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Jacques Mailhos (Traducteur)
EAN : 9782351780213
264 pages
Gallmeister (08/01/2009)
4.01/5   55 notes
Résumé :
"Au-delà du mur de la ville irréelle, au-delà des enceintes de sécurité coiffées de fil de fer barbelé et de tessons de bouteille, au-delà des périphériques d'asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières temporairement barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l'atmosphère, il est un autre monde qui vous attend. C'est l'antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages et d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Une fois tournée la dernière page, il faut bien quitter ce fou ordinaire, Edward Abbey et cette lecture saisissante, en réalisant avec une nostalgie anticipée, qu'il me reste trop peu de ses livres à lire, du moins traduits en français.

Dans ce recueil d'une bonne dizaine de textes, Abbey emmène ses lecteurs dans les meilleurs espaces sauvages de l'Ouest américain et c'est un plaisir renouvelé de le suivre, page après page, aussi bien dans une marche éprouvante dans les montagnes du désert de Sonora, que dans les canyons du Colorado, sur les crêtes du Texas ou lors de la descente de la Tatshenshini River, dans les régions sauvages du Yukon et du Sud-Est de l'Alaska. Les saguaros, sentinelles du désert, les buissons de créosote, les oiseaux moqueurs, les lièvres, les ombles et même les plus petits insectes prennent une dimension lyrique sous la plume de cet amoureux d'un univers qu'il a eu la délicatesse de faire partager les beautés à ses lecteurs.

Outre les descriptions émerveillées de la nature, de sa faune, de sa flore, des parois de grès des canyons, des ciels immenses, des apparitions de la lune toujours différente, Edward Abbey distille ses réflexions sur la vie, l'amour, l'écologie, le tourisme de masse, les femmes, les montagnes, souvent avec humour, voire dérision, délivrant paisiblement un message à la fois envoûtant et effrayant devant la destruction de la planète.

Il insère de nombreuses anecdotes dans ses textes, notamment sur les caribous, les grizzlies, les poissons des rivières tumultueuses, la vie risquée pour rien et pour tout en même temps, les peurs raisonnées, les joies partagées entre amis. Il évoque son ami Doug Peacock, grand connaisseur de tous les ursidés, particulièrement du géant de l'Ouest qu'il a décrit avec tellement de talent et de détails savoureux.

Abbey est vraiment bien plus qu'un fou ordinaire, il l'est l'un des écrivains extraordinaires de l'Ouest, de ce wild que nous recherchons à différents niveaux selon nos sensibilités. Avec lui, pas d'ennui, les pages tournent, on frémit d'atteindre la fin qui livre toujours une très belle conclusion.

Abbey a eu le privilège, grâce à ses amis, de reposer en un lieu secret de son désert, d'être retourné discrètement au coeur de la terre qui l'a porté, qu'il a parcourue, vénérée, une destinée méritée par un tel chantre de cette immense nature qu'il a adorée.
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♫Le monde entier est un cactus
Il est impossible de s'assoir
Dans la vie, il y a qu'des cactus
Moi, je me pique de le savoir
Aïe, aïe, aïe
Ouille
Aïe, aïe, aïe♫
-Jacques Dutronc-1967-
---♪----♫----🌵---🌞---🌵----♫----♪---
Dés le XVIe siècle F. Bacon disait : "Le vrai pouvoir c'est la connaissance"
Chaque matin, je vois le soleil se lever
Je n'ai jamais vu la terre tourner...
Je n'accepte donc pas comme parole d'évangile, les doctrines de la science...
"Ayant recouvré la position de repos sur les fesses qui est celle de chacun dans notre monde moderne, je m'abandonne voluptueusement aux délices de la civilisation que j'adore mépriser..." - Edward Abbey-Arizona - Octobre 1983 -
Cet ouvrage sera son dernier livre écrit sur le sable;
Puisse au vieux chacal lui chanter une dernière sérénade;
Puisse au serpent à sonnette lui permettre un dernier tour de clef à molette...
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Monsieur Abbey, ou le "rat du désert" ou encore "Ed" pour ses amis,nous offre encore et toujours, de grands moments en sa compagnie...dans le désert bien sûr, mais aussi dans les vallées et les canyons.

