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Lorsque Muskwa fut à moins de vingt mètres d’eux, ils se
précipitèrent sur lui comme une avalanche.
L’ourson ne se ressaisit suffisamment pour bouger que lorsque le
guide se trouva sur lui.
Il vit et comprit le danger dans le dernier cinquième de la
dernière seconde et, comme Bruce se précipitait en avant, la
chemise étendue comme un filet, Muskwa se précipita de côté.
S’étalant sur la figure, Bruce ramassa une pleine chemise de
neige et la serra contre sa poitrine croyant qu’il avait capturé
l’ourson.
Au même instant, Langdon trébucha sur les longues jambes de
son ami et roula en cabriolant sur la pente de la montagne.
Muskwa, pour sa part, détalait de toute la vitesse de ses petites
jambes dans le direction de la vallée.
L’instant d’après, Bruce s’élançait derrière lui et Langdon suivait à
dix mètres.
Soudain Muskwa fit un brusque crochet et l’élan de Bruce
l’entraîna à cinquante pieds au-dessous.
Le montagnard dégingandé ne réussit à s’arrêter qu’en se
laissant choir en arrière, en se retenant des talons, des mains, des
coudes et des épaules. Langdon avait obliqué et gagnait sur
Muskwa.
Il se jeta en avant, la chemise étendue, à l’instant même où
l’ourson faisait un autre crochet et, lorsqu’il se releva, la figure
égratignée, ce fut pour cracher une bonne bouchée de saletés et de
pierraille.
Malheureusement pour Muskwa, son deuxième crochet le jeta
tout droit dans les jambes de Bruce.
Avant d’avoir pu se reconnaître, il se trouvait dans l’obscurité, mi-
suffoquant, tandis qu’une clameur de triomphe exaltante
l’assourdissait.
— Je le tiens ! avait crié Bruce.
A l’intérieur de le chemise, Muskwa se mit à griffer, à mordre, à
grogner, si bien que Bruce avait fort à faire lorsque Langdon
accourut avec la deuxième chemise.
Peu de temps après, Muskwa était ligoté comme un saucisson.
Ses pattes et son corps étaient tellement serrés qu’il ne pouvait
bouger. Sa tête n’était pas recouverte.
C’était la seule partie de lui qui fût visible, la seule qu’il pût
bouger. Il avait l’air si drôle et si comiquement effaré que, pendant
une minute ou deux, Langdon et Bruce, oublieux de leurs
désappointements et de leurs pertes de l’après-midi, rirent à gorge
déployée.
Puis Langdon s’assit d’un côté de Muskwa et Bruce de l’autre et
ils remplirent et allumèrent leurs pipes.
Muskwa n’avait même pas la ressource de gigoter en guise de
protestation.
— Nous sommes de fameux chasseurs ! dit alors Langdon : partis
pour descendre un grizzly et revenir avec ça !
Il considéra l’ourson.
Muskwa le regardait d’un air si grave que Langdon l’observa
pendant un instant avec un étonnement manifeste, ôta sa pipe de la
bouche et étendit la main.
— Petit, petit, petit, petit ! cajola-t-il doucement.
Les petites oreilles de Muskwa pointèrent en avant. Ses yeux
brillants semblaient de verre tant le regard en était fixe.
Bruce, derrière sa main repliée, riait silencieusement comme
dans l’attente d’une bonne blague.
— Gentil petit, gentil petit ! continuait le romancier… là, là…
petit… pas lui faire mal !
L’instant d’après, un cri aigu réveillait l’écho de la montagne. Les
quenottes de Muskwa s’étaient enfoncées dans un des doigts de
Langdon. Les hurlements de porc de Bruce eussent effarouché le
gibier à un demi-mille.
— Sacré petit bougre ! grogna Langdon, et puis, tout en suçant
son doigt blessé, il se mit à rire avec le guide.
— Il n’a pas la frousse, ajouta-t-il. By George ! Bruce… J’ai envie
d’un ourson comme ça depuis que je cours la montagne et je le
ramènerai chez moi… Regarde-moi ça, cette bonne bille !
Muskwa précisément tournait la tête, la seule partie de son corps
qui fût mobile, et se mettait à étudier Bruce.
Langdon se leva et se tourna vers la crête de la montagne. Il
avait les sourcils froncés et l’air dur en ce faisant.
— Quatre chiens, dit-il comme se parlant à lui-même. Trois là-
dessous et un là-haut.
Il se tut pendant un instant et puis reprit :
— Je n’arrive pas à comprendre ça, Bruce… Cela fait plus de
cinquante ours que la meute nous arrête, et jusqu’ici nous n’avions
pas perdu un chien !
Bruce passait une courroie de cuir autour du milieu du corps de
Muskwa en guise de poignée afin de pouvoir le porter comme il eût
porté un seau d’eau.
Il se leva et Muskwa se balança au bout de la courroie.
— C’est que nous avons affaire, cette fois, à un tueur, dit-il. Et un
grizzly mangeur de viande est l’animal le plus terrible qui soit au
monde quand il est acculé.
Les chiens ne sont pas de taille, Jimmy. Ils ne le retiendront
jamais et, s’il ne fait pas noir bientôt, il n’en reviendra pas un seul de
la meute… Ils abandonneront la poursuite dès qu’il fera noir, s’il en
reste.
Le vieux rossard nous a sentis et tu peux être sûr qu’il sait ce qui
l’a mis knock-out sur la neige… Il se hâte et pas qu’un peu. Il sera à
vingt milles de là lorsque nous le reverrons.
