Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

Aller au contenu

Fronde (histoire)

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Fronde (Histoire))
Le président Molé, saisi par les factieux, au temps des guerres de la Fronde.
Peinture d'histoire de François-André Vincent, 1779.

La Fronde (1648-1653) est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France alors en pleine guerre contre l’Espagne (1635-1659), pendant la minorité du roi Louis XIV (1643-1651). Cette période de révoltes marque une brutale réaction face à la montée de l’autorité monarchique en France commencée sous Henri IV et Louis XIII, renforcée par la fermeté de Richelieu et qui connaîtra son apogée sous le règne de Louis XIV. Après la mort de Richelieu en 1642, puis celle de Louis XIII en 1643, le pouvoir royal est affaibli par l'organisation d'une période de régence, par une situation financière et fiscale difficile due aux prélèvements nécessaires pour alimenter la guerre de Trente Ans, ainsi que par l'esprit de revanche des grands du royaume subjugués sous la poigne de Richelieu. Cette situation provoque une conjonction de multiples oppositions aussi bien parlementaires qu’aristocratiques et populaires.

Il est très difficile de délimiter avec précision les bornes chronologiques de la Fronde. Les historiens ont des avis divergents sur la question. Il est courant toutefois de proposer comme point de départ la date du qui est marquée par la déclaration des vingt-sept articles à la suite de l'arrêt d'Union du . Cette déclaration faite au Parlement de Paris énonce la limitation des pouvoirs du souverain. La soumission de la ville de Bordeaux, le , est considérée comme l'événement qui clôt les troubles de la Fronde.

La chronologie est complexe en raison d'événements multiples et de renversements des alliances. L'historiographie a pris l'habitude de distinguer plusieurs phases : la première correspond à l’opposition des cours souveraines (fronde parlementaire, 1648-1649), la seconde à l’opposition des Grands (fronde des princes, 1651-1653). À ce titre, elle peut être considérée comme la dernière grande révolte nobiliaire du XVIIe siècle.

Contexte international et national

[modifier | modifier le code]
Louis-Dieudonné et sa mère Anne d'Autriche, vers 1639.
La Fronde se déroule pendant la minorité de Louis XIV. Le pouvoir est assuré par la régence de la reine-mère qui s'appuie sur son principal ministre, le cardinal Mazarin.

À la mort de Richelieu (1642), puis de Louis XIII (1643), la France est en guerre depuis 1635 avec l'Espagne. Il s'agit d'une politique traditionnelle depuis la fin du XVe siècle d'affaiblissement de la Maison d'Autriche - successeurs des ducs de Bourgogne - dont les possessions limitrophes encerclent le royaume de France. La guerre de Trente Ans prendra fin après quatre ans de négociations à la veille de la Fronde au traité de Westphalie (1648), alors que la guerre franco-espagnole se poursuivra théoriquement jusqu'au traité des Pyrénées (1659).

Ce premier demi-siècle signe l'abaissement des Habsbourg en butte aux révoltes hollandaise, catalane, napolitaine, portugaise, alors que Richelieu et Louis XIII après les longues guerres de religion amorcent en France le renforcement d'un État qui s'appuie sur la centralisation et l'absolutisme.

De l'autre côté de la Manche, c'est une évolution inverse à laquelle on assiste où l'absolutisme de Charles Ier se heurte à la révolte du Parlement. Ces événements seront présents à l'esprit des acteurs de la Fronde[a] d'autant que la reine Henriette, sœur du défunt Louis XIII, a dû se réfugier en France dès 1644. Ils peuvent expliquer certaines attitudes notamment la résistance opiniâtre de la reine-mère Anne d'Autriche.

Sur le plan national, le Parlement et la noblesse, subjugués au cours du règne précédent, aspirent à jouer un rôle plus important, d'autant que la cour souveraine semble encouragée par la régente obligée de passer par elle pour casser le testament de Louis XIII afin d'obtenir la pleine régence. Peu expérimentée dans les affaires politiques, Anne d'Autriche s'appuie sur Mazarin dont la nomination suscite quelques jalousies parmi les princes. Après la « période de grâce », les mécontents tenteront d'exploiter à leur profit la position toujours plus délicate d'un gouvernement de régence.

La France est le pays le plus peuplé d'Europe : 19 millions d'habitants en 1640 dans les limites de l'époque[1]. Elle atteint un seuil critique en raison du faible rendement de la production agricole entraînant régulièrement des années de disette. Cumulées avec la pression fiscale qui a triplé sous le ministériat de Richelieu, elles sont à l'origine des fréquentes révoltes populaires ou émotions. Mazarin et Particelli d'Émery, le surintendant des finances, sont confrontés à un déficit en augmentation du fait de la guerre extérieure.

Les facteurs explicatifs des troubles

[modifier | modifier le code]

Il est possible de distinguer trois facteurs d'explication : au niveau fiscal (une pression croissante de la fiscalité royale), au niveau social (une remise en cause des privilèges des parlementaires parisiens) et au niveau politique (le pouvoir royal entend gouverner seul dans le cadre d'une monarchie absolue, qui amènerait un renforcement monarchique).

Portrait d'Omer Talon par Philippe de Champaigne, huile sur toile, 1649, National Gallery of Art, Washington.

Une ponction fiscale de plus en plus forte

[modifier | modifier le code]

La Fronde naquit tout d'abord d'un mécontentement général. Celui-ci prenait sa source dans la crise économique et l'augmentation de la pression fiscale en vue de faire face aux dépenses de la guerre de Trente Ans. Les dépenses de l'État ont quintuplé entre 1600 et 1650, alors qu'elles avaient déjà doublé entre 1515 et 1600[2]. L'espoir d'un allègement des impôts, que la régente Anne d'Autriche avait fait naître après la mort de Louis XIII, se trouve vite déçu. En effet, le cardinal Mazarin demande au surintendant des finances Particelli d'Émery, d'élargir l'assiette de nombreux impôts. Ce dernier a cherché par tous les moyens à augmenter les recettes notamment par l'édit du Toisé (1644), la taxe des Aisés et l'édit du tarif (1646). L’objectif était d’étendre l’assiette fiscale parisienne afin de compenser le manque à gagner de la taille car les villes en étaient alors exemptées et le gouvernement avait promis au peuple une remise du quart de la taille due depuis 1647. L'opposition du Parlement obligea le ministre à revenir sur ces réformes ou à en réduire les effets.

En , sept nouveaux édits fiscaux sont soumis à enregistrement auprès du Parlement de Paris (lit de justice du ). En dépit de protestations, notamment de l’avocat général Omer Talon, le Parlement doit s’effacer. Toutefois, il est farouchement hostile à ces mesures qui touchent la plupart de ses membres qui, jusque-là, ne payaient pas ou peu d’impôts. En ce sens, la Fronde est un soulèvement des gens de biens, ne souhaitant pas payer d’impôts ou d’augmentation d’impôts. Les Parisiens suivent et soutiennent les parlementaires. Le mécontentement se généralise.

Une atteinte aux privilèges des officiers de robe

[modifier | modifier le code]

Outre l’aspect fiscal, la monarchie touche également aux privilèges de ces parlementaires. En effet, toujours dans un souci de trouver des fonds, elle multiplie la création des offices. Or, les gens du Parlement ont pour la plupart acheté le leur et sont opposés à de nouvelles créations car l’augmentation de l’offre fait baisser le cours du prix de l’office[3].

