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Eartha Kitt

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Eartha Kitt
Description de cette image, également commentée ci-après
Eartha Kitt photographiée par Carl van Vechten, en 1952.
Informations générales
Surnom Miss Kitt
Nom de naissance Eartha Mae Kitt
Naissance
North (en), Caroline du Sud
Décès (à 81 ans)
Weston, Connecticut
Activité principale Chanteuse - Actrice - Danseuse - Activiste - Autrice - Compositrice
Genre musical Jazz - Cabaret - Torch
Années actives 19452008
Site officiel earthakitt.com

Eartha Mae Kitt (née le à North (en) en Caroline du Sud, et morte le à Weston dans le Connecticut), surnommée « Miss Kitt », est une danseuse, chanteuse de variétés, de comédies musicales et de jazz, actrice de théâtre et de cinéma américaine.

Elle fut qualifiée de « the most exciting woman in the world » (la femme la plus palpitante du monde[1]) par Orson Welles.

Jeunesse et formation

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Eartha Kitt dans le rôle de Catwoman dans la série télévisée Batman, en 1967.

Eartha Kitt[2] est une enfant née d'un viol. Sa mère, Annie Mae Keith, une jeune fille d'ascendance afro-américaine et cherokee, est violée à l'âge de 14 ans par un homme blanc dont on ne connait pas l'identité.

Sa mère et son beau-père, William Kit, sont des métayers pauvres. Ses parents lui donnent le prénom de Eartha pour remercier la terre (earth) de la bonne récolte précédant sa naissance[3]. Eartha subit deux abandons successifs : son beau-père quitte sa famille, puis le nouveau compagnon de sa mère force celle-ci à la placer chez des parents alors qu'elle a six ans[4]. Elle et sa demi-sœur Anna Pearl participent aux récoltes de coton, font la cuisine et du jardinage pour payer leurs frais de garde[3],[5].

Après bien des tribulations, à ses huit ans, elle est recueillie par sa tante Mamie Lue Riley dans le quartier italo-portoricain de Harlem à Manhattan[6],[3].

Elle travaille en 1943 avec la troupe de danse de Katherine Dunham et fait des tournées au Mexique, en Amérique du Sud et en Europe. Elle quitte la troupe et s'installe à Paris pour être chanteuse de cabaret (notamment au Bœuf sur le toit) et commence à se faire un nom. La jeune femme créole, à l'enfance malheureuse, persévère et devient une vedette internationale réputée dès les années 50, pour son élégance et sa sensualité.

En 1950, elle est choisie par Orson Welles pour incarner Hélène de Troie dans Time runs, une adaptation du Docteur Faustus de Christopher Marlowe. L'accueil critique est excellent et Eartha tourne en Allemagne et en Turquie. De retour en Amérique, elle accède à la popularité en jouant dans New faces of 1952, une revue à Broadway, et en sortant ses premiers disques.

Artiste polyvalente à la voix rauque et suave, elle a chanté dans dix langues différentes et s'est produite dans une centaine de pays. En 1953, Eartha Kitt enregistre à New York ses deux plus grands succès avec l'orchestre d'Henri René (en) : C'est si bon le 13 mars et Santa Baby (en) le 5 octobre. En 1954-55, elle est applaudie dans la comédie musicale « Mrs. Patterson » à Broadway puis, en 1957, elle joue au cinéma avec Sidney Poitier dans The Mark of the hawk. En 1967, elle personnifie le personnage de Catwoman dans la populaire série télévisée Batman.

En 1968, elle crée un malaise lors d'un déjeuner organisé à la Maison Blanche par la Première dame, Lady Bird Johnson, en se prononçant contre la guerre du Viêt Nam[7]. Cet incident l'ayant mise à l'index aux États-Unis, elle est contrainte de poursuivre sa carrière à l'étranger jusqu'en 1974. Dans les années 1980, ses tubes font le tour de la planète : « Where Is My Man » (1983), « I Love Men » (1984), « This Is My Life » (1986) et « I Don't Care » (1986).

Eartha Kitt en 2006.

