Djomo Sandrine Memoire FASA PRASAC 2007
Djomo Sandrine Memoire FASA PRASAC 2007
Djomo Sandrine Memoire FASA PRASAC 2007
Par
DJOMO SANDRINE
Matricule : 01A017
Juin 2007
Par
DJOMO SANDRINE
Matricule : 01A017
Juin 2007
ENCADREUR SUPERVISEUR
Dr Joseph WEY TCHOUAMO Isaac R., PhD
Chargé de Recherches Maître de Conférences
IRAD/CIRAD/PRASAC Université de Dschang
Dédicace
Remerciements
Je voudrais ici remercier tous ceux qui de près ou de loin m’ont aidée dans la rédaction de ce
mémoire. Il s’agit de :
- Drs. Joseph WEY et Michel HAVARD qui m’ont encadrée durant ce stage ;
- Dr. KLASSOU Célestin, Chef de la Station Polyvalente de l’Institut de Recherche Agricole pour le
Développement (IRAD) de Garoua ;
- MM. Jean Faikréo, Siméon Takoua , Ibrahima Saidou, Mana Pierre et Mana Bourou , tous de la
Station Polyvalente de l’IRAD de Garoua ;
TABLEAU 10 : REPARTITION DES PRODUCTEURS EN FONCTION DU POSTE OCCUPE DANS LE GROUPEMENT ... 28
TABLEAU 11 : RELATION ENTRE LE POSTE OCCUPE DANS LE GROUPEMENT ET LA MAITRISE DU
PROGRAMME PREVISIONNEL .................................................................................................. 28
Résumé
L’étude du diagnostic de la démarche Conseil à l’Exploitation Familiale (CEF) dans les Groupements
de Producteurs Autonomes (GPA) de coton à l’Extrême-Nord du Cameroun s’est déroulée de Mai à
Décembre 2006. L’objectif était d’analyser les contraintes à la mise en œuvre du CEF au sein du
dispositif d’appui à la production agricole de la Société de Développement de Coton du Cameroun
(SDCC) géré par un prestataire privé le Service d’Appui au Développement Local (SADEL). L’étude
s’est appuyée sur des observations directes sur le terrain et des enquêtes socio-économiques. Quatre
vingt producteurs appartenant à huit groupements (en deuxième année du contrat d’autonomie) et
sept agents d’encadrement ont été enquêtés. Les groupements étaient répartis dans les
départements du Diamaré, du Mayo-Tsanaga et de Mayo-Kani. Les données recueillies ont été
analysées par le logiciel SPSS 10.0.
L’analyse des données collectées conduit aux résultats suivants:
- Le dispositif de CEF comprend les producteurs de coton des GPA qui adhèrent à la
démarche, les agents d’encadrement (Chefs de Région, Chefs de Secteur, Chefs de Zone) de
la Direction de la Production Agricole de la SDCC chargés de la mise en œuvre des activités
de CEF, SADEL chargé de la formation et du suivi du personnel d’encadrement et les moyens
utilisés. Les formations sont basées sur une approche participative. Les Chefs de Zone
doivent jouer le rôle de conseiller auprès des producteurs.
- Aucun Chef de Zone n’a pu réaliser le programme des activités prévu. Ceci est l’une des
principales raisons qui explique le faible taux de maîtrise de la démarche par les paysans soit
6 %.
- Les producteurs de coton impliqués dans la démarche de CEF sont jeune (94 % ont moins de
55 ans), ont un niveau de scolarisation faible (43 % n’ont jamais été à l’école). Ils sont en
majorité non membres du bureau (73 %).
- La SDCC intègre la démarche à son dispositif. Les activités de CEF mise en œuvre varient
selon le profil et les activités du CDZ. La maîtrise du programme prévisionnel est influencée
par l’âge et le niveau de scolarisation. La compréhension de la fiche de suivi est influencée
par le poste occupé dans le GPA.
- Le manque de temps constitue la principale difficulté rencontrée par les agents d’encadrement
lors de la mise en œuvre de la démarche de CEF. Au niveau des producteurs, on recense les
problèmes tel que le niveau de scolarisation faible et le manque d’intérêt.
Une meilleure connaissance des contraintes relatives à la mise en œuvre du CEF permettrait de
mettre sur pied des dispositifs de CEF durables.
Mots clés : Conseil à l’Exploitation Familiale, diagnostic, dispositif, conseiller.
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Abstract
A study on the diagnosis of the Management Advise for Family Farms (MAFF) in the Autonomous
Producers Groups (APG) was carried out from May to December 2006 in the Cameroon Far North.
The objective was to analyse the major constraints for the implementation of the MAFF within the
supporting device of the Development Cotton Company (SODECOTON) managed by a private body,
the Service for Support to Local Development (SADEL).
The study was focused on direct observations on the field and socio economic inquiries. Eighty
farmers in eight farmer organizations (in the second year of autonomy contract) and seven exchange
agents have been questioned. The chosen sites are located in the Diamare, Mayo-Tsanaga and
Mayo-Kani. Data collected were analysed through the SPSS 10.0.
Through the analysis of the data collected, we came to the following results:
- The MAFF device comprises APG cotton farmers who adhere to the approach, exchange
agents of the SODECOTON in charge of the setting of the MAFF, SADEL in charge of the
training and follow up of the teaching personal and the means they use. Training sessions are
based on a participative approach. Exchange agents must play the role of advisers to the
farmers.
- No exchange agent has completed the designed activities program. This is one of the main
reasons which justifies the peasants low rate of the mastery (6 %) of the approach.
- The cotton farmers involved in the MAFF approach are young (94 % are less than 55 years)
and have a medium education (43 % have never been to school).
- SODECOTON combines the approach with the device. MAFF activities implemented vary
depending on the profile and the exchange agents activities. The mastery of the previsional
program is subjected to age and the level of education. The understanding of the follows up
the record card depends on the post occupied within the APG.
- Lack of time is the major difficulty that exchange agents face in the implementation of the
MAFF. As concerns for farmers, the lack of interest and the low rate of education.
A better understanding of the constraints related to the implementation of the MAFF could help to
elaborate sustainable MAFF devices.
Key words: Management Advise for Family Farms, diagnosis, device, adviser.
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Chapitre 1. Introduction
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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1.2. Problématique
La trilogie du développement agricole (recherche / vulgarisation / production) organisée autour de la
culture de rente (« coton moteur du développement rural ») et selon un schéma descendant, a été
particulièrement efficace au Nord-Cameroun où elle est en parfaite adéquation avec les référents
locaux de fonctionnement hiérarchique de la société rurale (Legile et al., 2004). Le rendement du
cotonnier par exemple est passé de 534 kg/ha sur la période 1971/75 à plus de 1200 kg/ha
aujourd’hui (Havard et al., 2004). Cependant, les marges de progrès permises par les seules
innovations techniques se réduisent, l’environnement économique est de plus en plus instable et
limitant. Les évolutions en cours (libéralisation de l’économie, désengagement de l’Etat de certaines
fonctions de services à l’agriculture, création de l’OPCC-GIE en 2000) induisent de nouveaux besoins
des exploitations et des changements dans la façon de penser de la recherche au sein du
développement agricole, et donc redéfinir le système recherche / vulgarisation / production. Ces
changements touchent la SODECOTON qui ressent le besoin de faire évoluer son dispositif d’appui à
la production agricole. Avec le transfert progressif de certaines fonctions de son dispositif aux
groupements, comme la gestion des magasins, l’approvisionnement en intrants, la SODECOTON
souhaite positionner davantage les agents de la DPA sur le conseil technique à la production, et sur le
renforcement des capacités des agriculteurs dans la gestion de leur exploitation. Pour ce faire, la
démarche de CEF élaborée par l’IRAD dans le cadre du PRASAC lui est apparu intéressante à tester.
Depuis 2004, elle a inséré dans la formation des Chefs de Zone (CDZ) qu’elle recrute un module sur
la démarche de CEF, et a mis en place des activités de conseil sur la programmation de la campagne
agricole auprès des Groupements de Producteurs Autonomes (GPA). Ce programme, confié aux CDZ
et Chefs de Secteur (CDS), vise à renforcer les capacités des groupements dans la gestion des
intrants (prévisions et commandes). Sa mise en oeuvre nécessite :
- un changement de comportement des CDZ et CDS dans leurs relations avec les paysans,
c’est-à-dire dialoguer avec les paysans, et les conseillers, alors qu’ils ont l’habitude d’être
directifs « donneurs d’ordre » ;
- d’introduire la prévision, la mesure et le calcul dans l’élaboration du plan prévisionnel de
campagne des groupements autonomes et dans celui des exploitations membres de ces
groupements de producteurs ; Ces deux éléments sont liés car des besoins d’intrants bien
évalués au niveau des exploitations permettront une consolidation plus facile au niveau des
groupements.
Cependant, les difficultés du passage de la démarche de la recherche au développement posent des
questions :
- Comment la démarche CEF est-elle mise en œuvre ? Avec quelles adaptations, quels
ajustements, quelles contraintes ?
- Quels sont les rôles et les tâches des acteurs impliqués dans le CEF ?
- Quel dispositif est mis en œuvre et comment fonctionne-t-il ?
- Quels sont les profils des ressources humaines mobilisées ?
