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Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard), I, Les sondages préliminaires (zones 01, 03-09, 05 et 08)

1982, Documents d'Archéologie Méridionale, 5, 1982, p.5-32.

Py Michel, Raynaud Claude. Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard). I - Les sondages préliminaires (zones 01, 03 - 09, 05 et 08). In: Documents d'Archéologie Méridionale, vol. 5, 1982. pp. 5-32; Stratigraphie du Marduel (Saint-Bonnet-du-Gard) I Les sondages préliminaires (zones 01, 03 - 09, 05 et 08) par Michel PY* et Claude RAYNAUD** 1. Introduction in 1.1. HISTORIQUE DES RECHERCHES �6 � CU U(. Le gisement archéologique du Marduel, situé à la conjonction des communes de Saint-Bonnet-du-Gard, de Rémoulins et de Sernhac, sur la rive du droite du Gardon (fig. 1), est connu depuis fort longtemps. Dès 1737, J. Astruc localisait à la base de l'oppidum et sur les premiers côteaux du flanc est de la colline du Mar­ duel, le hameau de Sainte-Colombe, qui, disait-il, avait péri par les flammes (1). En 1871, Cazalis de Fondouce remarquait que les origines de ce village devaient remonter à l'époque romaine (2). En 1897, J. de Saint-Venant identifiait dans la collection Cazalis de Fondouce "des restes ayant le caractère gaulois et même grec''. Il attribuait à ce site, et plus précisément au lieu-dit Lafoux, une tombe préromaine à armes (3) qui en réalité provient de Sainte-Cécile (Vaucluse) (4). Pour sa part, G. Charvet s'intéressait au Marduel à cause de sa position sur un nœud de voies de commu­ nication, à l'emplacement d'un gué sur le Gardon (5). Plus tard, J. Bourilly et F. Mazauric inclueront l'oppidum et ses abords dans leur "Statistique" (6). L'agglomération gallo-romaine repérée sur les berges du Gardon, et connue sous les noms de Lafoux ou de Sainte-Colombe, fera l'objet de plusieurs recherches de F. Mazauric, qui y aurait découvert notamment un dépotoir d'atelier de potier gallo-romain (7). Dans la "Carte archéologique" du Gard, A. Blanchet et M. Louis rappellent, en 1941, quelques-uns de ces rensei­ gnements (8), mais depuis 1912, le site du Mardue·l n'a fait l'objet d'aucune recherche suivie. Seules sont à signaler une intervention ponctuelle de V. Lassalle sur le gisement de Lafoux (9), et deux découvertes fortui­ tes au pied de l'oppidum, sur la commune de Sern­ hac : des tessons de vase attique à figures noires, appartenant à une coupe à yeux de la fin du Vlème s. av. J.-C. (fig. 3, n ° 1 à 3) (10); et un fût de colonne portant une inscription "gallo-grecque", recueilli sur le bord de la route Remoulins-Beaucaire (11). Le site faisait entre temps l'objet de prospections (12) et de fouilles "clandestines". • C.N.R.S., rue Basse - 30980 LANGLADE •• Atelier municipal d'archéologie - 34400 LUNEL-VIEL 1 - J. Astruc, Mémoire pour l'histoire naturelle du Languedoc, 1737, p. 207. 2 - Cazalis de Fondouce, Recherches géologico-archéologiques dans la vallée inférieure du Gardon, dans Mém. l'Acad. Nimes, 1871, p. 496. 3 - J. de Saint-Venant, Les derniers Arécomiques. Traces de la civilisation celtique dans la région du Bas-Rhône, spécialement dans le Gard, dans Bull. Archéol., 1897, p. 507-508. 4 - Voir en dernier lieu : G. Barruol et G. Sauzade, Une tombe de guerrier à Saint-Laurent-des-Arbres, Gard. Contribution à l'étude des sépultures du Ju s. av. J.-C. dans la basse vallée du Rhône, dans Hommage à F. Benoit, III, 1972 (Riv. stud. Lig., 35, 1969), p. 66, n ° 1 I (Bibliographie antérieure). 5 - G. Charvet, Les voies vicinales gallo-romaines chez les Volkes Arécomiques, dans Bull. Soc:. Scient. d'Alais, 1873, p. 168 et 202-219. 6 - J. Bourilly et F. Mazauric, Statistique des enceintes préhistoriques et protohistoriques du département du Gard, dans Cong. Préhist. de France, 7, 1911, p. 567568. 7 - F. Mazauric; Recherches et acquisitions, dans Mém. Acad. du Gard, 1906-1907, p. 26; 1911, p. 60 et 1912, p. 129. F. Mazauric, La civilisation gallo-romaine, dans Nimes et le Gard, Nimes, 1912, 1, p. 323. 8 - A. Blanchet et M. Louis, Carte archéologique de la Gaule romaine, département du Gard. Paris, 1941, p. 143-144. 9 - Ga/lia, 20, 1962, p. 636. 10 - Gallia, 22, 1964, p. 505. 11 - Gallia, 20, 1962, p. 637; Bull Soc. des Antiqu. de France, 1961, p. 148 ; F. Bazile, Inscription gallo-grecque de Sernhac, dans Bull. Assoc. Archéo/. du Lycée de Nimes, 1, fasc. 1, 1963, p. 3-4; M. Lejeune, Inscriptions lapidaires de Narbonnaise, dans Et. Celt., XII, 1, 1968-1969, p. 80-83. 12 - Notamment de la part de O. Rappaz, qui y recueillait un important lot d'objets actuellement dans sa collection nimoise. Documents d'Archéologie Méridionale, 5, /982 6 M. PY et Cl. RAYNAUD Illustration non autorisée à la diffusion Fig. J - Situation du Marduel (extrait de la carte I. G. N. au 1/25000). En 1975, l'aménagement des abords d'un groupe d'immeubles, construits à la base de l'oppidum (fig. 4, P.C. 726), occasionnait la mise au jour de documents d'époque protohistorique. Ces découvertes nous incitaient à mener un premier sondage, suivi par plusieurs autres jusqu'en 1979 (13). En 1980, une fouille plus étendue était ouverte sur le "chantier central,,, fouille qui se poursuit actuellement. 1.2. PROGRAMMATION DE LA PUBLICATION DES RESULTATS DES FOUILLES RECENTES L'analyse de la "stratigraphie du Marduel", que nous entamons ici, se justifie par le fait que ce site livre, depuis quelques années, la succession de niveaux d'occupation la plus riche et la plus complète 13 - Ga/lia, 36, 1978, p. 455-456; 37, 1979, p. 547-548. du Languedoc oriental, couvrant plus d'un millénaire, depuis le Bronze final jusqu'à l'époque tardoromaine. Cette étude sera menée graduellement. Sont ici envisagés d'abord les résultats des sondages préliminaires, menés à la base (zone 01) et sur la pente est de l'oppidum (zones 03-09, 05, 08) (fig. 2). Dans de prochaines livraisons, nous aborderons les fouilles du "chantier central", qui comprend lui-même plusieurs zones. Pour chaque unité de fouille, seront décrits : - les caractères sédimentologiques et archéologiques de la stratigraphie ; - les principales structures reconnues dans chaque niveau ; · - les mobiliers archéologiques de chaque horizon, avec inventaire global et illustration des pièces significatives. STRATIGRAPHIE 7 DU MARDUEL p R Fig. 2 - La colline du Marduel (M) vue de la rive droite du Gardon ; P : passage de la voie antique Nimes-Remoulins ; R : village de Remoulins ; 01 à 08 : situation des sondages préliminaires. Ainsi, au bout du compte, nous espérons mettre à la disposition des chercheurs l'essentiel de la documentation de fouille. Une étude de synthèse devrait clore cette série d'articles analytiques, et permettre à terme d'aborder l'évolution complète de l'habitat et de la civilisation matérielle dont témoigne l'oppidum du Marduel. 1.3. ELEMENTS DE TOPOGRAPHIE Le gisement archéologique comprend l'oppidum proprement dit, situé sur la colline du Marduel, et sa base est, en bordure du Gardon. Le site de hauteur est cantonné sur la pente orientale d'une butte calcaire qui s'étend de Saint-Bonnet au Gardon. Des traces d'occupation ont été repérées sur l'ensemble des pentes dominant la rivière, jusqu'à la crête qui culmine à 151 m d'altitude. La zone sommitale est très érodée, et l'essentiel des sédiments archéologiques conservés se situe à mipente, entre 75 met 50 m d'altitude . Encore ces sédiments ont-ils été dans beaucoup de zones fortement remaniés par la mise en culture du site et la création d'un important système de terrasses limitées par des murets (14). Si les limites nord et est de l'oppidum, concrétisées par une forte rupture de pente dominant le croisement de la route de Nîmes (N 86) et de la route de Beaucaire (D 986), sont nettes, on ne sait pas où s'arrête exactement le gisement antique vers le sud et l'ouest. Pour ce qu'on en connaît, l'oppidum du Marduel se présente donc comme un site en forte pente, tout entier tourné vers le Gardon. La zone sub-urbaine occupe quant à elle les berges du Gardon, jusqu'au pied de la colline. L'habitat est limité au nord par un ruisseau qui se jette dans le Gardon (fig. 4), et s'étend au sud sur la commune de Sernhac, bien au-delà de la voie de chemin de fer (fig . 1, zone hachurée). Cet habitat est lié à un ancien gué, aujoud'hui noyé par les barrages successifs qui régularisent le cours de la rivière, mais qui était encore visible il y a peu de temps immédiatement en aval du pont du chemin de fer (15). 14 - Ces terra sses sont bien visible s sur le par cellaire actuel , comme le montr e le relevé cadastral de notre figure 4. 15 - Cf. F . Mazauric , Recherches et acquisitions .. . , o.c., 1912, p . 129. 