En 1996, elle déclarait à l'Associated Press : « Les spectacles sont presque tous devenus fades. Leur réussite dépend des gadgets et des lumières. Aujourd'hui, vous n'avez pas besoin d'avoir du talent pour avoir du succès. Je pense que nous devions avoir quelque chose à offrir, si nous voulions que notre valeur soit reconnue et récompensée. » Cette même année, elle apparaît dans l'épisode « Escapade à Paris » (A Pup in Paris) de la sitcom Une nounou d'enfer (The Nanny) où elle chante C'est si bon.

Sa dernière apparition sur les scènes de Broadway remonte à fin 2006.

Vie privée

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Le jeudi , elle meurt à l'âge de 81 ans des suites d'un cancer du côlon chez elle à Weston dans le Connecticut après une hospitalisation au NewYork–Presbyterian Hospital[8],[9],[10],[11].

Après ses funérailles, sa dépouille est incinérée, ses cendres sont enterrées dans une fontaine pour oiseaux dans un endroit tenu secret[12].

Engagements sociaux

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Eartha Kitt se montre active pour un grand nombre de causes sociales dans les années 50 et 60. C'est ainsi qu'elle fonde la Kittscille Youth Foundation, une organisation à but non lucratif destinée à aider les enfants défavorisés du quartier de Watts à Los Angeles[13]. Elle s'implique également avec un groupe de jeunes d'Anacostia, dans la banlieue de Washington, appelé Rebels with a cause (Rebelles avec une cause). Elle aide le groupe à nettoyer les rues et à créer des zones de loisir afin d'éloigner les jeunes des problèmes, et témoigne avec eux devant le Comité de l'éducation et du travail du Sous-comité général de la Chambre pour l'éducation.

Eartha Kitt était également membre de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté. Ses critiques de la guerre du Viêt Nam, son implication contre la pauvreté, et ses prises de position quant aux émeutes raciales de 1968 peuvent être considérées comme faisant partie d'un large engagement au-delà du militantisme pour la paix [14].

Comme un certain nombre de personnalités politiques de son époque, Eartha Kitt était sous surveillance de la CIA à partir de 1956. Après la découverte de son dossier de la CIA par le New York Times en 1975, elle autorise le journal à imprimer certaines parties du rapport, en déclarant : « Je n'ai rien à craindre et je n'ai rien à cacher »[15].

Eartha Kitt devint plus tard une ardente défenseure des droits LGBT et soutint publiquement le mariage entre personnes du même sexe, qu'elle considérait comme un droit civil : « Je soutiens le [mariage gay] parce que nous demandons la même chose. Si j'ai un partenaire et que quelque chose m'arrive, je veux que ce partenaire profite des avantages de ce que nous avons récolté ensemble. C'est une affaire de droits civils, n'est-ce pas[16] ? ». Elle a ainsi participé à de nombreuses manifestations de financement en faveur des communautés LGBT, notamment à un important événement organisé à Baltimore avec George Burns et Jimmy James [17]. Scott Sherman, agent chez Atlantic Entertainment Group, a déclaré : « Eartha Kitt est fantastique... apparaît dans de nombreux événements LGBT pour défendre les droits civils ». Dans une entrevue avec le Dr Anthony Clare en 1992, Kitt évoque ses fans homosexuels selon les termes suivants :

Nous sommes tous des personnes rejetées, nous savons ce que c'est que c'est d'être rejetés, nous savons ce que c'est que d'être opprimés, déprimés et ensuite accusés, et je suis très consciente de ce sentiment. Rien dans le monde n'est plus douloureux que le rejet. Je suis une personne rejetée, opprimée et je les comprends donc du mieux que je peux, même si je suis hétérosexuelle[18].

Prix et distinctions

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En 2007 et 2008, elle remporte deux Emmy Awards de la meilleure interprète dans un programme d'animation pour « The Emperor's New School ». Elle remporte un troisième Emmy à titre posthume en 2010 pour sa performance dans « The Wonder Pets ».

Revues musicales et comédies musicales

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Filmographie

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Télévision

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  • 1950 : Eartha Kitt tient le rôle d'Hélène de Troie dans Time Runs, adaptation de la pièce de théâtre La Tragique Histoire du docteur Faust de Christopher Marlowe, sous la direction d'Orson Welles dont la première est donnée à New York[36].

