Les Sols Dans Le Pays Du Ziz Sud-Est Mar
Les Sols Dans Le Pays Du Ziz Sud-Est Mar
Les Sols Dans Le Pays Du Ziz Sud-Est Mar
Centre
International
International
pour la Royaume du Maroc Royaume du Maroc
Recherche
pour laAgricole
Recherche
orientée
Agricole
vers le Office Régional de Mise en Institut National de la Recherche
Orientée
développement
vers le Développement
ICRA Valeur Agricole du Tafilalet Agronomique / CRRA
Programme ICRA Francophone 2002
ICRA Errachidia Errachidia
Réalisé par :
AVANT-PROPOS
Dans ce sens, nous n’épargnons aucun effort pour mettre en pratique les
recommandations issues de cette activité, selon nos moyens disponibles, en
collaboration avec nos partenaires de développement.
Nous tenons, à remercier l’ICRA, qui continue à nous aider à élaborer nos
programmes régionaux de Recherche – Développement et de Transfert de
Technologies.
Dr Hamid NARJISSE
Directeur Général
INRA – Maroc
REMERCIEMENTS
Nos sincère remerciements à Docteur Hamid NARJISSE, Directeur Général de l’Institut National de
Recherche Agronomique du Maroc qui a suivi le déroulement de cette activité avec intérêt, en mettant
les moyens nécessaires à la disposition de l’équipe de Chercheurs pour réaliser cette étude dans de
bonnes conditions.
Nous tenons à remercier Monsieur El HARRASS Directeur de l’Office Régional de Mise en Valeur
Agricole du Tafilalet, pour son soutien, et son intérêt accordé à cette activité, ses interventions auprès
de CMV et Subdivisions nous ont facilité la tâche.
Nous tenons à remercier Monsieur Mohamed KAMAL, Secrétaire Général de l’INRA. Ses
orientations nous ont permis de bien situer la problématique de l’étude et d’être prudents dans la
formulation des recommandations.
Monsieur Chafik KRADI, évaluateur de l’équipe, a participé comme membre à part entière dans
l’équipe et nous a prodigué des conseils précieux et prêté mains fortes à l’équipe durant toutes les
phases de la réalisation de cette étude. Qu’il trouve ici l’expression de notre gratitude.
Monsieur Moulay Abdessalam MAOUKIL, Chef SPA/ORMVA-TF nous a beaucoup aidé par ses
conseils et ses interventions dans l’organisation du travail, qu’il trouve aussi nos sincères
remerciements.
Nos remerciements vont à Monsieur Mohamed BENJIRA, qui a donné un intérêt particulier à cette
étude et qui a déployé beaucoup d’effort pour aider l’équipe durant toutes les phases de réalisation de
notre étude.
Nous tenons à remercier de façon particulière Monsieur My Said AIT BASSIDI, Chef de Service des
Statistiques. Il a été d’un très grand soutien pour l’équipe.
Nous tenons à remercier vivement tous les cadres de l’ORMVA/TF, les coordonnateurs des
Subdivisions agricoles de l’ORMVA/TF, les Subdivisionnaires, les ingénieurs et les techniciens, qui
ont aidé l’équipe dans son travail.
Nos remerciements vont aussi à tous les techniciens du Domaine expérimental de la recherche
agronomique d’Errachidia qui ont soutenu l’équipe dans la réalisation des enquêtes de terrain.
Que tout ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de cette étude trouvent ici
l’expression de notre gratitude.
Nos remerciements vont à Monsieur Jon DAANE Directeur de l’ICRA, Nour Sellamna Coordinateur
du Programme Francophone, à Françoise de CHEVIGNY et à tout le staff de l’ICRA des efforts
consentis pour notre perfectionnement.
RESUME
La présente étude a été réalisée par une équipe multidisciplinaire dans les oasis
de la province d’Errachidia, est un appuie à l’INRA Maroc. C’est une
contribution à l’élaboration du plan d’action de Recherche et de Recherche-
Développement du nouveau Centre Régional de la Recherche Agronomique
d’Errachidia, crée en 2002.
Cette activité s’est déroulée durant trois mois dans trois sites le long du bassin
Ziz, choisis selon des critères agroécologiques. Il s’agit du Rich (zone de
montagne), site Aoufous (zone intermédiaire) et site Erfoud (zone de plaine).
L’approche méthodologique adoptée pour l’analyse des systèmes de production
s’inscrit dans la démarche RAD, elle combine la méthode formelle
(questionnaire) et informelle (MARP).
Une typologie des exploitations agricoles a été faite par une analyse statistique
en utilisant l’AFC et la CAH complétée par une analyse qualitative. Le rôle des
différents acteurs a été également analysé en employant le SCIA.
Tableau 25 : Comparaison des moyennes et pourcentages des caractéristiques structurelles et fonctionnelles des
trois sites enquêtés
Tableau 26 : Synthèse des fonctionnement et stratégies des exploitations dans les 3 sites
Tableau 27 : Potentialités et proposition pour la valorisation (Aoufous)
Tableau 28 : Potentialités et proposition pour la valorisation (Rich)
Tableau 29 : Potentialités et proposition pour la valorisation (Erfoud)
Tableau 30 : Solutions potentielles par type d’exploitations dans le site d’Erfoud
Tableau 31 : Solutions potentielles par type d’exploitations dans le site de Rich
Tableau 32 : Solutions potentielles par type d’exploitations dans le site de Aoufous
Tableau 33 : Options de recherche et de recherche –développement à partir des contraintes déclarées par les
agriculteurs, les développeurs et les chercheurs
Tableau 34 : Evaluation des options de recherche et de recherche-développement déclarées par les agriculteurs,
les développeurs et les chercheurs
Tableau 35 : Coût estimatif de la méthode pour une équipe multidisciplinaire
ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
Pages
AVANT-PROPOS
REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIERES
RESUMES/MOTS-CLEFS
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES ABREVIATIONS
GLOSSAIR
PREAMBULE
CONCLUSIONS
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
PREAMBULE
Pour accompagner cette loi, l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) a mis
en place une stratégie à l’horizon 2020 2, qui vise entre autre à : i) Promouvoir la recherche
participative et multidisciplinaire pour la valorisation et la conservation des ressources
naturelles dans les zones pastorales, montagnardes et oasiennes. ii) Favoriser l’émergence des
programmes régionaux de Recherche – Développement sur des bases participatives et
durables.
1
Projet de loi – cadre, département de l’agriculture, décembre 1997
2
Eléments du plan d’action de la stratégie 2020, orientations de la recherche.
3
Plan d’orientation stratégique de la recherche agronomique 1998 – 2003, Palmier dattier, 1998
4
Siège inauguré en janvier, 2002
Première Partie :
Présentation de l’étude
I.1- Introduction :
L’agriculture est une activité qui revêt une importance capitale dans la province d’Errachidia.
Cette agriculture est de type oasien dans une zone de 77.250 Km2 (zone d’action de l’Office
Régional de Mise en Valeur Agricole du Tafilalet). Cependant 60.000 ha seulement sont
cultivés suite à l’insuffisance d’eau d’irrigation, facteur limitant de l’agriculture dans la
région. La population de cette région est de 600.000 habitants dont 70% est rurale
(ORMVA/TF, 2002).
La région est divisée en trois zones nettement séparées. Au Nord une zone montagneuse
située dans le versant Sud du Haut Atlas oriental, une zone intermédiaire pré-saharienne
constituée de plateaux et au Sud une zone de hauts plateaux sahariens.
La région vit depuis plus de trois années une sécheresse grave qui constitue en plus des autres
contraintes naturelles et socio-économiques une véritable menace de la durabilité des
écosystèmes oasiens. La majorité des agriculteurs se posent même la question de l’utilité de
leur résistance à toutes ces contraintes et leur résidence dans ces lieux menacés par une
désertification absolue.
Le revenu des agriculteurs est très bas. Il n’y a pas d’opportunités devant les agriculteurs pour
travailler dans d’autres activités pour se procurer un revenu extra agricole et améliorer par
conséquent leurs conditions d’existence.
Par ailleurs, la région est caractérisée par l’existence de plusieurs atouts et potentialités qui
sont très utiles au développement agricole. En effet, la région est dotée d’un grand barrage
« Hassan Addakhil », d’une capacité totale de retenue de 380 Mm3, pour la maîtrise de la
gestion des eaux superficielles. L’existence de variétés de dattes de très haute qualité
(Mejhoul et Boufeggouss), des variétés locales de blé dur de bonne qualité boulangère, de la
luzerne très appréciées par les troupeaux et de la race ovine D’Man très prolifique constituent
des atouts majeurs de la région. L’abeille saharienne résistante, productive et douce est un
créneau porteur à explorer.
En dépit de ce qui précède, la présente étude est lancée en vue de contribuer à l’élaboration du
plan d’action de ce nouveau Centre Régional de Recherche Agronomique, autour de la
question centrale de recherche suivante : « Quelles sont les actions nécessaires pour
améliorer les productions et préserver durablement les ressources naturelles disponibles au
niveau des oasis dans la province d’Errachidia ? », selon les termes des références (TDR)
mentionné ci-après (Schéma 1).
Pour répondre aux objectifs du thème, l’équipe multidisciplinaire a travaillé en deux grandes
phases :
Partant de la question centrale de recherche « Quelles sont les actions nécessaires pour
améliorer les productions et préserver durablement les ressources naturelles disponibles au
niveau des oasis dans la Province d’Errachidia ?», des questions secondaires et tertiaires de
recherche ont été identifiées. Ce plan de recherche a été amélioré au Maroc lors du premier
atelier de contacts avec les Chercheurs et les développeurs (Schéma 2).
Pour aborder ces questions de recherche, l’équipe a posé quelques hypothèses de recherche,
qui ont été vérifiées sur le terrain :
- Le développement des systèmes d’élevage adaptés à la région est déterminé par la relance
de l’élevage bovin laitier, l’amélioration des performances de la race ovine D’Man, la
valorisation des autres races ovines, le développement d’autres filières porteuses et la
rationalisation de l’exploitation des parcours.
Les différentes étapes réalisées par l’équipe pour l’élaboration des questions de recherche et
hypothèses sont synthétisées dans le schéma 3.
Compte tenu du temps imparti, l’équipe a élaboré un planning détaillé des activités à réaliser
selon les différentes phases de la démarche Recherche Agricole Orientée vers le
Développement (RAD), tout en précisant les résultats attendus de chaque activité et
l’échéance (annexe n°1).
Les étapes de cette phase ont été réalisées au Maroc et sont comme suit :
A son arrivée à Rabat, l’équipe a effectué une visite à l’Institut National de la recherche
Agronomique (INRA) le 22 avril 2002, où elle a réalisé un entretient avec son Secrétaire
Général. Lors de cet entretien, le groupe a présenté le Plan de recherche ainsi que le Planning
des activités des éclaircissements ont été fait à l’équipe sur les enjeux et attentes de l’INRA de
cette étude. Parmi les recommandations retenues, on cite :
Quelles sont les actions nécessaires pour améliorer - Comment limiter la dégradation des palmeraies ?
les productions et préserver durablement les ressources - Quelles sont les actions à mener pour améliorer
naturelles disponibles au niveau des oasis les techniques culturales dans les oasis ?
dans la province d’Errachidia ?
- Quelles sont les actions nécessaires pour
améliorer la lutte contre les ravageurs et les
maladies ?
Zonage
COLLECTE DES
DONNEES - IDENTIFICATION DES ACTEURS
SECONDAIRES - ENTRETIEN AVEC LES ACTEURS
ARBRE A
TRANSECT IMAGE CONTEXTE
PROBLEMES
QUESTIONS DE RECHERCHE
ET HYPOTHESES
ATELIER INTERMEDIAIRE
TYPOLOGIE
PLAN D’ACTION
ATELIER FINAL
20
Après installation dans une maison, située au siège du nouveau CRRA à Errachidia, l’équipe a
effectué une visite au domaine expérimental de l’I.N.R.A durant laquelle des discussions ont
été menées avec les cadres de cette structure à propos de ses activités.
Lors de cet atelier qui a lieu au siège de l’ORMVA/TF le 25 avril 2002, l’équipe a présenté
aux cadres de cette structure les TDR, le plan de recherche, les hypothèses de recherche ainsi
que le planning des activités à réaliser . Des remarques et des recommandations ont été
formulées par l’ensemble de l’assistance. Ces recommandations ont concerné les axes
suivants :
- Le plan d’action à proposer doit être axé sur des thèmes faisables et urgents ;
- Le plan d’action doit intégrer des thèmes sur l’amélioration des techniques et conduite de
production ;
- Faire le point sur les travaux qui ont été réalisé dans la région ;
- Impliquer la faculté des Sciences et Techniques d’Errachidia, qui mène des activités de
recherche sur la région.
Quant aux choix des sites et étant donné le caractère vaste de la région, et compte – tenu des
moyens et temps disponibles, il a été suggéré à l’équipe de concentrer son travail sur le bassin
de Ziz. Les autres bassins ainsi que les parcours devront faire l’objet d’autres travaux de
recherche. D’où le choix par l’équipe de trois zones couvrant la diversité agricole et
écologique de cette région de la province d’Errachidia et qui sont représentées par :
Une série d’entretiens a été réalisée par l’équipe avec des personnes ressources, identifiées au
préalable, et qui sont concernées par le problématique de notre étude. Des séances de travaux
ont eu lieu au niveau des structures suivantes :
II.2.1.2-Recherche bibliographique :
Afin de compléter les données recueillies à Montpellier et pour mieux comprendre les
potentialités et les contraintes réelles de la région, l’équipe a effectué une recherche
bibliographique exhaustive auprès de différentes structures. Cette bibliographie a permis à
l’équipe de mieux cerner la problématique de l’étude et orienter ses investigations (cf.
chapitre I : présentation de la région d’étude).
Afin de confirmer les sites proposés par les participants lors du premier atelier du 25 Avril
2002, l’équipe a effectué des transects (Transect n°1 à 3) dans la région selon les itinéraires
mentionnés dans la carte n°1 : Zone d’action de l’ORMVA du Tafilalet. A noter que le
transect est un outil de collecte qui permet de fournir une image détaillée de la diversité et de
la répartition des terres, de l’eau et des ressources génétiques disponibles pour les populations
locales. Des transects ont été alors réalisés dans les trois zones agro-écologiques représentant
le bassin du Ziz.
Ces trois grandes zones ont été parcourues en compagnie de quelques agriculteurs et certains
techniciens des Centres de Mise en Valeur Agricole (CMV), qui nous ont aidé à redéfinir la
problématique, à identifier les diverses niches agro-écologiques, les assolements existants, et
les principales activités. On a été renseigné également sur les stratégies des agriculteurs et
leurs contraintes majeures ainsi que les potentialités.
A partir des données secondaires, des entretiens avec les acteurs et des informations
recueillies du transect, l’équipe a élaboré l’Image Contexte (schéma 4). Cette dernière a mis
en relief les facteurs influençant le développement agricole, à savoir : la politique, le marché,
l’organisation professionnelle, la recherche, ….etc.). Le détail de cette image contexte est
mentionné en annexe n°2.
A partir des trois grandes zones proposées, des sites d’études ont été identifiés suite aux
informations recueillies au niveau des subdivisions agricoles et des CMV. Ces sites ont été
choisis sur la base de trois facteurs apparaissant comme les plus discriminants en l’occurrence
le système d’élevage, le système de culture et le mode d’irrigation. Des communes pouvant
représentées la diversité dans chacune des trois zones agro-écolgiques ont été alors dégagées
(Tableau n° 1).
Subdivision : ERFOUD
Commune et Caractéristiques
municipalité
- Lâcher artificiels et Stations de pompages
Municipalité d’Erfoud - Céréaliculture
CR Sifa* - Richesse des terres en alluvions
CR Arb Sebah Ziz* - La commune de Sifa caractérisée par les Khettaras et les cultures
maraîchères
CR Benni Hamed - Epandage, stations de pompages et Résurgence
CR Sfaalate - Céréaliculture
Municipalité de Rissani - Eau saumâtre
- Richesse des terres en alluvions
-Epandage, crues et stations de pompages
-Grande culture
CR Fazna -Richesse des terres en alluvions
CR Hanabou -Elevage ovin très développé
-La commune de Hanabou est caractérisée par le khettaras et cultures
maraîchères
-Céréaliculture
-Henné et cumin rentables, très développés avec savoir faire des
agriculteurs importants
CR Al Nif -Irrigation par Khettaras à 99%
-Sol et eau non salins
-Sol argileux et riche en calcaire (réussite de l’amandier et vitro plants)
Subdivision d’Errachidia
Commune et Caractéristiques
municipalité
-Dominance olivier
-Céréales
CR El kheng* -Luzerne
CR M’Daghra* -cultures maraîchères diversifiées, particulièrement le Gombo
-Barrage et station de pompage
-Légumineuse alimentaire (fève)
-Production laitière
-Elevage ovin D’Man faible
Subdivision de Rich
Commune et Caractéristiques
municipalité
CR Amoughil -Rosacées (pommier)
CR Imelchil -Epandage
CR Bouzmou -Céréale
CR Outerbate -Pomme de terre très importante
-Très peu de légumineuses alimentaires
CR Ait yahia -N’zala est caractérisée par l’irrigation par goutte à goutte et un bon niveau de
CR N’zala technicité des agriculteurs
CR Zte Sidi hamza*
-Olivier
-Epandage
-Céréale important
CR Guers tiaalaline* -Légumineuse alimentaire importante
CR Gourrama -Culture maraîchère (Pomme de terre, oignon, tomate, melon, pastèque)
CR Ghir Amont -Le plus important ovin intensif
-Très important bovin laitier et coopérative laitière à Guers tiaalaline
-Peu d’élevage extensif
- Pommier et olivier
CR Sidi Ayed -Céréale plus important
CR Municipalité Riche - légumineuse (important 1/3)
CR M’zizel -Niveau de technicité plus élevé
-Le plus important élevage bovin laitier
-A Sidi Ayed et Municipalité de Rich l’extensif est peu important
Source : Equipe ICRA Maroc 2002
* : Les communes rurales choisies pour la réalisation de l’étude ;
CR : Commune rurale
II.3.2- Echantillonnage :
Vu l’hétérogénéité du milieu, et dans le but d’obtenir la plus grande diversité possible des
situations, un échantillonnage raisonné a été effectué selon la méthode empirique par quotas.
Le nombre des agriculteurs a été défini au sein des différentes classes de superficie à partir de
la base de données fournies par les CMV, et qui sont relatives à la répartition des exploitations
par SAU (Tableau n° 2). Au total le nombre de120 agriculteurs a été arrêté à raison de 40 par
site.
Tableau n° 2 : Echantillonnage
0 - 0,5 15 16 13
0,5 - 1 6 10 11
1 - 1,5 11 4 7
1,5 - 2 3 6 3
>2 5 4 6
Total ……………….. 40 40 40
Le choix méthodologique a été élaboré en fonction du thème de recherche, qui est centré sur
le fonctionnement des exploitations et les stratégies des agriculteurs.
Pour réaliser l’étude l’équipe a adopté le concept de la Recherche Agricole orientée vers le
développement (RAD). Cette méthode est venue suite à l’échec constaté dans les zones à
faible potentiel agricole, elle intègre la recherche en équipe interdisciplinaire et se base sur
des approches systémiques et participatives. La RAD se concentre en effet sur des problèmes
réels, elle vise à analyser toutes les contraintes de développement et les potentialités des
exploitations de la population rurale, en tenant compte de l’environnement écologique,
économique, social et l’utilisation durable des ressources. La RAD assure de cette manière un
criblage des options de Recherche et de Recherche-Développement en fonction de critères
multiples de développement (schéma 5).
