Borsali-Mayouf Nouria
Borsali-Mayouf Nouria
Borsali-Mayouf Nouria
ehension des
el`
eves face aux situations
dapprentissage en EPS
Nouria Borsali-Mayouf
MASTER 2 SMEEF
SPECIALITE PROFESSORAT DES
ECOLES
ANNEE 2011/2012
SEMESTRE 4
INITIATION A LA RECHERCHE
MEMOIRE
Direction
365 bis rue Jules Guesde
BP 50458
59658 Villeneuve dAscq cedex
Tel : 03 20 79 86 00
Fax : 03 20 79 86 01
Matres
Sommaire
PREAMBULE..4
INTRODUCTION..5
I-Quest ce qui ma amen ce sujet ? .......................................................................................... 6
II- Les premires interrogations par rapport ce sujet. ................................................................ 7
A) Donnes Thoriques .................................................................................................................. 9
III- Circonscrire lobjet de recherche par les concepts cls ............................................................ 9
III.1. Lapprentissage moteur, les notions de savoirs et les modles dapprentissages moteurs
du point de vue externe de llve (thories positivistes) ......................................................... 9
a) Apprentissage moteur..9
b) Notion de savoirs..10
c) Les modles d'apprentissages moteurs.11
III.2. Diffrentes approches de lapprentissage, du point de vue interne llve ................. 12
a) Traitement de l'information..12
b) L'approche cognitive14
c) L'exprience et la subjectivit ....16
d) La psycho-phnomnologie..17
III.3. Quest ce que la comprhension et par consquent lincomprhension, dans les
apprentissages ......................................................................................................................... 18
III.4. Limportance de lerreur dans les apprentissages ........................................................... 19
a) Critique de certaines pratiques enseignantes .19
b) Diffrents points de vue concernant l'erreur21
III.5. Thorie Constructiviste : prise de conscience chez Piaget............................................... 22
III.6. Les travaux de Pierre Vermersch comme diagnostic et remdiation
lincomprhension.................................................................................................................... 25
a) Qu'est-ce que l'entretien d'explicitation..25
b) La technique de l'entretien d'explicitation 27
c) Le questionnement..29
B) Mthodologie de recherche ..................................................................................................... 30
I- Hypothses de recherches ................................................................................................... 30
II- Lexprimentation .................................................................................................................... 31
a) Prsentation des terrains de l'exprimentation .31
b) Analyse de donnes.34
- Premier entretien..34
- Deuxime entretien... 41
- Troisime entretien... 43
CONCLUSION.51
BIBLIOGRAPHIE53
ANNEXES..55
PREAMBULE
INTRODUCTION :
De nos jours, les pratiques enseignantes ont beaucoup volu et ce, grce la
pdagogie. La mthode dite transmissive , o lenseignant transmet un savoir que ses
lves appliquent sans quil y ait relle rflexion de celui-ci, sapplique de moins en moins
et laisse place une mthode constructiviste o cest llve qui construit activement
son savoir. Le statut de lenseignant volue. En effet, lenseignant dEPS oriente, guide les
lves dans une prise de conscience permanente de leur corps en mouvement dans un but
dapprentissage (Pratique de lentretien dexplicitation, Pierre Vermersch et Maryse
Maurel, ESF, 1997, p45-68).
La notion dapprentissage implique des notions sous jacentes telles que
lacquisition, la russite et contrario lchec ou dans le mme sens lincomprhension.
Face cette dernire, lenseignant est sans cesse contraint de rflchir des solutions qui
amnent ses lves acqurir des connaissances (dont ils ont conscience).
On peut alors poser la problmatique suivante : Que faire, comment et par quel
moyen rpondre lincomprhension des lves ?
Afin dtudier la question, jai port mon attention sur des thmatiques qui mon
sens sont centrales pour comprendre les lves et leurs difficults. Lapprofondissement de
ces connaissances va me permettre en tant que future enseignante de trouver des solutions
aux problmes rencontrs aussi bien par les lves que par moi-mme sur le terrain. Il y a
en effet du chemin parcourir entre dune part, les apprentissages et les comptences
exiges par les Instructions Officielles, et dautre part ma capacit les mettre en uvre
face aux multiples situations denseignements et la complexit de ses acteurs.
Voici les principales thmatiques qui vont tre abordes lors de ce mmoire :
Nous verrons les questionnements qui en dcoulent, ainsi quune bauche de rponse
la problmatique lie lincomprhension. Dans cette tude, jai particulirement mis
laccent sur une des solutions parmi les possibles, notamment celle dmontre par Pierre
Vermersch, lentretien dexplicitation. La finalit tant pour lenseignant de faire passer
llve dune action pr-rflchie une action rflchie conscientise, c'est--dire une
lucidit cognitive (J.Piaget, Russir et comprendre, PUF 1974).
pdagogie diffrencie.
Comment :
Le comportement est ngatif, llve est en chec : soit il na pas compris, soit il
na pas voulu ou envie de bien faire (notion de motivation).
Le comportement est positif, llve est en russite : soit il a compris, soit il a russi
sans pour autant comprendre (notion dautomatismes, diffrence entre savoir-faire
et savoir daction).
La
verbalisation.
Lentretien
dexplicitation
comme
un
diagnostic
Les
renvoient
aux
diffrentes
remdiations
envisageables
face
A) Donnes Thoriques
III- Circonscrire lobjet de recherche par les concepts cls
Comme nous avons pu le voir dans lintroduction, le sujet se focalise sur un
ensemble de thmatiques. Pour comprendre les limites du sujet, nous nous devons
dapprofondir les thmes suivants :
dexplicitation
comme
diagnostic
et
remdiation
lincomprhension.
III.1. Lapprentissage moteur, les notions de savoirs et les modles
dapprentissages moteurs du point de vue externe de llve (thories
positivistes)
a) Apprentissage moteur
Selon Schmidt1, lapprentissage moteur est un ensemble de processus cognitifs
associs lexercice ou lexprience, conduisant des modifications permanentes des
comportements habiles. Pour comprendre les phnomnes dapprentissages il faut
comprendre les conditions qui suscitent les apprentissages. Les facteurs agissant sur
lapprentissage sont de deux ordres, dune part, ceux lis lindividu, ou facteurs
intrinsques (maturation du systme nerveux dveloppement moteur, affectif et cognitif,
capacit dattention, dure de la priode dassimilation, motivation, aptitudes, capacits), et
dautre part ceux lis aux milieux ou facteurs extrinsques (clart des objectifs,
stimulation des milieux, contrainte de la tche).
1
Sur le plan cognitif2, pour apprendre il faut donc traduire certaines capacits
dtecter linformation sensorielle telle que visuelle, auditive, tactile, proprioceptive ; tre
vigilant, se centrer sur soi et tre attentif ; se construire une reprsentation de la tche, et
intgrer linformation en mmoire court terme pour la transposer en mmoire long
terme afin de reconnatre linformation pertinente la ralisation de la tche.
b) Notion de savoirs
Nous avons choisi daborder la notion de savoir selon un auteur emprunt aux
sciences de la gestion, savoir Pascal Livre. Il prsente trois types de savoirs : le savoirfaire, le savoir daction et le savoir scientifique.
Nous allons nous intresser plus particulirement aux savoir-faire et aux savoirs daction.
