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30 novembre 2009

Séries entières

PC*2

30 novembre 2009

Introduction
Ce nouvel épisode de la saga des séries se décompose en plusieurs chapitres
d’importances diverses suivant les ambitions des lecteurs.
– Le chapitre 1 aborde de nouvelles questions sur les séries numériques
(produit de Cauchy, groupement de termes) qui sont trop délicates pour
être abordées en début d’année.
– Le chapitre 2 couvre l’intégralité du programme sur les séries entières.
Le lecteur "normal" pourra largement s’en contenter.
– Dans le chapitre 3 j’approfondis certaines méthodes de développement
de fonctions en séries entières en flirtant souvent avec les limites du pro-
gramme (prolongement analytique, développement de produits infinis)
voire en le dépassant franchement (fonctions absolument monotones).
À conseiller aux étudiants ambitieux et déjà à l’aise avec le chapitre
précédent.
– Le chapitre 4, qui décrit des méthodes de calculs de sommes de séries,
est en revanche destiné à tous les publics.
– Enfin dans le chapitre 5 on aborde modestement des techniques de com-
portement de la somme d’une série entière au bord du disque de conver-
gence avec des applications à la détermination de rayons de convergence
dans des cas délicats. Si l’étude de l’exemple 34 page 55 est conseillée à

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tous la suite est, comme on dit, "à recommander aux lecteurs avertis".

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Table des matières

1 Compléments sur les séries 7


1.1 Produit de Cauchy de deux séries à termes complexes . . . . . 7
1.2 Groupement de termes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

2 Séries entières 9
2.1 Rayon de convergence d’une série entière . . . . . . . . . . . . 10
2.1.1 Comment déterminer un rayon de convergence . . . . . 12
2.1.2 Régularité de la somme . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2 Opérations élémentaires sur les séries entières . . . . . . . . . 14
2.3 Séries entières d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.1 Série dérivée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.3.2 Fonction développable en série entière sur un intervalle 17
2.3.3 Développement des fonctions classiques . . . . . . . . . 18
Séries géométriques, exponentielles et trigonométriques 18
Le développement du binôme . . . . . . . . . . . . . . 18
Fonctions se ramenant aux précédentes par dérivation
ou intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Résumé des formules à connaitre . . . . . . . . . . . . 21
2.4 Des exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

3 Développement de fonctions en série entière 25


3.1 Fonctions d’une variable réelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.1.1 Méthode de l’équation différentielle . . . . . . . . . . . 25
3.1.2 Méthode d’intégration terme à terme . . . . . . . . . . 27
3.1.3 Majoration du reste intégral . . . . . . . . . . . . . . . 28
Principe de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Fonctions absolument monotones . . . . . . . . . . . . 30
3.1.4 Méthode de l’équation fonctionnelle . . . . . . . . . . . 31

3
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3.1.5 Interversion de symboles divers . . . . . . . . . . . . . 34


3.2 Fonctions d’une variable complexe . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3.2.1 Utilisation d’une fonction auxiliaire d’une variable réelle 38
Principe de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
La détermination principale du logarithme complexe . 39
3.2.2 Recherche à priori des coefficients . . . . . . . . . . . . 42
Minoration du rayon de convergence . . . . . . . . . . 42
3.2.3 Prolongement analytique . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
3.2.4 Cas des fractions rationnelles . . . . . . . . . . . . . . 44

4 Calcul de sommes de séries 47


4.1 Cas des séries entières . P
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.1.1 Séries de la forme P (n)z n . . . . . . . . . . . . . . 47
Principe de la méthode
P . . n. . . . . . . . . . . . . . . . 47
4.1.2 Séries de la forme F (n)x . . . . . . . . . . . . . . . 48
P P (n) n
4.1.3 Séries de la forme P n! x . . . . . . . . . . . . . . . 48
4.1.4 Séries de la forme an z n où an+1
an
est une fraction ra-
tionnelle simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
Principe de la méthode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
4.1.5 Séries à lacunes régulières . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.1.6 Interversion de symboles . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
4.2 Méthode générale dans les autres cas . . . . . . . . . . . . . . 53

5 Propriétés de la somme au bord du disque de convergence 55


5.1 Limite radiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.2 Exemple de comportement asymptotique . . . . . . . . . . . . 55
5.3 Utilisation de propriétés de la somme au bord du disque de
convergence pour déterminer le rayon de convergence . . . . . 56
5.3.1 Un exemple "simple" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
5.3.2 Développement en série entière de l’exponentielle d’une
fonction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
5.3.3 Une application . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

6 Travaux dirigés 65
6.1 Calculs de rayons de convergence . . . . . . . . . . . . . . . . 65
6.2 Calculs de sommes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
6.3 Fonctions génératrices de suites récurrentes . . . . . . . . . . . 69
6.4 Comportements aux bords de l’ouvert de convergence . . . . . 71

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6.5 Développements en série entière . . . . . . . . . . . . . . . . . 73

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Chapitre 1

Compléments sur les séries

1.1 Produit de Cauchy de deux séries à termes


complexes
Définition 1 (Produit de Cauchy). Le produit de Cauchy des deux séries
de termes généraux respectifs an et bn est la série de terme général cn avec :
X n
X
cn = ap b q = ak bn−k
p+q=n k=0

P P
Théorème 1.
P Si an et bn sont absolument convergentes, il en est
de même de cn et :
∞ ∞
! ∞ !
X X X
cn = an bn
n=0 n=0 n=0

Exemple 1 (Importance des hypothèses). Soit (an ) la suite définie par


n P
a0 = 0 et an = (−1)

n
si n ≥ 1. Le produit de Cauchy de la série an par
n≥0
elle même diverge.

1.2 Groupement de termes


On se limite à des exemples.

7
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P
Proposition 1. Soit an une série convergente à termes complexes de
n≥0
somme A. Si φ est une application
P strictement croissante de N dans N telle
que φ(0) = 0 alors la série k≥0 bk avec :

φ(k+1)−1
X
bk = an
n=φ(k)

converge et a pour somme A

Démonstration. Soit K ∈ N, il vient :


K φ(K)−1
X X
bk = an
k=0 n=0

Comme φ(K) ≥ K, cette somme partielle converge vers A quand K →


∞.

Remarque 1. La réciproque est fausse comme le montre an = (−1)n et


φ(k) = 2k.

Exemple 2. Étude de la convergence de la série :



X (−1)[ n]

n≥1
n

Exercice 1. Convergence et somme de la série :


√  √
X n + 1 − [ n]
?
n≥1
n

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Chapitre 2

Séries entières

Dans la suite, on notera, pour R ≥ 0 :


D(0, R) = {z ∈ C / |z| < R}
D(0, R) = {z ∈ C / |z| ≤ R}
Définition 2 (Série entière). On appelle série entière associée à la suite
(an ) de nombres complexes, la série de fonctions de la variable complexe z :
X
an z n
n≥0

On définit de même les séries entières d’une variable réelle.


Exemple 3 (Exemples fondamentaux). Deux exemples à connaı̂tre
absolument, déjà rencontrés dans le cours sur les séries numériques.
P n
a) Série géométrique : la série entière z converge pour |z| < 1 et :
n≥0


X 1
∀z ∈ D(0, 1), zn =
n=0
1−z
P zn
b) Série exponentielle : la série entière n!
converge pour tout z ∈ C
n≥0
et

X zn
∀z ∈ C, = ez
n=0
n!
On en déduit immédiatement :

9
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c) Séries trigonométriques : les séries entières suivantes convergent pour


tout x ∈ R et :


X x2n
∀x ∈ R, (−1)n = cos x
n=0
(2n)!

et

X x2n+1
∀x ∈ R, (−1)n = sin x
n=0
(2n + 1)!

d) Séries trigonométriques hyperboliques : les séries entières suivantes


convergent pour tout x ∈ R et :

X∞
x2n
∀x ∈ R, = ch x
n=0
(2n)!

et

X x2n+1
∀x ∈ R, = sh x
n=0
(2n + 1)!

2.1 Rayon de convergence d’une série entière


Lemme 1 (Lemme d’Abel). Soit r > 0 un réel tel que la suite (|an | rn ) soit
n
n |z| < r, la suite (|an ||z| )
bornée alors, pour tout nombre complexe ztel que
|z|
est dominée par la suite de terme général .
r
Démonstration. Si, pour tout n, |an | rn ≤ M , alors, si |z| < r :
 n  n
n n |z| |z|
|an ||z| = |an | r ≤M
r r

Corollaire
P 1. Avec les conventions et notations du lemme d’Abel, la série
an z n converge absolument pour |z| < r.
n≥0

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|z|
Démonstration. Car < 1.
r

P 3.n On définit le rayon de convergence R ∈ [0, +∞] d’une série


Définition
entière an z de la manière suivante :
soit X l’ensemble des réels r ≥ 0 tels que la suite (|an | rn ) soit bornée. 0 ∈ X
qui est donc non vide.
– Si X est majoré, il admet une borne supérieure dans R et on pose :

R = sup X

– Sinon on pose :
R = +∞

Exemple 4. Reprenons P les exemples fondamentaux vus en 3 page 9. Pour


n
la série géométrique z , il vient :
n≥0

X = {r ≥ 0 / (rn ) est bornée} = [0, 1]

donc R = 1.
Pour la série exponentielle et les séries trigonométriques on a X = [0, +∞[
donc R = +∞.

Le rayon de convergence satisfait une propriété, plus forte.


P
Théorème 2. Soit an z n une série entière de rayon de convergence R.
– Si |z| < R alors la série converge absolument. Le disque ouvert
D(0, R) [qu’on convient être égal à C si R = +∞] est appelé disque
ouvert de convergence ou simplement disque de convergence.
– Si |z| > R alors la suite (|an ||z|n ) n’est pas bornée et donc la série
diverge grossièrement.
En revanche, on ne peut rien dire si |z| = R.

Démonstration. Que R soit fini ou non, on a les propriétés suivantes :


– si |z| < R, |z| n’est pas un majorant de X donc il existe r ∈ X tel que
|z| < Pr. Mais alors le lemme d’Abel assure l’absolue convergence de la
série an z n .
– si |z| > R, |z| 6∈ X et donc la suite (|an ||z|n ) n’est pas bornée.

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2.1.1 Comment déterminer un rayon de convergence


En pratique, on se fixe un réel r ≥ 0 et on détermine R par minoration,
majoration.
– Si la suite (|an | rn ) est bornée, r ∈ X donc R ≥ r.
– Si la suite (|an | rn ) n’est pas bornée, on
P ne peut avoir r < R car cela
n
entrainerait la convergence de la série |an | r . Donc R ≤ r.

Remarque 2. Pour comparer deux rayons de convergence R et R0 on


utilise des résultats évidents comme le suivant valable pour a et b ap-
partenant à [0, +∞] :

∀r > 0, (r < a ⇒ r ≤ b) =⇒ a ≤ b

Remarque 3. Deux propriétés utiles en pratique : soient (an ) et (bn )


deux suites complexes. On suppose que la suite (bn ) est à valeurs réelles
positives. On note R et R0 les rayons de convergence respectifs des
séries entières de termes généraux an z n et bn z n .
Si |an | = O (bn ) quand n → ∞ alors R ≥ R0 .
– Si |an | ∼ bn ≥ 0 quand n → ∞ alors R = R0 .

Proposition 2 (Règle de D’alembert). Si an 6= 0 à partir d’un certain


|an+1 |
rang et si le rapport admet une limite l ∈ [0, +∞] alors :
|an |
– si l = +∞ alors R = 0
– si l = 0 alors R = +∞
1
– si 0 < l < +∞, alors R =
l
La règle de D’alembert est hors programme. On demande de ne pas l’uti-
liser comme un résultat tout fait mais de savoir encadrer R comme il est
expliqué ci-dessus.
P α n
Exemple 5. Soit α ∈ R, rayon de convergence de n z .
n≥1
P
Exemple 6. Rayon de convergence de P (n)z n où P est un polynôme non
n≥0
nul à coefficients complexes.

