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L'amour au bureau: Le vivre et le gérer... Ou pas
L'amour au bureau: Le vivre et le gérer... Ou pas
L'amour au bureau: Le vivre et le gérer... Ou pas
Livre électronique175 pages4 heures

L'amour au bureau: Le vivre et le gérer... Ou pas

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À propos de ce livre électronique

Témoignages sur la sexualité au travail.

Au travail, la promiscuité invite à la confusion des genres : plus d’un Français sur quatre déclare être tombé amoureux d’un(e) collègue. Sur fond de relations hiérarchiques, de rapports de force, de rivalités ou d’affinités, un moment se dessine – entre désir et refoulement, prise de risque et frustration – où tout devient possible. De belles histoires naissent, moins nombreuses toutefois que les moments d’égarement sexuel sans lendemain.
« Ça » se passe au bureau, au parking, dans l’ascenseur, dans le secret d’un cabinet médical, à l’hôtel, lors d’un entretien d’embauche ou d’un déplacement, après un déjeuner ou un dîner qui ont créé les conditions du passage à l’acte, brusqué, consenti. Ou pas…
Promotion-canapé assumée, respiration anti-routine, drague lourde, romantisme fleur bleue, démon de midi, exploitation de la naïveté humaine… le sexe dans le cadre professionnel a mille facettes.
À l’opposé d’un énième essai sociologique sur le monde de l’entreprise ou d’une vision d’expert des rapports humains, L’amour au bureau donne la parole à des « vrais gens » qui témoignent sans tabou de leur expérience, encouragés par la méthode de l’auteur : un entretien en toute liberté et sans fausse pudeur, une relation de confiance entre enquêteur et interviewé(e), de l’humour, de l’émotion, aucun jugement.

Ce livre réunit, sous forme d'entretiens, les témoignages de personnes ayant vécu une expérience sexuelle ou amoureuse sur leur lieu de travail.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Docteur ès Lettres de l’Université Paris-Sorbonne, Rodolphe Fouano est auteur et journaliste. Il collabore à différents supports dont Challenges et L’avant-scène théâtre où il traite de sujets sociétaux et culturels qui déclinent l’art de vivre. Après La Tentation libertine (La Boîte à Pandore, 2018), voici sa seconde enquête consacrée aux questions de sexualité.
LangueFrançais
Date de sortie22 juil. 2020
ISBN9782390094463
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    Aperçu du livre

    L'amour au bureau - Rodolphe Fouano

    cover.jpg

    © Éditions La Boîte à Pandore

    Paris

    http://www.laboiteapandore.fr

    Les Éditions Jourdan sont sur Facebook. Venez dialoguer avec nos auteurs, visionner leurs vidéos et partager vos impressions de lecture.

    ISBN : 978-2-39009-446-3 – EAN : 9782390094463

    Toute reproduction ou adaptation d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est interdite sans autorisation écrite de l’éditeur.

    RODOLPHE FOUANO

    L’amour au bureau

    Témoignages sur la sexualité au travail

    À ZZ

    La racine du travail

    est parfois amère,

    mais la saveur de ses fruits

    est toujours exquise.

    AVANT-PROPOS

    L’hôtesse de l’air sexy, le pilote sûr de lui, l’infirmière trop zélée, le médecin au regard de feu, la secrétaire bimbo, la stagiaire innocente, le patron qui se croit tout permis, la prof qui drague ses élèves… Autant de personnages bien connus du théâtre, du cinéma, des romans, voire de l’actualité.

    Mais que se passe-t-il quand ce sont nos collègues ? Au bureau, mariés, en couple, célibataires, avec des enfants ou pas, ils apparaissent seuls, semblent « libres ».

    Plus contraignants, le regard des autres, les jalousies, le risque des rumeurs, les sous-entendus… Ils imposent une limite à la libido, surtout quand, au moindre dérapage, le harcèlement et son arsenal juridique peuvent désormais faire entrer l’allusion plus ou moins déplacée dans le monde pénal. Alors, entre désir et refoulement, rencontre érotique et renoncement, prise de risque et routine, comment choisir ?

