Nothing Special   »   [go: up one dir, main page]

TCAEPIDEMIOENCEPHALE

Download as pdf or txt
Download as pdf or txt
You are on page 1of 10

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/233990412

Diagnosing eating disorders : presentation of a new diagnostic test and an


initial epidemiological study of eating disorders in adolescents

Data · December 2012

CITATION READS

1 21,379

11 authors, including:

Amélie Rousseau Claudine Cueto


Université de Lille Batangas State University
50 PUBLICATIONS 935 CITATIONS 2 PUBLICATIONS 24 CITATIONS

SEE PROFILE SEE PROFILE

Mary S O'Halloran Henri Chabrol


University of Northern Colorado Université Toulouse II - Jean Jaurès
9 PUBLICATIONS 711 CITATIONS 432 PUBLICATIONS 8,254 CITATIONS

SEE PROFILE SEE PROFILE

All content following this page was uploaded by Henri Chabrol on 19 May 2014.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


ÉPIDÉMIOLOGIE

Les troubles alimentaires : présentation d’un outil de diagnostic


et résultats d’une étude épidémiologique chez les adolescents
S. CALLAHAN (1), A. ROUSSEAU (1), A. KNOTTER (1), V. BRU (1), M. DANEL (1), C. CUETO (1), M. LEVASSEUR (1),
F. CUVELLIEZ (1), L. PIGNOL (1), M.S. O’HALLORAN (2), H. CHABROL (1)

Résumé. Le diagnostic des troubles alimentaires est rendu more serious and life-threatening eating disorders. In addi-
difficile par les limites que présentent les critères acceptés tion, choice of diagnostic tool for eating disorders has also
du DSM IV, par l’incapacité des questionnaires existants à long been the cause of difficulty for both researchers and cli-
diagnostiquer plus d’un ou deux troubles à la fois, et par nicians. Although interviews are favored for their in-depth
l’absence d’évaluation des troubles dits « subcliniques ». Le approach, they are sometimes difficult to implement and often
Questionnaire for Eating Disorder Diagnosis (Q-EDD) pro- too long and costly to use on a regular basis. Most available
pose un moyen pour diagnostiquer de manière plus nuancée questionnaires are limited by their approach to one or two
les troubles cliniques du DSM IV et fournit aussi une évalua- diagnostic categories, and again, until now, no tool has fully
tion des troubles subcliniques. Le Q-EDD a été traduit en fran- addressed the issue of subclinical disorders. The goal of this
çais et appliqué sur une population d’adolescents (n = 1 001) work was to translate and use a new questionnaire, The
afin de déterminer la fréquence des troubles du comporte- Questionnaire for Eating Disorders (Q-EDD), which was
ment alimentaire dans cette population. Les résultats mon- developed in the United States and based on both DSM IV
trent que les fréquences des troubles du DSM IV (anorexie, criteria as well as carefully developed subclinical disorder cri-
boulimie, etc.) sont proches des autres études, indiquant une teria. The Q-EDD can identify the major eating disorder cat-
bonne validité de façade. Nous relevons aussi un taux impor- egories while at the same time distinguishing between differ-
tant de jeunes dans la catégorie du BMI « maigreur ent qualities in each (for example restricting versus
importante ». Ce résultat s’explique par des différences cul- compensatory anorexia). Moreover, the Q-EDD can identify
turelles et morphologiques, et aussi par la nécessité de pren- several subclinical disorder categories, providing useful
dre en compte un BMI au percentile 10 pour les jeunes en insight into potentially dangerous evolution of these disor-
voie de croissance. De passation simple et peu coûteuse, le ders. In collaboration with one of the original authors, the
Q-EDD est un bon outil de diagnostic pour les troubles ali- questionnaire was translated into French with careful atten-
mentaires. tion to DSM IV criteria in order to preserve its original validity.
The questionnaire was read by several professionals in psy-
Mots clés : Adolescence ; Diagnostic ; Épidémiologie ; Évaluation ; chology as well as lay people to assure its face validity and
Troubles alimentaires. ease of use. Once the questionnaire was adequately trans-
lated and corrected, it was used for an epidemiological study
with a large sample of adolescents and young adults
Diagnosing eating disorders : presentation of a new (n = 1 001) from several Junior High and High Schools in the
diagnostic test and an initial epidemiological study of
eating disorders in adolescents greater metropolitan area of Toulouse, France. The schools
were located in a variety of neighborhoods and represented
Summary. Precise diagnosis of eating disorders has long a wide range of population, some of them being more aca-
been problematic. First off, although the DSM IV provides demic oriented, others being more oriented towards practical
clear criteria, these are applicable to a very narrow range of training. The population was composed of 703 females and
disorders. Subclinical disorders, although well defined in the 298 males, with an average age of 17.06 years. In addition,
literature, are difficult to diagnose as no tool has been previ- the population included several different ethnic categories,
ously available. These subclinical disorders are particularly all of which are similarly represented in the general French
important if one considers that they are often precursors to population. The results from the Q-EDD showed levels of

(1) Centre d’Études et de Recherches en Psychopathologie, Université de Toulouse II, Le Mirail, 31058 Toulouse, France.
(2) University of Northern Colorado, USA.
Travail reçu le 1er août 2001 et accepté le 21 octobre 2002.
Tirés à part : S. Callahan (à l’adresse ci-dessus).