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P zn
Exemple 7. Rayon de convergence de (n!)α
.
n≥0

Exemple 8. Montrer que la suite (sin n) ne tend pas vers 0 (supposer qu’elle
tend vers 0 et prouver l’existence d’une suite (kn ) d’entiers relatifs telle que,
pour tout n on ait |n − kn π| ≤ π/2. Prouver alors que la suite (kn+1 − kn )
est stationnaire et relever une contradiction). P
Déterminer le rayon de convergence de la série entière sin nz n .
n≥0

P zn
Exemple 9. Rayon de convergence de (n!)1/n
.
n≥1

P n+sin n n
Exemple 10. Rayon de convergence de 2+cos n
z .
n≥0

P
Exemple 11. Rayon de convergence de pn z n où pn est le nombre d’entiers
n≥1
premiers ≤ n.
P
Exemple 12. Rayon de convergence de an z n avec :
n≥0

(
1
2n
si n est pair
an = n
3 sinon

P zn
2
Exemple 13. Domaine de convergence de (n!)nα
.
n≥0

P
Exemple 14. Domaine de convergence et somme de z [log2 (n)] .
n≥1

P P
Exemple 15 (Exemples théoriques). Soient an z n et bn z n deux sé-
n≥0 n≥0
ries entières de rayons de convergence respectifs R et R0 . En étudiant d’abord
le cas où les suites complexes (an ) et (bn ) sont géométriques,
P donner une mi-
noration du rayon de convergence de la série entière an bn z n . Montrer par
n≥0
un contre exemple que l’inégalité trouvée peut être stricte.
P 2
Même question et même méthode avec la série entière an z n .
n≥0

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2.1.2 Régularité de la somme


Proposition 3. La série est absolument convergente sur le disque
ouvert de convergence et normalement convergente sur tout disque
fermé DF (0, r) avec 0 < r < R. La somme est continue sur le disque
ouvert de convergence.

2.2 Opérations élémentaires sur les séries en-


tières
Proposition
P P4 (Somme). Soient R et R0 les rayons de convergence de
n n
an z et bn z , on note A(z) et B(z) les sommes de ces séries définies
n≥0 n≥0 P
respectivement dans D(0, R) et D(0, R0 ). alors (an + bn )z n a un rayon R”
n≥0
tel que R” ≥ min(R, R0 ).
Si R 6= R0 on a l’égalité.
Si R = R0 , on ne peut rien dire (ex an + bn = 0).

Proposition
P 5 (Produit P de Cauchy). Soient R et R0 les rayons de conver-
gence de an z n et bn z n , de sommes A(z) et B(z). Le produit de Cauchy
n≥0 n≥0 P
de ces deux séries entières est la série entière cn z n avec, pour tout entier
n≥0
naturel n :
n
X
cn = ak bn−k = a0 bn + a1 bn−1 + ∙ ∙ ∙ + an b0
k=0

Si R” est le rayon de convergence de cette série entière, il vient R” ≥


min(R, R0 ) = % et dans D(0, %) :

A(z) B(z) = C(z)

Si an = 1, B(z) = 1 − z, on a l’inégalité stricte.


sh x
Exemple 16. Montrer que la fonction x 7→ x(1−x) , convenablement prolongée
en 0, est somme, sur ] − 1, 1[, d’une série entière dont on déterminera le rayon
de convergence.

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2.3 Séries entières d’une variable réelle


– Toutes
P les fonctions et les suites considérées sont à valeurs complexes.
– Si an xn est une série entière de la variable réelle x, de rayon de
n∈N
convergence R ∈ [0, +∞], l’intervalle ouvert ] − R, R[ est appelé inter-
valle ouvert de convergence de la série.

2.3.1 Série dérivée


P
Définition 4. On appelle série dérivée de la série entière an z n , la série
n≥0
X
n−1
entière nan z .
n≥1

Proposition 6. une série entière et sa dérivée ont même rayon de Conver-


gence.

Démonstration. Soient R et R0 les rayons de la série et de sa dérivée. Si


r > R, la suite (|an | rn ) n’est pas bornée, donc la suite ((n + 1)an+1 rn ) non
plus et donc : r ≥ R0 . Il en résulte :

R0 ≤ R

Si r < R, choisissons ρ ∈]r, R[. La suite (|an | ρn ) est bornée.


 n
n n r
|(n + 1)an | r = |an | ρ (n + 1)
ρ

qui tend vers 0 donc r ≤ R0 . Il en résulte

R ≤ R0

P
Théorème 3. Soit an xn une série entière de la variable réelle x, de rayon
n≥0
de convergence R > 0. Alors :
– la série converge normalement sur tout segment de ] − R, R[,

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– sa somme f , définie sur ] − R, R[ est continue sur cet intervalle. Sa


primitive F sur cet intervalle, nulle en 0, est la somme de la série
entière, de rayon de convergence R, obtenue en intégrant terme à terme
la série initiale :

X an xn+1
F (x) = pour x ∈] − R, R[
n=0
n+1

 
1+x
Exercice 2. Montrer que la fonction x 7→ arctan est, sur ] − 1, 1[,
1−x
somme d’une série entière de rayon de convergence 1. Même question avec
x 7→ ln(x2 − 2x cos θ + 1) où θ 6∈ πZ.
P
Théorème 4. La somme f d’une série entière, an xn dont le rayon de

convergence R est strictement positif est de classe C sur ]−R, R[. En outre,
pour tout entier k ≥ 1, la dérivée Dk f est, sur ] − R, R[ somme de la série
entière, de rayon de convergence R, obtenue en dérivant k fois terme à terme
la série initiale.
Exemple 17. Pour p ∈ N et −1 < x < 1, il vient :
X∞  
1 n+p n
= x (2.1)
(1 − x)p+1 n=0
n

Soit a ∈ C∗ , p ∈ N∗ . La fonction complexe :


1
z 7→
(a − z)p
est somme d’une série entière dans D(0, |a|). [Se ramener à a = 1 et considérer
une fonction auxiliaire d’une variable réelle].
Proposition 7 (Unicité des coefficients). Dans les circonstances du théo-
rème précédent :
Dk f (0) f (k) (0)
ak = =
k! k!
P P
On en déduit que si les sommes de deux séries entières an z n et bn z n ,
n≥0 n≥0
de rayons de convergences respectifs R et R0 , coı̈ncident sur un intervalle
] − r, r[ avec 0 < r ≤ min(R, R0 ), alors an = bn pour tout entier n.

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P
Remarque 4 (Parité de la somme). Soit an z n une série entière de
n≥0
rayon de convergence R > 0, dont la somme définit est une fonction
paire (resp impaire) sur un intervalle ] − r, r[ avec 0 < r < R, alors les
coefficients d’indices impairs (resp pairs) sont nuls.

Exemple 18 (Prolongement d’une identité algébrique). En utilisant


la relation 2.1 page 16, prouver, pour |z| < 1, la relation :

X∞  
1 n+p n
= z
(1 − z)p+1 n=0
n

2.3.2 Fonction développable en série entière sur un in-


tervalle
Définition 5. Une fonction f , définie sur un intervalle I =] − r, r[, avec
rP> 0, est dite développable en série entière sur I, s’il existe une série entière
an xn , de rayon R ≥ r, telle que :
n≥0


X
∀x ∈ I, f (x) = a n xn
n=0

Il résulte de la proposition 7 page 16 que cette série est unique.

Définition 6 (Séries de Taylor). Soit f ∈ C ∞ (] − r, r[, C). On appelle


P f (n) (0) n
série de Taylor de f au point 0, la série entière x . On dit que f
n≥0 n!
est développable en série de Taylor sur ] − r, r[ si et seulement si, pour tout
x ∈] − r, r[, la série de Taylor de f en 0 converge et :

X f (n) (0)
∀x ∈] − r, r[, f (x) = xn
n≥0
n!

D’après la proposition 7 page 16, cela revient à dire que f est développable
en série entière sur ] − r, r[.

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Remarque 5. La série de Taylor de f peut très bien converger en tout


point sans que f (t) soit égale à sa somme. Exemple :
( 
−1
exp t
si t > 0
f (t) =
0 si t ≤ 0

f est de classe C ∞ sur R et sa série de Taylor est nulle.

Définition 7. Une application f d’un intervalle I, contenant un voisinage


de 0 dans C, est dite développable en série entière au voisinage de 0
s’il existe r > 0 tel que ] − r, r[⊂ I et que la restriction de f à ] − r, r[ soit
développable en série entière sur cet intervalle.

2.3.3 Développement des fonctions classiques


Les développements ci dessous doivent être connus absolument.

Séries géométriques, exponentielles et trigonométriques

Traitées dans l’exemple 3 page 9 . Les rayons de convergence sont traités


dans l’exemple 4 page 11.

Le développement du binôme

Pour α ∈ C − N, la fonction :

x 7→ (1 + x)α = eα ln(1+x)

est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et :


X
α α(α − 1) . . . (α − n + 1)
∀x ∈] − 1, 1[, (1 + x) = 1 + xn
n=1
n!

Le rayon de convergence de la série valant 1.

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Démonstration. Notons f la fonction x 7→ (1 + x)α qui est de classe C 1 sur


] − 1, 1[. Sur cet intervalle elle vérifie l’équation différentielle :

(1 + x) f 0 (x) = α f (x) (2.2)


f (0) = 1 (2.3)

On procède alors par analyse et synthèse.


P
a) Analyse : on cherche une série entière an xn de rayon de convergence
n≥0
R > 0 dont la somme S vérifie (2.2) sur ] − R, R[. Comme S ∈ C ∞ (] −
R, R[, C) et que ses dérivées successives s’obtiennent par dérivation
terme à terme, il vient pour tout x ∈] − R, R[ :

X
S(x) = a n xn
n=0

X ∞
X
0 n−1
S (x) = n an x = (n + 1) an+1 xn
n=1 n=0
X∞
x S 0 (x) = n a n xn
n=0

X
(1 + x) S 0 (x) − α S(x) = [(n + 1) an+1 + (n − α) an ] xn
n=0

L’unicité du développement en série entière de la fonction x 7→ (1 +


x) S 0 (x) − α S(x) sur ] − 1, 1[ (proposition 7 page 16) fournit, puisque
cette dernière fonction est assujettie à être nulle :
α−n
∀n ≥ 0 an+1 = an
n+1
et a0 = S(0) = 1. D’où il résulte, par récurrence sur n, que :
α(α − 1) . . . (α − n + 1)
a0 = 1 et, pour n ≥ 1 : an =
n!

b) Synthèse : Si l’on veut se contenter du résultat sans s’occuper de la


façon dont on le trouve, la phase d’analyse est inutile. En effet posons :
α(α − 1) . . . (α − n + 1)
a0 = 1 et, pour n ≥ 1 : an =
n!
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Puisque α 6∈ N :

an+1 α − n

an = n + 1 → 1 quand n → ∞
P
La série entière an xn a donc 1 comme rayon de convergence. Sa
n≥0
somme S est donc définie et de classe C ∞ sur ] − 1, 1[ et, d’après les
calculs faits dans la phase d’analyse qui sont licites sur ]−1, 1[ puisqu’on
peut y dériver S terme à terme, il vient :
(1 + x) S 0 (x) = α S(x) (2.4)
S(0) = 1 (2.5)
Donc S = f sur ]−1, 1[ d’après l’unicité de la solution du problème
de Cauchy (2.2), (2.3) sur cet intervalle.

Remarque 6. On trouvera des compléments sur cette importante mé-


thode dans le chapitre 3

Remarque 7. Si α ∈ N la fonction est alors un polynôme. Tout ce qui


a été fait reste valable sauf le calcul du rayon de convergence qui vaut
+∞.

Fonctions se ramenant aux précédentes par dérivation ou intégra-


tion
On obtient les développements suivant, dont les rayons de convergence
valent 1, par application du théorème d’intégration 3 page 15 aux fonctions
x 7→ (1 + x)−1 et x 7→ (1 + x2 )−1

X (−1)n−1
ln(1 + x) = xn
n=1
n

X∞
(−1)n 2n+1
arctan x = x
n=0
2n + 1

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Exercice 3. Montrer que la fonction f définie sur ] − 1, 1[ par :

  √ 
 1 1+ x

 √ ln √ si 0 < x < 1

 2 x 1− x




 √
f (x) = arctan −x

 √ si −1 < x < 0

 −x






1 si x = 0

est de classe C ∞ sur ] − 1, 1[.

