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Szymborska

Uniwersytet Warszawski Wydział Neofilologii Marta Skarżyńska nr albumu 252364 Quelques procédés de traduction de la poésie de Wisława Szymborska du polonais en français Praca magisterska na kierunku: filologia w zakresie: Filologia Romańska Praca wykonana pod kierunkiem Prof. dra hab. Krzysztofa Bogackiego Warszawa, czerwiec 2011 Table de matières Introduction Chapitre 1. Traduction - définitions, origines et catégories 1.1. A la recherche d’une définition 1.2. Sources de la théorie de la traductologie 1.3. Les approches de la traductologie – modernité 1.4. Comment faut-il traduire ? Les étapes du processus de traduction. 1.5. Influence possible exercée à travers la traduction Chapitre 2. Analyse de la poésie de Wisława Szymborska 2.1. Aperçu théorique 2.2. L’intraduisible des expressions phraséologiques 2.3. Le corpus Chapitre 3. L’analyse des procédé de traduction dans les poèmes choisi 3.1. Les procédés directs : emprunt 3.2. Les procédés directs : calque Kalki wyrazowe, gramatyczne, frazeologiczne 3.3. Les procédés directs : traduction littérale 3.4. Les procédés obliques: transposition 3.5. Les procédés obliques: modulation 3.6. Les procédés obliques : équivalence 3.7. Les procédés obliques: adaptation 3.8. La rédution et l’étoffement 3.9. Les expressions figées et les jeux de mots Chapitre 4 Conclusion Bibliographie Resumé- cel, korpus, omówienie w 2 zdaniach każdego chapitre Chapitre 1. Traduction - définitions, origines et catégories 1.1. A la recherche d’une définition Si nous consulton le Trésont de la Langue Française, nous decouvrons que le verber traduire remonte au XVe siècle. Le dictionnaire indidique que le verbe a aparu en 1480 dans un document de droit - Confirmation du privilège accordé aux habitants de Besançon dans  Ordonnés. des Rois de France  - et il avait la signification de citer, déférer Le Trésor de la Langue Française, dictionnaire en ligne, http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/advanced.exe?77;s=3843722355;: Le même dictionnaire note que ce n’est qu’en 1520 que le mot a pris la signification qu’il a aujourd’hui : ‘faire passer d'une langue dans une autre’ ibib C’est à Robert Estienne et à Etienne Dolet que nous devons l’introduction des thermes contemporains. Ce premier Celui-là a mis en usage le verbe traduire en français (1539), grâce au deuxième à celui-ci, nous pouvons utiliser les mots traducteur et traduction (1540) Larose Robert, Théories contemporaines de la traduction, Presse de l’Université de Québec, 1987. La définition polonaise de la traduction proposée par Wojatasiewicz Wojtasiewicz, Olgierd, Wstęp do teorii tłumaczenia, TEPIS, Warszawa, 1992, p. 15 indique que l’opération de traduire consiste à formuler une correspondance à l’énoncé produit antérieurement dans une autre langue. Il existe différents aspects de la traduction à ne pas oublier. Premièrement, Wojtasiewicz rappelle que la traduction n’est possible que d’une langue naturelle vers une autre Wojtasiewicz, Olgierd, Wstęp do teorii tłumaczenia, TEPIS, Warszawa, 1992, p. 17. Ensuite, il est important de prendre en compte le bagage culturel de la langue cible pour que la traduction provoque les mêmes réactions chez les lecteurs du monde entier. Wojtasiewicz donne un exemple pertinent à l’appuie de sa thèse ; il évoque la traduction de la Bible vers la langue des Inuits où il fallait remplacer le mot pain par poisson dans la prière Notre Père :  Donnez-nous aujourd'hui notre pain quotidien  Wojtasiewicz, Olgierd, Wstęp do teorii tłumaczenia, TEPIS, Warszawa, 1992, p. 24. Formuła jest : ….notre pain de ce jour Ce changement était dû au fait que cette population ne connaît pas le pain. Outre les aspects culturels, il importe de s’interroger sur la relation de la langue du départ que nous traduisons avec la langue cible. La traduction, est-elle inférieure à l’original ? Wojtasiewicz argumente qu’il est possible de parvenir à une traduction qui soit égale à l’original en ce qui concerne sa forme et sa beauté littéraire, mais ce n’est pas une obligation. Cet objectif est dur à réaliser Wojtasiewicz, Olgierd, Wstęp do teorii tłumaczenia, TEPIS, Warszawa, 1992, p. 26 . Enfin, Wojtasiewicz arrive à la conclusion que la traduction est une opération qui a pour le but d’évoquer les mêmes réactions et les associassions similaires chez les lecteurs que le texte original Wojtasiewicz, Olgierd, Wstęp do teorii tłumaczenia, TEPIS, Warszawa, 1992, p. 27. Pour Pieńkos, la traduction possède quatre significations possibles. Elle peut être comprise comme le résultat du travail d’un traducteur qui obtient un texte, comme une activité intellectuelle, mais aussi elle embrasse la pratique traductologique au sens dynamique ainsi que la comparaison de deux langues Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993. NIEJASNE ! CZY TO SĄ CZTERY ZNACZENIA ? ZBYT POSPIESZNIE POWIEDZIANE – ROZCIĄGNĄĆ TO I POWIEDZIEĆ BEZ SKRÓTÓW MYŚLOWYCH ! Nous pouvons aussi envisager une autre approche pour définir la traduction. Pour Ladmiral la traduction consiste à élargir le sens du message traduit Ladmiral J.R., Traduire: théorèmes pour la traduction, PBP, Paris, 1979, p. 11. Le chercheur nomme ce procédé  médiation inter-linguistique . Il estime que dans le processus de traduction il faut prendre en compte deux sens – dynamique, qui réprésente l’activité du traducteur et statique, qui est le résultat de cette action en forme de texte-cible Ladmiral J.R., Traduire: théorèmes pour la traduction, PBP, Paris, 1979, p. 11. 