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Palais du Potala

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Ensemble historique du palais du Potala à Lhassa *
Image illustrative de l’article Palais du Potala
Le palais du Potala, construit par le 5e dalaï-lama, au XVIIe siècle
Coordonnées 29° 39′ 28,5″ nord, 91° 07′ 01,8″ est
Pays Drapeau de la République populaire de Chine Chine
Subdivision Lhassa
Région autonome du Tibet
Type Culturel
Critères (i) (iv) (vi)
Numéro
d’identification
707ter
Région Asie et Pacifique **
Année d’inscription (18e session)
Année d’extension (24e session)
(25e session)
Extension Temple de Jokhang
Norbulingka
Géolocalisation sur la carte : région autonome du Tibet
(Voir situation sur carte : région autonome du Tibet)
Ensemble historique du palais du Potala à Lhassa
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Le palais du Potala, aussi appelé Potala (en tibétain : པོ་ཏ་ལ, Wylie : Po ta la, en chinois : 布达拉宫 ; pinyin : bùdálā gōng[1]), à Lhassa, dans la région autonome du Tibet (Chine) , est un dzong (« forteresse ») du XVIIe siècle, situé sur la colline de Marpori (« la colline rouge »), au centre de la vallée de Lhassa. Construit par le 5e dalaï-lama, Lobsang Gyatso (1617-1682), le Potala fut le lieu de résidence principal des dalaï-lamas successifs et hébergea le Gouvernement tibétain jusqu'à la fuite du 14e dalaï-lama en Inde durant le soulèvement tibétain de 1959, à la suite de l'annexion de force du pays par la Chine. Comprenant un « palais blanc » et un « palais rouge »[2], ainsi que leurs bâtiments annexes, l'édifice incarnait l'union du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel tibétains, et leur rôle respectif dans l'administration de la théocratie tibétaine[3].

Le palais, qui bénéficie d'une protection au titre de la première liste des sites historiques et culturels majeurs protégés au niveau national du patrimoine national d'État chinois depuis 1961, sous le numéro de catalogue 1-107, est aussi inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1994. Devenu musée, il est ouvert aux visiteurs. Aux XVIIIe et XIXe siècles, cet édifice de treize étages comptait parmi les plus hauts du monde.

Le nom dérive du mont Potalaka, qui est la demeure d'Avalokiteshvara, dont trois rois du dharma (chos rgyal, sanskrit : Dharmaraja (en)) et le Dalaï-Lama sont la réincarnation[4].

La première construction du palais du Potala date du VIIe siècle[5], sous le règne du roi du Tibet Songtsen Gampo (Srong-brtsan Sgam-po, vers 609-613 - 650). Puis il fut détruit partiellement par un incendie causé par la foudre au IXe siècle[6],[7].

En 1645, le 5e dalaï-lama tint une réunion avec les hauts responsables du Ganden Phodrang (Gouvernement tibétain) sur la construction du palais du Potala sur la Colline Rouge, où le 33e roi du Tibet Songtsen Gampo avait construit un fort rouge au VIIe siècle. La construction commença l'année même et il fallut près de 43 ans pour la terminer. Le 5e dalaï-lama décida d’installer le gouvernement du Tibet à Lhassa, au Potala. Il édifia la partie blanche centrale, la partie rouge étant ajoutée par le régent Sangyé Gyatso en 1690. Le Potala devint le centre gouvernemental du Tibet. Tous les départements ministériels ainsi que le collège de Namgyal, fondé à Drépung en 1574 par le 3e dalaï-lama pour la formation monastique, furent transférés au Potala en 1649[8]. Vers la fin de sa vie, le 5e dalaï-lama se retira de la vie publique, confia les pouvoirs au régent Sangyé Gyatso et passa des années en retraite. En 1682, à l'âge de 65 ans, il mourut avant que la construction soit achevée. Cependant, il en avait confié la responsabilité à Sangyé Gyatso en lui conseillant de garder le secret de sa mort pour un temps. Le régent cacha au peuple tibétain la mort du dalaï-lama pendant plus de 12 ans, jusqu'à la fin des travaux.