Résumé des formules à connaitre

On rappelle la remarque 4 vue à la page 17 : si une fonction f paire


resp impaire est développable en série entière dans un intervalle ] − r, r[, ses
coefficients de rangs impairs resp pairs sont nuls.
1
En plus du développement de 1−z
pour z ∈ C, |z| < 1 qui est conséquence
de la formule :

X n
1 z n+1
= zk +
1−z k=0
1−z

Les développements en série entière sur lesquels il ne faut pas hésiter sont
ceux qui figurent avant la double barre horizontale. Toutes les fonctions sont
considérées par rapport à la variable réelle x. On usera des abréviations
suivantes :
– ED : équation différentielle.
– I : intégration.
– TI : majoration du reste intégral dans la formule de Taylor.

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Les paramètres α et z sont des complexes avec α 6∈ N.

fonction développement en série entière Rayon Méthode


P

α(α−1)...(α−n+1) n
(1 + x)α 1+ n!
x 1 ED ou TI
n=1
P

zn n
ezx n!
x ∞ ED ou TI
n=0
P∞
(−1)n 2n eix + e−ix
cos x (2n)!
x ∞ 2
n=0
P∞
(−1)n 2n+1 eix − e−ix
sin x (2n+1)!
x ∞ 2i
n=0
P∞
1 e x + ex
ch x (2n)!
x2n ∞ 2
n=0
P∞
1 ex − e−x
sh x (2n+1)!
x2n+1 ∞ 2
n=0
P∞
(−1)n−1 n 1
ln(1 + x) n
x 1 I de 1+x
n=1
P∞
(−1)n 2n+1 1
arctan x 2n+1
x 1 I de 1+x2
n=0

P

1.3...(2n−1) x2n+1 1
Arcsin x x+ 2n n! 2n+1
1 I de (1 − x2 )− 2
n=1

2.4 Des exemples


Exemple 19. On définit la suite (dn )n≥0 d’entiers naturels de la manière
suivante :
– on convient que d0 = 1,
– pour n ≥ 1, dn est le nombre de manières de décomposer l’entier naturel
n en une somme d’entiers naturels non nuls en tenant compte de
l’ordre. Par exemple :

3=1+1+1=1+2=2+1

donc d3 = 4
– Exprimer dn à l’aide des (dk )0≤k≤n−1
P .n
– En déduire que la série entière dn z a un rayon de convergence non
n≥0
nul et calculer sa somme.

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– En déduire dn .
NB : le cas où l’on ne tient pas compte de l’ordre est beaucoup plus difficile
et traité dans l’exemple 25 page 35

Exemple 20. Soit θ ∈]0, π[. On considère la suite réelle (un ) définie par :
(
u0 = u1 = u2 = 0
un+3 + un+2 + un+1 + un = n cos nθ pour n ≥ 0

On considère la suite (vn )Pdéfinie de manière analogue avec n eniθ comme


second membre et la série vn xn de rayon R et de somme V
1. Montrer que R > 0. On cherchera, pour cela, A > 0 et k > 0 tels que,
pour tout n :
|vn | ≤ Ak n

2. Calculer V (x) au voisinage de 0, déterminer (vn ), R et (un ).


3. La première question était elle utile ?

Exercice 4. Déterminer le développement en série entière au voisinage de 0


de f , définie par :
Z π

f (x) = ln 1 − 2x cos θ + x2 dθ
0

Expliciter le rayon de la série obtenue.

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Chapitre 3

Développement de fonctions en
série entière

3.1 Fonctions d’une variable réelle


On considère une fonction f , définie sur un intervalle ouvert I de R
contenant un intervalle de la forme ] − δ, δ[ (δ > 0) et à valeurs complexes.
On souhaite savoir s’il existePun réel r > 0 (le plus grand possible) tel que
] − r, r[⊂ I et une série entière an z n qui converge sur ] − r, r[ et telle que :
n≥0


X
∀x ∈] − r, r[, an xn = f (x)
n=0

Pour cela on va mettre en évidence plusieurs méthodes.

3.1.1 Méthode de l’équation différentielle


Elle est fondée sur le résultat du théorème 4 page 16 : si f est développable
en série entière sur ]−r, r[, elle y est est de classe C ∞ et ses dérivées successives
s’obtiennent par dérivation terme à terme.
On établit sur un intervalle ] − α, α[ (le plus grand possible dépendant de f )
une équation différentielle (E) (le plus souvent linéaire d’ordre 1 ou 2) avec
conditions initiales que f soit la seule à vérifier sur ] − α, α[ (Pour l’unicité
penser au théorème de Cauchy-Lipschitz). Puis on met en évidence via des
calculs formels, sans nécessairement s’occuper de la convergence des séries

25
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rencontrées, une série entière convergente sur un intervalle ouvert J, centré


en 0 (le plus grand possible ce qui suppose le calcul du rayon de convergence
de la série ou, à défaut, une minoration d’icelui) et dont la somme S y vérifie
(E). L’unicité de la solution de (E) sur ] − r, r[=] − α, α[∩J assure alors que
S = f sur ] − r, r[.
Exemples fondamentaux 1. -
– Pour α ∈ C − N, la fonction :

x 7→ (1 + x)α = eα ln(1+x)

est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et :



X α(α − 1) . . . (α − n + 1)
∀x ∈] − 1, 1[, (1 + x)α = 1 + xn
n=1
n!

Le rayon de convergence de la série valant 1. Déja vu en 2.3.3


– Pour z ∈ C, la fonction x 7→ ezx est développable en série entière sur
R et : ∞
X zn n
∀x ∈ R, ezx = x
n=0
n!

Démonstration. Pour z fixé, la série de fonctions du second membre est


une série entière de la variable réelle x dont le rayon de convergence est
infini (D’alembert). Si S(x) désigne sa somme, le théorème de dérivation
terme à terme assure que :

∀x ∈ R, S 0 (x) = z S(x) et S(0) = 0

Or la seule fonction dérivable sur R satisfaisant ces conditions est x 7→


ezx . D’où le résultat qu’on avait déja prouvé autrement. cf infra
Exercice 5. Développer en série entière, au voisinage de 0, les fonctions
suivantes :  √ α
2 2
x 7→ Arcsin (x) x 7→ x + 1 + x

Exercice 6. Chercher les solutions développables en série entière au voisi-


nage de 0 des équations différentielles suivantes :

x y” + 2 y 0 + x y = 0

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x (x2 + 1) y” − 2 (x2 + 1) y 0 + 2 x y = 0
2
(1 + x2 ) y” + 2 x y 0 =
1 + x2
Intégrer alors ces équations

3.1.2 Méthode d’intégration terme à terme


Fondée sur le théorème 3 : si f est développable
Rx en série entière sur ]−r, r[
elle y est continue et la fonction x 7→ 0 f (t) dt est également développable
en série entière sur cet intervalle ; son développement s’obtient en intégrant
terme à terme celui de f et les deux séries ont même rayon de convergence.
Exemples fondamentaux 2. -
– La fonction x 7→ ln(1 + x) resp x 7→ ln(1 − x) est développable en série
entière sur ] − 1, 1[ et :

X (−1)n−1 xn
∀x ∈] − 1, 1[, ln(1 + x) =
n=1
n
resp

X xn
∀x ∈] − 1, 1[, ln(1 − x) = −
n=1
n
le rayon de convergence des séries entières du second membre valant 1.
– La fonction x 7→ arctan x est développable en série entière sur ] − 1, 1[
et : ∞
X (−1)n x2n+1
∀x ∈] − 1, 1[, arctan x =
n=0
2n + 1
le rayon de convergence de la séries entière du second membre valant
1.
Exercice 7. Développer en série entière au voisinage de zéro les fonctions
suivantes : √
x 7→ ln(x + 1 + x2 )
 
1 1+x
x 7→ ln
2 1−x
x 7→ ln(x2 − 2ρx cos θ + ρ2 ) avec ρ > 0, θ 6∈ πZ
 
x cos α
x 7→ arctan
1 + x sin α

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3.1.3 Majoration du reste intégral


Principe de la méthode
Soit f une fonction de classe C ∞ sur un intervalle I =] − r, r[ centré en
0. La formule de Taylor avec reste intégral appliquée à f entre 0 et x ∈ I à
l’ordre n s’écrit :
X n
f (k) (0) k
f (x) = x + Rn (x)
k=0
k!
avec Z x
(x − t)n
Rn (x) f (n+1) (t) dt
0 n!
Dans certains cas, on peut montrer directement que lim Rn (x) = 0 pour
n→∞
tout x ∈ I. On en déduit que la série de Taylor :

X f (n) (0)
xn
n=0
n!

Converge pour tout x ∈ I et que sa somme vaut f sur cet intervalle. Il


conviendra de majorer au mieux l’intégrale et pour essayer de majorer au
mieux f (n) sur [0, x].

Exemple 21. Le développement de l’exponentielle déja vu en début d’année


par cette méthode. S’y reporter.

Voici un exemple plus intéressant.

Exemple 22. Considérons la série de fonctions définie par :


X 1
n≥1
n(n + x)

Cette série converge normalement sur ] − 1, 1[ ; prouvons que sa somme f est


développable en série entière sur cet intervalle.

Démonstration. Notons un (x) le terme général de la série. Si x ∈] − 1, 1[, il


vient, pour n ≥ 2 :
1
|un (x)| ≤
n(n − 1)

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La série numérique du second membre est convergente, d’où la convergence


P

normale de la série un sur ] − 1, 1[.
n=2
La fonction un est de classe C ∞ sur ] − 1, 1[. Pour k ≤ 1 :

(−1)k k!
u(k)
n (x) =
n(n + x)k+1

Pour x ∈] − 1, 1[, n ≥ 2, il vient de même :

k!
|u(k)
n (x)| ≤
n(n − 1)k+1

Donc toutes les séries dérivées de la série de terme général un convergent


normalement sur ] − 1, 1[ ; en appliquant de façon récurrente le théorème de
dérivation des séries de fonctions, on en déduit que f est de classe C ∞ sur
] − 1, 1[ et que :

X (−1)k k!
∀x ∈] − 1, 1[, f (k) (x) =
n=1
n(n + x)k+1

Afin de majorer plus commodément les dérivées, on va prouver que la fonc-


tion :
X∞
g(x) = un (x)
n=2

est développable en série entière sur ] −1, 1[. Soit x ∈]−1, 1[, k ≥ 1, t ∈ [0, x].
Les lecteurs établiront que :

X∞
k+1 (k + 1)!
|f (t)| ≤ = (k + 1)!
n=2
n(n − 1)

D’où, avec les notations ci-dessus :

k
|Rk (x)| ≤ |x|k+1
k+1

Comme |x| < 1, le résultat s’en déduit. f est donc somme de deux fonctions
développables en série entière sur ] − 1, 1[, elle l’est donc aussi.

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Fonctions absolument monotones


Tout ce qui concerne ces fonctions est hors programme PC*. Il
s’agit d’un exemple à n’étudier que par des étudiants ambitieux.
Une fonction absolument monotone sur un intervalle I =] − R, R[, est une
fonction f ∈ C ∞ (I, R) qui vérifie :

∀x ∈ I, ∀n ∈ N, f (n) (x) ≥ 0

On se propose de prouver qu’une telle fonction est développable en série de


Taylor sur I.
Proposition 8. Soit x ∈ [0, R[ et t ∈ [0, x] alors la série de terme général

(x − t)n (n+1)
un (t) = f (t)
n!
est à termes positifs, convergente et sa somme est majorée par f 0 (x).
Démonstration. On applique la formule de Taylor avec reste intégral à f 0 sur
[t, x] à l’ordre N soit :
N
X Z x
0 (x − t)n (n+1) (x − s)N +1 (N +2)
f (x) = f (t) + f (s) ds
n=0
n! t (N + 1)!
Rx N +1
or le reste t (x−s)
(N +1)!
f (N +2) (s) ds ≥ 0 donc la somme partielle de rang N de
la série est majorée par f 0 (x) et le résultat suit.
Proposition 9. Pour x in [0, R[ la série de Taylor de f converge au point
x et a pour somme f (x).
Démonstration. Appliquons la formule de Taylor avec reste intégral à f à
l’ordre N entre 0 et x :
XN Z x
xn (n) (x − t)N (N +1)
f (x) = f (0) + f (t) dt
n=0
n! 0 N !