Ce livre, comme ses autres récits d'ailleurs, se distingue par la finesse de l'observation et la richesse du détail.
L'intérêt pour le lecteur, est qu'Abbey, en bon pédagogue, sait transmettre ses connaissances sur la biodiversité ou la géologie avec légèreté, par petites touches souvent poétiques ponctuées de notes d'humour. Quel bonheur donc, quand ce grand naturaliste partage ses périples !

La beauté est à toutes les pages, ou presque:
"Tout en simplicité, austérité et nudité extrêmes, les dunes de sable sont les formations naturelles les plus élégantes du monde. La nature nue. "

Une déclaration d'amour à la nature originelle:

"La vallée de Comb Wash me semble un genre de paradis.
Un petit torrent court dans le sable brillant, traverse un bois de peupliers, des tapis d'herbe, avec de chaque côté les falaises striées dans les tons rouges et ocres, la forêt tout en haut, et pas une maison en vue, pas même une vache ou un cheval.
L'Eden à l'aube de la création.
Quelle joie de voir qu'il existe encore un endroit de ce genre, là, présent pour nous dès que le besoin s'en fera sentir.
Nous déjeunons au bord du torrent, sous les peupliers, accompagnés du bourdonnement de quelques mouches et du chant des geais et des troglodytes mignons.C'est le coeur de l'été..."

Mais, après les poses, les efforts.
Les marches sont ponctuées de mille et une péripéties; l'aventure est toujours au coin du canyon même si on à l'impression d'être en pays connu ! Et, qui plus est, notre guide a toujours la tête pleine d'anecdotes ,de réflexions , de commentaires savoureux.
Quand on aime trop un livre, il est difficile d'en parler avec objectivité.
Alors, je me contenterai de conclure en assurant que ce livre transmet un message de sagesse et de félicité. Mais, c'est aussi un message d'avertissement et de mise en garde pour que perdure son combat et celui de ses pairs .
Une partie du texte de ce livre a été lue en 1982 à l'université de San Diego (Californie). Puis, en 83, Geo et Outside ont publié des extraits.
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Un pas pour aller de l'avant.
Un deuxième pour s'éloigner du passé et fuir les souvenirs.
Un pas suivi d'un autre pour se ressourcer.
Un pas pour le seul plaisir de marcher.
Un pas de plus dans l'immensité fascinante des grands espaces.
Un pas de plus vers une solitude espérée.
Le silence, l'éloignement de toutes attaches et la marche ont toujours permis à Edward Abbey de se retrouver. Randonneur expérimenté et écrivain confirmé, il réunit dans Un Fou ordinaire quelques-uns des souvenirs les plus vifs de ses expéditions. Face à une Nature mythifiée, cet amoureux des grands espaces et de la solitude livre ses pensées les plus intimes. Ses émotions, sa souffrance physique, ses contingences humaines et ses sensations assaillent le lecteur qui s'aventure dans ses traces. Aux côtés de l'auteur, il ressent la morsure du soleil du désert, découvre la beauté de paysages quasi vierges de tout oeil humain et partage ses divagations et réflexions. Les mémoires d'Abbey se drapent des couleurs chaudes du désert tandis qu'un constat alarmant est posé sur l'Environnement, le monde moderne et une soif de progrès toujours plus aliénante.
Formidable ode à la faune et à la flore, Un Fou ordinaire nous promène dans les méandres de ces lieux enchanteurs et sauvages. Créosotes, coyotes, cactus aux formes surnaturelles, canyons séculaires et peintures rupestres se succèdent dans la première partie de cette oeuvre. Puis, peut-être pour aguerrir nos corps trop habitués au confort, Abbey change radicalement de destination pour nous entraîner sur les traces du mythique grizzly. L'Alaska... Sa rudesse, son peuple corrompu par les apports de l'industrie occidentale et sa blancheur immaculée mais pour combien de temps encore. Une rencontre de l'ordre de l'intime avec un être à part, un homme qui a choisi de vivre à son propre rythme et d'être à l'écoute de ses envies : un fou ordinaire.
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Edward Abbey est un fou, c'est incontestable mais ordinaire, certainement pas. Arpenter les déserts de l'ouest américain pendant toute une vie, il le dit lui-même, ce n'est pas logique, c'est pathologique.
Alors suivons-le. Préparons notre sac à dos, vingt-cinq kilos environ, je vous conseille pour éviter le lumbago la méthode de Cheryl Strayed dans Wild : posez-le sur une chaise ou une souche, asseyez-vous sur le sol pour enfiler les sangles. Assurez-vous que personne ne vous regarde, passez par l'étape des 4 pattes avant de vous redresser lentement. Après réflexion, je me demande si ce n'est pas tout aussi dangereux. Mais au préalable, vous aurez vérifié plutôt deux fois qu'une que vous n'avez rien oublié à savoir les cartes, deux rechanges, pas plus, un poncho, une tente légère, de la bouffe mais pas trop non plus, des bidons d'eau, 4 à 5 litres, on va dans le désert, une cocotte, un bandana, rouge de préférence, ça vous va mieux au teint, des allumettes, un harmonica si c'est pour Abbey, une flûte pour Sylvain Tesson, pour moi, ce serait une guitare mais c'est encombrant (il faut que je me mette au ukulele!) quelques médicaments d'urgence dont de l'aspirine, de la vitamine C et un kit anti-venin pour les serpents à sonnettes. On est prêt, c'est parti.

