous recueillions les avis les plus
importants des membres sur ces améliorations car en réalité, ces avis constituent un des
230
points fondamentaux de cette recherche. Les résultats présentant les différentes améliorations
préconisées par les membres des tontines apparaissent au tableau 54.
Tableau 54. Les améliorations préconisées par les membres des tontines
Plus de 72,7% des tontines rencontrées pensent que l'un des grands objectifs
qu'elles se doivent d'atteindre dans un futur plus ou moins rapproché, est la réalisation de
projets de groupe et d'investissements communs à tous les membres; ce pourrait être des
projets de création des petites et moyennes entreprises ou tout autre. Cependant, ces projets
communs ne pourraient pas voir le jour si la source commune des fonds de financement
231
n'était pas clairement mise en évidence. Ainsi, pour trouver les fonds pouvant servir à
réaliser ces projets, deux importantes suggestions ont été faites:
1. Supprimer les "tours gratuits" afin de consacrer les intérêts ainsi amassés à la
réalisation de projets communs.
2. Mettre en place une véritable mutuelle de crédit, disposant d'un certain
pourcentage des sommes cotisées, ce qui permettrait de garantir des prêts plus
importants auprès des banques.
Enfin, trois autres améliorations ont été suggérées. La première a trait aux mesures
de sécurité à mettre en place afin de garantir même en cas de décès d'un membre le paiement
de sa dette. Pour cela, il a été préconisé "l'achat d'une police d'assurance-vie pour chaque
membre emprunteur des différents lots". La deuxième se rapporte à "la collaboration
effective avec les organismes financiers et bancaires". Et la troisième suggestion porte sur
l'amélioration des techniques de fonctionnement des tontines. À cet effet, il a été proposé:
"de répartir les membres d'une association en des sous-groupes représentatifs et de placer à la
tête de chaque sous-groupe constitué, un chef (nommé ou élu). Ce sont ces chefs qui se
chargeront d'acheter les gros lots pour les membres de leur sous-groupe; ceci éviterait les
fréquents arrangements, entre amis, ayant pour but de faire monter les enchères inutilement.
Voyons maintenant ce qu'il résulte des rencontres que nous avons eues avec certains
responsables du système financier officiel.
232
Dans le premier chapitre* , nous avons présenté les grandes lignes du financement
institutionnalisé vu sous l'angle de ses orientations aussi bien que sous celui de ses actions
face à la P.M.E. camerounaise. Suite aux actions posées pendant plusieurs années par la
plupart des organismes de financement, certains résultats ont ainsi pu être exposés.
Sur le terrain, nous n'avons pas cherché à réaliser une description de ces différents
organismes. Nous avons plutôt voulu, au cours d'entretiens et d'interviews organisés, que
certains de leurs responsables ou cadres se prononcent sur quatre (4) aspects importants reliés
aux P.M.E. et à leur financement. Ces quatre points dont il est question sont:
Tous les organismes de financement dont il est fait mention au premier chapitre, ne
pouvaient pas non plus être rencontrés sur le terrain. Cependant nous avons pu avoir les
appréciations de la B.E.A.C., du FOGAPE, de la B.C.D., de la B.I.A.O., de la B.I.C.I.C.,
de la S.C.B., de la B.C.C.C. et de la Chase Bank Cameroon sur au moins un des quatre
aspects ci-dessus mentionnés.
Les organismes de financement que nous avons rencontrés, nous ont fait percevoir
que l'une des premières raisons ayant considérablement ralenti leur bonne foi, en faveur des
opérations des P.M.E., est le nombre exorbitant d'impayés que ces dernières n'arrivent pas à
honorer. En effet, à la B.I.A.O., le sous-directeur au crédit affirme que 50% à 60% des
crédits accordés à la P.M.E. sont impayés. Le directeur du crédit de la B.C.D. précise de son
côté: «à cause de la malhonnêteté de plusieurs responsables des P.M.E., la banque doit
durcir ses conditions de crédit... pour la seule année 1986, il y a eu 1,1 milliard de francs
C.F.A. de provision pour mauvaises créances à la B.C.D.».
La seconde raison évoquée par cçs institutions a trait aux garanties fournies par les
P.M.E. En effet, les représentants de tous les établissements bancaires auxquels nous nous
sommes adressés affirment unanimement que l'insuffisance des garanties présentées par les
P.M.E. qui demandent des crédits est un frein majeur pour l'obtention de ces prêts. Et bien
plus au FOGAPE, un responsable du crédit affirme que non seulement la plupart des garan-
ties sont insuffisantes, mais certains éléments faisant partie de ces garanties sont surévalués
(exemple d'un terrain non viabilisé, de surcroît situé dans une zone éloignée du centre urbain,
et dont un entrepreneur déclare une valeur nettement au-dessus de la valeur réelle).
La troisième entrave est la perte de temps qu'occasionne la mise en place d'un crédit
destiné à la P.M.E. D'après les explications fournies par un responsable de la B.I.C.I.C.
chargé des études de projets des P.M.E., la perte de temps est provoquée par la double étude
des dossiers des entreprises entre par exemple le FOGAPE (organisme qui garantit les prêts
des P.M.E.) et la banque (organisme qui fournit les fonds). Cette perte de temps est surtout
234
due au manque d'harmonisation des conditions de prêt aux P.M.E., entre les organismes de
garantie des prêts et les banques. Par ailleurs, le responsable du crédit de la Chase Bank
pense qu'en général, l'étude d'un dossier de P.M.E. par rapport à celui d'une grande
entreprise est plus coûteux en ressources humaines, financières et en temps; et bien plus
proportionnellement aux efforts fournis pour l'étude de ces dossiers, les profits générés
auprès des banques sont infimes, quand ce ne sont pas des pertes.
Signalons enfin que les responsables que nous avons rencontrés disent qu'en
général, un préjugé défavorable universellement connu caractérise le secteur des petites et
moyennes entreprises. C'est un secteur où le risque de financement externe est très élevé:
premièrement, à cause du système de gestion individuelle que privilégie le propriétaire-
dirigeant et deuxièmement, à cause du faible apport en capital de ce dernier.
2.3.2 Les efforts fournis par les organismes definancementpour l'amélioration des
conditions des P.M.E.
Tous les organismes de financement que nous avons rencontrés semblent apporter
une amélioration aux conditions de financement des P.M.E. camerounaises.
des 20% demandés par les autorités bancaires. Un effort a également été fait dans
l'acceptation d'un grand nombre de garanties venant du FOGAPE.
des taux privilégiés), ce responsable pense que c'est un mode de financement qui est bien
établi et qui contribue assez bien au développement des entreprises locales.
2.3.3 Les améliorations futures pouvant favoriser les conditions des P.M.E.
Trois institutions, parmi celles que nous avons rencontrées, nous ont résumé les
améliorations futures qu'elles croient nécessaires d'apporter, afin de favoriser la croissance
des P.M.E. camerounaises.
Le responsable des études de projets des P.M.E. de la BICIC croit qu'il est important
que les responsables des différentes banques camerounaises et ceux du FOGAPE se
rencontrent, afin d'harmoniser les conditions et critères d'études des dossiers des P.M.E.
d'une part et d'octroi des crédits d'autre part. En d'autres termes, il s'agit un peu de suivre
les traces du protocole d'accord entre la SCB et le FOGAPE, à une plus grande échelle.
2. Envisager la création des sociétés de caution mutuelle (ou de crédit mutuel) où les
membres seraient les entrepreneurs de PME.
237
Pour plus de précisions sur ces termes, il est préférable de consulter la sous-section: 2.2.2 Exemple de
fonctionnement du type de tontines d'affaires rencontrées.
238
Article 12. Sans préjudice des dispositions particulières qui les régissent, l'interdiction de l'article 10 ci-
dessus ne vise ni les personnes et services enumérés à l'article 2, ni les sociétés de réassurances, ni les
239
31 août 1985 relative à l'Exercice dé l'Activité des Établissements de Crédit. La partie qui
s'appliquerait alors à la tontine se lit comme suit:
L'interdiction relative aux opérations de banque ne s'applique pas:
aux organismes sans but lucratif et aux associations qui, dans le
cadre de leur mission et pour des motifs d'ordre social, accordent,
sur leurs ressources propres, des prêts à des conditions
préférentielles.
Créé par la loi n2 70/LF/7 du 20 mai 1970, le Centre National d'Assistance aux Petites
et Moyennes Entreprises est un établissement public à caractère industriel et commercial doté
de la personnalité civile et de l'autorité financière. Il a pour objet la promotion des petites et
moyennes entreprises y compris les entreprises artisanales. Il assure la coordination des
actions des organismes et services intéressés conformément aux orientations du plan de
développement et aux directives des autorités gouvernementales98.
1. Le CAPME utilise tous les moyens propres à atteindre ses objectifs dont
notamment:
a) l'assistance aux entreprises pour la résolution de leurs problèmes;
organismes collecteurs de la participation des employeurs et des employés pour des opérations de promotion
de l'habitat.
L'interdiction relative aux opérations de banque ne s'applique pas:
1) aux organismes sans but lucratif et aux associations qui, dans le cadre de leur mission et pour des motifs
d ordre social, accordent, sur leurs ressources propres, des prêts à des conditions préférentielles;
2) aux entreprises qui consentent des avances sur salaires ou des prêts à caractère exceptionnel consentis
pour des raisons d'ordre social à leurs salariés.
98
Loi n6 70/LF/7 du 20 mai 1970 portant création du CAPME, articles 1 et 2.
240
Les objectifs poursuivis par le CAPME ayant été définis de même que son champ
d'intervention, nous nous sommes ensuite intéressés à quelques résultats récents de cet
établissement face à son action de promotion nationale. Nous avons demandé à certains
responsables de nous livrer leur perception des difficultés auxquelles sont confrontés les
promoteurs de PME qui s'adressent à eux.
99
Décret n9 71/DF/332 du 19 juillet 1971, portant statut du CAPME, article 3, alinéa 1 et 2.
241
Le fait que le CAPME ait reçu de la part des différents promoteurs de PME, 121
demandes d'élaboration de dossiers de crédits et n'a pu confectionner que 23 dossiers (soit
19% de la demande de crédits) dénote certainement la présence d'un malaise qui ne favorise
pas la confection d'un grand nombre de dossiers de demandes de crédits. En effet, «la
diminution du nombre de demandes d'assistance est due non pas à un manque d'esprit de
créativité des promoteurs, mais à la conjoncture économique particulièrement difficile dans
notre pays102» confïrme-t-on dans ce rapport d'activités.
102
CAPME, Rapport d'activités pour l'exercice 1986-1987, page 3.
L'ACE est un bureau canadien installé au sein du CAPME et qui est dirigé par un expert canadien. L'objectif
de l'ACE est de rapprocher, au moyen d'échanges d'informations, les nommes d'affaires canadiens et
camerounais en vue de la création d'entreprises en 'joint venture".
103
CAPME, Rapport d'activités pour l'exercice 1986-1987, page 45.
243
I
I
I ~i I 1
| Formel j Informel |
r~
i
1
Autorités monétaires • 1 .
\
1
11
11
Autofinan- Etablissements
publics de crédit Banques Etablissements Four- Associations
cement des tontines
PME et de garantie commerciales financiers nisseurs
des crédits
245
Dans le second chapitre*, nous avons non seulement pu vérifier sur le terrain qu'il
existe effectivement un potentiel d'autofinancement de la PME assez appréciable, nos
investigations nous ont aussi confirmé l'existence des sources externes de financement que
nous avions préalablement mises en évidence au chapitre précédent. Ces structures
interviennent à différents niveaux dans le financement de la PME.
Le schéma 3, n'est donc que la synthèse de la structure du système financier des PME
camerounaises.
directement les sources internes de financement*. C'est plutôt un processus rattaché aux
sources externes de crédit, notamment:
— le financement externe institutionnalisé;
- le financement externe non institutionnalisé.
D'après les recherches effectuées sur le terrain, nous faisons ressortir ici les
principales activités menant les gens d'affaires (promoteurs des PME) à l'acquisition du
financement externe formel d'une part et du financement externe informel d'autre part.
Toutes ces activités reliées entre elles, dans une séquence logique, par des flux
d'informations et des flux monétaires, sont représentées au schéma 4 intitulé: "Processus
menant les gens d'affaires à l'obtention du financement externe pour les besoins de leurs
affaires (PME)".
Les projets élaborés par les entrepreneurs durant les différentes étapes de l'évolution**
de leurs entreprises, les engagements financiers auprès des fournisseurs et de nombreux
créanciers ainsi que les sommes nécessaires au maintien de la trésorerie et du fonds de
roulement, sont parmi les principales causes qui créent les besoins definancement***externe
formel ou informel dans les PME.
2'
PRÉSENTER la demande
de financement auprès
d'un organisme de
financement
ï
ÉTUDIER le dossier présenté
par le promoteur ou
l'entrepreneur
Légende
DÉCIDER
de l'accord ou du Flux de besoins
refus du finan-
cement
^. Flux monétaires (en francs C.F.A.)
(Refus)
Zone grise
Partant des besoins financiers tels qu'identifiés au 2.6.1, cinq activités importantes
conduisent à l'obtention d'un financement. Ces cinq activités sont décrites par des verbes qui
montrent que des actions sont posées par ceux qui sollicitent (les PME) les fonds et par ceux
qui les offrent (les organismes de financement). Voyons alors en quoi consiste chacune des
cinq activités.
Cette première activité est certainement l'une des plus importantes que doit réaliser
l'entrepreneur, s'il veut prétendre entrer en possession des fonds nécessaires dont il a besoin.
En effet, l'établissement d'une demande de financement fait appel à une foule de
renseignements* concernant l'entrepreneur et son entreprise (statuts de l'entreprise,
curriculum vitae du promoteur, étude de faisabilité complète ou de marché et de rentabilité, les
bilans, l'état d'évaluation des besoins, etc.). Les gens d'affaires, qui très souvent d'ailleurs
Voir en annexe 5: la fiche de renseignements pour la constitution d'un dossier de demande de concours au
FOG APE.
249
ne maîtrisent pas toutes les techniques permettant une bonne élaboration de tous ces dossiers,
sont amenés à faire appel aux services de certains spécialistes (experts-comptables) ou
d'organismes techniques (exemple: le CAPME). Les sommes d'argent déboursées en
honoraires dans de pareilles circonstances ne sont pas négligeables. Il s'avère donc que,
pour la réalisation de cette première activité, non seulement l'entrepreneur doit pouvoir
posséder et fournir l'information pertinente, mais il doit aussi y consacrer des montants
relativement importants.
C'est la première activité importante que réalisent les institutions de financement une
fois qu'elles ont reçu les différents dossiers. En effet, cette activité peut être précédée d'une
phase de vérification préliminaire au cours de laquelle le dossier peut subir un rejet à cause
d'une insuffisance d'informations. Des phases d'étude plus approfondie peuvent
définitivement entraîner: l'acceptation du dossier pour le passage à la séquence suivante ou
bien son rejet à cause d'une insuffisance des garanties fournies. Cette étape, selon les
250
organismes, peut être assez longue et suffisamment éprouvante pour le jeune entrepreneur qui
très souvent verra son dossier être rejeté (quand il ne demeure pas scellé dans un quelconque
tiroir) à cause de ses insuffisances ou tout simplement sans explication logique valable. À ce
stade des pressions de tout genre (trafic d'influences) venant de l'extérieur peuvent contribuer
à donner un coup de pouce au dossier afin qu'il accède à la phase décisionnelle.
Le dossier qui réussit à franchir les différentes phases d'étude arrive finalement à
l'étape décisionnelle qui consiste, à accorder ou refuser les fonds demandés par le promoteur.
Ici encore, des études et analyses supplémentaires peuvent être faites en comités. Certains
dossiers, préalablement acceptés lors de la précédente séquence, peuvent à ce niveau être
définitivement refusés. Toutefois, certaines pressions favorables ou défavorables ne sont pas
à exclure. Le dossier qui franchit cette étape avec la mention "avis favorable" est supposé
rapporter les fonds souhaités à celui qui a introduit la demande.
Nous constatons que très souvent, quand les montants d'argent parviennent
finalement à l'entrepreneur, certaines prévisions qui avaient été faites, sont largement
dépassées. Néanmoins, il y a des promoteurs qui consacrent leurs efforts et les fonds reçus à
l'accomplissement des projets et des engagements pour lesquels les sommes sont réellement
assignées. D'autres par contre, préfèrent consacrer ces sommes à des fins plus personnelles.
C'est à se demander jusqu'à quel point, les services de suivi veillent sur la bonne gestion des
entreprises. Suivirigoureuxde gestion qui garantirait tout remboursement.
Nous tenons à signaler que sur le schéma 4, nous avons identifié par des points
d'interrogation numérotés (exemple: ?i) des zones grises ou problématiques incluses dans
Sur le schéma 4, nous avons représenté horizontalement les principales activités qui
mènent à l'obtention du financement informel. Partant également des besoins financiers tels
que nous les avons identifiés au 2.6.1, nous avons retenu quatre (4) séquences d'activités
que nous présentons ici.
Cette première activité est déterminante pour l'entrepreneur qui non seulement
recherche du financement, mais surtout doit d'abord réussir à s'intégrer dans un groupe
(d'hommes et/ou de femmes) en vue de l'obtention de ce financement. Ici, il est primordial
d'avoir un parrain (membre actif de la tontine) prêt à introduire le nouveau venu, à le
cautionner moralement et financièrement. En général, une lettre de demande d'affiliation est
adressée au président général de l'association sous le couvert du parrain.
Consulter l'annexe 6: Extrait d'un règlement intérieur d'une tontine d'affaires à Yaounde, article 22: De
l'adhésion.
253
C'est lors de la réalisation de ces différents emprunts qu'entrent en jeu, les notions de
confiance et de garantie du parrain qui devient effectivement l'avaliste du nouveau membre.
Le membre qui entre en possession d'un gros lot par exemple, est tenu d'émettre un chèque à
l'ordre de son avaliste d'un montant égal à celui qu'il a perçu. L'avaliste, à son tour, émet à
l'ordre du président général un chèque d'un montant égal à celui touché par son protégé. Ces
deux chèques sont remis au trésorier. Ainsi en cas de défaillance du membre, l'avaliste est
tenu de payer d'abord intégralement la dette de son protégé avant que des poursuites
judiciaires soient collectivement entamées contre ce dernier. En général, comme l'a d'ailleurs
confirmé notre recherche sur le terrain, il y a très peu de membres défaillants; et comme l'a si
bien dit un banquier de Yaounde «l'entrepreneur, membre d'une tontine, préfère rembourser
la dette de la tontine plutôt que celle de la banque».
255
Certains gens d'affaires iront même jusqu'à se faire enregistrer plus de deux fois
comme membre de la tontine, afin d'avoir une plus large base d'emprunt, en étalant l'achat
des gros lots sur tout le cycle de cotisation*.