D’après la proposition précédente on peut appliquer le théorème de conver-


gence dominée à la suite de fonctions (uN ) sur le segment [0, x] avec la domi-
nation 0 ≤ uN (t) ≤ f 0 (x). Le reste intégral tend donc vers 0 quand N → ∞
et le résultat voulu en découle.

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Théorème 5. Pour x in ] − R, R[ la série de Taylor de f converge au point


x et a pour somme f (x).
Démonstration. Il suffit de le prouver pour −R < x < 0. On observe que, du
fait de la croissance et de la positivité de f (n) , on a, pour un tel x :

0 ≤ f (n) (x) ≤ f (n) (|x|) donc |f (n) (x)| ≤ f (n) (|x|)

Appliquons la formule de Taylor avec reste intégral à f à l’ordre n entre 0 et


x:
XN Z 1
xn (n) N +1 (1 − t)N (N +1)
f (x) = f (0) + x f (xt) dt
n=0
n! 0 N !
Or :
Z Z 1
N +1 1
(1 − t)N (N +1) (1 − t)N (N +1)
x f
(xt) dt ≤ |x| N +1
f (|x|t) dt
N! N!
0 0

et le reste majorant tend vers 0 d’après la proposition précédente appliquée


à |x|. Le résultat voulu en découle.
Exercice 8. Appliquer ce qui précède à x 7→= ech x .

3.1.4 Méthode de l’équation fonctionnelle


Dans certains cas où la fonction à développer est somme d’une série où
produit infini, il peut être utile de rechercher une equation fonctionnelle sa-
tisfaite par f . Le principe est le même que celui de l’équation différentielle.
Exemple 23. Soit q ∈ R tel que |q| < 1. Le produit infini :

Y
(1 + q n x)
n=0

Converge simplement sur R vers une fonction fonction f continue et déve-


loppable en série entière sur R.
Démonstration. La définition d’un produit infini est analogue à celle des
séries. On étudie la suite (fN ) des "produits partiels", définie par :
N
Y
fN (x) = (1 + q n x)
n=0

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Comme les fN peuvent s’annuler, il n’est pas trés commode d’en prendre
le logarithme. On considère la série de fonctions de terme général uN =
fN +1 − fN dont on va prouver la convergence normale sur tout segment de R.
Il suffit de se limiter aux segments de la forme [−r, r], r > 0. Soit x ∈ [−r, r] :
N
Y
uN (x) = q N +1 x (1 + q n x)
n=0

N
Y
N +1
|uN (x)| ≤ q x (1 + |q n x|)
n=0
or
N
Y N
Y
n
(1 + |q x|) ≤ (1 + |q n r|)
n=0 n=0
Notons vN cette dernière expression qui est > 0, on peut en prendre le loga-
rithme :
N
X
ln(vN ) = ln(1 + |q|n r)
n=0
On, quand n → ∞, ln(1 + |q| r) ∼ |q|n r puisque |q|n → 0 vu que |q| < 1.
n

Comme la série numérique de terme général |q|n r converge, il en est de même


de la série de terme général ln(1 + |q|n r) puisque ces deux séries sont à
termes positifs. La suite (ln(vN )) est donc convergente, soit l sa limite, il
vient vN → el = v et même vN ≤ v puisque la suite (vN ) est croissante. On
en déduit :
∀x ∈ [−r, r], |uN (x)| ≤ v r |q|N +1
Or la série de terme général v r |q|N +1 est une série numérique convergente,
la série de fonctions de terme général uN est donc normalement convergente
P

sur [−r, r] et, comme r est arbitraire et uN continue sur R, la somme uN
n=0
est continue sur R. et donc la suite de fonctions (fN ) converge simplement
sur R vers une fonction continue f qu’on convient de noter :

Y
f (x) = (1 + q n x)
n=0

(on remarquera que la méthode adoptée est encore valable lorsque x ∈ C).
Si x ∈ R, il vient :
(1 + x)fN (qx) = fN +1 (x)

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En faisant tendre N vers l’infini dans cette égalité, on obtient :


(E) (1 + x)f (qx) = f (x)
Avec la "condition initiale" f (0) = 1.
Analyse : cherchons maintenant s’il existe une fonction P∞ g développable en
n
série entière sur R et satisfaisant (E). Si g(x) = n=0 an x , on obtient,
en vertu de l’unicité du développement en série entière :
(
a0 = 1
an (1 − q n ) = an−1 q n−1

D’où, puisque |q| < 1 :


Yn
q k−1
a0 = 1 et an = pour n ≥ 1
k=1
1 − qk

Synthèse : on considère la suite (an ) définie par les formules


P∞ci dessus et
n
on étudie le rayon de convergence R de la série entière n=0 an x :
|an+1 |
lim =0
n→∞ |an |

Donc R = +∞. Le même calcul que celui fait dans la phase d’analyse
(sauf qu’ici on sait que toutes les séries convergent donc les calculs sont
légitimes) prouve que la somme g de cette série vérifie (E) pour tout
x réel. Au surplus, g est une fonction continue sur R ce qui va nous
permettre de montrer que g = f .
Une récurrence laissée aux lecteurs permet d’établir :
g(x) = fN (x)g(q N +1 x)
Quand N → ∞, la continuité de g en 0 assure que lim g(q N +1 x) =
N →∞
g(0) = 1 et donc g(x) = f (x) ce qu’on voulait.

Exercice 9. Domaine de convergence et valeur de :



Y 1
n=0
1 − x2n

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3.1.5 Interversion de symboles divers


On traitera simplement deux exemples significatifs.

hExemple
i 24. Pour x > −1, la fonction t 7→ ln(1 + x sin2 t) est continue sur
π
0, . On peut donc considérer :
2
Z π
2
f (x) = ln(1 + x sin2 t)
0

Montrons que f est développable en série entière sur ] − 1, 1[ et déterminons


le rayon de convergence de la série obtenue.
Démonstration. fixons x tel que |x| < 1. Posons, pour n ≥ 1 :

sin2n t n
un (t) = (−1)n−1 x
n
P
De sorte que, pour tout t, la série un (t) converge et :

X
un (t) = ln(1 + x sin2 t)
n=1

Il vient pour tout t ∈ R :


|x|n
|un (t)| ≤
n
P
La série de fonction un est donc normalement convergente sur R. On peut
n≥1
donc écrire : ∞ Z π Z π ∞
X 2 2 X
un (t) dt = un (t) dt
n=0 0 0 n=0

Le théorème du cours assurant la convergence de la série d’intégrales du pre-


Rπ 2n
mier membre. Après calcul de In = 0 sin t dt laissé aux lecteurs (relation
2

de récurrence 2nIn = (2n − 1)In−1 via une intégration par parties) on trouve
donc, pour tout x ∈] − 1, 1[ :

πX 1.3 . . . 2n − 1 xn
f (x) = (−1)n−1
2 n=1 2.4 . . . 2n n

On vérifie que le rayon de convergence de la série est 1 via D’Alembert.

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Exemple 25. (Un exemple difficile mais posé en PC*) Pour x ∈] − 1, 1[, le
produit infini :
Y∞
1
n=1
1 − xn
converge. Soit f (x) sa valeur. On se propose de démontrer que f est déve-
loppable en série entière sur ] − 1, 1[ :

X
f (x) = pn xn
n=0

Où pn est le cardinal de l’ensemble (fini) des suites (αk ) d’entiers naturels
nulles à partir du rang (n + 1), telles que :
n
X
kαk = n
k=0

Démonstration. -
a) Remarques préliminaires : notons Sn l’ensemble des suites ci dessus
dont le cardinal vaut pn . Notons aussi, si N ∈ N Sn (N ) le sous ensemble
de Sn constitué des suites nulles à partir du rang (N + 1) inclus et
an (N ) = Card(Sn (N )). Il est clair que :
Sn (N ) = Sn pour N ≥ n
Q
b) Convergence du produit infini : soit x ∈]−1, 1[, PN (x) = N 1
n=1 1−xn
le produit partiel. Comme tous les facteurs de ce produit sont > 0, on
peut écrire :
XN
ln(PN (x)) = ln(1 − xn )
n=1
Qui est la somme de rang N de la série de terme général ln(1 − xn ), or,
quand n → ∞ :
| ln(1 − xn )| ∼ |x|n
P n
On
P |x| est à termes positifs et convergente puisque |x| < 1 donc
ln(1 − xn ) est absolument convergente et la suite (ln(PN (x))) aussi ;
si t est sa limite, il vient :
lim PN (x) = et > 0
N →∞

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c) Développement du produit partiel : on va prouver l’hypothèse de


récurrence sur H PN suivante :
la série entière an (N )xn converge pour |x| < 1 et :

X
∀x ∈] − 1, 1[, PN (x) = an (N )xn
n=0

H1 est vérifiée puisque an (1) = 1 pour tout n. Supposons (HN −1 ) vraie


pour un entier N ≥ 2 et prouvons (HN ). En notant (bn ) la suite d’en-
tiers définie par :
(
bn = 1 si N divise n
bn = 0 sinon
On va, plus précisément, prouver la relation :
n
X
(R) an (N ) = an−k (N − 1)bk
k=0

Pour cela, on va classer 1 l’ensemble des N -uples (α1 , α2 , . . . , αN ) d’en-


tiers vérifiant α1 + 2α2 , . . . , +N αN = n en fonction de l’entier k =
N αN . Pour k ∈ [0 . . . n], on note Ek l’ensemble des N -uples vérifiant
α1 + 2α2 , . . . , +N αN = n et N αN = k.
Tout N -uple est dans un Ek et un seul. Le nombre de N -uples est donc :
n
X
an (N ) = Card(Ek )
k=0

Reste à calculer Card(Ek ). Deux cas se présentent :


– k n’est pas multiple de N . Card(Ek ) = 0 mais bk aussi. Il ne coûte
donc rien d’écrire Card(Ek ) = bk an−k (N − 1).
– k est multiple de N donc s’écrit sous la forme N αN pour un unique
entier αN . Le nombre d’élements de Ek est donc le nombre de N − 1-
uples (α1 , α2 , . . . , αN −1 ) tels que :
α1 + 2α2 , . . . , +(N − 1)αN −1 = n − k
dont le cardinal est précisément an (N − 1) ; comme bk = 1, il vient
Card(Ek ) = bk an−k (N − 1).
1
Dénombrer c’est classer, le tout est de trouver le bon critère

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D’où la relation (R). D’après P l’hypothèse de récurrence, le rayon de


convergence de la série entière an (N − 1)xn est ≥ 1. Donc
P cette série
converge absolument pour |x| < 1. Il en est de même de bn xn qui est
1
une série géométrique de somme . Le produit de Cauchy de ces
1 − xN
deux séries est, d’après (R), la série entière de terme général an (N )xn
qui converge donc absolument pour |x| < 1 et dont la somme vaut :

1
PN −1 (x) = PN (x)
1 − xN
surplus, puisque an (N ) ≥ 1 (pourquoi ? ), le
HN est donc prouvée. EnP
rayon de convergence de an (N )xn vaut 1.
d) Développement en série entière de f : soit t ∈ [0, 1[. Si q ∈ N, il
vient : q
X X∞
n
an (N )t ≤ an (N )tn = PN (t) ≤ f (t)
n=0 n=0

En choisissant N > q, il vient :


q
X
pn tn ≤ f (t)
n=0
P n
D’où la convergence de la série pn t qui est à termes positifs et dont
toutes les sommes partielles sont majorées (en libérant q). Il vient alors,
pour x ∈] − 1, 1[ :
an (N )|x|n ≤ pn |x|n
Donc x restant fixé, la série de fonctions de la variable N , de terme
général :
N 7→ an (N )xn
est normalement convergente sur N. De plus :

lim an (N )xn = pn xn
N →∞

D’où, d’après le théorème de la double limite :



X ∞
X
lim an (N )xn = pn xn
N →∞
n=0 n=0

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C’est à dire, puisque la fonction du premier membre vaut PN (x) :



X
f (x) = pn xn
n=0
P
L’égalité valant pour x ∈] − 1, 1[, le rayon de convergence de pn xn
est ≥ 1 Comme pn ≥ 1 pour tout n (pourquoi ? ), ce rayon vaut 1.

