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Christophe Colin
PETIT GUIDE PRATIQUE DU PRPRESSE
ET DE LIMPRIMERIE MODERNE
Ce nest pas le moindre des paradoxes que de voir cet technique de l'imprim. Cet ouvrage rassemble plus
ouvrage publi en format lectronique alors quil traite modestement l'essentiel de ce qu'il faut connatre et
exclusivement de l'impression professionnelle, faite comprendre pour apprhender et organiser
d'encre et de papier. concrtement la mutation industrielle des mtiers
du livre.
Paradoxe pour paradoxe, cet ouvrage est gratuit alors
que sa rdaction et sa conception ont reprsent bien Ce ne sont pas tant les technologies qui aujourd'hui
des heures, des jours, et mme des nuits de travail. rvolutionnent ces derniers, mais bien plus la contrainte
conomique et l'environnement hyperconcurrentiel qui
Paradoxe des paradoxes, lauteur lui-mme n'apprcie
exigent, toujours et sans cesse, plus de productivit.
gure la lecture sur cran qui freine la concentration et
Sous cette pression, les professionnels vivent, tolrent
fatigue les yeux.
ou subissent une rvolution culturelle avant d'tre
Vive le papier et tous celles et ceux qui font profession technique.
de limprimer !
De l'artisanat on passe l'industrie. Au cur de ce
Lobjet de cet ouvrage est justement d'expliquer processus prennent place les notions de normes et de
concrtement comment modernit, industrialisation et standards, le numrique et la colorimtrie. Les
normalisation doivent se conjuguer pour servir la qualit volutions techniques accompagnent ce mouvement.
imprime. Comment profiter du mouvement industriel en
Cet ouvrage, compos de cinq chapitres de longueur
uvre actuellement dans les mtiers graphiques pour,
ingale, expose en perspective ces aspects volutifs.Le
tout la fois, gagner en productivit et magnifier la
premier chapitre est une rapide prsentation des enjeux
chose imprime. Rien de moins.
de cette mutation industrielle. Il annonce les trois
Il ne s'agit pas (tant s'en faut) d'une encyclopdie des chapitres suivant qui chacun explicite un des prrequis
technologies de l'impression, ni mme d'un manuel la mise en oeuvre d'une production imprime en logique
Avant Pr o p o s
I
industrielle : la colorimtrie, le format PDF, et les normes La table des matires interactive, en dbut d'ouvrage,
ISO 12647. Le dernier chapitre, le plus long, dtaille pas devrait faciliter les diffrentes lectures, linaires ou
pas, les diffrentes tapes de la chane d'une foisonnantes.
production moderne, industrielle donc, de l'imprim.
Les termes du glossaire sont nots en gras lors de leur
L'accent est mis, tout au long de l'ouvrage, sur le
premire apparition dans le corps du texte de l'ouvrage.
respect, par del les mutations, des objectifs premiers
Pour ne pas alourdir son utilisation, seule leur premire
du mtier : imprimer vite, imprimer au meilleur cot,
occurrence dans chaque chapitre renvoie leur
mais imprimer de la qualit.
dfinition grce au lien hypertexte. Le glossaire nest pas
Les chapitres de l'ouvrage s'efforcent d'tre la fois disponible dans la version PDF de cet ouvrage.
complets techniquement et abordables, mme pour les
En matire d'ouvrage technique, force est de reconnatre
lecteurs peu familiariss avec tels ou tels aspects de la
un avantage (unique ?) la publication lectronique : sa
production. Ils s'adressent l'ensemble des acteurs de la
plus grande ractivit. L o la rdition papier
chane graphique, qu'ils soient des professionnels
s'imposait avec ses cots et ses dlais, une simple mise
confirms ou en apprentissage, et plus gnralement
jour suffit faire voluer un livre lectronique. Puissent
tous ceux qui sont, de prs ou de loin, intresss par la
les lecteurs comme l'auteur savoir en profiter ! Une
chose imprime (publicistes, diteurs, communicant,
erreur signaler ? Une prcision demander ? Une
donneurs d'ordres).
remarque formuler ? Un avis donner ? Les pages du
blog gutenberg1point5.net sont ouvertes cet effet.
Christophe Colin
Christophe Colin a exerc longtemps plusieurs mtiers en imprimerie et en photogravure. Il fut journaliste dans la presse
technique avant de devenir un spcialiste du format PDF et des solutions de colorimtrie pour le prpresse.
Avant Pr o p o s
II
REMERCIEMENTS
Merci lie Khoury et Luc Regnault qui, il y a Ce livre est ddi Jean-Marie Binucci, inventeur
longtemps dj, m'ont initi aux subtilits de la insatiable, gnie du pixel imprim, et amoureux
gestion numrique de la couleur de la belle ouvrage.
Merci Herv Dhalluin sans qui cet ouvrage Qu'il soit ici remerci pour son amiti et pour tout
naurait pas vu le jour dans daussi bonnes ce qu'il m'a appris.
conditions. C. Colin.
R e me r c i e me nt s
III
CHAPITRE 1
Normalisation, standardisation, et colorimtrie sont les La matrise des couleurs par le numrique, la bonne
principaux marqueurs du processus dindustrialisation exploitation du format PDF et le recours pertinent
aujourdhui luvre dans les mtiers du livre. Une aux normes et standards doivent concourir amliorer
marche au progrs pour laquelle les professionnels ne la productivit mais aussi (et peut-tre surtout)
doivent cependant pas perdre leur me. promouvoir la qualit imprime.
SECTION 1
Normalisation et industrialisation
Les mtiers de la
communication imprime
se transforment.
Darts graphiques, ils
deviennent industrie
graphique.
Logiquement, les notions
de normes et de standards
sont au cur de cette
mutation avec, tout
particulirement, les
normes ISO 12647 qui,
comme toutes les autres
normes industrielles,
ambitionnent de lever les
Les normes ISO 12647 production. Il aurait t illusoire, par
freins la production et au
exemple, de spcifier le rendu normatif
commerce.
Les normes ISO 12647 sont la pointe d'une impression en quadrichromie sans
avance d'un processus de standardisation avoir auparavant standardis la couleur des
des technologies graphiques engag dj encres primaires d'imprimerie
depuis plusieurs dcennies. Avant d'esprer elles-mmes.
normaliser la globalit du procs Les normes ISO 12647 font ainsi
d'impression, il fut ncessaire de prciser logiquement rfrence d'autres normes
chacun des lments concourant la ISO qui prcisent les caractristiques des
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue
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composants de la production, matriaux et outils, les l'heure o l'Internet joue un rle majeur dans les changes
protocoles de travail, ou encore les outils de mesure utiliss de la profession, la standardisation n'est pas un luxe, mais
pour le contrle de la qualit. une absolue ncessit.
La normalisation dans l'industrie graphique doit ainsi tre Disposer d'un format de donnes numriques, reconnu par
comprise comme un processus dynamique dont l'ISO 12647 tous et dnu d'ambiguts, est ainsi devenu indispensable.
est le fer de lance. En garantissant la compatibilit des D'o la centralit actuelle du PDF dans l'industrie graphique.
matriaux et des outils entre eux, l'ISO 12647 affranchit les Tout aussi incontournable, l'preuve contractuelle
professionnels de la dpendance envers un constructeur ou certifie, juge de paix et rfrent universel du produit
un diteur de logiciel particulier. Lorsque les composants imprim en cours d'laboration, est au centre du processus
sont normaliss, le passage de relais chaque tape de la d'impression professionnelle moderne.
fabrication s'effectue de faon fluide et scurise quelles que
soient les fabricants. Des mtiers en mutation
Ainsi, le producteur est dsormais plus libre de ses choix
technologiques et peut faire jouer, son profit, la Peut-tre parce que leur pratique relve autant d'une
concurrence entre ses fournisseurs. comptence technique que d'une sensibilit artistique, les
Ce qui est vrai pour les outils l'est aussi pour les hommes. La mtiers graphiques se sont longtemps organiss en
norme, en rendant plus prvisible chaque tape de la structures artisanales. La culture de l'artisan, sa capacit
production, assainit et optimise les relations entre apprhender chacune de ses tches comme faisant partie
professionnels. Elle prcise les responsabilits de chacun et d'un tout dbouchant sur l'uvre imprime, assurait la
doit pouvoir librer les nergies cratives. qualit de la production. tort ou raison, notre monde ne
L'industrie de l'imprim a ceci de particulier qu'elle procde peut se contenter de qualit, il lui faut tre productif, voire
d'une foultitude de mtiers et de spcialistes qui oprent productiviste. La transformation des mtiers graphiques
souvent en des lieux distincts, parfois trs loigns les uns d'artisanat en industrie, et les mutations culturelles qui en
des autres. dcoulent sont en consquence irrversibles.
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue - No rmalisatio n e t i nd us t r i a l i s a t i o n
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SECTION 2
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue
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gestion de la couleur, traduction approximative des termes Ce sont tous les aspects gomtriques : tolrances dans
anglais color management . Ces technologies de gestion le reprage, angles et point de trame, linature, etc. Mais
numrique des couleurs permettent diffrents dispositifs, la raison d'tre essentielle de ces aspects gomtriques est
numriques ou traditionnels, d'harmoniser leur rendu d'obtenir au final la bonne couleur au bon endroit. Dans
chromatique. Par del la diversit technologique et la l'esprit de la norme, la couleur prime. Vues sous langle de la
disparit des composants qui rendent compte des couleurs science, les technologies mises en uvre dans le procs
de la nature, la gestion numrique de la couleur permet un dimpression n'ont au final d'autres objectifs que de faire en
moniteur d'afficher ses couleurs l'identique de celle d'une sorte que les bonnes ondes lectromagntiques viennent
preuve imprime qui, elle-mme, simule le rendu de stimuler les composants biologiques des yeux de
l'impression offset. l'observateur. Cela afin de transmettre, le mieux possible,
l'information imprime.
Colorimtrie et normalisation
Une approche applicative
La colorimtrie est ainsi la cheville ouvrire de la
standardisation des technologies graphiques. Sans elle, il ne La colorimtrie est une science complexe. Chaque
peut exister de prcision dans les normes graphiques: le intervenant de l'industrie graphique doit aujourd'hui en
cur des normes ISO 12647 est constitu de valeurs possder les bases. Pour autant, et c'est heureux, il n'est nul
colorimtriques. La mesure de la couleur est en quelque besoin d'tre ingnieur diplm en colorimtrie pour exercer
sorte le juge de paix de l'imprim. Si les valeurs les nobles mtiers de la communication imprime. Il est au
colorimtriques mesures sur la charte de contrle d'une contraire impratif de garder l'esprit que nos mtiers sont
preuve ou d'un tirage sont dans les tolrances de la norme, avant tout des pourvoyeurs de sensations visuelles et
alors l'impression est normalise. Si les mesures s'en d'motions. En d'autres termes, la colorimtrie ne doit tre
loignent, l'impression est hors norme. aborde que dans un esprit applicatif. La colorimtrie est au
Bien sr, l'ISO 12647 prcise d'autres valeurs respecter qui service de l'imprim et de ses professionnels, elle valide une
ne sont pas proprement parler des valeurs colorimtriques. impression, mais ne peut elle seule dicter sa loi.