Le palais du Potala, dessin de Johann Grueber qui séjourna à Lhassa en 1661.

Le palais d'hiver des dalaï-lamas

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Le Potala vu depuis l'extérieur du village de Shöl en 1938. À droite de l'entrée sud, le pilier de Shöl.

Le palais du Potala devint le palais d'hiver des dalaï-lamas après la construction, au XVIIIe siècle, par le 7e dalaï-lama, Kelzang Gyatso, du Norbulingka, le palais d'été, un chef-d'œuvre architectural. Kelzang Gyatso constitua le « Kashag » ou conseil des ministres pour administrer le gouvernement tibétain, dont les bureaux étaient dans le palais du Potala. Il fonda en outre l'école de Tse, située au sommet du palais, pour former les cadres du gouvernement du Tibet. Les diplômés de cette école qui désiraient travailler dans la fonction publique devaient subir un enseignement plus poussé dans une école religieuse. Les fonctionnaires laïcs étaient principalement formés à l'école de Tse.

C'est au Potala que fut signée, le , la convention entre les Britanniques et le gouvernement tibétain[9].

En 1951, en prévision du départ du dalaï-lama pour Yatoung, des caisses pleines d'or et d'objets précieux provenant du Potala avaient été emportées par des trains de mules et de très nombreux porteurs vers le Sikkim[10],[11].

Le Potala renfermait une prison. Warren W. Smith Jr écrit que cette prison avait des airs d'oubliettes mais qu'elle était de dimensions assez réduites, ne pouvant contenir que quelques personnes au plus[12]. Theos Bernard, un Américain qui visita le Potala en 1939, écrit que la prison faisait penser à une fosse servant à piéger un lion mangeur d'hommes et qu'elle était remplie de pauvres hères, tout desséchés, trottinant malgré leurs membres entravés[13].

Bombardement lors du soulèvement tibétain de 1959

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Selon le Guide du Pèlerin de Victor Chan, lors du soulèvement, la façade sud du palais fut touchée mais seul le porche du Potrang Marpo (le palais rouge) et le Tse Lobtra (l'école sommitale pour la formation des fonctionnaires religieux) furent endommagés[14].

Selon Gyatsho Tshering, à 2 h du matin, le , le bombardement commence, alors que le 14e dalaï-lama a quitté le Norbulingka la veille en secret. L'artillerie tire sur Potala, le bombardement dure 2 heures, à la suite de quoi, les moines du Potala sortent, offrant des cibles faciles aux mitraillettes des militaires chinois[15]. Le vers 4 h du matin, le palais du Potala est la cible de tirs de canon, les tirs continueront jusqu'au soir[16].

Avant que Jampa Kalden Aukatsang ne reçoive les tirs des soldats de l'Armée populaire de libération et soit fait prisonnier, il a été témoin : « Les obus de canon chinois ont commencé à atterrir sur le Norbulingka après minuit le 19 mars 1959 ... Le ciel s'est éclairé lorsque les obus chinois ont frappé l'école de médecine du Chakpori et le Potala. »[17].

Après sa fuite du Tibet pour l'Inde où il réside depuis 1959, le dalaï-lama n’a pas revu son palais du Potala[18].

Protection au titre du patrimoine national

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Le Potala bénéficie d'une protection au titre du patrimoine national d'État chinois depuis 1961[19]. Grâce à l'intervention de Zhou Enlai, il échappa au vandalisme lors de la révolution culturelle (1966-1976)[20]. Du printemps 1989 à l'été 1994, le gouvernement central affecta 55 millions de yuans à sa réfection générale[21],[22]. De 1989 à 2007, les travaux d'entretien entrepris ont nécessité un investissement total de 220 millions de yuans[23].

Inscription au patrimoine mondial

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Entrée du complexe du Potala dans la muraille sud de Shöl en 2009.

Le Potala fut inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO le . La gestion du monument est assurée par le Bureau de gestion du palais du Potala[24].

Le Potala et le village de Shöl en 1939.

