Brochures, torah et étude">
N°24 - Heshvan 5773
N°24 - Heshvan 5773
N°24 - Heshvan 5773
5 minutes ternelles
Programme dtude journalier
Au sommaire :
- Halakha : La Hala
- Quelques principes du 17 au 24 Heshvan - Type de pate et cuisson 25 Hesh.- 4 Kislev - Tsirouf Sal du 5 au 10 Kislev - Comment faire la Hafrasha 11 au 14 Kislev
Traduction de la lettre de recommandation du Rosh Yeshiva, le Gaon Rav Shmouel Auerbach chlita Mon cher lve, le Rav Harry Mir Dahan, ma prsent lasrie de brochures ddieaux francophones quil a lintention dditer et dappeler 5 minutes ternelles . Cette brochure mensuelle contient un programme dtude quotidien de Halakha (lois appliques), Moussar (pense juive) et Parachat Hachavoua (section hebdomadaire). Heureux celui qui se proccupe dterniser ne ft-ce que 5 minutes par jour, mettant de ct pour le monde venir des mrites incommensurables pour chaque mot de Torah tudi ! Aprsstredlect dela douceur dela Torah, ildmultipliera certainement son tude et son accomplissement des Mitsvot. Il serait fantastique que chaque bon juif nayant pas encore russi se fixer de temps dtude de Torah, tudie dans ces brochures conviviales qui abordent des Halakhot importantes touchant des thmes du quotidien, et des paroles de Moussar veillant le cur la Torah et la crainte divine. Je lui souhaite toute la russite possible dans cette entreprise sainte de diffusion de la Torah au plus grand nombre. Tous ceux qui contribueront ce projet seront bnis du Ciel, spirituellement et matriellement, eux et leur descendance. Au nom du respect et de la prennit de la Torah et du judasme.
Jrusalem, le 23 Octobre 2011 A lintention du Rav Ari Dahan, Tout le monde connat limportance de la mitsva de qui consiste tudier la Torah jour et nuit. Elle nest cependant pas facile accomplir pour tout le monde. Le concept dvelopp par le Rav Dahan travers la brochure 5 minutes ternelles , permet chacun de vivre lexprience du limoud au quotidien. Je tiens souligner la qualit du travail accompli et la richesse des sujets voqus. Je voudrais apporter ma bndiction cette initiative et encourager ses auteurs poursuivre leurs efforts. Laralisationdun telprojet prsente videmment desdifficults. Cest pourquoi soutenir 5 minutes ternelles apportera un grand mrite ceux qui le pourront.
Introduction
La saga des patriarches est dj bien entame! Dans 3 semaines, nous lirons dans Vayets lhistoire de Yaacov qui fuit Essav et se rfugie Haran, chez son oncle Lavan. Ce dernier est rput pour sa ruse. Malgr ses prcautions, Yaacov se fait duper plus dune centaine de fois. Pour commencer, il travaille 7 ans pour obtenir la main de Rahel, la cadette de Lavan; mais le soir du mariage, Lavan fait entrer sous le dais nuptial La son ane, justifiant que nous navons pas lusage de marier la petite avant la grande. Yaacov sengage pour un 2e septennat, obtenant comme remise de peine la main de Rahel ds la premire semaine. Au terme des 14 ans, Yaacov conclut avec Lavan un contrat original: aprs avoir t du troupeau tout mouton tachet ou marqu de point et toute chvre marron, le btail qui natra et remplira ces conditions sera pour Yaacov. Lavan est emball, puisque la probabilit dobtenir de telles btes avoisine le zro. Mais Hashem soutient Yaacov et lenrichit profusion. Sans cesse, Lavan modifie les conditions, retire des nouvelles btes du troupeau quil donne garder ses fils; mais le troupeau continue de pulluler en faveur de Yaacov. Lavan finit par ter tous les mles quil dmnage trs loin. Mais les femelles continuent se reproduire, par leau de labreuvoir, ou parce que des anges apportent les mles durant quelques instants. Mauvais payeurs, Lavan et ses enfants sont fous de rage. La cohabitation devient invivable. Hashem se dvoile alors Yaacov et lui enjoint de regagner la terre dIsral. Le lendemain, Yaacov se concerte avec ses femmes en leur racontant ses misres, puis leur annonce quHashem lui ordonne de rentrer au pays. Rahel et La rtorquent leur tour que Lavan a envers elles une conduite indigne, notamment parce quil les a vendues Yaacov comme des servantes, et quelles acceptent de ce fait ce quHashem ordonne. Ce dialogue est tonnant! Si Yaacov veut rentrer en Isral parce que Hashem le lui prescrit, pourquoi introduit-il son discours par le fait que Lavan se conduit avec hargne envers lui? Et quand Rahel et La lui rpondent, pourquoi justifient-elles le devoir dcouter Hashem par le fait que Lavan les avilit? Si Lavan tait un bon papa, cela aurait-il remis en cause la ncessit dcouter lordre dHashem?!
Introduction
31/10/12
Une grande leon est dduire: quand Hashem souhaite faire bouger un homme, la ralit mme du monde lui prouve quil est appel un nouveau challenge, de faon naturelle. En effet, chaque Ben Isral a un but trs prcis pour lequel il a t cr; chacun traverse des preuves particulires, qui dveloppent en lui une manire singulire de croire en Hashem et de Le servir, selon une conception du monde personnelle. Mme celui qui grandit dans un milieu non-juif et tarde dcouvrir Hashem Le peroit et Le sert ensuite de manire spcifique, selon son vcu. Il a malgr lui t mis dans des situations dlicates qui lui ont permis de dvelopper une sensibilit originale. Puis vient le moment dutiliser ce potentiel pour Hashem. A chacun de ces carrefours, lhomme peut ressentir naturellement que le changement de route simpose. Ainsi, Yaacov, Rahel et La souhaitaient mettre en vidence quHashem leur dit via la ralit du monde de bouger, afin de vivre pleinement Son ordre. Voil 2 ans que nous avons le mrite de diffuser le 5 minutes ternelles chaque Rosh Hodesh. Cette date de diffusion a souvent entrav leffectivit du mensuel lapproche des ftes. En thorie, le fascicule qui traite des lois dune fte doit imprativement tre celui du mois de la fte, en ayant boucl toutes les lois avant lentre de la fte. Soit, les lois de Pessah en Nissan avant le 15, Tishat haYamim avant le 1er Av [!], Rosh Hashana, Kippour, Souccot en Tishrei. Or, ces lois sont nombreuses, et nous avons souvent d renoncer dvelopper des lois essentielles, ou traiter de Halakha sur le compte du Moussar. Lidal tait de diffuser le mensuel tous les 15 du mois. Pendant longtemps, nous esprions rectifier le tir en ditant un fascicule de 45 jours. Mais rdiger le 5 minutes ternelles requiert beaucoup de temps et dinspiration pour matriser et transcrire un sujet exhaustivement. Nous avons malgr nous accumul du retard plutt que de lavance. Ce numro de Heshvan navait concrtement aucune chance de parvenir nos abonns avant le 10 du mois. Alors plutt que de nous dsoler, voyons dans ce recul forc la main dHashem qui nous offre loccasion de reprendre un bel lan, et diffuser dsormais le 5 minutes ternelles tous les 15 du mois!
Halakha: Ten Tal ouMatar Depuis le 7 Heshvan, les habitants dIsral prient pour la pluie, tandis que les habitants de Houts Laarets commenceront cette prire dans plus dun mois. Apprenons quelques Halakhot. 1. Dans la 2e Berakha de la Amida, nous mentionnons la puissance dHashem, qui peut ressusciter les morts et domine toutes les forces du monde. La saison des pluies commenant vers Souccot, nous voquons aussi Sa domination sur la pluie et le vent depuis Shemini Atseret. Nanmoins, nous commenons demander la pluie plus tard: en Isral, le 7 Heshvan, et en Houts Laarets, dans la nuit du 4 au 5 dcembre, soit 60 jours aprs la Tekoufat Tishrei [lautomne selon lastronomie juive]. 2. La prire pour la pluie consiste ajouter dans la 9e Berakha de la Amida de Barekheinou veTen Tal ouMatar Al Pnei haAdama Donne la rose et la pluie sur la surface de la terre. Les sfarades ont lusage de rciter un texte diffrent de la prire en t Barekh Aleinou, tandis que les ashknazes ajoutent cette phrase dans le texte habituel. 3. Pourquoi ne prions-nous pas pour la pluie depuis Shemini Atseret, autant que nous cessons Pessah de dire veTen Tal ouMatar en mme temps que nous arrtons de dire Mashiv Harouah? La Guemara rapporte quil aurait effectivement t plus juste de prier ainsi, car la terre en Isral a besoin de beaucoup deau. Cependant, les habitants du pays montaient chaque anne Jrusalem pendant Souccot. Pour encourager leur zle, nos Matres instaurrent de ne prier pour la pluie quune fois que tous les plerins avaient regagn leur domicile, soit 15 jours plus tard. En revanche en Babylonie o la terre tait naturellement humide et ne ncessitait que peu de prcipitations, nos Matres instaurrent de demander la pluie plus tard. Depuis, tous les juifs de Houts Laarets suivent lusage de Babylonie, et commencent prier pour la pluie dans la nuit du 4 au 5 dcembre. 3. Comment doit procder celui qui voyage entre Isral et la France ou tout pays de Houts Laarets pendant cette priode?
Jeu. 16 Heshvan 5773
01/11/12
Halakha : Hala Le Hagaot Mamoniot crit [fin de Zeram]: La Hafrashat Hala prlvement de la Hala est une grande Mitsva trs apprcie dans le ciel. Le Midrash enseigne que la Hala est lun des 3 mrites pour lesquels le monde a t cr [] Cette Mitsva incombe particulirement aux femmes, autant que lallumage des bougies du Shabbat et les lois de la Nida [femme menstrue] . Hannah la Tsadeket eut le mrite denfanter Shmouel aprs plusieurs annes parce quelle accomplissait scrupuleusement ces 3 Mitsvot do son Nom HaNaH = Hala, Nida, Hadlakat haNer. Le moment o une femme accomplit lune de ces Mitsvot est propice pour quHashem agre ses prires; elle Limplorera de ce fait pour quIl protge ses enfants et les fasse grandir dans la Torah et la crainte du ciel De l provient la clbre Segoula de la chane de la Hala. Lorsque lon a besoin dune protection particulire dHashem pour un malade, une femme strile, etc., 40 femmes prlvent la Hala et prient pour sa russite. Avec la facilit de communication notre poque, se sont des centaines ou milliers de chanes qui sont organises chaque semaine travers le monde. Bien que la source de la Segoula des 40 femmes soit floue, plusieurs tmoignent avoir vu des miracles presque surnaturels par le mrite de cette Mitsva. Certes, la raison pour laquelle cette Mitsva est si apprcie par Hashem est sotrique; nanmoins, le fonctionnement de la Segoula est rationnel! Hashem est fier de Ses enfants qui accomplissent Sa volont avec entrain, et exauce de ce fait les requtes de Ses filles qui limplorent de tout leur cur! Cette prcision implique une directive essentielle pour toute chane de Hala: les prlvements doivent tre effectus selon les rgles de la Halakha nombreuses et souvent mal connues! Autrement, plusieurs femmes risquent de prononcer en chane le nom dHashem en vain hebdomadairement, Has Veshalom. Bien que ce sujet ait dj t trait en Iyar 5771 [n6], nous lapprofondirons de nouveau pour ce mois, la demande de plusieurs lectrices maillons de ces merveilleuses chanes de Hala.