Doté de ces fonds (petits lots et gros lots), l'entrepreneur peut effectivement répondre
à certains besoins financiers de son entreprise. Cependant, il est aussi vrai que l'acquisition
du gros lot sert très souvent à consolider l'apport personnel permettant à certains
entrepreneurs, de pouvoir présenter une demande de financement, auprès d'un organisme de
financement ou de garantie des crédits.
Tout comme nous l'avons fait pour le financement institutionnalisé, en identifiant des
zones grises sujettes à certaines interrogations, nous avons ici aussi repéré une région qui
peut soulever bien des questions. La zone problématique se situe à la fin de la dernière étape.
Nous savons que l'entrepreneur qui entre en possession des montants empruntés (ou
épargnés) auprès de la tontine, peut assigner ces fonds à la satisfaction des engagements
auprès des fournisseurs ou au maintien du fonds de roulement. L'entrepreneur peut aussi
choisir de consacrer une partie ou la totalité de ces montants à la consolidation de son apport
personnel.
- Dans quelle mesure est-ce que la tontine s'assure que les fonds empruntés par
le membre seront utilisés pour les bonnes causes? L'existence d'un suivi de
* Exemple: Monsieur X, membre d'une tontine d'affaires, est inscrit pour trois (3) parts dans la même tontine.
La période de cotisation étant mensuelle, Monsieur X cotisera mensuellement pour ses trois parts. Pendant
tout le cycle de cotisation, il aura ainsi le droit d'acheter trois gros lots qui pourraient' s'étaler comme suit: un
gros lot durant les premies mois du cycle, un second gros lot au milieu du cycle et un dernier gros lot en fin
de cycle. Les petits lots sont évidemment accessibles pendant tout le cycle.
256
contrôle de la part des tontines serait plus approprié à nous apporter des
éclaircissements. Cependant, plusieurs associations affirment ne pas
s'occuper des activités des membres, en dehors du cercle de la tontine.
Le climat prévalant dans une société ou une organisation à une période donnée,
représente l'état moral qui caractérise cette société dans ses structures, ses activités et sa
philosophie.
Dans les lignes qui suivent, nous présentons l'état d'esprit qui régnait sur le terrain au
moment où nous avons réalisé cette recherche. En effet, nous décrivons le climat qui entoure
la PME, d'après une analyse de la situation économique globale vue par le gouvernement
camerounais. Nous tenons aussi compte d'un ensemble de points de vue émis par les
entrepreneurs, les membres des tontines et les financiers.
257
On pourrait dire que tout a commencé officiellement le 31 décembre 1986 quand, lors
La sonnette d'alarme venait ainsi d'être tirée. Cependant cette déclaration du président
du Cameroun n'était que la confirmation d'une situation difficile qui, parcourant déjà depuis
plusieurs années la plupart des économies des pays développés et en voie de développement,
Évoquons quelques raisons fondamentales qui peuvent valablement justifier cet état de
crise...
Elle s'est aggravée ces derniers temps par la chute des prix des
produits de base d'exportation qui sont les nôtres: le pétrole, dont
les prix ont dégringolé, le dollar même, par lequel on nous payait
ce pétrole, a baissé; le cacao a baissé, le coton, le café ont baissé.
Ce sont là les moyens par lesquels nous avons des ressources.
Quand dans un pays, les sources de recettes tarissent, la situation
devient difficile.10*
104
Le Chef de l'État à CTV, Cameroon Tribune, na 3804, p. 4,20 février 1987.
258
D'autres causes internes, inhérentes à cette conjoncture difficile, méritent d'être citées.
Enfin, une dernière cause et non la moins importante est la fuite massive des capitaux
hors du territoire camerounais en direction des places financières étrangères... Le niveau
d'un tel exode a été estimé à 87 milliards de francs CFA au 30 juin 1986 et à 110 milliards de
francs au 30 juin 1987.108
105
Le Chef de l'État à CTV, Cameroon Tribune, nfi 3804, p. 4,20 février 1987.
106
Paul-John Marc TEDGA, Un trou de 360 milliards, Africa International, n° 200, déc. 87, p. 25.
107
Idem, p. 23, 24.
108
Idem, n 9 199, novembre 1987, p. 35; nB 200, décembre 1987, p. 23.
259
Pour parler du soutien que le gouvernement n'a jamais cessé d'apporter au secteur des
PME camerounaises, le président BIYA s'exprima en ces termes devant les caméras de la
CTV:
Nous avons fait des petites et moyennes entreprises, des petites et
moyennes industries le fer de lance du développement industriel
du pays. Nous l'avons fait pour plusieurs raisons. D'abord,
parce que c'est par les petites et moyennes entreprises que nous
pouvons densifier le tissu industriel de notre pays. Ensuite, les
PME et les PMI sont des structures qui créent beaucoup
d'emplois... Enfin nous avons encouragé les PME et PMI parce
que c'est un secteur productif...
Nous avons mis sur pied le FOGAPE, le Fonds de garantie des
petites et moyennes entreprises. On me signale que tout n'est pas
fait dans ce secteur. Mais ce Fonds est là pour prêter aux petites
et moyennes entreprises. On m'a signalé que le règlement
intérieur de cette institution ne permet pas l'accès facile des
camerounais au crédit. J'ai donné les directives pour que l'on
revise ce règlement intérieur. J'ai également demandé au ministre
des finances d'accroître les possibilitésfinancièresdu FOGAPE.
Nous avons également réformé le code des investissements dans
le sens qui consiste à donner des allégements fiscaux à tous les
entrepreneurs qui s'engagent dans les petites et moyennes
entreprises. Il y a également le CAPME; c'est un organisme qui
est chargé d'informer et de former les jeunes entrepreneurs
camerounais, de les conseiller, etc. Et avec certains pays
étrangers, nous avons pris des contacts pour que ces pays
viennent nous aider, viennent aider les nationaux à monter des
dossiers bancables pour créer des petites et moyennes
entreprises.109
109
Le Chef de l'État à CTV, Cameroon Tribune, n9 3804, p. 4,20 février 1987.
260
Parmi les mesures se rapportant au cinquième point (la production nationale) les PME
n'avaient pas été omises. En effet, le Président précisa:
En vue d'accroître notre production nationale: stimulation de la
production par l'aide au développement des petites et moyennes
entreprises,
- par la création d'un organisme de financement approprié, le
Crédit Industriel et Commercial qui remplacera le FOGAPE (le
Fonds de garantie aux petites et moyennes entreprises);
- en facilitant l'octroi des régimes du code des investissements
aux PME et PMI;
- en accélérantl ! les processus de décision sur les dossiers
d'investissement. °
110
Le Président à l'Assemblée Nationale, Relevons le défi et... gagnons, Cameroon Tribune na 3899, p.3, 21
et 22 juin 1987.
261
2.7.2 Le climat: les différentes perceptions des banquiers, des membres des tontines
et des gens d'affaires
Sur le terrain, nous avons rencontré différents intervenants: les banquiers, les
membres des tontines et les entrepreneurs. Tous ces gens nous ont certainement parlé des
"temps qui sont devenus durs" à cause de la crise qui frappe si durement la nation
camerounaise. Cependant, il est important de signaler qu'un consensus semble se dégager
entre ces différents intervenants à l'effet que, cette crise est probablement salutaire car elle
permettra aux différents agents économiques camerounais, de prendre conscience des
mauvaises actions posées dans le passé, pour peut-être en poser de bonnes maintenant et dans
le futur. C'est un état de prise de conscience profonde et de recherche de solutions collectives
qui prévaut.
En effet, concernant le monde de la PME camerounaise, tous les intervenants ont tenu
à faire leur constat ou à émettre leur point de vue.
Tous les intervenants sont unanimes sur le fait qu'il y a une insuffisance sinon un
manque de structures d'intervention et d'encadrement destinées exclusivement à la PME. Les
banques commerciales sous leur forme actuelle n'ont pas été conçues pour les opérations des
PME; il faudrait une réadaption de ces organismes. Le FOGAPE semble débordé car les
262
Pour que les PME puissent sortir de cet état de crise, les intervenants ont émis
quelques propositions:
- Il faut mettre en place une vraie politique destinée à la PME à partir des banques
commerciales qui doivent mettre sur pied, des services destinés exclusivement à
la PME. Ces services doivent non seulement pouvoir fournir du financement^ux
entreprises, mais ce financement doit être soutenu par un encadrement et un suivi
systématique. Donc une ferme nécessité de définir des structures d'intervention,
destinées à la PME, et ayant des ressources financières et humaines suffisantes.
- Ils pensent que les innombrables difficultés causées par le manque de garanties
individuelles suffisantes (hypothèque, assurance-vie, assurance-incendie,
263
Nous tenons à signaler que le 19 juin 1986, suite aux mesures incitatives (paiement
des dettes dues par l'État, diminution du taux de base des intérêts débiteurs des banques) que
le Président camerounais avaient annoncées pour donner un coup de fouet à l'économie
camerounaise tergiversante, quelques hommes d'affaires avaient émis leurs opinions.
Monsieur Pierre TCHANQUE* qui était alors président-directeur-général (pdg) de la
Nouvelle Brasserie Africaine (NOBRA), s'exprima en ces termes:
M. Pierre TCHANQUE occupe depuis 1987 les fonctions de président de la Chambre de Commerce,
d'Industrie et des Mines du Cameroun (CCIM).
111
Pierre TCHANQUE, PDG de NOBRA, «Un signe hautement positif», Cameroon Tribune, n8 3599,19 juin
1986, p. 6
264
Enfin, mentionnons que suite à une visite que monsieur TCHANQUE effectua dans la
province camerounaise du Nord-Ouest en février 1987 en qualité de président de la CCIM du
Cameroun, il déclara:
Nous terminons donc ce chapitre dans lequel nous avons présenté la problématique
de la situation du financement des PME sur le terrain, par ce message de Monsieur
TCHANQUE aux camerounais:
112
Pierre TCHANQUE, «Nos hommes d'affaires doivent tourner le dos à la facilité», Cameroon Tribune, nfi
3800,16 février 1987, p.4.
113
Ibidem.
CHAPITRE HI
VALIDATION, SÉLECTION ET JUSTMCATION
DE LA SITUATION PROBLÉMATIQUE À PRIVILÉGIER
Ill
Il ne s'agit pas d'élaborer ici une nouvelle problématique. En effet, à travers les deux
chapitres précédents, nous avons fait ressortir les détails majeurs rattachés à la problématique
du financement des PME camerounaises en général. Cette problématique est aussi celle des
PME de la région de Yaounde (cadre de notre recherche). La présentation de ce chapitre nous
mène vers deux objectifs.
En deuxième phase, nous faisons ressortir parmi les principales difficultés reconnues
et valables, le point majeur qui est la cause de l'étranglement et du ralentissement des activités
des PME. Non seulement cette difficulté est clairement identifiée, mais cette identification est
justifiée... C'est la phase de sélection et de justification du point litigieux majeur auquel nous
attacherons une attention particulière dans les prochains chapitres.
— Les garanties excessives dont doit faire preuve tout entrepreneur qui sollicite un
prêt;
Nous avons déjà eu à signaler** que les rencontres avec les entrepreneurs des PME
nous ont permis d'identifier six responsables de PME, qui sont aussi, des membres des
tontines; ceux-ci ont effectivement apporté à cette recherche leur contribution. Nous avons
aussi mentionné que des renseignements complémentaires nous ont permis de retracer
d'autres membres de tontines parmi lesquels, cinq ont également contribué à la réalisation de
cette recherche. Nous avons enfin établi que les membres auxquels nous nous sommes
adressés étaient tous des gens d'affaires***
* Le Cameroun n'est pas un cas isolé, en effet plusieurs autres pays du tiers-monde dans leur parcours
économique traversent déjà depuis plusieurs années des étapes très éprouvantes.
Voir: 2.2.1 Les membres des tontines et les objectifs poursuivis sur le terrain.
*** Voir: 2.2.3 La présentation des résultats du questionnaire sur les tontines.
269
Par conséquent, le résumé des obstacles mentionnés à la sous-section 3.1.1 est aussi
valable pour les membres des tontines; car s'ils sont membres des tontines, c'est pour
assurer dans une certaine mesure, leurs affaires d'une source financière fiable. Nous
rappelons aussi que les membres des tontines d'affaires, les gens d'affaires ou les
entrepreneurs ne se sont pas uniquement limités au diagnostic des difficultés qui les assaillent
presqu'en permanence, ils ont également préconisé des améliorations à apporter au système
informel* pour un soutienfinancierefficace de leurs affaires.
Les difficultés auxquelles sont confrontées les PME, ont été assez bien dégagées par
les responsables des institutions financières et d'encadrement** qui fournissent, tant bien que
mal, leurs services à ces entreprises. Nous présentons ici un récapitulatif synthétique des
points qui ont retenu notre attention.
Il ressort en premier lieu que les PME camerounaises ont elles-mêmes contribué à
susciter et à entretenir la réticence que manifestent les institutions financières à leur fournir
des fonds. En effet, ces dernières ont évoqué les nombreux impayés dont sont victimes la
plupart d'institutions prêteuses. Pour ces institutions, cette situation ne fait que confirmer la
thèse traditionnelle selon laquelle, la PME est un secteur où le risque financier est très élevé.
Voir 2.2.3.4 Les améliorations préconisées par les membres des tontines.
** Voir 2.3.1: Les difficultés rencontrées dans l'octroi du financement aux PME.
270
En troisième lieu, l'entrave pointée est directement reliée aux délais souvent
démesurés qu'il faut, pour qu'un crédit destiné à la PME soit mis en place. En effet,
affirment certains responsables d'organismes de financement, les pertes de temps sont
considérables. Ces pertes de temps sont dues au manque d'harmonisation des conditions de
prêt aux PME, aussi bien qu'au manque de ressources humaines et financières suffisantes
consacrées exclusivement à ces entreprises. Sans toutefois oublier que la difficile conjoncture
économique ne favorise pas les choses non plus.
Notons enfin que les responsables de ces institutions ne se sont pas uniquement
bornés à énumérer les difficultés qui jalonnent le difficile parcours des PME vers l'obtention
des ressources financières, ils ont aussi tenu à préconiser des solutions pouvant améliorer les
conditions de ces entreprises.*
Voir: 2.4 Une rencontre avec un organisme d'aide à l'élaboration de projets des PME: le CAPME
2.3.3 Les améliorations futures pouvant favoriser les conditions des PME
2.3.4 Le point de vue du milieu financier au sujet des tontines.
271
à travers les discours politiques rattachés à certains faits, et des perceptions de différents
intervenants: banquiers, membres des tontines et gens d'affaires. Nous présentons ici un
résumé de ces points.*
Les conséquences d'une telle situation se traduisent alors par un tarissement et une
perte considérables de ressources financières. D'où l'insuffisance constatée des ressources
financières pouvant être allouées au monde des affaires camerounais. Malgré la complexité
de la situation, l'homme politique est déterminé à redresser la barre. Des mesures correctives
et de redressement ont alors été annoncées le 20 juin 1987** et depuis ce temps, certaines
sont entrées en application.
Quant aux autres intervenants, ils se sont une fois de plus exprimés et ont reconnu
l'importance des points suivants:
Loin de demeurer sur un simple constat des difficultés, les différents intervenants ont
émis des propositions* qui devraient se traduire en actions pour qu'une amélioration de la
situation soit possible.
Les études ou les documents officiels que nous avons consultés et qui font état des
difficultés auxquelles sont confrontées les petites et moyennes entreprises, nous ont permis
* Voir: 2.7.2
273
Partant des constatations de ces organismes d'Etat, nous avons alors rassemblé les
faits tendant à prouver qu'il y a effectivement lieu de parler d'une problématique du
financement des PME camerounaises. Ces faits nous ont ainsi conduit à une première série
de résultats** qui sont la conséquence des différentes mesures de promotion en faveur des
PME. Le CES pour sa part analyse globalement ces résultats en ces termes:
Une seconde série de résultats** basés cette fois-ci sur les mesures de promotion
adoptées en 1984, nous amène à résumer les observations découlant des études qui en font
mention et dont nous avons pris la peine de consulter.
En effet, s'il est vrai que les mesures prises à l'ère du renouveau afin de donner un
second souffle au financement des PME, ont commencé à porter de bons résultats***, d'après
certains rapports et certaines recherches, il n'en demeure pas moins que les performances des
organismes comme le FOGAPE ou encore les banques commerciales ont été limitées.
Quant aux banques, leur réticence à financer les projets des PME ne semble pas s'être
atténuée. Ces organismes sont convaincus que les PME représentent un risque élevé, tant sur
le plan de la solvabilité que sur celui des garanties à fournir. Récapitulons ici les principaux
faits qui sont reprochés aux banquiers:
3.1.6 La conciliation des deux niveaux de perception: les difficultés perçues sur le
terrain versus celles perçues à travers les études ou recherches documentaires.
La présentation que nous avons faite des différents résumés nous amène à réaliser un
rapprochement tout à fait remarquable qui se caractérise par la convergence des points de vue
de ces deux niveaux de perception:
En effet, la similarité des points de vue concernant les principales difficultés est
évidente. Ainsi, partant de ces deux niveaux de perception, nous réalisons le même constat
sur les aspects suivants:
2. la réticence des organismes financiers à fournir des fonds suffisants aux PME.
Réticence que l'on attribue au risque élevé que représentent en général les
opérations des PME;
3. les délais démesurés auxquels sont soumis les PME avant d'entrer en
possession des-crédits, ces derniers peuvent en plus s'avérer insuffisants;
Nous tenons à signaler que les zones grises ou problématiques que nous avons
identifiées aux sous-sections 2.6.2. et 2.6.3*, se retrouvent incluses dans les points cités ci-
dessus. Le seul facteur important dont ne tient pas compte le niveau de perception rattaché
aux difficultés perçues à travers les études officielles et autres recherches, c'est l'impact de la
crise économique. En effet, bien que cette dernière fût déjà assez apparente, ce n'est qu'à la
fin de l'année 1986 qu'elle a été officiellement déclarée. Dans une certaine mesure, nous
pouvons cependant dire que la crise a pour effet d'ajouter aux difficultés déjà énoncées, un
certain pourcentage de pondération négative.
Le point litigieux majeur auquel font réellement face les gens d'affaires en exercice,
les promoteurs potentiels aussi bien que leurs entreprises, s'énonce comme étant dû à:
•->%
CHAPITRE IV
LE POINT D'ANCRAGE
IV
LE POINT D'ANCRAGE
Le présent chapitre est alors constitué de trois sections que nous présenterons dans
l'ordre suivant:
De ce qui précède, il ressort alors que le système d'activités humaines qui retient notre
attention et qui sera notre principal angle d'intervention, c'est:
Les membres des tontines dont la plupart sont des gens d'affaires, ont émis trois
propositions importantes, pouvant apporter une amélioration* au système de financement
informel tel qu'il est pratiqué actuellement. Nous rappelons ces trois propositions:
* Voir: 2.2.3.4 Les améliorations préconisées par les membres des tontines.
284
- À la BICIC, on croit qu'il est important que les responsables des différentes
banques camerounaises et ceux du FOGAPE se rencontrent afin d'harmoniser
les conditions et critères d'études des dossiers des PME et d'octroi des crédits.
