Installation Relation Mere Enfant
Installation Relation Mere Enfant
Installation Relation Mere Enfant
2ème Partie
L'INSTALLATION PRECOCE DE LA RELATION
MERE-ENFANT
TROUBLES DE L'APPRENTISSAGE
OBJECTIFS :
- Repérer précocement les dysfonctionnements relationnels.
- Savoir dépister les troubles précoces de l’apprentissage.
Remarque : pour plus de lisibilité, ce cours (item 32) est divisé en 2 parties.
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L'INSTALLATION PRECOCE DE LA RELATION
MERE-ENFANT
TROUBLES DE L'APPRENTISSAGE
Pour comprendre
1°/ Les compétences du nourrisson
2°/ Les partenaires de l'interaction
3°/ Les 3 niveaux d'interaction
a) Interactions comportementales
b) Interactions affectives
c) Interactions fantasmatiques
4°/ Perturbations de la relation mère-enfant.
TROUBLES DE L'APPRENTISSAGE
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L'INSTALLATION PRECOCE DE LA RELATION
MERE-ENFANT
Pour comprendre
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Certains enfants, soumis à des facteurs de risque équivalents se développent
différemment. Cela a introduit la notion de vulnérabilité.
L'étude des interactions précoces et du développement psychique du nourrisson se fait
de façon simultanée dans plusieurs domaines :
- Croissance staturo-pondérale
- Maturation biologique
- Progrès moteurs et perceptifs
- Développement des conduites cognitives
- Développement du langage
- Développement de la vie affective et de la communication.
Cette clinique des interactions précoces est très riche et le dépistage de distorsions
relationnelles, de dysfonctionnements interactionnels durables prend tout son sens dans une
perspective de prévention primaire, dès le plus jeune âge +++
a) Compétences sensorielles
- Visuelles : dès la naissance, les perceptions existent. Le nouveau-né a une préférence
visuelle pour le visage humain ou toute forme apparentée.
L' accommodation s'affine au fur et à mesure. Le bébé suit du regard, sur 180 °
(comportement de poursuite tête - yeux).
- Auditives : le nouveau-né tourne la tête ou les yeux dans la direction d'un son. Il est
particulièrement sensible à la voix humaine et notamment celle de sa mère.
- Olfactives : dès les 3-4 premiers jours, le nouveau-né a des capacités de détection et
de discrimination sensiblement identiques à celles de l'adulte. Il est capable de
retrouver l'odeur de la peau et du sein de sa mère par rapport à l'odeur d'une
autre femme.
- Gustatives : Le nouveau-né est capable de discriminer les saveurs classiques : sucré,
salé, amer, acide… En manifestant ses préférences pour le sucré.
b) Compétences motrices
La motricité est essentiellement réflexe : réaction de succion, réflexes de grasping…
Cette motricité réflexe et apparemment désordonnée intervient dans les interactions,
servant de support aux parents pour forger leurs représentations de l'enfant.
c) Compétences sociales
Dès la 12ème heure, le nouveau-né bouge selon des rythmes précis, coordonnées à la
voix humaine (synchronie interactionnelle). Il réagit aux stimuli extérieurs : bruits,
lumières, mouvements… Puis, il va rapidement être capable d'imiter autrui : imitation
de la mère qui ouvre ou ferme les yeux, sourit…
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2°/ Les partenaires de l'interaction
Les nourrissons sont capables très tôt de discriminer la mère, le père et les autres
partenaires, dans le champ de ses interactions. Cette différenciation est importante et signe
une qualité de l'éveil.
b) Le père : La place que le père s'octroie ainsi que son désir de paternité ne sont pas moins
importants dans les interactions précoces. De plus, d'un point de vue psychique, il est
fondamental que la mère, dans sa tête, fasse une place au père, qu'elle lui permette
d'exprimer son désir.
Mère, père et nourrisson constituent une triade, une unité sociale de base au sein de
laquelle le nourrisson va se développer.
a) Interactions comportementales
→ Interactions visuelles : Dès les premiers jours, le regard constitue une modalité
d'échange privilégiée. Pendant la tétée, la mère et le bébé tendent à se regarder
(regard mutuel). Ce temps du regard est essentiel et illustre bien l'interaction
bidirectionnel. Le regard du nourrisson a des effets sur sa mère (effet gratifiant,
valorisant) et en retour, le regard réciproque de la mère augmente la tendance
du bébé à fixer les yeux de celle-ci. Le nourrisson est, à ce moment là, une
personne déjà bien individualisée.
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→ Interactions corporelles : L'ensemble des échanges passant par le corps est appelé
"dialogue tonique" et exprime les manières dont l'enfant est tenu, soutenu,
maintenu par le parent; mais aussi la manière dont le nourrisson s'ajuste dans
les bras du parent (holding). Il existe une véritable interaction entre les postures
de l'enfant et de la mère : détente ou raidissement de l'un, confort ou inconfort
de l'autre, attention ou désintérêt des deux etc… Le "peau à peau" est aussi très
important. S'y associent parfois caresses, chatouillements, "blottissements",
baisers, effets de surprise… Les réponses du nourrisson aux stimuli de la mère
sont perçues comme une incitation à continuer ou à interrompre.