Environnement
Environnement économique
technique
Acteurs
Environnement Politique
social agricole
Schéma 5 : RAD
Recherche Agricole
orientée vers le Organiser une équipe Clarifier les termes
Développement (RAD) interdisciplinaire de référence
et interinstitutionnelle (problématique)
Clarifier le contexte de
développement et identifier
les acteurs
Itération Itération
Formuler des
propositions de
recherche
Formuler les plans de
recherche
Cette méthode a été adoptée afin d’affiner au mieux le fonctionnement et la dynamique des
exploitations. Les outils utilisés s’inspirent de la Méthode Active de Recherche et de
Planification Participative (MARP), qui consiste à mettre au centre des considérations les
agriculteurs, et basée essentiellement sur des interviews semi-structurés (ISS) avec les
agriculteurs, et sur le principe de recoupement et vérifications de toutes les informations
issues de diverses sources (principe de la triangulation).
Durant cette phase participative, différents outils visuels ont été utilisés, dont le Rabat,
matrice de critères de préférences des agriculteurs, le calendrier des recettes et des dépenses,
l’histoire des techniques, cultures et des productions. Chaque outil a été destiné pour récolter
des informations précises sur l’historique des Douars, des activités, des stratégies des
agriculteurs et de la dynamique des pratiques culturales, et matrice des critères de
classification des contraintes et potentialités
A fin de cerner les différentes facettes des systèmes de production et appréhender le niveau de
la circulation des informations et des connaissances entre les différents acteurs impliqués dans
le développement rural, et par là, faciliter la mise en uvre des programmes de Recherche –
Développement, qui sera proposé. L’équipe a procédé à une analyse du SCIA au niveau de la
province d’Errachidia. Cette analyse a consisté à :
- Identifier les principaux acteurs concernés par la problématique de notre étude ainsi que
leurs fonctions actuelles ;
- Apprécier le niveau de relations entre les différents acteurs en faisant ressortir les points
forts et faiblesses ;
- Mettre en relief l’apport /contributions de chaque acteur dans le plan d’action du CRRA.
Il s’agissait au début de choisir les variables les plus représentatives de l’ensemble des
exploitations, donc des données qui pourront servir à distinguer les exploitations (annexe n°4).
Dans une seconde étape et dans le but d’homogénéiser le dépouillement des questionnaires,
un canevas pour chaque site d’étude a été élaboré, comprenant les exploitants enquêtés et les
variables codées (annexe n°5 Fiche de dépouillement des résultats de l’enquête).
L’AFC est une méthode factorielle qui consiste à expliquer pour un échantillon donné, les
informations contenues dans un ensemble de variables dépendantes, à l’aide de facteurs
indépendants en nombre plus réduit que celui des variables initiales. Cette méthode qui
intègre en plus des variables quantitatives les variables qualitatives, permet de classer les
individus et de caractériser les groupes homogènes identifiés.
La CAH utilise la même distance que celle de l’AFC, permet de préciser et de tester les
classes auxquelles aboutit la première analyse (AFC), (voir annexe n° 21, 22 et 23).
II.3.4- Restitutions :
Le 10 juin 2002 s’est tenu l’atelier intermédiaire en présence d’une vingtaine de personnes
développeurs, vulgarisateurs et chercheurs, lors duquel a été présenté l’état d’avancement de
l’activité, des critiques et recommandations ont été faites et ont concerné les axes suivants :
- La méthodologie notamment la mise en relief de la méthode RAD ;
- Le ciblage de recommandation par type d’exploitation ;
- La coordination entre les acteurs.
L’atelier final s’est déroulé comme prévu dans le planning de l’étude, c’est à dire le 10 juin
2002 au siège de l’ORMVA du Tafilalet. Les discussions ont permis à l’équipe d’enrichir le
rapport, améliorer le contenu et surtout de finaliser le plan d’action.
La Province d’Errachidia (carte de la province), qui abrite le Tafilalet est située à l’extrême
Sud-Est du Maroc dans la zone pré-saharienne sud Atlassique, où elle fait partie de la zone
d’action de l’ORMVA du Tafilalet avec le Cercle de Beni-Tadjit relevant de la Province de
Figuig. L’agriculture, de type oasien, constitue 90% de l’activité économique dans le Tafilalet
(ORMVA/TF, 2002)
.
Créée en 1956, la Province d’Errachidia (Ksar Es-Souk autrefois) est limitée par les Provinces
de Figuig à l’Est, Béni Mellal et Azilal à l’Ouest, Khénifra et Boulmane au Nord et les
frontières Maroco-Algériennes au Sud. Elle s’étend sur une superficie de 60.000 km², soit
8,44% de la superficie totale du territoire national dont 53.350 ha seulement sont irrigués.
La population de la province est extrêmement jeune puisque 41% des personnes sont âgées de
moins de 15 ans ; 52,9% ont moins de 20 ans et 62,5% ont moins de 30 ans (Monographie Provinciale,
1997)
(fig. 1).
80
% population
62,5
60 52,9
41 <15 ans
40 <20 ans
20 <30 ans
0
<15 ans <20 ans <30 ans
Age
La province englobe quatre bassins versants : Ziz, Ghéris, Guir et Maïder situés dans le
versant méridional du haut Atlas. Elle se divise en trois zones principales : (1) au nord, une
zone montagneuse située dans le versant sud du Haut Atlas Oriental ; (2) une zone
intermédiaire pré-saharienne constituée de plateaux parsemés d’oasis et (3) au sud une zone à
hauts plateaux sahariens. L’altitude de la zone décroît de façon assez régulière du nord (2000
m en moyenne) vers le sud (900 m environ).
Trois oueds (Ziz, Ghéris et Guir) coulent dans la plaine, à partir du Haut Atlas. Les eaux de
l’oued Ziz permettent l’irrigation de la vallée du Ziz et la plaine de Tafilalet, les eaux de
l’oued Ghéris irriguent à l’ouest le périmètre du Haut Ghéris et partiellement la plaine de
Tafilalet et les eaux de l’oued Guir, situé à l’est de la zone, irriguent les périmètres de
Boudnib et Bouânane (ORMVA/TF, 1995).
III.1.2.2- Climat :
Le climat dans la province est semi-désertique à forte influence continentale avec une
pluviométrie faible et irrégulière dans le temps et dans l’espace (en moyenne entre 60 mm au
Sud et 265 mm au Nord par an). Il existe dans la région deux saisons pluvieuses : l’automne
et le printemps, séparées par deux périodes sèches. Le nombre de jours de pluie par an est très
réduit (en moyenne 25 jours).
On peut constater des températures très élevées en été et relativement basses en hiver : -1,5°C
en janvier à 50°C en juillet. L’insolation réelle moyenne entre le 1er Octobre et le 31 Mars est
de 1.350 heures.
La répartition des terres, dont le total est de 4.188.615 ha, se présente comme suit selon leur
mode d’occupation au niveau de la région (Monographie provinciale, 1997) (fig. 2) :
Irrigué Bour
1,30% 0,50%
Forêts
Incultes
2,80%
47,70%
Parcours
47,70%
*Statut foncier :
L’agriculture se caractérise par la micro propriété. La superficie moyenne par exploitation est
estimée à 1 ha avec 5 parcelles en moyenne par propriétaire.
Concernant le statut foncier des terres irriguées, les terres Melk occupe 95% et 05% des terres
Habous. Les terres non irriguées sont à 100% des terres collectives.
La répartition des superficies par taille d’exploitation est présentée dans la figure 3.
15-20 ha
10-15 ha (0,13%)
5-10 ha
(1,92%) >20 ha
(7,12%)
(0,05%)
<5 ha
90,78%
Les ressources en eaux proviennent principalement des trois oueds Ziz, Ghéris et Guir et de la
nappe phréatique. Selon leur origine, ces ressources peuvent être classées comme suit : les
eaux superficielles et les eaux souterraines.
Les eaux superficielles proviennent des eaux de crues (oueds), des eaux pérennes (résurgence
et sources) et des eaux du barrage Hassan Addakhil.
Les apports moyens annuels en eaux superficielles (essentiellement des eaux de crues) dans
les trois principaux bassins versants sont estimés à 536 Mm3/an répartis comme suit :
-Dans le bassin versant de Ziz, les apports sont estimés à 223 Mm3/an, dont 95 % mobilisé ;
-Dans le bassin versant de Ghéris, les apports sont estimés à 125 Mm3/an dont 80% mobilisé ;
-Dans le bassin versant de Guir, les apports sont à 188 Mm3/an dont 34% mobilisé.
La part de ces eaux superficielles mobilisées s’élève à 367 Mm3 soit 68% (ORMVA/TF 2002)
des
ressources potentielles de la zone.
Sont estimées à 200 Mm3 dont 120 Mm3 (ORMVA/TF 2002) mobilisées annuellement à partir des
nappes moyennement profondes. Elles sont exploitées au moyen des stations de pompage et
des Khettaras.
Les nappes phréatiques s’enrichissent par infiltration directe des eaux dans les lits des oueds
et les terres irriguées.
En vue de promouvoir le secteur agricole qui constitue l’une des principales sources de
revenus et occupe la majeure partie de la population active de la province, une importante
infrastructure hydro-agricole a été mise en place :
Le barrage Hassan Addakhil édifié en 1967, d’une capacité totale de retenue de 380 Mm3 dont
350 Mm3 de capacité utile de retenue, constitue la principale uvre hydrographique dans la
province. Sa date de mise en service est en 1971 et le volume annuel régularisé est de 100
Mm3.
La superficie des périmètres dominés par le barrage est de 27.900 Ha dont 1.000 Ha dans le
périmètre de recasement, 4.500 Ha dans la Vallée du Ziz et 22.400 Ha dans la plaine de
Tafilalet où la longueur de réseaux est respectivement 54, 154 et 343 km.
Le réseau d’irrigation est caractérisé par la coexistence du réseau moderne, utilisant les eaux
du barrage et réseau traditionnel, installé depuis des siècles et véhiculant les eaux de crues.
Pour ce dernier, la gestion revient aux agriculteurs. L’utilisation des eaux régularisées par le
barrage se fait sur la base d’une concertation entre l’ORMVA/TF et les Associations des
utilisateurs des eaux agricoles (AUEA). La technique d’irrigation est la submersion. L’eau
étant distribuée par voie gravitaire.
Les périmètres de PMH sont au nombre de 346, répartis dans les bassins versants. Les eaux
superficielles (eaux pérennes et eaux de crues) sont mobilisées par des seuils de dérivation (40
à 200 l/s en amont et 3 à 30 l/s en aval des bassins) et par des systèmes de collecte des eaux
(barrages de dérivation, retenues collinaires, bassins d’accumulation).
Périmètres d’épandage :
Les principaux périmètres d’épandage totalisent une superficie de 12.500 Ha.
Le transfert a permis de satisfaire davantage les besoins en eaux de la partie sud de la plaine
de Tafilalet et d’assouplir la gestion du barrage Hassan Addakhil.
Huit barrages et lacs collinaires, d’une capacité globale de retenue de 3,5 Mm3, ont été réalisés
depuis 1986 dans le but de créer des points d’eau pour l’intensification des cultures, la
recharge de la nappe et l’abreuvement du cheptel. Ces ouvrages dominent des périmètres
d’une superficie d’environ 1.430 ha.
Le lac naturel Merzouga aménagé par l’ORMVA/TF en 1979-1980, d’une capacité de 3 Mm3
contribue à l’irrigation d’un périmètre de près de 1.000 ha, bénéficiant également des eaux
d’irrigation du barrage Hassan Addakhil.
Les eaux souterraines sont actuellement exploitées par un réseau constitué de:
Les khettaras et leur gestion sont l’expression même de l’ingéniosité des agriculteurs de la
zone. Ce sont des galeries drainantes amenant par gravité l’eau de la nappe phréatique à la
surface du sol. La longueur d’un khettara peut aller jusqu’à 20 km, la profondeur en tête varie
de 6 à 18 m et le débit moyen oscille entre 10 et 15 l/s. Chaque khettara est administrée par un
« cheikh » élu. Le partage de l’eau se fait soit par prorata du travail fourni pour sa
construction, soit en fonction de la superficie à irriguer. Pour fonctionner normalement, une
khettara exige un entretien régulier en matière de curage, reprofilage et réfection des galeries,
en particulier au niveau de la partie captante.
- La maîtrise des coûts en favorisant une participation accrue des usagers au processus de
gestion de l’eau ;
Le tableau suivant résume la situation actuelle des AUEA dans la zone d’action de l’Office :
Tableau n°3 : Situation des Associations des utilisateurs des eaux agricoles
Les AUEA constituent un partenaire privilégié pour l’ORMVA/TF. En effet, elles jouent un
rôle important dans la maintenance du réseau et la gestion de l’eau d’irrigation.
La zone d’action compte 160 coopératives agréées, regroupant 10.100 adhérents, et couvrant
15 domaines d’activités. Elles sont réparties selon leurs objectifs comme suit :
Elles concernent :
La Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA) est représentée dans la zone d’action par
deux Caisses Régionales du Crédit Agricole (CRCA) : Errachidia et Bouârfa, relayées par
trois caisses locales : Rich, Erfoud et Talsint. La moyenne annuelle des crédits octroyés
tourne autour de 10.000.000 Dh. Le montant moyen des crédits par bénéficiaire ne dépasse
pas 5.000 Dh/an (Monographie de la Province d’Errachidia, 1997).
III.2.1- Agro-industrie :
Dans l’objectif de créer une valeur ajoutée supplémentaire, la valorisation des productions
agricoles constitue une préoccupation majeure de l’Etat. En effet, les bases d’une agro-
industrie ont été installées dès la fin des années 1970, avec la réalisation de nombreuses unités
agro-industrielles dont les principales sont :
III.2.2- Artisanat :
Le patrimoine artisanal de la province d’Errachidia est aussi bien riche et très varié. C’est un
héritage culturel à sauvegarder et aussi un facteur de développement économique et social
qu’il faut promouvoir.
Le nombre d’intervenants dans le secteur artisanal est de 7326 dont 4817 artisans et 2509
salariés. Les différentes activités artisanales qui se trouvent au niveau de la province sont : le
textile vient en premier lieu (occupant 23% d’artisans), l’ouvrage bois (occupant 12,12%
d’artisans) et autres comme métaux, cuir, alimentation, bâtiment, vannerie, terre …
III.2.3- Tourisme :
L’agriculture oasienne et pré-saharienne concerne de vastes territoires Marocaines, soit les 2/3
de la superficie du pays. La province d’Errachidia fait partie des ces territoires, elle est
soumise à un climat aride, caractérisé par de faible précipitation, oscillant le plus souvent
autour de 100 mm/an, et une évaporation intense et des vents chauds et sec.
L’agriculture dans la province d’Errachidia s’étend le long d’oued Ziz, où les cultures sont
limitées aux oasis. Elle est caractérisée par une stratification et une association des cultures
(palmier, arbres fruitiers et culture basses). Dans ce système, l’exiguïté et le morcellement des
parcelles sont très accentués, en effet, la taille moyenne de l’exploitation est d’environ à 0,86
ha. L’élevage familial est basé essentiellement sur l’ovin et le bovin laitier chez les moyens et
les gros agriculteurs.
Le système oasien connaît d’énormes problèmes, liés en grande partie à la rareté d’eau et à la
désertification. En effet, la sécheresse qui a sévi dans les oasis aux cours des dernières années
a affecté d’une façon effective, les systèmes de production sur le double plan socio-
économique et spatial. D’où, recours des agriculteurs aux creusements de puits et à leurs
équipements en motopompes.
Si cette croissance de l’irrigation par motopompe a permis de sauvegarder l’activité dans les
oasis, elle a malheureusement eu un impact négatif sur le niveau de la nappe phréatique, dont
le niveau est de plus en plus en diminution.
De nos jours et malgré la fréquence des crues des dernières années, les rivières sont de plus
en plus sèches. Le palmier dattier est menacé, l’érosion éolienne bat son plein, les sables
envahissent gravement les oasis, la salinité des sols (moyenne 8 g de sel/litre) prend de
l’ampleur, le risque de l’invasion acridienne est grand, la pression démographique pèse sur
l’équilibre des oasis, et pourtant, les populations gardent toujours de l’espoir, elles sont très
attachées à leurs terres.
III.3.1.1- Désertification :
La désertification est le résultat des sécheresses périodiques que connaît la région depuis plus
de deux décennies. Les terrains touchés par l’ensablement sont estimés à plusieurs centaines
d’hectares.
L’érosion hydrique a également eu un effet sur le dépôt de sables dans les bas-fonds. Les
conditions physiques, géomorphologiques hydro - climatiques et socio-économiques affectant
la région, sont favorables aux processus de désertification.
III.3.1.2- Le Bayoud :
Cette maladie mortelle constitue le grand fléau de la production dattière. Elle a été depuis
longtemps, à l’origine de la disparition d’un grand nombre de palmeraies qui constituent le
noyau dur de l’agriculture oasienne. Ces palmeraies créent un microclimat indispensable au
bon développement des cultures sous jacentes d’une part, et contribuent à la formation des
revenus agricoles d’autre part. Cette maladie redoutable a beaucoup appauvri les palmeraies
oasiennes en cultivars de haute qualité (Mejhoul, Boufeggous…) en général sensibles à cette
maladie.
Il est important de souligner que les possibilités de luttes actuelles, qu’elles soient directes ou
indirectes demeurent limitées et peu efficaces.
Le dépôt des sels en surface sous l’effet de l’évaporation se traduit par une salure plus élevée,
et une tendance à l’alcalinisation en profondeur. Ceci, a un effet nocif sur le développement
de certaines espèces non tolérantes aux sols salés. Cette salinité inquiète les agriculteurs et les
incitent à abandonner leurs terres.
La salinisation des sols dans les oasis est non seulement liée aux conditions climatiques mais,
également au recours souvent mal contrôlé à l’irrigation. Le manque de technologies de
dessalement et la non maîtrise des techniques d’irrigation et des pratiques culturales a aussi
favorisé l’accroissement du phénomène de salinité des sols dans les oasis
Pour remédier à ces problèmes, l’ORMVA/TF (Khardi Abdeslam, ORMVA Tafilalet) a lancé un programme de
grande importance pour protéger ces oasis. Le programme a consisté à :
- La protection immédiate par l’installation des dispositifs de protection immédiate (limiter les
apports de sable par des palissades, fixation du front dunaire, profilage aérodynamique…) ;
- La protection à long terme qui consiste à agir au niveau de la source du mal (aménagement
des bassins versants, aménagement pastoral, restructuration de la palmeraie …)
Seulement l’approche utilisée a montré ses limites, en raison des insuffisances des moyens
matériels et financiers et la difficulté de maîtriser la dynamique de la désertification.
Les coutumes, en particulier les droits d’eau et le morcellement du droit de propriété (eau, sol,
arbres), constituent souvent des handicapes au développement agricole.
L’économie agricole de la région de Tafilalet est une économie vivrière (produit des denrées
alimentaires destinées principalement à la population locale), qui se caractérise par des
systèmes de production très fragiles où la micro propriété est dominante, les moyens de
productions sont faibles. Ces systèmes de production sont soumis à une forte pression
démographique qui contribue aussi à la dégradation des ressources naturelles.