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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H2. Les activités de CEF mises en oeuvre varient selon le profil et les activités des Chefs de Zone;
H3. Les producteurs impliqués dans le CEF sont principalement les membres des bureaux des GPA;
H4. L’âge, le poste occupé et le niveau de formation (scolarisation, alphabétisation) des paysans
influent sur l’appropriation de la démarche de CEF.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Ce chapitre traite du cadre théorique, de la définition des concepts relatifs au thème de l’étude et de la
revue de la littérature.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Une première classification de l’innovation porte sur l’origine, c'est-à-dire est-elle endogène, portée
par la société locale et des acteurs enracinés ou bien est- elle le fait des acteurs exogènes, venus
d’ailleurs et qui insufflent du changement et bousculent les habitudes acquises ? Une innovation est
aussi la mise en pratique ou l’appropriation d’une invention par les producteurs.
Une innovation est l’adoption d’une façon de faire différente par un nombre significatif de producteurs
d’une région. Elle se présente comme une expérience au cours de laquelle on échange des moyens
humains et matériels contre de l’information. Pour cela, on parle depuis un certain temps de
construction des innovations.
La diffusion est « le processus par lequel une innovation est communiquée à travers des canaux au
cours du temps aux membres d’un système social» (Rogers, 1983 : 5). En effet, la diffusion est un
type de communication. Cette dernière n’étant autre chose qu’un partage d’information par les parties
prenantes. Cet échange est un processus de convergence et de divergence. L’acceptation au cours
du temps des innovations par des unités d’adoption qui sont liées à des canaux externes de
communication et liées entre elles par une structure de relations sociales et un système de valeurs ou
une culture (Katz, 1972).
Dans son modèle épidémiologique, Rogers (1983) constate que l’innovation atteint d’abord un premier
individu d’une population puis se diffuse spontanément de proche en proche par effet de
contamination comme une épidémie (figure 1).
% d’acceptation de retardataires
l’innovation
majorité tardive
majorité précoce
innovateurs
pionniers
Temps
Cette courbe montre que le nombre d’adopteurs d’une innovation augmente avec le temps. On
distingue cinq types d’adopteurs : Les pionniers, les innovateurs, la majorité précoce, la majorité
tardive et les retardataires.
Le concept d’adoption est défini par Rogers (1983) comme la décision de choisir une innovation
comme étant la meilleure alternative. Après avoir essayé l’innovation à une petite échelle, le paysan
peut l’adopter à grande échelle si elle présente un avantage
Les conséquences de l’adoption d’une innovation sont:
- l’adoption avec possibilité de continuité ou de discontinuité ;
- le rejet avec possibilité d’adoption tardive ou non.
Le changement de technique pourrait s’obtenir grâce à un programme d’actions adaptées au contexte
de la gestion globale dans le terroir, un bon système de communication, et des vulgarisateurs
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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compétents. Cependant, l’adoption d’une innovation passe par la maîtrise de la technique par les
paysans sans forcement l’appui éphémère des personnes extérieures. Il suffit qu’une innovation
apporte un supplément de revenus ou un allégement de temps de travail pour qu’elle soit adoptée.
Elle ne doit pas par ailleurs induire des charges nouvelles aux paysans. En effet, cinq caractéristiques
majeures déterminent l’adoption d’une innovation : l’avantage relatif, la compatibilité, la complexité,
l’essai, et l’observabilité. On note qu’il existe cinq étapes dans le processus d’adoption d’une idée
nouvelle, notamment :
1. la première information : l’individu apprend l’existence d’une nouvelle idée et cherche
davantage d’information à son sujet ;
2. l’intérêt : l’individu développe un intérêt particulier pour cette idée nouvelle et cherche à
obtenir plus d’informations sur ce sujet ;
3. l’appréciation : l’individu évalue mentalement ce que l’application de cette idée peut apporter à
sa situation actuelle et future et se décide à essayer ou non l’idée nouvelle ;
4. l’essai : l’individu adopte l’innovation à une petite échelle afin de savoir si l’innovation présente
un avantage ou non ;
5. l’adoption : lorsque l’essai est concluant et que l’individu est convaincu du bien fondé de la
nouvelle idée, il adopte complètement l’innovation.
Toutefois, le paysan peut rejeter l’innovation à n’importe quelle phase du processus d’adoption.
La figure 2 ci-dessous représente le modèle conceptuel du processus d’acceptation d’une innovation
de Rogers et Shoemaker de 1971.
Cette partie théorique permet de comprendre que de manière générale, une innovation ne se déroule
pas de manière systématique dans les organisations. Elle se construit par les parties prenantes. Elle
peut se heurter aux normes sociales si elle n’est pas compatible.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Les variables du
Sources de communication Confirmation
receveur :
Adoption continue
Voies Adoption
Adoption tardive
Connaissance
1. Caractéristiques de Persuasion Décision
ou information
la personnalité
Discontinuité
2. Caractéristiques Rejet
Sociales
3. Besoins perçus Rejet continu
pour l’innovation
Caractéristiques de
Les variables du
4. Autres l’innovation telles que
système social :
perçues :
1. Avantage relatif
1. Normes du système social 2. Compatibilité
2. Tolérance et déviance 3. Complexité
3. Intégration de la communication 4. Essai
4. Autres 5. Observabilité
Temps
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vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Le conseil de gestion (CdG) aide le producteur à atteindre ses objectifs en lui apportant un regard
extérieur sur sa situation et ses possibilités (Chombart de Lauwe et al., 1969). Ce conseil peut
prendre différentes formes: technique, économique, etc. De plus, Kleene et al. (1989) définissent le
CdG comme une méthode qui prend en compte l’ensemble de la situation d’une exploitation et
cherche, en dialogue avec le producteur un cheminement d’amélioration qui s’étend souvent sur
plusieurs années. Legile (1999) définit le CdG comme une aide à la décision au cours d’un processus
d’apprentissage faisant évoluer les représentations de l’agriculteur.
Le CdG fut introduit en Afrique de l’Ouest, d’abord au Sénégal dans les années 70, au Mali à partir de
1982 et au Burkina-Faso en 1992. Lors de l’atelier de Bohicon (Bénin) en novembre 2001 (Dugué et
Faure, 2003), la terminologie de Conseil aux Exploitations Familiales (CEF) a été proposée comme
plus large que celle de Conseil de Gestion (CdG) du fait que le CdG est souvent associé à une
démarche centrée sur la comptabilité et la gestion de l’entreprise telle qu’elle a été conçue par la
profession agricole et les pouvoirs publics en France au début des années soixante alors que le CEF
englobe un ensemble de méthodes de conseil aux exploitations. Ce qui évite de se focaliser sur un
modèle unique de conseil. C’est partant de cette logique que des économistes agricoles (Chombart de
Lauwe et al., 1969) avaient déjà précisé au début des années 60 la notion d’exploitation agricole se
rapportant au contexte de l’agriculture Française.
Une exploitation agricole est une entreprise. L’exploitant est un entrepreneur qui a un objectif, qui est
de maximiser le profit. Par la suite les économistes et les agronomes ont fait évoluer cette définition
en y intégrant les objectifs plus globaux de l’exploitant mais aussi des membres de sa famille
(Brossier et Petit, 1978 ; Capillon, 1993). La notion d’exploitation familiale est ainsi apparue. Elle
prend en compte l’importance des liens entre la famille et l’exploitation tant dans le domaine de la
mobilisation du travail que des projets (Dugué et Faure, 2003).
Le conseiller agricole est un spécialiste dans un secteur de production (élevage, grandes cultures,
etc). Il assiste l’agriculteur dans la maîtrise d’une production, une activité ou dans la mise en place
d’action plus respectueuse de l’environnement, en utilisant les nouvelles données issues des centres
de recherche ou instituts techniques.
2.2.3. Gestion
Selon Dufumier (1996) l’exploitation agricole est conçue comme une unité de production au sein de
laquelle l’exploitant mobilise des ressources de nature diverses (terre, travail, capital, intrants,
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agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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matériels...) et les combines pour obtenir des productions végétales et/ou animales en vu de satisfaire
ses besoins. La notion d’exploitation agricole peut se résumer en l’ensemble regroupant le chef
d’exploitation, le(s) conjoint(s), leur progéniture et les dépendants directs, les parcelles en jachère,
celles sous culture, ainsi que celles encore en friche, le cheptel animal et les parcours appartenant à
la famille et l’ensemble des activités extra-agricoles qui occupent en son sein des membres
(Balkissou, 2000). Wambo (2000) rapporte que cette définition peut correspondre au « saaré», qui, au
Nord-Cameroun est considéré comme l’exploitation agricole. Parlant de l’exploitation familiale
agricole, c’est la famille qui assume au sein d’une unité familiale ou d’une exploitation, la part
dominante des activités productives agricoles 1 , celles-ci étant destinées en priorité à nourrir et à faire
vivre la famille (Deveze et Halley des Fontaines, 2005).
2.2.5. Dispositif
Le dispositif exprime la mise en place des mécanismes d’appui et d’accompagnement du conseil sur
le terrain (Faure et al., 2004). Son élaboration implique le concours de nombreux acteurs que l’on peut
répartir en deux groupes : les participants au conseil qui sont les premiers concernés car ils expriment
des demandes précises sur les thèmes à traiter (calendrier d’activités, profil du conseiller, méthodes
de travail). Ce groupe englobe les « producteurs ou organisations de producteurs et leurs dirigeants »
et des « structures professionnelles spécialisées et gérées par les paysans ». Le second groupe
concerne le mécanisme d’appui et les acteurs qui accompagnent le conseil sur le terrain en
l’occurrence les « bureaux d’études ou ONG », « projets de développement » et des « équipes de
recherche ».