Ven. 17 Heshvan 5773
02/11/12
La Parasha de Vayra raconte la manire dont Hashem anantit les villes de Sedom et Amora, cause de leur cruaut. Avant dexcuter sa sentence, Hashem dvoile son intention Avraham, qui Limplore en retour daccorder un dernier sursis, peut-tre par le mrite de quelques justes. Mais il nest plus question de misricorde, car limmoralit des habitants a dpass toute limite. Seuls Loth et sa famille seront pargns titre personnel, et tous ces pervers priront. Avant de sadresser Avraham, Hashem prcise quil est impratif de lui faire part de Son projet: ' ' ' ' - litt. Et Hashem dit: Dissimulerais Je Avraham
ce que je veux faire? [] Ne le [Avraham] sais-Je pas afin quil prescrive ses enfants dobserver Mes voies, en pratiquant la bont et la justice Il semble quHashem exprime que cette divulgation est ncessaire pour la descendance dAvraham: Puisque je sais quAvraham perptuera Mon alliance, il faut que ses enfants qui suivront Mes voies sachent et intgrent quenfreindre Ma volont est parfois pouvantablement rprimand! Rashi remarque toutefois quainsi interprt, le verset prsente des imperfections linguistiques notamment parce que la conjonction de causalit -afin / du fait- na pas sa place. Aprs avoir introduit que signifie aussi: Je lai pris en affection, Rashi interprte le verset ainsi: Comment Pourrais-Je dissimuler Mes intentions Avraham, alors que je lai chri, parce quil prescrira sa descendance de perptuer Ma foi En dautres termes, il nest pas digne quHashem cache Avraham son bien-aim un programme aussi important que la destruction des villes. Et par quel mrite Avraham jouit-il dune proximit avec Hashem aussi privilgie? Le Hinoukh lducation des enfants! Parce quAvraham dsire ardemment duquer ses enfants dans la Torah, Hashem laime et le rapproche de Lui! Cette Parasha est propice pour commencer dvelopper le thme du Hinoukh, que nous approfondirons durant tout lhiver, Beezrat Hashem.
Halakha : Hala La Mitsva de la Hala La Mitsva de Hala est-elle Dorata impose par la Torah ou Drabanan dordre rabbinique? Dans Shelah Lekha [Bamidbar 15:18-20], le verset dit: : ... :' A votre arrive dans le pays o Je vous conduirai, lorsque vous mangerez du pain du pays, vous en prlverez un tribut pour Hashem. Comme prmices de votre pte, vous prlverez la Hala Selon la Torah, la Mitsva nincombe quen Erets Isral. Toutefois, nos Matres ont instaur de prlever la Hala mme en Houts Laarets en dehors dIsral, afin que les juifs qui y habitent noublient pas la chre Mitsva de Hala. Le dbut du verset: A votre arrive dans le pays, nos Matres dduisent que cette Mitsva ne nous incombe que lorsque la majorit des juifs habitent en Isral. Or, ce nest pas le cas notre poque, autant qu lpoque du 2e Beit haMikdash. Nanmoins, nos Matres ont ordonn de prserver plusieurs lois de la Torah qui ne sont pas en vigueur notre poque, tels que la Sheviit la 7e anne de jachre, ou les prlvements de Terouma et Maasser sur les fruits. Il ressort que la Hala notre poque est Drabanan . Toutefois, nous diffrencions 2 types de Mitsva Derabanan: en Isral, nos Matres ont enjoint de continuer daccomplir la Mitsva de la Torah. Et en Houts Laarets , ils lont ordonne en souvenir de la Mitsva impose en Isral. [Cette nuance impliquera des consquences; on sera en gnral plus permissif dans certains problmes de Hala de Houts Laarets.] Le type de pain 1. Lorsque vous mangerez du pain du pays seule une pte qualifiable de pain est imposable. Cette stipulation inclut plusieurs critres. On sintressera notamment la composition de la pte, sa qualit , 10 et sa cuisson .
Sam. 18 Heshvan 5773
Moussar : Hinoukh
03/11/12
Un jour, des Rabanim et hommes daffaires allrent consulter le Brisker Rov Rav Itzhak Zev Soloveitchik zatsal pour une question dlicate. Dans la pice se trouvait le petit-fils du Rav g de 2 ans, sans sa maman dans les alentours. Pendant que tous dbattaient du sujet complexe, le petit monta sur une chaise puis sur la table, et rampa entre les prsents jusqu son grand-pre. Avec une srnit totale, le Brisker Rov le rceptionna et le posa par terre. Le mange plut au petit; il retourna au bout de la table, y grimpa de nouveau, rampa entre les rabbanim jusquau papy, qui le redescendit, toujours avec la mme srnit. Quand le bout de chou acheva son 3e tour, un des prsents tonn du sang froid du Rav linterrogea: Rav, ny a-t-il pas lieu dduquer le petit? Le Brisker Rov rtorqua quil ne comprenait pas la question. Quand le questionneur insista, le Rav lui dit: As-tu dj vu un adulte de 30 ans ramper sur une table? Si oui, il y a en effet une question de Hinoukh ducation. Mais puisque ce nest pas le cas, il ny a aucune question de Hinoukh! Certainement, la plupart dentre nous navons pas compris la rponse du Rav; cest vous dire combien notre conception du Hinoukh est fausse! Ainsi, notre premire tude consistera dfinir ce quest le Hinoukh. Nous tenons prciser que la plupart des points que nous dvelopperons seront fonds sur une srie de cours du Rav Yehiel Yaacovzon shlita. Bien que, de manire gnrale, nous prfrions utiliser comme fil directeur de nos tudes des grands classiques du Moussar, il semble que pour traiter du Hinoukh dans notre monde moderne, il soit plus productif de nous fonder sur cet expert en la matire. En effet, sur linjonction de ses Rabbanim, cet homme a consacr plusieurs annes approfondir et critiquer les diffrents modes dducation et de psychologie du point de vue de la Torah, en analysant ensuite ses conclusions avec les grands Matres de la Torah. Aprs des dcennies de travail, il est ce jour lducateur religieux le plus expriment. Ceux qui comprennent lhbreu pourront retrouver ses nombreuses confrences sur le site de Kol haLashon.
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh 04/11/12 Quelle est ltymologie du mot [Hinoukh], couramment traduit
par ducation / pdagogie? Dans la Torah, Hinoukh signifie initiation/ inauguration. Linauguration du Mizbah lautel est appele Hanoukat haMizbah. Avant de sortir en guerre, le Cohen dclarait - Que celui qui a bti une maison neuve et ne la pas inaugure c.--d. qui nen a pas encore fait usage, quil parte et sen retourne sa maison. LorsquAvraham sortit en guerre contre les 4 rois, le verset dit : - [Avram sut que son parent tait prisonnier] il arma ses apprentis, enfants de sa maison. Rashi commente : on appelle Hinoukh toute entre en fonction dun homme ou ustensile dans le rle quil devra endosser dans le futur. De la mme manire, le mot Hinoukh utilis pour lducation signifie initier un enfant une conduite quil poursuivra dans le futur, lorsquil sera adulte. Ainsi, Shlomo crit dans Mishlei : - Eduque le jeune homme ds le dbut de sa vie, afin quil ne scarte pas du chemin en vieillissant. Et rciproquement: rprimander un enfant sur une conduite qui cessera naturellement lorsquil grandira na aucun rapport avec le Hinoukh. Certains considrent probablement ces propos vidents. Et pourtant Combien de fois par jour 'duquons-nous' nos enfants adopter toutes sortes de conduites qui nauront aucune incidence sur leur avenir? Quel parent ne corrige-t-il pas son fils de 5 ans qui gote du sable, mchouille sa chemise ou dcoupe la carte-bleu aux ciseaux, blmant ensuite le comportement indigne par un super-speech?! Certes, il est lgitime dviter certaines de ces scnes; mais au nom du confort des parents uniquement, car elles ne sont pas de lordre du Hinoukh ! Lintensit du reproche ne pourra en aucun cas tre la mme, sous peine de dvelopper chez le petit un sentiment de culpabilit, alors que son action tait parfaitement lgitime de son point de vue denfant. Le point de dpart de notre tude sera donc de discerner ces 2 notions confondues tort: lducation, et la discipline / soumission un ordre. 13
Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
05/11/12
Hashem a cr lhomme dot de Yetser Hara litt. le mauvais penchant qui correspond la force instinctive de lhomme. Le devoir de lhomme nest pas de lutter contre cette force, mais de la canaliser. Chaque Mida vertu ou dfaut est ncessaire pour servir Hashem parfaitement, en lutilisant sa juste mesure [litt. Mida signifie mesure]. Leffronterie est parfois positive, lorsquelle nous aide oser voluer malgr un entourage dcourageur. La moquerie permet de ridiculiser les murs des impies, afin de se dmarquer davantage deux. Inversement, lexcs dindulgence ou de piti porte parfois prjudice, car Celui qui a piti dun impie finira par tre ignoble envers un juste; il faut parfois svir avec rigueur pour ne pas laisser un mal sinstaller. Ainsi, le Yetser Hara utilis juste mesure est positif. Dompt correctement, il permet lhomme datteindre un niveau plus haut que celui des anges! [Rav Dessler remarque dailleurs quaucun verset ne parle damour des anges pour Hashem, mais uniquement de crainte, car celui qui na pas de Yetser Hara donc de possibilit de ne pas faire ne sait pas ce quest aimer!] Sur ce principe, il faut imprativement raliser quun enfant a en lui diverses forces qui lui sont toutes ncessaires pour son parfait dveloppement. Sacharner brimer lune dentre elles laissera forcment des squelles. Le Hinoukh consiste canaliser la tendance, en lui donnant un cadre. Un parent qui na pas dfini et instaur un cadre na pas le droit de rprimander son enfant qui exploite son potentiel. Parce que cette force est bloque aujourdhui, elle risque demain dexploser ailleurs, un peu comme un tuyau de canalisation bouch en un point qui finit par craquer ailleurs, car leau ne cesse de faire pression. Il a dailleurs t dmontr statistiquement que la plupart des vandales adultes sont ceux qui ont trop t limits dans leur enfance, car la contrainte dvelopp en eux un dsir ardent de dtruire toute barrire. [Nous approfondirons la raison de ce phnomne plus tard.] Refoua Shelema Yossef ben Sim'ha Nathan
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
06/11/12
Illustrons concrtement ltude dhier: un enfant de 4 ans arrache frquemment les feuilles de la jolie plante prfre de maman, souvenir de la chre vieille tata zal. De prime abord, la plupart dentre nous rprimanderaient svrement ce terrible acte de vandalisme. Puis aprs que le petit ait profondment regrett son acte, la maman reviendrait le consoler tendrement, lui dlivrant une grande leon de morale, en caressant ses boucles blondes. Objectivement, la rprimande est totalement injuste, lenfant na fait aucun acte de vandalisme. De son point de vue, il est m par un dsir ardent de dcouvrir le monde. Ce scientifique de 4 ans analyse dune part la force de liaison de la feuille la branche, cartographie les diffrentes compositions des fleurs, remarque que son got nest pas aussi agrable que son apparence. Peut-tre mme, ce petit psychologue en herbe tudie-t-il la corrlation entre les feuilles arraches et la monte de colre de sa mre?! Et puis finalement, ne sidentifie-t-il pas avec sa puricultrice qui dcoupait elle aussi des fleurs la semaine prcdente? Et sa maman navait-elle pas t si fire de lui en recevant son bouquet? Comme le Brisker Rov le dfinit si bien, sil ny a aucun risque que cet enfant coupe les plantes de sa femme lorsquil aura 30 ans, il ny a dans sa conduite aucune question de Hinoukh ! Lunique problme est que ce petit de 4 ans nattribue pas de valeur sentimentale au bouquet de la vieille tata quil na mme pas connue. Je crains que plusieurs lecteurs aient dj charg leur revolver Alors prcisons immdiatement que notre intention nest pas de laisser les enfants dtruire tous les objets chers de la maison. Nous navons cess de prciser que lacte du petit est lgitime selon son point de vue. C.--d. que selon le point de vue de la mre, il y a aussi une certaine lgitimit prserver sa jolie plante. Mais puisque le problme nest que technique, il faut se soucier de le rsoudre techniquement, en le contournant, sans conflit. Soit A suivre!