Voir: 2.3.3 Les améliorations futures pouvant favoriser les conditions des PME.
285
De la présentation que nous avons faite du climat général entourant les PME, les
principaux intervenants ont émis des propositions globales destinées à améliorer** les
conditions des PME, dans le respect de la politique générale de promotion de ces entreprises.
Ainsi, pour que les PME puissent sortir de l'état de crise dans lequel elles sont plongées, trois
propositions sont à retenir et nous les rappelons:
- il est important de mettre en place une vraie politique destinée à la PME, à partir
des banques commerciales qui doivent mettre sur pied, des services destinés
exclusivement à la PME. Ces services doivent non seulement pouvoir fournir du
financement aux entreprises mais ce financement doit être soutenu par un
encadrement et un suivi systématique;
Pour clore ce récapitulatif, nous rappelons tout simplement les propos de cet homme
d'affaires camerounais et président de la Chambre de Commerce, d'Industrie et des Mines du
Cameroun*:
2. Je ne suis pas surpris que les hommes d'affaires de cette province se plaignent du
manque de soutien des banques pour le développement de leurs activités.
Presque tous les hommes d'affaires que nous avons rencontrés dans cette tournée
se plaignent de l'attitude jugée négative des banques à leur égard.
* Voir: 2.7.2
287
Mon sentiment à moi est simple. La plupart des banques installées chez nous
représentent des intérêts qui ne sont pas. les nôtres. Alors, je dis aux hommes
d'affaires camerounais: battez-vous, organisez-vous pour vous entraider
mutuellement au sein des mutuelles dont certaines plongent leurs racines au plus
profond de nos traditions.
L'énoncé:
La validation que nous faisons ici consiste à vérifier que la définition que nous avons
énoncée est cohérente avec la notion de système d'activités humaines et restera liée à l'action.
Pour ce faire, nous devons établir l'efficience de notre énoncé de base en montrant
explicitement qu'il se réfère aux six (6) critères suivants:
3. " Les clients (C) du système: ce sont les bénéficiaires du système, éventuellement
les victimes.
5. Les acteurs (A) du système: ce sont les agents qui effectuent les activités du
système.
Les six critères (PECTAP) de validation ayant été présentés, montrons que notre
définition s'y conforme adéquatement:
- Les clients du système, ce sont: les entrepreneurs des PME, les gens d'affaires,
les mutualistes.
- Les acteurs du système, ce sont: les gens d'affaires ou les entrepreneurs des
PME, les mutualistes, les responsables des banques et des autres institutions
financières.
C'est par cette validation de la définition à l'aide du "PECTAP" que nous mettons un
terme à ce quatrième chapitre qui cependant, nous ouvre les portes du cinquième chapitre
dans lequel nous réaliserons la conceptualisation du modèle conforme à l'énoncé de base
privilégié.
CHAPITRE V
LA CONCEPTUALISATION
V
LA CONCEPTUALISATION
Cependant, avant d'entamer la phase purement conceptuelle, nous passerons par des
stades intermédiaires qui nous amèneront à présenter les fondements théoriques et
expérimentaux qui justifieront par la suite la conceptualisation réalisée. Ce chapitre comprend
donc quatre principales sections qui s'intitulent:
114
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983, p. 51.
293
L'objet de cette section n'est pas de répéter ce que nous avons déjà dit du Cameroun.
Nous allons ici, bien au-delà du Cameroun et de l'Afrique afin d'éxamihèf "s^nmairement ce
qu'il en est des associations de crédit mutuel en Orient et en Europe.
Nous débuterons donc en fournissant des précisions sur les termes suivants:
- mutualité;
- coopération;
- tontine.
Ensuite nous élaborerons sur l'évolution des organismes de crédit mutuel, nous nous
pencherons sur leur organisation en France, nous terminerons cette section en montrant
l'impact du crédit mutuel dans le processus de développement des PME.
294
• La mutualité
Elle se caractérise par la réciprocité des services. C'est aussi une forme de
prévoyance volontaire par laquelle les membres d'un groupe, moyennant le seul paiement
d'une cotisation, s'assurent réciproquement (mutuellement) contre certains risques ou se
promettent certaines prestations*. Ainsi, mutualiste se rapporte à mutualisme qui lui-même se
définit à travers le terme mutualité.
• La coopération
Elle se caractérise par la participation à une oeuvre commune où sont posées des
actions en commun. Ainsi, les sociétés qui découlent de la coopération, appelées
coopératives sont celles où les droits de chaque associé (ou coopérateur) à la gestion sont
égaux et où le profit est réparti entre eux**.
De ce qui précède, nous pouvons dire que de par leur forme et leur étymologie, les
deux termes: mutualité et coopération, ne sont pas synonymes. En effet, Pierre de SAINT-
BASILE souligne la distinction entre ces deux termes et les conditions de leur rapprochement
en s'appuyant sur les précisions suivantes:
• La tontine
Ce terme qui date de 1652 vient du nom d'un banquier italien Lorenzo TONTT,
inventeur du système de la tontine. À l'origine, la tontine se définit comme étant une sorte
d'association d'épargnants d'âges différents, dans laquelle la part de ceux qui meurent profite
aux survivants, soit qu'ils se partagent le capital constitué, soit qu'ils perçoivent une rente
viagère constituée à l'aide de ce capital*.
Armand BIZAGUET précise que ce système, fondé sur une sorte d'association
mutuelle, fut utilisé sans grand succès par la monarchie française pour des emprunts publics,
l'État constituant une rente viagère sur la tête de chaque souscripteur116.
115
Pierre de SAINT-BASILE, La banque française de l'agriculture et le crédit mutuel libre, Le crédit mutuel,
1967, pages 113-114.
Voir dans le Petit Larousse illustré, 1975.
116
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 19.
296
Sans pour autant garder le principe de la rente viagère (pouvant être reportée à chaque
décès sur l'ensemble des survivants), les définitions camerounaises du terme "tontine" ont
cependant conservé de la définition originale le principe "d'association mutuelle
d'épargnants".
Enfin, Thomas B ALLA AMOUGOU pour sa part, définit les tontines comme étant:
Des associations de plus ou moins grande dimension, à caractère
social, politique ou économique, au sein desquelles les membres
organisent des cotisations dont les quotes-parts en monnaie ou en
nature sont déterminées d'un commun accord par l'ensemble des
participants bénéficiaires sous forme117d'assistance, d'épargne ou
de crédit des biens et services cotisés .
Idem.
T. BALLA AMOUGOU, Les tontines au Cameroun, Analyse et essai d'intégration dans le circuit
économique, 1983, p. 35.
297
Armand BIZAGUET affirme que le concept de la mutualité est apparu chez les grecs à
l'occasion de réunions mondaines et de réjouissances collectives...
118
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p.7.
298
Philosophe grec (372-287 avant Jésus-Christ), il succéda à Aristote dans la direction du Lycée; il est
l'auteur des Xaractères" que traduisit La Bruyère.
119
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 7.
120
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 10.
299
121
R. REMONDON, Histoire générale du travail: le monde romain (Crédit mutuel, 1967).
300
Le YAO-HONEI, surtout pratiqué dans les villes, peut avoir jusqu'à cinquante
associés et les sommes d'argent cotisées ici sont plus importantes. L'ordre de remise du
capital aux membres est tiré au sort à chaque assemblée.
122
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 11.
123
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 12.
301
Quant au PIAO-HONEI, il se caractérise par le fait que le capital est remis à celui qui,
à la suite d'un vote, consent le plus fort rabais.
On souligne enfin que les ts'ing-honei permettaient aux membres de réaliser des
investissements productifs ou encore l'achat de biens de consommation importants. On note
aussi que la formule ts'ing-honei pouvait être appliquée dans un but charitable ou d'intérêt
public, ce qui permettait alors de rassembler les fonds nécessaires à la réfection des routes et
des ponts ou à l'entretien des familles pauvres, des vieillards et des étudiants.
À partir du 13ème siècle, des formes de coopératives de crédit connues sous les
appellations de «Ko», «Mujin» et «Tanomoshi» voient le jour au Japon. La technique de
fonctionnement de ces associations rappelle celle des ts'ing-honei chinois.
Quant aux mujins, bien qu'elles se transformèrent à partir du 17ème siècle en petites
associations populaires à but spéculatif semblables à des loteries ou à de véritables maisons
de jeux, on mentionne qu'au départ, elles furent conçues comme des sociétés de secours
mutuel réunissant des fonds destinés aux besoins domestiques, aux grosses réparations, aux
pèlerinages et à la célébration des fêtes126.
Entre 1805 et 1847, évoluant sous une forme plus ou moins clandestine*, les sociétés
de secours mutuel se développent en France et coordonnent leurs efforts sous la direction de
la Société Philanthropique de Paris qui sert aussi de caisse de réserve aux sociétés de secours
mutuel en déficit.
Dans le même temps se multiplient, sous une forme coopérative plus ou moins pure,
les regroupements d'ouvriers en associations de production. Vers 1830, les menuisiers, les
pâtissiers et les tisseurs forment à Lyon leurs coopératives de production. En 1841, il est
fondé à Saint-Etienne deux sociétés générales: celle des passementiers et celle des fabricants
de rubans. Les années 1842, 1846 et 1847 voient respectivement apparaître les sociétés
126
A. BEAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p.13
La loi le Chapelier du 14 juin 1791 interdisait toute association professionnelle jugée susceptible de redonner
vie aux anciennes corporations comme celles des compagnons papetiers du royaume dont les abus furent
décriés par les autorités.
303
Malgré les difficultés que rencontrent ces regroupements d'ouvriers, ceux-ci tiennent à
s'affirmer encore davantage, au niveau des actions et de l'idéologie dictées par les principes
de l'entraide et de la solidarité. C'est ainsi qu'«inspirant les réformateurs dont ils subissent
indirectement l'influence, ces ouvriers dégagent les règles concrètes de l'association que
d'autres doctrinaires érigeront en systèmes127».
127
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 22.
C'était des réunions clandestines qui se tenaient dans les vignes de Montreuil ou dans les clairières du Bois
de Vincennes car il était impossible pour ces gens de constituer une société régulière, sous peine d'être
poursuivis.
128
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 34.
304
Dès lors, Paris connaît de 1859 à 1863 une véritable période d'expérimentation
pratique au cours de laquelle une vingtaine de petits groupes de crédit mutuel se constituent.
BIZAGUET précise que, ce sont des sociétés-naines qui regroupent une dizaine ou une
quinzaine de membres. Grâce à des modestes contributions hebdomadaires ou mensuelles,
les membres réunissent un petit capital qui sert à dispenser des prêts aux membres
nécessiteux afin de les aider à s'établir et à pallier les difficultés temporaires. Le recrutement
des adhérents se fait avec beaucoup de prudence; en effet,
129
A. DEVAUD, Almanach de la coopération pour 1867 (Le crédit mutuel, 1967).
130
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 35.
305
Société comptait deux mille membres. Son capital dépassait un million de francs sur lesquels
400 000 avaient été versés; son chiffre d'affaires excédait 3 millions de francs par mois.
C'est ainsi que bien des années plus tard, «pour satisfaire les besoins de liquidité des
classes moyennes et de la paysannerie, la mutualité va se transformer en coopération sous
l'impulsion de méthodes nouvelles inventées et mises au point à l'étranger et qui ne
s'implanteront en France que difficilement et tardivement134».
131
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 36.
132
Idem, p. 38.
133
Ibidem.
134
Idem, p. 39.
306
135
A. BIZAGUET, Les origines du crédit mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 22.
H s'agit de la coopération en matière de crédits affectés spécifiquement à la construction des logements grâce
à l'application des principes du crédit différé.
307
Pour mettre un terme à cette sous-section, nous tenons à mentionner que sans avoir
pour autant relaté les débuts et l'évolution des associations mutuelles dans tous les pays
européens, nous nous en tiendrons néanmoins à une observation de BIZAGUET qui nous
permet de comprendre que si dans le passé, les initiatives menant à la création et au maintien
des associations mutualistes avaient des origines privées, au début du 20ème siècle, les
pouvoirs publics comprennent l'utilité de la mutualité et par conséquent y apportent leur
concours. BIZAGUET affirme:
La Caisse Nationale des Marchés de l'État (CNME) est un établissement public créé le
19 août 1936, dans le but de contribuer au financement des travaux publics entrepris en
France, lors des difficultés financières de 1931. La CNME est dotée de la personnalité civile
et de l'autonomie financière.
Le décret susvisé précise que l'article 8 de la loi du 19 août 1936 est modifié comme suit
Article 8. - La Caisse Nationale des Marchés de l'État pourra également intervenir pour l'octroi de crédits
lorsque sera donnée la garantie d'un organisme instituant entre les membres d'une même branche
professionnelle ou de plusieurs branches professionnelles exerçant leur activité dans le ressort d'une même
chambre de commerce, une garantie mutuelle reconnue suffisante.
309
Sans modifier les principes posés par l'article 8, ces nouvelles dispositions n'ont fait
qu'étendre son champ d'application à des activités non visées par le texte primitif;
l'innovation intéressante étant la substitution du terme «branches d'industries» par
l'expression plus générale: «branches professionnelles».
C'est ainsi que depuis la Libération, le rôle essentiel de la CNME a été: «d'ouvrir les
circuits des crédits bancaires aux petites et moyennes entreprises en les engageant à se
grouper afin d'offrir une sûreté collective suffisante138».
En France, les organismes de caution mutuelle peuvent être définis comme étant des
sociétés commerciales ayant une double mission:
- celle de sélectionner les dossiers sur le plan technique,
- et celle de garantir chaque crédit individuel139.
137
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 211.
138
Jean DEGAND, Financement de l'équipement, 1965, p. 34.
139
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 218.
310
été créées depuis la seconde guerre mondiale, sur l'initiative de la CNME, afin de répondre
aux dispositions de l'article 8 de la loi du 19 août 1936.
En 1966, sur environ trois cent cinquante organismes de caution à court ou à moyen
terme qui existaient en France, cent trois ont été fondés ou étaient animés par la CNME.
Soulignons cependant que: «la Caisse Nationale des Marchés de l'État n'a jamais exigé la
création d'une nouvelle société lorsque pouvaient être utilisés les services d'une société
préexistante susceptible, sans confusion avec ses attributions antérieures, de tenir le rôle
d'organisme technique de garantie140».
Les promoteurs d'une société de caution, tout en étant libres de donner à l'organisme
à créer la forme qui leur convient, ont cependant un choix entre les statuts juridiques suivants:
- celui d'une Société de Caution Mutuelle de la loi du 13 mars 1917;
- celui d'une Société Anonyme, à capital variable ou non, de la loi du 24 juillet 1867;
- ou encore celui d'une Société Professionnelle conforme aux dispositions de la loi
du 17 novembre 1943.
140
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 218.
141
Idem,
311
La loi du 13 mars 1917 «a pour objet l'organisation du crédit aux petits et moyens
commerces et aux petites et moyennes industries142». Cependant ce texte est demeuré
longtemps inappliqué, à cause de certaines imperfections qui rendaient son utilisation
difficile. Plusieurs modifications et compléments sont venus, au fil des années, faciliter son
utilisation.
À partir du moment où la CNME a mis en oeuvre les possibilités que lui offrait
l'article 8 en faisant appel au concours des organismes de caution mutuelle, la loi (modifiée)
du 13 mars 1917 a alors réellement été mise en application. Toutefois, il est important de
savoir que cette loi a contribué à la création de deux catégories d'établissements:
1. les Sociétés de Caution Mutuelle;
2. les Banques Populaires.
En tenant compte des modifications qui ont été graduellement apportées à la loi du 13
mars 1917, le législateur a tenu à placer les sociétés de caution mutuelle dans la catégorie des
sociétés coopératives. Sur le plan pratique, ceci laisse supposer que les sociétés de caution
doivent en principe bénéficier des mêmes avantages que les sociétés coopératives143. En
considérant que les sociétés de caution mutuelle font face à certaines règles particulières,
142
Jean DEGAND, Financement de l'équipement, 1965, p. 34.
143
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 220.
312
celles de la loi du 13 mars 1917 sont généralement soumises aux clauses applicables à tout
établissement commercial.
L'objet exclusif de ces sociétés est de cautionner leurs membres à l'occasion de leurs
opérations professionnelles. Si le but de leurs interventions est de faciliter les activités
professionnelles de leurs ressortissants, et si possible, de donner aussi leur garantie aux
opérations* d'accession à la propriété, d'aménagement ou de réfection d'immeuble, par
contre, elles ne peuvent pas consentir d'avances directes. Le cautionnement peut être donné
sous les formes suivantes:
- par aval sur les effets de commerce,
- par aval des obligations cautionnées,
- d'un acte de garantie signé par la société de caution (c'est la formule retenue
pour les crédits de la CNME).
Dans les sociétés de caution mutuelle de la loi de 1917, il existe deux catégories de
membres:
- les membres participants, qui bénéficient des avantages offerts par la société,
plus précisément les crédits;
- les membres non participants**, qui n'ont droit qu'à la rémunération de leur
apport.
Les associés ici ne peuvent se retirer de la société si le capital de celle-ci descend en-dessous
d'un certain niveau fixé par le pacte social; de plus les membres ne peuvent être remboursés
C'est le décret du 10 août 1962 qui étend cette compétence, des sociétés de caution mutuelle.
Ce sont certains promoteurs ou animateurs de syndicats qui ont, grâce à leur souscription, permis la
fondation de la société de caution mutuelle.
313
Le contrôle des sociétés de caution est effectué par la chambre syndicale des banques
populaires. Cette chambre est chargée de représenter collectivement ces sociétés afin de faire
valoir leurs droits et intérêts communs, d'exercer un contrôle technique et financier sur leur
organisation et leur gestion, et de proposer toute mesure nécessaire à leur fonctionnement.
Enfin, mentionnons que les sociétés de caution de la loi de 1917 sont dispensées des
formalités de publicité exigées aux sociétés commerciales ordinaires; elles peuvent
néanmoins se permettre une publicité légale réduite.
314
Les sociétés de caution mutuelle de la loi du 24 juillet 1867 sont celles où les membres
des professions, attachés à leur indépendance ont préféré les statuts d'une société
commerciale ordinaire. Ce sont des sociétés de droit commun où les promoteurs s'estiment
capables de gérer eux-mêmes les opérations sans être soumis aux contrôles institués par la
réglementation issue de la loi de 1917. Très souvent, on retrouve ces sociétés sous la
dénomination «Caisse de Garantie» ayant la forme d'une société à capital variable ou encore
d'une société à capital fixe.
La prise de participation tout comme l'octroi d'avances directes ne leur sont pas
interdits. Cependant les sociétés de caution rattachées à la CNME ne peuvent effectuer
315
aucune opération en dehors de celles définies.par les protocoles, sauf s'il y a accord
spécial de la Caisse des Marchés144.