    La vie des collègues se découvre assez vite : un anneau d’or à la main, des photos d’enfants, par exemple, sont des informations capitales ; elles indiquent l’obstacle et la marge de liberté. Plus la famille est importée au bureau, moins « il » ou « elle » paraît disponible ou, au contraire, invite à un badinage sans conséquence.

    Pour autant, une fréquentation quotidienne, des difficultés ou des réussites partagées, des potins ou des événements à commenter, créent une proximité d’autant plus grande que le temps au bureau est largement supérieur à celui passé à la maison.

    De ce point de vue, les fumeurs ont une longueur d’avance et tous les prétextes du monde pour faire naître une rencontre, un essai à transformer. Une cigarette, du « feu » et c’est parti ! La tâche est plus dure pour les non-fumeurs : quoi inventer ? Arroser ensemble les plantes du bureau, ranger une armoire, reprendre une synthèse, inviter sans complexe à dîner… ? Peu naturelles, ces stratégies ont le mérite d’être plus directes, sur un mode quitte ou double.

    De très belles histoires, des coups sans lendemain, des couples qui explosent, des familles détruites, des rencontres improbables, tout est possible dans un cadre professionnel.

    Les seuls tabous naissent de chacun, ceux qui s’autocensurent pour leur renommée, ceux au contraire dont la réputation est de ne rien s’interdire, les Moines, les Allumeuses, les Dragueurs, les Timides, les « Porcs »…, tous les caractères sont représentés au bureau.

    Les directions des Ressources humaines, au moment du recrutement, étudient-elles vraiment le cocktail que tel ou tel ingrédient va rendre explosif, la situation qu’une bombe ou un sosie de George Clooney va générer ?

    Le bureau fait penser à la classe du collège, aux premiers frémissements, aux premières tentations, à la découverte d’une altérité excitante. Mais au bureau, on est entre adultes, majeurs et responsables, avec une image de soi à gérer et des conséquences à assumer ; être séduit(e) ou vouloir séduire, à nouveau, c’est une manière de retrouver ces émois adolescents, de rester jeune, de se sentir vivant, de ranimer une flamme que la routine professionnelle ou la famille éteint peu à peu. Un clin d’œil, un sourire, parfois juste l’envie de passer de la complicité à… un peu plus, voilà ce qui réveille une libido que l’on croyait en berne, l’Éros renaît.

    Au bureau, les différences générationnelles sont lissées, on peut sans choquer personne passer des heures avec un(e) collègue de vingt ans de moins ou de plus, exercice difficile à provoquer spontanément ailleurs. En revanche, hiérarchies, rapports de force, rivalités professionnelles, courtisaneries en tous genres ajoutent des obstacles et prolongent le labyrinthe ; cela dit, ils peuvent aussi être vécus comme des défis à relever…

    Cette promiscuité que crée le lieu de travail invite à la confusion des genres : plus d’un Français sur quatre déclare être tombé amoureux d’un(e) collègue. Entre flirt, infidélité, mails ambigus, drink after work prolongé, pauses à répétition, double vie, un moment se dessine où tout devient possible, à condition d’en prendre le risque.

    Après les Trente Glorieuses du sexe au bureau, les open-spaces, le home-working et autre flex-office contrarient les escapades comme les histoires parallèles. Difficile de se cacher dans des locaux aux parois en verre, impossible de faire croire que l’on est dans une réunion en province si l’on travaille chez soi, plus du tout évident de mentir dans le monde de la transparence obligatoire. Aux États-Unis par exemple, l’employeur peut exiger la révélation des sex affairs dans l’entreprise et licencier pour ce motif ; en France, elles relèvent de la vie privée, sauf si elles impactent l’activité professionnelle. Il est amusant de noter à ce propos que plus les gens sont amoureux d’un(e) collègue, que la réciproque est vraie, que le sexe au bureau est bien vécu, plus ils sont épanouis et productifs. Mais les choses se gâtent si la situation se détériore et l’inefficacité pointe son nez, d’autant plus que croiser quotidiennement quelqu’un qui ne vous aime plus est insupportable et mène à la dépression. Qui imaginerait vivre chez son ex après un divorce ou une rupture ?

