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Politique Marocaine Agri
Politique Marocaine Agri
Politique Marocaine Agri
Table de matière
Introduction
Conclusion
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Travail de vulgarisation agricole Analyse de la politique agricole du Maroc
Introduction :
Les instruments utilisés par les politiques agricoles du Maroc durant les années
1960, 1970 et 1980 étaient les investissements publics, les subventions, les prix,
les crédits, la recherche agronomique et la formation des cadres pour
l’agriculture. De telles politiques étaient en harmonie avec le reste des politiques
économiques caractérisées par le protectionnisme et l’intervention de l’état aussi
bien à la production, à la consommation qu’au niveau du marché et du
commerce extérieur. Il faut toutefois noter que c ‘est dans ce cadre qu’un grand
nombre de barrages, de périmètres irrigués et d’autres infrastructures ont été mis
en place. Ces politiques ont permis le développement de mécanismes publics
ainsi que les modalités de distribution d’inputs et d’outputs agricoles et
agroalimentaires, actuellement objet de réformes.
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Au début des années 1960, la plupart des pays du tiers monde ont opté pour une
industrialisation, assimilée alors au « développement », le Maroc s’est distingué
en donnant la priorité aux « agri-cultures ». la politique qui y a été menée tout au
long d’un quart de siècle, qualifiée habituellement de « politique des digues » a
été très active et cohérente. Mais l’avènement des politiques d’ajustement
structurel durant les années 1980 a rendu nécessaire la révision des ses
principes, ses objectifs et ses moyens. Une nouvelle politique, l’ajustement
structurel dans le secteur agricole, a alors été introduite graduellement depuis la
seconde moitié des années 1980. On n’a pas acquis suffisamment d’expérience
pour faire une évaluation complète et objective des effets de mutation en cours.
Mais il est nécessaire de discuter et méditer les premières observations et
indications fournies par certaines investigations dans le domaine concernant
différentes questions fondamentales.
II-1 le contexte et les objectifs de la politique agricole :
Au début des années soixante, la stratégie de développement au Maroc a adopté
une nouvelle orientation et un nouveau contenu. Cette stratégie, qui est supposée
libérale, était basée sur la force motrice du secteur privé et la politique des
portes ouvertes. La politique basée sur l’industrie du premier plan de cinq ans a
été rapidement modifiée en faveur de l’agriculture. Cependant le modèle de
développement qui a été retenu est très particulier.
En partant de la thèse duale, la procédure consistait à tendre vers la
mondialisation du secteur traditionnel. En vue de réaliser cet objectif, et en
considérant la large étendue de la tâche et la rareté des ressources financières
disponibles, l’état a choisit de se concentrer sur des projets présentant une
rentabilité élevée à relativement court terme. La maximisation de la rentabilité
de l’agriculture signifie nécessairement la construction des digues pour irriguer
la terre, la création des plantations viables capables de bénéficier de la
mécanisation et de l’intensification de la production, ouvrant ces fermes au
marché, et l’ajustement de la production aux cultures de rente (sucre, huile, lait,
blé mou). La promotion des cultures d’exportation, principalement les agrumes
et les légumes et fruits précoces, semblait la plus car le Maroc était supposé
avoir des avantages comparatifs substantiels : un climat approprié, une main
d’œuvre bon marché, la proximité du marché européen. Ce modèle, provenant
de l’approche mentionnée plus haut, et définit comme l’exportation de la
production agricole, considérant l’état comme promoteur et gestionnaire de
projet. L’état était supposé assurer la maîtrise de processus lancé, et des
changements dérivant du processus à travers une politique multiforme et active.
L’objectif de cette politique, visant à développer un secteur moderne active, était
d’irriguer un million d’hectares pour l’an 2000. En vue de réaliser cet objectif,
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Pour motiver les agriculteurs à reprendre l’action de l’état dans les périmètres
irrigué, et à être plue engés dans la dynamique de modernisation de leurs
exploitations, un code d’investissement agricole a été introduit en 1969. l’état
s’est engagé à allouer des subsides et es primes, mais aussi des crédits adaptés à
des conditions préférentielles, en plus de fournir une supervision et une
assistance technique, et une assurance de vendre les outputs selon des conditions
préétablies dans le cas de cultures intégrées (sucre, huile, coton). La contribution
des bénéficiaires de l’eau d’irrigation a été en fait réduite à un niveau
symbolique. D’autre part, le développement des terres a été déclaré obligatoire,
et de plus des normes d’exploitation et des plans de rotation ont été établis par
les autorités publiques.
De plus le code d’investissement établissait certaines règles dans les autres
domaines qui restaient, néanmoins elles n’étaient pas appliquées et plusieurs
projets de réformes structurelles complémentaires (limitation de la division de la
terre, le regroupement des terres, l’enregistrement, les fermes collectives…),
restaient également sans effet.