8 M. PY et Cl. RAYNAUD 2 cm Fig. 3 - Tessons attiques (n ° 1-3) et pseudo-ionien (n °4) découverts en surface à la base de l'oppidum (photos Musée de Nimes). L'agglomération de plaine s'est largement développée à l'époque gallo-romaine, sans doute en relation avec l'existence d'un port fluvial sur le Gardon, port dont une découverte récente vient peut-être de nous restituer des éléments de quai en grand appareil, à moins d'un kilomètre en aval du site (fig. 1, étoile) (16). On remarquera à ce propos que, dans cette hypothèse, ce port aurait été le point de débarquement le plus proche de la colonie romaine de Nîmes, relié à elle par une voie importante. 2. Fouille de la zone 01 La position de ce sondage, à la base de la pente est de la colline du Marduel, et sur la plus haute terrasse de la rive droite du Gardon (fig. 4, Sl), dans la parcelle cadastrale n °306, explique en grande partie les caractères sédimentologiques rencontrés. Le sondage a pris la forme d'un carré de 3 m de côté, en bordure d'un talus moderne, lié à la construction des immeubles voisins, sur la coupe duquel apparaissaient des témoins antiques. La stratigraphie et les structures relevées sont les suivantes (fig. 5) : 2.1. COUCHE 1 C'est une épaisse strate limoneuse de couleur brun foncé, contenant beaucoup de pierres de gros calibre (10 à 20 cm de long), et des tessons d'époques mêlées, présentant des pendages divers. Ce mobilier est hétérogène. Son intérêt est cependant d'attester une occupation couvrant une large période de l 'Antiquité : les Vème-1//ème s. av. J.-C., avec 3 tessons de grise monochrome, 26 d'amphore massaliète (dont un bord de type 8 de M. Py) (17), 57 de céramique non tournée ; les l/ème-Jer s. av. J.-C., illustrés par 3 tessons de campanien A, 1 d'imitation de campanien C, 28 d'amphore italique dont 1 bord Dressel 1 (fig. 6, n°4), et 9 de dolium ; la période augustéenne et le HautEmpire, avec 1 tesson de sigillée de type italique estampillé ATEI, 1 de sigillée gauloise, 64 de commune gallo-romaine à pâte grise, 44 à pâte jaune, 1 bord d'amphore gauloise 4 (fig. 6, n°1) et 1 bord d'amphore Dressel 7/11 de type récent (fig. 6, n°5); enfin, la période tarda-romaine, avec 1 tesson de "sigillée grise" estampée (fond de plat à palmettes rayonnantes) (fig. 6, n°2). Aux périodes tardives, on attribuera encore de nombreux morceaux de tuile, 16 - Voir dans cette même livraison la publication de J.-CI. Bessac et J. Pey. 17 - Voir notre typologie: M. Py, Quatre siècles d'amphores massaliètes, essai de classification des bords, dans Figlina, 3, 1978, p. 1-23. STRATIGRAPHIE 9 DU MARDUEL if) z _J ::) 0 2 w 0:: SS Q:J o 100 m N 106J u <:l :r: z + ..+ )Of + Jto 0:: LLJ i + + cf) + SAINT-BONNET + + ... ~ + Fig. 4 - Extrait du plan cadastral et situation des fouilles. tandis qu'une hache polie en pierre verte, de belle facture (fig. 6, n °3), est sans doute hors de son contexte (18). 2.2. COUCHE 2, SOL 2A Cette couche ne diffère de la précédente que par la couleur du sédiment : terre grise à gris-jaune, contenant quelques charbons de bois. Dans sa partie supé- rieure, elle contient une grande quantité de pierres, et un mobilier toujours aussi hétérogène : tessons non tournés (183 fr.), céramique grise monochrome (2 fr.), sigillée gauloise (5 fr.), commune gallo-romaine grise (30 fr.) ou jaune (26 fr.), amphores italiques (23 fr. dont 2 bords de forme Dressel 1 A et B), et massaliètes (10 fr.), tuiles, os, coquillages, clous et scories en fer. A la base de la couche 2, on met en évidence un sol 18 - Des haches en pierre polie ont été souvent ramassées, depuis !'Antiquité jusqu'à nos jours. à cause du pouvoir prophylactique qu'on leur attribuait ("pierres de foudre") . Aucune occupation préhistorique n'est à œ jour véritablement attestée sur l'oppidum du :'vlarduel. Une autre hache de ~·e type est signalée sur le site par J . Bourilly et F . Ma1.aurk . o.c. 10 M. PY et Cl. RAYNAUD dans le dernier tiers du Vème siècle. LE f.1ARDUEL sondage01 -- 1 1 0 OU:~;~;;; vins,;"""')"n I ',','/// ,Xvf2L.J;{;j!J}(~(,IJ4ii Wh»W>rn»wm~;sf v/li,.->IMl/i>tM;µ,; ..;;; 1/11/f/f ! I /: I / i • t,,, r Y(\.1,/:,/:,:· ,.,,..'.'1,,,,,,, f ,' / / / /// ,' ///,' • f,·,,,,,,,,, ,, . .. ~1... 'D ·,;,,,.,~ 1 -~ ~ oxer 45 .· ..•.· ..·.· :·,·_.·.· ... ~···• .- .. ·.: .......... _: -::,; •. Jm ~ .. - .,. . 1 1 \ 1 ~i 1 Zone 8. axe des X des carrés 3 ! nord sud[ 1 ( .• ,,.,,, 1I;r1.11 I //'Il/ I // I ! • ! 11I/;' /,''1/f//l0'71'0' !/ l/////,'.'~/,,'l,~'tZ 7 i /;,' · itil/jljttf, i/J'l'l1f/;,/ l/f/Jl/jl/ 'Il' 1 I .1 · U1, , ,, 11!1, ,i, I 11/,·.1}/l/t/;,,//!///t1;.,tf! 1, ·! 2 21 1 3[ · 4 ,~-- PCJl·.···· ..... ""1 51 mur i . _3_.. . :·>. . .' :· .: 1 Zone A 2.3. NATURE DES COUCHES 3, 4 et 5 Sous le sol 2A, on a mis en évidence une succession de niveaux de terre de nature légèrement différente, possédant en commun les caractères suivants : tous passent sous le mur du niveau 2 ; le pendage est horizontal dans le sens nord-sud, mais légèrement incliné vers l'est, c'est-à-dire vers le Gardon ; aucune structure d'habitat n'est décelée dans leur épaisseur. Il s'agit donc probablement de niveaux érosifs. Leur description est la suivante : Couche 3 : terre limono-argileuse, brun-jaune à brungris, contenant de nombreuses petites pierres ; tessons abondants. Couche 4: terre fine, de couleur brun-beige, limonosableuse, avec charbons de bois épars ; aucune pierre ; tessons très abondants. Couche 5 : même sédiment que la couche 4, mais avec quelques pierres. Cette couche livre quelques tessons à sa partie supérieure, puis devient rapidement stérile en apports humains. Les mobiliers contenus dans chaque couche, bien que très fragmentés, ont l'intérêt d'être homogènes et d'accepter une datation relativement précise Zone 8 Axe des Y des carrés C Fig. 5 - Stratigraphie de la zone 01. d'habitat (2A), concrétisé par un foyer lenticulaire de charbons de bois. Ce foyer est bordé par un amas de pierres de grosse taille. Le sol s'appuie au Nord sur un énorme bloc de pierre, détaché de la colline qui surplombe le gisement. Au centre du sondage, la base d'un mur de direction ouest-est est dégagée. Ce mur est construit en gros appareil, et possède une à trois assises ; il limite les traces de sol au Sud. Sur le sol 2A, on trouve un maigre mobilier dont l'intérêt principal est d'être homogène et d'apporter une datation pour les structures mises au jour : 30 tessons de vases non tournés ; 13 d'amphores massaliète dont 1 bord de type 4 de M. Py (fig. 7, n°6) ; 3 de céramique pseudo-ionienne peinte, dont un fragment de panse d 'oenochoé à bandes, une anse décorée de bandes horizontales et verticales (fig. 7, n °5), et une anse de cratère à colonnette (fig. 7, n°4) (19) ; deux vases en céramique pseudo-attique : panse de coupe sans tige ornée d'incisions à l'intérieur (fig. 7, n°3) et bord de coupe-skyphos (fig.7, n°2), des années 430380 av. J.-C. (20) ; enfin, un bord de bol attique à vernis noir, des années 430-350 av. J.-C. (fig.7, n°I) 2 CM 4 20,5 (21). Ce mobilier, bien que réduit, permet d'avancer pour le sol 2A et le mur en connexion, une datation Fig. 6 - Mobilier de la couche 1 de la zone 01. 19 - Cette imitation d'une forme grecque est caractéristique en Languedoc oriental du Vème s. av. J .-C. : voir les exemples de Nimes (M. Py, Recherches sur l'liimes préromaine, 41ème suppl. à Gama, Paris, 1981, p. 72, fig. 34, n°7), de Congénies (A. Michelozzi et M. Py, l'habitat de plaine de La Chazelle à Congénies, Gard, dans Doc. d'Arch. Mérid . 3, 1980, p. 128, fig. 3, n ° 16) et, en céramique grise, d'Espeyran (G . Barruol et M. Py, Recherches récentes sur la ville antique d'Espeyran à Saint-Gilles-du-Gard, dans Rev. Arch. de Narb., 11, 1978, p. 30, fig. 9, n°36). 20 - Voir notre étude à paraître : M. Py, Une production marseillaise de céramique pseudo-attique à vernis noir, dans Hommage à N. lambog/ia . 21 - Type Agora 777-808 (Bowl outturned rim) de B. A. Sparkes et L. Talcott, Black and plain pottery, dans The Athenian Agora, Princeton, XII, 1970, I, p. 128- 130. STRATIGRAPHIE 76 \ 11 DU MARDUEL 1 2~ 7 2 V \ ) 5 6 4 J3 -- - ) --.., .-J 4 1 \ ' '\ ' ' 3 cm 5 Fig. 7 - Mobilier du sol 2A de la zone 01. Fig. 8 - Tessons attiques des couches 3 (n°1 et 2), 4 (n°3 et 4) et 5 (n°5) de la zone 01. 