Concernant les atouts, la région offre des possibilités d’investissement non négligeable, à
savoir: une infrastructure de base importante ; des conditions écologiques variées, une faible
valorisation des produits agricoles. Les niches d’investissement (ORMVA/TF, Mai 2002) identifiées
par l’ORMVA/TF, peuvent être résumées comme suit :
Au niveau de l’élevage :
- Création d’une unité de production de viande rouge ;
- Création d’une unité d’élevage apicole.
Au niveau de l’agro-industrie :
- Conditionnement des dattes ;
- Unité de conservation des olives de table ;
- Unité de conservation de Gombo (production de 400 tonnes /an dans les oasis) ;
- Unité de fabrication d’aliment du bétail.
Pour l’apiculture, elle reste peu développée, pourtant la région lui offre un véritable cadre
pour son développement, et où la flore est diversifiée, elle est constitué de Romarin, Armoise,
Harmel, jujubier, thym, luzerne et quelques arbres fruitiers. La plus part de ces espèces qui
existent encore sont médicinales et permettent la production d’ un miel aromatique, de bonne
qualité, très recherché sur le marché local et national et vendu à des prix très encourageants (
100 dh/kg). La sécheresse et l’utilisation des produits phytosanitaires (lutte antiacridienne,
attaque par la varoise…) ont contribué a éliminé les colonies d’abeilles.
On s’interrogera sur la faisabilité et l’opportunité de ces niches lors de nos investigations sur
terrain.
Les systèmes de production de la région varient d’une zone agro-écologique à une autre, nous
observons alors :
Le palmier dattier, le palmier dattier (INRA Maroc, juin 1991) constitue la charpente principale
des systèmes de production oasiens, il contribue à hauteur de 40 à 60% aux revenus des
Concernant la commercialisation des dattes, les petits agriculteurs (< 50 pieds du palmier
dattier) préfèrent le mode de vente sur pieds. Les moyens agriculteurs (50 à 100 pieds de
palmier dattier) commercialisent leur production après les récoltes dans les souks
avoisinants. Les gros agriculteurs (> 100 arbres de palmier dattier) optent pour le marché
régional et national (Fès, Meknès, Tanger, Casablanca, Rabat), c’est une clientèle constituée
de grossistes. A noter que les transactions sont plus importantes au mois de novembre, et que
pratiquement toutes les dattes produites sont vendues.
En général, la vente des dattes se fait sur pieds, dont les principales causes se résument,
selon une enquête (1996) réalisée par l’ORMAV/TF :
L’olivier vient au deuxième rang après le palmier dattier, il joue un rôle primordial dans le
système de production. Cependant, l’olivier connaît des problèmes d’ordre technique,
économique, et écologique menaçant son développement et son maintien. L’étude du
diagnostic sur la conservation oléicole, réalisée par M. Naït (ORMVA/TF), a relaté les
contraintes suivantes :
Le pommier situé essentiellement en haut Ziz (Rich) connaît des problèmes phytosanitaires
importantes (Carpocapse acariens, pucerons). Les méthodes de lutte pratiquée se sont avérées
peu efficaces.
Quant à la luzerne, principale culture fourragère, occupe durant une bonne année une
superficie moyenne de 9250 ha, soit 18% de la superficie cultivée, avec une production
moyenne de 585000 tonnes (ORMVA/TF, 1995).
Parallèlement à ces atouts, Les cultures de rente sont également présentes dans la région,
jouant ainsi un rôle important dans l’économie des exploitations oasiennes. En effet, le Henné
(lawsonia inermis) est utilisé comme produit cosmétique pour la teinture des cheveux et
De même, que le Cumin (Cuminum cyminum), est utilisé dans les préparations culinaires,
dans l’industrie comme condiment et en médecine traditionnelle. La superficie et la
production moyenne calculées sur cinq ans sont respectivement de 83 ha et 890 quintaux de
semences (source ORMVA/TF, 1998).
Concernant l’élevage ovin D’Man, sa conduite est de type traditionnel, où les règles
d’une conduite rationnelle font défaut, ce qui affecte négativement la productivité de la race,
qui reste largement exploité en deçà de ses potentialités. ( ORMVA/TF). On distingue deux
types d’élevages :
• Un élevage extensif des ovins de parcours et des caprins, conduit selon les systèmes
nomade, semi-nomade ou sédentaire.
• Un élevage intensif, pratiqué dans les zones irriguées, concerne les bovins et les ovins
de race D’Man conduit en stabulation fixe.
L’INRA intervient dans la région à travers son domaine expérimental d’Errachidia dans les
domaines de l’élevage particulièrement la sauvegarde et l’amélioration de la productivité de la
race ovine D’Man, et dans le palmier dattier à travers la programme de recherche sur
l’agronomie saharienne (basé actuellement au CRRA de Marrakech), ainsi que dans d’autres
domaine à travers ses programmes nationaux de recherche. Ces interventions concernent :
- Evaluation de la tolérance des céréales à la salinité, c’est un essai conduit par les
chercheurs au sein du domaine d’Errachidia, visité par l’équipe le 24 avril 2002.
- Mise au point d’une technologie pour la production d’une confiture des dattes de faible
valeur marchande ;
- Des recherches sur la valorisation sont en cours pour la transformation des dattes en farine
et en sirop (notamment pour les dattes de qualité moyenne).
- Sélection des clones résistants au bayoud et dotés d’une bonne qualité dattière ;
- Multiplication à large échelle par les techniques d’in vitro ;
- Mise au point des techniques de conduite du palmier dattier ;
- Distribution de ces plans aux agriculteurs.
Elevage ovin D’Man (Programme de recherche sur les viandes rouges de l’INRA/ antenne
CRRA Errachidia) :
Le programme d’action de l’ORMVA/TF est très important, il touche surtout les domaines
suivants :
• La réalisation du projet de transfert des eaux de crue de Ghéris vers le Ziz. Ce projet
permet d’améliorer non seulement l’irrigation de la plaine de Tafilalet mais aussi
l’alimentation de la nappe phréatique.
• La mobilisation des eaux de crue par la construction des barrages d’épandage et des
lacs collinaires, l’aménagement des khettaras et seguias et l’encouragement de
l’implantation de stations de pompage.
Les contraintes énumérées ci-dessus ont un impact négatif sur l’agro-écosystème oasien. La
croissance démographique conjuguée à la rareté des ressources naturelles fait que ces
dernières sont en dégradation continue. Les systèmes de production ne permettent pas de
générer des revenus suffisants pour les agriculteurs. Ceci contribue à une émigration des
jeunes vers les autres villes du royaume ou à l’étranger.
On relève à travers cette brève présentation bibliographique, que les filières : palmier dattier,
arboriculture fruitière, olivier, luzerne, ovin « D’Man », la commercialisation des dattes, sont
suffisamment étudiées, par contre on note qu’il y a une carence en matière d’analyse
systémique. En d’autres termes, les interactions, l’intégration, la complémentarité entre les
filières et produits n’apparaissent pas dans ces travaux. L’histogramme suivant nous donne
une idée sur les quatre travaux réalisés dans la région. En fait, plus d’une centaine d’études
ont été réalisées sur l’agriculture saharienne. Ces études ont concerné essentiellement les
domaines du palmier dattier (30%), l’élevage (20%), le fourrage (10%), l’irrigation (18%),
l’ensablement et la désertification (10%). L’histogramme (fig. 4) illustre la situation de ces
travaux.
% 30%
20%
18%
- Pourquoi tant d’efforts fournis par la recherche et le développement alors que les
problèmes persistent toujours ?
Telles sont les questions parmi tant d’autres auxquelles nous tenterons de réponde lors de
notre étude, de façon à combler les lacune citées ci-dessus et contribuer de façon intégrée et
harmonieuse à l’élaboration du plan d’actions futur de ce CRRA.
L’analyse des informations obtenues à partir des entretiens avec les directeurs des CMV et les
données secondaires existantes, ainsi que des entretiens informels avec les agriculteurs a
permis de retenir trois grands sites représentatifs dans la province d’Errachidia pour
l’exécution de notre étude. Le premier site est situé dans la zone de montagne (Rich). Le
deuxième est localisé dans la zone intermédiaire (M’Daghra, Aoufous). Le troisième est situé
dans la zone de plaine (Erfoud).
Les données présentées ci-dessous, concernent les zones d’actions des CMV, jugées
représentatives des sites de l’étude, et ce pour combler le manque d’informations. Aussi,
comme on a travaillé dans les communes rurales de M’Daghra et El Kheng, l’équipe a décidé
d’intégrer des éléments d’informations sur Errachidia, qui correspondent à celles des deux
communes rurales.
Elle est caractérisée par un système de culture à deux étages : rosacées (pommier) et cultures
basses (céréales et fourrages) associées à l’élevage. L’irrigation est assurée par les eaux
pérennes mobilisées grâce aux ouvrages de type PMH (ORMVA/TF, 2002). La végétation
spontanée est constituée essentiellement de l’Alfa, Harmel, Genévrier.
IV.1.1.2.1- Le relief :
La zone est constituée de montagnes, de plateaux et de plaines. Les parties cultivées sont des
bandes allant de 10 à 30 Km de long et de 50m à 2000m de large, situées de part et d’autres
des oueds de Ziz et de Zaouïa et de N’zala. L’altitude varie de 1420m à Tillich à 1500m à
Zaouiate Sidi Hamza (ORMVA/1996).
IV.1.1.2.2- Le climat :
La pluviométrie est caractérisée par l’irrégularité dans le temps et dans l’espace, ainsi la
moyenne annuelle varie entre 60 et 340 mm. La grêle qui s’étale du mois d’avril jusqu’au
mois de juin et la gelée de mois de mars à avril, constituent des véritables menaces pour les
cultures.
Les périodes de neige se situent entre le mois de décembre et le mois d’avril. La fonte de
neige assure le maintien du régime des eaux en périodes estivales.
Les vents les plus dominants et les plus forts sont les vents du sud-est en été et les vents du
nord-ouest en automne. Ces deux vents sont défavorables pour les cultures notamment
l’arboriculture fruitières.
IV.1.1.2.3- Sols :
Les principaux types de sols rencontrés dans cette zone sont : Limono-sableux représentant
95% de la SAU et Limono-argileux avec uniquement 5% de la superficie agricole utile.
La zone du CMV 701 de Rich est dominée par trois principaux oueds : Oued Ziz, Oued
Zaouïa et Oued N’zala. On compte aussi environ 234 stations de pompage et 16 sources et
Khettaras.
Elle est caractérisée par un système de culture intensif à trois étages : palmier dattier, olivier,
et culture sous-jacentes (céréales, fourrages, légumineuses et maraîchage). L’irrigation est
assurée par les eaux pérennes (eau de sources et de résurgences), par les eaux de crues, par le
pompage et aussi par l’eau du barrage. Concernant la végétation naturelle, on recense au
niveau des parcours les espèces suivantes : l’Atriplex sauvage et les graminées.
La population de la zone (recensé en 1996) est de 23.928 habitants dont 3.630 sont des
agriculteurs soit 6,59% de la population totale, pour une superficie agricole totale de 3253ha.
La densité est de l’ordre de 7 habitants/ha irrigué. Les principales longues et dialectes parlés
sont l’Arabe et le Berbère.
IV.1.2.2.1- Le relief :
La moitié de la superficie d’Aoufous est située en montagne, le reste est constitué des
plateaux et des plaines.
IV.1.2.2.2- Le climat :
Le climat est caractérisé par un faible taux de précipitations dont la moyenne annuelle est de
87mm sur une période de 15 ans (ORMVA/TF, 1994). Les pluies tombent très souvent sous
forme d’orage. Les vents dominants pendant la période estivale sont principalement ceux de
direction Sud Nord et le Chergui Nord-est. La grêle menace les cultures souvent durant les
mois d’avril et mai.
IV.1.2.2.3- Sols :
• Source de Meski ;
• Sources le long des Oueds Ziz et Aoufous ;
• Barrage Hassan Addakhil ;
• 290 stations de pompage.
Caractérisée par un système de culture à deux étages : Le palmier dattier et les cultures sous-
jacentes (céréales, fourrages, hennés et cumin). L’irrigation est assurée par les eaux de crues,
le pompage, les khettaras, les eaux pérennes ou l’eau du barrage. Le revenu monétaire des
agriculteurs au niveau de cette zone est basé principalement sur la production dattière.
L’agriculture comme pour toutes les autres zones est associée à l’élevage ovin D’Man. La
végétation spontanée est constituée essentiellement de l’Atriplex et les graminées.
La population totale est de 46.244 habitants (recensement 1996), dont 6.000 sont des
agriculteurs soit 13% de la population travaillant sur une superficie agricole utile de 6400ha.
La densité est de l’ordre de 38 habitants par Km². Les principales longues et dialectes parlés
sont l’Arabe 98% et le Berbère 2%.
IV.1.3.2-Milieu physique :
IV.1.3.2.1-Le relief :
La zone est dominée par des plaines représentant 65% de la superficie totale de la zone, qui
est de 119.900ha. Le reste est reparti entre les montagnes et les plateaux.
IV.1.3.2.2- Le climat :
La pluviométrie est très faible, elle est de l’ordre de 77 mm/an sur un nombre de jours allant
jusqu’à 32 jours. Les vents dominants sont le Chergui et le Sahel de direction Sud-Ouest. La
zone est dominée par des tempêtes de sable très fréquentes et parfois une chute de grêle.
IV.1.3.2.3- Sols :
Il existe dans la zone une multitude de types de sols dont les plus importants sont :
• Les sols limono-sableux qui dominent l’essentiel des terres agricoles représentant 65%
des superficies agricoles utiles ;
• Les sols limono-argileux (25% de la SAU) ;
• Les sols argilo-calcaire (10% de la SAU).
La zone est dominée par deux grands Oueds (Ziz et Ghéris). La fréquence des crues varie
d’une campagne à une autre. Plusieurs barrages de dérivation ont été installés sur ces Oueds et
alimentent un réseau traditionnel d’irrigation non négligeable.
IV.2.1.1- Arboriculture :
Le palmier dattier constitue la base de l’agriculture dans les deux sites (Erfoud et Aoufous).
En plus de la consommation humaine et animale, il intervient aussi dans l’alimentation de la
trésorerie du phoeniciculteur. En effet, cette culture représente 86% de l’effectif total soit
159.000 pieds dans la région d’Erfoud avec une production annuelle moyenne de 3.816T, la
région d’Aoufous qui occupe la première place en matière du nombre d’arbres, plus de
200.000 pieds ne produise annuellement qu’environ 3.080T. La région d’Errachidia vient en
troisième position après les régions (Aoufous et Erfoud) en matière du nombre de l’effectif
ph nicicole existant, plus de 45.380 pieds, soit 15% uniquement de l’effectif total, cette
culture donne une production moyenne annuelle de 794T dans cette région (ORMVA/TF,
1996). Le développement de cet arbre providence se trouve confronté à plusieurs contraintes
notamment :
IV.2.1.1.2-L’olivier :
Cette culture a fait l’objet d’une attention particulière de la part des agriculteurs du fait que
l’huile d’olive constitue la source alimentaire principale en matière grasse.
Dans les sites d’Errachidia et d’Aoufous, l’olivier représente l’espèce arboricole la plus
répandue par rapport aux autres zones (Rich et Erfoud). En effet, on retrouve que l’olivier
occupe le premier rang en comparaison avec les autres espèces fruitières existantes dans le
site d’Errachidia, avec un effectif de 205.400 pieds et une production moyenne annuelle de
l’ordre de 5.775T d’olives. Au niveau du site d’Aoufous l’olivier vient en deuxième position
après le palmier dattier avec un effectif total de 115.400 pieds et une production annuelle de
2.308T d’olives.
Par ailleurs, cette espèce ne représente que 12% de l’effectif total des espèces fruitières
existantes dans le site d’Erfoud, soit 23.000 pieds avec une production annuelle de 437T et
8% de l’effectif total soit 24.500 pieds dans le site de Rich. Malgré l’importance économique
de cette culture pour les agriculteurs, on retrouve que les anciennes oliveraies existant dans
ces sites, présentent des plantations anarchiques avec des arbres âgés dominés par la
(Picholine Marocaine), et que les soins d’entretien accordés à l’olivier restent traditionnels.
Nous avons, lors de nos investigations, rencontré des mâassras traditionnelles (unité de
trituration). Seulement, en dégustant l’huile d’olive produite, on a constaté un niveau d’acidité
élevée, d’où la proposition de lancer un programme d’action pour améliorer les conditions de
trituration, tout en réduisant le taux d’acidité et pourquoi pas commercialisée celle huile sous
label local.
IV.2.1.1.3- Le pommier :
Vu la présence des conditions climatiques favorables pour son développement (altitude, froid
et l’eau). Le pommier constitue la culture fruitière la plus répandue dans le site de Rich. C’est
une culture d’autoconsommation et de rente, elle représente 69% de l’effectif total (prés de
211.000 pieds) et donne un rendement varient de 30 à 200 kg par arbre (TOUTAIN, 1979).
80 77
69
70
61
60
50
40 35
30 22
20 17
12
8 6 4
10 2
0 0 0 0
0 Espèces
Palmier dattier Olivier Pommier Autres
L’analyse des résultats montre l’importance accordée aux céréales au niveau de toutes les
exploitations agricoles. Erfoud vient en premier rang en matière de production des céréales, occupant
5020 hectares et y représentent 78% de la SAU totale. Dans les autres sites d’Errachidia, Aoufous et
Rich les superficies consacrées aux céréales sont respectivement de l’ordre de 1900 ha, 1550 ha et
1860 hectares, représentant en proportion 55% de la SAU et une production annuelle moyenne de
5.599 T à Rich, 57,3% de la SAU et une production de 4.627T à Errachidia, et 48% de la SAU avec
une production de 3.039T à Aoufous (ORMVA/TF, 1996).
Elles sont constituées essentiellement par la luzerne (Médicago sativa), les sites d’Errachidia et
d’Aoufous se distinguent des autres sites par l’importance accordée à cette culture. En effet, elles
occupent 1150 hectares soit 48% de la SAU total au niveau d’Aoufous, et 1100 hectares soit 33% de la
SAU à Errachidia avec une production annuelle moyenne de 99.000T en vert. Par ailleurs, à Rich et à
Erfoud les superficies atteignent respectivement 550 et 400 hectares, soit respectivement 16 et 6% de
la SAU.
Elles sont constituées principalement par la fève, occupant seulement 2% de la SAU totale (prés de
125hectares). A Erfoud avec une production annuelle moyenne de 1455T en sec. Par contre dans les
autres sites, les emblavements sont relativement plus important, ils sont de 500 hectares environ soit
15% de la SAU à Aoufous (6000 T de production), environ 350 hectares soit 10%de la SAU total à
Rich ( 600T en sec).
Les principales cultures spéciales, qu’on trouve dans les sites Aoufous et d’Erfoud, sont le
Henné et le Cumin, mais leur développement est très limité.
Les principales rotations rencontrées dans les CMV des trois sites d’étude sont à :
Rich : Blé – Fève – Mais (en dérobé) ; Blé - Culture maraîchères - Blé ; Blé – Jachère –
Mais - Blé - Mais (en dérobé)
Dans ces oasis l’élevage est considéré comme l’une des principales activités du secteur
agricole, il est souvent pratiqué en association avec la production végétale, cet activité permet
de valoriser les sous produits des cultures (paille, déchets de dattes…etc.), produire du fumier,
qui est indispensable pour l’intensification de l’agriculture. Au niveau des régions (Rich,
Errachidia, Aoufous et Erfoud), l’élevage est dominé par les ovins et les bovins conduits
généralement en stabulation permanente. Par ailleurs, l’élevage des caprins est beaucoup plus
important au niveau de Rich et d’Errachidia qu’au niveau d’Erfoud et d’Aoufous (fig. 7).