Le dispositif de CEF comprend les paysans et les GPA qui adhérent à la démarche, la DPA de la
SODECOTON (les personnels impliqués, les moyens utilisés) chargée de la mise en œuvre des
activités de CEF, et le SADEL (ressources humaines, et moyens utilisés), chargé de la formation et du
suivi des agents de la Sodécoton.
2.2.6. Diagnostic
Elaborer un diagnostic d’une démarche, c’est identifier et apprécier les forces et faiblesses de celle-ci
et en rechercher les causes. Le diagnostic repose sur un système de collecte d’informations
(Boukassa, 2003).
Un diagnostic ne peut se réduire au commentaire (ou jugement) d’indicateurs de performances. Ainsi
donc grâce aux nombreux outils de formation, de diagnostic, des actions techniques et des
ajustements technico-économiques permanents, les agents intervenant dans la production ont de
bonnes bases de prise de décisions pour le bon fonctionnement de leur exploitation.
Selon Leagans (1961), la vulgarisation agricole est un processus d’enseignement qui induit des
changements au niveau des connaissances, des pratiques et des attitudes des agriculteurs dans la
perspective d’améliorer leur productivité agricole et de relever leur niveau de vie. C’est un système
pédagogique qui ne se préoccupe pas d’un savoir théorique mais plutôt de l’application pratique de
connaissances à la vie quotidienne (Maunders, 1973).
Ce vocable associé aux différentes démarches d’appui aux producteurs ruraux n’est pas neutre,
d’autant que rares sont les définitions reconnues par tous. En Afrique, on a longtemps parlé (et encore
aujourd’hui) de vulgarisation, terme auquel s’adjoignent parfois les qualificatifs de «technique» ou de
«masse». « La vulgarisation en Afrique a souvent été entendue comme le moyen de faire adopter par
les producteurs des techniques mises au point par la recherche agronomique, grâce à un dispositif
d’encadrement organisé à différentes échelles géographiques» (Mercoiret, 1994).
Le schéma pyramidal de vulgarisation des sociétés cotonnières d’Afrique Francophone ou le système
« Training & Visit » de la Banque Mondiale répond à cette définition. Le paysan, premier (ou dernier)
maillon de la chaîne voit son rôle réduit à l’exécution des différentes opérations préconisées par la
structure. Ces méthodes ont fortement contribué à la diffusion d’innovations techniques, mais elles ne
1
Et, de plus en plus, d’autres activités rémunératrices hors agriculture dans le cadre d’un système familial
d’activités.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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permettent pas de faire remonter l’information concernant les pratiques et objectifs des agriculteurs,
préalable pourtant indispensable au diagnostic du fonctionnement de l’exploitation, donc au conseil.
En Amérique du Sud, plus particulièrement en Colombie, les actions de CdG ont été développées à
travers la Fundacion para el dessarollo empresarial del sector agroecuario (FUNDESAGRO) créée en
1989. C’est une organisation formée des spécialistes de la gestion (universités, instituts, organisations
des producteurs) qui se sont donnés pour objectif de promouvoir la gestion rurale. A travers les
actions de ces derniers, des conseillers ont été formés et devaient à leur tour initier des groupes de
caféiculteurs au diagnostic de l’exploitation, à la comptabilité de gestion et à l’analyse financière
(Boukassa, 2003).
Les expériences analysées se situent toutes en Afrique sub-saharienne mais concernent des
écologies très différentes depuis la zone sahélienne (en irrigué) jusqu'aux régions forestières
tropicales humides (Tableau 1).
Elles se situent dans des régions avec un bon potentiel de production. Les zones fortement
marginales sont peu représentées (à l’exception du Yatenga au Burkina Faso mais il s’agit là de
systèmes maraîchers irrigués). Les zones cotonnières sont particulièrement bien représentées
(Burkina Faso, Bénin, Cameroun, Tchad, Côte d’Ivoire) sachant par ailleurs que des projets sont en
cours de lancement au Mali et au Sénégal pour ce même type de région et de filière. Dans tous les
cas, les exploitations agricoles concernées par le CEF sont de type familial. Elles sont bien intégrées
au marché dans la mesure où :
- une partie de la production est destinée à la vente (le coton, le riz, les cultures maraîchères,
l'anacarde, l'ananas, l'huile de palme, la volaille et les porcs) ;
- elles ont besoin d'acquérir des intrants (engrais, aliments du bétail) et des équipements (outils de
culture attelée, pulvérisateur) et pour cela peuvent recourir au crédit.
Bien que fortement intégrées au marché, elles peuvent rencontrer des problèmes de gestion des
stocks vivriers pour l’alimentation familiale (cas fréquent au Nord Cameroun). Le niveau de revenu
peut être très variable au sein des groupes d'exploitation CEF et entre les expériences analysées. Les
exploitations agricoles du Nord Cameroun (2 ha en moyenne) disposent d'un revenu monétaire annuel
de 200 000 FCFA à 250 000 FCFA en moyenne (Djamen en al., 2003) alors qu’un producteur
d'ananas béninois peut obtenir un revenu annuel dépassant 1 million de FCFA.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Alphabétisés (langues
Equipe Public cible
nationales) ou lettrés (français)
Mali CPS URDOC Riziculteurs et maraîchers En majorité sauf les femmes
Burkina UPPM Paysan « cotonnier » Une majorité
Burkina FNGN Maraîchers intégrés au marché Une minorité
Burkina Sofitex UNPCB Paysan « cotonnier » Grande majorité
Cote d’Ivoire SCGEAN Jeunes voulant diversifier Tous
Cote d’Ivoire
Planteurs, éleveurs et diversification Tous
APROCASUDE
Paysan « cotonnier » et arbo-
Tchad PRASAC Grande majorité
maraîchers
Bénin CAGEA Paysan « novateur » Tous
Bénin CADG Paysan « novateur » Tous
Source : Dugué et Faure, 2003
Par rapport au Training & Visit System, la mise en œuvre du dispositif comprend des similitudes dans
les activités (activités périodiques menées avec des groupes, champs de démonstrations, etc..), mais
des différences importantes dans l’approche (beaucoup plus participative) et la place accordée aux
paysans, qui ne sont plus considérés comme des récepteurs, mais comme des acteurs (Tableau 3).
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agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Les principales raisons de la mise en œuvre de la démarche CEF au Nord-Cameroun sont les
suivantes :
Les exploitations agricoles sont petites de taille et couvrent difficilement leurs besoins alimentaires et
monétaires ;
- l’incertitude prédomine dans les pratiques de gestion des exploitations où l’avenir est rarement
envisagé au-delà d’une campagne agricole ;
- Les principales approches de vulgarisation sont descendantes, sectorielles, technicistes et
orientées vers l’augmentation de la production et de la productivité.
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agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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La démarche d’aide à la décision développée par le PRASAC pour améliorer la situation des
exploitations agricoles du Nord Cameroun a été introduite au Nord Cameroun en septembre 1998 à
Mafa Kilda avec 2 groupes de paysans alphabétisés. La méthode est inspirée de celle utilisée au
Burkina Faso. Les thèmes discutés sont d’ordre général. Cela suscite l’intérêt des non scolarisés.
Une étude menée par Legile (1999) révèle que dans les exploitations de la zone l’incertitude domine
sur la prévision et les paysans ont des difficultés pour envisager l’avenir au delà d’une année. Elle a
permis d’identifier trois thèmes majeurs du fonctionnement de l’exploitation : la sécurité alimentaire
(gestion des récoltes), la gestion de la trésorerie, le programme prévisionnel de la campagne agricole.
C’est une démarche progressive, fondée sur l’approche globale de l’exploitation agricole qui s’étend
sur trois années :
- Année 1 : formation aux bases de la gestion
- Année 2 : définition et utilisation d’indicateurs technico-économiques
- Année 3 : conseil proprement dit
Les activités de CEF sont menées au travers d’animations de groupes de 10 à 20 paysans en saison
sèche. Les outils utilisés sont le carnet de CDG comprenant plusieurs fiches permettant de
caractériser la structure et les activités des exploitations, les fiches techniques, le guide de
l’animateur, la fiche de suivi évaluation. L’annexe 5 résume le contenu de ces séances en animation
de groupes.
À la prise en compte cf a
50F
Année 2 d’indicateurs technico- A 2
+ cf a
économiques 50F De
1
l’animation
de groupe
De la formation
Année 1 aux bases de la Du présent
gestion
En 2001, année d’adoption du terme CEF, on assiste à l’apparition des groupes de femmes. La
formation est faite à 14 groupes dont 180 participants, 22 femmes (dans le Nord) et 14 groupes dont
140 participants avec 29 femmes (dans l’Extrême Nord). Parmi ces groupes, 7 ont débuté en 1998 et
21 en 2000. En 2002, les activités du conseil touchent près de 350 producteurs (51 femmes) répartis
dans 19 villages avec 28 groupes (3 groupes de femmes) en 2002. Cette même année, le conseil
individuel est testé auprès de paysans qui ont suivi les activités de CEF pendant au moins 2 ans.
En juin 2003, le CEF est expérimenté par la Sodecoton et l’OPCC dans la région de Guider avec
l’appui du DPGT et du PRASAC. Ce test a convaincu la SDCC d’introduire le CEF dans son système
d’appui à la production agricole à partir de 2004.