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
07/11/12
Lorsquun enfant nagit pas comme la logique ou morale adulte limpose, il faut avant de le reprendre sinterroger sil y a rellement une question de Hinoukh. Soit, rpondre 2 questions: quelle est la motivation de son action? Est-ce que son acte aura une quelconque incidence lorsquil sera adulte? Selon les rponses, la conduite adopter sera diffrente. Commenons par le cas o lenfant ne conservera pas de mauvais pli lorsquil sera adulte qui reprsente une part importante des conflits parents-enfants. Nous, parents, devons raliser quil ny a en cela aucune question de Hinoukh! Or, pour la plupart des cas, son acte est motiv par un simple dsir de bouger ou de dcouvrir le monde. Ce qui signifie que nous lui reprochons le simple fait dtre un enfant, vivant, assoiff de dcouverte, qui na malheureusement pas encore t admis au muse Grvin. 1re consquence : lenfant ne spanouit pas. Et une fois lorage termin, nous osons lui faire la morale. 2e consquence: lenfant grandit avec un sentiment de culpabilit, de ne jamais parvenir faire ce quil faut, de toujours dranger Quil hurle, dcoupe la plante ou le carnet de chque, quil grimpe sur le joli meuble du salon [ou qu'il se ronge mme les ongles des pieds Je vous promets qu'un de mes gosses l'a fait!], lenfant ne fait rien dautre que dtre un enfant. De ce fait, si son acte ne porte objectivement aucun prjudice, apprenons travailler notre patience. Ou au pire, changeons de pice, ou incitons le gentiment changer de pice. Et si son acte nuit, tentons de lviter techniquement, car un problme technique ncessite une solution technique uniquement. Soit, suspendons le pot de fleurs, veillons ne pas laisser traner dobjet prcieux Sans oublier bien sr de canaliser son dsir de dcouverte, en lamenant cueillir par ex. des fleurs au jardin public. Une fois la force canalise, il devient possible de lduquer aussi respecter la proprit de lautre, en lui expliquant quil nest pas permis de couper des fleurs qui appartiennent un particulier, telles que la plante de la maison. Vous apprciez le '5 minutes ternelles ' ? Abonnez-vous!
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
08/11/12
Abordons prsent lapproche des problmes de Hinoukh soit, habituer un enfant ds son jeune ge faire ou ne pas faire un acte parce que cette conduite lui sera ncessaire lorsquil sera adulte. Le bon dveloppement du sujet ncessite de dfinir 2 concepts: lastreinte ou dressage, et le Hinoukh. Tout parent/ducateur dsirant obtenir une certaine conduite de lenfant fait usage de lun de ces 2 outils. Nous entendons par astreinte tout systme par lequel lenfant est oblig dagir quil sagisse de punition ou de rcompense, ou tout simplement dune discipline bien instaure quil est moralement impossible denfreindre. Tant que lenfant est passif c.--d. quil nagit que parce quun facteur extrieur ly pousse nous qualifierons son acte de contraint, puisquen labsence de la cause contraignante, lenfant interrompra totalement son action. Le Hinoukh quant lui consiste faire intrioriser lenfant la ncessit de se plier cette rgle. Comme nous lexpliquions, le vrai Hinoukh consiste faire acqurir lenfant une thique quil conservera lorsquil ne sera plus sous notre tutelle. Prcisons dentre que ces 2 moyens sont incontournables pour duquer convenablementunenfant. De la mmefaon que lonnobtiendra aucun rsultat durable en le forant, il est totalement exclu de le stimuler au bon comportement en sensibilisant sa bonne conscience uniquement. Dune part, il nest pour le moment rceptif aucun message car son gosme naturel prfre l'oisivet et la tranquillit immdiate plutt que l'effort dcouter un mentor. Mais aussi, parce que lenfant doit intgrer quil doit se plier des rgles prtablies mme sil ne les comprend pas. [Nous reviendrons sur ces 2 points demain.] Nanmoins, les fonctionnements de ces 2 systmes sont trs diffrents, voire opposs. Il faut de ce fait dfinir le domaine de chacun afin den faire bon usage, car la confusion de ces notions fait perdre leur effet, et parfois mme, loigne lenfant de l'thique que nous esprions lui transmettre.
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
09/11/12
Le don de la Torah aux Bnei Isral a t caractris par la clbre dclaration Nous ferons et nous couterons. Cette phrase leur valut de se faire comparer aux anges qui accomplissent lordre du Crateur avec dtermination par le simple fait quIl ordonne, mme sils nen comprennent pas la raison. Mais cette dclaration dissimule aussi un autre message: lhomme ne peut comprendre le spirituel quaprs avoir fait. En effet, lhomme cr de chair et de sang est naturellement attir vers lassouvissement de son instinct, optant toujours pour le profit immdiatmmesi son choixluinuit longterme. Illuiestpresquimpossible de vaincre son instinct spirituellement, en se convainquant de la ncessit de faire. A chaque fois que la bonne conscience incite lhomme c.--d. le cur [cf. 5 minutes ternelles du mois dernier] aller de lavant, linstinct commence par brouiller le dialogue; et si la conscience persiste, linstinct soudoie le cerveau pour argumenter le fait que dans ce cas prcis, il est exempt de son devoir. Chacun son niveau est confront cette lutte des dizaines de fois par jour. Et le combat est toujours le mme: le Yetser Hatov nous suggre de faire le bien, puis le Yetser Hara tente de nous dtourner lattention, et sil ny parvient pas, il avance mille et une raisons pour dmontrer quil nest pas requis de faire cet effort surnaturel. Quel est lunique moyen de parvenir faire? Faire! Si lhomme dcide de passer lacte, sans comprendre, il sortira des griffes de son instinct. Et seulement aprs, il deviendra possible de percevoir quel point le choix du bien simposait: nous ferons et seulement aprs nous serons aptes comprendre! En Hinoukh, le principe est le mme. Pour faire agir un enfant contre sa nature, pour son bien absolu, il nest concrtement pas possible de le persuader de faire le bien pour le moment, car il est trop ancr dans son dsir instinctif. Il faut obligatoirement le pousser faire, sans expliquer c.--d. lastreindre, par la discipline, la punition ou la rcompense. Seulement une fois que lenfant aura agi, et que lventuelle amertume de la contrainte aura commenc se dissiper, il devient possible de passer la phase Hinoukh, en lui faisant raliser la grandeur de son acte, comme 23 nous lexpliquerons plus tard.
Halakha : Hala Types de ptes et de cuissons imposables de Hala 1. De lexpression du verset Lorsque vous mangerez du pain du pays, nos Matres dduisent quil faut ncessairement que le produit soit qualifiable de pain pour tre imposable. 2 paramtres sont considrer : sa qualit liquide ou solide et sa cuisson au four ou bouillie / frite. De manire gnrale, ces paramtres sont les mmes que ceux des lois du Birkat Hamazon. En effet, la Torah enjoint de rciter ces Berakhot lorsquon mange du pain spcifiquement . Si on se rassasie par dautres aliments, on ne rcitera que les Berakhot de Al haMihia ou Boreh Nefashot. Tandis que la dfinition du gteau est entre les 2 chaises; elle nest considre comme pain que si on en consomme une quantit de 4 Beitsa [uf], soit ~220g. [Notons que celui qui prvoit de manger en moins de 1h15 220g de croissant /pain au chocolat doit faire Netilat Yadam, dire la Berakha de Hamotsi, puis rciter le Birkat Hamazon. Soit un peu plus de 2 units pour des grands croissants, ou de 4 6 units pour les petits. Concrtement, toute personne non avertie qui se joint un buffet de petit-djeuner consomme cette quantit!] Pour ce qui concerne les lois de Hala, tout ce qui sera considr comme pain pour les lois de Birkat haMazon sera imposable de Hala. La rciproque est aussi vraie, quelques exceptions prs: sil faut prlever la Hala dune pte, il faudra rciter la Berakha de Hamotsi et Birkat haMazon si on consomme 27g ou 220g de cet aliment. Concrtement, une pte est sans quivoque imposable de Hala si elle remplit les 2 conditions suivantes: quelle soit paisse , et cuite au four . Si aucune de ces conditions nest remplie c.--d. que la pte est liquide , et cuite en casserole ou en pole elle sera dispense. Et si juste une seule des 2 conditions est vrifie, la Halakha fait lobjet de discussions, et on prlvera en gnral sans Berakha.