L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1 239


S. Callahan et al. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1

various clinical disorders to replicate data from previous epi- 2 problèmes. Pour la plupart, ils reposent sur les anciens
demiological studies with 1.5 % of the population suffering critères diagnostiques du DSM et n’ont pas été actualisés.
from a serious clinical DSM IV disorder ; 7.9 % suffering from Enfin, ils ne prennent pas en compte l’étendue des trou-
DSM IV disorders NOS ; and 20.9 % suffering subclinical dis- bles alimentaires et de leurs syndromes subcliniques, ce
orders. In addition to this finding of 30 % of the population qui ne leur permet pas de poser un diagnostic différentiel
with an eating disorder, it was noted that a large number of (15).
these young people fell into the « severe underweight » and Nous allons considérer brièvement ces tests en expo-
« low weight » categories. Indeed, nearly 10 % of this group sant leurs qualités et leurs défauts.
were within the weight criteria for anorexia, despite the fact
that they did not meet the other criteria. This finding seemed
to warrant additional investigation, and as a result, a different
cut-off for severe underweight was established using litera- Eating Attitudes Test (EAT)
ture references ; this cut-off was set at the 10th percentile for
BMI based on age. Yet, even with this new cut-off, 6 % of this L’EAT (7) est un questionnaire de 40 items présentés
population still met a « severe underweight » criteria sugges- sous la forme d’échelles de type Likert, indiquant
tive of anorexic pathology. These results led to the formulation l’absence ou la présence de symptômes des troubles ali-
of 2 hypotheses to explain this finding, the first of which exami- mentaires. Un score qui dépasse le seuil de 30 permet de
nes morphological differences, the second of which suggests diagnostiquer l’anorexie.
cultural differences in terms of eating habits and diet. The Selon les auteurs, ce test est censé fournir un indice
French version of the Q-EDD appears to follow the psycho- valide des symptômes observés dans l’anorexie, mais les
metric properties of the orginal version, moreover it provides critères employés dans son élaboration ne sont pas ceux
useful and rich data regarding eating disorders in a format du DSM IV. Quand il est utilisé avec les échantillons non
that is simple and efficient. cliniques, l’EAT a un taux élevé de « faux positifs » (10,
14). Les sujets manifestant des scores élevés à l’EAT ont
Key words : Adolescence ; Diagnosis ; Eating disorders ; pu être classés dans les catégories de boulimie, anorexie
Epidemiology ; Evaluation. subclinique, hyperphagie, et dans la catégorie de ceux qui
font des régimes invétérés (15). De fait, l’EAT ne permet
pas de distinguer la nature des troubles alimentaires.
Aussi, les auteurs déconseillent-ils son emploi dans des
INTRODUCTION populations non cliniques (8).
L’évaluation psychologique dans le but de diagnosti- En dépit de ces problèmes, l’EAT continue d’être utilisé
quer les troubles alimentaires a longtemps connu des dif- car c’est le premier test qui fournit des informations rela-
ficultés. Dans la classification des troubles alimentaires, tives à l’anorexie.
il faut décider si l’on prend en compte seulement les dia-
gnostics « purs » du DSM IV, ou bien si l’on fait la tentative
d’examiner aussi les syndromes subcliniques qui sont Bulimia Test révisé (BULIT-R)
souvent associés à un pronostic défavorable.
Étant donné les caractéristiques psychologiques des Le BULIT-R (19) est composé de 36 items, dont seu-
sujets souffrant de troubles alimentaires, le choix du lement 28 donnent lieu à un diagnostic de boulimie. Les
moyen utilisé pour évaluer ces troubles est très important : items sont présentés sous la forme d’échelles de type
faut-il se fier aux entretiens cliniques ou bien plutôt aux Likert dont les valeurs attribuées aux items vont de 1 à 5,
résultats des autoquestionnaires ? Si l’entretien clinique 1 étant une réponse indiquant une attitude normale. Ainsi,
possède l’avantage d’un diagnostic plus précis, il ne per- les scores de ce test peuvent se situer entre 28 et 140,
met pas de dépister les sujets niant l’existence de leurs un seuil de 104 est employé pour indiquer la présence de
symptômes ou cherchant à les dissimuler. L’intérêt des la boulimie.
autoquestionnaires, dans le cadre des études épidémio- Comme pour l’EAT, le BULIT-R présente quelques limi-
logiques, est d’accorder au sujet un anonymat, souvent tes importantes dans l’évaluation des troubles alimen-
apprécié par le sujet souffrant d’un trouble alimentaire. Par taires. D’abord, il ne fournit aucune information relative à
ailleurs, les autoquestionnaires réduisent le coût de l’anorexie, il est seulement adapté pour diagnostiquer la
l’étude et sont plus adaptés à la mise en œuvre d’une boulimie. De plus, bien que le BULIT-R propose un moyen
méthodologie standardisée que les entretiens. Cepen- de poser le diagnostic de boulimie, il ne différencie pas
dant, les autoquestionnaires actuellement utilisés dans le les syndromes autres que la boulimie et tous les autres
domaine des troubles alimentaires posent un certain nom- diagnostics sont rassemblés dans la catégorie « non
bre de problèmes. boulimique », incluant aussi les sujets qui ne présentent
Les autoquestionnaires destinés à évaluer les troubles aucun trouble alimentaire (20).
alimentaires se divisent en 2 catégories : les inventaires L’EAT et le BULIT-R n’étant pas sensibles aux syndro-
validés, standardisés, et les questionnaires créés spéci- mes subcliniques, tout sujet qui n’atteint pas le seuil, déter-
fiquement pour opérationnaliser les critères diagnosti- minant la présence du trouble alimentaire, est considéré
ques du DSM IV. Les questionnaires existants posent comme ne manifestant pas de troubles.