De plus, la monarchie rogne sur les revenus des officiers. Un office produit en effet des revenus (que l’on appelle des gages), et le pouvoir royal supprime pour quatre années tous les gages des officiers parlementaires (). Par conséquent, tous les officiers de robe de toutes les cours souveraines (parlements, Chambre des comptes, Cour des aides et Cour des monnaies) sont solidaires pour défendre leurs privilèges.

Une volonté d'abaisser l'influence politique des ordres du royaume

[modifier | modifier le code]
Une mazarinade, XVIIe siècle.
Portrait de Jean-François Paul de Gondi, coadjuteur de Paris, puis cardinal de Retz, 1651.

Le développement de la monarchie absolue signifie concrètement que la direction du pouvoir est entre les mains du roi seul, sans l’assistance de corps constitués tels que les états généraux. Au cours du XVIIe siècle, le roi s’est peu à peu passé de telles assemblées. Au contraire, le pouvoir monarchique s’est confiné dans une construction bicéphale où le roi place sa confiance en une seule personne (Richelieu pour Louis XIII et Mazarin pour la régente Anne d’Autriche). Cependant, l’« absolutisme royal » est tempéré aujourd'hui par l'historiographie, le roi étant toujours tenu de prendre conseil, de respecter les lois du royaume et les droits de ses sujets.

Lors de la minorité de Louis XIV, non seulement la noblesse, mais aussi les élites de robe n’acceptent pas l’idée que le pouvoir réside entre les mains du cardinal Mazarin, jugé trop puissant. Dès la première année de régence, le cardinal doit faire face à une cabale des Importants et fait emprisonner le duc de Beaufort, petit-fils en ligne légitimée de Henri IV et donc cousin germain du roi. Le peuple parisien exprime son aversion à l'égard du cardinal dans des mazarinades. L’opposition se déplace ainsi sur le terrain politique. Le Parlement ambitionne de participer au gouvernement du royaume alors qu'il n'est à l'origine qu'une institution judiciaire. Certains princes du sang font également valoir leurs prétentions quant à la direction des affaires.

En effet, face au gouvernement, se dressait d'abord rien moins que la famille royale. Gaston de France (le Grand Monsieur), oncle du roi et qui avait été longtemps l'héritier du trône, éternel comploteur, ne cachait pas son opposition à Mazarin, non plus que sa fille, Anne-Marie-Louise d'Orléans, la Grande Mademoiselle. Le prince de Condé dit « le grand Condé » et sa sœur, la duchesse de Longueville, espéraient entrer au conseil de régence. Outre ces aspirations politiques, il en est d'autres plus personnelles. Jean-François Paul de Gondi, futur cardinal de Retz, coadjuteur de Paris, était ambitieux. Il voulait lui aussi jouer un rôle politique de premier plan.

La Fronde parlementaire (1648-1649)

[modifier | modifier le code]

La Chambre Saint-Louis et la montée de l'opposition parlementaire (de janvier à )

[modifier | modifier le code]
Portrait de Pierre Broussel, conseiller au Parlement de Paris, 1649.

Pour forcer le Parlement à enregistrer les sept édits fiscaux, la régente tient un lit de justice, en présence du roi qui a 9 ans, le . Les parlementaires réagissent dans un premier temps par le discours très dur d'Omer Talon, puis ils se ravisent : ils examinent les édits et n'ont de cesse d'adresser des remontrances[b].

En , la tension se fait encore plus forte à cause du droit annuel ou paulette. Mazarin espère dissocier les cours souveraines en exemptant seul le Parlement d'un rachat de quatre années de gages pour obtenir le droit de renouvellement de leur office. C'est un échec pour le cardinal car la Robe parisienne fait bloc : la protestation générale se traduit par l'arrêt d'Union () qui propose aux quatre cours souveraines de délibérer en commun (Parlement, Chambre des comptes, Cour des Aides, Grand Conseil). C'est un défi institutionnel[4], auquel la régente tente d'abord de s'opposer. L'arrêt d'Union est d'ailleurs cassé par le conseil d'État le . Le le Parlement passe outre et appelle les autres cours à le rejoindre le lendemain à la chambre Saint-Louis du palais de justice[c]. Le , Mathieu Molé, le premier président du parlement de Paris, prononce un discours à la reine que le cardinal de Retz résume dans ses Mémoires :

« Le premier président parla avec la plus grande force. Il exagéra la nécessité de ne point ébranler ce milieu entre les peuples et les rois. Il justifia, par des exemples illustres et fameux, la possession où les compagnies avaient été, depuis si longtemps, de s'unir et de s'assembler. Il se plaignit hautement de la cassation de l'arrêt d'union, et conclut, par une instance très ferme et très vigoureuse, à ce que les arrêts du conseil fussent supprimés[5]. »

Mazarin conseille de négocier et Anne d'Autriche capitule le en autorisant les chambres à siéger ensemble. Les magistrats rédigent alors des projets de réformes dans une charte contenant vingt-sept articles. Ces derniers prévoient la suppression des traitants, la réduction des tailles, la répartition et la levée des impôts par les seuls officiers, le rappel des intendants, l'absence de création de nouveaux offices, le renoncement aux réductions de rentes et de gages, un habeas corpus pour les seuls officiers (garanties individuelles). Par la déclaration royale du , la chambre de Saint-Louis obtient gain de cause sur presque tous les points (sauf sur l'abolition des lettres de cachet). Particelli d'Émery est renvoyé. Le nouveau surintendant des finances est le duc de La Meilleraye. Entretemps, l'État se déclarait en banqueroute, annulant tous les prêts, traités et avances consentis pour l'année et les suivantes[6].

Au mois d', le contexte change. La victoire de Condé, le sur les Espagnols à Lens, pousse Mazarin à réagir. Le Conseil d'en haut est alors composé de la reine, du cardinal, du duc d'Orléans, du chancelier Séguier, de La Meilleraye et du comte de Chavigny. Il se réunit le et décide de profiter de la liesse parisienne (un Te Deum est donné le lendemain à Notre-Dame en l'honneur de la victoire de Condé) pour faire arrêter trois parlementaires, principaux chefs de la Fronde, Henri Charton, René Potier de Blancmesnil et Pierre Broussel. Ce dernier, opposant farouche aux mesures fiscales, étant très populaire au sein de la capitale, Paris s'enrage et monte 1 260 barricades (26-) autour du Palais-Royal[7],[d], à l'instigation des milices bourgeoises dont les chefs, parlementaires, semblent avoir été débordés[8]. Le chancelier Séguier est poursuivi par la foule qui met le feu à l'hôtel de Luynes où il s'était réfugié. Il ne doit la vie qu'à l'intervention de La Meilleraye. Mazarin est contraint de libérer Blancmesnil, puis Broussel qui effectue un retour triomphal le (Charton, lui, avait réussi à éviter l'arrestation).

Le , la Cour s'installe quelque temps à Rueil chez la duchesse d'Aiguillon. C'est là que le vainqueur de Rocroi et de Lens se met à la disposition d'Anne d'Autriche : « Je ne saurais souffrir l'insolence de ces bourgeois qui veulent gouverner l'État ; je m'appelle Louis de Bourbon… »[7]. Le comte de Chavigny, suspect de passivité au moment des troubles d', et responsable de l'évasion en du duc de Beaufort en tant que gouverneur du château de Vincennes, est arrêté. L'ancien garde des sceaux, Châteauneuf, est exilé.