Sam. 25 Heshvan 5773
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10/11/12
Avraham envoie Eliezer son serviteur Aram Naharam son pays natal pour quil trouve une pouse son fils Itzhak. Lorsque celui-ci revient de sa mission, le verset dit: Le serviteur raconta Itzhak tout ce quil avait fait. Rashi explique quil lui fit part de la main du ciel qui laccompagna durant son expdition: ce voyage qui devait durer 17 jours ne lui prit que 3 heures; Rivka se prsenta lui spontanment, et accepta immdiatement de le suivre, etc. La Torah poursuit: Itzhak la conduisit dans la tente de Sarah sa mre; il prit Rbecca pour femme etc. Le Targoum Onkelos interprte: Itzhak observa les actions de Rivka, qui taient aussi pieuses que celles de Sarah sa mre, et il se maria avec elle. Il y a lieu de sinterroger: puisquEliezer raconta tous les prodiges qui se produisirent, pourquoi Itzhak attendit-il que Rivka lui fasse preuve de sa pit pour se marier avec elle? Le Brisker Rov Rav Itzhak Zeev Soloveitshik zatsal dduit: les miracles qui arrivent un homme ne sont pas rvlateurs de la valeur de celui-ci. Seules ses actions dterminent sa grandeur, et donnent ensuite une relle valeur aux miracles! Un jour, quelques bons juifs engagrent une discussion sur les prodiges que le guide spirituel de chacun dentre eux avait accomplis. Parmi eux se trouvait le fils du Hafets Haim Rav Israel Meir haCohen, lauteur du Mishna Beroura, une autorit davant-guerre universellement reconnue. Ses camarades lui demandrent de raconter son tour un prodige accompli par son pre. Il leur rpondit: les gens ont lhabitude de vanter leur matre en disant Tsadik gozre veHakadosh Baroukh Hou Mkayem le juste dcrte et Hashem accomplit. Chez mon pre, cest un peu le contraire. Le plus grand de ses miracles est Hashem gozre ve-Israel Mer mekayem Hashem dcrte, et Isral Meir accomplit Ses ordres! Une leon bien mditer!
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
11/11/12
Nous avons distingu jusque l 2 moyens par lequel un parent ou ducateur obtient quun enfant adopte une conduite idale: lastreinte et le Hinoukh. Lastreinte implique toutes les mthodes par lesquelles on parvient forcer lenfant agir, sans volont. Tandis que le Hinoukh est laction de sensibiliser lenfant cette conduite, afin quil lintgre et ladopte de son propre gr. Nous expliquions en fin de semaine que le Hinoukh ncessite duser dans un premier temps de lastreinte, car lenfant nest initialement pas rceptif au message de ladulte. De plus, il est important dhabituer lenfant faire ce que son parent ou ducateur lui enjoint, mme sil ne comprend pas. Nous dvelopperons ce point le mois prochain, lorsque nous traiterons de limportance de la discipline. Quant duquer par la contrainte uniquement sans faire intrioriser lenfant limportance de la bonne conduite, il semble inutile de prciser que ce systme naboutit rien. Et pourtant La plupart des parents non-avertis ne cessent de contraindre leurs enfants longueur de journe, et sont dus ensuite de ne voir aucun rsultat de leurs efforts! Le sujet de cette semaine sera donc dexpliciter les diffrents dsastres que ce type dducation provoque quil sagisse dastreinte par punition, par discipline ou mme par rcompense. Par la mme occasion, nous expliquerons la raison qui nous pousse inconsciemment agir de la sorte, et dmontrerons Beezrat Hashem combien cette thorie est fausse. Mais commenons par une petite anecdote: Rav Dessler zatsal voyageait en train en Angleterre accompagn de quelques lves. Lorsquils passrent devant un btiment fortifi, le Rav leur dit: Savez-vous quel type d'asctes vivent dans cet endroit? Des personnes qui mangent du pain sec et de leau tous les jours, dorment sur un misrable matelas la nuit, sans ne jamais parler personne dautre! Et ce, pendant des dizaines dannes! Et pourtant A peine quittent-ils ce couvent quils deviennent en quelques heures seulement les personnes les plus dbauches du pays! Le Rav laissa les lves tonns mditer quelques instants, et continua: Sachez que ce btiment est le pnitencier le plus strict dAngleterre, qui 27 dtient tous les criminels du pays!
Halakha : Hala
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Moussar : Hinoukh
12/11/12
Nous savons tous que le zle avec lequel un homme fait une action tmoigne dun enthousiasme interne profond. Une rgle moins connue affirme que la rciproque est vraie: lhomme peut veiller le feu de son cur en agissant avec ardeur. Celui qui ne se sent pas motiv faire une action pourtant importante a la capacit dveiller son enthousiasme en se forant agir avec vivacit. Le Sefer haHinoukh [16] exprime cette rgle ainsi: Les penses et sentiments dun homme sont toujours influencs par ses actions. Mme un homme profondment mauvais qui se force faire du bien finira par veiller sa sensibilit. Et inversement, un homme profondment bon contraint de faire des gestes cruels finit par inculquer la cruaut dans son cur. Selon ce principe, il explique que la Torah ordonne toujours de faire des Mitsvot pour intgrer certains fondements plutt que de les commmorer par la pense uniquement, parce que le cur s'imprgne plus d'un acte que de mditation. Ainsi, chaque fois que lon se force soutenir un pauvre par ex., le cur devient un peu plus misricordieux, dveloppe de la sensibilit lautre, bien plus que si on coutait un cours portant sur limportance de la Tsedaka. Idem pour celui qui entre un soir irrit et contrari la maison, et ne veut pourtant pas se montrer dsagrable avec sa femme ou ses enfants. Il a la capacit de changer la polarit de son cur en sefforant de leur faire plaisir, en astiquant par ex. la maison pour faire plaisir sa femme, ou en lui prparant un petit en-cas dlicat. Cette rgle est certes peu connue sous cette formule. Nanmoins, beaucoup semblent en tre inconsciemment convaincus. Do la raison pour laquelle tant de parents forcent leur enfant se conduire selon des rgles que le petit na initialement aucune envie de suivre. Vraisemblablement, ils pensent quhabituer le petit se plier ces rgles finira par veiller en lui lenthousiasme pour les appliquer, car le cur de lhomme est influenc par ses actions. Pourtant, tant de jeunes dresss ainsi rompent la premire occasion avec lducation contraignante des parents. Pourquoi? La rgle du Sefer haHinoukh nest-elle pas toujours vraie? A suivre 29
Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
13/11/12
Nous apprenions hier que les sentiments dunhomme sont influencs par ses actions. Pourtant, tant denfants de bonne-famille filent un mauvais coton! Petit, cet enfant est duqu selon une dontologie bien dfinie, peut-tre mme, avec un niveau de pratique religieuse trs dmarqu. Et ds son adolescence, il saisit toutes les occasions pour fuir ses devoirs moraux! Pourquoi? Nest-ce que linfluence nfaste du voisin? Pourquoi sobstine-t-il dans ce cas se montrer plus dlinquant que son copain?! Pourquoi la rgle voque par le Sefer haHinoukh est-elle tant de fois dmentie? Aprs rflexion, cette question nest-elle pas tout simplement la remarque du Rav Dessler zatsal sur le prisonnier-'ascte' davant-hier? Ce dernier a lui aussi vcu pendant 20 ans coup de tout dsir matriel; une fois libr, il redevient en quelques heures une bte bien plus froce qu son entre, sans la moindre retenue face la tentation. Pourquoi? Il est vident que la rgle est toujours vrifie, le cur ne cesse de se faire influencer de laction. Le problme est: quel aspect de laction la-t-il influenc? En effet, chaque action mme bonne dans labsolu peut tre motive par toutes sortes dintrts. Prenons lex. dun pauvre qui me demande une pice. Si je la lui donne parce que je comprends quil faut aider mon prochain, jai effectivement renforc ma sensibilit lautre. Mais si je la lui donne parce quil mexaspre, et espre ainsi m'en dbarrasser, jai tout simplement renforc dans mon cur le ddain pour les parasites qui vivent sur le compte des autres. Et si je la lui donne pour quun spectateur remarque ma gnrosit, je sortirai de ce geste bien fier et enorgueilli. Et si toutes ces raisons motivent mon geste, chacun de ces sentiments aura t renforc proportionnellement dans mon cur. Idem pour le prisonnier: tant quil ne peroit que laspect privation de son isolation, sa captivit dcuple exponentiellement son dsir de croquer la vie. Une fois sorti, il doit imprativement assouvir ses dsirs ardents. Certes, il arrive quil intgre aussi limportance de ne plus se faire attraper la main dans le sac, mais il nintriorisera jamais la ncessit de vivre avec moralit.
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Halakha : Hala Rsumons ltude thorique dhier. Faut-il prlever la Hala sur une pte fricasse pte paisse que lon fait frire? De mme, quelle Berakha prononcer sur une fricasse [ou une Soufgania]: Hamotsi ou Mezonot? Et aprs consommation, Birkat haMazon ou Al haMihyia? Commenons par les lois de Hala. Si lors de la prparation de la pte, lintention tait de cuire au four cette pte intgralement ou mme partiellement il faudra prlever la Hala avec Berakha , mme si on la finalement frite entirement. [Donc, si on ptrit 2Kg de farine pour faire dune mme pte 1Kg de fricasses et 1Kg de Halot du Shabbat, il faudra prlever la Hala avec Berakha .] Si lintention est de frire toute cette pte, son statut fait lobjet dune discussion. Bien que le Choulhan Aroukh semble len exempter, les dcisionnaires prconisent de prlever la Hala sans Berakha . Quant la Berakha, il faut distinguer 2 cas de figure: si sa composition est celle dune pte pain, quelle Berakha prononcer lorsque la fricasse pse 27g? Et si on mlange sa pte beaucoup de sucre ou jus dorange, quelle Berakha prononcer lorsque lon consomme 220g? Selon la loi stricte , le Choulhan Aroukh prescrit de rciter la Berakha de Mezonot, et de rciter ensuite Al haMihyia aprs consommation. Toutefois, il conseille celui qui a la crainte du ciel de ne les consommer quen rcitant auparavant la Berakha de haMotsi sur du pain [en consommant aussi 54g de pain. Kaf haHam]. Sauf si on mlange la pte du sucre ou jus de fruit, et que lon consomme moins de 220g, on pourra dans ce cas prononcer Mezonot et Al haMihyia, comme pour toute brioche cuite au four. 10. La Berakha sur une pte liquide cuite au four un cake par ex. Si on consomme 220g de gteau, il faudra dire haMotsi et Birkat haMazon. Sauf si le biscuit est plat de moins de 8mm. Ainsi, on ne prononcera jamais la Berakha de HaMotsi sur des gaufrettes.