    Au bureau, la vie continue, parfois pour le pire, sans parler des scandales qui peuvent faire irruption dans l’entreprise, dans la famille, lorsque le/la partenaire « officiel(le) », mais trompé(e) l’apprend par hasard ou intentionnellement.

    Toutes les facettes du sexe au bureau existent : promotion-canapé assumée, envie torride incontrôlable, romantisme fleur bleue, respiration anti-routine, perspective de refaire sa vie, drague lourde, allumage gratuit, moment d’égarement, déstabilisation d’un(e) rival(e), vengeance, démon de la quarantaine, de la cinquantaine, de la soixantaine, baroud d’honneur avant la retraite, bizutage, exploitation de la naïveté humaine, magie fusionnelle, chance à ne surtout pas rater, jeu du chat et de la souris…

    Elles ont un point commun : « ça » se passe au bureau, dans l’entreprise, au parking, dans l’ascenseur, au fond d’un cagibi, à l’hôtel, lors d’un congrès, d’un déplacement, après un déjeuner ou un dîner qui ont créé les conditions du passage à l’acte, brusqué, provoqué, consenti. Ou pas… Faits divers sordides et « affaires » défraient régulièrement la chronique.

    Comment ça se passe ? L’amour au bureau répond dans une passionnante galerie de portraits de femmes et d’hommes qui racontent, sans tabou, leurs expériences, leurs pratiques, leur manière de gérer la situation pendant et après. Parce qu’au bureau, une fois que « c’est fait » (plus ou moins bien : en matière de sexe au bureau, il y a aussi une première fois – qui peut être la dernière…), tout change : se cacher ou assumer ? Tromper ou divorcer ? Céder et oublier ? Passer à un(e) autre ? Être rongé(e) de remords ? Avouer ? Se marier ? Fuir ? Stop ou encore ?

    Sous leurs prénoms d’emprunt, Marie-Pierre, Margaux, Sarah, Bruno, Véronique, Rachel, Samira, Laurence, Daniel, Nathalie, Marianne, Gabrielle, Sabrina, Frédéric, Estelle, Jean-Luc, Guillaume, Louis dévoilent ce moment qui a, d’une manière ou d’une autre, transformé leur vie¹.

    À l’opposé d’un énième essai sociologique sur le monde de l’entreprise ou d’une vision d’expert des rapports humains, L’amour au bureau donne la parole, à cru, à des « vraies gens » qui témoignent de leur expérience de la sexualité au travail.

    Dans tous les cas, ils ne simulent pas. Ils y sont encouragés par la méthode : un entretien en toute liberté et sans fausse pudeur, une relation de confiance entre enquêteur et interviewé(e), de l’humour, de l’émotion, aucun jugement. Leurs confidences intimes peuvent choquer, donner envie de créer ou de céder à la tentation, pour le meilleur ou pour le pire.

    Il est temps de commencer la promenade et de passer au salon, ou plus précisément, au bureau…

    Yves Bardon

    Ancien élève de l’École normale supérieure

    Consultant Ipsos, spécialiste des sujets de société


    1. Les prénoms des témoins ont été changés pour garantir leur anonymat.

    I - Où sont les hommes ?

    (Marie-Pierre)

    .

    Faut-il coucher pour réussir ? Archétype de la femme moderne décomplexée, Marie-Pierre, la quarantaine rayonnante, assure dans un éclat de rire que c’est un fantasme d’homme. Mais elle parle aussi d’« accélérateur de carrière »…

    ***

    Ça change quoi d’être une femme en entreprise ?

    Marie-Pierre : C’est d’abord une chance ! Nos sourires font des merveilles. Là où un homme se braquerait, montant sur ses ergots comme si son honneur était en jeu, la femme esquive, comprend, rassure. Diplomate, elle arrondit les angles. En un mot, elle démine. Elle dénoue des situations explosives ou réputées insolubles.

    Talleyrand, séducteur hors pair, assurait qu’en amour, la beauté fait gagner quinze jours. Par analogie, je dirais que nous avons toujours une longueur d’avance sur les hommes… Combien de fois, en allant moi-même directement voir le chef d’atelier cinq minutes, j’ai obtenu ce que le vendeur n’avait pas eu en une semaine d’efforts et de tensions !