Arizona, Utah, Colorado, Nouveau Mexique, sud de la Californie par les chemins les moins connus, les plus difficiles d'accès avec des noms qui font rêver, Glen Canyon, Death Valley, Monument Valley avec en prime un petit crochet en Alaska, si vous croisez un marcheur, c'est que le sentier est surpeuplé, prenez-en un autre. Sachez bien lire les cartes, particulièrement les points d'eau et les sables mouvants. Vous allez tout savoir de la faune et de la flore qui peuplent les déserts car notre guide est intarissable lorsqu'il s'agit du gryzzly ou du cactus saguaro.

Vous aurez mal aux pieds, aux orteils, aux genous dans les descentes, aux épaules, au cou, au dos mais si vous préférez passez vos journées devant un écran d'ordinateur au milieu du béton, il y a de fortes chances pour que vous ayez mal au dos aussi. C'est vous qui voyez.

Évitez autant que possible les raids organisés, ce que l'auteur appelle les promène-couillons. Mais sur ce dernier point, moi je veux bien être le couillon d'Edward si c'est lui qui me promène.
Une fois rentré at home sweet home, vous vous abandonnerez aux délices de la civilisation que, comme l'auteur vous adorez mépriser.

5 étoiles, comme d'hab !

Challenge Multi-Défis 2023.