(Pascal Livre, Savoir daction et science de gestion : le cas des expditions polaire,
contribution la 6me biennale et de la formation, atelier : savoir de la pratique et
distanciation : conditions pour une action nouvelle ?, Paris, juillet 2002, p.3).
En effet, il dfinit le savoir-faire, comme tant linformation acquise par un
acteur en faisant. Si laction est russie, lacteur a acquis un savoir-faire, une comptence
en situation-qui lui permet de reproduire laction, de raliser une performance. Cette
information est lie singulirement au sujet. Elle est intgre la personne.
Dans labsolue, il ny a pas deux savoir-faire identiques. Du fait de ses conditions
de transmission le savoir-faire nest pas transmissible par crit.
En rfrence Jean Marie Barbier3 (S), Pierre Livre prtend que le savoir
daction est un savoir-faire explicit.
2
3
http://www.er.uqam.ca
JM Barbier, 1996, Savoirs thoriques et savoirs daction, PUF.
10
Le passage lcrit est, selon lui, un moyen dexpliciter son savoir-faire et donc par la
mme, de passer un savoir daction. Lcrit permet donc de passer du savoir tacite au
savoir explicite.
Le savoir tacite a trois proprits : il sacquiert par soi mme, il est de nature
procdurale et il sacquiert gnralement par lexprience personnelle et possde une
valeur pratique pour lindividu (R.Sternberg et R.Wagner, lEIACA, lEnqute
Internationale sur lAlphabtisation et les Comptences des Adultes, 2000, chapitre 8).
Lapproche Ecologique
Lapproche Behavioriste
Cette approche tudie les comportements, elles se rpartie en trois grands courants :
-
11
Pour conclure, je peux donc dire que toutes ces notions qui existent et qui sont
importantes concernant lapprentissage, ne rpondent pas totalement la problmatique,
car elles permettent une analyse principalement externe llve dans son processus
dlucidation de problmes. Elles se concentrent essentiellement sur lamlioration du
comportement de llve et non sur les procdures qui lui permettent certes de russir son
action, mais aussi et surtout de comprendre pourquoi et par quels procds son action est
russie.
Ceci nous place donc du point de vue interne de llve, afin quil comprenne le processus
cognitif de ralisation dune tche du point de vue de lexprience qui lui est propre.
Cest pourquoi nous tenterons dans la partie suivante de cibler le sujet en nous
focalisant sur les thories qui analysent la phnomnologie , la proprioception ainsi
que le reflchissement (termes voqus dans lexprience corporelle, dition EP&S) du
sujet pour lucider un problme, franchir un obstacle ( Bachelard, p37, lerreur un outil
pour enseigner, ESF dition) afin de sintresser sa subjectivit.
a) Traitement de linformation
Le traitement de linformation, peut se dcomposer en plusieurs tapes :
recueillir, analyser,
Rigal Robert, 2003, Motricit humaine, chapitre 5 : Lapprentissage moteur. Fondements et applications
pdagogiques. Tome 2, p291.
5
Rigal Robert, 2003, Motricit humaine, chapitre 5 : Lapprentissage moteur. Fondements et applications
pdagogiques. Tome 2, p295.
12
(Le centre psychomoteur est une zone du cortex crbral, proche de la zone motrice et qui intervient dans les
fonctions de coordination.)
http://www.medicalorama.com
Rigal Robert, 2003, Motricit humaine, chapitre 5 : Lapprentissage moteur. Fondements et applications
pdagogiques. Tome 2, p295/296.
7
13
Lenseignant guide alors lapprenant sur les aspects perceptifs quil doit recueillir, puis,
une fois la tche ralise il doit commenter les rsultats obtenus par llve. Ce dernier
tant dans une phase de ttonnement, o lerreur est omniprsente, il se remmore et se
rpte les consignes apportes par lenseignant afin de passer du dclaratif au
procdural .
Fitts et Posner prcisent que, durant cette phase llve na pas encore conscience de toutes
les parties de son corps. Toutefois il est en pleine progression.
Lors de la phase associative, sopre une transformation du verbal des
consignes de lenseignant en action motrice de lapprenant, pour atteindre le
procdural : Il coordonne les parties du mouvement pour construire un programme
moteur adapt la situation demande. On prconise despacer les situations
dapprentissage afin que llve puisse emmagasiner les procdures, les laisse merger et
puissent y rpondre au mieux par laction, qui, pour y arriver doit avoir pris du recul par
rapport son action.
Si la tche est compose de plusieurs mouvements alors les auteurs prcisent quil est
possible de les sparer pour les perfectionner, puis ensuite sentrainer les (re)lier.
Enfin, la phase autonome, est une phase qui permet dacqurir des automatismes
suite la rptition de la tche demande. Elle est essentiellement base sur le
comportement. Lapprenant peut lors de cette phase commencer laborer des stratgies. Il
ne reste pas constamment sur le mme sport ou sur la mme tche, lenseignant peut varier
les activits tout en permettant llve de rflchir sur la premire tche excuter.
On nous prcise que le passage dune phase lautre est progressif et quil est possible de
faire des va-et-vient entre les diffrentes phases dans le but de perfectionner et dadapter au
mieux son geste.
b) Lapproche Cognitive
On peut distinguer quatre types de thories :
1) le fonctionnalisme (W. James, comprendre comment lindividu adapte ses actions
son environnement et son groupe social.)
14
3) le constructivisme (Piaget,
dassimilation,
Apprentissage
accommodation,
nous
et
dveloppement,
construisons
nos
mcanisme
connaissances,
la
connaissance se transforme).
Le constructivisme est une thorie de lapprentissage base essentiellement sur
lapprenant dont Piaget en est le fondateur. Il est n suite au behaviorisme qui
tudie essentiellement le comportement. Les constructivistes quant eux
sintressent aux phnomnes cognitifs prsents lors de lapprentissage dun
individu. Ce dernier construit lui-mme son savoir, c'est--dire que sa
comprhension rsulte de ses propres reprsentations.
Lieury, A, 2010, Introduction la psychologie cognitive (2me ed.). Paris: Dunod, p27
http://wwwens.uqac.ca rubrique : mentalisme
15
c) Lexprience et la subjectivit
Les auteurs de lexprience corporelle10, 2011, dition EP&S, dfinissent celle-ci
comme tant ce qui nous est le plus familier, puisque nous vivons en permanence dans
un corps qui reoit des informations par ses sens extroceptifs () mais aussi dans un
sens interne : proprioceptif. De la faon permanente (mais dans une conscience pourtant
trs diffuse), nous sommes ainsi informs de notre rapport au monde (les perceptions) et de
notre tat interne (les sensations), et ce chaque moment de notre vie.
Tout ceci nous informe propos de deux types dinformations qui soffrent lindividu
lorsquil produit une action. En effet, il y des informations dites extroceptives qui
concernent ce que lindividu peroit et qui lui donnera des informations sur son action ;
mais aussi des informations dites proprioceptives qui concernent toutes les
informations de lindividu qui lui permettent de comprendre que laction est en train de se
drouler.
Cette dernire donne alors des donnes non ngligeables qui sont de lordre des sensations.
Cependant, lexprience corporelle nest quune partie de ce quest lexprience
vcue.
Selon les auteurs de lexprience corporelle11, il faut aussi prendre en compte des donnes
moins conscientisables , telles que lattention, le langage interne, les croyances et les
valeurs propres lindividu.
Cest alors lensemble de toutes ces donnes runies qui constituent le vcu
subjectif .
Se pose ensuite la question de savoir comment accder ces donnes subjectives.
Dans lexprience corporelle, p 83, Pierre Vermersch, spcialiste dans le domaine de la
subjectivit, est cit afin de nous expliquer quil est tout fait possible daccder ces
10
lexprience corporelle10, 2011, coordonn par Benot Huet et Nathalie Gal-Petitfaux, dition EP&S, p80
lexprience corporelle11, 2011, coordonn par Benot Huet et Nathalie Gal-Petitfaux, dition EP&S,
p81/82
11
16
donnes si et seulement si lindividu stoppe son action et centre son attention sur un
moment spcifique de laction grce lactivit rflexive de la conscience .
Pierre Vermersch insiste sur cette activit rflexive , car elle permettrait selon lui le
passage dune action pr rflchie, donc non conscientise, une action rflchie pour
comprendre les oprations intellectuelles tablies lors de cette action vcue, grce au
rflchissement , en sollicitant la mmoire dite concrte (mmoire du vcu) qui sera
ensuite explicite.
d) La psycho-phnomnologie
La psycho-phnomnologie, se dfinit comme tant ltude rigoureuse de la pense
prive et a t labore par le psychologue Pierre Vermersch. Elle est une sous-discipline
de la psychologie et tudie les actes cognitifs en prenant en compte lexprience du sujet.
Elle sintresse au point de vue subjectif de lindividu en linterrogeant sur ce quil a vcu.
La psycho-phnomnologie nest pas confondre avec la phnomnologie cre
par le philosophe Husserl. Selon Maryse Maurel12, cette sous discipline de la psychologie
a pour but de dvelopper une mthodologie d'accs l'exprience subjective d'un sujet et
de crer et dvelopper les catgories descriptives et les dfinitions conceptuelles
ncessaires sa description. .
Pierre Vermersch13 mentionne une distinction importante faire concernant cette
exprience subjective. En effet, il prcise que beaucoup confondent le fait de penser
lexprience subjective et le fait de la connatre pour la dcrire. . Bien entendu cest une
chose davoir connaissance de cette exprience subjective, cen est une autre de la
conscientiser et de la dcrire dans les moindres dtails.
Il ajoute que cette description ou analyse de lexprience subjective est le fruit dune
dmarche experte qui sapprend qui se pratique et se perfectionne.
12
17
et
par
consquent
14
18
Ecouter ou lire
Comprendre
Mmoriser
Prendre de la distance
Enfin, pour Jean Pierre Astolfi, apprendre cest savoir prendre des risques , c'est-dire quil faut sans cesse que lapprenant essaye, choue et ressaye. Apprendre suppose le
traitement de plusieurs informations et il est ncessaire que llve fasse des erreurs pour
mieux les comprendre et ne plus les refaire.
Lerreur a donc une place importante dans les apprentissages cest pourquoi je souhaite
vous en faire part lors de la partie suivante.
Jean Pierre Astolfi15, voque dans son uvre, les ides reues concernant le statut
de lerreur et montre que beaucoup pensent que si lenseignant possde de bonnes
explications et que les lves y mettent du leur , savoir motivation, intrt et attention,
en principe aucune erreur ne doit survenir.
Jean Pierre Astolfi, 1999, lerreur un outil pour enseigner, ESF, Paris, p10.
19
16
Jean Pierre Astolfi, 1997, Lerreur un outil pour enseigner, dition ESF, Paris, p11.
Jean Pierre Astolfi, 1997, Lerreur un outil pour enseigner, dition ESF, Paris, p12.
18
Gaston Bachelard, 1938, la formation de lesprit scientifique, dition Vrin
17
20
Mthode transmissive
Lors de cette mthode, lenseignant matrise des savoirs savants et les transmet sous forme
dexpos. Il laisse peu de place linteractivit avec lapprenant.
Dans la mthode transmissive lerreur est vue comme une faute.
Modle behavioriste
Ici, lauteur crit que llve est guid dans ses apprentissages par plusieurs exercices et
consignes. Il prcise que ce modle adopte une pdagogie de la russite , car il vise aux
comportements attendus . Il se situe donc du point de vue externe de llve.
Astolfi explique que, pour les behavioristes, lide cest quil est toujours possible de
faire apprendre quelque chose quelquun ( lenfant comme lanimal) mme quand
cest complexe, la condition de dcomposer la difficult en tapes lmentaires, aussi
rduites quil sera ncessaire, et renforcer positivement chaque acquisition partielle plutt
par rcompenses plutt que par sanction.
Cependant il est important de rappeler que ce nest pas parce quun lve russi quil a
compris pourquoi il russissait. Il est donc ncessaire ici de se poser la question de savoir
ce qui est plus judicieux, la russite simple de la tche ou la comprhension qui vise la
russite.
Modle constructiviste
Les constructivistes admettent que pour russir, il faut prendre en compte lerreur et
sen servir pour progresser. Ils vont mme dans certaines situations jusqu la provoquer
pour russir mieux la traiter .
Si les erreurs semblent parfois intresser les enseignants cest parce quelles se situent au
cur mmes du processus dapprentissage 19.
Lerreur doit tre un diagnostic de la procdure intellectuelle chez llve, cest pourquoi
lenseignant se doit de comprendre la logique de lerreur 20, afin de comprendre
19
20
Jean Pierre Astolfi, 1997, Lerreur un outil pour enseigner, dition ESF, Paris, p15.
Jean Pierre Astolfi, 1997, Lerreur un outil pour enseigner, dition ESF, Paris, p17.
21
pourquoi llve ne comprend pas, dessayer dy mettre du sens et enfin trouver des
solutions pour progresser dans les apprentissages.
Selon Michel Sanner21, (1983), mentionn dans louvrage dAstolfi, il ne suffit pas de
reconnatre le droit lerreur, mais quil faut sengager sur la voie dune vritable
connaissance de lerreur .
Rappelons que lerreur ne peut pas tre dissocie de lacte dapprendre. Les lves les
vitent en restant prisonnier de ce quils savent dj. Certains prennent alors
conscience quil faut surpasser ceci, et tenter de nouvelles choses en prenant des risques
dans les apprentissages tout en acceptant lerreur comme tant une preuve de progrs.
21
22
Jean Pierre Astolfi, 1997, Lerreur un outil pour enseigner, dition ESF, Paris, p19.
Grex_explicitation_et_prise_de_conscience.pdf
22
23
Rflchissement : acte mental initial de la prise de conscience et de llaboration des reprsentations, qui
correspond une collecte dinformations prsentes, mais non conscientes lors de laction dfinition
explicite par les auteurs de lexprience corporelle p124.
24
Pierre Pastr,( Professeur titulaire de la chaire de communication didactique au Conservatoire national des
arts et mtiers), la didactique professionnelle de Pierre Pastr,p45 http://www.evolution-relations-sociales.fr
23
Ce schma montre quil y a une transformation qui sopre entre laction agie ,
c'est--dire laction en acte, et laction conue grce la lucidit cognitive du sujet.
Pastr parle dun rattrapage qui seffectue entre la russite et la comprhension provoque
par cette prise de conscience de lindividu.
Ce professeur distingue deux types de comprhension suite la russite.
Dans un premier temps, lindividu russit , puis il comprend en action , et enfin il
comprend, ce qui signifie quil russit dominer en pense .