Les participants de ces caisses sont les organisations syndicales ( à l'origine de leur
création) intéressées, les sociétés ou les personnes physiques et les groupements
professionnels exerçant une activité dans le cadre de la branche visée par le protocole établi
par la CNME. Ici, tous les sociétaires ont le même statut juridique, leurs actions étant
obligatoirement nominatives. La distinction entre membres participants et non participants
n'existe pas. Le conseil d'administration, sans qu'il ait à motiver sa décision, se prononce
sur les adhésions. Tout actionnaire peut" se retirer quand bon lui semble, à moins de
conventions contraires. Toutefois, la plupart des statuts subordonnent le retrait d'associé aux
conditions suivantes:
144
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 227.
316
Comme les sociétés de caution mutuelle de la loi du 13 mars 1917, les caisses dont il
est question ici, n'ont pas pour but de partager les bénéfices entre les associés. En raison du
caractère particulier de leur activité qui est essentiellement de procurer des facilités de crédit à
leurs membres, ces caisses relèvent du statut des coopératives, tel qu'il est défini par la loi du
10 septembre 1947.
Ce sont des sociétés qui en plus d'être soumises aux dispositions de la loi du 24 juillet
1867, ajoutent à la fonction dévolue aux caisses de garantie ordinaires, celle d'établissement
financier défini par l'article 27 de la loi du 13 juin 1941 relative à la réglementation et à
l'organisation des professions se rattachant à la profession de banquier. Ainsi, tout en se
développant dans un cadre strictement professionnel, l'objet de ces sociétés est beaucoup plus
étendu et leur responsabilité est plus complète que celle des autres organismes de caution.
Ces sociétés non seulement sont habilitées à offrir leur garantie aux différents
financements réalisés avec le concours de la CNME, elles peuvent également traiter les
opérations de crédit, d'escompte ou financières. À cet effet, elles disposent de leurs fonds
145
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 228.
317
propres, des fonds empruntés et des dépôts de leurs associés. Contrairement à d'autres
sociétés de caution, celles-ci peuvent prendre directement en nantissement le matériel financé
ou tout autre gage et le vendre en cas de défaillance de l'emprunteur. Les formalités
nécessaires à la réalisation des garanties sont effectuées par chaque société.
Les promoteurs de la SIAG ont été d'une part, l'Assemblée des Présidents des
Chambres de Métiers (association privée), et, d'autre part, les Chambres de Métiers
(établissements publics). La loi du 17 novembre 1943 est donc une forme sociale particulière
qui permet de réunir dans une même société de caution une association privée et des
établissements publics.
Le principal objectif de la SIAG est de garantir les crédits accordés aux artisans par la
CNME. Ses attributions sont similaires à celles d'une société de la loi de 1917.
Le capital social de la SIAG est variable, il peut être indéfiniment augmenté, mais ne
peut être réduit en-dessous de son montant initial. Étant donné que les seuls membres du
318
SIAG sont l'Assemblée des Présidents des Chambres de Métiers et les Chambres de Métiers,
la formation de son capital s'est opérée par un versement des Chambres de Métiers de 5
anciens francs par artisan inscrit. Par conséquent, les bénéficiaires de crédit n'ont pas
l'obligation de devenir actionnaires; ce sont leurs représentants administratifs qui le sont à
leur place146. On peut donc dire que:
Enfin, soulignons que par rapport à d'autres sociétés de caution mutuelle, le contrôle
de la SIAG est effectué plus rigoureusement par un commissaire du gouvernement,
représentant le Ministère de tutelle chargé des questions artisanales. Ce commissaire dispose
d'un droit d'investigation et d'un droit de vote sur les opérations de la société.
Une société de caution mutuelle est en général un organisme de garantie dont le rôle
comporte plusieurs aspects:
- aspect administratif,
— aspect technique et moral.
146
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 224.
147
Ibidem.
* Le décret du 7 mars 1966 ayant conféré le statut d'établissement public à l'APCMF (Assemblée Permanente
des Chambres de Métiers), devenue APCM, le capital de la SIAG appartient intégralement désormais à des
établissements publics.
319
Aspect administratif
Avant l'octroi des crédits, la société assure l'instruction, en première instance, des
dossiers qui lui sont présentés; elle doit veiller à ce qu'ils soient établis correctement,
de façon complète. C'est là une de ses fonctions essentielles, car elle permet un
traitement rapide des dossiers, tout en assurant un contrôle efficace des opérations.
Une fois l'opération admise par la Caisse*, la société de caution assure la transmission
des décisions prises, contrôle la régularité des assurances contractées et fait procéder
sous sa responsabilité à l'inscription des gages prévus dans les conditions de crédit.
Les services de la Caisse des Marchés prêtent leur concours en vue de faciliter la tâche
des organismes de caution mutuelle148.
La société examine chaque demande de prêt; à cette fin, elle soumet 1e dossier à un
comité, où siège à côté des représentants qualifiés de la profession, un délégué de la
Il importe, pour que l'intervention d'une telle société soit pleinement efficace, que sa
confiance soit accordée après une sélection minutieuse de façon à apporter une
appréciation sur la valeur morale et technique de l'emprunteur, ainsi que sur l'utilité et
la rentabilité du financement envisagé. La garantie de bonne fin que demande la
Caisse pour chaque dossier transmis, atteste que cet avis a été mûri et pesé avec le
maximum d'impartialité149.
Nous tenons à mentionner qu'afin de renforcer la valeur des avis formulés par les
comités professionnels, la CNME a encouragé la création de bureaux d'études spécialisés
dans l'examen technique et économique des dossiers. C'est ainsi que certaines professions
ont orienté leur action vers ces études de façon à accroître la sécurité de leurs interventions150.
Pour compléter leur rôle, les sociétés de caution mutuelle, aux termes des protocoles
passés avec la Caisse des Marchés, doivent s'engager à faire connaître le principe et les
conditions du financement à tous les membres de la profession, ainsi qu'aux bailleurs de
149
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 235.
150
Ibidem.
321
fonds ou aux garants présents et futurs. En effet, la CNME pense que, pour que l'accès au
crédit professionnel soit largement ouvert à un grand nombre d'entreprises, l'information doit
être suffisamment fluide.
• La garantie professionnelle
Le placement du capital de ces sociétés de caution est assuré par leurs dirigeants sous
la responsabilité de leur conseil d'administration selon les dispositions de la loi du 13 mars
1917 ou du 24 juillet 1867. Réalisé en obligations garanties, c'est beaucoup plus un
placement de sécurité.
322
• Le fonds de garantie
Les règlements pris dans le cadre de l'article 8 et acceptés par les sociétés de caution
mutuelle, précisent expressément que:
151
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 239.
152
Ibidem.
153
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 239.
323
• La procédure générale
L'objet des interventions est de procurer aux entreprises les moyens d'augmenter leur
productivité et leur rentabilité, de façon à leur permettre d'acquitter leurs dettes dans les délais
convenus. Ces interventions permettent de financer les types de dépenses suivantes:
- l'acquisition de matériels;
- l'exécution de travaux d'agencement;
- les constructions légères.
Soulignons que le financement des crédits n'atteint jamais la totalité des dépenses
engagées, l'emprunteur doit fournir une part d'autofinancement.
La CNME appose son aval sur les billets émis par les bénéficiaires du crédit à l'ordre
de leur banquier. Ces billets établis pour trois mois, sont renouvelables jusqu'à l'échéance
finale. Durant la période de franchise, les billets sont intégralement renouvelés, puis
diminués à chaque renouvellement du montant des amortissements.
154
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 244.
325
Ces billets sont réescomptables à la Banque de France. Les signatures requises par la
Banque de France sont fournies par:
1. le crédit d'aval inconditionnel, ici c'est la CNME qui assume tout le risque;
2. le crédit jumelé d'aval inconditionnel et conditionnel, ici le risque est partagé
entre la CNME et la banque de l'emprunteur,
3. le crédit d'aval conditionnel, ici c'est la banque qui prend le risque, la CNME ne
donnant qu'une signature de mobilisation des fonds.
• La durée du crédit
La durée du crédit est variable; en fonction de chaque cas, elle peut être de trois,
quatre, cinq ou sept ans. Elle est calculée à partir de la date d'utilisation du crédit. Quant aux
crédits, ils sont le plus souvent remboursables par trimestrialités égales réparties sur toute la
durée de l'opération.
326
Dès qu'il se propose d'utiliser son crédit, l'emprunteur doit se mettre en rapport avec
la société de caution mutuelle. Si le crédit est assorti de garanties comme un nantissement de
matériel, des précisions doivent être fournies sur les points suivants:
- date de livraison du matériel, montant de l'utilisation;
- acomptes versés à la commande, règlements par autofinancement.
Les billets sont alors établis pour assurer le remboursement des crédits.
155
Gilles GOBIN, Les opérations bancaires et leurs fondements économiques, 1980, p. 202.
327
Les fonds empruntés ne doivent pas être employés pour le paiement d'autres dépenses
que celles préalablement prévues par la CNME. Afin de justifier l'emploi du crédit, le
bénéficiaire doit présenter les pièces justificatives suivantes:
- les factures acquittées avec indication du mode et de la date des règlements;
- l'attestation de paiement délivrée par le fournisseur de matériel ou par
l'installateur du magasin.
- la banque qui fait l'avance des fonds nécessaires et qui pourra éventuellement
mobiliser son crédit auprès de la Caisse nationale des Marchés de l'État.
- la Caisse Nationale des Marchés de l'État qui dans la plupart des cas garantit le
dénouement de l'opération et dégagera en conséquence la banque du risque de
non remboursement;
- la société de caution mutuelle spécialisée, à laquelle l'emprunteur doit adhérer,
qui contre-garantira la Caisse Nationale des Marchés de l'Etat.
• La sécurité
•• La préoccupation
Comme n'importe quel prêteur d'argent, le banquier est avant tout préoccupé par le
remboursement de la somme prêtée. Cependant la préoccupation que manifeste le banquier
quand il a affaire à une PME, n'est pas la même face à une grande entreprise. En effet, la
grande entreprise, compte tenu de l'ampleur de ses activités, de son capital et de ses réserves,
présente aux yeux du banquier des atouts rassurants qui garantissent ainsi le remboursement
de la dette contractée. Par contre, chaque PME prise individuellement ne présente pas des
atouts comparables à ceux d'une grande entreprise. D'où la grande préoccupation qui habite
329
l'esprit du banquier qui doit prêter à un établissement ayant, une surface très faible et dont la
bonne marche des activités, repose très souvent sur un seul individu. Dans ce cas, la sécurité
des fonds prêtés peut être mise en jeu.
•• La solution
C'est ainsi que le banquier peut désormais prêter de façon suffisamment sécuritaire,
des sommes importantes aux PME.
• Le financement
•• La préoccupation
156
Léon GINGEMBRE, Pierre LIPS, Le crédit mutuel et les PME, Le crédit mutuel, 1967, p. 392.
330
ans (et même plus). Or, l'argent dont dispose le banquier lui est en général confié, comme
dépôt à vue ou tout au moins à très court terme, par sa clientèle. Le banquier qui prête doit
alors en cas de besoin pouvoir mobiliser les créances qu'il a sur son emprunteur (la PME),
par le réescompte. «Ce qui est parfois difficile dans l'hypothèse de signatures peu
représentatives, cas extrêmement fréquents chez les petites et moyennes entreprises157».
•• La solution
À cette seconde préoccupation du banquier, la mutualité une fois de plus apporte une
solution.
En effet, une intervention des sociétés de caution mutuelle agréées par la CNME
permet d'obtenir le réescompte nécessaire dont le banquier a besoin pour reconstituer ses
ressources. Nous savons que «la Caisse Nationale des Marchés de l'État, en apposant son
aval sur les billets émis à l'ordre des banquiers, en représentation du crédit, donne la
possibilité de présenter au réescompte le papier au Crédit National158».
157
Idem, p. 393.
158
L. GINGEMBRE, P. LIPS, Le crédit mutuel et les PME, Le Crédit mutuel, 1967, p. 394.
331
• La rentabilité
•• La préoccupation
Le banquier ne peut pas accorder un crédit à une entreprise les yeux fermés. En effet,
il faut étudier la valeur de l'affaire et évaluer l'utilité de l'investissement envisagé, n faut par
exemple se demander si le matériel acquis grâce au prêt est susceptible d'augmenter la
production de l'entreprise, si l'écoulement de cette production sur le marché se fera et s'il est
possible de réaliser des profits qui permettront le remboursement du prêt. La plupart des
banquiers sont convaincus que l'étude détaillée des projets d'investissements des PME
occasionne des coûts qui rendent l'opération de crédit peu rentable pour leur banque. D'où la
manifestation de la part de ces banquiers, de certaines réticences face aux demandes de crédit
des PME et leur préférence plutôt pour les dossiers des firmes plus importantes, qui non
seulement sont plus faciles à étudier mais présentent en plus une meilleure rentabilité, car les
crédits y sont plus élevés que dans les PME.
•• La solution
En effet, les spécialistes des professions et des PME siégeant dans les comités de
prêts constitués par les sociétés de caution mutuelle peuvent aider les banquiers, en élaborant
332
des dossiers sérieux et crédibles pour des membres qui sollicitent un crédit. En plus, la
création de bureaux d'études spécialisés dans l'examen technique et économique des dossiers
de PME a été encouragée par la CNME. À titre d'exemple, nous citons la création en 1959 de
deux sociétés de caution mutuelle, l'une des industries diverses et l'autre des commerces
divers, habilitées à étudier les dossiers des branches industrielles ou commerciales n'ayant
pas créé de société de caution mutuelle purement professionnelle159.
Les crédits alloués aux PME dans ces nouvelles circonstances ont, du point de vue du
banquier et de l'emprunteur, plus de chances d'être rentables.
Nous mettons alors un terme à cette section en rappelant tout simplement ces
observations de Paul ZENTZ:
159
L. GINGEMBRE, P. LIPS, Le crédit mutuel et les PME, Le crédit mutuel, 1967, p. 396.
160
Paul ZENTZ, Institutions et techniques du crédit professionnel mutuel, Le crédit mutuel, 1967, p. 254-255.
333
Dans cette section nous montrons, à travers une expérience pertinente en cours au
Cameroun, le genre d'organisation qui peut s'opérer dans une association du type tontine
d'affaires, afin de permettre à ses membres de bénéficier de tous les avantages matériels et
financiers pouvant engendrer l'épanouissement de leurs affaires.
En effet, il s'agit ici d'une véritable réforme dans le système de financement informel
au Cameroun; réforme au cours de laquelle, les gens d'affaires du milieu essaient d'adapter
leurs idées et leurs moyens aux dures réalités de l'environnement économique et financier
camerounais.
La première abréviation utilisée fut: CARE or un organisme américain l'utilisait déjà; on retint finalement
CARES.
334
• De la création
La durée de cette association est illimitée et son siège social, tout en étant basé à
Douala, demeure cependant transférable par décision du bureau exécutif.
L'abréviation CMC fut d'abord utilisée or un organisme camerounais l'utilisait déjà; on retint donc
CREMUCAM.
** Loi sur la liberté d'association.
*** Ce terme s'adresse aussi aux femmes. Ce sont des commerçants, des industriels, des artisans, des membres
de professions libérales.
161
Article 1, Statuts et Règlement Intérieur du CARES, 1985.
335
• Des objectifs
Aussi se propose-t-il:
• de réaliser des études et de participer à des projets initiés par ses membres;
• de leur assurer le soutien nécessaire à la bonne gestion de leurs affaires;
• d'apporter, le cas échéant à ses membres actifs, un appui financier grâce à la
création d'un fonds de financement et d'entraide;
• de formuler à l'intention des autorités politiques et économiques toute
suggestion susceptible de favoriser le développement économique et social du
pays163.
162
Article 2, Statuts du CARES, 1985.
163
Article 2, Règlement intérieur du CARES, 1985.
336
En outre, le CARES peut accepter «en qualité de membres associés, des organisations
professionnelles admises en considération du concours qu'elles peuvent apporter à l'oeuvre
commune et dont les représentants siègent à l'Assemblée Générale du CARES, avec voix
consultative164».
Pour être admis en qualité de membres actifs ou de membres
associés du CARES, les postulants adressent au Président
Général une demande écrite d'affiliation comportant adhésion aux
statuts et au règlement intérieur de l'organisation.
Tout membre adhérent doit s'acquitter d'une cotisation annuelle
et/ou d'une contribution au fonds de financement et d'entraide
dont le montant et les affectations sont définis et fixés par le
règlement intérieur.
L'admission est prononcée par le.bureau.exécutif sur avis de la
commission des statuts, de la réglementation- 4î de discipline, et
soumise à la ratification de la plus prochaine Assemblée Générale.
Tout candidat doit être parrainé165.
Ajoutons que l'article 3 du Règlement Intérieur précise qu'une enquête de moralité est
requise pour tout nouveau membre du CARES.
164
Article 5, Statuts du CARES, 1985.
165
Article 6, Statuts du CARES, 1985.
337
• De l'Assemblée Générale
• Du Bureau Exécutif
- un Président Général;
- sept Vice-Présidents;
- un Secrétaire Général;
- trois Secrétaires Généraux Adjoints;
- un Trésorier Général;
- deux Trésoriers Généraux Adjoints;
- huit conseillers;
- deux commissaires aux comptes.
Tous les membres ici sont élus pour cinq ans par l'Assemblée Générale166.
• Du Conseil Permanent
166
Article 15, Statuts du CARES, 1985.
167
Article 14, Statuts du CARES, 1985.
339
Ce sont tous les membres actifs du CARES qui constituent le Conseil Permanent, leur
assistance aux réunions est obligatoire et le manquement à cette obligation entraîne des
sanctions pécuniaires. En plus de la cotisation annuelle, les membres du Conseil Permanent
participent à un fonds de financement et d'entraide.
168
Article 12, Statuts du CARES, 1985.
340
169
Article 7, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
170
Article 8, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
171
Article 9, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
341
172
Article 10, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
173
Article 11, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
174
Article 12, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
342
Il est entendu que tous les membres du Conseil Permanent doivent faire partie de l'une
ou l'autre des différentes commissions; les autres membres pouvant faire partie de ces
commissions sont choisis, selon leur compétence et leur spécialité, parmi les membres
associés du CARES. Toutefois, chaque commission peut faire appel à titre consultatif à toute
personne prise en dehors du CARES en raison de sa compétence dans le cadre des sujets
traités.
175
Article 13, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
176
Article 21, Statuts du CARES, 1985.
343
177
Article 26, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
178
Article 29, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
344
- 50% des montants sont attribués à titre de fonds d'entraide à tous les membres à
tour de rôle, et selon l'ordre de nécessité manifesté par chacun d'eux;
- 50% des montants sont affectés à un fonds de financement des projets à caractère
économique, commercial ou industriel, présentés soit par un membre du
CARES, soit par l'ensemble des membres de l'association constituée en société
de développement communautaire179.
Tout projet à financer doit être adressé par son promoteur au Président Général, trois
semaines avant la réunion du Conseil Permanent.
179
Article 27, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
180
Article 31, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
345
181
Article 33, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
182
Article 34, Règlement Intérieur du CÀRES, 1985.