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Chefs de Région
(09)
Chefs de Secteur
(37)
Chefs de Zone
(266)
Le personnel d’encadrement compte 09 CDR, 37 CDS et 266 CDZ. La DPA encadre 350.000
producteurs de coton répartis dans 1927 groupements dont 1831 ont signé un contrat (GPB, GPM,
GPA) avec la SDCC (SODECOTON, 2005).
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Les Chefs de Région sont chargées de coordonner les activités au niveau de la région. Les neuf
régions sont les suivantes : Ngong, Garoua, Kaélé, Tchatibali, Maroua Nord, Maroua Sud, Guider,
Mayo Galké et Touboro
Les fonctions du Chef de Secteur sont entre autre celles qui suivent :
- Gérer des intrants au niveau du secteur ;
- Veiller à la mise en place des intrants au niveau des groupements ;
- Gérer le personnel ;
- Superviser les ventes au comptant ;
- Transmettre les rapports d’avancement des travaux ;
- Faire la tournée dans les groupements, parcelles ;
- Faire des réunions mensuelles avec le personnel ;
- Organiser la commercialisation.
Les attributions du Chef de Zone sont notamment :
- Gérer les intrants au niveau de la zone ;
- Vulgariser les techniques développées par la SDCC à travers des réunions d’animation;
- Faire des expérimentations (suivi des essais) ;
- Contrôler le magasin.
Un CDZ a à sa charge 7 à 8 groupements dans sa zone dont 1 à 3 GPA.
La SODECOTON a pour objectif de promouvoir l’accroissement de la production de coton de qualité
et la commercialisation du coton fibre. Son intervention s’inscrit dans un schéma de « diffusion
verticale ». L’instance (direction générale) détermine les priorités et programme le calendrier
d’intervention, le réseau de personnel d’encadrement transmet les moyens techniques et les
informations aux producteurs, les producteurs exécutent les instructions. Ce sont les chefs de zone
(CDZ) qui sont chargés de la diffusion des protocoles techniques issus de la recherche et le
producteur exécute. Ces CDZ supervisent rigoureusement par l’intermédiaire des agents de terrain
(agent de suivi et surveillant de culture) les réalisations agricoles.
Le processus d’approvisionnement en intrants de la SODECOTON s’effectue en plusieurs phases :
- Chaque planteur évalue ses besoins en intrants et les remet au chef de son cercle de caution
solidaire
- Les besoins de chaque planteur sont validés par cercle
- Chaque chef de cercle remet les besoins de son cercle au CDZ
- Celui-ci établit à l’aide de l’agent de suivi une fiche de forfait pour chaque membre du groupement
- Le CDZ informe en réunion le forfait de chaque planteur et du groupement
- Il rédige un rapport qu’il remet au CDS
- La procédure suit son cours et au moment de la livraison la présence du CDZ est obligatoire
La commande des intrants est un élément important dans l’approvisionnement. Cette raison justifie le
choix du « plan prévisionnel de la campagne agricole » comme thème de CEF par la SODECOTON.
Ce thème va permettre aux producteurs de mieux raisonner leur assolement et de prévoir les intrants
nécessaires.
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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temps libéré par la gestion des intrants est utilisé pour faire du conseil. Le dispositif est développé
avec l’appui d’un prestataire de service privé qui répond à la demande de la SDCC. Les Groupements
de producteurs autonomes (GPA) sont choisis pour recevoir le conseil. Les animateurs sont les CDZ
et CDS volontaires. La SDCC finance le conseil.
Depuis 2004, SADEL forme les CDS, CDZ en conseil qui vont à leur tour former les GPA. Le
programme de formation est celui qui suit :
- Programme prévisionnel de la campagne au mois d’avril ;
- Suivi des cultures au mois de juillet ;
- Analyse technico-économique au mois de septembre.
L’annexe 5 donne le récapitulatif et le contenu des formations SADEL.
Assemblée Générale
(Tous les membres)
Délégué du GIC
Figure 5 : Organigramme du GP
Source : SADEL, 2002
En 2005-2006, la SDCC a élaboré un nouveau contrat dit contrat d’autonomie qui a abouti au
Groupement de Producteur Autonome (GPA). Les conditions suivantes sont retenues pour valider un
GPM (Groupement de Producteurs en Mandat de gestion) en GPA :
- avoir fonctionné en GPM pendant au moins 7 années consécutives ;
- présenter un budget prévisionnel précis, clair et équilibré ;
- transparence dans la gestion ;
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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On dénote plusieurs structures d’appui aux producteurs dans la zone cotonnière en plus de la
SODECOTON.
2.3.6.1 Le SAILD
Le Service d’Appui aux Initiatives Locales Pour le Développement (SAILD) est une Organisation Non
Gouvernementale (ONG) mise en œuvre en 1991. Les trois provinces du Nord-Cameroun
(Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) constituent sa zone d’intervention. Ses activités sont entre autres:
- l’appui au stockage des céréales (greniers communautaires)
- la structuration des groupes
- le service de crédit
- l’alphabétisation
- la diffusion d’innovation (vétérinaires, pépinières)
Les approches d’intervention utilisées par le SAILD sont la sensibilisation de groupes par des
réunions, la formation de groupe par des démonstrations, le suivi et l’évaluation individuelle. Ses
cibles sont les OP, les communautés et les femmes.
Le SAILD est née d’une recherche action sur des problèmes rencontrés en milieu rural. Puis, il a
évolué vers le statut d’ONG. Son implantation dans l’Extrême Nord du Cameroun est une réponse à
une famine en cherchant à développer : l’appui à l’activité de stockage des céréales réalisée au sein
d’une OP, la formation agricole et la vulgarisation des filières agricoles porteuses. L’intervention est
participative: définition des priorités par les producteurs à travers les rapports fournis par chaque chef
de programme (staff encadreur ou technicien), traitement puis programmation par l’instance (chef
d’antenne et chefs de programme), instructions (recommandations techniques) par le staff encadreur,
le producteur exécute et le suivi est réalisé par les agents de terrain. La structure fait face à des
difficultés de fonctionnement des activités qui ont entraîné la réduction des zones d’intervention, l’arrêt
de certaines activités (filière riz) et un allègement du dispositif d’encadrement.
2.3.6.2 Le PNVRA
Le Programme National de Vulgarisation et Recherche Agricole (PNVRA) a eu une phase pilote d’une
durée de trois ans (1988-1991). Son approche d’intervention d’abord descendante. Son approche
d’abord descendante (top-down) avec le Training & Visit est devenue plus participative de nos jours.
Depuis 2005, elle utilise une approche micro-projet de production. Ses activités sont :
- la diffusion technique au près des groupes de contact
- la formation agricole
- les visites des groupes de contact
- la structuration des groupes
Ses approches d’intervention utilisées sont les suivantes : la sensibilisation et l’animation de groupe
par des réunions, le Training & Visit par unité de démonstration (groupe de contact), le suivi et
l’évaluation individuelle. Elle associe les paysans, la recherche et le développement dans les
diagnostics et la recherche des solutions.
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Le PNVRA a pour objectif de fournir aux vulgarisateurs un certain nombre de messages techniques et
ensuite grâce à une stricte supervision, à assurer que ces derniers font le travail en communiquant
ces messages aux paysans de contact par le «Training and Visit » (T&V). L’objectif actuel vise
l’intégration de la démarche « recherche-développement participatif » pour remédier aux insuffisances
du système "T&V". Il s’agit de : passer d’une démarche de contact individuel à une démarche de
contact collectif (OP), tenir compte des contraintes des producteurs. Le diagnostic participatif de
l’exploitation est organisé en début de chaque campagne agricole par la supervision régionale. L’AVZ
consulte le paysan puis recense ses besoins. La supervision invite la recherche pour identifier les
atouts et les contraintes de production ainsi que les protocoles préconisés. A l’issu, un programme est
construit, précisant les activités d’intervention, l’attribution des responsabilités, le calendrier des
opérations et l’affectation budgétaire. Depuis la fin des financements de la Banque Mondiale (2004),
l’Etat a pris en charge le fonctionnement du programme. Cette nouvelle version de financements est
aléatoire (irrégulière) et ne permet pas aux AVZ d’effectuer leur travail auprès des groupes de contact.
12° 16°
Lac Tchad
Ndjaména
12° Koussèri 12°
600 mm
é
ér Tchad
Ya
Mora Logon
e
Extrême-Nord
ara
1442
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Maroua
Nigéria 1224 Yagoua
nts
0 50 100 km Kaélé
Guider
1187 1195
Figuil
Zone saturée
1200 mm foncièrement
ué
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Al
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Fronts Fronts
on
pionniers pionniers
M
1865
Tcholliré
Zone cotonnière Fronts
2049 pionniers
Altitude > 500 m
8° Falaise de Ngaoundéré 8°
Aires protégées Touboro
1960 1213
Mbé a
Vin
Ngaoundéré
1923 1641
2460
Hosséré Ngo
2418 Adamaoua
1378
Retenue de
Mbakaou
12° 16°
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Chapitre 3. Méthodologie
Il est question dans ce chapitre de la présentation de la zone d’étude, de la collecte des données et
des méthodes et outils d’analyse.