En effet, le sujet doit russir pour comprendre et comprendre pour russir.
Pierre Vermersch, Avril 1991, Lentretien dexplicitation, Les cahiers de Beaumont, n52bis-53, 63-70,
CNEFASES, Beaumont sur Oise, p67.
24
au contraire pose problme, ce que Pastr nvoque pas ici) lors de son action. Une fois
cette comprhension dveloppe elle permettra alors au sujet de transfrer ses
connaissances dans dautres situations, comme voqu ci-dessus.
Enfin, il prcise que cette conceptualisation permet de dcontextualiser le savoir tacite
en savoir transfrable et adaptable .
Pour finir, cette prise de conscience est possible grce un outil qui permet
daccder des donnes subjectives cr par Pierre Vermersch. Cet outil servira de
diagnostic aux difficults rencontres et permettra alors denvisager des remdiations
possibles.
25
De plus, Vermersch voque que ce procd est la seule vritable source dinformations qui
vise ensuite induire une rflexion sur le fonctionnement mental et intellectuel des
procdures.
Ce psychologue et psychothrapeute,
26
27
27
Pierre Vermersch, Avril 1991, Lentretien dexplicitation, Les cahiers de Beaumont, n52bis-53, 63-70,
CNSFASES, Beaumont sur Oise, p64.
28
Pierre Vermersch, Avril 1991, Lentretien dexplicitation, Les cahiers de Beaumont, n52bis-53, 63-70,
CNEFASES, Beaumont sur Oise, p64.
28
c) Le questionnement
Lentretien dexplicitation traite le sujet comme tant observateur de ses propres
actions mentales et matrielles remmores 30 Il possde plusieurs finalits31 :
lorganisation temporelle
Les questions commenant par pourquoi doivent tre vites puisquelles semblent
positionner le sujet comme commentateur et non comme observateur du droulement
de ses actions, ce qui va crer une absence d laboration cognitive
Utiliser les questions commenant par quoi et comment, qui vont permettre une
description prcise des procdures mises en uvre lors du droulement de la tche,
en situant bien le sujet comme observateurs de celles-ci.
Cette faon daborder lentretien est souvent difficile pour linterviewer puisquil a pour
habitude de recueillir des explications, or cet outil va permettre une recherche
dintelligibilit de la dmarche de llve, tant donn quil na pas conscience de ce quil
a mis en uvre lors du droulement de son action.
29
Pierre Vermersch, Avril 1991, Lentretien dexplicitation, Les cahiers de Beaumont, n52bis-53, 63-70,
CNSFASES, Beaumont sur Oise, p65.
30
Pierre Vermersch, Avril 1991, Lentretien dexplicitation, Les cahiers de Beaumont, n52bis-53, 63-70,
CNSFASES, Beaumont sur Oise, p66.
31
Pierre Vermersch, Avril 1991, Lentretien dexplicitation, Les cahiers de Beaumont, n52bis-53, 63-70,
CNSFASES, Beaumont sur Oise, p66-67.
29
B) Mthodologie de recherche
I- Hypothses de recherches
Comme nous lavons vu dans la partie thorique, lentretien dexplicitation servira
de diagnostic ainsi que de remdiation pour rpondre lincomprhension des lves face
des situations dapprentissages, que jai pu observer durant mes exprimentations.
Je tenterai donc de raliser ma partie exprimentale en crant et en tudiant des
entretiens dexplicitations qui ne pourront pas tre pralablement tablis, ceux-ci devant
tre spontans et spcifique au vcu de llve.
Mon hypothse de recherche est donc de vrifier limpact de la verbalisation issue
de lentretien dexplicitation, sur une prise de conscience des procdures mises en uvre
pour llaboration dune tche et qui peuvent amener modifier le comportement.
Je me suis donc attache poser des questions en rapport avec la consigne
demande pour lexcution de la tche, ainsi que sur les procdures.
Ceci me permet donc de vrifier si les entretiens rpondent ma problmatique.
Ltude de mon cadre thorique maura permis danalyser des entretiens
dexplicitations et lexemple propos par Monique bonnet, Jolle Crozier et Monique
Jaffard32 ma donn des inspirations pour la formulation des questions. Parmi le type de
questions employes le plus couramment, figurent :
-
Comment tu sais ?
A quoi tu ?
Pierre Vermersch et Maryse Maurel, 1997, Pratiques de lentretien dexplicitation, , ESF, p 94-95
30
II- Lexprimentation
a) Prsentation des terrains de lexprimentation
31
Le problme tant quelle dgroupe trop tt et trop lentement donc retombe sur les fesses
ou inversement et provoque une rception sur les genoux.
De plus elle ne prend pas une assez grande impulsion pour raliser un salto en hauteur,
cest dailleurs ce qui explique tous les problmes concernant la rception.
Jai alors prvu plusieurs exercices qui stalent sur plusieurs sances et qui ont
pour but de rpondre aux difficults de Massillia.
Jai, lors de la premire sance, pass une consigne claire, simple, dans un environnement
propice, qui avait pour but de travailler le salto indpendamment de sa chorgraphie.
Celle-ci sera dtaille dans la partie de lanalyse des donnes.
Jai ensuite, lors des dernires sances (3 et 4), tent de complexifier lexcution du
salto en proposant des variantes, pour que ces complexifications puissent se rapprocher un
maximum du support quest le praticable. C'est--dire que jai envisag des situations o le
support qui sert dimpulsion soit de moins en moins rebondissant, se rapprochant le plus de
celui du praticable.
Poteaux
2
1
Elastique
Tremplin
Trampoline
Lors de lactivit avec le trampoline, on placera les lastiques plus hauts que dans
lactivit avec le tremplin, ce premier tant plus rebondissant, llve prendra plus de
hauteur.
Pour ce mmoire, jai donc souhait vous dcrire rapidement le travail effectu sur
les quatre sances, cependant jai fait le choix danalyser plus particulirement les deux
premires, que lon tudiera dans la partie suivante.
Dispositif 3R , en mathmatiques
32
Pierre
Vermersch
concernant
lentretien
dexplicitation
pouvaient
tre
33
34
Il y a prsence dun contrat de communication avec des tournures de phrases telles que :
-
je te propose si tu es daccord
De plus, nous disposions du vestiaire ou nous tions seules pour nous entretenir.
La consigne
Fosse
Trampoline
35
36
situation et quelle est motive apprendre. Elle semble comprendre le sens de cet
apprentissage et souhaite russir pour les bonnes raisons, savoir pour elle-mme et non
pour les autres, ou pour lenseignant.
Toujours lors de cette deuxime partie de M1, Massillia mapprend que la remarque
que je lui ai apporte a effectivement t prise en compte, cependant celle-ci fait resurgir
dautres problmes, ici elle ne prend plus assez de hauteur. Cela montre que lorsquelle se
focalise sur un dtail, elle fait abstraction des autres instructions dans la ralisation de son
salto.
Tout ceci me questionne alors sur la pdagogie adopter. Il semblerait que le fait de
donner des feed-back un apprenant, parasite son esprit et lhandicape dans sa
ralisation. Je me rends comte de leffet dvastateur de mes mots sur mon lve.
Mes mots semblent peser sur lactivit mentale de Massillia et inhibe compltement ses
procdures cognitives. On peut alors parler ici de double injonction entre mes dires et
son incapacit de les raliser.
