Nu Aquarii
Ascension droite | 21h 09m 35,64888s[1] |
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Déclinaison | −11° 22′ 18,0851″[1] |
Constellation | Verseau |
Magnitude apparente | 4,52[2] |
Localisation dans la constellation : Verseau | |
Type spectral | G8III[3] |
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Indice U-B | +0,66[2] |
Indice B-V | +0,94[2] |
Vitesse radiale | −11,23[4] km/s |
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Mouvement propre |
μα = +94,12[1] mas/a μδ = −14,62[1] mas/a |
Parallaxe | 20,47 ± 0,21 mas[1] |
Distance | 159 ± 2 a.l. (∼ 48,7 pc) |
Magnitude absolue | +0,93[5] |
Masse | 2,35 M☉[5] |
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Rayon | 8 R☉[4] |
Gravité de surface (log g) | 2,8[4] |
Luminosité | 37 L☉[4] |
Température | 4 920 K[4] |
Métallicité | −0,15 [Fe/H][4] |
Âge | 708 × 106 a[5] |
Désignations
Nu Aquarii (ν Aqr, ν Aquarii) dans la désignation de Bayer est une étoile géante jaune de la constellation du Verseau.
Nomenclature
[modifier | modifier le code]Albulan II est le nom propre de l’étoile Nu Aquarii / ν Aqr. C’est l’arabe البلعان al-Bulaᶜān dont la signification est loin d’être simple. Pour la comprendre, il faut considérer que ce nom résulte d’une individualisation tardive des étoiles du groupe εμν Aqr appelé سعد بلع Saᶜd Bulaᶜ qui est, dans le ciel arabe traditionnel, le nom du groupe εμν Aqr constituant la XXIIIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », déjà connue notamment, autour de l’an mil, dans les premières sources latines, sous la forme Scalbola[7].
La première étoile, ε Aqr est alors nommée البالع al-Bāliᶜ, littéralement « Celle qui avale », » car, selon un commentaire de l'érudit Ibn Qutayba (IXe s.), étant l’étoile la plus brillante du groupe εμν Aqr, elle dévorait littéralement les deux suivantes, dites البالعان al-Bulaᶜān[8]. En fait, même si la racine √BLᶜ contient l’idée d’« avaler », il s’agit probablement d’une explication de type astronomique hors contexte culturel. En fait la série des السعود al-Suᶜūd livre des noms liés à des divinités antiques et il n’ y a pas de raison pour qu’il en soit différemment pour البالع al-Bulaᶜ, sur lequel a été formé البالع al-Bāliᶜ. D’ailleurs, dans l’univers linguistique arabe, Bulaᶜ est un nom propre attesté en sudarabique[9]. Le nom سعد بلع Saᶜd Bulaᶜ signifie donc « la Propice de Bulaᶜ ». Il s’ensuit que si البالعان al-Bulaᶜān ne sont « les Deux avalées » que si l’on oublie que Bulaᶜ est un nom propre. Le moins mauvais, si l’on peut dire, serait de traduire البلعان al-Bulaᶜān par « les Deux Bulaᶜ ».
Le nom est transcrit Al Búlaán par Thomas Hyde dans sa traduction du یجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437)[10]. Transcrit à son tour Al Buläān par Richard Allen (1899)[11], il devient un nom au XXe siècle. Nous avons ainsi Albulan II chez Jack W. Rhoads (1971)[12].
Notons que le nom Sa’d bula’ a été donné au groupe Mu-Nu Aquarii / μν Aqr. L’introduction de ce nom est due à Johann Elert Bode (1801) qui reprend, sous la forme Sa’d Bula’, exactement la transcription du philologue Friedrich Wilhelm Lach (1796)[13] et limite comme lui cette appellation au groupe εμν Aqr dans son entier, mais les limite aux deux seules étoiles groupe μν Aqr[14]. Cela se retrouve chez Richard Allen (1899) qui donne pour la XXIIIe des manāzil al-qamar ou « stations lunaires », la transcription Al Sa‘d al Bula‘, sans suite[15],[16].