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue - Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
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SECTION 3
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue
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production ce qui autorise le contrle visuel et les ultimes PostScript. Les RIP de nouvelle gnration, bass sur la
corrections ditoriales en cours de fabrication. technologie d'Adobe dite PDF Print Engine ne sont
apparus sur le march qu'au cours de l'anne 2008. Ces
Du PostScript au PDF nouvelles machines traitent directement le format PDF sans
repasser par une tape PostScript. Il faudra attendre que le
Il existe un lien de filiation direct entre le PostScript et le parc machine se renouvelle entirement avant de pouvoir
PDF, le second est en quelque sorte une rcriture du oublier les contraintes du PostScript. D'ici l, les normes
premier. Par del toutes ses qualits dj cites, le PDF a respecter en matire d'change de PDF dans l'industrie
supplant le PostScript dans le prpresse essentiellement graphique resteront dictes essentiellement par la
cause de sa plus grande prvisibilit. Le PostScript souffre ncessaire compatibilit entre les PDF et le langage
en effet d'un handicap consquent, en regard des besoins de PostScript.
l'industrie graphique, car il peut tre interprt diffremment
selon les logiciels et les matriels qui le grent. Aussi dans Normes et PDF
un flux de production PostScript, on n'est jamais sr
100% que le rsultat imprim correspond aux intentions du Pour autant, le format PDF n'est pas exempt de piges pour
crateur du document. Ce qui peut tre gr par un surcroit nos professions. En effet, il ne s'agit pas d'un format
d'attention, quand les graphistes et les imprimeurs sont en dvelopp exclusivement pour les besoins de l'industrie
contact direct, devient rdhibitoire quand les uns et les graphique. C'est mme tout le contraire. Dans l'esprit de ses
autres ne se connaissent mme pas. concepteurs le PDF a vocation universelle. Il se veut la
En s'affranchissant des limites du PostScript, le PDF s'offre rponse toutes les problmatiques d'change de
aux professions de l'industrie graphique comme le support documents lectroniques. Ses plus grands marchs sont
le plus fiable du moment pour la communication des d'ailleurs la bureautique et la gestion documentaire, mille
documents et leurs traitements en prpresse. terme, il ne lieues des contraintes de l'impression professionnelle. Un
fait aucun doute que le PDF relguera le PostScript au rang document PDF peut par exemple contenir du son ou de la
des vieilleries. Cela n'est pas encore le cas, car une grande vido, autant d'informations qui laisseraient perplexe la
partie des RIP (Raster Image Processor) qui pilotent les meilleure des imprimantes... Pour faire court, on peut dire
systmes d'impression professionnels travaillent toujours en que le PDF a les dfauts de ses qualits. La richesse du
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue - Centralit d u fo r ma t PDF
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format oblige les professionnels de l'industrie graphique systmes d'impression utilisent le PostScript, la
contrler en permanence les documents graphiques afin de normalisation PDF a aujourd'hui pour principale fonction de
s'assurer que rien de ce qu'ils contiennent ne viendra s'assurer de la compatibilit des documents avec le langage
perturber leur impression. PostScript.
La normalisation en matire de document PDF consiste ainsi
essentiellement brider le format. Les normes ISO 15930 La normalisation des PDF assure la prvisibilit des
qui rgissent l'imprimabilit professionnelle des fichiers PDF oprations du prpresse. C'est pourquoi elle est absolument
sont ainsi constitues pour l'essentiel par une suite ncessaire l'automatisation de la production. La
d'interdits. Ces normes, dites PDF/X, cartent toutes les connaissance du format PDF et des normes qui le rgissent
fonctionnalits du format susceptibles de perturber les outils est par consquent au centre de l'organisation de la
du prpresse. En d'autres termes, puisque la plupart des production prpresse dans une logique industrielle.
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue - Centralit d u fo r ma t PDF
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SECTION 4
Normes et qualit
La conformit aux normes,
d'un bout l'autre de la
chane graphique,
est-t-elle coup sr une
garantie de qualit ?
Assurment non !
La normalisation, ne
garantit que la possibilit
de la qualit imprime. Une
image floue imprime aux
normes restera floue !
Le talent de limprimeur
jouera donc toujours son
rle dans la qualit du
produit fini. Ce que garantie la norme, et c'est dj lment de comparaison pour suivre et
Sur ce terrain, les petits beaucoup, c'est la prvisibilit de la chose contrler l'volution du produit tout au long
ont donc encore imprime tout au long de son laboration. de la chane de fabrication. L'preuve
lopportunit de tenir tte En donnant la possibilit au cratif contractuelle qu'il fournit ses clients
au grands , condition
d'imprimer et de contrler lui-mme une ou son imprimeur, en mme temps
daccepter le jeu de la
preuve contractuelle ISO-12647-7, la que les fichiers PDF normaliss de ses
concurrence et de ne pas
laisser ces derniers norme lui permet de prvoir le rendu crations, fixe ses propres responsabilits
lexclusivit de lutilisation imprim qu'il est en droit d'attendre. Avec et celle de l'imprimeur quant la qualit
des normes. cette preuve certifie, il dispose d'un imprime finale.
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue
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Professionnalisme et savoir-faire. profession de photograveur. Il n'existe dsormais plus
d'intermdiaire entre le cratif et l'atelier prpresse de
Les procs d'impression professionnelle sont trop complexes l'imprimeur. Le savoir-faire du photograveur doit se
et participent de tant de paramtres qu'il serait vain de retrouver soit chez l'un, soit chez l'autre, mais force est de
tenter de les codifier entirement. On ne conduit ni constater que ce n'est pas toujours le cas. Et la norme ni
n'alimente une presse offset comme l'on se sert d'une peut rien!
imprimante. L'impression professionnelle, normalise ou Heureusement, le progrs technologique, notamment dans
non, rclame un personnel hautement qualifi chaque les outils de prpresse, permet de compenser petit petit ce
tape de la production. La qualit imprime finale rsulte dficit de comptence. L'automatisation des tches
bien sr de la performance des outils, dont certains font complexes exerces autrefois par les photograveurs devient
l'objet de normes, mais aussi et surtout du possible. charge pour les entrepreneurs de la profession
professionnalisme conjugu des multiples acteurs de la de faire les bons choix technologiques et d'avoir cur de
chane graphique, de la cration l'impression. conjuguer recherche de qualit, normalisation,
La disparition du film offset dans le processus de fabrication automatisation et... formation de leur personnel.
de l'imprim, et plus encore celle de la photographie L'articulation de ces quatre principes est en effet la clef
argentique et des scanners, a provoqu le dclin de la d'une production imprime industrielle de qualit.
D e s a r t s l i nd us t r i e gr a p hi q ue - No rmes e t q ua l i t
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CHAPITRE 2
La colorimtrie, ou science de la mesure des couleurs, sans se laisser pour autant dpossder de son savoir
est au cur du fonctionnement des outils modernes du faire, condition in fine pour produire lexcellence.
prpresse et du contrle de limpression. En matriser Rappel des principes de base de la colorimtrie et
les fondamentaux est un pr-requis pour qui expos de ses implications avec les technologies
souhaitent utiliser les normes de lindustrie graphique dimpression professionnelle.
SECTION 1
Lil et le cerveau
humains, connects entre
eux par le nerf optique,
Comment lil peroit-il la couleur ? longueurs donde sont situes plus ou
qui interprtent les
moins entre 380 et 720nm (nanomtres),
rayonnements rflchis
par les objets et nous Lil humain ne peroit quune petite partie et qui correspondent ce que nous
donnent la sensation de des rayonnements lectromagntiques. appelons le spectre visible.
couleur. Par exemple, il ne voit pas les rayons X ou
les ondes radio. Nous ne percevons larrire de notre il, sur la rtine, sont
visuellement que les rayonnements dont les disposes des cellules particulires, ce sont
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
15
des rcepteurs qui ont pour fonction de capter la lumire : Une notion subjective
les btonnets et les cnes.
Les btonnets sont responsables de la vision en noir et La couleur nest pas une ralit intangible. Elle est le fruit de
blanc, notamment en lumire faible. l'imagination de notre organe directeur. Pour preuve, quand
Les cnes distinguent les couleurs ou, plus exactement, trois nous regardons une photo en noir et blanc, nous ne sommes
dentre elles. Certains cnes sont spcialiss pour percevoir nullement gns: notre cerveau imagine parfaitement
le Rouge, dautres le Vert et les derniers le Bleu. Ces trois quelles couleurs correspondent les diffrents niveaux de gris
couleurs correspondent chacune un groupe de longueurs et nous prsente, en temps rel, une ralit virtuelle.
donde. Environ 8% de la population masculine (et seulement 0,5 %
De 400 500nm, les ondes constituent le champ bleu, de des femmes) souffre de daltonisme. Ces personnes ont du
500 600nm, le champ vert et de 600 700nm, le champ mal distinguer les tons verts des tons rouges ou, plus
rouge. Dire que les cnes distinguent ces trois grands rarement, les tons bleus des tons verts. La perception de la
groupes de longueurs donde ne signifie pas pour autant couleur varie dun individu lautre. Il est d'ailleurs bien
que la couleur, elle-mme, se forme larrire de lil. L'il difficile pour plusieurs personnes de se mettre d'accord sur
humain se contente de transmettre au cerveau les un terme pour dcrire une couleur donne. Un Bleu sera
informations sur la quantit de lumire perue pour chacun ainsi fonc, marine, roi, profond, ciel, clair La description
des groupes fondamentaux. Le cerveau interprte alors ses des couleurs est minemment subjective. Les Esquimaux,
informations et nous procure la sensation de couleur. Ce dit-on, possdent plus de trente mots pour dcrire le Blanc.
faisant, il effectue une extrapolation qui nous permet de Quant aux Romains et aux Grecs anciens, on sinterroge sur
nous reprsenter, non seulement les trois couleurs primaires la perception quils avaient du Bleu. On ne trouve en effet
Rouge, Vert et Bleu, mais galement lesmillions de tons dans les textes anciens, aucun terme de base, solide et
intermdiaires quil est capable de distinguer. rcurrent comme il en existe pour le Blanc pour nommer
cette couleur (1). La notion de couleur est non seulement
subjective, mais aussi hautement culturelle!
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue - Qu'est-ce q ue l a c o ul e ur ?
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SECTION 2
Synthses de la couleur
On distingue
schmatiquement deux
faons de produire des
couleurs que l'on appelle
synthse additive et
synthse soustractive
de la couleur.
L'addition de flux de
lumire rouge, verte
et bleu d'intensits
gales gnre une
lumire blanche.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
17
disque de couleur blanche. La preuve est faite, si vous en Apprhend sous un autre angle, on peut considrer que,
doutiez encore, que la lumire blanche est, pour lil puisque la lumire jaune est la combinaison de la lumire
humain, la somme, parts gales, de ses trois composantes rouge et de la lumire verte, il suffit dy ajouter de la lumire
fondamentales, le Rouge, le Vert et le Bleu. Couleurs que bleue pour obtenir une lumire blanche. Cest pourquoi on
nous allons souvent dsigner par leurs initiales RVB (ou RGB dit que le Jaune et le Bleu sont des couleurs
en anglais pour Red, Green, Blue). complmentaires. Il en va de mme du Magenta qui est la
Amusez-vous maintenant mlanger, deux deux, les couleur complmentaire du Vert et du Cyan qui est la
lumires de vos projecteurs. Le Rouge, mlang au Bleu, couleur complmentaire du Rouge.
donne un rose sombre appel Magenta. Additionn au Vert, Dans cette exprience, ce mlange de couleurs concerne une
le mme Rouge donne du Jaune. Si enfin, lon fusionne addition de faisceaux lumineux. Do le nom de synthse
deux faisceaux lumineux Bleu et Vert, on obtient une additive de la couleur attribu ce phnomne.
couleur bleu clair appele Cyan.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue - Sy nth se s d e l a c o ul e ur
18
La synthse soustractive. exemple, les parties dsormais noires de la feuille absorbent
la quasi-totalit de la lumire reue, pour nen renvoyer
Mlangez maintenant sur une feuille de papier blanc, parts quune infime partie vers notre il. Cette absence de lumire
gales, des pigments rouges, verts et bleus (sous forme de se traduit, dans notre cerveau, par la sensation (ou une
gouache par exemple). Vous obtenez du Noir, loppos du absence de sensation) que nous appelons Noir.
blanc! Ce phnomne, connu sous le nom de synthse Recouvrez maintenant de Jaune une surface de votre page
soustractive, est la base des techniques dimpression de blanche. Seules les longueurs donde correspondant au
la couleur. Jaune sont renvoyes vers votre il, cest--dire les champs
Une feuille de papier blanche rflchit presque lintgralit rouge et vert du spectre visible. Toutes les ondes
des rayons lumineux quelle reoit. Quand nous dessinons appartenant au champ bleu ont t absorbes par les
un motif noir sur cette feuille, lencre de chine par pigments jaunes.
En d'autres termes, le Jaune a soustrait le Bleu (sa couleur
complmentaire) de la lumire rflchie par la feuille
Synthse soustractive de la couleur blanche. Do lappellation de synthse soustractive de la
couleur attache ce phnomne.
Selon le mme principe, le Cyan soustrait le Rouge et le
Magenta soustrait le Vert : leur couleur complmentaire
respective.