Exercice 10 (Analycité P des fonctions développables en série en-


n
tière). (Difficile) Soit an x une série entière de rayon R > 0. Si f est
n≥0
sa
P somme dans ] − R, R[, prouver que, si |a| < R, il existe une série entière
bn xn , convergente dans un intervalle ]a − r, a + r[ avec r ≤ R − |a| telle
que :
X∞
∀x ∈]a − r, a + r[, f (x) = bn (x − a)n
n=0

3.2 Fonctions d’une variable complexe


Seule la continuité des fonctions d’une variable complexe est au pro-
gramme. On rappelle la proposition 3 : la somme d’une série entière qui
converge dans un disque ouvert du plan complexe, centré en 0, est conti-
nue dans ce disque. Étant donné une fonction f définie et continue dans un
disque ouvert du plan complexe, centré en 0, on se propose d’étudier ci cette
fonction est développable en série entière dans ce dsque.

3.2.1 Utilisation d’une fonction auxiliaire d’une variable


réelle
En particulier, les méthodes, présentées ci-dessus, utilisant la dérivation
ou l’intégration des fonctions ne peuvent s’étendre qu’en utilisant des fonc-
tions auxiliaires d’une variable réelle.

Principe de la méthode
P
On remarque que, si ∞ n
n=0 an z est une série entière
P de rayon de conver-
gence R > 0 et si |z| < R, La série de fonction un (t), où un (t) est la

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fonction définie sur [0, 1] par :

un (t) = an z n tn = an (zt)n

Converge normalement sur [0, 1] puisque :

|un (t)| ≤ |an ||z|n

ainsi que ses dérivées successives (pourquoi ?) On pourra donc, puisqu’il s’agit
d’une série entière de la variable réelle t, intégrer ou dériver terme à terme
cette série. Le principe revient, au fond, à paramétrer le segment [0, z].
z
Exemples fondamentaux P 1 3 n(La fonction z 7→ e ). On a vu précédem-
ment que la série entière n!
z avait un rayon de convergence infini et que :

X zn
∀t ∈ R, ezt = tn
n=0
n!

En particulier, pour t = 1 :

X
z zn
e =
n=0
n!

La détermination principale du logarithme complexe


Elle est définie, pour z ∈ Δ = C − R− , par :

ln(z) = ln(|z|) + i Arg(z)

Où Arg(z) désigne la détermination de l’argument de z qui appartient à


] − π, π[ :
z
θ = Arg(z) ⇐⇒ θ ∈] − π, π[ et eiθ =
|z|
En particulier, si z ∈]0, +∞[, on retrouve le logarithme népérien ordinaire et
si z ∈ Δ :
z
eln(z) = eln(|z|) ei Arg(z)) = |z| × =z
|z|
On admettra provisoirement la continuité de ln sur Δ et qu’il n’existe pas de
fonction continue, définie sur un domaine contenant strictement Δ et vérifiant
cette relation.

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Proposition 10. Soit z ∈ D(0, 1), alors :


– 1 + z ∈ Δ car Re(1 + z) > 0
P∞ zn
– La série (−1)n−1 converge et sa somme vaut ln(1 + z)
n=1 n
Démonstration. C’est une application de la méthode ci-dessus décrite. Le
rayon de convergence de la série vaut 1 par d’Alembert. Soit z tel que |z| < 1.
On introduit la fonction auxiliaire un (t), définie sur [0, 1] par :
z n tn
un (t) = (−1)n−1
n
u0n (t) = (−1)n−1 z n tn−1 donc |u0n (t)| ≤ |z|n
P
∞ P

Donc u0n (t) converge normalement sur [0, 1] et, comme un (t) égale-
n=1 n=1
ment, la fonction f , définie sur [0, 1] par :

X
f (t) = un (t)
n=1

est de classe C 1 sur [0, 1] avec :



X
0 z
∀t ∈ [0, 1], f (t) = u0n (t) =
n=1
1 + tz

Comme f (0) = 1, il s’ensuit :



X n Z 1
n−1 z z dt
f (1) = (−1) =
n=1
n 0 1 + tz

Reste à calculer l’intégrale. Ce qui sera fait en exercice et donne le bon


résultat.
On peut cependant procéder plus rapidement. Soit g la fonction définie sur
[0, 1] par :
g(t) = ef (t)
g est de classe C 1 sur [0, 1], comme l’est f et :
z
∀t ∈ [0, 1], g 0 (t) = f 0 (t)g(t) = g(t) et g(0) = 1
1 + tz

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Or la fonction t 7→ 1 + tz satisfait la même équation différentielle avec la


même condition initiale sur [0, 1]. Donc, vu l’unicité de la solution d’une telle
équation :
∀t ∈ [0, 1], g(t) = 1 + zt
Or | Re(zt)| ≤ |zt| < 1 donc Re(1 + zt) > 0 et 1 + zt ∈ Δ. D’après ce qui a
été vu plus haut :
eln(1+zt) = 1 + zt
Donc, pour chaque t ∈ [0, 1], il existe un entier relatif k(t) tel que :

ln(1 + zt) − f (t) = 2k(t)iπ

Comme le premier membre est une fonction continue de t, k l’est aussi et à


valeurs dans Z donc est constante, comme k(0) = 0, il en résulte :

∀t ∈ [0, 1], f (t) = ln(1 + zt)

D’où le résultat en faisant t = 1.

Exercice 11. Pour |z| < 1 et α ∈ C, on pose :

(1 + z)α = eα ln(1+z)

Montrer que cette fonction est développable en série entière dans D(0, 1) et
en déterminer le développement.

Exercice 12 (Analycité de la somme d’une série entière dans le


disque ouvert de convergence). Cet exercice généralise l’exercice 10. Soit
(an )n∈N P
une suite complexe telle que le rayon de convergence R de la série
entière an z n soit strictement positif. On note f la somme de cette série
n≥0
dans le disque ouvert D(0, R).
P
1. Soit k ∈ N. Montrer que la série entière n(n−1) . . . (n−k+1)an z n−k
n≥k
admet R comme rayon de convergence. On note fk (z) sa somme dans
D(0, R). Soit a ∈ D(0, R). On se propose de montrer que, pour |h| <
R −|a|, la série de terme général fkk!(a) hk converge et que sa somme vaut
f (a + h).
(a) Montrer que la fonction φ définie sur [0, 1] par φ(t) = f (a + th)
est C ∞ sur [0, 1] et exprimer φ(k) (t) à l’aide de fk (a + th).

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P
(b) Quel est le rayon de convergence de la série entière |an | xn ?
n≥0
On note g(x) sa somme pour |x| < R. Prouver, pour t ∈ [0, 1],
l’inégalité :
|φk+1 (t)| ≤ g (k+1) (|a| + t|h|)|h|k+1
Démontrer que la série de terme général :
Z 1
(1 − t)k (k+1)
g (|a| + t|h|)|h|k+1 dt
0 k!
converge (appliquer la formule de Taylor avec reste intégral à g 0
entre |a| + t|h| et |a| + |h|) et conclure.

3.2.2 Recherche à priori des coefficients


Minoration du rayon de convergence
P
Soit ∞ n
n=0 an z une série entière de rayon de convergence R > 0. Soit r tel
que 0 < r < R. La suite (|an |rn ) est bornée. Si M est l’un de ses majorants :
1
∀n ∈ N, |an | ≤ M k n avec k =
r
Réciproquement, si une telle majoration a lieu, le rayon de convergence de la
série est ≥ k1 . (pourquoi ? )
Exemple 26 (Développement
P∞ en série entière de l’inverse d’une
n
fonction). Soit n=0 an z une série entière de rayon de convergence R > 0,
dont la somme dans D(0, R) est notée f (z). On suppose f (0) = a0 6= 0. Alors
1
g(z) =
f (z)
est définie dans un disque ouvert non vide de centre 0 et y est développable
en série entière.
P

Démonstration. La série entière |an |xn a R comme rayon de convergence
n=1
(pourquoi ? ). Sa somme φ est définie et continue sur ] − R, R[. Comme
φ(0) = 0, la continuité de φ en 0 assure :

∃x, 0 < x < R, |φ(x)| < |a0 |

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Posons x1 = k > 0. Définissons alors formellement, par récurrence, la suite


(bn ) des futurs coefficients du développement en série entière de g c’est à
dire : (
b0 = a10
bn = − a10 (a1 bn−1 + a2 bn−2 + ∙ ∙ ∙ + an b0 ) si n ≥ 1
posons A = |b0 | > 0 et émettons l’hypothèse de récurrence Hn :
∀i ∈ {0, 1, . . . , n}, |bi | ≤ Ak i
H0 résulte du choix de A, supposons Hn−1 vérifiée pour un certain entier
n ≥ 1 et majorons |bn | :
n n  
1 X A X n−i A n 1
|bn | ≤ |ai ||bn−i | ≤ |ai |k ≤ k φ ≤ Ak n
|a0 | i=1 |a0 | i=1 |a0 | k

D’où Hn (Les lecteurs reprendront en détail cette suite de majorations en


essayant
P∞ de comprendre
P∞ comment on a pu choisir A et k). Les deux séries
a
n=0 n nn
et b
n=0 n z n
convergent absolument pour P|z| < k1 (pourquoi),
∞ n
il en est donc de même de leur produit de Cauchy n=0 cn z . Or, vu la
définition des bn :
c0 = 1 et cn = 0 pour n ≥ 1
P∞
En notant g la somme de la série entière n=0 bn z
n
dans D(0, k1 ), il en
résulte :  
1
∀z ∈ D 0, , f (z)g(z) = 1
k
D’où
Ple résultat annoncé. [La détermination exacte du rayon de convergence
de ∞ b
n=0 n z n
est hors d’atteinte (en général) avec le programme de Taupe.
On verra quelques exemples simples de ce type de problème dans la section
5.3]
Exercice 13. Montrer, en utilisant une équation différentielle que la fonction
tan est développable en série entière au voisinage de 0.
Exemple 27 (Centrale). Tracer le graphe de la fonction f définie par
1
f (x) =
1 + ln(1 − x)
Montrer que f est développable en série entière au voisinage de 0 et déter-
miner le rayon de convergence de la série entière obtenue.

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3.2.3 Prolongement analytique


P P∞
Méthode fondée sur la proposition 7 : soient ∞ n
n=0 an z et n=0 bn z
n

deux séries entières de rayons de convergence respectifs R1 > 0 et R2 > 0.


S’il existe r > 0 tel que r < min(R1 , R2 ) et que les sommes de ces deux séries
coı̈ncident dans ] − r, r[ (resp D(0, r)) alors :
an = bn pour tout n ∈ N
Il s’ensuit que R1 = R2 et que les sommes des deux séries coı̈ncident sur
D(0, R1 ).

De manière générale une fonction développable en série entière est déter-


minée par sa connaissance sur un voisinage d’un point du disque (ou de l
’intervalle) de convergence. On peut se servir de cette propriété pour prolon-
ger des identités algébriques entre deux sommes de séries entières à tout un
disque ouvert centré en 0.

3.2.4 Cas des fractions rationnelles


Proposition 11. Soit p un entier naturel > 0. Le rayon de convergence de
la série entière :
X∞
p(p + 1) . . . (p + n − 1) n
1+ (−1)n z
n=1
n!

vaut 1. Sa somme est égale à


1
(1 + z)p
Dans le disque D(0, 1).
Démonstration. Le rayon de convergence résulte de la règle de d’Alembert.
Soit f (z) la somme de la série ci-dessus pour |z| < 1. La fonction g(z) =
(1 + z)p f (z) est développable en série entière dans D(0, 1) (pourquoi ?) et
g(x) = 1 pour −1 < x < 1 (développement en série entière de x 7→ (1+x)−p ).
On en déduit g(z) = 1 dans D(0, 1).
Proposition 12. Soient P et Q deux polynômes à coefficients complexes
avec : r
Y
Q(X) = (X − ai )pi et P (ai ) 6= 0 pour 1 ≤ i ≤ r
i=1

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On suppose qu’aucun ai n’est nul, qu’ils sont tous distincts et que pi ∈ N∗ .