240
L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1 Les troubles alimentaires

Eating Disorder Inventory (EDI) La boulimie subclinique (subthreshold bulimia) répond


à tous les critères de la boulimie à l’exception du critère
Actuellement dans sa deuxième version, l’EDI-2 est un de fréquence des crises boulimiques ou des comporte-
questionnaire de 64 items présentés sous la forme ments compensatoires. Les crises doivent se produire, en
d’échelles de type Likert. Ce test mesure les symptômes moyenne, au moins 2 fois par semaine pendant 3 mois.
relatifs aux troubles alimentaires : un score élevé sur l’une
des 2 sous-échelles indique la probabilité de comporte- La boulimie sans hyperphagie (nonbinging bulimia) cor-
ments alimentaires mal adaptés mais ne permet pas de respond à des sujets de poids normal qui n’ont pas de cri-
poser un diagnostic. De plus, il ne permet pas d’identifier ses d’hyperphagie mais qui s’engagent dans des compor-
facilement les comportements inadaptés pratiqués par le tements compensatoires au moins 2 fois par semaine
sujet, ceux-ci n’étant repérables qu’à partir d’une analyse pendant 3 mois.
des items du test. Le binge-eating disorder est une boulimie sans com-
portement compensatoire. Les crises boulimiques se pro-
duisent au moins 2 fois par semaine pendant 3 mois mais
SCOFF Questionnaire le sujet ne présente pas de comportement compensatoire.
Utilisé dans le cadre du dépistage, le SCOFF (13) pro- Pour ces 2 dernières catégories, le Q-EDD propose une
pose 5 questions destinées à identifier les troubles ali- définition plus restrictive en donnant un critère de fré-
mentaires de manière rapide. Comme la plupart des outils quence précis alors que le DSM IV indique seulement une
de dépistage, le SCOFF a tendance à surestimer la fré- survenue répétée.
quence des troubles alimentaires. Par ailleurs, il ne pro- Le comportement de mâcher et recracher (chew/spit-
pose pas une identification nette des troubles subclini- ters) correspond à des sujets qui mâchent et recrachent
ques, puisque l’ensemble des troubles sont rassemblés sans avaler de grandes quantités de nourriture.
dans une catégorie « non spécifiée » à l’exception de
Le Q-EDD propose une classification des sujets symp-
l’anorexie et de la boulimie (16).
tomatiques ne répondant pas aux critères des troubles ali-
mentaires décrits dans le DSM IV. Il propose le diagnostic
Questionnaire for Eating Disorder Diagnoses (Q-EDD) de 7 troubles subcliniques :
– l’anorexie à poids sub-normal (low-weight anorexia)
Étant donné les problèmes et les limites des outils pré- répond à tous les critères du DSM IV sauf à celui de la
sentés, Mintz et al. (15) ont élaboré le Q-EDD afin de pou- perte de poids, le BMI restant subnormal, entre 17,6 et 19 ;
voir non seulement diagnostiquer l’anorexie et la boulimie, – la boulimie sans hyperphagie à poids non normal
mais aussi évaluer la présence des syndromes subclini- (nonnormal weight nonbinging bulimia) répond aux critè-
ques. Le Q-EDD, constitué de 50 questions, peut être rem- res de la boulimie sans hyperphagie mais le poids est dans
pli en 5 à 10 minutes environ. Cet autoquestionnaire pro- une catégorie autre que normale ;
pose des modes de réponse à l’item variés : format « oui/ – la boulimie subclinique sans hyperphagie (subthres-
non », choix multiple, échelle Likert, ou une demande hold nonbinging bulimia) correspond à des sujets sans
d’informations substantives (comme la taille, le poids, etc.). hyperphagie qui s’engagent dans des comportements de
compensation avec une fréquence insuffisante pour le dia-
Le Q-EDD suit les critères du DSM IV pour l’anorexie,
gnostic de boulimie sans hyperphagie ;
la boulimie, les troubles alimentaires non spécifiés et per-
– l’hyperphagie avec restriction (binge dieter) corres-
met l’identification des syndromes subcliniques. Il permet
pond à des sujets qui ont des crises d’hyperphagie mais
ainsi de classer les sujets en 2 catégories principales (pré-
qui compensent exclusivement par une restriction
sence ou absence d’un diagnostic du DSM IV). Les sujets
alimentaire ;
de la catégorie « absence de trouble alimentaire » sont
– la boulimie comportementale (behavioral bulimia)
classés en 2 catégories « symptomatique » et « non
répond aux critères de la boulimie, fréquence des symp-
symptomatique » selon la présence ou l’absence de
tômes incluse, mais sans sentiment de perte de contrôle
symptômes de troubles alimentaires.
pendant les crises ou sans influence excessive du poids
La catégorie des troubles du comportement alimentaire ou de la silhouette sur l’estime de soi ;
est composée de 6 catégories diagnostiques spécifiques : – la boulimie comportementale subclinique (subthres-
l’anorexie-boulimie et 5 catégories diagnostiques issues hold behavioral bulimia) répond aux critères du trouble
du DSM IV : anorexie avec menstruation, boulimie subcli- précédent sauf celui de fréquence ;
nique, boulimie sans hyperphagie, le binge-eating disor- – la restriction alimentaire chronique (chronic dieter)
der et le comportement de mâcher et cracher. correspond à des sujets sans crise d’hyperphagie mais qui
Le Q-EDD propose d’individualiser la boulimie avec recourent à des restrictions alimentaires strictes ou utili-
exercice excessif (exercise bulimia) qui est caractérisé par sent des médicaments anorexigènes sans autre compor-
des comportements compensatoires limités à l’exercice tement compensatoire (jeûne, vomissements, exercices
physique excessif. excessifs, laxatifs).
L’anorexie avec menstruation (menstruating anorexia) Mintz et al. (15) ont montré la validité de ces catégories
répond à tous les critères de l’anorexie à l’exception de pour les troubles subcliniques mesurés avec fidélité par
l’aménorrhée. le Q-EDD.