C’est en fait la section du code liée aux subsides aux subsides qui a été le plus
largement appliquée. Depuis le début, le code d’investissement offrait un
ensemble de subsides pour encourager l’acquisition de différents instruments de
modernisation : semences, engrais, produits phytosanitaires, équipement
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biens alimentaires de base d’une part, ils n’ont pas, d’autre part, ignoré le besoin
de garantir aux producteurs des prix suffisamment rémunérateurs pour les
encourager à améliorer leur production et leur rendement.
La politique des prix de production a été assez sélective. Les autorités publiques
ont cherché à réglementer les prix des biens de base tels que le lait, les céréales
et certaines cultures industrielles (betterave, coton, tournesol…) tournés vers le
marché domestique. En effet, après avoir fait pression sur le niveau de prix
durant les années 1960, elles ont mis en œuvre une nouvelle politique depuis
1972-1973, reflétée par les hausses fréquentes des prix de vente, et en même
temps, elles ont réduits les niveaux de subsides publics, même pour supprimer
l’impact sur le prix de vente. Comme pour les importations, les fluctuations des
prix mondiaux ont aussi été absorbées par les actions internes de stabilisation.
Le système a fonctionné plus ou mois efficacement jusqu’à la fin des années
1970. Cependant, la forte hausse des prix mondiaux et les difficultés financières
sérieuses auxquelles le pays a été confronté au début des années 1980 ont remis
ces politiques en question, même avant l’introduction officielle de la politique
d’ajustement structurel. Premièrement, et dans le cadre de la stabilisation et de la
politique de retour aux équilibres fondamentaux, les hausses des prix de vente
visaient, avant tout, à la réduction du volume des subsides et, par conséquent, à
la réduction du déficit budgétaire. Deuxièmement, cette action faisait aussi
partie d’une réforme globale des prix et des systèmes d’incitation avec comme
objectif de soutenir les mécanismes du marché et le principe de « prix réel ».
La politique de l’état sur le sujet a également été sélective, puisque les autorités
publiques ont spécialement continué à organiser et favoriser les conditions de
vente des produits qu’elles désiraient développer dans le cadre de la « politiques
des digues ».
Au seins du pays, la commercialisation des cultures industrielles proue ans le
cadre de contrats de culture, principalement au sein des zones irriguées, a
bénéficié d’une organisation relativement efficace, avec un circuit réduit au
minimum, impliquant seulement le producteur, l’agence régionale des
revendications sur la terre et l’usine de transformation, et les prix étaient souvent
relativement intéressants. La production de lait bénéficiait d’une organisation se
reposant sur l’installation de centre de collecte dans les zones de production
intensive. Le blé mou a capté l’attention dans le sens que les coopératives de
commercialisation, orientées et soutenues par l’état, ont reçu l’instruction de
collecter cette céréale, bien que seulement dans les limites de leurs capacités,
elles-mêmes pas fort considérables. Le marché d’autres produits alimentaires,
d’autre part, da l’orge et du blé aux fruits et légumes, en passant par l’huile
d’olive et la viande, n’ont pas été l’objet d’un effort d’organisation et de
purification. En résultat, les circuits de commercialisation au Maroc continuent à
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Dans cette section, nous allons d’abord présenter les principales tendances de
cette politique, et ensuite évaluer l’état actuel de sa réalisation, finalement nous
allons soulever et des discuter certains problèmes fondamentaux qui son
maintenant vitaux pour tout débat sur le futur de l’agriculture marocaine.
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La nouvelle politique n’as pas encore, depuis 1996, utilisé tous ses moyens, ni
rempli tous ses objectifs. Des étapes importantes ont cependant été faites dans
plusieurs domaines. On peut les résumer comme suit :
- l’état s’est significativement désengagé des activités considérées
commerciales. Le commerce de l’engrais et des services vétérinaires a été
transféré au secteur privé. Dans le cas de l’irrigation, où l’intervention de
l’état était massive, les bureaux régionaux de développement agricole se
sont désengagés de tous les services et les opérations commerciales qu’ils
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augmenté, ce qui réduit les subsides payés par l’état. De plus, la création
d’un fond de développement agricole permettant une meilleure gestion
des subsides a été accompagnée par une évolution de la politique des
subsides qui favorise principalement les investissements financiers dans
les fermes. Les premiers ont donc retrouvé une nouvelle dimension et se
sont étendus selon de nouveaux modes. Actuellement, cinq secteurs sont
éligibles pour l’aide financière de l’état : l’équipement agricole, le
développement de l’irrigation et les revendications sur la terre, l’élevage,
l’équipement économique (unités de stockage, la cryogénie, les stations
de conservation) et divers (fret aérien, olives, agrumes).
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• Les effets négatifs sur les coûte de production ont été moins drastiques vu les
conditions climatiques particulièrement favorables (à savoir entre 1988 et 1992).