1.2. Sources de la théorie de la traductologie - La théorie de la traduction est née au moment de l’émancipation de la linguistique au milieu du XIXe siècle. Pourtant, la traduction est une vieille méthode qui a ses origines dans l’Antiquité Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 47. Il faut donner raison à Wojtasiewicz qui constate que les réflexions sur la traduction sont aussi anciennes que le travail sur la langue. Il évoque les exemples des traductions effectuées par Livius Andronicus de Tarent qui datent de l’antiquité de l’Odyssée d’Homer. Jadis, la traduction était plutôt une interprétation qui n’avait pas beaucoup à voir avec l’original. Mais grâce à ce fait, nous pouvons dire que l’idée de la traduction qui transmet le sens était tout à fait normale et applicable ???????. Le premier à verbaliser cette manière de transmettre le sens était Jérôme de Stridon, patron de traducteurs, qui a annoncé : non verbum e verbo, sed sensum exprimere sensu (c'est le sens qu'il faut rendre et tout le sens et non les mots). Tout au long de l’histoire, la manière de traduire était envisagée selon deux manières qui s’excluent : la traduction littérale, cela veut dire fidèle ou bien la traduction libre, appelée aussi  belles infidèles  et la traduction où le sens prévaut sur la forme Larose, Robert, Théories contemporaines de la traduction, Presse de l’Université de Québec, 1987. Ces deux couples ne sont pas identiques, car la fidélité et l’infidélité peuvent pourter aussi bien sur les le fond que sur la forme. Pour cela, il serait mieux de parler de deux principaux types de traduction : la tarduction religieuse et la traduction littérale. Toutefois, jusqu’à La Renaissance, on ne s’occupait pas vraiment des problèmes qui apparaissent lors de l’opération de traduction. Wojtasiewicz affirme qu’outre Jérôme se Stridon, cette problématique a été soulevée par Roger Bacon et Dante Alighieri mais cela ne suffit pas pour les nommer théoriciens de traduction Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 48. C’est au XVIe siècle que la traduction est devenue omniprésente. C’est l’engouement pour la traduction du latin vers des langues vernaculaires qui a permis l’abondance des ouvrages théoriques dont les traducteurs, inexpérimentés, avaient besoin de savoir comment procéder Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 48. À cette époque, avec la richesse de traduction de la Bible ainsi que des ouvrages théologiques d’une part et des oeuvres poétiques de l’autre, deux approches divergentes sont nées : traduire en étant le plus proche de l’original et traduire en vue de sauvegarder la beauté (même au détriment du sens). Cette dernière méthode, prônée par Du Bellay et Malherbe, a eu un grand impact sur les traducteurs de la Renaissance. Du Bellay, défenseur de la langue française, prime la traduction belle et infidèle. Ainsi, dans  La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse, dans le chapitre VI intitulé Des mauvais traducteurs, et de ne traduire les poètes , il écrit :  Toutes lesquelles choses se peuvent autant exprimer en traduisant, comme un peintre peut représenter l'âme avec le corps de celui qu'il entreprend tirer après le naturel. Ce que je dis ne s'adresse pas à ceux qui, par le commandement des princes et grands seigneurs, traduisent les plus fameux poètes grecs et latins : parce que l'obéissance qu'on doit à tels personnages ne reçoit aucune excuse en cet endroit : mais bien j'entends parler à ceux qui, de gaîté de coeur (comme on dit), entreprennent telles choses légèrement et s'en acquittent de même.  Du Bellay, La Deffence, et Illustration de la Langue Francoyse, http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/francophonie/Du_Bellay.htm, consulté le 26 décembre 2010 . La citation ci-dessus, nous montre l’avis du poète de la Renaissance qui, sauf les cas particuliers, n’admettait pas une traduction fidèle, car elle lui semblait vilaine. Selon Wojatsiewicz, cette liberté de traduction- belles infidèles- était en usage encore pendant tout le XVIIe siècle et est devenue une tendance dans l’Europe entière. Étienne Dolet, qui a introduit dans la langue française les termes de traduction et traducteur au travers de son oeuvre  La manière de beau traduire d’une langue en autre , énumère des aptitudes d’un bon traducteur. Il souligne que celui qui traduit doit, en premier lieu, saisir l’idée de l’auteur et comprendre la problématique. Il est également très important qu’il maîtrise les deux langues sans donner la préférence à l’une d’elles:   Entends, que chascune langue a ses propriétés, translations en diction, locutions, subtilités, et uehemeces à elle particulières. Lesquelles si le traducteur ignore, il faict tort à l'autheur, qu'il traduit: et aussi à la langue, en laquelle il le tourne (...)  . Cet humaniste est connu grâce à son postulat de traduire le sens et éviter la traduction littéraire sans oublier néanmoins de rappeler que le texte traduit doit avoir une belle forme. Le nouveau postulat, appelant à écrire les traductions proches des originaux, a apparu à vrai dire au XVIIIe siècle. Nous pouvons considérer que l’oeuvre d’Alexander Fraser Tytler,  Essay on the Principles od Translation  est un manifeste de l’époque exprimant cette nouvelle tendance. En effet, Tytler décrit trois règles d’un traducteur : tout d’abord : la traduction doit rendre l’ensemble de l’original, ensuite : la forme et le style doivent correspondre à ceux de l’original, enfin : la traduction doit être aussi naturelle que le texte modèle Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 51. La fin du XVIIe siècle a apporté des bouleversements, mais ce sont les traducteurs allemands qui ont