La zone cotonnière, située entre 7° et 11° de latitude nord (Carte 1), s’étend sur 85 000 km² sur les
provinces du Nord et de l’Extrême-Nord, à l’exception des monts Mandara et du département du
Logone et Chari (Dugué et al., 1994).
Le relief est caractérisé par les plaines, des massifs montagneux, des pénéplaines, des zones de
piémonts, des bassins et des hauts plateaux (Dugué et al., 1994). Le climat est de type soudanien à
deux saisons contrastées : une saison des pluies de 3 à 6 mois et une saison sèche le reste de
l’année (Donfack et al., 1996). Les précipitations varient de 400 mm/an à Kousseri (zone non
cotonnière) à 1200 mm/an à Touboro (Vall, 1996). Ces deux saisons marquées ont des effets directs
sur la gestion des exploitations agricoles. La période des récoltes est concentrée, ce qui oblige les
paysans à stocker et prévoir l’alimentation de leur famille sur une année. Les rentrées monétaires sont
concentrées à des périodes précises demandant aux paysans de raisonner la gestion de leur
trésorerie.
3.1.3. Hydrographie
Dans la province du Nord, le réseau hydrographique est dominé par le fleuve Benoué et ses affluents,
tandis que dans l’Extrême-Nord le réseau hydrographique est dominé par le cours d’eau Logone et
Chari. Ces cours d’eau sont des zones de prédilection pour les activités de pêche, et jouent un rôle
très important dans l’agriculture car ces cours d’eau peuvent permettre le développement de la
riziculture, comme c’est le cas à Lagdo en aval du barrage.
3.1.4. La végétation
La zone cotonnière du Cameroun possède un potentiel faunique très important, incluant les espèces
menacées telles que l’éléphant des savanes (Loxodonta africana africana). La faune aviaire est aussi
riche et très diversifiée. On retrouve les oiseaux comme les Francolins (Francolinus spp).
L’ichtyofaune quant à elle est dominée par les espèces de poisson telles que la Carpe commune
(Cyprinus carpio), le Silure (Heterobrancus longifilus) et de nombreuses espèces de Tilapia (Tilapia
sp). Ces animaux sont le plus rencontrés dans les aires protégées qui se trouvent dans cette zone.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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L’histoire du peuplement du Nord-Cameroun est liée au relief et aux unités géographiques. Les
montagnes (monts Mandara) ont constitué des refuges pour les populations animistes face à
l’avancée des guerriers Peuls au XIXe siècle, d’où la saturation actuelle de cette zone et la compétition
entre aires pastorales et agricoles. Le déséquilibre démographique est marqué entre la province de
l’Extrême-Nord à forte densité de population (50 à 80 habitants/km² en moyenne) et celle du Nord,
sous-peuplée (18 habitants/km²). Comme l’ont montré Dugué et al. (1994), à ces variations de densité
de population correspondent des variations du taux d’occupation des terres agricoles et de charges
animales. L’accroissement démographique (3% par an environ) a augmenté la pression foncière dans
les zones peuplées et le développement de fronts pionniers dans les zones les moins denses. Ainsi,
les vastes pâturages du bassin de la Bénoué, terrains de prédilection des nomades Mbororo, sont
devenus des zones de migration depuis les années 1960. Plusieurs projets permirent de déplacer des
populations de la province de l’Extrême-Nord vers celle du Nord. La démographie croissante et l’afflux
de migrants firent passer la densité de population de 3 à 18 habitants au km2 dans la province du
Nord, où 45% des surfaces sont des aires protégées : parcs nationaux et zones d’intérêt cynégétique
(Carte 2).
La population de ces deux provinces, d’environ trois millions d’habitants, se compose de plus de
soixante groupes, inégaux en nombre, de langues et de croyances différentes; les animistes côtoient
les musulmans, les catholiques et les protestants. En dehors de quelques régions comme le pays
Toupouri, l’autorité traditionnelle est assurée par les Peuls Foulbés qui ont organisé le territoire en
lamidats et en cantons. La majorité des terres est tenue par les chefs traditionnels (lamido, sultan).
Leurs représentants (lawans et djaouros) dans les villages sont les chefs de terres, bien que selon la
législation de 1974, la seule forme d’accession à la propriété foncière est l’obtention d’un titre foncier.
Le reste de la population a accès à la terre par achat (situation informelle), par location ou par
emprunt. Les exploitants doivent remettre aux chefs de terres la zakat (équivalent du dixième de la
récolte).
Le secteur secondaire est peu développé. Les pôles principaux sont Garoua et Maroua
(SODECOTON, brasserie, filature, usine de fabrication d’équipements agricoles, etc.) et les pôles
secondaires sont Guil, Guider Ngoni, Mayo Galba et Toubab (cimenterie, unités d’égrenage du coton).
Le dynamisme rural s’articule essentiellement autour des services fournis par la SODECOTON à la
culture cotonnière (crédits, vulgarisation, commercialisation) et des activités des groupements
villageois. Les sources et les formes de financement du développement se diversifient; en particulier
grâce à des organisations non gouvernementales (ONG) présentes dans l’Extrême-Nord, et à de
nouvelles formes mutualistes (caisses d’épargne et de crédit) en cours de test.
3.1.9. Agriculture
L’agriculture est dominée par les céréales et le coton. L'élevage, en grande partie transhumant, est
très développé : 1 700 000 bovins, 1 400 000 ovins et 1 500 000 caprins. Les éleveurs sont, soit des
transhumants (Bororo), soit des sédentaires ou semi-sédentaires pratiquant aussi l’agriculture ou
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encore des agriculteurs possédant un petit élevage (bœufs de trait) souvent désignés par le terme
agro-éleveurs (Kossoumna et Havard, 2006).
L’intégration de l’élevage aux exploitations agricoles se développe rapidement à partir de la traction
animale. Le produit brut de la culture cotonnière était estimé à plus de trente milliards de francs CFA
pour une production de 188 500 tonnes en 1998-1999 et celui de l’élevage bovin à environ quinze
milliards de franc CFA : ceci représente la consommation locale, l’exportation et le commerce des
bovins de trait.
Les données secondaires ont été obtenues dans les bibliothèques de l’université de Dschang, l’IRAD
de Garoua, la SODECOTON, le Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique
pour le Développement (CIRAD) et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) tel que SADEL-
GIE.
Les données primaires sont des données collectées sur le terrain grâce aux entretiens avec des
personnes ressources (Délégué SADEL, Chef de la professionnalisation et chefs de Région de la
SODECOTON), et aux enquêtes socio-économiques. Ces enquêtes ont été réalisées à l’aide de
questionnaires semi-structurés et structurés (Annexes 1, 2 et 3).
- les questionnaires semi-structurés ont été administrés aux paysans ; le recours à un traducteur a
été nécessaire ;
- les questionnaires structurés ont été administrés aux agents d’encadrement de la SODECOTON.
Tous les GPA choisis sont à leur deuxième année du contrat d’autonomie. Au total, 80 membres des
groupements de producteurs de coton ont été enquêtés. Ils ont été choisis en fonction de leur
régularité pendant les formations sur le CEF. Ils représentent environ 40 % de la population des
producteurs de coton actifs dans la démarche de conseil. Huit villages choisis sont localisés dans les
départements du Mayo Tsanaga, du Mayo Kani et du Diamaré en fonction de l’accès, l’état des
routes, la proximité et le temps requis pour les enquêtes (Tableau 4).
Tableau 4 : Répartition des producteurs de coton enquêtés par village
Sur une population de 50 agents d’encadrement en charge des GPA et participant à la démarche de
conseil, sept ont été enquêtés (Tableau 5).
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X1 X2 Totaux
Y1 a b a+b
Y2 c d c+d
Totaux a+c b+d N
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
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Ce chapitre présente les résultats obtenus au cours de l’étude. Il est composé de quatre parties. Les
différentes parties sont : la description du dispositif de CEF déployé, la caractérisation des
producteurs impliqués dans la démarche de CEF, les discussions et les problèmes rencontrés par les
agents d’encadrement et les producteurs de coton des GPA.
Le programme annuel s’appuie sur une approche participative à l’aide de formations sur la démarche
et les outils de CEF pour les nouveaux chefs de zone, et le personnel chargé de mettre en œuvre les
activités de CEF, mais aussi des réunions bilans et un suivi des activités sur le terrain.
La formation des nouveaux CDZ a lieu au Centre de Formation Agricole de Kaélé pour sensibiliser les
CDZ en recyclage sur la démarche de CEF. Les trois interventions ont eu lieu à Kaélé le 27 mars, 06
et 24 avril 2006 sur les thèmes suivants : les mutations en cours dans le secteur rural, le contrat
d’autonomie et le Conseil à l’Exploitation Familiale.
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4.1.2. Les CDZ n’ont pas réalisé les activités de CEF selon le programme prévu.
Le programme d’activités prévu de CEF des CDZ auprès des GPA se présente en trois phases
pendant la campagne agricole :
- Phase 1. Au moins trois séances d’animation par GPA avant la campagne agricole sur les thèmes
suivants : définition de l’assolement, identification des besoins pour la campagne agricole, et
recherche de l’adéquation entre les besoins et les ressources.
- Phase 2. Un suivi des cultures avec un passage du CDZ toutes les 2 semaines auprès des
groupes de paysans.
