Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Joe Sacco

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Joe Sacco
Joe Sacco vers 2005.
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (64 ans)
KirkopVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Université de l'Oregon
Sunset High School (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Période d'activité
Autres informations
Genre artistique
Distinctions
Liste détaillée
American Book Awards ()
Prix Tournesol ()
Prix Eisner ()
Prix Eisner du meilleur scénariste (d) ()
Prix frère et sœur Scholl ()
Bourse GuggenheimVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Palestine, Gorazde : la guerre en Bosnie orientale, 1993-1995 (d), Gaza 1956, en marge de l'histoire, The Fixer - Une histoire de Sarajevo (d), Jours de destruction Jours de révolteVoir et modifier les données sur Wikidata

Joe Sacco, né le sur l'île de Malte, est un auteur de bandes dessinées et journaliste américano-maltais, travaillant aux États-Unis.

Peu après sa naissance () à Malte, sa famille émigre en Australie, puis part s'installer à Los Angeles alors qu'il a douze ans. Il fait une licence de journalisme à l'université de l'Oregon. N'ayant étudié ni l'art ni la bande dessinée[1], il s'y intéresse pourtant et envoie quelques pages au magazine Raw. Pendant plusieurs années, il porte un travail consacré à la guerre du Viêt Nam, qui n'aboutira jamais. Dans How I Loved the War, il analyse ses sentiments de téléspectateur face à la guerre du Golfe.

En 1992, il fait un voyage de plusieurs mois en Palestine et en Israël afin de mieux se rendre compte d'un conflit qu'il juge « atroce » et « injuste » et traité de façon trop partisane par ses collègues journalistes aux États-Unis. Il en tire une série de bandes dessinées, éditées en français en deux albums : Palestine : Une nation occupée (1993) et Palestine : Dans la bande de Gaza, regroupés ultérieurement, en deux tomes, sous le titre de Palestine. Cette œuvre étonnante l'a fait reconnaître comme le père de la BD-reportage consistant à réaliser un reportage journalistique sous forme de bandes dessinées. Sa rigueur professionnelle lui vaudra la reconnaissance et l'admiration des journalistes, plus encore que celle des bédéphiles. Pour Palestine, il reçoit notamment le American Book Award en 1996. En 1995, Sacco part pour l'ex-Yougoslavie, notamment en Bosnie-Herzégovine à Sarajevo. De cette expérience, il tirera Soba, The Fixer : une histoire de Sarajevo et Gorazde (deux tomes).

En 2010, la revue américaine Virginia Quarterly Review, le magazine français Courrier international et le journal britannique The Guardian publient une bande dessinée inédite de Joe Sacco, Les Indésirables (The Unwanted, titre anglais)[2]. Joe Sacco est retourné à Malte, son île d'origine, et a enquêté sur l'arrivée massive de migrants africains : il rencontre ces migrants mais aussi des habitants de l'île, assez hostiles aux migrants, des humanitaires et des hommes politiques locaux.

En 2020 paraît Payer la terre, des reportages sur le Nord-Ouest canadien le long du fleuve Mackenzie sur l'histoire des Dénés, de leur spoliation à l'exploitation du pétrole et du gaz de schiste brut, sur fond de « crise identitaire »[3].

L'œuvre de Joe Sacco évoque le parcours des « journalistes-aventuriers du début du XXe siècle »[réf. souhaitée].

En 2024 parait Guerre à Gaza, pour la première fois une réaction à chaud de Joe Sacco sur un conflit[4], plus qu'une BD-reportage.

Postérité : la bande dessinée de reportage

[modifier | modifier le code]

Joe Sacco est vu comme une référence dans le genre de la bande dessinée documentaire, appelée aussi bande dessinée de reportage[5],[6],[7]. D'après Jean-Christophe Ogier, Joe Sacco est « le pape du genre » de la bande dessinée du réel au sens de « bande dessinée d'actualité et de reportage[8] ». Dans Le Monde des Livres[9], le critique Philippe Périn décrit Sacco comme « Précurseur et figure emblématique [du BD-journalisme] ». Dans Le Figaro en 2014, l'artiste est décrit comme « l'une des plus grandes plumes mondiale du reportage graphique. Précurseur et plus grand représentant de ce nouveau genre qu'est le reportage graphique, il allie avec brio ses deux passions: le journalisme et le dessin »[10].

Expositions

[modifier | modifier le code]

En été 2014, à la suite de la publication de La Grande Guerre, Joe Sacco élabore une fresque de 130 mètres sur la Première Guerre mondiale à la station Montparnasse[10],[11]. En 2016, le mémorial de la bataille de la Somme à Thiepval inaugure un nouvel espace pour le musée et y expose une fresque de 60 mètres, dessinée par Joe Sacco et tirée de son livre Le premier jour de la bataille de la Somme[12],[13],[14].

En français

[modifier | modifier le code]
  1. Palestine : une nation occupée, Vertige Graphic, 1996 (ISBN 2-908981-23-8).
  2. Palestine : dans la bande de Gaza, Vertige Graphic, Paris, 1996 (ISBN 2-908981-26-2).
  3. Palestine, intégrale des deux premiers volumes, Rackham, 2010 (ISBN 978-2-87827-121-8).
  1. Gorazde : première partie, 2001 (ISBN 2-87827-043-6).
  2. Gorazde : deuxième partie, 2001 (ISBN 2-87827-054-1).
  3. Gorazde : la guerre en Bosnie orientale, 1993-1995, intégrale rassemblant les volumes 1 et 2, 2004 (ISBN 2-87827-078-9)[16].