introduit une nouvelle optique et par cela nous pouvons les considérer, sans exagération, comme des adversaires du style français de belles fidèles d’avant. C’était possible grâce à l’avènement du romantisme allemand qui était à la fois la recherche de contre-poids pour les théories françaises dans le domaine de la traduction. Il y a au moins quatre romantiques allemands qui méritent d’être évoqués dans ce contexte: Novalis (de son vrai nom Friedrich Leopold, Freiherr von Hardenberg) qui a proposé trois types de traduction : grammaticale, modifiant et mythique. C’est le dernier qui est, selon l’auteur, le plus approprié, car il change un peu de sens, mais il ne le modifie pas Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 52. Humboldt qui a comparé les différentes langues pour constater que chacune d’entre elles a sa propre manière de concevoir et d’exprimer le monde de sorte que les traductions équivalentes ne sont pas possibles. Herder, poète romantique, qui a cherché un traducteur avec une vocation de génie et était d’avis que le traducteur est apte de créer une traduction originale ?????. Enfin, August Wilhelm Schlegel, philosophe allemand, qui trouvait qu’un bon traducteur est celui qui, à part de savoir bien transmettre le contenu, est capable de rendre sa forme et même la singularité du texte original Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 53. Il n’est pas possible de parler de grands théoriciens polonais de l’époque.  Toutefois, nous allons esquisser les théories les plus célèbres. En ce qui concerne le territoire polonais, pendant une longue période, les théoriciens optaient pour la liberté, la périphrase et le non-respect de forme, parce qu’ils craignaient l’incompréhension du lecteur. Le premier vrai traducteur polonais était Jan Kochanowski. Il avait recours à tous les volets possibles de l’atelier de traducteur. Adam Mickiewicz pour sa part était le premier à traiter l’oeuvre traduite avec responsabilité bien qu’il préférât encore un peu de liberté de création. 1.3. Les approches de la traductologie – modernité Solon Pieńkos, la période d’après la Deuxième Guerre mondiale est marquée par l’opposition dans ???? les idées proposées. Les théoriciens contemporains en traduction exposent des systèmes de règles en les enrichissant de textes philosophiques ce qui rend l’ensemble de leurs propositions moins limpides. Tout cela grâce à un grand nombre des idées divergentes et des divagations personelles Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 57. Il faut attendre les années cinquante pour trouver des théories moins normatives et plus basées sur les acquis de la linguistique contemporaine. Dans ce contexte, il importe de parler de J.P. Vinay et J.Darbelnet, E. Nida ainsi que de ................ J.P. Vinay et J.Darbelnet, auteurs de la  Stylistique comparée du français et de l'anglais  se sont occupés de la comparaison de langues et ils ont démontré que les différences entre les langues ne concernent pas seulement le champ phonétique, sémantique et lexical, mais aussi elles émergent au niveau des habitudes linguistiques des cultures Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p.60. Leurs propos s’avèrent utiles pour la traduction, car ils mettent l’accent sur l’importance de prendre en compte le contexte culturel dans le processus de traduction. Hélas, la méthode prônée par les deux chercheurs envisage la traduction comme une opération sur la stylistique et elle ne prend pas en compte les actes du parole ni la relation avec la pensée . Un autre théoricien contemporain de la traduction qui accorde de l’importance aux influences culturelles dans la traduction est Eugène Nida. Dans son ouvrage  Towards the Science of Translating , crucial pour l’avenir de la traduction, il prend pour point du départ la traduction de la Bible et démontre que, afin de traduire, il ne suffit pas de maîtriser la langue et les procédés de traduction, mais il importe de connaître la culture et les moeurs Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p.62. Ce constat l’a amené à se pencher sur le cas de l’équivalence en traduction Pisarska Alicja, Tomaszkiewicz Teresa, Współczesne tendencje przekładoznawcze, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 1996 . Tout cela parce qu’une traduction va toujours différer de l’original si la méthodologie porte exclusivement sur la langue. En sonnant le glas de la modélisation proprement linguistique, il formule deux règles principales à observer lors d’un processus de traduction: La première dit qu’entre le symbole et le référent il y a une relation unique qui n’existe pas dans une langue prise toute seule. La deuxième règle découle de la première et elle dit qu’il est impossible de trouver deux langues qui ont les mêmes systèmes de traduction des symboles Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 61. Tenant compte de ses théories, Nida a remplacé les termes de la traduction mot à mot par les termes d’équivalence formelle et dynamique. Si le traducteur emploie l’équivalence formelle, il cherche à rendre dans la langue d’arrivée la forme et le continu du message. Nida parle de l’identité de la forme verbale du texte original et de sa traduction qui sont axés sur la culture dans laquelle il est écrit Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p.63. L’équivalence dynamique est le contraire de l’équivalence formelle. Elle consiste, selon Nida, en la compréhension de l’intention de l’auteur et du choix de méthodes en vue de transmettre le même sens Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p.63. Ce type de traduction, axée sur le destinataire, a