2.4. MOBILIER ET DATATION DE LA COUCHE 3 Les céramiques (407 tessons) se répartissent ainsi (22) : CATEGORIES TYPES Cér. tournée fine : 36 (8,8 0/o) - attique - pseudo-ionien peint - commune jaune - grise monochrome - bucchero nero : 2( 5,5 0/o) : 6 (16,6 0/o) : 12 (33,3 OJo) : 15 (41,6 OJo) : 1 ( 2,7 OJo) Amphores: 48 (11,7 0/o) - étrusque - massaliète : 2 ( 4, 1 0/o) : 46 (95,8 OJo) Cér. non tournée fine : 304 (74,6 OJo) - urnes - coupes - couvercles - oenochoé Dolium 19 (4,6 0/o) 14 8 2 - Céramiques tournées fines : les deux tessons attiques appartiennent à des productions tardives à figures noires (fig. 8, n ° 1 et 2), soulignées d'incisions : on peut les situer au début du Vème s. Parmi les vases pseudo-ioniens peints, on remarque une anse bifide d'oenochoé, des fragments à bandes et un col à ornement de style subgéométrique rhodanien (fig.9, n°1). Les vases gris monochromes sont notamment représentés par un bord de coupe à lèvre (forme V de Ch. Arcelin - Pradelle : fig.9, n°2) (23), deux bols (forme II : fig. 9, n°3 et 4), un bord de coupe carénée à décor ondé (forme Ill) et un fond à profil conique. Quant au bucchero nero, il s'agit d'un tesson de vasque, sans doute de canthare. - Amphores : elles sont dominées par le type massaliète, dont 2 bords nous sont parvenus (type 2 et 4 de M. Py) (fig. 9, n°5). Les deux tessons étrusques sont des anses du type 3A5 (24) - Céramique non tournée : les dolia ne sont attestés que par des fragments de panse. Par contre, on reconnaît parmi les vases fins 14 bords d'urnes (COI = 2, C02 = 2, C03 = 3, C06 = 1, 002 = 1, 004 = 2, FO 1 = 2 et F04 = 1) (25), 8 bords de coupe dont l'un porte sur la lèvre un décor d'impressions à la pointe du peigne (fig. 9, n°6) (formes D03 = l, EOI = 1, E04 = I, E07 = 1, 101 = 4), 2 bords de couvercle (003 = I, D09 = 1) et une oenochoé imitant un modèle grec, bien cuite et soigneusement lustrée à l'extérieur (fig.9, n°7) ; 4 fonds de vase sont plats (1 IA = 1, 12A = 2, l2B = 1), 2 annulaires (62C, 63A); les décors d'urnes, toujours situés sur l'épaule, sont des cordons lisses, (2 cas) ou impressionné (1 cas), des rangées de coups imprimés (3 22 - Ce type de tableau normalisé résume la répartition des catégories (à gauche) et des types (à droite) de céramique dans le niveau en question . La base des calculs esl le décompte des tessons livrés par chaque couche, après recollage des éléments d'une même pièce qui est comptée pour 1. Pour ce qui est de la comparaison du nombre des urnes, coupes et couvercles de la céramique non tournée fine (en bas à droite du tablea .u), la base du calcul est le décompte des bords de vases différents . Les pourcentages (exprimés entre parenthèses lorsque la population dépasse 30 individus) sont calculés, pour les catégories de céramique (colonne de gauche) par rapport à la totalité du mobilier , et pour les types (colonne de droite) par rapport à l'effectif de chaque catégorie. 23 - Ch. Arcelin, La céramique grise archaïque en Provence, thèse de 3ème cycle, dactyl, Aix-en-Provence, 1975. 24 - F. et M. Py, Les amphores étrusques de Vaunage et de Villevieille, dans M.E .F.R.A., 86, 1974, p. 141-254, spécialement p. 188-193. 25 - Ici et dans la suite, les formes de céramique non tournée seront donnée s selon le système de B. Dedet et M. Py, Classification de la céramique non tournée protohistorique du Languedoc méditerranéen, suppl. 4 à la Rev. Arch. de Narb., Paris, 1975. 12 M. PY et Cl. RAYNAUD cas) ou incisés (3 cas), des chevrons imprimés au peigne (4 cas). /],'; torchis. Datation : ces différents éléments permettent de dater la couche 3 de la première moitié du Vème s., peut-être le deuxième quart. Le tesson de bucchero étrusque est à l'évidence un peu "attardé" (26). --- 2.5. MOBILIER ET DATATION DE LA COUCHE 4 Voici la répartition des céramiques (853 tessons de vase) : CATEGORIES Cér. tournée fine : 58(6,70"/o) Amphores : 102 (11,90"/o) Cér. non tournée fine : 667 (78, 1 O"/o) ---- - attique pseudo-ionien peint - commune jaune - gri e monochrome - mortier massaliète : 3 ( 5,1 : 13 (22,4 : 12 (20,6 : 28 (48,2 : 2 ( 3,4 - ma aliète - "ionienne'' - étru que : 88 (86,2 %) : 10 ( 9,8 %) : 4 (3,9 %) - urne - vase à embouchure rétré ie - coupes - couvercles - mortier : 27 (50,9 %) J 3 ___ _J 4 J! %) %) %) %) %) : 2 ( 3,7 %) : 20 (37,7 %) 3 ( 5,6 %) : 1 ( 1,8 %) ( "22 19 TYPES -.__) 2 -----l f CM ~ L \ - Divers : on relève en outre 40 os et 13 fragments de pisé ou de ( } \1 I1 1 I r 1 l 40 6 \ 1 \.. 7 )/ / Fig. 9 - Mobilier de la couche 3 de la zone 01. Dolium : 26 (3 OJo) - Céramique tournée fine : trois tessons attiques appartiennent aux productions à vernis noir : parmi eux, deux bords de coupes de type C, l'un à lèvre incurvée (fig. 8, n°3) (27), l'autre à lèvre droite (fig. 8, n°4) (28), tous deux datables de la période 525-480 av. J .-C .. Le pseudo-ionien peint comprend des vases à bandes, dont une coupelle (fig. 10, n°2) et deux tessons à décor subgéométrique (fig. 10, n ° I et 5). Parmi les vases gris monochromes, un fond de bol (forme II ou III de Ch. Arcelin - Pradelle), un fond de coupe à lèvre (forme V), un tesson décoré (fig. 10, n°3), un bord de grande coupe carénée (forme III) (fig. 10, n ° 16) et un bord de coupe évasée (forme 1) (fig. 10, n°6). Enfin, des fragments de panse d'oenochoés en céramique jaune sans peinture et deux bords de mortier massaliète (fig. 10, n°4). - Amphores : nette prédominance du type massaliète, dont 4 bords de forme 2 de M. Py (fig. 10, n°9, 10, 13 et 15), 3 de forme 3 (fig. 10, n°8, 12 et 14), 1 de forme 4 (fig. 10, n°1 I) et une marque circulaire sur fragment de col. Les amphores "ioniennes" à pâte jaune sableuse sont représentées par 10 tessons de panse, les amphores étrusques par 2 tessons de type 4 et 2 autres de type 3A5. - Céramique non tournée fine : les urnes présentent les bords suivants: COI = 9, C03 = 6, C06 = 1, C13 = 1, DOi = 2, D02 = 1, 003 = 1, FOI = 3, F04 = 1 (fig. 10, n°18), GOI = 1 et G09 = 1. L'une de ces urnes a un col orné de larges cannelures horizontales d'un type original (fig. 10, n° 17). Les décors au contact col-panse sont des rangs d'impressions (10 ex.) ou d'incisions (5 ex .), et des chevrons imprimés au peigne (6 ex .). On rattachera aux urnes un exemplaire à embouchure rétrécie, sans col, à bord 101. Les coupes ont des bords EO 1 = 1, E02 = 1, E04 = 7, E09 = I, 101 = 7 et 105 = 3. Peu de couvercles : 3 bords de type DO 1 = 1 et D03 = 2. Enfin, une grande jatte imite assez fidèlement un mortier de Marseille (fig. 10, n°7). Parmi les fonds de vase, on relève surtout des fonds plats (formes IIA = 6,118 = l, 12A = 6, 12B = 3, 13A = 5)etunseulfond annulaire bas (63A). A signaler encore un bouton de préhension, perforé horizontalement. - Divers : deux fragments de corps de chenets en terre cuite sont ornés de cercles imprimés sur les flancs et, pour l'un des deux, d'impressions ovalaires sur les arêtes et le sommet d'une "crinière" en relief (fig. 10, n ° 19 et 20). On relève enfin 2 fragments de tige de bronze, 1 fragment de meule en basalte, 99 ossements d'animaux et 25 morceaux de torchis ou pisé. Datation : les céramiques tournées indiquent les environs de 500 av. J.-C. ou, si l'on tient compte de la répartition des types de bords d'amphore massaliète, le premier quart du Vème s. 2.6. MOBILIER ET DATATION DE LA COUCHE 5 La couche 5 a livré un mobilier très modeste. Voici la répartition des tessons de vase (67 fragments) : 26 - La diffusion du bucchero en Gaule méridionale ne saurait descendre au-delà du troisième quart du Vlème s. av . .1.-C.. Cf en dernier lieu J .-P. Morel, Le commerce étrusque en France, en Espagne et en Afrique, dans l'Etruria mineraria, Atti del XII convegno de studi etruschi e italici, Florence, 1981, p. 480-481. 27 - Type Agora 398-413 (C, concave lipe): B. A. Sparkes et L. Takott, o.c. 28 - Type Agora 414-420 (C, plain rim): ibid. STRATIGRAPHIE DU MARDUEL I ( / J,, _) 3 2 I 5 -~ 6 76 16 8 18 I 9 13 77 7 228 16 10,7 t---- 7 i - 1 t,- 12 17 1& ~- -./- 17 18 13 CM 23 -- l 15 9 18 Fig. JO - Mobilier de la couche 4 de la zone 01. ~ ) 14 M. PY et Cl. RAYNAUD T t 1 S:!'{; \ 1 i LI ~ -, 1 ~ ,['_ f '(; i ~ 1 2--_I Fig. 11 - Stratigraphie des zones 03 (à gauche) et 09 (à droite) selon une coupe sud-nord. TYPES CATEGORIES Cér. tournée fine : 9 (13,4 OJo) - attique - commune jaune - grise monochrome Amphores: 14 (20,8 OJo) - massaliète - "ionienne" Cér. non tournée : 43 (64, 1 OJo) - urne - inclusion B.F. III 4 4 livre quelques niveaux homogènes, principalement pour le Vème s. av. J.-C., dont le mobilier bien que modeste et fragmenté, présente un réel intérêt typologique. 3. Fouille des zones 03 et 09 : 13 : l 1 2 Dolium : 1 (1,4 OJo) Les zones 03 et 09 constituent deux parties d'un même sondage, conduit sur la pente de la colline, dans la parcelle cadastrale 293, en 1976 et en 1979 (fig.4, S3-9). Ces travaux ont concerné les abords (zone 03) et le coin sud-ouest (zone 09) d'une habitation du 1ers. av. J.-C., se substituant à des remblais et un niveau d'occupation antérieurs. 3.1. LA ZONE 03 Le tesson attique appartient à une coupe à yeux, dont il présente le décor caractéristique : cercle noir entouré de deux incisions circulaires, séparant une plage centrale violette d'une plage extérieure blanche (fig. 8, n°5). Ce ~document est datable du dernier quart du Vlème s. (29). Parmi les amphores massaliètes, on note un bord fragmentaire, probablement du type 3 de M. Py. La céramique non tournée n'offre qu'un seul bord d'urne, de forme C02. Deux tessons non tournés appartiennent au Bronze final lllb : une épaule d'urne ornée de méplats et une vasque de coupe, ornée à l'intérieur de cannelures et de chevrons tracés à la pointe mousse. La formation de ce niveau est datée de la fin du Vlème s. par le tesson attique. Les tessons du Bronze final ont l'intérêt d'attester l'existence d'une occupation humaine nettement antérieure. 