183
Article 38, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
184
Article 39, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
185
Article 36, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
346
La solidarité des membres doit se manifester à tout moment et à tous les niveaux. En
effet, «les membres du CARES s'obligent à un appui mutuel pour la bonne marche et la
pérennité des affaires entreprises par chacun d'eux186».
En plus, tous les membres du CARES doivent se porter secours mutuel en cas:
- d'événement heureux (mariage, naissance dans le foyer);
- d'événement malheureux (perte d'un membre direct de la famille: père, mère,
conjoint ou enfant), accident ou maladie prolongée;
- du décès d'un membre du CARES187.
• Quelques remarques
Soulignons d'abord que le CARES puise ses fondements dans les pratiques
traditionnelles de la mutualité comme on le constate un peu partout au Cameroun. Ces
pratiques sont fondées sur la confiance, la solidarité et l'esprit d'entraide. Le Conseil
Permanent, formé par les membres actifs, est le noyau de cet organisme; c'est lui qui
représente concrètement la tontine d'affaires telle que nous avons déjà eu à la décrire
antérieurement. Lors de notre recherche sur le terrain, nous avons rencontré le Conseil
Permanent du CARES et nous l'avons identifié par le n2 6 au tableau 47* .
Mentionnons ensuite que parmi toutes les tontines d'affaires que nous avons
rencontrées, celle au sein du CARES est la seule qui:
186
Article 37, Règlement Intérieur du CARES, 1985.
187
Article 40, Règlement intérieur du CARES, 1985.
* Voir. 2.2.3.1 L'identification des associations et leurs membres.
347
Enfin, signalons qu'au moment de notre recherche sur le terrain, la mise à prix du
gros lot était fixée à 1 million de francs CFA. Les petits lots étaient attribuables aux membres
nécessiteux au taux d'intérêts mensuel de 1% soit un taux nominal annuel de 12% ou réel de
12,68250301%. Comme nous l'avons d'ailleurs constaté, ce taux d'emprunt, loin d'être
usuraire est comparable à ceux pratiqués par les institutions bancaires et financières
camerounaises.
• De la création
'* Le Crédit Mutuel du Cameroun (CREMUCAM) est une société mutuelle anonyme de
promotion d'investissements, à capital et personnes variables. Cette société est régie par les
dispositions de l'ordonnance n2 85/002 du 31 août 1985** ainsi que par toutes les
dispositions législatives ou réglementaires subséquentes en vigueur188.
tout en étant situé à Douala est cependant transférable. Des succursales, des bureaux ou des
agences peuvent être établis partout où le besoin se fait sentir sur proposition du Conseil
d'Administration et après agrément de l'autorité monétaire.
• Des objectifs
189
Rapport de présentation du CREMUCAM, p. 3,1986.
350
Dëssociétaîres" '
190
Article 3, Statuts du CREMUCAM, 1986.
351
Le capital social
Le capital social initial du-CREMUCAM a été fixé à 800 millions de francs CFA, " "' *
divisé en huit mille actions de 100 000 F. chacune.
191
Article 19, Statuts du CREMUCAM, 1986.
192
Titre IV, A), Règlement Intérieur du CREMUCAM, 1986.
193
Article 6, Statuts du CREMUCAM, 1986.
352
Trois types de fonds peuvent être pris en considération ici, nous avons notamment:
- le fonds de garantie mutuelle,
- le fonds de solidarité,
- le fonds spécial de garantie.
2. Le fonds de solidarité
II peut être créé un fonds de solidarité alimenté par les dotations
spéciales des membres. Les conditions de versement,
d'utilisation et de remboursement des sommes apportées à ce
fonds sont l'objet d'un protocole entre la société et les
cotisants195.
194
Titre H, B), Règlement Intérieur du CREMUCAM, 1986.
195
Ibidem.
353
Ce fonds est constitué dans les caisses du CREMUCAM par tout organisme
souhaitant s'associer à son action.
Les conditions de versement, d'utilisation et de remboursement
des sommes apportées à ce fonds feront dans chaque cas, l'objet
d'un protocole entre ledit organisme et la société196.
196
Titre II, B), Règlement Intérieur du CREMUCAM, 1986.
197
Titre n, C), Règlement Intérieur du CREMUCAM, 1986.
198
Titre H, D) Règlement Intérieur du CREMUCAM, 1986.
354
Chaque administrateur doit être propriétaire de dix actions au moins pendant toute la
durée de son mandat qui est de cinq ans.
199
Titre III, D), Règlement Intérieur, 1986.
355
200
Article 33, Statuts du CREMUCAM, 1986.
201
Article 38, Statuts du CREMUCAM, 1986.
356
Dans cette section, nous avons montré à travers une expérience pertinente comment
des gens d'affaires peuvent prendre d'heureuses initiatives (face à une conjoncture
économique difficile, à une politique de distribution de crédit parfois sélective et généralement
défavorable aux PME, et face aux conditions de crédit souvent insurmontables) et s'organiser
au sein d'une association qui plonge ses racines au plus profond de la tradition mutualiste.
En accord avec les fondateurs de ces organismes, nous reconnaissons que ces
initiatives tout en étant d'avant-garde par leur modernité, répondent aussi bien aux incessants
appels du Chef de l'État camerounais lancés en faveur du développement des PME, qu'à la
volonté des membres de s'affirmer concrètement, en contribuant davantage à la promotion
économique et sociale de leur pays, grâce à une action concertée et conjuguée de réflexion,
d'études, de coordination, d'entraide, de solidarité, de formation et d'information.
Nous pensons donc qu'avec la présentation faite dans les deux sections précédentes,
nous avons globalement éclairé le fonctionnement du système d'activités humaines préconisé
par les gens du milieu et formulé dans l'énoncé de base. Ainsi, la compréhension du modèle
que nous allons maintenant présenter ne pourra être que plus claire.
• L'informel organisé
Pour que les gens d'affaires puissent efficacement faire face aux multiples besoins
financiers engendrés notamment par les projets d'investissement, les différents engagements
auprès des fournisseurs et des créanciers et le maintien du fonds de roulement, il faut qu'une
amélioration soit apportée aux systèmes financiers formel et informel auxquels ils
s'adressent.
Si les commerçants, les industriels, les membres des professions libérales et les
artisans n'ont pas d'influence directe sur le système financier formel, ils peuvent cependant
agir positivement sur le système informel en entreprenant des réformes bénéfiques (nous
l'avons montré dans les deux sections précédentes). En organisant le milieu financier
informel dans lequel ils évoluent, les gens d'affaires, implicitement, tendent ainsi vers une
amélioration du système formel.
358
Comme nous l'avons dit dans l'énoncé de base du système privilégié, un consensus
se dégage sur le fait que l'amélioration des moyens financiers des gens d'affaires (promoteurs
des PME) passe par leur prise d'initiative commune accompagnée du soutien des autorités
financières du pays.
L'informel organisé et amélioré est possible si les commerçants, les industriels, les
membres des professions libérales et les artisans peuvent: se regrouper et s'organiser afin de
mieux s'entraider; comme le laisse entrevoir le modèle du processus global représenté au
schéma 5.
• • Le modèle global
Partant des besoins financiers qui leur sont dictés par de nombreux projets et plusieurs
autres engagements à réaliser, les gens d'affaires doivent pouvoir se regrouper et s'organiser
afin de mieux s'entraider dans la réalisation de leurs projets et de leurs engagements. Voyons
succinctement en quoi consiste chacune des trois activités.
1. Se regrouper
Rappelons tout d'abord que: «si chaque PME considérée individuellement a une
surface très faible, un certain nombre d'entreprises groupées représentent évidemment une
puissance industrielle ou commerciale équivalente et parfois même supérieure, par suite de la
dispersion des risques, à celle d'une grande entreprise* ...».
BESOINS FINANCIERS
SE REGROUPER
entre les gens d'affaires, S'ORGANISER
conditions
de crédit
- Finançant les
r ~i
professionnels, — • en élaborant SATISFACTION
affaires
entrepreneurs, les statuts et DES
artisans etc.. - Garantissant DES BESOINS I
les règlements le financement FINANCIERS '
des affaires
- Encadrant
les gens d'affaires
L J
- Assurant le suivi
de l'utilisation
des fonds
Légende
Réalisation
des projets
Flux de besoins et autres
engagements
Flux d'informations
Flux monétaires
360
Voyant alors sur quel potentiel d'énergie repose le principe du regroupement, il est
tout à fait justifié que les gens d'affaires (commerçants, industriels, membres des professions
libérales et artisans) se regroupent en associations mutuelles (tontines des gens d'affaires) ou
en sociétés de caution mutuelle. Ne dit-on pas que «l'union fait la force»! Le regroupement
au sein du CARES et du CREMUCAM est un exemple intéressant à noter.
2. S'organiser
Les membres réunis doivent savoir s'organiser dans le respect des lois en vigueur
dans le pays. En effet, ils doivent élaborer les statuts et règlements de leur association. Ils
peuvent ainsi définir la mission de leur organisation, ses objectifs et les différents organes.
Les membres doivent élaborer la stratégie d'ensemble menant à l'entraide solidaire.
3. S'entraider
Pour qu'il y ait une meilleure compréhension du système de production des crédits
destinés aux PME, nous présentons dans les lignes qui suivent, le modèle du processus
détaillé.
Le processus détaillé dont il est question ici, tient compte du fait que les gens
d'affaires (commerçants, industriels, membres des professions libérales et artisans) peuvent
se regrouper et s'organiser au sein d'associations mutuelles de gens d'affaires (tontines
organisées de gens d'affaires) ou de sociétés de caution mutuelle, comme nous l'avons
présenté dans le modèle global. Partant de la confirmation que la volonté de regroupement et
d'organisation en association mutuelle existe parmi les gens d'affaires, nous- montrons alors
comment ces gens doivent adéquatement procéder afin de mieux s'entraider, de façon
solidaire face aux multiples besoins financiers engendrés par des projets et des engagements
de tout ordre.
Schéma 6. Modèle du processus détaillé d'entraide menant les gens d'affaires à l'obtention dufinancementexterne et à la satisfaction de leurs besoins.
(Horizontalement: lefinancementinformel organisé. Verticalement: le financement formel amélioré)
ASSURER le suivi
et la bonne mise en
place des fonds et
de leur utilisation
- Projets des entrepreneurs] ÉTABLIR une demande
- Engagements financiers I d'affiliation auprès d'une VERSER un pourcentage de la
auprès des fournisseurs, association de gens d'affaires cotisation aufonds d'entraide - Réaliser les projets et les
des créanciers et /ou de crédit mutuel allouable périodiquement à un engagements financiers au-
(des) membre)s) EMPRUNTER
- Fonds de roulement les petits lots près a es fournisseurs ei
et le gros lot des créanciers
t I
- Maintenir le fonds de
roulement
[BESOINS FINANCIERS
t et DECIDER de
l'adhésion ou du refus
DEVENIR membre
et COTISER
ÉLABORER
et ETUDIER
DÉFINIR
les conditions
de crédit
d'un nouveau régulièrement les projets »M
membre
ÉTABLIR la demande
definancementou de
garantie de financement FINANCER
VERSER lin pourcentage de les affaires des - Consolider l'apport per-
la cotisation au fonds de membres ou de sonnel afin d'adresser une
(Refus) l'association demande de financement
financement et de garantie
des projets des menbres ou de à une banque ou à un or-
PRÉSENTER la demande ganisme de garantie des
de financement auprès l'association
crédits
d'un organisme de
financement ENCADRER les
membres en gestion
et dans la réalisation
des projets
ÉTUDIER le dossier présente
—( par le promoteur ou
- • l'entrepreneur
GARANTIR ou cautionner le
financement des affaires d'un
membre auprès dun organisme
^Comité conjoint ^ de crédit, mec le fonds de
d'étude.dattribution financement et de garantie
et de contrôle: DÉCIDER
-autorités financières de l'accord ou du
•banques refus du finan-
-associations cernent
1 Légende
DÉBLOQUER les fonds
nécessaires Flux de besoins
ASSURER te suivi de
la bonne utilisation
des fonds Flux monétaires (en francs C.F.A.)
[ - Réaliser les projets et les ENCADRER les cens
I engagements financiers auprès
r d'affaires en gestion Flux d'informations: dossiers,
I des fournisseurs et des créanciers et dans la réalisation directives, décisions,...
I - Maintenir le fonds de roulement des projets
À partir de l'informel organisé, nous évoluons grâce aux activités d'entraide vers la
satisfaction des besoins des gens d'affaires en passant par le formel amélioré. En effet, les
activités organisées de l'entraide viennent tonifier tout le processus du financement externe
des PME.
Cette première activité est importante pour l'entrepreneur qui, en plus de rechercher du
financement, doit s'intégrer dans un groupe. La demande doit être faite dans le respect des
exigences de chaque association mutuelle de gens d'affaires (tontines organisées de gens
d'affaires). Un parrain, membre de l'association doit être prêt à cautionner moralement et
financièrement le nouveau venu.
de la discipline) qui doit étudier la demande en instituant, au besoin, une enquête de moralité
discrète. Ce comité doit notifier son avis au Bureau Exécutif ou au Conseil d'Administration
de l'association qui décide finalement de l'admission ou du refus du nouveau venu au sein de
l'association. Tout ceci doit se passer en conformité avec les textes statutaires et
réglementaires de l'association. Un délai maximum d'un mois devrait être suffisant pour
faire connaître toute décision finale.
Chaque membre actif de l'association (c'est le cas des membres du Conseil Permanent
du CARES) cotise périodiquement (exemple: par mois) une quote-part dont un pourcentage
(50%, 60%, 70%...) est destiné au fonds d'entraide attribuable à un ou à plusieurs membres.
Pour chaque période, ce fonds d'entraide constitue le gros lot cotisé* dont le meilleur
enchérisseur défalque le prix d'offre proposé pour entrer en possession du gros lot acheté.
Un gros lot cotisé peut aussi être réparti en deux, trois, quatre... lots égaux, allouables à autant de membres
par période.
365
Ici, tout le fonctionnement exposé et largement expliqué dans la sous-section 2.2.2 (Exemple
de fonctionnement du type de tontines d'affaires rencontrées) doit être pris en compte.
L'autre pourcentage (50%, 40%, 30%...) de la quote-part de chaque membre doit être
versé périodiquement dans un compte bancaire de l'association. Ce fonds ainsi constitué
devra servir à financer et à garantir les affaires des membres, ou à mettre sur pied une
structure de financement plus importante (exemple du CREMUCAM).
Pour tous ces cas, il faut que des conditions d'emprunts et de garantie soient
clairement établies pour les montants internes à l'association (fonds d'entraide et de
financement) et pour les sommes externes (financement d'autres organismes). Les conditions
générales d'octroi d'un crédit: taux d'intérêts, type de prêt, modalité de remboursement,
garantie, aval... doivent être établies, en ce qui concerne les fonds externes à l'association, en
concertation entre l'association et un comité formé des responsables de crédit des organismes
financiers et bancaires. Quant aux conditions internes, un comité d'attribution des fonds
d'entraide et de financement des projets, constitué au sein de l'association, est apte à les
déterminer avec le concours de tous les autres membres. Chaque membre de l'association
doit avoir à sa disposition une information suffisante concernant les conditions de crédit.
Les petits lots et le gros lot* proviennent du fonds d'entraide constitué au sein de
l'association. Ce fonds d'entraide représente un pourcentage de la cotisation périodique de
* Tout ce que nous avons dit antérieurement sur ces deux types de lots est valable ici.
367
Mentionnons que le rôle de. ces emprunts périodiques (généralement mensuels) est de
fournir aux membres nécessiteux, les moyens ponctuels leur permettant de réaliser certains de
leurs engagements auprès des fournisseurs, de satisfaire leurs besoins en fonds de roulement
ou même de consolider l'apport personnel, pour un éventuel emprunt plus important auprès
d'une banque.
Le fonds de financement qui est alimenté périodiquement par une partie des cotisations
de tous les membres actifs, peut servir à financer directement les projets des membres qui en
font la demande, ou bien servir aux projets de l'association.
Comme nous l'avons dit pour l'activité consistant à emprunter les petits lots et le gros
lot, les conditions d'attribution et de recouvrement des sommes provenant du fonds de
financement, doivent être bien définies pour tous les membres. Un comité d'attribution et de
financement des projets est apte à s'occuper de tous les dossiers des membres ayant franchi
avec succès l'étape de l'élaboration et de l'étude des projets.
368
Les membres qui empruntent des montants d'argent du fonds d'entraide ou du fonds
de financement peuvent directement investir ces sommes dans la réalisation de leurs affaires,
ou encore peuvent consolider leur apport personnel dans l'éventualité d'obtenir un
financement plus important auprès d'une autre institution financière ou bancaire.
doit naître un comité mixte chargé du bon encadrement en gestion des membres. Il n'est pas
exclu que des organismes techniques externes soient invités à contribuer à cette oeuvre en
apportant leur expérience, leur savoir-faire et leur expertise.
Cette activité consiste à s'assurer que les fonds promis à l'entrepreneur lui sont remis
dans les meilleurs délais d'une part, et que ces sommes sont effectivement assignées aux
besoins pour lesquels ils ont été octroyés à l'emprunteur, d'autre part. En effet, les crédits
accordés doivent être strictement contrôlés dans leur utilisation; des éléments de justification
de cette utilisation doivent être clairement établis et des moyens d'analyse de ces éléments
doivent être définis par le comité chargé du financement des projets et du suivi.
Cette activité est primordiale. En effet, l'établissement d'une telle demande engage
généralement les gens d'affaires à bien connaître leurs entreprises et leurs besoins, à réaliser
des études et à fournir une foule de renseignements entrant dans la constitution des dossiers.
370
Pour un entrepreneur qui ne maîtrise pas toutes les techniques permettant la bonne
élaboration de tels dossiers, s'il n'est pas membre d'une association du système informel
organisé, il peut évidemment avoir recours aux services de certains spécialistes privés ou
d'organismes techniques auprès desquels les montants déboursés en honoraires peuvent être
considérables. En plus, l'entrepreneur isolé n'est pas garanti d'un suivi systématique et d'un
soutien efficace de son dossier de demande de financement auprès de toute institution
financière ou bancaire.
de l'institution financière ou bancaire afin que les responsables chargés du crédit aux PME
fassent leur travail de vérification, d'instruction et d'analyse du dossier.
Cette activité est donc une de transmission de tous les documents pertinents qui
permettront peut-être à l'entreprise d'obtenir le crédit recherché.
Ce travail d'étude peut se révéler assez facile et se réaliser très rapidement pour le
dossier d'un entrepreneur, membre d'une association mutuelle. En effet, n'oublions pas que
tout dossier de projet et de demande de financement d'un associé doit d'abord passer au sein
même de l'association par des stades préliminaires d'étude et d'analyse. Ces études se faisant
à partir des bases reconnues et acceptées par les organismes financiers et les associations.
Parrainé par son association, le dossier du membre est suivi tout au long de son étude.