Effectif
100%
89%
90% 0,8
80%
70%
58%
60% 0,5
50% 0,4
40% 32%
30%
20%
6% 4%
10% 3% 1% 3% 5% 1% 2% 1% 0%
0%
Espèces
Bovins Ovins Caprins Equidés Camelins
Les ovins sont constitués principalement par la race D’Man connue par sa haute prolificité et
son aptitude au double agnelage. Cette race compte plus de 8.200 à Erfoud et 16.000 têtes à
Errachidia, plus de 16420 têtes à Aoufous Par ailleurs, les agriculteurs de Rich accordent une
grande importance à cette race, où on recense 40.000 têtes ce qui représente 50% de l’effectif
total existant dans les sites étudiés (ORMVA/TF, 96).
Quant à l’alimentation, elle est basée essentiellement sur la luzerne (en vert et en foin) qui est
la première ressource fourragère disponible au niveau de ces sites. A coté de la luzerne, on
trouve l’orge et la paille. En plus, les agriculteurs utilisent les aliments concentrés notamment
la pulpe sèche de Betterave, le son, l’orge grain et les déchets des dattes. L’élevage dans ces
régions est conduit d’une façon traditionnelle et souvent confronté à des problèmes sanitaires
tels que, les maladies infectieuses (Clavelée) et parasitaires (La gale et les poux) et des
maladies d’origines alimentaires (Diarrhées, météorisation), ceci, en plus des problèmes liés à
la consanguinité.
L’élevage bovin dans ces régions est un élevage à double fin : production de viande et de lait.
L’effectif total des bovins recensés au cours de la campagne 1995/1996 (ORMVA/TF, 96)
s’élève à 2800 têtes au niveau de Rich et à 1900 têtes dans la région d’Errachidia. Au niveau
Aoufous et Aoufous on compte respectivement 1188 et 550 têtes. En effet, cet élevage est
pratiqué dans toutes ces régions, mais avec une certaine concentration au niveau de Rich et
Errachidia. Les bovins sont constitués principalement par la race locale peu productive et
rustique, et des animaux de la race Pie-Noire et d’autres. La production du lait dans ces
régions présente l’avantage d’être répartie sur une grande partie de l’année et d’assurer les
besoins de l’autoconsommation familiale et contribuer au revenu des agriculteurs.
Contrairement aux ovins, les bovins ont l’inconvénient de demander une alimentation par tête
souvent supérieure aux ressources fourragères disponibles au sein de l’exploitation. L’élevage
bovin est aussi conduit d’une façon traditionnelle et confronté parfois à des problèmes
sanitaires. Les agriculteurs pratiquent l’insémination artificielle par les vétérinaires.
IV.2.3.4- Les autres filières porteuses de l’élevage dans les sites d’étude :
IV.2.3.4.1- L’apiculture :
Malgré l’importance de l’abeille dans l’accroissement de récolte qui peut aller jusqu à 30%
pour certaines espèces, les agriculteurs dans ces sites n’accordent pas beaucoup d’importance
à ce type d’élevage. En effet, la plus grande partie du cheptel apicole est concentré au niveau
de la région de Rich plus de 2913 ruches. Au niveau d’Errachidia, l’apiculture est moins
importante en comparaison avec le précédent site, on retrouve environ 849 ruches. Dans le
site d’Erfoud l’apiculture est beaucoup moins développée par rapport aux autres sites. Le
cheptel apicole en général est divisé en deux grands secteurs, l’un est organisé sous forme de
coopératives et l'autre non organisé. Cependant cette activité est en régression à cause de la
sécheresse qui sévit la zone depuis plusieurs années (ORMVA/TF, 2000) et l’utilisation non
raisonné des pesticides et la destruction de la flore adventice dans les parcours (figure 8 et 9).
2500
2277
2000
1500
Nombre
1000
500
295 306 286
133
20
0
Ruches traditioneelles Ruches modernes Type
250
202
200
153
150
Nombre
128
115
100 78
53
50
0
Ruches traditioneelles Ruches modernes
Type
IV.2.3.4.2- L’aviculture :
Le secteur avicole au niveau des régions d’Aoufous et Errachidia est de type traditionnel. En
effet, cet élevage constitue une activité féminine à double fin : l’autoconsommation et la vente
des ufs. Par ailleurs, au niveau de la zone de montagne (Rich) en plus de l’élevage
traditionnel on retrouve qu’il y a une dizaine d’agriculteurs qui pratiquent l’élevage moderne
dans des écuries traditionnelles.
Ø Elevage D’Man ;
Ø Pompage d’eau ;
Ø Commercialisation des pommes ;
Ø Amélioration génétique du cheptel ;
Ø Production et commercialisation du miel ;
Ø Amélioration pastorale ;
Ø Commercialisation du lait ;
Ø Coopératives dattières.
A noter la présence des paraboles au niveau des Ksours, le téléphone mobile, qui témoignent
aussi de cette évolution.
Plusieurs technologies ont été introduites dans la région depuis les années 70. Ces innovations
ont concerné :
Deuxième Partie :
Analyse des Systèmes de
Production Oasiens et
Stratégies des Agriculteurs
Nos investigations sur le terrain autour de la problématique centrale de notre étude, qui est
d’ailleurs très complexe, et afin de cerner les différentes contraintes naturelles et socio-
économiques liées à cette problématique, l’équipe a construit un arbre de contraintes, mettant
en relief les liens de causes à effets au sein des trois branches retenus : fragilité des systèmes
de cultures ; fragilité des systèmes d’élevage et vulnérabilité de l’environnement socio-
économique.
Cette situation est due à plusieurs contraintes (Schéma 6) dont les plus importantes sont les
suivantes :
- Insuffisance des ressources en eau, causée par la raréfaction des eaux superficielles, le
rabattement de la nappe phréatique suite à l’insuffisance des précipitations pendant quatre
années consécutives. La gestion irrationnelle des eaux de surface, l’envasement des
barrages et la salinité des eaux de la nappe sont aussi des facteurs qui amplifient ce
phénomène d’insuffisance hydrique.
- Non maîtrise de certaines techniques culturales appropriées, telles que la fertilisation des
différentes cultures, les travaux du sol et le traitement phytosanitaire contre les maladies et
ravageurs des cultures.
- Fragilité de l’élevage laitier introduit dans la région au milieu des années 80. Ceci
provient du fait de l’insuffisance des superficies des cultures fourragères, essentielles pour
l’alimentation des vaches de races améliorées exigeantes en aliments et de la non maîtrise
des principes de base d’alimentation du troupeau.
- Faible performance de la race ovine D’Man qui constitue la moitié des effectifs ovins de
la région. Cette race est originaire de la région (MAMVA, 1996). Les causes de cet état de
fait se résument à l’existence d’érosion génétique due essentiellement à la mauvaise
conduite de la reproduction donnant lieu au phénomène de consanguinité. Cette faible
performance est due aussi à l’insuffisance d’alimentation en quantité et en qualité, à la
faible technicité des éleveurs et aux conditions d’habitat et d’hygiène défavorables.
- Non valorisation de l’élevage des autres races ovines. Les données sur les possibilités
d’exploitation, de leur potentialité et leurs performances ne sont pas disponibles.
L’environnement socio-économique lié à l’activité agricole est caractérisé par une difficulté
de commercialisation des produits agricoles, et une insuffisance d’approvisionnement des
exploitations agricoles en matériels et intrants. Il est aussi marqué par une dégradation du
niveau de vie des agriculteurs.
L’agriculture dans la région d’Errachidia est surtout vivrière. Les agriculteurs qui dégagent un
surplus de production le commercialisent dans les souks de la région. Cependant, plusieurs
contraintes entravent la commercialisation adéquate des produits agricoles. Nous pouvons
citer entre autres :
- Une faiblesse des potentialités individuelles de commercialisation des produits qui est liée
au faible niveau des quantités produites, et aussi au manque d’informations sur
l’exportation des produits vers l’étranger.
L’équipe a par la suite traduit cet arbre à contraintes en arbre à objectifs (annexe n°5). Dans
ce même sens, et pour sélectionner les contraintes prioritaires nécessitant une intervention
urgente de la recherche et du développement, l’équipe a organisé des ateliers de restitution
avec les agriculteurs dans les sites étudiés. Ces ateliers ont permis de dégager les 12 premières
contraintes hiérarchisées ainsi que les solutions potentielles.
Ensablement accentué
2002
DES RESSOURCES NATURELLES AU NIVEAU DES
DIMINUTION DES PRODUCTIONS ET DEGRADATION
Dégradation de parcours
III- Fragilité des systèmes d’élevage
Erosion par éboulement
Envasement des
barrages
Mesures de protection et entretien peu
appliqué
Faibles précipitations
Rabattement de la
nappe phréatique
Barrières mécaniques et
biologiques peu développées
Sécheresse accentuée
non -maîtrisée
Agriculteurs peu réceptifs
Insuffisance des
moyens financiers et
matériels
technicité
Vulgarisation limitée
Faible niveau de
Effectif de
vulgarisateurs Technologies disponibles
non adaptées aux besoins des
insuffisant agriculteurs
Plantations anarchiques
Dénichage limité
Méthodes de lutte
traditionnelle inefficaces
moineaux
Dévastation des
Equipe ICRA- Montpellier / Maroc avril-juillet 2002 Non connaissance des autres
Insuffisance de moyens
plantes fourragères
humains (femmes
vulgarisatrices)
Régression des luzernières
Exiguïté des
exploitation agricole
Insuffisance de Cherté de matériels agricoles et
économique
Insuffisance d’investissements
Précarité du mode de faire valoir indirect
Analphabétisation
Faible rentabilité de certaines
spéculations pratiquées (élevage
D’Man, aviculture….)
Forte croissance démographique
Insuffisance d’infrastructures
de vie des agriculteurs
Dégradation du niveau
Pauvreté
63
Chômage
Les superficies fourragères limitées
laitier (bovin)
Fragilité de l’élevage
Exigences alimentaires élevées des races introduites
Habitat inadéquat
Vulgarisation limitée
Faible vitesse de croissance des agneaux
Méconnaissances de la performance
Moyens financiers et matériels
insuffisants
autres races ovines
Recherche limitée
Non valorisation des
Dégradation de
Mesures d’accompagnement pour le développement des
64
Le tableau n°5, fait ressortir les principales contraintes hiérarchisées avec les solutions
envisagées par les agriculteurs. Les trois premières contraintes concernent l’eau, les autres se
rapportent aux conduites techniques et surtout au financement. Sur les 13 contraintes
identifiées, 6 sont à caractère recherchable.
Comme dans le premier site, les agriculteurs ont évoqué le problème de l’eau en premier lieu.
Sur les 11 contraintes identifiées, 3 sont à caractère recherchable. Les autres contraintes
concernées sont d’ordre institutionnel et organisationnel (Tableau n° 6).
4. Maladie du Bayoud* -
5. Manque de chantiers de travaux pouvant 5. Création de chantiers de travaux.
absorber la main d’ uvre active en chômage
6. Non respect de l’échéance de livraison de 6. Respect de l’échéance de livraison.
la farine subventionnée par l’Etat (plus de 4
mois).
7. Coulure des fleures d’oliviers* -
8. Salinité* 10. Lessivage par l’eau douce des lâchées
d’eau du barrage et d’eau de crue, le problème
de salinité est atténué.
11. Ensablement 11. Attirer l’attention des agriculteurs sur la
nécessité d’installation de barrières
mécaniques et biologique.
12. Méconnaissance de certaines techniques -
agricoles.
En conclusion, on peut noter que la confrontation des visions des agriculteurs dans les trois
sites de l’étude est plus ou moins similaire. La question de l’eau apparaît comme contrainte
principale dans tous les sites. L’entretien des cultures et la lutte contre les maladies sont
également posés comme contraintes importantes.
Le financement et surtout l’accès au crédit est cité aussi comme handicape du développement
de l’exploitation qui dans leur majorité de cas ne disposant pas d’hypothèque (titre foncier).
La région d’Errachidia, caractérisée par l’éloignement par rapport aux autres régions actives
du pays et par la rigueur des conditions climatiques, dispose d’un certain nombre d’atouts et
potentialités qui, exploités, peuvent contribuer au développement agricole et rural de la
région.
En effet, plusieurs atouts et potentialités relatives au secteur agricole existent et sont en faveur
du développement de l’agriculture. Il existe des spécificités écologiques marquées par la
production de variétés de certaines cultures. Notons à ce niveau la production des variétés de
très haute qualité de dattes telles que la Mejhoul et le Boufeggouss. Le prix au producteur des
dattes Mejhoul peut atteindre 100 Dh/kg. Le consommateur achète parfois les dattes de cette
variété à 150 Dh/Kg. Le nombre de pieds Mejhoul est de 1% seulement de l’effectif total de
palmiers dattiers de Tafilalet (Haddouch, 1995). La culture de cette variété procure aux
agriculteurs un revenu décent. Un hectare peut donner une marge nette de plus de 370.000
Dh/Ha. (ORMVA/TF, 2002).
Il existe dans la région d’Errachidia des variétés locales de blé dur et précisément les variétés
Frtas et Cheguira. C’est surtout cette dernière qui est très appréciée par les agriculteurs pour
ses qualités boulangères et la grande quantité de paille qu’elle donne. La variété locale de
luzerne appelée Filalie est réputée aussi pour sa rusticité. Elle peut rester jusqu’à 15 ans dans
la même parcelle. Les agriculteurs la préfèrent aux autres variétés introduites.
En matière d’élevage, l’existence de la race ovine D’Man, très prolifique (deux agnelages /an
avec au moins deux agneaux par portée) et l’émergence de l’élevage laitier qui garantie aux
agriculteurs un revenu stable et régulier, constituent les principales branches d’élevage.
Concernant les autres formes d’élevage, il faut noter l’existence d’une abeille jaune
saharienne, Aphis mellifera Sahariensis, réputée pour sa rusticité, sa productivité et sa
douceur. (Toutain, 1979). La présence de cette abeille spécifique à la région peut donner lieu
au développement de l’apiculture.
Le barrage de Hassan Addakhil, d’une retenue de 380 millions de m3 (ORMVA/TF, 2002), est
la pièce maîtresse des équipements hydro agricoles de la province d’Errachidia. Il permet la
gestion efficace des eaux superficielles de l’oued Ziz par leur répartition régulière en plusieurs
lâchers pendant l’année.
L’existence de pisciculture dans le barrage Hassan Eddakhil qui est proche de la ville
d’Errachidia, de gibier dans les forêts sur une superficie de 115.000 Ha (ORMVA/TF, 1995),
de parcours immenses, de caractéristiques écologiques spécifiques à la région, peuvent
contribuer au développement d’une forme particulière de tourisme. Ceci peut générer un
revenu supplémentaire à la région, ce qui va contribuer à son développement.
Les agriculteurs de cette région sont caractérisés par le sérieux, le travail laborieux et la
solidarité entre eux et leur savoir-faire. Ceci constitue un atout important pour la diffusion des
technologies agricoles et le développement de l’organisation professionnelle en coopératives
et associations spécialisées dans les différents aspects liés à l’agriculture.
Les potentialités et atouts déclarées par les agriculteurs dans les 3 sites (tableaux n° 8) sont
synthétisées en vue de dégager quelques voies pour leur valorisation (chapitre VI : plan
d’action).
Tableau n° 8 : Potentialités et atouts déclarées par les agriculteurs dans les 3 sites
V.3.1- La luzerne :
La variété locale de luzerne (Fillali) est plus dominante chez les agriculteurs. Les critères du
choix de cette variété, sont multiples et justifiés, par sa longévité qui dépasse généralement
les 8 ans sur la même parcelle, sa résistance au froid et aux différentes maladies, et aussi par
l’importance de la superficie foliaire et l’espace entre les n uds. Cette variété se distingue des
autres introduites (Maopa, Sonora) qui sont sensibles aux maladies et au froid.
A l’exception du moins de juillet et d’août, qui sont des périodes de fortes températures, le
semis de la luzerne se fait pratiquement sur toute la longueur d’année, en fonction de la
taille de l’exploitation et de la disponibilité en eau. En effet, avant le semis on fait une pré-
irrigation de la parcelle, suivi des travaux de préparation du sol à l’aide d’une sape ou d’un
araire tiré par les animaux et rarement mécanisé. Le semis s’effectue généralement en
association avec un blé dans la même parcelle, et cela pour économiser à la fois le temps et
l’espace. A la récolte de cette céréale, la luzerne aura déjà atteint le stade de levée et par
conséquent nécessite d’autres opérations culturales spécifiques.
Fertilisation :
Au moment du labour et juste avant le semis, les agriculteurs procèdent à l’application d’un
engrais de fond composé NPK, la formule la plus utilisée est le14-28-14 à raison de 100 à
300kg/ha. Le fumier est appliqué après la levée pour éviter toute sorte de concurrence
éventuelle par les adventices. Le Superphosphate de Chaux (18%) qui est un engrais de
fond est utilisé en couverture à raison de 4 à 5qx/ha/an suite à une coupe de la luzerne.
L’application des engrais fertilisants est très faible. Elle diffère d’une exploitation à l’autre
selon les moyens des agriculteurs et les aléas climatiques.
Désherbage :
L’irrigation :
Le mode d’irrigation est gravitaire elle se fait par submersion. Les fréquences varient selon le
stade végétatif de la culture et les conditions climatiques. En général juste après le semis on
apporte une petite quantité d’eau, mais au-delà du stade levée les fréquences augmentent pour
atteindre 6 à 7 irrigations par mois. Les doses d’irrigation ne sont pas maîtrisées, elles varient
selon la disponibilité en eau. Les agriculteurs peuvent irriguer jusqu’à l’obtention d’une lame
d’eau de 15 à 20 cm d’épaisseur. La rareté de l’eau d’une part, et l’heure de son arrivée à la
parcelle d’autre part, sont les deux paramètres qui déterminent l’époque d’irrigation qui
s’étale du matin jusqu’à la nuit sans tenir compte des grandes pertes par évapotranspiration
durant la période creuse da la journée.
Traitement phytosanitaire :
Les ennemis de la luzerne sont nombreux notamment, les pucerons et les vers noirs et blancs
et d’autres maladies dont les agents causales ne sont pas connues pour le moment, alors que
les interventions des agriculteurs sont limitées et ne concernent que la lutte contre les
pucerons par l’utilisation de deux insecticides (Décis et Guenfoud).
Récolte :
La récolte de la luzerne est pratiquement échelonnée sur toute l’année. En effet tous les 40
jours les agriculteurs effectuent une coupe, ceci permet une alimentation continue du
troupeau. La faucille est le seul outil utilisé pour la récolte de ce fourrage.
Rendement :
Fanage :
Juste après la récolte, le produit est transporté vers les maisons sur les dos des animaux (asins
surtout) et dés son arrivé, les agriculteurs commencent à faire des gerbes de 2 à 3kg attachés
avec un fil ou une tige de luzerne. A la fin de cette opération on expose les gerbes à
l’ensoleillement pour qu’ils puissent se dessécher rapidement, puis on les ramasse pour les
mettre à l’abri dans des endroits aérés. Cette technique traditionnelle de fanage n’assure pas le
maintien de la qualité nutritive de la luzerne dit un agriculteur.