En chinois, ν Aquarii est connue sous le nom de 天壘城十 (Tiān Lěi Chéng shí), c'est-à-dire « la dixième étoile des Remparts Célestes »[17]. Elle est incluse au sein de l'astérisme des Remparts Célestes (天壘城, Tiān Lěi Chéng), qui regroupe les étoiles ν Aquarii, ξ Aquarii, 46 Capricorni, 47 Capricorni, λ Capricorni, 50 Capricorni, 18 Aquarii, 29 Capricorni, 9 Aquarii, 8 Aquarii, 14 Aquarii, 17 Aquarii et 19 Aquarii[18]
Propriétés
[modifier | modifier le code]Nu Aquarii a une magnitude apparente est de 4,52[2] et elle est donc visible à l'œil nu depuis la Terre. Sa distance, déterminée à l'aide des mesures de parallaxe, est de ∼ 159 a.l. (∼ 48,7 pc)[1]. est une étoile géante de type spectral G8III[3], d'un âge estimé à 708 millions d'années[5]. La masse de l'étoile est plus du double de celle du Soleil[5] et son enveloppe externe s'est étendue jusqu'à atteindre huit fois le rayon solaire[4]. Sa température de surface est de 4 920 K[4]. À cette température, l'étoile brille d'une lumière jaunâtre typique d'une étoile de type G[19]. Sa luminosité vaut 37 fois celle du Soleil[4].
Observation
[modifier | modifier le code]Nu Aquarii est située à 1° à l'est de la Nébuleuse Saturne (NGC 7009). À ce titre, l'étoile est entrée dans l'histoire car elle a été répertoriée par William Herschel en tant que guide pour localiser la Nébuleuse Saturne[20], qui fut la première nébuleuse planétaire identifiée en tant que tel[20],[notes 1].
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La Nébuleuse de l'Anneau dans la Lyre et la Nébuleuse de l'Haltère dans le Petit Renard était déjà connues, mais ne furent reconnues en tant que nébuleuses planétaires qu'ultérieurement.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy and Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
- (en) H. L. Johnson, B. Iriarte, R. I. Mitchell et W. Z. Wisniewskj, « UBVRIJKL photometry of the bright stars », Communications of the Lunar and Planetary Laboratory, vol. 4, no 99, (Bibcode 1966CoLPL...4...99J)
- (en) W. Buscombe, « Spectral classification of Southern fundamental stars », Mount Stromlo Observatory Mimeogram, no 4, (Bibcode 1962MtSOM...4....1B)
- (en) Alessandro Massarotti, David W. Latham, Robert P. Stefanik et Jeffrey Fogel, « Rotational and Radial Velocities for a Sample of 761 Hipparcos Giants and the Role of Binarity », The Astronomical Journal, vol. 135, no 1, , p. 209–231 (DOI 10.1088/0004-6256/135/1/209, Bibcode 2008AJ....135..209M)
- (en) Yoichi Takeda, Bun'ei Sato et Daisuke Murata, « Stellar parameters and elemental abundances of late-G giants », Publications of the Astronomical Society of Japan, vol. 60, no 4, , p. 781–802 (DOI 10.1093/pasj/60.4.781, Bibcode 2008PASJ...60..781T, arXiv 0805.2434)
- (en) * nu. Aqr -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 117.
- (de) Paul Kunitzsch, Ubntersuchungen zur Sternnomenklatur des Araber, Wiesbaden : Harrassowitz, 1961, p. 47.
- Roland Laffitte, « Des étoiles et des dieux », in Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, pp. 35-43, et, en l’occurrence, p. 41.
- (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis », Oxonii : Henry Hall, 1665, « Commentarii », p. 43. ».
- (en) Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 53.
- (en) Jack W. Rhoads, « A Reduced Star Catalog Containing 537 Named Stars, Pasedana : Jet Propultion Laboratory, California Institute of Technology, November 15, 1971, p. 18. ».
- (de) Friedrich Wilhelm Lach, « Beitrag zur orientalischen Sternkunde », in Algemeine Bibliotek der biblischen Litteratur, Bd. VII, Stück 4, 577-651, Leipzig : Weidmann, 1796, pp. 589-590. ».
- (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. XVI.
- (en) G. A. Davis Jr., « The Pronunciations, Derivations, and Meanings of a Selected List of Star Names », Popular Astronomy, vol. 52, no 3, , p. 12 (Bibcode 1944PA.....52....8D)
- (en) R. H. Allen, Star Names: Their Lore and Meaning, New York, Dover Publications Inc, (réimpr. 1963) (1re éd. 1899) (ISBN 0-486-21079-0, lire en ligne), p. 53
- (zh) « AEEA (Activities of Exhibition and Education in Astronomy) 天文教育資訊網 2006 年 5 月 15 日 », sur aeea.nmns.edu.tw.
- (zh) 中國星座神話, écrit par 陳久金. Publié par 台灣書房出版有限公司, 2005, (ISBN 978-986-7332-25-7).
- (en) Australia Telescope, Outreach and Education, « The Colour of Stars », Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, (consulté le ).
- (en) James B. Kaler, « Nu Aquarii », sur Stars
Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Nu Aquarii sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- « Image de Nu Aquarii », sur la base de données Aladin du Centre de données astronomiques de Strasbourg. (consulté le )