Dans la culture populaire

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  • Dans la série télévisée Community, Pierce Hawthorne mentionne à plusieurs reprises avoir eu des relations sexuelles avec elle (saison 3, épisode 4).
  • Dans RuPaul's Drag Race, son personnage a été incarné trois fois dans le jeu de rôle « Snatch game ».

Notes et références

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  1. Exciting est difficilement traduisible dans le contexte de cette phrase, to excite possède un champ sémantique très large.
  2. (en) « Eartha Kitt | Biography & Facts », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  3. a b et c (en-US) « Kitt, Eartha (1928—) | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le )
  4. (en-US) « Kitt, Eartha », sur South Carolina Encyclopedia (consulté le )
  5. (en-GB) « Eartha Kitt: Singer and actress with a difficult reputation who was », sur The Independent, (consulté le )
  6. (en-GB) Adrian Jack, « Obituary: Eartha Kitt », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  7. au cours de ce Woman doers luncheon avec la délinquance juvénile comme sujet principal, Eartha Kitt évoqua un lien entre les problèmes sociaux et raciaux de l'Amérique et la guerre du Vietnam in African American lives de H.L. Gates et E.B. Higginbotham Oxford University Press 2004 p. 505
  8. (en) WELT, « Legendary Performer: Eartha Kitt dies in New York at the age of 81 », DIE WELT,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en-US) Rob Hoerburger, « Eartha Kitt, a Seducer of Audiences, Dies at 81 », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  10. (en-GB) Nick Britten, « Tributes paid to Eartha Kitt », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Seductive singer Eartha Kitt dies at 81 », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en-US) « Eartha Kitt », sur Find a Grave
  13. (en) Robert E. Johnson, « Eartha Kitt Observes Seventh Year With Black Ghetto Schoo », Jet,‎ , p. 44-56.
  14. (en) Joyce Blackwell, No Peace Without Freedom: Race and the Women’s International League for Peace and Freedom, Southern Illinois University Press, (ISBN 9780809325641).
  15. (en) Seymour Hersh, « C.I.A. in ‘68 Gave Secret Service a Report Containing Gossip About Eartha Kitt After White House Incident », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « PageOneQ | Eartha Kitt, actress and gay rights ally, dies at age 81 », sur pageoneq.com, (version du sur Internet Archive).
  17. (en) « Baltimore Sun - We are currently unavailable in your region », sur www.tribpub.com (consulté le ).
  18. [vidéo] « Eartha Kitt sings Swedish and talks about her gay-fans », sur YouTube, (consulté le ).
  19. (en-US) « Blue Holiday », sur IBDB
  20. a b c d e f g h i et j (en-US) « Eartha Kitt », sur IBDB
  21. (en-US) « Carib Song », sur IBDB
  22. (en-US) « Bal Negre », sur IBDB
  23. (en-US) « Leonard Sillman's New Faces of 1952 », sur IBDB
  24. (en-US) « Mrs. Patterson », sur IDBD
  25. (en-US) « Shinbone Alley », sur IBDB
  26. (en-US) « Jolly's Progress », sur IBDB
  27. (en-US) « Peg Original Regional (US) Cast - 1967 Regional (US) », sur www.broadwayworld.com (consulté le )
  28. (en-US) « Timbuktu! », sur IBDB
  29. (en-US) « Cowboy and the Legend Original Regional (US) Cast - 1980 Regional (US) », sur www.broadwayworld.com (consulté le )
  30. (en-US) « Eartha Kitt Theatre Credits, News, Bio and Photos », sur www.broadwayworld.com (consulté le )
  31. (en-US) « The Wizard of Oz Original Off-Broadway Cast - 1998 Off-Broadway », sur www.broadwayworld.com (consulté le )
  32. (en-US) « The Wild Party », sur IBDB
  33. (en-US) « Nine », sur IBDB
  34. (en-US) « Cinderella Original Off-Broadway Cast - 2004 Off-Broadway », sur www.broadwayworld.com (consulté le )
  35. (en-US) « Mimi Le Duck Original Off-Broadway Cast - 2006 Off-Broadway », sur www.broadwayworld.com (consulté le )
  36. (en-US) « Doctor Faustus: Performance History Overview »

Liens externes

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