Selon Amy Heller, alors que ce classement aurait dû avoir pour conséquence la restauration des bâtiments environnants pour le respect du contexte architectural, leur démolition fut menée rapidement, sans qu'une intervention puisse l'empêcher. Ces démolitions se sont effectuées « en dépit de la convention signée avec l'Unesco qui cherche à respecter l'intégrité du cadre historique d'un lieu[25].

En 2000 et 2001 respectivement, le Temple de Jokhang et le parc de Norbulingka furent admis sur la liste en extension du site initial.

En février 2022, la pop star tibétaine Tsewang Norbu s'est immolée par le feu devant le palais du Potala et est décédée. Le ministère chinois des Affaires étrangères a contesté cela[26].

Ensemble historique « Potala et Shöl »

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Une zone de protection (le palais du Potala proprement dit et l'enceinte du village de Shöl en contrebas) et une zone tampon furent délimitées précisément en 1997 par le gouvernement de la région autonome du Tibet[27].

Zone protégée

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Selon l'architecte André Alexander, à l'été 1995, plus de 140 familles résidant à Shöl furent expropriées et réinstallées au nord de Lhassa. Plus de 40 bâtiments anciens, faisant partie de l'ensemble historique « Palais du Potala et Shoel », dont beaucoup du XVIIe siècle, furent démolis tant intra-muros qu'extra-muros, étant jugés à l'époque comme d'importance trop faible pour faire partie de l'ensemble monumental[28],[29].

Pour Kate Saunders, directeur de communication de Campagne internationale pour le Tibet, en 2003 « les autorités prévoyaient de démolir la plus grande partie de ce qui restait du village de Shöl pour y construire une place et un musée. [...] La zone comportant les bâtiments extérieurs aux murailles de Shöl, fut démolie pour créer la place du Potala en 1994-1995 »[30]. De même, Tsering Woeser indique que le village de Shol, fut rasé et déplacé[31].

Zone tampon

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En 1998, afin de protéger le cadre du site, les autorités locales supprimèrent les résidences modernes et les boutiques situées sur la place en face du Potala, car elles rompaient l'harmonie avec les monuments historiques[32].

Selon Amy Heller, une esplanade carrée ornée de fontaines et de lampadaires électriques bouleverse le cadre historique de la construction commencée au milieu du XVIIe siècle[25]. À la bordure sud de cette vaste esplanade carrée, et en dehors des zones de protection du site du patrimoine mondial[33], se dresse le mémorial à la libération pacifique du Tibet.

Organisation de la visite

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Le palais du Potala subit, selon l'écrivaine Tsering Woeser, d'importants dommages liés à l'afflux touristique[34]. Cependant, un quorum journalier de 2 300 billets, réservables à l'avance, indiquant l'heure de la visite (limitée à 60 minutes) et d'un prix élevé, a été instauré de mi-avril à novembre, pour éviter que le site ne s'affaisse sous le poids d'un trop grand nombre de visiteurs. La prise de photos est proscrite et toutes les salles sont équipées de détecteurs de mouvement et de caméras vidéo[35].

Fréquentation touristique et religieuse

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Alexandra David-Neel (au centre), première femme occidentale à visiter le Potala en 1924.

Après une visite en 2003, la journaliste Priscilla Telmon affirme que la citadelle est « vide, morte, silencieuse »[36]. Pourtant, à la visite, lorsqu'on passe d'une chapelle à l'autre, on côtoie des pèlerins émus et frappés de crainte, venant de tout le Tibet ethnographique, déposant des offrandes devant chacun des autels[37]. Une soixantaine de moines, qui demeurent dans le monastère abrité par le palais, sont chargés de la garde des salles visitées par les touristes[38].

Architecture

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Plan du Potala et du village de Shöl en contrebas (légendage en catalan : pati = cour, monestir = monastère, escola = école).

Bâti à 3 700 m d'altitude, sur une colline haute de 130 mètres, le palais du Potala domine, avec ses treize étages et ses mille pièces, la ville de Lhassa[39]. Avec ses murs imposants (8 m à la base, avec diminution progressive jusqu'à 1 m au sommet[40]) et ses nombreuses rangées droites de fenêtres ainsi que ses toits plats, il tient davantage de la forteresse que du monastère. De fait, jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, il constitua une des grandes forteresses militaires du Tibet[41]. Son architecture est modelée sur celle de la forteresse des princes de Shigatsé et sa ressemblance avec le Palais de Leh bâti 10 ans auparavant dans la capitale du Ladakh, est également frappante[42].