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Citations et extraits (96) Voir plus Ajouter une citation
Puissent vos sentes êtres légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses et seulement un peu en pente contraire. Puisse le vent apporter de la pluie pour remplir les marmites de grès lisse qui se trouvent à quatorze miles derrière la crête bleue que vous apercevez au loin. Puisse le chien de Dieu chanter sa sérénade à votre feu de camp, puisse le serpent à sonnette et la chouette effraie vous distraire dans votre rêverie, puis le Grand Soleil éblouir vos yeux le jour et la Grande Ourse vous bercer la nuit.
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Aucun être humain sain d'esprit n'a jamais pris cette route en été. En hiver, le bas désert peut être agréable, même enivrant, si vous êtes correctement équipé pour la survie. Mais en été, il est proprement invivable. La vibration des ondes de chaleur, tendues comme des pans de tulle d'un bout à l'autre de l'horizon, suffit à tromper vos sens, à embrumer votre esprit. Les montagnes flottent comme des vaisseaux sur ces vagues d'air chauffé à l'extrême ; elles dérivent en s'éloignant les unes des autres, puis se rejoignent, se confondent, se mêlent, s'inversent, prennent momentanément des formes merveilleuses. C'est la folie du mirage.
- Images du désert - (la Route du Vautour - entre Quitobaquito à l'est et les Tinajas Atlas ("Hautes Jarres") à l'ouest, soit une distance de soixante miles par la route) - p.108 -
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Dans la vallée de la Mort et dans le Great Sand Dunes National Monument, au Colorado, les dunes les plus hautes atteignent cinq cents pieds. Les seules dunes de sable plus hautes se trouvent en Iran; culminant à quelques sept cents pieds, elles détiennent le record du monde.
Vues du ciel, la plupart des dunes sont en forme de croissant, comme une nouvelle lune. Les cornes du croissant pointent sous le vent, et la pente de glissement se trouve sur la face concave. Les dunes de ce type s'appellent des barkhanes - terme d'origine russe. (Une mer de sable, comme dans le Gran Desierto mexicain, près de l'embouchure du Colorado, s'appelle un erg, terme d'origine hamitique.)

- Images du désert - p.104 -
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« Au-delà du mur de la ville irréelle, au-delà des enceintes de sécurité coiffées de fil de fer barbelé et de tessons de bouteille, au-delà des périphériques d’asphalte à huit voies, au-delà des berges bétonnées de nos rivières temporairement barrées et mutilées, au-delà de la peste des mensonges qui empoisonnent l’atmosphère, il est un autre monde qui vous attend. C’est l’antique et authentique monde des déserts, des montagnes, des forêts, des îles, des rivages et des plaines. Allez-y. Vivez-y. Marchez doucement et sans bruit jusqu’en son cœur. Alors… Puissent vos sentes être légères, solitaires, minérales, étroites, sinueuses et seulement un peu en pente contraire. Puisse le vent apporter de la pluie pour remplir les marmites de grès lisse qui se trouvent à quatorze miles derrière la crête bleue que vous apercevez au loin. Puisse le chien de Dieu chanter sa sérénade à votre feu de camp, puisse le serpent à sonnette et la chouette effraie vous distraire dans votre rêverie, puis le Grand Soleil éblouir vos yeux le jour et la Grande Ourse vous bercer la nuit. » « Je me souviens du vent sec et brûlant. De l’odeur de la sauge et du genévrier, du sable et de la lave noire et dure cuisant sous le soleil. Je me souviens de la vue d’un hogan navajo au pied d’un à-pic, de la poussière rouge, d’un cheval solitaire broutant dans le lointain au creux d’un lit à sec, d’une éolienne et d’un réservoir d’eau au croisement de pistes de bétail irradiant vers l’horizon dans une douzaine de directions différentes, et du vert suave des saule, des tamaris et des peupliers de Virginie au fond d’un canyon minéral. »
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Divagation. En marchant, je me rends compte que j'ai oublié de fermer ma braguette. Ma bite pendouille à l'air comme un drapeau en berne. Comme le nez conique d'un opossum. Comme le pseudopode d'une amibe non circoncise. Comme...
Mais qu'est-ce que ça peut faire ? Il fait si beau dehors aujourd'hui. Je crois que je vais la laisser de sortie tout l'après-midi.

-En marchant dans les montagnes du désert - p.65 -
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Vidéo de Edward Abbey
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Savez-vous quel livre vante l'art d'être un grain de sable dans les rouages de la machine ? Par un écrivain complètement anarchiste…
« le gang de la clé à molette », d'Edward Abbey, c'est à lire en poche chez Gallmeister.
>Géographie générale>Géographie de l'Amérique du Nord>Géographie : Ouest des USA (17)
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