Par l'intermédiaire de Condé et celui de Gaston d'Orléans, la Cour et le Parlement tentent de trouver une issue à la crise lors de conférences tenues à Saint-Germain, du au , où la Cour s'est repliée. Anne d'Autriche et Mazarin se résignent temporairement à accepter les exigences parlementaires : le , la monarchie accepte les articles de la Chambre Saint-Louis, ramenés à une quinzaine, par une déclaration royale confirmant celle de . Le , la Cour rentre à Paris.

Le même jour, une paix est signée avec l'empereur Ferdinand III (1608-1657) mais passe complètement inaperçue (traités de Westphalie) ; la France sort de la guerre de Trente Ans mais reste en conflit avec l'Espagne. Pendant l'automne, le Parlement ne cesse d'adresser des protestations contre les infractions faites à la déclaration royale. Mazarin projette de s'éloigner de Paris et de réduire la capitale par la famine.

La guerre et le blocus de Paris (de janvier à )

[modifier | modifier le code]
Troubles de Paris, 1649 conservé à la bibliothèque Mazarine.
Armand de Bourbon (1629-1666), prince de Conti[e], médaillon, v.  1650.

D'un côté comme de l'autre, les forces s'organisent pendant que la Cour quitte brusquement le palais du Louvre par la porte de la Conférence, dans la nuit du 5 au pour gagner le château de Saint-Germain. Mazarin fait appel aux 4 000 mercenaires allemands de l'armée de Condé qui, au demeurant, reçoit le commandement des troupes royales afin de conduire le siège de Paris[9]. Il dispose au total de 8 000 à 10 000 hommes[10].

Du côté parisien, la résistance s'organise. Le cardinal est condamné au bannissement par un arrêt du Parlement (). Le Parlement confie le commandement des troupes au prince de Conti, frère de Condé, qui est désigné comme le généralissime de la Fronde ().

Les autres chefs sont les ducs de Bouillon qui n'admet pas le rattachement de sa principauté de Sedan au royaume, de Beaufort (qui y gagne le surnom de Roi des Halles), de Noirmoutier et d'Elbeuf ainsi que le maréchal de La Mothe et le prince de Marcillac. Le duc de Longueville se rend en Normandie soulever la province, tandis que sa femme, la duchesse de Longueville (sœur de Condé et Conti) et surtout le coadjuteur de Paris, Jean-François Paul de Gondi (futur cardinal de Retz) jouent également un rôle prépondérant dans la révolte.

Gondi est aussi proche du parti dévot opposé à la lutte jugée fratricide des deux royautés catholiques, la France et l'Espagne. Il se montre dans les rues de Paris, à cheval, en habits gris, des pistolets à l'arçon de sa selle.

Le peuple chante des louanges à son égard en faisant référence au combat entre David (Gondi) et Goliath (le couple Anne d'Autriche et Mazarin) :

Monsieur notre coadjuteur
Vend sa crosse pour une fronde
Il est vaillant et bon pasteur,
Monsieur notre coadjuteur

Sachant qu'autrefois un frondeur
Devint le plus grand roi du monde,
Monsieur notre coadjuteur
Vend sa crosse pour une fronde[11]

Mathieu Molé, portrait exposé dans la galerie des illustres, château de Beauregard (Loir-et-Cher), XVIIe siècle.

Quant à la duchesse de Longueville, elle n'hésite pas à s'installer à l'hôtel de ville pour y accoucher d'un fils de son amant, La Rochefoucauld, qu'elle prénomme Charles-Paris[12]. C'est à cette époque que les pamphlétaires se déchaînent contre Mazarin.

Si des troubles éclatent en province à Rouen, Bordeaux et Aix-en-Provence, si le Parlement de Paris a réussi à neutraliser la municipalité et le prévôt des marchands, le siège de la ville est cependant efficace. Les greniers à blé autour de Paris n'alimentent plus la ville et le prix du pain quadruple en deux mois[13]. Le combat de Charenton remporté par l'armée royale le sur quelques groupes de frondeurs empêche toute délivrance. Les soldats du roi ravagent le Sud de Paris. La Rochefoucauld est blessé à la gorge par un coup de feu lors d'un engagement à Brie-Comte-Robert.

Quant au duc de Longueville, ses maigres levées de troupe sont facilement contrées par les armées royales du comte d'Harcourt que la régente vient de nommer gouverneur de la Normandie à la place du duc. L'hiver est rude et la capitale est inondée par une crue de la Seine[14]. Toutefois, les frondeurs reçoivent le soutien de Turenne. Ce dernier tente d'ailleurs d'attacher à son service huit régiments de l'armée d'Allemagne commandés par le général d'Erlach. Mazarin riposte grâce au banquier Barthélemy Hervart : il réussit à maintenir cette armée dans son devoir (et à ses frais) en fournissant 1,5 million de livres tournois. Sans moyens, Turenne décide alors de s'exiler. Le , il est déclaré coupable de crime de lèse-majesté.

Dans ces conditions (les alentours de Paris ravagés, Turenne neutralisé), les frondeurs parlementaires se divisent en légalistes (le premier président du Parlement Mathieu Molé et le président Henri de Mesmes) et en ultras (le président Viole et le président Charton). Les premiers supplient Anne d'Autriche de négocier. Certaines personnalités plus ou moins neutres (Saint Vincent de Paul, le duc d'Angoulême) s'entremettent.

Fin , les magistrats s'émeuvent des accointances de certains princes, dont le duc de Bouillon, avec les Espagnols et ne souhaitent pas se faire déborder par l'agitation populaire. Le parti modéré l'emporte. De son côté la Cour est hantée par l'exécution le du roi d'Angleterre Charles Ier décidée par le Parlement anglais, ce qui ébranle la fermeté de la Régente. Les pourparlers débutent le , malgré les tentatives de Gondi pour les retarder. Un compromis est signé le (paix de Rueil), suivi de la paix de Saint-Germain (). L'invasion de la Picardie par les Espagnols, qui va être arrêtée à Guise par le maréchal du Plessis-Praslin épaulé par les mercenaires d'Erlach, amène Mazarin à modérer ses exigences et intégrer les princes dans la négociation entre les deux conférences. Tous les fauteurs de troubles sont pardonnés, y compris Turenne.

Le roi ne fera son entrée à Paris que le après la campagne de printemps sur la frontière picarde et l'installation temporaire de la Cour à Compiègne. Pour celle-ci, Mazarin confie l'armée royale au comte d'Harcourt ce qui mécontente Condé et alimente la mésentente entre les deux hommes. Harcourt échoue d'ailleurs devant Cambrai[f].

La paix de Saint-Germain () : un apaisement difficile et fragile

[modifier | modifier le code]

La paix de Saint-Germain marque une pause dans les événements tumultueux de la Fronde. En réalité, le retour au calme est plus difficile. D'une part parce que les libelles et les pamphlets hostiles à Mazarin circulent toujours à Paris et, d'autre part, parce que ce sont les provinces qui entrent en mouvement. Les villes de Bordeaux et d'Aix se soulèvent chacune contre leur gouverneur respectif. Le retour au calme ne se fait qu'en pour la Provence (alors qu'à Paris, la foule fête la Saint-Louis dans la joie) et seulement en pour le Bordelais après une journée de barricades le et de violents affrontements entre les frondeurs et le gouverneur, le duc d'Épernon.