Mer. 29 Heshvan 5773
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Moussar : Hinoukh
14/11/12
Rav Dessler comparait la privation de la Taava la concupiscence un ressort: plus on le comprime, plus il s'allonge lorsquon le relche. Ainsi, empcher de force un tre humain dassouvir son instinct intensifie son dsir. Ds que loccasion se prsentera et tt ou tard, elle viendra! cet homme sera bien plus pervers que sil navait jamais t duqu. Ainsi, lastreinte sans Hinoukh c.--d. sans apprendre lenfant intrioriser limportance de se plier la rgle est destructrice. Sil tait ncessaire dduquer lenfant ne pas avoir de comportement bestial, voil que son ducateur la rendu bte froce. [Prcisons explicitement que notre propos nest en aucun cas de cder un enfant qui aspire assouvir ses instincts.] En dbut de semaine, nous expliquions que toute astreinte sans Hinoukh dtriore. Soit, le dressage par la rigueur, mais aussi, le formatage par la discipline, ou mme la motivation par la rcompense. Nous avons jusque-l dvelopp les consquences nfastes du dressage rigoureux. Expliquons prsent en quoi toute astreinte nuit. Le formatage consiste crer une pression dans le cur de lenfant qui le poussera accomplir naturellement lordre de lducateur, sans mme oser le remettre en cause. Le formatage est le type dastreinte le plus rpandu surtout chez nous, Europens, chez qui la politesse et la dignit du moins superficielles sont le 1er des 10 commandements. En dautres termes, toute critique du type Hooohh! Pourquoi ?! Tu nas pas honte! Je vais te montrer de quel bois je me chauffe Quand JE, TU, cest clair?!. Honntement, quelquun espre-t-il voir son fils adulte serein et quilibr grce une lourdeur pareille?! [Pardonnez mon outrecuidance, mais ctait plus fort que moi!] Le dsastre du formatage est presque aussi grave que le dressage la dure. Certes, le conflit est moins violent, mais le ressort est quand mme compress. Avec en prime un enfant qui manque de confiance en soi. Comme le dit lexpression, il sera bte et disciplin. Et sil est malgr lui intelligent, il abandonnera tt ou tard le conformisme familial pour forger sa personnalit sereinement!
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Moussar : Hinoukh
15/11/12
Quant au dressage par la rcompense, la principale consquence est que lenfant est m par la recherche de son intrt uniquement. Son chelle de valeur est de ce fait dsquilibre, et petit petit, tous les coups seront permis pour obtenir sa rcompense. Expliquons cela par une tude ralise dans plusieurs communauts orthodoxes dIsral. On rencontre frquemment dans ces communauts des particuliers qui organisent une HevratTehilim. Le Shabbat, tous les enfants se runissent pour lire des Tehilim, puis reoivent une confiserie ou une surprise. Tsniout [pudeur] oblige, sont organises des Hevrat Tehilim distinctes pour les filles et pour les garons. Un jour, un moniteur remarqua que la seule motivation de lun des participants tait le prix uniquement, sans aucun intrt pour la Mitsva de lire les Tehilim. Aprs concertation avec le Rav Yaacovzon, il sonda les autres participants. Pour dceler leurs vraies motivations, il leur organisa une comptition: Un membre du groupe ne veut plus se joindre la Hevrat Tehilim. Un grand prix est promis celui qui parviendra le convaincre de revenir. Aux participants davancer tous leurs arguments par lettre, pour atteindre cet objectif. Quelle ne fut la stupeur du moniteur de constater que les 25 participants ne venaient pas du tout par motivation spirituelle! Tant de points furent mis en exergue : de toutes faons, il ny a rien dautre faire, on reoit un bon Krembo [confiserie isralienne], un enfant cratif avana mme que chez lui, la Hevrat Tehilim tait une bonne excuse pour fuir les tches mnagres Seuls 3 enfants mentionnaient en fin de lettre que la lecture tait aussi une Mitsva! On dcida alors de faire ce test chez les filles. Et l, la monitrice sexalta! Toutes les filles racontrent quelles se sentaient grandies aprs les Tehilim, que cette lecture tait bnfique Seules 3 filles mentionnaient en fin de lettre que la Hevrat Tehilim tait aussi loccasion de recevoir un bon Krembo. Vu l'tonnement suscit par ces rsultats si opposs, ce sondage fut ralis dans plusieurs quartiers. Les filles taient toujours motives par des intentions bien plus spirituelles que les garons! A suivre
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Halakha : Hala Association de ptes de composition diffrente 1. Pour rappel, la Mitsva de Hala nincombe quune pte qui contient une quantit de farine suprieure au volume de 43,2 Beitsa (uf). Soit de 1,2Kg sans Berakha, et 1,66Kg ou 2,225Kg avec Berakha. 2. Lorsquon ptrit 2 ptes distinctes qui nont pas le volume imposable, il est possible de les associer ensuite pour prlever la Hala. Plus encore, elles peuvent sassocier malgr nous, et lon peut tre amen Has Veshalom manger du pain dont la Hala na pas t prleve. Il existe 2 procds dassociation : la Neshikha litt. morsure lorsquon les met en contact, et le Tsirouf Sal quand on les entrepose dans un mme ustensile, mme si elles ne se touchent pas du tout. Nous approfondirons les rgles des modes dassociation plus tard. Dans un premier temps, dfinissons quels types de ptes sont aptes tre associs. 3. De manire gnrale, le principe de lassociation de pte consiste considrer les 2 ptes comme une seule entit . Ce qui signifie que 2 ptes qui sont fondamentalement diffrentes ne peuvent pas sassocier mme en les collant. [Sauf si on les mlange compltement pour nen faire quune seule]. Et inversement, il est parfois possible de ptrir une seule pte qui est pourtant considre comme 2; dans ce cas, on sera exempt de Hala mme si lon ptrit 2 Kg. Par ex. lorsquon ptrit la quantit requise avec lintention de la sparer en 2 petites ptes ensuite, pour la distribuer 2 personnes, ou mme pour en faire 2 types dusage. 4. Pour considrer 2 ptes comme une seule, il faut considrer plusieurs paramtres: la sorte de crale des ptes, la proprit de chacune, leur destination , et aussi leur composition . a. Le type de crale. Seuls 5 types de crales sont imposable de Hala
Ven. 2 Kislev 5773
bl, orge, peautre, seigle et avoine. Si on ptrit 2 ptes distinctes de 1Kg avec 2 de ces crales, elles peuvent sassocier, selon le type. Ces lois ne sont presque pas usuelles notre poque; consultez un Rav si le 36 cas se prsente.
Moussar : Hinoukh
16/11/12
Aprs une courte enqute, on dcela la raison des ractions si opposes. Les garons tant plus malicieux et intresss, les moniteurs focalisaient limportance de se joindre la Hevrat Tehilim sur la super rcompense, qui ne cessait dailleurs daugmenter au fur et mesure que le sens conomique des enfants se dveloppait. Tandis que chez les filles, la culture Beit Yaacov imposait de dbuter lactivit par une courte histoire sur les Tehilim, sur les bienfaits que cette lecture produit dans le ciel. Une monitrice sensibilisa mme les filles par lhistoire dune Hevrat Tehilim qui pria pendant des mois pour la gurison dun enfant qui finit pourtant par dcder, car tel en tait le dcret divin. Nanmoins, le trne cleste fut secou par leurs prires, et gurit par leur mrite un autre enfant pour lequel personne ne priait! Un vrai chef duvre ducatif! Parce quaffirmer un enfant que les Tehilim sauvent toujours est faux, et peut soulever des questions de Emouna chez un enfant veill qui constaterait que les Tehilim ne sauvent pas toujours! Remarque importante: mme les filles recevaient une surprise. Autrement, la Hevrat Tehilim aurait ferm en quelques semaines, malgr lenthousiasme trs spirituel. Pourtant, le sondage a rvl que leur motivation profonde ntait pas axe sur la surprise. Une rgle est dduire: lenfant doit imprativement palper la porte de son acte. En effet, nous expliquions que lastreinte et le Hinoukh sont complmentaires. Il est impossible dduquer sans pousser lenfant agir auparavant, car il est initialement sous lemprise de linstinct goste, avide de profit immdiat. Seulement aprs avoir agi, il devient possible de lduquer, c.--d. lui faire dcouvrir lagrable got spirituel de son action. A plus forte raison lorsquil sagit de lduquer un acte purement spirituel: la porte de son acte nest pas concrte, elle dpend de son choix dy croire. Il est de ce fait impratif de crer une motivation palpable qui le pousse agir. Nanmoins, lenfant ne court pas aprs sa rcompense. Dailleurs, la monitrice na jamais eu besoin damliorer la confiserie, car les filles apprciaient au bout du compte bien plus le fait de venir lire les Tehilim. 37
Halakha : Hala
,, .,[...] . : 2 ptes distinctes qui natteignent le volume imposable de Hala quen sassociant, si elles se touchent [doit-il prlever la Hala?] Si de manire gnrale, il veille ce quelles ne se touchent pas ou mme quelles ne se mlangent pas, elles sont exemptes de la Hala Rama: Idem si lune des 2 ptes est pice et pas la seconde. Donc, 2 ptes de composition diffrente, que lon ne veut pas mlanger pour ne faire quune seule pte, sont exemptes de Hala. Soit, il nest pas possible dassocier 1Kg de pte pain et 1Kg de pte brioche plus sucre que la premire, mme si on les colle . 4. Plus encore, si on ptrit 2Kg ensemble, dans lintention de sparer ensuite la pte en 2 et damliorer la composition de lun des 2 bouts, la pte est exempte de Hala, selon la loi stricte. [Notons que le Yalkout Yossef (Y-D ch. 326 3) conseille dans ce cas de prlever a priori sans Berakha. Tandis que le Shmirat Shabat (II ch.42 11 p.7) exempte.]
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Halakha : Hala
5. Si on ptrit 2Kg de farine que lon spare ensuite, puis que l'on
ajoute des garnitures lune delles, sans modifier sa composition, plusieurs dcisionnaires dispensent cette pte de Hala. [Hazon Ish ch.198 3] Il sera tout de mme prfrable de prlever la Hala sans Berakha, car dautres dcisionnaires estiment que cette garniture na pas dimportance essentielle. 6. Le cas se prsente lorsquon dsire faire dune mme pte du pain et une pizza. Ou encore, des croissants et des pains au chocolat. Il sera souhaitable de prlever cette pte sans Berakha. 7. Ptrir puis distribuer la pte. Comme nous lapprenions, lorsquon ptrit 2Kg de pte dans lintention de donner ensuite 1Kg de pte quelquun dautre, cette pte est exempte de Hala. A condition que lintention de distribuer nait pas chang depuis le dbut du ptrissage jusquau partage concret. De plus, lintention doit tre certaine; mais sil est possible que finalement, le propritaire de la pte dcide de la garder entirement ou de la donner entirement une mme personne la pte est imposable de Hala. 8. Ptrir pour illustrer la Mitsva de Hala. Il arrive que lon ptrisse la quantit de pte requise devant des personnes, afin de leur montrer comment prlever la Hala. Par ex. dans un Gan. Ou encore, dans un cours pour dames o l'usage sest peu peu instaur de dbuter par un prlvement de Hala. Si au final, cette pte est partage entre tous pour quils la cuisent la maison, et que personne ne garde en main la quantit imposable soit 1,66Kg, la pte tait exempte de Hala, et la Berakha a t prononce en vain, Has Veshalom . [Chou-Ar Y-D ch. 326 2, puis dans les commentaires Taz et Shakh] Il faudra de ce fait veiller ce que lun des assistants garde au final 1,66Kg de pte. [Ou plus prcisment, de farine c.--d. la quantit de pte qui contient 1,66Kg de farine ce qui est difficilement 40 calculable.]