Et ce travail de suivi doit être accompli par un comité conjoint d'étude des projets,
d'attribution de fonds et de contrôle des opérations, formé par des représentants des
institutions publiques et privées suivantes:
- autorités financières,
- banques,
- gens d'affaires et membres des associations mutuelles.
372
Dans cette phase décisionnelle, des études et analyses complémentaires peuvent être
réalisées en comité, surtout à l'égard des dossiers des gens d'affaires isolés: Tout dossier de
demande de crédit venant d'une association, devrait en principe porter la mention "avis
favorable" du comité d'étude, une fois la phase d'étude terminée. Néanmoins, il peut
s'avérer qu'à l'étape décisionnelle il soit jugé que les garanties sont insuffisantes.
L'association du membre emprunteur doit dans ce cas intervenir pour soutenir son associé en
fournissant si possible les garanties exigées. Quant à l'emprunteur isolé, tout refus à cause
d'une insuffisance des garanties ou toute autre raison, le ramènera très souvent à son point de
départ: le besoin financier.
délais très raisonnables. En effet, chargé du contrôle des opérations, le comité conjoint
d'étude, d'attribution et de contrôle doit veiller à ce que le déblocage des sommes prêtées à
l'entrepreneur soit fait dans les meilleurs délais.
En possession de ces moyens, il ne reste plus à l'emprunteur qu'à réaliser ses projets,
à honorer ses engagements ou à maintenir son fonds de roulement, tout en étant soutenu par
les deux activités suivantes:
Partant du système informel organisé tel que nous l'avons présenté à la sous-section
précédente (5.3.1) et de l'amélioration qui pouvait se répercuter sur le système formel
existant, nous avons réalisé une synthèse du modèle de la structure financière adaptée aux
PME; le schéma 7 en assure la représentation.
Voir les détails sur ces activités au point précédent: Le processus détaillé menant à l'acquisition du
financement informel organisé, 9 et 10.
374
I I
Formel amélioré j | Informel organisé j
1
I
1
Autorités monétaires 1
1
1
11
11
Autofinan- Établissements
publics de crédit Établissements Four- Associations
cement des Banques
et de garantie financiers nisseurs Tontines
PME commerciales
des crédits (réformées)
SOCIETES
DE CREDIT
MUTUEL
375
Dans la section précédente, nous avons construit le modèle conceptuel qui représente
le système d'activités nécessaires pouvant aider à l'accomplissement du processus de
transformation, contenu dans la définition du système pertinent (énoncé de base).
Juxtaposées en des séquences logiques et reliées par les flux appropriés, les différentes
activités de transformation ont d'abord été représentées dans le modèle du processus global,
pour être ensuite explicitement agencées dans le modèle du processus détaillé d'entraide.
Cependant, avant de procéder à la comparaison du modèle descriptif (né de la problématique)
au modèle exploratoire (né de la conceptualisation), nous devons d'abord nous assurer que ce
dernier est, d'une part, conforme aux conditions internes permettant une bonne élaboration
d'un tel modèle et, d'autre part, valable vis-à-vis des objectifs poursuivis et définis dans
l'énoncé de base.
En effet, il s'agit pour lui de fournir aux gens d'affaires, dans une perspective
d'entraide mutuelle, les moyens financiers nécessaires leur permettant de réaliser leurs projets
et leurs engagements dans les meilleurs délais, cela dans le but de favoriser et de soutenir la
croissance des PME locales et nationales.
D'après une synthèse réalisée par P.B. Checkland sur ses travaux, ceux de R.L. Ackoff, G. Jenkins et
C.W. Churchman.
377
Quant aux mécanismes de contrôle, ils sont plus que jamais présents à toutes les
étapes du processus d'entraide. En effet, les différents comités d'élaboration et d'étude des
projets, d'attribution des fonds, de financement et de garantie de projets, le comité conjoint
d'étude, d'attribution et de contrôle et ceux chargés spécifiquement d'encadrer les gens
d'affaires, veillent tous grâce à un contrôle permanent pour que le système atteigne ses
objectifs.
378
5. Le système est ouvert; il existe dans un système plus large ou un environnement avec
lequel il échange. Ses frontières sont définies par les limites du champ d'action des
preneurs de décisions impliqués.
379
En effet, le système de production des crédits nécessaires aux PME est lui-même un
sous-système du vaste contexte économique et financier camerounais qui s'occupe
globalement du financement des grandes entreprises et de celui des petites et moyennes
entreprises.
Ces ressources, ce sont les moyens par lesquels le système peut être adéquatement
administré pour l'atteinte de ses objectifs. Nous pouvons citer les ressources financières que
génère le système, de même que les différentes ressources humaines qui agiront à partir des
divers comités qui sont de véritables organe's de support du système.
Les différentes assemblées, les conseils permanents,, les conseils d'administration, les
responsables de crédits et les comités, sont autant de niveaux de décisions que l'on retrouve
380
dans le système. Il existe aussi des processus de prise de décisions que l'on rencontre dans
chaque étape décisionnelle, à titre d'exemple:
- dans l'étude et la décision d'accepter ou de refuser un nouveau membre;
- dans la décision d'accorder ou de refuser le financement ou la garantie.
Tant que les gens d'affaires et les PME existeront, le système de production des
crédits nécessaires destinés aux PME devra continuer à faire ses preuves. Initié par les gens
du milieu, le système est solidement soutenu financièrement et techniquement. Des stratégies
de planification, d'organisation et de contrôle assurent la survie du système. C'est aussi de
cette façon que peut se réaliser le soutien de la croissance des PME d'après l'optique nationale
de la politique de promotion de ces entreprises.
161
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisational et à la
recherche-action, 1983, p. 73.
381
son organisation et son fonctionnement. De ce qui précède, nous pouvons dire que le modèle
possède une validité externe acceptable si en plus d'être cohérent par rapport à l'ancrage
sélectionné et à l'énoncé de base retenu, il possède une cohérence théorique ou pratique.
Ayant ainsi montré que le modèle conceptuel réalisé possède, d'une part, une
consistance systémique et, d'autre part, une cohérence théorique et pratique, nous pouvons à
présent réaliser la comparaison entre la perception de la réalité problématique représentée par
le modèle descriptif et le modèle exploratoire né de la conceptualisation. C'est l'objet du
prochain chapitre.
CHAPITRE VI
La description que nous avons faite dans les trois premiers chapitres de la
problématique dufinancementdes PME camerounaises, nous a permis de réaliser, un modèle
descriptif du processus menant les gens d'affaires à l'obtention du financement externe pour
les besoins de leurs affaires (schéma 4). Dans le cinquième chapitre, nous avons construit le
modèle conceptuel qui représente le système d'activités humaines capable d'apporter une
réponse à:
Cette activité est inexistante dans le modèle descriptif du financement informel. Par
contre dans le modèle conceptuel du financement informel organisé, cette activité doit se faire
de façon permanente au sein de toute association pour tout membre qui en manifeste le
besoin. Elle est directement liée aux différents emprunts et son importance sera plus marquée
pour les projets nécessitant un support du fonds de financement et de garantie.
Cette activité apparaît très clairement dans le modèle conceptuel. Elle permet de
montrer l'importance pour les associés, de bien connaître les conditions d'obtention d'un
financement ou d'une garantie interne (venant de l'association) ou bien externe (venant d'un
autre organisme ou d'une banque).
Dans le modèle descriptif, ces conditions sont implicitement définies dans l'activité:
emprunter les petits lots et le gros lot; or cette activité est essentiellement interne à
387
l'association. Par contre, dans le modèle conceptuel, il y a des conditions de crédit qui
s'appliquent aux membres emprunteurs au sein de l'association aussi bien qu'en dehors de
l'association.
Pouvant être incluse dans l'activité précédente (financer les affaires des membres ou
de l'association), l'activité: garantir ou cautionner lefinancementdes affaires est primordiale
et essentielle dans ce système. En effet, elle intervient très souvent après la consolidation de
l'apport financier d'un associé qui désire obtenir un financement externe plus important.
Dans le modèle descriptif, cette activité n'est pas évidente.
Une fois de plus le modèle descriptif né de la problématique est muet sur la portée
exacte de cette activité. Nous pensons cependant qu'elle est essentielle pour la mise sur pied
d'un financement efficace. Le modèle conceptuel en fait état.
1. Dans la validation interne du modèle conceptuel, nous avons montré que les
composantes du système ont un certain degré d'interrelation qui permet à un effet de se
transmettre dans tout le système. Par conséquent, toutes les nouvelles activités d'entraide qui
apparaissent sur le processus informel conceptualisé, sont des composantes du système qui
transmettent à travers les différents flux des effets positifs au système formel. Ainsi, bien
que les activités du processus conceptuel formel gardent la même dénomination que celles du
389
Cette activité est essentielle pour la mise sur pied d'un financement efficace. Le
modèle conceptuel en fait mention.
La comparaison que nous avons effectuée entre les modèles conceptuel et descriptif
nous a permis de mettre en évidence les différences fondamentales qui les distinguent. Il
s'agit maintenant d'apprécier l'impact ou l'influence que ces différences portent au système
de production des crédits nécessaires, destinés aux PME.
4. Un impact positif dans la réalisation des projets et des engagements des gens
d'affaires. En effet, ceux-ci sont d'une part, encadrés dans la gestion de leurs
affaires et dans la réalisation de leurs projets, d'autre part, ils sont suivis et
conseillés pour une meilleure utilisation des fonds empruntés.
392
Toutes les différences que nous avons identifiées et l'impact positif qiï'éîïès 'apportent
au système financier destiné aux PME du milieu problématique, constituent l'ensemble des
changements pouvant être effectivement entrepris ou encore l'ensemble des améliorations
devant être réalisées. Cependant précisons qu'ici ce sont les intervenants du milieu
problématique qui doivent sélectionner les changements désirables et faisables à implanter.
Nous allons donc faire ressortir à travers les processus et la structure, le degré des
changements qui peuvent être jugés désirables et faisables par les acteurs et les décideurs du
système.
395
Les associations de gens d'affaires qui existent déjà, qui sont bien établies et dont les
membres (ou associés) assimilent très bien les principes fondamentaux de regroupement,
d'organisation et d'entraide, peuvent facilement intégrer dans leur fonctionnement de
nouvelles activités d'entraide. En effet, évoluant dans un cadre juridique approprié, ces
associations doivent bien distinguer et appliquer graduellement, partiellement ou
intégralement, les activités suivantes telles qu'elles ont déjà été présentées:
3. Définir les conditions de crédit concernant: les prêts pouvant être accordés par
l'association (niveau interne) et ceux pouvant provenir des institutions
financières externes (niveau externe).
4. Financer les affaires des membres ou de l'association à l'aide du fonds de
financement et de garantie. Ce financement peut être exclusivement interne ou
bien il peut être combiné (interne et externe).
5. Garantir ou cautionner le financement des affaires d'un membre auprès d'un
organisme de crédit, à l'aide du fonds de financement et de garantie.
6. Encadrer les membres en gestion et dans la réalisation des projets. Un apport
technique externe peut être souhaitable.
7. Assurer le suivi et la bonne mise en place des fonds et de leur utilisation. Cette
activité empêche la dilapidation des emprunts par certains gens d'affaires.
Dans le chapitre précédent, nous avons identifié les changements capables d'apporter
une amélioration au système de financement des PME. Pour que ces changements puissent
s'effectuer, nous devons élaborer des stratégies qui permettront d'entreprendre des actions
concrètes sur le terrain, afin d'appliquer effectivement les changements sélectionnés.
Pour ce faire, nous exposons dans les deux sections du présent chapitre, deux
groupes de stratégies qui pourront s'appliquer selon les désirs, les moyens et les
circonstances. Ce sont:
Nous avons retenu trois types de stratégies maîtresses qui devraient aider différents
organes du système de financement des PME à accroître l'efficacité de leurs activités
effectives et potentielles. Ici l'accent est mis sur l'efficience des actions devant être
entreprises.
400
Dans un premier temps, nous procéderons à une évaluation de toutes les activités qui
conduisent à l'obtention du financement et à la satisfaction des besoins effectifs des membres
au sein du CARES-CREMUCAM. Cette évaluation nous permettra ensuite d'améliorer dans
les limites du désirable et du faisable les activités jugées essentielles.
401
Notons cependant qu'il est primordial que toutes les associations puissent constituer,
en plus du fonds d'entraide, un fonds de financement et de garantie des projets des membres.
Grâce à ce fonds de financement, les associations intéressées pourraient acquérir le nombre
de parts nécessaires qui leur permettraient de devenir membre associé du CARES-
CREMUCAM. En favorisant l'intégration d'autres associations de gens d'affaires en son
sein, le CARES-CREMUCAM deviendrait alors le principal organisme privé de financement
et de garantie des projets de plusieurs associations de gens d'affaires.
Nous pensons qu'à travers cette stratégie directe** , il y a de fortes chances que les
améliorations du système de production des crédits nécessaires, destinés aux PME, se fassent
assez rapidement
Nous avons déjà établi le travail de concertation qui s'impose entre les acteurs-
décideurs du CARES-CREMUCAM et le chercheur-acteur (voir: Stratégie 1.).
* Voir Annexe 8, Une copie de la lettre d'appui du CARES-CREMUCAM au projet d'implantation d'un
Centre de Création et de Développement d'Entreprises à Yaounde - Cameroun.
** Voir Annexe 9, Extrait du sommaire du projet d'implantation d'un Centre de Création et de Développement
d'Entreprises à Yaoundé-Cameroun: Contexte et historique du projet, Objectifs du projet, 17/08/1988.
403
Nous pensons donc qu'à travers de telles actions, le financement et la garantie des
améliorés.
Stratégie 3. Une action conjointe entre les différentes Chambres de Commerce, les
Il est évident que cette stratégie qui fait appel à plusieurs intervenants et à divers
mécanismes, pourrait nécessiter une échéance assez longue avant qu'elle soit mise en
application. Cependant, son succès peut être assuré si le bien-fondé de toutes ces actions est
Pour la bonne poursuite de nos objectifs, nous utiliserons les moyens suivants:
une série de publications dans le quotidien national (Cameroon Tribune) et
dans les revues commerciales, économiques et scientifiques; •
des interventions dans des émissions spéciales à la radio et à la télévision;
des conférences dans les milieux d'affaires;
l'organisation des séminaires de formation;
la rédaction d'un ouvrage tiré du présent travail de recherche.
Dans cette deuxième partie, nous présentons en un seul chapitre une réflexion sur la
première partie intitulée: "le rapport du diagnostic-intervention". La présentation se fera en
trois sections respectives:
1.1 LE DIAGNOSTIC-INTERVENTION
Le diagnostic-intervention est une démarche qui amène des chercheurs (ou experts) à
s'associer à un groupe d'intervenants du milieu problématique, dans le but de constituer un
système d'intervention qui investiguera systématiquement une situation problématique afin de
poser des actions susceptibles d'améliorer la situation. Tout ceci, se fait dans un processus
continu et évolutif d'apprentissage. Et bien plus, nous sàV%ns que: «ce concept est plus
spécifique que le processus de solution de problème, car il met l'accent sur la phase du
diagnostic et englobe une vision particulière des relations experts-intervenants où les
premiers, entre autres, n'isolent plus objectivement leurs études, des contingences de
l'action206». Le schéma 8 représente dans son ensemble la démarche du diagnostic-
intervention dont nous avons tenu compte lors de notre travail de recherche.
À partir du schéma 8, nous présentons en détails les différents niveaux qui constituent
la démarche du diagnostic-intervention.
SYSTEME D'INTERVENTION
(SDI)
Boucle
d'apprentissage
Améliore le bagage
des connaissances
des participants
Recommande une
Identifie une situation action à prendre,
problématique prend une action ou
redéfinit la problématique
Étudie la situation
1. Comme point de départ, nous avons un "système d'intervention (SDI)" qui est
l'association d'un "système de solution de problème (SSP)" et d'un "système
problématique (SP)".
- Le client, c'est la personne qui commande l'étude car elle veut d'abord savoir et si
possible, poser ensuite des actes dans le but d'apporter des changements ou des
améliorations; dans ce cas, le client est aussi le décideur. Cependant, il est à noter que
le client peut commander l'étude sans avoir un pouvoir de décision sur les changements
ou les améliorations à réaliser. Concernant ce travail, les principaux clients sont:
l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), l'Agence Canadienne de Développement
International (ACDI) et le chercheur.
— L'acteur, c'est la personne qui exécute ou qui fait exécuter les activités du système
diagnostiqué. Ici, nous identifions quatre types d'acteurs qui sont: les entrepreneurs ou
les gens d'affaires des PME, les responsables des institutions financières et des
banques, les membres des tontines d'affaires et le chercheur qui, à un niveau de la
recherche devient aussi acteur.
Cette méthode qui a été adaptée à travers une trentaine d'expériences pour satisfaire
à la complexité des PMO (PME, Coop, organismes communautaires, petite et
moyenne organisation publique et para-publique) fut conçue pour s'attaquer à des
situations complexes et peu structurées207.
207
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983, p. 34.
412
Élaborée dans le but de faciliter l'attaque des problèmes complexes (objectifs flous,
processus décisionnels incertains, mesures de performance difficiles à obtenir, rationalités
multiples chez les acteurs), la méthode des systèmes souples poursuit la démarche d'une
méthodologie systémique de diagnostic organisationnel qui met surtout l'accent sur la
définition d'une problématique à partir des multiples visions qu'en ont les différentes
personnes impliquées. Niant l'existence de solutions optimales a priori pour toute situation
La méthode des systèmes souples se présente comme étant un processus récursif qui
se détaille en sept principales étapes qui sont:
Ce sont ces différentes étapes que nous avons suivies et qui apparaissent dans le rapport du
diagnostic-intervention présenté dans la première partie.
208
Gabriel GOYETTE et Michèle LESSARD-HÉBERT, La recherche-action: ses fonctions, ses fondements et
son instrumentation, 1985, p. 229.
209
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983, p. 37.
414
210
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983, p. 37.
211
Idem, p. 45.
415
Dans le second chapitre, nous avons présenté une vue de la situation du financement
des PME sur le terrain. Ici, l'utilisation de questionnaires structurés et semi-structures ainsi
que des entrevues organisées avec les différents intervenants du milieu: entrepreneurs des
PME, membres des tontines d'affaires, responsables du financement institutionnalisé, nous
ont permis d'obtenir un maximum d'informations; ce qui nous a amené à élaborer la
problématique telle qu'elle est perçue sur le terrain. Il est important de signaler que des
entrevues personnalisées avec les dirigeants des PME ainsi qu'avec les membres des tontines
d'affaires, nous ont permis de compléter certains aspects dont les différents questionnaires
sur les petites et moyennes entreprises et sur les tontines* ne faisaient pas état.
* Les annexes 10 et 11 présentent respectivement les lettres de présentation et les questionnaires sur les PME et
les tontines.
416
2. L'ancrage
Cette étape détermine l'angle sous lequel le problème majeur doit être étudié et fixe
également les principaux paramètres du système d'activités humaines devant servir de
référence pour l'étude du point litigieux majeur reconnu et sélectionné.