V.3.2- Oléiculture :
Préparation du sol :
le travail du sol (labour) commence entre février et mars dans les trois sites de notre étude,
généralement lors de la préparation du sol pour l’installation des cultures sous-jacentes, il
consiste à effectuer un labour superficiel par l’araire ou la sape suivi d’un binage par une
pioche autour des pieds d’olivier. Les agriculteurs aménagent des cuvettes pour la rétention
d’eau.
Fertilisation :
Après la préparation des cuvettes les agriculteurs procèdent à la fertilisation des vergers par
des apports de fumier allant de 15 à 20 kg/arbre. La fumure minérale est de moins en moins
utilisée. En effet, seulement quelques agriculteurs apportent des quantités très réduites de la
fumure minérale de 0.5 à 1kg de NPK 14/28/14 autour des pieds. La fertilisation organique
reste insuffisante et ne couvre pas les besoins réels des oliviers, cela s’explique par la petite
taille du cheptel produisant des faibles quantités de matière organique qui est dans la
majorité des cas utilisée pour les autres cultures plus rentables (luzerne et maraîchage,…) .
Irrigation :
L’irrigation est encore gravitaire, mais la fréquence dépend de la nature des cultures
intercalaires, car les agriculteurs irriguent les oliviers au même moment que ces cultures.
Généralement les doses d’irrigation varient de 6 à 15 fois/an.
Traitement phytosanitaire :
Récolte :
Taille :
La quasi-totalité des agriculteurs à travers les trois sites de notre étude ne pratique pas la
taille de formation ou d’entretien après la récolte. Ils ne sont pas très sensibilisés sur l’utilité
de cette opération, de plus ils considèrent l’olivier comme un brise vent qui sert à protéger
les cultures sous-jacentes. Une autre catégorie d’agriculteurs pratique une taille anarchique
sans tenir compte du maintien des branches productives et de l’équilibre de la charpente de
l’arbre.
Rendement :
Les rendements sont très faibles de l’ordre de 20kg /arbre/an (ORMVA/TF, 1996), Ceci
s’explique par la mauvaise conduite de la culture, par le vieillissement des vergers et les
conditions climatiques défavorables, notamment la coulure provoquée par le vent (Chergui).
L’incompatibilité génétique des variétés introduites, est aussi un facteur à l’origine des
faibles rendements.
En plus des opérations culturales qui sont similaires à celles de l’olivier à l’exception de
l’opération de la taille. Le palmier nécessite d’autres interventions assez spécifiques,
notamment le nettoyage qui consiste à éliminer les palmes sèches, la séparation des rejets
(djebar) des pieds mères pour leurs ventes ou leurs transplantations dans des autres parcelles.
La pollinisation est traditionnelle elle se fait dans la majorité des cas à l’aide des ouvriers.
Cette opération est coûteuse, son prix varie de 10 à 15Dh/arbre. Parfois les agriculteurs sont
obligés d’appeler des ouvriers pour creuser des petits escaliers le long de la tige des arbres
de haute taille pour faciliter la pollinisation, cette technique est aussi coûteuse, elle est de
l’ordre de 40 à 50Dh/arbre. Les exigences hydriques sont beaucoup plus importantes que
celles de l’olivier, les doses d’irrigation varient de 10 à 27/an environ.
V.3.4-Tomate et Aubergine :
- Préparation du sol : Le travail du sol se fait par un labour profond suivi d’un nivellement
des planches puis une préparation des billons.
- Fertilisation : La fumure de fond est constitué principalement des apports suivants : 7Tde
fumier et de 1.5 à 2qx de NPK par hectare. La fumure de couverture est constitué de
l’Ammonitrate 33,5% ou de l’Urée 46% à raison de 1 à 1,5qx/ha réalisée en deux fois, le
premier apport coïncide avec le premier binage et le deuxième juste après la nouaison.
- Irrigation : Le mode d’irrigation est gravitaire et les fréquences varient selon le stade de la
culture. Avant la nouaison on apporte 1 à 2 irrigations/semaine et après ce stade la
fréquence augmente pour atteindre 1irrigation/3jours.
V.3.5- L’élevage :
L’élevage constitue la seconde activité des exploitants. En effet, il joue un rôle primordiale
dans l’amélioration de la trésorerie des agriculteurs, par la vente des différents produits (lait,
viande, cuire,…). L’élevage est en général pris en charge par les femmes qui assurent toutes
les opérations nécessaires à cette activité (nettoyage des écuries, traite, alimentation et
soins,…). L’effectif du cheptel varie en fonction de la disponibilité en moyens financiers, de
la taille exploitation et la disponibilité des aliments.
Les bovins, les ovins et les caprins sont logés selon deux modes différents, ensemble à
l’intérieur d’une écurie traditionnelle en pisé (mélange de terre et de paille), ou séparément en
deux groupes. Le premier renferme seulement les bovins alors que le second regroupe les
ovins et les caprins en même temps. Les poules sont logées dans des poulaillers traditionnels,
les pigeons dans des cages en bois. Cependant, quelques maladies touchent ces animaux, elles
sont dues en grande partie, aux conditions précaires d’élevage (manque d’aération,
d’espacement, d’ensoleillement...).
V.3.5.1.2- La reproduction :
Pour les petits animaux la monte libre constitue le principal mode de reproduction. En effet,
les agriculteurs laissent en permanence avec des femelles un bon géniteur choisi au préalable
par ces caractères morphologiques (taille, forme,…). Les agriculteurs ne pratiquent pas
« l’effet bélier » lors de la reproduction. Ils séparent les femelles gestantes du reste du cheptel
pour éviter les effets néfastes provoqués par des tentatives de monte.
Pour la conduite de la reproduction chez les bovins un seul moyen est utilisé par la majorité
des agriculteurs, il s’agit de l’insémination artificielle à l’aide des vétérinaires.
Parmi les maladies les plus fréquentes on note, les enterotoxemies, diarrhées et la présence
des parasites chez les ovins. Les maladies respiratoires et météorisme sont fréquentes chez les
bovins. La galle est présente chez les lapins, ainsi que les acariens, causant ainsi des dégâts
importants chez la volaille.
Concernant les maladies contagieuses, telles que la clavelée chez les ovins et la fièvre
aphteuse pour les bovins, elles sont prises en charge par l’Etat, qui organise des campagnes
périodiques gratuites au profit des agriculteurs. On signalera que le taux de mortalité est élevé
chez les agneaux à cause des diarrhées qui arrivent généralement 15 jours après leurs
naissances. Le manque de surveillance après les mises bas et l’insuffisance alimentaire des
brebis pendant la gestation peuvent accroître le risque de mortalité des agneaux de la race
D’Man, connue par son double agnelage et par le nombre d’agneaux par porté.
Les bovins sont abreuvés à l’intérieur des écuries dans un petit bassin construit en béton armé,
à coté du mangeoire, et ce, pour éviter la fatigue chez l’animal avec le va et vient surtout en
été. Les ovins et les caprins sont abreuvés au niveau des points d’eau (puits, sources, cours
d’eau et le barrage) ou à la maison.
Contrairement aux caprins les bovins et les ovins sont toujours gardés en stabulation
permanente dans des écuries. L’alimentation des bovins est basé essentiellement sur la luzerne
en vert et en foin, la paille, l’orge en grain et en fourrage, le son, la pulpe sèche de betterave
et l’herbe verte issue du désherbage manuel.
A noter que, le déficit alimentaire se pose avec acuité en période de soudure (automne -
hiver), où les agriculteurs recourent à l’utilisation de l’alimentation stockée pendant l’été.
D’autres éleveurs parcourent des grandes distances pour aller chercher la pulpe sèche de la
betterave, à Fès et d’autres régions lointaines.
Les ovins sont nourris avec de la paille, du son, de l’herbe verte et de la luzerne, durant la
période de soudure (fin septembre – fin janvier). En plus de cette alimentation, on leurs
donne un supplément constitué essentiellement des déchets de dattes. Les animaux destinés à
la vente sont engraissés isolements, dans des cellules à l’intérieur des écuries et reçoivent
continuellement la fève concassée, et l’orge en plus des autres aliments. Le sevrage des
agneaux se fait naturellement.
Suite aux années consécutives de sécheresse. L’élevage ovin est en régression continue. Au
niveau d’Erfoud la zone la plus marquée par la rareté d’eau, on y a constaté une diminution
importante de la taille du cheptel et parfois la vente totale du troupeau. A Aoufous, les
agriculteurs pratiquent l’engraissement en achetant 2 à 3 agneaux pour les revendre à
l’occasion de l’Aid Elkébir (Fête de sacrifice chez les musulmans).
D’autres agriculteurs, en raison du manque d’alimentation sont obligés de vendre leurs veaux
et les agneaux aux commerçants qui viennent de Fès et Méknès (plus de 300km), pour
pratiquer l’engraissement de ces animaux, puis ils les retournent aux souks d’Errachidia et de
Rich pour être vendus à des prix élevés. D’une manière générale, au niveau des oasis plus
l’alimentation est insuffisante, plus l’agriculteur à tendance à réduire la taille de son troupeau.
Pour faire face au déficit en engrais minéral à cause de la sa cherté, les agriculteurs
bénéficient du fumier produit par les animaux en stabulation fixe. Le transport de ce fumier
aux parcelles pose problèmes de main d’ uvre aux agriculteurs. On notera aussi que la
quantité produite de fumier reste insuffisante à cause de la taille réduite du cheptel, et de la
nature de l’aliment apporté.
V.3.5.3.2- Le transport :
L’âne est le principal moyen de transport dans les oasis. En effet, sa vie est consacrée au
transport des productions agricoles (luzerne, légumes, paille,…) des parcelles vers
l’exploitation, ou vers le souk. Au début de la campagne agricole cet animal est utilisé dans le
transport du fumier, de l’engrais et des semences.
L’âne et le mulet sont utilisés pour labourer et niveler le sol, notamment dans les petites
parcelles inaccessibles aux tracteurs, et aussi dans des vergers à plantation anarchique (les
agriculteurs parlent de la forêt de l’oasis).
Les agriculteurs adopte diverses stratégies pour subvenir aux besoins de leurs familles, pour
l’installation et la conduite des cultures, pour palier aux insuffisances de l’eau d’irrigation et
pour faire face aux difficultés financières.
Pour se renseigner sur ces stratégies, nous avons fait appel aux outils de la MARP, en
choisissant le calendrier de dépenses et de recettes durant la campagne agricole, que nous
avons appliqué lors des séances de travaux avec des groupes d’agriculteurs âgés et jeunes. Ces
calendriers ont été analysés.
Ovins Vente selon les besoins (brebis). Les moutons sont vendus à l’occasion de la fête Aid EL Kebir
Bovins Vente de veaux selon les besoins (indéterminé dans le temps)
Maïs
Engrais, fois
fumier
Fève Pas Irrigation Irrigation Irrigation Récolte Semis Irrigation Irrigation
d’irrigation Traitement Traitement puceron Traitement Engrais
puceron puceron
Pomme de Semis Irrigation 4 Irrigation 4 Irrigation 4
terre Fumier fois fois + binage fois Récolte
Engrais 14-28-14 ou
18% superphosphate de
chaux
Semis Semis Binage
Fumier Fumier Irrigation Récolte
Tomate Irrigation 6 Irrigation 6 Amonitrate 33,5%
fois fois Souffre
Traitement carpocapses
Pomme Vrac Vente sur pied Vrac Vrac
Pomme de Vente
terre
Tomate Vente
Lait Vente
- Vu les faibles opportunités offertes pour l’emploi des jeunes dans la région, les
agriculteurs basent leurs stratégies sur la diversification, laquelle diversification repose
fondamentalement sur la main d’oeuvre familiale disponible, qu’ils cherchent à valoriser.
- Cette diversification des cultures, permet non seulement de subvenir aux besoins de la
famille, mais aussi de financer certaines opérations agricoles. C’est ainsi que les grandes
phases des travaux agricoles (labour, semis, récolte), coïncident généralement avec la
vente des dattes et des ovins pour financer la main d’ uvre saisonnière qui vient renforcer
la main d’ uvre familiale. En fait, c’est l’élevage notamment ovin qui constitue la
véritable trésorerie. L’élevage bovin quand il existe, constitue une source
d’autofinancement.
- Les difficultés de conservation de la datte, à cause du manque des unités frigorifiques dans
la région, et le souci de perdre les productions, poussent les agriculteurs à écouler leurs
productions juste après la récolte auprès des commerçants qui viennent de Fès, Mekhnès,
Tanger, Rabat et Casa-blanca, à des prix relativement bas.
- Les cultures maraîchères sont en grande partie réservées à l’auto -consommation familiale
et à la vente dans les souks avoisinants, les recettes servent aux financements des achats
hebdomadaires. De même, la semence du maraîchage est vendue très souvent pour
subvenir aux besoins de la famille.
- Les cucurbitacées sont semées tardivement, la récole commence avec les périodes de
haute température, donc elles ont besoin de plus d’irrigation, l’écoulement des récoltes
sert à financer une partie du gasoil.
- Le lait est vendu, l’argent sert pour l’achat de l’alimentation du bétail et des achats
hebdomadaires.
Dans la zone d’Erfoud les agriculteurs essayent de diversifier leurs productions pour subvenir
à leurs besoins. En effet, l’agriculture et l’élevage pratiqués sont vivriers. Les agriculteurs
pratiquent le palmier dattier, l’olivier, le blé, la luzerne, le maraîchage et les arbres fruitiers.
En matière d’élevage, ils ont quelques ovins surtout de race D’Man et une ou deux vaches.
Les recettes issues de la récolte des dattes en octobre servent à subvenir aux besoins des
agriculteurs et couvrir par la suite des dépenses de labour, achat de semences et autres intrants
relatifs à la culture du blé et couvrir les dépenses de la récolte des olives.
Les ovins sont vendus au souk le plus proche de l’exploitation. L’élevage constitue en fait une
trésorerie permanente dans l’exploitation agricole. Les ventes échelonnées dans le temps
permettent de subvenir aux besoins urgents du foyer. Les brebis sont vendues pendant toute
l’année et les béliers sont vendus juste à l’occasion de la fête de l’Aid el Kebir.
Parfois les agriculteurs vendent la luzerne au prix de 1 dirham la gerbe. Ceci, se fait au
moment ou l’agriculteur, après une vente de brebis, a un excès de luzerne par rapport au
troupeau restant.
La vente de luzerne, d’excédent de céréales, de fève et des autres cultures sert surtout pour
l’achat des produits autres que ceux produits dans l’exploitation, la couverture des frais
médicaux etc. …
Les femmes vendent des ufs, les recettes servent pour payer l’irrigation en cas d’absence des
hommes.
V.4.3.1- Dépenses :
A noter que les agriculteurs, qui ont les moyens de conservation à Errachidia, étalent leurs
produits durant toute la période allant du mois de décembre au mois de mai. La récolte est
réalisée par toute la famille (femme et enfants).
Pour la conduite de la culture du blé, généralement elle est entretenue par la main d’ uvre
familiale. On distingue 3 dates de semis :
- Semis du mois d’octobre : cette période de semis concerne les agriculteurs qui ont un
problème d’eau, il profitent des eaux de pluies.
- Semis du mois de novembre : Cette période est considérée comme la meilleure, elle
concerne les agriculteurs qui ont la possibilité d’irriguer.
- Semis du mois de décembre : C’est un semis tardif, caractérisé par des variétés à petite
taille pour échapper à l’attaque des moineaux.
Quant à la luzerne, le semis est étalé en fonction de l’occupation du sol. Les mois de juillet et
août, les agriculteurs ne font pas de semis à cause de la présence des insectes en cette période
et de forte température.
Le maïs est semé en dérobé après le blé ou la fève. Cette dernière est installée généralement
au mois de janvier sans irrigation à cause du froid qui cause des brûlures.
La pomme de terre (variété rouge) est semée en mois de mars, car la semence est disponible
en ce moment, elle est meilleure pour la consommation et donne un bon rendement.
En ce qui concerne la tomate, elle est semée durant la période mai – juin. Les agriculteurs
n’apportent pas d’engrais, ils préfèrent l’épandage du fumier. L’engrais 33,5% est utilisé pour
augmenter le calibre. L’apport du souffre est destiné pour éviter les fissures et la perte des
fleurs.
V.4.3.2- Recettes :
La vente des pommes sert pour financer quelques opérations agricoles et la scolarisation des
enfants. La luzerne permet aussi de financer certaines dépenses quotidiennes et rembourser les
crédits et achat des intrants. Ces deux cultures sont plus importantes à Rich qui offre un peu
plus de possibilité d’irrigation. Les agriculteurs basent ainsi toutes leurs stratégies autour du
pommier et la luzerne.
Concernant le fumier, son application sur le blé se fait au mois de mars pour éviter
l’affaiblissement de cette culture, et évitant par là des dépenses supplémentaires par l’achat
des engrais. Le fumier est généralement produit par le troupeau de l’exploitation.
Concernant le financement, Les raisons derrières le non recours au crédit agricole par les
agriculteurs sont selon une enquête (ORMVA/TF, 1996) :
En conclusion, on peut dire que les exploitations sont dans leur quasi-totalité du type vivrière.
Les agriculteurs cherchent par tous les moyens de subvenir aux besoins de leurs familles en
premier lieu.
Afin de faire des projections des systèmes de production et comprendre leur dynamique, nous
avons utilisés avec un groupe d’agriculteurs deux outils inspirés de la MARP : histoire des
cultures et de l’élevage et histoire des techniques.
Cet exercice nous a permis de tracer avec les agriculteurs durant un demi-siècle les
principales phases de changement qu’a connu la région.
- Plusieurs variétés locales de céréales qui avaient une bonne qualité boulangère et servaient
à la préparation de la soupe ont disparu à la fin des années 70, à cause de l’introduction
des nouvelles variétés sélectionnées.
- De même pour l’arboriculture fruitière, certaines espèces et variétés locales, jadis donne
de bonne production et bien adaptées au contexte oasien ont disparu ou régressé. Il s’agit
de la vigne, de l’abricotier, du cognassier, prunier, pommier. Cette situation est due selon
les agriculteurs à l’apparition de la salinité et la rareté de l’eau de plus en plus accrue.
- La race locale bovine a presque disparu de l’oasis, elle est remplacée par la race
améliorée, qui est très exigeante en alimentation mais plus productive.
- La taille des troupeaux ovin D’Man est de plus en plus petite à cause des difficultés
d’affouragement, on a tendance à garder juste la semence (géniteur) …dit un
agriculteur !
- L’utilisation des cultures de la luzerne, du blé et maïs étaient faibles, (il y’a 30 ans de
ça) et sont devenus à partir des années 70-80 très importantes. Cependant, les variétés
locales de blé ont disparues notamment la variété (barbe noire) qui n’avait pas un
rendement important, les agriculteurs ont expliqué cette situation à cause de
l’introduction des variétés introduites à haut rendement
importante, et elle est très adaptée à la région. Actuellement il y’a beaucoup plus de
variétés introduites.
- Le figuier et la vigne qui étaient très importants et rentables, ont disparus à cause de la
sécheresse et ne restent que quelques pieds chez quelques agriculteurs.
- L’ovin D’Man qui était très important est en régression très sensible à cause de la
sécheresse qui a conduit à la diminution des fourrages dans les exploitations et dans
les parcours.
- L’élevage bovin qui n’existait pas auparavant, est devenu très important à cause de la
mise en place de la coopérative laitière en 1990, ce qui a encouragé les agriculteurs à
pratiquer cet élevage.