pour objectif de lui transmettre le texte original en observant les schémas culturels qui lui sont familiers Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 63. Dans ce sens, la théorie de Nida va au-délà de la linguistique pour être liée étroitement à la sociolinguistique. Dans les années qui suivent, Nida publie avec Charles Taber  The theory and Practice of Translation  où les deux linguistes proposent à un traducteur le système de règles à suivre Pisarska Alicja, Tomaszkiewicz Teresa, Współczesne tendencje przekładoznawcze, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 1996, p. 14 : le contexte est plus important que la traduction au niveau de mots, l’équivalence dynamique compte plus que la formelle, la traduction orale prime sur la traduction écrite, les traductions conçues pour un destinaire défini ont la priorité devant les traditionnelles. Ce système de règles est devenu la base de travail des membres de Bible Translation Society créée par Nida Pisarska Alicja, Tomaszkiewicz Teresa, Współczesne tendencje przekładoznawcze, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 1996, p. 15. La théorie de Nida exprime la nécessité de faire de la traduction une science interdisciplinaire. Dans le même contexte, il est important d’évoquer aussi la théorie de Saphir-Whorf. Elle a ses origines dans l’anthropologie. Deux chercheurs américains sont arrivés à la conclusion que la langue est déterminée par la culture dans laquelle nous vivons. Leur théorie exclut la possibilité de traduction, car la grammaire de la langue natale influe sur la compréhension de langues étrangères Pieńkos, Jerzy, Przekład i tłumacz we współczesnym świecie. Aspekty lingwistyczne i pozalingwistyczne, PWN, Warszawa, 1993, p. 63. 1.4. Comment faut-il traduire ? Les étapes du processus de traduction. Pour parler du processus de traduction, il serait bien d’énumérer les formes possibles de traduction. Alicja Piskarska et Teresa Tomaszkiewicz distinguent trois possibilités suivantes : traduction écrite, orale (simultannée et consécutive) et les formes mixtes ( le traducteur lit le texte et le traduit oralement ou bien le dubbing etc.) Tomaszkiewicz, Teresa, Terminologia tłumaczenia, przekład i adaptacja, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 2004, p. 63. Parmi ces trois types généraux, nous pouvons discerner les sous-types. Ainsi, selon Pisarska et Tomaszkiewicz, la traduction écrite englobe la traduction littéraire et la traduction fonctionnelle qui comprend la traduction technique, la traduction juridique et la traduction cinématographique (le sous-titrage et le dubbing) Pisarska Alicja, Tomaszkiewicz Teresa, Współczesne tendencje przekładoznawcze, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 1996, p. 213. Un autre type de traduction écrite distingué par deux linguistes est la traduction automatique, possible grâce aux ordinateurs. En ce qui concerne les sous-types de la traduction orale, nous distinguons la traduction simultanée, en cabine et consécutive Pieńkos, Jerzy, Podstawy przekładoznawstwa, od teorii do praktyki, Kantor Wydawniczy ZAKAMYCZE, Kraków, 2003, p. 146. La traduction simultanée consiste à reproduire l’information tout de suite après sa réception par le traducteur. D’où la nécessité de recevoir le message, faire le bon choix pour immédiatement transmettre le sens. La traduction en cabine et la forme la plus répandue, mais complexe, car elle nécessite des appareils techniques pour être menée. La dernière forme de la traduction orale, la traduction consécutive demande du traducteur de transmettre un message après un temps d’attente. En conséquence, le traducteur doit comprendre et mémoriser le message pour ensuite le transmettre au destinataire. Nous connaissons les types de traduction, il est temps d’aborder de plus près le processus de traduction. Ce mécanisme se compose de trois éléments indispensables tels que le texte, le traducteur et la traduction en tant que résultat Tomaszkiewicz, Teresa, Terminologia tłumaczenia, przekład i adaptacja, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 2004, p. 65. A ce modèle s’ajoutent les éléments supplémentaires de deux natures. Il ne suffit par que le traducteur prenne en compte l’auteur du texte traduit et le destinataire. Il doit également impliquer les opérations de pensées telles que la compréhension du texte d’origine – le traducteur a recours a toutes ses compétences linguistiques et extralinguistiques pour interpréter le sens, la déverbalisation – le traducteur appréhende le sens en dehors de la forme linguistique proposée, et la traduction de ce texte dans une autre langue appelée réexpression – le traducteur transmet le sens en accord avec les règles de la langue d’arrivée Tomaszkiewicz, Teresa, Terminologia tłumaczenia, przekład i adaptacja, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 2004, p. 65. 