Quant à la situation parisienne, tout se joue en coulisse. En effet, le prince de Condé entend tirer quelques bénéfices de l'appui qu'il a accordé à Mazarin, notamment pendant le blocus de la ville. Les prétentions de Condé (prendre part au gouvernement) conduisent Mazarin à se rapprocher des anciens frondeurs : il promet au coadjuteur de Paris, Jean-François Paul de Gondi, le galero, le chapeau de cardinal. Quant au duc de Beaufort, Mazarin le neutralise grâce à sa maîtresse madame de Montbazon mais aussi en donnant en mariage à son frère, le duc de Mercœur, l'une de ses nièces, Laure Mancini. Mazarin joue ainsi de la rivalité entre la maison de Condé et la branche illégitime des Vendôme.

À l'automne 1649, le pouvoir risque de tomber entre les mains de l'une ou l'autre des factions. Les incidents se multiplient comme les coups de feu essuyés par le carrosse de Condé le qui donnent lieu à une vaine procédure juridique à l'encontre de Beaufort et du coadjuteur[15]. Les relations entre Condé et Mazarin sont de plus en plus tendues. Ces jeux de clientèles renversent les alliances : en , par l'entremise de la duchesse de Chevreuse[16], quelques-uns des chefs de la vieille fronde (Gondi, Beaufort, le marquis de Châteauneuf) se rallient secrètement au pouvoir royal contre le prince de Condé et sa famille dans laquelle la duchesse de Longueville joue le rôle de tête politique[17].

La Fronde des princes (1650-1653)

[modifier | modifier le code]

La politique de rapprochement avec quelques anciens frondeurs menée par Mazarin se fait contre la famille de Bourbon (Condé, Conti et leur beau-frère Longueville, époux de leur sœur). Ce retournement ouvre une nouvelle phase d'agitation appelée Fronde des princes.

L'arrestation des princes et le soulèvement de leurs clientèles en province

[modifier | modifier le code]
Henri de La Tour d’Auvergne, vicomte de Turenne (1611-1675), par Robert Nanteuil, Paris, musée Carnavalet.

L'arrestation des princes de Condé et de Conti et de leur beau-frère le duc de Longueville est un coup de théâtre (). Ils sont emprisonnés au château de Vincennes. L'événement provoque le soulèvement de leur clientèle et par conséquent, celui de leurs provinces. C'est le début de la Fronde princière. Madame de Longueville se rend en Normandie mais sa tentative de soulèvement échoue. Elle rejoint Turenne à Stenay après un détour par Bruxelles. Turenne envisage de marcher sur Vincennes. Mazarin transfère alors les prisonniers au Château de Marcoussis. De leur côté, le prince de Marcillac (futur La Rochefoucauld) et le duc de Bouillon agitent le Poitou et le Limousin avant de rejoindre le Bordelais. En effet, la princesse de Condé pousse le Parlement de Guyenne à s'opposer une nouvelle fois au gouverneur d'Épernon[18].

Pendant toute l'année 1650, Mazarin va essayer d'éteindre les foyers de guerre en province. La régente et le jeune roi l'accompagnent pour bien montrer où se situe la légitimité. Paris est confié à Monsieur, en tant que lieutenant général du Royaume ; il est chargé de neutraliser les anciens frondeurs. Mazarin compte surtout sur Le Tellier et Servien pour le conseiller. En , les troupes royales sont en Normandie, qui se soumet facilement. De passage à Paris, Mazarin, harcelé par ses nouveaux alliés, est contraint le de remplacer Séguier par Châteauneuf au poste de Chancelier. Mazarin repart immédiatement pacifier la Bourgogne (mars-). Mais chaque passage par Paris () l'amène à céder de nouveaux avantages aux Vendôme, Beaufort, Gondi. Il n'est pas fâché de repartir en à Compiègne au-devant des menaces de Turenne, allié aux Espagnols, puis pendant l'été d'entreprendre l'expédition de Guyenne.

À Bordeaux, l'affaire est plus sérieuse. Le Parlement est aux prises avec son gouverneur, d'Épernon, et a de fréquents échanges avec le Parlement de Paris. Le , la jurade est contrainte d'accueillir la princesse de Condé et son jeune fils, le duc d'Enghien, les ducs de Bouillon, de La Rochefoucauld et leur suite. Il y a dans la région une concentration impressionnante de rebelles. Le maréchal La Meilleraye met le siège devant Bordeaux, mais contrairement à ce qui avait été à Rouen ou à Dijon, la Cour n'est plus en position de force. Dans le même temps, à Paris, Gaston d'Orléans, jusqu'à présent fidèle à la reine, sa belle-sœur, semble pencher vers la compromission sous la pression de Gondi et intervient politiquement dans les affaires de Guyenne en retirant le gouvernement à d'Épernon, ce qui fait enrager Mazarin. De plus, les Espagnols de l'archiduc Léopold-Guillaume ont repris l'offensive en Picardie et appuient les actions de Turenne. Gaston envisage de négocier une paix générale[19]. Apprenant ces nouvelles, Mazarin s'empresse d'accepter le compromis négocié par le Parlement de Paris : la princesse de Condé, les ducs de Bouillon et de La Rochefoucauld sont libres de quitter Bordeaux qui ouvre ses portes au jeune roi le .

Lorsque Mazarin est de retour à Paris (), la situation a de nouveau changé. Alors que Paris s'était retourné en faveur de la monarchie au début de l'année 1650, des libelles circulent contre le cardinal italien. Toutefois, le duc d'Orléans se montre de nouveau coopératif et Mazarin fait transférer les princes prisonniers au Havre, l'avancée de Turenne constituant un risque de libération. Le , l'armée des princes est une nouvelle fois défaite à Rethel : Turenne, appuyé par quelques troupes espagnoles, est vaincu par le maréchal du Plessis.

Cela n'empêche pas le Parlement et les anciens frondeurs de se rapprocher des princes. Les parlementaires adressent des remontrances au roi pour la libération de Condé, de Conti et de Longueville (). Un traité secret est même signé, le , entre Gaston d'Orléans, les frondeurs et les partisans des princes pour obtenir leur libération et le départ de Mazarin.

Mazarin en exil

[modifier | modifier le code]
Michel Le Tellier (1603-1685).
Abel Servien (1611-1675).
Abel Servien (1611-1675).
Hugues de Lionne (1611-1671).
Michel Le Tellier
(1603-1685)
Abel Servien
(1611-1675)
Hugues de Lionne
(1611-1671)

Gaston d'Orléans rend publique sa rupture avec Mazarin le . Les deux frondes s'unissent. Le Parlement réclame la liberté des princes, ordonne aux maréchaux de n'obéir qu'à Monsieur, lieutenant-général du royaume (Gaston d'Orléans).

Mazarin s'enfuit de Paris le et se réfugie provisoirement à Saint-Germain où Anne d'Autriche et le jeune roi devaient le rejoindre. Un nouvel arrêt de bannissement du Parlement est promulgué. Le roi et la reine sont retenus prisonniers au Palais-Royal et pour faire taire les rumeurs d'une nouvelle fuite, Louis XIV (12 ans) est exhibé en train de dormir devant la foule (nuit du 9 au )[20]. Anne d'Autriche accepte de libérer Condé, Conti et Longueville (retour triomphal le ). Un mariage entre le prince de Conti et mademoiselle de Chevreuse (la maîtresse du coadjuteur de Paris) est projeté.

Mazarin court au Havre et libère lui-même les trois prisonniers, geste dont il espère tirer un bénéfice. Puis il se réfugie chez l’archevêque-électeur de Cologne, à Brühl. Il continue à intervenir par d'intenses relations épistolaires avec Anne d'Autriche, Le Tellier, Servien et Hugues de Lionne mais aussi grâce à des émissaires (comme l'abbé Zongo Ondedei, ami du cardinal).