Des plans en couleurs, imprimés sur de la toile épaisse il y a plus de trois siècles, ont été exposés en 2019 à l'occasion du lancement d'un projet de numérisation de 2 800 des 10 000 volumes conservés en différents endroits du palais. Outre les murs en dur, y sont représentés les piliers en bois[43].

Implantation

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L'implantation du Potala présente des ressemblances avec le modèle impérial chinois où le complexe palatial est ceint de murailles. Mais alors qu'en Chine les bâtiments principaux s'alignent selon un axe nord-sud — les bâtiments ancillaires étant placés à l'est et à l'ouest et répartis autour de cours et l'entrée principale étant au sud —, au Potala, du fait de la nature accidentée du terrain, l'axe central suit l'arête, orientée est-ouest, de la colline, orientation soulignée par la tour au plan en forme de soleil à l'est et la tour au plan en forme de lune à l'ouest[44].

L'escalier principal, qui gravit la colline depuis l'est, se divise à mi-hauteur : l'escalier de droite monte vers le palais blanc, l'escalier de gauche monte vers le palais rouge[45].

Le palais blanc

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Le palais blanc : les appartements des dalaï-lamas sont en haut, les bureaux de l'ancien gouvernement tibétain aux étages inférieurs.

Le palais blanc, Phodrang Karpo en tibétain, est la partie du Potala qui est affectée aux quartiers de résidence du dalaï-lama. Le premier palais blanc fut construit sous le règne de Lobsang Gyatso, le 5e dalaï-lama, au XVIIe siècle. Ce dernier et son gouvernement y emménagèrent en 1649[46].

Le palais blanc fut ensuite étendu par le 13e dalaï-lama, Thubten Gyatso, au début du XXe siècle. D'usage séculier, le palais contenait les quartiers d'habitation, les bureaux, le séminaire et l'imprimerie.

Il domine une cour intérieure centrale peinte en jaune, la Deyang Shar, qui servait aux cérémonies et aux danses religieuses ainsi qu'à des représentations de l'opéra tibétain.

L'Autrichien Heinrich Harrer, qui fréquenta le Potala à la fin des années 1940, y voyait un palais aux dehors magnifiques et imposants mais aussi une résidence sombre et sans confort que ses locataires successifs devaient être contents de quitter car la construction du palais d'été du Norbulingka avait été commencée dès le règne du 7e dalaï-lama (pour être achevée seulement par le 13e)[47].

Le palais rouge

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Le palais rouge.

Le palais rouge, Phodrang Marpo en tibétain, est la partie du Potala qui est entièrement vouée à l'étude religieuse et aux prières bouddhistes.

D'un plan complexe, il abrite de nombreuses entrées, chapelles et bibliothèques sur plusieurs niveaux, reliées par beaucoup de petites galeries tortueuses.

Il abrite aussi les stūpas (sépultures) de huit des dalaï-lamas (les cinquième, septième, huitième, neuvième, dixième, onzième, douzième et treizième)[48].

Le stupa contenant la dépouille embaumée du Grand Cinquième est le plus grand et le plus magnifique de tous. Édifié en 1691, il fait 14,85 m de haut. Sa structure est en bois de santal, plaqué de feuilles d'or (représentant 3 727 kg) et serti de milliers de diamants, perles, agates et autres pierres précieuses[49].

Le gros œuvre du stūpa du 13e dalaï-lama fut bâti pendant la régence du 5e Réting Rinpoché[50]. Haut de 14 m (soit 86 cm de moins que le stupa du Grand 5e), il est couvert d'or et de pierres précieuses[51].

Des peintures murales retracent les événements importants de la vie du 13e dalaï-lama, dont l'audience avec l'empereur Guangxu et l'impératrice douairière Cixi (Tseu-Hi) à Pékin[52].

Le collège monastique

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À gauche (à l'ouest) du palais rouge, les bâtiments blancs abritaient le collège monastique ou Namgyal Dratsang.