1.5. Influence possible exercée à travers la traduction Pour embrasser la problématique de l’influence de la traduction sur le destinataire, il importe de parler de ses fonctions. Celles-ci sont repérées selon les critères suivants : le type de texte, les objectifs de la traduction, les contraintes chez le destinataire au niveau la langue et de la réalité linguistique Pisarska, Alicja, Tomaszkiewicz, Teresa, Współczesne tendencje przekładoznawcze Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 1996, p. 171 . En ce qui concerne le type de texte, nous allons nous appuyer sur la théorie de Roman Jakobson Jakobson, Robert, Essais de la linguistique générale, trad.fr, Ruvet, N., Edition de Minuit, Paris, 1963. Son schéma de la communication verbale comporte six éléments : destinateur, destinataire, message, contexte, contact, code. Jakobson énumère six fonctions de texte, chacune focalisée sur l’un des six éléments ci-dessus. Par conséquent, la fonction de texte sera identifiée en fonction de l’un des éléments qui devient préponderant. Si elle est émotive (expressive), elle est focalisée sur le destinateur et exprime les émotions est les sentiments de celui-ci. Dans le cas où elle est conative, elle sera conditionnée par le destinataire pour obtenir une réaction de sa part. Une telle fonction est très appréciée par le monde de la publicité La fonction référentielle prend pour objectif le contexte donc elle transmet un message, une information, alors que la fonction poétique, est focalisée sur le message sous une forme originale de façon à attirer l’attention. Enfin, la fonction phatique est relative au contact est sert à établir, maintenir ou interrompre le contact physique et psychologique avec le récepteur, mais aussi à prépare notre interlocuteur à un message. La dernière fonction à décrire, métalinguistique, se rapporte au code et elle est utilisée pour vérifier la compréhension Jakobson, Robert, Essais de la linguistique générale, trad.fr, Ruvet, N., Edition de Minuit, Paris, 1963. Chapitre 2. Analyse de poèmes de Wisława Szymborska 2.1. Aperçu théorique Dans ce chapitre, nous allons présenter les principaux procédés de traduction, ensuite nous allons passer à une analyse des procédés employés dans les traductions des poèmes choisis de Wisława Szymborska. Avant de passer aux explications, il importe de clarifier le terme de procédé de traduction. Teresa Tomaszkiewicz le décrit comme la manière de procéder d’un traducteur avec les éléments d’un texte du départ en vue d’obtenir une équivalence dans la traduction Tomaszkiewicz, Teresa, Terminologia tłumaczenia, przekład i adaptacja, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 2004. A l’encontre des stratégies de traduction, qui concernent la démarche globale d’un traducteur, les procédés s’appliquent aux fragments problématiques analysés dans le contexte micro Tomaszkiewicz, Teresa, Terminologia tłumaczenia, przekład i adaptacja, Wydawnictwo Naukowe UAM, Poznań, 2004. Jean-Paul Vinay I TEN DRUGI TEŻ dans son ouvrage théorique  Stylistique comparée du français et de l’anglais  distingue sept procédés de traduction qui peuvent être employés isolément ou à l’état combiné : l’emprunt, le calque et la traduction littérale qui font partie des procédés de la traduction directe ainsi que la transposition, l’équivalence, la modulation et l’adaptation qui sont considérées comme des procédés de la traduction oblique Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 46. Essayons de clarifier les notions annoncées ci-dessus. Comme nous l’avons déjà dit, un traducteur qui se trouve devant la nécessité de traduire un texte entreprend l’une de deux voies possibles, soit il s’engage dans la traduction directe, soit il choisit la traduction oblique dans laquelle il emploie des tournures plus complexes Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 47. L’emprunt est le procédé, du point de vu de notre étude, le moins intéressant, car il révèle souvent de l’impuissance de traducteur. Pourtant nous allons chercher des emprunts nouveaux qui peuvent constituer un point intéressant dans notre étude puisqu’ils ne sont pas ancrés dans la langue française. En ce qui concerne un empurnt qui n’est pas novateur, il a le droit d’apparaitre dans une traduction, mais à condition qu’il y a une nécessité d’introduire de la couleur locale ou bien quand le traducteur introduit un emprunt personnel Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 47. Le calque, qui repose sur l’emprunt du syntagme à la langue étrangère où les mots sont traduits mot par mot, peut apparaître sous deux types : le calque d’expression et le calque de structure. Le premier consiste à faire rentrer dans la langue d’arrivée une nouvelle expression, le deuxième tente à introduire une nouvelle construction Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 47. L’exemple que nous proposons fait partie des calques de l’experssion. L’expression poloanise  bezbronność bezbronnych  qui apparaît dans le poème Schyłek wieku est traduite par la  vulnérabilité des vulnérables  aussi par Piotr Kamiński que par Isabelle Macor-Filarska. Pareil pour la version anglaise du poème qui suit la même voie :  helpless people's helplessness . Dans la traduction littérale, qui ne demande qu’une transposition mot par mot, nous ne prenons pas en compte de facteurs extralinguistiques. Ce genre de traduction est courant entre les langues de la même famille (français-italien p.ex.) et possible dans certains cas, mais considéré généralement comme une imitation minable et inacceptable, car il peut porter atteinte à la bonne compréhension de la version d’arrivée ou bien à sa construction dans la langue d’arrivée Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 48. Pour illustrer ce procédé, nous pouvons citer le fragment suivant : Gdyby chociaż ta suknia dłuższa, powłóczystsza, a wiersze nic z torebki, ale wprost z rękawa, od święta, od parady, od wielkiego dzwonu, od bim do bum, ab ab ba. Wisława Szymborska, Trema, „O śmierci bez przesady”, Kraków: Wydawnictwo Literackie, 2001 . Piotr Kamiński a recours à un calque parce que sa traduction imite la structure de la phrase polonaise : Si ou moins, cette robe, plus longue, plus traînante, Si, ou moins, les poèmes, pas du sac mais de la manche, De la fête, de la pompe, de la parade (...)  