Alors on peut se demander quel regard adopter par rapport a ? Dois-je laisser un
apprenant apprendre de lui-mme de son exprience ? Dois-je continuer donner des
instructions, des conseils ?
Il faut que jadopte une dmarche plus constructiviste qui vise ce que llve construise
son savoir. Ici on parlera alors de savoir tacite, qui sapprend par soi-mme (voqu dans
la partie thorique).
La rplique M2, montre que llve cherche flatter ma faon de faire, sans
rflchir sur ce quelle ma annonc plus haut. Elle semble vouloir entretenir une relation
o elle doit plaire son professeur et prcise quelle est pour les conseils pour progresser ;
probablement parce quelle ne connat que cette faon de concevoir lenseignement en
EPS.
De plus, elle prcise quelle avait remarqu que ses bras taient le long du corps donc
quils ne lavaient pas aide prendre de la hauteur lors de son impulsion. Ceci prouve
quelle a pris conscience delle-mme des choses modifier dans ses procdures et donc
renforce lide que les feed-back parasitent lesprit des apprenants et que ceux-ci peuvent
tout fait tre en capacit de conscientiser les choses quant au droulement de laction.
37
Massillia nous apprend ici, M8, que les feed-back qui parasitent son esprit,
impliquent une russite. De ce fait lorsque ce nest pas le cas provoque un mal-tre. Elle en
conclut quelle nest pas laise sur un trampoline et que ce support ne lui convient pas,
alors quelle ne la pas encore totalement exploit et na pas encore pris plaisir se
familiariser avec.
M9 nous divulgue un certains nombre de choses, elle a compris la consigne en
terme de vocabulaire, elle sait ce quest un salto, en terme de finalit de la tche elle sait
comment sy prendre pour le raliser et o, savoir dans la fosse. Le problme nest pas l.
Il semblerait quil soit du point de vue du corps, elle prcise que son corps ne rpond pas
aux instructions de son esprit. On peut l aussi parler de double injonctions qui se cre
entre ses propres dires et leurs applications, cest pourquoi elle narrive pas les mettre en
action : sa pense inhibe ses procdures cognitives.
Lors de la deuxime partie de la rplique, Massillia explicite ses procdures
mentales. Elle verbalise le fait quelle se construit un schma mental o elle hirarchise ses
38
procdures tout en prenant appui sur une prise dinformations extroceptives (= les lignes
du trampoline).
pourquoi
daccompagnement
34
il
na
pas
compris.
Ceci
sous-entend
la
dimension
Vermersch pour une prise de conscience chez llve du droulement de son action. Cet
auteur prcise aussi que le but de lentretien dexplicitation est de trois ordres35 :
-
Ce que mentionne Massillia ici, relve du deuxime ordre. Elle souhaite que lenseignant
laide sauto-informer lorsquelle en a besoin, de plus elle explicite clairement (M12) que
lentretien dexplicitation est bnfique et a eu des effets positifs sur elle.
Elle montre dailleurs ici et en M13, que cette faon de travailler change les relations
enseignant/lve et de se fait, cet outil instaure un climat de confiance, confortable o les
individus sont plus laise lun envers lautre et de ce fait sont plus authentiques lors des
entretiens, mais aussi dans le rapport lenseignant. Les lves seront plus mme de
solliciter leur professeur en cas de questions. Le statut de lenseignant se modifie : il est
alors un guide avec lequel les lves peuvent collaborer.
Ceci est dailleurs exprim par Claudine Martinez36.
34
Pierre Vermersch, Avril 1991, Lentretien dexplicitation, Les cahiers de Beaumont, n52bis-53, 63-70, ,
Beaumont sur Oise, CNSFASES, p64.
35
Pierre Vermersch, 1994, lentretien dexplicitation, en formation initiale et en formation continue, Paris,
dition ESF, p 27.
36
Pierre Vermersch et Maryse Maurel, 1997, Pratiques de lentretien dexplicitation, Paris, ESF, p 66/67
39
Enfin, pour ma part il est important de remercier llve pour montrer, dune part,
un respect son gard, parce quelle a accept ce contrat de communication, mais aussi
pour montrer quelle nous a t utile dans ce travail qui se construit 2. Les lves se
sentent concerns et sinvestissent dans cette dmarche qui les aide comprendre leur
raisonnement.
Pour conclure, je me rends compte, avec du recul, en analysant cet entretien, que
lattitude positiviste que je voulais absolument viter et qui tait celle de mes anciens
entraineurs est une attitude que jai moi-mme adopt, instinctivement ; comme si je
reproduisais le mme schma. Jen ai alors pris conscience et jai veill la modifier lors
de mes futures sances.
40
Mme chose que pour le premier entretien, je me suis efforce respecter les
techniques de lentretien dexplicitation durant ce deuxime entretien ainsi que pour tous
les autres dailleurs. Cet entretien ntant que le deuxime, concernant les difficults
rencontres, je me rends compte quil y a encore quelque difficults relever concernant la
rpartie du questionnement. En effet, parfois je ne pose pas les questions adquates ou
alors elles sont parfois maladroites, toutefois ceci sexplique par le manque
dentrainement.
Cependant, on peut remarquer une lgre progression lors de cet entretien par rapport au
premier.
La consigne
La consigne lors de cette deuxime sance tait la mme que pour la premire,
savoir rebondir sur le trampoline et finir en sortie salto dans la fosse, sur les tapis. Elle fut
donne de manire claire, simple et en prive Massillia afin que rien ne viennent parasiter
la comprhension.
Je me suis toutefois force ne donner aucun conseil ou de feed-back lors de cette
sance, afin de constater sil pouvait y avoir des diffrences.
41
Je suis convaincue que si llve pense quelle va/peut russir son action, le rsultat ne
pourra tre que positif.
Le fait de me dvoiler ceci me permet de dire que cette lve semble ne pas avoir
confiance en elle.
M3, nous confirme en effet que Massillia na pas confiance en elle, mais aussi
quelle prend cette activit trs au srieux, puisquelle annonce que le fait davoir rat son
salto la doit. Cest une fille assez stresse et constamment la recherche de la perfection,
ce qui la positionne dans une situation inconfortable vis--vis de son chec.
Je constate aprs coup, la prsence dune prise dinformation. Llve mannonce
quelle ne prend pas dinformations visuelles puisquelle ferme les yeux et se base sur sa
proprioception pour aborder son salto. Cest ici que se pose le problme, cependant je nai
pas russi le relever lors de lentretien, probablement parce que jattendais des rponses
concernant la consigne.
42
conseils qui lui a t donne par moi-mme, et me permet alors de rflchir sur mes futures
dmarches lorsque je passe des consignes.
Je me rends compte quil faut laisser llve apprendre par sa propre exprience, par
corps 37 par imitation ou par les reprsentations quelle sen fait, avant de donner des
instructions suivre.
La phrase qui suit nous montre une prise dinformations extroceptives du sujet,
quelle sest dailleurs fixe delle-mme. Elle a pris lune des lignes du trampoline
comme repre pour limpulsion, ce qui prouve quelle peut trs bien se fixer ses propres
conseils dans llaboration et la hirarchisation de son action.
M6 montre que llve souhaite partager sa russite avec moi. Japprends
galement des choses concernant cette russite puisquelle prcise quelle na pas rflchi
ni mme anticip son action, elle la fait instinctivement et a a march.
Cependant la dernire rplique M8 nous apprend quil y a eu une modification
inconsciente par rapport dhabitude.