2. 7. CONCLUSION PRELIMINAIRE SUR LA FOUILLE DE LA ZONE 01 Ce sondage apporte des renseignements de plusieurs ordres. Il donne une première idée de l'ampleur chronologique de l'occupation du site, du Bronze final à la fin de l' Antiquité, soit plus d'un millénaire. Il atteste également une occupation des berges du Gardon à la base est de la colline du Marduel, assurée à la fin du Vème s. av. J.-C., mais très probable aussi durant la plupart des périodes reconnues. Enfin, il 3.1.1. Stratigraphie Dans la zone 03, au Sud de 09, un sondage de 3 m 2 a été mené dans une aire primitivement non bâtie, aménagée au début de l'époque gallo-romaine. La stratigraphie relevée est peu épaisse (fig. 11, à gauche). Sous une couche de terre humique (couche 1) se trouvait un mince niveau de terre brune (couche 2) à la base duquel ont été repérées des traces de sol de tuileau (couche 2A). Plus bas s'étendait une couche de terre grise, contenant des nodules d'argile jaune et des charbons de bois (couche 3). Enfin, les anfractuosités du rocher naturel étaient comblées d'un sédiment brun clair, présentant des passages cendreux et charbonneux. Quelques grosses pierres forment un blocage dans ce niveau au nord. On trouvera ci-après la description du mobilier livré par chaque niveau. 3.1.2. Mobilier de la couche 1 La couche l est un niveau remanié par les travaux agricoles. Aussi y trouve-t-on mélangés des témoins d'époques diverses parmi lesquels : l tesson de sigillée italique ; 3 de campanien A ; 1 frag- 29 - Cf. Fr . Villard, La céramique grecque de Marseille, V/ème-/Vème s. Essai d'histoire économique, Paris, 1960, p. 26. 15 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL ment de vasque de plat précampanien à guillochis ; 1 tesson de céramique grise monochrome ; 9 de céramique commune jaune ; 1 bord de mortier italique ; 4 bords et I anse d'amphore massaliète ; 1 anse d'amphore italique ; 34 tessons de céramique non tournée ; et une coulée de plomb. Ces documents couvrent une longue période, du Vème s. av. J.-C. au début de notre ère. 3.1.3. Mobilier de la couche 2 Le niveau 2 est plus homogène, car il correspond aux restes étalés d'une occupation des lieux qu'on doit mettre en relation avec le sol bétonné observé au Sud du sondage (couche 2A). En voici le mobilier : 2 20 - Céramique tournée fine: 1 tesson de sigillée italique ; 1 bord de forme 278 en céramique campanienne A ; 8 tessons de céramique commune jaune, dont une anse bifide ; 2 fragments de gobelet à paroi fine ; 8 fragments de céramique commune gallo-romaine de 4 11 - Amphores : 1 bord d'amphore italique Dresse! 1 {fig. 12, n°1). - Céramique non tournée : 21 tessons dont 1 bord d'urne et 1 bord de coupe. - Divers: 1 clou en fer (fig. 12, n°3) ; une dizaine de fragments Ces quelques documents sont datables du dernier tiers du 1er s. av. n.è. ( r s ) ~ 6 Fig. 12 - Mobilier des couches 2 (n°1-3) et 3 (n°4-6) de la zone 03. 12,9 ~ ~ ) 1 1 -LV, 4 b 9 (- Il. 2 6 I ()_ CM ) ~ !--- -=1 1~ 1~ 2 16 Fig. 13 - Documents anciens de la couche 3 de la zone 03. 11 ~0 2ù 13 14 L ·s ___] 8 7 3 î L _!Tl_ 77 J 5 20 5,6 • ~ d'os. JJ ,J -l , type précoce dont une anse, 1 fond de couvercle et un bord d'olla ; 3 fragments de mortier de type régional (fig. 12, n°2). 3 17 16 M. PY et Cl. RAYNAUD 20 { l I -- _J CM \10 22 ,- ~ ~ J ~/I Y ( Ô / - .J- ' 2 3 5 [ 11 ,,7 ~.·.3 ~-~~~_,- I { 12 1) 8 7 6 9 Fig. 14 - Mobilier de la couche 4 de la zone 03. 3.1.4. Mobilier de la couche 3 Cette couche peut être interprétée comme un remblai, étalé pour fonder le sol attesté par le lambeau de tuileau 2A. Aussi ne sera-t-on pas étonné d'y trouver un petit nombre de documents contemporains de cet étalement et du sol lui-même, à côté de témoins plus anciens, qui étaient compris dans le matériau utilisé, et qui rendent compte des occupations antérieures des lieux. Les documents récents (fin du 1ers. av. J.-C.) se résument à peu de chose : 1 bord de coupelle en sigillée italique (fig. 12, n °4) ; 1 fragment de campanien A tardif ; 1 bord d'urne (fig. 12, n°6) et 1 anse en céramique commune jaune ; 1 anse d'amphore italique ; 1 fragment de vase non tourné décoré d'impressions ; 2 tiges, 1 clou (fig. 12, n°5) et 2 fragments d'anneau en fer. Parmi les objets de typologie ancienne, on retiendra 1 bol à vernis noir de l 'Atelier des Petites Estampilles (fig. 13, n ° 1) ; 1 bord de coupe pseudo-ionienne peinte de tradition 82 (fig. 13, n°2) (30); 5 fragments de céramique grise monochrome dont 2 bords de bols de forme II (fig. 13, n°6 et 7), 1 fond de coupe de forme V (fig. 13, n°4) et 1 anse d'oenochoé de forme VIII (fig. 13, n°5) ; 4 tessons de céramique tournée à pâte jaune, dont 1 bord d'oenochoé d'un type fréquent aux IVème-Ïlème s. av. J.-C. (fig. 13, n°8) et 1 fond d'ampoule de typologie massaliète (fig.13, n°3); 1 anse et 2 bords (formes 2 et 4) d'amphore massaliète (fig. 13, n°9 et 10); 1 anse trifide (fig. 13, n°16) et divers tessons d'urnes (fig. 13, n°12, 13 et 15) (31), de coupes (fig. 13, n°17) et de doliums (fig. 13, n°1 let 14) en céramique non tournée (32). Ces documents se répartissent en chronologie entre le Vème et le lllème s. av. J.-C., avec une nette prédominance pour le Vème s. Ils montrent que les travaux d'établissement du sol 2A ont amené le bouleversement de plusieurs couches rendant compte d'une occupation relativement continue des lieux durant une grande partie du Deuxième Age du Fer. 3.1.5 Mobilier de la couche 4 C'est au contraire un niveau homogène qui clot cette séquence stratigraphique : la couche 4 n'a en effet livré que de la céramique non tournée (71 tessons). On y reconnaît : - 4 bords d'urnes (fig. 14, n°1, 2 et 3) de forme C 11 ou 21, DOi, D03 et DIE 05 et 3 épaules ornées de méplats ; - 2 bords de coupes hémisphériques (fig. 14, n° 10 et 11), de forme E04 et E14; - 1 bord de coupe tronconique de forme D21 (fig. 14, n ° 12) ; - 3 fonds (fig. 14, n°8 et 9) de forme 128, 138 et 62A ; - 2 fragments ornés d'inci .sions géométriques en double trait (fig. 14, n°5 et 6) ; - 5 tessons de panse ornés de cannelures douces (fig. 14, n°7) ; - la faune est représentée par 6 fragments d'os et 2 dents. Ce mobilier modeste, trouvé dans une couche résiduelle au contact du rocher naturel, démontre de façon très nette que la première occupation de ce secteur appartient au Bronze final lllb. La typologie de la céramique renvoie semble-t-il à un faciès assez tardif, intermédiaire entre le "mailhacien I" classique et le début du "suspendien" (33). 3.2. LA ZONE 09 La zone 09 constitue une extension de la zone 03 vers le Nord, sous la forme d'un sondage rectangulaire de 3 m dans le sens est-ouest, sur 2 m dans le sens nord-sud. Le sondage a permis la découverte d'une habitation quadrangulaire dont l'angle sud-ouest a été fouillé jusqu'au substrat (fig. 15 et 16). On décrira ciaprès la stratigraphie (fig. 11), et, pour chaque couche, le mobilier et les structures mis au jour. 3.2.1. Couches 1 et 2 C'est, comme dans la zone 03, deux niveaux superficiels remaniés par les cultures, qui livrent un mobilier mélangé, à savoir : - dans la couche J : 3 tessons de campanienne A ; 1 tesson d'imita- 30 · Cc type fait suite aux imitations 82 du VI ème s . (Cf. M. Py, La céramique grecque de Vaunage et sa signification, dans C. L. P. A., 20, 1971, p. 39-40) et se rencontre à Nîmes durant tout le Vème siècle (M. Py, Recherches sur Nimes pré-romaine, o.c., fig. 27, n°21 et fig. 34, n°2 et 3). 31 - Parmi eux un bord d'urne typique du Vème s. av. n.è., mais avec col peigné (fig.13, n°15), ce qui est rare dans la céramique locale du Languedoc oriental. 32 · Cc niveau correspond à des époques très diverses, il est inutile de donner le comptage complet des fragments, qui est sans signification réelle. 33 - Sur le problème du passage de J' Age du Bronze à I' Age dû Fer, voir P. Garmy, L'évolution de /'Age du Bronze Final 11/8 et la transition Bronze/Fer en Languedoc oriental d'après la culture matérielle des habitats, état des questions, dans Dia/. Hist. Ane., 5, 1979, p. 23-34. STRATIGRAPHIE tion campanienne à vernis rouge, 20 tessons de céramique galloromaine, 19 de céramique non tournée et 2 de dolium. - dans la couche 2 : 5 tessons de campanienne A, 2 tessons de sigillée italique ; 77 fragments d'amphore ; 124 tessons de céramique non tournée et 27 fragments de dolium ; 1 fusaïole en terre cuite ; 8 clous en fer ; morceaux divers d'enduit mural. On remarquera que l'ensemble de ces documents appartient aux périodes récentes de l'occupation du site, à savoir le 1ers. av. J.-C. et la première moitié du 1erS. de n.