P
Soit f = Q et R = min(|a1 |, |a2 |, . . . , |ar |) > 0. Il existe une série entière
P∞
λn z n de rayon de convergence R telle que :
n=0


X
∀z ∈ D(0, R), f (z) = λn z n
n=0

Démonstration. Chaque élément simple de f est somme d’une série entière de


rayon de convergence supérieur ou egal à R. f est donc somme dans D(0, R)
P

d’une série entière λn z n de rayon de convergence R0 ≥ R. Supposons que
n=0
R0 > R. Il existe un zéro de Q, soit ai , tel que |ai | = R. La série étant
normalement convergente dans le disque fermé Df (0, R), sa somme y est
bornée par un réel M . Soit (zn ) une suite d’éléments de Df (0, R) qui tend
n
vers ai (par exemple zn = ai n+1 );

|(zn − ai )p f (z)| ≤ |zn − ai |p M → 0

On en déduit P (ai ) = 0, ce qui n’est pas, donc R0 = R.

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Chapitre 4

Calcul de sommes de séries

4.1 Cas des séries entières


P
4.1.1 Séries de la forme P (n)z n
Principe de la méthode
P

Il suffirait de connaı̂tre nk z n mais on observe qu’on peut obtenir fa-
n=0
cilement :

X ∞
X
n k! xk
n(n − 1) . . . (n − k + 1)x = n(n − 1) . . . (n − k + 1)xn =
n=k n=0
(1 − x)k+1

P

par dérivations successives de xn . D’où l’idée de décomposer le polynôme
n=0
P ∈ CN [X] dans la base (H0 , H1 , . . . , HN ) de CN [X] constituée des poly-
nômes de Hilbert :
X(X − 1) . . . (X − k + 1)
Hk (X) =
k!
En remarquant que, pour |x| < 1 :

X xk
Hk (n)xn =
n=0
(1 − x)k+1

Le rayon de convergence de la série valant 1.

47
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Exemple 28.

X
(n3 − n2 + 1)z n
n=0

(Traité en cours)
P
4.1.2 Séries de la forme F (n)xn
Où F ∈ C(X) :
Exemple 29.

X 1
xn
n=1
n(2n + 1)
et, avec Maple :

X n+1
xn
n=1
n(3n + 1)

(Traité en cours)
P P (n)
4.1.3 Séries de la forme n! xn
Où P ∈ C[X]. Même technique que dans 4.1.1
Exemple 30.

X n3 − 2n + 1
n=0
n!
(Traité en cours)
P an+1
4.1.4 Séries de la forme an z n où an est une fraction
rationnelle simple
On va traiter le cas, assez fréquent, où degré de deg F = 0, c’est à dire
P (n)
où F (n) = Q(n) avec deg P = deg Q. Il en résulte que, si a et b sont les
coefficients dominants de P et Q :
an+1 a
lim = = λ 6= 0
n→∞ an b
Le rayon R vaut | λ1 |.

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Principe de la méthode
On décompose F en éléments simples avec la partie entière λ

F (n) = λ + φ(n)

Où φ(n) représente la somme des éléments simples de F . Pour |x| < R :

X ∞
X ∞
X ∞
X
n n+1 n+1
a n x = a0 + an+1 x = an λx + an φ(n)xn+1
n=0 n=0 n=0 n=0

(après justification que chaque série converge) d’où :



X
(1 − λx)f (x) = a0 + an φ(n)xn+1
n=0

En séparant les séries relatives à chaque élément simple, on obtient une équa-
tion différentielle en dérivant (éventuellement plusieurs fois) le tout.

Exemple 31. Dans l’étude de l’exemple 24 on a établi que la fonction y


définie sur ] − 1, +∞[ par :
Z π
2 2
y(x) = ln(1 + x sin2 t) dt
π 0

était développable en série entière sur ] − 1, 1[ :



X 1.3 . . . 2n − 1 xn
y(x) = (−1)n−1 pour |x| < 1
n=1
2.4 . . . 2n n

On se propose ici de calculer la somme de cette série entière.



X
y(x) = a n xn
n=0
avec : 

 a =0
 0

an = (−1)n−1 1.3 . . . 2n − 1 1

si n ≥ 1
2.4 . . . 2n n
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De sorte que :
an+1 n(2n + 1)
=− pour n ≥ 1
an 2(n + 1)2
Il vient alors (sauf erreur de calcul) pour x ∈] − 1, 0[∪]0, 1[ :
 √ 
1+x+1
y(x) = ln x √ − 2 ln 2, y(0) = 0
1+x−1

Démonstration. Le terme a0 est nul, on utilise la méthode générale à partir


de a1 . Tous les réels x considérés appartiennent à ] − 1, 1[ :
∞ ∞
x X x X n(2n + 1) n+1
y(x) = + an+1 xn+1 = − an x
2 n=1 2 n=1 2(n + 1)2

n(2n + 1) 3n + 2 3 1
2
=1− 2
=1− +
2(n + 1) 2(n + 1) 2(n + 1) 2(n + 1)2
Donc, vu que toutes les séries entières ci-dessous convergent :
∞ ∞ ∞
x X n+1
X 3 n+1
X 1
y(x) = − an x + an x − an 2
xn+1
2 n=1 n=1
2(n + 1) n=1
2(n + 1)

∞ ∞
x 3 X xn+1 1X xn+1
(1 + x)y(x) = + an − an
2 2 n=0 n + 1 2 n=0 (n + 1)2
Toutes ces séries entières ayant 1 comme rayon de convergence, on peut dé-
river terme à terme cette dernière relation pour n ≤ 1 :

0 3 1X xn
(1 + x)y (x) + y(x) = y(x) − an
2 2 n=0 (n + 1)

En remultipliant la relation obtenue par x et en redérivant, il vient :


3x + 2 0 1
x(1 + x)y”(x) + y (x) =
2 2
En posant z(x) = y 0 (x), z ∈ C ∞ ] − 1, 1[ et vérifie :
3x + 2 1 1
x(1 + x)z 0 (x) + z(x) = et z(0) =
2 2 2

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Comme le coefficient de z 0 s’annule, Maple ne sait pas intégrer cette équa-


tion avec une condition initiale en 0. La théorie ne permet d’en chercher les
solutions que sur les intervalles ] − 1, 0[ et ]0, 1[. On trouve :
(
z(x) = x1 + x√A1+x sur ] − 1, 0[
1 √B
z(x) = x
+ x 1+x
sur ]0, 1[

Comme z est continue en 0, l’examen des limites de chacune de ces expressions


en 0 impose A = B = −1, on vérifie bien que la fonction :
(
z(x) = x1 − x√11+x sur ] − 1, 0[∪]0, 1[
1
z(0) = 2

est continue en 0 (la seule utilité de cette vérification est de voir si les calculs
sont cohérents). Il vient donc, puisque z est continue sur ] − 1, 1[ :
Z x Z x 
1 1
∀x ∈] − 1, 1[, y(x) = z(t) dt = − √ dt
0 0 t t 1+t

Pour calculer cette intégrale, il faut la scinder en deux mais les fonctions :

1 1
t 7→ et t 7→ √
t t 1+t

ne sont pas intégrables sur [0, x]. Il faut donc séparer les cas x > 0 et x < 0
en isolant la valeur 0. Soit 0 < h < x. On considère :
Z x 
1 1
− √ dt
h t t 1+t

qu’on peut scinder en deux puisque les fonctions considérées sont continues
sur [h, x] : Z x Z x
1 1
= dt − √ dt
h t h t 1+t

Pour calculer la deuxième intégrale, on pose u = 1 + t et :
Z Z √   √
x
1 1+x
du 1 + u 1+x
√ dt = −2 = − ln
h t 1+t √
1+h 1 − u2 1 − u √1+h

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On regroupe les deux intégrales, en supprimant les valeurs absolues, via les
signes des expressions et en regroupant les deux termes qui ont chacun une
limite infinie quand h → 0 mais dont la sommme a une limite finie :
Z x Z x
1 1
dt − √ dt =
h t h t 1+t

√   √ 
1+h−1 √ 1+x+1
ln − ln(1 + 1 + h) + ln x √
h 1+x−1

Or 1+h−1
h
∼ 12 quand h → 0 d’où la formule voulue en faisnt tendre h vers
0. Les lecteurs traiteront, de même le cas x < 0.

Exercice 14. Calculer :


X∞
xn
n=0
Cn2n


X
Cn2n xn
n=0

4.1.5 Séries à lacunes régulières


Exemple 32. Calculer :

X 1
n=0
(3n)!

4.1.6 Interversion de symboles


P un
Exemple 33. Rayon de convergence et somme de n!
xn avec :
Z 1
un = t (t − 1) . . . (t − n + 1) dt
0

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4.2 Méthode générale dans les autres cas


Soit on introduit une série entière (ou plus loin une série de Fourier) qui
génére le terme général de la série à sommer soit on procède par télescopage
des termes. ∞
X 1
n=1
12 + 22 + ∙ ∙ ∙ + n2

X 1
arctan
n=1
2n2

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Chapitre 5

Propriétés de la somme au
bord du disque de convergence

5.1 Limite radiale


Le théorème suivant est au programme mais admis.

Théorème 6 (Abel). Soit (an )n∈N une suite de nombre complexes telle
que la série entière de terme général an z n ait un rayon de convergence R ∈
]0, +∞[. Si la série de terme général an Rn converge, la fonction f définie
dans l’intervalle ] − R, R] par :

X
f (x) = a n xn
n=0

est continue au point R. Résultat analogue au point −R.

5.2 Exemple de comportement asymptotique


Exemple 34. Comportement asymptotique de la somme de la série entière
X
ln n xn
n≥1

au voisinage de ±1. On précisera numériquement sa limite en −1.

55
30 novembre 2009

5.3 Utilisation de propriétés de la somme au


bord du disque de convergence pour dé-
terminer le rayon de convergence
Le plus souvent, lorsqu’on cherche à développer une fonction en série
entière, on arrive à expliciter les coefficients du développement cherché de
manière suffisamment simple pour pouvoir étudier le rayon de convergence
de la série obtenue. On procède par encadrements géométriques, éventuelle-
ment simplifiés par des recherches d’équivalents ou en utilisant, quand c’est
possible, la règle de D’Alembert. L’objet de cette partie est d’étudier quelques
cas où la forme des coefficients n’est pas simple. Il faut alors s’aider du com-
portement asymptotique de la fonction à développer au bord de ce que l’on
suppute être l’intervalle de convergence ou le disque de convergence dans les
cas les plus difficiles. L’exemple des fractions rationnelles a déja été étudié
dans la section 3.2.4.

5.3.1 Un exemple "simple"


On considère la fonction y défine sur [−2, 1] par :
p
y(x) = (2 + x)(1 − x)

On se propose d’étudier le rayon de convergence de son développement en


série entière au voisinage de 0.
a) Minoration du rayon : pour x ∈]−1, 1[, on peut écrire y(x) = u(x)v(x)
avec : √ √
u(x) = 1 − x et v(x) = 2 + x
u est développable en série entière sur ] − 1, 1[. Son développement
s’écrit :
X∞
u(x) = an xn
n=0
avec :


a0 = 1
a1 = −1/2


an = 1/2(1/2−1)...(1/2−n+1)
n!
(−1)n = − 1.3...(2n−3)
2n n!
pour n ≥ 2

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v(x) = 2(1 + x/2)1/2 est développable en série entière sur ] − 2, 2[.
Son développement s’écrit :

X
u(x) = bn xn
n=0

avec :
 √

b0 = √2
b1 = 2/4

 √ √
bn = 2 1/2(1/2−1)...(1/2−n+1)
2n n!
= 2(−1)n−1 1.3...(2n−3)
4n n!
pour n ≥ 2

Par produit de Cauchy, y est donc développable en série entière sur


] − 1, 1[ et son développement s’écrit :

X n
X
n
y(x) = cn x avec cn = ak bn−k
n=0 k=0

P
Si R est le rayon de convergence de cn xn , il vient R ≥ 1 mais
n≥0
l’expression des cn est trop compliquée pour qu’on puisse en déduire
une majoration directe de R.
b) Majoration du rayon : o s’aide du comportement de y au voisinage
de
P 1. Supposons que R > 1. Notons alors U (x) la somme de la série
cn xn sur ] − R, R[. La fonction U est C ∞ sur cet intervalle et :
n≥0

∀x ∈] − 1, 1[, U (x) = y(x)

Donc :
−1 − 2x
∀x ∈] − 1, 1[, U 0 (x) = y 0 (x) = p
2 (1 − x)(2 + x)

Donc
lim U 0 (x) = −∞
x→1−

ce qui contredit la continuité de U 0 au point 1 ∈] − R, R[. Donc R = 1

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30 novembre 2009

5.3.2 Développement en série entière de l’exponentielle


d’une fonction
Soit u une fonction à valeurs complexe développable en série entière sur
un intervalle ] − R, R[ avec 0 < R ≤ +∞. On se propose de prouver que la
fonction y définie sur ] − R, R[ par :

y(x) = eu(x)

l’est aussi. Pour cela, on observe que y ∈ C ∞ (] − R, R[, C) et vérifie sur cet
intervalle l’équation différentielle linéaire :

(E) y 0 (x) = u0 (x) y(x) avec y(0) = eu(0)

Comme, d’après le cours, u0 est aussi développable en série entière sur ] −


R, R[, on va travailler directement avec les coefficients de son développement.
On pose donc :

X
0
u (x) = b n xn pour −R < x < R
n=0

a) Analyse : supposons d’abord que y soit développable en série entière


sur un intervalle ] − r, r[⊂] − R, R[ avec r > 0.