241
S. Callahan et al. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1

Les auteurs ont suivi une méthodologie rigoureuse Étant donné la clarté des items et leur manque d’ambi-
basée sur des entretiens cliniques, avec une vérification guïté, cette première étape a abouti à un accord de tra-
discriminante de l’EAT et du BULIT-R, afin de mesurer la duction pour la plupart des items. Les items portant sur
capacité du Q-EDD à identifier les deux grands troubles l’observation de comportements, ou l’appréciation des
alimentaires. [Il est important de noter que la validation des attitudes du sujet, ont été plus faciles à traduire. Les items
autres instruments de mesure des troubles alimentaires plus difficiles ont fait l’objet de discussions et les traduc-
ne s’est pas appuyée sur les données des entretiens cli- tions les plus incontestables ont été retenues, avant d’être
niques, ce qui semble insuffisant dans le cadre d’une vali- vérifiées par 2 psychologues afin d’assurer une traduction
dation d’un outil de diagnostic (15)]. clinique la plus fidèle à la version originelle. Une lecture
En plus de ses qualités psychométriques qui permet- finale de ces questionnaires a été faite par 3 autres per-
tent de diagnostiquer correctement les troubles alimen- sonnes d’origine française, afin de corriger les derniers
taires, le Q-EDD fournit des informations précises quant détails et d’effectuer une mise en forme facilitant la com-
aux comportements et aux attitudes du sujet, ce qui n’est préhension du questionnaire. Les items de l’échelle tra-
pas le cas des autres tests évoqués précédemment. duite se trouvent en annexe 1.
Le Q-EDD est un outil qui propose une évaluation com-
plète de la gamme des troubles alimentaires tout en assu-
rant une bonne validité de mesure. Il semble le plus adapté Fiabilité
dans le but d’évaluer la fréquence des troubles alimen-
taires, mais aussi d’identifier des syndromes subcliniques Nous avons testé la fiabilité de la version française du
présents dans la population. Depuis sa publication, le Q-EDD par un test-retest vérifiant la stabilité des réponses
Q-EDD a été traduit en 14 langues. dans le temps. Des étudiants en licence de psychologie
Cet article présente les étapes respectées lors de la tra- ont accepté de remplir le questionnaire 2 fois à 15 jours
duction de la version française du Q-EDD, mais aussi les d’intervalle. Au final, 59 sujets ont bien rempli les deux
résultats des 2 premières études francophones portant évaluations. Les corrélations test-retest sont significati-
respectivement sur l’étude de la fiabilité du Q-EDD et sur ves, allant de 0,71 à 0,99 selon l’item, la corrélation
la fréquence des troubles alimentaires chez les adoles- moyenne test-retest étant de 0,87. Bien que certaines
cents. réponses varient avec le temps, la fidélité des items con-
cernant le poids, la taille ou les comportements est bonne,
ce qui permet de diagnostiquer correctement les troubles
ÉTUDE 1 : TRADUCTION alimentaires.
ET ÉTUDE DE FIABILITÉ DU Q-EDD
Après avoir donné leur accord pour l’adaptation fran-
çaise du Q-EDD, les auteurs ont aussi participé comme ÉTUDE 2 : ÉTUDE ÉPIDÉMIOLOGIQUE
consultants lors du déroulement de l’étude. L’échelle ori- DES TROUBLES ALIMENTAIRES
ginelle étant bien validée, nous nous sommes limités à une CHEZ LES ADOLESCENTS
étude de fidélité. En effet, la version d’origine du Q-EDD
possède des qualités diagnostiques, suffisamment élabo- Les élèves de 7 écoles, collèges et lycées de la région
rées et basées sur les critères du DSM IV. Ces critères toulousaine, ainsi que des étudiants en licence de psy-
sont aussi utilisés en France et nous avons pensé que le chologie à l’Université de Toulouse – Le Mirail, ont parti-
Q-EDD resterait proche de ces critères même après une cipé à cette étude. Les sujets participant à cette étude se
traduction. différencient donc beaucoup sur le plan socio-économi-
que et scolaire.
Traduction Des étudiantes en maîtrise en psychologie se sont char-
gées de la passation des questionnaires dans les classes.
Pour la traduction du Q-EDD, nous avons eu le souci Sur 1 100 questionnaires distribués, 1 032 ont été
d’élaborer une version française qui présente les qualités recueillis mais 31 ont été invalidés au moment de la cota-
de l’original au niveau de la validation et de ses capacités tion. Au final, 1 001 questionnaires ont été retenus pour
de diagnostic. les analyses, ce qui correspond à un taux de participation
La traduction des items du Q-EDD s’est faite en plu- de 91 %.
sieurs étapes. Deux listes différentes, comprenant 8 et La population de 1 001 sujets est composée de
10 items, ont été construites. Elles ont ensuite été distri- 703 filles (70,2 %) et 298 garçons (29,8 %), dont l’âge
buées à des étudiants de DEA en psychopathologie, choi- moyen est de 17 ans. L’âge de la population suit une dis-
sis pour leurs compétences linguistiques, ce qui nous a tribution normale avec un écart type de 3,5 ans. Les élèves
permis d’obtenir au moins 5 traductions pour chaque item. sont d’origines culturelles variées : 716 Français (71,5 %),
L’accord sur la traduction était établi quant l’item rassem- 149 Nord-Africains (14,8 %), 68 Européens/non Français
blait au minimum 4 propositions identiques de traduction (6,8 %), 30 Asiatiques (3,0 %), 16 Centre-Africains
sur 5, soit 80 % d’accords. (1,5 %) et 24 d’autres origines (2,4 %).