è. 3.2.2. Couche 3 La couche 3 est située au niveau de l'arasement des murs (fig. 11, à droite). Elle est faite de pierres de calibre moyen, liées par une terre beige à jaune, et correspond sans doute en majeure partie à la destruction des structures de l'habitation. A sa base, un niveau terreux (fig. 15), sur lequel reposent quelques pierres, est interprétable comme le sol d'abandon de la maison. Sur ce sol et dans la couche 3, on recueille le mobilier suivant (96 fragments de vases) : TYPES CATEGORIES Cér. tournée fine : 49 (51 0/o) - sigillée italique - campanien A - commune tournée : 1 : 2 : 46 Amphores: 9 DU MARDUEL 17 3.2.3. Couches 4, 4B et 5 Ces trois couches forment un même niveau archéologique, rendant compte de la première occupation de l'habitation (fig. 11) : de bas en haut, il s'agit d'une sédimentation de sol (couche 5) faite de terre limoneuse gris-jaune tachée de cendres grises ; d'une petite fosse (fig. 16) creusée dans cette accumulation et remplie d'argile jaune (couche 4B) ; et de l'effondrement de structures en terre, probablement l'élévation des murs (briques crues ?), sous la forme d'une argile brun-jaune, en partie brûlée (couche 4). Les couches 4, 4A et 5 dont donné un mobilier assez maigre, à savoir : - Couche 4 : 2 tessons de campanienne A dont un bol 27 (fig. 19, n°1); 6 de céramique commune jaune; 1 d'amphore italique; 28 de céramique non tournée ; 1 lissoir en schiste et 1 clou en fer (fig. 19, n°4). - Couche 4B: 2 tessons de céramique commune jaune, I d'amphore massaliète, 9 de céramique non tournée. - Couche 5 : 2 tessons campaniens A dont 1 fond à rosette (fig. 19, n°3) et I bord de forme 28a (fig. 19, n°2); 3 tessons de céramique commune à pâte jaune ; 6 d'amphore massaliète ; 88 de céramique non tournée ; 2 de dolium ; et 12 morceaux d'os. La base de la couche 5 peut être considérée comme le sol de fondation de l'habitation dont on a mis au jour un angle de murs. Le mobilier retrouvé dans les couches 4, 4B et 5, bien que modeste, permet néanmoins de situer dans le temps la construction de cette maison et sa première phase d'occupation. L'ensemble s'inscrit dans le Ilème s. av. n.è. (9,3 OJo) 3.2.4. Couche 6 Cér. non tournée fine : 33 (34,3 %) - urne - coupe 4 Dolium : 5 (5,2 %) Parmi les céramiques tournées fines, on compte un bord de tasse en sigillée italique de forme Goudineau 12 (34) (fig. 17, n °2) ; 2 tessons campaniens A dont une coupelle de forme Morel 113, typique du Jer s. av. J.-C. (35) (fig. 17, n°4); et diverses céramiques communes, à pâte jaune épurée (olpés principalement), ou à pâte grise ou beige sablées. Parmi ces derniers, plusieurs fragments d'une olla (fig. 17, n°1). Les tessons d'amphore sont très fragmentés : on reconnaît 1 fragment massaliète, certainement hors de son contexte, et 8 fragments italiques de type Dressel 1. La céramique non tournée est peu abondante. Les formes présentes sont 1 bord d'urne de type COI (fig. 17, n°3), 1 bord de jatte de type E07 et 3 bords de coupes de types E05, EOI et 101 (coupe à oreille et goulot) (fig. 17, n°5 et 6). Outre la céramique, signalons 2 clous en fer (fig. 17, n °7 et 8), 1 maillon de chaîne de ceinture en bronze (fig. 18, n°2) (36) et 28 os d'animaux. Ce mobilier permet de fixer la datation de la dernière occupation de l'habitation au 1er s. av. J .-C., l'abandon final intervenant vers le changement d'ère. 34 - Cette forme apparaît vers 25-20 av. J.-C.. Cf. Ch. Goudineau, Cette couche de terre brun clair, avec charbons de bois et cailloutis épars, repose sur le rocher naturel. Elle passe sous le mur sud (fig. 11) et correspond à la couche 4 de la zone 03 (voir ci-dessus). On y trouve un mobilier assez abondant, disposé sans ordre, composé de 11 fragments d'os et de 274 fragments de céramique non tournée. Dans les carrés Bl et B2, une lentille de cendre en connexion avec de nombreux morceaux d'argile cuite et des petites pierres parfois rubéfiées, indique sans doute une vidange de foyer. Dans les carrés A 1-B1, on note la présence d'une petite dépression entourée d'une zone tassée et rubéfiée qui pourrait marquer l'emplacement d'un foyer (cependant aucune concentration particulière de charbons de bois n'a été relevée à l'entour). Les formes des vases non tournés sont les suivantes : - Urnes: 13 bords de formes FOI = 2, D01 = 5, D04 = 3, D07 = 2 et D09 = 1 (fig. 20, n°1,2 et 3); 5 décors de rangées de coups imprimés (oves, ronds, triangles : fig. 20, n°4 et 5) ; nombreux méplats et cannelures. - Vase à embouchure rétrécie: 1 exemplaire à bord GOI orné de cannelures larges sur l'épault: (fig. 20, n°6). - Coupes hémisphériques: 6 exemplaires dont un complet (fig. 20, La céramique arétine lisse, Ec. Franç. de Rome, suppl. 6, Paris, 1968, p. 372 et 376. 35 - J .-P . Morel, A propos des céramiques campaniennes de France et d'Espagne , dans Arch . en Lang., 1, 1978, p . 160. 36 - Sur ce type d'objet, caractéristique du llème s. et du début du(« s. av. J .-C., voir C. Tendille, Mobiliers métalliques protohistoriques de la ré?,ionnimoise. li/autres objets de parure et d'habillement, dans Doc. d'Arch. Mérid., 3, 1980, p. 107-109 et fig. 7. 18 M. PY et Cl. RAYNAUD Fig. 15 - Sondage de la zone 09, vu du sud-est : sol de base de la couche 3. Fig. 16 - Sondage de la zone 09, vu de l'est : couche 4 et fosse 48. STRATIGRAPHIE 19 DU MARDUEL n °7 : forme 464. bord E09, fonds 41A, rapport 46), et 5 bords de formes EOI = 3, E07 = 1 et 101 = 1 (fig. 20, n°8 et 10). ) - Coupes carénées : 2 exemplaires à bord GOI (fig. 20, n °9) . - Coupes tronconiques : 2 bords de formes A 11 et A2 I (fig . 20, n° 14) et I fond de forme 228, avec groupes de cannelures concentriques à l'intérieur de la vasque (fig . 20, n ° 13); 3 décors incisés en double et simple trait (fig. 20, n° 11, 12, 14). I= - Autres fonds de vase: 3 exemplaires 218 = de formes 128 = 2 et I. Ce mobilier homogène doit être rapporté, comme celui de la couche 4 de la zone 03, à l 'Age du Bronze final Illb. 3.3. CONCLUSION PRELIMINAIRE DES ZONES 03 ET 09 2 3 4 6 Fig. J 7 - Mobilier de la couche 3 de la zone 09. SUR LA FOUILLE Comme le sondage 01, le sondage 03-09 fait apparaître une occupation longue, entre le Bronze final Illb et le début de la période gallo-romaine. Deux phases ont laissé des témoins d'habitat : au Bronze final Illb, ce sont des traces éparses de foyer, correspondant à des restes de cabanes en matériaux légers, en grande partie nivelés. Plus tard, c'est la base en pierres de deux murs en angle droit, dont l'élévation était peut-être d'abord en briques crues (voir les traces retrouvées dans la couche 4 de la zone 09) : cette habitation, fondée et occupée une première fois au Hème s. av. J.-C., sera détruite et rebâtie par la suite, son occupation se prolongeant jusqu'à la fin du 1er s. av . J .-C. dans la zone 03 (sol bétonné 2A) et dans la zone 09 (sol de terre battue). Pour la longue période comprise entre ces deux phases, on ne possède que des mobiliers mélangés au sein d'un remblai dans la zone 03 (couche 3), mobiliers qui appartiennent aux Vème, IVème et Illème s. av .n.è. Un hiatus subsiste, semble-t-il, entre le Bronze final Illb et le Vème s. av. J .-C. 4. Fouille de la zone 05 La fouille 05, menée en 1979 sur la parcelle cadastrale 290, à l'extrémité nord de la colline du Marduel (fig. 2), avait pour but de vérifier l'existence et les modalités de l'occupation de cette partie du site, qui 1,.. 7 2 cm Fig. 18 - Objets en bronze - n° 1 : fibule (zone 05, couche 3 ; n°2 : élément de ceinture (zone 09, couche 3). 1 3 4 - / ? CM Fig. 19 - Mobilier des couches 4 (n ° I et 4) et 5 (n °2 et 3) de la zone 09 . 20 M. PY et Cl. RAYNAUD 28 \·, J 2 _ 7 ..... -. 1' - -- - - 6 /(5 13.J CM 7 32 26 --~ 10 9 'j "-, ? ') ,') ' -= 10 J ''f .,J (,' -&7 / 11 12 ) JJ 13 gc; [.· 14 ( , 6 ;. -- . y ;:, Fig. 20 - Mobilier de la couche 6 de la zone 09. surplombe le croisement de la route de NimesRemoulins (N86) et de la route de Beaucaire (D986) (fig. 4, S5). Les travaux se sont donc limités à un sondage de 2 sur 2 m, et à l'examen de la stratigraphie, qui s'est révélée fort simple. 4.1. COUCHES 1 ET 2 épierrée et rapportée lors de la mise en culture de la parcelle. Le mobilier qu'on y trouve est dispersé en tous sens, très fragmenté et d'époques très diverses, comme le montre l'inventaire suivant : - Couche J : 9 tessons de céramique commune gallo-romaine, 1 fragment de sigillée claire ; 2 fragments de céramique non tournée ; 1 fragment de céramique commune jaune, 1 fond de vase campanien A; 1 bord de bol campanien B de forme Lamb.BI (fig. 21, nol). Ces deux niveaux superficiels, d'une épaisseur respective de 0,50 et 0,20 m, sont composés de terre - Con tac/ couche 1/2 : 13 fragments de céramique commune jaune; 2 anses et 1 bord d'amphore massaliète (fig. 21, n°2); 5 21 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL fragments de céramique grise monochrome ; 1 fragment de campanien A ; 6 tessons non tournés ; 9 morceaux de tôle de bronze dont un percé. - Couche 2 : 1 bord de coupe attique à vernis noir de type Agora 469-473, datable de la période 480-425 av. J .