Piotr Kamiński, Trac, „O śmierci bez przesady, De la mort sans exagérer”, Kraków: Wydawnictwo Literackie, 2001. Les quatre solutions que nous envisageons de présenter par la suite permettent plus de liberté à celui qui est censé rendre le sens d’où elles sont considérées comme plus complexes d’une part et donnant des résultats plus satisfaisants de l’autre Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 49. La première d’entre elles, transposition, vise à remplacer une partie du discours par une autre sans que le sens change Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 50. Contrairement aux procédés de la traduction directe, la phrase obtenue à l’insu de ce procédé n’est pas forcement identique sur le plan stylistique. En outre, elle a généralement un caractère plus littéraire Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 50. Nous pouvons distinguer deux sortes de transposition : obligatoire  et facultative. L’illustration de ce procédé se trouve dans le frangment du poème  Archeologia . En polonais, nous lisons que  rozlegają się szyfry dokumentów , tandis qu’en français, grâce à la transposition, la version garde le sens tout en étant différente :  résonne le bruit des documents chiffrés . Le procédé nommé modulation repose sur un changement imposé par la nécessité d’une correction linguistique générale. La modulation ne dépend pas autant de la grammaire, mais de règles d’usage dans la langue d’arrivée. C’est pour cela, bien qu’un énoncé traduit littéralement paraisse correct du point de vue grammatical il sera incongru pour un natif de la langue d’arrivée à cause de règles d’usages Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 51. Les auteurs de  La stylistique comparée du français et de l’anglais  soulignent qu’à force d’être employée souvent, la modulation libre devient fréquente et se transforme en modulation figée Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 51. Pour illustrer ce procédé, nous proposons de nous pencher sur la traduction de l’extrait ci-contre : Targa nią wiatr bez żadnych innych powodów, jak tylko ten, że wieje. . Piotr Kamiński, en préferant la voix passive, met en application la modulation :  (...) agité par le vent, sans raison que le souffle . L’avant-dernier procédé porte le nom d’équivalence. L’équivalence a lieu quand le traducteur fait appel à des moyens stylistiques et structuraux entièrement différents Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 52. Elle se rapporte, dans la majorité des cas, à des exclamations, onomatopées, expressions figées ou les expressions idiomatiques Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 52. Voici un bon exemple du procédé en question :  Aha – powiadam  Wisława Szymborska, Nadmiar, se traduit en français par   Ach bon , je réponds  - Piotr Kamiński ou bien  -Ah bon, dis-je.  - Isabelle Macor-Filarska. Il est intéressant de regarder la version anglaise, dans laquelle Stanisław Barańczak propose  I see," I say . Dans ce cas précis, l’équivalence s’opère à travers les changements lexicaux, convenable pour les deux langues cible. Il est évidemment interdit de traduire l’expression polonaise littéralement car le lecteur étranger n’y comprendrait rien. Le septième procédé, l’adaptation, est toutefois le plus difficile à appliquer pour un traducteur parce qu’il demande une connaissance parfaite de la langue d’arrivée. Dans la situation de l’adaptation, nous avons à réaliser la traduction d’un message qui n’existe pas dans la langue d’arrivée. Pour cela nous devons créer une situation nouvelle qui soit équivalente et qui permette d’exprimer le sens du texte du départ Vinay, Jean-Paul, Darbelnet, Jean, Stylistique comparée du français et de l’anglais, Didier, Paris, 1958, p. 53. Nous trouvons l’exemple de ce procédé dans le poème intitulé  Trema  : ( …) I czynie lepiej boso, niż w tych butach z Chełmka (…), traduit par Piotr Kamiński. par Et ne voudrait-il pas mieux pieds nus plutôt que dans ces deux Eram  Une autre traduction de cet extrait se présente de manière suivante :   Et ne serait-ce pas mieux pieds nus plutôt que dans ces espèces de bottes . Enfin la version anglaise de Barańczak :  And wouldn't I be better off barefoot to escape the clump and squeak of cut-rate sneakers . Comme nous le voyons, les solutions proposées par les traducteurs ne sont pas pareilles, de plus elles différent l’une de l’autre, ALEŻ OCZYWIŚCIE, JUŻ TO PANI POWIEDZIALA W POPRZEDNIM ZDANIU ! cela montre à quel point il est difficile de réussir l’adaptation. A cette liste de sept procédés de traduction dont nous trouvons les détails dans la  Linguistique comparée de l’anglais et de français , il importe d’ajouter deux procédés qui apparissent toujours en grand nombre dans des tradutions. Il s’agit de la rédution et de l’étoffement. Tandis que la première consiste à ajouter des mots dans la tradution pour rendre le sens, la deuxième repose sur le réduction du nombre d’éléments ce qui donne, en écheance, une phrase plus courte que l’original. Comme exemple de reduction, nous pouvons citer le fragment de la tradution de poème de Wisława Szymborska  Nadmiar  : Odkryto nową gwiazdę, / co nie znaczy, że zrobiło się jaśniej / i że przybyło czegoś czego brak. Isabelle Macor-Filarska, en appliquant la réduction, obtient le résultat suivant :   On a découvert une nouvelle étoile ce qui veut pas dire qu’on y voit plus clair non plus qu’elle nous manquait. . Le procédé contraire – étoffement, a été employé par Piotr Kamiński  :   Ce qui ne veut pas dire qu’il fait soudain plus clair. Ou que nous sommes plus riches d’un truc qui nous manquait.  ainsi que par Stanisław Barańczak :   A new star has been discovered, which doesn't mean that things have gotten brighter or that something we've been missing has appeared. 