La cérémonie du Tsomchö Sertreng et les grands thangkas

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Cérémonie du Tsomchö Sertreng le , photographiée par Hugh Edward Richardson.

La partie basse de la façade blanche du Potala servait à exposer les thangkas géants de la déesse Tara et du sage Sakyamuni[53].

Durant la cérémonie du Tsomchö Sertreng (tibétain : ཚོགས་མཆོད་སེར་སྦྲེང༌, Wylie : tshogs mchod ser sbreng), le 30e jour du 2e mois du calendrier tibétain, instituée par le régent Sangyé Gyatso en 1694[54] (24 avril 1694) et commémorant la mort du 5e dalaï-lama[55], deux grands thangkas ornaient la façade du Potala. La cérémonie est marquée par des processions de moines et d'images à Lhassa, des danses et des spectacles musicaux[56],[57]. Cette cérémonie cessa après 1959[55]. L'écrivaine Tsering Woeser indique en 2007 qu'à l'été 1994 les deux thangkas géants furent à nouveau exposés sur le mur blanc extérieur du palais du Potala. Elle ajoute que ce rituel n'avait pas été célébré depuis plus de 40 ans, et a cessé de l'être depuis 1994. Un poète chinois a noté la scène : « Chaque endroit de Lhassa d'où l'on pouvait apercevoir le Potala était bondé. »[58].

Richesses du Potala

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Tsering Woeser affirme que le Potala a été totalement vidé de ses 100 000 livres et documents historiques. L'or et les joyaux entreposés dans un magasin dénommé Namsay Bangzod, auraient été transférés à l'administration du Trésor public à Shanghai, Tianjin et Gansu[58]. Pour sa part, la tibétologue Amy Heller écrit que les inestimables livres et trésors artistiques accumulés au cours des siècles au Potala ont été préservés[59].

Pour Jean Dif, les trésors du Potala sont immenses et inestimables : des centaines de statues, de bois, d’or, d’argent, de cuivre ou d’argile, en provenance de Chine, des Indes, du Népal et du Tibet, des peintures murales minutieuses, décorant pratiquement toutes les pièces ; d’innombrables thangkas, tous plus beaux les uns que les autres ; de riches bibliothèques, contenant tout le savoir du Tibet ; sans parler des objets usuels : lampes à beurre, coupes de porcelaine, billets de banque tibétains, plats en peau de yack, costumes et masques de cérémonie[60].

Dans la culture populaire

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  • Le palais du Potala peut être construit comme merveille mondiale dans le jeu vidéo Civilization VI (2016).