Langdon alla chercher les fusils et, lorsqu’il revint, les deux
hommes se mirent à redescendre la montagne.
Bruce marchait en tête, porteur de Muskwa. Ils s’arrêtèrent sur la
corniche tachée de sang où Tyr avait tenu tête à ses assaillants.
Langdon se pencha sur le chien décapité par le grizzly.
— C’est le pauvre Biscuit, dit-il… et nous qui pensions qu’il était le
seul poltron de la bande… Les deux autres sont Jane et Tader… Cela
fait quatre de nos meilleurs chiens avec le pauvre vieux Fritz, qui gît
éventré là-haut.
Bruce, qui étudiait les profondeurs du précipice, désigna soudain
quelque chose.
— Il y en a un autre là, tu vois, auprès de ce buisson… émit-il la
voix un peu rauque… Jimmy, ça fait le cinquième !
Les poings de Langdon se serrèrent lorsqu’il regarda dans
l’abîme. Un sanglot rauque lui échappa.
Bruce comprenait cette douleur.
Ils apercevaient nettement une tache noire sur le pelage du chien
déjà raidi, à deux cents pieds au-dessous d’eux.
Il n’y en avait qu’un dans la meute de marqué comme cela, le
favori de Langdon.
— C’est ma pauvre Dixie ! souffla-t-il.
Pour la première fois, il se sentit balayé par une vague de colère.
— J’ai plus d’une raison maintenant pour tenir à la peau de ce
grizzly, mon vieux Bruce. Des chevaux sauvages ne m’arracheraient
pas de cette montagne avant que je l’aie tué. Je resterai jusqu’à
l’hiver s’il faut. Je jure que je le tuerai s’il ne se sauve pas !
— Il ne se sauvera pas, sois tranquille ! répartit Bruce un peu
sèchement… Et il se remit en marche toujours porteur de Muskwa.
Jusqu’ici, l’ourson avait été trop abruti pour songer à la révolte et
il s’était d’ailleurs rendu compte de son impuissance.
Il avait tendu tous ses muscles pour essayer de remuer pied ou
patte, mais il était aussi bien ficelé que la momie de Ramsès.
Il lui vint cependant peu à peu à l’esprit qu’il avait encore l’usage
de ses dents. Le balancement imprimé par la marche le mettait
justement souvent en contact avec la jambe de son ennemi.
Il guetta l’occasion.
Elle vint comme Bruce s’asseyait pour descendre d’un rocher. Une
fraction de seconde le corps de Muskwa reposa sur la pierre plate.
Rapide comme l’éclair, il mordit.
Il avait mordu profondément et si, tout à l’heure, la clameur de
Langdon avait troublé le silence à un mille à la ronde, celle de Bruce
l’excéda cette fois en profondeur et en volume.
Jamais Muskwa n’avait entendu de rugissement aussi
épouvantable, l’aboiement des chiens ne l’avait pas terrifié à ce
point-là, et il eut si peur qu’il lâcha prise.
Une fois de plus, il fut stupéfait. Les étrangers bipèdes ne
prenaient même pas la peine de se venger.
Celui qu’il avait mordu sautillait sur un pied d’une manière
extraordinaire en se tenant la fesse.
L’autre, assis sur un rocher, se balançait d’avant en arrière, les
mains appuyées sur le ventre, et, la bouche grande ouverte,
émettait un bruit étrange et strident.
Le premier cessa bientôt de sautiller et se mit à émettre le même
bruit curieux.
Muskwa ne savait pas qu’ils riaient. Mais il se convainquit d’une
vérité.
De deux choses l’une : ou bien ces monstres à l’allure grotesque
n’osaient pas le combattre, ou bien ils étaient d’un naturel paisible et
ne lui voulaient pas de mal.
Bruce et Langdon se montrèrent plus circonspects par la suite et,
dès qu’ils eurent atteint la vallée, ils passèrent un fusil dans la
poignée de cuir et le portèrent entre eux deux.
L’obscurité était presque tombée lorsqu’ils arrivèrent à un
boqueteau de pins.
Un feu rougissait au milieu de la clairière. C’était le premier feu
que voyait Muskwa. Il vit aussi ses premiers chevaux, des monstres
à l’aspect terrifiant encore beaucoup plus grands que Tyr.
Un troisième homme, Metoosin, l’Indien, sortit du sous-bois et
vint à leur rencontre.
Muskwa fut jeté sur le côté et, tandis qu’il était aveuglé par la
réverbération du feu, l’un de ses capteurs le tint par les deux oreilles
tandis que l’autre lui passait autour du cou une sangle en guise de
collier.
A l’anneau de cette sangle fut passée une grosse corde et le bout
de cette corde fut attachée à un arbre.
Pendant ces opérations, Muskwa grogna et grinça des dents tant
qu’il put.
L’instant d’après, il était délivré de l’étreinte des chemises, et
bien qu’il se tînt à grand’peine sur ses pattes engourdies,
complètement impuissant à fuir, il montra ses petits crocs et grogna
aussi férocement que possible.
A son complet ahurissement, cette manifestation combative ne
produisit aucun effet sur l’étrange compagnie, si ce n’est que les
trois hommes, y compris l’Indien, ouvrirent la bouche et émirent ce
bruit incompréhensible qu’il avait déjà entendu émettre par l’un
d’eux lorsqu’il avait mordu la jambe de l’autre.
CHAPITRE XVI
MUSKWA SE CIVILISE