Ici Massillia est bien en vocation, elle regarde dans le vide, son dbit de parole a ralenti.
Il semblerait, en analysant et en dcomposant les procdures de son exprience vcue,
quelle ait pris conscience de ce quelle avait mis en uvre pour dclencher la russite
du salto. Elle me dit quelle a pris plus dlan que dhabitude ce qui lui a permis davoir
une impulsion plus en force et plus haute que dhabitude.
La technique de lentretien reste la mme que pour les deux premiers, jai veill
ce quon soit au calme dans un bureau part, et instaurer un contrat de communication
37
Lexprience corporelle, 2011, coordonn par Benoit Huet et Nathalie Gal-Petitfaux, dition EP&S, Paris
43
qui passe par des formulations prcises et jai veill adapt mon dbit de parole. Jai
toutefois du adapt mon vocabulaire au sujet, qui ne comprenait pas toujours ce que je lui
exprimais. Ceci ma dailleurs permis de porter une attention plus grande sur la
formulation de mes questions en fonction du sujet interview lors des entretiens suivants.
La consigne
Avant de commencer crer dans le bois, il tait primordial que les lves passent
par la reprsentation en 2D afin de hirarchiser les procdures mettre en uvre pour la
cration de ce jeu.
Les lves ont donc du, dans un premier temps tracer la figure la main pour se
crer une reprsentation mentale et approximative et dans un second temps, ils ont du
construire la figure gomtrique en format rduit. Pour ce faire, des instruments
mathmatiques ont t distribus : rgle gradue, compas, et bien videmment des
crayons et des feuilles.
44
Voici les procdures que lves doivent mettre en uvre pour la ralisation de la
figure (pas dutilisation du compas pour ces deux lves, puisquils ne lont pas mentionn
lors de leur trac main lev) :
Afin de diffrencier, Dylan tant en grandes difficults, ces procdures lui ont t
transmises ds la figure main leve, afin de systmatiser le droulement de laction.
-
45
Trace les segments [IE], [EJ], [JF], [FK],[KG], [GL], [LH] et [HI]
Tu obtiens un octogone.
D1, montre une difficult quant au lexique utilis dans la consigne, en effet, llve
ne comprend pas ce quon attend de lui, ne comprenant pas ce quest un octogone (=
polygone huit cts). Jai alors tent de lui expliquer en lui montrant la figure en vraie
grandeur, mais il narrivait pas se lancer probablement parce quil narrivait pas se
reprsenter mentalement les procdures.
Puis il prcise quil sest ressaisit et a commenc par le commencement savoir le carr,
en suivant la feuille des procdures.
D2, nous montre quil a lhabitude que lenseignant matrialise lerreur et lui dise
o elle se situe. Astolfi (1997)38 reprend dailleurs cette ide lorsquil voque le
syndrme de lencre rouge . Il prcise en effet, que les enseignants ont une habitude qui
est de relever et de matrialiser les erreurs avant de sinterroger sur le pourquoi il y a
erreur.
Ici, Dylan semble dsempar par le fait que je ne relve pas son erreur et que je le
laisse chercher pourquoi selon lui je peux affirmer quil y a bel et bien une erreur. Il
semblerait quil ait besoin dune aide, que je le guide pour corriger cette erreur. Mais ne se
doute pas que grce cet entretien dexplicitation, il trouvera par son propre
rflchissement.
La rponse apporte en D3 signale que ma faon de communiquer avec llve en
N3 nest pas du tout adapt, les termes que jutilise ne sont pas appropris et il men fait
part trs rapidement.
38
Astolfi JP, 1997, Lerreur un outil pour enseigner, Paris, ESF, p11
46
Je radapte alors ma question en N4, afin quil puisse mapporter des rponses. Il choisit
alors de mexpliciter son processus de construction lors du commencement de son action.
Son regard fix au plafond et son dbit de parole me font dire quil est en vocation.
N5 semble provoquer une prise de conscience chez Dylan. En revanche, je me
demande si ma question nest pas trop oriente ce moment l vers une rponse
particulire. En tout cas ceci dclenche une prise de conscience quant la ncessit de
vrifier que les angles dun carr soient tous droits, c'est--dire 90.
On constate en D7, lorsquil dit ouais cest bon je sais , quil ait compris quoi
servait cet entretien. Il prend alors conscience de limportance de la vrification en
gomtrie. Et cest dailleurs parce quil en a pris conscience par lui-mme quil ne
reproduira plus cette erreur. Ces connaissances vont alors pouvoir tre transfrables.
Les exercices effectus avec lui lors des sances ultrieures ont dailleurs pu le confirmer.
(Lorsquil voque lquerre que jai fabrique, cest en fait un gabarit dangle droit que jai
effectivement construit avec une feuille de papier, puisque lintervenant ne disposait pas
dquerre.)
On peut dire ici que Dylan conceptualise son action, pour reprendre les mots cls
de Vermersch. C'est--dire que la verbalisation lui permet dtablir une rflexion sur le
droulement de son action et qui va le conduire vers une comprhension de ce qui pose
problme dans son processus de fonctionnement.
Une fois quil a pris conscience de limportance de la vrification des angles droits,
Dylan fait directement le lien entre mes dires ta figure est peut tre pas bonne D2, et
llment de rponse quil vient de conscientiser, savoir il est possible que sa figure ne
soit pas bonne parce quil na pas vrifi que les quatre angles du carr soient de 90, donc
des angles droits.
47
Entretien avec Marc Antoine, 13 ans, qui prsente souvent des problmes dans sa relation
ladulte.
Mme chose que pour lentretien prcdent, la technique de lentretien reste la mme.
La consigne
La consigne tait aussi la mme que pour Dylan, ces deux jeunes faisant partis du mme
dispositif.
MA2, nous montre tout de suite quil possde une certaine logique en
mathmatiques. Lorsquil parle de 3,3, il veut dire quil aurait prfr que la consigne
mentionne le fait de faire un octogone dans un carr du 9cm. Ce dernier tant divisible par
3, tous les cts du carr auraient pu tre diviss en trois parties gales et de l on aurait
obtenu un octogone facilement.
Ceci nous dvoile que Marc Antoine se fait ds le dbut une reprsentation mentale de la
figure mentionne.
Cependant la consigne tant de construire loctogone dans un carr de 10cm, place tout de
mme llve en situation problme.
Ici, Marc-Antoine lors de la rplique MA3, nest pas en vocation, il se base sur des
normes et voque les possibilits de construction de la figure. Ce qui me conforte dans
cette ide est que Marc Antoine lors de la construction de sa figure na pas du tout utilis le
compas, alors il men parle ici.
De plus on a du mal saisir de quoi il parle puisquil napporte pas le vocabulaire
ncessaire, tel que diagonale etc
Il est pourtant en pleine rflexion ici, mais il ne faut pas confondre ceci avec le
rflchissement. Ici Marc Antoine nest pas en vocation, puisquil ne verbalise pas sa
propre action mais ce quil aurait pu construire sil avait utilis le compas.
48
M4 nous annonce que llve cherche la simplicit, il reste fix sur ce carr de 10 et
aurait prfr un carr de 9 cm.
MA7, nous explique ses procdures comme pour la rplique MA5, en revanche il
arrive cette fois nommer ses actions, comme sil avait pris du recul sur son action. Il
semble lavoir conceptualis, en avoir pris conscience de ce qui lui permet alors de pouvoir
mettre des mots sur ses procdures.