- Phase 3. une analyse des fiches de suivi en fin de campagne (octobre-novembre) avec les
différents groupes de paysans en deux séances d’animation
Durant ces trois phases, l’équipe de SADEL devra apporter un appui aux CDZ pour les aider à mettre
en œuvre la démarche, et à déceler les lacunes dans la mise en œuvre des activités.
Aucun CDZ n’a pu réaliser le programme prévu dans les trois phases :
- Phase 1. Les CDZ affirment n’avoir pu organiser que une ou deux séances d’animation sur les
trois prévues. Les raisons avancées sont le manque de temps et de disponibilité des paysans.
Suivant les CDZ, de 2 à 4 réunions ont porté sur ces questions : bilan de la campagne, mise en
place des cercles et estimation des besoins par cercle. Ceci montre que les CDZ ont souvent
mené de front plusieurs activités dans les réunions organisées. Ceci pose donc un problème
d’organisation et de mise en œuvre des activités des CDZ.
- Phase 2. Pratiquement aucun suivi des CDZ n’a été effectué selon la démarche proposée dans
les ateliers de formation, car la SODECOTON n’a pas jugé nécessaire que le SADEL fasse un
suivi de terrain, pensant que les CDS pouvaient le faire. Mais cela n’a pas été le cas, car ces
derniers ne sont pas encore suffisamment familiers de la démarche ;
- Phase 3. Des fiches de suivi technico-économiques de la culture du coton ont été remises aux
participants, mais seulement quelques-uns les ont remplies, et aucun CDZ n’a réalisé de séance
pour aider les paysans à analyser ces fiches. Nombreux sont les paysans qui n’ont pas compris
l’importance des fiches de suivi, ce qui s’explique par l’absence de suivi par les CDZ. Les
discussions et les entretiens avec ces derniers ont montré que c’est le thème qu’ils avaient le
moins bien compris. La courte durée des formations de SADEL sur le programme de CEF en
général, et sur cette fiche plus particulièrement et le temps d’assimilation ne leur permettant pas
de bien mener leurs tâches.
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Le tableau 8 révèle que 94 % des enquêtés ont moins de 55 ans. Cette population plus jeune
aujourd’hui, est susceptible de s’ouvrir plus facilement aux innovations agricoles. Ceci pourrait
constituer un atout pour le CEF.
Tableau 9 : Répartition des producteurs de coton en fonction du niveau d’éducation formelle
Le tableau 9 indique que 43 % des producteurs de coton enquêtés n’ont jamais été à l’école. Ce taux
était de 92 % en 1984 pour la moyenne des paysans de la même zone (MINAGRI, 1987 : 28). Mais
ces deux taux ne sont pas comparables car les bases d’échantillonnage ne sont pas les mêmes :
l’échantillon des producteurs enquêtés est composé de volontaires pour le CEF, et pour des postes de
responsabilités dans les groupements, alors qu’en 1984, ce taux concernait un échantillon parmi
l’ensemble de la population des paysans. Malgré tout, le taux de scolarisation des producteurs de
coton enquêté est un handicap dans la maîtrise de certains outils du CEF qui nécessitent de recourir à
l’écrit comme les fiches de suivi. Rogers (1983) a indiqué qu’il y avait une corrélation positive entre le
niveau d’éducation formelle et l’adoption des innovations (P. 258). En effet, d’après Chantran (1972),
la vulgarisation des innovations agricoles est basée sur le changement des connaissances (savoir),
des aptitudes (savoir-faire), et des attitudes (savoir-être). Dans le cadre de ce travail, l’accent était mis
sur le changement des connaissances. Tchouamo et Steele (1997) dans une étude de l’impact du
PNVRA sur les connaissances des producteurs du Département des Bamboutos, ont confirmé les
résultats de Rogers (1983). De nombreux autres chercheurs (Tchala et Kamga, 1999; Tchouamo et
al., 2005) qui travaillent sur les innovations ont fait le même constat.
4.3. Discussions
Les hypothèses formulées dans le premier chapitre sont discutées dans ce paragraphe.
Pour mettre en œuvre la démarche de CEF, la rigueur dans la programmation des activités, la
participation effective des producteurs, et l’application de l’approche participative préconisée sont des
éléments essentiels qui nécessitent un dispositif approprié, et des compétences particulières.
Consciente de ces conditionnalités, la SODECOTON est confrontée à un dilemme, soit adapter son
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dispositif à la démarche ce qui entraînerait des bouleversements importants de ses manières de faire,
et des choix douloureux en matière de ressources humaines, soit essayer d’intégrer la démarche au
dispositif existant. N’étant pas encore certaine des impacts à terme du conseil, elle a retenu la
seconde alternative plus facile à mettre en oeuvre. Mais, en contrepartie, ce choix va nécessiter des
adaptations importantes de la démarche, mais aussi des objectifs de la DPA dans l’évolution de ses
appuis aux groupements de producteurs et aux producteurs.
Les difficultés rencontrées avec les CDZ soulèvent une fois de plus la question des dispositifs à
mettre en place pour parvenir à la diffusion souhaitée : quels profils des conseillers ? Doit-on favoriser
la formation de spécialistes ou d’agents polyvalents ? Pour quelles activités et avec quelles
complémentarités ? Quelles modalités d’organisation du conseil au sein de la SODECOTON ? A ce
stade, il apparaît prioritaire de mettre l’accent sur le renforcement des capacités des ressources
humaines disponibles (CDZ, CDS, CDR) en vue de l’évolution de leurs activités d’appui aux
producteurs. Ces évolutions devant permettre une intégration plus facile de la démarche de CEF dans
leur programme de travail.
4.3.2. Les activités de CEF mises en oeuvre varient selon le profil et les activités des
Chefs de Zone
Lors de l’élaboration de la démarche, il a été montré que le faible niveau de formation (scolarisation,
alphabétisation) des animateurs (conseillers), et les difficultés de ces derniers à passer de
l’encadrement à l’accompagnement des agriculteurs sont des handicaps pour la mise en œuvre
d’activités de CEF (Djamen et al., 2003). L’introduction du CEF dans le dispositif de la SODECOTON
confirme ce constat. En effet, nombreux sont les CDZ qui n’intègrent pas encore la démarche car ils
trouvent qu’elle leur apporte un travail supplémentaire, qu’ils manquent de temps pour la mettre en
œuvre, qu’elle ne leur donne droit à aucun avantage tant financier qu’en terme de statut. Pourtant
dans les GPA, leurs tâches habituelles sont allégées. Ces remarques évoquées par les CDZ
constituent une rengaine depuis les premiers mois du test du CEF au Nord Cameroun (Legile et al.,
2003). En effet, changer leur façon de faire est très difficile pour des CDZ qui ont plus de dix ans
d’ancienneté et un niveau d’éducation inférieur à la fin du premier cycle de l’enseignement secondaire
et surtout une difficulté de remettre en causes des pratiques et habitudes acquises en 15 voire 30 ans
de carrière ; on ne peut pas obliger les producteurs à participer aux réunions, on doit plutôt trouver les
moyens pour susciter leur intérêt. Il ressort aussi nettement que les relations des paysans avec les
CDZ sont un facteur non négligeable pour l’adoption du CEF, mais cette nécessité n’est pas partagée
par les différents échelons du dispositif (chefs de région, chefs de secteur, et chefs de zone) qui pour
la plupart n’ont pas la volonté, ni les capacités de changer leur comportement vis à vis des paysans,
ni leurs pratiques.
Néanmoins, les problèmes rencontrés par les CDZ sont bien réels, et doivent être mieux analysés.
Les CDZ n’encadrent pas que des GPA, aussi ils passent du temps dans les magasins des GPB et
GPM. Le temps dégagé au niveau des GPA n’est pas suffisant pour leur permettre de faire l’animation
comme il se doit.
Pour leur permettre de maîtriser les thèmes, les formations sont trop courtes ainsi que le temps
d’assimilation. Même si les conclusions de l’expérience de la démarche par le PRASAC et le DPGT
(Legile et al., 2003) sont nettes de ce point de vue : le brevet est un minimum pour assurer les deux
premières années du CEF et pour la troisième année un niveau bac + 2 semble indispensable,
d’autres critères (accepter la remise en cause de ses pratiques) et conditions (reconnaissance, appui
technique) doivent être réunis pour que les agents d’appui actuels deviennent de véritables
conseillers. Cependant, la majorité des paysans et des CDZ impliqués dans le CEF notent des
changements au niveau de leurs relations. Les rapports sont plus amicaux. Les messages diffusés
sont de mieux en mieux compris par les paysans.
4.3.3. Les producteurs impliqués dans le CEF sont principalement les membres des
bureaux des GPA
Les analyses montrent que 73 % des enquêtés n’occupent aucun poste au bureau des groupements
(Tableau 10).
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Avoir dans un même groupe de CEF des paysans membres et non membres du bureau du GPA est
important. En effet, ce sont les membres du bureau (Secrétaire et Délégué) qui sont chargés de faire
les prévisions d’intrants pour les groupes sur la base des prévisions de chaque agriculteur membre du
groupe. La précision et la fiabilité des données de prévisions des intrants dans un groupement sont
fonction de la capacité des responsables chargés de le faire, mais aussi de la fiabilité des données et
informations fournies par les paysans du groupement.
Quelques membres du bureau (17 %) ne maîtrisent pas le programme prévisionnel. Il en est de même
pour 85 % des non membres enquêtés. Le test statistique découlant du tableau 14 montre qu’il
n’existe pas de relation significative entre le poste occupé dans le GPA et le niveau de maîtrise de la
démarche.