Moussar : Hinoukh
18/11/12
Commenons la semaine par un point des notions apprises. Tout ducateur a dans les mains 2 outils pour pousser un enfant agir, que nous appelions lastreinte et le Hinoukh. Ces 2 systmes sont complmentaires. Il est impossible dduquer un enfant une quelconque conduite morale sans le pousser auparavant agir sans comprendre. Puis une fois laction ralise, il est impratif que lenfant intriorise la porte de son acte. Sans cette seconde phase, lenfant se sent brim, et risque de rejeter svrement toute son ducation ds quil en aura lopportunit. Et mme si on lve un enfant sans contrainte en le motivant par des rcompenses uniquement, on nuira au bout du compte son quilibre, car on lui fausse dans ce cas son chelle de valeur. Il apprend ainsi ne voir que son intrt dans toute occasion; lorsquil dcouvrira quil peut gagner bien plus en renonant certaines rgles dthique, il nhsitera pas changer de mode de vie. On pourrait comparer la complmentarit de lastreinte et du Hinoukh aux interdits de Shabbat de Sotre et Kora dtruire ou dchirer. Il faut savoir que le dnominateur commun des 39 travaux du Shabbat nest pas la fatigue physique, mais le fait de crer pendant Shabbat une chose qui nexistait pas. Or, les 2 travaux cits sont des actions destructrices, sans aucun caractre de cration artisanale. La Guemara enseigne de ce fait que lon ne transgresse linterdit (de la Torah) que si ces actions entrent dans le cadre dune construction dtruire pour construire sur un terrain plat, dchirer pour mieux recoudre. Dans ce mme ordre dide, toute astreinte forage, formatage, rcompense est en elle-mme une action de destruction de lenfant, anti-ducative. Elle est nanmoins incontournable, et prend mme un caractre de construction lorsquelle est suivie du Hinoukh. Contraindre un enfant agir sans lui faire ensuite intrioriser limportance de son acte est aussi cruel quun architecte qui vous promet de rnover votre vieille maison, dtruit tous les murs, puis vous laisse en plan! Leilou nichmat Eric Ham ben Kemessa Marcelle
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Halakha : Hala Le Tsirouf Sal 1. Etudions prsent les diffrents modes dassociation des ptes et pains. Pour rappel, le volume de farine requise pour tre imposable de Hala est de 43,2 Beitsa (uf). Quand on ptrit sparment 2 ptes qui contiennent chacune la moiti de ce volume, la pte nest pas imposable. Si on veut malgr tout prlever la Hala, il faut soit ptrir toute la quantit ensemble, soit associer ensuite les ptes ou mme les pains cuits par Neshikha morsure ou par Tsirouf Sal association par panier. Rappelons que seules des ptes de mme nature et mme composition peuvent sassocier ensemble. a. Neshikha. 2 ptes poses cte cte peuvent sassocier en se collant.
Lun. 5 Kislev 5773
Mme un petit fil de pte suffit pour concrtiser ce contact. Il faudra toutefois que ce fil soit bien coll, de faon ce quen soulevant une des ptes, lautre se tire un peu, comme si elle mordait lautre. b. Tsirouf Sal. Des ptes ou pain qui sont entreposs dans un mme panier sassocient pour imposer de Hala, mme si elles ne se touchent pas. 2. Ex. de Tsirouf Sal aprs cuisson . Lors de la fabrication des Matsot galettes de Pessah, la Halakha prescrit de ne ptrir que des petites quantits, afin de veiller ce que la pte ne lve pas. Lusage est de ptrir des quantits infrieures au volume requis pour la Hala. Aprs la cuisson, les Matsot sont en gnral runies dans un grand rcipient, ou empaquetes dans des botes de plus de 2 Kg. Si ce moment, le volume des Matsot atteint la quantit requise, les Matsot deviennent imposables de Hala avec Berakha. 3. Selon la loi stricte, le Tsirouf Sal seffectue mme si les ptes ou pains ne se touchent pas. Plusieurs dcisionnaires conseillent toutefois de les mettre en contact lorsquon prlve la Hala avec Berakha. 42
Moussar : Hinoukh
19/11/12
Naturellement, le prochain sujet dvelopper est de dfinir ce quest exactement le Hinoukh. Mais quelques heures avant lcriture de ces lignes, jai assist une scne qui ma rappel que mme des personnes raffines, sincrement investies dans ltude de la Torah, dune gentillesse et honntet remarquables, peuvent simaginer duquer correctement leurs enfants avec un tel formatage. Je me suis de ce fait promis de consacrer une tude supplmentaire pour blmer dfinitivement cette attitude. Alors tentons de mettre le coup final ce systme 'ducatif' en dvoilant un nouvel aspect du dsastre : le conditionnement. Au milieu du XIXe sicle, les Tziganes taient rputs pour leur capacit dompter les ours, en faisant danser ses impressionnantes btes lcoute dune agrable mlodie joue la flte. Ces dompteurs ne se sont videmment jamais soucis dapprendre aux ours savourer un canon de Pachelbel! Le secret de leur russite tait bien moins enchanteur: les Tziganes mettaient les ours sur un sol brlant, ds leur plus jeune ge, et jouaient en mme temps la mme mlodie. Pour ne pas se brler les pieds, lours tait contraint de danser. En ritrant le procd plusieurs fois, lours assimilait la mlodie au sol bouillant. Il conditionnait donc la mlodie la brlure. Aprs un bon dressage, il suffit de jouer de cette mlodie lucifrienne pour que lours croie que ses pieds le brlent, et se mette de ce fait danser. Pire encore: les tudes scientifiques sur les animaux conditionns ont mis en vidence que lanimal ne croit pas uniquement quil va se brler, mais quil se brle rellement ! Par technique de TEP qui permet de localiser la douleur dans le cerveau, il a t prouv que le cerveau met des rels signaux de douleur au reste du corps! Le phnomne du conditionnement existe aussi chez ltre humain. Inconsciemment, lhomme conditionne des sensations des vnements. Et parfois mme, alors quil ny aucun rapport logique entre eux, comme nous le rapporterons demain. Vous apprciez le '5 minutes ternelles ' ? Abonnez-vous!
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
20/11/12
Nous apprenions que lhomme assimile inconsciemment un vnement une sensation trange lorsquils se produisent systmatiquement ensemble, mme sil ny a concrtement aucune logique qui explique l'incidence de lun sur lautre. Ainsi, certains cas aigus de rejet de lducation reue des parents ont t enregistrs. Notamment, celui dun enfant pris de nauses et tremblements chaque fois quil sasseyait tudier la Guemara. Sur le conseil dun psychiatre, on la prsent au rav Yaacovson. Une courte enqute a clairci la raison du traumatisme: son pre dsirait si ardemment lever le futur grand de la gnration quil lui collait aprs sa longue journe de Talmud Torah un professeur priv, qui, par-dessus le march, cherchait systmatiquement la petite faille dans les connaissances du pauvre bambin et lui tombait dessus. Autre anecdote: dans une base militaire, un soldat lac organisa un Minyan regroupement de 10 personnes pour prier pour marquer les 12 mois du dcs de sa mre. Etrangement, lun des soldats de son groupe refusa catgoriquement de participer ce rituel. Et voil que ses camarades tous lacs! lui donnrent une super leon de Moussar sur limportance de considrer les besoins de son prochain, surtout lorsquil sagit de devoir religieux. Dautant quil navait pas grand-chose perdre, juste un petit quart dheure, car la philosophie laque nie uniquement une vie aprs la mort, mais naffirme pas lexistence dun enfer pour chtier celui qui prononce une prire! Mais le rcalcitrant ne voulut rien entendre. Par hasard, rav Yaacovson se trouvait sur place. Les soldats lui demandrent de se joindre au Minyan, et lui firent part du spcimen qui refusait de participer. Aprs quelques changes avec le rebelle, le rav dcela que ce lac tait en fait le fils dun Rav, qui exigeait de ses enfants de rester ct de lui pendant toute la prire, sans broncher. Durant toutes ces annes, lunique prire de lenfant tait de bientt voir le jour o il ne serait plus sous la tutelle de son pre. A prsent, il voulait certes faire plaisir son copain, dautant quil croyait quelque part en D.ieu, mais ressentait un blocage tenir un livre de prire!