Nous lavons tous expriment depuis lcole maternelle,
partir du Cyan, du Magenta et du Jaune, les trois couleurs
primaires d'imprimerie, il est possible de reproduire, sur
une feuille de papier, une infinit de nuances de couleurs. En
effet, des pigments Cyans mlangs des pigments
Magentas, renverront vers lil de lobservateur, le champ
bleu du spectre visible, aprs avoir absorb les champs
rouge et vert. Il en va de mme si lon mlange des pigments
jaunes et cyans qui absorbent les champs bleu et rouge pour
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue - Sy nth se s d e l a c o ul e ur
19
ne rflchir que le champ vert. Enfin, la rflexion du champ On peut stonner que, depuis la petite cole, on ait appris
rouge seffectue en mlangeant des pigments Magentas et que le mlange du Bleu et du Jaune donne du Vert, et non du
Jaunes qui absorberont respectivement les champs vert et noir comme nous le laissent penser les explications
bleu de la lumire blanche. prcdentes. (Le Bleu absorbant les champs vert et rouge et
En diluant plus ou moins ces pigments, par exemple dans de le Jaune absorbant le champ bleu). La confusion vient du fait
leau pour de laquarelle, on laisse absorber une quantit que pour le commun des mortels (mais aussi dans la
dautant moins grande de lumire blanche et les couleurs terminologie des imprimeurs la diffrence de celle des
perues apparaissent laves de blanc. En revanche, en photograveurs) le Cyan est, par extension, appel Bleu alors
mlangeant parts gales les pigments cyan, magenta et que pour la colorimtrie, il nen est quun de ses
jaune de faon la plus dense possible, on ne laisse se composants. Pareillement, les conducteurs offset parlent de
rflchir quune infime partie du spectre pour obtenir la Rouge pour dsigner la couleur Magenta. Nous touchons l
couleur Noir. un problme rcurrent en matire de couleur: les mmes
mots ont souvent des sens diffrents selon qui les emploie.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue - Sy nth se s d e l a c o ul e ur
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SECTION 3
Mesurer la couleur
Si la perception de la Le spectrophotomtre est
couleur par les tres
l'instrument qui sert cette
humains comporte une part
mesure. Il divise le spectre visible
de subjectivit, la couleur,
en tant que phnomne en gnral en 16, 32 ou 64 bandes
physique, peut se mesurer. et, pour chacune d'entre elles,
Et cest heureux pour renvoie une valeur d'nergie. Il
lindustrie ! calcule ensuite une courbe reliant
Spectrophotomtre
Du point de vue du ces valeurs entre elles. Cette
physicien, une couleur est courbe reprsente la densit
un mlange de spectrale de la couleur mesure.
rayonnements
lectromagntiques de
Ltude du spectre
diffrentes longueurs
donde. Mesurer une donc en dduire, quen moyenne, plus de
couleur consiste donc Mme si on se contente danalyser le spectre cent milliards (1010) de densits spectrales
mesurer lnergie visible sur 32 bandes, selon un diffrentes produisent, dans notre cerveau,
lumineuse de chaque chantillonnage rduit de 100 niveaux la mme sensation colore!
longueur d'onde qui la Ainsi, un jaune peut tre provoqu par une
dnergie pour chaque bande, on arrive
compose. Par facilit, on
dcrire 10032, soit 1064 (10 suivi de 64 longueur d'onde voisine de 580 nm, un
regroupe ces longueurs
zros!) spectres diffrents ! Or on mlange de lumires rouges et vertes ou
d'onde en bandes plus ou
moins troites selon la considre gnralement que lil humain encore par une lumire blanche dont une
prcision de la mesure que nest capable de percevoir que dix partie de la composante spectrale bleue
l'on recherche. millions (106) de nuances colores. On peut serait soustraite.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
21
Les lumires composes dune seule longueur donde (celle Le colorimtre
des lampes au sodium par exemple) sont dites simples (ou
monochromatiques) par opposition aux lumires La mesure dune couleur par la connaissance des 32 points
complexes, caractrises par leur composition spectrale. de sa courbe spectrale apparat parfois disproportionne en
regard de la prcision recherche. Thomas Young
Sensibilit de l'il humain. (1773-1829) et de Hermann Grassmann (1809-1877) ont
dmontr que la couleur de chaque spectre lumineux peut
Notre il prsente une sensibilit diffrente aux divers tre reproduite, lidentique, par une proportion prcise de
rayonnements. Ainsi, nous savons quil ne peroit pas les trois longueurs donde correspondant au Rouge, au Vert et
infrarouges ni les ultraviolets. Sa courbe de sensibilit au Bleu. Ce systme de dfinition de la couleur, est celui
dmarre, nous lavons vu, aux alentours de 380nm pour retenu par la synthse additive de la couleur, comme nous
steindre vers 760nm. Elle est maximale aux alentours de l'avons vu au chapitre prcdent. Il est proche de la faon
555 nm dans le champ vert. dont le cerveau humain synthtise la couleur partir des
Cette sensibilit influe naturellement sur notre perception informations recueillies par les rcepteurs rtiniens et
des couleurs. transmises par le nerf optique.
Pour certaines applications, le recours un
spectrophotomtre n'est donc pas forcment ncessaire :
un colorimtre suffit. Celui-ci analyse la lumire travers
trois filtres et en tire trois valeurs de Rouge, de Vert et de
Bleu. Pour tre efficaces, ces filtres doivent produire une
courbe de rponse parfaitement stable et connue. Lidal
serait que les trois filtres des colorimtres correspondent
exactement la rponse des cnes de lil aux stimuli
lumineux. Malheureusement, on ne sait pas fabriquer de
tels filtres. Force est donc, lorsque lon veut effectuer des
mesures prcises, de faire appel un spectrophotomtre.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue - M e sur e r l a c o ul e ur
22
SECTION 4
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
23
Lumire du jour dit alors chauff blanc. Il diffuse une lueur blanche qui,
elle-mme, tend vers le jaune au dbut, puis vers le bleu si
Lorsque l'on voque une couleur, il est entendu que celle-ci la temprature continue daugmenter. On retrouve ces
est observe sous une lumire blanche dite lumire du nuances de couleur dans la flamme dune bougie. sa base,
jour. Une lumire est perue comme blanche si sa courbe l o la chaleur est la plus forte, elle est bleue. En montant,
spectrale tend tre horizontale, cest--dire si lnergie la flamme est refroidie par lair ambiant et devient jaune puis
des longueurs donde qui la compose est sensiblement la orange.
mme d'un bout l'autre du spectre visible. Mais il existe
une infinit de nuances colores que l'on peut qualifier de Corps noir
Blanc. Pour dfinir prcisment la couleur d'une lumire
blanche, on a donc recours la notion de temprature du En colorimtrie, on ne peut naturellement pas se contenter
blanc, exprime en Kelvin (K) dont le zro, dit absolu, dobserver que la matire que lon chauffe produit une
correspond -273C (Celsius). lumire blanche qui tire sur le jaune ou vire sur le
bleu. Il faut tre infiniment plus prcis.
La temprature de la couleur Force a donc t de modliser ce phnomne, cest--dire
de le traduire en quations pour en tirer une reprsentation
Le concept de temprature, applique la couleur, ne va pas mathmatique.
de soi. Deux objets de diffrentes couleurs sont bien Imaginons, pour cela, un objet thorique: un Corps noir.
souvent la mme temprature. Chauffons-les, il y a Celui-ci serait un radiateur parfait: une sphre noire qui
beaucoup de chance pour quils ne changent pas de aurait pour particularit dabsorber lentiret de lnergie
couleurs, sauf si on les chauffe beaucoup, mais dans ce cas quelle reoit et de la restituer, la demande, dans son
ce ne seront plus les mmes objets, ils auront fondu, brl intgralit. Ce radiateur parfait nautoriserait aucune
ou se seront vapors. dperdition dnergie.
Depuis lge de bronze, les hommes ont remarqu quun Imaginons dsormais que lon perce un minuscule trou dans
objet chauff, par exemple un bout de mtal, produisait une cette sphre pour en laisser chapper la lueur qui rsulte de
lueur. Au dbut, il rougit, puis il tend vers lorang. Si on lnergie restitue. Si on mesurait cette lueur, avec un
augmente encore la chaleur, il devient jaune puis blanc. Il est spectrophotomtre, on pourrait tablir une relation
Modliser la couleur
Disposer d'une Teinte, saturation, luminance.
classification prcise des Le modle TSL schmatiquement reprsent.
couleurs fut d'abord
Une des faons les plus intuitives
ncessaire pour codifier le
langage de celles et ceux de dcrire les couleurs est
qui faisaient profession de certainement le modle TSL (pour
son traitement (peintres, Teinte Saturation Luminance).
clairagistes,
chromistes...). La teinte est en quelque sorte la
Bien aprs, les logiciels, couleur de la couleur (bleu,
par nature peu enclins au rouge, orange, vert, pourpre).
discernement, ont requis
La saturation est la proportion
un langage colorimtrique
de lumire blanche dans la
fiable, exempt
couleur.
d'ambiguts.
La luminance dtermine si la
Ainsi sont ns et ont
couleur est claire ou fonce, elle
volu les diffrents
modles de couleurs, est proportionnelle lintensit
modles colorimtriques, de la source lumineuse.
espaces colorimtriques ou
encore espaces La teinte de chaque lumire
chromatiques. Autant de complexe peut tre rapporte
termes qui sont, en
celle dune lumire simple. Ainsi, la
pratique, synonymes.
couleur dune lumire compose de
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
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rouge et de vert peut tre exprime par la longueur donde La luminance, appele jadis clat ou brillance, agit sur notre
de la lumire simple qui lui correspond, en loccurrence un perception des couleurs. Une mme teinte, de mme
jaune ( 580 nm). Celle-ci est appele longueur donde saturation, naura pas la mme apparence selon quelle est
dominante de la couleur. Il ne faut pas la confondre avec la faiblement ou fortement claire. La luminance agit plus
longueur donde de puissance maximale de sa courbe particulirement sur la perception que nous avons des
spectrale qui dans la plupart des cas est diffrente. Il peut couleurs dans les hautes et basses lumires. Ne dit-on pas,
mme arriver, dans certains cas prcis, que la longueur par exemple, que la nuit tous les chats sont gris ?
donde dominante nexiste pas du tout dans la lumire Inversement, tout objet clair outrance sera peru, nos
tudie. Les longueurs donde correspondant aux couleurs yeux, comme se rapprochant du blanc. La luminance est un
pourpres (mlange de rouge et de bleu) nexistent pas en rapport entre lintensit de la lumire et la surface claire
effet dans la reprsentation linaire du spectre visible : les considre, qui dpend de langle sous lequel la lumire
rouges et les bleus tant chacun une extrmit du spectre. claire lobjet. Il sexprime en candela par mtre carr
Si lon ne peut dterminer de longueur donde dominante (cd/m2), appel aussi nit (nt).
pour les couleurs pourpres, on peut par contre dterminer la
longueur donde dominante de leur couleur complmentaire, La longueur donde dominante (la teinte) d'une couleur, son
ce qui est tout fait exploitable quand on souhaite facteur de puret (sa saturation) et sa luminance,
circonscrire une couleur dans une formule mathmatique. proportionnelle lintensit lumineuse, sont ncessaires et
suffisants pour dcrire scientifiquement une couleur. Gardez
La saturation est le facteur de puret de la couleur, l'esprit que cette matrice de trois valeurs dfinit une
c'est--dire la proportion de lumire blanche qui la couleur et une seule, mais peut rsulter dune infinit de
compose. Une couleur est dite pure ou sature quand elle ne courbes spectrales diffrentes.
contient pas de blanc. Typiquement, une couleur simple ou
monochromatique sera par dfinition sature. l'inverse, la Le modle TSL
courbe spectrale d'une couleur tirant vers le gris, le blanc ou
le noir, tend l'horizontalit. Si l'on reprsente lensemble des longueurs donde
dominantes (les teintes), non plus sur une droite, mais sur la
priphrie dun cercle (360), on remarque que les rouges
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rejoignent les bleus par lintermdiaire des pourpres. On Dans le langage courant, une couleur sera par exemple
dispose donc de la reprsentation de toutes les teintes et pourpre (la teinte), plus ou moins pure (la saturation), suivie
non pas des seules teintes prsentes sur les reprsentations de la qualification de clair ou fonce (selon que le facteur de
du spectre physique. luminance est plus ou moins grand). Parce qu'il est trs
lintrieur de ce cercle, on reprsente les diffrentes intuitif, l'espace TSL est parfaitement adapt au dialogue
saturations de chacune de ces couleurs. Au centre du cercle, entre graphistes.
le blanc (saturation 0), la priphrie la teinte pure
(saturation 1). Rouge, Vert, Bleu
Enfin, sur un axe vertical qui
coupe notre ronde des Ce modle TSL est cependant peu efficace pour faire en sorte
couleurs par son milieu, on qu'un moniteur ou un appareil photo numrique
figure la luminance qui va du reproduisent la couleur.
noir, en bas, au blanc, en Un physicien du nom de Thomas Young (1773-1829), a
haut, en passant par toutes dmontr au XIXe sicle que l'on peut reproduire chaque
les nuances de gris. couleur par un mlange, dment choisi, de certaines
quantits de lumire rouge, verte et bleue.
La modlisation des couleurs Il est important de comprendre que ces couleurs, qui sont
ainsi obtenue reprsente la dites fondamentales, ont t choisies arbitrairement. Pour
synthse des informations les dterminer, il suffit de prendre soin quaucune dentre
lumineuses effectue par le elles ne puisse correspondre un mlange des deux autres.
cerveau humain. En thorie, on aurait tout aussi bien pu choisir le Cyan, le
Cet espace TSL est un Magenta et le Jaune. Mais n'anticipons pas, retenez que le
systme de reprsentation de choix du Rouge, du Vert et du Bleu correspond, au plus prs,
la couleur instinctif, assez la chimie de nos organes visuels.
proche de la faon dont Notez que ce modle RVB ne dcrit les couleurs de faon
spontanment nous parlons Le modle TSL dans la palette des fiable que si l'on connat prcisment la longueur d'onde des
d'une couleur. couleurs de Mac OS. Rouge, Vert et Bleu de rfrence.
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Pour modliser cet espace RVB, il fallut, pour chaque bande Celles-ci rglaient l'intensit d'un signal respectivement
du spectre visible et pour chaque niveau d'nergie, rouge (700nm), vert (546nm) et bleu (436nm). Comme la
dterminer la proportion exacte de Rouge de Vert et de Bleu couleur issue de ce mlange, dont on connaissait
qui en rend compte. prcisment les valeurs RVB, s'affichait au regard de la
La Commission internationale de l'clairage (CIE) sest couleur spectrale, le cobaye tait en mesure de comparer les
attele cette tche, il y a bientt un sicle, en mettant deux couleurs de faon la plus prcise possible, jusqu ce
contribution plusieurs dizaines de cobayes humains. Chacun quelles nen fassent plus quune ses yeux.
d'eux s'est prt au jeu suivant. On les fit regarder dans un En faisant la moyenne des observations de plusieurs dizaines
oculaire. Les observateurs y voyaient cte cte deux plages dindividus, la CIE dfinit ainsi, d'une part les limites
de couleur. La premire correspondait une longueur moyennes du spectre visible et, d'autre part, trois fonctions
donde lectromagntique et un niveau d'nergie prcis et colorimtriques R, V et B. Celles-ci sont reprsentes par
connus. La seconde affichait une couleur renseigne par autant de courbes qui dfinissent les rponses de l'il
lobservateur qui avait sa disposition trois touches. humain standard aux stimuli lumineux. Lespace
chromatique ainsi dfini fut baptis CIE RVB (1931).
Fonctions
colorimtriques RVB
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XYZ et compagnie les diverses couleurs monochromatiques (les couleurs pures)
que lon peut identifier par leur longueur donde. En bas du
De cette observation de la perception moyenne des couleurs diagramme, le fer cheval est ferm par les couleurs
par l'il humain, on a tir diffrentes reprsentations des pourpres pures qui joignent les extrmits de la courbe.
couleurs. Ces diffrents modles sont utiliss Ce diagramme de chromaticit linsigne avantage de
prfrentiellement selon les besoins. Il n'en est pas de disposer sur un mme plan toutes les teintes perceptibles
meilleur qu'un autre, puisqu'ils font tous rfrence aux
mmes valeurs dtermines par la CIE. On passe de l'un
l'autre simplement grce des formules mathmatiques.
Seule l'utilisation que l'on en fait dtermine le choix d'un
espace plutt qu'un autre.
Ainsi pour dans l'espace CIE XYZ (1931), les primaires RVB
sont transformes en valeur XYZ de faon ce que la
composante Y soit cale sur la courbe de rponse de lil
humain aux donnes de luminance. Ce modle XYZ est
souvent reprsent par le diagramme de chromaticit CIE
1931 xy appel aussi Diagramme xyY .
Dans cet espace, les valeurs x, y et z dfinissent la
proportion relative des composants X, Y et Z dune couleur
(x+y+z =1), en fonction dune luminance Y donne. De cette
faon, on peut saffranchir de la reprsentation de laxe des
z puisque lon peut toujours dduire la valeur z, si lon
connat les valeurs x et y (puisque x+y+z =1, alors
z = 1 (x + y)).
Les valeurs x, places en abscisse, combines aux valeurs y,
places en ordonne, dlimitent une forme en fer cheval.
Sur la courbe extrieure, dite Lieu du spectre, on trouve Diagramme de chromaticit xyY
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par lil humain, ainsi que toutes les valeurs de saturations temprature de lilluminant (5000K, 6500 K). On devrait
que celles-ci peuvent prendre. Dans ce schma, la luminance dailleurs toujours prciser de quel CIE LAB il sagit (CIE
nest pas directement reprsente. Ce diagramme en deux LABD50, CIE LAB D65, etc.). Par dfaut dans les mtiers
dimensions reprsente lensemble des couleurs visibles pour graphiques, quand linformation nest pas prcise, il faut
une luminance donne. comprendre que lon parle de lespace CIE LAB D50. La
temprature de blanc de 5000K tant la norme retenue pour
CIE LAB lobservation des couleurs dans lindustrie graphique.
Ce modle part du principe quune couleur ne pas tre la
N, en 1976, de son vrai nom CIE L*a*b* 1976, ce modle fois verte et magenta, jaune et bleue. Laxe des a* va du Vert
chromatique est dpendant de la temprature de la source (-a) au Pourpre (+a). Laxe des b* va du Bleu (-b) au Jaune
lumineuse. Il se dfinit toujours en fonction dune (+b). Laxe L est dispos verticalement et va du Noir (valeur
0) au Blanc (valeur 100). Les axes a* et b* sont disposs sur
un plan horizontal. Les trois axes se coupent
perpendiculairement en leur centre.
Contrairement aux valeurs XYZ, les valeurs L*a*b* ne sont
pas des nombres entiers positifs. Les valeurs de a* et de b*
sont soit ngatives, soit positives. Ce sont des valeurs
relatives.
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En plus dextraire la temprature du blanc de rfrence pour
les calculs des couleurs, le CIE LAB prsente un autre
avantage: il prend en compte la perception de la diffrence
entre les couleurs. En clair, si deux nuances de couleurs
paraissent proches l'observateur, leurs coordonnes seront
galement proches dans le modle CIE LAB ce qui n'est pas
vrai dans l'espace XYZ. Pour cette raison lespace
chromatique CIE LAB est dit perceptuellement uniforme.
Dans cet espace, la plus petite diffrence entre deux
nuances de couleur quivaut un E (Delta E), qui est en
quelque sorte lunit de rfrence du LAB.
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SECTION 6
Prenons pour exemple trois dispositifs restituent les couleurs selon une synthse
familiers qui reproduisent les couleurs soustractive. Mais l'imprimante jet d'encre
chacun selon un procd particulier. L'cran utilise le plus souvent des pigments de sept
d'un ordinateur, une imprimante d'preuve, couleurs distinctes (Cyan, Magenta, Jaune,
et une presse offset. Le premier effectue une Noir, Cyan lger, Magenta lger, et gris)
synthse additive de la couleur tandis que le alors que la presse offset imprime en
systme d'preuve et la presse offset quadrichromie (CMJN).
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
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Le but est naturellement que tous affichent ou impriment L'espace colorimtrique, circonscrit par le profil ICC, est
des couleurs similaires, en l'occurrence celles que la presse aussi appel le gamut du dispositif de reproduction de la
offset est capable de reproduire. couleur. On reprsente souvent celui-ci sous son aspect le
plus parlant : un trac dans le diagramme de chromaticit
Caractrisation xyY.
Profil ICC
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Un profil ICC nest autre quune matrice de correspondance Calibrage
entre ce gamut, et un espace chromatique de rfrence dit
PCS (pour Profile Connection Space). Il ne faut pas confondre la caractrisation avec le calibrage.
Il dfinit un espace en trois dimensions dont certains Le calibrage est souvent appel tort calibration selon
logiciels donnent une reprsentation en volume. un anglicisme malheureusement rpandu. Il consiste en une
mise en conformit avec les spcifications d'un constructeur
ou avec un standard normatif. Le calibrage est en quelque
sorte ltalonnage du priphrique, tandis que la
caractrisation est la mise en correspondance, avec un
rfrent universel (le modle chromatique de rfrence), de
la faon dont le priphrique calibr rend compte des
couleurs.
Chacune de ces deux oprations est indispensable. Il ne sert
rien de caractriser un priphrique sans lavoir au
pralable calibr. Le calibrage est la seule garantie de la
prennit des rglages de lappareil et de la justesse de sa
caractrisation. Pour tre efficace, la gestion de la couleur
doit en effet seffectuer dans un environnement stable. Aussi
soigneusement ralis soit-il, un profil ICC ne serait
d'aucune utilit si la machine dont il dcrit les couleurs nest
pas (ou plus) talonne. Cela reviendrait utiliser un mme
profil ICC pour deux machines diffrentes.
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La gestion numrique de la couleur sur l'armoire lectrique (le PCS). (Le profil ICC de X indique
en effet qu'aux valeurs de la couleur A sur X correspondent
Le processus appel gestion de la couleur ou color les valeurs Alpha du PCS.) Il suffit ensuite de tirer un autre
management en anglais consiste mettre en concordance cble depuis la valeur Alpha de l'armoire lectrique (le PCS)
entre eux les diffrents profils ICC en utilisant, comme vers la couleur B du dispositif Y, car le profil ICC dY
rfrent, un espace chromatique commun le PCS. indiquait qu' la couleur absolue Alpha correspond, sur Y,
Schmatiquement, la gestion de la couleur ressemble au les valeurs de B. Le principe en lui mme est aussi simple
raccordement de diffrents appareils par l'intermdiaire que cela.
d'une armoire lectrique (le PCS). Si l'on veut reproduire la En pratique, la mise en correspondance de gamuts
couleur A d'un appareil X sur un appareil Y il suffit de tirer sensiblement gaux ne pose pas de difficult majeure pour
un cble entre A et la connexion Alpha qui lui correspond la gestion de la couleur. Il suffit de connecter correctement
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les cbles de l'armoire lectrique ICC, pour obtenir une gamut sur un autre de gamutinfrieur. Typiquement si l'on
conversion de profil ICC profil ICC correcte. doit imprimer sur une presse offset un document conu sur
Il en va de mme si l'on veut faire reproduire les couleurs un moniteur graphique. Dans ce cas, il existe des couleurs
d'un dispositif de moindre gamut, par un autre dispositif que le moniteur affiche correctement, mais qui
large gamut (faire reproduire les couleurs d'une presse offet n'appartiennent pas au gamut de la presse. Ces couleurs
par systme d'preuvage par exemple). Car, qui peut le sont dites hors gamut, certains logiciels les appelaient mme
plus, peut le moins. jadis couleurs non imprimables . Mais le mtier
L'opration est bien plus complexe quand l'on doit faire d'imprimeur consiste justement les imprimer !
correspondre au mieux les couleurs d'un dispositif large
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SECTION 7
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
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tout dispositif, dit PCS (pour Profile Connexion Space). C'est Dans les spcifications de l'ICC, le mode saturation est prvu
le plus souvent le CIE LAB qui est utilis comme PCS dans les pour une utilisation bureautique, il est inexploitable par des
profils ICC, mais le modle XYZ est parfois prfr, professionnels de l'impression et nous n'en parlerons pas ici.
notamment pour les profils des moniteurs.
Le mode de rendu Colorimtrie absolu
Modes de rendu
Ce mode utilise les tables du profil dsignes par les
En pratique, le choix de la table utiliser lors de la appellations AtoB1Tag et BtoA1Tag (notes dans le
conversion s'effectue dans les logiciels, en slectionnant l'un profil sous la forme des balises A2B1 et B2A1). Dans
ou l'autre des modes de rendu propos (Rendering la premire de ces tables, les valeurs colorimtriques du
intent en anglais). dispositif pointent sur leur valeur LAB (ou XYZ). Dans la
chaque mode de rendu, perceptual, colorimetric et
saturation correspondent deux tables de correspondance
prsentes dans le profil ICC. Une premire table de
Avec les modes
correspondance entre le gamut du dispositif et l'espace de de rendu
rfrence (PCS), et une seconde, l'inverse entre le PCS et le Colorimtrie ,
l'espace chromatique du dispositif dcrit. Un profil complet les valeurs hors
1 2 3
Les trois tapes dune conversion de profil profil avec compensation du point noir schmatiquement expliques laide de la fonction Niveaux
dAdobe Photoshop CS 3. En jouant sur la luminosit (le point noir), on rduit la taille du gamut source celle du gamut cible. Une fois la conversion
colorimtrique effectue, on redfinit le point noir et le point blanc de limage afin de retrouver la luminosit dorigine.
Quadrichromie et colorimtrie
Pour reproduire des Du point de vue de la physique, le Cyan, le
couleurs de la nature, une
Magenta et le Jaune suffisent restituer
presse offset utilise des
l'ensemble du cercle chromatique. Ce
encres cyan, magenta,
jaune et noire. procd, appel trichromie, fut d'ailleurs
mis en uvre avec succs par d'autres
Cette mthode, connue
sous la dnomination de techniques d'impression que l'offset comme
quadrichromie, occupe une la typographie, l'hliogravure ou encore la
place part du point de photographie argentique.
vue de la colorimtrie. La trichromie n'est jamais qu'une application
En effet, le Noir, connu particulire des thories de la couleur des
pourtant comme tant physiciens Young et Maxwell que nous
Presse offset 4 couleurs
une absence de avons dj rencontrs.
couleurs, peut
paradoxalement jouer un
De la trichromie la quadrichromie Noir offset suffisamment dense par la simple
rle primordial dans le
rendu mme de la couleur. superposition des encres cyan, magenta
La raison principale de la prsence du Noir et jaune. Initialement, la prsence du Noir
dans l'impression offset rside dans le fait n'tait prvue que pour renforcer les tons
que l'encre, dpose sur le papier par les sombres dans les extrmes basses lumires
blanchets de la presse, n'est jamais pure. d'une quadrichromie. La couche du Noir tait
Elle a en effet t mlange sur la plaque alors dite squelettique. La courbe du Noir
offset de l'eau de mouillage. C'est de la sparation dmarrait trs tard et
pourquoi il n'est pas possible d'obtenir un montait vite en verticalit.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
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UCR GCR
Puis on a utilis le Noir comme un substitut au mlange de Enfin fut invent le procd dit GCR (pour Gray Component
Cyan, Magenta et Jaune, part sensiblement gales, pour Replacement). L le Noir est pris comme une composante
rendre compte des tons gris. La courbe du noir partait alors part entire de la couleur. Par dfinition, toute couleur
plus tt, mais ne montait toujours en puissance que dans les trichromatique est compose pour partie d'une part
basses lumires. Ce procd fut appel UCR (pour Under sensiblement gale de Cyan, de Magenta et de Jaune. Or
Color Removal). cette part sensiblement gale est assimilable du gris.
UCR ( gauche)
vs GCR ( droite)
dans la fentre de
gnration du Noir
de ProfilMaker
le logiciel de
gnration de
profils ICC de la
marque X-Rite.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
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Device link profile Cela serait le cas lors d'une conversion classique, puisque le
Noir 100 source pointerait vers sa valeur LAB, laquelle
Les termes device link profile pourraient se traduire par pointerait son tour fatalement vers une valeur CMJN
profil de liaison entre deux dispositifs. Ces profils cible . Si l'on utilise un profil de liaison CMJN/CMJN, il est
particuliers rpondent aux spcifications tablies par l'ICC possible de le paramtrer de faon ce que la valeur CMJN
(International Color Consortium), mais ont la particularit de 0, 0, 0, 100 de l'espace natif soit prserve et pointe vers la
ne pas faire appel un PCS (Profile Connection Space), ni CIE valeur CMJN 0, 0, 0, 100 de l'espace cible.
LAB, ni XYZ. Ainsi, les tables de conversion de ces profils ne L'autre grand avantage rside dans la prservation de la
font pas correspondre l'espace natif du priphrique (RVB ou finesse des dgrads CMJN lors de la conversion de profil
CMJN) vers le LAB et inversement, mais un espace natif profil de documents PDF.
directement vers un autre espace natif (CMJN vers CMJN ou Dans un fichier PDF CMJN correctement gnr, les dgrads
RVB vers CMJN le plus souvent). De fait, il s'agit de la sont cods sur 32 bits (4 x 8 bits), selon des algorithmes
combinaison de deux ou de plusieurs conversions de profil complexes d'Adobe. La finesse des dgrads est obtenue
profil. Les calculs colorimtriques qui sous-tendent la ou en mlangeant de faon subtile les couleurs des quatre
les conversions concatnes dans un tel profil utilisent bien canaux cyan, magenta, jaune et noir, chacun cod sur 256
sr un espace de rfrence CIE LAB ou XYZ, mais le rsultat niveaux. Soit un chantillonnage des couleurs de 256 lev
de ces calculs est directement accessible dans le profil sans la puissance 4.
plus avoir passer par le PCS. L'espace LAB est cod lui aussi sur 8 bits par canal L*, a*, b*
soit 3 x 8 = 24 bits, c'est--dire selon un chantillonnage
Textes noirs, et dgrads PDF prservs de (seulement) 256 lev la puissance 3.
Le simple fait de faire passer une information code sur 32
L'affranchissement de ce passage oblig prsente deux bits dans le sas d'une information code sur 24 bits dtruit
avantages. Le premier est qu'il est ainsi possible de la finesse des dgrads CMJN en provoquant des ruptures.
prserver certaines valeurs de la conversion. Typiquement, si L'utilisation d'un profil de liaison CMJN/CMJN est donc
l'on convertit une page PDF d'un profil vers un autre, on ne absolument obligatoire pour la conversion colorimtrique de
souhaite pas voir le texte Noir 100 dcompos en Noir CMJN. pages PDF CMJN, car lui seul autorise une conversion de
32 bits vers 32 bits.
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue - Pr o fils d e l i e n o u p r o fi l s d e l i a i s o n
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S E C T I O N 10
Mtamrisme
Le mtamrisme est le
phnomne optique qui fait
que deux objets peuvent
prsenter le mme aspect
chromatique sous un
illuminant donn, mais
renvoyer des couleurs
distinctes sous un autre
clairage.
Deux pigments de couleurs
distincts sont dits
mtamres lorsque les
compositions spectrales
qu'ils renvoient sont
perues l'identique par
l'il humain sous un
clairage donn, mais
diffremment sous une
autre source lumineuse.
l'inverse, deux pigments
Ce phnomne est important plus d'un effet, il se peut que les couleurs de deux
sont appels isomres si
titre dans l'industrie graphique. ektas apparaissent identiques sur la table
leurs couleurs sont
perues l'identique par Il explique par exemple les difficults lumineuse, mais soient perues comme trs
l'il humain quel que soit particulires que l'on rencontre lorsque l'on diffrentes une fois scannes. Cela est d au
l'clairage. veut calibrer et caractriser un scanner. En fait que les composants chimiques des ektas
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue
49
sont diffrents ou que l'illuminant utilis par le scanner est Pour assurer une cohrence chromatique leur production,
aussi tant soit peu diffrent de celui de la table lumineuse. les acteurs de la chane graphique, du concepteur
Le mtamrisme explique aussi le fait qu'un tirage imprim l'imprimeur, doivent toujours travailler sous un clairage
peut tre conforme chromatiquement parlant une preuve normalis ( 5000 K). Mais il ne faut pas oublier qu'au final
lorsqu'il est observ sous un illuminant standard, mais le produit imprim sera considr sous des lumires
prsente des diffrences de couleurs notables vu sous une diverses (au soleil, sous des nons, sous des ampoules
autre source de lumire. incandescence, etc.).
Colorimtrie e t i nd us t r i e gr a p hi q ue - M t a m r i sme
50
CHAPITRE 3
Le PDF est sans conteste le format numrique Celles-ci sont lobjet des normes et des
prvisible et dnu dambigut dont lindustrie recommandations que les cratifs, les donneurs
graphique a aujourdhui besoin pour produire en toute dordres et les professionnels du prpresse
srnit... condition de respecter certaines rgles. doivent matriser.
SECTION 1
Du PostScript au PDF.
Le format PDF occupe une
place centrale tout au long
de la chane de production
graphique.
Son anctre direct le
PostScript est cependant
toujours d'actualit.
Les liens ambigus
qu'entretiennent l'un et
l'autre sont, encore
aujourd'hui, au cur de la
problmatique de
scurisation des changes
numriques dans
Conu initialement comme un format dchange de documents pour la bureautique, le PDF fut adopt par la suite
l'industrie graphique.
par lindustrie graphique o dsormais il est omniprsent.
Contrairement au PDF, le PostScript n'est pas un format, Le PostScript n'est pas le seul langage de ce type avoir t
mais un langage de commande numrique. Un langage dvelopp. Il existe des imprimantes non PostScript.
invent pour piloter distance une imprimante ou tout autre L'avantage majeur du PostScript pour l'industrie graphique
systme d'impression. est d'tre un standard. Jusqu' une date rcente, si un
Une imprimante, quelle qu'elle soit, n'est jamais qu'une constructeur voulait mettre sur le march un systme
mcanique qui l'on doit indiquer les parties de la feuille de d'impression destination des professionnels de l'industrie
papier qu'elle doit recouvrir d'encre ou de toner. Pour ce graphique, il le concevait obligatoirement comme tant
faire, la surface imprimable (la feuille de papier) est divise compatible PostScript. L'affaire tait entendue depuis plus
en un nombre fini de colonnes (verticales) et de ranges bientt trente ans... Adobe a gagn cette bataille technique
(horizontales) qui dfinissent une grille (une matrice) de et commerciale au cours des annes 80. Au point que le mot
points. Plus le maillage de cette grille est fin, plus la PostScript est encore intimement associ l'acronyme PAO
rsolution de l'imprimante est haute. Le fonctionnement (Publication assiste par ordinateur), au moins pour la
d'un systme d'impression est toujours matriciel. Or gnration qui a assist leur mergence concomitante.
l'organisation interne des logiciels de traitement de texte, de
calcul ou de mise en page n'est pas de type matriciel, mais Actualit du PostScript
vectoriel. Dans ces applications, la page imprimer n'est
pas pense comme une grille de points, mais comme une Le PostScript n'est pas exempt de dfaut en regard des
suite d'informations balises. Le PostScript fut invent pour exigences de l'impression professionnelle. Ses limites et
faire communiquer les logiciels, et leur principe vectoriel, autres lacunes tendent tre dpasses par l'utilisation du
avec un dispositif d'impression de principe matriciel. PDF. Alors, pourquoi encore s'intresser au PostScript plus
PDF Print Engine est un bouquet consignes quant elle dans un fichier JDF
technologique appel outiller terme la (Job Definition Format).
plupart des flux de production prpresse. Dans un flux de production intgrant la
Son principe de base est de sparer le technologie PDF Print Engine, c'est le moteur
contenu graphique, enregistr dans un de rendu lui-mme qui se charge de toutes
fichier PDF, des spcifications de traitement, les transformations prpresse tel que le
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Principe dun flux de production prpresse bas sur le PDF, des logiciels natifs jusqu la presse offset ou numrique.
Certification ou scurisation ?
PDF/X-1a : 2003
Publi sous la rfrence
ISO 15930-3:2003, le
PDF/X1a:2003 dicte les
rgles minimales
respecter pour s'assurer de
la prvisibilit de
l'impression d'un
document PDF en CMJN et
ton direct.
Il s'agit d'une norme
vocation universelle.
Elle vise s'assurer de
l'imprimabilit des fichiers
PDF, mais pas forcment de
la qualit in fine du produit
imprim.
PDF 1.4
PDF/X-3 : 2003
Le PDF/X-3:2003 est
l'objet de la norme
ISO 15930-6.
Il diffre du PDF/X-1a en
ce qu'il autorise la
prsence de couleurs
dfinies par leur propre
profil ICC.
Toutes les autres
restrictions et
spcifications du PDF/X1a
doivent quant elles tre
respectes.
Le PDF/X-3 se veut (ou se
voudrait) tout aussi Dans un PDF/X-3:2003, chaque couleur, le fichier PDF doit contenir un profil
prvisible que son cousin. qu'elle soit LAB, RVB ou CMJN, doit porter d'intention, typiquement en CMJN celui-ci.
Il a t dfini pour sur elle sa propre carte d'identit Ce profil de sortie n'est prsent qu' titre
permettre l'change de colorimtrique dans l'espoir d'tre d'information. C'est vers celui-ci que doivent
fichiers graphiques non correctement reconnue et interprte. tre converties les couleurs du fichier PDF
spars en CMJN.
Chacune des couleurs est donc avant de pointer vers le profil du systme
obligatoirement relie un profil ICC source. d'preuvage pour imprimer une preuve
La norme PDF/X-3:2003, l'image cette fois contractuelle.
du PDF/X-1a:2003, spcifie galement que
PDF/X-4 : 2007
La norme PDF/X-4 est une
volution du PDF/X-3
prvue pour les flux de
production prpresse de
type Adobe PDF Print
Engine.
Pour cette raison, il est
prmatur de se servir ds
aujourd'hui de cette norme
pour changer des fichiers
graphiques en aveugle
(lorsque lon ne connait
pas son imprimeur).