2.2. L’intraduisible des expressions phraséologiques On ne peut pas passer sous silence les expressions figées, nombreuses dans la poésie de Szymborska. Elles sont une riche source de savoir pour notre étude, car elles sont très difficiles, voire même impossibles à traduire Skibińska, Elżbieta, Tomaszkiewicz, Małgorzata, « Traduction comme moyen de communication interculturelle,  Questions de socio-pragmatique du discours interculturel (II) », Romanica Wratislaviensia XLVI, Wrocław 2000, w Bralewski, Dariusz, Les expressions figées dans la poésie de Wisława Szymborska : probèmes de traduction. Dariusz Bralewski, qui a consacré un article à cette problématique, distingue trois cas de la réalisation textuelle des figures phraséologiques dans les poèmes de Szymborska : le phraséologisme cité dans sa forme et son sens canoniques, utilisé dans un contexte nouveau tout en gardant sa forme consacrée par l’usage, ou enfin la présence d’un phraséologisme qui a subi une modification morphologique ou lexicale de sorte qu’il devient une nouvelle expression Skibińska, Elżbieta, Tomaszkiewicz, Małgorzata, « Traduction comme moyen de communication interculturelle,  Questions de socio-pragmatique du discours interculturel (II) », Romanica Wratislaviensia XLVI, Wrocław 2000, w Bralewski, Dariusz, Les expressions figées dans la poésie de Wisława Szymborska : probèmes de traduction. Ces trois cas, l’ont amené à constater que la moins problématique est la traduction des emplois canoniques. Une difficulté à traduire apparaît au niveau des modifications phraséologiques, amplifications et réductions. Pourtant, ce sont les modifications morphologiques et les substitutions lexicales, qui posent le plus de problèmes dans l’atelier d’un traducteur. Cette complexité repose sur le caractère phraséologique qui, à la fois, a recours à un jeu entre le concret et l’abstrait Skibińska, Elżbieta, Tomaszkiewicz, Małgorzata, « Traduction comme moyen de communication interculturelle,  Questions de socio-pragmatique du discours interculturel (II) », Romanica Wratislaviensia XLVI, Wrocław 2000, w Bralejewski, Dariusz, Les expressions figées dans la poésie de Wisława Szymborska : probèmes de traduction. Vu les obstacles, l’auteur constate que l’adaptation est, dans la plupart des cas, le seul moyen de rendre le texte polonais. Archeologia  Jeżeli tylko zechcę, (bo czy zechcę, nie powinieneś być do końca pewien), zajrzę do gardła twojemu milczeniu, jakie miałeś widoki, wyczytam ci z oczodołu, przypomnę ci z drobnymi szczegółami, na co czekałeś w życiu oprócz śmierci. Schyłek wieku, W poważaniu być miała bezbronność bezbronnych, ufność i tym podobne. Traduit à l’aide du procédé s’appelant calque, réussi. BARDZO NIEZRĘCZNIE POWIEDZIANE 2.3. Le corpus TROCHĘ ZA PÓŹNO O TYM MÓWIĆ, TO POWINNO BYĆ POWIEDZIANE BARDZO WCZEŚNIE Le corpus de notre étude constitue dix poèmes de Wisława Szymborska provenant de trois recueils : le premier porte le titre  De la mort sans exagérer  et a été traduit par Piotr Kamiński De la mort sans exagérer (O śmierci bez przesady, édition bilingue), Kraków: Wydawnictwo Literackie, 2001, le deuxième est intitulé  Wisława Szymborska, Prix Nobel de littérature 1996, Ewa Lipska, deux poétesses polonaises contemporaines  écrit par Isabelle Macor-Filarska Macor-Filarska, Isabelle, Deux poétesses polonaises contemporaines: Ewa Lipska et Wisława Szymborska,., Mundolsheim: L’Ancrier Editeur, 1996 , enfin le toisième recueil  Nothing Twice  qui est une sélection de poèmes traduits en anglais par Stanisaw Barańczak et Clare Cavanagh Brańczak, Stanisław, Cavanagh Clare, Nic dwa razy (Nothing Twice), Kraków: Wydawnictwo Literackie, 2001. Le but de l’étude est d’analyser les procédés de traduction ainsi que la manière de traduire les expressions phraséologiques et les jeux de mot qui, par leur définition, sont quasi impossibles à rendre. Chapitre 3. L’analyse des procédé de traduction dans les poèmes choisis 3.1. Les procédés directs : emprunt Nous n’avons pas noté la présence des emprunts dans les versions françaises et anglaise. Ainsi, pouvons-nous poser la thèse qu’à cause de l’éloignement du polonais de deux langues de traduction, français et anglais, ce procédé ne peut pas apparaître. 3.2. Les procédés directs : calque Le calque apparaît rarement dans les textes analysés. Ce constat nous amenera à la conclusion: la syntaxe polonaise diffère beaucoup de la syntaxe fraçaise. Par conséquent, le calque syntaxique n’est pas courant. De même pour le lexique qui ne laisse pas très nombreuses occasions à imiter dans la langue de traduction. Néanmoins, nous allons citer, quoiqu’ils soient espacés, les cas qui peuvent être appelés calques. Gdyby chociaż ta suknia dłuższa, powłóczystsza (Trema) Si ou moins, cette robe, plus longue, plus traînante  (Kamiński). Ce même frangment, traduit par Isabelle Macor-Filarska, ne porte par les caractéristique d’un calque, mais plutôt d’une modulation parce que l traductrice ajoute le verbe être à l’indicatif de l’imparfait: Si seulement cette robe était longue, avec une traîne La version anglaise est modulée aussi : If at least the dress were longer and more flowing. Un autre cas où apparaît le calque découle, pour ainsi dire, du fait que la tournure polonaise ne peut pas être substituée par autre chose : W poważaniu być miała bezbronność bezbronnych (Schyłek wieku). C’est pour cela dans toutes les trois traductions calquent la structure et le lexique polonais : On devait vraiment respecter la vulnérabilité des vulnérables (Kamiński, Isabelle Macor-Filarska), There was going to be respect for helpless people's helplessness. 