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Halakha : Hala Illustrons le Tsirouf Sal partir de lnigme propose en Iyar 5771. Question: Pour les 70 ans [ou 72, depuis le temps!] de Papi Jacob, Mamie La lui prpare un anniversaire surprise chez son ane, en prsence de tous les enfants/petits-enfants soit 65 personnes, Dieu bnisse! Pour le mga-gteau danniversaire, elle prpare 4 grandes gnoises, chacune avec plus de 450g de farine, quelle cuit sparment dans 4 plateaux. Aprs cuisson, elle monte le gteau danniversaire sur un joli plateau, talant crmes et amandes entre les gnoises, puis dcore le tout. Pour le transporter, elle le met dans une grande bote en carton, que le ptissier du quartier lui a aimablement offert. Or, 4 fois 450g font plus de 1666g. Grande fidle du 5 minutes ternelles, Mamie La se souvient quil peut y avoir des problmes de Hala. Par mesure de scurit, elle prlve un bout de chaque gnoise qui sort du four! Grande Tsadeket, non?! Certes, mais mamie La doit tudier la Halakha avec autant dassiduit que le Moussar ! Pourquoi? Rponse: Le gteau ncessite effectivement prlvement de Hala. Mais elle ne la pas prleve au bon moment! Expliquons. Une gnoise est fabrique partir d'une pte liquide exempte de Hala tant quelle na pas cuit. Si lon veut prlever la Hala dune gnoise aprs cuisson, il faut ncessairement que les 1,67Kg de farine la composent. Or, elles sont pour linstant spares en 4, et avant lheure, ce nest pas lheure ! la Hala prleve pour le moment ne sert rien! Le plateau sur lequel elle monte ensuite le gteau a des parois basses. Seules 2 gnoises pntrent dans lespace dentre ces bords. Le gteau reste donc exempt pour le moment. Par contre, lorsquelle met le gteau dans la grande bote, elle ralise enfin le Tsirouf Sal. Elle doit ncessairement prlever la Hala partir de ce moment! Mais prlever un bout du gteau ce moment est cruel: le gteau va se faire dfigurer! Patience, nous avons une excellente solution
Mer. 7 Kislev 5773
Moussar : Hinoukh
21/11/12
Nous rapportions hier des anecdotes sur les ravages du formatage ou de la rigueur. Certes, ces cas aigus sont rares. Nanmoins, le phnomne de conditionnement ne cesse de fonctionner dans le cur des enfants, et laisse des petites taches moins profondes lorsquon use plus ou moins systmatiquement dastreinte sans vrai Hinoukh. Dfinissons prsent ce quest le vrai Hinoukh. Certains doivent srement se raidir et attendre les 45 leons qui vont leur permettre de devenir des supers parents. Alors rsumons-le en un mot: encourager. Si on encourage un enfant, on lduque. Sinon, on le dtruit. Les 45 leons si ncessaires! consisteraient plutt dfinir ce quil faut entendre par encourager. Introduisons cela par une question pertinente. Un enfant apprend rouler vlo. Aprs ses premiers mtres, il tombe et se fait mal. Sil na pas peur de lchec c.--d. quil nvolue pas dans un milieu o il est critiqu outrance, il essuiera ses larmes, remontera sur son vlo, roulera sur une plus grande distance, et retombera de nouveau. Sans pour autant se dcourager, il ritrera lessai et deviendra chaque fois plus expriment, jusqu ne plus tomber. Comme le dit le proverbe, cest en forgeant que lon devient forgeron. A force de rcidiver, on devient plus qualifi. Pourtant, cette rgle semble ne pas couvrir certains domaines. Essentiellement, toute lutte contre linstinct notamment, le spirituel, ou encore, les rgimes alimentaires. Tant dobses font si frquemment des rgimes; fatalement, plus ils forgent, moins ils deviennent forgerons! Plus le temps passe, plus le risque de cder la tentation augmente. Seul devant une bonne glace, lobse commence par se promettre de ne pas la goter. Puis aprs 2 minutes, il dit quil ne doit vraiment pas la goter. Et aprs 5 minutes, quil na pas intrt la goter. Puis il dclare quil commettra lerreur de sa vie sil y gote. Et mesure que son discours se fait plus dtermin, le point de rupture se rapproche. Pourquoi dans le domaine spirituel, la confrontation rpte une scne ne semble-t-elle pas nous faire adopter un pli pour remporter plus facilement le combat 47 contre l'instinct voyou avec le temps ?
Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
22/11/12
A Rosh Hodesh Sivan, les Bnei Isral arrivent au Sina pour conclure lalliance avec Hashem. Sur injonction dHashem, Mosh leur rappelle les bonts dHashem lorsquIl les fit sortir dEgypte prodigieusement, et les motive accepter de ce fait la Torah avec enthousiasme: ' - Et prsent, si vous coutez Ma voix, et vous prserverez mon alliance, vous serez pour moi un trsor entre tous les peuples. Littralement, se traduit couter vous couterez. La Mekhilta interprte: Si prsent vous acceptez dcouter, vous couterez Si vous acceptez aujourdhui de porter le joug, vous dcouvrirez le got agrable daccomplir Sa volont, car tous les dbuts sont difficiles. C.--d. seuls les dbuts sont difficiles, mais ensuite tout devient facile. Or, notre ralit de vie semble prouver le contraire. Ds quil sagit de lutter contre linstinct, la privation dcuple lardeur du dsir, limage du ressort de Rav Dessler de la semaine dernire. La rponse cette question est dune importance capitale pour le Hinoukh, mais surtout pour notre propre dveloppement. Chaque nouvelle conduite que lon sefforce dadopter implique une double exprience: une russite, et un chec le fait dadopter la nouvelle attitude, et le fait de ne plus tre ce que lon est naturellement. Quel que soit le type de conduite, revivre la mme exprience aiguise davantage l'un de ces deux aspects. La question est: lequel de ces 2 aspects? Reprenons lex. de lenfant qui apprend monter vlo. A son premier essai, il a dune part russi rouler quelques mtres, mais il a aussi vcu lchec dtre tomb parce quil ne sait pas encore faire du vlo. En gnral, le dsir de rouler vlo lui fera retenir la russite et brouillera lchec. Sauf sil est lev dans une ambiance de critique, toujours remarquer le verre moiti vide plutt que dapprcier le verre moiti plein; son manque de confiance en soi le poussera srement retenir lchec, et conclura quil nest pas fait pour le vlo. Quand il sagit de dominer linstinct, la tendance naturelle sera par dfaut de retenir lexprience chec. Sauf si on apprend sencourager
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
23/11/12
Revenons lobse qui entame son nime rgime. A chaque fois quil passe devant une pizzeria et acclre le pas pour ne pas cder la tentation, il vit une double exprience : la russite de ne pas avoir accumul 400 calories supplmentaires, et lchec davoir laiss une bonne pizza se desscher sur le prsentoir ou son ventre crier famine. Sans travail, ce sera forcment lexprience chec qui sera retenue! En rapport avec ltude sur Kohelet du mois dernier o nous dfinissions le Nefesh, le Rouah et la Neshama, ce phnomne sexplique par le fait que le Nefesh qui sige dans le foie dcrie son mcontentement de privation au Rouah le cur afin qu la prochaine occasion, il ragisse instinctivement et rafle rapidement le petit kif, avant que linfernale Neshama lesprit ne ltouffe. Alors que linfluence de la Neshama sur le cur nest pas inne. Lhomme le cur doit saisir ses signaux et accepter sa morale. Sans que lesprit fasse intgrer au cur la ncessit de fuir linstinct, le cur se fera toujours endoctriner par linstinct et ses dsirs immdiats, en se braquant par-dessus le march contre les restrictions du cerveau. Lhomme qui dsire voluer vraiment ne peut russir sereinement, qu'en parlant son cur. Or, la langue du cur est lmotion. En loccurrence, lobse devra senthousiasmer de sa russite, dtre parvenu surmonter la tentation bestiale, de russir dominer une pulsion qui lui est objectivement nocive. [Cest bien plus sain et saint que daspirer tre le beau-gosse de Tel Aviv de lt prochain!] Idem pour toute volution spirituelle. Lexprimentation ne peut avoir deffet positif sur le cur que si on sinvestit ressentir un plaisir dans le spirituel. Et pour le Hinoukh aussi: un enfant contraint de rester assis ct de son pre la synagogue alors que ses copains sont dehors ne ressassera naturellement que son 'chec' mme si concrtement, ses camarades nentreprennent aucune activit intressante! Il faut ncessairement lui faire dcouvrir laspect russite de sa prire ou tude, comme nous lexpliquerons la semaine prochaine. Une petite rcompense 51 de temps en temps sera aussi la bienvenue.
Halakha : Hala Un petit point simpose 1. Si on ptrit 2 ptes distinctes qui atteignent le volume imposable de Hala, il est possible de les associer par Neshikha en les collant convenablement ou par Tsirouf Sal en les disposant dans un mme ustensile qui a des parois. Le Tsirouf Sal peut aussi tre ralis aprs cuisson , en entreposant dans un mme ustensile tous les pains cuits. 2. La condition inhrente pour que 2 ptes sassocient est quelles soient de mme composition . Mais si on ptrit 2 sortes de ptes par ex. lune plus sucre que lautre, ou parce que lon prvoit de garnir lune dentre elle elles ne sassocient pas. 3. Lustensile qui associe les pains doit ncessairement avoir des parois. Il suffit toutefois que le pain que lon dsire associer morde partiellement dans lespace couvert par les parois. Mais sil est entirement au-dessus, il ne peut pas sassocier. 4. Il est aussi possible de raliser un Tsirouf Sal en couvrant les pains ou les ptes par une serviette. A priori, on veillera ce que les pains soient entirement recouverts. A posteriori, il suffit que le linge couvre la face suprieure, en descendant lgrement sur les cts. 5. A priori, on collera tous les pains pour les associer par Tsirouf Sal. A posteriori, on prlvera quand mme la Hala avec Berakha. 6. Il suffit de raliser le Tsirouf Sal un court instant pour imposer ces pains. Il nest pas ncessaire de conserver cet tat jusquau prlvement. 7. 2 ptes dans 2 ustensiles, eux-mmes poss dans un grand ustensile: si les parois de ce dernier sont plus hautes que les premiers, les ptes ou pains sassocient. Ainsi, 2 sacs de pains qui nont pas encore t imposs que lon entrepose dans une mme caisse devront tre prlevs. 8. Quant des sacs rangs dans un conglateur, si on les a poss sur une mme tagre, il sera prfrable de prlever la Hala sans Berakha, ou encore, les sortir tous et les associer franchement pour 52 les prlever avec Berakha.
Sam. 10 Kislev 5773
Parashat Vayets 24/11/12 ... Yaacov arrive Haran. Afin de localiser Lavan, il se rend au puits
central. Trois bergers semblent sy reposer. Yaacov sapproche deux et leur demande: Mes frres, do tes-vous? Ds la discussion entame, il les rprimande: Mais, le jour est encore long, il n'est pas l'heure de faire rentrer le btail: abreuvez les brebis et menez les patre! [Brshit 27,9]. Rashi explique quil leur a reproch de voler leur employeur, puisque les conditions de travail sont en gnral de faire patre le troupeau jusquau soir. En rponse, ils lui ont expliqu le fameux usage du pays, consistant attendre que tous les bergers se runissent afin dter le rocher qui couvrait le puits. Rav Yossef Shlomo Cahanman zatsal fondateur de la Yeshiva de Poniowitz Bnei Brak stonne de leffronterie de Yaacov qui, peine dbarqu, se permet de rprimander les habitants du pays. Et dexpliquer que la rponse se trouve dans les deux premiers mots de Yaacov : mes frres. Si nous portons rellement lautre dans notre cur, et nous soucions autant de sa russite spirituelle que matrielle, il est certain que les paroles sortant du cur pntreront dans le cur, mme si leur contenu est parfois secouant. On raconte qu Radin, dans la yeshiva du Hafets Ham zatsal, on avait surpris un tudiant fumant pendant shabbat. Convoqu chez le Rosh Yeshiva, il fut retenu pendant un bon moment puis quitta la pice mtamorphos. Pendant des annes, beaucoup se demandrent quest-ce que le Tsadik avait pu lui dire. Combien de nos frres gars pourraient faire Techouva si nous savions la teneur de cet entretien! Et un jour, cet tudiant dvoila le grand secret : le Hafets Ham lui avait simplement tenu la main chaudement, et pleur en rptant : Shabess ! ... Shabess ! (Shabbat en prononciation lithuanienne)
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Halakha : Hala Comment raliser la Hafrashat Hala 1. Initialement, la Hala est une taxe de la Torah attribue aux Cohanim. A lpoque, on veillait ptrir la pte puis prlever la Hala en respectant les lois de puret, car une Hala impure ne pouvait pas tre consomme par le Cohen. Bien que la Torah nimpose pas de quantit, nos Matres instaurrent de prlever 1/24e de la pte. A notre poque, il nest plus possible de se purifier totalement, faute de cendres de la vache rousse. La Hala nest donc plus consommable. On se contente de prlever un bout, que lon brle. 2. Lusage ashknaze fond sur le Rama est de prlever un Kazat de pte soit 27g. Tandis que lusage sfarade rapport par le Hida est de ne prlever quun petit bout. 3. Comment procder au prlvement? Il existe une diffrence essentielle entre les obdiences sfarade et ashknaze. - Un sfarade prononce dabord la Berakha, puis prlve un bout de la pte, et dclare ensuite: Harei Zo Hala Ce bout est la Hala. - Un ashknaze quant lui commence par couper un bout de Hala [dun kazat] en veillant ne pas le dsigner comme Hala. Puis, il lenveloppe dun papier ou sachet, le repose sur la pte, puis rcite la Berakha et dit immdiatement aprs Harei Zo Hala. Pourquoi cette diffrence? Les Rishonim discutent sur la ncessit de dclarer Harei Zo Hala pour dsigner la Hala. Le Rambam en dispense, car la Berakha prononce suffit pour prciser son intention de sanctifier ce bout. Tandis que le Raavad impose de le dire. Or, toute Berakha sur une Mitsva doit tre rcite juste avant la ralisation, sans aucune interruption. Selon le Rambam, juste avant signifie avant de prlever , et selon le Raavad, avant de dsigner le bout, afin de ne pas interrompre la Berakha et la dsignation par le fait de couper un bout de la pte.