2) Le niveau de compréhension de la fiche de suivi est fonction du poste occupé dans le
groupement (Tableau 12).
Tableau 12 : Relation entre le poste occupé dans le GPA et la compréhension de la fiche de
suivi
Occupe un poste dans le GIC Total
Compréhension du remplissage de la fiche de suivi
Oui Non
Oui 18 22 40
Non 4 36 40
Total 22 58 80
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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La plupart de ceux qui ne peuvent remplir la fiche (62 %) n’occupent aucun poste dans leur GPA.
Cette situation peut s’expliquer par une confusion des producteurs de coton. Dans la mesure où les
réunions SODECOTON concernent généralement les membres du bureau alors que les réunions sur
le conseil concernent tous les membres du GPA.
Le test statistique découlant de ce tableau 12 montre que le poste occupé a une influence significative
sur le niveau de compréhension du remplissage de la fiche de suivi.
Dans un des GPA enquêté, le secrétaire (aussi agent de suivi) et un autre membre chargé de la
consolidation des prévisions en intrants du GPA ont bien maîtrisé le remplissage et l’analyse des
fiches. Ils en discutent souvent entre eux, mais pas avec les autres paysans. L’effet de tâche d’huile
escompté ne se réalise pas. Ces deux paysans ont souhaité que la formation sur le plan prévisionnel
de la campagne puisse les toucher directement sans passer par le CDZ.
3) La maîtrise du programme prévisionnel de la campagne agricole est fonction de l’âge
du producteur de coton.
Cette analyse porte sur la relation entre l’âge et la maîtrise du programme prévisionnel de la
campagne agricole (Tableau 13).
Tableau 13. Relation entre l’âge et la maîtrise du programme prévisionnel
Seuls 6 % des enquêtés ont une bonne maîtrise de la démarche et ont tous un âge inférieur à 45 ans.
Aucune personne âgée ne maîtrise le programme prévisionnel. Le taux de maîtrise du programme en
général est faible. Rogers (1983) avait indiqué qu’après 1,7 ans de diffusion d’une innovation, le taux
d’adoption serait de 10 %. Il serait de 92 % après 3,1 ans de diffusion (P.204). Le test statistique
indique que χ2ob(7,97)>χ2th0,95(5,99). L’hypothèse nulle est rejetée, c'est-à-dire que l’âge a une
influence significative sur la maîtrise du programme prévisionnel.
Cette situation pourrait s’expliquer par le fait que les jeunes ont des capacités naturelles à mieux
retenir et comprendre que les plus âgés. Chantran (1972) et Rogers (1983) avaient déjà noté que les
jeunes étaient plus enclin à adopter une innovation que les personnes plus âgées. En effet, adopter
une innovation veut dire prendre des risques. Les jeunes sont plus disposés à prendre les risques que
les vieux qui sont généralement plus conservateurs. Les chiffres de maîtrise de la démarche de 6 %
sont en contradiction complète avec ceux relevés lors des études du PRASAC (Daouda, 2002) qui ont
montré que 75 % des paysans comprenaient parfaitement le programme prévisionnel qu’ils soient ou
non alphabétisés d’ailleurs, mais que 50% seulement mettaient en pratiques les connaissances
apprises dans les séances de CEF. Les deux raisons suivantes expliquent cette différence :
- Les paysans de l’expérience PRASAC étaient plus familiers des thèmes du CEF qu’ils maîtrisaient
mieux car ils ont suivi plus de séances ;
- Les animateurs/conseillers PRASAC tenaient essentiellement des séances de conseil avec les
paysans, et ils avaient suivi plus de formation sur le conseil que les CDZ de la SODECOTON ; ils
maîtrisaient donc mieux la démarche.
4) L’âge du producteur de coton influence la compréhension de la fiche de suivi.
Cette analyse porte sur le lien entre l’âge et la compréhension de la fiche de suivi.
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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La majorité (43 %) de ceux qui comprennent la fiche de suivi sont des paysans qui ont entre 25 et 35
ans. Les vieux de plus de 55 ans représentent la proportion la plus faible (3 %) de ceux qui indiquent
qu’ils comprennent la fiche.
Toutefois, contrairement aux observations faites dans ce tableau, le test statistique montre que l’âge
n’a pas une influence significative sur le niveau de compréhension de la fiche de suivi car
χ2ob(3,54)<χ2th0,95(9,49). Ceci montre que l’âge seul ne saurait être le facteur limitant pour la
compréhension de la fiche de suivi qui serait fortement liée à d’autres facteurs. Sur le terrain, le
programme n’a pas été dispensé jusqu’au bout puisque aucune séance n’a été organisée avec les
paysans sur l’analyse des fiches de suivi avant et pendant notre stage. Cependant, le faible nombre
de CDZ qui ont pu réaliser ces séances affirment qu’il existe une amélioration par rapport à l’année
précédente. Le nombre de fiches remplies reste néanmoins faible.
5) La maîtrise du programme prévisionnel de la campagne agricole est fonction du niveau
d’éducation formelle du producteur de coton.
Cette analyse porte sur la relation entre le niveau d’éducation formelle et la maîtrise du programme
prévisionnel.
Tableau 15 : Relation entre le niveau d’éducation formelle et la maîtrise du programme
prévisionnel
Niveau Maîtrise du programme prévisionnel Total
d’éducation Pas de réponse Réponse incomplète 3 thèmes répondus
formelle
Non scolarisé 32 1 1 34
Primaire 21 9 31
Secondaire 9 3 3 15
TOTAL 62 13 5 80
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La moitié des enquêtés ne peuvent pas exploiter les fiches. Ce sont en général ceux qui n’ont jamais
été à l’école. Le test statistique découlant du tableau 16 montre que le niveau scolaire n’influence pas
la compréhension de la fiche de suivi car χ2ob(1,407)<χ2th0,95(5,99). Pourtant, le niveau scolaire est
important pour les fiches de suivi puisqu’il faut les remplir.
Une fois de plus, l’analyse variable par variable ne renseigne pas suffisamment sur les raisons de la
maîtrise de la démarche. Parmi les paysans qui ont rempli les fiches dans un GPA visité, un non
alphabétisé a expliqué « les fiches m’ont montré que je perdais de l’argent avec le coton. J’ai eu peur,
j’ai laissé la fiche, mais l’année suivante, j’ai réduit ma surface en coton de moitié, juste pour
bénéficier des intrants ». Ceci montre que ce paysan a très bien compris le rôle de la fiche même si
on ne lui a pas expliqué comment l’analyser.
Toutefois, la maîtrise du programme prévisionnel ne peut pas seulement être lié à l’âge du paysan.
Elle pourrait être liée à la façon dont a été dispensée la formation aux paysans, au niveau d’éducation
formelle des producteurs ou aux effets combinés de tous ces facteurs. Comme l’ont dit Chombart de
Lauwe et al. (1969), les principales difficultés pourraient venir des conseillers et non pas des paysans.
Ceci se vérifie dans le cas présent, où les CDZ n’ont pas fait le travail correctement. Ceci a été mis en
évidence lors des entretiens avec les paysans qui n’ont pas réussi à faire la différence entre les
réunions habituelles des CDZ et les séances de conseil sur le programme prévisionnel de la
campagne agricole.
Les problèmes rencontrés par les formateurs sont de plusieurs ordres. Au niveau de l’organisation, le
temps passé dans les magasins des groupements (autre que les GPA) ne permet pas au CDZ de
faire l’animation comme il se doit. De plus, ceux-ci sont pris par les nombreuses réunions et compte
rendus à rédiger au niveau du service.
Au niveau de la maîtrise des thèmes, les formations sont trop courtes ainsi que le temps
d’assimilation.
Au niveau des paysans, l’analphabétisme et leur prédisposition à retenir les enseignements dispensés
lors des formations par les CDZ pourraient être des obstacles majeurs à l’adoption de cette nouvelle
approche de vulgarisation agricole. Leurs relations avec les CDZ sont aussi un facteur non
négligeable pour l’adoption du CEF, car cette nécessité n’est pas partagée par les différents échelons
du dispositif (chefs de région, chefs de secteur, et chefs de zone) qui pour la plupart n’ont pas la
volonté, ni les capacités de changer leur comportement vis à vis des paysans, ni leurs pratiques.
Les Chefs de Secteur affirment ne pas comprendre leur rôle dans le dispositif de CEF. Ils relèvent
aussi de manquer de temps pour faire un suivi rapproché au près des CDZ à cause de leurs tâches
administratives.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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5.2. Conclusion
La présente étude avait pour objectif de faire un diagnostic de la démarche de Conseil à l’Exploitation
Familiale (CEF) dans les Groupements de Producteurs Autonomes (GPA) de coton de l’Extrême-Nord
du Cameroun. Cette étude est basée sur l’analyse des contraintes à la mise en œuvre du CEF au sein
du dispositif d’appui à la production agricole de la Société de Développement du Coton
(SODECOTON) dans le but de proposer des adaptations favorisant la mise en place de dispositifs de
CEF durables.
Parvenu au terme de l’étude, nous voulons tirer des conclusions en fonction des trois objectifs
spécifiques qui avaient été fixées à savoir :
- décrire le dispositif du CEF mis en place ;
- caractériser les producteurs de coton des GPA impliqués dans le CEF ;
- identifier les problèmes rencontrés par les producteurs de coton et les agents d’encadrement
(CDS, CDZ) de la Direction de la Production Agricole (DPA) de la SODECOTON.