    Dans quel domaine travaillez-vous ?

    Marie-Pierre : J’ai pas mal roulé ma bosse. J’ai commencé ma carrière dans la grande distribution, travaillé ensuite dans le nautisme de luxe, puis pour un préparateur de rallyes automobiles avant de lancer mon propre business dans l’œnotourisme, ce qui n’a vraiment rien à voir.

    Je suis une femme active, qui aime les challenges et qui ne rechigne pas à aller au contact…

    Vous usez de votre charme sans ambiguïté ?

    Marie-Pierre : Je n’ai jamais dit ça ! J’ai des armes, je m’en sers. [Rires] Quel mal y a-t-il à dire merci ou à faire un joli sourire si cela permet d’arriver plus vite à ses fins ? Mais je n’ai jamais eu le sentiment de me pervertir, que ce soit avec mes collègues ou avec ma hiérarchie…

    Même quand il fallait coucher ?

    Marie-Pierre : Il ne « faut » jamais coucher ! C’est un fantasme. Si l’on couche, c’est un choix personnel. Simplement, quelquefois c’est utile, je vous l’accorde… Le sexe fonctionne comme un accélérateur de carrière, rien de plus… Mais on peut toujours dire non.

    Cela vous est arrivé souvent ?

    Marie-Pierre : De recevoir des propositions ? Je vous laisse deviner… [Rires]

    Le monde des rallyes est un milieu très masculin… Je suis assez rapidement parvenue à être reconnue pour mes compétences, mon énergie, ma capacité de travail, ma rigueur. Bref, mon professionnalisme. Mais on n’a jamais pour autant cessé de voir en moi une bombasse à inscrire à son tableau de chasse ! 1,75 mètre, 55 kg, 85 D, des yeux bleus… Vivant seule. Immanquablement, ça attire…

    Comment avez-vous géré ?

    Marie-Pierre : J’ai toujours fait en sorte que mes collègues aient besoin de moi au niveau professionnel. C’est comme ça que j’ai réussi à les tenir en respect. S’ils étaient en difficulté, ils savaient qu’ils pouvaient m’appeler et que je tenterais de trouver avec eux une solution. Cela instaure un certain climat de confiance. Quand vous avez sorti de l’embarras quelqu’un deux ou trois fois, il vous est redevable. Il a une dette symbolique qui l’oblige envers vous.

    Cela suffit-il à neutraliser les velléités sexuelles ?

    Marie-Pierre : Par expérience, je vous réponds oui. De proie potentielle, on devient alors plutôt confidente. J’ai désamorcé par cette attitude des situations périlleuses. Et rapidement, je pense que j’en savais sur eux plus que leurs propres épouses…

    Et puis, vous savez, on se fait une image fausse. La plupart des hommes parlent plus qu’ils n’agissent, croyez-moi. Ils m’apparaissent collectivement comme des supporters de foot qui auraient suivi un match devant la TV en buvant de la bière et qui diraient : « On a bien joué ». Ou une bande de copains qui, ayant visionné un film porno, s’exclameraient : « On a bien baisé ! »

    C’est souvent de la vantardise, du bagout, mais peu assurent.

    Ne cherchez-vous pas à rassurer les épouses inquiètes qui vous liront peut-être ?

    Marie-Pierre : J’exagère à peine. Je vous accorde que certains sont plus entreprenants que d’autres… Mais dans ce cas, leur réputation les a précédés. On sait à quoi s’en tenir. Si l’on y va, c’est que l’on aime ça.

    Quelles propositions avez-vous reçues ?

    Marie-Pierre : C’est rarement direct. Le plus souvent, l’approche est insidieuse. Beaucoup d’hommes visent un rapport furtif. Les commerciaux, par exemple, sont volontiers adeptes des 5 à 7…

    Dans le cadre provincial où j’ai travaillé, leurs propositions étaient à leur image. Étriquées. Sans panache. Ils n’allaient pas m’inviter pour un week-end à Venise ou à Marrakech dans un riad…

    Au mieux, ils vous emmènent déjeuner. La pause

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