Le , l'assemblée des nobles et l'assemblée du clergé font une démarche commune auprès de la reine pour obtenir la réunion des états généraux que la reine accepte de convoquer pour le sur les conseils de Mazarin. Habilement la date choisie est postérieure à la prise de majorité de Louis XIV (anniversaire de ses 13 ans) qui ne sera donc pas lié par la décision de la régente. Mais déjà des fissures se font jour entre les coalisés : le Parlement de Paris est opposé aux états généraux car il y voit une limitation de son influence politique, la duchesse de Longueville s'oppose au mariage de son frère Conti avec Mademoiselle de Chevreuse, Anne de Gonzague qui est désormais passée dans le clan Mazarin noue et dénoue les intrigues, et surtout l'exil de Mazarin obtenu, Gondi et Condé n'ont plus aucun intérêt à s'unir.

Le , le Parlement impose à la reine une déclaration royale excluant les cardinaux des conseils du roi[21], ce qui vise aussi bien Mazarin que Gondi dont l'objectif est d'obtenir le chapeau de cardinal. Condé n'a jamais été aussi puissant et obtient même le renvoi (temporaire) de Châteauneuf, mais son arrogance et ses multiples exigences détachent de lui les tenants de la vieille Fronde.

Turenne et son frère, le duc de Bouillon, se rallient au roi au mois de (Bouillon échange la ville de Sedan contre les duchés-pairies d'Albret et de Château-Thierry). Les autres princes se brouillent avec les parlementaires, le coadjuteur de Paris et Chevreuse. Anne d'Autriche négocie en secret avec le prélat parisien qui espère toujours son chapeau. Le prince de Condé s'oppose à la reine et au coadjuteur. En , il tient au château de Saint-Maur (où il s'est réfugié par crainte d'une nouvelle arrestation) une assemblée de la noblesse. Le Parlement et Gaston d'Orléans s'entremettent. La régente temporise et donne satisfaction à Condé en congédiant Servien, de Lionne et Le Tellier le , mais continue de négocier avec Gondi. Début , elle conclut un accord secret avec la vieille Fronde et dresse un acte d'accusation contre le prince. Pendant ces mois de l'été les intrigues et renversements d'alliance se succèdent auxquels Anne d'Autriche fait face avec un certain courage[22].

Le , la majorité du roi est proclamée. Condé n'a pas assisté à la cérémonie et a quitté Paris la veille. Le lendemain , Louis XIV appelle à son conseil Châteauneuf, La Vieuville et Molé, tous opposés à Condé.

La Fronde du Grand Condé

[modifier | modifier le code]
Louis II de Bourbon, prince de Condé (1621-1686)[g], par David Teniers le jeune, Bruxelles.

Le , le prince de Condé s'était retiré à Trie-Château, chez le duc de Longueville. Il arrive le à Bordeaux toujours agité par le parti de l'Ormée[23], et rallie à son nom toute la Guyenne. Il signe un accord avec les Espagnols () : il promet de livrer un port français, Bourg-sur-Gironde, contre 500 000 écus pour lever des troupes. À la fin de l'année, Condé contrôle la Guyenne (avec Bordeaux comme point d'appui), la Saintonge, l'Aunis, le Limousin, le Berry, la Provence du comte d'Alais et la ville-pont de Stenay sur la Meuse (pour une jonction avec les troupes impériales). L'accord avec les Espagnols était prévisible, dès lors que Ferdinand de Marchin, lieutenant général des armées en Catalogne, accorde sa sortie de Barcelone avec les autorités espagnoles. Celles-ci, pour insuffler plus de combustible à la révolte, lui livrent tous les prisonniers français en Catalogne. Ce sera donc un noyau de vétérans de cette armée, formé par des officiers rompus à l'art de la guerre, quelque 1 200 fantassins et 1 000 cavaliers, qui arrivera en Guyenne pour renforcer les révoltés.

De son côté, la reine-mère, accompagnée du roi et de Turenne, installe la Cour à Poitiers afin de se rapprocher de la base de Condé (Bordeaux). Paris est livrée au Parlement, à Jean-François Paul de Gondi, le coadjuteur, et à Gaston d'Orléans. Le désordre est total puisque les Parisiens mettent au ban du royaume les Condéens d'une part, et à prix la tête de Mazarin d'autre part[24] (150 000 livres tournois), le .

Les troupes royales libèrent d'abord la Champagne menacée par les Impériaux, puis s'occupent de Condé et le neutralisent. Il est battu par le comte d'Harcourt à Cognac () et en Guyenne (hiver 1651-1652). Au printemps, la Guyenne est perdue pour Condé. Il se dirige alors vers la capitale avec un petit groupe de fidèles dont La Rochefoucauld. Il prendra alors la direction des troupes réunies aux Pays-Bas par le duc de Nemours et de celles confiées au duc de Beaufort par Gaston d'Orléans.

Le , un ordre formel de Louis XIV rappelle Mazarin[25]. Il rejoint la Cour à Poitiers le , ce qui entraîne le retrait volontaire de Châteauneuf. En , la Cour décide de marcher sur Paris déserté par l'Administration royale, puisque Molé, devenu garde des Sceaux, et le surintendant Vieuville ont, sur ordre d'Anne d'Autriche, quitté la capitale désormais aux mains du Parlement (en théorie sous les ordres de Gaston d'Orléans, lequel subit l'influence de Gondi, qui, ayant enfin reçu le chapeau, prend le nom de « cardinal de Retz »).

C'est le qu'a lieu l'intervention pittoresque de la Grande Mademoiselle à Orléans, apanage de son père. Elle s'introduit dans la ville avec ses deux maréchales de camp, Gilonne d'Harcourt, comtesse de Fiesque, et Anne de La Grange-Trianon, comtesse de Frontenac, et ferme les portes aux troupes royales qui doivent ainsi contourner la cité.

Les troupes réunies par Condé en profitent pour harceler l'arrière de l'armée royale. Mais à Bléneau, le , Turenne parvient à retourner la situation. Découragé par cet échec, Condé se réfugie le dans la capitale accompagné de Beaufort, Nemours et La Rochefoucauld. Alors que le Parlement observe une stricte réserve, Gaston d'Orléans prend le parti de Condé. Gondi, qui n'aime pas Condé, se retranche dans l'archevêché.

Bataille du faubourg Saint-Antoine, sous les murs de la Bastille.
Huile sur toile anonyme, château de Versailles, XVIIe siècle.
Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier[h], dite La Grande Mademoiselle (1627-1693), par Gilbert de Sève.

Turenne harcèle l'armée de Condé en Beauce, combat autour d'Étampes en et occupe Villeneuve-Saint-Georges pour couper Condé des Lorrains de Charles IV venus secourir le prince[26] (2 au ).

Autour de Paris, les troupes royales et celles de Condé se livrent finalement à une guerre d'escarmouches. L'armée royale assiège Paris, Condé tente de libérer la ville. Le , alors qu'un combat se déroule dans le faubourg Saint-Antoine et que l'armée condéenne est acculée, la Grande Mademoiselle fait donner le canon sur la cavalerie royale et sur les hauteurs de Charonne, d'où Louis XIV et Mazarin observaient l'action. Cet épisode du canon de la Bastille permet aux dernières troupes de Condé de trouver refuge dans la ville. Le prince y fait régner la terreur : l'hôtel de ville est brûlé et une trentaine d'édiles, devenus favorables au roi parce qu'ils souhaitent la fin du siège, sont massacrés par des soldats déguisés en ouvriers (le dite la Journée des pailles[i]). Le Parlement déclare Gaston d'Orléans lieutenant général de l'État le .