-C. (fig. 21, n°5) (37) ; 6 tessons gris monochromes ; 1 bord de bol "à anse en boucle" en céramique campanienne B, de forme Pasquinucci 127 (fig.21, n°3) (38) ; 3 fragments d'amphore massaliète ; 20 tessons de céramique commune jaune ; 15 de céramique non tournée, 1 bord de bol 31 en campanien A tardif (fig. 21, n°4); 2 scories de fer. 4.2. COUCHE 3 Sous la couche 2, on met en évidence un niveau d'occupation préservé en place, se présentant sous la forme d'une mince couche de terre cendreuse, très compacte, avec de nombreux galets. Cette couche contient un mobilier fragmenté, mais cependant abondant et chronologiquement homogène. Les tessons de poterie se répartissent ainsi : CATEGORIES Cér. tournée fine : 8(8,l %) Amphores: 20 (20,4 %) Cér. non tournée fine : 69 (70,4 % ) TYPES - grise monochrome - commune Jaune - pseudo-ionienne peinte étrusque - ionio-massaliète - mas aliète - urnes - coupe A 1), soit sur une couche d'argile rougeâtre, englobant un abondant cailloutis ( = couche 4). Aucun témoin humain n'est inclus dans ce sédiment. 4.4. CONCLUSION PRELIMINAIRE DE LA ZONE 05 Le sondage 05 apporte quelques indications sur la chronologie de l'occupation de l'extrémité nord de l'oppidum : ici, contrairement aux autres zones sondées, on ne rencontre à la base de la stratigraphie aucun document du Bronze final Illb ; il n'y en a pas non plus, apparamment, dans les niveaux remaniés. Il se pourrait donc que ce secteur n'ait pas été occupé durant cette première phase. Par contre, l'habitat de la fin du Vlème siècle est bien illustré par un sol compacté et par un mobilier caractéristique. C'est dans les niveaux remaniés par les travaux de mise en culture (création de terrasses) que l'on rencontre les restes des phases ultérieures, couvrant, comme dans les autres sondages, une très longue période (du Vème s. av. J .-C. au IVème s. de n.è.) 4 1 3 : 12 1 7 3 Dolium : 1 (1,02 %) 2 Les formes représentées sont : - pour la céramique grise monochrome, 1 panse avec décor ondé et 1 bord d'oenochoé à embouchure ronde (fig. 22, n°7) ; - pour la céramique pseudo-ionienne peinte, le bord et le fond d'une coupe inspirée du type B2 (fig. 22, n°10 et 13); - pour les amphores étrusques, 1 bord et l départ d'anse de type 3A5 (fig. 22, n°5 et 6) ainsi que 3 bords et 1 anse de type 4 (fig. 22, n°3, 9, 10 et 12) ; - pour les amphores ionio-massaliètes, 1 bord replié (fig. 22, n° 1) ; - pour les amphores massaliètes, 2 bords de forme 2 et I fond (fig. 22, n°2, 4 et 8) ; - enfin, pour la céramique non tournée, 3 bords d'urne de formes COI, DOiet D04: 1 bord de coupe de forme 001 ; et 3 fonds de formes 12A = 2 et 13A = 1. En outre, cette couche a livré 4 os d'animaux et 1 fibule en bronze à pied relevé et arc à section bombée (fig. 18, n° 1). Cette fibule se rattache au type 5 de C. Tendille, attestée en Languedoc oriental de la fin du Vlème s. au début du IVème s. av. J.-C. (39). ~ -- ~ .J 15 l 3 20 4 79 ::l" 5 1,... - Datation : fin du Vlème s. av. n.e. -----/ 2~ 4.3. COUCHE 4 La couche 3 repose soit sur le rocher naturel (carré 37 · B. A. Sparkes et l.. Talcolt, SUR LA FOUILLE Fig. 21 - Mobilier des couches 1 (n° 1), l /2 (n°2) et 2 (n°3-5) de la zone 05. o.c., p. 101-102. 38 - Sur cette série, voir en dernier lieu M. Py, Recherches sur Ni mes préromaine, o.c., p. 211 et 217. 39 · C. Tendille, Fibules protohistoriques de la région nimoise, dans Doc. d'Arch . Mérid., 1, 1978, p . 84-85 et fig. 2, n ° 12-14. 22 M. PY et Cl. RAYNAUD CM Q l J ) 1;:7- 9 8 /'-~ . ,5 ......_ 11 ) ' 1 l 12 11, \ ' J r 7 7 10 L 5 13 Fig. 22 - Mobilier de la couche 3 de la zone 05. 5. Fouille de la zone 08 Le sondage 08 a été réalisé en 1979 sur une terrasse du flanc est de la colline du Marduel (parcelle cadastrale 297) (fig. 4, SS). Il a pris la forme d'une tranchée de 1,5 m de large sur 6 m de long, dans le but d'obtenir une coupe transversale ouest-est de la terrasse (fig. 23). L'épaisseur du sédiment s'est révélée importante, à cause de la structure encaissante du relief en cet endroit, situé à la base d'un petit vallon. L'étude de la stratigraphie (fig. 24) a permis de distinguer neuf niveaux, dont on décrira ci-après les caractères sédimentologiques et le mobilier. 5.1. COUCHE l C'est une épaisse couche de terre meuble, brunjaune, dont l'épaisseur va de 0,35 m à l'ouest à 0,70 m à l'est. On n'y rencontre que très peu de pierres. Un maigre mobilier (63 tessons de vase) s'y trouve épars, à savoir : 2 fragments de céramique commune galloromaine ; 6 fragments d'amphore italique ; 7 fragments d'amphore gallo-romaine ; 14 fragments de céramique non tournée fine ; 1 fragment de dolium ; et 2 tessons modernes de céramique vernissée. Ce niveau correspond sans doute à un remblai étalé sur un terrain en pente pour créer une terrasse horizontale, lors de la mise en culture de la colline. C'est ce que montre la structure de la couche de terre, qui est épierrée et livre des témoins d'époques mêlées s. av. J .-C. - 1er s. ap. J .-C.), ainsi que le pendage de sa base. La couche 1 s'arrête sur une terre de couleur oer plus grise, qui englobe, d.ans la moitié est de la tranchée, un empierrage serré, tandis que dans la moitié ouest apparaissent des pierres plus grosses et plus dispersées. 5.2. COUCHES 2 A 5 Les couches 2 à 5 constituent le remplissage d'une grande fosse, large et profonde, qui occupe la majeure partie de la stratigraphie de ce sondage (fig. 24, niveaux hachurés). Cette fosse a entamé partout les niveaux protohistoriques et détruit la plus grande partie des structures sous-jacentes (fig. 25). Elle a été comblée rapidement, principalement avec des matériaux de destruction (pierres, mortier, tuiles, déblais terreux contenant des mobiliers plus anciens). Ce comblement présente une structure hétérogène, avec alternance de niveaux cendreux (couches 2 et 4) et de niveaux très pierreux (couches 3 et 5). Le mobilier est abondant. Partout, on rencontre quelques restes de l' Age du Fer et du début de la période gallo-romaine, qui étaient inclus au remblai utilisé pour combler la fosse, et dont il semble inutile de donner le détail (40). Seuls nous intéresseront ici les documents contemporains du comblement (et probablement aussi du creusement et de l'utilisation) de la fosse, c'est-à-dire les céramiques les plus récentes des niveaux 2 à 5. Ces documents, rattachables sans ambiguïté à la fin de l' Antiquité, font l'objet ci-après d'une description typologique niveau par niveau . 40 - Signalon s seulement la découverte .d'une obole de Marseille en argent au contact des couches 3 et 4. 23 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 6 1 1m Fig. 23 - Plan du sondage 08. En grisé, lentilles cendreuses de la couche 6. DUES T C 1 -,-1 2 ----__J_ -r- 4 3 ES 5 é) 1 1 -r-,r 7 Sc ----- Fig. 24 - Coupe ouest-est de la zone 08. En hachuré. profil de la fosse tarda-romaine. -rr__,..,.....,,-,...,.. 24 M. PY et Cl. RAYNAUD 5.2.1. Couche 2 (fig. 26) - Céramique commune : caractères techniques homogènes, pâte brun orangé à brun foncé, dure, sableuse, épiderme granuleux. Formes : bols à lèvre en amande (n ° I et 2) et à fond plat (n °3), petite olla à lèvre carrée (n°4). - Céramique luisante : groupe homogène de productions soignées, 13 fragments dont 5 sont illustrés (n ° 5, 6, 7, 9 et 10) ; pâte jaune orangé, dure, vernis orange vif à noir, à reflets métalliques, très adhérent. Formes : la plupart des fragments se rapportent à des bols Lamb. 1/3 ; on note aussi un fond de plat Lamb. 9 - Céramique claire D : 5 fragments sans forme. - Céramique fine à pâte grise (dite paléochrétienne) : lot homogène de 22 fr. dont cinq sont dessinés (n°1 I à 14); pâte gris clair à fin mica, dure ; vernis gris foncé à noir, très adhérent. Un fragment (n°8) à pâte tendre se rapproche de ce lot. Formes: plat (n°ll) et bols (n°8 et 12 à 14). - Amphores : lot homogène de petites amphores, cols étroits (n° 15 à 18), anses verticales de section ovale ou ronde (n ° 19 et 23), pointes allongée ou aplatie (n °21 et 22) ; un exemplaire porte une anse courte sur l'épaulement (n°20). Pâte rouge brique à rouge orangé à dégraissant de sable et de quartz, plus ou moins fin selon les fragments ; tous les exemplaires portent un engobe blanc, crème ou jaune paille, très adhérent. Le col n ° 17 se détache de !'ensemble : pâte jaune pâle, tendre à fin dégraissant de sable et de mica. 5.2.2. Couche 3 (fig. 26) - Céramique commune : pâte brune ou rose, sableuse et dure ; plat et bol à lèvre en amande (n°24 et 31). - Céramique luisante : pâte orangé à fin dégraissant, particules de mica, vernis orange vif à reflets métalliques, très adhérent. Formes : un bol Lamb. 1/3 (n°29) et un fond d'olla (n°30). - Céramique luisante (n ° 16 à 20 et 22) : pâte orange à orange pâle, fine et dure ; vernis de bonne qualité orange vif, brillant, à reflets métalliques. Le vase n°16 porte des rehauts blancs, oves horizontales sur la partie supérieure, ainsi qu'un graffiti sur la lèvre. L'exemplaire n°22 se différencie du lot par un ton plus pâle, mais possède les mêmes caractères techniques. Formes : bols Lamb. 1/3 et forme inédite (n°22). 