- Les cultures maraîchères (pomme de terre, tomate navet, carotte) qui n’étaient pas
pratiquées, sont cultivées actuellement et leur apparition est liée à l’apparition en 1970
des motopompes.
Comme à Aoufous, on a pu dégager à travers cet exercice des éléments sur l’évolution des
cultures, d’élevage dans ce site.
La dynamique des systèmes de production dans la zone d’Erfoud, a été marquée par la
disparition de certaines cultures telles que, les variétés locales de blé dur Fartas et Chéguira et
une variété locale de blé tendre poilue au milieu des années 60. Cette période a été
caractérisée aussi par l’apparition de variétés améliorées de blé dur et blé tendre.
Durant les années 90, le maraîchage d’été, telles que les cultures de pastèques et de melons,
n'est plus pratiqué à cause de leurs exigences en eau. Le citronnier a disparu également.
Contrairement à cette situation il y a eu apparition de la culture de pomme de terre et la
réalisation des premiers essais sur le cumin (culture de rente).
Ces dernières années de sécheresse ont été la cause de diminutions considérables des
superficies de blé, de luzerne et d’arbres fruitiers et l’apparition de variétés améliorées de
luzerne. Ces derniers sont jugés par les agriculteurs non adaptées à la région.
En conclusion, on peut noter qu’un effort considérable doit être fait pour sauvegarder, et
restaurer le patrimoine génétique végétale et animale existant et aussi valoriser les
potentialités et le savoir local des agriculteurs.
Comme pour les cultures et l’élevage, nous avons procédé aussi à l’examen avec un groupe
d’agriculteurs de l’histoire des techniques dans le site d’Aoufous. Le tableau suivant décrit
l’évolution de certaines techniques.
Les techniques culturales et autres ont elles aussi connu des évolutions nettes dans le passé,
qui ont eu des impacts considérable sur le comportement des agriculteurs et de leurs
exploitations (Tableau n° 15).
Il ressort de ce tableau que les grands changements techniques dans la zone ont apparu dés le
début des années 70. Ces changements se manifestent par :
- L’introduction du tracteur qui est utilisé aujourd’hui pour le labour, le transport, le battage
des céréales et le pompage de l’eau ;
- L’arrivée du tracteur s’est accompagnée par la suite par l’introduction de la batteuse à
poste fixe vers le début des années 90 ;
- A partir de 1980, il y a eu une diminution des apports de fumier suite à la réduction de la
taille des troupeaux ovins à cause de la rareté d’eau ;
- L’électrification des maisons a débuté en 1996, elle s’est traduite par beaucoup de
changements au sein de l’exploitation surtout au niveau des conditions de vie des
ménages.
- Durant la même année (2000), un vaste programme d’aménagement des seguias a été
lancé par l’ORMVA du Tafilalet. Ce programme en cours a touché une bonne partie de la
zone ;
- L’introduction chez certains agriculteurs des machines de transformation des dattes (de
qualité médiocre) pour l’alimentation du bétail, a permis aux exploitants de valoriser leurs
productions.
- Les agriculteurs n’utilisaient que les moyens traditionnels comme la sape et les
animaux pour le labour, le semis et la récolte ;
- Le tracteur est apparu en 1970 sans apporter un grand changement dans les pratiques
culturales traditionnelles;
Concernant l’évolution des techniques culturales et d’élevage dans la région d’Erfoud, il faut
noter la disparition pendant la période 1960 – 1975 de techniques ancestrales basées sur des
considérations occultes, telles que le traitement des maladies des plantes et d’animaux par les
procédés rudimentaires, la disparition de la pratique du tour de pâturage dans les parcours
avoisinants les oasis, et l’élimination de la pratique de reproduction ovine collective par un
géniteur qui est la propriété de la tribu.
La deuxième partie des années 80 a été marquée par la pratique des travaux de sol pour la
culture de palmier dattier « Boufeggous », et des traitements phytosanitaires contre les
maladies et ravageurs des plantes.
Durant la décennie 90, les agriculteurs n’avaient plus accès à l’irrigation gratuite par eau de
pompage. L’ORMVA/TF avait cessé de prendre en charge les frais de carburant nécessaire à
Les ksours au bord des routes ont connu l’électrification des maisons et l’adduction d’eau
potable ; ceci a été réalisé au milieu des années 90. Cette période a coïncidé aussi avec
l’apparition de la batteuse à poste fixe pour le battage des céréales.
Lors de nos entretiens avec les agriculteurs et visites des oasis, nous avons constaté que
beaucoup d’agriculteurs ont amélioré leurs techniques de production et de conservation des
produits agricoles, en se basant sur leurs propres expériences. C’est ainsi qu’un nombre
important des innovations ont été identifiées. Ces innovations concernent les domaines la
production agricole et d’élevage (Tableau n° 18).
- Lutte contre les moineaux - Pour écarter les moineaux de ses parcelles, - Selon les agriculteurs le film de la
l’agriculteur : K7 est très sensible au vent et dès
1. Place un film de K7 entre 2 piquets le long que ce dernier souffle, ce film
de la parcelle. dégage un son qui fait écarter les
moineaux.
- Faciliter la germination des semences - Dans le but d’éviter l’apparition des fentes - Le sable s’échauffe en surface
de retrait et rendre le sol moins chaud pour mais il est protégé en profondeur
faciliter la germination des semences de ce qui assure une très bonne
(Navet, Carotte, Tomate…) l’agriculteur fait germination des semences avec un
une pré-irrigation suivi d’un labour puis un bon développement racinaire.
nivellement du sol, après il met une couche
de sable 10 cm d’épaisseur en surface.
- Irrigation - Le système traditionnel d’irrigation par les - Transport de l’eau avec peu
Khettaras d’évaporation, et accumulation des
dépôts solides suites aux tempêtes
de sables.
- Construction des seguias (20 à 30 cm de largeur) - Economie de l’eau et du gas-oil (
pour l’irrigation pompage)
Toutes ces innovations des femmes et hommes méritent d’être prise dans le plan d’action
régional de Recherche, de Recherche – Développement et de Transfert de Technologies.
La femme rurale dans les oasis de Ziz, est très active, en plus de sa responsabilité de
s’occuper de la famille (nettoyage de la maison, mouture de blé, ramassage du bois,
approvisionnement en eau, préparation du pain, stockage et conservation des olives…), elle
est impliquée dans la quasi-totalité des activités de l’exploitation. Au niveau de la province
plus de 80% des femmes rurales participent aux travaux agricoles et 55% d’entres elles sont
environ âgées de 40 ans. Le temps journalier des femmes est répartit comme
suit (ORMVA/TF, 2002):
Les différents travaux entrepris au champ sont l’épandage de fumier, l’irrigation des cultures,
la moisson des céréales, la récolte des cultures maraîchères, le désherbage manuel et la récolte
de l’arboriculture.
Dans le domaine de l’élevage D’Man, plusieurs coopératives féminines ont été créées
notamment à Erfoud, ce qui a permis l’amélioration de la conduite du cheptel et la réduction
du taux de mortalité et de consanguinité. Ce genre de coopérative est à encourager dans les
sites de Aoufous et de Rich, où elle était réclamée par les femmes de ces deux sites.
L’aviculture traditionnelle est également pratiquée par les femmes, des coopératives similaires
à celles du D’Man sont recommandées pour générer des petits revenus supplémentaires (vente
de poules, des ufs … etc.).
L’avenir de l’agriculture oasienne est lié à l’eau. En plus de la salinité qui se développe à des
proportions inquiétantes, s’ajoute le phénomène de l’émigration. En effet, plus de 30% des
jeunes ont quitté la zone durant la dernière décennie. On se pose d’ors et déjà, la question de
savoir qui prendra la relève sachant que l’âge moyen des agriculteurs est de 54 ans dans
l’échantillon de notre étude.
Afin de cerner les différentes facettes des systèmes de production et appréhender le niveau de
la circulation de l’information et de la connaissance entre les différents acteurs impliqués dans
le développement rural, et par là faciliter la mise en uvre des programmes de Recherche –
Développement que nous allons proposer, nous avons procédé à une analyse du « Système de
Connaissances et d’Information Agricole, SCIA » au niveau de la Province d’Errachidia.
Cette analyse consiste à :
- Identifier les principaux acteurs concernés par la problématique de notre étude ainsi que
leurs fonctions actuelles ;
- Apprécier le niveau de relations entre les différents acteurs en faisant ressortir les points
forts et les faiblesses ;
- Mettre en relief les contributions de chaque acteur par rapport à la problématique centrale
de l’étude.
Les acteurs ainsi identifiés sont en fait les acteurs principaux, qui ont un rapport direct avec le
développement agricole et rural. Il ressort du tableau n° 19 que l’ORMVA/TF, la DRH et le
Crédit Agricole sont les institutions qui ont le plus de poids au niveau de la région en matière
de développement.
ORMVA/TF +++
CMV ++ +++
CRRA +++ ++ ++
Chambre de 0 ++ ++ +
Com.
Service stat. + ++ ++ + ++
DRH + +++ ++ + + ++
Faculté ++ ++ ++ ++ + ++ + + +
Chamnbre + ++ ++ + + + + ++ ++ +
d’Agric.
Agriculteurs ++ +++ +++ ++ + 0 +++ +++ ++ ++ +++
V.9.3- Contributions des acteurs dans le SCIA pour soulever les contraintes :
Afin d’avoir une vision intégrée des différents acteurs, l’équipe a jugé utile d’examiner le rôle de ces acteurs dans les programmes de Recherche-
Développement (tableau n° 21), en particulier dans le plan d’action du nouveau CRRA.
V.10.1- Erfoud :
Type1 :
Ce type est composé de 18 agriculteurs (annexe n°6) formant 49% de la totalité de l’effectif
dont la moyenne d’âge est de 60 ans (annexe n°7). La superficie moyenne est de 0,86 ha, le
nombre de parcelle est de 3,11 indiquant un morcellement pas très important.
L’intensification culturale est extrêmement faible dans ce type, elle est de 90%. Le nombre de
palmier dattier est en moyenne de 32 nettement inférieur au nombre de la totalité des
agriculteurs qui est de 50,34.
Deux agriculteurs seulement pratiquent l’orge. Le blé tendre est par contre cultivé par un peu
plus que la moitié avec une superficie moyenne de 0,17 ha inférieur à la moyenne de
l’échantillon global qui est 0,23 ha. La superficie destinée à la luzerne est de 0,11 ha soit
12,8% de la superficie de l’exploitation, alors que la superficie réservée à cette culture pour
tout l’effectif représente 8,52%. Elle est pratiquée en effet par presque 50% des exploitants.
La superficie générale est de 0,1 ha.
Les cultures spéciales (cumin, henné) n’existent qu’au niveau de trois exploitations avec des
superficies très réduites.
Deux sur 18 agriculteurs possèdent des stations de pompages, un seul irrigue par source alors
que le 1/3 pratique l’irrigation par Khettaras. Environ 33% des exploitants pratiquent
faiblement l’élevage D’Man à raison de 1,78 ovins par agriculteur, ce qui est nettement
inférieur à la moyenne de l’ensemble de l’effectif. La pratique de l’élevage bovin est
inexistante. L’alimentation des animaux est basée essentiellement la luzerne en vert et en foin
complété par le concentré et les déchets de dattes.
La main d’ uvre occasionnelle n’est utilisée que par 27% des exploitants de ce groupe et les
revenus annexes existent chez 6 agriculteurs soit le 1/3 des exploitations enquêtés.
Conclusion :
Les agriculteurs de ce type sont considérés comme moyen, possédant le plus faible nombre
de parcelles et de palmier dattier, cependant, ce sont les seuls agriculteurs qui pratiquent le
blé dur et le maïs.
Type 2 :
Ce type est constitué de 6 agriculteurs représentant 16% de l’effectif total. L’âge moyen est
de 40 ans (annexe n°2). La superficie moyenne de l’exploitation est de 2,06 ha, le nombre de
parcelle est de 5 en moyenne, la superficie de tout l’effectif est de 1,28 ha. L’intensification
est aussi faible, ce qui est le cas de tous les types suivants.
Le palmier dattier est important dans ce groupe, il est en moyenne de 90 arbres par
exploitation dépassant la moyenne de l’échantillon qui est de 50,34. La moitié pratique le blé
tendre avec une moyenne de 0,46 ha dépassant la moyenne et représentant 22,27% de la
superficie total, de ce groupe. La part de superficie réservée à la luzerne est de 7% seulement.
La moyenne est de 0,15 ha, ce qui est supérieure également à la moyenne de l’ensemble des
exploitations. Les cultures spéciales ne sont pratiquées que par le 1/6 des exploitants.
Les stations de pompage n’existent que chez un seul agriculteur, la source chez deux
seulement, les Khettaras se trouvent au niveau de deux et les crues chez 5 exploitants. La
qualité d’eau douce existe chez la majorité Des agriculteurs alors qu’on a rencontré la
salinité chez un seul agriculteur.
Pour l’élevage D’Man, les agriculteurs le pratique avec une moyenne de 6,5 dépassant la
moyenne générale de l’effectif, ceci, est expliqué par la présence de l’irrigation
complémentaire (khettaras et source).
L’élevage bovin est négligeable, il est observé seulement chez 2 agriculteurs soit 33% de
l’effectif de ce groupe avec une moyenne de 0,67 bovins. L’alimentation est basée sur la
luzerne en vert, le concentré, des fruits les Herbes spontanées et les déchets de dattes.
Hormis un seul agriculteur qui possède un revenu annexe utilise la main d’ uvre permanente,
les autres ont recours à la main d’ uvre occasionnelle (4/6).
Conclusion :
Ce type est marqué par une importante superficie, une agriculture basée essentiellement sur le
palmier dattier, le blé tendre. La pratique de la luzerne et la plus importante dans ce groupe.
L’élevage ovin D’Man et bovin constitue l’une des principales activités de l’exploitation.
L’alimentation est essentiellement basée sur le déchet du palmier dattier et les herbes
spontanées. Les revenus annexes sont les plus faibles.
Type 3 :
Ce type est composé de 9 agriculteurs ce qui correspond à 24% de l’effectif total avec une
Moyenne d’âge de 58 ans. La superficie moyenne est de 1,93 ha et le nombre de parcelle est
de 6 par exploitation.
Tous les agriculteurs de ce groupe pratiquent le palmier dattier avec une moyenne de 68
arbres. l’orge est cultivée sur seulement 0,094 ha représentant une part négligeable (4,3 %)
dans toute l’exploitation qui a une moyenne 0,08 ha.
Le blé tendre est pratiqué sur une superficie moyenne de 0,53ha, ce qui est largement
supérieur à la moyenne de toutes les exploitations, représentant 27% de la superficie totale de
chaque exploitation.
La superficie du maïs est par contre faible, elle est de 0,03 ha et ne correspond qu’à 1,6%
de la superficie totale. Les cultures maraîchères sont également réduites.
La superficie réservée à la luzerne est de 0,24 ha, elle représente 12,5% de la superficie totale.
En plus de l’irrigation par l’eau du barrage, 3 agriculteurs irriguent par les Khettaras et 3
autres possèdent des stations de pompage.
La moyenne du troupeau de l’élevage D’Man est la plus élevée (annexe n°7), elle est de 5,6
têtes ce qui est conséquent par rapport à la moyenne de l’ensemble. L’élevage bovin
est extrêmement faible, il est estimé à 0,67 bovins par exploitation, la moyenne de tout
l’effectif est seulement de 0,3. L’alimentation est basée sur la luzerne en vert et les aliments
concentrés, La paille et les mauvaises herbes complètent cette ration alimentaire.
La main d’ uvre permanente est inexistante et le 1/3 des agriculteurs ont recours à la main
d’ uvre occasionnelle. Deux agriculteurs seulement ont des revenus annexes.
Conclusion :
Ce type se rapproche du groupe précédent, sauf qu’il se distingue par la plus importante
pratique de l’orge. Ce type réserve des superficies pour le blé tendre et la luzerne, leurs
revenus sont très faible.
Type 4 :
Il est compose de 3 agriculteurs (annexe n°8) qui constitue les 8% de l’effectif, leur moyenne
d’âge est de 61 ans. Le nombre de parcelle est de 5 en moyenne pour une superficie de 0,88
ha. Ces agriculteurs se distinguent des types précédents par la production uniquement de
l’olivier (annexe n°9) et du palmier dattier avec des moyennes respectives de 12 et 50 arbres
par exploitation.
L’élevage D’Man est pratiqué à raison de 3 ovins par exploitation alors que la moyenne de
l’ensemble est de 5,6 ovins. L’alimentation est basée sur la luzerne. l’aliment concentré et la
paille sont achetés. Les déchets du palmier dattier constituent également un complément.
La main d’ uvre est inexistante, par contre le revenu annexe constitue une part très
importante de ces agriculteurs.
Conclusion :
Contrairement aux autres, ce type est considéré comme faible. L’irrigation est réalisée avec
l’eau salée des pompages ce qui empêche le développement de toute culture sensible au sel et
la pratique de l’élevage.
A partir de l’analyse des différents types, il ressort l’existence de trois grands ensembles. Le
premier renferme des agriculteurs moyens qui s’orientent vers une agriculture mixte basée
sur la diversification. Le second ensemble est composé du type 2 et 3, ils sont considérés
comme potentiels axant un peu plus leur agriculture vers le marché. Le troisième est marqué
par le problème de salinité, leur agriculture n’est pas diversifiée, les agriculteurs s’orientent
alors vers les activités extra agricoles.
Type1 :
paille. Les agriculteurs ont recours à la main d’ uvre occasionnelle et peu d’entre eux ont des
revenus annexes.
Conclusion :
Ce type est orienté vers l’oléiculture et l’élevage laitier, nous pouvons dire que c’est une
agriculture plus ou moins spécialisée dans la production du lait et de l’huile d’olive.
Type 2 :
Ce type est composé de 5 agriculteurs (annexe n°12), ce qui corresponde à 14% l’effectif
total, il se distingue par une moyenne d’âge élevé de 61 ans (annexe n°13). Le nombre de
parcelle est de 7,2 pour une superficie d’exploitation de 2,16 ha. Le degré d’intensification
dans ce type est très fort puisqu’il est nettement supérieur à 140%, il y’a donc une forte
valorisation de la terre ce qui compense la petitesse des surfaces. Les chargements arboricoles
sont considérables, notamment l’olivier et le palmier, ceux de la luzerne sont également
importants Les cultures dominantes sont l’olivier avec 61 arbres en moyenne, le blé dur est
pratiqué sur une superficie de 0,5 ha et la luzerne est très important avec une superficie
moyenne de 0,92 ha.
En plus de l’eau de barrage et des crues, les agriculteurs ont recours à l’irrigation par
pompage. L’élevage D’Man est très important avec 10,8 têtes par exploitation et un peu de
l’élevage bovin avec 1,8 têtes par exploitation. L’alimentation du bétail se fait surtout par la
luzerne en vert et en foin, le concentré et quelques sous produits. A noter que les 80%
agriculteurs ont recours à la main d’ uvre occasionnelle.
Conclusion :
Ce type est orienté principalement vers la culture du palmier et de l’olivier, l’élevage D’Man
et bovin laitier est en seconde position.
Type 3 :
Ce type est composé de 14 agriculteurs qui forment 39% de l’effectif total. Leur moyenne
d’âge est de 50 ans. Le nombre de parcelle est de 8,6 pour une superficie moyenne de
l’exploitation de 2,33 ha, ce qui montre que l’exploitation est très fortement morcelée. La
valorisation de la terre est aussi importante pour ce type, puisque l’intensification est de
114%. Le chargement est dû principalement au palmier dattier.