Dim. 11 Kislev 5773
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Moussar : Hinoukh
25/11/12
Nous navons cess de blmer le formatage des enfants, consistant graver dans le cur de lenfant une pression morale et sentimentale qui le pousse agir selon ce que les parents dsirent obtenir de lenfant. Le timbre pouvait parfois tre trs svre, culpabilisant. Nous en sommes dsols, mais llectrochoc simpose pour soigner les malades du cur. Et nous sommes tous, enfants du monde moderne, profondment malades. Les progrs de communication nous ont tout simplement amens ne plus communiquer. Des familles se runissent, des amis se rencontrent, des jeunes couples marchent cte cte, mais personne ne communique!!!!!! Chacun est plong dans son satan portable, vrifier pour la nime fois de la journe ses 3 botes mail pour vrifier si le message qui va changer le cours de sa vie nest toujours pas arriv. Lhomme moderne est toujours passif. Il se trouve l o le vent la pouss, ne dcide jamais activement de quoi que ce soit. Les agences de pub pensent pour lui, dsirent pour lui, lui diffusent leurs messages subliminaux, et le manque est cr. Il se lance sur un nouveau crdit pour vivre avec son re, troquer sa voiture 2011 contre le modle 2013, acheter le iPhone 6 avant quApple ne le cre, svader au bout du monde alors quil pouvait croquer la vie deux pas de chez lui Sans parler de la carrire du papa et de la maman Et notre grand mal/bon/heur, notre cur juif ne nous a pas lchs, malgr la course folle aprs le nant. Il reste plein damour potentiel pour sa progniture, mme sil est trop occup pour sexprimer. Lhomme moderne se souvient quil doit duquer ses enfants lorsque le besoin simpose faire les devoirs, rgler une dispute, les envoyer au lit. Or, lunique moyen de les faire agir dans ces situations est lastreinte. Dautant plus quil na pas de temps perdre les motiver gentiment. Donc, usage de la discipline. Puis la tempte passe, et il replonge dans cette amnsie. Et le ventre du gosse reste ouvert sur le billard, sans que personne ne vienne refermer la plaie. Paradoxalement, il nentend de ses parents que des critiques destructives, parce quils laiment!
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
26/11/12
Les gnrations prcdentes ne suivaient pas de cours d'apprentissage sur l'ducation, et jouaient pourtant bien leur rle de parent. Peut-tre commettaient-ils parfois quelques erreurs pdagogiques, mais comme le dit Mishlei, - Lamour couvre toutes les fautes. Quand ils encourageaient un enfant, ctait leur cur qui sexprimait. Ni le conseil du pdagogue, et encore moins le souci de paratre bien devant les voisins A notre poque, nous avons nous aussi de grandes rserves damour dans notre cur pour nos enfants. Mais tant que cet amour ne passe pas du potentiel au rel, lenfant ne le peroit pas. [A vrai dire, nous avons nous-mmes du mal le dceler au moment o nous conseillons lenfant amliorer ses performances!] Lenfant peroit de ce fait nos instructions comme une nouvelle critique du parent blas! Eduquer un enfant est synonyme de lencourager. Mais la signification de ce geste si lmentaire est souvent errone; redfinissons donc son principe. Prcisons auparavant que les instructions qui suivront ne sont en aucun cas un manuel dutilisation. Lenfant nest pas une machine qui sactionne lorsque lon chatouille ses rcepteurs auditifs. Lencouragement doit pntrer dans son cur, et seuls les mots qui sortent du cur de lducateur peuvent y pntrer. La premire instruction sera donc que le parent doit imprativement faire passer son amour potentiel de son enfant au rel. Rappelons donc la grande rgle: Le cur de lhomme est influenc par ses actions. Lamour est inn en nous. Pour que l'enfant le ressente, il faut uniquement lui faire des gestes affectifs selon son ge videmment. Nous apprenions que chaque nouvelle exprience a 2 aspects, la russite et lchec. Pour tout type dexprience spirituelle c.--d. qui va l'encontre de linstinct cest naturellement laspect chec qui est inconsciemment retenu. Le Hinoukh consiste prcisment encourager l'enfant, en lui faisant valoir laspect russite en le faisant kiffer davoir bien agi afin que lenfant aime son acte et dsire persvrer dans cette direction. 57
Halakha : Hala
Moussar: Hinoukh
27/11/12
Le Hinoukh consiste habituer lenfant une bonne conduite en vue quil la conserve mme lorsquil ne sera plus sous la tutelle de ses parents. Concrtement, cela implique de lui faire intrioriser limportance de son acte, qui ntait initialement pas naturel. Soit lencourager, en lui donnant un bon sentiment davoir agi ainsi. Par cela, lenfant est fier de lui, et dsire persvrer, jusqu ce que cette conduite devienne naturelle, c.--d. quil soit satisfait de lui-mme de se conduire de la sorte. Cette dfinition implique plusieurs directives. Tout dabord, lencouragement doit tre sincre. Il doit tre fond sur une performance relle. Lducateur, qui voit plus loin que lenfant, est lui-mme convaincu de la grandeur de lacte du petit, et lui communique de ce fait sa joie de le voir voluer ainsi. Il nest en aucun cas question de mentir lenfant en lui donnant un bon sentiment sur un geste quil na pas produit, ou sur une vertu quil na pas. Lenfant sentira que ladulte se moque de lui, et ne lui fera plus confiance. Lorsque ce parent lencouragera ensuite sur un point rel, lenfant refusera de lcouter, et ne supportera plus quon le vante sur quoi que ce soit, estimant quon essaye juste de le flatter. Ensuite, on nencourage pas un enfant sur une vertu, mais sur un fait. Puisque le but de lencouragement est de le motiver persvrer dans ses efforts, il ny a pas lieu de vanter ses acquis quil connat. Cela ne lui ajoutera aucune envie de redoubler dinvestissement. Par ex. si un enfant rapporte une excellente note, il faut le fliciter de ses efforts, afin quil sinvestisse davantage dans son tude. Alors que le vanter sur ses capacits peut entraner une consquence nfaste, quil se sente trop sr de lui et ne rvise plus ses leons. Une exception: lorsque lenfant manque de confiance en lui. Il sera dans ce cas possible de lui faire remarquer quil a les capacits de russir. Mais l aussi, on ne parviendra concrtement le faire avancer quen lui dmontrant par lintermdiaire dun fait rel quil peut russir parce quil en a dj fait la preuve. Vous apprciez le '5 minutes ternelles ' ? Abonnez-vous!
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Halakha : Hala
Moussar : Hinoukh
28/11/12
Troisime rgle: lencouragement doit tre pur, sans un brin de critique. Par ex. Bravo, tu vois que quand tu veux tu peux. En effet, lencourager a pour but de donner lenfant une bonne sensation de lacte quil a fait. Ce nest pas le moment de lui gcher sa satisfaction en lui exprimant une quelconque dception antrieure. Il faut uniquement trouver les mots gentils pour toucher son cur, et les exprimer avec douceur et sincrit. Dans le mme ordre dide, il est interdit dutiliser lencouragement pour obtenir de lui un autre bon geste. Lenfant [comme ladulte] est paresseux de nature et na aucune envie dtre drang une autre fois. Lencouragement perdra de ce fait son effet. De plus, lenfant linterprtera comme une flatterie vicieuse, ayant pour but de lasservir. A la longue, il deviendra mfiant et ne supportera plus aucun encouragement. Autrement dit, il ne sera plus possible de lduquer! On ne mettra jamais en exergue une vertu qui la motiv agir. Par ex. si le petit frre veut lui arracher des mains le jeu avec lequel il joue et que le grand lui cde, on ne le flicitera pas pour sa gentillesse ou responsabilit. Peut-tre lui en veut-il en ralit mourir, mais connat-il la sale manie de ses parents de toujours remettre la faute sur lui, mme lorsquil est dans son droit, et a donc prfr cder directement, sans avoir droit en sus un super speech! Prcisons que si on interprte mal son acte, lencouragement peut savrer dramatique, car il remue davantage le couteau dans la plaie. On ne pourra donc vanter que la partie dvoile de son acte, et mme y mler notre propre satisfaction. Soit, pour continuer lex.: Je te remercie davoir vit une dispute. Si tu savais le plaisir que tu me procures davoir vit des cris supplmentaires! Lencouragement sera dautant plus russi si on soulve laspect difficile de sa concession sans toutefois ltablir comme une vidence, puisquon ne connat pas la vraie motivation. Par ex. Personnellement, jaurai eu du mal concder ta place, car cest toi qui lavais en premier! Vous apprciez le '5 minutes ternelles ' ? Abonnez-vous!
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Rav Simon : Notre Yshiva est implante au cur de la Yeshiva Bet Halevi, dirige par Rav Bloch. Cest un concentr d'nergie, de bouillonnement de lesprit, et un haut lieu de prsence divine. Les Baal Batim y ctoient les jeunes tudiants, les Avrekhim et les Rabbanim de la Yeshiva Bet Halevi. Tous tudient le mme trait de Guemara.
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Le 5 minutes ternelles continue de sortir chaque mois grce nos chers amis
Michal N., Philippe B., Dan, Jol, Ronite, Michal H., Gad C., Gady, Esther ... Un grand merci aussi Shalom M., qui crit frquemment des textes de Parasha
Puisse le mrite de la Torah les protger, eux et leurs familles, en toutes circonstances, et la Berakha du Rav Shmouel Auerbach chlita saccomplir, Amen.
Stphane et Harry Dahan