5.2.4. Datation Malgré la stratification observée lors de la fouille, l'étude céramologique ne fait pas apparaître de diff érence notable entre les différents niveaux. Il s'agit donc du comblement rapide d'une fosse dont la fonction primitive reste indéterminée. On notera néanmoins que les céramiques fines à pâte grise (dites paléochrétiennes) sont bien attestées dans la couche 2, alors qu'elles sont absentes dans les niveaux inférieurs (couches 3, 4 et 5). Si la minceur de l'échantillonnage étudié rend difficile toute interprétation, cet indice permet de situer l'époque du comblement au tout début de la production de ces céramiques, soit peu après le milieu du IVème s. ap. J .-C. (41). Mieux représentées, les céramiques luisantes apportent toutefois peu de données chronologiques. Leur abondance et leur bonne facture interdisent toutefois de les situer trop avant le IVème s. Quant aux amphores, il - Céramique claire D: fond plat Lamb. 54; pâte rouge orangé à dégraissant sableux, dure ; vernis à !'intérieur seulement : rouge orangé brillant, peu épais et très adhérent. Décor : cercles concentriques de tournassage ; au centre, carrés réticulés alternant avec une palmette hachurée ; poinçons nets et relief marqué. - Amphores : petites amphores à pâte brun orangé à orangé, dure, fin dégraissant de sable et de mica ; engobe blanc ou crème sur les n °26 et 27, très adhérent. Le col n °26 porte une onde au peigne (7 dents). 5.2.3. Couches 4 et 5 (fig. 27) La fréquence des connexions entre le mobilier de ces deux niveaux autorise à les étudier de façon globale. - Céramique commune : pâte sableuse dure, épiderme granuleux ; la couleur détermine deux groupes : pâtes gris clair à noir, pâtes rose, orangé ou brun. Formes : plats (n° 1 et 2), fond plat, profil concave, lèvre repliée en amande el divergente ; bols (n°3 et 4) à lèvre repliée en amande ; mortier à listel et à bec verseur (n°5), profil arrondi convexe ; olla à épaule arrondie et bord à marli (n°6) ; cruche à col long et anse bifide (n°7) ; petites ollas à fond plat, panse trappue arrondie, col court et bord divergent (n°8 et 9). - Amphores : anses de section ovale et fond pointu (n ° 10 à 12) ; pâte orangé, dure, dégraissant de sable et de mica. L'anse n°12 a une pâte rose marbrée de jaune, sableuse et dure, portant un engobe crème très épais, peu adhérent. - Céramique claire D: fond de plat Lamb. 54 ; pâte orangé foncé, dure, sableuse, texture légèrement feuilletée, vernis orangé vif mat et peu adhérent, uniquement à l'intérieur. Décor : cercles concentriques de tournassage, registre de rouelles simples (n°15). - Imitation de céramique claire D (?) : pâte orangé dure, à fin dégraissant et feuilletée ; à l'extérieur, un engobe orangé clair peu épais recouvre la partie inférieure, sous la lèvre ; le même engobe est présent à l'extérieur (n°13); forme dérivée des plats Lamb. 54. - Céramique claire B : pâte orange clair, tendre ; vernis orange vif épais. Plat de forme inédite (n°14). 41 - La chronologie des céramiques autrefois dites "paléochrétiennes" milieu du IVème s. Fig. 25 - Vue du fond de la fosse 2-5 de la zone 08. est encore largement méconnue. li semble toutefois qu'elles ne soient pas produites avant le STRATIGRAPHIE 18 ___..,__ ..-....J- i 25 DU MARDUEL 7 3 2 4 20 175 - ____,...._~J~ .,./"'-..j 5 6 15 CJ ~ ___._---..r 7 ~ 85 10 15 12 ~ 18 16 19 CM l 28 l 29 31 26 Fig. 26 - Mobilier des couches 2 (n°1-23) et 3 (n°24-31) de la zone 08. l 26 M. PY et Cl. RAYNAUD _) 2 20 ~ ~+ \ ~ 3 ~ 21 5 4 \ 6 CM 7 8 29 ' - .. . . ···====r. · -,·. · .... ··· ....,...r--...........-J 13 14 20 11111 1 111llltlllllllt11 1.......... 1 nlll I 1 1t1tf1Hlltllftl411PIIUIUIIII ,. .................................... llltrJ01llltHIU11 . 11tUlil"J1'Ultlll1111 1,111r411t1111111,1u1i11111111,.110~ 11ir,,,1111n111p11t11r111,u,011 15 11111•111111t111 r--~ 1 ~ ~/' 1 --- - -·L -------/ 22 l ~ 9 ~ 17 1 1 111111•nou 8 ' 1 ---- - r-- 16 1 / 1 11 1 1 , 1'1 1'" Il 1 1 ,"",1 1 "1 '"""" '"' "' ' ' !' '' '.\ -1:0:g 19 ~ ::::r--:::::7 r -../ / '- --L 18 V f ___,-- ~E ~2ù Fig. 27 - Mobilier des couches 4 et 5 de la zone 08. J~ 20 _,_] STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 27 vait une terre très cendreuse et un modeste mobilier, à savoir : 16 - 1 anse de coupe de forme V en céramique grise monochrome (fig. 28, n°3) ; - 1 bord d'amphore massaliète de forme 2 (fig. 28, n°4) ; - 68 fragments de céramique non tournée, dont 40 appartenant à une urne à panse peignée, bord FO 1, décor de cercles imprimés sur l'épaule (fig. 28, ne 1) ; 4 fragments d'une même grande urne, munie d'un bord COI et d'un fond 2IB (fig. 28, n°2) ; et 1 fragment de fond 62C. Ces quelques documents sont attribuables au début du Vème s. av. n.è. 5.4. COUCHES 58-5C ._ .. (/· 3 4 Fig. 28 - Mobilier de la couche 5A de la zone 08. est encore plus délicat de les fixer dans le temps. Ces petites amphores à col étroit sont fréquemment attestées dans la basse vallée du Rhône aux IVème et Vème s. (42). Les deux fragments de céramique claire D (couches 3 et 4) appartiennent stylistiquement à la phase A de ces productions, datée entre 320 et 460 (43). Leur faible représentativité et l'imprécision de leur datation en font des documents de peu d'intérêt. Enfin, les céramiques communes, quantitativement les mieux représentées, confirment sans les préciser les éléments précédents : les formes attestées au Marduel sont bien connues durant la deuxième moitié du IVème s. (44). 5.3. COUCHE 5A La couche 5A correspond à une petite fosse résiduelle, dont la plus grande partie a été détruite par la fosse tardive 2-5. Dans cette dépression, creusée dans la couche 58 sous jacente (fig. 24, à gauche), se trou- Ces deux couches sont cantonnées dans la partie ouest du sondage. Il s'agit d'un même niveau archéologique, coupé en deux par le fond de la fosse 2-5 qui a été creusée à leur détriment (fig. 24 et 25). Le sédiment est composé d'argile brun-rouge de décalcification et de cailloutis d'origine érosive, contenant un assez grand nombre de tessons et d'os dispersés en tous sens, toujours fragmentés et ne présentant entre eux aucune connexion . La céramique (418 tessons) est uniquement formée de vases non tournés, parmi lesquels on reconnaît les formes et les décors suivants : - Urnes: 9 bords de formes B19 = 1, D01 = 3, D04 = 4 et FO 1 = 1 (fig. 29, n ° 1, 2 et 3) ; 5 décors de rangées de coups impri- més (triangles, oves, carrés) (fig. 29, 0°4, 5 et 6) ; 10 épaules à méplats, 11 à cannelures. - Vases à embouchure rétrécie: 2 exemplaires à bord 101, dont un est orné de cannelures sur l'épaule (fig. 29, n°8). - Coupes hémisphériques : 3 exemplaires dont un complet (fig. 29, n°7 : forme 462, bord E05, fond 21B, rapport 40) et 2 bords également de type E05. - Coupes carénées: 1 exemplaire complet de forme 121a, bord HOl, fond l2B, rapport 42 (fig. 29, n°10); un autre reconstituable (forme probable 121a, bord 101, fond 23A, rapport approximatif 48) (fig. 29, n°13); un troisième à bord IOI, orné sur l'épaule de 2 méplats soulignés par des coups obliques incisés en sens inverse (fig. 29, n°14); - Coupelles carénées: 2 exemplaires munis d'un bord H09, portant un décor d'incisions fines (fig. 29, n°9) ; 2 bords 101 ; 1 fond 13A. - Coupes hémisphériques : I exemplaire reconstituable de forme 324, bord D21, fond 41C, rapport approximatif 33 (fig. 29, n° 11) ; la vasque est ornée à l'intérieur de deux groupes de trois cannelures horizontales, entre lesquelles court un décor fait d'une alternance de "cœurs" incisés en trait simple et de dépressions circulaires. Au même type de forme appartiennent encore 1 bord Cl3, 1 bord Dl3 et 1 fond 23B à ombilic central. - Autres fonds de vases: 8 exemplaires, de forme 12A = 1, l2B = 3, 13A = 2, l3B = 1 et 23B = 1. - Divers: outre des vases, on a recueilli dans la couche 5B-5C 1 fusaïole cylindrique (fig. 29, n° 12), 2 rondelles taillées dans des parois de vase (fig. 29, n°15 et 16), 1 bord de vase en "matière légère" (fig. 29, n ° 17), 1 fragment de meule en basalte et 1 galet plat utilisé comme concasseur. - Datation : ce mobilier, très homogène, doit être attribué au Bronze final Illb. 42 - J. Charmasson, L'oppidum bas-rhodanien de Lombren, dans Cah. Rhod., 9, 1962, fig. 34; S. Gagnière, J. Granier et A . de la Peine, Le site paléochrétien de Saint-Etienne-de-Condeau, dans Cah. Lig. de Préh. et d'Arch., 12, 1963, fig. 11. 43 - J. W. Salomonson, Etudes sur la céramique romaine d'Afrique. Céramique sigillée claire et céramique commune de Henchir-el-Ouiba, dans Babesch, XLIII, 1968, p. 120-123. 44 - J. Charmasson, L'oppidum bas-rhodanien de Lombren, o.c ., fig. 42 à 45. 28 M. PY et Cl. RAYNAUD 1- 1:.r 1 2 1 26 3 1· ... / I • 7 17 8 ç?l-{_ 12 9 29 10 15 --CM \ IL] 11 20 t,:::~ 14 12 0- I 0-1 17 16 15 Fig. 29 - Mobilier de la couche 5B-5C de la zone 08. 