X
y(x) = an xn pour −r < x < r
n=0

y 0 l’est également et on peut dériver terme à terme le développement


de y :

X
0
y (x) = (n + 1)an+1 xn pour −r < x < r
n=0

Le produit u0 y est développable en série entière sur ] − r, r[ :



X
0
u (x) y(x) = cn xn pour −r < x < r
n=0

avec, pour n ≥ 0 :
n
X
cn = ak bn−k
k=0

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D’après l’équation (E) et l’unicité des coefficients du développement en


série entière d’une fonction, il vient, pour tout entier n ≥ 0 :
cn = (n + 1)an+1
soit : !
n
X
1
an+1 = ak bn−k
n+1 k=0

avec la condition initiale a0 = y(0) = eu(0) .


b) Synthèse : on définit une suite récurrente (an ) par :
(
a0 = eu(0)
P
an+1 = n+11
( nk=0 ak bn−k ) pour n ≥ 0
P
et on va prouver que le rayon de convergence de la série entière a n xn
n≥0
est ≥ R puis que la somme y de cette série vaut eu en prouvant qu’elle
vérifie le problème de Cauchy (E).
Fixons un réel r tel que 0 ≤ r < R et prouvons que la suite (|an |rn ) est
bornée. On pose, pour cela :
Mn = max |ak |rk
0≤k≤n

n
! n
!
r X Mn r X
|an+1 |rn+1 ≤ |ak |rk |bn−k |rn−k ≤ |bk |rk
n+1 k=0
n+1 k=0
en ayant remarqué que :
n
X n
X
n−k
|bn−k |r = |bk |rk
k=0 k=0
P
Or, puisque 0 ≤ r < R, la série |bk |rk converge. Si S est sa somme,
k≥0
il vient, vu la positivité des termes de cette série :
Sr
|an+1 |rn+1 ≤ Mn
n+1
Sr
Puisque la suite de terle général n+1
tend vers 0, il existe un rang N
tel que :
Sr
n>N ⇒0≤ <1
n+1

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30 novembre 2009

donc, pour n > N , |an+1 |rn+1 ≤ Mn d’où :

Mn+1 = max(Mn , |an+1 |rn+1 ) = Mn

La suite (Mn ) est donc constante à partir du rang N + 1, elle est donc
bornée. Il en est de même de la suite (|an |rn ) puisque, pour tout n :

0 ≤ |an |rn ≤ Mn

(|an |rn ) est bornée


On a donc établi que, pour tout r ∈ [0, R[, la suite P
donc le rayon de convergence R0 de la série entière an xn vérifie :
n≥0

∀r ∈ [0, R[, R0 ≥ r

en faisant tendre r vers R, on en déduit :

R0 ≥ R

Notons maintenant y(x) la somme de cette série pour −R < x < R.


Les calculs faits dans la phase d’analyse sont, d’après les propriétés
des sommes des séries entières (dérivation terme à terme et produit
de Cauchy), valables sur l’intervalle ] − R, R[ 1 . y satisfait le problème
de Cauchy (E) sur ] − R, R[ et donc, d’après l’unicité d’une solution
d’icelui :
y(x) = eu(x) pour − R < x < R

Remarque 8. On peut avoir R0 > R comme le montre l’exemple u(x) =


ln(1 + x) : R = 1 et R0 = +∞.

5.3.3 Une application


Considérons le trinôme du second degré :

T (x) = x2 − 2rx cos θ + r2


1
Si on n’en est pas convaincu, il faut les reprendre pas à pas en justifiant à chaque
étape

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avec r > 0 et θ 6∈ πZ. Ses racines sont r ei±θ . T (x) > 0 pour tout x ∈ R.
Montrons que la fonction :

y(x) = x2 − 2rx cos θ + r2
est développable en série entière sur ] − r, r[ et que le rayon de convergence
de son développement en série entière vaut r.
a) Montrons que y est développable en série entière pour |x| < r :
on remarque que :
y(x) = eu(x)
avec
ln(T (x))
u(x) =
2
Prouvons que u est développable en série entière sur ] − r, r[. Elle y est
C ∞ et :
T 0 (x) x − r cos θ
u0 (x) = = 2
2 T (x) x − 2rx cos θ + r2
qui se décompose en éléments simples sur C 2 :
 
0 1 1 1
u (x) = +
2 x − r eiθ x − r e−iθ
Chacun de ces termes se décompose en série géométrique convergente
sur ] − r, r[ :
X∞
1 xn
= −
x − r eiθ n=0
rn+1 ei(n+1)θ
Donc, pour |x| < r, u0 (x) est somme de la série entière :

X cos(n + 1)θ xn

n=0
rn+1

Le cours assure alors que u est développable en série entière sur ] − r, r[,
son développement en série entière s’obtenant en intégrant le précédent
terme à terme.
On a alors prouvé que y = eu était développable en série entière sur
] − r, r[. Notons R le rayon de convergence de la série, de sorte que
R ≥ r.
2
Je rappelle que la décomposition de P 0 /P où P est un polynôme scindé doit être
connue

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30 novembre 2009

b) Preuve que R = r : c’est délicat. On va essayer la même technique que


dans le premier exemple ci-dessus mais les racines de T sont main-
tenant complexes. On va donc introduire des fonctions complexes qui
prolongent y et y 0 et utiliser une technique de prolongement analytique
des identités algébriques en regardant ce qui se passe au voisinage d’une
racine de T .
Posons ∞
X
y(x) = an xn pour |x| < r
n=0

D’où : ∞
X
y 0 (x) = bn xn pour |x| < r
n=0

avec, pour tout n, bn = (n + 1)an+1 . Supposons que le rayon de conver-


gence R, commun à ces deux séries, soit > r et relevons une contradic-
tion.
Introduisons les séries entières de la variable complexe z :
X X
an z n et bn z n
n≥0 n≥0

Ces séries convergent dans le disque ouvert :

D(0, R) = {z ∈ C, |z| < R}

Notons U (z) et V (z) leurs sommes pour |z| < R. La série produit de
Cauchy : X
cn z n
n≥0

avec, pour tout n :


n
X
cn = ak bn−k
k=0

converge aussi pour |z| < R. Si W est sa somme, il vient :

∀z ∈ D(0, R), W (z) = U (z)V (z)

Or, pour x ∈] − r, r[ :

U (x) = y(x) V (x) = y 0 (x) W (x) = y(x)y 0 (x) = x − r cos θ

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D’après l’unicité du développement en série entière de la fonction W


sur ] − r, r[, il vient :


c0 = −r cos θ
c1 = 1


cn = 0 pour n ≥ 2

c’est le prolongement analytique de la relation algébrique :

U (x)V (x) = x − r cos θ

à tout le disque D(0, R). Donc, pour tout complexe z tel que
|z| < R, il vient :
W (z) = z − r cos θ
soit :
∀z ∈ D(0, R), U (z)V (z) = z − r cos θ (5.1)
De la même manière, on prouve que :

∀z ∈ D(0, R), U (z)2 = z 2 − 2rz cos θ + r2



et donc U r eiθ = 0 ce qui contredit la relation (5.1).

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Chapitre 6

Travaux dirigés

6.1 Calculs de rayons de convergence


P
Exercice 15 (Ccp 2000). Soit a > 0. Rayon de convergence de an z n! ?
n≥0

Exercice 16P(Centrale 2008). Si R est le rayon de convergence de la


série entière an z n , que dire du rayon de convergence de la série entière
n≥0
P 2 n
an z ?
n≥0

Exercice 17 (Esim 2001). Trouver le rayon de convergence de :


X 2
en xn
n≥0

Exercice 18P(Centrale 2004). Si R est le rayon de convergence de la


série entière an z n , que dire du rayon de convergence de la série entière
n≥0
P an n
z ?
n≥0 n!

Exercice 19 (Mines 2001). Soit (an ) une suite réelle strictement positive
telle que :
a2n
lim = l 6= 1
n→∞ an−1 an+1
P
Étudier le rayon de convergence de la série entière an z n suivant l.
n≥0

65
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Exercice 20 (Mines 1999). Calculer, pour tout réel α, le rayon de conver-


gence de :
X∞    k
2kπ
cos +α z
k=0
5
P
Exercice 21. Si an xn est une série entière de rayon de convergence R.
n≥1 P
Que dire du rayon de convergence de an nα xn ?
n≥1

Exercice 22 (CCP 1998). P an 6= 0 pour tout


P entier nnaturel n. Comparer
n
les rayons de convergence de an z et de (1/an ) z .
n≥0 n≥0

Exercice 23 (X 1998). Rayon de convergence de la série entière :


X (−1)n
n2
1+ zn
n≥1
n

Exercice 24 (Cen 2000). Soit (an )n≥1 une suite de réels. On pose Sp =
Pp P
ak . On note R resp R1 le rayon de convergence de la série entière an xn
k=1 P n≥1
resp Sn xn . On suppose R > 0 et on note f (x) et g(x) les sommes respec-
n≥1
tives de ces séries dans leurs intervalles ouverts respectifs de convergence.
1. Comparer R et R1 puis f (x) à g(x).
2. Donner un exemple où R > 1, R1 = R puis un autre avec R > 1,
R1 = 1.
Exercice 25 (X 97 : 5/2 seulement). z ∈ C. Ensemble de définition de

X cos n z n
√ ?
n=0
n + cos n

Exercice 26 (X 97 : 5/2 seulement). Soit (an ) ∈ CN définie par :


   
(n − 1)2 + λ − 14 4(n − 1)2 + 2λ − 1
an = an−2 + i an−1
4n2 4n2
1 P √
où 0 < λ < Montrer que le rayon de convergence de an z n est ≥ 2( 2−1).
4

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30 novembre 2009

6.2 Calculs de sommes


n hni
Exercice 27 (Mines). Soit un = a + − . et a > 0. Rayon de conver-
P n
3 3
gence et somme de un z .
P (−1)n−1
Exercice 28 (Cen 2000). Convergence et somme de ?
n≥1 n
P (−1)n
Exercice 29 (Cen 2000). Convergence et somme de ?
n≥0 3n + 2
P xn+1
Exercice 30 (Ccp 2000). Rayon et somme de 2n+1
?
n≥0

Exercice 31 (Ccp 2001). Existence et calcul de :



X 1
?
n=1
n(n + 1) 2n

Exercice 32 (Cen 2002). Calculer :



X (−1)n−1
n=1
2n (2n + 1) (2n + 2)

P

4n−3
Exercice 33 (X 1997). Calculer n(n2 −4)
.
n=3

P

2n+n3
Exercice 34 (X 2000). Calculer (n+1)!
.
n=0
P
Exercice 35 (CCP 1999). Rayon de convergence et somme de ch(na)xn ?
n≥0
P x3n
Exercice 36 (Cen 1999). Convergence et somme de 3n!
.
n≥0

Exercice 37 (Cen 2002). Convergence et somme de :


X n3 + 5 X cos(2nx)
xn et (−1)n ?
n≥0
n! n≥0
22n

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30 novembre 2009

Exercice 38 (Cen 1997, 2005, 2008). Rayon de convergence et somme


de :
X∞
n
n(−1) xn ?
n=1


Exercice 39 (Mines). Calculer In = 0
2
sin2n+1 t dt. En déduire :

X 1
n
n=0
(2n + 1)2 C2n

de la manière la plus simple possible.