3. La conceptualisation
4. La comparaison
Cette étape nous a conduit à l'identification des différences entre le modèle conceptuel
et celui de la réalité problématique. Nous avons ensuite pu dégager l'impact des différences
identifiées, sur les activités du modèle descriptif.
Cette étape est une suite logique à la phase de comparaison. Face à tous les
changements potentiels et à leur impact, les intervenants doivent sélectionner ceux qui sont
désirables et faisables afin qu'ils soient implantés. Ces changements peuvent toucher: les
structures, les procédures, les processus ou les attitudes. H est cependant important de savoir
que:
Pour notre part, nous avons pu identifier les différentes améliorations au niveau des
processus et de la structure du système de financement des PME camerounaises. Toutes ces
212
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983, p. 57.
418
Nous avons élaboré des stratégies maîtresses qui tiennent compte des intervenants du
milieu problématique daiis leur contexte tout-en mettant en évidence l'importance de ce rôle
-A
d'acteur qui sera dévolu au chercheur dans cette phase d'amélioration ou d'application des
changements jugés désirables et faisables.
7. Le contrôle
213
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983, p. 58.
419
S'il est vrai que les deux premiers aspects nous ont permis d'acquérir de nouvelles
connaissances en élaborant la genèse des PME camerounaises et le financement classique
(celui relié aux banques) de ces entreprises, c'est surtout le troisième aspect, relatif au
financement informel qui a le plus enrichi nos connaissances.
En effet, partant d'une connaissance très superficielle que nous avions au début de
cette recherche, des tontines et de leur fonctionnement, nous avons réussi à faire ressortir des
aspects fondamentaux qui caractérisent ces associations. Plus particulièrement, nous avons
méthodiquement cerné le fonctionnement des tontines d'affairés puis en associant nos
connaissances en finance à cette pratique qui semble si naturelle pour l'initié, nous avons
alors élargi et approfondi nos connaissances dans la compréhension des différents
mécanismes de ce système tel qu'il est appliqué par les gens d'affaires camerounais.
420
Les conclusions que nous tirons ici, concernent surtout la méthodologie utilisée par
rapport à l'expérience de recherche vécue et aux actions devant être entreprises.
Pouvons-nous d'après cette démarche soutenir que nous avons réalisé une véritable
recherche-action? C'est à cette interrogation que nous consacrons les lignes qui suivent.
Face à cette condition fondamentale qui doit être respectée pour qu'on puisse parler de
recherche-action dans son sens le plus complet, nous pouvons dire que:
- nous avons effectué des visites* d'une durée respective de quatre et deux mois dans le
milieu problématique, ce qui nous a permis de procéder à l'investigation nécessaire sur
le terrain avec les différents intervenants afin de comprendre la situation telle qu'elle était
perçue et d'envisager si possible des voies d'amélioration;
- nous avons établi un consensus autour des différentes propositions ou voies de
changements préconisés par les acteurs du milieu problématique. C'est ainsi qu'en
passant par la conceptualisation, des stratégies ont ensuite été développées concernant
des actions à entreprendre;
- notre rapport de diagnostic-intervention a été rédigé au Canada et non dans le milieu
problématique, car les ressources financières qui nous étaient accordées ne nous
permettaient pas de pouvoir demeurer en permanence au Cameroun auprès des
intervenants concernés.
- nous n'avons pas réalisé l'application des changements retenus ni l'évaluation de leurs
résultats;
par conséquent, vu l'absence des phases "application et évaluation", nous ne pouvons pas
prétendre avoir réalisé une recherche-action dans le sens absolu de ce terme.
214
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisational et à la
recherche-action, 1983, p. 77.
La première visite a eu lieu dans le cadre de l'élaboration de la problématique (octobre 1986 à janvier 1987).
La deuxième visite était inscrite dans le cadre du projet du Centre de Création d'Entreprises de Yaounde (mi-
novembre 1987 - début janvier 1988).
423
Quoique notre action au sein du milieu problématique ait été incomplète pour que l'on
puisse parler absolument de recherche-action, nous avons néanmoins suivi une démarche de
diagnostic-intervention qui a abouti sur des recommandations d'actions à prendre. Plutôt que
de nous arrêter à ce stade, nous pensons pouvoir véritablement entrer** dans la phase
effective d'application des améliorations sélectionnées (éventuellement d'évaluation des
résultats) grâce à la prise en considération des différentes stratégies élaborées. Ainsi, quand
nous aurons complété notre démarche sur le terrain avec les différents intervenants du milieu
problématique, nous pourrons alors affirmer avoir effectué une démarche complète de
recherche-action. Pour cela, la persévérance, la patience et la compréhension sont requises.
Car si l'on tient compte que la réalisation d'une véritable recherche-action dépend: du milieu
d'intervention, de l'importance de la problématique et des intervenants en cause, des
changements préconisés, de la volonté des intervenants à appliquer ces changements et à
évaluer leur impact, on peut avoir besoin de plusieurs années de dur labeur avant d'atteindre
l'objectif poursuivi qui est: de réaliser une recherche-action complète.
•La recherche-action interprétative pose comme postulat l'existence d'un réel qui n'existe pas en dehors de
celui des acteurs. Le pouvoir de changement est accordé aux acteurs.
215
Paul PRÉVOST, Le diagnostic-intervention: une approche systémique au diagnostic organisationnel et à la
recherche-action, 1983, p. 82.
** Ceci sera bientôt possible étant donné que le chercheur retourne définitivement au Cameroun.
424
CONCLUSION GENERALE
Préoccupés par les conditions difficiles auxquelles faisaient face les PME
camerounaises depuis quelques années déjà et sensibilisés par plusieurs études et rapports qui
faisaient état de la présence d'un malaise financier au sein du milieu d'affaires camerounais,
nous avons tenu à nous pencher sur cette situation. Le résultat de cet effort se présente
aujourd'hui sous la forme d'un mémoire qui doit être considéré comme étant notre
contribution à l'effort de construction de la nation camerounaise et du développement de ses
petites et moyennes entreprises.
temps, nous avons cerné une partie des aspects de la problématique du financement des PME
au Cameroun.
Afin d'élaborer une problématique valable qui tienne compte de la réalité des
intervenants du milieu, nous avons présenté dans le second chapitre, une vue de la situation
du financement des PME sur le terrain. Ici, nous avons pris en considération les différentes
perceptions qu'ont les trois groupes d'intervenants suivants:
documentaires, un consensus s'est établi sur le fait que, le point litigieux majeur, cause de
l'étranglement du système, est:
l'insuffisance et l'inadaptation partielles des structures financières
actuelles, par rapport aux objectifs visant à faciliter le financement
des PME et à rendre les fonds rapidement disponibles pour la
réalisation des projets des promoteurs de ces entreprises.
Bien que la phase d'application des changements sélectionnés n'ait encore entraîné
aucune action effective de notre part sur le terrain, nous avons tenu à élaborer des stratégies
maîtresses (soutenues par des stratégies de support) qui tiennent compte des intervenants du
milieu problématique dans leur contexte et du rôle d'acteur qui sera dévolu au chercheur dans
cette phase. En effet, pour la mise en application des changements jugés désirables et
faisables, nous avons envisagé trois actions possibles:
3. Une action conjointe entre les différentes Chambres de Commerce, les Autorités
financières, le FOGAPE, les banques et le chercheur-acteur.
Dans la seconde partie de ce travail de recherche, nous avons tout simplement réalisé
une réflexion méthodologique, théorique et personnelle de l'expérience vécue. Ayant effectué
429
LEKOA, Liboire, Roger, Du suivi des P.M.E.: Cas du FOGAPE. mémoire du diplôme
d'études supérieures de commerce, ESSEC, Cameroun, 1985.
LEVITSKY, Jacob, Le financement de la petite entreprise, le huitième congrès international
de la petite entreprise, octobre 1981.
433
MVONDO, NTONGO, Benjamin, Entrepreneurship passe par les P.M.E.: Sources et types
de financement aux P.M.E. camerounaises. Colloque Québec-Afrique, Québec,
1986.
NJAMBE, NGUIJOH, Richard, L'impact du Fonds d'Aide et de Garantie des Crédits
• (FOGAPE~) sur le développement des petites et moyennes entreprises camerounaises.
mémoire de maîtrise ès-sciences économiques, Université de Yaounde, 1986.
TCHANQUE, Pierre, Nos hommes d'affaires doivent tourner le dos à la facilité. Cameroon
Tribune, n° 3800, 16 février 1987.
TCHANQUE, Pierre, Un signe hautement positif. Cameroon Tribune, n° 3599, juin 1986.
TEDGA, Paul-John, Marc, Le retour des allemands. Africa International, n° 199, novembre
1987.
TEDGA, Paul-John, Marc, Tontines, à tout va. Afrique Asie, n° 376, 1986. < - —
TEDGA, Paul-John, Marc, Un trou de 360 milliards. Africa International, n° 200, décembre
1987.
TIKOBAU, Développement ou rentabilité: le faux dilemme des banques, mémoire, École
Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (ESSEC), Douala,
Cameroun, 1985.
TSANGA, Delphine, Conférence de presse. Journal Cameroon Tribune, n° 1811,
Cameroun, 1980.
TUROT, Paul, Quelques expériences étrangères de crédit mutuel. Le crédit mutuel, DUNOD,
Paris, 1967.
Investisse-
Locali sation enDate de mise ments réali- Emplois
Entreprises production sés en Mil- créés
lions de CFA
I. Entreprises en production
au 31.12.19/4-
Laverie (LAVOMATIC) Douala 12.68 8 5
Glaces alimentaires EDEA 10.69 6 10
Fabrique de remorques (SAX) ... Douala 10.69 3 7
Glaces hydriques (SOBOCAM) Douai a 11.70 45 30
Confiturerie (CONFICAM) .... OBOKOE 12.70 3 10
Pressing (MODERNA) Yaounde 07.71 8 15
Sables et Graviers Douala 06.71 35 17
Glaces alimentaires Douala 10.71 3 6
Savonneri e Bessi 10.71 8 10
Fabrique de cahiers (SAFCA) Yaounde 03.72 158 40
Fabrique de matelas (SICOCAM) .. Douala 05.72 23 17
Fabrique de Yaourts (CAMLAIT) .. Douala 05.72 19 9
Conserverie Maïs Bafoussam 08.72 12 6
Extension Hôtel Beauséjour ..., Douala 11.72 44 NC
Glaces alimentaires , ...... Yaounde 06.73 3 4
Savonnerie du Nord . . Garoua 08.73 22 15
Savonnerie de l'Ouest (SCC) Bafoussam 09.73 28 18
Boulangerie Industrielle Bamenda 12.73 37 38
Menuiserie Métallique .., Douala 12.73 34 16
Décorticage Café Bafang 04.74 47 15
Menuiserie Industrielle (COFRECAM) Douai a 01.74 15 10
TCHAYA OPTIQUE Douala 05.74 6 5
Horlogerie (SUIS-CAM) Douala 07.74 12 6
Boulangerie Industrielle Douala 12.74 15 6
PILCAM Douai a 08.74 410_ J40_
1.004 455
440
Date de
Localisation mise Investi s. Emploi s
Entreprises en en Mi 1 . créés Commentai res
product. de F. CFA
122 130
441
Investissem Emploi s
Entreprises Localisation en Mi 1.de créés Commentaires
F. CFA
1.074 866
TITRE DE L'ASSOCIATION
EN ABREGE(.
SIEGE
STATUTS
Article 4. —
Article I —
L'
,. '. s'interdit toute
L'association dite est un organisme coutumier discussion ou manifestation représentant un caractère politique
tnbal, confessionnel.
à caractère d'œuvre d'entraide.
RESSOURCES
Elle a pour objectif la pratique du franc-contribuer.
Article 5. —
Sa durée est illimitée.
Son siège est à ; // peut être L'
. . . . subvient à ses besoins
transféré sur décision de l'ordre des francs-contribuables en tout grâce aux ( cotisations ) des partisans.
autre lieu de la république du
L' a été déclarée et son Les dépenses sont ordonnancées par le président.
récépissé a été délivré par le ministre chargé de l'Administration
territoriale sous No le, Les ressources créées sous différents rapports traditionnels du
journal officiel du franc-contribuer ne peuvent et ne doivent servir que les propos
pour lesquels elles ont été créées.
AFFILIATION
Article 12. -
Article 9. -
les membres de l'ordre des francs-contribuables en tant que
L' s'intègre dans des partisans n 'ont droit à aucune rémunération en raison de
structures définies et mises en place conformément à la charte l'exercice de leurs fonctions ; toutefois, à la fin de chaque
culturelle de la république du exercice, l'association prend en charge leurs primes votées
par l'assemblée générale.
ADMINISTRATION
ET FONCTIONNEMENT
Article 13. -
Article 10. -
Le président de l'ordre des francs-contribuables est parallèllement
président de l'assemblée générale.
L' est administrée par
un ordre de francs-contribuable^ composé : Le mandat du président est à vie
A la mort de celui-ci l'assemblée générale vote son héritier, sur Dans tous les cas, les statuts ne peuvent être modifiés qu'à la
l'organisation du secrétaire en poste, ce dernier et le trésorier présence de tous les membres de l'ordre des francs-contribuables ,
n 'ayant pas le droit de se porter candidats. laquelle présence devant être constatée par leurs signatures
apposées sur une ( feuille de présence ).
Article 14. -
Toute modification ou changement de ses élément- Joit être
L'assemblée générale se réunit au moins 4 fois l'an, sur portés à la connaissance de l'Administration compétanie, dans les
convocation du président. conditions prévues à l'alinéa précédant.
Les convocations ainsi que l'ordre du jour doivent parvenir aux Article 18. -
membres 15 jours au moins avant la date de la réunion.
En cas de dissolution de l'assemblée
Article 15. — générale doit être appelée à se prononcer ; et elle doit
comprendre au moins les 2/3, plus tous les membres de l'ordre
L'assemblée générale délibère valablement si les 2/3 de ses des francs-contribuables.
membres sont présents.
Si cette proportion n'est pas atteinte, l'assemblée est convoquée
Les délibérations de l'assemblée sont constatées par les procès- à nouveau, mais à 15 jours d'intervalle. Elle peut, cette fois,
verbaux transcrits sur un registre tenu au siège de l'association délibérer valablement, quel que soit le nombre des partisans
puis signés par le président et le secrétaire. présents.
Article 16. - Elle attribue l'actif mot à une ou plusieurs Associations similaires.
Article 20. -
Les règlements intérieurs sont élaborés par l'ordre des francs- EN ABREGE(
contribuables et approuvés par l'assemblée générale.
SIEGE :
Les présents statuts ont été élaborés par l'ordre des francs-
contribuables et approuvés par l'assemblée constitutive.
Dans le dossier d'une association, au statut, souvent sont joints ', Article 2. —
d'autres éléments qui sont : * ,. •
• r •'
'$< '' L'ordre des francs-contribuables de
— le règlement intérieur ; Association conformément aux principes fondamentaux de nos
statuts.
le procès-verbal de l'assemblée constitutive ;
Ses réunions se tiennent où besoin se fait sentir, mais un Heu fixe
le ( bureau directeur ) qui est à l'instar de l'ordre des francs- est choisi en son sein pour ses bureaux et son fonctionnement.
contribuables ;
Article 3. —
- une lettre au Ministre
Le respect de la hiérarchie est de toute rigueur dans
Du règlement intérieur, le modèle que nous avons jugé bon et les règles de politesse y sont
retenir est le suivant : respectées. Ainsi il est strictement interdit lors des séances de
travail :
Ceux qui concoctèrent le règlement intérieur ci-dessus exposé, nous
— de causer une perturbation ; leur en sommes cependant reconnaissants, ignoraient sans doute
— de prendre la parole sans y être invité ou autorisé par le Pideu ; les 13 clauses fondamentales du franc-oontribuer. Pour plus
— de manquer son obole-à-devoir ; d'efficacité, elles doivent être incluses dans le règlement intérieur.
— de manquer de respect aux officers surpérieurs ;
— d'arriver en retard aux séances de travaux ; Nous citerons ces clauses plus loin, à travers les pages qui suivent.
— de fumer ou de boire avant la clôture des travaux ;
— de s'endormir ou de chamailler ; Du Procès-verbal de l'assemblée constitutive, c'est la formule ci-
— de bagarrer. dessous qui a retenu notre attention :
Des récidives dans ce domaine sont punies sévèrement par peine
pécuniaire ; mais en cas d'entêtement, ( ces récidives ) peuvent PROCES - VERBAL
être exclues sans appel. DE L'ASSEMBLEE CONSTITUTIVE
Article 4. — L'an. et le
Toutes les factures de l'association seront soigneusement Une feuille de présence a été établie et tous les participant l'ont
signée.
conservées par le trésorier, après avoir été soumises au président
revêtues de la signature et du sceau de ce dernier et réglées.
Monsieur . prend la
présidence de l'assemblée.
Article 6. —
Le président constate, d'après la feuille de présence, que le nombre
Pour toutes modification au présent règlement intérieur, le
de participants est suffisant pour créer une association en vue
président informera les administrations compétentes des amen-
d'exercice le franc-contribuer.
dements qui y seront apportés.
Il déclare alors la séance ouverte.
Pour l'ordre des francs-contribuables :
Il donne l'ordre du jour qui est le suivant :
Nous avons l'honneur de vous prier de bien vouloir accorder à - les enfants ;
notre association - les hommes qui se cherchent :
en création à , - les commerçants moyens ;
une reconnaissance juridique, pour lui permettre de fonctionner les trusts.
légalement, dans l'esprit de la loi n° 67llfll9, du 12 juin 1967,
La régularité de cette sélection classique doit d'emblée inspirer
sur la liberté d'association.
l'homme de bon sens : ce sont ies échelons hiérarchiques du
franc-contribuer à gravir respectivement.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l'assurance de notre
haute considération.
Combien de temps faut-il pour parvenir au plus haut degré ? Il
est libre à l'individu de se le fixer. En principe, on peut partir de
peu et y parvenir : il suffit de connaître les rouages de la
Pour l'ordre des francs-contribuables,
pratique, d'être entreprenant et pas paresseux, d'avoir le sens
des affaires.
Le PRESIDENT
ANNEXE 4
EXTRAITS DE:
SECTION 1 - ORGANISATION
I - En milieu villageois
II - En milieu urbain
r
II exist..- ur.c- nutro ferme de- N
' TCHV?.V
' " pratiquée couram-
ment en milieu urbain et emi est i'a.pan.?.ge des hommes d'affaires.
c^crcsc-r le prix q u ' i l veut p&y«r- l':- prix reorCs^ntc l ' i n t é r ê t qu'il
.-.f-'chc ---U pr-ît e u ' i l désire ^btv.-r.ir. C-.-t intô rôt. fluctue «JH fonc-
• ien du norirrf âc dc^?ncir.ur3. -ci •'.-.::• - : "br-: c-st çr.r.nc, 1 : ir.tOrc-t à
5VvVr sera élev-I cr».r 1'. de~?.n:IiV -. t~r.t sur-jricurc; à l ' e f f r e , les de-
rondeurs -iroRt f. 1 ' oncr.ère? ^z i l y v-rr hausse de prix. M=is s'il
y -> ur. seul ou très p-~tt dt- detrrr^c-ui-s, le phen^men»: ir.vcrsc se produi-
rr.. Nous supposons que ne peuvent concourir que ceux qui n'ont p.as
encore bénéficié de la tontine.