Ce type accorde une grande importance au palmier dattier, le nombre moyen d’arbres par
exploitant est de 99, l’olivier est par contre faible avec une moyenne de 27 arbres. Le maïs est
bien pratiqué dans ce groupe avec 0,06 ha.
L’élevage D’Man est très faible avec 5,17 têtes par exploitation seulement, l’élevage laitier
est par contre assez important avec une moyenne 1,92 bovins par exploitation. Les
agriculteurs disposant de revenu annexe représentent une minorité (14%). La moitié des
exploitants utilisent la main d’ uvre occasionnelle.
Conclusion :
La pratique surtout du palmier dattier, du maïs et de l’élevage laitier constitue les principales
activités de ce type caractérisé par un morcellement excessif.
Type 4 :
Ce type se caractérise par la production importante du blé tendre (0,68 ha) et des
légumineuses alimentaires avec 0,1 ha et la luzerne avec 0,66 ha. Deux seulement de ces trois
agriculteurs pratiquent les cultures maraîchères.
L’élevage D’Man est très important avec 12 ovins par exploitation. Les revenus annexes sont
observés chez les 2/3 des exploitants.
Conclusion :
Ce type est marqué par les plus importants vergers d’olivier et de palmier dattier. Il pratique
essentiellement l’élevage D’Man ce qui explique là l’importance de la présence de la luzerne
et de culture céréalière. Le revenu des annexes est une stratégie de ces agriculteurs car ils
viennent appuyer l’activité agricole.
Le site présente une particularité par le fait qu’il soit intermédiaire, c’est à dire dominé par les
palmiers dattiers dans la zone d’Aoufous et la forte présence de l’olivier dans les autres sous
zones du site.
Le type 4 se démarque par la pratique d’une manière importante de l’élevage laitier, par la
diversification maximale des cultures et par la présence marquée de l’élevage ovin.
Les trois autres types diversifient également mais sur des superficies plus faibles. Chacun de
ces trois types adopte des stratégies différentes, celle du type 1 est basée sur l’élevage laitier,
de l’olivier et de certaines cultures sous jacentes mais le palmier est inexistant.
L’agriculture du deuxième et troisième groupe est axée sur le palmier dattier et l’élevage
D’Man et le bovin, elle est orientée vers le marché ce qui est le cas de tout les groupes.
- Faible niveau de
technicité
- Bayoud
- Disponibilité d’eau - Disponibilité d’eau - Disponibilité d’eau - Disponibilité d’eau
d’irrigation par pompage d’irrigation par pompage d’irrigation de source d’irrigation de source
V.10.3- Rich :
Type 1 :
Ce type est constitué de 5 agriculteurs (annexe n°15) représentant 12,5 % de la totalité des
exploitants de l’échantillon. Le nombre moyen des parcelles est de 9,6 pour une superficie de
2,72 Ha ce qui représente une moyenne de 0,28 Ha par parcelle, indiquant ainsi un
morcellement important des exploitations agricoles. Malgré l’importance de la superficie,
l’intensification est notable, elle est de 105%. L’olivier et le palmier dattier constituent le
plus important chargements.
Ce groupe se distingue principalement par une très importante pratique de la culture d’olivier,
avec une variation de 22 à 150 arbres et une moyenne de 70 (annexe n°16) par exploitation,
dépassant largement la moyenne de la totalité des agriculteurs qui est de 27,6 soit 31 % de
l’effectif total. Les superficies destinées à la culture du blé dur sont également importantes,
elles représentent 1,11 Ha en moyenne pour une superficie moyenne de 0,48 Ha pour tout
l’effectif. Un seul agriculteur pratique la culture du maïs alors que 50% de l’ensemble des
exploitants de ce type adoptent cette culture.
Le pommier est également pratiqué par un seul agriculteur avec un nombre de 200 pieds soit
18% de l’effectif total.
La luzerne pratiquée sur une superficie moyenne est de 0,35 ha. La superficie moyenne pour
tout l’effectif est de 0,13 ha. Ces agriculteurs ont 42% de la totalité de la superficie de la
luzerne totale de l’échantillon. Les légumineuses alimentaires représentent 0,14 ha dans la
superficie des exploitations agricoles variant entre 0 ha et 0,26 ha.
La totalité des agriculteurs irriguent par les eaux de crues certains ont recours à l’irrigation par
pompage à partir de source (irrigation de complément).
Les ovins sont en moyenne de 9 têtes dépassant de loin la moyenne de l’échantillon qui est 6
têtes. L’élevage bovin est pratiqué avec une moyenne de 4 bovins, les agriculteurs de
l’échantillon ont seulement 2 bovins. L’alimentation des animaux est basée essentiellement
sur le foin de luzerne, la luzerne verte, la paille, les mauvaises herbes et les produits
concentrés.
Conclusion :
C’est le type le plus intensif, il accorde une importance aux cultures de l’olivier, blé tendre et
luzerne et à l’élevage bovin laitier, cette situation est expliquée par la disponibilité de moyens
de production (foncier, main d’ uvre occasionnelle). Le revenu annexe est le plus faible pour
ce type, l’agriculture diversifiée en constitue la principale source de revenus.
Type 2 :
La superficie de blé dur de ce type est de 0,93 ha dépassant la moyenne générale qui est de
0,48 ha. La pratique du maïs est importante avec une moyenne de 0,1 ha représentant 50% de
l’effectif total. La luzerne est pratiquée avec une moyenne de 0,23 ha et représentant 35,3%
de la superficie totale des agriculteurs.
Quatre agriculteurs sur neuf possèdent une irrigation à partir de source et 7 irriguent par les
eaux de crus.
La moyenne des ovins est de 7,8 dépassants dépassant ainsi largement la moyenne générale,
qui est de 5,18 (annexe n°17). Le nombre de bovin est de 5, alors que la moyenne générale
n’est que de deux têtes. La luzerne en vert et la paille sont pratiquées par la totalité. Le maïs,
la végétation spontanée, le foin, les élément concentrés et les sous produits sont également
utilisés. Ce type utilise la main d’ uvre permanente (2 exploitations sur 9) et la main d’ uvre
occasionnelle, alors que deux agriculteurs seulement possèdent la main d’ uvre permanente.
Les revenus annexes sont importants.
Conclusion :
Ce type se distingue par l’importance des superficies d’olivier et de maïs qui est utilisé pour le
bovin laitier, ce dernier est effectivement conséquent chez ces exploitants.
Type 3 :
La superficie destinée à l’orge est de 0,65 ha, celle du blé dur est de 0,39 ha légèrement
inférieure à la moyenne de l’ensemble des exploitations. Le maïs est pratiqué avec une
moyenne de 0,02 ha seulement. Le pommier n’existe que chez un seul agriculteur avec 18
arbres. La luzerne est pratiquée par 7/11 exploitants ce qui correspond à une moyenne très
faible de 0,03 ha pour une moyenne globale de 0,13 ha. Les légumineuses alimentaires sont
présentes sur 0,03 ha seulement.
L’élevage ovin D’Man est en moyenne de 4 têtes, alors que la moyenne générale est de 5
têtes. Les ovins des autres races ne sont pas pratiqués que par un seul agriculteur. La taille
moyenne du bovin est très faible, elle représente une tête par exploitation, ce qui est inférieure
à la moyenne de l’ensemble.
La végétation spontanée, La luzerne en vert et en foin et la paille sont pratiquées par la quasi-
totalité des agriculteurs. La main d’ uvre occasionnelle est utilisée par de 4 agriculteurs sur
11et les revenus annexes sont importants.
Conclusion :
Ce type est considéré comme faible comparativement aux autres types. Hormis le blé dur, la
pratique des autres spéculations est faible, les récoltes sont destinées à l’autoconsommation.
Les agriculteurs ont recours aux revenus annexes.
Type 4 :
Les légumineuses alimentaires existent sur des superficies négligeables (0.032 ha) et les 2/3
des agriculteurs pratiquent les cultures maraîchères.
Deux agriculteurs seulement ont des stations de pompage, la majorité (8/13) irrigue par les
eaux de crues.
L’élevage ovin est pratiqué avec une moyenne de 4 têtes par exploitation, ce qui est
inférieure à la moyenne de la totalité de l’effectif (5,18). Un seul agriculteur dispose d’autres
races ovines. L’élevage bovin est peu développé, il représente une tête bovine par exploitation
en moyenne.
Conclusion :
Ce type d’agriculteurs pratique également une agriculture vivrière dominée par le blé dur et le
maïs qui correspondent à la superficie la plus importante de l’effectif total. Les moyens de
production sont les plus limités, les agriculteurs utilisent alors la main d’ uvre familiale, et
les revenus annexes sont destinés à combler le déficit.
Nous constatons suite à l’analyse de chaque type que les agriculteurs de Rich sont constitués
de deux grands ensembles. Le premier (groupe 1 et 2) composé d’exploitants que nous
pouvons considérer comme potentiel puisqu’ils disposent de plus de moyens et par
conséquent leur agriculture est orientée vers le marché en écoulant des produits divers dont la
luzerne et l’olivier. Ce sont alors des exploitations à forte tendance élevage laitier.
Le second ensemble dont les contraintes sont plus importantes présentent une agriculture
vivrière et développent d’autres activités extra agricoles.
Pour l’ensemble de ces groupes, nous remarquons que la pratique du blé dur est très
importante à cause de son utilisation à deux fins (consommation humaine et animale). Les
agriculteurs optent pour la variété chéguira de bonne qualité fourragère et ayant une
excellente production de paille.
Deux agriculteurs ont recours au crédit, indiquant les difficultés d’accès à ce moyen de
financement.
Tableau 24: Fonctionnement et stratégie de chaque type d’exploitation dans le site de Rich
Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Groupe 4
Superficie des
exploitations Grande Moyenne Petite Petite
(Ha)
Spécialisés en élevage Fortement spécialisés Agriculture vivrière Agriculture vivrière
Stratégies des laitier et oléiculture en élevage laitier et
agriculteurs oléiculture
Cultures - Oliviers (+) - Oliviers - Blé dur - Blé dur
pratiquées - Blé dur - Blé dur (+) - Orge - Maïs
- Luzerne (+) - Luzerne - Maraîchage
- Pommiers - Légumineuses (+) (Commercialisation du
- Légumineuses (+) - Maïs surplus de maraîchage)
- Arbres fruitiers
- Elevage bovin - Elevage D’Man
- Bovins (élevage - Elevage laitier modéré dominant
Elevage laitier) important
- Elevage ovin faible -Elevage bovin faible
- Ovins D’Man - Ovins D’Man
- Morcellement - Morcellement - Manque de moyens - Exiguïté et
accentué de production morcellement des
- Manque d’eau exploitations
- Perte d’eau par - Manque d’eau
- Perte d’eau par seguias traditionnelles d’irrigation - Perte d’eau par seguias
seguias traditionnelles traditionnelles
- Maladies des - Exiguïté des
- Maladie inconnue de animaux (diarrhée) exploitations - Manque de moyens de
la luzerne production
Principales - Psylle - Cherté des moyens
contraintes de transport - Alimentation des
- Insuffisance des animaux réduite
moyens de transport - Niveau de technicité
faible - Difficulté de
- Maladie inconnue de commercialisation des
la luzerne - Faible accès au produits
crédit
- Travaux mécanisés
- Psylle faibles
- Disponibilité des - Disponibilité des - Agriculteurs jeunes Disponibilité de main
moyens de production moyens de production d’ uvre familiale
- Main d’ uvre
- Adhésion à la - Adhésion à la occasionnelle
Atouts coopérative coopérative qualifiée
Foncier :
A partir des résultats de la typologie, nous contestons l’exiguïté importante des exploitations
agricoles à Rich et à Erfoud ce qui est conforme aux résultats du recensement effectué en
1996. Les exploitations enquêtées au niveau de Rich et Aoufous/M’Daghra sont caractérisés
par un important morcellement par rapport au site d’Erfoud (fig. 10 et 11).
Cultures :
L’intensification culturale est extrêmement faible à Erfoud avec un taux moyen de 90%. Cette
situation est la conséquence de la rareté alarmante de l’eau, qui a fortement limité le
développement agricole dans les exploitations. Contrairement à ce site, le degré
d’intensification culturale est considérable à Aoufous/M’Daghra et Rich qui est
successivement de 116% et 110% (fig. 15).
Une forte présence de l’oléiculture est observée au niveau du site d’Aoufous représentant 65%
de l’effectif total de l’olivier des 3 sites (fig. 13). Cette situation est expliquée par le fait que
ces agriculteurs sont favorisés par l’eau du barrage par rapport à ceux d’Erfoud. En effet, lors
de notre enquête nous avons remarqué une régression du palmier au détriment de l’olivier à
cause du microclimat crée par l’installation du barrage, qui a affecté le cycle végétatif du
développement du palmier.
La culture de l’orge n’est pas développée dans les trois sites à cause de sa précocité, qui la
rend sujette aux fortes attaques des moineaux d’une part, et au fait qu’elle ne soit plus rentable
d’autre part par rapport à la luzerne.
Contrairement au blé dur, le blé tendre occupe une place très importante à Rich à raison de
62% de la SAU totale des trois sites, alors qu’elle est de 38% à Errachidia et 0,3 % à Erfoud.
Les agriculteurs de ce dernier site évitent cette céréale en raison de son cycle long qui la rend
exigeante en eau. Le choix des exploitants de Rich est justifié par la disponibilité de l’eau et le
climat favorable à son développement.
En raison de son exigence en eau élevée, le développement du maïs est limité au niveau des
trois sites, cependant la majorité qui la pratique est située au niveau de Rich soit 71% de la
SAU de l’effectif total.
Seule la catégorie des agriculteurs enquêtés à Rich pratique la culture du pommier, à cause du
climat et la topographie qui favorisent son développement, et en raison de sa forte rentabilité
ce qui limite le développent des autres espèces arboricoles. Le développement des arbres
fruitiers est généralement faible dans les trois sites, cependant la quasi-totalité est concentrée
à Errachidia alors qu’à Erfoud, il est nul.
Les plus importantes superficies réservées à la luzerne se trouvent chez les agriculteurs
d’Errachidia avec un taux d’emblavement de l’ordre de 57%, ceci est lié à la pratique de
l’élevage D’Man dans ce site (fig. 14).
La luzerne à Erfoud est en régression à cause de la sécheresse, elle est également faible à Rich
à cause de la petitesse des exploitations. Notons que cette culture constitue l’une des
composantes majeures de l’exploitation oasienne. Elle constitue la base de l’alimentation du
cheptel.
Les cultures maraîchères ne suscitent pas beaucoup d’intérêt auprès des agriculteurs des trois
sites, vue sa destination principalement vivrière. Cependant la plus grande partie du
maraîchage se trouve à Errachidia à cause de l’existence d’un marché potentiel ce qui
encourage les agriculteurs à pratiquer cette spéculation.
Sources d’irrigations :
Le taux le plus élevé de pompage est situé à Aoufous/M’Daghra, ceci est dû à la nature des
eaux douces et à la non existence de sources d’eau. Le pompage constitue la principale source
d’irrigation (fig. 16).
Le recours à l’eau des sources est une pratique courante à Rich, qui se trouve à proximités de
la chaîne montagneuse du grand Atlas qui connaît de forte précipitation et enneigement. Le
système d’irrigation par Khettaras n’existe qu’a Erfoud.
L’élevage :
IL est à noter que l’élevage D’Man est en forte régression à Erfoud (fig. 17) à cause des
quatre dernières années successives de sécheresse, et à l’arrêt de lâchers d’eau du barrage
durant toute cette période. Le taux du cheptel ovin dans ce site est le plus faible avec 21 % de
la totalité existante dans les trois sites.
L’alimentation fourragère
Les productions élevées de la luzerne au niveau de Rich incite les agriculteurs à faire le
fanage de cette culture, ce qui montre son importance dans l’alimentation bovine dans ce site
durant toute la période de l’année. La paille du blé dur constitue également un aliment de base
de ces agriculteurs en produisant la plus grande quantité par rapport aux deux autres sites (fig.
18).
Au niveau d’Erfoud et Aoufous la part de cet aliment (essentiellement déchets de datte) est
plus importante qu’à Rich, elle vient compenser le déficit accentué en unité fourragère dans
ces sites.
Contrairement à la main d’ uvre permanente qui est très faible, la main d’ uvre
occasionnelle est utilisée notamment à Rich et Aoufous (fig. 19). A Erfoud elle est inexistante
à cause de la régression de l’activité agricole engendrée par la rareté d’eau.
Le plus grand taux de revenus annexes est observé à Rich (fig. 20), cette situation est
expliquée par l’existence de plus grande opportunité de travail particulièrement dans les
chantiers de construction. Par ailleurs, la petitesse des exploitations permet aux agriculteurs
de Rich de se libérer tôt de leurs propres activités agricoles pour aller travailler dans les autres
exploitations. En outre, la disponibilité en eau fait que les activités liées à l’agriculture
deviennent importantes et diversifiés créant ainsi des occasions d’emplois.
Tableau 26 : Synthèse des fonctionnements et stratégies des exploitations dans les 3 sites
Enquêtés
Figure 10 : Superficie moyenne des exploitations des sites d étude Figure 11 : Nombre de parcelles par site d'étude
Figure 12 : Nombre moyen de palmier dattier dans les sites d'étude Figure13 : Nombre moyen d'olivier dans les sites d'étude
Figure 14 : Superficie moyenne des cultures sous jacentes dans les sites d'étudesFigure 15 : Degré d'intensification dans les sites d étude
Figure 19 : Main d' uvre occasionnelle et permanente dans les sites d'études Figure 20 : Revenus annexes dans les sites d'études
Troisième Partie :
Recommandations
et
Plan d’Action
Comme il a été signalé auparavant, les contraintes hiérarchisées par les agriculteurs sont en
grande partie non recherchables, elles sont d’ordre institutionnel et organisationnel.
Cependant, nous avons pu retenir au moins cinq contraintes sur douze sont recherchables par
site, que nous avons transformé en thèmes de recherche.
A signaler, que pour des raisons d’opérationnalité, de faisabilité, et de ciblage de thèmes, nous
avons décidé de ne retenir pour chaque site que les douze premières contraintes, contre plus
d’une vingtaine citées par les agriculteurs. Ces dernières ont été prises en considération dans
l’analyse et dans l’élaboration des mesures d’accompagnement.
Par ailleurs, l’équipe a relevé, qu’il y a eu beaucoup d’effort fournis en matière de recherche
dans le domaine du Palmier dattier, notamment au niveau de l’amélioration génétique et la
sauvegarde de ce patrimoine. Le domaine de l’élevage ovin D’Man surtout au niveau de
l’alimentation et de l’amélioration des performances de productivité de cette race, le domaine
des fourrages, des céréales et de l’arboriculture fruitière ont fait également objet de travaux de
recherche.
De même, l’ORMVA/TF, qui à travers ses différentes structures locales, a réalisé des
programmes de grande envergure, et qui ont eu un impact positif sur la population.
- En premier lieu, les potentialités existantes dans la région accompagnées des actions de
Recherche-Développement en vue de leur valorisation ;
- En second lieu, les contraintes prioritaires recherchables, déduites des analyses des
systèmes de production, par type d’exploitation et par site, avec exposés des motifs et
solutions potentielles ;
On termine par l’estimation de budget nécessaire pour réaliser des activités similaires par
l’INRA en collaboration avec des partenaires de développement, en se basant sur l’expérience
de l’équipe ICRA/INRA Maroc, Errachidia 2002.