Prsentation des normes ISO 12647, fer de lance du normes ninventent rien, elles codifient. Quelle que soit
processus de normalisation des mtiers graphiques, et la place que lon occupe dans le procs de production
de leurs corolaires: conditions standards dimpression, graphique, la matrise de ces nouveaux codes de
preuves certifies et calibrage des presses. communication de la profession est une garantie
Prsentation est ici synonyme de dmystification. Les defficacit et de srnit.
SECTION 1
L ' I SO 1 2 6 4 7 d my st i fi e
77
Les procs normaliss ISO 12647 : L'impression aux normes s'apprhende donc sous deux
aspects complmentaires : la gomtrie (linature, angle et
ISO 12647-2 : offset (machine feuille et rotative avec point de trame, reprages) et la colorimtrie.
scheur heatset) ;
ISO 12647-3 : offset (rotative sans scheur coldset) ; Gomtrie
ISO 12647-4 : hliogravure ;
ISO 12647-5 : srigraphie ; En matire de gomtrie, la norme n'invente rien. Ses
ISO 12647-6 : flexographie ; spcifications sont celles, traditionnelles, du mtier. Elles
ISO 12647-7 : preuvage numrique ; indiquent aux constructeurs, installateurs, oprateurs
ISO 12647-8 : maquettes numriques en couleurs. prpresse et conducteurs offset comment rgler leurs
Pour chaque technologie d'impression, la norme ISO 12647 machines. Un matriel moderne, correctement paramtr,
spcifie diffrentes caractristiques respecter: entretenu, et mani avec soin devrait de fait imprimer dans
rsolution de la forme imprimante ; les tolrances de la norme ISO 12647.
linature des trames;
angles des trames; Colorimtrie
forme des points de trame ;
tolrance du reprage des formes imprimantes; L'aspect colorimtrique de la norme est circonscrit par
charge d'encre maximale induite par les formes quatre ensembles de spcifications :
imprimantes utilises; les couleurs des pigments qui entrent dans la composition
copiabilit minimale et maximale des points de trame des encres, dj objet d'une normalisation plus ancienne
selon les diffrents types de papier; (ISO 2846) ;
tolrance du reprage entre les diffrents groupes de la la couleur et la brillance du support d'impression (du
presse offset; papier le plus souvent) ;
couleur et brillance des papiers d'impression; les couleurs des encres une fois imprimes, mesures sur
couleur et brillance des encres imprimes selon le papier ; huit patchs imprims ;
valeurs et tolrance de l'engraissement du point de les valeurs et tolrances de l'engraissement du point de
trame. trame.
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78
Mis bout bout, ces paramtres dfinissent, pour diffrentes
catgories de papier, un espace type de couleurs (gamut)
reproduire.
L'ISO 12647 ne prcise pas de valeurs de densit respecter.
Seules les valeurs colorimtriques (exprimes en CIE L*a*b*)
des trois couleurs primaires d'imprimerie (CMJ), de leurs
combinaisons (CM, MJ, CJ & CMY) et du Noir, associes aux
valeurs d'engraissement des points de trames tablissent les
tolrances chromatiques de la norme.
En d'autres termes, seuls les rsultats colorimtriques
comptent. Les couleurs normatives peuvent tre obtenues en
faisant appel diffrents quilibres densitomtriques.
charge pour l'imprimeur de choisir les densits d'encre qui
correspondent aux performances de son matriel et aux
caractristiques prcises de ses encres et de ses papiers.
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SECTION 2
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SECTION 3
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Le standard Fogra 39 L correspond ainsi l'impression partir de ces donnes, n'importe qui peut diter un profil
moyenne sur du papier couch par des presses offset feuille. ICC gnrique, exploitable dans les logiciels graphiques.
L'extension L indique que les mesures ont t effectues C'est le cas de l'ECI (European Color Initiative) qui publie une
partir d'une charte de couleurs de 1647 patchs, dite srie de profils ICC tirs des donnes de caractrisation de la
IT8.7/4, conforme la norme ISO 12642-2. L'absence de Fogra pour l'impression offset.
L dans la dnomination du standard indique que les
mesures portaient sur un sous-ensemble de 1485 patchs. Il est important de noter que ce sont les donnes de
caractrisation elles-mmes (les mesures) qui font
Les mesures Fogra 39 L sont le constat de l'impression rfrence, en aucun cas les profils ICC dont la qualit
moyenne sur papier couch de l'chantillon de presses offset dpend des logiciels utiliss et des choix des techniciens qui
feuille slectionne par la Fogra. Le Fogra 39 est ainsi une les ont raliss.
des interprtations possibles de la norme ISO 12647-2 sur Il est cependant possible d'exploiter ces profils, en lieu et
papier couch. Il en existe d'autres comme le GRACoL 7 en place des donnes brutes, si ces dernires figurent en clair
usage chez les imprimeurs de labeur amricains. Le standard dans le profil lui-mme.
Fogra 39 L est adopt par de plus en plus de professionnels
et d'organismes europens. Il reprsente le standard de fait En partenariat avec d'autres organismes, l'European Color
des couleurs reproductibles par la technologie offset-feuille Initiative dite galement des profils normatifs
sur papier couch en Europe. Il reflte la qualit et le rendu correspondant aux conditions d'impression standard en
des couleurs que sont en droit d'attendre, de leurs Hliogravure (ISO 12647-4) et en srigraphie (ISO 12647-5).
imprimeurs, tous les intervenants de la chane graphique.
Les donnes de caractrisation Fogra sont fournies sous la
forme de tableaux de valeurs CMJN pointant sur les valeurs
colorimtriques mesures, exprimes en CIE LAB et XYZ.
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82
SECTION 4
Donnes de caractrisation
Gracol et SWOP
Les rfrences de
caractrisation GRACoL et
SWOP en usage aux
tats-Unis sont, dans leurs
versions actuelles, des
volutions du Fogra 39.
Bases comme celui-ci sur
l'ISO 12647, elles s'en
distinguent principalement
par leur gestion spcifique
de la balance des gris
(calcul des gris neutres
trichromiques).
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83
des charges dits par l'IDEAlliance (www.idealliance.org), la recherche du gris neutre
respectivement destination des impressions offset feuille
et offset en continu (rotative). L'IDEAlliance est un Le G7 ambitionne de lever l'ambigut qui entoure la notion
consortium but non lucratif qui associe un grand nombre de balance de gris dans l'industrie graphique. Le rendu du
d'acteurs de l'industrie graphique mondiale. C'est en quelque gris trichromique CMJ rsulte de l'interaction de diffrents
sorte, et une autre chelle, l'quivalent amricain de la paramtres :
Fogra en Europe. la couleur du papier ;
Pour l'laboration de ses donnes de caractrisation, la couleur des encres ;
l'IDEAlliance a adopt une mthodologie originale pour la la densit des encres mesures sur les aplats ;
dfinition et le calcul des gris neutre appele G7. les pourcentages proportionnels de point de trame Cyan,
Magenta et Jaune.
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Ajustement fin des densits Triplettes CMJ
Pour obtenir une impression de gris vritablement neutre, le Le G7 dtermine arbitrairement les valeurs en pourcentage
G7 dfinit les valeurs colorimtriques des plages de gris CMJ de triplettes CMJ pour chaque plage de gris. Les valeurs
comme une fonction mathmatique de la valeur L*a*b* du retenues sont celles des trois courbes de puissance
papier dans laquelle les valeurs a* et b* de chaque plage (gradation non linaire) dfinies par des valeurs de mi-tons
intermdiaire de gris CMJ tendent vers a*0 et b*0 sur la de C50 M40 J40.
plage 300 % de la gamme CMJ (C100M100J100).
Les valeurs a* et b*, de chacune des plages d'une gamme de Valeur colorimtrique de la plage C100M100J100.
gris CMJ, sont calcules partir des valeurs a* et b* du
papier et du pourcentage de Cyan de la plage, utilis en tant Les valeurs colorimtriques de la plage CMJ 300%, nous
que facteur de gradation, selon les formules suivantes : l'avons vu, sont dfinies comme a* = 0 et b* = 0, vers
a* de la plage de gris = a* du papier x (100 - C%) / 100 ; lesquelles tendent progressivement les valeurs
b* de la plage de gris = b* du papier x (100 - C%) / 100. intermdiaires de la gradation de gris.
Au final, lobtention de ces valeurs de gris seffectue par
lajustement fin des densits des couleurs solides CMJN dans
la tolrance de lISO 12647.
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Dans la mesure o, en pratique, les valeurs colorimtriques G7 NPDC (Neutral Print Density Curve)
naturelles de la plage CMJ 300 % peuvent prendre
diverses valeurs, le choix arbitraire d'un noir a* = b* = 0 est Tout aussi important que la balance des gris pour
justifi par les arguments suivants : l'IDEAlliance, est le paramtrage de la tonalit de
il reprsente une moyenne acceptable des valeurs que l'on l'impression, savoir le rglage de contraste et de
peut naturellement rencontrer ; luminosit de l'impression.
un point d'arrive de valeurs a* et b* galit facilite les Alors que l'ISO 12647 se contente de spcifier des plages de
calculs ; tolrance en matire d'engraissement du point de trame, le
les valeurs CMJ de plus de 75 % dans les neutres sont peu G7 calcule des courbes de correction de la tonalit (NPDC
frquentes dans la pratique ; pour Neutral Print Density Curve) qui prennent le pas sur les
les valeurs CMJ sont de toute faon masques par l'encre simples courbes de TVI (tone value increase) du RIP qui
noire dans les basses lumires. traditionnellement ajustent l'engraissement de l'impression
d'une presse.
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Les courbes NPDC sont calcules selon une formule donn, les valeurs LAB dfinies par l'ISO 12647 pour chacun
complexe prenant en compte la densit neutre mesure des aplats CMJN, et de l'ajustement fin de ces densits pour
selon les pourcentages de points original des gammes de obtenir les valeurs LAB des gris neutres tout au long des
gris imprimes, en Noir et en trichromie CMJ. courbes de gradation N et CMJ.
Le G7 dfinit donc deux sortes de courbes, pour les plaques
CMJ et pour la plaque du Noir. Pour chacune de ces De ces courbes NPDC, sont dduites deux courbes de
catgories, CMJ et N, il existe mathmatiquement non pas correction de la gradation (de lengraissement du point de
une, mais une infinit de courbes NPDC, chaque courbe trame) pour paramtrer le RIP du CTP, l'une pour la plaque
correspondant une valeur de densit maximale de l'aplat du Noir, l'autre pour les plaques CMJ (voir ci-dessous).
de couleur solide (CMJ 300 %). Cette dernire densit tant
fonction pour le G7, la fois de la quantit d'encre
ncessaire la presse offset pour obtenir, sur un papier
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Donnes de caractrisation selon le G7 Retenez que le G7 diffre de l'application pure et dure de
l'ISO 12647 par des valeurs de calibrage des courbes
Les donnes de caractrisations actuelles, dites par d'engraissement des RIPs et les valeurs LAB prcises pour
l'IDEAlliance et bases sur le G7, sont donc quelque peu les gris neutres. Ce faisant, le G7 dfinit des espaces
diffrentes du Fogra 39, bien que bases elles aussi sur la chromatiques, GRACoL et SWOP, quelque peu diffrents de
norme ISO 12647-2. Pour l'offset feuille il s'agit du ceux de la Fogra. Cela implique essentiellement pour un
GRACoL2006 Coated1, pour l'impression en continu des imprimeur europen d'en tenir compte en appliquant un
SWOP2006 Coated3 et SWOP2006 Coated5. traitement adapt aux fichiers graphiques en provenance
d'Outre Atlantique avant de les envoyer son propre RIP.
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SECTION 5
et imprimeurs, tout la
100 100 60 100 100 70 70 30 30 100 100 60 100 100 70 70 30 30 100 100 60 100 100 70 70 30 30 100 40 100 40 40 100 10 40 40 20 70 70 70 70 40 70 40 40 0000 3.1 2.2 2.2 10.2 7.4 7.4 25 19 19 50 40 40 75 66 66 100 100 100 80 70 70 100
fois outil de prcision et LUgra/Fogra Media Wedge CMYK (en haut) et lIDEAlliance ISO 12647-7 Digital Control Strip (en bas),deux
juge de paix tout au long gammes de contrle des preuves certifies ISO 12647-7 respectivement en usage en Europe et aux tats-Unis.
de la chane de production
de l'imprim.