Peliodes de ramassage m
1
- - - - j. otal Intérêt
1
i
/ pr ~i.net-
Socictairek J an.
Fcv. j ".c Avi-i I lia i 1Jui». |Jiiil. Août
1 SEF'J.'. Oct llov Dec.
DC.I
1 1 1 1 1 1 H ~\ 1
500 SOC , 50C 5C0 500 j 500 « SOU 500 500 500 500 6 000 2 000 1
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Emargement
1 1. 1 1 1 1 1 1 1 1 1
i 1 1 1 1 I 1 1 1 1 1 1
457
(1) - Dans certaines tontines du même type, les intérêts perçus sont
••• aussitôt vendus aux anchères au même titre que les fonds de
credit. La vente ne devant s'arrêter que lorsqu'il n'y aurait
plus de postulants au crédit.
459
la
Dans la tontine décrite au tableau 8 Cpage^3^*
valeur nominale des sommes versées par les sociétaires en
échange du crédit qu'ils perçoivent attaint les 40% de la valeur
de ce crédit; la valeur la plus faiblo étant rie 10%. Faut-il ,
dans le rapport que nqus voulons établir entre les taux des
intérêts pratiqués par les tontines et ceux_ en vigueur dans
les établissements financiers, assimiler ces pourcentages aux
taux des intérSts débiteurs perçus dans ens tontines? •
t= temps
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on a d o n c :
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r = 1LD.
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IMSPECTIOf- GENERALE
1°) Les bilans des trois derniers exercices certifiés par un cabinet
comptable agréé ;
1°) Les bilans des trois derniers exercices certifiés par un cabinet
comptable agréé ;
o • • / o • «
467
1°) Objet
2°) Opportunité
5°) La concurrence
- Crédit FOGAPE.
PRÉAMBULE
Article 1er: H est ouvert entre les soussignés figurant sur la liste en annexe du présent
règlement intérieur, une réunion dénommée "TONTINES DES AMIS DU 7".
Article 5: Les fonctions des membres du Bureau sont bénévoles, mais ils peuvent
percevoir des indemnités votées à la fin de chaque exercice par l'Assemblée Générale.
472
Ils perçoivent également des indemnités en cas de missions spéciales dont ils peuvent
être chargés.
Article 6: Les charges des membres du Bureau sont réparties comme suit:
c) Le commissaire aux comptes veille sur la bonne marche des affaires financières de
la tontine; surveille les entrées et sorties des fonds. Éclaircit chaque membre sur la
demande de dernier de toutes les opérations financières; il a, à tout moment accès aux
documents comptables de la tontine qu'il ne peut garder plus de 7 jours.
Article 7: Le taux mensuel de la tontine est progressif et a pour plancher 300 000
(trois cent mille francs cfa) par membre.
473
Article 9:
Article 11: L'adjudication est la règle adoptée pour bénéficier de quelque somme
d'argent que ce soit; elle a lieu immédiatement après la collecte des petits et gros lots
sans attendre les retardataires en la personne physique.
474
Article 12: Le montant du gros lot est arrêté à 9 000 000 x 2 francs CFA. Le taux de
mise à prix est de 5 %.
Article 13:
a) L'avaliste est tenu, sans qu'il lui soit possible d'invoquer le bénéfice de discussion
ou de division, à honorer tous les engagements pour lesquels il a donné sa caution. Il
reste aussi entendu qu'on ne peut pas s'avaliser soi-même et que les époux ne peuvent
pas s'avaliser entre eux.
b) Quand le montant du petit lot est au-dessus de 300 000 frs, le bénéficiaire ne peut
pas se faire avaliser par son avaliste principal.
Article 14:
b) Aucun membre ne peut avaliser plus de deux (2) personnes et seul le chèque de
l'avaliste est émis à l'ordre du président général. Pour les personnes ayant plusieurs
noms, les chèques de garantie à émettre après adjudication doivent avoir pour émetteur
le bénéficiaire de l'adjudication.
475
c) Aucun membre ne saurait se faire accompagner à l'une des séances de la tontine par
une personne étrangère.
Article 15:
b) Cette règle est valable aussi bien pour les gros que pour les petits lots.
Article 16:
'a}; Xe manquement jusqu'à la fin de la soirée constitue une défaillance sanctionnée par
une amende de 50 % de la quote-part pour celui qui a déjà bénéficié et de 20 % pour
celui qui n'a pas encore bénéficié.
b> Le défaillant et son avaliste demeurent liés par sa dette qu'ils doivent
obligatoirement et de manière solidaire libérer avant toute opération de leur part dans la
tontine. Le non paiement par le débiteur principal de sa quote-part et des petits lots
qu'il aurait contractés auparavant oblige automatiquement son ou ses avalistes à
continuer à payer sa quote-part et à rembourser les petits lots dont il s'est porté garant et
pris avant la défaillance constatée. Les petits lots seront garantis par un chèque du
bénéficiaire d'un montant du petit lot pris.
476
Article 17:
a) Les intérêts résultant des produits des adjudications constituent les biens communs
de la tontine. Ils sont immédiatement mis en vente par lot de 100 000 frs, 500 000 frs
et 1 000 000 frs CFA par tranche d'un tiers (1/3) du montantglobal aux mises à prix de
10 000 frs CFA. ""•*
b) Les intérêts sont additionnés au lot pour être débités au bénéficiaire qui s'engage à
rembourser la totalité le 7 du mois prochain. En cas de non remboursement, il tombe
sous le coup de l'article 15 (b). Tout acheteur d'un lot signe dans le cahier de vente des
petits lots et laisse un avaliste de garantie quand le montant dépasse 1 000 000 F.CFA.
La règle d'aval ici est la même que pour les gros lots.
Article 18; Dès que le montant des intérêts atteint celui du gros lot de la tontine, il est
mis en adjudication au même titre que ce dernier, ce qui diminue le nombre de tours.
477
Article 19: Tout membre auteur d'un scandale (injures, menaces de ramasser l'argent
sur la table, dispute de nourriture ou qui amène un étranger à la réunion paie un carton
de Champagne qu'il amène le mois prochain, faute de quoi il tombe sous le coup de
l'article 15(b).
Le bureau par la personne de son président général et/ou de son secrétaire peut à tout
moment proposer l'exclusion, après avoir exposé le motif aux autres membres de la
tontine. Et si l'exclusion est approuvée par la majorité des 2/3 des inscrits, le membre
exclu peut prétendre au remboursement immédiat de ses droits; mais s'il démissionne
volontairement, il attendra la fin du cycle pour se voir rembourser sans intérêts aucun.
a) Chaque nouvelle adhésion doit faire l'objet d'une demande écrite sous couvert du
membre ancien qui présente le nouveau candidat qu'il doit automatiquement cautionner.
adhérents ne peuvent se porter acquéreurs qu'à partir du 1 lème tour. De même toute
personne ayant plusieurs noms ne peut encore se porter acquéreur après son premier
achat que quand au moins les 2/3 des membres venant après lui ont bénéficié.
b) Cette demande sera examinée par une commission de cinq (5) membres désignés
par le président général avant d'être soumise à l'assemblée générale pour approbation.
Le droit d'entrée est fixé à 100 000 frs pour toute nouvelle adhésion.
478
Article 23:
a) En cas de décès d'un membre, tous les autres habillés d'un costume noir, sont
obligatoirement tenus à accompagner le corps jusqu'à sa dernière demeure. De ce fait
le secrétaire général convoquera immédiatement une réunion extraordinaire.
b) En cas d'absence à un pareil événement, l'absenté paiera une amende de 300 000
frs.
ANNEXE 7
ANNONCE LÉGALE PORTANT CRÉATION DU CREMUCAM
480
CREDIT MUTUEL
DU CAMEROUN
« CREMUCAM »
Société mutuelle anonyme à capital et
personnes variables au capital de
800 000 000 de francs CFA. Siège social :
Douala BP 3112
Monsieur le Responsable
du Consortium II Q A C -
L M B Experts-Conseils
CHICOUTIMI
V'Ret:
QUEBEC - CANADA
N. Ret J
EEM - PG/CARES/085/87
DOUALA Je: . 23 . Décemb ce .19 8 7
Monsieur,
J'ai l'honneur de vous exprimer ma gratitude de la visite que votre
collaborateur et mon compatriote,
p Monsieur Georges MBENDA BEHALAL,
m a rendue à Douala le 23 Décembre 1987 en vue de me medonner les plus
amples informations sur votre projet d'implantation d'un d Centre de
Création et de Développement d'Entreprises à Y a o u n d e , la Capitale de
notre pays. JJ'ai parti culièrement été très
' i parti culièrement été très sensible
ibl à à cette marque
d'estime et de considération que vous portez en notre pays.
J'ai constaté que les objectifs assignés à votre projet coïncident
avec ceux que nos organismes poursuivent. Aussi ai-je décidé de
prendre contact avec vous afin d'examiner à toute fin utile l'êventua
lité d'une franche collaboration,
Je peux m e permettre de citer quelques d o m a i n e s qui nous intéressent
directement : Financement des entreprises e t i n v e s t i s s e m e n t , Caution
à accorder aux entrepreneurs et hommes d ' a f f a i r e s .
Je nejpeux qu'approuver avec un réel e n t h o u s i a s m e la création de ce
Centre à Yaounde,
En remerciant encore une fois mon c o m p a t r i o t e , votre aimable colla-
borateur, de la visite ci-dessus c i t é e ,
Je vous prie d'agréer, Monsieur 1ev R e s p o n s a b l e , m e s sentiments les
plus distingués. *
Président Général du C A R E S ,
Résident du Conseil d'Administration
T M U T U E L DU CAMEROUN,
ANNEXE 9
EXTRAIT DU SOMMAIRE DU PROJET D'IMPLANTATION D'UN CENTRE
DE CRÉATION ET DE DÉVELOPPEMENT D'ENTREPRISES
À YAOUNDE, CAMEROUN
484
SOMMAIRE
OBJECTIFS DU PROJET
Le 24 septembre 1986
Monsieur (Madame),
Les petites et moyennes entreprises (P.M.E.) prennent de plus en plus d'essor au
Cameroun, leur importance n'est plus à démontrer et les différentes actions du gouvernement
camerounais vis-à-vis les P.M.E. le prouvent très bien. On peut affirmer avec certitude que
le développement économique du Cameroun dépend et dépendra du dynamisme de ces
P.M.E.
L'objet de cette étude est d'essayer de clarifier toute la problématique reliée au
financement de la P.M.E. camerounaise en général mais plus particulièrement de la P.M.E.
évoluant dans la région de Yaounde. Nous tiendrons compte non seulement des sources de
financement interne reliées à l'entreprise mais nous nous pencherons aussi sur les sources
formelles du financement externe (banques, organismes publics et privés de financement) et
nous mettrons un accent particulier dans la compréhension de l'importance du financement
externe du type informel (apport des tontines et autres particuliers) dans le développement des
P.M.E.
Cette étude est effectuée dans le cadre d'un projet de recherche-action du programme
de maîtrise en Gestion des Petites et Moyennes Organisations (P.M.O.) de l'Université du
Québec à Chicoutimi (Québec-Canada), projet qui est basé sur: "La problématique du
financement des petites et moyennes entreprises dans la région de Yaounde au Cameroun".
Pour l'atteinte de meilleurs résultats, nous avons donc élaboré ce questionnaire
auquel nous vous prions de répondre tout en vous garantissant la confidentialité totale sur
toute information à caractère particulier. Les résultats de l'étude seront utilisés dans un cadre
plus général tenant surtout compte de toutes les P.M.E. ayant participé à cette étude. Et nous
sommes convaincus que grâce à votre collaboration, vous aurez non seulement contribué au
développement économique et social du Cameroun, mais aussi à celui de la science.
Merci!!!
Numéro du questionnaire:.
Date et lieu de l'enquête:
Quel a été le chiffre d'affaires annuel de l'entreprise pendant les cinq (5) dernières
années (donner une approximation).
1980-1981
1981-1982
1982-1983
1983-1984
1984-1985
Donnez une approximation des bénéfices nets de l'entreprise pendant les cinq (5)
dernières années.
1980-1981
1981-1982
1982-1983
1983-1984
1984-1985
Quel est le montant de vos investissements pour chacune des cinq (5) dernières années?
1980-1981
1981-1982
1982-1983
1983-1984
1984-1985
490
10. Quel est le montant de vos amortissements pour chacune des cinq (5) dernières années?
1980-1981
1981-1982
1982-1983
1983-1984
1984-1985
12. Pour chacune des trois (3) étapes citées à la question précédente, combien de fois en
moyenne avez-vous fait appel aufinancementexterne des organismes, associations ou
individus? (Utilisez le tableau ci-dessous pour répondre).
le étape
2è étape
3è étape
13. Pour chacune des trois (3) étapes (voir question 11) du développement de votre
entreprise, quel est le montant total approximatif que vous avez eu à emprunter?
(Utiliser le tableau de la page suivante pour répondre).
491
le étape
2è étape
3è étape
14. Quels taux d'intérêt avez-vous payés sur les sommes empruntées auprès des banques et
organismes de prêts ou de garanties de prêts? Précisez pour chaque étape du
développement de votre entreprise.
Nom Taux
le étape
--.
2è étape
3è étape
492
15. Quel montant d'intérêts (en F.CFA) avez vous payé sur les sommes empruntées auprès
des tontines et des particuliers (ou amis)? Précisez pour chaque étape du
développement de votre entreprise.
le étape
2è étape
3è étape
16. Quel est le délai de remboursement des emprunts effectués? Précisez pour chaque
étape.
2è étape
3è étape
493
17. À quels types d'emprunts avez-vous eu droit auprès de ces organismes (privés et
publics), associations ou particuliers?
18. Quelles sont dans votre entreprise les activités qui ont nécessité les différents genres de
financement?
19. Y a-t-il des obstacles qui vous empêchent d'avoir assez souvent recours au finan-
cement des banques et autres organismes publics de prêts ou de garantie de prêts?
( ) Oui ( ) Non
• Précisez ces obstacles:
494
21. Dans le cas où vous êtes membre d'une ou de plusieurs tontines, pouvez-vous nous
donner une approximation du montant des cotisations que vous versez chaque fois en
tenant compte du cycle périodique de cotisation de votre (ou vos) tontine(s)?
Le 24 septembre 1986
Monsieur (Madame),
La popularité des "tontines" dans plusieurs villages et villes du Cameroun n'est plus
à démontrer. En effet, du nord au sud, de l'ouest à l'est on rencontre ces associations de
personnes qui, par leurs actions, contribuent indubitablement au progrès social et économique
de notre pays, le Cameroun.
L'objet de cette étude est d'essayer de cerner l'importance de cette contribution des
tontines au financement de certains projets personnels mais surtout d'entreprises de la région
de Yaounde. Des propositions d'améliorations pourraient être faites.
Cette étude est effectuée dans le cadre d'un projet de recherche-action du programme
de Maîtrise en Gestion des Petites et Moyennes Organisations (P.M.O.) de l'Université du
Québec à Chicoutimi (Québec-Canada), projet qui est basé sur: "La problématique des petites
et moyennes entreprises dans la région de Yaounde au Cameroun".
Pour l'atteinte de meilleurs résultats, nous avons donc élaboré ce questionnaire
auquel nous vous prions de répondre tout en vous garantissant la confidentialité totale sur
toute information à caractère particulier. Les résultats de l'étude seront utilisés dans un cadre
plus général tenant surtout compte de toutes les associations (tontines) ayant participé à cette
étude. Et nous sommes convaincus que grâce à votre collaboration, vous aurez non
seulement contribué au développement économique et social du Cameroun, mais aussi à celui
de la science.
Merci!!!
Numéro du questionnaire.
4. Quels sont les différents liens qui existent entre les membres de votre association
(tontine)? (Exemple de lien: même ethnie).
Précisez ces liens:
5. Les fonds de votre association proviennent-ils des membres sous forme de cotisations
périodiques?
( ) Oui ( ) Non
• Précisez la forme de provenance:
Oui ( ) Non ( )
Précisez ces possibilités.
Quel est le montant approximatif de la cotisation versée par chacun des membres de la
tontine, dépendamment du cycle périodique de vos cotisations? (Utilisez le tableau
suivant pour répondre)
Chaque semaine
Toutes les deux semaines
Chaque mois
Autres périodicités (précisez)
1.
2.
3.
a) Versées à un membre:
( ) Oui ( ) Non
• Précisez le pourcentage • Précisez ce que deviennent les
du versement effectué: les cotisations
( ) 25%
( ) 50%
( ) 75%
( ) 100%
- Autre % ( )
499
9. b) Versées à un non-membre:
( ) Oui ( ) Non
• Précisez le pourcentage • Précisez ce que deviennent
du versement effectué: les cotisations
( ) 25%
( ) 50%
( ) 75%
( ) 100%
- Autre % ( )
11. Existe-t-il un compte ouvert dans une institution financière de la région ou du pays au
nom de votre association (tontine)?
( ) Oui ( ) Non
• Pourquoi?
12. Quelle est l'échéance de remboursement des prêts consentis par votre association
dépendamment du montant prêté? (Utilisez le tableau suivant pour répondre).
13. Quel est le nombre approximatif de prêts que vous effectuez et à combien s'élèvent les
sommes prêtées (une approximation)? (Utilisez le tableau suivant pour répondre).
14. Quels types de fonctions (ou emplois) exercent vos principaux clients (en d'autres
termes à qui prêtez-vous le plus)?
15. Y a-t-il des membres de la tontine qui sont incapables de payer leur cotisation
périodique?
( ) Oui ( ) Non
• Nombre approximatif
• Qu'arrive-t-il alors?
16. Y a-t-il des emprunteurs non-membres qui sont incapables de rembourser les montants
empruntés?
( ) Oui ( ) Non
• Nombre approximatif
• Qu'arrive-t-il alors?
501
17. Y a-t-il un (ou des) segment(s) d'emprunteur(s) qui vous intéressent particulièrement?
( ) Oui ( ) Non
• Précisez ce(s) segment(s)
18. Existe-t-il des acquisitions de biens durables à même les fonds de la tontine au profit de
tous les membres?
( ) Oui ( ) Non
• Précisez le genre d'investissements (ou acquisitions):
19. Existe-t-il une collaboration entre votre tontine et d'autres tontines ou d'autres
organismes de la région ou du pays? Répondez en A et B).
a) Collaboration entre tontines
( ) Oui ( ) Non
• Précisez: - le nombre de tontines
- le type de collaboration.
- Type de collaboration.
20. Pensez-vous que le fonctionnement actuel de votre tontine nécessite des améliorations?
( ) Oui ( ) Non
• Précisez le genre d'améliorations préconisées: