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Frère BAKAJIKA M. N.
A la mort de mon grand frère, j'étais en 5°primaire. Cet événement suscita en moi une
révolte psychique, car tout l'espoir que ma famille avait placé sur mon frère s'effondra.
Je sentais grandir en moi de jour en jour un sentiment de vengeance, à cause de la
mort de mon frère. Ce sentiment grandit de plus en plus avec le temps. A l'insu de mes
parents, je me lançai dans la consultation des fétiches et de la magie pour gagner ma
vie et découvrir l'auteur du meurtre de mon frère. Mais toutes mes démarches ne
m'apportèrent aucune satisfaction. C'est ainsi que je consultai un devin, et que je me
mis à parler avec les morts et les esprits en me cachant dans les WC. Mais cela ne me
permit pas de découvrir l'objet de mes recherches. C'est de cette manière que j'ouvris
une porte au diable qui me tendait un piège. J'y suis tombé, car le diable avait pu
planter en moi l'une de ses semences : les SOUCIS.
A la recherche du mystère
A partir du moment où j'eus des contacts avec ce devin, je m'engageai dans de
profondes méditations. Puisque j'avais commencé par le niveau élémentaire des
conversations avec les esprits dans les WC., je m'engageai toujours plus loin dans les
profondeurs de Satan. Poussé par un désir effréné, je contactai, non loin de chez nous,
un jeune homme nommé NTUMBA DUCOUP, qui invoquait pour sa part la Sirène (Mami
Wata). Il faisait de grands prodiges et des miracles, et fabriquait par ses techniques
magiques des billets de banque, des montres-bracelets, des bijoux de toutes sortes,
dont il se servait pour la protection, l'amour, les affaires et bien d'autres choses encore.
Quoiqu'ayant vu cela et touché cela de mes mains, mon coeur ne fut pas apaisé. Je me
sentais obligé de continuer mes recherches jusqu'à ce que ma soif soit étanchée. Je me
rendais chez lui dans les heures tardives de la nuit, et personne ne me soupçonnait. Il y
avait cependant des gens qui me remarquaient, mais tout le monde me défendait dans
mon quartier, à cause de mon caractère réservé. Pendant tout le temps où j'invoquai la
Sirène, mon désir ne fut pas satisfait, et je ressentais toujours ce vide en moi. « Les
eaux stagnantes sont mangeuses d'homme », affirme le dicton.
Personne ne pouvait m'accuser de quoi que ce soit, car tout le monde aurait témoigné
en ma faveur. C'est pour cela que j'exhorte mes frères et soeurs dans le Seigneur à
toujours juger par l'Esprit, et non d'après les apparences (1 Corinthiens 2 : 10-11).
Pendant tout ce temps avec la Sirène (mami wata), je fis tout pour pousser toujours
plus loin mes démarches. J'allai jusqu'à frapper à la porte de grands féticheurs
renommés à KANANGA, qui pouvaient faire tomber la foudre de manière surnaturelle, et
accomplir divers prodiges. Ils me demandaient par exemple de me tenir sur une
casserole en argile. La casserole ne se cassait pas sous mon poids, mais me faisait faire
le tour de la maison. Toutefois, je ne pus jamais savoir qui avait tué mon grand frère. Je
me retirai de toutes ces choses lorsque je découvris qu'elles ne répondaient pas à ma
question. Mais je continuais toujours à chercher, et ces recherches m'entraînaient
toujours plus loin dans des profondeurs ténébreuses.
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# Posté le lundi 15 janvier 2007 15:15
Modifié le mardi 16 janvier 2007 22:50
Le mandat du Curé que nous avions connu expira. Deux autres Pères lui succédèrent. Je
demeurais toujours un acolyte assidu, et j'étais bien compris. Puis nous accueillîmes un
autre Curé. Il était d'origine italienne, et apparenté à un prêtre catholique que nous
avions eu quelques années auparavant. En outre, il était l'un des neveux du Pape Paul
VI. Il fut vite fasciné par mon caractère et s'intéressa tout particulièrement à ma
personne. Il aimait me faire chercher pour s'entretenir avec moi des problèmes de ma
vie, de mes projets d'avenir, etc.
C'était un homme géant de taille, hospitalier et bon. Mais derrière la taille imposante de
ce prêtre se cachaient de très profonds mystères. Un dimanche, après la messe, il me
donna rendez-vous chez lui à partir de 19 heures. Je fus ravi de me voir invité par le
Père Curé, et je mis tout en oeuvre pour être ponctuel. Je savais que nos entretiens
allaient porter sur les activités paroissiales. Mais les choses prirent ensuite une autre
tournure. Nous soupâmes ensemble ce soir-là. Puis il engagea la conversation en ces
termes :
« Parmi tous les jeunes de ton âge servant à la paroisse, je t'aime beaucoup.
C'est la raison pour laquelle je t'ai appelé pour te parler de choses
importantes, en vue d'orienter ta vie. Mais je me suis aperçu que ta vie était en
danger, et c'est ce qui m'a poussé à t'appeler pour te prévenir. Ton grand frère
a été tué par neuf personnes de ta famille, tous sorciers, et à présent ils
s'acharnent contre toi. Je veux en conséquence t'en préserver. »
Il me cita leurs noms. Je fus convaincu de la véracité de ses paroles, car certaines de
ces neuf personnes vivaient dans d'autres régions du pays, et le Curé ne les connaissait
pas. Je dévisageai avec avidité la figure basanée du Curé. Mon but était enfin atteint !
J'étais heureux de découvrir ce que je cherchais, et je connaissais à présent les
meurtriers de mon frère ! Mais un nouveau problème se présentait : j'étais en danger
de mort. Que faire pour me protéger ? Telle fut la question que je posai au Curé.
Après un temps de réflexion. Il me répondit que la chose n'était pas grave, qu'il avait
tous les moyens nécessaires pour me sauver, mais que c'était une question de
discrétion. Je lui jurai fidélité et discrétion. Séance tenante,il me remit un petit carton
de 10 cm sur 6 cm, dont le recto représentait un jeune garçon richement vêtu. Sous
cette image figurait l'inscription : Prière à l'Enfant Jésus de Prague.
Au verso était imprimée une prière, en trois séquences. Je devais la réciter chaque
matin à mon lever, et chaque soir à mon coucher, en formulant l'intention d'être
protégé. Cela devait me donner la garantie d'une sécurité tant spirituelle que physique.
J'accordai une considération toute particulière à la personne du Curé. Je voyais en lui un
homme qui parlait avec Dieu. J'avais douze ans à l'époque où je fus introduit dans tous
ces mystères, et j'étais élève de 6° année primaire.
Quelques jours plus tard, le Curé m'indiqua que je pouvais utiliser cette prière pour mes
études, de la manière suivante : je devais inscrire les noms de tous les élèves de ma
classe sur une liste, en attribuant à chacun la note de mon choix. En récitant ensuite la
prière sur la liste ainsi établie, je fixais le classement des élèves. Lors de la
proclamation des résultats, c'était comme si le maître lisait le papier que j'avais rédigé à
l'avance. C'est ainsi que j'obtins toujours les places de mon choix. J'invite donc les
parents chrétiens à beaucoup prier pour leurs enfants qui vont à l'école. Peut
être sont-ils intelligents, mais ne parviennent-ils pas à obtenir de bonnes
notes. Au lieu de vous en prendre à eux, priez plutôt pour eux, car vous ne
savez pas à quelle puissance diabolique ils peuvent être soumis. La prière est la
plus grande puissance sur cette terre. Je me réjouissais beaucoup de cette merveilleuse
découverte, que le Curé appelait : la seule véritable forme de la magie.
Lorsque je l'entendis prononcer le mot MAGIE, je désirai en savoir plus, car je croyais
que c'était Dieu qui agissait ainsi en notre faveur. Il me dit simplement de le laisser
faire, pour que je découvre le secret de la vie facile. Voici dans quels liens je me trouvai
empêtré. Je croyais que c'était Dieu qui donnait la seule véritable forme de la magie,
que c'était Lui qui révélait les secrets, qui donnait la réussite dans toutes les entreprises
humaines, et qui le faisait GRATUITEMENT, parce qu'Il aimait les fils des hommes.