La gnralisation des systmes de D'un systme l'autre, le rendu
confection des plaques offset CTP colorimtrique n'tait pas identique loin de
(Computer to plate) a tout la fois sonn le l, mais les imprimeurs s'y taient habitus.
glas des systmes d'preuves analogiques et On ne parlait pas encore de normalisation ni
rendu indispensables les preuves d'industrie graphique ! La disparition des
numriques. Au temps du film offset, films offset a rendu caducs ces dispositifs.
quelques systmes tels le Cromalin de Ils ont t remplacs par des systmes
DuPont ou le Matchprint de 3M numriques qui ne sont rien d'autre
constituaient les standards de fait de aujourd'hui que des imprimantes PostScript
l'preuvage pour les arts graphiques. dotes de caractristiques particulires.
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89
preuve numrique simulation, soit, le plus souvent, il n'en disposait pas et
utilisait un profil gnrique (Euroscale coated en gnral) en
La premire qualit d'un systme d'impression d'preuve tant que profil de simulation.
numrique est sa rptabilit (sa stabilit dans le temps). Le Cette mthodologie prsentait l'inconvnient premier qu'il
systme doit galement tre dot d'un gamut suffisamment rompait avec les habitudes et la culture des imprimeurs puis,
large pour contenir celui d'une presse offset imprimant sur surtout, que d'un imprimeur l'autre les preuves ne se
papier couch. Enfin, l'imprimante doit tre en mesure de ressemblaient pas ! De surcrot, si l'on tentait de simuler une
reproduire finement une large gamme de nuances colores. impression sur papier autre que couch, on obtenait une
En effet, la taille du gamut n'est pas tout, encore faut-il preuve aux couleurs ternes qui dsorientait le client et les
pouvoir reproduire l'infinit de tons colors qu'il contient. services commerciaux de l'imprimerie. Ce genre d'preuve, il
Dans un premier temps, seuls des dispositifs extrmement faut l'avouer, n'tait pas trs vendeur.
coteux rpondaient ce cahier des charges. Aujourd'hui, la
technologie d'impression jet d'encre a pris le relai, Norme ISO 12647-7
produisant des impressions large gamut, stables et de
qualit pour un cot trs raisonnable. Le temps des incertitudes en matire d'preuvage est bien
heureusement rvolu. En dcembre 2007, l'ISO a publi le
preuve de simulation septime chapitre de sa norme 12647, consacr aux
procds d'preuve travaillant directement partir de
Contrairement ce qui s'est pass pour les systmes donnes numriques (Proofing processes working directly
analogiques, aucun standard ne s'est impos en matire from digital data).
d'preuves numriques. Pour pallier cet tat de fait, la La norme ISO 12647-7 prcise :
solution a constitu dans un premier temps, non pas qu'une preuve numrique doit simuler la trame utilise
imprimer une preuve de rfrence pour guider le lors de l'impression finale ;
conducteur offset dans sa recherche de qualit, mais au qu'elle doit utiliser les mmes angles de trame que
contraire simuler, sur son systme d'preuve, l'impression l'impression finale ;
finale prvue. Soit, l'imprimeur disposait du profil ICC de sa la couleur et la brillance du support d'impression (brillant,
presse offset, et il utilisait ce profil en tant que profil de semi-mat et mat) ;
Densit et colorimtrie
pour l'impression offset
L'ISO 12647 ne prcise pas
de valeurs de densit
respecter pour imprimer
les aplats des primaires
Cyan, Magenta, Jaune et
Noir (les couleurs solides)
mais directement, pour
chaque type de papier
standard, leurs valeurs
colorimtriques, exprimes
en CIE LAB selon une
certaine tolrance,
exprime en E (Delta E).
En impression offset, la couleur rsulte de pour obtenir des couleurs solides (100 %)
l'interaction entre le papier et l'encre. La dans les tolrances de la norme.
teinte du papier utiliser est fournie par Pour chaque doublet papier-encre, il existe
l'ISO 12647-2 et l'ISO 12647-3, celle des une relation mathmatique entre la densit
pigments de l'encre par l'ISO 2846. Il reste de l'encrage et la colorimtrie des aplats
donc calculer la quantit d'encre (exprime Cyan, Magenta, Jaune et Noir.
en densit) qu'il faut dposer sur le papier
L ' I SO 1 2 6 4 7 d my st i fi e
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Certains appareils et/ou logiciels perfectionns sont La difficult rside dans le fait que les valeurs
capables d'effectuer d'eux-mmes ce calcul. colorimtriques que l'on souhaite obtenir doivent tre
Si on ne dispose pas d'une telle technologie, celui-ci doit se mesures sur l'encre sche. En effet, en schant, l'encre perd
faire manuellement de la faon suivante : en consistance : le Noir, par exemple, a tendance devenir
imprimer quatre bandes des couleurs solides (100 %) gris. Or, durant le tirage, les valeurs de densit seront
Cyan, Magenta, Jaune et Noir (des mangeurs d'encre un mesures sur l'encre frache. Le conducteur n'a pas le temps
peu large), en ouvrant progressivement les encriers tout d'attendre le schage pour rgler sa machine ! Il faut donc
au long de la largeur de la feuille d'impression. On obtient noter les valeurs de densit de l'encre frache sur une petite
ainsi des dgrads de densit pour les quatre couleurs zone de la bande plus ou moins encre, pour reprer, aprs
primaires ; schage, la densit prcise offrant le meilleur rsultat.
mesurer l'aide d'un spectrophotomtre dment calibr, On peut dterminer ainsi selon quelles valeurs de densit,
ces bandes intervalles rguliers jusqu' afficher la valeur affiches par un densitomtre donn, le tirage doit
LAB normative recherche ; s'effectuer pour imprimer les couleurs solides la norme. Il
reprer prcisment l'endroit de la bande imprime o la faut cependant toujours prendre soin d'utiliser le mme
couleur, mesure en CIE LAB correspond celle de la densitomtre, correctement calibr, sous peine de fausser
norme ; les mesures.
mesurer et noter autour de cette zone, avec un
densitomtre cette fois-ci, la densit de l'encrage
ncessaire pour obtenir les valeurs les plus proches
possible des valeurs colorimtriques normatives.
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Une fois ces prrequis tablis, trois procdures ont t Chacune de ces mthodes prsente des avantages comme
retenues par le comit technique ISO TC130 charg des des inconvnients. Ces diffrents procds ne sont pas
technologies graphiques pour caler le rendu d'une forcment antagonistes, la mthode colorimtrique pouvant
impression offset sur celui d'un standard d'impression (note s'utiliser conjointement avec l'un ou l'autre des deux
technique ISO TS 10128:2009) : premiers procds. (La caractrisation s'effectuant alors
1. la mthode traditionnelle : ajustement des courbes de aprs l'ajustement des courbes de gradation.)
gradation (TVI pour Tone Value Increase) selon les
tolrances de l'ISO 12647 ;
2. la mthode amricaine (G7) : ajustement des courbes
de gradation aprs calcul de la neutralit de la balance des
gris par l'utilisation d'une chelle de gris neutre ;
3. la mthode colorimtrique (ICC) : faire concorder les
valeurs CMJN-CMJN, par l'utilisation de device link profile
(profil de lien ou de liaison) aprs caractrisation de la
presse.
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Une fois que l'on connat les valeurs de densit respecter prcisment ces valeurs moyennes, c'est--dire le rendu
pour imprimer sur un papier donn les valeurs solides CMJN colorimtrique de l'preuve certifie de rfrence, par simple
(100 %) dans la tolrance de l'ISO 12647, il suffit de calculer ajustement des courbes de gradation relve du hasard. En
et de paramtrer les courbes de transfert du RIP, de faon effet selon ce procd, chacun des paramtres qui entrent
ce que les courbes d'engraissement de l'impression finales en compte dans le rendu colorimtrique (valeurs
soient, elles aussi dans les tolrances de la norme. colorimtriques des aplats primaires, valeurs colorimtriques
L'apport de la normalisation consiste ici dfinir simplement des recouvrements et engraissements des points de trame)
qu'elles sont les tolrances respecter pour l'engraissement, est trait de faon indpendante et assujetti des
alors qu'auparavant chaque constructeur s'en tenait sa tolrances. Il se peut, par chance, que les imprcisions dues
propre ide de la question. ces tolrances se neutralisent mutuellement, mais le plus
souvent, elles s'additionnent et, de la sorte, on s'loigne du
Avantages et inconvnients rendu moyen de l'preuve certifie de rfrence. Force est
donc de faire entirement confiance au professionnalisme
L'avantage principal de ce cette mthode est sa simplicit, des conducteurs offset pour ajuster les densits d'encre afin
elle ne ncessite pas de caractrisation des presses ni de de coller au plus prs au rendu de visu de l'preuve
calculs compliqus. Il suffit de disposer d'un RIP offrant la contractuelle.
possibilit de paramtrer deux courbes de linarisation, Si l'on peut esprer sur papier couch s'approcher assez
l'une pour le Noir, l'autre pour les Cyan, Magenta et Jaune. prcisment du rendu colorimtrique de l'preuve de
L'inconvnient de cette mthode est son manque de rfrence, il n'en va pas de mme, en revanche, avec d'autres
prcision. Nous l'avons vu, les valeurs colorimtriques de types de papier (bouffant, offset...) dont les interactions avec
rfrence de la Fogra sont des moyennes. Reproduire les encres offset sont beaucoup plus imprvisibles.
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98
neutre selon la dfinition prcise du G7. Par ailleurs, les Les avantages du procd de calibrage G7 consistent :
courbes de gradation du RIP doivent tre corriges pour en une plus grande prcision dans le rendu colorimtrique
rgler la tonalit de l'impression (luminosit et contraste) de l'impression (compare celle obtenue par un
selon le concept original du G7 dit NPDC (pour Neutral Print calibrage traditionnel) ;
Density Curve, voir chapitre 4, section 4 ). en la possibilit de prendre en compte l'ventuelle
De faon pragmatique le G7 prend ainsi ses distances avec la dviation colorimtrique d'un papier d'impression hors
lettre de la norme (les valeurs spcifies pour norme (alors que le calibrage traditionnel ISO 12647
l'engraissement du point de trame) afin de rendre plus oblige imprimer sur un papier normalis) ;
prcise et plus facile la reproduction en production du rendu dans le rglage de la tonalit de l'impression qui prserve
colorimtrique de l'preuve certifie de rfrence. les dtails dans les ombres des images.
L ' I SO 1 2 6 4 7 d my st i fi e
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interaction entre l'encre noire et les encres chromatiques ; Inconvnients et avantages
engraissement de la presse ;
neutralit des gris ; Le principal inconvnient de la mthode est sa relative
etc. complexit de mise en uvre compare aux procds de
linarisation. La qualit de la caractrisation des presses et
La mise en uvre de ce procd ncessite la caractrisation des profils de lien utiliss est en effet dterminante. Il faut
pralable de la presse. Pour chaque type de papier, voir pour galement disposer soit d'un RIP de CTP permettant de
chacun des papiers utiliss, un profil ICC de type device paramtrer plusieurs flux de plaques offset l'aide de device
link profile (profil de lien ou de liaison) doit tre ralis. link profile, soit d'un serveur de couleurs mettre en
Ces profils particuliers sont de fait des tables de frontal avant le RIP et qui remplit le mme office.
correspondance entre les valeurs CMJN des donnes de
caractrisation que l'on souhaite respecter (celles du Fogra Un tel systme de calibrage ISO 12647 par l'utilisation de
39 L par exemple) et celles qu'il faut rellement envoyer au device link profile prsente pour autant de nombreux
RIP pour obtenir au final l'impression des couleurs avantages :
correspondantes. la prcision. Prenant en compte l'ensemble des paramtres
Comme pour les deux premires mthodes, il est impratif, qui influent sur le rendu des couleurs, ce procd est le
avant mme la caractrisation de la presse puis tout au long plus fiable pour reproduire fidlement les couleurs de
du processus d'impression, de stabiliser l'impression des l'preuve certifie de rfrence, en particulier sur papier
aplats CMJN aux valeurs retenues par l'ISO 12647-2. offset ou bouffant (non couch) ;
En revanche, contrairement ces deux autres mthodes, la c'est la seule mthode possible quand il s'agit de
linarisation pralable des courbes d'engraissement de la normaliser l'impression d'un procd d'impression
presse n'est pas indispensable. Ou plutt, elle est contenue numrique ;
dans le procs de caractrisation. En d'autres termes, il n'est c'est la meilleure mthode lorsque l'on fait appel au
pas indispensable de corriger les courbes d'engraissement tramage stochastique (alatoire) ;
du point de trame avant la caractrisation, puisqu'elles
seront ajustes au cours de la caractrisation.
Comment, pas pas, utiliser les normes, la colorimtrie industrielle, sans se prendre inutilement la tte, mais
et les outils modernes du prpresse dans une logique en gardant lobjectif du travail bien fait.