VI.2- Potentialités validées par les agriculteurs et propositions pour leurs valorisations :
Les potentialités constatées et déclarées par les agriculteurs dans ce site sont diversifiées,
offrant des opportunités intéressantes. Le tableau n° 27, mentionne les sept potentialités
caractérisant ce site accompagnées des propositions pour les valoriser.
Ce site offre lui aussi des potentialités intéressantes, touristiques, phyto-écologiques à travers
les cultures spéciales (cumin, safran, henné) et miel. Le tableau n° 29 récapitule les
potentialités hiérarchisées et les voies possibles d’amélioration et de valorisation.
On peut conclure que la région est riche en potentialités, et ce, malgré les conditions
climatiques sévères. Elle présente des créneaux porteurs, notamment à travers la valorisation
des produits sous label du terroir. Elle est riche également en germoplasme qui peut bien être
exploité dans le domaine de l’amélioration génétique (variétés locales, race D’Man, abeille
jaune....).
Le développement de l’écotourisme peut être aussi une solution notamment par création de
l’emploi et la réduction de l’émigration qui est très élevée (dans un site visité, plus de 25% de
jeunes ont émigré ces dernières années).
V.1.3- Options de Recherche et Recherche développement pat type d’exploitation de chaque site :
les contraintes prioritaires recherchables, déduites des analyses des systèmes de production, par type d’exploitation et par site, avec exposés des
motifs et solutions potentielles sont présentées dans les tableaux (30, 31 et 32)
- Pas de lâchers du barrage depuis 3 ans - Détermination des exigences hydriques pour chaque culture pour rationaliser l’irrigation (R)
Rareté de l’eau d’irrigation - Rabattement de la nappe - Introduction de nouvelles espèces peu exigeantes en eau adaptées aux conditions oasiennes INRA
Type 2 (Sécheresse) - Faible pratique de pompage (R/D)
- Cherté de l’eau d’irrigation par pompage de
stations collectives ORMVA /TF
- Pas de lâchers du barrage depuis 3 ans - Détermination des exigences hydriques pour chaque culture pour rationaliser l’irrigation (R)
Rareté de ’eau d’irrigation - Rabattement de la nappe - Introduction de nouvelles espèces peu exigeantes en eau (R/D) INRA
Type 3 (Sécheresse) - Faible pratique de pompage
- Cherté de l’eau d’irrigation par pompage de ORMVA /TF
stations collectives
- Pas de lâchers du barrage depuis 3 ans - Détermination des exigences hydriques pour chaque culture pour rationaliser l’irrigation (R)
Rareté de l’eau d’irrigation - Rabattement de la nappe - Introduction de nouvelles espèces peu exigeantes en eau (R/D) INRA
(Sécheresse) - Faible pratique de pompage
- Cherté de l’eau d’irrigation par pompage de
stations collectives ORMVA /TF
- Amélioration génétique de la résistance du palmier dattier de bonne qualité au Bayoud (R) INRA
Type 4 Bayoud - Régression de la palmeraie - Accentuer la multiplication des vitro plants (R/D)
- Conservation in situ
Salinité des sols suite à la salinité des eaux de la - Introduction d’espèces halophytiques adaptées au milieu. ORMVA/TF
Salinité nappe phréatique - Poursuite de la recherche sur la tolérance des différentes espèces à la salinité INRA
Type 2
Type 3 Le psylle Diminution de la production d’olives -Réalisation des recherches sur la lutte biologique (R) ORMVA/TF
-Renforcer la population des ennemis naturels du psylle. INRA
Perte d’eau par les - La texture perméable des sols favorise des - Construction de seguias en béton armé (R/D) ORMVA /TF
seguias traditionnelles pertes d’eau par infiltration
Maladie inconnue des - Réduction de la longévité des luzernières -Identifications de l’agent causal (R)
Type 4 variétés introduites de - Dépérissement des plantes Identification de méthodes de lutte (R) INRA
luzerne - Réduction des luzernières - Conservation des ressources génétiques de la variété locale (R)
-Réalisation d’essais d’adaptation variétale de luzerne introduite dans les sites
infectés (R)
Difficulté de -Forte intervention des intermédiaires -Promouvoir l’organisation des agriculteurs pour faire face aux
commercialisation des -Les agriculteurs ignorent l’existence des intermédiaires(R/D) ORMVA /TF
produits agricoles marchés potentiels pour l’écoulement de -Améliorer le transfert de l’information par le biais de la vulgarisation.
leurs produits
VI.4- Options de Recherche et de Recherche-Développement à partir des contraintes déclarées par les agriculteurs, les développeurs et
les chercheurs :
Tableau n° 33 : Options de Recherche et de Recherche-Développement à partir des contraintes déclarées par les agriculteurs, les développeurs et les chercheurs
Thèmes de recherche ou de Questions de recherche Source d’Information Outil/Méthode Hypothèse et Risque Sites concernés
Recherche-Développement
1- Efficience de l’utilisation de - Comment rationaliser la gestion de l’utilisation de l’eau - Agriculteurs Essais - Financement disponible Tous
l’eau - Expérience ailleurs - Agriculteurs réceptifs
- Eau disponible
2- Valorisation des eaux de crues - Quelles sont les techniques appropriées pour la valorisation - Agriculteurs Enquêtes - Financement disponible Aoufous
en aval du barrage Des eaux de crues ? - Rapports
- Technologies disponibles
3- Mise au point des méthodes - Comment sélectionner des clones résistants et de bonne - Laboratoire de recherche Multiplication - Financement disponible Aoufous,
simples et peu coûteuses pour la qualité dattière ? - Agriculteurs réceptifs Erfoud/Rissani
lutte contre le Bayoud
4- Identification des agents - Quelles sont les origines de la maladie ? - Agriculteurs Essai - Financement disponible Rich
pathogènes à l’origine de la
régression des luzernières
5- Etude des potentialités réelles - Comment valoriser les potentialités de la race ovine D’Man - Bibliographie - Sélection - Financement disponible Tous les sites
de la race D’Man dans les dans les différentes conditions oasiennes ? - Eleveurs - Hygiène - Agriculteurs réceptifs
différents milieux de l’oasis - Amélioration
conduite
6- Connaissance des potentialités - Comment évaluer les potentialités génétiques et maîtriser de - Agriculteurs Enquêtes -Financement disponible Particulièrement à Rich
génétiques des autres races ovines la conduite des animaux ? - Recherche Essais -
et caprines -Comment développer cet élevage ?
7- Méthodes de lutte biologique - Quels sont les prédateurs potentiels pour la lutte biologique - Agriculteurs Essais en milieu réel - Financement disponible Tous
contre le psylle et le dacus de contre le psylle et le dacus ? - Domaines expérimentaux de - Agriculteurs réceptifs
l’olivier l’INRA
8- Méthodes de lutte contre la - Comment sélectionner des portes greffes résistants à cette - Bibliographie Essai - Financement disponible Rich
pourriture racinaire du pommier maladie ? - Agriculteurs
- Quelle est la méthode de lutte chimique appropriée ?
Essai - Financement disponible
9- Réduction de l’effet de salinité - Quels sont les moyens efficaces pour limiter les effets de la Essais - Financement Erfoud/Rissani
salinité ? disponible
- Quelles sont les cultures tolérantes à la salinité et adaptées - Agriculteurs
aux conditions oasiennes ? réceptifs
10- Etudes agro-socio- - Quelles sont les mesures adéquates pour une meilleure - Bibliographie Enquête par un - Financement disponible Rich et autres
économiques de l’interaction et la maîtrise de l’interaction et la complémentarité entre les oasis et - Eleveurs groupe de chercheurs - Réceptivité des pratiquant
complémentarité entre les oasis et les parcours ? multidisciplinaires d’élevage extensif
les parcours dans la région du
Tafilalet
11- Etudes technico-économiques - Quelles sont les actions d’environnement technique et - Bibliographie Enquête par un - Financement disponible Tous
des agro-systèmes oasiens, sylvo- économique nécessaires au développement durable des - Agriculteurs et Eleveurs groupe de chercheurs - Réceptivité des pratiquant
pastoraux et sahariens systèmes de production oasiens et présahariens ? multidisciplinaires d’élevage extensif
12- Valorisation des cultures - Comment valoriser et promouvoir les cultures spéciales - Bibliographie -Essai - Financement Erfoud /Rissani
spéciales (Henné, Cumin et Safran) dans la région ? - Agriculteur - Enquête
- Chercheur
VI.5- Evaluation des options de recherche et de recherche-développement déclarées par les agriculteurs, les développeurs et les chercheurs :
Tableau n° 34 : Evaluation des options de recherche et de recherche-développement déclarées par les agriculteurs, les développeurs et les chercheurs
Options de recherche et Effets sur Coût Echéancier Priorité de Priorité des Effet sur type d’exploitation
de recherche- opération l’équipe agriculteurs
développement
Compétitivité Durabilité Equité Survie Maintien de Développement Dynamique
économique écologique sociale stabilité d’accumulation >0
1- Efficience de l’utilisation +++++ +++++ +++++ +++++ LT +++++ +++++ +++++ +++++ +++ ++++
de l’eau
2- Valorisation des eaux de +++ ++++ ++++ ++++ LT +++ ++++ ++++ ++++ +++ +++
crues
3- Mise au point des +++ ++++ ++++ +++++ LT +++ ++++ ++++ ++++ ++++ ++++
méthodes simples et peu
coûteuses pour la lutte contre
le Bayoud
4-Identification des agents ++++ ++++ 0 ++++ MT ++++ +++++ ++++ ++++ +++ +++
pathogènes à l’origine de la
régression des luzernes
5- Etude des potentialités de ++++ ++++ + ++++ MT ++++ +++++ +++++ +++++ +++ +++
la race D’Man dans les
différents milieux des oasis
6- Connaissance des ++ ++++ ++++ ++++ MT ++++ ++++ ++ ++++ +++ +++
potentialités des autres races
ovines et caprines
7- Méthodes de lutte +++ +++ 0 +++ MT +++ +++ ++ ++ ++ ++
biologique contre le psylle et
le dacus de l’olivier
8- Méthodes de lutte contre la +++ +++ 0 ++++ MT ++++ ++++ +++ +++ ++++ +++
pourriture racinaire du
pommier
9- Réduction de l’effet de ++++ ++++ +++ ++++ LT ++++ +++++ ++++ +++++ ++++ ++++
salinité
10- Etudes agro-socio- +++++ ++++ +++++ ++++ MT ++++ ++++ +++ +++ ++ ++
économiques de l’interaction
et la complémentarité entre
les oasis et les parcours dans
la région du Tafilalet
11- Etudes technico- +++++ ++++ ++++ +++++ MT ++++ ++++ ++++ ++++ +++ +++
économiques des agro-
systèmes oasiens, sylvo-
pastoraux et sahariens
12- Valorisation des cultures ++++ ++++ +++ +++++ MT ++++ ++++ ++++ ++++ ++++ ++++
spéciales
Afin de promouvoir le développement participatif au niveau local, et compte tenu des besoins
urgents des agriculteurs, l’équipe propose trois projets :
1- Création d’une pépinière de multiplication des plants du palmier dattier pour des
jeunes prometteurs à Aoufous (berceau du palmier dattier à l’état actuel), (fiche du
projet n° 1) et
2- Création d’une pépinière d’arboriculture fruitière et d’olivier à Rich / Errachidia (fiche
du projet n° 2).
3- Projet de développement de l’apiculture (fiche du projet n° 3)
Cette proposition a été discutée lors l’atelier final du 10 juillet 02, et a été jugée intéressante et
indispensable.
A signaler, que les participants ont proposé d’activer la mise en application des textes relatifs
au contrôle de la qualité des plants du palmier dattier. Dans ce sens, un arrêté gubernatorial a
été établi « n° 1 du 31/ 04/02 », interdisant l’arrachage et le transfert et la circulation des
plants du palmier dattier.
Au niveau technique :
La disponibilité des semences sélectionnées au moment opportun et à des prix abordables, des
engrais en quantité et qualité suffisante … etc., est un préalable pour la réussite de tout
programme d’actions. Le contrôle de la qualité de ces intrants est nécessaire. On propose à ce
qu’il y est un système de réglementation de la profession, c’est à dire la commercialisation de
ces produits doit se faire par des personnes qualifiées.
Au niveau de financement :
Les agriculteurs dans leur quasi-totalité ont évoqué les difficultés d’accès au crédit agricole, à
cause du manque de justificatif (titre foncier). On recommande à la CRCA en coordination
avec ses partenaires de développement et les associations des agriculteurs de réfléchir sur un
régime de prêt plus souple et plus adapté aux conditions oasiennes (type crédit rural)
engageant la jmaâ.
L’équipe estime que tout programme d’intervention n’impliquant pas les populations dès le
départ dans l’élaboration, la planification et l’exécution de ces programmes est voué à
l’échec. Dans les sites visités, le problème de réhabilitation des seguias qui cause beaucoup de
perte d’eau, se pose avec acquitté. On suggère alors, à titre d’expérience pilote de lancer des
programmes d’aménagement dans le cadre de convention de partenariat, où les agriculteurs
prendront en charge la main-d’ uvre, et l’Etat mettra à la disposition des agriculteurs les
matériaux de construction.
L’équipe a constaté que l’ORMVA/TF encadre une vaste région, où la population est
éparpillée, ce qui nécessite des moyens humains, financiers et matériels énormes pour toucher
toutes les zones en matière de message technique. On propose alors, d’étudier la possibilité
d’installer une Radio Régionale consacrée essentiellement à informer les agriculteurs sur les
nouvelles technologies sur les nouvelles connaissances pouvant les aider à surmonter leurs
difficultés.
Parallèlement à cela, on recommande d’organiser au niveau régional des plates formes
périodiques d’échanges entre les différents acteurs pour débattre des thèmes relatifs au
développement rural en général.
Organiser des journées portes ouvertes au profit des agriculteurs.
Renforcer la vulgarisation par la fourniture des moyens matériels et humains en vue de
satisfaire les besoins en technologies des agriculteurs.
Installation des essais comparatifs chez les agriculteurs pour voir de plus prés les résultats
obtenus par la pratique de nouvelles technologies.
Des carences en matière d’élaboration de messages techniques, et de diffusion de
l’information ont été constatées sur le terrain. Pour améliorer les processus de transfert de
technologies, on recommande de lancer des programmes de formation et d’information des
vulgarisateurs en collaboration avec les chercheurs en vue d’améliorer leurs connaissances
sur le plan méthodologique, élaboration des messages simples à assimiler par les agriculteurs
et suivi évaluation.
Au niveau de coordination :
La coordination et l’harmonisation des approches entre les différents acteurs facilitent la mise
en uvre des programmes d’actions. En effet, avec des programmes ou projets concertés, on
évite le gaspillage en moyens en temps ainsi que le duplicata des activités (même activité
exécutée par plusieurs acteurs). Création d’unité régionale de coordination entre les différents
acteurs impliqués dans le développement pour faciliter le transfert de technologies et
connaissances.
L’installation d’un système de suivi évaluation pour évaluer en terme d’impact les activités de
recherche-Développement est indispensable. Pour cela il faudrait lancer des modules de
formation au profit des agents qui seront chargés de cette mission.
La démarche utilisée par l’équipe est une démarche participative privilégiant le travail en
synergie au sein d’une équipe multidisciplinaire. Cependant la démarche présente des
avantages mais aussi des inconvénients. Dans ce chapitre, nous présentons d’une manière
succincte les points forts de cette démarche mais aussi une critique en insistant sur les limites
et faire des propositions d’amélioration des travaux similaires.
VII.1.1- Interdisciplinarités :
multiples du développement et d’adapter les attentes des partenaires et des agriculteurs aux
programmes de recherche.
Les ateliers de restitution avec les différents acteurs constituent le point fort de la démarche,
en effet, ces ateliers permettent à l’équipe de Chercheurs de situer les contradictions entre les
différentes visions (développeurs, chercheurs,...), et avoir une idée exacte sur la vision
principalement des agriculteurs. On estime que leurs implications dès le départ dans la
validation du plan d’action sont une garantie pour la réussite de mise en oeuvre du plan
d’action.
- L’équipe doit focaliser leur attention sur l’exécution du contrat de l’équipe en milieu réel.
Si le contrat de l’équipe n’est pas bien exécuté, des conflits, surgissent à l’intérieur de
l’équipe, peuvent avoir des effets négatifs sur la dynamique du groupe. Pour contourner
ces problèmes, l’équipe doit disposer d’un véritable leadership, qui doit être expérimenté,
le plus écouté et le plus respecté.
- La gestion de budget peut engendrera certains malentendus entre les membres de l’équipe.
Ici, on propose de revoir les responsabilités du Comptable, de l’aide comptable et des
autres membres de l’équipe. Cette gestion peut nuire au bon fonctionnement de l’équipe
interdisciplinaire. La désignation du responsable de cette noble tâche devrait faire l’objet
d’une réflexion très approfondie de la part de l’équipe conjointement avec les
responsables de l’ICRA pendant la phase préparatoire à Montpellier.
- La validation des résultats finaux de l’étude n’a pas été réalisée avec les mêmes
agriculteurs qui ont participé à l’hiérarchisation des contraintes et des potentialités.
Total :
111.000
- Identification des 5 semaines
options de recherche
et de Recherche-
Développement - Déplacement 100.000
Phase finale - Validation de résultats - Fonctionnement terrain 2.000
- Rédaction du rapport - Divers/imprévus 1.000
final
- Edition et
multiplication du
rapport final
Total : 103.000
TOTAL 281.000
NB. : Le budget ne comprend pas les frais d’hébergement et la rémunération du personnel local.
CONCLUSION :
Parallèlement à l’analyse, des atouts et des potentialités constituant d’ailleurs des créneaux
porteurs importants à développer (apiculture, D’man…). Les contraintes ont été aussi
analysées et présentées sous forme d’arbre à contraintes, ce dernier a permis de cerner la
problématique. L’étude du système de production oasien à travers ses trois composantes
essentielles : Le système de culture, le système d’élevage et l’environnement
socioéconomique et écologique a permis d’élaborer une image contexte claire et précise, et le
système pertinent.
A fin de cibler les recommandations, une typologie des exploitations spécifiques de chaque
site a été élaborée et analysée. Pour mieux comprendre la dynamique des systèmes de
productions oasien, il a été procédé à une analyse de la dynamique et l’évolution des cultures
et de l’élevage ainsi que les diverses techniques pratiquées.
Les ateliers de validation avec les agriculteurs ont permis d’hiérarchiser les principales
contraintes et les potentialités et identifier les pistes d’amélioration. De même, les ateliers de
restitutions organisés avec les cadres de l’ORMVA /TF, et les autres acteurs ainsi que les
entretiens avec des personnes ressources, ont permis de valider et de finaliser notre analyse et
d’élaborer le plan d’action. Ce dernier a été élaboré sur la base des contraintes prioritaires
recherchables et des potentialités de la région. Les autres contraintes non recherchables ont
été prises également en compte notamment pour la formulation des mesures
d’accompagnement.
Parallèlement à ce plan d’action, des projets sont proposées, ils concernent la création de
pépinière d’arboriculture fruitière, une pépinière de palmier dattier et la valorisation des
potentialités apicoles.
On constate que ce plan d’action qui n’a concerné qu’une partie de la région, est ambitieux,
nécessitant de moyens et surtout une bonne coordination au niveau régionale.
D’autres travaux s’avèrent nécessaires pour finaliser ce plan d’action en tenant compte des
spécificités des diversités régionales.
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ANNEXES