Depuis deux ans, le dispositif de CEF mis en œuvre par la SODECOTON bénéficie de l’appui d’un
prestataire de service privé le Service d’Appui au Développement Local (SADEL). Il est constitué en
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
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plus de SADEL de deux types de ressources humaines à savoir : les agents d’encadrement qui sont
les Chefs de Région (CDR), les Chefs de Secteur (CDS), les Chefs de Zone (CDZ) de la DPA de la
SDCC et les producteurs de coton des GPA. SADEL assure les activités qui sont la formation du
personnel d’encadrement sous une approche participative, les réunions bilan et un suivi des activités
sur le terrain. Son but est triple : améliorer les relations inter personnelles entre les ressources
humaines mobilisées, renforcer les capacités des producteurs dans la commande des intrants et
assurer l’application des conseils techniques par les producteurs. Le programme annuel de formation
est sensiblement le même pour les deux années (2005-20006 et 2006-2007) et se déroule en trois
sessions : avril, juillet et septembre. La première session de formation porte sur le programme
prévisionnel. La deuxième session quant à elle porte sur le suivi des cultures et la dernière session
sur l’analyse de la campagne agricole. Deux thèmes ont été ajoutés à la troisième session de la
campagne agricole 2006-2007 à savoir la gestion de la trésorerie et la sécurité alimentaire sur la
demande des producteurs lors de la campagne précédente. De plus, le suivi a été abordé à la
première session.
Les agents d’encadrement n’ont pas pu réaliser les activités de CEF selon le programme prévu qui se
subdivise en trois phases. Des trois séances prévues pour la première phase les CDZ n’ont pu réalisé
qu’une ou deux séances. Les raisons sont le manque de temps et la disponibilité des producteurs. De
plus, lors des réunions d’animation les CDZ abordent à la fois les thèmes relatifs à leurs rôles de
conseiller et de CDZ. La phase 2 basée sur le suivi n’a pas été réalisée car le personnel n’est pas
assez familier à la démarche. La phase 3 a été réalisée par un faible nombre de CDZ. Ceux qui l’ont
réalisé affirment que le nombre de paysans qui remplissent la fiche a augmenté par rapport à l’année
précédente. Les raisons avancées par les autres sont le manque de temps et le non remplissage des
fiches de suivi par les producteurs. Nous déduisons que le suivi et l’analyse de la campagne sont les
deux thèmes les moins compris par les CDZ.
Les producteurs de coton impliqués dans la démarche de CEF est en moyenne jeune (94 % ont moins
de 55 ans). Leur taux de scolarisation est moyen soit 57 %. De plus, 73 % d’entre eux n’occupent
aucun poste dans le groupement.
Le manque de temps est une difficulté rencontrée par les Chefs de Secteur et Chefs de Zone pour la
mise en œuvre des activités de CEF. Ces derniers rencontrent d’autres problèmes à savoir la non
maîtrise des thèmes à cause de la courte durée des formations, l’analphabétisme de certains
producteurs, la rigidité des relations inter personnelles avec les producteurs. Nous recensons comme
problèmes au niveau des producteurs : leur manque d’intérêt de la démarche de CEF, la période
choisie pour les réunion d’animation est inappropriée et leur faible taux d’éducation formelle.
En définitive, le choix des conseillers et le renforcement de leurs capacités sont des éléments
importants à prendre en considération dans tout dispositif de CEF puisqu’ils en sont la clé.
5.3. Recommandations
Au terme de l’étude, nous recommandons :
Au Service d’Appui au Développement Local (SADEL) :
- D’aider le personnel d’encadrement dans la mise en œuvre de leur programme d’activités de CEF
pour leur permettre d’être plus efficace dans leur tâche de conseiller;
- D’assister aux réunions d’animation sur le CEF faites par les agents d’encadrement (CDZ) aux
paysans afin de déceler les problèmes qu’ils rencontrent sur le terrain et de les rectifier ;
- De sensibiliser les CDZ en recyclage dans les centres de formation agricole organisés par la
SODECOTON sur la démarche de CEF pour une plus large diffusion et ainsi de leur permettre de
bien jouer leur rôle de conseiller futur;
- De faire des évaluations en fin de formation afin de s’assurer que le message diffusé (démarche
de CEF) est retenu ;
- D’alléger le programme de formation pour assurer une meilleure compréhension de la démarche
de CEF par le personnel d’encadrement de la SODECOTON.
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
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Annexes
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autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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A- Identification de l’enquêté
- Nom
- Age
- religion
- Niveau de scolarisation
- Diplôme le plus élevé
- Fonction
- Nombre d’années dans la société
B- Activité de conseil
- Nombre de séances de formation
- Qu’est ce que le conseil ?
- Quels sont les thèmes abordés lors des formations ?
- Comment utilisez-vous ce que vous appris ?
- Qu’est ce qui vous intéresse dans le CEF ?
- Qu’est ce que vous n’aimez pas ?
- Comment organisez vous les réunions avec les paysans ?
- A quelle fréquence ?
- Quels sont les thèmes abordés avec les paysans ?
- A quel moment ?
- Qu’est ce qu’ils ont mieux compris ?
- Qu’est ce qu’ils n’ont pas compris ?
- Qu’est ce qui les intéresse dans le conseil ?
- Relation avec la hiérarchie
- Comment le CDS vous aide dans votre travail sur le conseil ?
Changement observé
- Le CEF a t il changé quelque chose dans votre façon de travailler ?
- Comment ?
- Comment sont vos relations avec les paysans depuis que vous faites le CEF ?
- Comment sont vos relations avec le CDS depuis que vous faites le CEF ?
- Pérennisation
- Que doit-on faire pour que le CEF se pérennise ?
- Les activités du CEF sont ils un ajout de travail ?
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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A- Identification de l’enquêté
- Nom
- Age
- religion
- Niveau de scolarisation
- Diplôme le plus élevé
- Fonction
- Nombre d’années dans la société
B- Activité de conseil
- Nombre de séances de formation
- Qu’est ce que le conseil ?
- Quels sont les thèmes abordés lors des formations ?
- Comment utilisez-vous ce que vous avez appris ?
- Qu’est ce qui vous intéresse dans le CEF ?
- Qu’est ce que vous n’aimez pas ?
- comment appuyez vous les CDZ dans leur travail ?
- Qu’est ce qui a changé dans vos relations avec les CDZ ?
- Que faites-vous dans le cadre des activités de CEF ?
- Décrivez depuis que vous faites partie de l’opération ce que vous avez fait dans le cadre du
CEF : suivi des CDZ, participation à des réunions avec les paysans en conseil ?
Merci de votre collaboration
Djomo Sandrine, 2007. Diagnostic de la démarche conseil à l’exploitation agricole dans les groupements de producteurs
autonomes de coton de l’Extrême-nord du Cameroun. Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’ingénieur
agronome, Option : économie et sociologie rurales, FASA, Université Dschang, Cameroun.
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Participants
Périodes Thèmes Durée Outils Centres Observations
Nombre Groupe
Moyenne de 30 Garoua
Définition et étapes du CEF 1 jour par
Mai 2005 participants/centre de Supports de formation Kaélé Séances en salle
Programme prévisionnel campagne centre
formation Maroua
20 2 Maroua
Fiches de suivi,
Rappel démarche 1 jour par Séances en salle,
Juillet 2005 28 3 Supports de formation, Kaélé
Suivi des cultures centre travaux de groupes
Visite des parcelles
23 3 Garoua
17 4 Garoua
Septembre rappel démarche 1 jour par Supports de formation, Séances en salle,
2005 Analyse campagne centre 28 5 fiches de suivi remplies Kaélé travaux de groupes
23 5 Maroua
Rappel démarche
Programme prévisionnel de la Moyenne de 30
2 Supports de formation, Garoua, Kaélé
Avril 2006 campagne participants/centre de Séances en salle
jours/centre fiche de suivi Maroua, Guider
formation
Suivi des cultures
Moyenne de 30
Rappel de la démarche 1 jour par Garoua, Kaélé Séances en salle,
Juillet 2006 participants/centre de Supports de formation
Suivi des cultures centre Maroua, Guider travaux de groupes
formation
Rappel de la démarche, bilan et
Moyenne de 30 Garoua, Kaélé
analyse technico-économique, Séances en salle,
Octobre 2006 1 jour/centre participants/centre de Supports de formation Maroua, Guider
gestion de la trésorerie, sécurité travaux de groupe
formation Touboro
alimentaire
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Travaux réalisés A quel moment ? Comment ? Produit et quantité utilisés Coût des produits Autres dépenses
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• Réunion de mise au point et de lancement avec le chef de région et les chefs de secteur si
possible
Une réunion toutes les deux semaines et faire des révisions dans la limite du possible.
Pour le suivi :
- Faire une réunion pour présenter le suivi et les thèmes ou activités qui seront réalisées
- Faire une réunion pour expliquer le remplissage des fiches et analyser les fiches de la campagne
précédente
- Faire une réunion de coordination convoquée par le chef de région au mois de juin
- Rédiger des comptes rendus en précisant la date, le nombre de participants, le thème abordé, les
questions des paysans, les difficultés rencontrées, les commentaires généraux
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amélioration par rapport à l’année précédente surtout au niveau des relations entre paysans et
encadrement.
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