3.3. Les procédés directs : traduction littérale Le procédé analysé dans ce paragraphe est le plus fréquant parmi les procédés directs. Le foisonnement d’exemples en constitue la preuve. Cependant, avant de passer à l’illustration, nous voudrions souligner que la traduction littérale fait partie des solutions peu louables car elle sonne souvant mal dans la langue d’arrivée. Certes, il y a des cas particuliers où la version transposée ne choque pas, mais cela arrive que très sporadiquement. Voici les exemples de la traduction littérale : Bez skutków w propagandzie i przemyśle ciężkim. Bez odbicia w politurze stołu obrad. Nadliczbowa dla policzonych dni życia. Po cóż tu pytać, pod iloma gwiazdami człowiek rodzi się, a pod iloma po krótkiej chwili umiera. Nowa. - Przynajmniej pokaż mi, gdzie ona jest (Nadmiar) Isabelle Macor-Filarska traduit ce fragment on observant la logique de l’original : Sans influence sur la propagande et l’industrie lourde. Sans reflet sur le poli de la table des débats. Surnuméraire pour les jours comptés de la vie. A quoi bon demander sous combien d’étoiles l’homme naît est sous combien d’étoiles il meurt un instant plus tard. Nouvelle. -Montre-moi au moins où elle est. Pourtant, à regarder la traduction de Piotr Kamiński, nous constatons qu’il a recours à la modulation : Elle n’affectera pas le tissu industriel. Sa lumière n’atteindra pas les chancelleries. Et pour nos jours comptés, elle est surnuméraire. A quoi bon demander sous combien d’étoiles naît l’homme, et combien elles seront tout à l’heure, à sa mort. Une nouvelle.   Dis-moi au moins où elle est  Stanisław Barańczak et Clare Cavanagh conçoivent la version en anglais : No effect on propaganda or on heavy industry. It's not reflected in a conference table's shine. It's supernumerary in the light of life's numbered days. What's the use of asking under how many stars man is born and under how many in a moment he will die. A new one. "At least show me where it is." 3.4. Les procédés obliques: transposition 3.5. Les procédés obliques: modulation 3.6. Les procédés obliques : équivalence 3.7. Les procédés obliques: adaptation 3.8. La rédution et l’étoffement 3.9. Les expressions figées et les jeux de mots Dans le poème intitules  Widok z ziarnkiem piasku , nous trouvons la strophe qui pose poblèmes à nos traducteurs :  Bezdennie dnu jeziora  i bezbrzeżnie brzegom. Nie mokro ani sucho jego wodzie. Nie pojedynczo ani mnogo falom,/ co szumią głuche na swój własny szum wokół nie małych, nie dużych kamieni. . L’auteur a eu recours à un jeu de mots qui, malheuresment, n’est pas possibile en français: Le fond du lac ne touche jamais le fond, est ses bords ne se sentent point bordés. Son eau ne se considère ni ou sec, ni mouillée. Ses vagues ne s’estiment ni une ni multiples. Elles bruissent tout à fait sourdes à leur bruissement, sur des pierres qui ne se savent ni grandes ni petites. Piotr Kamiński a tenté de garder l’idée du poète, il répète le mot clé qui sert à contruire un jeu de mots :  le fond du lac ne touche jamais le fond . Néanmois, sa traduction ne rend pas l’original faute de constructions qui pourraient se recouvrir. En fait, en français, il n’existe pas un seul mot  bezdennie  ni  bezbrzeżnie  qui constituent eux même des néologismes en polonais aussi. Réflechissons sur la traduction d’Isabelle Macor-Filarska du même fragment : Son fond est à lui-même le fond du lac et la rive manque à la rive. L’eau à elle-même n’est ni sèche ni mouillée. Ni l’un ni le multiple n’est donné aux vagues Mugissantes sourdes à leur propre bruit autour de roches ni grandes ni petites. . Nous observons à peu près le même procédé dans les deux premières lignes que dans la traduction précédente mais nous avons l’impression que la solution proposée par la traductrice porte à la confusion car son sens n’est pas pareil que celui de l’original. Pourtant, la traduction anglaise du poème présente les équivalents pour les néologismes introduits par Szymborska. Stanisław Barańczak conçoit une belle traduction, et il réussit à rendre le partie intraduisible : The lake's floor exits floorlessly, and its shore exists shorelessly. Its water feels itself neither wet nor dry and its waves to themselves are neither singular or plural. They splash deaf to their own noise on pebbles neither large nor small. Dans le poème intitulé  Tortury nous lisons: (…) torury są, jak były, zmalała tylko ziemia i cokolwiek się dzieje, to tak jak za ścianą. La partie soulignée constitue une expression relevant de la langue parlée, caractéristique pour la langue polonaise. Elle rencontre différentes traductions. Ainsi, Piotr Kamiński a proposé : la torture demeure, la terre seule a rétréci, et tout s'y passe comme dans la pièce voisine. ce qui fait la référence à l’original mais n’a pas les mêmes connotations en français que l’original. Isabelle Macor-Filarska pour sa part, a recours à la technique de traduction appellée adaptation, elle rend le sens non pas la forme: Il y a comme il y eut, la torture, seule la terre a rétréci, Et tout ce qui arrive c’est déjà à ma porte. Même dans la traduction anglaise, nous pouvons noter l’absence du substantif ściana . Dans le poème traduit par Stanisław Barańczak nous lisons la phrase suivante : Tortures are just what they were, only the earth has shrunk and whatever goes on sounds as if it’s just a room away. O śmierci bez przesady Na próżno szarpie klamką niewidzialnych drzwi. Kto ile zdążył, tego mu cofnąć nie może. Nienawiść, Spójrzcie, jak wciąż sprawna, Jak dobrze się trzyma w naszym stuleciu nienawiść.