Notes et références

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  1. sinogrammes simplifiés :  ; sinogrammes traditionnels :  ; hanyu pinyin : bùdálā gōng ; Wade-Giles : pu4ta2la1 kung1.
  2. Ou plus exactement rouge pourpre.
  3. Alexandre Papas, Soufisme et politique entre Chine, Tibet et Turkestan. Étude sur les KhwajasNaqshbandis du Turkestan oriental, Librairie d'Amérique et d'Orient, Jean Maisonneuve successeur, 2005, 291 p., p. 94 : « La théocratie lamaïque est néanmoins centralisée autour du temple-palais du Potala à Lhassa et de son hôte éminent et respecté ».
  4. (en) Robert E. Buswell Jr. & Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, Princeton University Press, , 1265 p. (ISBN 978-0691-15786-3), p. 651-652
  5. Chine: Fin de la rénovation des palais du Potala et du Norbu Lingka Beijing Information
  6. (en) Historic Ensemble of the Potala Palace, Lhasa.
  7. ENSEMBLE HISTORIQUE DU PALAIS DU POTALA, LHASSA, TIBET (CHINE) Continent Asiatique
  8. Voir le chapitre « Lobsang Gyatso » dans Roland Barraux, Histoire des dalaï-lamas, Quatorze reflets sur le Lac des Visions, édition Albin Michel, 1993. Réédité en 2002 chez Albin Michel, (ISBN 2226133178).
  9. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 235 (ISBN 978-2213595023).
  10. Alexandra David-Néel, Grand Tibet et vaste Chine, Omnibus, Paris, 1994, rééd. 1999, p. 979-980 : « Avec lui s'en allaient nombre de fonctionnaires, de serviteurs de rangs divers et une caravane de plus d'un millier de mules, plus de très nombreux porteurs évacuant des caisses pleines d'or et d'objets précieux provenant du Potala. »
  11. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, E. P. Dutton, 1954 : « The news that the ruler was getting ready to leave was bound to leak out. The fact could not be concealed that his private treasures were being taken away. Every day, caravans of heavily laden mules were seen leaving the town in the charge of men of the bodyguard ».
  12. (en) Warren W. Smith Jr., China's Tibet?: Autonomy or Assimilation, Rowman & Littlefield, 2009, 315 p., p. 145 : « The Potala Prison had been something of a dungeon, and it was festooned by tales of the scorpions always present, but it was relatively tiny, capable of holding only a few people at the most. »
  13. (en) Li Xiguang, The American couple who told old stories of Tibet, Global Times, 30 mai 2011 : « The American best known to have visited the Potala Prison was Theos Bernard. After touring the Potala , 1939, he wrote in his book “Penthouse of the Gods”: “The prison reminded one of a trap to catch a man-eating lion. It was fil[l]ed with wretched, withered souls, trotting about with shackled limbs. We entered into a conversation with one poor fellow. He told us that he had stolen a couple of charm boxes about five years ago, and he had no idea when he would be released. »
  14. Victor Chan, Tibet. Le guide du pèlerin, éditions Olizane, 1994, p. 108 (section « Rénovation du XXe siècle »).
  15. Bertrand Odelys (préf. dalaï-lama), Dharamsala, chroniques tibétaines, Paris, Albin Michel, , 423 p. (ISBN 2-226-14259-2 et 9782226142597), p. 228-229.
  16. Pierre-Antoine Donnet, Tibet mort ou vif, Paris, Gallimard, (1re éd. 1990), 406 p. [détail des éditions] (ISBN 2-07-032802-3).
  17. (en) Youdon Aukatsang et Kaydor Aukatsang, The Lion From Chamdo: Remembering a True Son of Tibet, New Delhi, India, Mahayana Press, , p. 8
  18. Bruno Alvarez, Le dalaï-lama est en exil depuis 60 ans, mais où vit-il exactement ?, ouest-france.fr, 18 mars 2019.
  19. Le palais du Potala à Lhasa : En 1961, le palais du Potala a été inclus sur la liste de la protection d'État [...].
  20. Le potala : « Il est aujourd'hui musée national, et fut épargné des pillages lors de la révolution culturelle ».
  21. Guide touristique du Tibet, China Intercontinental Press, 2003, 203 p., p. 61.
  22. 1961年,布达拉宫发生了一个巨大变化,那一年,布达拉宫和大昭寺、甘丹寺等八项古迹一起被列为国家重点文物保护单位
  23. Céline au Tibet : Visite du Palais du Potala, CRIonline, 27 juillet 2011.
  24. (en) Rapport périodique 2003 (cycle 1) résumé section II, World Heritage Committee.