R π/2
Exercice 40 (Centrale). Soit un = 0 cosn t dt. Sans calculer l’intégrale,
P
déterminer le rayon de convergence et la somme de la série entière un xn .
n≥0
P

Déterminer (−1)n un .
n=0

Exercice 41 (X 98). -
1. Pour n ≥ 1 on pose :
n−1
X
n 1
un = (−1)
k=0
(2k + 1)(n − k)
P
Nature de un ?
n≥1
P

2. Calculer un .
n=1

Exercice 42 (Mines). Soit (an ) une suite d’éléments de {−1, 1} telle que
a0 = 1, et qu’en posant :
X∞
an n
f (x) = x
n=0
n!
on ait :
∀p ∈ N, ∀x ≥ 0, |f (p) (x)| ≤ 1
Montrer que f (x) = e−x

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Exercice 43 (X 2000). On définit, pour z ∈ C :



X X∞
(−1)n 2n (−1)n 2n+1
cos z = z sin z = z
n=0
(2n)! n=0
(2n + 1)!

Démontrer que cos2 z + sin2 z = 1


Exercice 44 (Cen 2000, 2003). Pour p ∈ N, p ≥ 2 on pose :
p−1
Y
Sp (X) = (X + 2k), S0 = 1, S1 = X
k=0

et, pour P ∈ R[X] et x ∈ R :



X
−x P (−2n)
φ(P )(x) = e xn
n=0
n!

1. Montrer que la famille (Sp )0≤p≤n est une base de Rn [X].


2. Montrer que φ est bien définie. Calculer, avec Maple, φ(Sp ) pour p ≤ 10.
3. Montrer que φ est un automorphisme de R[X] et calculer ses valeurs
propres.

6.3 Fonctions génératrices de suites récurrentes


Exercice 45 (Cen 2003). Soit (an ) une suite réelle vérifiant, pour n ≥ 1 :

an+1 − 2an + an−1 = n(−1)n

Expliciter an en fonction de a0 , a1 et n.
Exercice 46 (Mines). an = an−1 + an−2 − an−3 .
1. Montrer, sans calculer les an que :

∃(A, k) ∈]0, +∞[2 , |an | ≤ Ak n


P
2. Montrer que le rayon de convergence de an z n est > 0.
n≥0
3. Calculer la somme de la série entière, en déduire les an .

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Exercice 47 (X 97, Mines 98 et 2003, Cen 2002, 2003, 2005). Soit la


suite (un ) définie par :

 u0 = 1
P
n
un+1 = uk un−k
k=0
P
En considérant un xn calculer un et en trouver un équivalent.
n≥0

Exercice 48 (X 2003). Soit (un ) une suite réelle telle que, pour tout entier
naturel n : n
X un−k
=1
k=0
k!
Déterminer la limite de la suite (un ).
Exercice 49 (Ccp 2000). Soit (an ) la suite récurrente
P définie par a0 = 1 et
n+b
an+1 = n+2 an . Donner le rayon de convergence de an xn et une équation
n≥0
différentielle, que l’on résoudra, satisfaite par sa somme.
Exercice
P 50 (Cen 2002). Déterminer le rayon de convergence et la somme
de an xn où la suite (an ) est définie par :
n≥0
(
a 0 = a1 = 1
2
an+1 = an + n+1
an−1 pour n ≥ 1

Exercice 51 (X 1997). Soit a ∈ R, on considère la suite (an ) définie par :


(
a0 = a1 = a
an+1 = an + an+1
n−1
pour n ≥ 1

an
1. Montrer que la suite de terme général bn = converge.
n
2. Etudier la limite de (bn ) en fonction de a.
P
3. Utiliser la série entière an xn afin de connaı̂tre l’application :
n≥0

a 7→ lim bn
n→∞

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Exercice 52 (Centrale 2003). Soit In le nombre d’applications s de {1, 2, . . . , n}


dans {1, 2, . . . , n} telles que s ◦ s = Id. On pose I0 = 1.
1. Montrer que In+2 = In+1 + (n + 1)In .
P In xn
2. Montrer que le rayon de convergence R de la série entière n!
vaut
n≥0
au moins 1.
3. Déterminer la somme f (x) de la série entière précédente puis son rayon.
4. Calculer, avec Maple, Ik pour 0 ≤ k ≤ 10.

6.4 Comportements aux bords de l’ouvert de


convergence
Exercice 53 (Cen 2003). -
1. Pour p ∈ N, on pose :

X
Hp (x) = n p xn
n=0

Calculer H0 et H1 , trouver une relation entre Hp et Hp+1 et un équi-


valent de Hp (x) en 1− .
2. (non posé au concours) Étudier le cas où p ∈ R− en commençant par
p < 0.
Exercice 54 (Ccp 2000, Cen 2002). Soit :
Z √ (n+1)π 
un = √
sin t2 dt

P
Rayon de convergence et domaine de convergence de un xn . Étude du
n≥0
comportement au bord du domaine de définition.
Exercice 55 (Cen 1997 et Ccp 1999). On considère la série entière de
2n + 1 n−1
terme général x (n ≥ 1).
2n − 1
1. Rayon de convergence ?
2. Etude aux bornes.

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30 novembre 2009

3. Calcul de la somme.
P
Exercice 56 (Mines 2002 et 2003). Rayon de convergence de an xn
n≥1
avec :  
(−1)n 1
an = ln 1 + √ + ?
n 2n
Étude du comportement de la somme aux bords de l’intervalle ouvert de
convergence.
P (2n )
Exercice 57 (Cen 2003). Équivalent de la somme de x aux bornes
n≥0
de l’intervalle ouvert de convergence ?

Exercice 58 (Mines 1999). On considère la suite (an ) définie par :


n
1 X
an = k.k!
n! k=0

1. Limite et équivalent de an ?
P

2. On pose f (x) = an xn . Quel est le domaine de définition de f ?
n=0
3. Comportement de f aux bornes de l’intervalle ouvert de convergence ?

Exercice 59 (Ccp 1999). Soit P α ∈ R. Rayon de convergence ? Intervalle


de continuité de la somme de arctan (nα ) xn ?
n≥0

Exercice 60 (Cen 97 et 2002). Soit (bn ) une suite de réels strictement


positifs et (an ) une suite réelle telle que an ∼ bn .
1. On suppose que la série
P entière de terme général bn xn a un rayon infini.
n
Quel est le rayon de an x ?
2. Soient f et g les sommes de ces deux séries. Prouver que f (x) ∼ g(x)
au voisinage de +∞.
3. Équivalent de :

X xn
n=0
1! + 2! + ∙ ∙ ∙ + n!
quand x → +∞ ?

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Exercice 61 (Cen 2000). Soit (bn ) une suite de réels strictement positifs
et (an ) une suite réelle telle que an = o (bn ).
1. On suppose que la série
P entière de terme général bn xn a un rayon infini.
Quel est le rayon de an xn ?
2. Soient f et g les sommes de ces deux séries. Prouver que f (x) = o (g(x))
quand x → +∞.
3. Montrer que, si y est une solution de :

y”(x) − 2 x y 0 (x) + a y(x) = 0 a ∈ R


2
alors, pour tout réel α > 1, y(x) e−α x → 0 quand x → +∞.

Exercice 62 (Cen 2000). Soit (un ) définie par u0 = 1 et, pour n ≥ 1 :


1
un = Q n où a > 0
k=1 (a + k)

P
1. Déterminer l’intervalle ouvert de convergence de un xn et montrer
n≥0
que sa somme f vérifie l’équation différentielle :

x y 0 (x) + (a − x) y(x) = a
R +∞
2. On pose Γ(a) = 0
e−t ta−1 dt. Montrer que f (x) ∼ Γ(a + 1) ex x−a
quand x → +∞.

Exercice 63 (TPE 1999). Rayon de convergence de :


∞ 
X n 2
1 xn
1+ 1+ ?
n≥1
n n!

On note f (x) la somme. Equivalent de f (x) quand n → ∞ ?

6.5 Développements en série entière



X x
Exercice 64 (Cen 2009). Montrer que la fonction x 7→ est
n=1
x2 + n2
développable en série entière autour de 0.

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30 novembre 2009

Exercice 65 (Ccp 2008).


Z 3x
cos t
f (x) = dt
x t

1. Domaine de définition ?
2. Limite en +∞ ?
3. f est-elle prolongeable par continuité en 0 ?
4. Si oui, f est-elle développable en série entière autours de 0 ?
Exercice 66 (X 2006). Développement en série entière de f : R → R telle
que : Z x
x2 /2 2
∀x ∈ R f (x) = e e−t /2 dt
0

Exercice 67 (Ccp 98). Donner par plusieurs méthode le développement en


série entière de x 7→ sh x ch x.
Exercice 68 (Cen 1998). Développement en série entière de x 7→ sin(α arcsin x)
au voisinage de 0 ?
Exercice 69 (Ccp 2003). Développement en série entière de :
 
x sin α
x 7→ arctan
1 − x cos α
au voisinage de 0
Exercice 70 (X 97 et Ccp 98). Montrer que la fonction x 7→ arctan2 x
est développable en série entière au voisinage de 0 et donner le rayon de
convergence de la série entière. Déterminer ce développement en série entière.
Exercice 71p(Mines 1998). Développement en série entière au voisinage

de 0 de x 7→ 1 + x2 + x.
Exercice 72 (TPE 2004). Développement en série entière de x 7→ Argsh2 (x) ?
Exercice 73 (X 2002). Pour (t, x) ∈ R2 , on pose :
x2
f (t, x) = e−tx− 2

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30 novembre 2009

1. Prouver l’existence P d’une suite (Hn ) de polynômes telle que pour tout
t et tout x la série Hn (t) xn soit convergente de somme f (t, x).
n≥0
2. Prouver la formule :
(−1)n t2 dn − t2
Hn (t) = e2 ne 2
n! dt

3. Calculer, si k 6= n : Z
t2
Hn (t) Hk (t) e− 2 dt
R
Peut-on calculer la valeur de cette intégrale si k = n ?
Exercice 74 (Mines 1999). Soit f définie sur ] − π/2, π/2[ par :
1
f (x) =
cos x

1. Trouver un développement limité d’ordre 2 de f au voisinage de 0.


2. On suppose que f admet un développement en série entière sur ]−R, R[
P

(R > 0). Justifier qu’on peut écrire, sur cet intervalle, f (x) = an x2n .
n=0
3. Trouver alors une relation de récurrence entre les an .
4. Montrer qu’existe ρ > 0 tel que, pour tout n ∈ N, |an | ≤ ρn .
5. Montrer que f admet un développement en série entière au voisinage
de 0, dont on majorera le rayon de convergence.
Exercice 75 (Cen 2000). Soient f et g les fonctions réelles définies par :

X xn
f (x) = et g(x) = ef (x)
n=1
n2

Domaine de définition de g ? Continuité et dérivabilité de g ? Montrer que g


est développable en série entière au voisinage de 0.
Exercice 76 (Cen 2000). Pour x ∈] − 1, 1[, on pose :
Z 1
f (x) = (1 + x)t dt
0

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30 novembre 2009

1. f est-elle développable en série entière ? Que dire du rayon de conver-


gence.
ln(1−x)
2. En déduire le développement en série entière de φ : x 7→ ln(1+x)
.

Exercice 77 (Cen 1999). Soit f ∈ C ∞ (R, R) telle que, pour tout n et pour
tout x ∈] − 2, 2[ on ait :
n!
|f (n) (x)| ≤ n
2
Montrer que f est développable en série entière sur cet intervalle.

Exercice 78 (Ccp 2001). Soit a ∈]0, 1[.


1. Déterminer le domaine de définition I de :
X
sin (an x)
n≥0

On note f (x) sa somme sur I.


2. Montrer que f est de classe C ∞ sur I et qu’il existe M > 0 tel que pour
k ≥ 1 et x ∈ I on ait |f (k) (x)| ≤ M .
3. Montrer, par deux méthodes, que f est développable en série entière
sur un intervalle à déterminer et préciser les coefficients de son déve-
loppement.

Exercice 79 (Centrale). -
1. Domaine de convergence de :
∞ 
X x n n
f (x) = 1+ x
n=0
n

Montrer que f est développable en série entière sur ] − 1, 1[.


2. Equivalent de f (x) quand x → 1.
P

3. Si f (x) = an xn , trouver un équivalent de an .
n=0

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