SECTION 1
Le PSO en pratique
Avant de dtailler pas
pas les diffrentes tapes
et les divers outils d'une
production imprime
industrielle et moderne,
donc respectueuse des
normes, il semble utile de
prsenter rapidement une
vue synthtique et globale
du procs d'impression en
offset selon l'ISO 12647.
L'preuvage logiciel consiste simuler, sur La qualit premire d'un moniteur pour
l'cran d'un moniteur, l'aspect prcis d'une l'preuvage logiciel est bien sr sa capacit
preuve imprime. reproduire l'ensemble des couleurs de
Les caractristiques du moniteur doivent l'preuve imprime. Le gamut du moniteur
pour cela rpondre un cahier des charges doit donc contenir celui dfinit par les
dict par la norme ISO 12646. valeurs du Fogra 39 L, rfrence de
point blanc, au moins 100 fois plus lumineux que son point
noir. En d'autres termes, si le contraste de l'cran est rgl
sur 140cd/m2 (candelas par mtre carr), la luminosit du
point noir doit tre de 140/100 soit 1.4cd/m2.
La norme recommande d'adopter une luminosit leve
(160cd/m2), lorsque l'on veut comparer les couleurs d'une
image affiche l'cran avec celle d'une preuve sous
Une fois le moniteur calibr, c'est dire paramtr selon les Le logiciel de caractrisation installe de lui-mme le profil au
spcifications de l'ISO 12646, le moniteur doit tre bon endroit et paramtre l'ordinateur pour en tenir compte.
clairage ambiant
Rapport de certification
de lUDACT.
Vision humaine de la couleur non Les espace EciRGB v2 (en blanc), Les espace EciRGB v2 (en blanc),
perceptuellement uniforme. compar au sRGB (en couleur). compar au Fogra 39 (en couleur).
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certifie. Cela milite bien entendu pour l'adoption du entre les donneurs d'ordre et les imprimeurs.
PDF/X-1a comme standard d'change de fichiers graphiques
(1) Collecte et capture des images RVB (5) Sparation CMJN et normalisation PDF/X-1a en Fogra 39
(2) Normalisation des images en sRGB (6) preuvage logiciel et impression dpreuve certifie Fogra 39.
(3) Retouche, conception, mise en page en sRGB Une fois valids, les fichiers PDF/X-1a sont prts tre
(4) Export PDF, normalisation PDF/X-3 ou PDF/X-4 en sRGB et archivage expdis limprimeur.
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Chane de validation prconise pour limprimeur Mme si la consigne est et (quand cela est possible) alors possible (6).
donne aux clients de normaliser en PDF/X-1a L'imprimeur doit enfin
fournir un fichier PDF/X-1a les fichiers reus hors pouvoir produire lui-mme
accompagn de son preuve normes (3). Dans tous les une preuve contractuelle
certifie (1), l'imprimeur cas de figure, l'imprimeur certifie et la comparer
doit tre en mesure de doit contrler les fichiers celle de son client (7). Cette
convertir en PDF/X-1a tous (4) et ventuellement les preuve donne lieu la
les fichier PDF/X-3 ou normaliser en PDF/X-1a (5). signature du B.A.T. (8). Les
PDF/X-4 qu'il reoit (2). Il La validation visuelle sur le fichiers sont alors prts
doit aussi pouvoir contrler moniteur d'preuvage est pour partir en production.
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SECTION 7
Options JPEG
dAdobe Photoshop 10
Ces rfrences de caractrisation reprsentent des Chaque profil dit par lECI est accompagn dun descriptif au format PDF.
moyennes constates de l'impression sur un panel de
presses offset du march.
L'ECI (www.eci.org) de son ct a labor une srie de profils
ICC selon ces diffrentes donnes de caractrisation. Ces
profils ont t raliss en faisant appel aux logiciels
d'Heidelberg PrintOpen et Color Tool. Comme tous
profils ICC, ils sont le fruit des choix techniques de leurs
concepteurs, notamment en ce qui concerne la gnration
de la courbe du Noir. Ces choix sont indiqus dans le fichier
d'information livr avec les profils (voir ci-contre).
Le serveur de couleurs
Le terme amricain Color
Matching System (CMS) est
de ceux qui n'ont jamais
trouv de traduction
convenable en franais.
Pourtant les fonctions qu'il
recouvre sont devenues
indispensables pour qui
veut organiser un flux de
production imprime
moderne.
Le terme franais le plus
satisfaisant, quoique peu
lgant, serait systme de
mise en concordance des
La fonction premire d'un serveur de des fichiers PDF/X-3 en PDF/X-1a. En effet
couleurs.
couleurs est d'offrir l'imprimeur la commercialement parlant, mme s'il
On peut aussi parler de
possibilit de convertir dans lespace recommande ses clients d'adopter le
systme de conversion
colorimtrique de son choix (que celui-ci PDF/X-1a, l'imprimeur ne peut imposer son
colorimtrique ou, plus
potiquement, de serveur soit normatif ou personnalis) les fichiers choix. Force lui est faite d'accepter les
de couleurs. qui lui proviennent de l'extrieur. documents PDF relevant d'autres normes,
S'il opte pour un flux de production CMJN, voire d'aucune norme, charge pour lui
un imprimeur qui s'inscrit dans une logique alors de les normaliser.
normative, doit tre en mesure de convertir
L'ISO 12647-2 spcifie notamment qu'un La rsolution des plaques offset doit tre au
jeu de plaques pour une impression moins dix fois suprieure la linature de la
quadrichromique doit... reprer : il ne doit trame. Par exemple, pour tre en mesure de
pas y avoir plus de 0,02 % de diffrence gnrer une trame de 300 lpp (120 l/cm), le
dans la mesure des diagonales des CTP doit avoir une rsolution minimale de
diffrentes plaques. 3000ppp (1200 p/cm).
Les papiers
Pour imprimer selon les
normes 12647-2, sans
avoir caractriser sa
presse, force est
d'employer un papier
rpondant lui-mme la
norme.
L'ISO 12647-2 distingue cinq catgories de (matte coated), sans bois (wood free,
papiers numrotes de T1 (ou PT1) T5 (ou c'est--dire libre de bois ...). Ils sont
PT5) qui se diffrencient par la couleur, la raliss partir d'une dsagrgation
brillance, l'paisseur minimale et la chimique des copeaux de bois dont il ne
composition. reste plus, au final dans la pte papier,
T1 et T2 sont des catgories de papiers, que la cellulose. Les papiers wood free
respectivement brillant (gloss coated) et mat sont trs rsistants l'preuve du temps et
Les encres
Plus encore que le papier,
pour imprimer aux normes
ISO 12647, il faut des
encres... aux normes.
La norme qui rgit
actuellement la couleur et
la transparence des encres
pour machines offset
feuille feuille est l'ISO
2846-1:2006.
Il s'agit de l'ultime
volution de l'ISO en la
matire qui avait, ds
1975, standardis les
encres europennes avec la
publication de lEuropean
Colour Scale.
Le choix des encres normalises doit slection d'une encre ne peut donc tre
Depuis 1997, et c'est
s'effectuer avec soin. Sauf en effet qu'un compromis. Des qualits de l'encre
heureux, les critres des
encres offset normalises slectionner chaque changement de papier dpendra la mise en conformit ISO 12647
ont t harmoniss entre une encre spcifique, on demande l'encre de l'ensemble du flux de production
les industries graphiques l'impossible : imprimer les couleurs imprim. Aussi le choix de l'encre est une
europennes, amricaines standards la fois sur papier couch et sur des premires tches pour qui veut
et japonaises. les diffrents papiers non couchs. La normaliser sa production.
La presse offset
Il n'est certes pas dans les
intentions de cet ouvrage
d'expliquer comment se
conduit une presse offset.
Plus modestement ici, nous
nous contenterons de
souligner ce qui diffrencie
un tirage offset normalis
d'un tirage artisanal.
La presse offset est une mcanique de sortie de machine sera modifi quand les
prcision qui a vocation travailler avec des encres seront sches. Le talent de
matriaux particulirement sensibles aux l'imprimeur consiste anticiper les ractions
conditions externes. Le papier, l'encre et des composants afin que, lorsque le produit
l'eau de mouillage se comportent imprim sera prsent au client final, son
diffremment selon les conditions rendu se rapproche le plus possible de
atmosphriques. Le rendu de l'impression en l'preuve contractuelle du bon tirer.
Les appareils les plus perfectionns, la fois densitomtre et Vert 49 -66 24 47 -60 25 53 -42 13 49 -44 16
spectrophotomtre, effectuent deux mesures: de densit
Bleu 24 16 -45 24 18 -41 37 8 -30 33 12 -29
lors du premier balayage, de colorimtrie lors du retour de
l'appareil son point de dpart. Les valeurs colorimtriques des quatre primaires sont
Pour anticiper le schage de l'encre, il est possible d'utiliser respecter selon une tolrance de 5 E*ab pour la bonne
un densitomtre quip dun filtre polarisant. Attention feuille. Une variation supplmentaire lors du tirage de
toutefois prendre soin de toujours rgler l'identique 4 E*ab vis--vis des valeurs de la bonne feuille est admise
l'appareil pour ne pas fausser les mesures. Comparer des pour le Noir, le Cyan et le Magenta et de 5 E*ab pour le
densits mesures selon un filtre polarisant des objectifs Jaune. Cette variation doit tre respecte pour plus de 68 %
de densit dicts sans filtre n'a aucun sens. Les valeurs du tirage.
colorimtriques quant elles doivent tre mesures sans Une fois les densits ajustes, l'engraissement constat sur
filtre. les chantillons tram de 40 % (ou 50%) et de 70% doit se
situer dans les tolrances de la norme. Si tel n'est pas le cas,
c'est la linarisation du CTP qu'il faut remettre en question.
Paramtres de sparation
lors de la gnration dun
profil ICC CMJN avec
ProfileMaker dX-Rite
professionnels tels Ugra, la ltiquette indiquant les mesures colorimtriques effectues par le spectrophotomtre.
Gamme de contrle de tirage La gamme Ugra/Fogra Print Control Strip (PCS) comporte
ainsi les patchs solides, les patchs 40 et 80 % auxquels
L'impression offset doit tre contrle l'aide d'une gamme sont ajouts des patchs de balance de gris arbitrairement
comprenant au minimum les chantillons trams en points dfinis sur C75, M62, J60. D'autres patchs permettent de
ronds suivants : vrifier l'absence d'effet de doublage lors du tirage et que
solides (CMJNRGB 100 %) les spcifications d'angles de trame et de forme du point
mi-tons (CMJN 40 % ou 50 %) de la gamme n'ont pas t altres lors de la confection
trois-quarts de tons (CMJN 75 % ou 80 %) des plaques.
ECI/bvdm Gray Control Strip permettre la vrification visuelle de la balance des gris
durant le tirage offset.
L'ECI et le BvDM proposent au tlchargement (www.eci.org) Six patchs gris sont disposs alternativement sur la bande :
plusieurs bandes de contrle permettant de mesurer la N 30 % ;
courbe d'engraissement de l'impression et le bon CMJ 30 % ;
paramtrage de la balance des gris. N 50 % ;
Comme son nom le laisse penser, l'originalit de l'ECI/BvDM CMJ 50 % ;
Gray Control Strip rside avant tout dans sa capacit N 70 % ;
CMJ 70 %.
Normalisation et optimisation
La normalisation en
matire d'impression
professionnelle ne doit pas
tre synonyme de
nivellement. Au contraire,
les normes doivent tre
des outils productifs parmi
d'autres au service de la
qualit.
Oublier cette vidence peut
conduire bien des
dsillusions car la qualit
imprime reste un facteur
concurrentiel primordial.
Imprimer les couleurs de la nature reste, quelles que soient les performances de la presse, les talents du
Les outils, les normes et
conducteur et les normes que lon respecte, une question dinterprtation. Pour rendre compte de la beaut du
les prconisation, voqus
monde, limprimeur peut et doit se rserver le droit de transgresser les normes.
dans cet ouvrage ne
doivent s'apprhender que
camps sur le triptyque Rsumons, et ce sera notre conclusion. les plus proches possible des valeurs de
cl de la profession : Nous prconisons d'imprimer sur des l'ISO 12647-2 pour le type de papier pour
imprimer le mieux presses dument calibres et caractrises. lequel est conu le profil ICC. Une fois le
possible, le plus vite
La caractrisation de la presse doit profil de la presse ralis pour le papier
possible, et
s'effectuer partir d'une charte de couleurs d'impression, les donnes prpresse sont
au moindre cot.
imprime dont les valeurs solides CMJN sont converties, d'un profil standard (Fogra 39
CLXXX