  25. a et b Amy Heller in Le Tibet est-il chinois ? de Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Albin Michel, coll. Sciences des religions, 2002, p. 274 : « Il a été inscrit sur la liste du patrimoine modial, ce qui aurait dû entraîner la restauration des bâtiments environnants pour respecter le contexte architectural. Leur démolition a été déplorée, mais elle a été exécutée trop rapidement pour qu'une intervention quelconque puisse l’empêcher. […] Cela en dépit du principe de la convention signée avec l'Unesco, qui cherche à respecter l'intégrité du cadre historique d'un lieu (Mac Lean) ».
  26. « Deciphering a Tibetan Pop Star's Self-immolation », sur economist.com, (consulté le )
  27. (en) Rapport périodique 2003 (cycle 1) résumé section II, World Heritage Committee : « The protective zone and buffer zone of the Potala Palace was clearly established in 1997 when the people's government of the Tibet Autonomous Region issued the Rules Concerning the Management of the Potala Palace. »
  28. (en) André Alexander, Different Approaches to Conservation in Tibet, IATS Standing Committee for the Study of the Tibetan Architectural Heritage and Mural Art, International Association for Tibetan Studies, 2006 : « In summer 1995, over 140 Tibetan families resideing in Shoel were evicted from their homes and resettled to the north of Lhassa. Over 40 historic buildings in outer and inner Shol were demolished. Even though they formed part of the historic ensemble "Potala and Shoel," and many dated to the 17th century, they were not deemed important at the time, not "part of the monument". »
  29. Cf. Chart of location Relationship of Norbulingka and Jokhang Monastery with the Potala Palace.
  30. (en) Kate Saunders, More demolition of Traditional Tibetan Housing Planned in Lhasa, The Guardian, 30 août 2003 : « The authorities in Lhasa are planning to demolish the larger part of the remaining village of Shol at the foot of the Potala Palace, former winter residence of the Dalai Lama, to make way for a square and a museum. [...] The area known as 'outer Shol', representing the buildings outside the Shol fortification walls, was demolished to create the Potala Square in 1994-95. »
  31. Brice Pedroletti La rénovation du centre de Lhassa suscite des inquiétudes Le Monde, 26 juin 2013 « Woeser rappelle le précédent du village de Shol, situé au pied du Potala : il fut rasé et déplacé deux ans après l'inscription du Potala sur la liste de l'Unesco. Et le Potala fut "fatalement défiguré par l'une de ces répliques de places identiques à travers la Chine, dont le but est de montrer et de projeter le pouvoir et l'autorité suprême". »
  32. Décision - 22COM VII.43 - Rapports sur l'état de conservation des biens culturels votés par le Comité, 1998.
  33. Décision-25COM X.B-Ensemble historique du palais du Potala, Lhasa (Extension pour inclure la zone de Norbulingka (Chine), 2001 : « Concernant la tour de 35 m de haut commémorant « la libération paisible du Tibet », la mission UNESCO a vérifié que cette nouvelle construction était bien située à l'extérieur des zones de protection du site du patrimoine mondial, du côté sud de la Nouvelle Place du Potala. »
  34. Woeser, Decline of Potala Palace, op. cit.
  35. Bradley Mayhew et al., Tibet, Lonely Planet, 2008, p. 109.
  36. Priscilla Telmon, La dernière porte avant Lhassa (novembre 2003)
  37. (en) David Leffmann, Simon Lewis, Jeremy Atiyah, Rough Guide to China, 2003, 1290 p., p. 1135 : « wend your way from chapel to chapel, you'll rub shoulders with excited and awestruck pilgrims from all over ethic Tibet, making offerings at each of the altars. »
  38. Amy Heller, in Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille, Wei Jing, op. cit., p. 221 : « the monastery that it sheltered is still inhabited by about sixty monks, who are the guardians of the rooms visited by tourists. »
  39. Ce qui fait dire au poète Jean Dif, dans son « Carnet de route d'un voyage au Tibet (septembre-octobre 2004) » : « Heureusement, les architectes de la ville nouvelle n’ont pas édifié de gratte-ciel auprès du Potala. Il n'y a pas encore de tour de la Défense à Lhassa ! »
  40. (en) Changjian Guo, Jianzhi Song, Lingyu Feng, World heritage sites in China, Éditeur 五洲传播出版社, 2003, 251 p., p. 110.
  41. (en) Kenneth Pletcher, The Geography of China: Sacred and Historic Places, Britannica Educational Publishing, 2010, 352 p., p. 103-104 : « The new Potala was built on Marpori for the security provided by an elevated position; until its use declined in the mid-18th century, the Potala was a major Tibetan military fortress. »