Pourtant, seul le menu peuple reste brousseliste et condéen. Les notables de la ville aspirent à un retour au calme. Le roi convoque le Parlement hors les murs, à Pontoise, où il siégera du au (il y a alors deux parlements, celui du roi et celui de Condé). Pour répondre au vœu des parlementaires de Pontoise, désireux d'enlever tout prétexte de révolte à ceux de Paris, Mazarin fait mine de s'exiler à nouveau le . Il se rend à Château-Thierry ; de là, il gagnera Bouillon.

Condé est de plus en plus isolé, ses partisans l'abandonnent progressivement. Gondi négocie directement avec Louis XIV. La formation d'un parti déterminé à ramener l'ordre à Paris permet une manifestation devant le Palais-Royal le , entraînant la démission de la municipalité rebelle de Broussel. Condé quitte Paris le , suivi des frondeurs les plus compromis : il se met au service de la Couronne d'Espagne.

Le retour triomphal de Louis XIV

[modifier | modifier le code]
Louis XIV en Jupiter vainqueur de la Fronde, huile sur toile attribuée à Charles Poerson, château de Versailles, vers 1654.

Le , Louis XIV entre triomphalement à Paris. Il s'installe au Louvre.

La déclaration royale du déchoit le prince de Condé de ses dignités et gouvernements et le , un arrêt du Parlement le condamne à mort. Après la Fronde, le prince continue de vivre en exil pendant sept ans (d’ à ), participant à la guerre franco-espagnole, même s'il estime ne pas être hostile « à son roi » mais « au Mazarin ». Ce n'est qu'en 1659, alors que celle-ci tourne de plus en plus à l'avantage de la France, qu'il s'en remet à l'indulgence du roi. Une clause du traité des Pyrénées lui permet de recouvrer ses titres et ses biens. Le , à Aix, il se jette aux pieds de Louis XIV avant de recevoir des lettres d'abolition en sa faveur et celle de ses compagnons. Quant à son frère, le prince de Conti, il a également continué la lutte après l'entente qui se dessinait en . Déclaré coupable de lèse-majesté, il baisse les armes en signant la paix à Pézenas, le . Ce traité met définitivement un terme à la Fronde des princes. Conti se dépouille de ses bénéfices ecclésiastiques et accepte d'épouser la nièce de Mazarin, Anne-Marie Martinozzi en 1654. La Fronde bordelaise de l'Ormée prend fin en .

Gondi, qui avait été fait cardinal de Retz le par le pape Innocent X, est jeté en prison au château de Vincennes le suivant, puis à Nantes. Il s'évade en 1654 pour gagner Rome.

Gaston d'Orléans est invité à se retirer au château de Blois, où il finira sa vie.

La duchesse de Longueville ne connaît pas la disgrâce. Des lettres patentes d’ confirment le rang de son mari, prince du sang et duc et pair. Veuve en 1663, elle se retire du monde et devient une figure importante de Port-Royal[27]. Par contre, la Grande Mademoiselle reçoit un ordre d'exil (). Elle part pour le château de Saint-Fargeau avec ses amies frondeuses (madame de Fiesque, madame de Frontenac). Elle y demeure jusqu'en 1657 et entreprend d'écrire ses Mémoires, qui restent selon l'historien François Bluche « l'un des témoignages les plus riches sur la cour et sur la sensibilité féminine au XVIIe siècle »[28].

Concernant la Robe parisienne, un lit de justice triomphal, tenu au Louvre et non au Palais, interdit aux magistrats de « prendre aucune connaissance des affaires de l'État ».

Pour finir, Mazarin rentre à son tour le sous les applaudissements des Parisiens qui l'avaient tant décrié dans de scabreuses mazarinades.

Principaux acteurs de la Fronde

[modifier | modifier le code]

Du côté de la régente

[modifier | modifier le code]

Personnalités ayant manifesté une fidélité constante

La plupart des personnalités ont rallié à un moment ou un autre le parti de la Cour.

Les parlementaires

Les princes du sang

Les nobles

Les dames

Intervenants étrangers

Chronologie

[modifier | modifier le code]

Pour consulter une chronologie détaillée de la Fronde, voir :

La Fronde dans les œuvres de fiction

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. À noter les quelques contacts entre l'Ormée de Bordeaux et l'Angleterre de Cromwell.
  2. Le droit de remontrances avait été supprimé par Louis XIII en 1641. À la mort du roi la régente Anne d'Autriche avait dû le rétablir deux ans plus tard pour obtenir l'annulation du testament politique de son époux.
  3. L'historien Hubert Méthivier y voit une sorte de prélude au serment du jeu de paume, thèse aujourd'hui contestée par de nombreux historiens, notamment Jean-Christian Petitfils.
  4. La plupart des ouvrages plus récents s'arrêtent à quatre cents barricades.
  5. Fils d'Henri II de Bourbon et frère du prince de Condé, le prince de Conti est l'un des chefs de la Fronde. Il commande l'armée parisienne contre les troupes royales.
  6. Selon Claude Dulong, Condé était opposé au siège et partisan d'une guerre de mouvement, ce qui l'amena à refuser le commandement de l'opération.
  7. Condé a d'abord été l'un des plus fermes soutiens de la monarchie par aversion pour la Fronde des parlementaires issus de la bourgeoisie parisienne. Espérant être récompensé de sa fidélité, ses prétentions sont sans cesse croissantes. Inquiet, Mazarin décide de l'arrêter. La clientèle du prince se soulève et, même après sa libération, il n'aura de cesse de lutter non « contre son roi » mais « contre Mazarin » jusqu'en 1659.
  8. Elle joue un rôle prépondérant durant la Fronde. Sa détermination proviendrait de sa rancune envers Mazarin qui s'est opposé à son projet de mariage avec Louis XIV, son cousin.
  9. Dans ses mémoires, la Grande Mademoiselle indique que Condé avait fait porter une touffe de paille à ses partisans en signe de ralliement.

Références

[modifier | modifier le code]
  1. André Corvisier, La France de Louis XIV, ordre intérieur et place en Europe, SEDES, , p.128.
  2. Jean Meyer, La France moderne, collection « Histoire de France » sous la direction de Jean Favier, Fayard 1985, p. 291.
  3. Jean-Christian Petitfils, Louis XIV, Perrin, , p.71.
  4. Bercé 1992, p. 173.
  5. Pierre-Jean Grosley et Patris de Breuil, Œuvres inédites de P. J. Grosley, impr. de C.-F. Patris, , 519 p., p. 176.
  6. Pierre Goubert, Mazarin, Paris, Fayard, coll. « Biographies Historiques », , 572 p. (ISBN 2-213-01650-X), p. 250.
  7. a et b Hubert Méthivier, L'Ancien Régime en France, XVIe-XVIIe – XVIIIe siècles, Paris, P.U.F., , 3e éd. (1re éd. 1981), p.263.
  8. Corvisier 1979, p. 210.
  9. Victor Lucien Tapié, « Fronde parlementaire et nouvelle Fronde », Encyclopedie Universalis (consulté le ).
  10. Lucien Bély, La France moderne. 1498-1789, Paris, P.U.F., coll. « Quadrige », 1994, rééd. 2003, p. 353.
  11. Cardinal de Retz, Mémoires, Édition de Michel Perrot, Paris, Gallimard, coll. « Folio classique », 2003, p. 20.
  12. Claude Dulong, Mazarin, Perrin, , p.126.
  13. Goubert 1990, p. 266.
  14. Petitfils 1995, p. 89.
  15. Dulong 1999, p. 143.
  16. Georges Poisson, La duchesse de Chevreuse, Perrin 1999, p. 252-258.
  17. Philippe Alexandre et Béatrix de L'Aulnoit, Pour mon fils, pour mon roi, Robert Laffont, , p. 236-237.
  18. Vicomte de Gérard, « La Fonde à Sarlat », Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, t. 37,‎ , p. 58-82, 138-157, 209-231, 277-298, 457-510 (lire en ligne).
  19. Pernot 1994, p. 183-185.
  20. Petitfils 1995, p. 99.
  21. Pernot 1994, p. 258.
  22. Alexandre et Aulnoit 2009, p. 260-266.
  23. Chartier 1974, p. 279-283.
  24. Méthivier 2003, p. 265.
  25. Pernot 1994, p. 278.
  26. Méthivier 2003, p. 266. Voir aussi : Jean Jacquart, « La Fronde des princes dans la région parisienne et ses conséquences matérielles » dans Revue d'histoire moderne et contemporaine (RHMC), .
  27. Vergnes 2013.
  28. François Bluche, op. cit., p. 932.[réf. non conforme].