5.5. COUCHE 6 A la base de la couche 5, sont apparus dans la partie est du sondage la crête de deux murs grossiers, orientés nord-sud, l'un entre les carrés 4 et 5, l'autre entre les carrés 6 et 7, en limite de fouille (fig. 23 et 30). Les constructions, faites d'un entassement grossier de blocs sur 4 ou 5 assises, sont sans doute des murs de soutien, organisant la pente de la coline en terrasses pour dégager des surfaces planes habitables. Entre les deux murs, on a fouillé, dans les carrés AB/5-6 un remblai épais, dénommé couche 6 (fig.24). Ce remblai était constitué de sédiments cendreux et charbonneux, auxquels se trouvaient mêlés sans ordre des pierres de petite taille, quelques poches d'argile jaune, et de nombreux tessons et os présentant des pendages très divers. Ce mobilier a l'intérêt d'être abondant et homogène. La céramique (478 tessons de vases) se répartit ainsi : TYPES CATEGORIES ér. tournée fine : 34 (7, 1 OJo) - atti4ue 1 ( 2,9 %) - p eudo-attique 1 ( 2,9 %) p eudo-ionien peint : 3 ( 8,8 %) - gr ise monochrome 3 ( 8,8 %) commune jaune : 26 (76,4 %) Amphore : 62 (12,9 OJo) - massaliètes : 62 (100 lt/o) ér. non tournée fine : 167 (76, 7 OJo) urnes - coupes : 14 Dolium: - 15 (3,1 OJo) -------------------- : 15 STRATIGRAPHIE DU MARDUEL 29 Dans la céramique tournée fine, les formes reconnaissables sont les suivantes : I pied de patère attique à vernis noir, probablement du type Lamb. 21 ou 26 (45) ; 1 bord de coupe à lèvre évasée (fig. 31, n°3) et 2 anses de coupe en céramique pseudo-ionienne peinte, la partie supérieure d'une olpé en céramique jaune (fig. 31, n ° 1) ; 1 pied de coupe en céramique pseudo-attique à vernis noir, dont l'intérieur est décoré d'un disque d'engobe rouge (fig . 31, n°2). Les amphores sont toutes marseillaises : on reconnaît plusieurs fonds massifs et 3 bords, dont 2 de forme 6 (fig. 31, n°4 et 5) et I de forme 4 (fig. 31, n °6). La céramique non tournée est représentée par 14 bords d'urne (fig. 31, n°12 et 13) de formes BOi = 1, COI = 5, C02 = 4, C03 = 3 et Cl 1 = I ; 4 décors d'urne (oves, chevrons: fig. 31, n ° 10) ; 1 urne miniature ornée d'impressions à la pointe du peigne (fig. 31, n °7) ; 1 coupe de forme 441, bord F07, fond 11A, rapport 37 (fig. 31, n °8) ; 14 bords de coupes hémisphériques et tronconiques Uattes, dont une ornée d'impressions sur la lèvre : fig. 31, n°ll), de formes D04 = 1, 005 = 1, EOI = 4, E04 = 2, E07 = 1, FOI = 1 et 101 = 4; 5 bords de couvercle (fig. 31, n°9) de formes DOi = 2, D03 = 2 et EOI = 1 ; 1 anse rubanée verticale large de 5,5 cm ; 8 fonds de vase de formes l IA = 2, 118 = 1 et 12A = 5. Aux doliums se rapporte notamment I décor en cordon digité. Enfin, on ajoutera aux vases en céramique un certain nombre d'objets divers : 3 tiges en fer ; 1 rondelle taillée dans un vase non tourné et à demi percée ; 1 couvercle de 15,5 cm de diamètre taillé dans une pierre plate ; et 2 fragments de chenets en terre cuite. L'un (fig. 31, n ° 15), qui comprend l'extrémité postérieure, est orné sur le dos de chevrons imprimés à la pointe du peigne, et sur le flanc de cercles imprimés; l'autre (fig. 31, n°14) est décoré sur les flancs d'incisions profondes, alternativement horizontales et obliques ou verticales. - Datation : nous situons cette couche dans le dernier quart du Vème s. ou au début du IVème s. av. n.e. 5.6. CONCLUSION PRELIMINAIRE SUR LA FOUILLE DE LA ZONE 08 Le sondage 08 apporte une sene importante de documents qui complètent de façon sensible les enseignements tirés des autres sondages. Ainsi se trouve tout d'abord confirmée l'appartenance de la première occupation du site de hauteur au Bronze final Illb (couche 5B-5C). Les restes n'en sont pas véritablement en place : ils sont inclus à un matériau d'origine érosive, colmatant le substrat, ici argileux, sur la pente de la colline. Cette observation sous-entend un probable déplacement des couches d'occupation du Bronze final du moins dans ce secteur. Ce phénomène n'aurait sans doute pas pu avoir lieu si ces sédiments avaient été immédiatement recouverts par des niveaux d'habitat postérieurs. D'où l'hypothèse d'un hiatus dans l'occupation du site assez long pour permettre que se développe un tel ravinement. Ce hiatus est semble-t-il confirmé par l'étude archéologique des niveaux suivants, qui sont datés du début du Vème s. (couche 5C) et de la fin du Vème (couche 6), en l'absence de tout témoin du Vllème et du Vlème s. av. n.è. Au Vème s. appartiennent les premières traces d'aménagement de la pente en terrasses, grâce à la construction de murs de soutien, qui se caractérisent par un appareil peu soigné. Les niveaux appartenant à la suite de la Protohis- Fig. 30 - Sondage de la zone 08 vu du sud . Au premier plan, mur de soutènement de terrasse devant lequel s'étendait la couche 6. toire et au début de la période gallo-romaine ont ici été complètement détruits par le creusement d'une grande fosse, dont la fonction demeure inconnue. On retrouve les témoins de ces périodes en position remaniée dans le remplissage de la fosse et dans la couche superficielle de terrain (couches 1 à 5). Mais, dans les couches 2 à 5, la plupart des documents archéologiques appartiennent à la période du creusement, de l'utilisation (?) et du remplissage de la fosse, à savoir le IVème s. de n.è. Si l'on a donc une confirmation très claire de la réoccupation du site à cette époque de l' Antiquité tardive, rien ne vient en préciser les modalités. La fouille 8 apporte donc sur ce point particulier autant de problèmes qu'elle en résout. 45 - N. Lamboglia, Per una classificazione preliminare della ceramica campana, dans Actes du/" Congrès /nt. d'Et. Lig., Bordighera, 1952, p. 170 et 175. 30 M. PY et Cl. RAYNAUD - ,- J. '8 ', 17 ~2 - - ...-,--- ( ,', \ ( 1 - --,-; -/% 7 ,' -.r- 4 18 ~ - -- L= / 5 ~ 18 / 8 L / /}/ 25 /\ /? - 9 16 } / "///,'//// > • .> , 12 10 7 ---/ ~-:/ -- . \ - - 3 L- ,,, ___ -~ î ___ 6 22 13 11 ~ Œ:::-dJ l~ - CM Fig. 31 - Mobilier de la couche 6 de la zone 08. -.,~ 1 STRATIGRAPHIE 07 ZONE NIV. 1 2 5 1 2 3 4 1 2 3 4 4 5 6 1 A 1 2 3 1 2 3 5 4 2 400 ~ 350 300 250 08 05 09 03 2 3 4 31 DU MARDUEL 5 5 6 A BC 1111 1 200 150 100 50 r 1 1~ 50 100 11 1 111 1 150 111 200 I' 250 1 300 1 1 350 1 400 450 1 11 500 550 600 650 700 750 1 1 1 - ~ u 1 1 ~ 1 1 1 Fig. 32 - Tableau des périodes d'occupation attestées dans les sondages préliminaires du Marduel : traits pleins blancs = témoins trouvés dans des niveaux remaniés. = témoins homogènes ; traits 32 6. M. PY et Cl. RAYNAUD Conclusion générale : les phases de l'occupation du site Les premiers sondages menés sur le site du Marduel fournissent donc un ensemble de données très diverses sur les modalités et la chronologie de l'occupation antique des lieux. On peut résumer cet apport sous la forme d'un tableau synoptique (fig. 32), où sont figurées en noir les époques attestées par des niveaux homogènes, et en blanc les phases illustrées par des matériaux recueillis en position remaniée. Ce tableau rend compte de la très longue vie du site, du VIIIème s. av. J .-C. au IVème s. ap. J .-C .. Mais il pose aussi le problème de la continuité de cette occupation, et des déplacements possibles de l'habitat. Les données acquises sur ce problème peuvent être résumées sous la forme de trois questions : 1) Y a-t-il eu occupation de la base de la colline au Bronze final Illb, époque où un village est bien attesté sur la hauteur ? Les quelques tessons retrouvés dans la couche 5 de la zone O1 ne permettent pas encore de l'affirmer. 2) Y a-t-il continuité entre le Bronze final Illb (750650 env. av. J .-C.) et la fin du Vlème s. ? Il semble possible d'émettre l'hypothèse d'un hiatus pour cette époque, aussi bien sur la colline, où aucun document des années 650-525 av. J.-C. n'a été rencontré, qu'à la base, où le seul élément serait un minuscule tesson de bucchero nero (sondage 01, couche 3), représentant peut-être les restes d'un vase conservé quelque temps. 3) Même question pour la période s'étendant du début de notre ère au IVème s. ap. J .-C .. Ici, il semble qu'on puisse être plus catégorique : tout porte en effet à croire que l'habitat de hauteur a été abandonné durant cette période, au profit de l'agglomération qui s'étendait sur les berges de la rive droite du Gardon. Pour ce qui est de la phase intermédiaire, et bien que l'on n'ait pas encore de stratigraphie complète, on peut d'ores et déjà penser, à l'examen de la totalité des documents issus des sondages préliminaires, que l'occupation de la colline fut à peu près continue de la fin du Vlème s. av. J .-C. au début du 1ers. ap. J .-C. Reste à caractériser ces différentes phases d'occupation. C'est le but assigné au développement des fouilles dans le cadre du "chantier central", ouvert depuis 1977, et dont nous examinerons la stratigraphie, zone par zone, dans la suite de cette étude.