  42. Françoise Pommaret, Lhasa, lieu du divin: la capitale des Dalaï-Lama au 17e siècle, Éditions Olizane, 1997, 270 p., p. 223.
  43. (en) Blueprints of Potala Palace released to the public, People's DailyOnline, March 28, 2019.
  44. (en) Ingun B. Amundsen, On Bhutanese and Tibetan Dzongs, in Journal of Bhutan Studies, vol. 5, hiver 2001, p. 8-41, en part. p. 21-23.
  45. Source : photo légendée sur site Flickr.
  46. (en) Samten C. Karmay, The Great Fifth, 2005, IIAS Newsletter, #39, December 2005, 2 p., p. 1.
  47. (en) Heinrich Harrer, Seven Years in Tibet, with a new epilogue by the author. Translated from the German by Richard Graves. With an introduction by Peter Fleming, First Tarcher/Putnam Hardcover Edition, 1997, (ISBN 0-87477-888-3) : « Splendid and imposing as the Potala Palace is externally, it is miserably dark and uncomfortable as a dwelling place. It is probable that all the God-Kings were glad to get away from it as soon as possible, for the Summer Garden residence of Norbulingka was planned as long ago as the reign of the seventh Dalai Lama, but completed only by the thirteenth ».
  48. (en) Attractions of the Potala, site TibetTravel.info : « In the Potala Palace, there are eight stupa-tomb chapels (where the relics of the Fifth, Seventh, Eighth, Ninth, Tenth, Eleventh, Twelfth, and the Thirteenth Dalai Lamas are preserved. »
  49. Changjian, Jianzhi Song, Lingyu Feng, op. cit., p. 111.
  50. (en) The Fifth Reting Hutuktu Thubden Jampal Yeshe Tenpai Gyaltsen (1912-1947), sur le site HH RETING HUTUKTU : « During that time he constructed both the base and the main structure of the wish-granting auspicious golden memorial stupa [...] of the 13th Dalai Lama Thubden Gyatso [...]. »
  51. Attractions of the Potala, op. cit. : « The thirteenth Dalai Lama’s stupa chapel is the hall where the stupa of the Thirteenth Dalai Lama (1876-1933) is housed. People started to build his stupa after his death in the fall of 1933, so it's the latest building in Potala Palace. Taking three years, the stupa is comparable with the Great Fifth's stupa. It is 14 meters (46 feet) in height, which is only 0.86 metres lower than the Fifth Dalai Lama’s. Made of a large amount of silver, covered with about 600 kilograms of gold and studded with lots of coral, amber, agate, diamond and other precious jewelries. »
  52. Changjian, Jianzhi Song, Lingyu Feng, op. cit., p. 117.
  53. (en) Heinrich Harrer, Return to Tibet: Tibet After the Chinese Occupation, J.P. Tarcher / Putnam, 1998, 207 p., p. 183 : « Drepung did not have a special thangka wall like, for instance, Tashilhunpo or the lower white frontage of the Potala. »
  54. Ariane Macdonald, Histoire et philologie tibétaines, Annuaires de l'École pratique des hautes études, 1972, p. 651-654.
  55. a et b Nicolas Tournadre, Rdo-Rje, Manual of Standard Tibetan: Language and Civilization: Introduction to Standard Tibetan (spoken and Written) Followed by an Appendix on Classical Literary Tibetan, Snow Lion Publications, 2003, p. 370: « Until 1959, during the second Tibetan month the Great Offering was held in Lhasa. The purpose was to commemorate the death of the (Great) Fifth Dalai Lama. Its founder was the regent Sanggya Gyatsho. When was the Great Offering created? It was instituted after the regent Sanggya Gyatsho had rebuilt the Potala Palace. »
  56. Sertreng
  57. The Potala taken from the south.
  58. a et b (en) Woeser, Decline of Potala Palace, China Rights Forum (journal de Human Rights in China, No 4, 2007) ; article également publié sur le site Tibet Write ([1]), le 26 décembre 2007) « In the summer of 1994, on the outer white wall of the Potala Palace dotted by many windows with red frames and black surrounds, two giant precious thangkas were displayed. This great traditional ritual had not been held for over forty years, and it's never been celebrated since then. ».
  59. (en) Amy Heller, in Anne-Marie Blondeau, Katia Buffetrille, Wei Jing, Authenticating Tibet: Answers to China's 100 Questions, University of California Press, 2008, 364 p., p. 221 : « the invaluable library and artistic treasures accumulated over the centuries in the Potala have been preserved. »
  60. Jean Dif, Carnet de route d'un voyage au Tibet septembre - octobre 2004.

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