• La plupart des difficultés rencontrées sont dues à des "insuffisances" aux
niveaux des "évaluations a priori des effets du programme d'ajustement" et de la
"coordination entre les départements concernés".
Actuellement, les changements en cours peuvent être bien évalués par rapport au
scénario qui existait auparavant, et à ceux qui pourraient prendre place dans le futur.
Ce qui est certain, c'est que les réformes se sont avérées plus ardue et plus
incertaines que ce que les partisans de la politique d'ajustement structurel avaient
conçu au début. Les risques qui apparaissent soulèvent des questions inévitables qui
demandent des réponses adaptées (Akesbi, 1995e; Belghazi & Jouve, 1993; Banque
Mondiale, 1994a & b, 1995; Driouchi, 1996; Falouss, 1996; Rami & al., 1992).
La libéralisation des prix des imputes semble, dans la plupart des cas, s'être
particulièrement traduite dans leur hausse, tandis que les conditions de
commercialisation ne permettent pas toujours l'ajustement consécutif des prix de
vente des outputs (Akesbi 1995e). Face au risque d'un revenu décroissant, les
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quart des surfaces concernées). Comment, dans ces conditions, peut-on espérer
améliorer la rentabilité des investissements entrepris:
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Finalement, tandis que la plus grande partie des efforts de réforme entrepris jusqu'ici
semble principalement motivés par le désir de renforcer le mécanisme du marché,
certaines des contraintes majeures de l'agriculture marocaine n'ont pas reçu l'attention
qu'elles méritaient. Certaines mesures planifiées concernant les structures foncières et
les statuts de la terre (enregistrement de la terre par exemple) n'ont pas encore connu
un début significatif d'application (B.O., 1995). La privatisation de la terre, jusqu'ici
propriété de l'état, va terminer la modification de la structure de la propriété de la terre,
mais on ne peut pas ignorer que cela peut comprendre un risque redoutable: mener
à un démembrement, ou même à une division excessive des terres qui restent assez
grandes pour être économiquement viables. En effet, aussitôt que la plantation devient
privée, et donc sujette à la logique du statut, avec ses problèmes "classiques" (liés
principalement au régime des successions), rien ne peut empêcher que ces terres soient
soumises à la "dynamique de la désintégration" dont souffre la construction
économique du pays. Cela signifie qu'en l'absence de réformes et de protections
légales et statuaires, le risque de certains effets pervers ne peut pas être ignoré.
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Conclusion
Le Maroc s'est distingué depuis les années 1960 par la priorité qu'il a accordé à
l'agriculture dans sa stratégie de développement. Le modèle retenu, basé sur une
intervention sélective et active de l'état, a cherché à moderniser le secteur agricole et à
recouvrer les investissements faits. L'état visait essentiellement la construction de
grandes digues et l'équipement de leurs périmètres, dont l'irrigation était supposée
encourager la production de cultures intensives, et donc assurer une grande
rentabilité. Ce modèle était cohérent, mais ses résultats ont été décevants. Sa
concentration excessive sur des zones trop limitées a généré de nombreuses
disparités. Sur base d'une vision interventionniste de l'état, il devait être remis en
question par la politique d'ajustement structurel, d'inspiration libérale, engagée dans le
pays depuis la moitié des années 1980.
Cette nouvelle politique, comme toutes celles qui sont similaires à travers le monde,
vise à rendre le secteur privé responsable des activités du secteur agricole, ainsi que de
celles qui sont en amont et en aval, à l'élimination des obstacles aux échanges
internes et externes, au retrait de la stabilisation des prix et des subsides. En résumé,
au développement du mécanisme de marché et à la réduction de l'intervention de
l'état. Même si un progrès substantiel a été fait dans la mise en œuvre de la politique,
elle n'a pas encore réalisé le déploiement de tous les moyens disponibles, ni atteint
les effets attendus. Elle apparaît même, pour le moment plus négative
(désengagement de l'état, dérégulation, fin de la protection, suppression des subsides,
augmentation des coûts) que positive (création de nouvelles bases pour une stratégie
pour un développement plus efficace et plus équitable). Elle déstabilise un système
qui a, après tout, sa cohérence, mais ne le remplace pas - pas encore - par un autre
système capable de générer des conditions pour une alternative viable et acceptable.
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Les réponses obtenues jusqu'ici sont difficiles à évaluer pour des raisons
"techniques" liées à la faiblesse des moyens d'investigation et d'analyse disponibles.
Elles sont également difficiles parce qu'elles sont conditionnées par des
considérations inévitables d'ordre institutionnel et socio-politique. Si l'on peut être
d'accord avec le coût économique de court terme du maintient de la situation qui a
prévalu depuis des décennies, qui peut mesurer le "coût politique" à moyen et à long
terme des difficultés qui peuvent compromettre le futur de toute une partie de
l'agriculture marocaine avec des conséquences inévitables sur l'exode rural, les
équilibres régionaux, et la stabilité sociale et politique?
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