→ Interactions vocales : Les pleurs et les cris constituent le premier langage du bébé
qui exprime ainsi, non seulement ses besoins mais aussi ses affects. Les
réponses apportées par la mère représentent une modalité interactive
quotidienne. En effet, les cris et pleurs déclenchent des affects intenses qui
pousse la mère à agir pour mettre un terme à l'état de détresse supposé.("cordon
ombilical acoustique"). Le vécu maternel des cris et pleurs du nourrisson peut
s'exprimer, selon les cas, par des sentiments de doute, d'agressivité voire de
désespoir.
Les mères parlent à leur bébé dès les premières heures de vie. La prosodie du
langage maternel, adressé au bébé, ses intonations, son timbre, son rythme,
semblent souvent plus importante que le contenu des propos. Le nourrisson
paraît entraîné, dans sa motricité, par la musique du langage maternel.
b) Interactions affectives
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→ Expression des affects : Le bébé est capable d'exprimer des affects diversifiés. Le
visage du nouveau-né exprime tour à tour l'intérêt, le dégoût, la détresse, la
surprise… Vers le 4ème mois, s'y ajoutent la joie, la colère… Puis, la peur…
c) Interactions fantasmatiques
La vie imaginaire et fantasmatique des parents est très liée à leur vie affective, à leur
propre histoire, à leurs relations avec leurs propres images parentales. Bien avant la naissance
de l'enfant, celui-ci est déjà, pour la future mère, 'l'enfant imaginaire". Cet enfant fantasmé est
le produit des aspects inconscients du désir de maternité.
La vie imaginaire et fantasmatique du bébé s'alimente de celle de ses parents.
Les interactions fantasmatiques étudient la manière dont les fantasmes de l'un
répondent aux fantasmes de l'autre.
a) Perturbations quantitatives
- Défaut de stimulation :
Du fait d'une dépression maternelle (+++), d'une inhibition névrotique,
d'une personnalité schizoïde de la mère.
Ou du fait de certains bébés passifs et peu expressifs.
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S'en suivent alors négligence du nourrisson, défaut d'attachement voire
carence affective +++
- Excès de stimulation :
Avec une mère ne tenant pas compte des signaux de l'enfant, débordé
par les stimulations (détournement des yeux et de la tête, fermeture des
yeux, expression de tension…). Il n'y a pas de régulation des échanges
et des interactions. L'enfant est débordé, envahi.
S'en suit, une possible inhibition des manifestations affectives de
l'enfant (timidité extrême, inhibition…).
b) Perturbations de la réciprocité
La dynamique interactive est perturbée et les échanges sont entravés. Ces
perturbations de la réciprocité peuvent s'observer dans plusieurs domaines :
- Regard : évitement du regard de la mère ou du bébé
- Paroles : cris et pleurs du bébé non pris en compte par la mère
- Contacts physiques : discordance, absence d'ajustement postural,
raidissements…
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TROUBLES DE L'APPRENTISSAGE
Les troubles de l'apprentissage sont évoqués quand les performances de l'enfant à des
tests standardisés, passés de façon individuelle, portant sur la lecture, le calcul ou l'expression
écrite sont nettement au-dessous du niveau escompté, compte tenu de son âge, de son niveau
scolaire et de son niveau intellectuel.
Il faut les distinguer des variations normales des acquisitions culturelles et des
difficultés scolaires qui naissent de facteurs socioculturels ou de difficultés sensorielles
(visuelles ou auditives).
Les problèmes scolaires interfèrent de manière significative avec la réussite scolaire ou
les activités de la vie courante qui nécessitent de savoir lire, compter et écrire (DSM IV).
La prévalence de ces troubles chez les enfants d'âge scolaire est de 2 à 10 %.
Diagnostics différentiels :
Absentéisme scolaire
Troubles sensoriels : visuels et auditifs
Troubles psychiatriques : instabilité psychomotrice, dépression…
Retard mental
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Conduite à tenir :
Dédramatiser mais sans minimiser le problème.
Rééducation orthophonique, adaptée à chaque enfant.
Adaptation de l'enseignement scolaire, dans certains cas
Si besoin, prise en charge des troubles associés, psychologiques.
Diagnostic : Trouble présent dès 8 ans (CE2), mais variations possibles entre 6 ans
(CP) et 10 ans (CM2)
Difficultés dans le maniement des concepts arithmétiques
Difficultés dans le choix de stratégies pour la résolution de problèmes abstraits.
Chez un enfant aux compétences intellectuelles normales.
Diagnostics différentiels :
Absentéisme scolaire
Enseignement inadéquat pour certains enfants
Retard mental
Troubles psychiatriques : instabilité psychomotrice, dépression…
Conduite à tenir :
Soutien scolaire - Adaptation du système scolaire
Si besoin, rééducation spécifique.
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Des troubles émotionnelles sont souvent associées : anxiété, sentiment de honte.
Des perturbations plus graves peuvent survenir : perte de l'estime de soi, dépression.
Diagnostics différentiels :
Absentéisme scolaire
Enseignement inadéquat pour certains enfants
Troubles sensoriels : visuels et auditifs
Trouble du langage
Retard mental
Troubles psychiatriques : instabilité psychomotrice, dépression…
Conduite à tenir :
Soutien scolaire - Adaptation du système scolaire
Rééducation spécifique
Si besoin, prise en charge des troubles associés, psychologiques.
4°/ Dysgraphie
Certains enfants présentent une écriture particulièrement maladroite voire illisible.
Parfois, l'écriture est très lente.
Cela entraîne des difficultés scolaires.
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