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Vues d'ensemble

[modifier | modifier le code]

Les institutions dans la France du XVIIe siècle

[modifier | modifier le code]

La Fronde, aspects thématiques et chronologiques

[modifier | modifier le code]
  • XVIIe siècle, no 145 (36e année, no 4), Société d'étude du XVIIe siècle, octobre-décembre 1984, lire en ligne.
  • Françoise Bayard, « Les financiers et la Fronde », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 355-362 (lire en ligne).
  • Katia Béguin, « Changements de partis et opportunisme durant la Fronde (1648-1653) : la mort de la politique ancienne ? », Politix, vol. 14, no 56 « Inconstances politiques »,‎ 4e trimestre 2001, p. 43-54 (lire en ligne).
  • Yves-Marie Bercé, « Retour à la Fronde », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 299-304 (lire en ligne).
  • (de) Eckart Birnstiel, Die Fronde in Bordeaux, 1648-1653, Francfort-sur-le-Main, Peter Lang, coll. « Schriften zur europäischen Sozial- und Verfassungsgeschichte » (no 3), , XVIII-551 p. (ISBN 978-3-82048-480-9, présentation en ligne).
  • (en) Richard Bonney, « The French Civil War, 1649-53 », European Studies Review, vol. 8, no 1,‎ , p. 71-100 (DOI 10.1177/026569147800800104).
  • (en) Richard Bonney, « Cardinal Mazarin and the Great Nobility during the Fronde », The English Historical Review, Oxford, Oxford University Press, vol. 96, no 381,‎ , p. 818-833 (JSTOR 569842).
  • Richard Bonney, « La Fronde des officiers : mouvement réformiste ou rébellion corporatiste ? », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 323-340 (lire en ligne).
  • Jean-Louis Bourgeon, « L'île de la Cité pendant la Fronde : structure sociale », Mémoires publiés par la Fédération des Sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Île-de-France, Paris, Société de l'histoire de Paris et de l'Île-de-France, t. 13,‎ , p. 23-144 (présentation en ligne).
  • Roger Chartier, « L'Ormée de Bordeaux », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 21, no 2,‎ , p. 279-283 (lire en ligne).
  • Jean-Marie Constant, « La troisième Fronde : les gentilshommes et les libertés nobiliaires », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 299-304 (lire en ligne).
    Repris dans : Jean-Marie Constant, La noblesse en liberté (XVIe – XVIIe siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 295 p. (ISBN 2-86847-993-6, lire en ligne), « La troisième Fronde : les gentilshommes et les libertés nobiliaires », p. 239-252.
  • Jean-Marie Constant, C'était la Fronde, Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l'histoire », , 397 p. (ISBN 978-2-0813-5254-4).
  • Loïc Damiani, « Les avocats parisiens et la Fronde », dans Hugues Daussy et Frédérique Pitou (dir.), Hommes de loi et politique (XVIe – XVIIIe siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 258 p. (ISBN 978-2-7535-0412-7, lire en ligne), p. 203-227.
  • Robert Descimon et Christian Jouhaud, « La Fronde en mouvement : le développement de la crise politique entre 1648 et 1652 », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 305-322 (lire en ligne).
  • Robert Descimon, « Les barricades de la Fronde parisienne : une lecture sociologique », Annales. Économies, sociétés, civilisations, Paris, Armand Colin, no 2,‎ , p. 397-422 (lire en ligne).
  • Robert Descimon, « Autopsie du massacre de l'Hôtel de Ville () : Paris et la « Fronde des Princes » », Annales. Histoire, Sciences sociales, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales / Armand Colin, no 2,‎ , p. 319-351 (lire en ligne).
  • Robert Descimon, «  - . Les barricades parisiennes : une relecture politiste », dans Jean-Claude Caron (dir.), Paris, l'insurrection capitale, Ceyzérieu, Champ Vallon, coll. « Époques », , 263 p. (ISBN 978-2-87673-997-0), p. 31-41.
  • Roger Duchêne (dir.) et Pierre Ronzeaud (dir.), La Fronde en questions : actes du dix-huitième colloque du Centre méridional de rencontres sur le XVIIe siècle (Marseille, 28-29, Cassis, 30-), Aix-en-Provence, Université de Provence, , 416 p. (ISBN 2-85399-207-1).
  • Paul Gaffarel, « La Fronde en Provence. La guerre du semestre », Revue historique, t. 2,‎ , p. 60-103, 436-459 (lire en ligne)
  • Albert N. Hamscher, « Ouvrages sur la Fronde parus en anglais depuis 1970 », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 380-383 (lire en ligne).
  • Jean Jacquart, « La fronde des princes dans la région parisienne et ses conséquences matérielles », Revue d'histoire moderne et contemporaine, Paris, Presses universitaires de France, t. 7, no 4,‎ , p. 257-290 (lire en ligne).
    Repris dans : Jean Jacquart, Paris et l'Île-de-France au temps des paysans (XVIe – XVIIe siècles), Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Réimpressions » (no 5), , 398 p. (ISBN 9782859441814, lire en ligne), « La fronde des princes dans la région parisienne et ses conséquences matérielles », p. 253-286.
  • (en) Sharon Kettering, « Patronage and Politics during the Fronde », French Historical Studies, vol. 14, no 3,‎ , p. 409-441 (DOI 10.2307/286384, JSTOR 286384).
  • E. H. Kossmann (en), La Fronde (Leidse Historische Reeks, deel III), Université de Leyde, 1954, x-275 p., en langue française, présentation en ligne.
    Selon Pierre Goubert, l'un des meilleurs livres sur le sujet (cf. la bibliographie de Pierre Goubert, Mazarin, Paris, Fayard, 1990).
  • Helmut Kötting, « L'Ormée (1651-1653) : dynamique sociale dans la Fronde bordelaise », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 377-379 (lire en ligne).
  • Caroline Le Mao, « L'échec, le temps et l'histoire : réflexions autour de la Fronde parlementaire bordelaise », Histoire, économie et société, Paris, Armand Colin, no 3 (25e année) « Échec et magistrature »,‎ , p. 311-334 (lire en ligne).
  • Louis Madelin, La Fronde, Paris, Plon, 1931 ; édition abrégée : La Fronde, Paris, collection « Hier et aujourd'hui », Flammarion, 1936.
  • Hubert Méthivier, La Fronde, Paris, Presses universitaires de France, coll. « L'Historien » (no 49), , 194 p. (ISBN 2-13-038700-4).
  • (en) Alanson Lloyd Moote, « The parliamentary Fronde and seventeenth-century Robe Solidarity », French Historical Studies, vol. 2, no 3,‎ , p. 330-355.
  • Roland Mousnier, La Plume, la faucille et le marteau : institutions et société en France du Moyen Âge à la Révolution, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Hier », , 406 p., « Quelques raisons de la Fronde : les causes des journées révolutionnaires parisiennes de 1648 », p. 265-333.
  • (en) David Parrott, 1652 : The Cardinal, the Prince, and the Crisis of the « Fronde », Oxford, Oxford University Press, , XX-307 p. (ISBN 9780198797463 et 019879746X).
  • Michel Pernot, La Fronde, Paris, Éditions de Fallois, , 475 p. (ISBN 2-87706-202-3).
    Réédition : Michel Pernot, La Fronde, 1648-1653, Paris, Tallandier, coll. « Texto », , 475 p. (ISBN 979-10-210-3827-1).
  • Orest Ranum (trad. Paul Chemla), La Fronde [« The Fronde : A French Revolution, 1648-1652 »], Paris, Éditions du Seuil, coll. « L'univers historique », , 433 p. (ISBN 2-02-022827-0, présentation en ligne).
  • Alexandre Rubel, « Une question d'honneur : la Fronde entre éthique de la noblesse et littérature », XVIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, no 254,‎ , p. 83-108 (lire en ligne).
  • Victor-Lucien Tapié, « La Fronde », Internationales Jahrbuch für Geschichtsunterricht, vol. 7,‎ 1959-1960, p. 297-303 (JSTOR 43054740).
  • Bruno Tribout, « Écrire la Fronde pour Louis XIV : histoire épidictique et perspective critique dans le De rebus gallicis (1665) de Benjamin Priolo (Première partie) », XVIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, no 257,‎ , p. 693-704 (lire en ligne).
  • Bruno Tribout, « Écrire la Fronde pour Louis XIV : histoire épidictique et perspective critique dans le De rebus gallicis (1665) de Benjamin Priolo (Deuxième partie) », XVIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, no 258,‎ , p. 131-147 (lire en ligne).
  • Bruno Tribout, « Une mémoire critique de la Fronde : formes et fonctions du pastiche dans les Mémoires apocryphes de Courtilz de Sandras », French Studies, Oxford, Oxford University Press, vol. 71, no 2,‎ , p. 163-178 (DOI 10.1093/fs/knx006, lire en ligne).
  • Damien Tricoire, « La Fronde, un soulèvement areligieux au XVIIe siècle ? De l'opposition « dévote » sous Richelieu aux mazarinades de 1649 », XVIIe siècle, Paris, Presses universitaires de France, no 257,‎ , p. 705-717 (lire en ligne).
  • Sophie Vergnes (préf. Joël Cornette), Les Frondeuses : une révolte au féminin (1643-1661), Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », , 516 p. (ISBN 978-2-87673-898-0, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Sophie Vergnes, « Les Amazones de la Fronde, des « hommes nouveaux » au secours de la France ? Héroïsme féminin et restauration morale sous la régence d'Anne d'Autriche », dans Benoît Musset (dir.), Hommes nouveaux et femmes nouvelles : de l'Antiquité au XXe siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 220 p. (ISBN 978-2-7535-4176-4, lire en ligne), p. 163-178.
  • Hendrik Ziegler, « Mazarin et l'image du Roi sous la Fronde », dans Isabelle de Conihout et Patrick Michel (dir.), Mazarin : les lettres et les arts, Paris / Saint-Rémy-en-l'Eau, Bibliothèque Mazarine / Éditions Monelle Hayot, , 479 p. (ISBN 2-903824-53-3, lire en ligne), p. 237-247.