39
www.stephanehaefliger.com/campus/biblio/012/qecqlgdc.pdf
49
Lors du bonus, tout ce que japprends est trs intressant. Llve mannonce que
par mes entretiens dexplicitations, il apprend comment il fonctionne, comment il rflchit,
et quil faut hirarchiser les procdures en cas de difficults.
Il indique quil sest appropri cette faon de faire et prcise que grce cet outil il a appris
sauto-informer sur ses dmarches intellectuelles, qui est lun des buts recherchs par
lentretien dexplicitation, comme nous le dit Vermersch40. Il prcise que ce travail lui
permet davoir une organisation dans les procdures mettre en uvre, mais aussi un sens
dans son apprentissage. Ainsi il russit parce quil sest pos les bonnes questions et parce
quil a compris et vis versa.
Pour terminer cette partie, je peux dire que les lves semblent apprcier cette
mthode de fonctionnement, puisquils ajoutent des informations supplmentaires chaque
fin dentretien me prcisant quils trouvent cette dmarche intressante.
40
Pierre Vermersch, 1994, lentretien dexplicitation, en formation initiale et en formation continue, Paris,
dition ESF, p 27.
50
CONCLUSION :
Pour conclure, je peux dire que lentretien dexplicitation est un outil intressant,
qui permet daccder la pense de llve par la verbalisation.
Le fait de sintresser aux procdures subjectives et mentales de llve plutt qu
un rsultat attendu, ouvre un nouveau champ dans ma faon denvisager mon
enseignement.
Jai pu mettre en pratique les donnes thoriques releves lors de mes recherches
avec des jeunes trs htrognes, qui mont dailleurs permis de rpondre ma
problmatique.
Je peux donc dire que lentretien dexplicitation est un diagnostic
lincomprhension des lves, puisquil va permettre lenseignant de comprendre
pourquoi il y a difficult pour eux, en les questionnant de manire fine et prcise sur un
moment spcifi. Je peux aussi prciser quil sert de solution pour rpondre
lincomprhension dun apprenant, puisquil lui permet daccder ses reprsentations
mentales, son processus de droulement de laction, quil ne conscientisait mme pas
jusqualors.
Il lui permet de sinterroger sur les informations quil est all chercher, sur sa
manire de les traiter et de conceptualiser son action, pouvant alors comprendre son
fonctionnement intellectuel et envisager des modifications et des corrections.
De plus, je peux dire que lentretien dexplicitation ouvre un autre champ
concernant la relation matre/lve. En effet, les conditions mises en place par cet outil
dveloppe un sentiment de confiance entre linterviewer et linterview et permet
dinstaurer un bon climat qui vise les plonger dans une dimension de bien tre et
dauthenticit. Il a donc eu des effets positifs et ma permis de me remettre en question
notamment dans ma manire daborder mes consignes. Jai pris conscience de limpact des
feed-back dans les apprentissages et jai pu adopter une autre attitude vis--vis de mes
lves.
Jai pris conscience quil pouvait permettre de renouer les liens avec des jeunes en
conflit avec ladulte, puisque jen ai moi-mme fait lexprience. Les jeunes mont confi
quil se sentait plus laise et plus mme de me solliciter en cas de difficults et/ou
51
52
Bibliographie
http://www.er.uqam.ca
Pascal Livre, juillet 2002, Savoir daction et science de gestion : le cas des
expditions polaire, contribution la 6me biennale et de la formation, atelier :
savoir de la pratique et distanciation : conditions pour une action nouvelle ?, Paris,
p.3
http://www.medicalorama.com
53
Grex_explicitation_et_prise_de_conscience.pdf, www.grex2.com
www.stephanehaefliger.com/campus/biblio/012/qecqlgdc.pdf
54
ANNEXES
55
COMMENTAIRES :
Ce bref entretien dexplicitation a t effectu en stage lan dernier. Il a t tablit
spontanment sans prparations ni assez dinformations pralable ce type de
problmatique. Lors de cet entretien, par la verbalisation, llve a trs vite compris son
erreur lors de la hirarchisation des procdures mentales, ce qui nest pas toujours le cas.
56
57
javais cette peur dtre dclar perdant face un italien, car il boxait dans son pays et
parfois il y a des injustices.
Ouah, mais quand jai entendu mon nom et mon coin (reprends sa respiration) jtais,
jtais vraiment heureux (sourire).
Javais vraiment les larmes aux yeux et la premire chose laquelle jai pens ctait mes
parents, la fiert de mes parents et de ma famille.
Et aussi, jtais fier de pouvoir ramener le titre mon club
A= Tu veux bien continuer ? Men dire plus ? Comment tu te sentais ? Quest ce que tu as
ressenti ?
B= je me suis senti fort, jai tout de suite pens mon entraineur qui tait parti cette anne
l et qui na malheureusement pas pu vivre ce moment avec moi, alors que pour moi cest
grce lui que jtais arriv jusque l (3 secondes dattente)
Aprs, quand je suis sorti du ring, jai saut dans les bras de tous ceux de lquipe de
France et tous ceux de lquipe de France mont saut dessus en hurlant mon nom.
Jtais trop heureux, a ma fait super plaisir jtais vraiment fier de moi.
Aussi, la premire chose que jai fait ctait dappeler mes parents avec le tlphone dun
pote, parce que moi je captais pas en Italie.
A= y a-t-il dautres moments forts qui te reviennent ? Est-ce que tu veux bien men parler ?
B= (humrire)
Cest fou jentends encore la voix dun gars que jai toujours trouv bon, mencourager,
alors que je ladmirais et tout.
Il ma dit quil mavait observ depuis le dbut des championnats et quil aurait pas voulu
maffronter tellement il mavait trouv bon. Alors que ctait toujours moi qui me disait a
de lui (rire). Voil cest tout je crois.
A= Je te remercie beaucoup.
Bonus :
A= a te fait du bien de repenser a ?
58
B= Ba ouais quand mme, ctait lun des moments les plus marquants de ma vie.
Forcment a ma fait du bien dy repenser, surtout comme a dans le dtail et devoir le
verbaliser. a me replonge compltement dedans.
Ractions :
Grand sourire, mains moites, craque ses doigts, timide et gn de devoir voquer tout a.
COMMENTAIRES :
Cet entretien a t tablit avec un athlte de haut niveau.
En effet, celui-ci ne rpond pas ma problmatique, mais il ma permis de mentrainer la
technique de lentretient dexplicitation qui reste la mme malgr les divers champs
dtude.
Jai eu la chance de vivre et de faire renatre un moment important de la vie dun champion
dEurope de Savate Boxe Franaise.
Cet entretien avait pour but de faire revenir un moment marquant de la vie sportive du
jeune homme et il a fait le choix de mvoquer un moment spectaculaire et heureux.
Je me suis rendu compte, surtout lors de cet entretien en comparant avec les autres, de
limpact de cet outil quant aux sensations quil pouvait faire renatre chez linterview.
Bien entendu, les impacts sont diffrents en fonctions des moments que linterviewer
choisi de questionner.
59
N1: Est-ce que tu veux bien si tu es d'accord revenir sur le moment o j'ai pass la
consigne? Qu'est ce qui s'est pass pour toi dans ta tte? Tu as le temps de rflchir, de te
remettre dedans et quand tu es prte on y va !