242
L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1 Les troubles alimentaires

RÉSULTATS quence de l’anorexie va de 0 % à 7,4 % selon l’âge, avec


une moyenne à 6,0 % (soit 43 sujets féminins).
Les résultats concernant cette étude sont résumés
dans le tableau I. Ce tableau fournit une répartition des
sujets dans les différentes catégories du Body Mass Index
(BMI : l’Index de masse corporelle, IMC, soit le poids divisé DISCUSSION
par le carré de la taille) et différencie les résultats pour les
Le Q-EDD propose un diagnostic précis des troubles
filles et les garçons.
alimentaires. Ses qualités métrologiques et sa pertinence
Il est intéressant de noter que plus de la moitié des clinique l’ont rendu incontournable dans le domaine de
sujets se situent dans les catégories « maigreur l’évaluation des troubles alimentaires, notamment aux
importante » et « maigreur ». Ce résultat est cependant à États-Unis. Suite au travail entrepris, la version française
nuancer par le genre : les garçons étant moins nombreux du Q-EDD paraît tout à fait satisfaisante sur le plan de la
dans ces catégories que les filles (respectivement 39, 6 % traduction et de la fidélité. La qualité de la version française
et 55,5 %). s’est confirmée lors des résultats de l’étude épidémiolo-
Le tableau II présente les résultats concernant les dia- gique (n = 1 001) qui a retrouvé les fréquences des trou-
gnostics des troubles alimentaires. Tous troubles alimen- bles alimentaires établies par les études antérieures (2,
taires confondus, 292 sujets (soit presque 30 %) présen- 18). Ce résultat se confirme encore lors de la comparaison
tent un trouble alimentaire d’intensité légère à sévère. avec des études portant sur des populations européen-
Pour terminer la présentation des résultats de l’étude épi- nes, en France et en Italie, notamment pour l’anorexie et
démiologique, 108 sujets (10,8 %) ont un BMI qui permet la boulimie (3, 4). Cependant, des populations anglopho-
de poser le diagnostic de l’anorexie. Même si ces sujets nes ont rapporté des fréquences plus importantes pour la
n’adoptent pas les attitudes pathologiques liées à ce trou- boulimie (6, 11). Même si les syndromes subcliniques
ble, la question se pose de savoir si le sujet a connais- paraissent moins graves qu’un trouble alimentaire affirmé,
sance de son état, s’il va le nier ainsi que ses attitudes ils doivent être pris en compte car ils peuvent précéder
lors de l’évaluation. l’apparition d’un trouble ultérieur complet (18).
Toutefois, le seuil du BMI, admis à 17,5 pour détecter Les troubles alimentaires représentent un problème
l’anorexie, a été récemment remis en question. En effet, important à prendre en compte, que ce soit dans la popu-
ce critère ne prend pas en compte l’âge qui aurait un effet lation en général, ou plus spécifiquement chez les jeunes
sensible sur la masse corporelle. Cette controverse a de 13 à 23 ans. Une augmentation de la fréquence de
amené certains auteurs à proposer une nouvelle façon de l’anorexie a été postulée il y a quelques années (12), mais
calculer le BMI qui prendrait en compte l’âge (9). Ces une métanalyse plus récente n’a pas confirmé ce résultat
auteurs suggèrent de fixer le seuil du BMI au percentile 10 (5). Les jeunes filles sont souvent très préoccupées par
pour chaque âge. En utilisant les données fournies par le leur apparence corporelle, bien plus que les garçons du
Ministère de la Santé sur les courbes de croissance soma- même âge et, pour l’ensemble des jeunes, ces préoccu-
tique, nous avons déterminé les seuils du BMI au percen- pations sont associées étroitement à une détresse psy-
tile 10 pour tous les âges compris entre 11 ans et 18 ans. chologique (1), à la dépression ou une image négative
Les 703 sujets féminins de cette étude ont été reclassés de soi. Dans notre étude épidémiologique, un grand nom-
selon les seuils correspondant à un poids d’anorexie (ie, bre de sujets présentaient de façon étonnante un faible
à partir de 19 ans le seuil reste fixe à 17,5). Les chiffres BMI. Nous nous attendions à trouver plus de personnes,
sont présentés dans le tableau III. Avec un BMI corrigé notamment de filles, dans la catégorie « normale » du
en fonction de l’âge, les résultats indiquent que la fré- BMI.