Approche marxiste

[modifier | modifier le code]
  • Boris Porchnev, Les Soulèvements populaires en France de 1623 à 1648, Paris, S.E.V.P.E.N. (Societé d'édition et de vente des publications de l'Éducation nationale), coll. « École pratique des hautes études. VIe section / Centre de recherches historiques. Œuvres étrangères » (no 4), , 679 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
    Édition abrégée : Boris Porchnev, Les Soulèvements populaires en France au XVIIe siècle, Paris, Flammarion, coll. « Science », , 442 p.
    Réédition du texte remanié : Boris Porchnev, Les Soulèvements populaires en France au XVIIe siècle, Paris, Flammarion, coll. « Champs : historique » (no 39), , 442 p., poche.
  • Michel Clouscard, L'être et le code, 1972 p. 391-394. La Fronde y est lue comme un moment de l'éviction de la noblesse de la praxis globale ; l'évènement fait apparaître que la guerre nobiliaire n'a plus sa raison d'être historique (remettre le suzerain à sa place lorsqu'il menace l'indépendance économique des nobles). La noblesse prend conscience par cet évènement que le pouvoir du Roi ne dépens fondamentalement plus de leur pratique de propriétaires terrestres - la bourgeoisie, par sa pratique, donne au Roi une assise à son pouvoir qui ne repose pas sur la possession des terres, acte de la noblesse féodale, mais sur les échanges commerciaux, nationaux et internationaux.

Les mots de la Fronde

[modifier | modifier le code]
  • Hubert Carrier, « « La victoire de Pallas et le triomphe des Muses » ? Esquisse d'un bilan de la Fronde dans le domaine littéraire », XVIIe siècle, Paris, Société d'étude du XVIIe siècle, no 145,‎ , p. 363-376 (lire en ligne).
  • Hubert Carrier, La Presse de la Fronde (1648-1653) : les Mazarinades, t. I : La Conquête de l'opinion, Genève, Librairie Droz, coll. « École pratique des hautes études. IVe section, Sciences historiques et philologiques. VI, Histoire et civilisation du livre » (no 19), , XI-486 p. (ISBN 978-2-600-01845-6, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Hubert Carrier, La Presse de la Fronde (1648-1653) : les Mazarinades, t. II : Les hommes du livre, Genève, Librairie Droz, coll. « École pratique des hautes études. IVe section, Sciences historiques et philologiques. VI, Histoire et civilisation du livre » (no 20), , 502 p. (ISBN 978-2-600-05957-2).
  • Hubert Carrier, Les muses guerrières : les mazarinades et la vie littéraire au milieu du XVIIe siècle, Paris, Klincksieck, coll. « Collection des mélanges de la Bibliothèque de la Sorbonne » (no 26), , 718 p. (ISBN 2-252-03028-3).
  • Christian Jouhaud, Mazarinades : la Fronde des mots, Paris, Aubier, coll. « Collection historique », , 287 p. (ISBN 2-7007-0390-1, présentation en ligne), [présentation en ligne].
    Réédition comportant une nouvelle préface de l'auteur : Christian Jouhaud, Mazarinades : la Fronde des mots, Paris, Aubier, coll. « Collection historique », , 310 p. (ISBN 978-2-7007-0225-5).
  • Moshe Sluhovsky, « La mobilisation des saints dans la Fronde parisienne d'après les mazarinades », Annales. Histoire, Sciences sociales, Paris, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales / Armand Colin, no 2,‎ , p. 353-374 (lire en ligne).

Liens externes

[modifier | modifier le code]