M1 : Alors, (rire gn) quand tu m'as dit d'aller faire un salto j'voulais pas trop d'un ct
parce que y avait du monde qui avait un niveau lev et le fait d'tre moins forte qu'eux
bah a m'a un peu gn et josais pas me lancer, mais le fait que tu maies parl que tu
maies encourag le faire et tout bah a ma donn envie dessayer surtout jen avais
envie mais javais peur du regard des autres, quils croient que jsuis nulle et tout.
Silence
Maissinon bah j'ai quand mme t parce que d'un autre ct a m'amuse de faire
quelques sauts pour mentrainer avoir de la hauteur et deune fois que j'tais prte, de
me lancer et quand je l'ai fait la premire fois tu m'as fait la remarque que mes bras taient
colls le long du corps au lieu de men servir pendant mon impulsion.
Donc je l'ai refait et (Silence) cette fois ci bah javais corrig les bras mais pas assez
de hauteur.
N2 : Tu veux bien me dire ce que a t'as fais cette remarque?
M2 : Euh... je l'avais remarqu et bah rien, tant mieux qu'on donne des conseils sinon on
progressera jamais quoi!!
N3 : Est-ce que tu veux bien me dire si cette remarque a t bnfique pour toi et est-ce
que tu veux bien me dire ce qui s'est pass pour toi quand tu as mis en application ces
remarques ?
M3 : Ha ouais je voulais dire aussi le fait que tu m'aies fait cette remarque, a a fait que je
me suis concentre sur celle-ci et du coup j'ai pas fait attention aux autres choses pour
russir ce salto.
60
N5: Tu veux bien me dire les effets qu'a eu la consigne sur toi : faire ce qu'on veut sur le
trempo et sortir en salto?
M5 : Bah moi en fait c'est comme si y'avait que le salto faire parce que (...) c'est le... c'est
la chose principale de la consigne aprs ce qu'on veut faire d'autre c'est pas prcis donc ...
voil (5 secondes de silence silence)A un moment aussi, j'ai voulu faire des figures en
l'air mais pour moi le but c'tait de russir le salto demand voil.
N6: Du coup qu'est-ce que t'as fait?
M6 : j'tais un peu dg parce que je voulais quand mme les faire les figures en l'air mais
vraiment le salto me bloquait et je pensais plus qu' a.
En fait, je me concentrais sur les remarques faites sur moi mais les autres taient oublies
du coup!
N7: Tu veux bien revenir sur le moment de la consigne quand je t'ai dit tout ce qu'il y avait
prendre en compte pour russir un salto, prends ton temps pour rflchir.
M7 : Je m'imaginais en train de le faire et de le russir je me suis imagine tout ce que je
devais faire dans lordre, mais bon je savais que je russirai pas.
N8: Tu veux bien me dire ce qui te permet de dire a?
M8: Bah tout compte fait je suis pas l'aise sur un trampo en fait.Bah je crois que le fait
d'avoir toutes ces infos a me donne envie de bien le faire mais j'ai pas russi alors je
savais d'avance que je raterai.
N9 : Je vais t'embter avec cette histoire de consigne Massilia, mais je voudrais savoir ce
que tu as compris de la consigne. J'te laisse un moment pour que tu laisses revenir tout ce
qui s'est pass quand j'ai pass cette consigne, toutes les informations que tu as prises, dans
la salle, les gens autour de toi, tous les dtails...
61
M9 : Bah en fait, j'ai compris la consigne mais mon corps ne rgissait pas, en fait il
appliquait pas. J'avais compris la consigne mais ma ttenan, mon corps plutt ne les
appliquait pas. Pourtant je me suis dit alors ya trois espaces sur le trampo je vais essayer de
faire trois sauts ou quatre parce que la partie du milieu du trampo est trs grande et la
dernire ligne, je prends une grande impulsion pour prendre beaucoup de hauteur et faire le
salto.
BONUS, hors entretien dexplicitation, juste par curiosit et pour crer un bon climat.
N10 : Je te remercie Massillia, si tu as encore des choses me dire, n'importe lesquelles,
n'hsite pas.
M10 : Bah en gros, c'est pas parce qu'on a compris qu'on arrive le faire Ouais en gros,
c'est a la conclusion. Le prof peut croire qu'on a pas cout ou qu'on s'en fou, mais c'est le
contraire, en fait on a cout mais a fonctionne pas a bloque.
N11: Tu veux bien me dire pour toi, qu'est-ce qu'il faudrait faire?
M11 : Bah en fait, le prof devrait demander l'lve s'il a compris, mettre en place une
communication entre le prof et l'lve.
N12: J'te remercie beaucoup Massillia.
M12 : En fait, c'est important de faire cet entretien parce que tu vois comment une ado
comprend ce que tu dis, et du coup bah ya... euh... comment dire, ya une connexion entre le
prof et l'lve qui se fait et a fait que l'lve est plus l'aise peut tre.
N13: Et alors, qu'est-ce que a t'fait?
M13 : Bah, j'me sens bien, j'peux te dire quand j'ai pas compris, j'peux te demander de
m'aider comprendre c'que j'ai pas compris et aussi tu vas pouvoir me conseiller.
N14 : je te remercie.
(Sourire)
62
63
64
65
66
N7: Ok, donc tu veux bien me dire comment tu ty es pris pour couper le carr ?
MA7: Bah d'abord en 2 puis en 4 et aprs j'ai fais les diagonales et aprs a faisait 8,
euh8 coupes donc aprs j'ai euhj'ai pris la rgle gradue et j'ai mis des ptites notes et
aprs ben j'ai trac et a faisait un octogone dans le carr.
N8: Bien je te remercie beaucoup
MA8: Merci euh de rien.
BONUS, hors entretien dexplicitation
N9: Est-ce que tu veux rajouter quelque chose, des choses dire?
MA9: Bah c'est quand mme difficile euh la base de le faire quand euh... on est pas trs
fort en math, parce que faut rflchir beaucoup euh combien de fois on doit le couper.
N10: Est-ce que la consigne tait claire pour toi?
MA10: Elle tait claire mais si c'tait sur 9 c'tait mieux, le carr de 9 centimtres c'tait
mieux parce que bah euh c'tait plus simple mais faut faire avec et rflchir.
N11: Est-ce que tu trouves que c'est intressant de faire ce que je suis en train de faire l
maintenant, un entretien?
MA11: Euh ouais parce que a nous permet de passer tous les tapes qu'on a rflchi
dessus et c'est intressant de savoir comment on a rflchi. Maintenant ba a se fait
automatiquement, ds que jai exercices comme a en gomtrie jessaye de tout
dcomposer comme on fait deux en parlant. Jme dis en premier faut faire quoi et tout je
me pose des questions en fait.
N12: Oui et qu'est ce que a te permets, en quoi a taide ?
MA12: Bah de euh... de me rappeler des mthodes que jai utilises pendant cette activit,
euh, cet exercice de math.
Bah a m'permet de euh j'sais pas, (silence et rire gn) de russir euh la figure et de me
rappeler d'la mthode que jai utilise pour russir. Du coup jprends conscience que c'est
difficile et que pour russir jai pas le choix que de faire a je comprends mieux ce que
je fais et pis au moins a me donne un ordre pour travailler enfin quand jai envie dle
faire (rire).
N13: (rire) Je te remercie beaucoup Marc-Antoine.
67