TABLEAU I. — Répartition des sujets en fonction du BMI et du sexe (n = 1 001).

Garçons Filles Total


Catégorie BMI
Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage Effectif Pourcentage

Maigreur très importante (BMI < 18) 45 15,1 % 128 18,2 % 173 17,3 %
Maigreur (BMI = 18,1 – 20) 73 24,5 % 262 37,3 % 335 33,5 %
Normal (BMI = 20,1 – 25) 153 51,3 % 275 39,1 % 428 42,8 %
Surpoids (BMI = 25,1 – 30) 25 8,4 % 32 4,6 % 57 5,7 %
Obésité modérée (BMI = 30,1 – 40) 2 0,7 % 6 0,9 % 8 0,8 %
Obésité sévère (BMI > 40) 0 0,0 % 0 0,0 % 0 0,0 %

Total 298 100,00 % 703 100,00 % 1 001 100,00 %

243
S. Callahan et al. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1

TABLEAU II. — Répartition des sujets dans les catégories Comme nous l’avons exposé plus haut, l’asymétrie de
diagnostiques des troubles alimentaires (n = 1 001). cette distribution peut s’expliquer par le fait que le BMI est
à remettre en lien avec l’âge du sujet, qui influe sur son
Diagnostic Effectif Pourcentage développement physiologique (9). Les résultats du BMI,
Anorexie 3 0,3 % calculé au percentile 10, démontrent qu’environ 60 % des
sujets qui seraient normalement dans la catégorie de
Boulimie 3 0,3 %
l’anorexie ne s’y trouvent pas, quand l’âge et le niveau de
Boulimie avec exercice développement corporel sont pris en compte. Cependant,
excessif 9 0,9 %
cette argumentation n’explique pas le fait qu’en dépit du
Total Troubles cliniques graves calcul en percentile, 40 % des sujets restent classés dans
DSM IV 15 1,5 % la catégorie « anorexie ».
Une autre explication possible est que les troubles ali-
Boulimie subclinique 18 1,8 %
mentaires ne s’expriment pas nécessairement par des
Anorexie avec menstruation 20 2,0 % comportements mesurables, mais plutôt par la manifes-
Boulimie sans hyperphagie 2 0,2 % tation d’un faible poids. Nous avons constaté qu’environ
Comportement de mâcher et 6 % (43 sujets) des filles de cet échantillon se situaient
recracher 8 0,8 % dans la catégorie de l’anorexie, avec un BMI corrigé pour
Binge eating disorder 31 3,1 % l’âge, mais que seulement 53 % de ce groupe (23 sujets)
réunissaient tous les critères de l’anorexie. Nous nous
Total Troubles non autrement demandons si la manifestation des troubles alimentaires
spécifiés DSM IV 79 7,9 % n’est pas en train de devenir de plus en plus subtile, et si
Anorexie de faible poids 10 1,0 % les critères du DSM IV répondent encore aux change-
ments culturels, notamment au niveau de la normalité de
Boulimie sans hyperphagie à
poids non normal 11 1,1 %
l’apparence corporelle. Par ailleurs, certains auteurs se
demandent si les critères des troubles alimentaires du
Boulimique subclinique sans DSM IV sont valables pour les populations d’enfants et
hyperphagie 31 3,1 %
d’adolescents (17).
Binge eating disorder
subclinique 100 10,0 % Il faudrait aussi tenir compte des différences culturelles
entre les femmes françaises et les femmes américaines,
Hyperphagie avec restriction 28 2,8 %
la masse corporelle étant sensiblement différente entre
Boulimie comportementale 2 0,2 % ces deux cultures. Il est connu que les Américains rap-
Boulimie comportementale portent des taux plus élevés d’obésité que les Européens.
subclinique 4 0,4 % Les habitudes alimentaires en Europe impliquent aussi
Restriction alimentaire une nourriture plus saine et équilibrée, des repas réguliers
chronique 20 2,0 % et moins de grignotages.
Total Troubles subcliniques 206 20,6 %

Total 300 30,0 % CONCLUSION


Le Q-EDD est un outil de diagnostic intéressant dans
la mesure où il fournit des informations quant aux troubles
TABLEAU III. — Répartition des sujets en fonction du BMI subcliniques. Sa clarté de présentation et sa passation
calculé au percentile 10 pour chaque âge. rapide et simple donnent la possibilité de diagnostiquer
avec précision une gamme large de troubles alimentaires.
BMI au percentile 10
Âge La version française du Q-EDD semble avoir reproduit
Non Pourcentage Oui Pourcentage les qualités de l’instrument original, et fournit ainsi la pos-
sibilité de diagnostiquer facilement en population fran-
11 7 100,0 % 0 0,0 %
çaise les troubles alimentaires selon le DSM IV. Le Q-EDD
12 26 92,9 % 2 7,1 % peut être utilisé dans le cadre de la recherche ou de la
13 31 96,9 % 1 3,1 % pratique clinique.
14 52 94,5 % 3 5,5 %
Remerciements. Les auteurs remercient Sandrine Cayrou pour
15 65 92,9 % 5 5,5 % une relecture attentive de cet article.
16 98 94,2 % 6 5,8 %
17 112 92,6 % 9 7,4 %
18 81 95,3 % 4 4,7 %
19 ou plus 188 94,0 % 13 6,0 %

Total 660 93,0 % 43 6,0 %

244
L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1 Les troubles alimentaires

ANNEXE 1

Q-EDD version française


(par L.B. Mintz, M.S. O’Halloran, A.M. Mulholland, P.A. Schneider – version française traduite par S. Callahan et H. Chabrol).

S’il vous plaît, répondez aux questions suivantes aussi sincèrement que possible

Vous êtes : (entourez la bonne réponse) Homme Femme Votre âge : —————————
Niveau d’études : Collège ou moins
Lycée (3e)
Lycée (2e)
Lycée (1re)
Lycée (terminale)
(entourez la bonne réponse) Faculté (DEUG 1re année)
Faculté (DEUG 2e année)
Faculté (licence)
Faculté (maîtrise)
Faculté (troisième cycle)
Employé(e) (à préciser) —————————
Au chômage
Vous êtes d’origine : Française
Européenne
(entourez la bonne réponse) Asiatique
Africaine (du nord)
Africaine (centrale)
Autre (à préciser) —————————
Taille actuelle : ————————— cm
Poids actuel : ————————— kg
Ma forme corporelle est plutôt : (entourez la bonne réponse) Faible Moyenne Forte
J’aimerais peser : ————————— kg
1. Vous arrive-t-il fréquemment d’avoir des crises de boulimie, c’est-à-dire de manger pendant un court laps de temps (par exemple
2 heures), une quantité de nourriture qui est en fait nettement plus grande que celle que la plupart des gens mangeraient dans
la même durée de temps ?
(Entourez la bonne réponse) Oui Non
Si oui : continuez à ’répondre aux questions suivantes
Si non : passez à la question 4
2. Avez-vous l’impression de perdre le contrôle de vous-même durant cet épisode (par exemple, l’impression que vous ne pouvez
pas vous arrêter de manger ou que vous ne pouvez pas contrôler la quantité que vous mangez) ?
(Entourez la bonne réponse) Oui Non
3. Entourez les réponses situées entre les parenthèses ci-dessous et qui vous ressemblent le mieux :
En moyenne, j’ai (1 2 3 4 5 6 ou plus) moments de fringales par semaine depuis (1 mois,
2 mois, 3 mois, 4 mois, 5 mois, 6-12 mois, plus d’un an).
4. Entourez les réponses ci-dessous les plus appropriées à propos de choses que vous faites pour éviter de prendre du poids. Si
vous répondez oui à n’importe quelle question, précisez combien de fois en moyenne et depuis combien de temps vous le faites.
a) Vous faites-vous vomir ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
b) Prenez-vous des laxatifs (médicament pour purger l’intestin) ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an

245
S. Callahan et al. L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1

c) Prenez-vous des diurétiques (médicament qui diminue la rétention d’eau ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
d) Est-ce que vous jeûnez (ne pas manger pendant 24 heures) ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
e) Mâchez-vous la nourriture pour la recracher par la suite ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
f) Vous faites-vous des lavements (injection liquide pour purger l’intestin) ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
g) Prenez-vous des médicaments « coupe-faim » ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
h) Faites-vous un régime strict ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
i) Faites-vous beaucoup de sport (d’exercice physique) ? Oui Non
Avec quelle fréquence le faites-vous ?
Tous les jours 2 fois par semaine 1 fois par semaine 1 fois par mois
Depuis combien de temps le faites-vous ?
1 mois, 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5-11 mois, plus d’un an
5. Si vous avez répondu oui à « beaucoup de sport » répondez aux questions 5a, 5b, 5c, 5d qui suivent.
Si vous avez répondu non à « beaucoup de sport » passez à la question 6.
5a. Complétez la phrase ci-dessous :
Je pratique ————————— (type de sport : par exemple courir, nager, etc.) en moyenne ————————— heures à chaque fois.
5b. Parfois, mes exercices physiques interfèrent significativement avec mes activités importantes.
(Entourez la bonne réponse) Oui Non
5c. Je pratique du sport même si je me suis blessé(e)/ou bien en dépit des conditions médicales.
(Entourez la bonne réponse) Oui Non
5d. Est-ce que la raison principale de faire des exercices physiques est de compenser les effets des crises boulimiques ou d’éviter
de prendre du poids ? (Entourez la bonne réponse) Oui Non
Pour les questions suivantes, entourez la réponse qui reflète le mieux votre pensée :
6. Est-ce que votre poids et/ou vos formes corporelles influence(nt) l’opinion ou l’estime que vous avez de vous-même ?
1 2 3 4 5
Pas du tout Un peu Moyennement Beaucoup Extrêmement ou complètement
7. Craignez-vous de devenir gros(se) ?
1 2 3 4 5
Pas du tout Un peu Moyennement Beaucoup Extrêmement ou complètement
8. Avez-vous peur de grossir ?
1 2 3 4 5
Pas du tout Un peu Moyennement Beaucoup Extrêmement ou complètement
9. Considérez-vous que vous êtes :
1 2 3 4 5
Vraiment obèse Un peu obèse En excès de poids D’un poids normal D’un poids léger Très léger

246
L’Encéphale, 2003 ; XXIX : 239-47, cahier 1 Les troubles alimentaires

Entourez les réponses appropriées ci-dessous :


10. Certaines parties de mon corps (par exemple, mon ventre, mes fesses, mes cuisses, etc.)
sont trop grosses Oui Non
11. Je me sens gros(se). Oui Non
12. Je crois que mon manque de poids est un sérieux problème. Oui Non
13. (Pour les femmes seulement) Il m’est arrivé de ne pas avoir de règles pendant
trois cycles consécutifs*. Oui Non

* À ne pas inclure ceux manqués durant une grossesse.

Références study : factors associated with abnormal response on screening


questionnaires. Psych Med 1988 ; 18 : 615-22.
11. KENDLER KS, MACLEAN C, NEALE M et al. The genetic epide-
miology of bulimia nervosa. Am J Psychiatry 1991 ; 148 (12) ;
1. CASPER RC, OFFER D. Weight and dieting concerns in adoles-
1627-37.
cents, fashion or symptom ? Pediatrics 1990 ; 86 (3) : 384-90.
12. LUCAS AR, BEARD CM, O’FALLON et al. Fifty-year trends in the
2. CHABROL H. L’anorexie et la boulimie de l’adolescente, 3 e éd. incidence of anorexia nervosa in Rochester (Minn) : a population-
Paris : Éditions « Que sais-je », PUF, 1998. based study. Am J Psychiatry 1991 ; 148 (7) : 917-22.
3. COTRUFO P, BARRETTA V, MONTELEONE P et al. Full-syn- 13. LUCK AJ, MORGAN JF, REID F et al. The SCOFF questionnaire
drome, partial-syndrome and subclinical eating disorders : an epi- and clinical interview for eating disorders in general practice : a com-
demiological study of female students in Southern Italy. Acta Psy- paritive study. Br Med J 2002 ; 325 : 755-6.
chiatr Scand 1998 ; 98 (2) : 112-5. 14. MEADOWS GN, PALMER RC, NEWBALL EUM et al. Eating attitu-
4. FLAMENT MF, LEDOUX S, JEAMMET et al. Boulimie et autres trou- des and disorders in young women : a general practiced based sur-
bles des comportements alimentaires à l’adolescence : étude épi- vey. Psych Med 1986 ; 16 : 351-7.
démiologique dans une population française scolarisée. Ann Med 15. MINTZ LB, O’HALLORAN MS, MULHOLLAND AM et al. Question-
Psychol 1993 ; 151 (9) : 635-41. naire for eating disorder diagnosis : reliability and validity of opera-
5. FOMBONNE E. Anorexia nervosa. No evidence of an increase. Br tionalizing DSM IV criteria in a self-report format. J Couns Psych
J Psychiatry 1995 ; 166 (4) : 462-71. 1997 ; 44 : 63-79.
6. DANCYGER IF, GARFINKEL PE. The relationship of partial syn- 16. MORGAN JF, REID F, LACEY JH. The SCOFF questionnaire :
drome eating disorders to anorexia nervosa and bulimia nervosa. assessement of a new screening tool for eating disorders. Br Med
Psychol Med 1995 ; 25 (5) : 1019-25. J 1999 ; 319 : 1467-8.
7. GARNER DM, GARFINKEL PE. The Eating Attitudes Test : an 17. NICHOLLS D, CHATER R, LASK B. Children into DSM don’t go : a
index of the symptoms of anorexia nervosa. Psych Med 1979 ; 9 : comparison of classification systems for eating disorders in child-
273-9. hood and early adolescence. Int J Eat Disord 2000 ; 28 (3) : 317-24.
8. GARNER DM, OLMSTEAD M P, BOHR Y et al. The Eating Attitudes 18. O’HALLORAN S. Focus on Eating Disorders. Santa Barbara : ABC-
Test : psychometric features and clinical correlates. Psych Med CLIO, 1993.
1982 ; 12 : 871-8. 19. THELEN MH, FARMER J, WONDERLICH S et al. A revision of the
9. HEBEBRAND J, WEHMEIER PM, REMSCHMIDTH. Weight criteria Bulimia Test : The BULIT-R. Psych Assess J Cons Clin Psych 1991 ;
for diagnosis of anorexia nervosa. Am J Psychiatry 2000 ; 157 (6) : 3 : 119-24.
1024. 20. THELEN MH, MINTZ LB, VANDER WAL JS. The Bulimia Test-
10. JOHNSONE-SABINE E, WOOD K, PATTON G. Abnormal eating Revised : validation with DSM IV criteria for bulimia nervosa. Psych
attitudes in London schoolgirls – A prospective epidemiological Assess 1996 ; 8 : 219-21.

247

View publication stats

You might also like