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Alix Bergeret, « BD-Theque : Interview de Joe Sacco », sur www.bdtheque.com (consulté le )
  2. « The Unwanted, Part 1 », The Virginia Quarterly Review, Vol. 86, no 1, hiver 2010 ; « Joe Sacco: Not In My Country », The Guardian, 17 juillet 2010 ; « Un inédit de Joe Sacco pendant tout l’été », Futuropolis.
  3. Lucie Servin, « Lr prix de la terre », Les Cahiers de la bande dessinée, no 10,‎ , p. 150.
  4. « Guerre à Gaza : le cri de colère de Joe Sacco pour la Palestine », sur Blast le souffle de l’info, (consulté le )
  5. Thomas Dusseau, « Dessine-moi un reportage », Libération,‎ (lire en ligne)
  6. leaabaron et Jean-Christophe Ogier, « Jean-Christophe Ogier – journaliste et critique de BD », sur bdreportage,
  7. Clara Dupont-Monod, « Ils traitent de l'actualité, ils s'engagent, ils vont où les autres ne vont pas...Et si les auteurs de BD étaient les nouveaux journalistes ? », Marianne,‎
  8. Jean-Christophe Ogier, France Info : 30 ans d'actualité, Paris, Futuropolis, , 316 p. (ISBN 978-2-7548-2362-3)
  9. Philippe Périn, « Joe Sacco, BD-journaliste engagé », Monde des livres,‎ (lire en ligne)
  10. a et b Sophie Legras, « Une frise de 130 mètres sur 14-18, station Montparnasse tout l'été », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  11. Violaine Morin, « La frise de Joe Sacco mise en place dans le métro parisien », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  12. AFP, « Joe Sacco ou l’horreur de la bataille de la Somme », Libération,
  13. Daniel Muraz, « Joe Sacco à Thiepval (Somme) : « Je fais un pas en arrière et je regarde l’humanité entière » », Le Courrier Picard,‎
  14. AFP & Denis Charlet, « L'horreur de la bataille de la Somme dans un nouveau musée », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  15. Olivier Maltret, « Lignes de front », BoDoï, no 37,‎ , p. 15.
  16. Rédaction de Tout en BD, « GORAZDE », sur toutenbd.com,
  17. Fabien Tillon, « Tes rock, sacocco ! », BoDoï, no 53,‎ , p. 16.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • (en) Corey K. Creekmur, « Sacco, Joe », dans M. Keith Booker (dir.), Encyclopedia of Comic Books and Graphic Novels, Santa Barbara, Grenwood, , xxii-xix-763 (ISBN 9780313357466), p. 538-539.
  • Patrick Gaumer, « Sacco, Joe », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 745-746.
  • Mike Conroy, « La bande dessinée de reportage », dans La guerre dans la BD, Eyrolles, (ISBN 9782212132199), p. 154-155.
  • Mike Conroy, « Joe Sacco en Bosnie », dans La guerre dans la BD, Eyrolles, (ISBN 9782212132199), p. 166-167.
  • (en) Tom et Sara Pendergast, « Joe Sacco », dans U·X·L Graphic Novelists, vol. 3 : S-W, Détroit, U·X·L, (ISBN 1414404433), p. 430-446.
  • Joe Sacco (int. par Bruno Canard), « Entretien avec Joe Sacco », L'Indispensable, no 1,‎ , p. 46-49.
  • (en) Joe Sacco (int. par Gary Groth), « Joe Sacco on Footnotes in Gaza », The Comics Journal, Seattle, Fantagraphics, no 301,‎ , p. 376-426 (ISBN 9781606992913).
  • (en) Kent Worcester, « Footnotes in Gaza », The Comics Journal, Seattle, Fantagraphics, no 301,‎ , p. 451-455 (ISBN 9781606992913).
  • (en) Daniel Worden, The Comics of Joe Sacco : Journalism in a Visual World, Jackson, University Press of Mississippi, , 272 p. (ISBN 978-1-4968-0221-7).
  • Laurent Beauvallet, « Joe Sacco, emblème du dessin de reportage », Ouest-France,‎ .
  • Jean-Christophe Ogier, « Le coup de chapeau Le Figaro-France-Info : Joe Sacco, le "BD-reporter" », Le Figaro,‎ .
  • Joe Sacco (int.) et Thierry Wagner, « Le jour le plus long », Casemate, no 69,‎ , p. 14.
  • Jean-Pierre Mercier et Joe Sacco, « Entretien avec Joe Sacco », Neuvième Art, no 7,‎ , p. 56-60.
  • Paul Gravett (dir.), « Les années 2000 : Gorazde, de Joe Sacco », dans Les 1001 BD qu'il faut avoir lues dans sa vie, Flammarion, (ISBN 2081277735), p. 726.
  • « Joe Sacco, un pionner de la BD-reportage », Les Cahiers de la bande dessinée, no 11,‎ , p. 28-37.

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :